Il ne restait plus à Homère que deux défenseurs, Dacier et sa femme. […] Où Boileau s’était tu, où Fénelon était resté neutre, une femme éclata. […] Mais s’il y a eu quelque gloire dans cette querelle, c’est pour la femme illustre qui est restée, contre le préjugé d’une époque puissante et brillante, de l’avis de l’esprit humain. […] Boileau, en mettant bas les armes, craignait d’avoir sacrifié à la civilité quelque chose de plus que son amour-propre ; Lamotte, par l’air galant dont il désarmait devant une femme, faisait encore les affaires de sa vanité. […] Une femme du monde ; curieuse, comme on l’était alors, des découvertes de la philosophie nouvelle, demande à notre philosophe comment est fait le monde que nous habitons, et s’il y a d’autres mondes habités.
Quels modèles que les empereurs, les patriciens et leurs femmes ! […] Je ne sais quel grand seigneur avait la veille tué sa femme dans une alcôve. […] Un portrait peint montre visiblement si une femme est belle ou laide, mais le romancier a des moyens bien supérieurs à ceux du peintre. […] Courbet est un factieux pour avoir représenté de bonne foi des bourgeois, des paysans, des femmes de village de grandeur naturelle. […] Une femme nue est debout près du chevalet.
Revenu sous un déguisement, il conseille à sa femme de se faire donner des colliers et des bracelets par les prétendants, et il ne les tue qu’après qu’ils ont enrichi sa maison. […] Combien plus de choses encore dans la toilette d’une femme, même de la condition moyenne ; deux ou trois armoires n’y suffisent pas. […] Des hommes faits, afin d’être meilleurs amis, se prêtent leurs femmes ; dans un camp on n’est pas scrupuleux en fait de ménage, et souvent bien des choses sont communes. […] Un jeune marié ne va trouver sa femme qu’en cachette, et passe la journée, comme auparavant, à l’école de peloton et sur la place d’armes. […] Pausanias trouva en Arcadie des concours de beauté ou rivalisaient les femmes, et qui dataient de neuf siècles.
Est-ce qu’une phrase doucement émue d’un souvenir de femme eût gâté la bouffonne harmonie du chef-d’œuvre ? […] Dans le tumulte des domestiques réveillés, il vient chez sa femme parce qu’il faut qu’on sache qu’il est venu une nuit chez sa femme. […] De l’amour de la femme, ou de l’amour du rêve de la femme, qui mène à Dieu, il fit l’amour et le rêve de tout. […] La femme contient tout, ou tout ne contient qu’elle. […] C’est à la jeune femme qui baisa cette fleur que j’offre cette page funéraire aussi.
Seigneur, vous savez si j’ai aimé cette femme-là ! […] Le malheur, c’est la mort d’une femme, et qui était la femme de Gasselin, la fille du maître Poivret. […] Les femmes : toutes les maladies et toutes les dépravations. […] Sa femme, la Guélotte, une mégère. […] Cette femme est nue.
Frémiet l’a, mieux que jamais, glorifié dans le Gorille enlevant une femme. […] Une jeune femme se tue ; et l’on trouve, près du cadavre, les œuvres du dramaturge. […] Les petites femmes qui ne savent rien sont au courant de sa renommée. […] Cette femme ne m’intéresse pas ; vous l’avez imaginée à grand peine. […] Les quatre figures de femmes sont ravissantes, d’une grâce fine et jolie sans joliesse.
« Pleinement sympathique », une femme étonnante. […] » Femme de Jacques Ier, la reine Anne était une princesse d’origine danoise. […] Quelle situation faite à cette absurde femme ! […] Il est malaisé que je n’aye dit devant vous ce que j’ai dit en toutes les bonnes compagnies de la cour, que je ne trouvais que deux belles choses au monde, les femmes et les roses, et deux bons morceaux, les femmes et les melons. […] Pierre Hamp a vu les femmes qui allaient aux filatures et aux tissages régulièrement.
L’envie de s’acquérir à son tour de la célébrité, de mettre dans ses intérêts les femmes & ce qu’on appelle la bonne compagnie, alluma son imagination. […] Le jeu, les femmes & le vin remplissoient tout son temps.
Autour, le prévôt des marchands, ou une monstrueuse femme grosse déguisée, tout l’échevinage, tout le gouvernement de la ville, une multitude de longs rabats, de perruques effrayantes, de volumineuses robes rouges et noires, tous ces gens debout, parce qu’ils sont honnêtes ; et tous les yeux tournés vers l’angle supérieur droit de la scène, d’où Minerve descend accompagnée d’une petite paix, que l’immensité du lieu et des autres personnages achève de rapetisser. […] Et vous appelez cela la femme, les filles de Scilurus ?
Après les Philosophes, viendront les Historiens ; après les Historiens, les Poètes ; après les Poètes, les Romanciers ; après les Romanciers, les Femmes (les Bas-Bleus du xixe siècle) ; après les Femmes, les Voyageurs ; après les Voyageurs, les Critiques, et ainsi de suite, de série en série, jusqu’à ce que le zodiaque de l’esprit humain ait été entièrement parcouru !
En d’autres endroits, ce sont les nuages qui s’en vont tout brodès des vœux du poëte ; la femme est appelée l’abrégé rougissant de tous les phénomènes de Dieu. […] On retrouve toujours l’amant de Maria ; Marguerite de Cérisy est la même que la coquette des Confidences, la femme sans cœur. […] En parlant d’une femme qui rend tour à tour son amant ou stupide ou spirituel : « Qu’elle dise au plomb de devenir de l’or !
Les femmes du monde, on leur doit cette justice, se sont prêtées à merveille à l’attrait et à l’embellissement de cette renaissance, elles ont multiplié l’éclat des fêtes particulières ; elles n’ont même pas absolument dédaigné ces tourbillons, moins étroits, mais plus enivrants, où la foule enhardit et protège le mystère. à la blancheur suave du cou et aux lignes voluptueuses de plus d’une pose indécise, il était aisé, jusque sous le masque, de saisir la curiosité de l’aristocratique beauté qui se confiait là, pour la première fois, à quelque guide heureux et fier : c’était une nuance nouvelle en ces sortes de lieux que de suivre ainsi un embarras charmant, dissipé à mesure. Nous notons ceci comme un fait : nous n’adressons aucun reproche ; nous serions tenté plutôt de féliciter, si nous l’osions ; deux ou trois carnavals comme le dernier feront plus, à coup sûr, pour l’émancipation réelle de la femme, que quatre ou cinq religions ex professo. […] Durant la seconde période de la doctrine et dans les relations avec les femmes, surtout quand des jeunes gens, convertis à peine depuis quelques mois, couraient en prosélytes, s’adressant aux imaginations provençales, c’est bien sous cette forme vaguement attrayante et affadie, que le saint-simonisme, naguère austère au sortir du Producteur, menaçant au sortir des ventes, se produisait en se corrompant.
Après avoir réfuté les diverses objections qui ont été faites contre mon ouvrage, je sais fort bien qu’il est un genre d’attaque qui peut éternellement se répéter ; ce sont toutes les insinuations qui ont pour objet de me blâmer, comme femme, d’écrire et de penser. J’offre d’avance la traduction de toutes ces sortes de critiques dans les vers de Molière, que je rappelle ici : Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut, Et femme qui compose en sait plus qu’il ne faut ; Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime, Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime ; Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler, Que savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer. Arnolphe, dans L’École des femmes.
Le hasard a voulu que ce soit vous, Parisiens, qui soyez chargés de faire les réputations littéraires en Europe ; et une femme d’esprit, connue par son enthousiasme pour les beautés de la nature, s’est écrié, pour plaire aux Parisiens : « Le plus beau ruisseau du monde, c’est le ruisseau de la rue du Bac. » Tous les écrivains de bonne compagnie, non seulement de la France, mais de toute l’Europe, vous ont flattés pour obtenir de vous en échange un peu de renom littéraire ; et ce que vous appelez sentiment intérieur, évidence morale, n’est autre chose que l’évidence morale d’un enfant gâté, en d’autres termes, l’habitude de la flatterie. […] L’année dernière (août 1822), le soldat qui était en faction dans l’intérieur du théâtre de Baltimore, voyant Othello qui, au cinquième acte de la tragédie de ce nom, allait tuer Desdemona, s’écria : « Il ne sera jamais dit qu’en ma présence, un maudit nègre aura tué une femme blanche. » Au même moment le soldat tire son coup de fusil, et casse un bras à l’acteur qui faisait Othello. […] On oublie bien vite Manlius pour ne voir que Talma : ils ont plus de durée chez les jeunes femmes, et c’est pour cela qu’elles versent tant de larmes à la tragédie.
« Une vieille femme le vit, bien mauvaise mégère. […] Si l’amour est souvent tragique, le mariage est grotesque ou terrible : tromper ses parents, voilà l’affaire de la fille ; tromper son mari, voilà l’affaire de la femme ; tromper son amant, tromper sa maîtresse, voilà l’affaire des amantes et des amants. […] Les passions élémentaires surgissent violentes et cyniques, comme dans la chanson du Vieux Mari, dont sa femme attend la mort pour en porter au marché la peau, et avec le prix s’acheter un mari neuf et jeune.
