« Ce n’est sans doute qu’un à-compte, insiste le cavalier, — j’aurai, si vous le permettez, l’honneur d’aller réclamer le reste chez vous. » Mademoiselle D… regarda avec plus d’attention le Sigisbé improvisé qui mettait gravement la pièce de deux sous dans sa poche, et elle reconnut un des fervents habitués de son théâtre. […] *** Mademoiselle Victorine C… est un mince et très-mince petit volume de lieux communs, richement relié par la générosité du prince russe Nicolas Tr… Ce grand, ou plutôt ce gras seigneur, ressemble à Lablache regardé au télescope ; quand il voyage dans les chemins de fer, la moitié de sa personne est comptée comme colis. […] Janin regarde son perroquet, qui la lui souffle sur-le-champ ; — et il n’y a pas d’exemple qu’il ait fait jamais erreur. — En outre, bon juge comme son maître, et disant son avis net et franc à tout un chacun. […] Il a remarqué qu’il y avait trop de citations latines dans l’ouvrage, de façon que cela le faisait plutôt ressembler à un roman en latin, dans lequel il y aurait trop de citations françaises. — Il a aussi observé une ou deux erreurs historiques, et relevé deux vices grammaticaux : en faisant ces corrections, il a même fait jaillir une tache d’encre sur la manchette de sa chemise— et ce disant, il retourne son parement, dégage sa manche et fait voir la tache. — Tout le monde se lève dans le salon pour regarder la tache ; les personnes qui sont trop éloignées montent sur les chaises. […] À la station de Windsor, nous nous sommes rencontrés avec des gardes de la reine, qui se sont mis à regarder Nadar avec la considération que les phénomènes se doivent entre eux.
Elles ont étudié surtout les conséquences de ces rapports et regardé chaque être comme une machine travaillant au service d’autrui. […] Berzélius avait en vue surtout la fermentation alcoolique : il ignorait que le ferment, la levure, fût un être organisé, il le regardait comme un principe amorphe. […] Il les regarde comme les composantes élémentaires ultimes des monères, les corps irréductibles auxquels l’analyse puisse conduire. […] Il le regarde comme un organe de nutrition, une sorte de cœur. […] Après avoir été considéré comme une matière d’une constitution très simple, il est aujourd’hui regardé comme étant d’une structure très complexe.
[NdA] « Le Parnasse, dit-il quelque part, est un Montserrat qui admet quantité d’établissements à ses divers étages : laissez chacun aller et regarder autour de lui, et il trouvera quelque place à sa convenance, que ce soit un sommet ou un coin de rocher. » 75.
Il avait le tempérament ardent et prompt ; il était homme, dans la rue, à s’arrêter et à oublier même une conversation sur le grec, que son interlocuteur poursuivait tout seul, pour regarder une beauté du peuple qui passait.
Dans la Correspondance fort intéressante de Fox et de Gilbert Wakefield, le savant critique, il y a un endroit où Fox, sur une remarque de Wakefield, relative à l’Énéide, lui dit qu’il ne possède pas le Virgile de Heyne et qu’il n‘a jamais eu l’occasion d’y regarder. à quoi Wakefield répond : « Vous m’étonnez extrêmement en me disant que vous n’avez point Heyne.
… Je me regarderais comme le plus misérable des hommes, si j’étais capable de servir un quart d’heure de plus.
Nous ne croyons en général à ce venin qu’après y avoir regardé de très-près ; mais, dans le cas présent, il n’y a pas lieu même au doute : M. d’Aleth, à l’époque où Rancé le consulta, n’avait pas encore pris parti dans les querelles du temps ; il conseilla à Rancé la soumission pure et simple : celui-ci n’eut pas de peine à obéir.
Quand je me dis combien de manières il y a de mal observer un homme qu’on croit bien connaître, de mal regarder, de mal entendre un fait qui se passe presque sous les yeux ; quand je songe combien d’arrivants béats et de Brossettes apprentis j’ai vu rôder, le calepin en poche, autour de nos quatre ou cinq poëtes ; combien d’inconstantes paroles jetées au vent pour combler l’ennui des heures et varier de fades causeries se sont probablement gravées à titre de résultats sentencieux et mémorables ; combien de lettres familières, arrachées par l’importunité à la politesse, pourront se produire un jour pour les irrécusables épanchements d’un cœur qui se confie ; quand, allant plus loin, je viens me demander ce que seraient, par rapport à la vérité, des mémoires sur eux-mêmes élaborés par certains génies qui ne s’en remettraient pas de ce soin aux autres, oh !
