Notez que tout ce rêve était un roman ; mais le recul et l’emboîtement s’étaient faits spontanément sans rencontrer de représentation contradictoire, en sorte que l’article imaginé se trouvait affirmé. […] Ils se forment un roman conforme à leur passion dominante, et ce roman inséré dans leur vie finit par composer à leurs yeux tout leur passé. — Une femme que j’ai vue à la Salpêtrière racontait, avec une précision et une conviction parfaites, une histoire d’après laquelle elle était noble et riche. […] Répétée incessamment, chaque jour plus vive, entretenue par une passion maîtresse, par la vanité, par l’amour, par le scrupule religieux, soutenue par de fausses sensations mal interprétées, confirmée par un groupe d’explications appropriées, elle prend l’ascendant définitif, annule les souvenirs contradictoires ; n’étant plus niée, elle se trouve affirmative ; et le roman, qui d’abord avait été déclaré roman, semble une histoire vraie. — Ainsi notre idée de notre personne est un groupe d’éléments coordonnés dont les associations mutuelles, sans cesse attaquées, sans cesse triomphantes, se maintiennent pendant la veille et la raison, comme la composition d’un organe se maintient pendant la santé et la vie.
Cette analogie et cette fidélité sont à ses romans ce que le paysage est aux grandes scènes du drame. […] … » XIII Balzac conduit ce roman, ou plutôt cette histoire jusqu’à la dernière ironie de la destinée. […] Eugénie dévore ses larmes, et le roman du cœur finit avec le roman d’amour. […] Je le répète avec conviction : il a dans ses innombrables romans cent fois dépassé en invention l’incomparable Molière.
. — Je l’accorde ; l’Énéide de Virgile lui-même n’est qu’un poème historique ; la Divine Comédie de Dante n’est qu’une fantaisie de génie, un poème moitié théologique, moitié populaire ; la Jérusalem délivrée du Tasse n’est qu’un poème de chevalerie, un roman d’aventures en strophes touchantes ; le Paradis perdu de Milton n’est qu’une paraphrase poétique de la Bible ; la Henriade n’est qu’une chronique rimée sur Henri IV ; le Roland furieux d’Arioste n’est qu’une délicieuse facétie en vers inimités et inimitables. […] Les prédicateurs prêchaient en latin, les premiers poètes chantaient en italien ou en langue romane, patois italien ; ou en languedocien, patois méridional ; ou en langue celtique corrompue, patois des deux Bretagnes ou du pays de Galles. Nous examinerons rapidement, sans nous y arrêter, les premiers romans en vers de ces poètes sans langues, dont on a voulu faire des Homères et des Tasses inconnus. […] Dans l’embarras de ce choix, elle rejeta tous ces patois et toutes ces ébauches de littérature romane, celtique, languedocienne, qui lui auraient donné du moins un caractère plus original, plus libre, plus propre à ses idées comme à ses mœurs, comme à son climat, et elle choisit le latin, souche commune et vieillie de tous ces idiomes, pour latiniser son mauvais français. […] une lettre de madame de Sévigné à tous les romans de mademoiselle de Scudéry, qu’elle appelait Sapho, et dont elle regardait d’en bas briller la gloire sans oser élever son ambition si haut ?
Tout ce qu’a vu Hérodote est vrai, « mais quand il rapporte les contes qu’il a entendus, son livre n’est plus qu’un roman ». […] Vers ou prose, roman ou théâtre, comédie, tragédie, madrigal, épopée, critique ou théologie même, il travaillait dans tous les genres ; et cette remarquable variété d’aptitudes lui avait valu d’être choisi par Richelieu pour l’un de ses auteurs à gages. […] Ceux-là seuls peuvent le croire qui n’ont pas assez lu nos vieux chroniqueurs bourguignons, ou les poésies de Jean Meschinot et de Guillaume Crétin, le Raminagrobis du roman de Rabelais. […] Je ne veux invoquer ici ni les comédies de Dancourt, ni les romans de Le Sage, ni les sermons de Massillon. […] Il ne lui restait plus qu’il se faire femme de lettres, et, en effet, c’est alors qu’elle écrivit ses romans.
George Sand discutait un jour, assez vivement, avec un éditeur, les droits d’auteur d’un roman. […] Dans son roman, avec les longues expositions que le roman permet, il me semble bien qu’il avait eu partie gagnée. […] — Alors, désormais, il sera surtout impossible de tirer une pièce de théâtre d’un roman ? […] Voilà un homme qui écrivait ses premiers romans dans la langue que vous savez. […] Donnay aurait commencé le volume s’il avait écrit un roman au lieu d’écrire une comédie.
On voit dans les romans chinois que les mandarins, quand ils se sont fait quelque mauvais tour, se mettent à rire au nez l’un de l’autre et boivent ensemble leurs petites tasses comme devant.
. — Satire des romans du jour (1803). — L’Amour maternel, poème (1805). — L’Indépendance de l’homme de lettres (1805). — La Bataille d’Austerlitz, poème (1806). — L’Invention poétique (1806). — Le Voyageur (1807). — Belzunce ou la Peste de Marseille, suivi de poèmes (1808). — Les Bucoliques, trad. du latin (1809). — Hermann et Thusnelda, poésie lyrique (1810). — Les Embellissements de Paris (1811). — La Mort de Rotrou (1811). — Charlemagne, poème en dix chants (1812). — Élégies, suivies d’Emma et Eginard (1812). — Goffin, ou le Héros liégeois (1812). — Poésies diverses (1812). — Alfred, poème (1815).
De même que « Richard Wagner n’est pas entré dans la légende en savant ou en curieux, mais en créateur », de même que Richard Wagner, « rejetant les aventures sans fin et tous les accessoires du roman, se place du premier bond au centre même du mythe et de ce point générateur recrée de fond en comble les caractères et l’organisme de son drame », de même enfin « qu’en restituant au mythe sa grandeur primitive, son coloris original, il sait y approprier les passions et les sentiments qui sont les nôtres, parce qu’ils sont éternels, et subordonner le tout à une idée philosophique », — de même Édouard Schuré dégage d’une époque historique ses éléments essentiels, lui recrée une émouvante jeunesse, et la fixe en cet état dans l’imagination humaine.