Ce prince, plus changeant que les femmes ses maîtresses, et plus envieux que les hommes ses favoris, s’était-il donc pris de quelque jalousie ignoble contre l’héroïne de son règne et contre le grand homme que son habileté avait fait plus riche qu’un roi ? […] dans ce pays moitié soldat et moitié femme, là où la gloire et l’amour ont mis leur double rayon il y a fascination, éblouissement et sorcellerie ; mais l’honneur de l’Histoire est d’être impassible, et d’ailleurs l’amour de Charles pour Agnès n’était pas de si noble nature qu’il pût justifier son prestige. […] Quand l’affreux maréchal de Retz disait sa messe noire ; lorsque les bâtards d’Armagnac et de Bourbon, ces Antechrists, déchiraient tant de seins outragés et faisaient coucher la Débauche dans le sang qu’ils avaient versé ; quand Pierre de Giac, — un des favoris de Charles VII, — quand Pierre de Giac, le bourreau équestre, emportait en croupe sur son cheval sa femme empoisonnée et forçait ainsi son agonie à chevaucher pendant quinze lieues, Jacques Cœur, bien différent de ces hommes terribles, menait à Bourges une de ces bienfaisantes et magnifiques existences qui rappellent les Médicis.
Ainsi, pour n’en citer que deux seulement sur vingt-cinq, le culte de la femme, relevée, purifiée, anoblie par la religion d’un Dieu né d’une Vierge, la galanterie des chevaliers, le respect de leur force devant la faiblesse, c’est là, subsistant, le souffle des druidesses, qui a tenu bon, ce souffle-là ! […] Martin écrit Jeanne d’Arc, pour la démocratiser, et dont il fait un Jésus-Christ en femme (que Dieu me pardonne de répéter le blasphème d’une telle pensée !) […] C’est enfin qu’elle n’est pas à Dieu parce que la femme ne doit pas s’élever seule à Dieu. » Que si avec tout cela Héloïse n’est pas druidesse, elle est du moins la grande sainte de l’amour !
nous aussi, nous disons — s’écrie-t-il — que personne n’est la propriété de personne, que l’amour n’est pas l’esclavage, et que tout homme et toute femme ont le droit de se reprendre à la femme et à l’homme qu’ils n’aiment plus. […] Les métempsychosistes ne seront pas tous logés dans les astres, où l’auteur des Grimaces fait pleurer Molière d’avoir écrit ses Femmes savantes.
à son ami de Bonpland), Alexandre de Humboldt, fils de chambellan et grand seigneur dans un de ces pays qui ont une noblesse politique encore, ayant enfin toutes les fortunes en attendant celle de la gloire, qui lui fut facile, abondante, prodiguée comme éternellement lui furent toutes choses, depuis la faveur très lucide, comme on sait, des princes, jusqu’à l’admiration aveugle des femmes, Humboldt, qui n’avait pas le goût du cabinet de Buffon, — le grand Sédentaire, — se dit de bonne heure que son cabinet à lui serait l’univers, et il se fit voyageur et il se lança dans l’espace ! […] Esprit souverainement délicat et doué de qualités si nettement exquises, ce Varnhagen, qu’il n’a pas été diminué d’être le mari de sa femme, comme tant de maris de femmes célèbres l’ont été.
à son ami de Bonpland), Alexandre de Humboldt, fils de chambellan, et grand seigneur dans un de ces pays qui ont une noblesse politique encore, ayant enfin toutes les fortunes en attendant celle de la gloire, qui lui fut facile, abondante, prodiguée comme éternellement lui furent toutes choses depuis la faveur, très lucide, comme on sait, des princes, jusqu’à l’admiration aveugle des femmes, Humboldt, qui n’avait pas le goût du cabinet de Buffon, — le grand Sédentaire, — se dit de bonne heure que son cabinet à lui serait l’univers, et il se fit voyageur, et il se lança dans l’espace ! […] Esprit souverainement délicat et doué de qualités si nettement exquises, ce Varnhagen, qu’il n’a pas été diminué d’être le mari de sa femme, comme tant de maris de femmes célèbres l’ont été.
Goethe, qui n’a pas beaucoup de grands mots à sa charge, en a un superbe, quand il dit qu’on ne sait pas plus comment les poètes s’y prennent pour faire de beaux vers qu’on ne sait comment les femmes s’y prennent pour faire de beaux enfants… Et il a raison, pour cette fois ! […] Justement, les faiseurs et les poursuivants de biographie, tous ces gens qui veulent attacher des notices aux talons des poètes, ces rêveurs qui nous font rêver et qui se révèlent par leurs chants, avaient cru reconnaître les femmes que l’ardent élégiaque a aimées dans ses vers et en avaient écrit les noms. […] Les vrais poètes ressemblent à ces femmes qui pour avoir respiré un parfum de violettes, en passant, sentent par la bouche la violette tout un jour.
Après avoir savouré les détails de son livre, qui sont jolis souvent et parfois touchants, après avoir admiré l’adresse et la délicatesse de touche avec laquelle l’auteur, qui est l’amant de son histoire, sauve sa maîtresse de la vileté ordinaire aux femmes comme elle, — car, il faut bien le dire, Louise est de la race aux camélias, dont on abuse vraiment trop dans les romans et au théâtre, et qui fera, si on continue, appeler la littérature française du xixe siècle la littérature des filles entretenues, — on est tout étonné de cette rupture peu intelligible qui vient brusquement clore le livre, et on voudrait se l’expliquer. Est-ce la situation de cette femme, qui n’est pas fausse absolument de caractère, mais qui est victime de la position fausse que lui a créé son passé ? […] qui rendait, au moins pour un homme élevé et courageux, toute intimité impossible ; c’était le dégoût, l’inévitable dégoût quand il s’agit d’une femme qui, après tout, et quoique nos passions soient assez lâches pour changer les noms aux choses qui nous concernent, a versé d’un concubinage dans un autre.
on s’est battu pour Le Sage comme pour une honnête femme ou une coquine. […] De Vannes, où il avait fait ses études, il vint à Paris, et quoique Anatole France ait de la fatuité pour lui et prétende que sa jeunesse et sa figure y plurent à quelques femmes, qu’il ne compromet pas, du reste, en les nommant, Le Sage prosaïsa bientôt sa vie dans le mariage et s’empêtra d’une femme qu’il épousa par amour.
le roman de Gil Blas une œuvre diablement espagnole, sur le simple vu de quelques résilles et de quelques guitares, et surtout de quelques sandales d’inquisiteur, laissées à la porte de la chambre des femmes, pour empêcher ces polissons de maris d’entrer. […] Il y a de petites femmes, toutes faibles, qui n’en finissent pas d’avoir des enfants et qui peupleraient plusieurs hôpitaux. […] Exemple, la scène incroyablement nouvelle et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier, pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.
La gloire militaire ne pouvait séduire une femme méfiante. […] Les femmes, les enfants, les vieillards, qui les a peints comme lui ? […] À peine permet-il quelques mots à Juliette entre la mort de Roméo et la sienne ; Macduff se taira après le massacre de sa femme et de ses enfants ; et Shakespeare a voulu que Constance fût morte avant de nous apprendre la mort d’Arthur. […] Mais il pouvait attirer à Londres sa femme et ses enfants. […] Son testament n’offre rien de remarquable, si ce n’est une nouvelle preuve du peu de place qu’occupait dans sa pensée la femme à qui il s’était si précipitamment uni.
On les rencontre dans les salons, chez Mme de Lambert, où la liberté de leurs propos amuse l’oisiveté des femmes et l’insouciance des hommes. […] « Il n’y a personne — écrit Montesquieu — qui ait quelque emploi à la cour dans Paris ou dans les provinces, qui n’ait une femme par les mains de qui passent toutes les grâces et quelquefois les injustices qu’il peut faire » ; et, naturellement, cette « femme » n’est pas la sienne. Aussi, qui voudra faire désormais son chemin dans le monde, faudra-t-il qu’avant tout il ait pour lui les femmes, le talent de leur plaire, de les intéresser à sa fortune ou à sa réputation. […] Tel est du moins le jugement qu’une femme a porté d’elles [Cf. […] — que sa mémoire a été mal gardée, et mal soutenue par l’aimable femme qui portait son nom [Cf.
Le monde le choya, les femmes l’adorèrent ; ce fut, pour tout ce qui le connut, un jouet charmant et une idole. […] Mais avec quelle ivresse J’embrassais, je baignais de larmes de tendresse Le vieillard qui jadis guida mes pas tremblants, La femme dont le lait nourrit mes premiers ans, Et le sage pasteur qui forma mon enfance ! […] Les femmes ne remarquent jamais ce qu’elle est, et toujours ce qu’elle exprime ; elle est vraiment laide, mais bien plus curieuse, je dirais même intéressante. […] C’était le fruit des vingt années précédentes ; de plus, Delille aveugle ne sortait guère, et, en tutelle de sa femme, versifiait sans désemparer. […] Sa femme, jalouse de l’ascendant qu’elle avait sur lui, ne contribuait pas peu à le tenir soigneusement à l’écart de la puissance nouvelle.
Sa mère, Helvia, femme supérieure par le courage et la vertu, comme toutes les mères où se moulent les grands hommes, l’enfanta sans douleurs. […] Il épousa Térentia, femme d’illustre extraction et de fortune modique. […] Une femme illustre, maîtresse d’un des jeunes patriciens associés au complot, court dans la nuit avertir Cicéron de fermer le lendemain sa maison aux sicaires. […] … Je vous recommande mon frère, ma femme, ma fille, mon fils ; mon fils, à qui je ne laisserai pour héritage qu’un nom flétri et ignominieux ! […] Les hommes pardonnent ; les femmes se vengent, parce qu’elles ont moins de force contre leur passion.
