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784. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Rome calque la Grèce, Virgile copie Homère ; et, comme pour finir dignement, la poésie épique expire dans ce dernier enfantement. […] Voici maintenant le côté douloureux de ce drame grotesque : c’est après avoir été ainsi rompu dès son premier jet, que ce génie, tout moderne, tout nourri du moyen-âge et de l’Espagne, forcé de mentir à lui-même et de se jeter dans l’antiquité, nous donna cette Rome castillane, sublime sans contredit, mais où, excepté peut-être dans le Nicoméde si moqué du dernier siècle pour sa fière et naïve couleur, on ne retrouve ni la Rome véritable, ni le vrai Corneille.

785. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Je parcourais depuis les premiers personnages de la Grèce et de Rome jusqu’à ce vieil abbé qu’on voit dans nos promenades vêtu de noir, tête hérissée de cheveux blancs, l’œil hagard, la main appuyée sur une petite canne, rêvant, allant, clopinant. […] Il le fit à Rome pour un habit, veste et culotte ; il est très-beau, très-harmonieux, et c’est aujourd’hui un morceau de prix. […] Il observait, à cette occasion, que la plupart des jeunes élèves qui allaient à Rome copier d’après les anciens maîtres, y apprenaient l’art de faire de vieux tableaux : ils ne songeaient pas que, pour que leurs compositions gardassent au bout de cent ans la vigueur de celles qu’ils prenaient pour modèles, il fallait savoir apprécier l’effet d’un ou de deux siècles, et se précautionner contre l’action des causes qui détruisent.

786. (1899) Arabesques pp. 1-223

Huysmans invente des miracles qu’il serait réjouissant de voir exposer en cour de Rome. […] Le second volume Rome, raconte une tentative de l’abbé, repris d’un accès de catholicisme, pour réformer l’Église. […] L’abbé partait pour Rome, voulant se défendre, expliquer au Pape ses désirs et ses espoirs. À Rome, il devenait le jouet de prélats finauds qui le bernaient, sapaient peu à peu sa confiance dans la panacée d’amour qu’il comptait faire accepter, puis, lorsqu’ils le jugeaient ébranlé, mûr pour la rétractation, lui ménageaient une entrevue avec Léon XIII. Le pontife blâmait les attaques de l’abbé contre le bas mysticisme et les trafics de Lourdes ; il ne manquait pas de condamner la pensée du livre comme hérétique, blasphématoire et sacrilège. — Pierre, écrasé, abandonnait son œuvre et quittait Rome dans le plus grand désarroi.

787. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Athènes et Rome ont et gardent, même à travers toute l’épaisseur nocturne des siècles, des auréoles de civilisation. […] On peut y pousser son siècle de deux manières : soit par la violence et par le levier de la loi agraire, comme Catilina à Rome et Babeuf à Paris ; soit par l’excès des tendances égalitaires et par la magie séductrice d’un idéal plus beau que nature, comme Victor Hugo et les utopistes.

788. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

La bataille de Coutras est racontée avec l’exactitude de la prose & toute la noblesse de la poésie ; le tableau de Rome & de la puissance pontificale est digne du pinceau d’un grand maître ; le départ de Jacques Clément pour aller assassiner Henri III. est fort beau ; l’attaque des fauxbourgs de Paris est très-bien décrite ; la bataille d’Ivri mérite le même, éloge ; l’esquisse du Siécle de Louis XIV. […] L’on a déja fait connoître Phédre qui l’imita parmi les Latins dans l’article des Poëtes que Rome a produits.

789. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Quand le Brenn gaulois entra dans Rome conquise, il jeta son glaive dans la balance en criant : Malheur aux vaincus ! […] La France est à Rome, à Athènes et à Constantinople !

790. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Ô laboureurs qui sauviez Rome, Ô Bayard !

791. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Cervantes le suivit à Rome et fit partie de sa maison en qualité de chambellan ou valet de chambre ; mais cet état de domesticité, réputé honorable, paraît lui avoir peu convenu, et, au lieu de pousser sa fortune près de son patron, de devenir signor abbate et le reste, on le voit bientôt engagé soldat au service de la ligue conclue entre le pape, Philippe II et les Vénitiens, dans cette espèce de sainte croisade commandée par Don Juan d’Autriche contre les Turcs.

792. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Moréas et Gustave Kahn, mais riche et sapide autant qu’elles, sa vivante variété eût, je crois, séduit le grand Théophile Gautier : Le pays était plantureux et riche en vins, Gai du soleil qui dans la mer se mire Et le port Était vivant matin et soir, De la foule bigarrée ; Toute l’heure de marée Était de bon espoir, D’accueils, d’adieux : Il entrait des navires de tous les horizons, De Carthage, de Rome et d’Orient Et du Nord et de l’Ouest mystérieux ; Il partait des vaisseaux vers tous les cieux — Avec leurs voiles claires, comme en riant.

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