Elles ont été improvisées cependant : je dictais dans la journée ce que je dirais le soir. […] À onze heures du soir, il avait la somme, exactement. […] Les tristes soirs, — les petites bottines aimées oubliaient quelquefois le chemin de l’escalier, — les tristes soirs, avant les lendemains plus tristes ! […] L’angelus du soir dans les soleils couchants ! […] Chaque soir, espérant des lendemains épiques.
Ce soir, il était question d’une chasse au canard dans le Midi, en l’honneur du duc de Chartres. […] « Edmond de Goncourt. » Lundi 3 mars Je suis, ce soir, à la première de Monsieur Betzy. […] Samedi 15 mars Ce soir, une dépêche de Descaves, où il y a ce seul mot : Acquitté. […] On s’était grisé, on avait lutté, et dans la lutte, il s’était foulé un pied, mais il se faisait porter en bateau par deux marins, et quittait tout heureux, un soir de mardi-gras, la plage pleine de lumière et de cris de carnaval, pour aller à une mauvaise mer, au danger, à l’inconnu. […] Et Mme Lockroy, nous racontait, ce soir, qu’au commencement de la guerre, où tout le monde haletait après les nouvelles, un jour de brouillard, où les journaux étaient arrivés à la nuit, et où on se les arrachait, il n’avait touché à aucune des feuilles éparses devant lui, demandant qu’on lui racontât ce qu’il y avait dedans.
Lundi 12 février Chez Hugo, ce soir. […] … Ça jetterait un froid dans le dîner que les Charpentier donnent, ce soir, en l’honneur de l’apparition du livre. […] Ceci, c’est la petite Bourse du boulevard des Italiens, le soir d’une bataille parlementaire. […] Ce soir, au Cirque, je suis frappé de la physionomie de la jeunesse française, de son aspect concentré, triste, rogue. […] Ce sont des journées toutes noires, en proie à l’angoisse du matin, quand je demande à sa fille des nouvelles de la nuit, en proie à l’angoisse du soir, quand je rentre, et que je monte chez elle pour savoir comment elle a passé la journée.
. — Les Soirs (1887). — Les Débâcles (1888). — Les Flambeaux noirs (1890) […] Le second volume de Poèmes est d’ailleurs une réédition de ces trois cahiers antérieurs : Les Soirs, les Débâcles, les Flambeaux noirs. Les Soirs, en leur variété tumultueuse ou morne, laissent la même forte et magistrale impression. Que ce soit dans la campagne flamande ou à Londres, sous le ciel de gel ou sous le ciel empli de cloches, par les plaines ou par les rues, ces soirs propagent leur énigme autoritaire ; ils attardent une ombre perfide où quelque chose qu’on ne sait pas, qu’on n’entend pas, enlace et rampe. […] Entre 1887 et 1891, traversant une crise physiquement maladive, il écrit les Soirs, les Débâcles, les Flambeaux noirs, « abrupte et puissante trilogie trahissant ce que les heures mauvaises lui ont enseigné de lui-même » : les Soirs, la peine du corps infirmé par la douleur ; les Débâcles, la détresse de l’âme que le mal envahit et révolte.
la bonne farce, s’il lui tombait un de ces soirs une arrière-petite-fille de Gluck en pleine caisse (bruit à la porte)… que c’est ? […] Si le cher grand homme avait pu voir Thiron hier soir… Quelle pièce, monsieur, et quelle interprétation ! […] s’étiole dans la misère… Les derniers cent sous du ménage ont passé dans trois places de seconde galerie — hier au soir. […] Où dînerons-nous ce soir ? […] Cette émotion m’a tué… Francisque, qu’on raye le Légataire de l’affiche de ce soir… Demain, je demande le privilège des Délassements-Comiques.
Ce soir, au chemin de fer, je demande mon billet pour Auteuil. […] On est très nombreux, ce soir, chez Brébant. […] Le soir, pas de journaux. […] Ce soir, canons et mitrailleuses ne s’interrompent pas une minute. […] Je reçois, ce soir, la nouvelle de la mort de ma chère cousine.
Et ce rose derrière, sur un oreiller à grandes dents festonnées, fut jusqu’au jour, où je connus Mme Charles, le doux et excitant spectacle que j’avais le soir, avant de m’endormir, sous mes paupières fermées. […] Ce soir retour à Paris, et visite de bureaux de journaux, où je sollicite un peu de bruit autour de ce mort illustre. […] Ce soir éclate une amusante discussion entre le mari et la femme, à propos de Michel Montaigne. […] » — Une curieuse révélation qui m’est faite, ce soir, sur les cartons exposés dans les tirs. […] * * * — Ce soir, dans un coin du salon de la princesse, le Japonais Hayashi, me racontait un hara-kiri, dont son père avait été greffier, et auquel il avait assisté, tout enfant.
Après plusieurs heures de repos, nous profitâmes de l’ombre du soir pour aller coucher dans les environs de Beaune. […] Le soir nous nous arrêtâmes sur la route de Mâcon à Bussières, au village de Charnay, chez la femme d’un scieur de long dont un fagot de buis indiquait la porte. […] Alphonse descendait tous les soirs d’été chez son ami l’abbé Dumont ? […] Quelques-uns avaient déjà fini leur ouvrage du soir ; ils jouaient sur la terrasse sous quelques tilleuls. […] À ce moment, la cloche du soir sonna au clocher.
Mercredi 12 février Boitelle, qu’on n’a pas vu chez la princesse, depuis des éternités, vient ce soir. […] Toute la journée, je suis à l’émotion de leurs rugissements au bord des grands fleuves, et le soir, me rappelant tout à coup, que Burty fait une conférence sur mes dessins à l’École des Beaux-Arts, le quai Malaquais m’apparaît lointain, lointain, comme si j’étais au fond de l’Afrique, — et je reste au Zambèze. […] Le jour où j’ai été écroué à Sainte-Pélagie, le directeur s’est empressé de me dire : « Vous n’avez qu’à adresser une demande, pour être transféré dans une maison de santé. » Et la première parole de l’autre directeur a été : « Donnez-moi votre parole que tous les soirs, vous serez rentré à dix heures… et vous êtes libre ». […] » dit ce soir Mme Daudet, avec cette interrogation ingénue, qui est un de ses charmes. […] * * * — Ce soir, chez Burty, le directeur de la Revue d’Architecture, César Daly, un monsieur d’origine anglaise, dont la vie, passée sous toutes les latitudes du globe, ferait un roman d’une forte couleur.
Il crut que la faiblesse de mon âge me rendait trop pénible, ce soir-là, la vue d’un homme qui devait mourir le lendemain et dont on entendait déjà l’agonie tinter dans tous les clochers de Lucques et même aux villages voisins. […] Mais, pour répondre autant qu’il est en nous à la protection de la duchesse, voici, me dit-elle en me montrant du geste un hangar dans la cour, un lieu à la fois ouvert et renfermé le soir dans notre enceinte. Les gros chiens du couvent, qui sont bons, sont enchaînés le jour et rôdent la nuit pour nous protéger ; on le nettoiera, on le garnira d’un lit et d’une paille propre et fraîche, on y mettra une porte, et vous pourrez vous y retirer tous les soirs, pourvu que vous soyez rentrée avant l’Ave Maria, et que vous n’en sortiez qu’après l’Ave Maria du matin ; j’aurai soin que la sœur portière vous y porte tous les jours la soupe des galériens malades, et tous les soirs un pain blanc avec les haricots à l’huile et les olives de leur souper. […] Un soir, cependant, le chagrin me saisit tellement dans la nuit, que les douleurs me prirent. […] Le même soir je me levai et je le portai embrasser à son père.
Comme elle est belle au soir, aux rayons de la lune, Peignant sur son cou blanc sa chevelure brune ! […] Ce soir, sous les tilleuls, à la sombre ramée Le rayon du couchant laisse un adieu plus doux. Ce soir, tout va fleurir ; l’immortelle nature Se remplit de parfums, d’amour et de murmure, Comme le lit joyeux de deux jeunes époux. […] Console-moi ce soir, je me meurs d’espérance ; J’ai besoin de prier pour vivre jusqu’au jour. […] Il serre, désolé, ses fils sur sa poitrine ; Il ne lui reste plus, s’il ne tend pas la main, Que la faim pour ce soir, et la mort pour demain.
Ce soir, le dîner chez Daudet sera ma première sortie. […] » C’était la nuit du dimanche, et le mardi soir, on venait me chercher, pour aller à l’enterrement de mon père. […] Ce soir l’ironique, le gouailleur, le blagueur, est tout triste. […] » Cette pauvre Réjane, qui a déjà répété ce matin, qui répète ce soir en costume, est éreintée, morte. […] Je n’ai pas remis les pieds au théâtre, j’y vais, ce soir, avec la pensée que Koning va m’annoncer, qu’il retirera très prochainement notre pièce.
Le soir, on me présente le docteur Albert Robin. […] Ce soir, M. […] Ce soir, je me traîne, comme je peux, chez les Daudet. […] Ce soir, à l’Odéon, avec les Daudet. […] Enfin un soir, Louis Blanc devant partir le lendemain de très grand matin, fait ses adieux au médecin, et le remercie chaudement de son amicale hospitalité.
