/ 1661
782. (1897) Aspects pp. -215

Se croire si supérieur, c’est former une Académie : la corporation du verbe — et c’est passablement absurde. […] Zola et surtout son attitude vis-à-vis de l’Académie. […] Mais l’Académie ne fait plus loi, elle perd même toute autorité sur la langue. […] L’insurrection romantique s’est produite malgré l’Académie qui, plus tard, a dû l’accepter. Aujourd’hui le même fait est en train de se produire pour l’évolution naturaliste ; de sorte que l’Académie apparaît comme un obstacle, mis sur la voie de notre littérature, que chaque génération nouvelle doit écarter à coups de pied — après quoi l’Académie se résigne.

783. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

En 1749, l’Académie de Dijon met au concours la fameuse question : Si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou épurer les mœurs. […] On s’est obstiné à l’accuser de vouloir détruire les sciences, les arts, les théâtres, les académies, et replonger l’univers dans sa première barbarie ; et il a toujours insisté, au contraire, sur la conservation des institutions existantes, soutenant que leur destruction ne ferait qu’ôter les palliatifs en laissant les vices, et substituer le brigandage à la corruption ; il avait travaillé pour sa patrie et pour les petits États constitués comme elle. […] De là sort tout le discours qui répond à la question de l’Académie de Dijon. […] Éditions : Discours couronné par l’Académie de Dijon, Paris, in-4, 1750 : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité, Amsterdam, in-8, 1755, in-8 ; Lettre à M. d’Alembert sur l’art.

784. (1894) Textes critiques

Les membres de l’Académie Goncourt, quoique d’inégal mérite, les remplaceront avantageusement. […] René Ghil — Voici mon avis d’éliminer, motivé à première vue par le manque de qualité et de quantité, à la fois, d’une oeuvre littéraire sérieuse ; MM. d’Audiffret-Pasquier, de Broglie, Costa de Beauregard, de Freycinet, Gréard, Edouard Hervé, Rousse, Alfred Sorel, Thureau-Dangin, pour l’Académie Française. — Octave Mirbeau, pour l’autre.‌ […] A l’Académie française : Cherbuliez, Claretie, de Freycinet, Henry Houssaye, E. […] A l’Académie Goncourt : L.

785. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

La fin de la dédicace est employée à montrer la France aussi florissante par les arts de la paix que s’il n’y avait point de guerre, les bâtiments et les Louvres qui s’élèvent, l’émulation dans les lettres, et l’Académie française qui en est l’interprète, prenant note de tant de beaux titres pour les transmettre aux siècles à venir : Et je m’estimerais heureux si je pouvais joindre mes travaux à tant de beaux ouvrages qu’elle prépare pour votre gloire, et vous témoigner par quelque effort comme je suis, de Votre Éminence, le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur, Du Mézeray. […] Chaque portrait y est orné de quatrains ou épigrammes en vers de la façon de Jean Baudoin, de l’Académie française, ami de Mézeray.

786. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

L’Académie française a mis depuis quelque temps au concours une étude sur Froissart. […] [NdA] Au tome XIX, nº 4, des Bulletins de l’Académie royale de Belgique.

787. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Le chanoine de Reims n’était pas de l’Académie, mais il en eût été certes depuis longtemps s’il eût résidé dans la capitale ; il était connu pour la beauté de sa plume : on avait fort admiré sa traduction des homélies de saint Jean Chrysostome. […] C’est à Maucroix aussi que La Fontaine, près de mourir, écrivait cette dernière lettre que chacun sait par cœur, tant elle a été citée de fois, et qui le peint dans la candeur de sa pénitence : … Voilà deux mois que je ne sors point, si ce n’est pour aller un peu à l’Académie, afin que cela m’amuse.

788. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

En 1817, il fit un voyage en Italie avec sa famille et trouva à Rome, parmi les pensionnaires de l’Académie de France, un jeune homme de nos montagnes qui, sous le prince Berthier, avait obtenu un prix de gravure en médailles (C’était Brandt, devenu depuis célèbre et établi à Berlin). […] Ce serait faire tort à la pensée et au vrai style de Léopold Robert que d’en citer certaines phrases textuelles : ce qu’il faut y voir plutôt, c’est le point où il commence à se distinguer et où il tend à sortir du ton et des habitudes d’alentour : Je ne vois plus ces messieurs aussi souvent, écrivait-il le 25 septembre 1823 ; je vais rarement à l’Académie, mais tous les jours nous nous voyons avec Schnetz et Beauvoir ou chez lui ou chez moi.

789. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

. — Cuvier et Ramond n’étaient pas au mieux ensemble ; ils avaient été en compétition pour la place de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. […] Dacier, beau-père de Ramond et secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, ayant à prononcer, cinq semaines après, l’éloge historique de Lanjuinais (25 juillet 1828), en prit occasion de faire au début quelques réflexions générales à l’adresse de Cuvier ; il trouvait qu’il y avait de l’inconvénient, et même de l’inconvenance, à entremêler dans une notice académique ce qui appartenait à l’homme politique et ce qui se rapportait au savant.

790. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Ma conclusion, après tout, n’était pas tellement différente du jugement qu’avait porté, sur Ronsard, Fénelon dans sa Lettre à l’Académie française : Ronsard, y disait-il, avait trop entrepris tout à coup. […] Rempli de la poésie des anciens et particulièrement des Grecs, la goûtant dans ses hardiesses les plus harmonieuses et les plus naturelles Fénelon savait tout le faible de la poésie moderne et de la nôtre en particulier ; il l’a indiqué encore en d’autres endroits de cette lettre, et on n’a jamais dit à une Académie accoutumée à se célébrer elle-même, ainsi que sa propre langue, des vérités plus fortes d’une manière plus douce.

/ 1661