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1514. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Grâce à la justice tardive des heures qui amortissent les rancunes, les étonnements et les mauvais vouloirs, et emportent lentement chaque obstacle dans la tombe, nous ne sommes plus au temps où le nom de M.  […] Oserons-nous, après avoir si franchement déployé nos sympathies (mais notre vilain devoir nous oblige à penser à tout), oserons-nous dire que le nom de Jean Bellin et de quelques Vénitiens des premiers temps nous a traversé la mémoire, après notre douce contemplation ? […] Achille Devéria Voilà un beau nom, voilà un noble et vrai artiste à notre sens. […] Haffner Encore un nouveau nom, pour nous, du moins. […] Ce tableau, un peu maniéré comme son titre, mais joli comme le nom de l’auteur, est d’un sentiment fort distingué. — Ce sont deux jeunes femmes, l’une appuyée sur l’épaule de l’autre, qui regardent à travers une fenêtre ouverte. — Le vert et le rose, ou plutôt le verdâtre et le rosâtre y sont doucement combinés.

1515. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Dans Paul et Virginie, Marguerite, à force de regarder durant sa grossesse le portrait de l’ermite Paul qu’elle porte à son cou, communique un peu de sa ressemblance à l’enfant qu’elle baptise pour cela du nom de Paul. […] Au reste, comme pour tous les succès un peu populaires en ce genre, les choses ont vécu plus que les noms. […] C’est véritablement aimer et espérer aussi. » Après soixante ans d’existence comme au premier jour, elle vit en présence des êtres chers qui entouraient et protegeaient son enfance, et dont elle n’a cessé de faire les témoins invisibles, les juges et les surveillants de sa vie : « (23 septembre 1847)… Tu réalises le pressentiment que j’ai toujours eu qu’un jour, du fond de ton humble malheur, tu entoureras ton nom de considération et d’estime. […] Et ceci encore : « Je t’aime bien et te remercie de planter ton nom, comme tu fais, dans l’estime de ce qui t’entoure. — Grain à grain, c’est une moisson qui ne trompe pas. […] » Elle a une modique pension qu’elle touchait d’abord avec une sorte de pudeur ; elle s’en confesse et s’en humilie : « (26 octobre 1847)… Il y a deux jours enfin, j’ai reçu le trimestre qui me semblait autrefois si pénible à recevoir, par des fiertés longtemps invincibles, et que j’ai vu arriver depuis d’autres temps comme si le Ciel s’ouvrait sur notre infortune… « Ne nous laissons pas abattre pourtant, il faut moins pour se résigner à l’indigence quand on sent avec passion la vue du soleil, des arbres, de la douce lumière, et la croyance profonde de revoir les aimés que l’on pleure… « En ce moment, je n’obtiendrais pas vingt francs d’un volume : la musique, la politique, le commerce, l’effroyable misère et l’effroyable luxe absorbent tout… « Mon bon mari te demande de prier pour lui au nom des pontons d’Écosse.

1516. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Boileau, le législateur de la poésie française régulière, préside à la seconde moitié du xviie  siècle et à tout le xviii e, qui essaye bien, il est vrai, de se révolter à diverses reprises contre lui : Boileau ouvre donc le troisième volume ; mais le quatrième, qui appartient en entier aux modernes, présente à son frontispice le nom de Lamartine, de qui daté, en effet, le renouvellement de notre muse moderne, son affranchissement éclatant, et par qui la lyre française a pour la première fois trouvé des cordes nouvelles, inouïes, inaudita prius… Ces quatre divisions qui avaient, comme on voit, leur raison dans la nature des choses, ont dû être traitées un peu diversement. […] qu’il y ait eu dans l’ensemble de l’œuvre, et par suite même de cette division à l’infini, bien des noms surfaits, des auteurs enflés et poussés trop haut, je le sais trop bien, et un critique qui est obligé, comme je l’ai été souvent, d’embrasser dans toute son étendue le cadre entier de notre littérature, sent plus vivement qu’un autre ces disproportions, qui choquent moins quand on prend chaque sujet isolément. […] Un de nos maîtres38 l’a dit : « Ce qui était chez nous au moyen âge comme l’héritage commun de tout un peuple, est devenu (en passant surtout chez les Italiens, chez Boccace et ses continuateurs) la propriété de quelques noms restés célèbres. » Qu’importe ? […] S’étant mis en opposition déclarée avec Malherbe, et s’étant fait le défenseur des vieux poètes, il est devenu le premier nom auquel s’est rattaché volontiers le mouvement moderne quand on est allé rechercher ces vieux chefs par-dessus la tête de Malherbe. […] On aura d’ailleurs, dans ce recueil, assez de preuves de la richesse de la dernière Flore française ; les plus grands noms, les plus connus, ont été ceux qu’on a le moins mis à contribution ; c’est dans les autres, chez les seconds (poetæ minores), qu’on a le plus abondamment puisé.

1517. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Tout ce monde, par divertissement, apprend les noms des auteurs et prête attention à leurs gestes et à leurs attitudes, comme l’habitué d’un café connaît la physionomie de la caissière et s’amuse à distinguer les diverses inflexions de voix des garçons pour crier : « Boum ! […] » Aujourd’hui les magazines répandent dans tous les milieux les noms et les portraits des actrices et l’analyse des pièces ; il en est de même des modes nouvelles : dans le moindre village, on a vu des coiffures à la grecque et des robes entravées. […] Absurdité que démentent tant de noms illustres : Molière, Corneille, Racine, Hugo, Becque. […] Le théâtre a remplacé chez nous l’éloquence de la tribune ; il a transporté les conversations de salons sur la scène, mais jamais en aucune manière, il ne pourra avoir une influence directe sur le livre digne de ce nom. […] Cela tient d’abord à ce fait très simple que l’on n’écrit plus — ou presque jamais — de livres dignes de ce nom.

1518. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Plus il travaille, ou plutôt plus il réussit, plus il est frappé des imperfections de l’ancien théâtre, plus il se plaint des inconvénients, des entraves, noms que donnent aux règles et aux fortes disciplines les esprits qui se relâchent. […] Ce que le nom de Gengis-kan éveille d’images de guerre et de destruction, rendues plus grandes par l’immensité et l’inconnu de l’Orient, ne nous prépare guère au sauvage doucereux de l’Orphelin de la Chine, rappelant à Idamé qu’il l’a aimée sous le nom de Témugin, et l’invitant à divorcer avec Zamore pour devenir sultane ; car, remarque-t-il : Le trône a quelques charmes, Et le bandeau des rois peut essuyer des larmes. […] Il fait la pièce pour une maxime, et les personnages pour la propager ; j’y vois des gens du dix-huitième siècle dont le nom seul n’est pas du temps. […] La même justice qui a donné à Corneille le nom de grand a dit le tendre Racine, non pour le réduire au mérite d’avoir bien exprimé la tendresse, mais parce que c’est sa qualité dominante.

1519. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Voici cette esquisse, avec le nom des personnages. […] Pour les mondes pécheurs Christ a agonisé, à cause qu’il avait la désirante pitié des Désirs… ô pitié du Seigneur, vois ton fils agonisant, palpitant, crucifié : il fut le Saint, et le Pur, et le Bon ; il chanta ton nom, lui qui pleure aujourd’hui ; agréable il te fut, ce réprouvé ; il fut ton garde, ton serviteur, ta force, ta splendeur, ta joie, lui qui presque blasphème, et qui se perd, l’affolé des sensuels souvenirs, et qui tournoie en la démence de sa chair, et se maudit, ne connaissant plus ta parole… ta divine parole sous l’effort des concupiscences se fait étrange, elle s’altère, elle se corrompt, voilà qu’elle se fait autre affreusement, et c’est des sons magiques : la prière à Dieu se tourne en suggestion d’enfer : rude, le sortilège ramène la mauvaise ; et elle est… Ô pensée toujours vive des délices coupables, inoubliable, inoubliable pensée ! […] Le même motif apparaît dans la bouche de David énumérant à Walther les noms des modes : « Gelbveigleinweise ». […] » Cette analyse que je viens de présenter donne une idée suffisante du procédé de Wagner et justifie amplement le nom de motif-organe que j’ai donné à tout ce système d’expression organisée, si musicalement dramatique. […] Nous saurons prochainement les noms de tous les interprètes.