Cependant un soir, passant rue de Richelieu, nous montions au Théâtre-Français ; nous ne trouvions pas M. […] Le 15 décembre, il parut dans la Gazette de France une attaque qui méritait d’être remarquée parmi toutes les attaques lancées, chaque soir et chaque matin, contre notre pièce. […] La sixième représentation avait lieu le soir de cette entrevue. […] La brave fille, un soir, en déshabillant sa maîtresse, se mit à lui dire : « Ah ! […] Le critique, très aimablement, nous promet de nous lire le soir, et de faire son rapport le lendemain.
Ce soir, un inoubliable tableau à l’hôpital des Pellegrini. […] Sept heures et demie du soir. […] Cet A… m’emmène ce soir chez lui, pour voir une table machinée pour ses trucs, sur ses indications. […] Ce soir, la princesse a une toilette charmante. […] Retour ce soir.
Zola est en veine de causerie, et il continue à nous parler de son travail, de la ponte quotidienne des cent lignes, qu’il s’arrache tous les jours, de son cénobitisme, de sa vie d’intérieur, qui n’a de distractions, le soir, que quelques parties de dominos avec sa femme, ou la visite de compatriotes. […] Saint-Victor disait, ce soir, que la Russie nous avait fait avertir que, passé cette année, elle ne répondait plus de rien. […] Mais, ils avaient été vus par une ouvrière, travaillant dans une chambre donnant sur la petite cour de l’hôtel, et, le soir, en rentrant, ils trouvaient le magot déniché. […] Donc là, un jour, il dit à sa famille : Le temps n’est pas beau aujourd’hui, on ne sortira pas ce soir, je vous ménage une surprise. » Le soir arrivé, l’Empereur apparaît avec un manuscrit dans les mains. « C’était une nouvelle de moi… Et comme nous lui disons : — Ça été un succès ? […] Lundi 27 décembre Je dîne ce soir chez Hugo.
. — De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir (1898). — Quatorze prières (1898). — La Naissance du Poète (1898). — Clara d’Ellébeuse, ou l’histoire d’une ancienne jeune fille (1899). — La Jeune Fille nue (1899). — Le Poète et l’Oiseau (1899). […] La lecture de son recueil (De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir) m’a fait changer d’avis. […] Paul Léautaud À écouter les poèmes contenus dans le volume : De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir, poèmes dont la sincérité parfois touche à la naïveté et d’une notation directe souvent jusqu’au mot choquant, on respire un sentiment d’immense humilité devant la nature et de foi ingénue en Dieu. […] Francis Jammes, dans une petite chambre ancienne, par des soirs de septembre lent et pur, devant un horizon de métairies et de campagnes, en compagnie du silence et de son seul cœur.
Rien qu’un soir, par semaine, rien que trois à quatre heures pour chaque soir ! […] « Mais aussi, dans cette foule attentive et studieuse du Théâtre-Français venue, chaque soir pour l’entendre, quand elle paraît, cette femme illustre entre toutes les femmes qui appartiennent aux beaux-arts, l’émotion est générale, le silence est profond, l’attention est unanime. […] « Ce soir-là, le jour du crime, elle avait donc joué son rôle de Célimène dans Le Misanthrope. […] Par exemple, je me rappelle ces propres paroles de deux demoiselles errantes qui se promenaient sur le boulevard de Gand, à dix heures du soir : — “Tiens, disait l’une, Polyte nous rapportera des fleurs, la Taglioni danse ce soir !”
Le soir même le roi dit à Racine, directeur de l’Académie, qu’il approuvait l’élection. » L’Académie française tient ainsi sa place et a son coin dans le journal de Dangeau à côté des chasses, des promenades royales, des loteries et des jeux de Marly, des nouvelles de guerre et d’église ; elle a son importance sociale. […] Des pièces de Racine qui sont de sa première manière, Dangeau nous apprend laquelle Louis XIV préférait : « Le soir (dimanche 5 novembre 1684, à Fontainebleau), il y eut Comédie-Française ; le roi y vint, et l’on choisit Mithridate, parce que c’est la comédie qui lui plaît le plus. » Mais quand Racine eut fait Esther, ce fut certainement la pièce de prédilection de Louis XIV, si l’on en juge par le nombre de fois qu’il y assista. […] Bien souvent le soir, à la Cour, il y avait comédie : c’étaient des farces italiennes ou des opéras français, et quelquefois aussi de vraies comédies. […] Aigues-Mortes s’est converti aussi ; il est du diocèse de Nîmes. — Il y eut le soir Comédie-Italienne ; Monseigneur y alla. » Les nouvelles pareilles se succèdent coup sur coup et arrivent par chaque courrier : comment Louis XIV, qui croyait si aisément en lui-même et en son ascendant, en aurait-il douté ? […] C’est à Marly de préférence qu’il réserve ces surprises aux hôtes favorisés qu’il y convie : Mercredi, 28 janvier 1688, à Marly. — Sur les six heures du soir, Mme la Dauphine y arriva et y amena dans ses carrosses trente dames, qui y soupèrent toutes.
Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. […] Il y a très peu d’ouvriers imprimeurs, soit parce qu’ils sont occupés le soir, soit que la profession les ait déjà rassasiés de lecture tout le jour. […] Les lectures du soir, dans leur cadre modeste, sont tout cela. […] Just Olivier soit réduit à commencer à sept heures du soir, c’est-à-dire à une heure où les ouvriers ont à peine fini leur journée. La meilleure heure est le soir, de huit à neuf heures un quart.
Il nous décrivait, ce soir, le repaire du Château-Rouge, nous contait une visite faite par lui, à la salle des femmes. […] Dîner, ce soir chez Charpentier, avec les Zola, les Daudet, les Frantz Jourdain, Lemaître, Degas. […] Ce soir, Léon Daudet nous lit quelques morceaux des Morticoles. […] Villard : « C’est moi qui ai été chargé, le soir de la bataille d’Isly, de relever le nombre des morts. […] Daudet nous lit, ce soir, de son Bonnet.
Était-ce bien composé ce soir ? […] Le soir même, le café Momus fut illuminé en vers osanores. […] Le soir, en rentrant, le ministre trouva la carte sur son bureau. […] Du matin au soir, il surveille et presse son insertion. […] Le soir, il parcourt les cafés.
Les soirs d’été, les fleurs ont des langueurs de femmes, Les fleurs semblent trembler d’amour, comme des âmes ; Palpitantes aussi d’extase et de désir, Les fleurs ont des regards qui nous font souvenir De grands yeux féminins attendris par les larmes, Et les beaux yeux des fleurs ont d’aussi tendres charmes. […] Il aimera avec sensualité et langueur : car il ne voudra goûter l’amour qu’aux lieux et aux heures qui le conseillent et l’insinuent, dans les parfums, dans les musiques, dans la douceur et la mélancolie des soirs tièdes. […] Notre rêve avait fait la beauté de ces choses… Tout ce qui ce soir-là nous fit ivres et fous Etait créé par nous et n’existait qu’en nous… …………………………………………………………….. […] Lisez l’admirable poème intitulé Réminiscence : Certains soirs, en errant dans les forêts natales, Je ressens dans ma chair les frissons d’autrefois ; Quand, la nuit grandissant les formes végétales, Sauvage, halluciné, je rampais sous les bois.
Le premier acte commence la veille de Noël, au soir ; le deuxième, dans l’après-midi du lendemain, et le troisième un jour après, au soir. […] Pour le temps : un soir d’été — le lendemain matin — le matin suivant — le même jour, au soir. […] Matin — après-midi — le matin suivant à 7 heures — le même jour, au soir. […] Acte I : fin d’après-midi ; acte II : le matin suivant ; acte III : au soir du même jour. […] Le drame commence au soir et dure environ quatre heures, le temps de la représentation.
Le soir, je retourne à Montmartre. […] Ce soir, une voix dans l’ombre m’appelle. […] Ce soir, je vais au Luxembourg. […] Ce soir, la rue ne dit rien. […] On ne sait, chez Brébant, ce soir, que ce qui est au rapport militaire des journaux du soir.
Ce soir, Mabille m’a paru lugubre. […] Nefftzer raconte, ce soir, cette anecdote qu’il tient d’une personne qui dîna, après Sadowa, avec le roi de Prusse. […] Ce soir la princesse nous fait des adieux affectueux, ajoutant avec un aimable sourire qu’elle nous aime beaucoup, quoique nous la contredisions toujours. […] Ce soir il a empoigné l’antiquité, et blasphémé toutes ses études. […] On ne sent chez ce peinture de talent, ni service ni cuisine, et, ce soir, traîne encore, non enlevé, le mince os d’une côtelette sur une assiette, reste du déjeuner.
Pélagie, les mains et les pieds enveloppés de ouate, se traîne avec des gestes gauches, se demandant si jamais l’adresse des mouvements lui reviendra, et moi, la poitrine déchirée par des quintes de toux qui me font vomir, je me demande si je pourrai, ce soir, au sortir de mon lit, m’asseoir à la table de famille des Lefebvre de Béhaine. […] * * * — Quelqu’un, ce soir, disait que l’impure commençait à manquer sur le marché de Paris. […] * * * — Burty racontait, ce soir, que le fils de Martener, le fils du médecin, dont Balzac n’a pas changé le nom dans Pierrette, avait une fille qu’il adorait. […] Ce soir, conversation sur les mauvaises odeurs des pieds, du nez, de la bouche : conversation dans laquelle se complaît et s’épanouit Flaubert. […] Samedi 7 décembre Ce soir, Pagans chantait du Rameau.
