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284. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

César demandant à Térence d’être plus vif et lui opposant dans sa pensée Ménandre ou Plaute, ne serait-ce pas comme Fénelon opposant (à l’inverse) Térence à Molière et préférant décidément le premier ? […] Mais, plus à plaindre que Virgile, Térence n’avait que trente-cinq ans environ, la première jeunesse pour un auteur comique, l’âge même auquel Molière a commencé sa grande carrière.

285. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Mme de Sévigné travaillait de tout son pouvoir à le distraire : Nous tâchons d’amuser notre bon cardinal (9 mars 1672) : Corneille lui a lu une pièce qui sera jouée dans quelque temps, et qui fait souvenir des anciennes ; Molière lui lira samedi Trissotin, qui est une fort plaisante chose ; Despréaux lui donnera son Lutrin et sa Poétique : voilà tout ce qu’on peut faire pour son service. Siècle à jamais heureux et incomparable, où les illustres naufragés de la politique, quand ils s’appelaient Retz, avaient comme pis-aller, pour se consoler dans le courant d’une semaine, un Corneille, un Despréaux et un Molière en personne, leurs œuvres à la main, et Mme de Sévigné sur le tout !

286. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MARIA » pp. 538-542

Chez le barbier du coin, Un Français, un Gascon (la graine en va très-loin), Moi j’aimais à m’asseoir, guettant chaque figure : Molière ainsi souvent observa la nature.

287. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Béranger, Pierre-Jean de (1780-1857) »

Proudhon Béranger appartient à la Révolution, sans nul doute ; il vit de sa vie ; ses chansons, comme les fables de La Fontaine, les comédies de Molière et les contes de Voltaire, ont conquis, parmi le peuple et les hautes classes, une égale célébrité.

288. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Nous aurons occasion de revenir sur cette maxime, quand nous serons au temps de Molière, de Racine et des grands hommes qui ont illustré le siècle de Louis XIV.

289. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Les contemporains n’ont pas vu dans l’École des femmes ou dans Tartufe ce que nous y voyons ; et pour cause, car Molière n’y avait point songé. […] n’abuse-t-on pas du nom de Molière ? […] « Les anciens sont les anciens », disait Molière lui-même, « et nous sommes les gens d’aujourd’hui ». […] On nous donne donc le change, et on le prend soi-même quand on oppose ici à la critique l’exemple et le nom de Molière. […] George Ancey juge les pièces des autres, il se réclame de Molière ; et je me rappelle que l’an dernier M. 

290. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Et quant à la prétendue gaieté des grands comiques, tels qu’Aristophane et Molière, chacun sait qu’il faut ne voir là qu’une tristesse se leurrant elle-même, une sorte de tristesse à rebours. […] Comme notre grand Molière avait raison quand il a dit : Ce style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité. […] Notre grand Molière commit là deux mauvais vers qui eux-mêmes sortent autant que possible du bon caractère.

291. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Molière avait peint Saint-Simon dans Alceste. […] C’est l’avantage de la fresque sur la peinture à l’huile, si poétiquement exprimé par Molière : La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur   ; Et sur cette peinture on peut, pour faire mieux, Revenir quand on veut, avec de nouveaux yeux. […] Ne cherchons donc pas ce qui manque à la langue de Saint-Simon ; admirons-y plutôt cette justesse rapide, ces grands traits non tâtés, ces mâles appas que Molière admire dans la fresque.

292. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Les aïeux, les maîtres de Béranger s’appellent Rabelais, Régnier, Molière, La Fontaine et Voltaire. […] Béranger n’a-t-il pas dû s’instruire à l’école de Molière ? […] Molière, La Fontaine, Voltaire lui ont enseigné ce qu’il voulait savoir. […] La lecture de Molière, en le frappant d’étonnement et d’admiration, l’a détourné de ce nouveau projet. […] Hugo, donne la main gauche à Corneille et la main droite à Molière.

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