Les caractères généraux paraissaient épuisés ; il restait les caractères anecdotiques, un joueur, une coquette de village, des Normands qui se réconcilient, un philosophe sans le savoir ; ou bien les travers du jour, une bourgeoise à la mode de 1692, une femme d’intrigue de la même année, un financier de 1709. […] C’était après la satire contre les femmes. […] Je me trompe, il pense par moments à tout brouiller, pour pêcher une femme en eau trouble. […] Et puis ils sont tous trop mûrs, hommes, femmes, jeunes filles, adolescents, et de quelle maturité ! […] Il n’y manque pas, que je sache, de riches dont l’unique état est de courir après le plaisir qui fuit et de tendre des pièges aux femmes de leurs inférieurs.
Sa femme a été blessée d’un coup de fusil ; ce sont les paysans qui l’ont arrêté et qui faisaient la garde pour empêcher les gens de la religion qui veulent sortir du royaume… » — « Vendredi 25. — On mène du Bordage dans la citadelle de Lille, sa femme dans celle de Cambray, et Mlle de La Moussaye, sa belle-sœur, dans celle de Tournay. […] M. de Ruvigny a permission de se retirer en Angleterre avec sa femme et ses deux fils : « Le roi lui laisse son bien et lui conserve même ses pensions. » Le maréchal de Schomberg eut également permission de se retirer en Portugal « avec madame sa femme et M. le comte Charles son fils ; il conservera, dit Dangeau, son bien et les pensions que Sa Majesté lui donne. » Duquesne, lieutenant général de la mer, eut permission de se retirer en Suisse avec sa famille ; mais, avant d’en pouvoir profiter, il mourut subitement à Paris.
L’esprit et la grâce qui animaient ce petit corps, l’étincelle qui en jaillissait à la première rencontre, la hardiesse et l’aisance, le don de l’à-propos, un soin vif entrecoupé parfois d’un air de rêverie et rehaussé d’un grain de caprice, faisaient de lui la personne la plus agréable et la mieux accueillie, et en particulier, auprès des femmes et des grands. […] Parmi les divers portraits qu’on fit de lui depuis sa mort, il en est un qui est peu connu et qui mérite d’être cité, parce qu’on l’y représente sous un jour assez particulier dans ses relations auprès des femmes et comme pratiquant un art raffiné de fatuité. […] Voiture n’avait rien de passionné ; il en contait à toutes les femmes, mais on doute qu’il ait jamais aimé une seule fois avec ardeur et avec flamme. […] Son ambition était du côté des femmes ; celle de Voltaire était partout ailleurs.
N’oublions pas que les hommes, y compris les femmes, ne sont pas tout d’une pièce, qu’il y a des temps d’émotion générale où une démarche, un mouvement qui ne sera pas entièrement d’accord avec l’ensemble de la ligne suivie, peut paraître la chose la plus naturelle ; et, dans ce cas-ci, le mouvement qui aurait porté Mme de Staël à écrire la lettre en question, serait infiniment honorable, et, par conséquent, digne d’elle. […] Cette lettre, ou telle autre pareille, ne nous forcez pas à le dire, nous les amis de Mme de Staël, et qui comprenons ses premiers mouvements en plus d’un sens, c’est la compensation peut-être d’avoir écrit un jour au général Moreau de revenir d’Amérique pour nous combattre, d’avoir appelé Bernadotte le véritable héros du siècle, celui qui joint la vertu au génie ; elle a pu, dans des moments de révolte et d’irritation trop motivée, s’emporter à ces vivacités extra-françaises ; elle était femme après tout, nous ne l’en blâmons pas ; mais concevez donc aussi qu’elle a pu écrire à un autre moment cette lettre toute française en simple brave femme qu’elle était ce jour-là, et en bonne patriote. […] S’il a supposé à tort que Mme de Staël était restée à Paris pendant au moins une partie des Cent-Jours, ce n’est là qu’un point tout secondaire et de médiocre importance ; l’essentiel est dans l’assentiment, ne fût-ce que d’un quart d’heure, arraché à cette femme généreuse et vive.
Elle l’aborde résolument, et sur la question que lui adresse Pamphile au sujet de Glycère, elle répond que la pauvre jeune femme est à la fois dans les premières douleurs du travail et dans l’inquiétude d’être délaissée par lui. […] espères-tu qu’il te sera permis, moi vivant, moi ton père, d’avoir ta maîtresse en lieu et place de femme légitime ? […] Rien que pour mes habits, tant de femmes en peine ! […] Il a enfoncé une porte, forcé un intérieur, enlevé une femme… ; il n’est bruit que de cela.
Mais cette sœur du côté gauche, un mariage royal échéant, devenait un inconvénient grave ; elle avait, si l’on en juge par les lettres de son frère à elle adressées, le ton libre et les mœurs à l’avenant ; elle était femme, pour subvenir à sa dépense, à tenir chez elle à Paris quelque brelan. […] « Il (le roi) me mande, écrivait de Bruxelles le maréchal à son frère Auguste (27 octobre 1746), toutes les contradictions qu’il a essuyées et qui lui ont été suggérées par la reine, sa femme, qu’il a fallu vaincre : en quoi Mme de Pompadour nous a beaucoup servis, car elle est au mieux avec la reine, qui a toujours le petit coin de stanislaïsme. […] Les femmes de la cour ont toutes de l’esprit comme des diables, et sont méchantes de même. […] Une femme d’esprit ne dirait pas mieux que ce soldat et ce victorieux, lequel, on le voit, n’est pas le moins du monde un soudard ; Mme de Maintenon ne donnerait pas de meilleures instructions à une duchesse de Bourgogne que le maréchal de Saxe à sa dauphine.
Regnier, dans le cours de sa vie, n’eut qu’une grande et seule affaire : ce fut d’aimer les femmes, toutes et sans choix. […] Toute femme m’agrée… Ennemi déclaré de ce qu’il appelle l’honneur, c’est-à-dire de la délicatesse, préférant comme d’Aubigné l’estre au parestre, il se contente d’un amour facile et de peu de défense : Aymer en trop haut lieu une dame hautaine, C’est aymer en souci le travail et la peine, C’est nourrir son amour de respect et de soin. […] André de Chénier aima les femmes non moins vivement que Regnier, et d’un amour non moins sensuel, mais avec des différences qui tiennent à son siècle et à sa nature. […] Telles sont les femmes d’André Chénier, des Ioniennes de Milet, de belles courtisanes grecques, et rien de plus.
Un tout petit nombre, — « d’adorateurs zélés à peine un petit nombre » — d’hommes et de femmes aimant à lire composent aujourd’hui un public restreint pour lequel, un peu aussi par habitude, on continue d’écrire. […] Il en est de cela comme de la différence des sexes ; il ne faut pas demander à l’artiste qui donne, de devenir femme, de recevoir. Notre esthétique fut jusqu’à présent une esthétique de femme, en ce sens que ce sont seulement les hommes réceptifs à l’art qui ont formulé leurs expériences au sujet de ce qui est beau. […] De même que l’honnête homme est satisfait d’avoir vu clair dans le manège d’un charlatan et de n’être pas tombé dans ses pièges, de même le pococurante considère les artistes, les auteurs, les poètes et les jolies femmes comme des thaumaturges et faiseurs de prestiges qui empaument adroitement l’humanité.
Les femmes, et toutes les âmes charmantes quel que soit leur sexe, pour lesquelles Éloa avait été écrite, durent prendre secrètement le deuil en voyant cette infidélité du plus pur des poètes à la plus pure des Muses, qui ne lui avait rien refusé… Est-ce pour cela qu’il était infidèle ? […] Voilà pourquoi il a écrit ce livre, où la pitié déborde dans tous les types ; voilà pourquoi il a raconté ces histoires vraies de vieux soldats, dont l’un devient une véritable mère pour la femme folle de l’homme qu’il fut forcé, par devoir, de faire fusiller, et dont l’autre meurt en bénissant le gamin d’émeute qui l’assassine. […] … Quel rapport, direz-vous, existe-t-il entre Pascal, — le mâle Pascal, mâle jusqu’à la monstruosité, — janséniste, misanthrope, lycanthrope, génie effaré et terrible, et Vigny, femme par la pitié, grâce par le génie ; Vigny de la « Tour d’ivoire », sur lequel on exécute, quand on en parle, la symphonie en blanc majeur de Théophile Gautier ; Vigny, albâtre et albatros, qu’on pourrait très bien faire seigneur de Cinq-Cygnes, car il en entre certainement plus de cinq dans la composition de sa personne et de sa Muse… Quel rapport ? […] C’est une conception de la vie humaine : « Je me figure — dit Vigny — une foule d’hommes, de femmes et d’enfants, saisis dans un sommeil profond.
Ou bien comme une femme qui aime celui qui commande. […] Prompte adhésion, et ardente, des femmes. […] Elle admet une morale des femmes, songez-y donc, essentiellement différente de celle des hommes. Elle demande aux femmes comme vertu essentielle, la chasteté, et elle n’a jamais songé à tenir la chasteté pour une vertu, essentielle ni même importante de l’homme ; et les femmes elles-mêmes sont, pour la plupart, de ce même double avis et méprisent la femme libertine et n’ont aucune vénération, et c’est peut-être un peu le contraire, pour l’homme chaste. […] Évidemment ; mais, aussi et de par cette même connexité, si la société était sûre de la chasteté des femmes, elle le serait de celle des hommes, et c’est précisément pour cela que, sachant l’homme naturellement polygame et ayant intérêt à ce qu’il ne le soit pas, et sachant la femme au moins beaucoup plus monogame que l’homme, c’est à la femme qu’elle se fie pour maintenir autant que possible la chasteté générale ; et parce que c’est sur la femme qu’elle compte le plus pour cela, avec quelque raison, elle attribue à la chasteté féminine une valeur extrême ; elle convie la femme à la chasteté avec ardeur et avec autorité, et elle fait à la femme, de la chasteté, une vertu supérieure et essentielle et un devoir de premier rang.
Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de la grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime, et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux.
Nous y voyons que la femme & la fille de ce bas aventurier, étoient des personnes sans mœurs. La femme, long-temps entretenue, & délaissée enfin par un homme débauché qu’elle avoit suivi en Hongrie, fut obligée de revenir avec son mari, qui la traita durement, jusqu’à condamner son épouse aux plus viles occupations de servante, & faire de sa servante son épouse.
Pour vos femmes, et le reste de votre composition, je conviens qu’il y a de la beauté ; des caractères de l’expression ; de la sévérité de couleur ; mais mettez la main sur la conscience, et rendez gloire à la vérité ! […] Les femmes du Carache sont effrayées du péril de cette mère expirante, et les vôtres aussi.
. — Il faisait plus, il prenait les initiales d’une femme de ses amis, en imprimant un opuscule : Conseils d’une mère à ses filles (1796) ; il s’autorisait du déguisement et tenait assez bien la gageure dans ses préceptes maternels d’une raison modeste et solide. […] Et elle se justifie aussi sur les obscurités qu’on lui a reprochées ; puis elle revient au point essentiel et qui la pique : Mais je crois que l’ouvrage ne manque pas de style, c’est-à-dire de vie et de couleur, et qu’il y a, dans ce qu’on peut remarquer, autant d’expressions que d’idées… En vérité, ajoute-t-elle, comme pour s’excuser de sa louange, je me crois sûre que l’auteur et moi nous sommes deux ; femme jeune et sensible, ce n’est pas encore dans l’amour-propre qu’on vit. […] Mme de Staël que quelque trait de plume avait blessée, s’en plaignait à lui en femme, avec bonne grâce, et lui disait un de ces mots qui n’accusent d’ailleurs autre chose en Roederer que l’indépendance d’un esprit critique et judicieux : « Je ne suis pas le premier des êtres qui vous ont aimé qui se soient plaints de l’impossibilité de fixer dans votre cœur un jugement durable. » C’est qu’en effet ce qui mérite le nom de jugement durable ne se fixe point dans le cœur, mais dans l’esprit, et encore, pour peu qu’on cherche le vrai, la balance y recommence toujours. […] Est-il en partie de Mme Rousseau, cette femme de ses amies avec laquelle il se brouilla pour l’avoir publié ? […] Le seul indice qu’il soit naturel de tirer de cette petite supercherie ou espièglerie bibliographique, c’est que de tout temps Roederer se soucia des femmes, de leur éducation et de leur rôle dans la société polie.
II Une femme fait des gestes violents, essuie ses yeux avec son mouchoir, sanglote en se cachant la tête dans les mains. […] Si la femme est comédienne habile, le chagrin manque sans que l’attitude manque, et je porterai le même jugement que s’il ne manquait pas. […] Jusqu’ici, l’antécédent n’est qu’une propriété de l’objet, tantôt absente, tantôt présente ; en effet, ce que nous avons considéré, c’est la situation du fourmillement, c’est la courbure du bâton, c’est le chagrin de la femme. […] « En 1831, pendant une émeute, la femme d’un ouvrier, enceinte de huit mois et cherchant à rentrer chez elle, voit tomber son mari mortellement atteint d’une balle ; elle accouche ; dix jours après, le délire éclate ; elle entend le bruit du canon, des feux de peloton, le sifflement des balles et se sauve dans la campagne. […] C’est pourquoi elle avait les mêmes effets et les mêmes suites, et renouvelait le trouble et la terreur que la femme encore saine d’esprit avait éprouvés pendant le combat.
On sourit de lire à propos d’un éloge des mœurs américaines : « Livrées à leur ménage, les femmes en goûtent, en procurent toutes les douceurs. […] Les ministres le consultent, les femmes l’embrassent73, la reine lui fait avoir le régiment de Royal-dragons. […] On vous aura déjà parlé de la fin angélique de cette incomparable femme. […] Chacune de ses pétitions ou réclamations a commencé par ces mois : La femme La Fayette. […] La plupart des femmes d’émigrés avaient, en 1793, rempli la formalité d’un divorce simulé, pour mettre à l’abri une portion de leur fortune.
Où est la femme qui a servi de modèle à la Vénus de Milo ? Mais cette femme de marbre, la voilà tout entière. […] J’étais revenu vingt fois, attiré par je ne sais quoi (c’était l’indéfinissable, ce qui attire le plus dans l’homme, dans la femme ou dans leur image). […] On lui reproche d’avoir trop songé à charmer les yeux ; mais reprocher le charme à un artiste, n’est-ce pas reprocher à la femme la beauté ? […] Tu écoutais tout cela pendant que la longue cuiller de buis tournait dans les mains de l’heureuse femme de ménage pour te verser le maïs bouilli dans l’assiette creuse sur laquelle un lait écumant surnageait, comme une flaque d’huile, sur l’écorce de la marmite.
» Cette idée lui semblait baroque. « — Qu’est-ce que j’aurais fait d’une femme ? […] Quelqu’un affirmait qu’il y avait toujours eu en Autriche des femmes d’Etat. « En France, dit Mariéton, il y a seulement des tas de femmes. ». […] C’est une femme charmante. […] Elle était réellement comme je l’imaginais, la plus séduisante des femmes. […] Si c’est vraiment la bonté qui fait la supériorité, Mlle Read est la femme supérieure par excellence.
Mallarmé s’amusait extrêmement de ses partis-pris de femme, de ses caprices, de ses entêtements. […] Et c’est le père Ponreau, maître de cabotage, avec sa femme et sa fille Cléophée. […] Lacouture, qui emmenait avec lui sa femme et son jeune fils, et frété par M. […] Une vingtaine de femmes y étaient assemblées, accroupies sur des nattes. […] Les dix enfants qu’il eut de ses deux femmes ont formé plusieurs branches.
… Il y avait une pauvre femme renversée, la tête très basse, le ventre ouvert ; elle râlait continuellement… un moment elle est devenue toute bleue… tous les linges étaient couverts de sang… il en avait sauté sur le front des aides… on lui a enlevé un énorme morceau de chair. » Le chirurgien, au contraire, dirait plus techniquement : « Je viens d’opérer un fibrome qui m’a donné pas mal de tracas. […] Maupassant faisait le sceptique et Flaubert le brutal, et tous deux étaient sensibles au plus haut point, Maupassant comme une femme et Flaubert comme un enfant.
Sans s’embarrasser d’une barrière inutile, il donna au vers ternaire le droit de cité : Il a vaincu — la Femme belle — au cœur subtil… Néoptolème — âme charmante — et chaste tête… Et sur mon cœur — qu’il pénétrait — plein de pitié… Ces braves gens — que le Journal — rend un peu sots… Quoi que j’en aie — et que je rie — ou que je pleure… Rien de meilleur — à respirer — que votre odeur… Pour supporter — tant de douleur — démesurée… Pour, disais-tu, — les encadrer — bien gentiment… Cette coupe nouvelle de vers, d’où l’on allait tirer des effets si imprévus, offrait toutes les garanties d’une réforme née viable, puisqu’elle était l’épanouissement naturel d’une idée lentement mûrie et qu’elle avait subi le contrôle à la fois du Génie et du Temps. […] Anatole France a noté que le charme de certains noms de femme : Pholoë, Chloë, Pasiphaë, provenait justement de ce glissement de deux voyelles l’une sur l’autre.
Ayant été fait prisonnier de guerre, durant la Ligue, il prit rang entre les amants de Marguerite de Valois, femme de Henri IV, qui, par cette raison, le vit de mauvais œil. […] Cette société ne le rebuta pourtant point : sa femme devint enceinte, une fois, deux fois, même trois fois, mais n’accoucha jamais que de productions informes.
On comparoit sa muse à une belle femme dans les douleurs de l’enfantement. […] Son indécence, lorsqu’il parloit des femmes, étoit extrême.
C’est ainsi que cette femme cherche un ragoût à ses plaisirs, un décor à ses amours. […] Triste est cette vieille femme coiffée d’un humble bonnet, et que ronge quelque chagrin domestique. Plus triste encore est cette femme hydropique doucement résignée soit à la mort, soit à la vie. […] Le fermier et sa femme s’apitoient avec une bonhomie compatissante sur une misère qui sera peut-être un jour la leur. […] N’a-t-elle pas une majesté champêtre la Femme qui porte deux seaux ?
Nous n’avons pas parlé des femmes poëtes. […] L’amour de l’homme ne provoque-t-il pas toujours la trahison chez la femme, La femme, enfant malade et douze fois impur ? […] Cette jeune femme, c’est Charlotte Corday. […] La petite-nièce de Corneille croyait s’être affranchie de son sexe, et la femme se réveille en elle. […] Dans l’ordre des lettres, les femmes n’ont pas le rire gaulois.