. — Le Roman expérimental (1880). — Les Soirées de Médan (1880). — Documents littéraires (1881). — Le Naturalisme au théâtre (1881)
Je désire ajouter que ces études, car sans être de la philologie elles s’appuient constamment sur la philologie romane et sur la linguistique générale, ont été aperçues de ceux dont l’approbation m’était nécessaire, alors que sans préparation apparente, je me hasardais à des questions auxquelles il est d’usage, entre littérateurs, de ne pas répondre.
Des Romans, 244 Chap.
Leur roman de Sœur Philomène est une étude de cœur et de mœurs, qui semble prise sur la réalité. […] Mme de Souza, l’auteur délicat d’Eugène de Rothelin, nous a très-bien rendu, dans cette jolie production, une Mme de Luxembourg un peu adoucie sous les traits de la maréchale d’Estouteville6, et elle n’a pas oublié, auprès d’elle, le charmant contraste de la duchesse de Lauzun, devenue dans le roman Mme de Rieux. Mais un roman qui, de sa nature, pousse au sentiment, échappe par trop d’endroits à la vérité.
. — Romans : Le Capitaine Fracasse 47. […] Je n’irai pas chercher dans les œuvres en prose, dans les romans de Théophile Gautier, son autobiographie précise : il pourrait la récuser, et trop d’art s’y mêle à tout moment à la réalité pour qu’on ose se servir sans beaucoup de précaution de cette clef-là. […] Plus tard, le roman ou la légende de Venise, avec l’accompagnement des Lettres d’un Voyageur, n’a certes pas nui au triomphe des Nuits.
Si parfois de mon sein s’envolent mes pensées, Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ; S’il me plaît de cacher l’amour et la douleur Dans le coin d’un roman ironique et railleur ; Si j’ébranle la scène avec ma fantaisie, Si j’entre-choque aux yeux d’une foule choisie D’autres hommes comme eux, vivant tous à la fois De mon souffle, et parlant au peuple avec ma voix ; Si ma tête, fournaise où mon esprit s’allume, Jette le vers d’airain, qui bouillonne et qui fume, Dans le rhythme profond, moule mystérieux, D’où sort la Strophe, ouvrant ses ailes dans les cieux ; C’est que l’amour, la tombe, et la gloire, et la vie, L’onde qui fuit, par l’onde incessamment suivie, Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal, Fait reluire et vibrer mon âme de cristal, Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore Mit au centre de tout comme un écho sonore ! […] Mais ce qu’il n’a pas dit et ce que je n’ai le droit ici que d’indiquer, c’est la fièvre de son cœur durant ces années continentes et fécondes, ce sont les ruses, les plans, les intelligences de cet amour merveilleux qui est tout un roman. […] Les romans, les vers, la littérature, étaient devenus l’aliment des conversations, des loisirs ; et mille indices, éclos comme un mirage à l’horizon, et réfléchis à la surface de la société, semblaient promettre un âge de paisible développement où la voix des poëtes serait entendue.
M. de Balzac a rassemblé, dernièrement, beaucoup de ces vilenies dans un roman qui a pour titre Un Grand Homme de Province, mais en les enveloppant de son fantastique ordinaire : comme dernier trait qu’il a omis, toutes ces révélations curieuses ne l’ont pas brouillé avec les gens en question, dès que leurs intérêts sont redevenus communs. […] On a vu dernièrement un auteur réclamer tout haut contre l’usage de quelques-uns de ces cabinets qui, pour ne pas se ruiner en doubles achats, découpent dans les journaux et font relier les romans qui paraissent en feuilletons ; l’auteur dénonçait avec indignation cette mesure économique : c’est heureux qu’il n’ait pas déféré le cas au procureur du roi. […] Il y a des auteurs qui n’écrivent plus leurs romans de feuilletons qu’en dialogue, parce qu’à chaque phrase, et quelquefois à chaque mot, il y a du blanc, et que l’on gagne une ligne.
C’est par des raisonnements analogues que le roman moderne, éliminant de l’esprit l’empire des facultés supérieures, et des groupes l’ascendant des hommes d’élite, pose en principe l’inutilité de l’effort volontaire et choisit ses personnages parmi les êtres moralement et intellectuellement dégénérés. […] Si de tels hommes, — et toutes les sociétés antiques primitives, tout le moyen âge en étaient formés — sont amenés graduellement à prendre plaisir aux arts graphiques, au poème épique, au drame, au roman, à la musique, à tout ce qui fait frémir l’âme de douleurs fictives, de compassion et d’admiration pour des semblables, ces sentiments se développeront en eux et modifieront leur conduite. […] Qui ne mesure, à l’énoncé seul de ce caractère de vérité, la supériorité des figures humaines montrées ainsi, sur les meilleurs dessins de personnages fictifs, dans les romans et dans les drames ?
Il affecte ridiculement d’employer des tours & des phrases qu’on souffriroit à peine dans ces Romans bourgeois & familiers dont nous sommes rassasiés. […] Et enfin du tems de la ligue, l’on avoit applaudi au Président Fauchet, auteur d’un savant Recueil de l’origine de la langue, & poésie françoise, rimes & romans, où l’on voit les monumens du vieux langage, dans l’extrait des ouvrages de cent vingt-sept Poëtes, qui tous avoient écrit avant la fin du XIIIme. siécle. […] Si l’on ne se familiarise de bonne heure avec ce jargon suranné, on ne sauroit goûter nos vieux Romans & nos vieux Poëtes, dont la lecture peut, cependant, être très-utile.
