Le premier moment, celui qui date de la renaissance de la société française avec le Consulat, ne mérite qu’éloge, et si on se reporte aux espérances du point de départ, la comparaison avec certains des résultats obtenus est bien faite pour donner aux esprits sérieux et animés de nobles pensées sociales d’éternels regrets. […] Les habiles profitèrent du zèle des niais ; ils ne négligèrent pas, tout dévots qu’ils étaient, le moyen éternel et le plus sûr, celui de la femme : une Ève pour le bon motif.
Cousin que la publication de ce Mémoire soit un événement pour l’histoire littéraire : pourquoi cet éternel besoin de surfaire sa marchandise et de tirer de son côté la couverture ? […] C’est l’éternel Protée.
Il y avait en ce temps-là, à Smyrne, un homme peu riche aussi, mais bon et inspiré par le cœur, tels que le sont souvent les hommes détachés des choses périssables par l’étude des choses éternelles ; il se nommait Phémius ; il tenait une école de chant. […] Il lui apprend ensuite la gloire, cette passion de l’estime mutuelle et de l’estime éternelle, donnée aux hommes comme l’instinct le plus rapproché de la vertu.
Ce que voulait M. de Chateaubriand dans l’amour, c’était moins l’affection de telle ou telle femme en particulier que l’occasion du trouble et du rêve, c’était moins la personne qu’il cherchait que le regret, le souvenir, le songe éternel, le culte de sa propre jeunesse, l’adoration dont il se sentait l’objet, le renouvellement ou l’illusion d’une situation chérie. […] » C’est l’éternel cri qu’il reproduira dans la bouche d’Atala, de Velléda ; c’est ainsi qu’il a donné à la passion un nouvel accent, une note nouvelle, fatale, folle, cruelle, mais singulièrement poétique : il y fait toujours entrer un vœu, un désir ardent de destruction et de ruine du monde.
S’il était permis de mêler le contingent à l’éternel, ce serait plutôt le contraire qui serait vrai. […] L’éternelle poésie se répète-t-elle ?
Cette amazone intellectuelle, qui n’a pas qu’un sein coupé, comme la guerrière, mais qui a les deux, n’est jamais, après tout, que l’ambidextre éternel qui, dans la pensée comme dans la vie, toujours poltronne et toujours coquette, avance quand on recule et recule lorsqu’on avance. […] Le combat éternel entre l’Église, qui est l’Autorité, et la Révolte, qui est le Protestantisme, est le même au xixe siècle qu’au xvie .
C’était un de ces esprits brillants, mais sans ductilité, contournés, difficiles à aligner, plus chimérique que Fénelon peut-être, quoiqu’il fût très positif dans ses passions et ses sentiments et destiné par sa nature, vis-à-vis de tous les pouvoirs, à une opposition éternelle. […] Il n’en peut plus ; il est brisé de cette faction éternelle et inutile, montée partout, au lever, au coucher, à la chasse, et où il n’est jamais rien de plus qu’un homme de ce cortège !
Pour cette raison, il n’a pas et ne pouvait pas avoir, comme historien, le sentiment impersonnel et éternel des choses qui donne à l’Histoire sa majesté, même sous la plume d’un petit écrivain grec (græculi) qui écrit la guerre de ce petit pays qu’on appelle le Péloponèse. […] Et c’est le manque de grande et forte conception morale dans Macaulay qui, bien avant qu’il eût passé avec armes et bagages de la Littérature à l’Histoire, fait déjà le vice principal et radical de sa critique dans les quelques morceaux, admirables sous d’autres rapports, que nous avons de lui, et qui en aurait été, je le crains bien, le vice éternel, en supposant qu’il ne fût jamais devenu, lui, le transfuge de la littérature.
Et l’éternel cri revient : Montrez-nous les textes ! […] Il n’est, enfin, qu’un des mille rongeurs de cette vermine éternelle qui s’imagine dévorer, dans un temps donné, le grand lion.