1520. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

L’Aurore qu’il poursuit et qu’il consume, en se levant chaque matin, dans ses bras de flamme, meurt de son amour, sous des noms de Nymphes, dans des légendes innombrables. […] De cette blancheur céleste était née l’image d’une jeune fille froide et sereine, candide et splendide : son nom de Pallas signifie cela. […] Pallas « qui hait les tyrans », est aussi l’un de ses noms. […] Un autel consacré à l’Αναίδεια (l’implacabilité) y était dressé : c’était aussi le nom que portait la pierre sur laquelle l’accusateur prenait place. […] » Les Érynnies se transfigurent au milieu de cette ovation ; elles changent de nom en changeant de nature : on les appellera désormais Euménides, les « Bienveillantes », les « Bonnes Filles ».

1521. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

* * * — Burty racontait, ce soir, que le fils de Martener, le fils du médecin, dont Balzac n’a pas changé le nom dans Pierrette, avait une fille qu’il adorait. […] Il s’était fait fabriquer une semaine de pipes d’écume de mer, d’une minceur charmante, baptisées de noms délicieux, et qui se succédaient l’une après l’autre. […] Et au dessert, ce sont des jeux de cache-cache de petites filles, et des parties de main-chaude, où il faut deviner le nom de la bouche, qui vous embrasse la main. […] Là-dessus le vieil Houssaye parlait d’un homme de lettres, dont il taisait le nom, et qui lui disait, il y a quelques jours : « Moi, à midi, tous les jours, j’ai fait deux feuilletons… je ne cours pas après les gros prix… 25 francs, c’est le prix que me donne La Liberté ou L’Estafette. […] Une fille, dont Magnard ne se rappelle pas bien exactement le nom, jouissant d’une certaine notoriété, avait été abandonnée par un riche entreteneur, à cause de ses relations avec un ingénieur.

1522. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Tous ces écrivains, qui portent dans leur esprit le virus de la maladie héréditaire qui nous dévore depuis Luther, sous le nom de philosophie, ont trouvé périlleux (avaient-ils bien tort ?) […] On pouvait donc, à la rigueur, se risquer à répéter le vieux train de calomnies qui va de Pasquier à Pascal, de Pascal à Voltaire, et de Voltaire qui tombe si bas, qu’on se détourne avec dégoût de toute cette plèbe de noms ennemis. […] Ce spectacle délicieux, nous, nous le donnerons un jour plus longtemps ; car nous reviendrons très certainement au grand ouvrage sur lequel Crétineau-Joly a élevé son nom. […] S’il était nécessaire de répondre par un grand nom à des scrupules que nous traitons comme ils le méritent, c’est-à-dire avec beaucoup de respect, nous citerions le cardinal Baronius. […] Le 19 mai 1769, la chrétienté reconnaissait le nouveau pape sous le nom de Clément XIV.

1523. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

L’ambition pourtant eut moins de part à ce nouvel engagement que la passion, si l’on en juge par les nombreuses lettres que Lassay écrivait à Julie (c’était le nom de Mlle de Châteaubriant). […] J’indiquerai quelques-uns des passages principaux de ce portrait du beau-père par le gendre, en faisant remarquer qu’il est anonyme dans le Recueil de Lassay et qu’on n’y avait pas encore mis le vrai nom : M. le Prince n’a aucune vertu ; ses vices ne sont affaiblis que par ses défauts, et il serait le plus méchant homme du monde, s’il n’était pas le plus faible. […] Lassay était de ces esprits tempérés, bien faits et polis, que l’usage du monde a perfectionnés en les usant, qui ont peu d’imagination, qui n’ajoutent rien aux choses, et qui prisent avant tout une observation juste, une pensée nette dans un tour vif et concis : « Un grand sens, disait-il, et quelque chose de bien vrai renfermé en peu de paroles qui l’expriment parfaitement, est ce qui touche le plus mon goût dans les ouvrages d’esprit, soit en vers, soit en prose. » Il n’allait pas pourtant jusqu’à la sécheresse, et il tenait à rester dans le naturel ; il croyait que les choses qu’on dit ont quasi toujours chance de plaire quand elles sont plutôt senties que pensées : « Il y a des gens qui ne pensent qu’à proportion de ce qu’ils sentent, observait-il ; et il semble que leur esprit ne sert qu’à démêler ce qui se passe dans leur cœur : ces gens-là, qui sont toujours vrais, ont quelque chose de naturel qui plaît à tout le monde. » Chamfort, qui prête quelquefois de son âcreté aux autres et qui est homme à la glisser sous leur nom, a écrit dans ses notes : « M. de Lassay, homme très doux, mais qui avait une grande connaissance de la société, disait qu’il faudrait avaler un crapaud tous les matins pour ne trouver plus rien de dégoûtant le reste de la journée quand on devait la passer dans le monde. » On ne voit rien ou presque rien dans ce que dit et dans ce qu’écrit Lassay qui soit en rapport avec une si amère parole54. […] [NdA] Ce n’était pas la première fois que Chaulieu se trouvait en concurrence avec un rival du nom de Lassay : il avait été quelque temps auparavant supplanté auprès de Mme d’Aligre par un Lassay ; mais ce n’était pas le nôtre (quoi qu’en ait dit M. 

1524. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Son Gouvernement le lui avait dit : il avait fait en son nom des menaces ; et dès que ces menaces imprudentes et folles avaient amené le danger, ce même Gouvernement, ce même prince, qui s’étaient montrés si susceptibles et si fiers, déclaraient qu’il fallait reculer. […] J’ai lu des articles sur Tocqueville qui étaient plus bienveillants, je n’en ai pas lu un seul qui sût, aussi bien que les vôtres, mettre en relief ce qui dans ses écrits est vraiment beau, ce qui plaît en eux, ce qui charme : sympathie intellectuelle, confraternité d’artiste, quelque nom qu’on donne au sentiment qui vous fait agir, c’est encore de la bienveillance, et la plus sûre, car elle vient de l’instinct plus que de la volonté. […] — Et quant au singulier personnage (si l’on s’en souvient) dont je demandais le nom à M. de Beaumont, celui-là même dont Tocqueville avait décrit la visite et la conversation en des termes faits pour piquer la curiosité (t. […] Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’article même.

1525. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Tous les prétextes que la malveillance a fait valoir jusqu’à présent contre vous manqueront à la fois, le jour où vous aurez conduit en votre nom, une division, une brigade, un corps quelconque à l’ennemi. […] Quoiqu’il n’eût point un commandement en son nom, comme il avait paru le désirer d’abord, Jomini, replacé ainsi à la tête de l’état-major du maréchal Ney le 4 mai 1813, c’est-à-dire le surlendemain de la bataille de Lutzen et quelques jours avant celle de Bautzen, se retrouvait plus que jamais dans sa sphère et dans son élément, à même de rendre les plus grands services. […] Si Napoléon en personne, et toutes les fois qu’il avait été en contact direct avec Jomini, s’était montré assez bienveillant pour un officier de ce mérite, il l’avait laissé froisser et écraser par ses alentours, par ses séides ; et un souverain, surtout quand il est absolu, répond jusqu’à un certain point des injustices et des injures qu’on inflige en son nom à des âmes délicates, et par conséquent sensibles à l’outrage. […] À l’époque où les armées campaient réunies sous la tente, il eût été le plus grand général de bataille de son siècle, parce qu’il aurait toujours vu l’ennemi enface ; de nos jours, où les mouvements compliqués se préparent dans le cabinet, il était sujet à faillir… » Ailleurs, parlant en son propre nom, Jomini a écrit : « Les qualités qui distinguent un bon général d’arrière-garde ne sont pas communes.

1526. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Dans le temps d’ailleurs qu’il publiait ces productions de troisième ordre, productions peu authentiques, où il ne trempait souvent que comme collaborateur et auxquelles il n’attacha jamais son nom, M. de Balzac ne s’en exagérait pas la valeur, et trouvant un jour un de ses récents volumes aux mains d’un ami qui le lisait : « Ne lisez pas cela, lui dit-il ; j’ai bien dans la tête des romans que je crois bons, mais je ne sais quand ils pourront sortir. » Nous avons eu la curiosité de retrouver et de feuilleter la plupart de ces romans oubliés, espérant y saisir quelque trace du brillant écrivain d’aujourd’hui. Ce n’a pas été sans adresse que nous avons dû remonter à travers ce dédale croisé de pseudonymes, le long de ces sources assez peu limpides qui se perdaient ou changeaient de nom à chaque pas. […] J’ai lu aussi vers 1829, dans les Annales romantiques du temps, des vers signés du nom de Balzac, harmonieux et bien rhythmés, et qui se rapprochent du faire de M. de Latouche. […] Je mets son nom exact au moins une fois dans tout l’article.

