En tout cas, plus célèbre un moment que Montesquieu, et non moins populaire que Voltaire, Jean-Jacques Rousseau a le plus perdu par le temps. […] Quant à Voltaire, s’il n’a pas gagné, il s’est soutenu par le bon sens et le goût qu’il a répandus dans la nation. […] Montesquieu, Buffon, Voltaire ont eu des admirateurs ; J. […] Si la science et les arts engendrent tous les vices, faut-il donc brûler les bibliothèques, les musées et les laboratoires, fermer les écoles, renvoyer l’homme dans les forêts, et, comme disait spirituellement Voltaire, se mettre à marcher à quatre pattes ? […] Parler de Dieu et de l’âme à ce siècle où, dans une foule qui n’y croyait plus guère que par respect humain, des esprits distingués faisaient profession d’athéisme, où Voltaire défendait Dieu comme une bonne institution de police, c’était une inspiration de génie et un acte d’homme de bien.
Voltaire a donné sa fameuse recette pour voir si des vers français étaient bons ou mauvais : Mettez-les en prose !
Nous l’avertirons que ce n’est pas assez de savoir coudre les lambeaux étrangers à son Ouvrage, & dont on reconnoît d’abord la friperie ; de pousser de grandes exclamations sur le mérite de Voltaire ; d’avoir été admis à compulser les Archives du Mercure ; de nous reprocher habilement d’avoir omis quantité d’Ouvrages qui étoient sous presse, & qu’il ne nous étoit pas possible de connoître.
Pour s’en venger, le Président fit, après la mort de Ménage, son Eloge d’une maniere ironique, à peu près comme Voltaire a fait celui de Crébillon, qui n’avoit pas composé des Epigrammes contre lui, mais des Tragédies meilleures que les siennes.
Avant-propos On lit très peu, disait Voltaire, et, parmi ceux qui veulent s’instruire, la plupart lisent très mal.
Molière, La Fontaine, Voltaire continueront. […] Et Voltaire ! […] Voltaire et Rousseau ne comptent pas plus pour lui que Napoléon. […] Voltaire et Goethe enseignent la connaissance, l’art, la civilisation. […] Byron continuait le classique Voltaire et n’en disconvenait pas.
(Voltaire).
Depuis Voltaire, on a trop oublié l’esprit, en poésie ; M. de Musset lui refit une large part ; avec cela, il eut encore ce qu’ont si peu nos poëtes modernes, la passion.
. — Voltaire, dans ses tragédies, Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, Werther, des scènes de tragédies allemandes ; quelques poètes anglais, des morceaux d’Ossian, etc. ont transporté la profonde sensibilité dans l’amour.