« Semblable à un rayon d’en haut, une Croix dans le lointain apparaissait pour guider leur course, mais tous ne la regardaient pas !
A y regarder de près, ce sont, entre les traditions contradictoires, des efforts de conciliation ingénieux, mais peu faits pour éclairer : Racine admet d’une part la version de Plutarque, qui suppose que Thésée, au lieu de descendre aux enfers, avait été simplement retenu prisonnier par un roi d’Épire dont il avait voulu ravir la femme pour son ami Pirithoüs, et d’autre part il fait dire à Phèdre, sur la foi de la rumeur fabuleuse : Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers… Dans Euripide, Vénus apparaît en personne et se venge ; dans Racine, Vénus tout entière à sa proie attachée n’est qu’une admirable métaphore.
Un enfant, en ouvrant les yeux, doit voir la patrie, et, jusqu’à la mort, ne doit voir qu’elle… On doit l’exercer à ne jamais regarder son individu que dans ses relations avec le corps de l’État. » Telle était la pratique de Sparte et l’unique but du « grand Lycurgue » « Tous étant égaux par la constitution, ils doivent être élevés ensemble et de la même manière. » — « La loi doit régler la matière, l’ordre et la forme de leurs études. » À tout le moins, ils doivent tous prendre part aux exercices publics, aux courses à cheval, aux jeux de force et d’adresse institués « pour les accoutumer à la règle, à l’égalité, à la fraternité, aux concurrences », pour leur apprendre « à vivre sous les yeux de leurs concitoyens et à désirer l’approbation publique ».
Tu es descendu pour regarder la bataille !
» Et tout ce crescendo aboutissait à un mot superbe : « Ils viennent là pour voir et se faire voir, c’est bon ; mais la pièce, est-ce que cela les regarde ?
Mon avis, comme public ; et, explorateur revenu d’aucuns sables, pas curieux à regarder, si je cédais à parader dans mon milieu, le soin s’imposerait de prendre, en route, chez un fourreur, un tapis de jaguar ou de lion, pour l’étranger, au début et ne me présenter qu’avec ce recul, dans un motif d’action, aux yeux de connaissance ou du monde.
Regarde sous la voûte du ciel la lune errant en liberté.
Pour moi, qui ne puis m’accoutumer à ce que la marche des nations soit une course aveugle à travers le temps, qui regarde la guerre qu’on fait au passé comme une guerre civile, tout en admirant dans l’Essai la beauté de la pensée première, les vérités de détail dont le livre est semé, un style où, à la différence du style précieux, ce sont les beautés et non les défauts qui se cachent, j’estime que le bien n’y compense pas le mal, et je ne verrais pas sans inquiétude pour mon pays qu’on y préférât l’Essai sur les mœurs au Siècle de Louis XIV.
Mais combien qui, attirés d’abord par l’enchanteur, voulurent regarder de près les choses dont il parlait, en sentirent la vie, et y devinrent plus savants et plus croyants que lui !
Swinburne le regarde se fondre dans Beau : « Quel étrange dieu t’a parée de toutes les séductions du monde, ô toi la créature des heures stériles ?
Sur quoi, le yankee qui l’a écouté avec une glaciale attention, se retourne, le regarde entre les deux yeux, lui dit qu’il est un drôle et qu’il s’étonne que cinquante personnes ne l’aient pas marqué de cette épithète avant lui.
Quelques-uns de ces amours-propres parlaient au nom de la religion et de la morale ; quelques autres (et ce n’étaient pas les moins aigres) se mettaient en avant au nom du goût : J’ai entendu dire sérieusement, remarquait-il, qu’il est contre le bon ordre de laisser imprimer que la musique italienne est la seule bonne… Je connais des magistrats qui regardent comme un abus de laisser imprimer, sur la jurisprudence, des livres élémentaires, et qui prétendent que ces livres diminuent le nombre des véritables savants.