1527. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Mais, quoi qu’il en soit des noms, et en laissant de côté les divisions secondaires, on avait jusqu’ici deux grands moments de la critique littéraire en tant qu’elle s’appliquait aux chefs-d’œuvre du xviie  siècle : le premier moment tout classique, tout d’admiration (sauf de légères réserves), de goût traditionnel et de bonne rhétorique ; puis le second moment qui était de réaction, d’examen un peu contradictoire, et de considération historique. […] Je ne sais si le nom de Gerson ou celui de Pascal opérèrent magiquement et furent le mot de passe, mais M. […] Il était mort depuis peu d’années, laissant un nom immense dû aux Provinciales et à ses problèmes. […] se peut-il que vous ayez permis une telle profanation du nom et de la mémoire de votre ami ?

1528. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Il a une propriété, une vivacité singulières d’expression : plus de corps et de couleur que de délicate élégance, de la vigueur même dans la finesse ; de longues périodes chargées d’incidentes et de participes, un large emploi des pronoms, souvent bien éloignés du nom qu’ils ont charge de suggérer, des archaïsmes, de libres tournures : à ces dernières marques surtout, on reconnaît un style formé avant les Provinciales. […] Les noms sont réels, non romanesques : Javotte, Vollichon, Jean Bedout. […] Je veux parler des érudits, les Du Cange364, les Baluze, et tous ces bénédictins dont l’immense labeur a illustré le nom de l’ordre, les Luc d’Achery, les Mabillon, les Ruynart, les Montfaucon. […] Elle publia ses romans sous le nom de Segrais.Édition :Œuvres complètes de Mmes de la Fayette, de Tencin et de Fontaines, Paris, 1825, 5 vol. in-8, t. 

1529. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Voltaire avant 1734 M. de Voltaire509 est de son nom François Arouet, fils de maître Arouet, ancien notaire au Châtelet et receveur des épices à la Chambre des comptes. […] Deux pièces satiriques circulèrent sous son nom. […] L’affaire de Maupertuis fit éclater la rupture : Maupertuis, orgueilleux et têtu, avait fait exclure de l’Académie de Berlin, comme faussaire, un mathématicien du nom de Kœnig. […] Il me suffira d’énumérer les d’Argenson, Richelieu, les Châteauneuf, Vendôme, La Fare, Caumartin, l’abbé Servien, la duchesse du Maine, Villeroi, Villars, le marquis de Fénelon, des parents de Fouquet, de Mme de Maintenon, Bolingbroke, la duchesse de Marlborough, lord Peterborough : ces noms suffisent pour Faire apprécier la valeur de l’information orale que Voltaire sut se procurer.

1530. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

—    Il gémit sur les émeutes de Lyon  Il exhorte le jeune Michel Ney à être digne du nom qu’il porte. […] Et ceux-ci, aux fils dont les pères ont été glorieux : Soyez nobles, loyaux et vaillants entre tous ; Car vos noms sont si grands qu’ils ne sont pas à vous. […] Et ainsi c’est de la maladie de l’antithèse qu’est venu à Victor Hugo ce qu’il peut y avoir de philosophie dans son œuvre ; et si, d’aventure, il mérite çà et là ce nom de « penseur » auquel son ingénuité tenait tant, c’est à sa manie d’opposer entre eux les mots qu’il le doit. […] Et si son nom est encore livré aux vaines disputes des hommes, s’il est malaisé de déterminer l’étendue et les limites de son génie, c’est peut-être que son cas ressemble assez à celui de Ronsard ; c’est que son œuvre n’est pas toute dans ses livres ; c’est qu’il a eu (non pas seul, mais plus qu’aucun autre) la gloire de rajeunir l’imagination d’un siècle et de renouveler une langue, et que, par conséquent, nous ne pouvons pas savoir au juste ce que nous lui devons… Pourquoi lui ?

1531. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

» Il résulte que le commerçant hérite, ou touche, en plus de son mérite personnel, sur la valeur intrinsèque et publique de l’écrit : car c’est, autant que la sublimité, l’admiration accumulée par les lecteurs qui gonfle un grand nom. […] Accomplissement, du moins, à qui ne va nom mieux donné. […] Voter, même pour soi, ne contente pas, en tant qu’expansion d’hymne avec trompettes intimant l’allégresse de n’émettre aucun nom ; ni l’émeute, suffisamment, n’enveloppe de la tourmente nécessaire à ruisseler, se confondre, et renaître, héros. […] Le motif traité d’ensemble (au lieu de scinder et offrir sciemment une fraction), j’eusse évité, encore, de gréciser avec le nom très haut de Platon ; sans intention, moi, que d’un moderne venu directement exprimer comme l’arcane léger, dont le vêt, en public, son habit noir.

1532. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Il juge la morale, simple affaire de convention, de mode, et de préjugé, nuisible surtout à l’œuvre d’art, ce qui ne l’empêche pas de condamner, en son nom, les « mauvaises mœurs » à travers les écrits de son temps. […] La sérénité le prouve avec laquelle ce brave Amadis Jamyn et l’excellent abbé Desportes, lui-même, reprennent pour complaire à sa Majesté très-chrétienne, Henri de France et de Pologne, troisième du nom, les couplets antiques de l’Amour alterné et « pétrarquisent » indifféremment en l’honneur des belles dames et des mignons de la Cour. […] Il les traite de dégénérés et de bien d’autres noms encore, mais M.  […] Écris avec ton sang et tu apprendras que le sang est esprit. » Il ajoute : « Le génie créateur est l’homme tragique, le poète hermétique qui délivre au monde le livre vivant, le message qui lui a été confié à sa naissance et qui a été imprimé dans tout son être. » Les chefs de file du mouvement symboliste, Baudelaire, Verlaine, Laforgue, Samain, comme d’ailleurs tous les poètes dignes de ce nom, n’ont jamais fait autre chose.

1533. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Rien ne cause plus de malentendus dans les sciences morales que l’usage absolu des noms par lesquels on désigne les systèmes. Les sages n’acceptent jamais aucun de ces noms ; car un nom est une limite. […] Quel est l’homme de quelque valeur qui voudrait de nos jours s’affubler de ces noms de panthéiste, matérialiste, sceptique, etc. ?

1534. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Ces braves ont, au cœur même du combat, une générosité que de leur nom nous appelons encore chevaleresque. […] Le cheval a un nom ; celui de Roland s’appelle Veillantif : celui de Renaud, le fameux Bayard, est un cheval-fée qui fait des bonds de quinze pieds et révèle à son maître les embuscades dressées contre lui. L’épée, elle aussi, a son nom ; elle s’appelle Durandal, Joyeuse, Hauteclaire. […] C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée. » Bientôt paraît Tartufe, et la fausse dévotion est si bien le vice de cette seconde moitié du xviie  siècle que La Bruyère, vingt ans plus tard, peindra sous le nom d’Onuphre un Tartufe retouché et affiné.

1535. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Alors le devin proposa, en son nom, un remède pire que le mal : — « Et les Atrides frappèrent la terre de leur sceptre, et des larmes coulèrent, de leurs yeux. » — Ce remède c’était l’immolation d’lphigénie que réclamait la déesse. […] Ceux-là disaient à voix basse, en la voyant monter à la tour de Scée : « Certes, ce n’est pas sans raison que les Troyens et les Achéens aux belles cnémides endurent pour une telle femme des maux si affreux, car elle ressemble par sa beauté aux Déesses immortelles. » Ceux-ci l’appellent, en la maudissant, des noms qu’on donne aux enchanteresses : « Ame sereine comme la mer tranquille… parure de la richesse… trait charmant des yeux… fleur du désir enivrant le cœur. » — Plus tard, dans l’Oreste d’Euripide, Electre insulte d’abord Hélène, lorsqu’elle rentre de nuit dans Argos, « craignant les pères de ceux qui sont morts sous les murs d’Ilion ». […] » Le Chœur d’Eschyle a parfois les trivialités énergiques des populaces de Shakespeare. — Le nom d’Oreste revient dans ces invectives : les Vieillards invoquent l’enfant caché dans l’exil, ils le marquent pour la vengeance, avec le sang de son père. […] Certes, s’il faut expier notre action, c’est assez que nous subissions la colère des dieux. » — Égisthe cède, le Chœur obéit, mais il proteste encore en se retirant ; et ses anathèmes, où le nom d’Oreste retentit avec un son fatidique, poursuivent, comme un sourd tonnerre, les meurtriers rentrant au palais.