Or, ce roman très simple se raconte en trois mots. […] Je lis ce roman avec tout le zèle qui convient à ma fonction de critique et la quantité de respect dont je suis capable. […] En effet, je me souviens d’avoir lu le premier roman de cet infortuné : La Robe du Moine. […] Je viens donc de lire le vieux roman de la Bibliothèque bleue avec une espèce d’enthousiasme. […] Ces ruminants ont été montrés dans mille romans et ils ont fait les délices de plusieurs littératures.
Ainsi triompha merveilleusement l’art excellent de l’École romane. […] Ses premiers romans sont la description de ce qu’il observait avec de bons yeux attentifs. […] * * * Toutes les questions que pose l’heure présente, il les a posées dans ses romans, qui ne sont pas des romans à thèses, non, mais des romans à idées. […] Il a composé des romans d’aventures délicieusement compliqués ; mais ce qu’il a fait de plus romanesque et de plus aventureux, c’est sa propre existence. […] Ses livres austères se vendent aussi bien que des romans un peu légers.
Il comprend cent soixante-dix sonnets développant tout un roman d’amour qui commence par la floraison des aveux et des premières tendresses, se continue au bord des flots bleus, dans les monts, s’attriste d’une querelle, se poursuit en rêveries, devant la mélancolie des vagues grises, se termine enfin par le sacrifice, le deuil et l’acceptation virile qui n’est pas l’oubli… C’est bien l’histoire commune et éternelle des cœurs… C’est un véritable écrin que l’Amie perdue, un écrin plein de colliers et de bracelets pour l’adorée, et aussi de pleurs s’égrenant en rosaire harmonieux… C’est un des plus nobles livres d’amour que j’aie lus, parce qu’il est plein d’adorations et exempt de bassesses, parce que la joie et la douleur y sont chantées sur un mode toujours élevé, entre ciel et terre, comme le vol des cygnes qui ne s’abaisse pas même quand leur aile s’ensanglante d’une blessure… Je vous assure qu’il est là tel sonnet que les amants de tous les âges à venir, même le plus lointains, aimeront à relire, où ils retrouveront leur propre pensée et leur propre rêve, comme le doux André Chénier souhaitait qu’il en fût de ses vers d’amour… [Le Journal (26 juillet 1896).]
Plus d’une fois, Paul Meurice mit au théâtre des romans du maître avec un soin pieux.
Pierre Quillard Parmi les arbres d’un parc automnal que l’imminence de la mort pare d’une beauté touchante et solennelle, sur des eaux lentes parfumées au crépuscule de pâles roses et de violettes pales, près d’une seigneuriale demeure qui s’écroule au milieu des hautes herbes et atteste une existence dix fois séculaire par l’effondrement des majestueuses salles romanes et des étroits boudoirs, encore tendus de molles étoffes en lambeaux, là et point ailleurs, il faut se réciter d’une voix mêlait colique et fière les vers de M.
Dès les premières années du siècle, et peut-être plus tôt, un chevalier français attaché aux rois de Naples de la maison d’Anjou donne à sa dame en sa langue le roman de Troïlus, qu’il a tiré d’un poème de Boccace120. […] Le xve siècle avait un moyen de le sauver : que n’a-t-il imprimé la Chanson de Roland comme le Roman de la Rose, et plutôt que les romans en prose142. […] Elle écrivit contre le Roman de la Rose.
Dès qu’il a quitté le service, il s’enferme à la bibliothèque de Florence678 pour copier un passage inédit d’un roman grec, de ce Daphnis et Chloé, dont il a fait une traduction en français archaïque d’une naïveté un peu laborieuse. […] Il avait une redoutable faculté d’analyse, qu’il exerçait sur lui comme sur les autres : il est impossible de s’observer soi-même plus exactement, de se juger d’une vue plus nette qu’il n’a fait dans son Journal intime et dans ce roman d’Adolphe qui est un des chefs-d’œuvre du roman psychologique. […] Par son éloquence imagée, pathétique, abondante en grands mouvements, il remuait de forts et vagues sentiments au fond des cœurs : ses sermons faisaient des effets analogues à ceux que produisaient nos grands lyriques, lorsqu’ils entreprirent d’agiter, à l’aide de la poésie et du roman, les inquiétudes morales et sociales de leurs contemporains.
Condillac a fait un roman sur la formation du langage : il en tire cette conclusion vraiment inconcevable, la nécessité de signes arbitraires. Cela seul me dispense d’analyser ce roman, d’ailleurs plein d’aperçus très fins et très spirituels. […] Si Condillac eût médité avec soin l’ouvrage du président de Brosses, dont nous avons parlé plus haut, il aurait pu parvenir à la solution qu’il cherchait, c’est-à-dire à la possibilité de l’invention du langage par l’homme, sans avoir besoin de recourir à la nécessité des signes arbitraires, parce qu’il aurait pris dans la forme même de l’instrument vocal toutes les données de son roman, qui aurait certainement beaucoup gagné en vraisemblance. […] Rousseau, dans son Discours sur l’Inégalité des conditions, avait très bien saisi le point de la difficulté, et il avait renoncé à résoudre le problème ; mais il a voulu ensuite faire aussi son roman sur l’origine des langues.
Elle savait d’original bien des choses, et son esprit exact et vrai n’altérait rien. » Depuis que ceci est écrit, on a publié de Mme de Boigne deux romans posthumes, d’après sa permission ou sa volonté dernière. […] J’avais lu autrefois un de ces romans manuscrits, et, tout en y appréciant quelques parties d’une observation délicate et vraie, je m’étais bien gardé de laisser croire qu’il put être livré à l’impression.