Je fus huit jours fort content de ma cour, après lesquels je m’aperçus que le roi évitait de me regarder ; lorsque j’eus fait encore deux mois durant de pareilles observations, je voulus éprouver si je ne m’éclaircirais pas davantage en parlant à Sa Majesté.
Le même état de sensibilité qui explique les premières hypothèses où le désir se satisfait dans la foi, sans regarder à l’invraisemblance de ses inventions, le même état de sensibilité explique encore ces échafaudages plus complexes au moyen desquels l’esprit s’ingénie à construire, à côté du monde visible, ces apparences logiques dont l’harmonie dissimule la fragilité et qui composent les métaphysiques.
Regardons les auteurs du grand siècle : quelle continence d’écrire !
Je regarde ce que j’ai intitulé La geste de Samba Guénâdio Diêgui comme une chanson de geste véritable.
, et quand le personnage évoqué, quand l’idée ressuscitée, se sont dressés et nous ont regardés face à face, nous n’avons pas le droit, — du moins ce serait le comble de la puérilité, — de discuter les formules évocatoires du sorcier.
La mère qui regarde son enfant est joyeuse, parce qu’elle a conscience de l’avoir créé, physiquement et moralement.
Qu’on y regarde de près : on verra que l’écueil de tout idéalisme est là ; il est dans ce passage de l’ordre qui nous apparaît dans la perception à l’ordre qui nous réussit dans la science, — ou, s’il s’agit plus particulièrement de l’idéalisme kantien, dans le passage de la sensibilité à l’entendement. — Resterait alors le dualisme vulgaire.
Ceux qui t’avaient vu se pencheront vers toi, te regarderont de haut : Est-ce là cet homme qui troublait la terre et secouait les empires, qui rendait le globe désert, qui détruisit les villes et n’ouvrit pas à ses captifs la porte de leur prison ?
Et rien n’était plus nouveau, si l’on ne regarde autour d’eux qu’aux idées de leurs contemporains, mais rien aussi ne l’était moins, si c’était bien le but qu’on s’était proposé depuis tantôt cent ans. […] Il est déjà plus intéressant de retrouver la même intention dans les Maximes de La Rochefoucauld et dans les Fables de La Fontaine, de tous ces grands écrivains le plus irrégulier sans doute, et celui que l’on se plaît, trop volontiers peut-être, à regarder de nos jours comme une exception en son temps. […] Mais ce qu’il importe surtout d’observer c’est que le « siècle de Louis XIV » n’a guère duré plus de vingt-cinq ans, ce qui est peu pour un siècle, si l’on ne regarde qu’au nombre des années, et ce qui est beaucoup si l’on fait attention qu’il n’y a pas une de ces vingt-cinq années qui ne soit illustrée de quelque chef-d’œuvre. […] Mais regardez-y de plus près ; et pesez attentivement quelques-unes des conclusions. […] Vous aurez beau leur dire que les couleurs sont dans les yeux de ceux qui les regardent et non dans les objets ; les dames ne veulent point dépendre des yeux d’autrui pour leur teint ; elles veulent l’avoir à elles en propre, et s’il n’y a point de couleur la nuit, M. de M… est donc bien attrappé, qui est devenu amoureux de Mlle D.
Pour me servir, avec quelque pudeur offensée, d’une locution très française et très significative, rien n’est écouté, n’est regardé, n’est accepté, n’est compris, qui ne soit, après mille négations, mille angoisses, mille misères, irrévocablement tombé dans le domaine public. […] Que chacun s’y regarde et s’y reconnaisse, pour peu qu’il y tienne.
De grandes questions vont se poser, de gros orages s’accumulent ; il faudra me dessiner par mes votes et par mes actes pour ou contre le peuple accoutumé à voir en moi sa personnification : si je me dessine pour lui, je donnerai de la force à ses excès et je contribuerai à le perdre ; si je me dessine contre lui, je me trouverai groupé avec les royalistes et les réactionnaires qu’il regarde comme ses ennemis, et je ne conserverai plus dans le peuple que le renom d’un traître ou d’un apostat. […] Vous m’avez comparé, dans un de vos écrits, à M. de Talleyrand : on a ri de vous et de moi ; mais ce mot prouve que vous m’avez mieux regardé que bien d’autres.
