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932. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

À force de chercher le Seigneur, on trouvait le rêve. […] Le mari se pend ; ils trouvent l’affaire plaisante. […] Dryden ne trouve dans ce dénoûment rien qui froisse son cœur. […] mais l’homme qu’il a trouvé avec vous ! […] C’est le portrait du pur animal, et je trouve qu’il n’est pas beau.

933. (1921) Esquisses critiques. Première série

Pour le trouver et en user, il est maître d’un lexique fort étendu. […] Est-ce donc là ce qu’il trouve dans les œuvres de M.  […] (C’est là que, pour ma part, je trouve ceux des morceaux de ses pièces que je goûte le plus.) […] On les trouve charmantes pour ne pas dire qu’elles impatientent. […] Or, tout le monde ne trouve pas de plaisir à être indiscret.

934. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Si, laissant le fond, nous examinons l’art et la forme chez les deux poëtes, nous les trouvons également habiles, composant chacun leur œuvre avec une gradation savante, consommés aux procédés techniques et aux détails précieux. […] Marie, roman, est simplement un recueil d’élégies, parmi lesquelles il s’en trouve huit intitulées Marie, qui, sans se suivre du tout, reviennent par intervalles, et, au milieu des distractions de l’amant et des caprices du poëte, renouent le fil de lin flottant de cette première liaison villageoise et printanière. […] Quand les hommes n’ont plus que des songes moroses, Heureux qui sait se prendre au pur amour des choses, Parvient à s’émouvoir et trouve hors de lui, Hors de toute pensée, un baume à son ennui ! […] Si je l’osais dire, je trouverais dans ces comparaisons de l’artiste quelque secret rapport de conformité avec sa propre et intime organisation, avec ses sauvageries bretonnes, sa pureté un peu farouche, et cette ombrageuse vigilance qu’il nous a lui-même si délicatement accusée : J’aime dans tout esprit l’orgueil de la pensée Qui n’accepte aucun frein, aucune loi tracée, Par delà le réel s’élance et cherche à voir, Et de rien ne s’effraye, et sait tout concevoir : Mais avec cet esprit j’aime une âme ingénue, Pleine de bons instincts, de sage retenue, Qui s’ombrage de peu, surveille son honneur, De scrupules sans fin tourmente son bonheur, Suit, même en ses écarts, sa droiture pour guide, Et, pour autrui facile, est pour elle timide. […] Jusqu’à ce moment ses palettes incertaines se chargeaient de couleurs, ses imaginations se heurtaient sans prendre corps, sa muse ne trouvait pas jour ; il attendait.

935. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

 » Un ne pouvait dire plus de choses en moins de mots : mais, comme il suffisait de dire : « Je ne le trouvai pas chez lui », le grand nombre des circonstances fait longueur… La clarté consiste à dire d’abord ce qui s’est fait dès le premier instant, à garder l’ordre des temps et des faits, à raconter les choses comme elles se sont passées ou auront pu se passer. Il faut éviter ici la confusion, l’entortillement, les digressions, ne point remonter trop haut, ni descendre trop bas ; ne rien omettre qui ait rapport à la cause ; enfin tout ce que j’ai dit pour la brièveté trouve aussi son application ici… La vraisemblance consiste à donner au récit tous les caractères de la réalité ; à observer la dignité des personnages ; à montrer les causes des événements ; à faire voir qu’on a eu le moyen, l’occasion, le temps, de faire ce qu’on a fait ; que le lieu aussi convenait à l’exécution de la chose ; que cette chose même n’a rien qui choque le caractère de ceux qui l’ont faite, ou la nature humaine ou l’opinion des auditeurs. […] La critique ne vise plus qu’à expliquer l’œuvre artistique ou littéraire : analyser les éléments qui la composent, rapporter chacun d’eux à son origine et trouver le pourquoi de leur combinaison : faire exactement la part des circonstances biographiques, de l’esprit du siècle, des dispositions de la race, isoler le plus possible ce résidu qui est plus grand dans les plus grandes œuvres, ce je ne sais quoi où l’on aboutit toujours, et qui est le génie individuel et inexpliqué. […] Et cette cause n’est-elle pas un certain esprit général formé vers le commencement du siècle, qui trouve des expressions différentes, mais également fidèles dans certaines doctrines philosophiques et dans certaines règles littéraires ? […] Parmi les erreurs auxquelles on est exposé dans la recherche des causes, la moindre n’est pas la prétention de trouver la cause de toute chose.

936. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

On n’y trouverait pas, par exemple, l’insolente apologétique de Béranger, l’écolâtre, contre saint Bernard, l’illustre défenseur de l’Église ; et si on l’y avait placée, on n’y aurait pas, du moins, soigneusement oublié, comme on l’a fait, les lettres de ce même saint Bernard, qui fut l’arbitre suprême et obéi dans une querelle dont on raconte l’histoire, en l’oubliant ! […] Et pourtant ce serait à elle, la Philosophie, si on croyait ses prétentions à l’indépendance, à l’acuité de l’observation, au sentiment de la réalité en toutes choses, ce serait à elle plus qu’à personne à toucher le préjugé populaire pour le détruire et le diminuer, à entreprendre et à parachever cette étude hardie du cœur humain, cette dissection sur le vif par la réflexion , comme disait Rivarol, dans laquelle le scalpel immatériel, plus heureux que le scalpel qui fouille nos cadavres, trouve toujours où plonger et où interroger en des sentiments immortalisés par les hasards ou par les justices de l’Histoire ! […] Or, l’une de ces lois, c’est de s’adorer dans ses œuvres, et, comme le hibou de la Fable, aveugle d’égoïste maternité, de trouver beaux les petits monstres qu’elle a faits. […] Il a des manières à lui de caractériser l’expression des lettres d’Héloïse, que Madame Guizot trouve arrangée et déclamatoire, et nous sommes bien aise de les opposer à l’opinion de Madame Guizot… mais non pour la détruire : « Tous les passages des lettres d’Héloïse ne sont qu’une paraphrase anhélante du verset du Cantique des Cantiques… Sous les doigts de la nonne, le feu ruisselle. […] … » Franchement, l’homme qui a écrit de ce style-là, sans le changer ou le modifier jamais dans tout son livre, est trop fort dans la déclamation pour trouver qu’Héloïse puisse être jamais déclamatoire et pour juger de la sincérité de quoi que ce soit dans l’expression des idées ou des sentiments.

937. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

Quand les Grecs visitèrent ces climats, il y a vingt ou vingt-cinq siècles, ils y trouvèrent les ruines du monde entier. […] Trouvée là comme une goutte de rosée, oubliée par le soleil, dans les feuilles brûlantes de quelque lotus desséché, cette poésie tranche sur l’esprit indien et s’en sépare tout en s’y unissant. […] Vous pouvez tourner les pages du Ramayâna les unes après les autres, et vous n’en trouverez pas une seule qui rappelle en énergie et en vérité l’épisode du Koran, par exemple, où les amies de la femme de Putiphar, qui ont commencé à blâmer l’amour honteux de la belle égyptienne pour son esclave, ne s’aperçoivent pas qu’elles se coupent les doigts avec leurs couteaux, dans leurs rêveries, en le regardant servir à table, affolées qu’elles sont déjà de l’éclatante beauté de Joseph. […] de passage pareil, pour l’émotion, la main plongée au cœur, le secret de la passion, l’empire enfin sur la sensibilité humaine, vous n’en trouverez pas dans tout le long poème de Valmiki, lequel peut bien être un mystagogue, un fakir, un thériaki, tout ce qu’il y a de plus prisé et de plus estimé aux Indes, mais qui n’est pas un poète, du moins dans le sens inspiré que les hommes, depuis qu’on chante leur bonheur, leur gloire et leur misère, ont donné à ce titre-là. […] » Cependant, tel que le voilà traduit, ce livre bizarre, c’est un événement, et non pas seulement pour l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; car il atteste, ce que l’on commençait bien d’entrevoir, il est vrai, et ce qu’il faudra bien finir par proclamer tout haut, que les païens de toute espèce, battus par les doctrines chrétiennes, qui voulaient faire sortir de l’Inde une poésie et une philosophie pour les opposer à tout ce que le Christianisme a créé dans l’ordre du beau et du vrai parmi nous, n’ont trouvé, en somme, ni l’une ni l’autre.

938. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

On n’y trouverait pas, par exemple, l’insolente apologétique de Béranger, l’écolâtre, contre saint Bernard, l’illustre défenseur de l’Église ; et si on l’y avait placée, on n’y aurait pas, du moins, soigneusement oublié, comme on l’a fait, les lettres de ce même saint Bernard, qui fut l’arbitre suprême et obéi dans une querelle dont on raconte l’histoire, en l’oubliant ! […] Et pourtant ce serait à elle, la Philosophie, si on croyait ses prétentions à l’indépendance, à l’acuité de l’observation, au sentiment de la réalité en toutes choses, ce serait à elle plus qu’à personne à toucher le préjugé populaire pour le détruire et le diminuer, à entreprendre et à parachever cette étude hardie du cœur humain, cette dissection sur le vif par la réflexion , comme disait Rivarol, dans laquelle le scalpel immatériel, plus heureux que le scalpel qui fouille nos cadavres, trouve toujours où plonger et où interroger en des sentiments immortalisés par les hasards ou par les justices de l’Histoire ! […] Or, l’une de ces lois, c’est de s’adorer dans ses œuvres et, comme le hibou de la Fable, aveugle d’égoïste maternité, de trouver beaux les petits monstres qu’elle a faits. […] Il a des manières à lui de caractériser l’expression des lettres d’Héloïse que Mme Guizot trouve arrangée et déclamatoire, et nous sommes bien aise de les opposer à l’opinion de Mme Guizot… mais non pour la détruire : « Tous les passages des lettres d’Héloïse ne sont qu’une paraphrase anhélante du verset du Cantique des Cantiques… Sous les doigts de la nonne le feu ruisselle. […] … Franchement, l’homme qui a écrit de ce style-là, sans le changer ou le modifier jamais dans tout son livre, est trop fort dans la déclamation pour trouver qu’Héloïse puisse être jamais déclamatoire, et pour juger de la sincérité de quoi que ce soit dans l’expression des idées ou des sentiments.

939. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Paul de Rémusat ne le trouve tel, ce soleil-là ! […] Paul de Rémusat, trouveront le drame de Charles de Rémusat un beau drame, mais nous, non ! […] L’amour de Charles de Rémusat pour un homme qu’il trouve un grand homme, est un amour… d’Abélard après son malheur. […] Charles de Rémusat a reculé devant un type de femme qui n’avait pas effrayé Pope, ce poète moral, et, plus prude que le chaste Anglais, il nous a donné une Héloïse bas-bleu moderne en langage très moderne, mêlant joliment, et dans une bonne nuance, la métaphysique à l’amour ; — un bas-bleu comme il pouvait s’en trouver un, du reste, dans la société de Charles de Rémusat (de l’Académie française). […] … C’est que Shakespeare faisait des drames de génie, tandis que Rémusat fait un drame philosophique, juste-milieu, centre gauche, Faubourg Saint-Germain, Académie française, — et j’ai même trouvé dans sa phrase, tout le long de la rhétorique de son drame, quelque chose qui sentait le renfermé de feu Villemain.

940. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

D’un autre côté, il y a certainement, dans ces Révoltés contre la mort, bien des sceptiques qui doutent de leur doute, mais qui ne doutent pas de leur effroi : depuis Pascal, qui, pour ne pas douter, s’abêtit dans son pot d’eau bénite, croyant y noyer l’Enfer et trouver au fond le Paradis, jusqu’à ce de Vigny, précisément, qui a chanté le silence du loup, de Vigny, l’irréprochable Stoïque de peau et de posture, mort inconsolable de n’avoir ni foi ni espérance. […] et c’est dans le fond de cette personnalité violemment écumante que nous trouvons encore, malgré tout, quelque chose d’immortellement religieux qui nous émeut, nous qui prenons parti pour le Dieu qu’on outrage, contre un si outrageant désespoir ! […] Seulement, n’y a-t-il pas, ne peut-il pas y avoir de la beauté dans l’éclat de voix, le geste et le regard d’un fou, et n’est-ce pas cette beauté-là, qu’on trouve en ces pages, écrites contre Dieu par un homme qui ne peut se débarrasser de l’enveloppante idée de Dieu qui l’enveloppe par-dessus toutes ses tortures physiques et morales, par cet athée à l’enfer qui croit à l’enfer, par ce damné d’avant la mort, qui, dans les courts moments de sa vie, a mangé en herbe l’affreux blé de sa damnation éternelle ? […] Or, cet ordre de la sensation et du sentiment, l’aurait-il jamais mieux trouvé que dans le mal physique et moral qui l’a dévoré avant l’heure ? […] je l’ai cherché — mais sans le trouver — dans la deux cent quarante-sixième page de ce volume, que je ne puis m’empêcher de citer tout entière : « Enfonçons.

941. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Cette grâce, cette expression douce et légère qui embellit en paraissant se cacher, qui donne tant de mérite aux ouvrages et qu’on définit si peu ; ce charme qui est nécessaire à l’écrivain comme au statuaire et au peintre ; qu’Homère et Anacréon eurent parmi les poètes grecs, Apelle et Praxitèle parmi les artistes ; que Virgile eut chez les Romains, et Horace dans ses odes voluptueuses, et qu’on ne trouva presque point ailleurs ; que l’Arioste posséda peut-être plus que le Tasse ; que Michel-Ange ne connut jamais, et qui versa toutes ses faveurs sur Raphaël et le Corrège ; que, sous Louis XIV, La Fontaine presque seul eut dans ses vers (car Racine connut moins la grâce que la beauté) ; dont aucun de nos écrivains en prose ne se douta, excepté Fénelon, et à laquelle nos usages, nos mœurs, notre langue, notre climat même se refusent peut-être, parce qu’ils ne peuvent nous donner, ni cette sensibilité tendre et pure qui la fait naître, ni cet instrument facile et souple qui la peut rendre ; enfin cette grâce, ce don si rare et qu’on ne sent même qu’avec des organes si déliés et si fins, était le mérite dominant des écrits de Xénophon. […] On trouve dans tous les deux la même douceur de style, les mêmes grâces, des vues de politique profondes, l’amour des lois et des hommes, un goût de vertu sans effort, et ce naturel touchant qui gagne la confiance du lecteur et le persuade sans le fatiguer. Il y a sûrement du rapport entre le Télémaque et la Cyropédie ou l’Institution de Cyrus ; enfin, si on voulait, on en trouverait peut-être entre les personnes mêmes ; il est vrai que l’archevêque de Cambrai ne commanda point les armées comme le philosophe athénien, mais l’un fut le conseil et l’ami d’un roi de Sparte vertueux et austère : le duc de Bourgogne, l’ami et l’élève de l’autre, eut à peu près le même caractère. […] Parmi les écrivains grecs qui ont fait des éloges, on ne s’attend guère à trouver le nom de Lucien ; il est beaucoup plus connu par la finesse de ses satires : c’est le Swift des Grecs. […] Quoiqu’alors la Grèce fût esclave des Romains, on se souvenait encore des sentiments que l’ancienne liberté inspirait ; et quand l’éloquence trouvait une âme noble, cette éloquence faisait revivre les idées des Miltiade et des Périclès ; c’est ainsi que dans la populace de Rome moderne, il y a eu des temps où l’on entrevoyait les descendants des Scipions.

942. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

On ouvre un autre tiroir ; qu’y trouve-t-on ? […] Il s’échappait impétueusement comme le loup qui trouve la cage ouverte. […] quand je pense à ce que j’ai été sur le point de faire, je me trouve digne d’envie. […] Nous le répétons, dire cela, faire cela, trouver cela, c’est être le vainqueur. […] Cambronne trouve le mot de Waterloo comme Rouget de l’Isle trouve la Marseillaise, par visitation du souffle d’en haut.

943. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Je le dis franchement, moi aussi, je trouve « leurs bouquins très forts ». […] voilà ce que je trouve (et j’en passe), rien que dans la première moitié de Manette Salomon. […] La thèse est contestable, j’y trouve même quelque chose de légèrement arriéré. […] De bons esprits, même d’assez fins lettrés trouvent cela insensé, et le disent. D’autres trouvent cela fort curieux.

944. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

C’est là une noble tâche, et c’est peut-être le génie même de l’érudition de trouver ainsi les pièces justificatives à l’appui des jugements portés par une grande nation sur la suite de sa littérature. […] Esprit pratique, allant droit au but, si Villehardouin n’a pas la profondeur de vues que nous demanderons à l’historien d’une société plus avancée, il n’a pas non plus les illusions qu’on ne s’étonnerait pas de trouver dans un historien de son époque. […] Je ne regrette pas non plus de trouver Joinville touché, au départ, d’un autre sentiment que la joie simple et profonde du maréchal de Champagne, à la vue de cette belle flotte, qui semblait destinée à conquérir le monde. […] On trouve, dans le prologue du livre quatrième, une expression qui aurait dû désarmer la critique. […] Je trouve, dans un plan d’éducation rédigé par Mélanchthon pour Jean-Frédéric, duc de Stettin et de Poméranie, un passage qui prouve quel cas on faisait à l’étranger des Mémoires de Philippe de Comines.

945. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Il trouve Amfortas, le roi déchu, en proie à un accès de désespoir et demandant la mort à ses compagnons. […] Des musiciens de mérite ont trouvé la musique de Parsifal supérieure à toutes les œuvres de Wagner. […] Si nous sondons la pensée secrète de l’œuvre, nous y trouvons le disciple de Schopenhauer. […] On n’en trouve aucune trace ni dans les Perceval français, ni dans le Parcival de Wolfram d’Eschenbach. […] On ne s’étonnera donc pas de trouver ici des remarques du peintre sur l’éclairage de la scène.

946. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Nous ne suivrons pas cette coutume ; nous n’accuserons pas le public, car nous le trouvons souvent débonnaire jusqu’à l’excès, et, si notre temps nous repousse, nous ne nous en prendrons qu’à notre insuffisance. […] La nuit est revenue ; chacun se traîne à travers l’obscurité pour chercher la lumière, et nul ne la trouve. […] Certes, ce livre a des qualités sérieuses ; son auteur a cherché, sinon trouvé, une voie nouvelle pour la science ; il faut lui en savoir gré et le remercier des efforts qu’il a tentés. […] On va visiter leur tombeau et on le trouve vide, car elles l’ont quitté pour transmigrer à travers le monde. […] Qu’il s’y mêle hardiment, qu’il se baigne sans crainte dans les eaux fécondes de ces fleuves de régénération, il y trouvera des forces qu’il ne soupçonne pas et des vigueurs à soulever le monde.

947. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Brown-Séquard trouva le principe, et M.  […] Bastian ne trouve de juges. […] Si un animal inventait le feu, il trouverait tout le reste. […] Il le trouve très lourd. […] Je trouve entièrement faux ce mot de J.

948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Le parlement de Paris y trouva des nullités. […] Le nom même de l’auteur du scandale ne s’y trouve pas. […] On ne trouva que ses papiers & ses livres, qui furent enlevés. […] Il trouva le moyen d’y revenir bientôt. […] Il s’étoit mal trouvé de la guerre qu’il leur avoit déclarée.

949. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ils trouvent cela beau. […] Aucun discours ne trouve un homme plus sensible. […] Quelques-uns s’en trouvent assurés ; d’autres, paralysés. […] Il a trouvé des excuses aux voleurs, il n’en manquera pas pour les prostituées. […] On me l’avait dépeint obscur, je l’ai trouvé lumineux.

950. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Mais on ne saurait espérer convaincre qui que ce soit de la vérité de cette proposition sans donner la longue liste de faits que j’ai recueillis, et qui ne peuvent trouver place ici. […] Comme les oiseaux dans une même contrée ne varient que dans de très étroites limites, je leur ai prêté une attention particulière, et j’ai trouvé que la même règle s’étendait à toute cette classe. […] Si chaque espèce a été créée séparément et avec tous ses organes tels que nous les voyons aujourd’hui, je ne puis trouver aucune explication de ce fait. […] Je ne vois pas qu’on puisse trouver une explication de ce fait. […] Chez le Cheval nous trouvons une forte tendance à présenter les mêmes caractères, partout où apparaît la teinte gris-brun, celle qui approche le plus de la couleur générale des autres espèces du genre.

951. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

On les trouve commodes pour empêcher, pour rejeter, pour renverser ; il est moins facile d’en tirer l’indication positive de ce qu’il faut faire. […] Elle paiera sa dette, et recevra de plus la nourriture qu’elle ne trouve pas chez elle, en renvoyant à l’étranger les produits manufacturés. […] Cette assurance, on peut la trouver ou dans une mainmise sur les choses, ou dans une maîtrise de soi qui rende indépendant des choses. […] Qu’on y réfléchisse pourtant, on y trouvera aussi des motifs d’espérer. […] C’est simplement que, la production en général n’étant pas suffisamment organisée, les produits ne trouvent pas à s’échanger.

952. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Il incombe à l’homme conscient de trouver sa loi et de s’y soumettre. […] Puis vinrent les compromis avec l’esprit moderne : les tragi-comédies, les tragi-comédies pastorales ; dans cette anarchie il y a un essai de régénération intime ; l’importance des éléments traditionnels s’en trouve diminuée. […] J’ai vu ces nouveaux décors en action ; le public s’en trouvait fort bien, grâce à une ressource qui est en lui et dont je parlerai bientôt. […] Mais quand nous serons délivrés des règles strictes, si commodes, d’une religion qui a tout le prestige d’une tradition séculaire, l’ère nouvelle ne sera-t-elle pas longue à se refaire une tradition et à trouver ses lois ? — Dans le domaine social on trouverait sans peine une probabilité analogue.

953. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Quiconque veut trouver dans l’étude le profit et l’honneur, doit travailler pour la gloire, c’est-à-dire pour le bien général. — 1705. […] Nous n’avons pu trouver ni l’histoire ni les lettres. […] Nous n’avons trouvé qu’une omission dans ce recueil. […] On y trouve le passage suivant : « Je suis né dans cette ville, et j’ai eu affaire à bien des gens pour mes besoins. […] Utile et sans récompense, j’ai trouvé déjà dans cette pensée une noble consolation.

954. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Ce n’est pas avec de tels instincts qu’on atteint vite à la culture ; pour la trouver naturelle et prompte, il faut aller la chercher dans les sobres et vives populations du Midi. […] — Car bientôt tu deviens hideux,  — et odieux à regarder. » Jérémie Taylor a-t-il trouvé une peinture plus lugubre ? […] Ils n’ont qu’à descendre dans leur fond intime ils y trouveront une émotion assez forte pour tendre leur âme jusqu’au niveau du Tout-Puissant. […] C’est la bête humaine alors qui est maîtresse ; l’esprit ne peut trouver sa place parmi les révoltes et les appétits du sang, de l’estomac et des muscles. […] C’est à 9 ou 10 milles, près d’Héligoland, qu’on trouve pour la première fois des profondeurs de vingt perches.

955. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

À peine trouve-t-on quelques vers de lui à citer dans cette abondante et monotone superfluité ; si Bernis a un tour de rêverie et de mollesse, il manque tout à fait d’idées et d’invention. […] Ce n’est qu’un élève de Chaulieu, et qui redit avec douceur à vingt ans ce que l’autre trouvait avec feu à quatre-vingts. […] » Dans sa pièce de début, À mes Pénates, Bernis avait parlé assez sévèrement de Voltaire, et l’avait apostrophé comme si ce brillant esprit avait été dès lors en décadence : il revint très vite sur ce jugement de jeunesse ; ils se lièrent, et Voltaire, tout en l’applaudissant et le caressant beaucoup, lui donna un de ces sobriquets qu’il excellait à trouver, et qui renferment tout un jugement. […] Crébillon, le tragique, qui le reçut, ne trouva à lui donner que ce vague éloge : « Votre génie a paru jusqu’ici tourner du côté de la poésie. » Dans les années qui suivirent sa réception, Bernis figure plus d’une fois à la tête de la compagnie, dans les occasions solennelles où il fallait représenter à Versailles. […] Il est presque toujours dangereux de vouloir les forcer ; on n’y gagne que des tourments qui s’accroissent à mesure que nos espérances semblent s’éloigner, et c’est ainsi que l’on passe sa vie, sans y trouver un moment de satisfaction.

956. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Lavallée a été naturellement amené à rechercher les origines et les fortunes diverses de cette maison ; il a trouvé à Versailles, soit dans la bibliothèque du séminaire, soit aux archives de la préfecture, un grand nombre de recueils et de pièces originales qui permettent d’établir le récit le plus détaillé avec certitude. […] De ce qu’elle y cherchait le repos dans l’action, les délices dans la familiarité et dans l’autorité même, de ce que cet amour-propre, dont on ne se sépare jamais, y trouvait son compte, il ne faut pas l’en moins admirer. Un ancien poète, Simonide d’Amorgos, dans une satire contre les femmes, les a comparées, quand elles sont mauvaises, pour leurs défauts dominants, chacune à une espèce d’animaux (ces anciens étaient peu galants) : mais, quand il en vient à la femme sage, utile, frugale, industrieuse, diligente et féconde, il ne trouve à la comparer qu’avec l’abeille. […] Pendant la paix, au retour des chasses, il vient souvent trouver Mme de Maintenon en ce lieu de retraite, mais toujours après s’être donné le temps de mettre, par respect pour les Dames, un habit décent. […] Respectées de tous, peu aimées de Louis XV qui les trouvait (cela est assez naturel) trop hautes et trop dignes, et de qui on a recueilli une parole défavorable qui n’est peut-être pas juste, elles disparaissent dans la continuité de leurs devoirs et dans l’uniformité de leur vie.

957. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Il essaya dans cet intervalle de diverses formes de suicide, et, le matin même où on le vint chercher pour le conduire à son examen de Westminster, on le trouva qui avait tenté sur lui-même un acte désespéré de strangulation : il fallut le transporter dans une maison de santé. […] Dans les jours courts, la promenade trouvait sa place entre l’heure de midi et celle du dîner. […]  » — On trouva dans ses papiers un mémorandum notant la date et les circonstances de la mort du pauvre Puss. […] Durant les six années suivantes (1774-1780), l’esprit de Cowper et ses facultés effrayées vont se recueillir et se relever peu à peu, jusqu’à ce qu’il arrive insensiblement à les posséder dans toute leur force et dans toute leur grâce, et à trouver pour la première fois (phénomène singulier !) […] La lecture et la faculté de composition ne lui revinrent que peu à peu ; les occupations manuelles eurent longtemps le dessus : « Rousseau aurait été content de moi, dit Cowper, en me voyant ainsi travailler, et il se serait écrié avec ravissement : J’ai trouvé mon Émile ! 

958. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Cowper, au sortir de la rase campagne, entre donc dans ces hautes avenues et y trouve la fraîcheur et l’ombre : Où donc est maintenant le soleil dévorant ? […] L’homme trouve son compagnon coupable, — coupable d’une peau autrement colorée que la sienne, etc… Il continue d’énumérer toutes ses douleurs et ses blessures comme Anglais, comme chrétien, et comme homme. […] Viens donc, et tu trouveras ton pieux adorateur calme d’esprit et tranquille, ou tu me rendras tel aussitôt. […] C’est du sein de cette habitude intérieure désolée qu’il se portait si vivement, pour se fuir lui-même, à ces occupations littéraires et poétiques où il a trouvé le charme et où il nous a rendu de si vives images du bonheur. […] On trouverait encore de profondes différences morales entre Rousseau et Cowper, en ce que l’un aspire à se passer d’autrui, affecte de s’isoler et de se mettre en guerre ou en divorce avec le genre humain, et que l’autre, au contraire, aime à devoir aux autres, à ceux qu’il aime, et à se sentir leur obligé.

959. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Dans une même tête on trouve amassées les opinions de Pythagore et la philosophie de Kant, le pyrrhonisme de Voltaire et la croyance aux enchantements, etc. […] Et, en etfet, par une rencontre imprévue et qui permet la confrontation, le fabricateur fait dire à sa fausse marquise, sur les personnes de son monde et de sa connaissance, des méchancetés plus ou moins atroces, qui sont justement le contraire de ce qu’on trouve dans les lettres authentiques et qui en reçoivent un entier démenti. […] Elle témoigne assez peu de goût pour leur fille Mme de Staël : « Les enthousiastes ne sont pas mon fait, et j’ai remarqué, dit-elle, que leur chaleur cache très peu d’esprit ; c’est une nouvelle découverte pour moi. » Elle écrivait cela en mars 1789, et elle se trompait en croyant faire cette découverte ; car si l’enthousiasme de Mme Staël méritait de trouver grâce auprès des têtes froides, c’était eu faveur de tout l’esprit qu’il y avait derrière. […] Enfin je ne trouve pas qu’on puisse subsister avec les hommes habituellement. » Jolie conclusion qu’on ne devrait tirer que la veille de sa mort ! […] Celle-ci (1783), j’ai été plus courageuse, parce qu’il ma pris un besoin d’être entendue que je n’éprouve pas souvent ; je sens que je l’ai été, et je m’en trouve si bien, que je continuerai jusqu’à votre retour.

960. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Il s’agit d’indiquer que Mme Swetchine, retirée alors dans ses terres, manqua Mme de Staël au passage de cette dernière en Russie (1811), et que lorsqu’elle revint à Pétersbourg, elle ne l’y trouva plus ; voici comment M. de Falloux s’exprime : « Lorsque Mme Swetchine fut ramenée au centre habituelde son existence, elle n’y trouva plus qu’un brillant souvenir. » Il y en a, dit Pascal, qui masquent la nature : ils ne disent point Paris, mais la capitale du royaume ; ils ne disent point Pétersbourg, mais le centre habituel de l’existence. […] Le monde français, même le plus actif et le plus animé, ne connaît pas cet échauffement, cette surexcitation d’idées et de questions qu’apportent avec eux, quand ils s’en mêlent, ces Français du dehors, voisins de l’Orient et qui n’ont pas trouvé leur centre. […] Mais on aura déjà remarqué combien il est peu commode pour la critique littéraire de trouver à mettre le pied convenablement en un tel sujet. […] M. de Chateaubriand était trop le dieu présent et régnant dans unlieu, pour qu’on ne trouvât pas étrange que M. de Maistre parût le premier des grands écrivains modernes dans l’autre. […] Le salon de Mme Swetchine trouva donc, au milieu de ce grand naufrage social, une sorte d’à-propos et de champ plus librement ouvert au genre d’entretiens qu’on y affectionnait de préférence.

961. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

L’amitié et l’estime profonde de David Hume nous sont des garants du sérieux qu’il trouvait en elle. […] Je trouve que l’opinion générale de tous ceux qui se croient le mieux informés est qu’une résolution sera prise en votre faveur, et que cette résolution probablement aura son effet. […] Pardonnez ces sentiments si vous les trouvez un peu trop médiocres et vulgaires ; ils me sont dictés par mon amitié pour vous. […] Mais, tant que vous maintenez vos relations présentes, vos espérances toujours ravivées ranimeront toujours votre désir naturel de l’état auquel vous aspirez, et en même temps votre dégoût pour l’état dans lequel vous vous trouvez aujourd’hui. […] Mme de Boufflers pourtant ne suivit pas son conseil ; sans doute elle ne s’en trouva pas la force ; elle resta jusqu’à la fin aussi liée avec le prince, aussi assidue, aussi dévouée : elle souffrit et renferma en elle sa souffrance.

962. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

À vrai dire, je trouve que l’on s’exalte un peu trop ; on se montre délicat et chatouilleux à tous les endroits sur cette reine brillante et infortunée ; on ne veut aucune tache ni aucune ombre à cette figure. […] À quelques lieues de Compiègne, à un endroit qu’on appelle le Pont-de-Berne, elle trouve le roi et le dauphin venus à sa rencontre. […] Aussitôt mariée et à la minute, elle remplit une promesse touchante ; elle trouvé moyen de s’échapper un instant en plein cérémonial, en pleine représentation à Versailles, pour écrire un mot à sa mère (16 mai 1770) : « Madame ma très chère mère, « Je me suis échappée du grand cercle, dans ma grande toilette de mariée, pour m’acquitter de la promesse formelle que j’avais faite à ma chère maman de lui écrire ce mot, tout de suite après que la messe de mariage aurait été célébrée. […] Un des peintres les plus favorables à Marie-Antoinette, Senac de Meilhan, a dit d’elle que son esprit n’avait rien de brillant et qu’elle n’annonçait à cet égard aucune prétention ; « Mais il y avait en elle, observe-t-il, quelque chose qui tenait à l’inspiration et qui lui faisait trouver au moment ce qu’il y avait de plus convenable aux circonstances ainsi que les expressions les plus justes : c’était plutôt de l’âme que de l’esprit que partaient alors ses discours et ses réponses. » Ici, elle n’en est pas encore à la représentation ; elle n’est que Dauphine et n’a pas à faire de ces réponses qu’on remarque. […] Feuillet, me remerciant une quinzaine de jours seulement après que ce premier article eut paru, supposait, dans sa lettre, que dans l’intervalle j’avais dû recevoir son Introduction ou Avertissement, ce qui n’était pas ; il m’écrivait : « Après huit jours de repos à Trouville, j’arrive et je trouve votre article dont je vous remercie, bien que vous ne me trouviez pas nouveau : mais je suis abondant pour confirmer vos idées… Je présume que ma plomberie (l’imprimeur Plon) vous aura envoyé de ses œuvres et que vous avez eu, la semaine dernière, mon Avertissement que je n’ai voulu appeler ni Préface, ni Introduction encore moins : tout cela est bien solennel, etc. » Or, à l’heure où je recevais cette lettre, je n’avais pas encore cet Avertissement et j’en étais à mon troisième article.

963. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

En parlant à un apôtre, il trouve lui-même des paroles d’apôtre. […] La Mennais, certes, aurait pu trouver pis. […] Le poète, durant toute la jeunesse de La Mennais, ne se montre pas ; il nous présente de son état intérieur des analyses expressives : il ne trouve de lui-même ni tableau ni couleurs. […] On y trouve des confidences fort directes et authentiques, recueillies avec beaucoup de sincérité par un témoin respectueux et impartial jusque dans son enthousiasme, Cet opuscule, si on le rapproche des deux volumes publiés par M.  […] Entourée d’enfants ingrats que son existence lasse et irrite, elle descend au tombeau en se voilant le visage, et il ne s’est trouvé personne qui essuyât ses derniers pleurs. » 109.

964. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

De son côté, Frédéric, avec qui Gresset était en correspondance, trouvait ses vers d’un acabit admirable. […] Gresset, à même de choisir, préféra ainsi le bonheur sûr à l’éclat hasardeux ; mais le bonheur trouve son prix en lui-même, et il n’est guère intéressant à raconter. […] Chargé en 1754 de recevoir D’Alembert à l’Académie, il trouva moyen, à propos de l’évêque de Vence qu’on remplaçait, de faire une critique des prélats de cour qui ne résidaient pas ; l’occasion était mal choisie, et l’on dit que, lorsqu’il alla ensuite à Versailles pour présenter au roi son discours, Louis XV, qui le crut esprit-fort, lui tourna le dos. […] Qu’est-ce que cette mollesse et finesse de l’air que les Anciens trouvaient au ciel d’Athènes, que les Latins du temps des Césars croyaient ressentir à Rome (proprium quemdam gustum urbis), que Voltaire recommandait si fort aux poëtes trop absents de Paris, et dont lui-même, à ce qu’il semble, il savait se passer si bien ? […] Je trouve un petit récit, sinon élégant de tout point, du moins très-impartial et fidèle, de cette même séance, dans une lettre de Mme Necker adressée à l’ingénieux physicien Le Sage, de Genève, à la date du 16 août 1774 : « L’aimable, le galant, le léger M.

965. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Les chances, vous le voyez, ne seraient pas égales ; à peine nos deux muses seraient-elles prisonnières, que la vôtre pourrait bien avoir terminé sa triple besogne avant que la mienne, pauvrette, eût trouvé sa première inspiration de commande. […] Pauvre enfant orphelin, ou, qui pis est, enfant trouvé, il s’est imaginé que sa mère enfin s’était fait connaître. […] En débutant dans son patois d’Agen, il trouva une langue harmonieuse encore, mais très atteinte par les invasions françaises, qui y avaient importé des tours et des mots contraires au génie primitif. […] Homme, je la trouve nue ; à mon tour je la couvre… Oh ! […] Illustre Scaliger, il ne s’est jamais trouvé si gentiment chanté et célébré.

966. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Je ne trouverai à reprendre dans son livre que quelques développements un peu trop complaisants, et quelques longueurs : en cela encore, il semble qu’il ait voulu tenir d’Amyot62. […] Sans prendre à la lettre les imprécations de d’Aubigné sur le roi qui eut le malheur d’attacher son nom à cette nuit funeste, on conviendra qu’il y avait au moins de l’illusion de précepteur et de père nourricier dans Amyot. — Quant au petit roi, il jugeait son bon maître tout en le comblant : on rapporte qu’il le raillait parfois sur son avarice et sa parcimonie, et enfin, lui qui se connaissait en vers et qui en faisait même d’assez bons, il se permettait de trouver durs ceux qu’Amyot mêlait à ses traductions : Amyot, très peu poète en cela, ne l’en trouvait pas moins aimable. […] À tout instant, des expressions heureuses, trouvées, ce qu’on peut appeler l’imagination dans le style, s’y montre et s’y joue, ni plus ni moins que si l’auteur était chez soi et s’animait, chemin faisant, de sa propre pensée. […] On trouverait pourtant chez Amyot, parlant en son nom, quelques pages d’une éloquence douce et de vieillard ; mais sa force, son talent est ailleurs : il n’a son génie propre que quand il est porté par un autre et quand il traduit ; il n’est original et tout à fait à l’aise que quand il vogue dans le plein courant de pensée de l’un de ses auteurs favoris. […] J’ai voulu relire la pièce la plus grave qu’on a écrite contre Amyot, et que je ne trouve pas du tout à mépriser : c’est le Discours de la traduction, par M. de Méziriac, qui fut lu à l’Académie française à la fin de l’année 1635, et dont Amyot fait tous les frais.

967. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Sa nature calme et peu passionnée ne paraît point avoir souffert d’ailleurs d’une telle union : En l’année 1639, ayant épousé M. de Motteville, dit-elle, qui n’avait point d’enfants et avait beaucoup de biens, j’y trouvai de la douceur avec une abondance de toutes choses ; et si j’avais voulu profiter de l’amitié qu’il avait pour moi, et recevoir tous les avantages qu’il pouvait et voulait me faire, je me serais trouvée riche après sa mort. […] Dans quelques endroits même on trouverait quelque luxe d’images, de fleurs de roses et d’épines, quelque trace du mauvais goût de Louis XIII ; mais ce ne sont que des instants, et le bon sens chez elle règle d’ordinaire le langage comme le jugement et la pensée. […] Quand la comédie italienne s’introduisit sous les auspices de Mazarin, elle se plaisait peu à ces pièces en musique : « Ceux qui s’y connaissent, disait-elle, les estiment fort ; pour moi, je trouve que la longueur du spectacle en diminue fort le plaisir, et que les vers, répétés naïvement, représentent plus aisément la conversation et touchent plus les esprits que le chant ne délecte les oreilles. » Tout cela sent un esprit juste, un cœur noble plutôt que disposé à la tendresse ou à la passion. […] On a trouvé ces réflexions trop multipliées et trop longues, ce qui peut être vrai pour la dernière partie des Mémoires ; mais elle sait d’ordinaire les entremêler aux circonstances mêmes qui les lui inspirent. […] S’il fallait trouver une parenté historique à Mme de Motteville, je la trouverais plutôt dans les Mémoires du sage chambellan Philippe de Commynes qu’elle aime à citer, et dont elle rappelle parfois les fruits de saine et judicieuse expérience.

968. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Ce n’est qu’à partir d’Annibal et des guerres puniques que la pensée de Montesquieu se déploie à l’aise et qu’il trouve toute sa matière. […] Il nous montre le Sénat, « pendant que les armées consternaient tout », tenant à terre ceux qu’il trouvait abattus. […] Il a conservé l’accent gascon qu’il tient de son pays, et trouve en quelque façon au-dessous de lui de s’en corriger. […] Dans l’habitude et dans l’ordre des gouvernements libres et modérés, on continuerait d’y trouver des inspirations générales et des textes mémorables. […] Ce qu’on sait moins, c’est que son convoi funéraire se fit sans presque personne ; Diderot (au rapport de Grimm) est, de tous les gens de lettres, le seul qui s’y soit trouvé.

969. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Pour moi je lui trouve la simplicité, l’espèce de rusticité, la bonhommie domestique des gens de son temps. […] Pour cette femme étendue morte sur de la paille avec son chapelet autour du bras, plus je la vois, plus je la trouve belle. ô la belle, la grande, l’intéressante figure ! […] Je trouve seulement le cadavre de Doyen d’un livide un peu monotone ; la putréfaction ne se fait pas d’une manière aussi uniforme ; elle est accompagnée d’une multitude d’accidens, de taches variées à l’infini. […] Si au contraire elle ne serpente pas assez, si elle parcourt un long espace sans trouver aucun objet qui la rompe, la composition sera rare et décousue. […] Voilà l’avantage de l’homme retiré dans la solitude, il se parle, il s’interroge, il s’écoute et s’écoute en silence, sa sensation secrète se dévelope peu à peu, et il trouve les vraies voix qui dessillent les yeux des autres, et qui les entraînent.

970. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Il avait en lui deux génies fraternels : le génie de la conversation, qui a besoin des autres pour exister, et le génie littéraire, qui n’a besoin que d’étude et de solitude pour chercher son idéal et pour le trouver. […] Eh bien, le causeur trouvait autour de lui ce désert d’hommes, comme dit Chateaubriand, plus triste, plus désolé que l’autre désert, qui n’est que du sable et du vide. […] Il trouva le temps de vivre tête à tête avec sa pensée, de tirer de son cerveau et de son cœur tout ce qu’il y avait de génie, et de le verser dans des œuvres qui maintenant ne périront pas ! […] lorsqu’il se met à écrire l’histoire, on trouve tout à coup en lui la froideur sublime qui est, dit-on, dans le soleil. […] Par contre du journaliste retrouvé dans le grand historien romain, Napoléon aurait-il trouvé, dans le journaliste français, le grand historien que Burke y a vu le premier ?

971. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Je cherche autour de moi une opinion qui soit désintéressée, je n’en trouve pas. […] Il trouve que l’on doit se contenter de la liberté civile. […] — Mais dans quels romans trouvez-vous la vérité ! […] » Enfin on lui trouve une chambre dans un petit hôtel, où on ne faisait que demander M.  […] Jules, je le trouve si potelé, si gai, si joufflu, si gentil, que si j’étais riche, j’en ferais mon cœur ! 

972. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

On ne se contentera pas d’une supériorité « latente », en quelque sorte, et qui trouverait dans l’orgueilleuse mais silencieuse conscience d’elle-même sa principale satisfaction. […] Qui donc l’a dit, quel moraliste ou quel prédicateur, La Bruyère ou Bourdaloue, qu’à l’origine de toutes les grandes fortunes on trouvait communément « des choses qui font frémir » ? […] Elle n’avait pas rejeté ce qu’elle trouvait de trop « germanique » dans sa constitution, sous les espèces du système féodal, pour y réintégrer, sous les espèces du protestantisme, quelque chose d’aussi « germanique » pour le moins. […] Quand on essaie d’atteindre le principe même de leur opposition, il semble qu’on le trouve dans une de ces oppositions de races qui sont de toutes les plus irréductibles. […] On y trouve également le Cantique de la victoire d’Ivry.

973. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

On le trouve, on veut savoir où il l’a pris. […] Les risques de l’éducation des enfants trouvés étaient beaucoup moindres. […] Il prend l’offensive partout où il en trouve le joint. […] Il s’avise de trouver Saint-Lambert admirable. […] Il trouve cela admirable, il n’en revient pas.

974. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 518-522

Il est moral, l’effet même de cette passion coupable de Phèdre et de cette douleur vertueuse qui trouvait grâce et faveur devant Despréaux. […] Elle n’a pas trouvé davantage à placer la seconde prime de 3 000 francs proposée « à l’auteur d’un ouvrage en moins de quatre actes, en vers ou en prose, représenté avec succès, pendant le cours de l’année, sur le Théâtre-Français, et qui, dans des proportions différentes, serait jugé avoir rempli, au plus haut degré, les mêmes conditions ». […] Quant aux ouvrages en moins de quatre actes, représentés pendant l’année sur d’autres théâtres que le premier Théâtre-Français, bien qu’il y en ait de très agréables, et quelques-uns même où l’auteur semblait se proposer un but utile, la Commission n’en a trouvé aucun qui lui parût réunir, à un degré suffisant, la double condition voulue. […] La Commission, dans son regret de n’avoir pas trouvé à en appliquer toutes les dispositions particulières, s’estimerait du moins heureuse d’avoir été, une première fois, l’interprète et l’organe fidèle de cette utile pensée.

975. (1890) L’avenir de la science « VII »

En étudiant les origines de chaque science, on trouverait que les premiers pas ont été presque toujours faits sans une conscience bien distincte, et que les études philologiques entre autres doivent une extrême reconnaissance à des esprits très médiocres, qui, les premiers, en ont posé les conditions matérielles. […] Et à cette heure sérieuse à laquelle il faut toujours se transporter pour apprécier les choses à leur vrai jour, qui pourra mourir tranquille, si, en jetant un regard en arrière, il ne trouve dans sa vie que frivolité ou curiosité satisfaite ? […] Vivre, ce n’est pas glisser sur une agréable surface, ce n’est pas jouer avec le monde pour y trouver son plaisir ; c’est consommer beaucoup de belles choses, c’est être le compagnon de route des étoiles, c’est savoir, c’est espérer, c’est aimer, c’est admirer, c’est bien faire. […] Nous nous sommes tous bien trouvés d’avoir éprouvé cette innocente jouissance, pour nous aider à dévorer les pages arides de la science.

976. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Ce n’est ni Malherbe, ni Guez de Balzac, ni Voiture, ni Boileau, ni Bossuet, ni Pascal, ni La Bruyère, ni Montesquieu, ni Buffon, ni Rousseau, ni Chateaubriand, ni Flaubert, ni même Racine, qui ne s’est pas mal trouvé de faire difficilement des vers faciles. […] Il n’y a pas, d’ailleurs, de défauts littéraires dont on ne puisse trouver des exemples chez les classiques. […] Faguet trouve que je triche un peu.‌ […] Le phénomène est singulier. » Je ne trouve pas.

977. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

On n’y trouve point le degré de perfection où M.  […] Je n’ai aucun attachement aux richesses, mais je ne suis pas encore assez habile pour trouver que j’ai tout le nécessaire si je n’avais que le nécessaire, et je perdrais plus de la moitié de mon esprit si j’étais à l’étroit dans mon domestique. »‌ Vivre à l’étroit, se contenter du nécessaire, c’est ce qu’un Renan, un Stendhal acceptent d’enthousiasme. […] J’entends qu’on veut trouver entre ces deux romantiques une réelle divergence d’éthique. […] On les trouvera tous deux à la suite de l’édition des Huit jours publiée en 1904, chez Sansot, et dans toutes les éditions ultérieures.

978. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

En appliquant nos principes aux étymologies latines, nous trouvons que ce mot dut venir du nominatif vas, chez les Grecs Βας, et chez les barbares was, d’où wassus, et enfin vassalus. […] De même il est impossible maintenant de trouver de pareils alleux. […] Depuis que Tibérius Coruncanius eut commencé à Rome d’enseigner publiquement la science des lois, la jurisprudence jusqu’alors secrète échappa aux nobles, et leur puissance s’en trouva peu à peu affaiblie. […] Nous demanderons alors à Bodin comment ce royaume s’est trouvé soumis, comme il l’est, à une monarchie pure.

979. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Je trouve donc que Volnys a bien fait d’aborder le Misanthrope. […] Trouverait-on dans les comédies de Berquin une action plus limpide et plus facile à suivre ? […] Arnault, et il a même trouvé moyen d’appeler à son secours la mémoire de sa mère absente. […] Elle sort pour donner des ordres, et trouve madame de Torcy en conversation avec Alfred. […] Il ne trouvait pas de fortune à sa taille.

980. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

On peut trouver en lui quelque chose des deux systèmes. — Aristocrate ou démocrate ? […] Il trouva dans Vico, ou crut y trouver, de quoi satisfaire à ces deux instincts. […] Nous y trouvons déjà toutes les idées favorites de Chateaubriand. […] Il lui trouve un sens historique, un sens social et un sens mystique. […] Qui le pousse à croire qu’il les y trouvera ?

981. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Trouvera-t-on facile ma besogne de reporter-impressario ? […] Ni pédants, ni farceurs ne trouveront leur voie dans les traverses. […] Quand il est en peine d’un sujet, lisait où le trouver. […] Et l’on trouve le Bien par le seul fait que l’on trouve la Beauté, en dehors même de toute marotte didactique. […] Et je trouve que cela vaut au moins la peine qu’on s’y intéresse.

982. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Voici qu’on trouvera plus grave. […] Guerrier que vous les trouverez, et j’accorde qu’elles n’étaient pas de son sujet. […] » L’heureuse invention que ce géomètre a donc trouvée là ! […] Massillon s’est trouvé dans le même cas que Voltaire. […] Ils la trouvent insoutenable.

983. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

La Mennais en 1814 commence à donner son avis par lettres sur les choses publiques, et pour débuter, il trouve que tout va au plus mal. […] Je me cherche et ne me trouve plus117. […] Or, sans fatiguer inutilement l’esprit d’autrui, il me semble que chacun peut aisément trouver dans le sien des choses si neuves. […] Plus libre, il aurait passé sa vie à chercher sa vocation sans la trouver davantage. […] Je me cherche et ne me trouve plus.

984. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Lemonnier284 fut éveillé pendant la nuit ; il trouva de la fièvre. […] La résolution où il trouva le roi de demeurer à Trianon ne l’empêcha pas de travailler fortement à l’en détourner, et il y réussit avec facilité ; car le roi, qui n’avait jamais eu dans sa vie que la volonté des autres, n’avait pas plus la sienne dans ce moment. […] Je trouvai à mon arrivée le roi couché. […] On appela à la fin la garde-robe, et nous trouvâmes le roi entouré d’une foule de médecins et de chirurgiens, les questionnant avec une faiblesse et une inquiétude inexprimables sur la marche de sa maladie, sur leur opinion de son état, et sur les remèdes qu’ils lui donneraient dans tel ou tel cas. […] Je fus appelé comme les autres à ce conseil, que je trouvai composé de toute la Faculté, hors Bordeu, de M. de Bouillon, de M. d’Aumont, de M. de Villequier.

985. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Il se fit une fête publique à Florence, et tout ce qu’il y avait de noble et de beau dans la ville s’y trouvait. […] « M’abandonnant donc à ma passion, je cherchai, par tous les moyens possibles, à découvrir si les charmes de sa conversation répondaient à ceux de sa figure ; et alors je trouvai un assemblage de qualités si extraordinaires, qu’il était difficile de dire si les grâces de son esprit l’emportaient sur celles de sa personne. […] Heureusement que les amis de Laurent ne se piquèrent pas, sur ce point, d’autant de discrétion que lui : Politien, dans son poëme sur Julien, a célébré la maîtresse de Laurent sous le nom de Lucretia ; et Ugolino Verini, dans sa Fiammetta, a adressé à cette dame un poëme latin, en vers élégiaques, dans lequel il plaide avec beaucoup de chaleur en faveur de Laurent, et il prétend que, quelles que puissent être ses rares perfections, elle trouve en lui un amant digne de toute sa tendresse. […] On peut juger, d’après le récit qu’il a fait de l’origine de sa passion, que Lucretia était la maîtresse du poëte, et non de l’homme : il cherchait un objet propre à fixer ses idées, à leur donner la force et l’effet nécessaires à la perfection de ses productions poétiques, et il trouva dans Lucretia un sujet convenable à ses vues, et digne de ses louanges ; mais il s’arrêta à ce degré de réalité, et laissa à son imagination le soin d’embellir et d’orner l’idole à son gré. […] Cela lui donne occasion de développer les dogmes philosophiques de Platon ; et après avoir soigneusement examiné la valeur réelle de tous les biens d’un ordre inférieur, de tous les avantages purement matériels et temporels, il conclut que ce n’est ni dans la condition brillante et élevée de l’un, ni dans l’état humble et obscur de l’autre, qu’il faut chercher le véritable et solide bonheur ; mais qu’on ne saurait le trouver, en dernière analyse, que dans la connaissance et l’amour de la première cause, de l’Être suprême et infini.

986. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Mais c’est la moindre qu’on y trouve. […] Les aventures, les exploits, la chevalerie, les tournois, la religion, n’y tiennent que peu ou point de place, encore que l’on y trouve des évêques et des couvents, et que les mœurs extérieures soient celles de l’Angleterre et de la France du xiie  siècle. […] Elle trouve Tristan : ils causent, joyeux ; ils se séparent, pleurant. […] Des cheveux de la bien-aimée, trouvés sur un peigne au bord d’une fontaine merveilleuse, le ravissent délicieusement : il les serre dévotement « entre sa chemise et sa chair ». […] Mais il y eut des esprits sévères que blessa cet idéal de vie trop mondaine et facile : de graves chrétiens qui protestèrent et trouvèrent dans la matière celtique même le moyen de protester contre la frivolité îles romans de la Table Ronde.

987. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Mais aussi ceux qui les aiment y trouvent un plaisir d’autant plus grand qu’il leur paraît plus méritoire. […] Francis Magnard concluait que « tous les prêtres sont des niais ou des intrigants » ; je n’ai pu le lire, car on ne le trouve plus, et M.  […] Je ne m’arrête point à l’abbé Mouret ni à la demi-douzaine de prêtres qu’on trouverait chez Flaubert, Zola et les Goncourt, et qui n’y sont que des figures épisodiques. […] Vous trouverez des traces de cet orgueil jusque dans les cantiques du Manuel des catéchismes. […] Or je trouve que Dieu ne vibre pas au fond de votre voix.

988. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

A-t-on jamais dit plus ingénieusement & plus sagement : Sans une crédulité prodigieuse, comment auroit-on pu trouver des millions d’hommes disposés à se battre dans des querelles qui n’ont rien de commun avec leurs intérêts ? […] J’y cherchois des critiques ; je n’ai trouvé que des personnalités odieuses, des injures grossieres, des calomnies invraisemblables. […] L’Auteur de la Dunciade, moins touché des éloges que je lui avois départis, qu’offensé de ce que je n’avois pas trouvé assez de gaieté dans son Poëme, a cru m’humilier, en cherchant à m’enlever la partie la moins foible de mon travail ; il termine l’article dont il m’a gratifié dans la derniere édition de ses Mémoires Littéraires, par dire que les morceaux des Trois Siècles qu’on trouve mieux travaillés que les autres, ne sauroient être de la même main qui a rédigé le reste de l’Ouvrage, comme s’il y avoit d’autre différence que celle qu’exigeoit naturellement la diversité des sujets. […] On trouvera donc cette nouvelle Edition considérablement augmentée, sans que je me sois écarté du but que je m’étois proposé dans la premiere. J’honore, en général, tous les Gens de Lettres ; j’ai respecté & je respecterai toujours leurs personnes : mais leurs Ouvrages sont au public ; & en critiquant ceux qui m’ont paru de mauvais goût, en blâmant ceux que j’ai trouvés répréhensibles, j’ai usé de la liberté que les Auteurs ont eux-mêmes donnée à tous leurs Lecteurs.

989. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Une seconde affaire où l’on trouve M. de Malesherbes en difficulté, non plus avec le Parlement et avec le chancelier, mais avec les auteurs, est l’affaire de L’Écossaise de Voltaire. […] Mais ces nouvelles précautions ne tinrent pas ; il y avait eu bientôt du relâchement, et l’ennemi avait trouvé moyen de s’introduire dans la place sous l’œil même des sentinelles. […] Vous y trouverez un sentiment qui ne vous est sûrement pas étranger. […] Boissy d’Anglas, qui la trouve joviale : elle n’est que très vive et très naturelle. […] En tout, on le trouverait de la race des L’Hôpital, des Jérôme Bignon, des Vauban, des Catinat, ou même des Fénelon (c’est plaisir d’appareiller de tels noms au sien), plutôt que de celle des encyclopédistes novateurs.

990. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

vous trouvez ça, bien, n’est-ce pas ? […] C’est vraiment curieux la parenté du récit de Judith, allant trouver Holopherne, avec le récit de Salammbô, se rendant au camp de Mathô. […] Mais il s’est trouvé habiter la même maison qu’un élève d’Ingres, M.  […] Là, il trouvait une jeune femme, qu’il invitait à une collation, dans une villa de la campagne. […] Dans ce cas, il va trouver une maison de banque, et dit au banquier qu’il a besoin de 10 000 taëls pour passer ses examens.

991. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Il aurait peut-être créé des genres, trouvé des veines que nous ne soupçonnons pas, qu’il n’a pas soupçonnées lui-même. […] Nous nous sentons très flatté d’être trouvé familier et simple, ne fût-ce que pour nous distinguer un peu de la foule des écrivains sublimes. […] Voilà donc l’homme de lettres qui abandonne la sphère des idées, où il trouvait sa force, pour celle des affaires, où il l’épuisé. […] S’il est bon, sincère, affectueux, il trouvera, chez les gens de lettres qui lui ressemblent, de tendres et délicieuses amitiés. […] Tâchons donc d’en trouver un autre plus généralement applicable.

992. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Aussi peu vous dirai-je, Acanthe, écoutez bien, Que par vos qualités vous ne méritez rien ; Je les sais, je les vois, j’y trouve de quoi plaire : Que sert-il d’affecter le titre de sévère ? […] C’est aller trouver, comme dans le premier, et surtout dans le second Faust, c’est aller trouver le sens profond des inventions populaires, des pensées que le peuple a déposées dans ses récits, qui est le propre des hommes de génie. […] Seulement, dans la possession du pouvoir, il a trouvé pour tous charmes d’effroyables soucis, d’éternelles alarmes, comme dit Corneille. […] En effet, il y avait très longtemps que le soir ne s’était trouvé si beau. […] Il ne tenait qu’à lui qu’il ne s’en trouvât bien.

993. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Or cette différence marquée des longues et des brèves doit nous faire trouver dans l’harmonie de la langue latine plus de variété que dans la nôtre, et par cela seul plus de plaisir, toutes choses d’ailleurs supposées égales. […] Ce doute révoltera vraisemblablement la plupart de nos latinistes modernes ; j’en ai pourtant trouvé quelques-uns d’assez sincères sur ce sujet. […] Pour peu que nous en fassions notre étude, nous y trouverons assez de difficultés pour nous occuper entièrement. […] Les spectateurs trouveraient trop ridicules en français les sottises qu’on y débite gravement en latin, et auxquelles même on a fait l’honneur de les débiter quelquefois en grec. […] De-ne pas citer à deux reprises différentes (pag. 23 et 178 de sa brochure) l’article Astronomie, comme contenant des choses qui ne s’y trouvent nullement. 3°.

994. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

J’espère que quelques personnes, savantes sans pédantisme, trouveront mon ignorance de bon goût. […] C’est dans de tels phénomènes que la célèbre et orageuse formule de Pierre Leroux trouve sa véritable application. […] Ingres devait surtout réussir dans les portraits ; et c’est en effet dans ce genre qu’il a trouvé ses plus grands, ses plus légitimes succès. […] on ne saurait le trouver ; le plus intéressant ? […] Il est déjà facile, au point de sa carrière où il est parvenu, de l’affirmer sans trouver trop de contradicteurs.

995. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Renan s’est trouvé conduit ? […] Mais on trouve dans les primitifs, comme dans M.  […] Les poètes de son époque trouvèrent en lui un lecteur à la taille de leur fantaisie, comme il trouva en eux des imaginations à la taille de sa sensibilité. […] Trouverai-je jamais le mien ? […] Il semble que, du coup, on se soit trouvé des ailes.

996. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il a trouvé le titre de cette suite de romans : Ouest. Il a trouvé les sujets. […] Vous leur aviez même trouvé un titre : la Danse du cœur. […] À quelle heure a-t-il trouvé le loisir de vivre ? […] Il avait trouvé une poésie vraie, et il l’avait trouvée, comme je le disais, avec son cœur.

997. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Les Martyrs, qui n’avaient parlé qu’à mon imagination et à mon goût de jeune homme, leur parlaient encore sans doute, mais ils trouvaient dans ma foi un second abîme ouvert à côté de l’autre, et c’était le mélange de deux mondes, le divin et l’humain, qui, tombant à la fois dans mon âme, l’avait saisie sous l’étreinte d’une double éloquence, celle de l’homme et celle de Dieu82. […] Moi qui lis cela avec intérêt, qui, bien que de ceux qu’on appelle sceptiques, me tiens pour parfaitement sûr et certain de ce qu’il y a de faux et d’imaginaire dans le point de départ et dans certaines suppositions premières de celui qui écrit ; qui n’en cherche pas moins avec plaisir les preuves de talent, d’élévation, ou les saillies d’esprit, j’en trouve une, de ces saillies, et qui me paraît des plus agréables, dans une lettre à laquelle l’éditeur, qui s’y connaît et qui s’entend à étiqueter les matières, a donné ce titre piquant : Un religieux à cheval. — « Tôt ou tard on ne jouit que des âmes. » Le commencement de la lettre se rapporte à des affaires de l’Ordre, au choix que venait de faire le Chapitre provincial d’un successeur du Père Lacordaire et à d’autres points particuliers ; mais voici le côté aimable, et qui me rappelle, je ne sais trop comment, de jolies lettres de Pline le Jeune : «  Quant à vous, mon bien cher qui montez à cheval dans la forêt de Compiègne avec l’habit religieux et qui le trouvez tout simple, je n’ai rien à vous dire. […] « Ce qui est certain, c’est que si je vous avais trouvé dans la forêt de Compiègne sur votre cheval, je vous aurais bien donné une douzaine de coups de cravache, en ma qualité de votre père et de votre ami ; ceci ne m’empêche pas de vous embrasser bien tendrement. » On n’est pas plus aimable et plus cavalier en ne voulant pas l’être. […] Toujours, à l’origine, la foi qui ne doute de rien, la tradition qui se plaît aux habitudes, la routine encroûtée et tenace, se sont opposées à la recherche, et ont lancé d’abord injure et anathème à ceux qui la tentaient : toujours, la découverte une fois démontrée et accomplie, la foi, la tradition vaincues ont dû s’en accommoder, et, reculant un peu, elles ont réparé tant bien que mal leurs lignes rompues, déclarant, toute réflexion faite, que les derniers résultats ne changeaient rien en définitive aux antiques croyances et que, bien au contraire, celles-ci s’en trouvaient confirmées et raffermies. […] Tradition ou légende, tout lui est bon, pourvu que le tour d’imagination qui lui est cher y trouve son compte ; il n’admet à aucun degré la critique historique, appliquée aux choses sacrées : elle l’incommode.

998. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Tout a été dit sur le sénatus-consulte, et dans le Sénat, et au dehors dans la presse ; je n’ai certes pas la prétention de rien trouver de nouveau ; mais en présence d’un acte de cette importance, quand on a soi-même à le voter, il est du devoir de se rendre compte des motifs de sa détermination, et aussi d’en rendre compte brièvement au public. […] On se comportait exactement des deux parts comme si l’on s’était dit : « L’empereur vient de faire une imprudence ; tâchons qu’elle soit la moins forte possible. » Ici du moins rien d’ambigu ; l’opportunité est claire, manifeste, impérative : la Chambre a donné le signal, l’empereur y a répondu ; tout le monde est préparé et averti ; il importe que rien ne soit éludé d’un grand acte ; qu’il trouve ses exécuteurs convaincus et sincères, et qu’il sorte pleinement tous ses effets. […] Il a décrit en des termes d’une saisissante vérité ces commencements presque imperceptibles, cette lueur, cette étincelle, ce premier signe de vie, ce pouls qui se remet à battre, ce sang qui afflue tout d’un coup au cœur ; et aussitôt que s’entendit le murmure et que le tintement se fit,« tout le monde, s’écrie-t-il, s’éveilla : on chercha en s’éveillant comme à tâtons les lois, on ne les trouva plus, l’on s’effara, l’on cria, l’on se les demanda… » Cet admirable exorde des Mémoires politiques de Retz pourrait s’intituler : Comment les révolutions commencent : ayons le présent à la pensée pour apprendre comment elles s’évitent. — Mais ici ce n’est pas au point de vue du public, c’est au point de vue du gouvernement que je me place, et c’est le gouvernement qui a dû s’effarer tout le premier et se tâter pour savoir s’il était bien le même ; c’est lui qui a dû s’étonner de ne plus trouver un matin autour de lui ce qui y était la veille et se demander à son tour : Comment se fait-il que cette opinion qu’il y a quelques mois encore on supposait disciplinée et soumise, et quelque peu sommeillante, se soit tout d’un coup réveillée ? […] 69   » Et voilà comment (et je n’ai indiqué qu’une seule branche, — qu’aurait-ce été si je les avais suivies et examinées toutes une à une), voilà comment de dédain en dédain, de négligence en négligence, quand on avait le plus beau jeu qu’ait jamais tenu en main Pouvoir public, on a fini par perdre la partie au premier tour, car on est au second ; voilà comment du mépris de toutes ces fractions de l’opinion, d’abord isolées entre elles, et de leur addition ensuite, de leur union subite qui s’est trouvée faite un jour contre vous, voilà comment il est sorti un total inattendu ; voilà comment l’opinion s’est réveillée, comment, à travers toutes les difficultés et les obstacles d’élections si tiraillées, si travaillées administrativement, elle s’est fait jour jusqu’à pouvoir vous atteindre et s’imposer à vous. […] A le prendre ainsi, et vu l’urgence, vu la prorogation du Corps législatif, qui a pu être nécessaire, mais qui est survenue irrégulièrement et qui a choqué et interloqué ce Corps, vu bien d’autres circonstances que chacun sent assez sans qu’on les dise, il me semblait que le Sénat aurait pu procéder plus vite, motiver son empressement même par la condition fâcheuse qui était faite au Corps législatif, resté en l’air et en suspens, se mettre dès le premier jour avec ce Corps dans des relations d’égards et de bons procédés et, en vérité, quand je vois les modifications apportées au sénatus-consulte après une discussion si laborieuse, je trouve qu’il eût été mieux de l’accepter et de l’acclamer sous sa première forme.

999. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

L’un des premiers chagrins de la vanité est de trouver en elle-même et la cause de ses malheurs et le besoin de les cacher. […] En effet, quand l’amour-propre est arrivé à un certain excès, il se suffit assez à lui-même pour ne pas s’inquiéter, pour ne pas douter de l’opinion des autres ; c’est presque une ressource qu’on trouve en soi, et cette crédulité dans son propre mérite a bien quelques-uns des avantages de tous les cultes, fondés sur une ferme croyance. […] La véritable valeur reste, mais l’amour est plus épris de ce qu’il donne que de ce qu’il trouve. […] Celles à qui les distinctions de l’esprit sont à jamais interdites, trouvent mille manières de les attaquer quand c’est une femme qui les possède ; une jolie personne, en déjouant ces distinctions, se flatte de signaler ses propres avantages. […] Regardez une femme au milieu d’un bal, désirant d’être trouvée la plus jolie, et craignant de n’y pas réussir.

1000. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre III. Des idées générales et de la substitution à plusieurs degrés » pp. 55-71

Tout ce que nous trouverons de propriétés et de rapports dans le substitut, nous pourrons les attribuer avec certitude au substitué. […] Trouver la formule algébrique d’une courbe, c’est découvrir entre certaines lignes liées à la courbe un rapport mathématique et traduire une qualité en quantité. — Quel que soit le raisonnement que nous fassions sur des nombres et des grandeurs, il consiste toujours à aller d’un équivalent jusqu’à un autre équivalent par une série d’équivalents intermédiaires, à remplacer des grandeurs par les nombres qui les expriment, une forme par l’équation qui lui correspond, une quantité faite par une quantité en voie de formation dont celle-là est la limite, un mouvement et une force par une ligne qui les représente. […] En certains cas, nous y démêlons des propriétés merveilleuses, et la formule nous manifeste des faits situés non seulement au-delà de notre expérience, mais au-delà de toute expérience. — Si nous divisons 2 par 3, nous trouvons une fraction décimale infinie, 0,6666, etc., et nous pouvons démontrer qu’elle est infinie. […] La perception de la loi équivaut donc à la perception de la série ; une ligne infinie de termes distincts a trouvé son remplaçant dans un caractère abstrait, et, au lieu d’une expérience qui par définition est impossible, nous avons isolé une propriété dont le dégagement n’a coûté que deux expériences et qui nous a fait le même profit. […] Ce que nous avons en nous-mêmes lorsque nous pensons les qualités et caractères généraux des choses, ce sont des signes, et rien que des signes, je veux dire certaines images ou résurrections de sensations visuelles ou acoustiques, tout à fait semblables aux autres images, sauf en ceci qu’elles sont correspondantes aux caractères et qualités générales des choses et qu’elles remplacent la perception absente ou impossible de ces caractères et qualités. — Ainsi lorsque, négligeant les sensations présentes, nous remarquons le peuple intérieur qui roule incessamment en nous, nous n’y trouvons que des images, les unes saillantes et sur lesquelles l’attention s’étale, les autres effacées et en apparence réduites à l’état d’ombres, parce que l’attention s’est détournée d’elles pour s’appliquer à leur emploi.

1001. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Mais en laissant de côté les causes de trouble et d’erreur étrangères à la faculté même de raisonner, je ne trouve guère qu’on se trompe ordinairement dans le chemin qu’on fait du principe à la conclusion. […] Je trouve un merveilleux exemple de raisonnement inductif dans la Philosophie de l’art de M.  […] Il n’y a pas de raisonnement sans axiomes, et je ne sais si l’on pourrait trouver une phrase d’un seul écrivain qui n’exige l’appui de quelque principe indémontrable. […] Les plaideurs de bonne foi trouvent leur droit incontestable et clair, quand les juges sont très empêchés de se prononcer. Les gens d’un pays trouvent leur façon de vivre, de s’habiller évidemment raisonnable et de bon goût, manifestement absurdes les coutumes des étrangers.

1002. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

Leur division et leur subordination étant nettement conçues, vous tâcherez d’en trouver la juste proportion pour bien régler le développement. […] Quand on a tant de peine souvent à trouver que dire et à dire ce qu’on a trouvé, qui aura le courage de chasser ce qui s’offre de soi-même sous la main, ce qu’on peut prendre sans peine, sans travail, et qui avec cela joint l’éclat et la beauté ? […] Justifiant une plaisanterie d’une de ses comédies, qu’on ne trouvait guère fine, il disait qu’elle n’était plaisante que par réflexion au personnage : « l’auteur n’a pas mis cela pour être de soi un bon mot, mais seulement pour une chose qui caractérise l’homme, et peint d’autant mieux son extravagance ». […] Aussi leur abondance n’est-elle qu’une apparence : l’esprit trouve peu son compte auprès d’eux, et se lasse vite. […] Mais que cela est froid et pâle, à côté de cette répétition infatigable qu’on trouve dans Shakespeare !

1003. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Klein sait bien qu’il n’a donné là qu’un aperçu : toujours est-il qu’il n’a pas hésité à le publier ; et il croyait probablement y trouver sinon une démonstration rigoureuse, du moins je ne sais quelle certitude morale. […] Weierstrass ramène tout à la considération des séries et à leurs transformations analytiques ; pour mieux dire, il réduit l’Analyse à une sorte de prolongement de l’Arithmétique ; on peut parcourir tous ses Livres sans y trouver une figure. […] Euclide, par exemple, a élevé un échafaudage savant où ses contemporains ne pouvaient trouver de défaut. […] Par là, les difficultés provenant des passages à la limite, ou de la considération des infiniment petits, se sont trouvées définitivement éclaircies. […] Vous trouverez peut-être que j’abuse des comparaisons ; passez-m’en cependant encore une.

1004. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Madame de Neuillan, sa marraine, catholique zélée, se crut obligée de la tirer de la maison de sa tante hérétique ; elle la trouva imbue des principes des protestants, et voulut la forcer à se convertir. […] J’allais à l’hôtel d’Albret ou de Richelieu, sûre d’être bien reçue et d’y trouver mes amis rassemblés, ou bien de les attirer chez moi, en les faisant avertir que je ne sortirais pas 78… » Quelques mois après la mort de son mari, elle refusa d’épouser un homme de qualité, à qui ses amis lui conseillaient de s’unir. […] Elle était en effet une glorieuse ; il est sûr qu’elle l’était, parce qu’elle devait l’être, parce que c’était une des conséquences nécessaires de la position où elle s’était longtemps trouvée dans le monde. […] On peut y supposer un peu d’exaltation, d’abord parce qu’ils ont été supprimés ; en second lieu, parce qu’on trouve, dans le peu de lignes que les dévotes dépositaires des lettres de madame de Maintenon y ont laissées, une expression que je n’aurais sûrement pas été le premier à remarquer. […] Elle prit alors la résolution d’aller en Portugal, ou elle trouvait une place à la cour.

1005. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Pourtant, parce qu’un homme tel que M. de Lamartine a trouvé convenable de ne pas clore l’année 1848 sans donner au public ses confessions de jeunesse et sans couronner sa politique par des idylles, faut-il que la critique hésite à le suivre et à dire ce qu’elle pense de son livre, faisant preuve d’une discrétion et d’une pudeur dont personne (et l’auteur moins que personne) ne se soucie ? […] Parmi les auteurs qu’il lit d’abord et qu’il aime, nous trouvons le Tasse, Bernardin de Saint-Pierre, Ossian ; c’est tout simple, et l’affinité des natures, la parenté des génies se déclare. […] Lorsqu’une fois on a fait cette remarque, on trouve occasion de la vérifier dans mainte page des Confidences. […] La note naturelle est trouvée ; les larmes coulent ; chacun a sa part dans l’attendrissement. […] J’ai déjà nommé M. de Balzac ; ce romancier original a trouvé, je l’ai dit, une veine qui est bien à lui ; elle peut nous plaire plus ou moins, mais elle est sienne ; il n’a pas prétendu faire du chaste, et de l’idéal ; il se pique avant tout de physiologie, il pousse à bout la réalité et il la creuse.

