Si un homme a vécu soixante et quelques années, et qu’il soit né écrivain, il y a à admirer sans doute, mais il n’y a pas à s’émerveiller de voir sortir de ses mains un pareil livre.
Ces grands écrivains ont été de mauvais voyageurs ; ils ont pensé à faire admirer leur esprit et leur style.
Il est dificile en parlant et en écrivant, d’aporter toujours l’atention et le discernement nécessaires pour rejeter les idées accessoires qui ne conviènent point au sujet, aux circonstances, et aux idées principales que l’on met en oeuvre : delà il est arivé dans tous les tems, que les écrivains se sont quelquefois servis d’expressions figurées qui ne doivent pas être prises pour modèle. […] Ce n’étoit pas assez pour quelques écrivains, que la contrainte des centons, nous avons des ouvrages où l’auteur s’est interdit successivement par chapitres et selon l’ordre de l’alphabet l’usage d’une lettre, c’est-à-dire, que dans le premier chapitre il n’y a point d’a, dans le second point de b, ainsi de suite.
C’est dans leur ame qu’un écrivain philosophe cherche la source de leurs actions ; & tout lecteur intelligent sent bien qu’on ne lui donne pas les discours du personnage qu’on lui présente, pour des vérités de fait aussi exactes que la marche d’une armée, ou que les articles d’un traité. […] Combien d’auteurs célebres doivent leur fortune à d’obscurs écrivains qu’ils n’ont jamais daigné nommer ? […] La saine postérité ne croit des sicles reculés, que ce qu’il a plû aux écrivains célebres.
Et sa mère même a une écriture si gauche, si maladroite, si peuple et si manuelle, si peu écrivain. […] « Duellum, dit Bréal et Bailly, est encore employé, à côté de bellum, par les écrivains de l’époque classique. […] Il a voulu avoir besoin de ses témoins, de ses martyres, de ses notaires, des écrivains.
Absolument, littéralement, rien de pareil ou de lointainement analogue dans Molière, et précisément si Rousseau, sans aucun doute, est choqué qu’il y ait si peu de traces de patriotisme dans les grands écrivains du XVIIe siècle en général, il l’est tout particulièrement en présence de celui de ces auteurs qui assurément en montre ou en laisse deviner le moins.
Pour comprendre ce que devint l’une, il faut comprendre ce qu’était l’autre : l’art dépendit des affaires, et l’esprit des partis fit l’esprit des écrivains.
Quoiqu’écrivain supérieur à Balzac dans la perfection des détails et dans le portrait des personnages, hommes ou femmes, il n’atteignit pas du premier coup la grandeur de son cadre, il ne sut pas ramener comme nos romanciers la diversité des caractères à l’unité dramatique.
Il est étonnant que Shakspeare soit considéré non seulement par les étrangers, mais par plusieurs des critiques de sa nation, comme un écrivain sombre et terrible qui ne peignit que des gorgones, des hydres et d’effrayantes chimères. Il surpasse tous les écrivains dramatiques par la finesse et la subtilité de son esprit ; tellement qu’un célèbre personnage de nos jours disait qu’il le regardait plutôt comme un métaphysicien que comme un poëte.