1536. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Mirabeau n’en profita dans les premiers temps, et aux heures qu’il n’employait pas à l’étude, que pour chercher quelques distractions auprès d’une personne assez vulgaire, appartenant à la classe moyenne, et qui ne nous est connue que sous le nom de Belinde. […] Mlle Marie-Thérèse Richard de Ruffey, si connue sous le nom de Sophie, fille d’un président à la chambre des comptes de Bourgogne, née le 9 janvier 17541, avait été sacrifiée à dix-sept ans au marquis de Monnier, premier président de la chambre des comptes de Dole, déjà veuf, et père d’une fille mariée malgré lui ; c’était pour s’en venger qu’il se remariait lui-même. […] Je ne veux point désirer en ce moment aucune autre félicité ; je suis votre ami ; je veux l’être : j’en remplirai les devoirs avant de prononcer un nom plus doux. […] On annonça le marquis de Lancefoudras, et, sous ce nom formidable, parut hardiment Mirabeau, dont la vue causa une telle émotion à Sophie, que sa mère en devina tout de suite le sujet.

1537. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Guillaume, c’est le nom sous lequel on le connaît à la gondole. […] Et quelle reine magique de Versailles, celle qu’on appelle de ce grand nom : « Madame !  […] C’est plein de mères d’actrices, de vaudevillistes, de critiques, d’hommes sans nom qui ont un nom au théâtre, ou des droits sur le directeur, ou des créances sur l’auteur, ou une parenté avec le souffleur, le placeur, et d’actrices qui ne jouent pas, et d’acteurs de province en congé, et de filles littéraires et de leurs petits amants de poche.

1538. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Ainsi : la condition imposée à un passager transporté par un génie de ne pas prononcer le nom de Dieu (Conte des calenders. […] Je renvoie le lecteur à cette légende, non sans avoir souligné les quelques détails ci-dessous : 1° Noms donnés aux armes et aux montures des héros. — Le fusil de Samba s’appelle Boussalarbi, tout comme l’épée de Charlemagne avait nom : Joyeuse et celle de Siegfried : Balmung. […] J’avoue toutefois que pour leur donner plus de vivacité, j’ai substitué parfois le style direct au style indirect et que j’ai remplacé, de temps à autre, par des noms les périphrases qui désignaient les personnages.

1539. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

J’aime en prendre pour témoin un jeune homme, porteur d’un nom illustre. […] Les ouvriers (pauvres ou plus exactement prolétaires), renonçant à réclamer pour eux seuls le bon nom de producteurs, voudraient que la force travail individuelle, leur unique propriété, contribue également à l’exploitation collective. […] Le Français digne de ce nom, fier de son histoire, fier de sa pensée ou de sa foi, le Français veut être juste ou ne pas être.‌ […] Quand on évoque ces deux noms, il me semble revoir, au milieu d’une mer humaine tachée de milliers de bannières rouges, ces deux hommes aux gestes larges et aux paroles profondes, qui semblaient, comme des apôtres, montrer aux prolétaires la cité future, tout un monde de paix, et non cette vie si proche à laquelle aucun esprit sensé ne voulait croire : la vie où l’on ne parlerait pas d’autre chose que de canons, de tranchées, d’attaques, de meurtres et d’incendies… Où sommes-nous tombés maintenant !

1540. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Ce jeune Shelley, mélancolique ennemi d’une société où il était né heureux et riche, et où il vivait libre, ce poëte sceptique qui, sur le registre des moines hospitaliers du mont Saint-Bernard inscrivait ironiquement son nom de visiteur, en y ajoutant l’épithète Ἄθεος, dans son rêve du passé et sa folle anticipation de l’avenir, faisait, sous le titre antique de Promet fiée délivré, une sorte de dithyrambe pour l’âge de raison de Thomas Payne, vaine tentative méditée par des esprits faux, dès l’abord noyée dans le sang par des furieux, stérilement reprise par des plagiaires insensés, et dont l’apparente menace ne sert qu’au pouvoir absolu, qu’elle arme d’un prétexte étayé sur la peur publique ! […] Mais l’ode était partout ; elle éclatait, à chaque nom célèbre couronné dans les jeux guerriers de la Grèce ; elle allait du continent aux îles, de Corinthe à Rhodes, de Syracuse à Lesbos : et, quand elle était tenue haute par le génie du poëte, en tout lieu retentissante, elle excitait sans cesse cette ardeur des âmes, cet amour de la vertu et de la gloire, cet enthousiasme de l’imagination, que deux fois dans l’année seulement, aux fêtes de Bacchus et de Minerve, le théâtre d’Athènes secouait sur la Grèce. […] Quel intérêt n’aurait pas pour nous, postérité lointaine, un témoignage décerné à l’historien Hérodote par ce même Sophocle, dont Thucydide a cité le nom dans les incidents de la guerre du Péloponèse, sans paraître même penser à son génie poétique ! […] Est-ce de se moquer des hommes en général, ou seulement d’amener dans une fiction bouffonne les noms et la satire de quelques ennemis politiques et de quelques poëtes ses rivaux ?

1541. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

À la fête de l’autre jour assistait un petit-neveu du même nom, M.  […] Si l’abbé Prévost, en effet, a répandu et comme réfléchi sur les siens une partie de sa célébrité littéraire et quelque chose de la faveur romanesque qui s’attache à son nom, il leur a dû, il a dû à l’excellente éducation qu’il reçut de ses pères et à la souche honnête et saine dont il sortait, de garder toujours, même au milieu des vicissitudes d’une vie trop souvent irrégulière et abandonnée, le fonds essentiel de l’honnête homme, de l’homme comme il faut. […] Je dois dire avec reconnaissance, au nom des critiques de Paris absents qui se sont autrefois occupés de l’abbé Prévost, qu’ils n’y furent point oubliés.

1542. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Ce dernier avait critiqué longuement Marivaux et avait parodié son style sous le nom de la Taupe dans le triste roman de Tanzaï. […] 81. » Il mêlait aux éloges, aux beaux noms de La Bruyère et de Théophraste qu’il ne craignait pas d’appliquer à notre auteur, quelques réserves et quelques censures morales, en priant son nouveau confrère de les lui passer et de les mettre sur le compte du ministère saint dont il était chargé. […] » C’est qu’il y a un fonds chez Marivaux ; il a sa forme à lui, singulière en effet, et dont il abuse ; mais comme cette forme porte sur un coin réel et vrai de la nature humaine, c’est assez pour qu’il vive et pour qu’il reste de lui mieux qu’un nom.

1543. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Là on trouve les noms, les dates, les événements, tout ce qui circonstancie et qui fait vivre. […] Or voilà qu’une disgrâce désagréable vient la saisir au front ; son visage se couvre de rougeurs ; des dartres (puisqu’il faut les appeler par leur nom) viennent l’éprouver : Dieu vous a donné, lui disait Fénelon, une rude croix par le mal que vous souffrez. […] Quand il parle de la Fête-Dieu, du Saint-Sacrement ou de la Vierge, chevalier naïf de l’ordre de Dieu, il n’a pas seulement le saint nom gravé sur la poitrine, il porte au bras les rubans et les couleurs.

1544. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

On pourvut à cet article délicat dans le traité de longue trêve, moyennant une circonlocution obscure, par laquelle on semblait à la fois retirer et accorder ce droit de trafic et de navigation, et sans surtout prononcer le nom des Indes qui était comme sacramentel en Espagne. […] Quoi qu’il en soit, Henri IV espérait faire découvrir le passage et avoir l’honneur de donner son nom à cet autre détroit qui serait le pendant de celui de Magellan. […] Nous aimons trop chez nous les gloires simples, commodes, et qui se résument en un petit nombre de noms consacrés que nous faisons revenir sans cesse et dont nous abusons.

1545. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

avec quel respect il prononce les grands noms, même ceux de ses contemporains ! […] Il ne reste plus que des lambeaux suspendus au-dessus de quelques sièges sur lesquels les noms se trouvent écrits : Marforio. […] Cromwell a voulu éteindre la race de ses rois, tu as voulu détruire la Faculté ; il n’a pris que le titre modeste de Protecteur, tu t’es contenté de celui de secrétaire de la Société, etc., etc. » Mais il ne faudrait pas croire que tout cela ait été dit au sérieux ; la lettre mise sous le nom d’Andry, membre de la Société royale, n’est faite que pour ridiculiser tout le monde et Andry lui-même ; celle lettre est encore de Le Roux des Tillets.