Son roman est une pastorale de courtisans modernes habillés à la grecque, occupés à disserter longuement, à rire froidement et à sourire mignardement, Psyché était trop déesse pour être à sa place entre les mains de La Fontaine ; il n’ose être familier avec elle ; quant à être grave et respectueux, c’est ce qu’on ne lui demandera jamais. […] Les personnages y sont généraux ; dans les circonstances particulières et personnelles, on aperçoit les diverses conditions et les passions maîtresses de la vie humaine, le roi, le noble, le pauvre, l’ambitieux, l’amoureux, l’avare, promenés à travers les grands événements, la mort, la captivité, la ruine ; nulle part on ne tombe dans la platitude du roman réaliste et bourgeois.
Aucune des relations de l’œuvre et de l’auteur n’était négligée : biographie, origines intellectuelles, place dans l’histoire du roman, place dans l’histoire et la comédie, influence sur le roman anglais, rapport avec la peinture de Watteau ou de Chardin, rapports avec les divers mouvements des idées morales et littéraires au XVIIIe siècle.
Pour lui, chaque pièce de vers devait être un roman, « le roman d’une heure, d’une minute, d’un moment psychologique et physiologique, avec le milieu, le cadre du Fait, un Fait signifiant quelque chose », et, dans le rendu de l’heure, de la minute, du moment, il essayait de « donner l’impression du milieu sur le corps, du corps sur l’âme, car il ne comprenait pas le corps sans le milieu, l’âme sans le corps, c’est-à-dire l’idée sans la sensation » et, pour la langue, il rêvait « au lieu du mot qui narre, le mot qui impressionne ».
Logique passionnée, effusions lyriques, style oratoire, apostrophes à la nature et à l’Etre suprême, exclamations perpétuelles qui choquaient tant Buffon, goût du roman sentimental, incapacité d’écrire sauf sous le coup d’une émotion violente, irritabilité nerveuse aboutissant à la manie de la persécution, tout cela nous apparaît désormais comme une série de faits unis entre eux par une dépendance mutuelle. […] Qu’est-ce que Candide, si l’on isole ce roman de Voltaire des circonstances où il est né ?
Les auteurs dramatiques vont au succès c’est-à-dire à l’argent en flattant le mauvais goût public et en l’exagérant, et, comme le théâtre rapporte infiniment plus d’argent que le roman, il est descendu plus bas. […] La confusion n’est pas moindre au théâtre que dans le roman ou la poésie.
Ces honorables, qui font de la poésie, du roman, de l’histoire, du théâtre par pure distraction, se réunissent, de temps en temps, pour jouer à la littérature — comme les marmots en congé pour jouer aux barres. […] madame, comment pouvez-vous admirer les Romans de galanterie d’un homme qui porte de la flanelle et quitte, chaque soir, ses dents en même temps que son pantalon !
Toute cette partie de l’histoire du comte Gaston de Raousset est navrante et a l’intérêt passionné d’un roman magnifique et déchirant. […] On a publié de lui un roman intitulé : Une conversion.
et quel mal verriez-vous à nous arrêter un peu au dernier amour de Corneille et au petit roman de son été de la Saint-Martin ? […] mais ne voilà-t-il pas le résumé et comme le schéma du roman de la femme incomprise et des premières histoires de la bonne Sand ? […] Tout le roman de la femme de trente ans et par-delà est dans cette tragédie. […] Le dernier tableau me paraît d’une grande beauté Le vieux tisserand Hilse semble un échappé des romans de Tolstoï. […] Le roman naturaliste et le café-concert ont beaucoup aidé à cette heureuse révolution.
Ils se nourrissent de romans. […] Cette transition dans le roman de Rousseau est des plus pénibles. […] Son Ellenore, à lui, n’était pas la languissante amoureuse de son roman. […] Ce sujet fut l’unique sujet de ses poèmes, de ses drames et de ses romans. […] Mais ces romans lourds, infinis, suisses, illisibles à Paris, étaient à refaire.
Et cela est surtout vrai des pièces qui ont été tirées d’un roman. […] Cette fois, son roman est un drame, et c’est ce qui me vaut le plaisir de vous en parler ici. […] Puis, le théâtre, comme on sait, vit d’action, au contraire du roman qui vit de passivité. […] Elle veut vivre tout un roman entre deux repas. […] Elle a de commodes exclamations de roman : « Ne me touche pas !
Pendant ce séjour à l’étranger, il acheva de prendre rang comme écrivain par de piquants ouvrages, des portraits, des romans, etc.
. — L’Ornement de la solitude, roman (1899). — Le Jardin des îles claires (1901).
Sans doute, ce n’est point sous de tels aspects de mélancolie qu’un païen véritable pouvait concevoir les divines légendes, ce sont là plutôt des nostalgies païennes, comme aurait pu en évoquer un cerveau chrétien du ve siècle dans les pénombres attristées des cryptes romanes.
Son Traité de l’Origine des Romans offre tant de recherches curieuses, de remarques instructives, de décisions judicieuses en matiere de goût, qu’il lui donneroit une place distinguée parmi les Littérateurs, quand il n’auroit pas d’autres titres.
Voltaire appelait la métaphysique le roman de l’esprit ; Voltaire avait raison. La métaphysique est le plus creux des romans quand on veut lui faire bâtir des systèmes surnaturels ; mais, quand on se borne à lui demander l’explication naturelle et rationnelle des faits dont nous sommes entourés et que notre légèreté nous empêche d’approfondir, la métaphysique n’est plus le roman du cœur ou de l’esprit, elle est la sibylle infaillible de la raison ; elle vous dit le mot de tout ; elle a la clef de tout ; elle ne vous mène pas bien loin, parce que, au-delà d’un certain nombre de pas dans l’inconnu, tout est mystère ; mais, ce petit nombre de pas dans l’inconnu, elle vous les fait faire avec sûreté, et, quand elle n’y voit plus clair, elle s’arrête et elle vous dit : Je ne sais pas. […] Ce sujet, plus déclamatoire que vrai et pathétique, était à la mode de 1820 ; ce poème ou ce roman vivait encore ; il est mort aujourd’hui, comme meurent, après un certain temps, dans la littérature des peuples, toutes les choses qui sont calquées sur les engouements de la société factice au lieu d’être calquées sur l’éternelle et simple nature. […] Chaque tableau de Léopold Robert est un livre en effet, un poème, un roman, une philosophie, une idylle de Théocrite, une églogue de Virgile, un chant du Tasse, un sonnet mélodieux de Pétrarque.