Delécluze, ayant chacun leur arrière-pensée, l’un d’écrire à Londres en sortant de là, l’autre d’écrire le soir, pour son bonnet de nuit, étaient donc à deux de jeu. […] Là en effet était le triomphe de Beyle, à table entre amis, ou les soirs de mardi après minuit chez Mme Ancelot, ou les matins du dimanche chez M. […] Viollet-le-Duc était devenue, les vendredis soirs, un lieu de réunion et de conversation douce, agréable, instructive, mais sans rien des vivacités et des orages que l’étage supérieur assemblait le dimanche. […] Chaque jour, après son travail, il arrivait régulièrement chez Mme Récamier vers trois heures du soir, et, après lui avoir fait affectueusement ses politesses, allait s’établir devant la cheminée où il restait immobile comme un sphinx égyptien. […] Après un très-bon dîner chez Mme la duchesse de Devonshire, Ampère et Ballanche, qui y avaient assisté, revinrent vers dix heures du soir chez Mme Récamier, où se trouvaient le duc de Layal, Lord Kinnaird, le duc-abbé de Rohan, Môntbel et Étienne.
On l’apprit à Versailles le soir du 9 août. […] Le 13 au soir, cette dame eut ordre de quitter la ville avec sa sœur, Mme de Lauraguais. […] La reine vit le roi convalescent le 24 au soir seulement ; nous avons ici la chronique même, la plus fidèle : « Dès qu’il vit la reine le lundi au soir vers minuit, il l’embrassa et lui demanda pardon du scandale et des peines qu’il lui avait donnés. […] La reine aurait bien désiré accompagner le roi le reste de la campagne ; elle se risqua un soir à lui dire qu’ayant appris qu’il allait à Saverne et à Strasbourg elle espérait qu’il lui permettrait de l’y suivre. […] Cette variété d’occupations la menait jusqu’à six heures du soir environ, où la Cour s’assemblait chez elle pour jouer à ce fameux cavagnole, comme qui dirait au loto.
Ce soir, chez Sichel, après dîner, il fait des tours à la Houdin, joue du violon, se livre à un tas de pitreries, entremêlées de phrases bourbeuses d’esthétique. […] Je propose de battre les marchands d’antiquités, de faire un petit dîner fin, et de ne revenir que le soir. […] Daudet, Zola et moi, nous repartons, refusant de nous mêler à la ripaille qui se prépare pour ce soir, et revenons, en parlant pieusement du mort. […] À quatre heures le gouvernement trouve que les coquins politiques sont indignes d’un pardon quelconque, à onze heures du soir ces coquins, sont dignes de toutes les miséricordes. […] Devant sa psyché, à l’effet de gracieuser sa bouche pour les bals du soir, elle se livrait à une véritable répétition tous les matins, disant cent fois, quand elle voulait la faire toute petite : Un pruneau de Tours, disant quand elle voulait la montrer dans sa largeur et son épanouissement : J’avale une poire.
Et c’était du matin au soir et du soir au matin, dans ce malencontreux cul-de-sac, un piétinement continuel, une tempête de rumeurs et de cris, de chants, d’appels, d’aboiements, de rires et de disputes, tout le remue-ménage et le tumulte d’une cité ouvrière, au pitoyable grouillement humain. […] C’était un soir. […] Ce n’était plus le temps où il partageait la détresse du vagabond Rimbaud et où, chaque soir, il leur fallait se mettre en quête d’un gîte. […] La patronne tricotant, assise au milieu de ses enfants, surveillait de sa place, le soir venu, les-allées et venues des couples, dont l’ombre, au passage, se profilait sur le judas du couloir. […] C’est aux terrassiers de Verlaine que je pensais, le soir de l’inauguration de son monument, à ce banquet où trois cents intellectuels se livraient à un charivari forcené, jetaient leurs assiettes à la tête des récitants et se refusaient même à entendre ses vers, et la comparaison n’était pas à leur désavantage.
Il parlait, ce soir, de l’ennui, de l’ennui qui le ronge… et il en parlait, comme le poète et le coloriste de l’ennui. […] Le salon est en verve ce soir. […] Ce soir, après avoir parlé du cerveau, il a parlé du mollet, l’appelant un pur produit de la civilisation, et faisant remarquer qu’il manque au sauvage comme au facteur rural, par cela que la réparation, — nourriture et sommeil, — n’est pas égale chez eux à la déperdition des forces. […] » Puis il parle haschich, visions, excitations cérébrales à la mode en 1830, nous raconte qu’il a écrit Militona, en dix jours, grâce à des granules, pris en deux doses de cinq, le soir et le matin, et qui lui donnèrent une merveilleuse lucidité. […] » * * * — En descendant, ce soir, l’escalier de la princesse, Théophile Gautier, nommé bibliothécaire de Son Altesse, m’adresse cette question : « Mais au fait, dites-moi, en toute sincérité, est-ce que la princesse a une bibliothèque ?
Le même Saint-Simon, qu’on va trouver attaché, acharné sans trêve à Dangeau comme pour le mortifier, et qui annotera d’un bout à l’autre son journal, a jugé ce journal d’une manière à la fois bien sévère et singulièrement favorable : Dangeau, dit-il, écrivait depuis plus de trente ans tous les soirs jusqu’aux plus fades nouvelles de la journée. […] Ce journal unique en effet, et dans lequel durant plus de trente ans Dangeau écrivit ou dicta tous les soirs ce qui s’était fait ou passé à la Cour dans la journée, n’est qu’une gazette, mais exacte et d’un prix qui augmente avec le temps. […] Tout cela n’était pas si ridicule, et Duclos, le mordant esprit, parle ici de cette institution, trop tôt déchue, d’un ton reconnaissant, — Enfin, c’était aussi une idée d’homme de lettres chez Dangeau que de tenir registre chaque soir de tout ce qu’il avait vu dans la journée, sans y manquer jamais, et en comblant soigneusement les lacunes quand il faisait de rares absences. […] — Le soir il y eut Comédie-Italienne, où tout le monde était fort triste à cause de la nouvelle que le roi venait de dire. — Mme de Montespan eut des vapeurs très violentes en apprenant que la santé du roi n’était pas entièrement rétablie. […] Monseigneur alla le soir à sa comédie. » Quantité de journées commencent et se terminent de la sorte.
Et Garat, dans ses Mémoires sur la vie de Suard, a montré Montesquieu dans son domaine de La Brède, « parmi les pelouses, les fontaines et les forêts dessinées à l’anglaise, courant du matin au soir, un bonnet de coton blanc sur la tête, un long échalas de vigne sur l’épaule : ceux qui venaient lui présenter les hommages de l’Europe lui demandèrent plus d’une fois, en le tutoyant comme un vigneron, si c’était là le château de Montesquieu ». […] Le domestique nous fit entrer dans la bibliothèque, où le premier objet qui s’offrit à notre curiosité fut un livre ouvert sur une table à laquelle il s’était probablement assis le soir précédent : la lampe éteinte était encore à côté. […] Que penserez-vous de conversations qui commençaient à une heure après midi et qui ne finissaient qu’à onze heures du soir ?
Bientôt on les perd de vue derrière les roches, et ils ne reviendront que le soir, quand les chèvres et les brebis traîneront sur les pierres leurs mamelles gonflées de lait. […] Tout le pays aime à la retrouver, le matin, où il l’a laissée le soir. […] J’y descendais presque tous les soirs, tantôt à pied, tantôt à cheval, pour passer une ou deux heures avec le jeune vicaire lettré dont j’ai parlé plus haut en racontant l’entretien des trois voisins. […] L’ombre noire du clocher s’étendait de bonne heure le soir sur cet enclos et ajoutait une mélancolie un peu sinistre à cette demeure. […] Hommes inconséquents dans vos reproches, que ne reprochez-vous aussi au casseur de pierres sur la route d’obséder la voie publique de sa présence pour rapporter le soir à la maison le salaire qui nourrit la femme, le vieillard, l’enfant ?
Ce soir, chez Goethe, que je n’avais pas vu depuis plusieurs jours. […] « Vous vous plairez dans ce cercle, me dit-il, j’ai passé là de beaux soirs. […] Ce soir j’ai assisté pour la première fois à un grand thé chez Goethe. […] On jouait le soir l’Échiquier. […] — Oui, dis-je, j’irai au théâtre ; il me semble que ce soir il vaut mieux pour moi que je rie.
Quant aux chèvres, aux moutons et à l’âne, ils se gardaient eux-mêmes dans la bruyère, et quand ils tardaient à se rapprocher, le soir le chien que j’envoyais dans la montagne me comprenait ; il les ramenait tout seul à la cabane ; ce bon chien était le père de celui que vous voyez couché aux pieds de son maître ; il l’a si bien instruit, qu’il nous sert comme son père ; c’est un serviteur sans gages, pour l’amour de Dieu. […] — C’est encore comme sa mère, redisait-il en admirant et en pleurant, et cela continuait comme cela tous les soirs des dimanches. […] Ces hommes s’en allèrent gaiement le soir, après leur opération finie, et nous restâmes tous les cinq sans nous dire un mot, jusqu’à la nuit noire, sur le seuil de notre porte. […] que j’y ai passé de bons soirs à causer à l’ombre, avec vos braves pères, en buvant une goutte du bon jus de vos ceps et en bénissant san Francisco des dons de Dieu pour les cœurs simples ; mais à présent, continua-t-il, je ne repasserai jamais là sans maudire la perversité des méchants ! […] Dites adieu à votre arbre, il ne vous donnera ni ombre ce soir, ni châtaignes cet automne.
