Il rappelle aux supérieurs de la Congrégation leur faiblesse dans l’affaire de la Constitution Unigenitus : « Vous avez reçu si respectueusement la Constitution, que je ne saurois douter que vous ne receviez de même un bref qui vient de la même source. » Il ne craint pas de montrer le bout de l’escopette, de laisser entrevoir au besoin, si on l’y force, toute une série de Provinciales nouvelles, déjà en embuscade, et prêtes à faire feu sur les rangs de la Congrégation : « Il est injuste, dit-il, que les Jésuites en fournissent toujours la matière. » Prevost a du faible pour les Jésuites, quoiqu’il les ait deux fois quittés. […] Si les hommes le connoissoient comme lui, ils sauroient que de malheureuses affaires m’avoient conduit au noviciat comme dans un asile, qu’elles ne me permirent point d’en sortir aussitôt que je l’aurois voulu, et que, forcé par la nécessité, je ne prononçai la formule de mes vœux qu’avec toutes les restrictions intérieures qui pouvoient m’autoriser à les rompre. […] On y voit qu’il fut un moment arrêté à cause d’une mauvaise affaire qui lui arriva étant en Angleterre.
A l’actif de cette pièce, si froidement positive qu’on peut lui appliquer le langage des affaires, il faut porter, avec la scène émouvante et vraie de l’abandon du prologue, les deux premiers actes fortement conduits, et où chaque situation fait coup double. […] Il s’agit, pour André, de faire entendre au comte que la vie qu’il mène est en train de le ruiner complètement, que, de ses quatre millions, il ne lui reste qu’une médiocre épave, et que, pour la sauver du naufrage, il ne faut rien de moins que lui remettre, à lui son fils, le gouvernement absolu de toutes ses affaires. […] Il entre froid et contraint ; il s’agit de comptes à rendre, d’affaires à régler.
Le soir même du mariage, qui s’était célébré à grande pompe, et où la reine avait fait à la mariée l’honneur de lui donner la chemise (style du temps), à peine tout ce monde retiré, Sidonia comprit dès les premiers mots qu’elle avait affaire, dans M. de Courcelles, à un homme grossier et vil, et elle le méprisa. […] Je chante bien, sans beaucoup de méthode ; j’ai même assez de musique pour me tirer d’affaire avec les connaisseurs. […] Quoique je ne me connusse guère aux marques d’une passion naissante, je ne laissai pas de comprendre que cette démarche d’un homme aussi brusque et aussi accablé d’affaires me voulait dire quelque chose.
L’affaire de madame Guyon occupoit toujours Bossuet. […] Il perdit l’une & l’autre affaire. […] L’affaire traînoit en longueur par des manœuvres secrettes, par les divisions éternelles des consultans, qui sont des moines & rarement des prélats, qui ne s’occupent que d’intrigues & de plaisirs.
Chez eux, le paysan lui-même se glorifie de surveiller ses droits et apprend à vénérer son titre d’homme853. » Des hommes ainsi faits peuvent se passionner pour les affaires publiques, car ce sont leurs affaires ; en France, ce ne sont que les affaires du roi et de Mme de Pompadour854. […] Chacun, dans sa condition et selon sa force, prend part aux affaires ; la populace casse la tête des gens qui ne veulent pas boire à la santé de Sacheverell ; les gentilshommes viennent en cavalcade à sa rencontre. […] Chaque matin, les journaux et les pamphlets viennent discuter les affaires, juger les caractères, invectiver par leur nom les lords, les orateurs, les ministres, le roi lui-même. […] Elle appartient à ceux qui raconteront les affaires qu’ils ont conduites ; je ne puis qu’en marquer le ton et l’accent. […] (Discours de lord Chatam, affaire de Wilkes.)
Son affaire était faite. […] Le curieux c’est que la fille et le domestique, s’il acceptent, font une bonne affaire. […] Vendredi 5 juillet Jollivet rappelait que l’affaire Baudin n’a fait que faire traverser la Seine à la popularité de Gambetta, mais que cette popularité existait déjà dans le quartier latin. […] » Mercredi 24 juillet En revenant ce soir, en chemin de fer, de Saint-Gratien, le président Desmaze me raconte sa première affaire. […] On ne sait si l’on a affaire à des femmes, à des hommes, en présence de ces androgynes, qui, par économie, portent des vêtements masculins et ne trahissent leur sexe, que par la largeur d’un fessier anormal dans une culotte.