Ils levèrent leurs haches, et je les entendis retomber sur le tronc près des racines avec un bruit sourd, tout semblable au bruit des pelletées de terre pierreuse que j’entendis tomber sur la bière de mon frère et de ma jeune femme quand nous allâmes les ensevelir, il y a treize ans, là-haut, au cimetière des Camaldules ; les éclats d’écorce de bois volèrent sous l’acier jusqu’à nos pieds. […] elle en a entendu, cette nuit-là, des lamentations, cette voûte, ajouta avec force l’aveugle ; elle en a entendu autant que le jour où les cercueils de ma femme et de mon frère furent cloués à nos oreilles par le marteau du fossoyeur des Camaldules ! […] Je devins pierre comme la statue de la femme de Noé quand, au lieu de tomber sur ses belles tresses de soie blonde qui partaient du faîte de son front et qui se déroulaient jusque sur ses deux épaules, je sentis sous ma main une tête toute ronde et tout frais tondue, qui cherchait à se dérober à mon attouchement comme quelqu’un qui a honte et qui baisse le visage ; je crus rêver. […] Quant à l’enfant, il continuait à dormir sur le blanc oreiller, pendant que la jeune femme allait raconter comment il était venu au monde, entre deux rosées de sang et de larmes. […] CXXXI Sans délibérer seulement une minute, j’arrache de mon corps les habits de femme, j’ôte mes bras de mes manches, mes pieds de mes sandales, je prends au clou de la cheminée les grands ciseaux avec lesquels nous tondions la laine de nos moutons au printemps, quand nous avions encore notre petit troupeau à l’étable.
Vous ne pouvez vous imaginer la fureur et l’intolérance de l’admiration des jeunes gens et de certaines femmes pour ces produits du Nord. […] Oui, on nous a déjà dit que le mariage est une institution oppressive, s’il n’est pas l’union de deux volontés libres et si la femme n’y est pas traitée comme un être moral. […] Comme Jacques, Wangel donne à sa femme la permission de suivre un autre homme. […] — Les Idées de Madame Aubray et Denise, ces deux pièces d’esprit vraiment évangélique, nous veulent persuader que, dans de certaines conditions, un honnête homme peut et doit, en dépit de prétendues convenances, épouser une fille séduite, et séduite par un autre que lui Dans la Femme de Claude, un homme, après avoir prié Dieu, se met avec sérénité au-dessus des codes humains, et substitue son tonnerre à celui de Dieu même, dans la lutte engagée par la conscience contre les deux grandes puissances mauvaises qui perdent le monde moderne : la luxure et l’argent, ou, plus expressément, la spéculation financière L’Ami des femmes, la Princesse Georges, l’Étrangère, Francillon reposent sur la même conception du mariage que la Dame de la mer ou Maison de poupée Et si vous voulez des orgueilleuses, des insurgées démoniaques, Mme de Terremonde, et mistress Clarkson, et Césarine ne le cèdent point, ce me semble, à Hedda Gabler Bref, le théâtre de Dumas, comme celui d’Ibsen, est plein de consciences ou qui cherchent une règle, ou qui, ayant trouvé la règle intérieure, l’opposent à la règle écrite, ou enfin qui secouent toutes les règles, écrites ou non. […] Là, une femme qui s’aperçoit que son mari ne la comprend pas ou que son fils est atteint d’une maladie incurable se demande instantanément si Martin Luther n’a pas été trop timide, si c’est le paganisme ou le christianisme qui a raison, et si toutes nos lois ne reposent pas sur l’hypocrisie et le mensonge.
Les fils de Pandou, pendant leur séjour à la forêt, vont à la chasse, et leur femme Draupadi offre aux étrangers qu’elle reçoit dans son ermitage du gibier que ses époux ont tué. […] Mais quand l’horizon se rapproche, quand le vieillard cherche à dissiper les froides terreurs qui l’assiègent, quand la maladie a épuisé la force généreuse qui fait penser hardiment, alors il n’est pas de si ferme rationaliste qui ne se tourne vers le Dieu des femmes et des enfants et ne demande au prêtre de le rassurer et de le délivrer des fantômes qui l’obsèdent sous ce pâle soleil. […] L’homme mûr ne peut plus croire ce que croit l’enfant ; l’homme ne peut plus croire ce que croit la femme ; et ce qu’il y a de terrible, c’est que la femme et l’enfant joignent leurs mains pour vous dire : « Au nom du ciel, croyez comme nous, ou vous êtes damné. » Ah ! […] Ô Dieu de ma jeunesse, j’ai longtemps espéré revenir à toi enseignes déployées et avec la fierté de la raison, et peut-être te reviendrai-je humble et vaincu comme une faible femme. […] La présence et le rôle essentiel de la femme dans nos sociétés modernes en est sans doute la cause.
Et cela, avec son personnage de Madame Bovary, qui est la femme-type du genre de corruption le plus particulier à la femme du xixe siècle, lui valut ce succès sur lequel il a toujours vécu et vit encore, mais qu’il ne recommencera plus. […] Il nous y ressert son type de madame Bovary, — non plus intégral, concentré et vivant, mais en petits morceaux ; et ces petits morceaux s’appellent Rosanette, mademoiselle Roque, mademoiselle Vatnaz, et toutes les femmes de son roman ! […] Frédéric Moreau voit sur un bateau à vapeur une dame Arnoux, femme d’un sieur Arnoux, mi-bourgeois et artiste, mi-libertin et mi-fripon, et parce que, tempérament et gaucherie modernes, navet des plates-bandes de ce temps, il n’ose pas prendre cette femme qu’il convoite, puisque rien dans ses principes ne lui fait une loi de la respecter ! […] Quinet, qui n’est un Gœthe que pour sa femme, mais qui n’est qu’un Allemand pour qui ne l’a pas épousé, débuta dans la célébrité par son poème en prose d’Ahasvérus, lequel n’a pas plus de composition, d’unité, de cohérence, que La Tentation de saint Antoine, mais a réellement plus de richesse de détails, d’étendue, d’intérêt, par la très bonne raison qu’Ahasvérus (le Juif errant) parcourt le monde, qu’il reflète ou qui le réverbère, tandis que saint Antoine est bloqué dans un cercle de tentations qui ne sont pas très variées. […] Il a été tout de suite, lui aussi, un de ces heureux à qui on n’a pas marchandé la gloire, et quoiqu’il ait fait tout ce qu’il fallait pour la perdre, elle lui est restée fidèle, comme ces femmes qui restent fidèles aux maris indignes qui les trompent.
dans la gorge de la « meschine » ; et, comme si ce n’était rien de fait, il se retourne et s’en va chez sa femme avec une brusquerie et une torsion de râble comme en doivent avoir les taureaux furieux. […] Les détails de cette scène épouvantable sont traités avec une brutalité de vérité et une grandeur de nature physique qui rappelle les tragédies et les exploits d’un temps où les hommes envoyaient leur cœur à leurs maîtresses, où les maris le faisaient manger à leurs femmes, et où Godefroi de Bouillon partageait, d’un revers d’épée, un Sarrasin jusqu’à la ceinture, en entamant le garrot du cheval ! […] L’homme qui (dans Le Péché véniel) a trouvé la scène du tête-à-tête conjugal au sommet de la tour formant balcon, et a peint la pauvre Blanche, la main dans la main de son mari, se détournant du superbe Minotaure héraldique, dont le casque fermé a comme un rictus d’ironie, pour regarder ailleurs « en resvant à son ami absent », a certainement, dans la gerbe de ses facultés, les deux charmantes fleurs de la grâce attristée et de la rêverie chaste ; mais il les meurtrit dans ses mains, qui, comme celles de ses héros, finissent par être trop gantelées… La préoccupation artistique de Doré est si matérielle que c’est moins l’homme que l’armure, la femme que la robe armoriée, qui projettent chez lui l’orgueil ou la terreur. […] Mais je connais les éditeurs… Il y a dans les magasins des Lévy de certains Mémoires sur la comtesse d’Albany, où l’éditeur nous promettait aussi, et même sur la couverture du livre, en très beaux caractères, des lettres de madame de Staël, de cette grande et faible femme qui n’était pas un homme, comme des niais ont dit qu’elle en était un, croyant par là lui faire honneur, les imbéciles ! Et les billets qu’on y trouvait, et avec lesquels les éditeurs faisaient leurs flics-flacs et postillonnaient leur édition, étaient de ces billets insignifiants comme toute femme en écrirait à sa marchande démodés ou à sa faiseuse de bottines.
Des femmes, des princesses considérables par leur crédit, leur esprit ou leur vertu, Mme de Longueville, la princesse de Conti, avaient pris hautement en main la cause des opposants et des vaincus, qui semblaient moins rentrés en grâce que réintégrés dans leurs droits. […] Despréaux lui-même ne se reconnaissait que le copiste, l’écolier et presque le singe de Bourdaloue lorsque, dans sa satire des Femmes, il esquissait portraits sur portraits. […] On se retire du monde, mais on est bien aise que le monde le sache ; et, s’il ne le devait pas savoir, je doute qu’on eût le courage et la force de s’en retirer… On ne se soucie plus de sa beauté (Ici il s’agit des femmes pénitentes, dont quelques-unes l’étaient avec éclat et avec bruit), mais on est entêté de son esprit et de son propre jugement… S’il y a quelque chose de nouveau, c’est à quoi l’on donne et où l’on trouve sa dévotion… Un laïque s’érigera en censeur des prêtres, un séculier en réformateur des religieux, une femme en directrice, … tout cela parce que, sous couleur de piété, on ne s’aperçoit pas qu’on veut dominer… Il semble qu’être sévère dans ses maximes soit un degré pour s’agrandir.