1546. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Rivarol a prononcé le nom de Pascal à propos de Dante. […] Mais il est des courants de pensée qu’on ne peut établir qu’en combattant nettement les courants contraires ; il est des révolutions dans le goût et dans les manières de voir qui ne peuvent réussir qu’en s’appelant de leur nom et se dessinant hardiment, et non par voie insensible et de transaction. […] Ozanam, doué d’enthousiasme, et les yeux dirigés vers un soleil qui l’éclairait plus vivement sur quelques points, et qui l’éblouissait peut-être sur quelques autres, a porté l’admiration plus loin qu’il n’est donné à de moins ardents de la concevoir et de la soutenir pour ces formes si compliquées de l’esprit humain au Moyen Âge : il a du moins rassemblé tout ce qui peut aider à faire mieux comprendre le monument poétique dans l’explication duquel il a gravé son nom.

1547. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Dans ce court espace, les projets politiques, les plans de réformé de l’État abondèrent autour de lui ; il les avait depuis longtemps provoqués, par des questions adressées en son nom à tous les intendants du royaume pour connaître par eux le détail de leurs généralités et s’en former un tableau de toute la France. […] Plusieurs s’autorisaient du nom du Dauphin, et, par présomption, se faisaient fort de son assentiment, ou du moins ils s’en donnèrent l’honneur et l’illusion après coup. […] Mesnard l’a retrouvé dans les manuscrits de la Bibliothèque Impériale sous ce titre un peu fastueux : Projets de Gouvernement résolus par Mgr le Duc de Bourgogne, Dauphin, après y avoir bien mûrement pensé ; et il n’a pas eu de peine à mettre à ce travail anonyme le nom d’un rédacteur éclatant.

1548. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Patin, un autre camarade d’études fort spirituel du nom d’Arnould, M.  […] Halévy était bien digne d’être l’un des cinq, et je puis dire que ces cinq convives représentent très-bien le groupe des arts et de la poésie, comme il se plut toujours à le concevoir ; je les retrouve dans sa pensée sous d’autres noms et avec quelques variantes, à plus d’un moment. […] Halévy, dans une de ses Notices et sous le couvert d’un autre nom d’artiste, a laissé échapper quelque chose de sa douleur personnelle et de son secret : « Il y a, dit-il à propos de l’organiste Frohberger, il y a des artistes d’un caractère heureux, pour qui le souvenir des succès d’autrefois est si plein de douceur, qu’ils ne s’en séparent jamais, et qu’ils trouvent dans ce souvenir, quelque ancien qu’il soit, du bonheur pour toute leur vie.

1549. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

I Je passe sur la fin des Cent-Jours, sur cette triste et embrouillée période qui s’étend depuis Waterloo jusqu’à la seconde rentrée des Bourbons, honteux chassé-croisé d’intrigues, triomphe et règne de Fouché, et bien digne de demeurer marqué de son nom dans l’histoire. […] Il importe de garder aux gens connus leur vrai nom. […] Oui, en débarquant de l’île d’Elbe et quand cela était une arme entre ses mains, il a pu les dénoncer, les accuser ; mais à Sainte-Hélène il était rentré dans la sphère d’équité et d’indulgence ; il disait au contraire qu’il avait rencontré peu de traîtres dans sa vie : il n’en comptait même qu’un seul qui justifiât ce nom, Fouché.

1550. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

je le confesse avec désir de réparer tôt ou tard : je dois pourtant en venir, sans plus de remise, à quelques noms particuliers auxquels j’ai à cœur de m’arrêter, sous peine de n’être qu’un nomenclateur. […] Et à ce propos de redingote verte, il affectionnait ce genre de couleur qui le faisait appeler le comte Vert, d’un nom cher aux amis de l’antique Savoie. […] À ces doux noms mon âme en sursaut se réveille ; Je sens frémir mon sang et se mouiller mes yeux ; Ainsi qu’Abbadona, l’ange exilé des cieux, Le jour où je quittai les monts de la Savoie, De nos cœurs à la fois s’exila toute joie ; Au fond de nos vallons, pèlerin de malheur, Je laissai mon repos et j’emportai le leur !

1551. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

En donnant à tous la liberté de la presse, le gouvernement s’arrangera pour perdre le seul organe considérable qu’il ait et où il réunit sous le drapeau des noms honorables et des plumes estimées. […] que de sottises on commet en votre nom !  […] Sainte-Beuve, personnages en vue et des plus respectables, des esprits d’élite en effet (si c’est là ce qui a pu servir à autoriser la satire et la calomnie de s’être attachées à leur nom dès le lendemain), aimaient à se retrouver quelquefois chez lui à dîner : c’était comme un terre-à-terre à une extrémité de Paris, quasiment à la barrière, où le milieu d’un quartier populaire et sain influe, malgré soi, jusque dans les habitations bourgeoises ; on s’y sentait bien réellement éloigné de toute contrainte gênante et de toute étiquette cérémonieuse.

1552. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Parmi les accidents qui la distinguent de son espèce, il dégage la forme commune qui la range dans son espèce, et ne considère en elle qu’une qualité et qu’un nom. […] Nos personnages ne seront que des vices, des vertus, des qualités pures, sous des noms de plantes et d’animaux. […] Et Homère n’est-il pas l’âme poétique de la Grèce sous le nom d’un homme ?

1553. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Mais l’essentiel est que ce droit un peu vague, bien que si réel, ne soit jamais supprimé, et que jamais les doctrines régnantes, au nom même du salut commun, ne puissent dire au poète, au littérateur, à l’érudit curieux, comme dans la banlieue d’une place de guerre le génie militaire dit à l’honnête homme, qui a sa métairie avec son petit bois et sa source d’eau vive : « Monsieur, nous avons besoin de ce petit coin qui vous sourit : il entre dans nos lignes, il nous le faut ; voilà le prix, soyez content, mais vous n’y rentrerez pas. » Ceux qui vivent des lettres, de l’amour des livres et des études, de ces passions après tout innocentes et désintéressées, peuvent céder un moment ce coin de leur être et le prêter à la chose et à la pensée publique, ils le doivent dans les cas urgents ; mais, ce cas cessant, ils rentrent de plein droit dans leur domaine. […] C’est une idylle rustique empruntée à la vie réelle, et peut-être imitée des Grecs, dans laquelle le poète nous représente un pauvre laboureur se levant avant l’aube et préparant avec peine, avant de se rendre à l’ouvrage, son mets frugal composé d’ail et d’autres ingrédients : c’est ce mets qui avait nom Moretum. […] En général, ces personnages du romancier sont fragiles : ils ne sont point bâtis ni constitués d’une argile terrestre bien forte, ni embrasés d’une étincelle du ciel bien ardente ; ils sont nés d’un souffle, animés d’un caprice, humides d’une goutte de rosée ; leur nom est jeunesse, beauté de dix-huit ans, facilité volage, oubli.

1554. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Tant y a qu’il existe des pièces qui sont très bien faites pour être lues et même relues ; ce sont les plus profondes et les plus subtiles, et les noms de Racine et de Marivaux, plus encore que ceux de Corneille et de Molière, viennent à l’esprit, comme aussi ceux de Sophocle et de Térence. […] Dans le second cas, même raison avec cette particularité qu’Œnone ayant nommé Hippolyte, ce nom réveille dans l’esprit de Phèdre l’idée de la nécessité de parler à Œnone confidentiellement et de très près. […] Un auteur dramatique ne doit se servir de son style à lui et ne s’en sert, en effet, s’il a tout son art, que quand il parle en son nom et je veux dire quand il fait parler le personnage qui le représente ou le personnage qui lui est particulièrement sympathique.

1555. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Elle glisse sur la thèse du mariage qui est le fond de Jacques, car Jacques, — il faut bien dire les choses par leur nom, — est un Sganarelle héroïque, qui reconnaît hardiment la légitimité du courage, et qui se tue pour donner sa place à l’amant de sa femme, dans son lit ; et elle n’insiste que sur la thèse du suicide qui n’est ni plus vraie ni plus morale, et qu’elle appelle le droit (le DROIT !!!) […] Je les y trouve entassés, nombreux, à toute page, sans mélange et tellement, qu’il est impossible que le porte-plume quelconque qui s’exprime en ces termes ; qui n’a à son service, exclusivement, que ces métaphores épuisées, traînées et fourbues, puisse jamais s’appeler du nom de grand écrivain, déjà lourd à porter partout ; à plus forte raison du premier des grands écrivains français au dix-neuvième siècle, comme on l’a dit de Mme George Sand, et qui l’écrase — net ! […] Ce sera une Prudhomme moins hardie, plus littéraire, plus retenue que le violent papa de ce nom.