1006. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Cet aigle trouverait charmant ce colibri jaseur. […] Qu’il a d’esprit celui qui trouve que Shakespeare n’a pas d’esprit ! […] vous trouvez cela mauvais, vous autres. Eh bien, nous le trouvons bon, nous. Nous trouvons juste que quelqu’un parle quand tous souffrent.

1007. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Les disputes du quiétisme, de l’amour pur & parfait, si humiliantes pour la raison humaine, auroient eu le même sort, sans le nom des personnages qui s’y trouvèrent entraînés ; Louis XIV, madame de Maintenon, & les deux plus beaux génies qui fussent alors dans l’église. […] de la Chaise fut aussi consulté : mais il vanta le livre ; il dit qu’il n’y avoit que les jansénistes qui le trouvassent mauvais*. […] On a dit, on a écrit même que Fénélon n’avoit été disgracié que pour s’être opposé à la publication du mariage de madame de Maintenon, qui devint son ennemie & trouva l’occasion de se venger : mais c’est un conte. […] Les peuples trouvent, dans cet ouvrage, un ami zèlé qui ne cherche qu’à les rendre heureux ; & les rois un ennemi implacable de la flatterie. […] A sa mort, il se répandit un bruit, qu’on avoit trouvé, parmi ses papiers, une apologie des réflexions morales de Quênel.

1008. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Il trouva la poësie scandaleuse, s’appliqua fortement à la décrier, & donna un ouvrage dans lequel il la maintenoit non seulement inutile, mais très-dangereuse. […] Les muses trouvèrent des apologistes dans le P.  […] Dom Pernetti, bénédictin de la congrégation de saint Maur, croit avoir trouvé, en dernier lieu, quelque chose de mieux. […] Les imaginations fabuleuses, ce merveilleux répandu dans la poësie Grecque & Romaine, ne trouvèrent pas plus de grace auprès de M. […] Il est le premier qui ait trouvé, dans lui-même, un fond assez riche pour fournir à une carrière aussi vaste, que celle du poëme épique.

1009. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

La physiologie et la psychologie se sont trouvées d’accord pour écarter de la science une hypothèse aussi superficielle qu’erronée. […] Flourens, et il y trouve la preuve physiologique de l’unité de l’intelligence. […] Lélut a trouvé cette saillie sur un grand nombre de crânes de voleurs, et, parmi les animaux, indifféremment chez le mâle et la femelle. Ou sait que l’on a trouvé l’organe du meurtre chez le mouton. […] Lélut, qui a eu entre les mains un très-grand nombre de crânes d’assassins, n’y a jamais rien trouvé d’exceptionnel.

1010. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

D’abord, avant tout, elle y cherchera Madame Récamier et elle ne l’y trouvera pas ; car on peut écrire deux volumes et même trois sur quelqu’un sans nous le montrer vivant, parlant, agissant, dévoilé et compréhensible. […] Un joli détail que je trouve noyé dans ces Souvenirs, qui ne sont pas brillants s’ils sont limpides, et que je veux sauver, c’est qu’il lui fallait le masque du bal masqué pour bien causer, à cette Pudeur pour qui le masque était de l’ombre, tandis que son amie Madame de Staël, au contraire, étouffait là-dessous d’une apoplexie de génie ! […] Ce n’est plus guères cette fameuse Madame Récamier, cette resplendissante et suave, et suave quoique resplendissante Madame Récamier, qui était peut-être une chimère, un sphinx, un être fabuleux ; car nous ne la trouvons nulle part, ni dans le premier volume de Madame Lenormant, ni dans le second de ces Lettres, qui ne sont que des lettres mortes, et de ces Souvenirs, qui ne sont que des fantômes de souvenirs, — qui ont la pâleur et l’indéterminé flottant des fantômes ! […] On n’a pas le droit, dans quelque hypothèse qu’on se place, de jeter sur la place une somme de livres ennuyeux qui, au fond, ne sont pas des livres, et qu’on n’y aurait jamais lancés si on n’avait pas trouvé dans quelque coin les brouillons des lettres écrites autrefois par ceux dont on a hérité. […] Qui se plaindrait de la publication des lettres de Rivarol et de Chamfort, si on en trouvait ?

1011. (1915) La philosophie française « I »

Un peu plus bas, en creusant la signification des termes « évidence », « clarté », « distinction », on trouve une théorie de la méthode. […] Au-dessous de cette philosophie de la nature on trouverait maintenant une théorie de l’esprit ou, comme dit Descartes, de la « pensée », un effort pour résoudre la pensée en éléments simples : cet effort a ouvert la voie aux recherches de Locke et de Condillac. On trouverait surtout cette idée que la pensée existe d’abord, que la matière est donnée par surcroît et pourrait, à la rigueur, n’exister que comme représentation de l’esprit. […] Par l’appel qu’il a lancé au sentiment, à l’intuition, à la conscience profonde, il a encouragé une certaine manière de penser que l’on trouvait déjà chez Pascal (dirigée, il est vrai, dans un sens tout différent), mais qui n’avait pas encore droit de cité en philosophie. […] Nous en dirions autant du beau livre de Hannequin sur la théorie des atomes. — Dans les travaux de Le Dantec on trouve une interprétation et une extension mécanistiques de la science positive.

1012. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Giraud, et voici ce que j’y ai trouvé. […] Roland cherche ses compagnons morts ; « Par le camp va tout seul, — regarde aux vals, regarde aussi aux monts ; — là il trouva Ivori et Ivon, — trouva Gerin, Gerar son compagnon, — là il trouva Engeler le Gascon, — trouva aussi Bérenger et Oton ; — là il trouva Anséïs et Lamson, — trouva le vieux Gérard de Roussillon. » Mais M.  […] Tels les dessins trouvés dans une grotte de l’époque magdaléenne. […] On la trouve plus de dix fois dans Bérénice. […] Ils en trouveraient.

1013. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Le sanglier fut trouvé mort à cent soixante-dix pas du lieu où il avait été frappé, et leur fournit un souper succulent. […] Les infusoires libres et disséminés à la surface de la terre trouvent ces conditions dans les eaux où ils vivent. […] Dans d’autres cas, on ne trouve rien, et on croit que la cause de la mort est insaisissable. […] L’artiste trouvera dans la science des bases plus stables, et le savant puisera dans l’art une intuition plus assurée. […] Maintenant cette aspiration de l’esprit humain aura-t-elle une fin, trouvera-t-elle une limite ?

1014. (1898) La cité antique

Avant Rome, nous trouvons le Terme chez les Sabins187 ; nous le trouvons encore chez les Étrusques. […] On se plaint quelquefois de ne pas trouver dans Enée l’audace, l’élan, la passion. […] D’autre fois on le cachait à tous les regards pour que l’ennemi ne pût pas le trouver. […] On crut le trouver dans l’emploi de certaines formules. […] En elle il trouvait son bien, sa sécurité, son droit, sa foi, son dieu.

1015. (1929) Amiel ou la part du rêve

Dans le secrétariat de Dieu, le Genevois, le calviniste, s’est trouvé en contact avec la chute et le péché. […] Il a trouvé ! […] Les Genevois y trouvèrent au moins la preuve que leur compatriote était devenu vraiment gründlich. […] Voici vingt-trois ans que les Dietrich de Berlin trouvaient que je gaspillais mon temps avec les dames. […] Un jour, il trouve dans des papiers de famille des lettres de ses grands-parents, et il les porte à sa sœur.

1016. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Celle-ci trouve le vrai remède : épousez Paris. […] ils vont trouver du linge étendu sur chaque haie !  […] Il ne trouve pour chaque portrait que des gravelures injurieuses. […] Il les trouve en lui ; il ne se force pas, il n’a qu’à s’abandonner à lui-même. […] On ne s’y trouve pas en pays nouveau.

1017. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

A ce moment précis on trouve qu’on a changé d’état. […] Je n’y trouverais pas d’autres éléments en l’analysant. […] L’état d’un corps vivant trouve-t-il son explication complète dans l’état immédiatement antérieur ? […] Il faudrait encore rapprocher d’elle ce que nous trouvons en chaque autre point terminus de l’évolution. […] En creusant au-dessous d’elles, on trouverait, croyons-nous, une différence plus profonde.

1018. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

L’invention s’accompagne forcément d’un certain arrangement des parties et arrête certaines expressions : il est impossible de trouver les idées qui conviennent à un sujet, sans prendre déjà, une sorte de parti sur la place qu’on leur assignera et les termes qui les traduiront. […] D’autre part, quand on s’occupe de disposer les matériaux qu’on a amassés, et qu’on s’ingénie à trouver le meilleur ordre qui éclaire et mette en valeur les idées qu’on a choisies, l’activité inventive de l’esprit ne se repose pas pour cela. […] Il faut conserver la liberté de ses mouvements, ne point gêner la naturelle allure de l’esprit, en lui imposant une direction trop rigoureuse, en l’emprisonnant dans des divisions trop absolues : il resterait stérile et ne trouverait rien.

1019. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

L’homme de génie, qui compose sur des paroles semblables, trouve qu’il a fait des chants variez, même sans avoir pensé à les diversifier. […] En effet, le musicien obligé de mettre en musique de pareils vers, ne trouveroit pas beaucoup de ressource pour sa mélodie dans la déclamation naturelle des paroles. […] Dès que nous avons eu fait des opera, l’esprit philosophique, qui est excellent pour mettre en évidence la vérité, pourvû qu’il chemine à la suite de l’expérience, nous a fait trouver que les vers les plus remplis d’images, et generalement parlant les plus beaux, ne sont pas les plus propres à réussir en musique.

1020. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

J’ai trouvé beaucoup de braves gens qui ne comptaient pas plus avec moi que moi avec eux. […] Vous y trouviez, comme Voltaire lui-même, un beau ciel, un beau lac, de l’étude et des amitiés. […] Depuis bien des jours, il se demande s’il est une seule minute où l’un de ses goûts ait été satisfait, et il ne la trouve pas. […] Tel est, mon Ami, le refuge heureux que j’ai trouvé en votre âme. […] Personne ne vous avait devancé dans cette route ; il fallait ce que je n’ai encore trouvé qu’en vous seul pour y réussir.

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