A ces faibles attaques qu’il regarde d’un œil superbe, il a daigné répondre suivant la valeur de ceux qui les lui adressaient par des préfaces, des articles, des lettres. […] En ce qui regarde les mœurs des diverses classes de la société, a-t-il donné des aperçus nouveaux ?
Mme Sand, quand vous regardez M. […] Or, il ne fallait, pour faire un théâtre unique, splendide, magnifique, un théâtre qui réunît en lui les qualités de tous les autres théâtres enfin, que reprendre l’œuvre d’édification où M. le baron Taylor l’avait abandonnée ; il fallait dire au roi : « Sire, la grandeur des souverains n’est pas toujours en eux-mêmes, mais quelquefois aussi dans les hommes qui les entourent. » Il fallait dire aux ministres : « Excellences, dans une époque où l’on demande et où l’on obtient des chambres cent vingt millions pour les monuments publics, et deux cents millions pour les fortifications de Paris ; demandez donc de temps en temps un demi-million pour l’art. » Il fallait dire au peuple : « Peuple, écoute et regarde », car toutes les idées politiques, philosophiques, sociales, contemporaines, sont dans ce théâtre, ce journal qui se lit à haute voix chaque soir à Paris devant quarante mille spectateurs ; en France, devant cent mille.
Je ne m’aperçois qu’il est un de mes états que s’il est l’objet de mon attention ; on dit : « je vois », quand on regarde ; mais je, en pareil cas, désigne plutôt l’attention que l’esprit porte au visum que le visum lui-même en tant qu’il fait partie de mes états. […] Socrate, dans le Philèbe, dit : […] pour j’examine, je réfléchis ; Marc-Aurèle, VII, 59 : […] « regarde en toi-même ».
Je vous dirais tout simplement : « Ecoutez, regardez, et souvenez-vous, « mes sœurs, souvenez-vous ! […] On ne recherche, apparemment, que ce qu’on apprécie ; or, regardez : jamais n’a sévi plus lamentablement, dans la bourgeoisie française, la manie des titres nobiliaires, et cette maladie mentale qui se manifeste notamment par l’usurpation de la particule « de », encore que cette particule n’ait, héraldiquement, aucune signification. […] C’est, d’ailleurs, grâce à cette modération en ce qui regarde la peinture des individus que ce qu’il y a, dans la pièce, de satire générale prend une si grande portée et que, tout parti pris en étant visiblement absent, la frémissante âpreté en devient redoutable. […] … » Il dit cela d’un tel ton que sa fille le regarde dans les yeux et devine tout d’un coup la vérité. […] Anna passe son temps à se regarder sentir, tout en se moquant.
Convaincu, messieurs, qu’il ne suffit pas, en traitant de la poésie, de démontrer comment on a bien fait, si l’on n’indique les matériaux que l’on peut manier encore pour bien faire, pensant qu’on la professe mal, si l’on n’ajoute pas à son impulsion, et qu’à son égard on doit se dire, comme en toutes les grandes choses, profitons du passé, mais allons en avant, et regardons l’avenir ; je tentai de mettre en évidence aux yeux des muses françaises la conformité des vastes sujets épiques, et des ébranlements par lesquels venait de se reconstituer notre état politique, en 1814. […] On ne peut généralement regarder cet écart comme une irrégularité du génie, mais comme un effet de la stérilité d’invention, qui réduit un auteur à user des formules antiques, faute de pouvoir s’en créer de nouvelles. […] J’ai vu la même tranquille fermeté troubler un de ses pareils, qui troublait tous ceux qui n’osaient le bien regarder. […] Regardez le cours des événements naturels : tout grand fait entraîne, depuis la première impulsion donnée jusqu’à son achèvement, une multitude de petites incidences que l’historien ramasse pour les ranger avec discernement dans leur ordre nécessaire. […] Vous voyez quelle est sa grandeur morale ; regardez maintenant la grandeur matérielle de cette expédition, en énumérant les forces dont elle se composait, et celles qui lui furent opposées.
