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385. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Et en ce qui est des juifs notamment, qui sont encore persécutés en certaines parties de l’Europe, que ne s’est-il point passé en France dès l’origine ? […] Un danger en ce moment nous menace, et une grande partie de la France est inquiète. […] messieurs, prenons garde que notre pays de France n’en vienne à cet état commandé d’hypocrisie sociale où le langage public ne saurait se passer de certaines formules convenues, quand le cœur et l’esprit de chacun n’y adhéreraient pas. […] Et au même moment, dans une lettre adressée au plus compromettant, au plus brouillon des prélats de France, il trouve moyen d’insulter un de vos ministres il prétend vous imposer sa destitution : ce qui ne s’était jamais vu de mémoire de roi dans l’ancienne France, durant les siècles de la religion gallicane. […] Mais ici, en France, les conditions ne sont pas égales ; le clergé catholique jouit de quantité de faveurs, avantages et immunités.

386. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Meurice, Paul (1818-1905) »

En même temps qu’il s’est occupé avec un zèle de tous les instants des publications du poète de France, il n’a cessé de produire lui-même. […] Resté en France, il allait chaque année à Guernesey porter à l’exilé les nouvelles et les fleurs de la France.

387. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Rathery »

La thèse qu’il soutient répond très péremptoirement à un lieu commun longtemps exploité (car, si suffisants que soient les Français, ils ont des jours de singulière modestie), à savoir que, littérairement, la France doit tout à la Renaissance et à l’Italie. […] Sans remonter bien haut, dans le Jacques Cœur 4 de Pierre Clément, dont nous parlions récemment, nous nous rappelons un excellent chapitre sur la littérature du xve  siècle qui prouve, avec une grande autorité, combien déjà au xve  siècle le génie littéraire de la France avait de vie intime et de force, et avec quelle puissance il commençait, semblable au lion de Milton s’arrachant au chaos qui l’enveloppe encore, de se détirer des obscurités et des empâtements de sa native originalité. Rathery est d’une remarquable précision quand il fixe le point où l’influence française finit en Italie et où l’influence italienne apparaît en France.

388. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Jésuites persista jusqu’au moment de leur suppression en France et même plus tard. […] La France de l’ancien Régime souffrait à la fois de centralisation et de décentralisation. […] Autrement dit, on était jugé en France, sous l’ancien Régime, par des notaires. […] En 1750 elle l’est en France, par un hasard. […] La France, pendant cette période, fut divisée au point de vue religieux en deux partis.

389. (1905) Propos littéraires. Troisième série

M. France l’écrit très naturellement. […] M. France suive sa nature. […] M. France est trop consciencieux. […] M. France, M.  […] M. France.

390. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Il a pleuré « Jeanne la bonne Lorraine », et il a honni par un refrain énergique « qui mal voudrait au royaume de France ». […] Commynes est, sinon le premier ministre, du moins le premier agent du roi, et l’un des plus riches seigneurs de France. […] Mais après lui, la France, serrée entre la Bourgogne, le Bourbonnais et la Bretagne, ne résista plus. […] Née à Venise vers 1363, fille de Thomas Pisani, astrologue de Charles V, elle fut amenée en France par son père en 1368. […] Brunet, la France littéraire au xve  siècle, Paris, 1865.

391. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Les beaux-arts, pour lesquels seuls elle est faite, ne sont plus qu’un pis-aller : elle est profondément humiliée, dans son amour-propre excessif, de ne pas avoir une robe lilas comme ses sœurs aînées la France, l’Espagne, le Portugal. […] Ce n’est pas seulement en Italie que Beyle a été un guide, il a donné en 1838 deux volumes d’un voyage en France sous le titre de Mémoires d’un touriste : un commis marchand comme il y en a peu est censé avoir pris, ces notes dont la suite forme un journal assez varié et amusant. Beyle n’y est plus cependant sur son terrain ; on l’y sent un peu novice sur cette terre gauloise ; quand il se met à parler antiquités ou art gothique, on s’aperçoit qu’il vient, l’année précédente, de faire un tour de France avec M.  […] C’est une idée heureuse que celle de ce jeune Fabrice, enthousiaste de la gloire, qui, à la nouvelle du débarquement de Napoléon en 1815, se sauve de chez son père avec l’agrément de sa mère et de sa tante pour aller combattre en France sons les aigles reparues. […] Depuis que Beyle taquine la France et les sentiments que nous portons dans notre littérature et dans notre société, il m’a pris plus d’une fois envie de la défendre.

392. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Il est très vrai que les études étaient fort tombées en France après les saturnales de la Ligue ; elles n’avaient pas moins besoin de réparation alors qu’elles n’en eurent besoin plus tard sous l’Empire au sortir des désastres de la Révolution : « Les fureurs de Mars, écrivait en ces années Casaubon à Scaliger, ont presque entièrement éteint dans les âmes le culte et l’amour des muses. […] … Lorsque Casaubon écrivait cette page touchante, il était depuis quelques mois en Angleterre : la mort de Henri IV son bienfaiteur, l’incertitude de l’avenir en France, les avances réitérées et pressantes du roi Jacques l’avaient décidé à se transplanter encore une fois ; il avait cinquante et un ans, et pendant les trois ou quatre années qu’il vécut encore, il n’eut qu’à se féliciter du parti qu’il avait pris. […] Il est vrai qu’il n’avait pas également sauvé tous les siens, et, avant de quitter la France, il avait eu le chagrin de voir son fils aîné converti, et qui se fera même Capucin. « Ô race de vipères ! […] Il y avait donc du pour et du contre à cet établissement, bien que le pour l’emportât, et qu’il n’y eût point de regret à avoir de la France sans Henri IV. […] — Pour connaître avec une entière précision les faits de la vie de Casaubon et voir au juste la place qu’il tient entre les réformés, on doit lire aussi l’article qui le concerne, au tome ii de la France protestante de MM. 

393. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

D’après l’étude profonde qu’en a fait l’historien de la Révolution, Bismarck serait un ambitieux, mais qui ne serait point animé de mauvais sentiments contre la France. […] On doit se féliciter que cette attention n’ait pas coûté Belfort à la France. […] Je ne sais, mais la proposition de cette maison de Savoie pour le trône de France me semble la plus grande insolence que ma patrie ait eu encore à subir. […] Mercredi 29 octobre La France est perdue. […] » Vendredi 12 décembre De Béhaine, en attendant le dîner, et Stoffel qui est en retard, me parle de l’espèce de susceptibilité maladive de Bismarck, de ses fureurs à la moindre attaque d’un journal français, de sa gallophobie, de la chance, qu’a la France de trouver dans le comte d’Arnim — tout prussien qu’il est — un sentiment aristocratique, qui le rend hostile au radicalisme français et non à la France.

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