Qui sait le nombre de crimes dont les romans d’assassinat ont été et sont encore les instigateurs ? […] Même lorsque la vertu est prise comme objet de drame ou de roman, c’est l’élément passionnel de la vertu, c’est la passion de la pitié, du dévouement, etc., qui d’habitude fournit à l’écrivain ses sujets préférés. […] Beau dessein, dont nous avons vu plus haut le côté légitime, mais contre lequel se re tourne l’exécution même des romans naturalistes. […] On a dit avec raison qu’un sermon sur la chasteté a grand’peine à être chaste ; que sera-ce d’un roman sur la débauche ? […] Quant aux « législateurs », ils n’ont point besoin de romans pour étudier les vices sociaux de cet ordre et leurs remèdes : c’est aux savants de profession qu’ils doivent s’adresser.
DU MÊME AUTEUR : LES DUPONT-LETERRIER, roman………………………………………………… I vol. […] Les Romans : Rachilde. […] Ils observent, ils prennent des notes, ils font des expériences, et leurs romans sont le résumé de leurs constatations. […] Le théâtre, par exemple, et le roman. […] Il invoque, poète roman, Athéné protectrice, qui maintenant habite les bords de l’amoureuse Seine.
Dans les temps modernes, si la poésie proprement dite a fait défaut à ce genre de tradition, le roman n’a pas cessé ; sous une forme ou sous une autre, certaines douces figures ont gardé le privilège de servir d’entretien aux générations et aux jeunesses successives. […] Entre ces deux romans si dissemblables, si comparables en plus d’un trait, qui marquent les deux extrémités du siècle, Manon Lescaut, Paul et Virginie, Mlle Aïssé et son passionné chevalier tiennent leur place, et par le vrai, par le naturel attachant de leur affection et de leur langage, ils se peuvent lire dans l’intervalle. […] Tout cela, on le voit ; concorde et s’explique à merveille ; on a le cadre et le canevas du roman ; mais c’est de la physionomie des personnages et de la nature des sentiments qu’il tire son véritable et durable intérêt. Le chevalier d’Aydie, dans sa jeunesse, offrait plus d’un de ces traits qui s’adaptent d’eux-mêmes à un héros de roman ; Voltaire, écrivant à Thieriot et lui parlant de sa tragédie d’Adélaïde du Guesclin à laquelle il travaillait alors, disait (24 février 1733) : « C’est un sujet tout français et tout de mon invention, où j’ai fourré le plus que j’ai pu d’amour, de jalousie, de fureur, de bienséance, de probité et de grandeur d’âme. […] Lorsque l’abbé Prevost publia l’Histoire d’une Grecque moderne, assez agréable roman où l’on voit une jeune Grecque, d’abord vouée au sérail, puis rachetée par un seigneur français qui en veut faire sa maîtresse, résister à l’amour de son libérateur, et n’être peut-être pas aussi insensible pour un autre que lui, on crut qu’il avait songé à notre héroïne.
Eugène Ledrain Deux romans plus récents, Le Baiser de Maïna, rapporté de Bénarès, et Jeanne Avril, qui nous semble le chef-d’œuvre de M. de Bonnières, témoignent d’un peu d’apaisement dans cet esprit hautain et tourmenté.
Albert-Aurier Remy de Gourmont, cet esprit si rare qui vient de publier, sans qu’on s’en doute, un roman (Sixtine) qui est quasiment un chef-d’œuvre.
Pourquoi le xixe siècle a-t-il vu mourir la tragédie, et le roman prendre une importance si considérable ?
« Ce Savant connoissoit, dit l’Auteur de son Eloge historique*, tous les Romans & les Théatres de presque tous les peuples, comme si ses lectures n’avoient jamais eu d’autre objet…..
La connoissance du monde, la facilité à en saisir les ridicules, l’art plus piquant encore de les peindre agréablement, donnent à ses Romans un caractere qui les distingue de ces Productions frivoles, chargées d’aventures & de sentimens parasites, rebattues cent fois, & toujours exprimées d’une maniere insipide ou bizarre.
Il est en train de traduire un roman complètement inconnu de l’auteur de Robinson Crusoé : roman qu’il me dit avoir quelque ressemblance avec Germinie Lacerteux. […] Ce volume, je crois, s’appelle Le Capitaine Jack, et c’est l’histoire d’un voleur-enfant, écrite avec un sentiment d’observation moderne, et mille petits détails d’une vie vécue, contés bien certainement à l’auteur, enfin avec toute la documentation rigoureuse et menue d’un roman réaliste de notre temps. […] Et de Jésus-Christ, on saute à Ibsen, que Zola dit engendré par le romantisme français, par George Sand, et que Léon Daudet fait sortir du romantisme allemand, du roman indo-germanique, et la controverse batailleuse passe de la salle à manger au salon. […] Ah le beau et original Roman comique à refaire, au milieu des paysages orientaux ! […] Dans la rue, Clemenceau s’avoue tout à fait empoigné par la littérature, déclare qu’il voudrait faire un roman et une pièce de théâtre, s’il ne lui fallait pas, tous les jours, fabriquer un article pour La Justice, et toutes les semaines, deux articles pour La Dépêche ; enfin, s’écrie-t-il, s’il lui arrivait d’avoir un jour libre sur deux, il écrirait ce roman, il écrirait cette pièce.
Le Genevois songeait à Charlotte, celle de Werther, qui est un roman d’amour. […] Encore un méfait du fatal roman de Gœthe ! […] Ce qui avance : ainsi un roman, une entreprise, une étude. […] Son agenda de 1846 marque assez longuement l’impression que lui avaient faite deux de ses romans. […] Des secondes vies de ce genre il y en a dans la chronique genevoise, dans le roman genevois.