Composée il y a un peu plus d’un an, le 23 juin 1830, et empreinte en quelques endroits du cachet de cette date, elle se retrouve, comme tout ce qui émane du génie, aussi vraie aujourd’hui et aussi belle que ce soir-là, quand d’une voix émue et encore palpitante de la création, il nous la récitait, à quelques amis, au sein de l’intimité. […] Il y tomba malade, et un jour qu’il avait entrevu quelque inquiétude sur la physionomie de son hôte, craignant de lui être un sujet de péril, et dans l’exaltation de la fièvre qui l’enflammait, il se fit transporter le soir même, sur un brancard, rue de Clichy, où Mme Hugo logeait alors. […] Hugo n’y comprenait rien : il fallut lui expliquer que, dans le temps, sa lettre avait été décachetée à la poste, et mise le soir même sous les yeux du roi Louis XVIII, comme c’était l’usage pour toutes les révélations de quelque importance . […] Le plus beau jour, ou plutôt le plus beau soir (car c’étaient des soirées) du petit monde poétique fut celui de la représentation de Clytemnestre, si digne à tant d’égards de son succès. […] On aurait pu compter ce soir-là tout le bataillon sacré, tout le chœur choisi : de peur de froisser personne en mentionnant, en qualifiant ou en omettant, j’aime mieux renvoyer pour les noms le lecteur curieux aux collections de la Muse.
Il l’a perdue en effet, non d’un coup et à jamais, de même que cette belle et célèbre chanteuse qui, un soir, dans tout l’éclat de son talent, perdit soudainement sa voix, comme si on lui eût enlevé avec la main l’appareil par lequel on chante, et qui, depuis, ne la retrouva plus, même en la cherchant avec frénésie dans le fond de son pauvre gosier au désespoir ! […] Elle est dans Le Soir de la jeunesse, qui est la méfiance de l’amour ; dans La Contredanse, ce dialogue de la tristesse au sein du plaisir ; dans la Promenade, qui est la caractérisation la plus vive et la plus pénétrante de la manière de ce poète pathologique, que M. Guizot appela, un soir, un Werther carabin, mais auquel il fallait ajouter aussi un Wordsworth ; dans Le Calme, où il y a encore beaucoup de bombast lamartinien que je ne voudrais pas y voir, mais où je rencontre de ces traits de paysage qui rachètent tout : La quille où s’épaissit une verdâtre écume, Et la pointe du mât qui se perd dans la brume. […] Un autre dira : René bourgeois et cloporte ; un troisième : Oberman de la plaine Montrouge ; un autre encore : Byron de faubourg, pauvre, laid et qui boite non d’un pied, mais de l’un et de l’autre côté, comme dit la Bible ; Pascal débauché qui s’en revient des lieux mauvais, le front bas, laver ses rougeurs dans le frais clair de lune d’un soir qui se lève et qui, à nous autres rêveurs, parle éloquemment de pureté. […] Sainte-Beuve a planté son fauteuil d’Académie sur son « coteau modéré » pour s’y chauffer au petit soleil de trois heures et demie, comme on se chauffe à la petite Provence, quand, dans la vie, ou est à six heures du soir !
La grande-duchesse allait tous les soirs se promener en voiture à l’Ardenza ; cette promenade, la seule qu’il y eût à Livourne, était alors sans ombre, et on ne pouvait y aller qu’au soleil couchant, à l’heure où la brise de mer soufflait la fraîcheur humide des flots sur la plage. […] chantait-elle en entrecoupant son air de baisers et d’éclats de rire, comme quelqu’un qui pense à revoir et à être revue avec une égale ivresse, le soir de ce beau jour qui commence si bien. […] — Non, seigneur, me répondit-elle en rajustant son corset rouge sur sa poitrine ; pardonnez, je me croyais seule et je faisais participer mon nourrisson au bonheur qui nous attend ce soir. […] c’est une longue et triste histoire ; monsieur, me dirent-ils tous à la fois ; le bon Dieu et la Madone l’ont sauvé par miracle, et il nous a sauvés avec lui, mais cela n’importe pas plus que le nid de corneilles qui a été sauvé, ce soir-là, avec l’arbre, et dont les petits seraient tombés à terre avec lui. […] Le soir, nous n’entendîmes pas, comme à l’ordinaire, sa zampogne à travers les lauriers de la montée ; nous n’entendîmes que le pas lent et lourd de ses souliers ferrés sur les cailloux et le souffle d’une haleine haletante.
Et ce soir, un dîner a eu lieu, à la Maison d’Or, où il nous a proposé pour notre journal la série du Manteau d’Arlequin. […] Mon cher Posper (sic), viens ce soir chez Laurent-Jan, il y aura des c… p… bien habillées. […] » Le meilleur des hommes et le marchand le plus paresseux, le plus flâneur, le plus boubouilleur, le plus incapable de tirer un gain d’une chose qu’il vend, — et qui, 365 fois par an, a besoin de voir, autour de son dîner, cinq ou six figures, si ce n’est au moins autour de la table, où, du matin au soir, se vident les canettes. […] Là arrivent, tous les soirs, — car la bière vient du Grand Balcon, et la femme a le don capiteux de produire autour d’elle une certaine excitation de l’esprit et de mettre les imaginations en verve, — là arrivent le peintre Hafner, le plus bredouilleur des Alsaciens ; Valentin, le dessinateur de L’Illustration ; Deshayes, le petit maître aux tonalités grises, et le blond coloriste Voillemot, avec sa tignasse d’Apollon roussi, et Galetti, et le tout jeune Servin, et d’autres, et d’autres, et c’est toute la soirée un tapage et une débauche de paroles, que de temps en temps, solennellement, le maître de la maison réprime par un « Où te crois-tu ! […] * * * — Un soir, le monde de la boutique se décide à faire une excursion dans la forêt de Fontainebleau, à passer quelques jours chez le père Saccaux, à Marlotte, la patrie d’élection du paysage moderne et de Murger.
* * * — Prière d’un vieillard de ma connaissance : « Faites, mon Dieu, que mes urines soient moins chargées, faites que les moumouches ne me piquent pas, faites, que je vive pour gagner encore cent mille francs, faites que l’Empereur reste pour que mes rentes augmentent, faites que la hausse se soutienne sur les charbons d’Anzin. » Et sa gouvernante avait ordre de lui lire cela, tous les soirs, et il le répétait, les mains jointes. […] À ce jeu-là, nous nous étions piqués l’un et l’autre, et nous nous trouvions en guerre de taquineries, lorsqu’un soir, en revenant de chez Turcas, — il était onze heures, et l’hôtel où elle demeurait était fermé, — elle parut à un balcon d’une fenêtre en peignoir blanc. […] mes Goncourt, les vilains échantillons de petite bourgeoisie qu’il m’a été donné de voir dans ma vie, s’écriait un soir Gavarni. […] Et la mère, pour n’avoir point de rivale, faisait mettre à sa fillette des pantalons d’enfant, la forçait à sauter à la corde, la fouettait tous les soirs à grand bruit. […] J’étais dans la salle à manger, le soir d’un de mes mercredis, causant et buvant avec deux ou trois amis… La nuit finissait, l’aurore se leva à travers les petits rideaux, mais une aurore d’un sinistre jour boréal… Alors tout à coup beaucoup de gens se mirent à courir en rond dans la salle à manger, saisissant les objets d’art, et les portant au-dessus de leurs têtes, cassés en deux morceaux, entre autres, je me souviens, mon petit Chinois de Saxe… Il y avait aux murs, dans mon rêve, des claymores, des claymores immenses ; furieux j’en détachai une et portai un grand coup à un vieillard de la ronde… Sur ce coup, il vint à ce vieillard une autre tête, et derrière lui deux jeunes gens qui le suivaient, changèrent aussi de têtes, et apparurent tous les trois avec ces grosses têtes ridicules en carton, que mettent les pitres dans les cirques… Et je sentis que j’étais dans une maison de fous et j’avais de grandes angoisses… Devant moi se dressait une espèce de box où étaient entassés un tas de gens qui avaient des morceaux de la figure tout verts… Et un individu, qui était avec moi, me poussait pour me faire entrer de force avec eux… Soudain je me trouvai dans un grand salon, tout peint et tout chatoyant de couleurs étranges, où se trouvaient quelques hommes en habit de drap d’or, avec sur la tête des bonnets pointus comme des princes du Caucase… De là je pénétrai dans un salon Louis XV, d’une grandeur énorme, décoré de gigantesques glaces dans des cadres rocaille, avec une rangée tout autour de statues de marbre plus grandes que nature et d’une blancheur extraordinaire… Alors, dans ce salon vide, sans avoir eu à mon entrée la vision de personne, je mettais ma bouche sur la bouche d’une femme, mariai ma langue à sa langue… Alors de ce seul contact, il me venait une jouissance infinie, une jouissance comme si toute mon âme me montait aux lèvres et était aspirée et bue par cette femme… une femme effacée et vague comme serait la vapeur d’une femme de Prud’hon.