Sur Diderot, à propos de Langres sa patrie ; sur Riouffe, en passant à Dijon où il fut préfet ; sur les bords ravissants de la Saône en approchant de Lyon ; sur l’endroit où Rousseau y passa la nuit à la belle étoile en entendant le rossignol ; sur cet autre endroit où probablement, selon lui, Mme Roland, avant la Révolution, avait son petit domaine, Mme Roland que Beyle ne nomme pas et qu’il désigne simplement « la femme que je respecte le plus au monde » ; sur Montesquieu « dont le style est une fête pour l’esprit » ; sur une foule de sujets familiers ou curieux, il y a de ces riens qui ont du prix pour ceux qui préfèrent un mot vif et senti à une phrase ou même à une page à l’avance prévue. […] Il nous offre d’abord la vue d’une jolie petite ville de Franche-Comté avec son maire royaliste, homme important, riche, médiocrement sot, qui a une jolie femme simple et deux beaux enfants ; il s’agit pour lui d’avoir un précepteur à domicile, afin de faire pièce à un rival de l’endroit dont les enfants n’en ont pas. […] Il arrive que ce petit Julien, être sensible, passionné, nerveux, ambitieux, ayant tous les vices d’esprit d’un Jean-Jacques enfant, nourrissant l’envie du pauvre contre le riche et du protégé contre le puissant, s’insinue, se fait aimer de la mère, ne s’attache en rien aux enfants, et ne vise bientôt qu’à une seule chose, faire acte de force et de vengeance par vanité et par orgueil en tourmentant cette pauvre femme qu’il séduit et qu’il n’aime pas, et en déshonorant ce mari qu’il a en haine comme son supérieur. […] La prompte introduction de ce jeune homme timide et honteux dans ce monde pour lequel il n’avait pas été élevé, mais qu’il convoitait de loin ; ce tour de vanité qui fausse en lui tous les sentiments, et qui lui fait voir, jusque dans la tendresse touchante d’une faible femme, bien moins cette tendresse même qu’une occasion offerte pour la prise de possession des élégances et des jouissances d’une caste supérieure ; cette tyrannie méprisante à laquelle il arrive si vite envers celle qu’il devrait servir et honorer ; l’illusion prolongée de cette fragile et intéressante victime, Mme de Rênal : tout cela est bien rendu ou du moins le serait, si l’auteur avait un peu moins d’inquiétude et d’épigramme dans la manière de raconter.
Je fréquentais les spectacles, les assemblées, les femmes ; je faisais des connaissances ; j’allais au cabaret et autres lieux quand j’étais avec des gens du monde ; je me figurais être si bien dans le monde ! […] Nous eûmes bientôt secoué le joug… Nous entrâmes donc au collège, mon frère et moi, comme des gens du monde, à bonne fortune si vous voulez, qu’on priverait de leur divinité et qu’on réduirait à un état aussi humiliant que celui de devenir écoliers… Lorsqu’à quelque solennité de collège, à laquelle assistaient les parents et les étrangers, M. d’Argenson revoyait quelques-uns de ses anciens amis ou des femmes de sa connaissance, lui assis sur un banc de bois avec sa robe et sa toque, il rougissait de cette déchéance, et les jours de sortie il faisait de son mieux pour sen relever ; il redevenait tant qu’il le pouvait homme du monde, mais il ne put jamais êtrè, comme son frère, un homme à la mode, et il n’y visait pas. […] C’est ainsi encore que sur lui, sur sa propre race, sur les qualités et les défauts des siens, de son frère, de sa femme (passe encore), mais aussi de sa fille, de son fils, sur le plus ou moins de sensibilité de celui-ci, sur son absence d’imagination, ses bornes d’esprit et de talent, et son « raccourcissement de génie », il dit et écrit tout ce qu’il a observé, tout ce qu’il pense ou qu’il conjecture, sauf à être lu de quelques-uns des intéressés et notamment de son fils même, après sa mort. […] Au reste il était gaillard, d’une bonne santé, donnant dans les plaisirs sans crapule ni obscurité ; la meilleure compagnie de la province le recherchait ; il buvait beaucoup sans s’incommoder, avait affaire à toutes les femmes qu’il pouvait, séculières ou régulières, un peu plus de goût pour celles-ci, camuses ou à grand nez, grasses ou maigres ; il disait force bons mots à table, il était de la meilleure compagnie qu’on puisse être.
aussi avait-il eu beaucoup de succès auprès des femmes. […] Cinquante ans révolus, des cheveux blanchis lui faisaient obtenir cette confiance que l’âge mûr inspire aux femmes, quoiqu’il n’eût pas cessé de viser aux aventures galantes. […] Il est certain, de l’aveu même de Besenval, qu’il ne négligea rien dès l’origine pour conseiller et peut-être pour dominer la femme aimable et trop peu souveraine, pour lui faire prendre goût aux affaires ou du moins au choix des ministres, pour lui préparer un crédit dont sans doute il comptait lui-même user, ne fût-ce qu’en amateur : c’était en tout le rôle qu’il préférait. […] [NdA] Voici le récit de Mme Campan, qui, par le ton de morale exemplaire qu’elle y met, ne paraîtra peut-être pas exempt de quelque arrangement : En me parlant (un jour) de l’étrange présomption des hommes, et de la réserve que les femmes doivent toujours observer avec eux, la reine ajouta que l’âge ne leur ôtait pas l’idée de plaire quand ils avaient conservé quelques qualités agréables ; qu’elle avait traité le baron de Besenval comme un brave Suisse, aimable, poli, spirituel, que ses cheveux blancs lui avaient fait voir comme un homme sans conséquence, et qu’elle s’était bien trompée.
Cette voix était infiniment douce, une voix de femme et qui pourtant remplissait toute l’église comme eût pu faire un grand concert. […] Quoi qu’il en soit, il avait une peine alors, et en se trouvant transporté, au sortir de la solitaire Chênaie, dans l’intimité tendre d’Hippolyte de La Morvonnais et de sa jeune femme, cette peine se guérit. Il était de ceux qu’une sympathique amitié de jeune femme apaise au lieu de les enflammer. […] Un homme pieux et poète, une femme dont l’âme va si bien à la sienne qu’on dirait d’une seule âme, mais dédoublée ; une enfant qui s’appelle Marie, comme sa mère, et qui laisse, comme une étoile, percer les premiers rayons de son amour et de son intelligence à travers le nuage blanc de l’enfance ; une vie simple, dans une maison antique ; l’océan qui vient le matin et le soir nous apporter ses accords ; enfin un voyageur qui descend du carmel pour aller à Babylone, et qui a posé à la porte son bâton et ses sandales pour s’asseoir à la table hospitalière : voilà de quoi faire un poème biblique, si je savais écrire les choses comme je sais les éprouver.
Cependant, tout en errant de porte en porte avec l’air d’abandon d’un mauvais sujet et là démarche incertaine d’un homme ivre, je me retrouvai tout à coup, sans le savoir, dans le marché aux comestibles… » Et quand, errant ainsi à travers la ville, il est venu à rencontrer une dame de qualité, Byrrhène, qui se trouve être une amie de sa famille ; quand cette dame, l’ayant conduit jusque chez elle et le voulant retenir pour hôte, essaye du moins de le mettre en garde contre l’hospitalité du vieux ladre chez qui il est descendu et dont la femme, lui dit-elle, est une magicienne du premier ordre et de la pire espèce, Lucius, à cette nouvelle inattendue, qu’il se trouve logé chez une magicienne, est saisi d’un plus violent désir de chercher précisément ce qu’on lui recommande defuir ; il ne sait que prendre, comme on dit, ses jambes à son cou pour courir de toutes ses forces au danger. […] Cette petite Psyché, simple, crédule, naïve, curieuse, un peu menteuse, un peu désobéissante, et qui l’est jusqu’à la fin, intéressante pourtant et touchante par sa beauté, par ses pleurs, est bien femme. Elle ne rappelle nullement, d’ailleurs, le sens et l’intention métaphysique qu’on lui prête : c’est un joli nom de femme que Psyché, comme qui dirait mon cœur, mon âme, mon amour. […] Au lieu de finir par une plaisanterie et par une épigramme sanglante contre les femmes comme dans le Lucius grec, nous avons ici une conclusion sérieuse et même sacerdotale.
On a surtout, au centre du beau monde, entre la Cour et la ville, l’hôtel de Rambouillet qui est comme une académie d’honneur, de vertu et de belle galanterie, et qui institue le règne des femmes dans les Lettres ; on a, grâce à Richelieu, l’Académie française qui, sans rien produire ou presque rien en tant que compagnie, prépare sans cesse à huis clos, agit sur ses propres membres et dirige l’attention des lettrés sur les questions de langue et de bonne élocution. […] Nous savons, tous, par cœur les vers des Femmes savantes dans lesquels il est question de lui. Le bonhomme Chrysale, entre autres passages, poussé à bout par le purisme de sa sœur, de sa femme et de sa fille, s’écrie : Une pauvre servante au moins m’était restée, Qui de ce mauvais-air n’était point infectée ; Et voilà qu’on la chasse avec un grand fracas A cause qu’elle manque à parler Vaugelas ! […] Selon Vaugelas, il y a donc usage et usage ; il exclut le trivial, et il définit le bon de cette sorte : « C’est la façon de parler de la plus saine partie de la Cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps. » Sous le terme général de Cour, il comprend les femmes comme les hommes et « plusieurs personnes de la ville où le Prince réside », et à qui l’air de la Cour arrive par une communication prochaine et naturelle.
