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1666. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

C’est ainsi, et d’après les mêmes principes, qu’il y a dans tous les arts un beau absolu, et un beau de convention y un goût réel, et un goût arbitraire.

1667. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Cette forme d’expression pour l’imagination et pour le sentiment, lorsqu’on la possède à un haut degré, est tellement supérieure, d’une supériorité absolue, à l’autre forme, à la prose ; elle est si capable d’immortaliser avec simplicité ce qu’elle enferme, de fixer en quelque sorte l’élancement de l’âme dans une altitude éternelle, qu’à chaque retour d’un grand et vrai talent poétique vers cet idiome natal, il y a lieu à une attente empressée de toutes les âmes musicales et harmonieuses, à un joyeux éveil de la critique qui sent l’art, et peut-être, disons-le aussi, au petit dépit mal caché des gens d’esprit qui ne sont que cela », Après ce salut à Polymnie, Sainte-Beuve entreprend Victor Hugo sans se gêner. […] Sais-tu quels sont les écueils évités par les peintres et les statuaires grecs, lesquels cherchaient avant tout à réaliser la beauté absolue ?

1668. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Quand ils ont fini ou accompli à demi leurs migrations mystérieuses des confins de l’Orient aux confins de l’Europe ; quand ils ont conquis un vaste territoire inhabité ou presque désert, qu’ils s’y sont établis avec leurs hordes populeuses, leurs mœurs traditionnelles et leurs facultés de croissance gigantesques et presque indéfinies ; quand ils se sont fait place par le premier génie des nations, le génie sauvage de la guerre, accompagné du génie de l’unité ou de l’ordre, sous des chefs absolus ; quand ils commencent à jouir de l’agriculture, de l’aisance, du loisir, ils se civilisent, ils se policent, ils songent par instinct à se procurer les douceurs et les gloires de l’existence.

1669. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Ennemi naturel, non seulement de toute contrainte, mais de toute règle ou de toute loi, ce que Regnier défend et soutient dans ses Satires, non pas dogmatiquement, mais avec cette nonchalance, — qui est « son plus grand artifice » et son charme, — c’est l’entière et absolue liberté de l’individu. […] De la concurrence des formes dramatiques dans le théâtre d’Alexandre Hardy. — Le mot d’Aristote : Grec. — Pastorales, tragédies et tragi-comédies. — Qu’en histoire littéraire comme dans la nature, la concurrence est d’autant plus âpre que les espèces sont plus voisines. — Confusion croissante du dramatique avec le romanesque ; — et que le « père du théâtre français » n’a rien débrouillé du tout ; — si à tous égards, et sauf en un seul point, ses tragédies sont en retard sur celles de Robert Garnier. — Leur manque absolu de valeur littéraire. — Elles sont à peu près à la tragédie classique ce que les mélodrames de Guilbert de Pixerécourt seront un jour au drame romantique de 1830. — Que, pour s’y intéresser, il faut les considérer comme des « expériences » à la recherche des lois ou des conditions du théâtre futur ; — et aussi comme un témoignage de la recrudescence de l’influence espagnole ou italienne.

1670. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

A la mort de Voltaire, comme aux funérailles d’un monarque absolu, il y eut redoublement de sédition littéraire ; le nom du mort était invoqué contre un disciple trop faible pour son héritage ; on se plaisait à remarquer que le grand homme ne l’avait pas mis sur son testament.

1671. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Benjamin Constant trouve moyen d’y ajouter de plus, aux marges, je l’ai dit, et aux moindres angles du papier, des post-scriptum de tous genres, sur les feuilles politiques de Mme de Charrière qu’il attend, sur la confiance presque absolue qu’elle peut avoir que les lettres ne seront pas ouvertes à la poste.

1672. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Tout disparaît pour elle devant l’image unique et adorée qui a pris l’entière et l’absolue possession de tout son cœur.

1673. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Et la preuve en est que celle qui est placée dans cet état d’indépendance absolue, contraire à sa nature, s’attache aussitôt à n’importe quel homme, par qui elle se laisse diriger et dominer, parce qu’elle a besoin d’un maître.

1674. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

. — L’esprit est roi, il est le maître, il est maître absolu, il appelle la contradiction, il exècre l’esclavage, il se plaît à frôler les divers écueils où tombe, en s’agitant, la raison humaine ; il recherche avec rage tout ce qui brille, et tout ce qui chante, et tout ce qui se voit au loin ; il est fou de couleurs, fou de lumière et de fracas ; le demi-jour lui sied à merveille ; il ne hait pas le crépuscule ; si la nuit est profonde, il saura tirer parti des ténèbres !

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