D’Alembert, dans l’article qu’il lui a consacré comme à un membre de l’Académie (article qu’il s’est bien gardé d’intituler Eloge), a raconté une singulière idée que le prince mita exécution quand il eut vingt ans : « Il avait formé une Société littéraire, aux assemblées de laquelle il assistait quelquefois, et qui avait pris le titre de Société des Arts. […] Une autre fois, il voulut le prendre sur un haut ton avec le procureur général Joly de Fleury pour une odieuse affaire où s’étaient brutalement compromis un gentilhomme de sa maison et un officier de son régiment : il trouva une ferme résistance dans le magistrat. […] Au retour de ces détachements, le prince me faisait rendre compte des détails et de la nature du pays que nous avions parcouru ; il commença à me marquer de la confiance et beaucoup de satisfaction de mon zèle et de mon activité. » C’est à ce moment que le comte de Clermont fut pris d’une maladie qu’on ne désigne pas, mais si violente qu’au départ du camp de Walheim il fut impossible de le transporter. […] M. le comte de Clermont m’y envoya sur-le-champ : j’y trouvai nos compagnies d’ouvriers occupées à le déblayer, ils étaient obligés de prendre, avec le bas de leurs habits, les tonneaux les plus près de la voûte, qui était déjà brûlante. […] A ce discours, M. de Lœwendal, par les conseils duquel M. le comte de Clermont s’était toujours conduit, prit la parole et dit au comte d’Estrées : « Vous êtes donc l’orateur de l’armée ?
Tout au plus, un jour, à l’issue d’une de ces avanies qu’il venait d’essuyer, se prit-il, en descendant l’escalier, à dire à son voisin : « Quel dommage qu’un aussi grand homme ait été si mal élevé ! […] Il n’est pas à croire que Talleyrand ait fait autre chose dans l’intervalle que voir venir, laisser faire, prendre patience : il n’était pas homme à devancer l’heure. […] Maintenant quel parti prendre ? […] Rentré chez moi, je décidai que le seul moyen de prendre pied dans cette affaire était d’y faire entrer un personnage politique important ; après avoir bien cherché : « Ma foi ! […] Mais celui-ci fut pris par un détachement de cosaques ; l’empereur ne connut pas le message, et je revins à Paris prendre place dans la commission qui organisait le retour des Bourbons. » Et voilà bien la différence qu’il y a entre un marmiton politique et un maître d’hôtel habile et consommé.
Ils prennent les lois et les règles comme des conditions données à leur activité, comme une sorte de cahier des charges imposé à l’artiste qui entreprend de faire une œuvre, tout au plus comme une méthode qui permet d’obtenir économiquement et sûrement la plus grande somme de perfection. […] Et comme ces régents en robes noires et à bonnets carrés avaient du moins sur lui l’avantage de savoir le grec et le latin, il s’évertuait à démontrer que pour bien juger d’un écrivain, il faut le prendre dans une traduction. […] D’abord, pour défendre l’antiquité, il n’était pas un érudit : à un tel point que les érudits lui déniaient même le droit de se faire l’avocat des anciens, et qu’il se trouva pris à un moment entre deux feux, et obligé d’écrire sa Dixième Réflexion contre le docte Huet. […] S’élevant cette fois au-dessus des petites chicanes, et renonçant aux dénégations absolues, il prenait le sujet de haut et l’embrassait d’une vue large et pénétrante. […] Il s’engageait à faire voir que le siècle de Louis XIV était non pas plus grand à lui seul que tous les siècles passés, mais supérieur à n’importe quel siècle pris à part, même à celui d’Auguste.
Outre leur sens propre, ils peuvent prendre des sens figurés : c’est à ces emplois qu’on a donné le nom de tropes. […] Pareillement nous ne croyons pas prendre dans la trappe celui que nous attrapons, ni attirer avec le leurre celui que nous leurrons ; les gens délurés, hagards, niais, ne représentent guère des faucons à notre imagination, et quand nous dessillons les yeux de quelqu’un, nous ne nous figurons point être un fauconnier qui découvre les paupières de l’animal enfin dompté. […] La liberté de prendre ses métaphores dans la réalité familière, triviale même, a été reconquise avec le droit d’employer le mot propre, et nul ne s’étonne plus, quand V. […] Mais il ne faut pas les prendre comme usitées et traditionnelles ; il ne faut pas y être conduit par l’opération mécanique de la mémoire : il faut qu’elles jaillissent, créées à nouveau pour un besoin nouveau, du sentiment intime et de l’imagination personnelle. […] Hugo, les métaphores se greffent l’une sur l’autre : L’Angleterre prit l’aigle, et l’Autriche l’aiglon.
