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174. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre III. Trois principes fondamentaux » pp. 75-80

Trois principes fondamentaux Maintenant, afin d’éprouver si les propositions que nous avons présentées comme les éléments de la Science nouvelle, peuvent donner forme aux matériaux préparés dans la table chronologique, nous prions le lecteur de réfléchir à tout ce qu’on a jamais écrit sur les principes du savoir divin et humain des Gentils, et d’examiner s’il y trouvera rien qui contredise toutes ces propositions, ou plusieurs d’entre elles, ou même une seule ; chacune étant étroitement liée avec toutes les autres, en ébranler une, c’est les ébranler toutes. […] En effet les parents dont le lien des lois n’assure point l’union, perdent leurs enfants, autant qu’il est en eux ; le père et la mère pouvant toujours se séparer, l’enfant abandonné de l’un et de l’autre, doit rester exposé à devenir la proie des chiens ; et si l’humanité publique ou privée ne l’élevait, il croîtrait sans qu’on lui transmît ni religion, ni langue, ni aucun élément de civilisation.

175. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Mais voici que l’on peut voir les desseins d’intelligence si hardie de la Pléiade, resurgir en contact avec certains éléments de mon « Instrumentation verbale ». […] Flottante, évidemment, cette idée Anarchique, et mêlée d’éléments très disparates. […]   Des matinées sont organisées : l’élément mondain se pâme à la parole des Mages. […] La Symphonie représentait l’élément passionnel, sensitif. Le Geste était, par les intentions de la mimique, l’élément actif… Le Ballet était l’élément animé du décor.

176. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

— Les éléments de mes pensées sont mes sens, entrouverts au spectacle de moi-même et du monde. […] Donc la pensée divine qui crée en pensant, et la matière inférieure qui reçoit et exécute les lois de Dieu : Voilà les deux éléments dont le Cosmos se compose. Ils ont oublié la moitié supérieure de l’univers et ils ont dit : « Voilà du mouvement, voilà de vils éléments matériels en circulation et en combustion, voilà des balances, voilà des poids dans ces balances, voilà des pesanteurs et des gravitations ! […] » La pensée, cet élément du monde intellectuel, n’existe pas. […] L’absence de ce fléau, un mélange de variété et d’immensité, la fraîcheur relative de l’air, les formes diverses et bizarres de la végétation, la majesté de l’ombre et du silence, tous ces éléments combinés donnent de l’attrait à ces solitudes sauvages, que peuplent seuls les arbres et les lianes.

177. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Un ministre d’Etat, le marquis d’Argenson, prévoit le temps où l’on ira en Californie aussi aisément que de Paris à Versailles ; il croit fermement que l’homme pourra un jour fendre l’air et disputer la victoire aux oiseaux dans leur propre élément. […] L’histoire, qui est et sera toujours science et art, a renversé l’ordre jusqu’alors accepté dans la proportion de ces deux éléments. […] En revanche, le roman, ce cadre élastique, s’il en fut, a admis beaucoup plus d’éléments empruntés à la science. […] Pour parler sans métaphore, il se fait dans le domaine intellectuel un partage sur de nouvelles bases entre l’élément personnel ou subjectif fourni par l’homme et l’élément réel ou objectif fourni par la nature, et le mouvement de pendule qui fait tour à tour prédominer l’un ou l’autre continue ses régulières et larges oscillations. […] Quand on parlait à Victor Hugo de cette mort prochaine, il se mettait à rire et répondait122 : « Force gens de nos jours, volontiers agents de change et souvent notaires, disent et répètent : La poésie s’en va. — C’est à peu près comme si l’on disait : Il n’y a plus de roses ; le printemps a rendu l’âme : le soleil a perdu l’habitude de se lever ; parcourez tous les prés de la terre, vous n’y trouverez pas un papillon ; il n’y a plus de clair de lune et le rossignol ne chante plus, le lion ne rugit plus, l’aigle ne plane plus ; les Alpes et les Pyrénées s’en sont allées ; il n’y a plus de belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes ; personne ne songe plus aux tombes ; la mère n’aime plus son enfant ; le ciel est éteint ; le cœur humain est mort. » Le fait est que l’imagination est en l’homme une faculté non moins essentielle et immortelle que la raison ; et c’est pourquoi la poésie non seulement garde à côté et au-delà de la science son royaume inviolable, mais aussi sait puiser dans la science-même des éléments de vie et d’inspiration.

178. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

. ; ce sont là des éléments d’informations qui font comprendre plus et mieux. […] Brunetière y fait apparaître une plus ou moins forte perturbation de l’évolution du genre ; il y a eu addition d’éléments imprévus ou réorganisation des éléments connus, élévation soudaine d’intensité ou création spontanée de beauté, et dans tous ces phénomènes s’est révélée l’originalité individuelle, que l’on atteint alors par leur exacte description.

179. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Mais il est curieux de voir comment dans ce contact d’une civilisation supérieure, qui la domina si puissamment, la France préserva, développa même son originalité littéraire : chaque élément de la Renaissance italienne fut adapté, transformé ou éliminé par ce génie français dont elle a tout à coup éveillé la force. […] Puis le mouvement se précise : les éléments hetérogènes se séparent ; les tendances divergentes s’accusent. […] Pendant que la poésie reculait de l’hellénisme à l’italianisme, la division des éléments de la Réforme et de la Renaissance s’était achevée.

180. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

qu’au lieu d’aimer extérieurement, elles concentrent leur affection dans elles-mêmes et se l’adjugent exclusivement, s’habituant, en femmes bien avisées et rigoureusement justes, à ne voir dans l’homme qu’un élément de rentes. » Nous ne savons pas si le portrait est ressemblant, mais élément de rentes est bien joli ! […] … Souffriront-ils patiemment qu’on les pose dans le monde et dans les sentiments de leurs femmes comme de simples éléments de rentes, eux si vite cabrés autrefois pour une observation de mistress Trollope ou une plaisanterie de Charles Dickens ?

181. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

. — Élément intellectuel. — la rêverie. […] C’est un nouvel élément psychique qu’il nous faut rétablir dans notre définition. […] Quand il vous en apporte, les accueillerez-vous avec défiance, comme un élément étranger à la véritable poésie ? […] Nous nous trouvons donc en présence d’un certain nombre d’œuvres de caractère très différent, où l’élément pensée et l’élément image sont dosés en toutes proportions. […] La fusion entre les deux éléments ne se fait pas ou se fait mal, et laisse l’impression d’une sorte de placage.

182. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Il confirme ce que les orientalistes intelligents de l’Europe ont souvent dit : c’est que l’Afghanistan est de toute l’Asie, le Japon excepté, le pays qui présente le plus d’éléments constitutifs de ce que nous appelons une nation. […] En souhaitant à ces populations, chez lesquelles il y a tant de bons éléments, la délivrance du joug qui pèse sur elles, je ne crois pas leur faire un mauvais souhait.

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