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257. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Je n’avais pas connu à Paris cet homme illustre autrement que par mon admiration à distance. […] Je revins à Paris avant de me rendre en Toscane. […] On le desservait à Paris ; il voulait y rentrer malgré eux pour se défendre et pour obtenir du roi un poste plus lucratif. […] Le comte Gino Capponi, héritier du grand nom et de la grande influence de ses ancêtres, avec qui j’étais lié d’ancienne date à Paris, y venait tous les jours. […] Je vins passer un long congé à Paris.

258. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Il nous redit sa vie retirée, sauvage même à Paris, enfermée et cadenassée. […] Car tout va aujourd’hui à Paris : les cerveaux comme les fruits ; et Paris est en train de devenir une ville colossale et absorbante, une cité — polype, une Rome au temps d’Aurélien. […] Ce n’est plus le Paris que j’ai connu. […] Mon Paris, le Paris où je suis né, le Paris des mœurs de 1830 à 1848 s’en va. […] Oui, il y a comme cela des moments durs… mais si nous recevions tous les phtisiques… Paris est une ville qui use tant… nous n’aurions plus de place pour les autres ! 

259. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Je dois dire avec reconnaissance, au nom des critiques de Paris absents qui se sont autrefois occupés de l’abbé Prévost, qu’ils n’y furent point oubliés. […] Revenu en France et à Paris, il a remis quelques endroits au ton d’un monde plus poli, plus prompt au dégoût. […] J’y joignais un commerce de lettres avec un ami qui ferait son séjour à Paris, et qui m’informerait des nouvelles publiques, moins pour satisfaire ma curiosité que pour me faire un divertissement des folles agitations des hommes… ! […] On s’entremit surtout auprès de M. de Maurepas, alors ministre de Paris (c’était le terme), de qui dépendait l’affaire et qui devait être moins difficile qu’un autre, ce semble, sur ce chapitre de la légèreté médisante et de la satire. […] S’il y manquait encore quelque chose, au moins du côté du public, je suis prêt à me retirer pour quelque temps dans une communauté de Paris, ou dans ma famille qui demeure au pays d’Artois, et je m’y occuperai à composer quelque livre utile qui puisse être regardé comme un surcroît de satisfaction.

260. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Le plus grand de nos romanciers nourrissait sa cervelle de spéculations, de comptes, de projets de Bourse, et parlait incessamment d’établir à Paris une serre d’ananas qu’il vendrait quinze francs et qui lui coûteraient dix sous. […] Puisse aussi quelque homme instruit et laborieux, voué à l’étude de Paris et de ses monuments, ne pas laisser périr la rue Saint-Thomas-du-Louvre sans en donner une description et une histoire fidèle à l’époque de son plus grand éclat49 !  […] « Ce sont là les seules petites découvertes cartésiennes que j’ai faites en Hollande. » Un peu plus tard il apprend que la Bibliothèque royale de Paris contient la correspondance de l’abbé Nicaise et de Leibnitz. […] Dès que j’appris que cette précieuse collection était à la Bibliothèque royale de Paris, on conçoit avec quel empressement j’y recherchai tout ce qui pouvait s’y rapporter à l’histoire de la philosophie du dix-septième siècle. […] Il ne fut pas évêque, mais c’est qu’il préféra jouir à Paris des triomphes de son éloquence.

261. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Je lui conseille alors de rester à Paris, d’étudier ses quartiers, et de faire, sans l’humanité qui l’habite, une description psychique des murs. […] C’est bien celle que j’éprouve, en tirant de ma boîte à lettres, les placards de la Clairon, imprimés par L’Écho de Paris. […] Du reste à Paris, dans le Paris d’aujourd’hui, oui, le Parisien, la Parisienne, ça commence à devenir un être rare, dans cette société sémitique, ou auvergnate, ou marseillaise, par suite de la conquête de Paris, par la juiverie et le Midi. Au fond Paris n’est plus Paris, c’est une sorte de ville libre, où tous les voleurs de la terre qui ont fait leur fortune dans les affaires, viennent mal manger, et coucher contre de la chair qui se dit parisienne. […] L’hôtel le plus princier que j’aie encore vu à Paris.

262. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Guillaume II vient quelquefois à Paris. […] Guillaume II vient quelquefois à Paris. […] Enfin il arriva à Paris et n’en sortit plus. […] Je lui dois tout, à Paris. […] C’est Paris qui a révélé son génie à la France.

263. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Ainsi, autrefois, on disait Sarge, et la Cour même continuait de le dire ; mais Paris, où le mot revenait plus souvent, prononçait Serge. La Cour se connaissait plus en soie, et Paris plus en serge. Quand la Cour disait encore : Cet homme ici, Ce temps ici, Paris disait : Cet homme-ci, Ce temps-ci ; et c’est mieux. Toute la Cour alors disait : Je vas, et Paris disait : Je vais. […] M. Gaston Paris, un jeune savant, fils de savant ; — photographier, au sens moral ou figuré également, etc.

264. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Avant d’écrire sur elle un article à la Revue de Paris, il désira savoir quelques détails de son passé, de ses prédilections littéraires, de ce qu’il appelait l’éducation de sa pensée et la formation de son talent. Elle était alors absente de Paris. […] Il entreprit de l’en avertir, d’abord d’une manière générale, à la fin de son très gracieux article de la Revue de Paris (18 décembre 1836), ensuite plus en détail par lettres. […] Le nouveau Paris en train de se transformer, et dont elle vit les premières splendeurs, ne lui était guère un asile propice. […] Sainte-Beuve, après la lecture de ces passages qui la concernaient : « (Paris, 19 mai 1869).

265. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

La Révolution et le mouvement expansif qu’elle communiquait à toutes les âmes patriotiques les mirent naturellement en correspondance avec diverses personnes actives de Paris, en particulier avec Brissot, dont M. […] C’est dans ce train de pensée qu’elle arriva à Paris en février 91, déjà très-engagée, ayant son parti pris, et avec tous ses ressentiments lyonnais, comme avec des troupes fraîches, au secours de Brissot et des autres. […] Revenue à Paris à la fin de l’année 91, Mme Roland entra, on peut le dire, au ministère avec son mari, en mars 92. La correspondance avec Bancal, qui arrive lui-même à Paris, devient très-rare. […] Pitois (1835). — Tout cela a disparu depuis ; un nouveau Paris a comme aboli l’ancien.

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