Lorsque Charron, l’ami et le disciple de Montaigne, et qui fut en quelque sorte son ordonnateur, voulut ranger et mettre sérieusement en système les pensées et les réflexions de son maître, on lui fit des difficultés malgré sa prudence, et on refusa à la gravité de l’un ce qu’on avait accordé à l’autre pour sa vivacité charmante. […] On ne s’intéresse à ses semblables qu’à raison de l’intérêt qu’on prend à soi-même et qu’on ose attendre de leur part. » Et il cite à ce propos un mot de Rousseau, qui venait un jour de s’épancher auprès d’un ami, et qui remarquait que cet ami (peut-être Grimm lui-même) recevait son épanchement sans lui rendre du sien : « Ne m’aimeriez-vous pas ? […] Diderot résistait à ces objections de son ami ; il s’enflammait et s’exaltait de plus belle : le siècle de la philosophie décidément allait régénérer le monde. — La porte s’ouvre, un valet entre, à l’air effaré : « Le roi est assassiné ! […] Ces tristes idées qu’il avait de tout temps nourries, et où il faisait bon marché de la majorité de l’espèce, durent lui revenir plus habituelles et plus présentes dans les années de sa chagrine vieillesse, après qu’il eut perdu tous ses amis, et quand le monde, bouleversé en apparence, se renouvelait autour de lui d’une façon si étrange. Grimm, presque aveugle, végétant, ayant survécu à ses amis et à lui-même, retiré à Gotha, mourut le 19 décembre 1807, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Mais Arnault jeune, amoureux et déjà marié, ami de la poésie, du théâtre, faisant de jolis vers de société, et aspirant dès lors à la muse tragique, n’avait pas de théorie ni de prévision politique bien longue. […] Tout ce côté élevé d’avenir ou de passé religieux et monarchique que Fontanes appréciait et admirait dans son ami Chateaubriand, n’allait point à Arnault qui prenait les choses de plus près, plus à bout portant, et en bourgeois de Paris qui gardait de la Fronde même sous l’Empire. […] Un ami, un inconnu, tout lui était bon à riposte. Un jour, dans un salon, son ami le général Leclerc l’aborde en disant : « Te voilà donc, toi qui te crois un poète après Racine et Corneille ! […] Un jour, causant avec un de ses amis, dans les coulisses, pendant qu’on jouait la première fois une de ses tragédies, il vit que cet ami n’était plus à la conversation et paraissait inquiet ; on venait d’entendre les sifflets du parterre.
Contemporain et ami de Boileau et de Racine, le bonhomme, au premier abord, n’a presque rien de commun avec eux que d’avoir aussi du génie ; et ce serait plutôt à Molière qu’il ressemblerait, si l’on voulait qu’il ressemblât à quelqu’un parmi les grands poëtes de son âge. […] Ce soin extrême n’a pas lieu de nous surprendre dans l’ami de Boileau et de Racine, quoique probablement il y regardât de moins près pour cette foule de vers galants et badins dont il semait négligemment sa correspondance. […] Sur le conseil de son parent Pintrel et de son ami Maucroix, il se remit sérieusement à l’étude de l’antiquité : il lut et relut avec délices Térence, Horace, Virgile, dans les textes ; Homère, Anacréon, Platon et Plutarque, dans les traductions. […] Son ami, trop humble pour se croire son rival, en continuant de cheminer dans les voies tracées, se contentait d’être le dernier et le plus parfait de nos vieux poëtes. […] Molière et Racine avaient de bonne heure cessé de se voir ; Chapelle, adonné à des goûts crapuleux, était perdu pour ses amis, et La Fontaine aussi les affligeait par de longs désordres qui souillèrent à la fois son génie et sa vieillesse.
Peuple ami du démon…. C’est-à-dire, ami de cet esprit, de ce folet. […] Cherchez, dit l’autre ami, etc. Cette amitié-là n’est pas bien vive, ce n’est pas comme celle des deux amis du Monomotapa, livre 8, Fable II. Mais dans cette fable-ci, il y a un des deux amis qui est un avare ou un ambitieux ; et ces gens-là sont aimés froidement et aiment encore moins.
Pasquier et deux ou trois amis. […] Je consigne ici ces noms d’amis d’autrefois dont il m’est garant. […] Molé, de Barante, Cousin et ses autres amis. […] Cet article nous amena des démarches du côté des amis de Chateaubriand. […] Guizot n’a jamais été un des rédacteurs du Globe ; il n’y était que par ses amis.
C’est ce qui porta un de ses amis à lui faire cette Epitaphe : Sous ce tombeau gît le Sage abattu Par le ciseau de la Parque importune : S’il ne fut pas ami de la Fortune, Il fut toujours ami de la Vertu.
J’avais eu le bonheur d’être élevé à l’Oratoire par un des amis de ce philosophe, et je l’ai beaucoup vu dans ma première jeunesse. […] Les amis heureux le désiraient, le rappelaient. […] Dès le commencement de 90, il participait avec son ami Flins à la rédaction d’un journal, le Modérateur, qui remplissait son titre. […] Il en expliquait à ses amis le plan, par malheur trop peu fixé dans leur mémoire. […] Son ami Joubert, en le conviant un peu naïvement à la lecture de Marculphe, avait soin toutefois de ne lui conseiller que la préface.
Il nous apprend, par exemple, à quel point les Martyrs de Chateaubriand, que nous savions bien n’avoir pas réussi au gré de l’auteur et de ses amis, ont été et ont paru une chute, une vraie chute, « la plus brillante dont on eût été témoin », mais une chute complète et avouée des amis eux-mêmes. […] Guizot chez Fauriel, grand ami de Benjamin Constant. […] je connais bien cela, me répondit-il, car je vois ma mère passer bien du temps dans le sien. » — Ainsi, ma chère amie, ce que fait sa mère est bien fait. […] Je souffre donc au dedans de moi, sans même songer à mes amis (à ses amis de France), de la seule pensée que les Français n’auront leurs propres lois, une liberté, un gouvernement à eux, que sous le bon plaisir des étrangers ; ou que leur défaite est un anéantissement total, qui les laisse, à la merci de leurs ennemis, quelque généreux qu’ils soient. […] Mais on peut juger de l’impression des amis sur cet acte d’adhésion publique et presque de dévouement à la politique impériale.
Est-ce à la surveillance secrète de sa mère, à la protection de quelque tuteur, ami de son père, qu’il dut cette direction heureuse ? […] Voltaire reçoit, jeune, des coups de bâton d’un grand seigneur, et il ne reste pas moins ami de la noblesse, du beau monde, et l’opposé en cela de Jean-Jacques. […] Mon ami M. […] Six vers, qu’il ne désavoua pas, furent, sans façon, substitués par un ami plus sage, et qui prit sur lui d’ôter au poète l’embarras de se rétracter. […] Notre ami M.