— Les Mystères de Paris, clos sous forme de roman, vont reprendre au boulevard sous forme de mélodrame ; l’auteur s’occupe déjà à les tailler dans ce nouveau pli : industrie, industrie sur toutes les coutures.
La légende de Tristan, d’après les romans du Moyen-Age.
Il est donc indifférent pour sa gloire qu’il ait créé des systêmes qu’on ne peut regarder que comme de beaux Romans ; qu’il se soit trompé dans son Hypothèse des Tourbillons & dans ce qu’il a écrit sur l’ame des bêtes.
Certains ont confondu l’art antique, dressant des symboles de sentiments, rendant concret l’abstrait : ainsi Vénus personnifiant la Volupté ; Éros : l’Amour, Pallas : la Sagesse ; … Mais cet art — que plagient les écrivains romans — était matérialiste.
Il élargit le roman, renouvelle le théâtre. […] De même pour les romans. […] Dans ses romans, c’est moins le récit qu’il faut suivre qu’en considérer les grands arrêts. […] Cette fois, ce n’est pas un roman comme l’œuvre de. […] Il publie en 1897 deux romans Penses-tu réussir !
C’est un roman historique. […] Un roman sans chute, alors ? […] Les romans de M. […] Ce roman m’a laissé perplexe. […] Albert Sorel est un roman.
Ce ne sont pas des héros de roman, mais ce sont des hommes de bien. […] Ce ne sont pas des romans comme on l’avait entendu avant lui, que les livres impérissables de ce grand critique. […] Il racontait son roman en train, l’achevait en causant, le changeait en s’y remettant et vous abordait le lendemain avec des cris de triomphe. « Ah ! […] À n’en supposer que cinq par roman, nous verrions arriver un chiffre d’environ cinq cents ; or, certains romans en contiennent et en développent trente. […] Je lui dédiai le roman que j’étais en train d’écrire, croyant lui donner par là une preuve de fidèle gratitude quand même.
Elle doit au roman, c’est-à-dire au bonheur en rêve, ses premières et ses dernières joies. […] Elle mettra l’une dans ses théories, l’autre dans ses romans. […] Elle fit des romans. […] C’est son rêve avec ses souffrances que Mme de Staël met dans ses romans. […] Ces romans sont des effusions, des demi-confidences, quelque chose comme des romans lyriques.
Ce n’est pas le premier volume de La Nouvelle Héloïse, c’est le départ de Saint-Preux, la lettre de la Meillerie, la mort de Julie, qui caractérisent la passion dans ce roman. — Il est si rare de rencontrer le véritable amour du cœur, que je hasarderais de dire que les anciens n’ont pas eu l’idée complète de cette affection.
. — Tatas, roman (1901).
Revenu d’Italie en France en 1686, Lassay trouva des ennuis domestiques : il avait une fille du premier lit qu’il avait confiée en partant à Mme de La Fayette ; celle-ci qui écrivait de si agréables romans, mais qui n’entendait pas moins bien les affaires positives, jugea que cette pupille était un bon parti pour son fils, et elle était près d’arranger ce mariage contre le gré du père qu’elle cherchait à tenir éloigné. […] La correspondance débute tout à fait comme dans un roman : Je suis ici, écrit Lassay, dans un château au milieu des bois (le château de Lassay dans le Maine), qui est si vieux, qu’on dit dans le pays que ce sont les Fées qui l’ont bâti. […] Tant qu’il eut un reste de jeunesse pourtant, il était mélancolique ; il se plaint de vapeurs ; il a des rêves de roman et des soupirs d’ambition.
J’ai été un peu grondé par quelques organes de la presse catholique pour cette réminiscence du Vicaire de Wakefield : que serait-ce si je m’étais laissé aller à un souvenir littéraire beaucoup plus voisin et si j’avais fait quelque allusion à un personnage d’un des meilleurs romans modernes, l’abbé Courbezon, que l’auteur, M. […] C’est précisément là le sujet du roman de M. […] J’aurais cru manquer de goût et de mesure en me permettant la moindre allusion publique à un livre dont le personnage type n’est point suffisamment connu, et n’est pas apprécié comme il pourrait l’être ; mais il n’est aucun des lecteurs du roman auquel ne soit venu en idée, en m’entendant célébrer le bon curé de Laviron, cet autre curé, si touchant et si respectable, honneur et douleur de la famille des Courbezon ; et je suis bien sûr de ne point manquer au respect que j’ai pour mon sujet, en glissant ici cette note qui satisfera les littérateurs et que comprendront les moralistes.
Pièces de théâtre, romans, histoire, voyages, philosophie et sciences, tout y passait, tout l’intéressait ; mais il goûtait les Essais de Morale de Nicole plus que le reste ; à dix ans, il avait lu Jean-Jacques, mais sans trop en rien conclure contre la religion. […] Dans le temps qu’il demeurait à Saint-Malo, chez sa sœur, il lisait beaucoup toutes sortes de livres, des romans en quantité, et puis on en causait comme en un bureau d’esprit avec passion ; il y mêlait une gaieté très-active. […] Le genre du roman s’est offert à lui maintes fois avec un inconcevable attrait.
Ses liaisons avec des jeunes gens aimables et dissipés, avec l’abbé Le Vasseur, avec La Fontaine qu’il connut dès ce temps-là, le mirent plus que jamais en goût de poésie, de romans et de théâtre. […] Piccolos, dans les notes d’une traduction de Paul et Virginie en grec moderne (Firmin Didot, 1841), a cru pouvoir signaler avec précision quelques traces, encore inaperçues, du roman de Théagène et Chariclée, dans l’œuvre de Racine. Ainsi, quand Racine a risqué le vers fameux, Brûlé de plus de feux que je n’en allumai, il ne faisait sans doute que se souvenir de son cher roman et du passage où Hydaspe, sur le point d’immoler sa fille et de la placer sur le bûcher ou foyer, se sent lui-même au cœur un foyer de chagrin plus cuisant : je traduis à peu près ; les curieux peuvent chercher le passage : Racine, enfant, avait retenu ce jeu de mots comme une beauté, et il n’a eu garde de l’omettre dans Andromaque.
