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16. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Comment donc s’expliquer cette union nécessaire de l’âme et du corps ? On la comprend pour ces sortes d’actions que l’âme exerce en dehors d’elle dans le monde extérieur. […] Il faut donc que ce monde extérieur agisse sur l’âme pour qu’elle devienne capable de penser : il faut par conséquent un intermédiaire entre le monde extérieur et l’âme. […] On connaît ces deux lois qui ont pu être exagérées sans doute par l’école empirique et sensualiste, mais qui restent vraies dans leur généralité : l’âme ne pense pas sans images, l’âme ne pense pas sans signes. […] Mais, s’il en est ainsi, le doute le plus grave vient envahir l’âme et la jeter dans un abîme de mélancolique rêverie.

17. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Âme, pauvre âme, ma pauvre petite âme, que seras-tu, où seras-tu, que deviendras-tu ?  […] … « Âme éparse dans l’oiseau, le brin d’herbe, la fleur, ô mon âme future ! Âme heureuse, ah ! […] Nous connaissons mal notre âme. […] Le frisson qu’elle provoque en nous émeut notre âme à l’unisson de l’âme du monde, et nous fait communier en elle et dans la vérité.

18. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Il va purifier son âme, la mêler à ce non-moi, qui est son âme encore. […] Un vide cruel dans l’âme. […] L’âme, furieusement, s’affirme la Foi. […] Mais l’âme géniale, naturellement différente des âmes voisines, ne connaît pas ces soucis. […] Délivré de lui-même, toute l’âme des choses s’était répandue dans son âme.

19. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Caron frappe de sa rame des troupeaux d’âmes. […] Cette conception semble avoir attendri, amolli tout à coup l’âme du Dante, et avoir donné à son vers l’accent suave et quasi céleste de l’écho des âmes qu’il va visiter dans ce vestibule souterrain du paradis. […] L’âme bucolique de Virgile, son maître, semble véritablement cette fois avoir passé en lui. […] Il peint l’âme du même pinceau qu’il peint la matière. […] L’exil peut dénaturer jusqu’au patriotisme dans les âmes qui ont plus de vengeance que de vertu.

20. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

et n’a pas éprouvé soudain un allégement de l’âme et du corps ? […] Il méditera sur l’âme. […] De nouveau chante, ô mon âme ! […] Que mon âme, délivrée des orages, goûte la paix et ne gémisse pas dans les soins terrestres ! […] Sa lyre est l’instrument de son âme, de sa rêverie studieuse, de sa foi mystique.

21. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Ils auraient bien consenti à vendre un quart, un tiers ou même une moitié de leur âme ; mais leur âme entière, c’était trop. […] Les âmes sont de feu mais les cœurs semblent de bronze. […] C’est une âme noble et élevée, mais c’est aussi une âme féodale et dure. […] Il en est de même pour notre âme. […] Pour lui, toute chose a une âme qu’il faut savoir saisir ; une fois que son âme a été surprise, cette chose n’a plus rien à vous apprendre.

22. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Le travail, de quelque nature qu’il soit, affranchit l’âme des passions dont les chimères se placent au milieu des loisirs de la vie. […] L’âme trouve de vastes consolations dans l’étude et la méditation des sciences et des idées. […] L’homme donc qui se livre, sans projet, à ses impressions, reçoit par l’exercice des facultés intellectuelles un plus vif espoir de l’immortalité de l’âme. […] Ces illusions, devenant bientôt inséparables de l’objet même, absorbent l’âme par l’immense carrière qu’elles offrent aux craintes et aux regrets. […] Il parle, il écrit sur des sujets divers, mais pendant ce temps son âme continue d’être la proie d’une même douleur.

23. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Certainement il y a de l’infini dans toute âme, mais il y est, et même dans les plus grandes, à l’état latent, mystérieux, sommeillant, comme l’Esprit sommeillait sur les Eaux, tandis que dans l’âme de Térèse l’infini déchire son mystère, se fait visible et passe dans le langage où la pensée déborde les mots. […] Nous chercherions, sans les trouver, son esprit, son âme, et ce parfum d’un corps, transfiguré comme son esprit et son âme, — ce parfum immortel qu’exhale encore ce qui nous reste d’elle, — nous affirment ceux qui l’ont respiré. […] Il y a celle de la perfection même de l’âme qui parle ce langage, inouï d’humilité, dans le fond, comme il est inouï de simplicité dans la forme. […] Nous parlons surtout de ses grandes œuvres spirituelles, sa Vie écrite par elle-même et ce Château de l’âme, sur lequel un jour nous reviendrons. […] Elle plongeait dans les ténèbres des âmes, pour elles transparentes.

24. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

La nécessité d’un choix exclusif s’impose à nos âmes modernes. […] Ces personnages sont des âmes. […] Il ne voit que les âmes, la liaison des motifs. Mais il comprend mieux et perçoit plus finement la nature de l’âme. […] Littérateurs, comprenez l’effort de vos devanciers : ils ont employé leurs âmes à créer une meilleure vie : poursuivez leur tâche en créant la vie que peuvent concevoir vos âmes nouvelles !

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