. — et que par conséquent leur état est révélateur de l’état de l’esprit public. […] Il n’en reste pas moins que si l’on compare, pour juger du chemin parcouru, l’état actuel de nos institutions, non pas à leur état rêvé, mais à leur état passé, le sens de leur marche est indubitable : l’idée de l’égalité et la mesure de leur progrès comme de leurs retards. […] Il ne s’est pas trouvé partout d’individu tout-puissant ou de race conquérante, pour réduire la masse du peuple à un état légalement inférieur.
Aujourd’hui le débat peut être considéré comme à peu près clos ; et, sans parler de l’état des esprits qui ont assez à faire ailleurs, toutes les raisons, tous les arguments sont sortis tour à tour, tellement que la question semble épuisée. […] Vinet et à ses amis, et que les théologiens protestants ont volontiers accueillie, c’est que les Pensées de Pascal, dans l’état où les a mises la controverse récente, et ramenées plus que jamais à l’état de purs fragments grandioses et nus, sont par là même plus propres à un genre de démonstration chrétienne qui prend l’individu au vif, et peuvent devenir la base d’une apologétique véritable, tout entière fondée sur la nature humaine.
Jointe au facteur ethnique et à l’habitat, elle contribue puissamment à former entre ces hommes un état de cohésion. […] Elle risque ainsi d’y introduire, au-delà de son degré bienfaisant, ce poison chrétien qui, en son état de pureté, est mortel. […] On ne saurait douter d’ailleurs que ces nouveau-venus n’aient été attirés, dans la patrie nouvelle qu’ils ont choisie, par des considérations d’intérêt personnel et parce qu’ils prévoyaient y rencontrer des facilités pour améliorer leur état. […] L’idéal humanitaire et cosmopolite est donc bien une attitude d’utilité propre au groupe des nouveau-venus dans tout état organisé : c’est bien dans cet intérêt positif et particulier qu’il puise sa réalité, qu’il cache et nourrit ses racines pour ne montrer que sa fleur idéologique. […] Dans cet état de faiblesse apparente, cette croyance entre encore en lutte avec la réalité nouvelle et les besoins nouveaux qu’elle contrarie.
Enfin, grâce à lui, ils font entrer en scène, même sans en parler, le passé, le passé que toute noblesse évoque naturellement, et qui est en nous à l’état de passion, amour ou haine. […] Tous les états de fortune relèvent de lui ; tous les hommes sont bénéficiaires de l’effort. […] En faisant vivre dans le roman quelques-uns de ses habitants, on a l’impression réconfortante que l’on peint un état social qui a peu varié, qui se modifie lentement, et que les scènes qui sont vraies aujourd’hui resteront longtemps vraisemblables. […] J’appellerai cet état la période d’amour, parce que l’amour est seul créateur. […] » En cet état, il y a un profit de toutes choses.
Il s’en faut cependant de beaucoup que Charles Perrault soit en état de soutenir un poids si immense de gloire, à moins qu’en jugeant par lui des Auteurs Encyclopédistes, sa médiocrité ne fût un préjugé pour la leur, ce qui seroit bien plus vraisemblable. […] « Si l’on en excepte Perrault, dont le Versificateur Boileau n’étoit pas en état d’apprécier le mérite, & quelques autres, tels que la Motte, Terrasson, Boindin, Fontenelle, sous lesquels la raison & l’esprit philosophique ont fait de si grands progrès, il n’y avoit peut-être pas un homme [dans le Siecle dernier] qui eût écrit une page de l’Encyclopédie qu’on daignât lire aujourd’hui ».
Quitter les campagnes des mânes heureux pour revenir dans ce monde, c’était passer d’un état parfait à un état qui l’était moins ; c’était rentrer dans le cercle, renaître pour mourir, voir ce qu’on avait vu.
C’est, dans les états de civilisation un peu perfectionnés ; un sort légitime pour les poètes. […] Entre l’atonie et l’extase, il n’y a pas pour lui d’états de conscience. […] De tels états, un homme ne doit guère se les passer. […] Eux-mêmes sont des anges ou du moins ne s’accordent pas d’estime hors de l’état angélique. […] Aussi prend-il honte de son état et se suicide-t-il discrètement.
Les états et les opérations de l’homme intérieur et invisible ont pour causes certaines façons générales de penser et de sentir. […] Trois sources différentes contribuent à produire cet état moral élémentaire, la race, le milieu et le moment. […] Pareillement, si l’on dresse la carte psychologique des événements et des sentiments d’une civilisation humaine, on trouve d’abord cinq ou six provinces bien tranchées, la religion, l’art, la philosophie, l’état, la famille, les industries ; puis, dans chacune de ces provinces, des départements naturels, puis enfin dans chacun de ces départements des territoires plus petits, jusqu’à ce qu’on arrive à ces détails innombrables de la vie que nous observons tous les jours en nous et autour de nous. […] La question posée en ce moment est celle-ci : Étant donné une littérature, une philosophie, une société, un art, telle classe d’arts, quel est l’état moral qui la produit ? et quelles sont les conditions de race, de moment et de milieu les plus propres à produire cet état moral ?
Il a dépouillé, en idée, la substance sensible, de toutes les vertus que la substance supérieure ou vivifiante lui avait communiquées : de la sensibilité et de la contractilité de l’animal, des qualités végétatives, des propriétés chimiques et de la plupart des propriétés physiques des minéraux ; et nous a dit ensuite de cette substance inférieure, réduite à l’étendue et à l’inertie : voilà la matière dans son état primitif. […] « L’inertie, d’ailleurs, n’est pas une propriété, mais la négation de toute propriété ; c’est l’état où l’auteur de la Genèse se représente la terre avant la vivification par l’esprit créateur : Terra autem erat inanis et vacua. « Mais, pour passer de cet état d’inertie à l’état opposé qui se définit par des propriétés, il a fallu nécessairement que les vertus dont la matière était dénuée par elle-même lui fussent communiquées. […] Mais, avouables, évidents l’un et l’autre au sens intime, dans le fait substantiel de leur être, ils sont aussi insaisissables, aussi indéfinissables l’un que l’autre, dans leur état primitif ou essentiel ; tellement que nous ne savons les définir que par opposition l’un à l’autre : La matière, disons-nous, est l’opposé de l’esprit, l’esprit est l’opposé de la matière. […] Ne dites-vous pas vous-même que “l’état vital s’exprime dans la conscience par une affection permanente, vaguement localisée dans tous les points à la fois de la masse vivante et animée ?