Les premiers romans qu’il écrit, pour amuser la duchesse du Maine, Zadig, ou Memnon 518, sont d’un moraliste plutôt que d’un philosophe, et d’une ironie assez inoffensive. […] C’est, de 1750 à 1752, la Voix du sage et du peuple contre les immunités du clergé ; ce sont des Dialogues entre un philosophe et un contrôleur des finances, entre Marc Aurèle et un recollet, entre un plaideur et un avocat ; ce sont des Pensées sur le gouvernement : c’est le roman de Micromégas. […] C’est la première histoire (qui ne soit qu’histoire) qui compte dans notre littérature : pour la première fois, l’érudition et l’art, la méthode et le style concourent, et nous sortons enfin des compilations sans valeur, des romans sans autorité, et des dissertations doctement illisibles.
2º Les journaux devraient tous avoir un courrier littéraire quotidien, ne contenant que des notes brèves, rédigées par plusieurs mais sous le contrôle d’un seul, et deux feuilletons critiques hebdomadaires, l’un réservé aux romans et aux livres de poèmes les plus remarquables, l’autre aux livres de critique littéraire, histoire, philosophie, sociologie, etc. […] Mais quand elle devient pénétrante, imagée, vivante, elle a plus de chances d’être longtemps goûtée que le roman, car les sentiments et les idées nous touchent davantage exprimés directement que transposés dans la fiction. […] Jacques Morland : « Mon journal, monsieur, est une affiche. » Jamais, dit encore Mlle Charasson, « un nouveau Sainte-Beuve ne trouverait maintenant à publier sa copie, à moins d’être propriétaire du journal où il voudrait la voir paraître. » Elle souhaiterait que les journaux eussent « un courrier littéraire quotidien, ne contenant que des notes brèves, rédigées par plusieurs mais sous le contrôle d’un seul, et deux feuilletons critiques hebdomadaires, l’un réservé aux romans et aux livres de poèmes les plus remarquables, l’autre aux livres de critique littéraire, histoire, philosophie, sociologie, etc. ».
Je passe sur son roman nègre, renouvelé d’Atar Gull. […] La grande tirade de mistress Clarkson semble découpée dans un roman de facture, et elle réveille, en plein Théâtre-Français, les échos ronflants du vieil Ambigu. […] C’est d’un drame ou d’un roman d’il y a quarante ans qu’il semble débarquer dans la vie actuelle.
Trop de gens — même parmi ceux qui font profession d’écrire l’histoire littéraire ou de diriger le public dans le jugement des ouvrages anciens et nouveaux — trop de gens ne sont habitués qu’à lire rapidement comme on lit un-journal ou comme on lit un roman, à parcourir plutôt qu’à lire. […] Seule, l’étude sérieuse apporte ce profit : il n’en faut pas parler quand on lit tous les livres comme des romans.
Enfin il a la prétention d’être chaste ; il raye courageusement d’un de ses romans un « détail libertin de trois lignes », s’imaginant sans doute qu’il n’y en a point d’autres dans toute son œuvre. […] Presque tous les héros des romans écrits par ce chrétien sont des athées, et qui ont du génie — et de grands cœurs.
Michelet approuverait les innombrables absolutions maritales qui font, depuis quelques années, la gloire de nos comédies et de nos romans. […] Si faible est ma volonté, que d’heure en heure elle glisse, elle va m’échapper… » etc… Dans le roman de Mme de La Fayette, M. de Clèves reçoit de sa femme une confidence pareille, suivie des mêmes supplications : « Conduisez-moi ; ayez pitié de moi et aimez-moi encore si vous pouvez !
Le goût, bien ou mal satisfait, de lire, conduit presque déjà à un principe de critique il est un critérium excellent dont ne songent point à se départir d’honnêtes judiciaires envisageant la lecture comme une distraction (et c’est dénommer avec maestria ce que d’éminents philosophes peinent à dire un jeu absorbant et désintéressant), les clientes de la « Lecture Universelle », un sou par jour et par volume, estiment les romans que la buraliste leur « conseille » en proportion inverse du temps qu’elles ont dépensé à les lire ; et leur exaltation pour tel Prévost ou Duruy se confond, à la réflexion, avec une reconnaissance pécuniaire pour ces maîtres qui se laissent dévorer si vite. […] Je le lui avais dénié. — « Mais on ne peut pas aimer Platon, Shakespeare, un roman naturaliste et une opérette. » — Pourquoi pas ?
Je n’ai trouvé dans la foule des orateurs que déclamations ; dans la multitude des poètes, que pensées fausses ou communes, exprimées avec effort et avec appareil ; dans la nuée des romans, que fausses peintures du monde et des hommes. […] Vous êtes excusable d’avoir essayé de lire à la fois tant de poètes, d’orateurs et de romans, mais non pas de les avoir lus jusqu’au bout ; vos premières lectures en ce genre auraient dû vous persuader que les vrais ouvrages d’agrément sont aussi rares que les gens vraiment aimables.
Zola : Le Roman expérimental. […] Zola, Le Roman expérimental.
Le Télémaque est-il un poème ou un roman ? […] Vous lisez un beau roman, vous avez le sentiment de votre attention.
Dans toutes ses pièces, dans tous ses romans, dans toutes ses impressions de voyages, Dumas me fait toujours un seul et même effet, et déroule à mes yeux un seul et même esprit : c’est un déjeuner de garçons perpétuel.
