/ 2694
749. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Je me suis dit que tout n’était peut-être pas perdu en France, puisqu’il y avait encore des filons de cette gaîté-là. […] Il fut triste, au fond, comme un protestant, ce catholique qui avait fait ses études dans Rousseau, et qui, quand il ne l’aima plus, n’en garda pas moins toutes les mélancolies sur sa pensée… Chateaubriand, de race de chevaliers français qui teignaient de leur sang les armes de France (sa devise), n’avait point la gaîté de la vieille et gaie France, la gaîté du roi saint Loys et du sénéchal Joinville, qui étaient des hommes gais, quoique héros et saints ! Quand la Philosophie déchristianisa la vieille France, elle la rendit sérieuse et pédante ; pédante ! […] De ce pic de deux cents coudées, il les étend démesurément sur toute la France, pendant les houles sanglantes du Moyen Âge et les affres de cette guerre de Cent Ans qui en dura cent vingt-cinq, alors que la France tout entière se croyait perdue. […] Dans l’histoire de Féval, saint Michel est aussi visible que fut en France la personne physique de Jeanne d’Arc.

750. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

M. Anatole France. […] M. Anatole France. […] M. Anatole France n’aime pas la Révolution. […] À cause de moi, la France est au désespoir. […] M. Anatole France.

751. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Le nom de cette enfant se trouvait inscrit désormais à côté des plus honnêtes et des plus saintes pauvretés de la France. […] Dans cette poursuite de l’inconnu à travers les titres de noblesse de l’ancienne France, il a fait de merveilleuses trouvailles. […] La France battit des mains, vous savez avec quelle joie ! […] À l’abri de ce trône qu’ils n’avaient pas relevé, ils aspiraient à gouverner la France, et, par la France, l’Europe. […] Et quel choix merveilleux à faire en ces premiers jours de la France poétique !

752. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

Or il n’en est pas résulté que les gens du peuple en France aient su par cœur les vers de Malherbe et les aient pu comprendre. […] La poésie en France a suivi cette voie depuis Malherbe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

753. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Il eut le brevet d’historiographe de France ; titre si ambitionné, & qu’il appelloit une magnifique bagatelle. […] On tournoit en ridicule sa probité rigide & son titre de grand épistolier de France. […] « On a vu, dit-il, trois mois durant, certain nombre de ceux de sa faction sortir tous les matins de leur quartier, & prendre leur département de deux en deux, avec ordre de m’aller rendre de mauvais offices en toutes les contrées du petit monde & de semer par-tout leur doctrine médisante, avec intention de soulever contre moi le peuple, & le porter à faire de ma personne ce que leur supérieur a fait de mon livre… Ils ont été rechercher, pour grossir leur troupe, des hommes condamnés par la voix publique, fameux par leurs débauches & par le scandale de leur vie, connus de toute la France par les mauvais sentimens qu’ils ont de la foi. » Toutes les actions du P.

754. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

De retour en France, il enseigne un an au lycée de Saint-Brieuc, se marie en 1899, est nommé à Chartres et y prépare sa thèse sur le romantisme dont la soutenance aura lieu le 2 mars 1907. […] Les constitutions, les hiérarchies, les mœurs publiques de l’ancienne France étaient revêtues d’une autorité mystique séculaire. […] Affranchie des principes qui assignent à chaque chose sa dignité et son rang, de quoi la France se fût-elle fait une idole, sinon de l’esprit ? […] Quand les plus illustres noms de France entraient dans sa chambre, il lui plaisait souvent de ne pas lever les yeux de sa besogne. […] Il n’est pas besoin de démontrer la part d’une élite de femmes dans la civilisation de l’ancienne France.

755. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

On n’est pas libre en France de ne pas lire Boileau. […] Le poète le plus en renom alors à la cour de France n’était pas Malherbe ; c’était l’Italien Marini, qu’avaient attiré en France la faveur et les pensions de Marie de Médicis. […] La république des lettres en France pouvait alors se comparer à un État où deux partis, à peu près d’égale force, se disputent le gouvernement. […] Toutes les facultés, toutes les forces du génie, et, si je puis parler ainsi, la matière d’un grand siècle littéraire, existaient en France avant Boileau ; de même, avant Louis XIV, dans la France victorieuse de l’Espagne et de la féodalité, il y avait la matière d’une grande nation. […] Établissement en France des manufactures.

756. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Cela tiendrait-il, comme le dit Mme Necker de Saussure, à ce que, le mécanisme de la versification s’étant tellement perfectionné en France, le travail qu’il exige amortit la verve quand on n’y est pas suffisamment habitué ? […] Son jugement sur la Constitution anglaise est formel ; elle croit qu’on peut désormais se passer en France des fictions consacrées par cet établissement aristocratique de nos voisins. […] L’étonnante conversation de Benjamin Constant conjurait à grand’peine cette vapeur : « Le pauvre Schlegel, disait-elle, se meurt d’ennui ; Benjamin Constant se tire mieux d’affaire avec les bêtes. » Voyageant plus tard, en 1808, en Allemagne, elle disait : « Tout ce que je vois ici est meilleur, plus instruit, plus éclairé peut-être que la France, mais un petit morceau de France ferait bien mieux mon affaire. » Deux ans auparavant, en France, en province, elle ne disait pas cela, ou elle le disait alors de Paris, qui seul existait pour elle. […] Aussitôt après son retour en France, elle ne tarda pas à voir se dessiner les exigences des partis, et toutes les difficultés qui compliquent les restaurations. […] Villemain en ses belles leçons sur Mme de Staël, le dominateur de la France fut tellement blessé du bruit que faisait ce roman, qu’il en composa lui-même une critique insérée au Moniteur.

757. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il partagea pourtant avec presque toute la France le premier mouvement et les espérances de l’aurore de 89 ; l’on a même un chant de lui sur la fête de la Fédération en 90. […] La France offre les mêmes résultats. […] Le 18 brumaire trouva Fontanes déjà rentré en France, et qui s’y tenait d’abord caché. […] M. de Chateaubriand arrivait lui-même en France au mois de mai 1800, et s’apprêta à publier. […] Il faut donc les faire courir à franc étrier dans toute la France, et leur recommander de séjourner au moins quinze jours dans les grandes villes.

/ 2694