Un jeune militaire émigré, le marquis de Saint-Alban, qui servait dans l’armée prussienne, est blessé dans une affaire sur les bords du Rhin ; il n’évite d’être fait prisonnier qu’en traversant le fleuve dans une barque. […] Pour nous, ce qui nous attire et ce qui nous en plaît aujourd’hui, ce n’est pas tant ce canevas sentimental aisé à imaginer, et qui est traité d’ailleurs avec grâce et délicatesse, comme aurait pu le faire Mme de Souza ; ce sont moins les personnages amoureux que des personnages au premier abord accessoires, mais qui sont en réalité les principaux : c’est un président de Longueil, forte tête, à idées politiques, à vues étendues, une sorte de Montesquieu consultatif en 89, et qui, en écrivant à Saint-Alban, lui communique ses appréciations supérieures et son pronostic chaque fois vérifié ; — c’est aussi le père du jeune Saint-Alban, espèce de Pétrone ou d’Aristippe, qui, pour se livrer à ses goûts d’observation philosophique et de voyages, a renoncé dès longtemps aux affaires, aux intérêts publics, même aux soins et aux droits de la puissance paternelle, et s’en est déchargé sur son ami le président de Longueil. […] Necker était l’objet du culte de la maîtresse de la maison, qui chérissait en lui les moyens de conserver un grand ascendant dans le monde et une influence dans les affaires. […] La conclusion du président, dans cette espèce de liquidation d’une grande bibliothèque, qu’il montre si réduite si l’on en ôtait tout ce qui est devenu inutile, fastidieux ou indifférent, semblera peu en rapport avec nos goûts d’aujourd’hui, à nous qui aimons toutes les sortes de curiosités et d’éruditions, et qui y recherchons, jusqu’à la minutie, les images et la reproduction du passé ; elle a pourtant sa vérité incontestable et philosophique, plus certaine que les vogues et les retours d’un moment : Tous ces livres, dit-il en achevant son énumération, ne seront pas plus recherchés un jour que les factums relatifs à des affaires qui dans leur temps fixaient l’attention générale.
Pendant tout ce temps, on ne le voit demander que deux congés, le premier en septembre 1802, et une seconde fois en août 1807 pour revoir sa ville natale et sa famille, et pour vaquer à ses affaires domestiques en souffrance34. […] La difficulté d’y trouver un maire tient à plusieurs causes : d’abord à ce qu’ici comme partout ailleurs les anciens fonctionnaires capables d’administrer ont passé en Allemagne, à la suite de la conquête ; — en second lieu, parce que Worms est une ville de plaisir, où, hors les affaires personnelles de commerce ou de propriété, on se soucie fort peu de se donner d’autres occupations ; — en troisième lieu, parce que les idées et même les prétentions de l’ancienne ville libre et impériale y existent encore, avec plus ou moins de force, dans l’esprit et le cœur de ses habitants ; — 4°, parce que les soins d’un maire sur cette frontière sont pénibles et même dispendieux pour un homme qui a de l’honnêteté, et qui pourtant a un peu de cette avarice, laquelle est aussi un des principaux traits du caractère des habitants… » À Spire, c’était bien pis ; en 1813, le maire qu’on avait cru bon était décidément hostile à la France ; ses sentiments équivoques commencèrent à se démasquer avec nos revers : « Un reste de pudeur, écrivait Jean-Bon (28 mars 1843), lui fait sans doute garder encore une sorte de réserve, mais seulement ce qu’il en faut pour ne pouvoir pas être convaincu légalement de son aversion pour le gouvernement qui l’a cru digne de sa confiance. […] Saint-André est sur ce beau vaisseau, mais s’il y a une affaire, il passera sur l’excellente frégate la Gentille, capitaine Canon, bon et brave b…, avec le général. […] Le suffrage de ce représentant a d’autant plus de prix à mes yeux qu’il a de grandes connaissances de ce métier, et que son aperçu en marine est aussi juste que celui qu’il a constamment déployé dans toutes les affaires qu’il a traitées. » — Extrait du rapport du contre-amiral Villaret-Joyeuse à la Commission de Marine sur les journées des 10, 11, 12, 13 prairial (29, 30, 31 mai et 1er juin).
Il fut agréé et se mit à solliciter, pour elle, dans une affaire de plus en plus désespérée. […] L’affaire de Mme de Pontivy, venant après sur le tapis, profita d’un reste de ce feu et de ce zèle. […] Le printemps venait de l’emmener dans une terre assez éloignée avec sa tante, lorsque M. de Murçay, qui était resté à Paris jusqu’à la terminaison de l’affaire, arriva une après-midi de mai pour leur en annoncer le résultat. […] M. de Murçay, après les lents détours vingt fois recommencés, salua Mme de Pontivy, comme pour retourner à Paris cette nuit même, y ayant une affaire dès le matin ; il promettait d’être de retour à Sceaux au réveil des dames.