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688. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article »

Ne mettons pas, au reste, ces sortes de succès au rang des titres qui peuvent assurer une gloire solide dans quelque état que l’on soit, & encore moins dans les Lettres.

689. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Le premier soin de Napoléon, en débarquant à cette île d’Elbe dont on l’a fait souverain, son premier coup d’œil se porte sur la ville jadis fortifiée de Portoferraio, qu’il s’applique à remettre en état de défense ; il en fait réparer les remparts, y réunit l’artillerie dispersée dans l’île, y rassemble des dépôts de vivres, de munitions. […] On est, quand on veut faire du Tacite (et tout bon rhétoricien en a fait un peu au collège), on est, dis-je dans un état de tension continue qui ne mène pas très loin et qui fatigue auteur et lecteur.

690. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

il ne cherche pas dans de petites circonstances la cause de ce qui s’est fait ; il la trouve dans le fait même de la Restauration et dans l’inévitable enchaînement de ses conséquences : « C’est toujours dans l’état positif de la société qu’il faut chercher la cause des grandes commotions qu’elle éprouve. […] Qu’on cherche, dans sa pensée, à quelles conditions il aurait été possible qu’un pays, dans l’état où était le nôtre, après les événements qui l’avaient modifié et non fixé, n’ayant plus ni précédents, ni usages, ni lois à force d’en avoir, aurait pu traverser le règne de quatre caducités couronnées ; on trouvera que ces conditions ne pouvaient se réaliser.

691. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Dans l’absence totale de parti pris, dans l’état de dissémination et de dispersion complète où en est cette littérature, la moindre attraction venue du centre la ferait rentrer et se mouvoir dans l’orbite des choses régulières, du moins quant à son ensemble. […] Le Play ou ses collaborateurs ont si bien décrits, l’ouvrier émigrant ou le maçon, l’ouvrier sédentaire ou le tailleur, le charpentier de Paris, compagnon du devoir ou de la liberté, etc., il en est un qu’ils ont négligé et que je signale à leur attention ; celui-là, je l’ai observé de près depuis bien des années, et j’ai vécu avec lui, je pourrais dire, comme lui ; aussi suis-je en état de le décrire, et je l’essayerai même, puisque l’idée m’en est venue : c’est l’ouvrier littéraire.

692. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

La politique était chez eux une branche de la morale ; ils méditaient sur l’homme en société ; ils ne le jugeaient presque jamais que dans ses rapports avec ses concitoyens ; et comme les états libres étaient composés en général d’une population fort peu nombreuse, que les femmes n’étaient de rien dans la vie19, toute l’existence de l’homme consistait dans les relations sociales : c’était au perfectionnement de cette existence politique que les études des philosophes s’attachaient exclusivement. […] S’il est utile, dans toutes les situations, d’exercer un grand empire sur soi-même, c’est surtout aux hommes d’état que cette puissance est nécessaire.

693. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Les querelles de religion auraient pu replonger l’Angleterre, au dix-septième siècle, dans l’état dont l’Europe était enfin sortie ; mais les lumières qui existaient déjà et dans les autres pays, et dans l’Angleterre même, s’opposèrent aux funestes effets de ces disputes vaines. […] Hobbes, Ferguson, Locke, etc., avec des systèmes différents, recherchent quel fut l’état primitif des sociétés, afin d’arriver à connaître quelles sont les lois qu’il faut instituer pour les hommes.

694. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

Tout est fixe dans le présent, tout est indéfini dans l’avenir ; enfin, l’âme éprouve une sorte de bien-être jamais plus vif, mais toujours calme ; elle est environnée d’un atmosphère qui l’éclaire au moins dans les ténèbres s’il n’est pas aussi éclatant que le jour, et cet état la dérobant au malheur, sauve après tout plus des deux tiers de la vie. […] Il n’est pas de mon sujet, dans cette première partie, de considérer la religion dans ses relations politiques, c’est-à-dire, dans l’utilité dont elle doit être à la stabilité et au bonheur de l’état social, mais je l’examine sous le rapport de ses effets individuels.

695. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

La théologie de Calvin repoussant le lourd appareil de la scolastique prend, pour la première fois181, une base d’argumentation dans la nature, dans les faits, dans l’expérience enfin : elle étudie l’homme, elle lui applique le dogme, elle tire de son état, de ses besoins la démonstration de la religion, qui rend compte de cet état, et répond à ces besoins.

696. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Lemaître revient plusieurs fois sur sa « facilité à être dupé », sur l’état contristant de « son niveau intellectuel » et sur « cette inattention voisine de la sottise » qui le fait éclater en « furieux applaudissements » aux endroits où lui, Jules Lemaître, reste absolument froid. » Ici, je proteste très sérieusement. J’ai pu insulter le public, mais non pas en ces termes. « L’état d’un niveau intellectuel… », « une inattention voisine de la sottise », jamais je n’ai écrit ça, grâce à Dieu, et M. 

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