Les cieux : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraye. » (Pascal.) La mer : « L’étendue brille et miroite sous le soleil éternel. » (Loti.)
J’ai de plus d’un estoc damasquiné le fer Et, dans le vain orgueil de ces œuvres d’Enfer, Aventuré ma part de l’éternelle Vie. […] Considéré du point de vue de M. de Heredia et par ses surfaces brillantes, l’univers est magnifique et glorieux ; mais tout y croule, tout y fuit d’une fuite éternelle.
J’ai eu, sans la chercher, une impression de cette espèce, m’étant donné la tâche de parcourir d’affilée cinq ou six volumes de chroniques parisiennes, cependant que des feuillages frissonnaient sur ma tête et que la Terre vivait autour de moi son éternelle vie. […] Les médiocres seuls cultivent le ressentiment éternel ; entre hommes intelligents on ne se brouille pas à jamais pour un coup d’épingle.
de la simplicité, de la piété, de l’humilité : « Je me jure à moi-même de prendre désormais les règles suivantes pour règles éternelles de ma vie ; « Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice, à mon père, à Mariette et à Poë comme intercesseurs : les prier de me communiquer la force nécessaire pour accomplir tous mes devoirs, et d’octroyer à ma mère une vie assez longue pour jouir de ma transformation ; travailler toute la journée, ou du moins tant que mes forces me le permettront ; me fier à Dieu, c’est-à-dire à la justice même, pour la réussite de mes projets ; faire, tous les soirs, une nouvelle prière, pour demander à Dieu la vie et la force pour ma mère et pour moi ; faire, de tout ce que je gagnerai, quatre parts : une pour la vie courante, une pour mes créanciers, une pour mes amis, et une pour ma mère ; obéir aux principes de la plus stricte sobriété, dont le premier est la suppression de tous les excitants, quels qu’ils soient. » Plus je me rapproche de l’homme et plus je reviens de mes préventions contre l’artiste. […] » Ô bienfaisante poésie, fille de l’éternelle illusion !
Car Antistius croit en Dieu, ou plutôt, comme il est impossible que la conception d’un Dieu personnel ne tourne pas à l’anthropomorphisme, il croit au divin. « Les dieux sont une injure à Dieu ; Dieu sera, à son tour, une injure au divin. » Il croit à la raison, à un ordre éternel. […] Les larmes, voilà le sacrifice éternel, la libation sainte, l’eau du cœur.
Votre justice ne peut être que cette justice immanente, dont on parle sans y croire, parce qu’en effet les hommes sont quelquefois punis par où ils ont péché ; mais ce n’est qu’un hasard, qui n’a jamais effrayé les coquins ; ils n’ont pas plus peur de la justice immanente que de la justice éternelle ; peut-être même, dans son mystère, l’éternelle leur inspire-t-elle plus d’effroi que l’immanente, et c’est bien le cas de rappeler ce fameux dîner où Voltaire avait convié ses amis, Diderot, Helvétius, d’Alembert, d’Holbach, toute l’Encyclopédie.
Le livre écrit, si imparfait qu’il soit, est encore une des expressions les plus hautes de « l’éternel vouloir-vivre », et à ce titre il est toujours respectable. […] Il a représenté un type alors prédominant, mais qui a passé, n’étant point assez conforme à celui de la vie simple et éternelle.
Elle continuait toujours l’éternelle et grande légende, et démontrait une fois de plus cette prédestination nationale de la pensée française, qu’elle soit bonne ou mauvaise, hélas ! et qui tend à tourner toutes choses au profit de notre indivisibilité ; car, même les républiques qui devaient nous perdre ne nous ont pas perdus, par une inconséquence qui est le fond même et l’essence du génie français et qui a bien prouvé, à l’éternelle confusion des endoctrineurs de sophismes, que le tempérament des peuples, quand il n’est pas entièrement ruiné par leurs excès, peut les sauver de ce qu’il y a de plus mortel en eux, — du propre venin de leurs idées !
Nous avons vu beaucoup de choses s’en aller en morceaux, que les politiques d’il y a vingt ans30 croyaient éternelles. […] L’écrivain de la Démocratie en Amérique, dont on ne pouvait dire s’il était Américain ou s’il ne l’était pas, est toujours le même homme, le même incertain, le même joueur d’escarpolette éternelle.