Voilà pourquoi il a pris le rôle d’un Méphisto grand seigneur. […] De son côté, la marquise, blessée, se prend à rêver du pays où les camélias fleurissent. […] Maxime Gérard, qu’il a élevé avec une vigilance maternelle, le prend pour un protecteur et pour un ami. […] Cette bonne dame, affligée d’une lubie chronique, se croit aimée de tous les secrétaires que prend son mari. […] Il se prend à l’aimer, avec l’emportement de la passion sans espoir.
En France, en 1759, pendant la guerre de Sept Ans, on eut l’idée d’imprimer les Œuvres du philosophe de Sans-Souci (c’était le titre qu’avait pris Frédéric dans ses poésies et ses premiers essais littéraires). […] J’en ai pris connaissance, et je les ai examinés avec tout le soin dont je suis capable. […] « Il faut prendre l’esprit de son état », écrivait-il en riant à Voltaire du milieu de la guerre de Sept Ans. […] Il expliquera avec la même netteté et la même franchise les motifs qui lui firent prendre les devants sur ses ennemis au début de la guerre de Sept Ans, et qui le décidèrent à paraître agresseur sans l’être. […] Quand il aborde les affaires de son temps, celles qu’il a dirigées et auxquelles il a coopéré, Frédéric garde le même ton, ou plutôt il en prend un encore plus simple que dans son histoire du Brandebourg.
Le vicomte de Ségur avait pour elle une amitié coquette ; le chevalier de Boufflers lui apprenait le goût ; mais elle ne s’en tenait pas à des aperçus timides, et, sa nature l’emportant, elle prit bientôt la plume. […] Ne connaissant l’amour que par récit, le premier qui leur en parle émeut toujours leur cœur en leur inspirant de la reconnaissance ; et, dupes de cette émotion, elles prennent le plaisir de plaire pour le bonheur d’aimer. […] La jalousie de Mme de Nangis, qui se croit sacrifiée à une rivale, produit des scènes assez belles et assez dramatiques, dans lesquelles la pauvre Valentine, poussée à bout par sa belle-sœur, en présence du mari de celle-ci, n’aurait qu’un mot à dire pour écraser la coupable et pour se venger : mais ce mot, elle ne le dit pas, et prend sur elle tous les torts. […] Les romans de Mme de Souza (pour prendre un type très distingué) ont été sinon écrits, du moins rêvés sous Louis XVI. […] On avait, à cet égard, à profiter de ses ² : dans une esquisse qu’elle a donnée au salon de Mlle Contat, j’ai noté d’elle sur les différentes manières de prendre le rôle d’Elmire des remarques pleines de vérité et d’analyse morale.
Si l’on voulait prendre à cœur toutes les infortunes des particuliers, la vie humaine entière ne serait qu’un tissu d’afflictions. […] Dangereusement blessé dans la victoire de Prague, blessé et pris par les Autrichiens dans la funeste mais honorable défaite de Landeshut (23 juin 1760), il fut, au retour de sa captivité, l’objet des soins constants et de l’amitié toute fraternelle du roi. […] En 1740, un autre moment commence ; Frédéric s’était dit de bonne heure : « Ne prenons que la fleur du genre humain. » Une fois maître des choses, il essaya de réaliser ce vœu et de réunir ce qu’il y avait de plus piquant, de plus vif et de plus sociable en gens d’esprit de toutes nations. […] Je devais m’y attendre ; elle est femme, et je ne suis pas galant. » Après la mort d’un de ses frères, Auguste-Guillaume (20 juillet 1758) : « Mon cher Milord, je n’ai pas douté de la part que vous prendriez à la mort de mon pauvre frère. […] À l’histoire seule appartient le devoir de l’apprécier dans son ensemble, de marquer avec impartialité les mérites, les grandeurs et les défauts du souverain, et de prendre toute sa mesure : c’est assez pour la critique littéraire, si elle a pu rendre sur un point un hommage et une justice bien dus au plus littéraire des rois.