Mais, ne pouvant prendre aucun empire sur cet esprit charmant, à la fois prévenu et découragé, je la regarde, la torture dans l’âme, et je prie Dieu sans savoir ce que je dis, car j’ai bien du chagrin !
Nouveau venu alors dans l’Académie, admis depuis peu à partager l’intérêt de ses séances, je me faisais reflet parfois de regarder de très gros poissons rouges s’agitant et tournant dans un trop petit bassin.
L’éclat tant célébré des triomphes militaires d’alors, cette pourpre mensongère qu’on jette à la statue et qui va s’élargissant chaque jour, couvre déjà pour beaucoup de spectateurs éblouis ces hideux aspects, mais ne les dérobe pas encore entièrement à qui sait regarder et se souvenir.
Que sera-ce si l’on regarde de près ?
Mais même à ne regarder que le passé, ô France !
. — Les affaires publiques ne regardaient que le roi. — Limites de l’opposition janséniste et parlementaire.
Tout lui souriait du côté du monde : elle détourna son âme et ne voulut regarder que du côté du ciel.
Puis il se retourna souvent pour me regarder, jusqu’à ce que les arbres de la colline nous eussent dérobés l’un à l’autre, et pour toujours. » La Belle de Scio.
Il serait trop difficile de vous donner des instructions précises sur ce qui regarde votre conduite et vos conversations ; je me bornerai donc à vous recommander d’avoir avec les cardinaux et les autres personnes élevées en dignité le langage du respect et de la déférence, sans néanmoins renoncer à vous servir de votre propre raison, et vous laisser entraîner par les passions des autres, qui peuvent être égarés par des motifs peu estimables.
À Londres, Othello, quand sa jalousie est portée au dernier excès, s’approche du lit où Desdémona s’est couchée, la regarde avec un tendre regret, l’embrasse, l’envisage encore, et lui donne de nouveaux baisers.
Il a un nom, et je crois que les Parnassiens le regardent comme un des saints les plus authentiques et les plus révérés de leur petite chapelle.
Verlaine, dans un sonnet très admiré, il s’imaginera qu’il est à lui seul l’empire romain tout entier : Je suis l’empire à la fin de la décadence Qui regarde passer les grands barbares blancs, En composant des acrostiches indolents D’un style d’or où la langueur du soleil danse.
Si l’harmonie est une science fermée, c’est-à-dire une science où les règles, posées une fois pour toutes, ont la valeur d’axiomes et ne sauraient être transgressées, Wagner doit être regardé comme un pitoyable harmoniste ; si, au contraire, elle a le droit d’étendre son domaine, et, sans gâter pour cela le plaisir exigé par l’oreille, de s’enrichir de conquêtes nouvelles, Wagner offre en ses travaux une matière digne d’intérêt.
Je vous demande que, par une promesse concluante, vous me mettiez en état de regarder votre concours comme assuré et que vous me disiez eu même temps si vous demandez un dédommagement, et lequel.
En second lieu, il existe une mesure de distance directe, indépendante de l’horizon de la perspective, c’est la droite qui va de l’objet regardé à nous, selon le terrain qui est sous nos yeux.
Non, regardez-y de plus près, l’auteur est impassible.
L’homme a laissé les Sept tirant au sort les portes où chacun d’eux conduira sa troupe : — « Choisis donc les meilleurs guerriers, dit-il au jeune roi, et place les promptement aux avenues de la ville. » C’est alors que le Chœur des femmes entonne sa longue plainte par des litanies de dieux protecteurs appelés à l’aide : Arès d’abord, patron de la guerre : — « Antique enfant de cette terre, regarde cette ville que tu as tant aimée autrefois. » — Puis Zeus « Père » universel ».
Richet hypnotise une femme et lui dit : « Quand vous serez réveillée, vous prendrez ce livre qui est sur la table et vous le remettrez dans ma bibliothèque. » Une fois réveillée, la femme se frotte les yeux, regarde autour d’elle d’un air étonné, met son chapeau pour sortir, puis, avant de sortir, jette un coup d’œil sur la table : elle voit le livre en question, le prend, lit le titre : « Tiens, vous lisez Montaigne.