On rapporte qu’au moment où son père venait d’expirer, le jeune duc s’approcha de Mme Servien, femme de l’ambassadeur de France, et lui dit en pleurant « qu’il priait M. l’ambassadeur d’assurer Sa Majesté qu’il était son très humble serviteur, et qu’il le suppliait très humblement de vouloir lui servir de papa, puisqu’il avait perdu le sien. » Ce petit discours, suggéré ou venu naturellement, et prononcé d’une voix sanglotante, fut le premier acte politique de Victor-Amédée. […] Il faut rendre cette justice à une femme, d’ailleurs mobile et peu conséquente, qu’elle résista à de si abaissantes propositions. […] L’enfant timide disparaissait : le jeune homme commençait à se révéler. » On remarqua aussi, vers ce même temps, qu’il était moins farouche auprès des femmes, et Mlle de Saluces commençait à l’humaniser. […] S’ouvrant au comte de Tessé en juin 1696, au moment où il consentait (car c’était son tour alors de consentir) à ratifier sa paix particulière, il disait : « Au moins, Monsieur le comte, suppliez le roi de me donner un ambassadeur qui nous laisse en repos avec nos moutons, nos femmes, nos mères, nos maîtresses et nos domestiques ; le charbonnier doit être le patron dans sa cassine ; et depuis le jour que j’ai eu l’usage de raison, jusqu’au jour que j’ai eu le malheur d’entrer dans cette malheureuse guerre, il ne s’est quasi pas passé une semaine que l’on n’ait exigé de moi, soit par rapport à ma conduite ou à ma famille, dix choses où, lorsque je n’en ai accordé que neuf, l’on m’a menacé.
Cependant le comte de Senfft, qui lui-même et à la suite de sa femme, était resté un peu sous le charme, nous édifie très-bien, et en termes polis, sur la manière dont se menaient avec lui les transactions diplomatiques et sur les moyens par lesquels on parvenait à l’intéresser. […] de Talleyrand, qui depuis sa sortie du ministère avait d’abord habité sa petite maison de la rue d’Anjou-Saint-Honoré, « où il recevait fréquemment les étrangers, où il donnait des bals d’enfants, où les voix de Mme Grassini, de Crescentini, les scènes déclamées par Talma et sa femme, par Saint-Prix et Lafon, prêtaient aux simples soirées un air de fête », avait depuis acheté l’hôtel Monaco, rue de Varennes, et il y tenait un état princier de maison ; mais la faillite d’un banquier l’ayant mis subitement dans une gêne relative, l’empereur s’empressa de lui venir en aide, et lui acheta son palais. […] À son âge, pensai-je, on tient un peu de la vieille femme ; il doit être bavard au réveil : voilà le moment qu’il faut saisir. […] Le sujet de la conversation était le roi Joseph qui, de Madrid, se plaignait de son frère, se prétendait contrecarré en tout, voulait faire le militaire, être roi indépendant, et, dans des lettres à la reine sa femme et à l’empereur, menaçait par dégoût, si on ne lui laissait pleins pouvoirs, de rentrer dans la vie privée et de revenir planter ses choux à Morfontaine.
Par exemple, pour une pièce perdue de Hardy, le décorateur de la comédie note ainsi la mise en scène : « Il faut au milieu du théâtre un beau palais, et à un des côtés une mer où paraît un vaisseau garni de mâts, où paraît une femme qui se jette dans la mer, et à l’autre côté une belle chambre qui s’ouvre et ferme, où il y ait un lit bien parc avec des draps309 ». […] Ainsi arrivait-il qu’on voyait, à l’acte iv de la Force du sang, une femme sur le point d’être mère dans la scène I, et dans la scène IV la même femme accompagnée d’un fils de sept ans. […] La société polie suivit ses poètes, le cardinal de Richelieu se déclara amateur passionné du genre dramatique, et les honnêtes femmes commencèrent à se risquer chez les comédiens.
Un homme aime à la fois sa femme et sa maîtresse ; lui-même est aimé des deux côtés. […] Mathieu Soulières laisse mourir son meilleur ami qu’il pourrait sauver : c’est qu’il aime la femme et la fortune de cet ami. […] Dans tous les discours que lui prête le pauvre Montégut, je n’ai trouvé, il est vrai, qu’une seule ironie, mais combien fine : le docteur parle d’une chienne comme s’il s’agissait d’une femme et d’une femme comme s’il s’agissait d’une chienne.
« Rousseau avait l’esprit voluptueux. » a dit un bon critique ; les femmes jouent chez lui un grand rôle ; absentes ou présentes, elles et leurs charmes, elles l’occupentc, l’inspirent et l’attendrissent, et il se mêle quelque chose d’elles à tout ce qu’il écrit : Comment, dit-il de Mme de Warens, en approchant pour la première fois d’une femme aimable, polie, éblouissante, d’une dame d’un état supérieur au mien, dont je n’avais jamais abordé la pareille…, comment me trouvai-je à l’instant aussi libre, aussi à mon aise que si j’eusse été parfaitement sûr de lui plaire ? Cette facilité, cette aisance, qui d’ordinaire sera si peu vraie de lui lorsqu’il se trouvera de sa personne auprès des femmes, sera toujours vraie de son style en les peignant. […] Logé ainsi à l’âge de dix-neuf ans auprès d’une femme aimée, mais à laquelle il n’ose déclarer son ardeur, Rousseau s’abandonnait à une tristesse « qui n’avait pourtant rien de sombre et qu’un espoir flatteur tempérait ».
Sur cette prétention que témoignait La Harpe d’être haï d’une foule de personnes, on faisait, dans l’une de ces deux lettres, cette remarque assez spirituelle : Un jeune petit maître se vante par air d’être aimé de beaucoup de femmes ; les jeunes poètes ont la même vanité, ils se supposent beaucoup d’ennemis. […] Chabanon nous le montre tout jeune, à l’âge de vingt-sept ans, installé chez Voltaire à Ferney, où il passa toute une année (La Harpe y était avec sa femme, une assez jolie femme, la fille d’un limonadier, qui faisait elle-même des vers et qui jouait la comédie). […] On alla chez le créancier, qui vint recevoir ses deux cents pistoles ; mais la scène dura plus de deux heures, et une bonne âme qui passait dans la rue Saint-Honoré répandit le bruit que La Harpe avait battu sa femme, et qu’une escouade du guet, conduite par le commissaire du quartier, avait rétabli la paix dans le ménage.
Son père, conseiller au parlement de Bourgogne, était un grand lecteur des anciens et très occupé de géographie et d’histoire ; sa mère, femme forte, était petite-fille du grand jurisconsulte Fevret, et faite aussi pour transmettre à son fils le zèle des nobles et solides traditions. […] Cette diverse et joyeuse bande prit tout d’une voix de Brosses pour secrétaire, le chargeant d’écrire les détails du voyage aux amis de Dijon, à toute une aimable et franche coterie bourguignonne, le gros Blancey, le bon Quintin et d’autres encore, même d’aimables dames, qui savaient, comme autrefois, être de très honnêtes femmes et entendre le mot pour rire. […] Michel-Ange, peintre, ne l’enlève jamais ; tout en le saluant, il ne lui passe point sa furie d’anatomie, son goût outré et féroce : « Il muscle ses femmes comme des Hercules. » Raphaël seul a toutes ses admirations, et encore sa tendresse est plutôt pour le Corrège. […] C’est que Molière, lui aussi, est mort la montre à la main, au comble de sa gloire et sans déclin, après Le Misanthrope, le Tartuffe et Les Femmes savantes.
On a voulu, de nos jours, représenter Mme de Sablé comme le type de la femme aimable en son temps. […] Assurément la mère Agnès connaissait Mme de Sévigné et l’avait entendue causer, puisqu’un jour que cette aimable femme était venue au couvent de la Visitation de la rue Saint-Jacques où se trouvait alors reléguée la mère Agnès par ordre de l’archevêque, et avait demandé à la voir sans en obtenir la permission, la recluse et prisonnière écrivait à l’oncle : « J’aurais beaucoup perdu du fruit de ma solitude si j’avais eu l’honneur de voir Mme de Sévigné, puisqu’une seule personne qui lui ressemble tient lieu d’une grande compagnie. » Cette religieuse, on le voit, connaissait son monde ; causer en tête à tête avec Mme de Sévigné, c’était posséder plusieurs femmes d’esprit à la fois.
On ne saurait dire qu’elle lui empruntait de sa modération et de sa sagesse ; elle eût été femme à lui en prêter. […] Les grâces de la femme chez elle ne souffraient pas des qualités sérieuses qu’elle possédait ; elle était la convenance même. […] Cette publication a été, selon moi, une faute, car elle n’est propre qu’à donner une idée très-peu juste de la femme si distinguée dont l’excellence n’était pas en ce genre de littérature.
Ils ne sont point frappés par la magnificence de la nature ; ils n’en voient guère que les jolis aspects ; ils peignent la beauté d’une femme d’un seul trait, qui n’est qu’aimable, en disant « qu’elle est plus gracieuse que la rose en mai. » Ils ne ressentent pas ce trouble terrible, ce ravissement, ce soudain accablement du coeur que montrent les poésies voisines ; ils disent discrètement « qu’elle se mit à sourire, ce qui moult lui avenoit. » Ils ajoutent, quand ils sont en humeur descriptive, qu’elle eut « douce haleine nette et savourée », et le corps aussi blanc « comme est la neige sur la branche quand il a fraîchement neigé. » Ils s’en tiennent là ; la beauté leur plaît, mais elle ne les transporte pas ; ils goûtent les émotions agréables, ils ne sont pas propres aux sensations violentes. […] Le petit vers des fabliaux trotte et sautille comme un écolier en liberté, à travers toutes les choses respectées ou respectables, daubant sur les femmes, l’Eglise, les grands, les moines, Gabeurs, gausseurs, nos pères ont en abondance le mot et la chose. […] Ce plaisir ne ressemble en rien à la joie physique, qui est méprisable parce qu’elle est grossière ; au contraire, il aiguise l’intelligence et fait découvrir mainte idée fine ou scabreuse ; les fabliaux sont remplis de vérités sur l’homme et encore plus sur la femme, sur les basses conditions et encore plus sur les hautes ; c’est une manière de philosopher à la dérobée et hardiment, en dépit des conventions et contre les puissances.
