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674. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Mais, à ce dîner, la première impression passée, il fut charmant, séduisant, traitant les plus vastes sujets avec une énergie brillante ; et, sur le chapitre de l’Allemagne en particulier auquel M. de La Marck l’amena, il parla encore mieux qu’il n’en avait écrit. […] Elles consistent en cinquante notes écrites par Mirabeau pour la Cour, et particulièrement pour la reine, pendant les dix derniers mois de la vie de Mirabeau (juin 1790-avril 1791) ; plus, quantité de lettres et billets qui ont trait aux mêmes sujets, et qui furent échangés soit entre Mirabeau et le comte de La Marck, soit entre l’un des deux et quelque autre correspondant intime. […] Comment croirait-on, si on n’en avait pas sous les yeux les preuves, que les jours même où il semblait le plus ardent et le plus provocateur à l’Assemblée, soit sur l’affaire du pavillon tricolore à arborer sur la flotte, soit sur le pillage de l’hôtel de Castries par le peuple, soit sur d’autres questions brûlantes, ces jours-là même, la veille ou le lendemain, il écrivait pour la Cour des conseils sages, mesurés, tout politiques ? […] Et ici l’adversaire à outrance se déclare ; son opposition de vues et son antipathie de nature se donnent toute carrière : Il n’est plus temps, écrit-il (20 juin 1790, à la veille de la Fédération), de se confier à demi, ni de servir à demi. […] Accoutumez-vous donc à les voir ce qu’ils sont. » Et le même M. de La Marck écrivait au comte de Mercy-Argenteau : « Le roi est sans la moindre énergie : M. de Montmorin me disait l’autre jour tristement que, lorsqu’il lui parlait de ses affaires et de sa position, il semblait qu’on lui parlât de choses relatives à l’empereur de la Chine. » Mirabeau ne vit la reine qu’une seule fois à Saint-Cloud, le 3 juillet 1790.

675. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

C’est dans cette retraite dernière qu’il écrivit son plus agréable et son plus durable ouvrage, ses Mémoires : « C’est pour mes enfants que j’écris l’histoire de ma vie, dit-il en les commençant ; leur mère l’a voulu. » Il s’y trouve bien des choses qu’on est étonné, à la lecture, qu’il ait écrites pour ses enfants et à la sollicitation de sa femme ; mais cela forme un trait de mœurs de plus, et le ton général de bonhomie et de naturel qui règne dans l’ensemble du récit fait tout passer. […] Voilà, disais-je, un homme qui s’est donné le temps de penser avant que d’écrire ; et moi, dans le plus difficile et le plus périlleux des arts, je me suis hâté de produire, presque avant que d’avoir pensé. […] Dans les lettres que lui écrit Voltaire, le maître semble condescendre à ces dispositions du disciple, lorsqu’après s’être raillé des diverses cabales, des factions théologiques et autres, il ajoute : « Les chefs de ma faction sont Horace, Virgile et Cicéron. » Il lui écrit encore, comme en voulant correspondre de tout point à ses goûts : « J’entends dire que dans Paris tout est faction, frivolité et méchanceté. […] Il n’a rien écrit de mieux que ses articles à l’Encyclopédie qu’on a recueillis sous le titre d’Éléments de littérature. […] Vie de Grosley écrite par lui-même, continuée et publiée par l’abbé Maydieu (1787) ; on y trouve, p. 95-99, quelques détails à ajouter à ceux que donne Marmontel sur Mlle Navarre.

676. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

C’est ce même enthousiasme, prompt à se communiquer à l’auditeur, qui met tant de différence entre l’éloquence parlée, si on peut se servir de cette expression, et l’éloquence écrite. […] Les anciens se donnaient là-dessus beaucoup plus de liberté que nous, qui, en bannissant de nos mœurs la délicatesse, l’avons portée jusqu’à l’excès dans nos écrits et dans nos discours. […] L’habitude et l’usage d’écrire en vers produit souvent dans la prose cette empreinte d’affectation et de travail que l’orateur doit avoir tant de soin d’éviter. […] Les préfaces de Racine sont faiblement écrites, celles de Corneille sont aussi défectueuses par le langage, qu’excellentes par le fond des choses ; la prose de Rousseau est dure, celle de Despréaux pesante, celle de La Fontaine insipide. […] Le point essentiel, pour bien écrire, est d’être riche en idées ; mais les idées sont rares, et la rhétorique commune.

677. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Et pourquoi, moi qui vais écrire ce chapitre pour la diminuer, et, si je le pouvais, pour la détruire, l’ai-je partagée si longtemps ? […] Seulement, le lion d’Ali n’eût pas écrit les Recollections. […] Trelawney ait dicté ou écrit lui-même, en pieds de mouche, ces chétifs et insultants commérages. […] Et quand on les a lues, c’est à conclure ce qu’on ne pourrait pas conclure d’un livre écrit réellement par M.  […] Il n’y a vraiment qu’un corsaire de papier mâché qui ait pu jamais écrire cela !

678. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Ce burin de l’histoire qui coupe dans le bronze, et qui quand on écrit sur les choses contemporaines, trouve sous ce bronze le sang des amours-propres qui se met subitement à couler, ce burin tranchant, il ne s’en sert pas, et ce sang des amours-propres l’épouvante. […] Vus à travers le double prestige du talent et du succès de leurs écrits, lui paraîtraient-ils moins coupables ? […] « Vous avez mis — lui écrivait cet atroce railleur qu’il ne nomme pas — vous avez mis la sympathie à la place de la controverse. » Et le mot est vrai dans sa flatterie cruelle. […] Voilà ce que devait être dans son inspiration première et dans l’ensemble de son dessein l’Histoire de la Littérature sous le Gouvernement de Juillet, qu’elle fût écrite, d’ailleurs, par M.  […] Quand Mme de Staël écrivait son livre de l’Allemagne, dont l’idée a peut-être donné à M. 

679. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Il écrivait déjà beaucoup et pour lui seul. […] Auguste de Staël cherchait, pour le remercier, l’admirateur de sa mère ; Mme de Broglie lui écrivait pour l’appeler ; M.  […] On l’employa utilement à ces sortes d’écrits destinés à la circonstance, et qui ne lui survivent pas. […] Depuis lors il n’a plus écrit dans le Globe, ni dans aucun journal quotidien politique. […] Ce qu’il a écrit, nous dit-il, de notes, de plans d’ouvrages ou de projets de chapitres, en ce sens, est considérable.

680. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Mais précisément l’auteur dramatique n’écrit pas seulement pour la postérité et, selon moi, il n’aura chance de l’atteindre que s’il a d’abord écrit pour son temps. […] Celui qui écrit et imprime souhaite d’être lu, sinon il écrirait peut-être encore pour fixer ses idées, son rêve, mais n’imprimerait pas. […] Le théâtre espagnol n’a pas été écrit pour nous. […] Dans ces conditions, il écrira pour le théâtre. […] Ce que j’écris pour un public, j’en fais l’épreuve immédiate sur ce public.

681. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Ajouterons-nous après cela que le Discours de Turgot, écrit et prononcé en latin, par un inconnu, a passé presque inaperçu ? […] « On devient stupide, dès qu’on cesse d’être passionné », écrit Helvétius [Cf.  […] Voltaire écrit contre eux L’Homme aux quarante écus, qui n’est pas, à vrai dire, une de ses meilleures facéties, qui n’en réussit pas moins, dont le titre passe même en proverbe. […] D’un autre côté, presque tous ses écrits les plus vantés n’ont paru qu’après sa mort, et c’est pour cette raison que, dans son article, nous n’avons pas cru devoir en faire mention. […] Mémoires de Mme du Hausset] ; — ses écrits scientifiques ; — ses premiers écrits économiques ; — l’article Fermiers et l’article Grains dans l’Encyclopédie ; — sa liaison avec le marquis de Mirabeau.

682. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Ses romans, auxquels on a reproché d’être mal écrits, sont, au contraire, admirablement écrits, — en tant que romans. […] … Il écrit. […] Aulard, un talent d’écrire égal à son érudition. […] » écrit-il le 7 juillet. […] L’appétit d’écrire s’éveille en lui.

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