Ce qu’il y a de plus fâcheux, c’est qu’on nous assure que l’éditeur, pour couper court à ces criailleries de chaque matin, a pris le parti de retirer le plus d’exemplaires qu’il a pu de la circulation. […] Au reste, quelque temps après, Rancé pris pour juge reçut la Relation manuscrite de son ami ; il la lut sans dégoût, et il lui en écrivit agréablement et assez au long, non sans y insinuer quelques conseils qui ont probablement été suivis : « J’ai lu avec plaisir, disait-il, les marques de votre estime et de votre amitié ; vous m’y faites, à la vérité, jouer un personnage que je ne mérite point, et on auroit peine à m’y reconnoître. Cependant, comme il est difficile de se voir peint en beau sans en prendre quelque complaisance, j’appréhende avec raison que je n’y en aie pris plus qu’il n’appartient à un mort, et que vous n’ayez en cela donné une nouvelle vie à mon orgueil et à ma vanité, et je vous en dis ma coulpe. » Voilà qui est de l’homme d’esprit resté tel sous le froc, de celui dont Nicole disait qu’il avait un style de qualité. […] Ce dernier caractère se retrouve partout dans la correspondance de Rancé ; même lorsqu’il prend la plume, je l’ai dit, il va sans cesse au but, il coupe court aux phrases. […] Ainsi, quand Rancé nous dit que le Père Mabillon a fait un petit traité très-recherché et très-exact , ce mot recherché est pris en bonne part, exquisitus .
Boileau leur fit l’effet d’un médisant comme les autres, mais plus forcené que les autres : car il ne prenait pas un adversaire, ou deux, comme les plus enragés faisaient auparavant ; il semblait jeter aux quatre vents le défi de Rodrigue ; tout ce que les lettres nourrissaient de grands et de petits, de redoutables et de méprisables, faiseurs de sonnets et de romans, d’épopées et de petits vers, il n’épargnait personne, et chaque pièce nouvelle qu’il donnait et qui courait manuscrite sous le manteau offrait à la risée publique encore de nouveaux noms. […] Le public, d’abord étonné de voir ce jeune homme inconnu prendre plaisir à se mettre à dos toute la bande rancunière des écrivains, comprit insensiblement le sens et le but de ces attaques, en les voyant multiplier et redoubler. […] Dans sa pratique comme dans sa doctrine, ce poète-là prenait tout justement, comme Gorgibus, « le roman par la queue » : il appelait « un chat un chat », et du premier coup allait à la nature, au lieu de mener l’esprit à l’idée par de petits chemins tortueux et fleuris. […] Mlle de Scudéry en prenait autant de pitié que de colère. […] Tous ceux qui aidèrent à faire connaître ou aimer les anciens, à dégager la formule où l’imitation docile et le libre examen se concilient dans le large culte de la vérité, Ronsard et Scaliger avant Malherbe et Balzac, Corneille comme Pascal, mais aussi l’Académie, mais même le monde précieux, et ses poètes si doctement guindés ou si délicatement faux : tous, avec plus ou moins de conscience, par des voies plus droites ou plus détournées, amènent insensiblement notre littérature au point où Boileau la prend pour la dresser d’un coup dans la pureté de son type.
Avertis par leur expérience, nous savons maintenant que, comme les sciences n’ont pris leur essor qu’une fois détachées de la métaphysique, il nous faut, avec une pareille indépendance même à l’égard des sciences, organiser notre recherche, construire notre connaissance, ne tenant compte que de la nature de l’objet spécial qui est le nôtre, et des données réelles qui sont à notre disposition pour l’atteindre. […] Mais il ne prenait rien de plus à la science de cette assimilation générale : cela voulait dire qu’il voulait aller au vrai par l’observation de la réalité et faire seulement les généralisations que les faits commanderaient. […] Gaston Paris savait que ce qu’il nous faut prendre à la science, Messieurs, c’est sa conscience. […] Pouvons-nous ne prendre dans Racine que ce qu’il a de commun avec Pradon et Quinault ? […] C’est même parfois — je le dis en rougissant et bien bas un député républicain qui veut interpeller un ministre républicain qui prend l’alarme parce qu’un professeur a imprimé un peu plus de mal de Voltaire, que n’exige l’orthodoxie des étranges démocrates qui conçoivent la République et la Science sur le type de l’Église et du Syllabus.