« Je regarde ce mot (Progne) comme employé ici pour désigner génériquement une famille de petits oiseaux, analogues à ceux qui sont nommés dans le même vers, et spécialement le rouge-gorge qui y est caractérisé très naïvement par ses propres attributs. » Philomela, xxxiie remarque.
Brodie Junes et moi, dit Darwin, avons été des amis intimes pendant trente ans, et nous ne nous sommes jamais complètement entendus que sur un seul sujet, et, cette fois, nous nous sommes regardés fixement, pensant que l’un de nous devait être fort malade. » 36.
I Vulgairement, la souffrance est regardée comme l’indice de la maladie et il est certain que, en général, il existe entre ces deux faits un rapport, mais qui manque de constance et de précision.
Ils n’ont qu’un caractère, c’est-à-dire la vanité, l’amour-propre et le plaisir de se regarder au miroir, défaut précisément que les animaux n’ont ni les uns ni les autres, ce semble bien.
On a versé sur Sainte-Beuve et sur sa mémoire les tombereaux d’articles, de phrases, d’anecdotes et de détails de toute espèce qu’on a l’habitude de verser sur un homme célèbre fraîchement décédé, avant de l’oublier tout à fait… Des journaux, matassins d’enterrement, qui vivent de ces cérémonies, ont envoyé leurs commissionnaires en roulage et en publicité fureter la maison mortuaire, regarder sous le nez du défunt pour le photographier dans leurs feuilles, décrire son appartement et son ameublement, et pouvoir parler en connaissance de cause jusque de ses chattes et de ses oiseaux et plaire ainsi à la Curiosité publique, cette affreuse portière à laquelle nous faisons tous la cour… Nous en avons pour quelques jours encore de ce brocantage, et puis après ?
Ce ne serait pas le diable chez Balzac, le peintre des de Marsay, des Palférine et des de Trailles, ces vicieux étoffés qui conduisaient la vie à grandes guides et ne regardaient pas aux pourboires, mais c’est le diable, à ce qu’il paraît, pour Octave Feuillet et les auditeurs au Conseil d’État qui sont ses héros !
Quelques fantômes d’Arabes, dressés au coin des murailles, nous regardaient passer, sans un mot, sans un geste, comme s’ils étaient sculptés dans la pierre effritée.
À première vue, il semble que ce soit la note personnelle, par opposition aux idées plus générales ; à y regarder de près, on se persuade du contraire
Je ne le vois pas, car un nuage s’est arrêté alentour, et tous les mortels n’ont dans leurs yeux que des prunelles mortelles, et ils n’ont pas la force de regarder le Dieu souverain de tous.
. — Et ta mine grave et comme pieusement humiliée que l’on entrevoit à travers ces lignes, quand il parle des malheurs qui ont frappé en même temps la maison de France et celle de Castille : « Et semble que Notre-Seigneur ait regardé ces deux maisons de son visage rigoureux et qu’il ne veut point qu’un royaume se moque de l’autre. » Lorsque ses réflexions sont un peu plus longues qu’à l’ordinaire, il s’en excuse avec une bonhomie aimable qui ne laisse pas de les recommanderai ! […] tantôt de trois masculins et deux féminins : Dieu du haut ciel a regardé ici Sur les humains avec diligence, S’il enverrait quelqu’un d’intelligence Qui d’invoquer la divine merci Fût en souci. […] Il devait aviser une ville libre, très indépendante, et très jalouse de son indépendance récemment conquise, ennemie des princes étrangers, pour en avoir trop fait l’épreuve, s’y établir fortement, ne rien demander à personne, y constituer une religion municipale et nationale, chère au peuple à ces deux titres, exercer par rayonnement une influence toute morale sur le reste de l’Europe, faire ainsi de cette cité la « ville de sûreté » par excellence, le lieu d’asile des réformés, en même temps la capitale morale du protestantisme ; et de cette sorte établir quelque part le protestantisme dans toute sa pureté, sans compromission et sans alliage, et faire de la ville qui l’aurait accueilli une ville sainte, une tête glorieuse d’un monde religieux, capable, sans alliance ni soutien temporel, de regarder Rome en face. […] Il a fait une religion où l’homme est dans le tremblement sous le juge terriblement sagace et terriblement vigilant qui le regarde, une religion rigoureusement théocratique et strictement dogmatique, où le « sens propre » n’a plus de place à se déclarer et à pousser ses audaces, aussi fermée de toutes parts que pourrait l’être le catholicisme le plus intransigeant d’un de Maistre ou d’un Bonald. « Œuvre éminemment ecclésiastique », comme dit très bien M.