1556. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Le nom de Dieu invoqué à toute page dans ses poésies l’atteste, et ses blasphèmes prouvent la profondeur de sa foi. […] dans ses trois volumes, dont le second est énorme, n’a pas une seule fois écrit le nom de Dieu, même par distraction… L’auteur des Névroses est un Pascal sans Dieu, qui ne l’a jamais vu qu’une fois dans le fond de son gouffre, quand il pousse la clameur inconséquente de son De profundis qui clôt le livre. […] IV Elles parurent et firent leur effet, ces Névroses que j’avais annoncées bien avant tous les autres qui en ont parlé, bien avant que les Spéculateurs connus en matière de publicité, avec leurs trompettes, — qui ne sont pas les trompettes du jugement dernier, — aient vomi le nom de Rollinat de leurs horribles conques, intéressées seules au bruit qu’elles font !

1557. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Toutes ces œuvres, pour n’être pas rimées, n’en ont pas moins une poésie charmante, si, par ce nom, l’on entend le don d’exprimer d’une manière rare des idées, ou de décrire des paysages au moyen d’images choisies ; et aussi, selon la belle expression de Diderot : tout ce qu’il y a d’élevé, de touchant dans une œuvre d’art, dans le caractère ou la beauté d’une personne ou même dans une production naturelle. […] Or, on sait assez combien de poèmes n’ont de vers que le nom. […] Sully Prudhomme lui-même, Pontifex maximus des Parnassiens, dans le règlement des prix qu’il a chargé le comité de la Société des Gens de Lettres de décerner en son nom, annuellement, n’a pas craint, malgré son absolutisme, d’insérer cet alinéa caractéristique « Aucun ouvrage présenté au concours ne sera exclu de plein droit parce que l’auteur ne se serait pas conformé aux règles usuelles de la versification.

1558. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

On raconte qu’à son dernier automne (1765), ayant désiré revoir à Versailles le bosquet qui portait son nom et dans lequel s’était passée son enfance, il dit avec pressentiment, en voyant les arbres à demi dépouillés : « Déjà la chute des feuilles !  […] Il nomme chacun des principaux seigneurs qui sont en fonction autour de lui, et s’en distingue ; il n’est donc ni le grand-chambellan (M. de Bouillon), ni le premier gentilhomme de la chambre (M. d’Aumont) ; ce ne peut être que leur égal, le grand-maître de la garde-robe en personne, M. le duc de Liancourt, qui avait alors la survivance du duc d’Estissac, son père, et qui en exerçait la charge ; c’est celui même que tout le monde a connu et vénéré sous le nom de duc de La Rochefoucauld-Liancourt, et qui n’est mort qu’en mars 1827.

1559. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

C’était au nom des principes, au nom de la liberté de la presse, de la liberté des cultes que l’opposition des Conseils machinait la ruine de la Constitution. […] Le plus actif, le plus nécessaire et le plus méritant des cinq membres, vers cette époque du 18 fructidor et durant les vingt mois qui suivirent, celui qui représente du gouvernement directorial toute la partie bonne et honnête, de même que Barras en représente toute la partie cupide et honteuse, est La Révellière, au nom duquel se rattache, comme un ridicule, le souvenir des théophilanthropes, et dont jusqu’ici on s’est plu à nous faire une espèce d’abbé de Saint-Pierre, tour à tour occupé de sa botanique et de ses hymnes à l’Être suprême.

1560. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Elle nous offre trois grands noms : Mirabeau, Mme de Staël. […] Je ne puis faire l’histoire du journalisme : ce n’est pas par le détail qu’elle intéresse la littérature, et je signalerai en leur lieu les noms à retenir.

1561. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Deux noms caractérisent de 1850 à 1880 ou 1885 l’évolution de la comédie : les noms de MM. 

1562. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Maître de sa technique dès En ménage, il ne s’est pas complu dans la réédition, sous des noms variés, des romans déjà connus, ni même des romans déjà envisagés comme possibles. […] Pourquoi le nom d’Huysmans s’impose-t-il ici ?

1563. (1856) Cours familier de littérature. I « IIe entretien » pp. 81-97

« Examinons, disions-nous encore, ce que c’est que l’homme ; oublions que nous sommes nous-même une de ces misérables et sublimes créatures appelées de ce triste et beau nom dans la création universelle ; échappons, par un élan prodigieusement élastique de notre âme immatérielle et infinie, à ce petit réseau de matière organisée de chair, d’os, de muscles, de nerfs, dans lequel cette âme est mystérieusement emprisonnée ; supposons que nous sommes une pure et toute-puissante intelligence capable d’embrasser et de comprendre l’univers, et demandons-nous : Qu’est-ce que l’homme ?  […] Ainsi, il est évident que quand une philosophie aussi savante et aussi éloquente que celle de Job nous apparaît tout à coup avec le livre qui porte ce nom dans la Bible, cette sagesse, cette expérience, cette éloquence, ne sont pas nées sans ancêtres du sable du désert, sous la tente d’un Arabe nomade et illettré ; il est également évident que quand un poète comme Homère apparaît tout à coup avec une perfection divine de langue, de rythme, de goût, de sagesse, aux confins d’une prétendue barbarie, il est évident, disons-nous, qu’Homère n’est pas sorti de rien, qu’il n’a pas inventé à lui seul tout un ciel et toute une terre, qu’il n’a pas créé à lui seul sa langue poétique et le chant merveilleusement cadencé de ses vers, mais que derrière Job et derrière Homère il y avait des sagesses et des poésies dont ces grands poètes sont les bords ; littératures hors de vue, dont la distance nous empêche d’apprécier l’étendue et la profondeur.

1564. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Et toi dont le nom seul trouble l’âme amoureuse, Des bois du Paraclet vestale malheureuse, Toi qui, sans prononcer de vulgaires serments, Fis connoître à l’amour de nouveaux sentiments ; Toi que l’homme sensible, abusé par lui-même, Se plaît à retrouver dans la femme qu’il aime, Héloïse ! à ton nom quel cœur ne s’attendrit ?

1565. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Cette année c’était le triomphe de David après la défaite du philistin Goliath . chaque élève fait son esquisse au bas de laquelle il écrit son nom. […] (ce sont les noms de ses deux concurrens de cette année.) je lui proposai le voyage de Russie.

1566. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

C’est un bazar excessivement varié, où l’on trouve de tout, même de la politique de rechange dans cette chronique qui, pour ne pas mentir à son nom, a suivi les ondulations des ministères pendant dix-huit ans ! […] Nous n’ignorons pas que toute critique littéraire, pour être digne de ce nom, doit traverser l’œuvre et aller jusqu’à l’homme.

1567. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Son livre immense, — qui s’appelle la Somme, et qui assomme, — sifflotait un voltairien au siècle dernier, — serait majestueusement resté dans cette gloire rongée d’oubli, où le nom de l’homme se voit encore, mais où ses idées ne se voient plus. […] Ce que nous voulions seulement poser aujourd’hui, c’est l’incroyable singularité, bien honorable pour notre siècle, qui exige que le nom de saint Thomas d’Aquin soit couvert par celui de M. 

1568. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Jules Lefèvre, qui n’avait point encore ajouté à son nom le nom de Deumier, comptait parmi les jeunes esprits qui donnaient le plus d’espérances.

1569. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Malheureusement, quoique le nom qu’on porte vienne de la prétention qu’on a, M. le Conte de L’Isle n’est pas un poète. […] Dans un temps où la langue serait forte, la Critique punirait peut-être le poète de cette impiété et de cette profanation, mais nous ne sommes plus au temps du grand Corneille où l’on disait Brute et Cassie, et où ce qui doit changer le moins, même les noms propres, devenaient français sous les plumes fières… À présent nous n’avons plus, il est vrai, cette insolence d’orgueil, et ce n’est pas seulement à l’expression étrangère que nous allons tendre des mains mendiantes, c’est à l’inspiration elle-même !