. — Le roi dîna à son petit couvert et alla tirer… » — Les soirs il y a comédie ou appartement, jeux avant et après souper. […] Il va encore à la chasse quand il peut, il s’amuse à tirer, ou à voir tailler ses arbres ; mais le soir, même quand il y a appartement, il s’accoutume à n’y point aller. Il finira par passer tous ses soirs chez Mme de Maintenon, à y travailler avec ses ministres. […] À son retour de Namur à Versailles, et dès le premier soir, Louis XIV voit entrer M. de Tourville, qui venait le saluer. […] Le roi en paraît fort touché, et a dit ce soir à M. mon frère : « Si nous sommes assez malheureux pour perdre ce pauvre homme-là, celui qui en porterait la nouvelle au prince d’Orange serait bien reçu » Et ensuite il a dit à M.
Ici, soit que l’hommage s’adresse à Manlius et à Julia, ou à d’autres grands noms de la noblesse romaine, on entend aussitôt la voix du chœur de jeunes hommes, auquel répond un chœur de jeunes filles : « L’étoile du soir approche, ô jeunes gens ; l’étoile du soir, dans l’Olympe, achève à peine de montrer sa lumière si fort attendue. […] « Astre du soir ! […] « Astre du soir, quel feu brille au ciel plus aimable que toi, qui de ta flamme confirmes les alliances jurées, ce qu’ont promis les hommes, ce qu’ont réglé les pères, ces unions qui ne sont pas scellées avant que ta lumière se lève à l’horizon ? […] « L’astre du soir, amies, a ravi l’une de nous. À ton approche, astre du soir, la garde est toujours vigilante.
Le soir, nous espérions, pour nous remettre, nous rasséréner, nous fortifier dans le découragement de la santé et la lassitude de l’effort à vivre, quelques paroles aimables, quelques banalités complimenteuses qui pansent les hommes de lettres. […] Du reste je ne sais quel mauvais vent de contradiction soufflait, ce soir, dans la causerie et les paroles du salon. […] * * * — Ce soir, le petit cousin donne, pour la pousse de ses moustaches, ce qu’on appelle une petite fête, chez Voisin. […] Un moment seulement, à l’interrogation du président, lui disant : « Vous avez joué le soir, suivant un témoin, avec une chance incroyable ? […] Phillips parle encore ce soir de lord Hertford, qui meurt d’un cancer à la vessie, d’un mal où l’on meurt en pleine torture, et dont l’archimillionnaire anglais supporte les souffrances, depuis neuf ans, avec une énergie extraordinaire.
Théo me dit, ce soir, avec le ton doucement splénétique qui est un charme tout particulier chez lui : « Ricord croit que c’est la valvule mitrale du cœur qui ne va pas : ou elle se relâche ou elle se resserre. […] Un soir il invite la jeune femme à une mazurka. […] Ce soir, au moment où, après le coucher des enfants, je causais avec la mère dans le salon, il a tout à coup jailli, au milieu de nous deux, dans sa chemise de nuit, disant à sa mère, avec une intonation d’un câlin inexprimable : « Viens un peu nous caresser dans notre lit, pour que nous nous endormions ! […] Samedi 14 août Hier soir, de Béhaine nous a surpris, en disant : Tiens, il est minuit ! […] Lundi 9 septembre Départ ce soir de Munich pour la France.
Et l’on est entouré d’un brouhaha sourd, où ne se perçoit distinctement que : « Combien ce soir ? […] Le soir nous sommes à Breuvannes, chez ce vieil ami de notre famille, M. […] Cette jolie maison que j’ai vue à vendre rue Larochefoucauld, on ne m’apportera pas ce soir sa donation sur un plat d’argent. […] Ce soir, il nous reste de tout cela une lointaine vision, la réminiscence d’une matinée qu’il nous semble plutôt avoir rêvée que vécue. […] Le soir nous avons les nerfs si malades, qu’un bruit, qu’une fourchette qui tombe, nous donne un tressaillement par tout le corps, et une impatience presque colère.
Le lendemain j’avais précisément rendez-vous le soir chez George Sand pour lui lire quelques chapitres du roman que je faisais alors (Volupté) : elle devait elle-même me lire des pages de Lélia qu’elle écrivait dans le même temps. […] Elle me le faisait assez bien sentir, tout en s’y prêtant avec une sorte de docilité gracieuse : « Mardi soir, « Mon ami, je recevrai M. […] Vous voyez que je m’explique très-froidement et sans engouement ni prévention le cas extrême que je fais de vous, préférablement à beaucoup d’autres qui me ressemblent ou ne me ressemblent pas. — Bon soir, mon ami. […] Sand. » « Mercredi soir. » « (Mars 1833.) […] Venez me voir ce soir, si vous pouvez.
Et le soir, quand la nef harmonieuse de la cathédrale s’endormit couchée les bras en croix, il aperçut de l’échelle, à l’horizon, un village incendié par des gens de guerre, qui flamboyait comme une comète dans l’azur. […] Nous déjeunerions sur l’herbe fraîche, nous irions errant tout le jour sur la verdure des bois et des champs ; et puis, le soir, vous auriez vos ailes d’hirondelle qui vous reporteraient à votre case de Paris. […] Quel plaisir, le soir, de feuilleter, sous le manteau de la cheminée flambante et parfumée d’une bourrée de genièvre, les preux et les moines des chroniques, si merveilleusement portraits qu’ils semblent, les uns jouter, les autres prier encore ! […] Aucun baume, le matin après la pluie, le soir aux heures de la rosée ; et rien, pour charmer l’oreille, que le cri du petit oiseau qui quête un brin d’herbe. […] On peut rapprocher celle page de Bertrand de la pièce célèbre du poëte Burns : Le Samedi soir dans la chaumière.
Un soir, à Cirey, Mme du Châtelet lui ayant demandé par manière d’acquit si elle avait eu des enfants, Mme de Graffigny fut induite à entamer son histoire ; elle la conta si bien, si naturellement, que toute la compagnie fut émue, et chacun le témoignait à sa manière. […] Ce soir-là, Mme du Châtelet ne fit point de géométrie ; Voltaire ne ferma point l’œil de la nuit, et il parut presque aussi touché le lendemain matin qu’il l’avait été la veille. […] L’insulte sanglante qu’il reçut un soir du chevalier de Rohan, et la protection qui couvrit ce misérable, l’impuissance où se vit tout à coup l’homme de cœur outragé de laver son affront, ces iniquités sociales qu’on ne juge bien que quand on les a senties, l’avertirent que l’esprit pourtant n’était pas tout en France, et qu’il y avait un pouvoir despotique qui mettait quelques privilégiés au-dessus des lois, au-dessus même de l’opinion. […] Mais tous les jours ne sont pas si riants ; la gaieté de Voltaire n’est pas, chaque soir, si désintéressée et si légère. […] Mais le grand événement du séjour de Mme de Graffigny à Cirey est la scène qui lui fut faite un soir pour un simple soupçon au sujet de la fameuse Jeanne, de La Pucelle en un mot, dont elle avait entendu et trop bien goûté certains chants.
Véron l’a invité à dîner, lui, sa gouvernante et ses bonnes, et les a menés, le soir, dans sa loge à l’Opéra. […] * * * — Je m’en vais ce soir user mes gants de Saint-Gratien à la Closerie des Lilas. […] Je suis arrivé le soir. […] C’est la bonne de la maison, une petite Fadette que Mme Sand a prise dans le pays, pour jouer les pièces de son théâtre, et qui vient au salon, le soir. […] La brave fille, un soir, en déshabillant sa maîtresse, se mit à lui dire : « Ah !
Je me souviens que les Rayons jaunes, cette nuance non encore caractérisée du soir dans nos villes ou dans nos étages élevés de nos chambres à la campagne, me frappa comme une nouveauté des yeux, du cœur, de l’expression, et m’arracha des larmes. […] qui dans une église, à genoux sur la pierre, N’a bien souvent, le soir, déposé sa prière, Comme un grain pur de sel ? […] Le coude à la fenêtre, oubliant son ouvrage, Jamais on ne la vit suivre à travers l’ombrage Le vol interrompu des nuages du soir, Puis cacher tout d’un coup son front dans son mouchoir. […] qu’il sera bientôt soir ! […] Plutôt que de vivre sous un tel soleil, mieux vaut encore demeurer sur terre, croire aux ondoyantes lueurs du soir et du matin, et prêter sa docile prunelle à toutes les illusions du jour, dût-on laisser la paupière en face de l’astre éblouissant ; — à moins que l’âme, un soir, ne trouve quelque part des ailes d’ange, et qu’elle ne s’échappe dans les plaines lumineuses, par-delà notre atmosphère, à une hauteur où les savants ne vont pas.
Depuis vingt-cinq ans, elle nous bordait tous les soirs dans nos lits, et tous les soirs, c’étaient les mêmes éternelles plaisanteries sur sa laideur et la disgrâce de son physique… Chagrins, joies, elle les partageait avec nous. […] alors, c’est complet… Venez donc, un soir, chez moi. […] Et nous voici ce soir, rue de Longchamps, où nous trouvons 25 ou 30 invités. […] C’est son sac de bonbons de tous les soirs. […] * * * — Un superbe détail pour le soir d’une bataille.
. ; poète) [Bibliographie] Dans la paix du soir (1897). […] André Theuriet Sous ce titre enchanteur : Dans la paix du soir, M.
