Après avoir étudié les principes de la mise en scène en ce qu’ils ont d’absolu, il nous faut donc les étudier dans ce qu’ils ont de relatif. […] Ces deux lois essentielles sont : la première, la loi de proportion, que nous étudierons dans le présent chapitre ; la seconde, la loi d’apparence, dont nous réservons l’examen au chapitre suivant. […] Mais chaque cas doit d’ailleurs être étudié en lui-même. […] Avec la mort d’un parent à laquelle il aura assisté dans sa famille ou d’un moribond d’hôpital dont il aura par scrupule été étudier l’agonie ? […] Si l’un d’eux doit représenter une scène de folie, ira-t-il à Bicêtre étudier un fou particulier dont il s’efforcera de reproduire identiquement les airs, les gestes et toutes les manies ?
Il l’étudie, la questionne, quelquefois tâche à l’imiter. […] Quiconque voudra étudier le mouvement religieux au xixe siècle devra ne pas oublier Ballanche. […] C’est une des personnes morales les plus curieuses à étudier, et les moins connues du reste, de tout notre siècle. […] Il apparaît alors comme un anachronisme, si habitué qu’on soit aux anachronismes les plus extraordinaires, quelque temps que l’on étudie. […] Il n’étudie la géologie que dans l’espoir d’en apprendre la loi de la marche de l’humanité.
Commynes n’a étudié que ceux qui en valaient la peine. […] Rabelais n’a pas fait autre chose en toute son existence qu’étudier sans cesse, et professer un peu, ce qui est une manière de résumer ses études, c’est-à-dire d’étudier encore. […] Il lut, il étudia, il professa, il « pansa » des malades, il cultiva ses amis et eut un excellent caractère. […] Son jeune ami Antoine de Baïf, qui avait douze ans alors, étudiait chez son père, rue des Fossés-Saint Victor, sous la direction de Daurat. […] La contradiction fondamentale de la Défense est celle-ci : 1° il faut écrire en français et être français ; 2° il faut étudier les anciens et s’en emparer.
Il continuait d’étudier, mais il se lassa de voir que c’était sans destination. […] Pendant trois ans, il allait assidûment au Jardin botanique étudier les plantes, les familles, parlant peu en chemin à son compagnon, le front penché et tout à ses classifications exactes. […] J’ai beaucoup étudié les Port-Royalistes, ces Stoïciens du Christianisme. […] L’idée d’étudier le vieux français, de remonter au-delà d’Amyot, de Montaigne et de Rabelais, ne vint que tard ; le grand siècle se suffisait à lui-même ; les grands écrivains des règnes de Louis XIV et de Louis XV se trouvaient trop bien chez eux, surtout en fait de langage, pour sentir le besoin d’en sortir.
Et que pouvaient savoir de l’homme vivant et sentant ces durs personnages en robe longue des parlements, de Port-Royal, de l’Oratoire, coupant l’homme en deux parties, le corps, l’âme, sans lieu ni passage entre les deux, se défendant par là d’étudier la vie dans sa parfaite naïveté 126 ? […] Lors même que le toit serait percé à jour et que l’eau du ciel viendrait mouiller la face du croyant agenouillé, la science aimerait à étudier ces ruines, à décrire toutes les statuettes qui les ornent, à soulever les vitraux qui n’y laissent entrer qu’un demi-jour mystérieux, pour y introduire le plein soleil et étudier à loisir ces admirables pétrifications de la pensée humaine. […] Nos critiques français, qui n’ont étudié que le monde grec et latin, ont peine à comprendre que le christianisme ait été d’abord un fait exclusivement juif.
L’espèce en est rare et les romanciers que nous avons étudiés après Poe n’y appartiennent pas. […] Nous avons vu que de leur perpétuelle interférence, il résultait qu’ils étaient forcément perçus, connus, distingués par leur sujet, qu’ainsi Heine était amené à les analyser, à ne plus les éprouver sincèrement, à les considérer avec ironie, à s’étudier cruellement lui-même. […] Si les littérateurs que nous avons étudiés ont trouvé faveur auprès de lui entre ces deux époques, et malgré l’activité artistique qui s’y manifesta, c’est qu’il y avait et qu’il y a parmi les acheteurs et les amateurs de livres, des gens que ces littérateurs ont satisfait soit autant et de même que les auteurs français contemporains, soit autrement. […] C’est sans doute en partie à ce besoin mal satisfait qu’il faut attribuer le succès de la plupart des écrivains étrangers que nous venons d’étudier comme plus Lard à la cruelle rudesse de nos naturalistes, à leur accent de haine plus que de pitié.
Elle peut sans crainte de compromettre des intérêts politiques et de blesser inutilement un vieillard devenu inoffensif étudier la vie de cet homme, au nom retentissant. […] Alors il couvrait de décorations sa poitrine rayonnante d’aigles d’or et d’argent10. » En ces temps il songeait fort peu à la Vendée et à ses vierges martyres, à Henri IV et aux vertus des rois légitimes : Napoléon le possédait tout entier ; et oubliant les jeux de l’adolescence, il étudiait ses campagnes, et suivait sur la carte, la marche de ses armées. […] Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc. […] Quand on étudiera le romantisme d’une manière critique, les études faites jusqu’ici n’ayant été que des exercices de rhétorique, où l’on s’occupait de louer ou de dénigrer, au lieu d’analyser, de comparer et d’expliquer, on verra combien exactement les écrivains romantiques satisfaisaient, par la forme et le fond, les exigences de la bourgeoisie : bien que beaucoup d’entre eux n’aient pas soupçonné le rôle qu’ils remplissaient avec tant de conscience.
Mais il ne suffit pas même d’étudier les Principes de géologie ou de lire quelques traités spéciaux écrits par divers observateurs sur telle ou telle formation et de prendre note des supputations de chaque auteur s’efforçant de donner une idée adéquate de la durée de chaque période, ou même du temps nécessaire à la formation de chaque couche ; il faut avoir examiné soi-même, pendant des années, de puissantes masses de strates superposées ; il faut avoir vu la mer à l’œuvre, rongeant continuellement les vieux rochers de ses plages pour en faire de nouveaux sédiments. […] Quiconque étudie avec attention l’action de la mer sur nos rivages ne peut manquer de recevoir une impression profonde de la lenteur avec laquelle nos côtes rocheuses sont emportées. […] L’Archipel Malais est à peu près de la même étendue que l’Europe, du cap Nord à la Méditerranée et des îles Britanniques à la Russie, et par conséquent il égale à peu près toutes les formations géologiques qui ont été étudiées jusqu’ici avec quelque exactitude, exception faite des États-Unis. […] Nous paraissons oublier à chaque instant quelle est la grandeur du monde, en comparaison de l’étendue bornée des régions dont on a pu jusqu’ici étudier avec soin les formations géologiques.
Ce n’était pas des fleurs étudiées, recherchées, affectées ; non : les fleurs naissaient sous ses pas sans qu’il les cherchât, presque sans qu’il les aperçut ; elles étaient si simples, si naturelles, qu’elles semblaient lui échapper contre son gré et n’entrer pour rien dans son action. […] Telle est l’impression que me fait Massillon, lu aujourd’hui et étudié dans ses pages toujours belles, mais régulières et calmées.