1570. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Paul Bourget, on put s’étonner de les voir sortir de chez Alphonse Lemerre, l’éditeur spécial des Parnassiens, et qui s’est fait de leur nom une heureuse étoile. […] Ils méritent ce superbe nom prostitué.

1571. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On voit combien ce nom et le souvenir d’une ancienne grandeur en imposaient encore : « L’orateur, dit-il, craint de faire entendre devant les héritiers de l’éloquence romaine, ce langage inculte et sauvage d’au-delà des Alpes, et son œil effrayé croit voir dans le sénat les Cicéron, les Hortensius et les Caton assis auprès de leur postérité pour l’entendre. » Il y a trop d’occasions où il faut prendre la modestie au mot, et convenir de bonne foi avec elle qu’elle a raison ; mais ici il y aurait de l’injustice : l’orateur vaut mieux qu’il ne dit ; s’il n’a point cet agrément que donnent le goût et la pureté du style, il a souvent de l’imagination et de la force, espèce de mérite qui, ce semble, aurait dû être moins rare dans un temps où le choc des peuples, les intérêts de l’empire et le mouvement de l’univers, qui s’agitait pour prendre une face nouvelle, offraient un grand spectacle et paraissaient devoir donner du ressort à l’éloquence : la sienne, en général, ne manque ni de précision, ni de rapidité. […] Je sais bien qu’il y a, dans Cicéron même, de ces petits détails de vanité ; mais, dans l’orateur romain, ces faiblesses d’amour-propre sont relevées par la beauté du style, par une éloquence harmonieuse et douce, par une certaine fierté de sentiment républicain qui s’y mêle, enfin par le souvenir de ses grandes actions, et le parallèle qu’il fait souvent de lui-même et de ses travaux, avec ces grands de Rome, endormis sous les images de leurs ancêtres, fiers d’un nom qu’ils déshonoraient, inutiles à l’État et prétendant à le gouverner, rejetant tous les travaux et aspirant à toutes les récompenses.

1572. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Passé les Ardennes, l’auteur des Commentaires ne cite plus de nom de cité. […] Des cinq plus grands écrivains belges, trois sont de purs Flamands et un quatrième, si son nom trahit des attaches françaises, est né de mère flamande. […] Le nom de Valère Gille paraît inséparable de ceux d’Iwan Gilkin et d’Albert Giraud. […] Son nom demeurera attaché à la renaissance glorieuse de la Belgique. […] D’autre part, les critiques dont nous avons tout à l’heure relevé les noms tiennent presque tous les rubriques des principaux journaux.

1573. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « [Dédicace] » p. 

[Dédicace] L’ouvrage auquel on a le plus réfléchi doit être honoré par le nom de l’ami qu’on a le plus respecté.

1574. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « [Dédicace] »

COIGNET, c’est à ce volume-ci qu’il attacherait son nom ; c’est ici qu’il lui dirait quelle place exceptionnelle elle tenait à ses yeux parmi les femmes qui écrivent.

1575. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Mais qu’importe qu’on differe sur le nom, pourvû qu’on ait la même idée de la chose ? […] Imitez l’élevation de ce poëte, évitez son enflure, & laissez donner à votre poëme le nom qu’il plaira à ceux qui disputent sur les mots. […] Fondez la grandeur de vos personnages sur leur caractere, & non sur leurs titres ; un grand nom n’annoblit point une action, comme une action héroïque annoblira le nom le plus obscur. […] Ulisse parle à Pénélope sous le nom d’un étranger. […] pourquoi donner le nom d’églogues à des scenes de tragédie ?

1576. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Bardannes tient donc un nom et une piste. […] Esparbès, — dont le nom rappelle les noms sonores et tonitruants des étudiants du Midi, dans Numa Roumestan, — est, en effet, un brun olivâtre, à barbe de cirage, avec une bouche lippue de roi maure. […] monsieur, indiquez-moi une chanson de Désaugiers on de Béranger, aussi « difficultueuse » que vous voudrez, et, si je ne la chante pas de manière à vous satisfaire, avec intelligence, avec esprit, avec finesse, j’y veux perdre mon nom, qui est un nom latin et un beau nom !  […] On connaît le nom de M.  […] Mais les autres, qui sait leurs noms ?

1577. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Tous les noms célèbres n’y sont pas, il s’en faut de beaucoup, ni toutes les idées. […] Nous vînmes à prononcer le nom de M.  […] Je viens de citer le nom de Taine. […] C’est l’école désignée depuis longtemps sous le nom d’école de l’art pour l’art. […] Enfin la Révolution, comme son nom l’indique, a été révolutionnaire.

1578. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fleurigny, Henry de (1849-19..) »

Louis Dupont C’est un poète aimable que M. de Fleurigny, et le volume qui vient de paraître sous son nom (Éclats de verre) renferme plus d’une pièce d’un rare sentiment d’à-propos et d’humour.

1579. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Staal, [Madame de] connue d'abord sous le nom de Mlle de Launay, née à Paris, morte en 1750.

1580. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIV » p. 175

Nous apprenons avec plaisir que les nouvelles de la santé du bon Nodier (car c’est là son nom) sont meilleures, et que ses nombreux amis espèrent posséder encore longtemps en lui un talent et un cœur qui leur seront plus chers que jamais.

1581. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

De là, le village avait conservé son nom. […] C’était le nom qu’on donnait à une partie du bois composée de pins immenses. […] Maria Dmitriévna, — Pestoff de son nom de fille, — avait perdu ses parents en bas âge. […] (Les noms classiques étaient encore de mode.) […] Le nom de Lise s’échappa de ses lèvres.

1582. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

C’est le modeste La Brière, qui n’a presque pas de nom pas de fortune, pas de réputation, qui ne vient que parce qu’il est amoureux. […] La triste présence de Rolla et de Franck influe d’une manière pénible sur la composition des deux poèmes auxquels ces deux égoïstes farouches donnent leurs noms. […] Bien que l’auteur ait donné à ce mystère une certaine importance, puisqu’il en impose le nom au volume dont cette pièce n’occupe pas la plus grande partie, nous n’avons pas beaucoup à nous y étendre. […] Les lettres ne gagnent rien au tapage que l’on se permet ainsi autour d’un nom, et l’on a fait tant de bruit, et du bruit de si mauvais goût, que je préférerais infiniment être compté parmi les suppôts de M.  […] On avait beau parler de Shakespeare comme d’un ancêtre révéré, il fallait des noms qu’une bouche française pût prononcer sans effort et sans grimace.

1583. (1900) Molière pp. -283

Il exigea d’abord le nom des conférenciers ; puis il mit, comme condition, que le sujet choisi pour chaque conférence serait approuvé par le Ministre compétent ; enfin, il répondit qu’il accordait à MM.  […] Le nom de ces derniers, l’opposition constante qu’ils avaient faite au Gouvernement impérial, leur talent, leur habileté, et l’autorité dont ils jouissaient, avaient excité au dernier point l’inquiétude ombrageuse de Napoléon III. […] Le nom de l’homme qui a écrit ces lignes ne se sépare plus dans aucun esprit du nom de la Comédie. […] Eh bien, le lendemain de la première représentation des Précieuses ridicules, Molière ne lui était pas encore exactement connu par son nom. […] On avait souffert la dictature de Sylla malgré ses crimes, parce qu’on était habitué à ce nom de « dictateur » ; on n’eût point supporté ma royauté clémente parce que le seul nom de « roi » semblait un défi jeté à vingt générations républicaines.

1584. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 326

Les deux volumes de ses Lettres écrites en Latin, ont été traduits en François par MM. de Port-Royal, sous le nom de Brianville.

1585. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 392

On voit, par la lecture de ses Mémoires, mis son nom à ses Ouvrages, n’est pas moins connu des Gens de Lettres.

1586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

Pierre-Joseph Macquer, son frere, de l’Académie des Sciences, né à Paris en 1718, est Auteur de plusieurs Ouvrages de Chimie, qui lui ont procuré un nom célebre dans la Physique & la Médecine.

1587. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 447

Visclede, [Antoine-Louis Chaalmond de la] Secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille, né à Tarascon en 1692, mort à Marseille en 1760 ; Bel-Esprit de Province, dont le nom, quoiqu’inscrit sur le Registre triomphal de presque toutes les Académies littéraires de France, n’a pu l’être au Temple de Mémoire.