. — Enfin, la philosophie a sa méthode, la méthode expérimentale : elle remplit donc les trois conditions nécessaires à obtenir le titre de science et peut-être à juste titre regardée comme une science. […] On ne peut être acteur et spectateur mais on peut être acteur et se regarder jouer. On peut se regarder dans une glace. […] Pour les définir par génération l’esprit n’a qu’à regarder la manière dont il procède quand il les construit. […] Il suffit de regarder la figure pour voir que P est contenu dans M (Paul est mortel).
Regardons maintenant le polygone ; quand on nous le donne, les portions de surface qui sont ses éléments ne sont pas encore distinguées et séparées ; nous sommes donc contraints de les créer et, pour cela, de pratiquer des divisions, de tracer des lignes ; une construction doit précéder l’analyse. […] Cette raison peut exister, quoique ignorée, et, de fait, si nous regardons le passé de nos sciences, nous trouvons qu’en mainte occasion, quoique ignorée, elle existait.
Et pourtant ils ne cessent jamais de raccompagner, relatifs avec elle à des objets visibles, si nous contemplons quelque chose, étrangers comme elle à tout ce qui nous environne, si nous sommes immobiles et plongés dans nos réflexions, ou si nous marchons par habitude, sans regarder même notre route, tout entiers à une rêverie, à une méditation, ou bien ne pensant à rien, ce qui est encore penser à quelque chose. […] Si l’on y regarde de plus près, et si l’on éclaire son commentaire souvent répété de la phrase de Rousseau par une page où il décrit la première éducation de l’enfant civilisé33, on voit qu’il considérait les deux langages comme d’ordinaire simultanés : quand l’esprit s’attache à des objets qui ne tombent pas sous les sens, alors seulement « l’imagination s’arrête » comme dit Rousseau, et le mot intérieur reste seul pour accompagner l’idée ; or le cas contraire est très rare, sauf dans la première enfance, car les idées générales, alors même que leurs objets font partie de la nature visible, impliquent l’activité de l’entendement et supposent la conception de rapports purement intellectuels34 ; la parole intérieure, accompagnée ou non d’images, doit donc être presque constante, du moins à partir de l’adolescence.
Et si l’ombre de Brunetière nous regarde d’un œil torve, nous lui ferons observer, pour la rasséréner, que tous les genres ont évolué ainsi, et qu’ils vont tous de la parole à l’écriture. […] Et en vérité, quand on regarde la critique dans le passé, on voit que toutes les fois qu’il y a quelque part un art de causer, j’entends un art pratiqué délicatement et spontanément par la bonne société, la vraie critique n’est pas loin. […] Viennent ensuite tantôt à côté, tantôt derrière M. de Balzac, tantôt devant lui, plusieurs romanciers qui comme lui regardent avec grand mépris la société telle qu’elle se comporte ; écrivains d’une grande audace, d’une fécondité merveilleuse. […] La création en critique Il est généralement entendu, parmi les écrivains, que l’artiste est un créateur et que le critique, qui ne crée rien, n’a pour métier que de regarder, de juger et surtout de louer ce que les autres ont créé.
Bien mieux, il suffit aux privilégiés de prétendre que leur fermier n’est qu’un régisseur : c’est le cas, en Poitou, dans plusieurs paroisses ; le subdélégué et l’élu n’osent y regarder de trop près.
Ils se regardèrent et se turent.
Regardez les bras demi-nus de belles jeunes demoiselles à moitié vêtues, écartant d’un geste encore endormi les volets de leur chambre haute pour voir le beau matin du jour qui se lève et pour écouter la cloche de l’église rustique convoquant tout le monde à l’angélus.
