L’alexandrin a ceci de merveilleux qu’il peut être très solide, à preuve Corneille, ou très fluide, avec ou sans mollesse, témoin Racine. […] Racine et Shakespeare. […] leur grande figure et leur idéal, ces classiques-là osent se réclamer de Racine. […] la question se posait, dès lors, sur l’initiative d’une faction encore puissante de par les académies et les préjugés, entre Racine et Shakespeare. […] Racine, Shakespeare, ainsi pourrais-je intituler cette étude.
De là, dans l’histoire de Corneille par son neveu, dans celle de Racine par son fils, mille ignorances, mille inexactitudes qui sautent aux yeux, et en particulier une légèreté courante sur les premières années littéraires, qui sont pourtant les plus décisives. […] Cette retraite, si elle avait été possible, aurait sans doute mieux valu pour son repos, et peut-être aussi pour sa gloire ; mais il n’avait pas un de ces tempéraments poétiques qui s’imposent à volonté une continence de quinze ans, comme fit plus tard Racine. […] La forme dramatique de Corneille n’a point la liberté de fantaisie que se sont donnée Lope de Vega et Shakspeare, ni la sévérité exactement régulière à laquelle Racine s’est assujetti. […] Il semblait que les succès de Quinault et de Racine l’entraînassent sur ce terrain, et qu’il voulût en remontrer à ces doucereux, comme il les appelait. […] Quand Racine eut parodié par la bouche de l’Intimé ce vers du Cid : Ses rides sur son front ont gravé ses exploits, Corneille, qui n’entendait pas raillerie, s’écria naïvement : « Ne tient-il donc qu’à un jeune homme de venir ainsi tourner en ridicule les vers des gens ?
Comme ses contemporains, il se soumet sans peine aux règles venues de l’antiquité ; seulement sa soumission est spontanée et il n’oublie pas plus que Molière ou Racine que « la grande règle de toutes les règles est de plaire183 ». […] Racine est sur le point de se faire chartreux, de même que La Vallière est devenue sœur Louise de la Miséricorde. […] Cette conception est plus visible encore, si l’on quitte Molière pour Racine. […] Des philosophes ont pu, de nos jours, écrire des volumes sur la psychologie dans l’œuvre de Racine. […] D’une part, des écrivains, qui sont les contemporains proprement dits de Louis XIV, qui représentent le goût dominant de sa génération et de sa cour ; Boileau, Racine, Bossuet sont les chefs de cette petite troupe.
Gelais, 200 Gessner, 137 Gibert, 300, 316 Gillet, 274 Gin, 325 Giroust, 247 Glover, 129 Goujet, 142, 144 La Grange, 30, 165 Grecourt, 205 Gresset, 43, 176, 196, 213 Griffet, 256 Grozelier, 208 Guarini, 106 Guedeville, 22 Gueret, 325 Guignes, 139 Guyot, 268 H HAlde (du) 140 Hallet, 137 Hamilton, 214 La Harpe, 166, 197, 199 L’Héritier (Mdlle.) 56 Hesiode, 10 Homére, 2 Horace, 45, 217 Des Houlieres, 198, 184 Hubert, 251 I Jodelle, 157 Isocrate, 223 Juvenal, 68 K Kervillars, 58 Kienlong, 139 L LAcombe, 221 Lagier, 215 Lallemand, 66 Lambet (S.) 195, 214 Laplace, 134 Lavaur, 81 Launay, 205 Leris, 147 Lille (l’Abbé de) 42 Limiers, 21 Lingendes, 244 Linguet, 116 Longe-Pierre, 16, 19 Longin, 295 Lucain, 71 Lucréce, 26 Lysias, 223 M MAffei, 112 Mainard, 200 Mairan, 289 Le Maitre, 273 Malherbe, 188 Mallet, 218, 327 Manouri, 279 Mareuil, 124 Marin, 109, 176 Marivaux, 174 Marmontel, 167, 220 Maroles, 38, 62, 67, 82 Marot, 200, 210 Martial, 82 Martignac, 25, 38, 59, 67 Mascaron, 262 Massieu, 17, 144 Massillon, 250, 264 Maupont, 146 Menage, 197 Menot, 239 Mervesin, 143 Merville, 324 Metastasio, 113 Meyssier, 239 Meziriac, 56 Le Mierre, 195 Millot, 128 Milton, 129 Mirabaud, 99, 103 