Ce billet disait en cinq ou six lignes : « Je vous renvoie, Princesse, avant de m’endormir, le petit volume que vous m’avez prêté, hier soir. […] Ces vers parlent malheureusement de moi ; ils en parlent avec cette exagération d’affection qui exagère aussi démesurément le nom de l’hôte chez lequel on va souper le soir d’un beau jour : c’est la politesse des poètes. […] On a recueilli quelques-uns de ces hymnes, salut et adieu du poète errant à ces hospitalités d’un soir. […] Au retour, un autre homme apparut ; la nature, Les amis revenus, les haltes ici, là, La paix du soir avaient apaisé sa torture. […] Il en était arrivé ainsi ce soir-là.
C’est de tous côtés, de tous les arbres, des voix d’oiseaux, et mon charmant musicien, le rossignol de l’autre soir, chantant encore près du noyer du jardin. […] Ainsi, d’une chose à l’autre, le jour passe, et nous arrivons au soir sans ennui. […] « Rien ne monte à ma chambre ce soir que le chant des cigales. « Ce soir, au crépuscule, j’écris d’une main fraîche, revenant de laver ma robe au ruisseau ! […] Le 20 août, à 10 heures du soir.
Saisset, Frédéric (1873-1953) [Bibliographie] Les Soirs d’ombre et d’or (1898). […] Henry Davray Il y a dans les Soirs d’ombre et d’or, de M.
Briquel, Paul (1877-1922) [Bibliographie] Soirs d’automne (1897). — Le Sens de la vie (1898). — Les Joies humaines (1899). — De Messidor à Prairial (1899). […] Henri de Régnier Dans les rêveries de ses Soirs d’automne, la pensée s’y module en fines grisailles.
Nous voguions le soir hors du port, nous allions rentrer : une musique sortit, elle était suivie d’une quarantaine de petites embarcations qu’elle enchaînait à sa suite et qui la suivaient en silence et en cadence. […] » répéta après moi la plus jeune, la plus douce, la plus timide voix de quinze ans, celle que je n’ai entendue que ce soir-là, que je n’entendrai peut-être jamais plus. […] Ce soir, 31 mai, en descendant du Vésuve à cinq heures et demie, admirable vue du golfe : fines projections des îles sur une mer blanche, sous un ciel un peu voilé ; ineffable beauté ! […] Que m’importe, pourvu que je fasse quelque chose le matin, et que je sois quelque part le soir !
Oui, dans ce Paris de 1891, au ciel inclément, dans ce Paris, dévasté de cyclones, où l’on gèle en mai ; et où l’excès de la sécheresse, en juin, force la municipalité à substituer, dans plusieurs arrondissements, l’eau de Seine à l’eau potable ; dans ce Paris, où les troubles atmosphériques semblent expliquer l’effervescence des esprits ; dans ce Paris, désemparé, en proie à la fièvre et aux orages politiques, aux rues barrées d’agents et encombrées de tumultueuses manifestations démagogiques ou chauvines, de cortèges de grèves incessants (garçons de cafés, employés d’omnibus et de chemin de fer) ; dans ce Paris, où l’année a commencé par l’exécution de Michel Eyraud et où chaque soir des camelots hurlent un crime retentissant (Assassinats de Cholet et de la petite Neut, affaires Bemicat, Souffrain, Doré et Berlant, Pezon, Sorré, de Moor. […] Et ces soirs-là, ma petite chambre qui n’avait pourtant rien de commun avec la maison de Socrate, contenait parfois jusqu’à quarante personnes des deux sexes. » Cela continua rue Saint-Jacques. […] Peu de gaz pour éclairer les marches escarpées et la rampe trop large pour un corps * quelque peu abusif », mais le propriétaire « bon garçon »« plantait une bougie sur un rebord intérieur de fenêtre, les soirs de réception ». […] On le vit, un soir, se lever soudain, éclater en jurons, prendre sa canne et son chapeau et gagner la porte.
Aussi cette princesse ne faisait-elle qu’écrire du matin au soir. […] Madame retournait ensuite écrire et continuait ainsi jusqu’à dix heures du soir. Vers les neuf heures du soir, on entrait dans son cabinet : on trouvait cette princesse assise à une grande table et entourée de papiers : il y avait une table d’hombre auprès de la sienne, où jouaient ordinairement Mme la maréchale de Clérambault et d’autres dames de la maison de cette princesse. […] J’ai vu une fois cette princesse s’endormir, et, un instant après, se réveiller en sursaut et continuer d’écrire… Madame confesse quelque part qu’elle dormait à l’église : « Le matin, je n’y dors pas, mais le soir, après dîner, il m’est impossible d’y rester éveillée. — Je ne dors pas à la Comédie, ajoute-t-elle, mais très souvent à l’Opéra. » Ici nous venons de la surprendre dormant même dans ce qu’elle aime le mieux après la comédie, dans sa correspondance. Un jour, elle fit devant tous une scène à la duchesse de Berry, sa petite-fille, qui était venue chez elle le soir en déshabillé, dans une mise de fantaisie, et qui se préparait à aller aux Tuileries en cet équipage : Non, madame, rien ne peut vous excuser, lui disait-elle en coupant court à toute explication ; vous pouvez bien vous habiller le peu souvent que vous allez chez le roi, puisque je m’habille tous les jours, moi qui suis votre grand-mère.
Nous y fûmes, raconte-t-il, par un soir d’octobre de 1883, et nous eûmes la chance de le trouver seul. […] André Gide ; c’était le soir ; on trouvait là d’abord un grand silence ; à la porte tous les bruits de la rue mouraient. […] René Ghil, dans la préface de son livre de début, appelait des vers qui seraient : … un pré ou l’odeur des luzernes — une eau pâle et glauque aux rides s’élargissant ; des vers qui seraient l’inexprimable souvenir, devant deux grands yeux pâles et froids d’Aïeule, d’un soir d’hiver où veille la lune algide ; des vers qui seraient les mille murmures des heures noires, un dièze de violon, des voix dans la nuit, la saveur du vent de mer ; des vers qui donneraient l’écœurement d’une migraine, la lourdeur aveulie et molle d’une après-midi d’août, avec je ne sais quel rassasiement venu des moissons mûres. […] Il en eut la révélation, le soir même, en contemplant, dans la campagne de Valvins, « l’incomparable ciel de juillet, tandis qu’il marchait en compagnie du poète, au milieu du Serpent, du Cygne, de l’Aigle et de la Lyre ». […] C’est le caractère que présageait à ses débuts Gustave Kahn, lorsqu’il parlait : Des mardis soirs de Mallarmé suivis avec tant de recueillement qu’on eût dit vraiment, dans le bon sens du mot, une chapelle à son quatrième de la rue de Rome… Oui, on eût cru, à certains soirs, être dans une de ces églises, au cinquième ou au fond d’une cour, où la manne d’une religion nouvelle était communiquée à des adeptes.
« Un soir, il rentra chez lui un livre sous le bras, — un livre vêtu de jaune et d’un aspect inoffensif ; et quand il eut regagné son cinquième étage, allumé sa lampe à pétrole, il s’étendit dans son fauteuil de cuir, jeta un coup d’œil satisfait sur l’ameublement d’acajou de sa chambre et, prenant un coupe-papier, celui qu’il appelait familièrement : “dit des bonnes lectures”, il se mit à lire, et lut : À Rebours. […] Parfois, au soir, il rêvait de se promener dans le Luxembourg, grilles fermées ; de marcher dans les allées noires en songeant à des choses très lointaines ; ses yeux se fermaient sur le monde visible et s’ouvraient sur le rêve que déployaient devant lui la réalité de ses hallucinations et ses enfilades de perspectives infinies. « Un soir d’hiver, enfin, il arpentait les Champs-Élysées.
Son mari avait aussi peu de tête que possible, et le peu qu’il en avait, il le perdait tous les soirs dans les pots de cidre. […] Le jour, il est passablement, mais les nuits sont cruelles pour lui : agitation, fièvre, délire, voilà son état depuis dix heures du soir jusqu’à cinq ou six heures du matin, et constamment tous les soirs. […] Le soir, on lisait en sa présence les places et les notes de la semaine. […] Tous les soirs, une demi-heure devait être consacrée à la lecture d’un ouvrage ascétique ; M. […] Dans nos promenades à Gentilly, aux récréations du soir, nos discussions étaient sans fin.
Hier j’ai dîné ou soupé (il était sept heures du soir) chez le général Thiébault avec le général Lasalle arrivant de Madrid, et se rendant en toute diligence au corps d’armée commandé par le maréchal Masséna en Allemagne, l’empereur lui ayant donné le commandement d’une division de huit régiments de cavalerie légère et de huit pièces de canon. […] le général thiébault. — Mon ami, tu ne partiras pas ce soir. lasalle. — Mon ami, je partirai ce soir. […] l’aide de camp du coëtlosquet. — Mon général, nous ne gagnerons rien à partir ce soir. […] le soir de Wagram, au sein du triomphe.
Et je détache, avec plaisir, des Poèmes de légende et d’amour, ces quelques vers : Et notre barque, aux flots menteurs de l’Avenir, Sous le ciel fastueux connue un dais de parade, Flottera, s’attardant et lente, vers la rade Où s’égrènent les chansons grêles des cigales, Où l’ombre des palmiers frêles, sur l’eau tranquille, Tisse au soir glorieux un manteau de silence Comme un rêve d’amour épandu sur les lies, Plein d’un chant nostalgique et doux de fiancées Dont les ailes du soir ont pris la douceur blanche.