. — Les Fleurs du mal, édition augmentée de beaucoup de poèmes, et diminuée des pièces : Lesbos, Femmes damnées, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Les Bijoux, Les Métamorphoses du Vampire (1861). — Les Paradis artificiels (1861). — Histoires extraordinaires ; Nouvelles histoires extraordinaires ; Aventures d’Arthur Gordon Pym ; Eureka ; Histoires grotesques et sérieuses ; œuvres traduites d’Edgar Poe, par Charles Baudelaire (1875). — Œuvres posthumes et Correspondance, rassemblées par M. […] Mais comme ouvrier du « devoir présent », quelle sera donc cette « littérature infâme » qu’il avait pris l’engagement de combattre, si ce n’est celle à laquelle appartiennent une Martyre ou les Femmes damnées ? […] Pour ta haine des Dieux, ton amour des maudits, Et ta grande pitié pour les femmes damnées !
Maltère doit lui suffire avec ses deux femmes, de tête et de sens, ou sinon il est bien difficile. — Mais n’y a-t-il pas aussi trop de contact entre Barrès et son lecteur, et celui-là ne se préoccupe-t-il pas à l’excès de celui-ci ? […] Mais cette fin, d’ailleurs belle par le personnage si aiguisé de femme qui la conduit, est assez superfétative. […] Des images charmantes aident la femme grosse à engendrer en beauté.
Son portrait à trente ans prouvait qu’elle avait été belle et mérite l’apostrophe de Germain Nouveau : Femme de militaire et mère de poète, Il vous restait un bruit de bataille et de vers. […] Le titre d’employé de ministère m’installa d’emblée dans les bonnes grâces de Mme Verlaine mère et, pour cérémonie d’investiture, cette brave femme me demanda, incontinent, de fermer les yeux et d’ouvrir la bouche où elle glissa malicieusement une poignée de sucre candi. […] Peu de jours après l’enterrement, Verlaine reçut la visite d’un huissier, dépêché par sa femme, à qui il avait négligé de payer les arrérages de sa pension de divorce.
Les femmes, en tout temps, sont plus sensibles, tout au moins plus expansives, que les hommes ; mais, en ce temps-là, elles sont plus que jamais exaltées, romanesques. […] Chaque fois qu’une jeune femme est présentée à Voltaire, devenu le patriarche de Ferney, il est d’usage qu’elle pâlisse, tremble, frissonne, se trouve mal en l’apercevant. […] Les choses de la matière, pour parler avec Molière, agissent souvent Sur les productions d’esprit et de lumière, et l’historien n’a pas le droit de dédaigner, comme faisaient les Femmes Savantes, la partie animale si intimement liée à la partie spirituelle.
Le moindre grimaud sans mandat et sans autorité, ou la moindre grimaude, — car nous avons vu des femmes conférencer, leur éventail à la main, — se hisse sur un amphithéâtre ou sur un perchoir de quelque chaire, et la curiosité badaude, et l’oisiveté ennuyée, et la paresse, ennemie des lectures attentives et longues, viennent tendre leurs oreilles aux connaissances faciles qu’on leur égruge et qu’on leur jette. […] Le comte de Gasparin avait l’honneur d’être le mari de la noble femme qui a écrit Les Horizons prochains et Les Horizons célestes, deux chefs-d’œuvre de la plus adorable spontanéité. […] C’est la même foi peut-être, mais, on le conçoit, l’accent sorti de l’âme d’une femme qui aimait Jésus-Christ comme nos Saintes, à nous, peuvent l’aimer, ne devait pas se retrouver dans le livre d’un homme, — d’un prédicant, — d’un polémiste, tel qu’a voulu l’être le comte de Gasparin en ses Conférences.
Nous-mêmes, qui ne haïssons pas cependant les béguines, nous n’aurions peut-être jamais parlé du livre de celle-ci sans la circonstance très moderne d’une critique historique qui recherche depuis quelque temps, avec un instinct de satyre dans les deux sens du mot, l’odeur de la femme (odor di femina) dans l’histoire. […] Où donc est la hardiesse, où donc est la fierté dans cette Madame Louise, dans cette amazone, — comme il l’appelle, ce bon Bonhomme, qui de sa nature est peu équestre et qui, ébahi comme un badaud devant un cirque, la trouve très amazone parce qu’elle savait, comme toutes les femmes de la cour d’alors, faire un temps de galop aux chasses du roi ! […] Ses sœurs, restées des porphyrogénètes, sans action historique hors de leur palais dans une monarchie encore salique à son déclin, n’ayant pas, ne pouvant pas avoir à leur service ce soufflet écrasant de la gloire sur les joues de ceux qui la nient, auront seulement pour les défendre, quand ils ne les accuseront pas, les Mémoires du temps, — les Mémoires des filles de chambre qui les volèrent, des femmes de la cour qui les envièrent, et des grands seigneurs qui voulurent peut-être devenir leurs amants et qui se vengèrent de ne l’être pas !
Point de servante ; une femme de ménage venait seulement deux heures chaque matin pour faire le gros ouvrage. […] Mais il paraît que l’adorable femme a un passé un peu trouble.
Il y a une impératrice, la plus inquiète des femmes, dont la principale ambition est d’être une parfaite écuyère, qui vit si complètement à sa guise et de façon si fantasque que, si elle était une bourgeoise de Paris, nous ne verrions en elle qu’une très sympathique et très originale « névrosée ». […] On me dit que l’Espagne ne souffre la royauté que par chevalerie, par respect de la faiblesse d’une femme et d’un enfant.
Ses vers, un peu dorés, un peu bruyants, éclatent et sonnent vraiment pour des jours de fête et de fastueuses parades, et quand les jeux du soleil s’éteignent, voici des torches allumées dans la nuit pour éclairer le somptueux cortège des femmes surnaturelles… Après de si éclatantes trompettes, les Petits Poèmes d’automne, le bruit du rouet, un son de cloche, un air de flûte dans un ton de clair de lune : c’est l’assoupissement et le rêve attristé par le silence des choses et l’incertitude des heures… M. […] Georges Pioch Parce qu’il participe de la vie par cet amour qui souffre et jouit d’homme à femme, parce qu’il la surpasse en bonté et la domine par le pardon, ce livre (Les Quatre Saisons), qui nous vient avec le printemps, peut-il être admiré et chéri comme le commentaire généreux d’une année ; mieux même : de l’Année… Le goût littéraire y cueille des joies rares : celles qu’un art hautain et délicat procure et que fortifie le rayonnement d’une libre pensée ; celles, aussi, d’une surprise.
Se doutent-ils qu’il y eut jadis chez cet étonnant fumiste de table d’hôte, chez ce grand et gros garçon taillé en Hercule qui courait, il y a quelques années, la foire au pain d’épice, relevant le « caleçon » des lutteurs (c’est le gant de ces gentilshommes) et sollicitant les faveurs des femmes géantes visitées par l’empereur d’Autriche, se doutent-ils qu’il y a peut-être encore chez ce Panurge bien en chair un Indou, un Grec, un Alexandrin ?… Jean-Jacques raconte que, tout enfant, il allait se poster, à la promenade, sur le passage des femmes et que, là, il trouvait un plaisir obscur, mais très vif, à mettre bas ses chausses.
On faisait tomber les ridicules, mais on les immolait au vice, et l’honnêteté des femmes était traitée d’hypocrisie, comme si le désordre eut été une règle sans exception. […] C’est céder eu même temps à trois séductions, celle de la puissance, celle de la gloire, celle des femmes.
Cette galanterie, dit-il, que les françois qui, ne s’embarassent pas tant d’approfondir les choses, n’ont jamais bien définie, est une affectation de témoigner aux femmes par politesse les sentimens d’un amour que l’on n’a pas, mais dont l’apparence ne laisse point de les flater. […] Un autre s’est mis au hazard de se rompre vingt fois le col, parce qu’il trouvoit plus galand de se guinder à l’aide d’une échelle de corde dans l’appartement de sa femme, que d’y entrer par la porte.
Il paraît que la crinoline et l’ajustement tournent la tête de toutes les femmes ; on doit rogner sur le bœuf et le potage pour fournir aux rubans. » — La société française lui suggère cette âpre réflexion : « La France est organisée en faveur des paysans et des petits bourgeois, et c’est un triste produit. […] Le poète romantique, la jeune femme romanesque, M.
À côté de moi, vous peindrez ma femme avec sa quenouille ; derrière nous, allant et venant, mes filles qui préparent notre souper de famille. […] Fromentin tient un peu de la femme, juste autant qu’il faut pour ajouter une grâce à la force. […] Pourquoi pas un crocodile, un tigre, ou toute autre bête susceptible de manger une femme ? […] Frémiet est un excellent ouvrier, l’animal et la femme seront également bien imités et modelés. […] Ce dernier représente une femme nue, d’une grande et vigoureuse tournure florentine (car M.