Le Moyne, 152 Moivre, 63 Moliere, 170 Molinier, 254 Moncrif, 181 Monnier, 25 Montargon, 272 Moschus, 18 La Motte, 8, 165, 178, 184, 190, 205 N Nemesien, 83 Neuville, 255 Le D. de Nivernois, 209, 213 Le Noble, 204 Normant, 277 Nostradamus, 143 O Olivet, 227, 230, 231 Ovide, 53 P PAcaud, 252 Palaprat, 175 Palissot, 187 Panckoucke, 29 Papon, 310 Parfait, 145 Pathelin, 175 Patru, 273 Pavin (St.) 201 Pecquet, 101, 106, 107 Pellegain, 52, 179 Perault, 112 Periclès, 215 Perse, 66 Perusault, 254 Pesselier, 208 Pétrarque, 94 Petrone, 78 Phédre, 65 Piles (Roger de) 88 Pindare, 16 Piron, 165, 172 La Place, 134, 166 Plaute, 20 Pline, 235 Polignac, 93 Pope, 126 La Porte, 219 Premare, 140 Prevot, 65, 265 Publius Syrus, 32 Q QUillet, 89 Quinault, 177 Quinte-Curce, 232 Quintilier, 297 R Racine (Jean) 159, 201 Racine (Louis) 124, 193 Ramsai, 156 Rapin, 217, 304, 314 Raulin, 240 Regnard, 171 Regnier, 185 Remi (St.) 39 Remond de Ste.
Racine a mis plus d’amour dans ses pieces que Corneille, et la plûpart de ceux qui sont venus depuis Racine, trouvant qu’il étoit plus facile de l’imiter par ses endroits foibles que par les autres, ont encore été plus loin que lui dans la mauvaise route.
L’auteur, on le sent, est fait pour devenir le descendant par adoption de cette antique famille littéraire que Racine, le premier, a introduite et naturalisée parmi nous. […] Enfin les strophes de la seconde Messénienne commencent et finissent toutes par un vers masculin ; cette licence ne me paraît point suffisamment consacrée par l’exemple de Racine et de J. […] Si Racine, dans les vingt-six années environ qui forment sa pleine carrière depuis les Frères ennemis jusqu’à Athalie, avait eu le temps de voir une couple de révolutions politiques et littéraires, s’il avait été traversé deux fois par un soudain changement dans les mœurs publiques et dans le goût, il aurait eu fort à faire assurément, tout Racine qu’il était, pour soutenir cette harmonie d’ensemble qui nous paraît sa principale beauté : il n’aurait pas évité çà et là dans la pureté de sa ligne quelque brisure.
On continuera à louer en lui ces images vives et brillantes que sa muse a répandues ; toutefois on ne le considérera plus comme notre seul et premier peintre poétique ; on n’oubliera pas que La Fontaine, Racine, Fénelon, et même Boileau, avaient ouvert, bien avant lui, la pure et vraie source des comparaisons et des images, sans jamais tomber dans la prodigalité ; on n’oubliera pas non plus que Chénier vécut dans un siècle descriptif et que ce don de peindre ou même de colorier les objets, qu’il a perfectionné sans doute, a pourtant été celui de plusieurs de ses contemporains. […] Sainte-Beuve Notre plus grand classique en vers, depuis Racine et Boileau.
Le berceau de cette révolution fut l’hôtel de Rambouillet, cet hôtel regardé, depuis la fin du siècle passé, comme l’origine des affectations de mœurs et de langage, et qui fut dans le grand siècle, et pour tous les grands écrivains qui l’illustrèrent, pour Corneille, pour Boileau, pour La Fontaine, pour Racine, pour Molière même, oui pour Molière, plus que pour aucun autre, l’objet d’une vénération profonde et méritée. […] On attribue exclusivement à Molière, à Racine, à Boileau et aux écrivains de leur temps, l’épuration de la langue et sa beauté.
Corneille et Racine. […] Mais il tuera du même coup Racine. […] (Je laisse de côté Racine qui exigerait une place à part.) […] Nous parlons volontiers de l’art précis de Racine et de Stendhal. […] Campistron comme Sainte-Beuve crée quelque chose à l’occasion de Racine.