Enfin ce fut le tour des écrivains que nous allons étudier et aujourd’hui, l’accueil qu’ont reçu certains romans russes, a fait entreprendre d’un coup un nombre considérable de traductions, dont il faut bien que la vente paraisse assurée.
Hommes toujours occupez de leurs plaisirs, et qui ne connoissoient d’autres inquietudes, ni d’autres malheurs que ceux qu’essuient dans les romans ces bergers chimeriques dont on veut nous faire envier la condition.
Berthe, la Famille de Kervoren et le Chercheur de Rives, sont trois romans entrelacés qui n’en font qu’un seul.
À travers tous ces romans, il est question des idées nouvelles, politiques, philosophiques, scientifiques, religieuses et sociales. […] Brunetière sépare le roman d’aventures du roman de mœurs, du roman à thèse et du roman psychologique. […] C’est certes un roman d’aventures, et la vie de Julien Sorel est aussi mouvementée que celle d’un mousquetaire à la Dumas. N’est-ce pas un roman de mœurs à la fois italiennes et françaises, mœurs galantes et dures où se plaisait l’âpre esprit d’Henry Beyle ? […] Peints par eux-mêmes est un roman par lettres.
Il a lu en 1787 les Études de la nature, de Bernardin de Saint-Pierre, et le roman de Paul et Virginie, qui en est un épisode. […] C’est l’œuvre d’un jeune disciple de Rousseau, qui a vu du pays ; c’est un poème épique ; c’est un roman historique et exotique ; c’est un conte philosophique ; c’est je ne sais quoi encore. […] Voilà, très en abrégé, l’action de cet étrange roman. […] Les femmes l’attendaient comme un roman. […] Ou plutôt, quel personnage de roman ou de drame a la vie étendue, minutieuse et frémissante du héros des Confessions ou du héros des Mémoires d’outre-tombe ?
. — Histoire d’amour, roman (1890). — Messire Duguesclin, pièce en trois actes et en vers (1895). — Poésies militaires (1896). — La Mort de Hoche, drame en prose en quatre actes (1898). — La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres (1898).
Délicieusement conté, plutôt qu’il n’est écrit, avec toute la grâce et la gracilité d’un poète japonais qui serait un peintre délicat, ce roman atteste une fois de plus l’exclusive prédilection de Judith Gautier pour le prestigieux et immémorial Orient.
. — Volupté, roman (1834). — Pensées d’août (1837). — Poésies complètes (1840). — Portraits littéraires (1839, 1841, 1844). — Histoire de Port-Royal (1840-1862). — Portraits de femme (1844). — Portraits contemporains (1846). — Causeries du lundi (1851-1857)
Ce résultat, quoique l’auteur de ce livre soit bien peu de chose pour une fonction si haute, il continuera d’y tendre par toutes les voies ouvertes à sa pensée, par le théâtre comme par le livre, par le roman comme par le drame, par l’histoire comme par la poésie.
L’ami Fritz I Le roman que nous venons de lire est certainement un chef-d’œuvre ; mais cette histoire si naïve et si vraie du pauvre conscrit de Phalsbourg n’exige pas un autre mérite que la vérité. […] Je ne puis que leur rendre témoignage et m’écrier à chaque page de ce miraculeux roman : Cela est vrai comme 1813 ! II Mais voici de la même main un nouveau fragment d’un roman de mœurs ; roman aussi prodigieux d’invention que l’autre est prodigieux de mémoire. […] Voici le sujet du roman : Lorsque Zacharias Kobus, juge de paix à Hanebourg, mourut, en 1832, son fils Fritz Kobus, se voyant à la tête d’une belle maison sur la place des Acacias, d’une bonne ferme dans la vallée de Meisenthâl, et de pas mal d’écus placés sur solides hypothèques, essuya ses larmes et se dit, avec l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité ! […] XIV Et ainsi finit, entre le vin et les larmes, le roman de ces messieurs.
Le roman va-t-il l’emporter sur l’histoire ? […] Il procura une édition du Roman de la Rose, une édition de Villon. […] C’est un roman bourgeois joué par des géants. […] C’est un roman très réel, et très réaliste, où la part de fantaisie est très restreinte. […] Les romans modernes le sont cent fois plus.
La Henriade n’est qu’une chronique en bons vers que j’ai vue en soixante ans seulement grandir et déchoir sans gloire et sans mémoire ; Candide et ses autres romans sont des facéties à peine philosophiques ; Jeanne d’Arc, qu’on ne lit plus, est une mauvaise plaisanterie que son cynisme n’empêche pas d’être fade ; ses Annales de l’Empire et ses Mœurs des nations sont des ouvrages d’érudition laborieuse et de spirituelle critique, les commentaires de l’esprit humain écrit par un ennemi des moines et du moyen âge. […] Seulement il oublie le vice mortel de ces chefs-d’œuvre, c’est le mensonge du roman historique. […] » Quant à moi, qui n’aime ni le faux, ni l’excès, ni certains drames de Victor Hugo, j’avoue que j’ai lu avec attendrissement et intérêt le roman bizarre, mais neuf, de Notre-Dame de Paris. […] La moralité de ses œuvres lui importe peu ; au contraire, même une certaine originalité paradoxale, qui scandalise un peu les idées routinières en philosophie, en politique, en religion, ne lui déplaît pas ; c’est le sel du génie, c’est le sceau de sa supériorité sur le commun des hommes ; il se moque des larmes et du sang qu’il a fait couler par la contagion de son roman de Werther. […] Il écrit aussi quelques romans, comme Wilhelm Meister, dans lesquels il introduit des personnages immortels, tels que Mignon.
C’est le roman du siècle. […] Or, en 1830, un roman peut ressembler à la vérité jusqu’au dénoûment, exclusivement. […] Pour que Julien fût un Lafargue, Stendhal a bousculé et gâté tout son roman. […] Cela termine un roman « vrai » par un dénoûment accidentel. […] Faire des vers, faire des romans, apprécier les vers et les romans des autres, tel était son programme.