Lantrac, Daniel [Bibliographie] L’Imagier du soir et de l’ombre (1898). […] Daniel Lantrac nous donne, sous le joli titre de : L’Imagier du soir et de l’ombre, de courtes pages qui éveillent singulièrement l’intérêt.
Un soir, le jeu s’avive, et un souverain tombe de la table et roule jusqu’à lui. […] De Belloy n’en avait pas besoin, il le remercie, l’empêche de repartir, et le mène le soir chez sa maîtresse. Alors, une vie à trois, du matin au soir, pendant quelques jours. […] Et le soir, qui était le jour de la première de Marion Delorme, cet ami modèle, amené au théâtre, faillit faire tomber la pièce. […] Je vais à l’Hôtel de Ville pour la troisième fois, ce soir, mais au bal.
Les Zutistes Il me fut donné de connaître Charles Cros, un des soirs de l’hiver 1883, à la maison de bois. […] Cette solitude plut à Charles Cros qui logeait en face et qui abandonna pour elle le café de Versailles où, chaque soir, il allait rejoindre Coppée, Richepin et Raoul Ponchon. […] Les réunions avaient lieu dans la salle du bas, le jeudi soir.
Selon la loi juive, enlevé le soir, il eût été déposé dans le lieu infâme destiné à la sépulture des suppliciés 1203. […] Une de ces personnes, Joseph de la petite ville d’Arimathie (Ha-ramathaïm 1204, alla le soir demander le corps au procurateur 1205. […] Jean dit : « à Pilate » ; mais cela ne se peut, car Marc (XV, 44-45) veut que le soir Pilate ignorât encore la mort de Jésus.
On parlait un soir de Stanley et de ses voyages. […] Je couche ce soir sur les positions. […] Il repartit le soir même. […] Il se levait à six heures et demie du soir. […] J’ai trois rendez-vous pour ce soir.
Mais lorsque les médecins, la veille au soir, eurent déclaré que tout espoir était vain, que le malade avait définitivement perdu connaissance, Mme Augier et les neveux de l’auteur entrèrent dans la chambre. […] À Paris, la triste nouvelle ne s’étant répandue que vers quatre heures du soir, peu de personnes ont pu partir à temps pour se rendre à Croissy. […] Relâche probable L’émoi était grand, hier soir, dans les couloirs et au foyer de la Comédie. […] Claretie n’a pas paru hier soir au théâtre. […] Augier à la scène Hier soir, nous avons rencontré M.
Pour résumer, dans une anthologie, ou l’on se jouerait à réunir quelques poèmes des soirs, et où Apparition, de Stéphane Mallarmé, Soir d’octobre et Nuit de juin, de Léon Dierx, resteraient d’incontestables chefs-d’œuvre, un petit Nocturne, de M.
Par son vers, la forêt chante un hymne large ; elle chante un mélancolique conseil, les surates d’un Coran de renoncement, le monotone enseignement de l’inconscient bibliquement proclamé, ainsi qu’en témoignera, tant qu’on aimera les beaux vers, le Soir d’octobre, où le monotone ennui de vivre est en chemin, avec telle magnifique escorte de fatigue des ciels et de douceur fanée des sons. […] Personne avant Dierx n’avait aussi bien vu, dans la plus saisissante métaphore qu’ait trouvée la nature, soit la splendeur floue des beaux soirs, vivant un instant, sur la rapide destruction quotidienne, ce contraste du dur déterminisme universel et des toilettes coquettes de ce vieil univers insoluble, couronnes de roses sur le front dur du sphinx. […] Il a composé, en silence, de claires mélodies languissantes : Odeur sacrée, le Soir d’octobre, la Croisée ouverte et le Survivant.
… « Que les villes s’allument dans le soir. […] Ainsi, à la fin de la Complainte de Notre-Dame des Soirs, d’une fantaisie un peu désordonnée, un sanglot subitement éclate, au souvenir, hélas ! […] Les Soirs sont les fantastiques décors où surgissent et se meuvent les affolantes visions. […] On pourrait presque en dire autant des Soirs et des Débâcles. […] Il y a, du reste, d’autres exemples de tels vers dans les Soirs et les Débâcles.
Un soir qu’arrivés trop tard, le petit instituteur et moi, nous n’avions plus trouvé de place sous les baraquements, nous nous sommes étendus côte à côte au pied d’un grand hêtre, et presque tout de suite la pluie s’est mise à chanter sous les feuilles. […] Le soir, une cuisine de campagne, une immense cuisine de Lorraine, bien propre, un grand feu dans la vaste cheminée. […] Le matin, je tâche de m’échapper sur les coteaux pour prier et, le soir, je vais me recueillir un moment dans l’église. […] Son commandant, qui trois jours plus tard allait tomber lui aussi, écrivit alors à M. le pasteur Cazalis : « Je les pleure tous, mes chers petits soldats, mais surtout le vôtre, qui avait prié avec moi la veille au soir ». […] Je combattrai pour la France, offrant mon cœur à Dieu, et le soir, lorsque la lutte terminée, je jouirai de quelques minutes de repos, ma pensée s’envolera vers vous, qui m’aimez tant et que j’aime plus encore.
Le vieux Giraud racontait, ce soir, qu’il était voisin du directeur de l’hospice Beaujon, et que celui-ci voisinait avec lui, tous les jours. […] C’est au milieu de montagnes bleues, une petite mer ayant le clapotement des vagues et la brise du soir d’un océan, — d’un océan en miniature, que les Allemands appellent la mer de Souabe. […] Aujourd’hui, à peine notre langue se susurre-t-elle tout bas, et au haut bout, l’on voit, comme ce soir, un Prussien en uniforme, tout militaire et tout raide, à cette place d’honneur. […] Ce soir, on lit, à haute voix, le volume de Daudet, que j’ai apporté : Fromont jeune et Risler aîné. […] Ce petit monde dîne, couche, et ne repart que par le train de dix heures, du dimanche soir.
Jadis, aux premiers temps féodaux, dans la camaraderie et la simplicité du camp et du château fort, les nobles servaient le roi de leurs mains, celui-ci pourvoyant à son logis, celui-là apportant le plat sur sa table, l’un le déshabillant le soir, l’autre veillant à ses faucons et à ses chevaux. […] Le valet de chambre du maréchal de Noailles lui disait un soir en fermant ses rideaux : « À quelle heure Monseigneur veut-il que je l’éveille demain À dix heures, s’il ne meurt personne cette nuit171 ». […] En décembre 1774, à Fontainebleau, où tous les soirs la reine tient son jeu, « l’appartement, quoique vaste, ne désemplit pas… La presse est telle, qu’on ne peut parler qu’aux deux ou trois personnes avec lesquelles on joue ». […] Je n’ai pas besoin de dire que le soir, à son jeu, à son bal, à son concert, la foule afflue et s’entasse. […] À Versailles, où l’on est plus modéré, il n’y a que deux spectacles et un bal par semaine ; mais tous les soirs il y a appartement et jeu chez le roi, chez ses filles, chez sa maîtresse, chez sa bru, outre les chasses et trois petits voyages par semaine.
IX Mais vous approchez des Alpes, les neiges violettes de leurs cimes dentelées se découpent le soir sur le firmament profond comme une mer, l’étoile s’y laisse entrevoir au crépuscule comme une voile émergeant sur l’Océan de l’espace infini ; les ombres glissent de pente en pente sur les flancs des rochers noircis de sapins, des chaumières isolées et suspendues à des promontoires, comme des nids d’aigles, fument du feu du soir, et leur fumée bleue se fond en spirales légères dans l’éther ; le lac limpide, dont l’ombre ternit déjà la moitié, réfléchit dans l’autre moitié les neiges renversées et le soleil couchant dans son miroir ; quelques voiles glissent sur sa surface, chargées de branchages coupés de châtaigniers, dont les feuilles trempent pour la dernière fois dans l’onde ; on n’entend que les coups cadencés des rames qui rapprochent le batelier du petit cap où sa femme et ses enfants l’attendent au seuil de sa maison, ses filets y sèchent sur la grève, un air de flûte, un mugissement de génisse dans les prés interrompent par moment le silence de la vallée ; le crépuscule s’éteint, la barque touche au rivage, les foyers brûlent çà et là à travers les vitraux des chaumières, on n’entend plus que le clapotement alternatif des flots endormis du lac, et de temps en temps le retentissement sourd d’une avalanche de neige dont la fumée blanche rejaillit au-dessus des sapins ; des milliers d’étoiles, maintenant visibles, flottent comme des fleurs aquatiques de nénuphars bleus sur les lames, le firmament semble ouvrir tous ses yeux pour admirer ce coin de terre, l’âme la quitte, elle se sent à la hauteur et à la proportion de s’approcher de son Créateur presque visible dans cette transparence du firmament nocturne, elle pense à ceux qu’elle a connus, aimés, perdus ici-bas et qu’elle espère, avec la certitude de l’amour, rejoindre bientôt dans la vallée éternelle, elle s’émeut, elle s’attriste, elle se console, elle se réjouit, elle croit parce qu’elle voit, elle prie, elle adore, elle se fond comme la fumée bleue des chalets, comme la poussière de la cascade, comme le bruissement du sable sous le flot, comme la lueur de ces étoiles dans l’éther, avec la divinité du spectacle. […] Si la mer est peuplée de barques de pêcheurs comme un village flottant, on songe à la joie des chaumières qui attendent le soir le fruit du travail du jour, on voit sur la côte s’allumer une à une les lampes des phares, étoiles terrestres des matelots […] un salut plus enthousiaste, plus solennel et plus saint à la vision de Dieu qui se lève tard, mais qui se lève plus visible sur l’horizon du soir de la vie humaine ! […] Mais si, après les sueurs, les labours, les agitations et les lassitudes de la journée humaine, la volonté de Dieu me destinait un long soir d’inaction, de repos, de sérénité avant la nuit, je sens que je redeviendrais volontiers à la fin de mes jours ce que je fus au commencement : un poëte, un adorateur, un chantre de la création. […] Quand plus tard mon fiancé venait de me quitter, Après des soirs d’amour au pied du sycomore, Quand son dernier baiser retentissait encore Au cœur qui sous la main venait de palpiter, La même voix tintait longtemps dans mes oreilles, Et sortant de mon cœur m’entretenait tout bas.