Pradon ne nous en dit pas plus, avec plus d’aigreur, quand dans de mauvais vers oubliés, il représente « les Messieurs du Sublime », une longue rapière au côté, importunant les généraux, moqués des soldats, notant sur leur carnet des termes de l’argot militaire, ici jetés par leur cheval dans un noir bourbier, là tirant de longues lunettes pour regarder l’ennemi de très loin.
Mais, enfin, Faustus et Stella boivent et mangent, respirent des parfums, regardent de beaux spectacles, entendent de bonne musique, dorment ensemble dans les fleurs, et puis c’est tout Trouvez mieux !
Mais regardez autour de nous, et voyez la part proportionnellement si grande faite à la poésie dans les provinces du centre et du nord, pour l’Italie, — dans l’Allemagne du sud pour la Germanie, dans le Portugal pour la péninsule ibérique, dans l’Islande et l’Écosse chez les Britanniques.
. — Regardez un peu ses bottines !
En ce qui regarde l’imitation des littératures étrangères, nulle part elle n’a moins de chances qu’en France, qui l’a pourtant soufferte à certaines époques ; mais pour combien peu de temps, et dans quelle stérilité du génie national !
Tout à coup, comme elle regardait l’eau claire de la fontaine, elle vit le roi Marc’h se reflétant en un miroir au milieu du chêne.
Voici un passage du texte original : « Odin chanta devant cette tombe l’évocation des morts, regarda le Nord et traça des runes ; il demanda une réponse, Wola se leva enfin, et chanta les paroles de mort : Wola « Quel est parmi les hommes cet homme à moi inconnu qui répand la tristesse dans mon esprit ?
C’est encore à ce besoin de renforcement que répondent les expressions : monter en haut, dépêchez-vous vite, et les locutions plus populaires, regardez voir, voyez voir.
La France était la tragédienne en action du monde moderne : on frémissait, mais on ne pouvait pas s’empêcher de regarder.
On pourrait dire des Lettres ce que le roi Édouard VII, à quelqu’un qui le buvait trop vite, disait d’un grand vin français : « Un vin comme celui-là, on le regarde, on le respire, on le goûte, on en boit, — et l’on en parle. » Les Lettres, il ne faut pas seulement apprendre à les aimer, à les goûter. […] En 1789, les diverses aristocraties possédaient, en ce qui regarde les lettres et les arts, ces habitudes, cette initiation, ce goût qui ne s’improvisent pas. […] Pour qui regarde l’œuvre, il y a deux Courier.
Cliton, si tu le peux, regarde-moi sans rire. […] Mais regardez tout de suite que cette haine est expliquée et est parfaitement naturelle. […] « Non seulement, dit-il, je regarde le changement de lieu comme une licence permise, mais je fais plus, je nie que ce soit une licence. » À la bonne heure ! […] Les petits élèves regarderont la statue avec émotion, et approuveront l’épigraphe en connaisseurs.
Cependant il regarde comme des inquisiteurs malvenus et malséants tous ceux qui ont été les amis intimes de son fils, tous ceux qui cherchent à se documenter sur l’homme devenu public et qui veulent lui apporter un tribut d’admiration. […] Écrites auxdits héritiers, elles leur appartiennent ; écrites à des tiers, elles ne regardent pas plus les héritiers que les paroles ou les conseils de leurs auteurs à ses amis.
Sa figure régulière s’animait surtout par l’expression de très-beaux yeux noirs ; le reste, sans frapper d’abord, gagnait plutôt à être remarqué, et toute la personne paraissait mieux à mesure qu’on la regardait davantage.
Pourquoi ceux qui ne se font de la littérature qu’un instrument, et qui ne l’aiment pas en elle-même, y regarderaient-ils de si près ?
Eux, les chiens, me regardent et assouvissent de mon squelette leurs regards !
Cet obélisque n’a point d’hiéroglyphes ; il n’est pas le plus grand de ceux de Rome, mais quelques personnes le regardent comme le plus curieux, parce que, n’ayant jamais été renversé, il a été conservé dans toute son intégrité.