1588. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article »

Visé, [Jean Donneau, sieur de] né à Paris en 1640, mort dans la même ville en 1710 ; pauvre Ecrivain dont le nom n’est connu à présent que parce qu’il a long-temps travaillé au Recueil intitulé d’abord Mercure galant, & aujourd’hui Mercure de France.

1589. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haag, Paul (1843-1911) »

Haag, Paul (1843-1911) [Bibliographie] Le Livre d’un inconnu, publié sans nom d’auteur (1879).

1590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 121

Il y a apparence qu’avec un peu plus de culture, ses talens lui auroient fait un nom parmi les Auteurs dramatiques.

1591. (1894) Critique de combat

On a donné son nom à l’un des théorèmes fondamentaux de cette science. […] Une madame de Vauban (un bien beau nom pour un métier douteux !) […] Elle a déjà fait paraître une vingtaine d’ouvrages animés du même esprit et signés de noms aimés du public, comme ceux de MM.  […] Un nom célèbre ! […] C’est un poète qui a un nom et même qui le mérite.

1592. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Plusieurs fois le nom de la reine, le nom de plusieurs autres dames est inscrit dans les actes de Witanagemot. […] Lui aussi, il chante quand il parle ; quand il nomme l’Arche, c’est par une profusion de noms poétiques, « la maison flottante, la plus grande des chambres flottantes, la forteresse de bois, le toit mouvant, la caverne, le grand coffre de mer », et dix autres. […] Son nom était Orphée. […] Boëce avait pour lecteurs des sénateurs, des hommes cultivés qui entendaient aussi bien que nous les moindres allusions mythologiques ; toutes ces allusions, Alfred est obligé de les reprendre, de les développer, à la façon d’un père ou d’un maître qui prend entre ses genoux son petit garçon, lui contant les noms, qualités, crimes, châtiments que le latin ne fait qu’indiquer ; mais l’ignorance est telle que le précepteur lui-même aurait besoin d’être averti ; il prend les Parques pour les Furies, et donne gratuitement trois têtes à Caron comme à Cerbère. […] Il faut appeler ici les choses par leur nom, appliquer les yeux des gens sur une grosse idée bien visible.

1593. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Toujours profond et noble, on ne le confondit point avec ce désordre grossier de l’imagination et des sens, qui usurpe son nom et prétend vainement à l’intérêt qu’il inspire ; toujours combattu, souvent sacrifié au devoir, Louis XIV n’en put regarder la peinture comme une flatterie adressée à ses fautes, ni le public garder des doutes dangereux sur les suites toujours funestes d’un amour illégitime. […] On ne peut pas donner le nom d’amitié aux rapports qui unirent Racine et Louis XIV. Ce n’est pas que le roi fût au-dessus ou le poète au-dessous du nom et de la chose ; mais le goût personnel ne pouvait pas être plus fort que les rangs et les mœurs. […] Si Louis XIV eût été capable d’une telle petitesse de sentiments, il n’aurait plus le droit de donner son nom à son siècle. […] Nom donné au poulet qu’on tenait prêt à toute heure pour le roi.

1594. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Car c’est incontestable, les costumes du passé, de grands noms vaguement entendus et le lointain d’une ancienne époque, imposent au peuple et le pénètrent d’un respect religieux qu’il n’a pas pour les drames qu’il coudoie, pour les personnages de son temps. […] Demidoff, il ne voulait pas même prononcer son nom et ne l’a jamais prononcé. […] Je ne voulais pas parler, parce que je ne me souciais pas que la scène d’un récent dîner recommençât, mais un peu asticoté par les uns et par les autres, je pris la voix la plus douce pour affirmer que j’avais plus de plaisir à lire Hugo qu’Homère, essayant cette fois de parer les foudres de Saint-Victor avec le nom d’Hugo. […] Il nous parle longuement du moderne qu’il veut faire d’après nature, du caractère sinistre qu’il y trouve, de l’aspect presque macabre qu’il a rencontré chez une cocotte, du nom de Clara Blume, à un lever de jour à la suite d’une nuit de pelotage et de jeu : — un tableau qu’il veut peindre, et pour lequel il a fait quatre-vingts études d’après des filles. […] » Il est toujours dans sa maison en construction de la rue de la Brèche-aux-Loups, dans une chambre où il a couché deux mois, avant que les fenêtres fussent posées et au-dessus de la bataille de chevaux de charroyeurs, qu’il entend appeler de ces noms effroyables : Mord-la-nuit et Bon-à-tuer.

1595. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Là, sur son nom plébéien, il avait été reçu à coups de pied et de poing, par ses nobles condisciples : ce qui lui avait donné le toupet de déclarer, que ce n’était pas son vrai nom, qu’il était le comte de Boulainvilliers. Et quand cette grand’mère le faisait appeler, il restait très longtemps dans le lointain du parc, avant de se rendre à l’appel, laissant son vrai nom se perdre, s’évaporer, dans son retard à y répondre. […] » Au milieu de ces dépêches, l’hommage d’un fleuriste de Harlem, me demandant à baptiser de mon nom, une jacinthe nouvelle. […] Il se rendait dans un autre hôtel, grimé, travesti, mais une heure ne s’était pas écoulée, que le maître d’hôtel l’interpellant par son nom, lui jetait : « Vous êtes M.  […] Un ami, qui était là, part à sa place… Mais voici le curieux : le vent nous pousse juste sur la Varenne, et là un calme nous y arrête… Nous étions à huit cents mètres… j’entends une voix, qui m’appelle par mon nom… nous étions juste au-dessus du jardin de l’abbé… nous ne le voyons pas, mais nous voyons très bien sa maison… Un moment l’idée de descendre et de le reprendre, mon ami en ayant assez… mais le vent revient… Le lendemain, nous étions à cinq heures à Spa.

1596. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 508

Ses Ouvrages de Controverse, presque tous écrits d’un style éloquent, furent réfutés par Bossuet, Arnaud & Nicole [Adversaires, dont le nom célebre est un préjugé pour le mérite du Prédicant], & donnerent lieu à l’excellent Livre de la Perpétuité de la Foi touchant l’Eucharistie, composé par ces deux derniers.

1597. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article »

Il n’a cherché qu’à être utile ; & si son nom ne se trouve pas toujours à la tête de ses Ouvrages, qui ne sont que des Compilations, le Public ne doit pas ignorer qu’il lui a l’obligation de six Dictionnaires formant vingt-deux volumes.

1598. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 360

MONTPENSIER, [Anne-Marie-Louise d’Orléans, connue sous le nom de Mademoiselle de] née à Paris en 1627, morte en 1693.

1599. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Si les Voltaire et les Montesquieu ne l’ont pas eux-mêmes nommée du nom que nous lui donnons, croirons-nous qu’ils n’aient pas eu pour cela « le pressentiment du grand rôle qu’elle allait remplir sur la scène du monde » ? […] Et quant au « mépris des fadaises de l’école » c’est sans doute le nom qu’il donne à l’étroit utilitarisme de Locke : « Il n’y a de connaissances vraiment dignes de ce nom que celles qui conduisent à quelque invention nouvelle et utile, et qui nous apprennent à faire quelque chose mieux, plus vite, ou plus facilement qu’auparavant » [Cf.  […] Encore ici c’est Voltaire qui mène la campagne, et le Traité de la tolérance, 1763, rend à lui seul son nom plus populaire en un jour que toute son œuvre en un demi-siècle. […] On ne connaît que trop l’usage et l’abus qu’il a fait des causes finales, et, pour nommer les choses de leur vrai nom, c’est jusqu’à la niaiserie qu’il a porté l’excès du sentimentalisme. […] — que sa mémoire a été mal gardée, et mal soutenue par l’aimable femme qui portait son nom [Cf. 

1600. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

— Nom de Dieu ! […] Avec un air d’importance, quand elle lui eut dit son nom, il se leva pour prendre, dans un casier, des pièces timbrées. […] Mais Christine, c’est son nom, aime un jeune voisin, Jacques de Nolles, qui, naturellement et honnêtement, veut l’épouser. […] Noms charmants chuchotés par la lèvre des vents : La maison de l’Amour, la maison des Corolles. […] Je savais bien que, sous un nom ou sous un autre, elle est en train de faire le tour du monde ; mais je ne m’attendais pas à la rencontrer aussi loin.

1601. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 297

Aussi son nom est-il devenu autant recommandable dans la Littérature, par le zele qu’il témoigna toujours pour ses progrès, que dans la Magistrature, par les qualités qui le placent parmi les meilleurs Magistrats.

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