Chaque soir espérant des lendemains épiques, L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ; Ou, penchés à l’avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter dans un ciel ignoré Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles. […] Aussi, voyant mon âge incliner vers le soir, Je veux, ainsi que fit Fray Juan de Ségovie, Mourir en ciselant dans l’or un ostensoir. […] ), et qu’il nous parle ainsi de cet autre exil d’où rien ni personne n’est jamais revenu et qui s’appelle le passé : Dans ce vallon sauvage où César t’exila, Sur la roche moussue, au chemin d’Ardiège, Penchant ton front qu’argente une précoce neige, Chaque soir, à pas lents, tu viens t’accouder là. […] Je ne lui demande qu’une chose : Qu’il continue de feuilleter le soir, avant de s’endormir, des catalogues d’épées, d’armures et de meubles anciens, rien de mieux ; mais qu’il s’accoude plus souvent sur la roche moussue où rêve Sabinula.
Le 8 juillet, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Le roi arrive ce soir à Saint-Germain, et par hasard madame de Montespan s’y trouve aussi le même jour. […] La famille de l’ami (la famille royale) alla au-devant de lui ; on donna du temps aux bienséances, mais beaucoup plus à la pure et simple amitié qui occupa tout le soir. […] Madame de Maintenon veut toujours se retirer ; elle écrit de Versailles à Gobelin le 15 juin au soir : « J’ai prié madame la duchesse de Richelieu de vous dire ce qui s’est passé ici. […] « Ce jeudi soir 1676, Madame de Montespan et moi avons eu une conversation fort vive.
Un soir, dans un café à côté du Gymnase, par manière de passe-temps, nous jetions en l’air des titres de journaux. « L’Éclair », fait Villedeuil en riant, et continuant à rire : « À propos, si nous le fondions, ce journal, hein ? […] Le critique, très aimablement, nous promet de nous lire le soir et de faire son rapport le lendemain. […] Et il galope à la recherche d’un peigne, d’une brosse à dents. — Ce soir, hasardons-nous, après la représentation ?
Elles me tiennent si bien à l’âme, que j’avais idée que vous les verriez ce soir. […] À ce soir. […] Un soir, en sortant, je reçus dans le dos un coup de mouchoir roulé, plein de cailloux. […] Le soir, je brûlai mes couronnes dans le poêle. […] Le soir, durant la prière, les barbares nous vantaient les bons dîners faits avec leurs parents.
Écoutez Pygmalion racontant comment sa Daphné (la Galatée antique) est devenue femme : … C’était un soir, dans la cité… Une cité lointaine en des montagnes bleues Où les maisons sont des palais… C’était un soir… J’avais sculpté dans le carrare une statue Pour le temple du dieu Soleil — si merveilleuse Que le peuple venu pour la voir s’était mis À deux genoux, ainsi qu’on fait pour les déesses, Puis, en silence, était sorti… Et j’étais seul… [Le Siècle (21 mars 1898).]
Nous avons reçu hier soir, à sept heures, la lettre suivante : « Paris, 25 avril 1887, 6 heures du soir. […] Mardi soir, M. […] Lamoureux annonce une répétition générale ouverte à la presse le samedi soir. […] Le soir, tapage devant l’Eden-Théâtre. Jeudi 5 : pendant la matinée, les affiches sont apposées dans la ville, annonçant la seconde représentation pour le soir.
Tâchons donc, même quand nous ne prendrions aucun plaisir au temps qui passe, de remonter notre montre tous les soirs et de la tenir à l’heure ; c’est une habitude excellente pour l’esprit. […] Mais qu’il tombe : le soir même de la disgrâce, m’assure-t-on, subitement, rudement, avec une brutalité dont je n’ai jamais été témoin, le vide se fait autour de lui ; quand je dis le soir, ce n’est peut-être que le lendemain ; car je ne puis supposer que, pour la forme, quelques politesses au moins n’arrivent pas ; puis, la cérémonie faite, il ne reste que les amis. […] Je connais des hommes d’une nature sociale heureuse et d’un bon sens bien tempéré qui ont peut-être retrouvé leur philosophie dès le soir même. […] Le soir, continue Marmontel parlant toujours de cette visite chez le comte d’Argenson, pendant que l’on soupait, nous restions seuls dans le salon.
C’est, comme le titre l’indique, un journal, une espèce de livre de bord, exactement tenu par un homme du métier (Jean-Bon avait été marin), par un homme de bon sens, et qui rend compte jour par jour de tous les mouvements, des ordres donnés et plus ou moins bien — et souvent fort mal — exécutés, depuis la sortie de la flotte de la rade de Brest le 16 mai au soir, jusqu’à sa rentrée dans cette rade le 11 juin suivant. […] Le ton du récit est naturel et conforme aux divers moments de la situation ; le narrateur, comme ne prévoyant pas l’avenir, se permet d’abord une sorte d’enjouement au début, à la sortie de Smyrne : « Il était cinq heures du soir, le 25 fructidor (11 septembre 1798), lorsque nous montâmes à cheval. […] Mais le soir au théâtre, le rencontrant et l’allant saluer dans sa loge, il n’y resta qu’un instant et parut vouloir sortir ; le maréchal lui demandant pourquoi il partait si tôt : « J’ai mon rapport à faire et à envoyer cette nuit même à Paris », répondit Jean-Bon. […] Son état a empiré aujourd’hui ; hier au soir il avait perdu les esprits, et dans ce moment il n’est point encore revenu à lui. […] Elle a fait voile entre 4 et 6 heures du soir par un bon vent.
Il fait une chaleur partout dans les appartements, qu’il y a de quoi en mourir par la grande quantité de monde et de bougies le soir. […] Louis XV écrivit, le soir même, une lettre au dauphin pour lui rendre compte de l’action ; il y avait un mot à l’adresse de la dauphine : « Dites-lui que notre général n’a jamais été plus grand qu’en ce jour, mais de le gronder, en le complimentant, de s’être exposé comme un grenadier. » Le quartier général du roi était à un château appelé la Commanderie : le duc de Cumberland y logeait la veille. Ce duc avait dit autrefois, le matin de la bataille de Fontenoy : « Je coucherai ce soir à Tournai, ou bien je mangerai mes bottes. » Louis XV, dans sa lettre du soir de Lawfeld faisait allusion à ce propos : « Le commandeur d’ici a changé d’hôtes : hier c’était le duc de Cumberland, aujourd’hui c’est moi. […] En selle dès l’aurore, forçant les cerfs et les daims, tuant les sangliers comme son frère en Pologne tuait les ours, il buvait d’autant le soir ; et le reste à l’avenant. […] Un voyage en Allemagne où il vit, dans une pointe à Berlin, le grand Frédéric, et où ils causèrent ensemble pendant plusieurs soirs bien avant dans la nuit, dut être une de ses fêtes, et la plus digne d’être remémorée.
Allez flatter Agnès de couplets caressants, Les échos neustriens rappellent vos accents ; Et le soir, suppliant au seuil de la coquette, Sommeillez sous le myrte, et rêvez-vous poëte. […] Mais que pour cette fois ce soit une belle âme, Tendre et douce à l’amour, et légère à guider, Qui de jeunes baisers rafraîchisse ma flamme, Me couvre de son aile et me sache garder ; Qui des rayons de feu que lance ma paupière Réfléchisse en ses pleurs la tremblante clarté, Et, sans orage au ciel, sans trop vive lumière, Se lève sur le soir de mon rapide été ! […] Il faudrait transcrire (car sans cela je n’ose assez le louer) le récit d’Arthur, lettre xie , ce départ en automne par un temps triste, sur une route boueuse, ces misères du cantonnier qui casse son caillou du matin au soir, ces jurements et ces coups de fouet du roulier, ce réveil hideux d’une diligence qu’on rencontre, toute cette saleté, ce dégoût, cette nausée du mal dont est saisi l’oisif et le voluptueux, lui-même dévoré dans son cœur. […] Une distance assez longue les sépare de mon habitation ; des chemins toujours difficiles et souvent impraticables, qu’il faut reprendre le soir après de rudes fatigues. […] Toujours j’avais admiré la solitude du lieu, l’épaisseur du bois, et, plus d’un soir, descendant au pas le sentier couvert qui mène au vallon, respirant les parfums de seringat qui m’arrivaient par bouffées avec la brise, il m’était venu à l’idée sous ces ombrages un roman selon mon cœur.