Il ne sera dépassé et mis en oubli que par un livre d’égale force d’intelligence, lequel, représentant, comme celui-ci, dix ans de travaux, d’efforts, de patience inouïe, prendra les notions sur la Chine là où Huc les a prises, et nous en donnera l’équivalent en les avançant autant que l’ouvrage du courageux missionnaire les a avancées. […] Ainsi, tout d’abord et sans conteste, telle est la grande place que prend et gardera le livre de l’Empire Chinois dans la littérature historique de l’Europe. […] La vieillesse même de Gœthe n’eût pas fait mieux, si, lui, l’auteur du Divan, « que le temps — disait-il — avait rendu spectateur », avait pu, comme Huc, prendre « la ceinture rouge et le bonnet jaune » pour traverser et voir mieux ce grand Orient dont il rêvait ! […] Les mandarins les plus fins et les plus fûtes, comme les fonctionnaires les moins sagaces, furent parfaitement dupes de cette excellente mascarade, dont le récit a la grâce d’une ironie pleine de gaîté et dans lequel Huc prend tour à tour les deux voix, — la voix du masque qui fait illusion et la voix vraie qui se moque de l’illusion faite, — et se félicite, avec une bonne humeur si communicative, d’avoir réussi. […] Quoi qu’en aient dit les écrivains européens qui se prennent, comme des oisillons au miroir, au mirage de leurs désirs et de leurs propres pensées, elle n’a pas d’autre caractère.
L’homme est tellement fait pour le deuil, la tristesse, le désastre ; sa destinée est si bien l’inachèvement en toutes choses, que les grands efforts, les grands caractères, le génie, répandus en pure perte sur cette terre qui boit tout indifféremment, le sang et les larmes, nous prennent le cœur bien plus que le succès, les résultats éclatants, les fortunes ! […] Tout d’abord il ne vit pas l’immense portée d’une chose qu’au début de son action il eût pu prendre pour un rêve. […] Or je ne suis pas de ceux qui plient sous une insulte… » Enfin, quand, pour la dernière fois, il courut aux armes, il vint partager le péril de ses compagnons encore plus que le leur prescrire, et il laissa le commandement qu’on lui décernait à ceux qui l’avaient, imprudence de générosité et de délicatesse qui fut peut-être sa seule faute, car le chef auquel il laissa le commandement se fit battre, et Raousset fut pris. […] … Aller le prendre dans les élucubrations risquées de sa jeunesse, quand toutes les jeunesses de ce temps écrivassier et uniforme ont la plume à la main, c’est peut-être trouver les vestiges d’un poète mort dans son germe, mais ce n’est pas toucher le vrai Gaston de Raousset-Boulbon. […] Il a pris Gaston de Raousset dès son enfance, — le petit loup, comme les paysans appelaient cet enfant à la tête fauve, dont la fierté sauvage s’adoucit, mais ne plia jamais.
Aura-t-il pris Christophe Colomb pour appuyer et rappeler une vérité de plus en plus oubliée, — l’intervention directe de Dieu dans l’histoire, — car M. […] Mais M. de Humboldt, qui pourrait couvrir beaucoup de sottises de son grand nom, mais qui n’en couvrira pas une injustice, prit sur lui celle-là dans des travaux qui font trembler. […] Assurément nous ne doutons pas qu’elle ne les attaque, mais le tout sera de voir comment elle s’y prendra pour ruiner ces faits surnaturels, appuyés sur la même base que les autres, c’est-à-dire sur ces témoignages éprouvés qui sont toute la force de l’histoire. […] Comme catholique, il était dans son droit, et tout catholique doit applaudir à cette manière d’écrire l’histoire ; mais, nous ne serions pas catholique de cœur et de tête, de réflexion et de foi, que nous applaudirions encore à l’inspiration résolue d’un esprit et d’un livre qui du moins sait prendre le taureau par les cornes, ne dût-il pas le renverser ! […] Ce mariage fixa Colomb en Espagne, et c’est l’Espagne qui devait prendre l’aumône d’un monde qu’il offrait à la main de toutes les nations !
Telle est l’idée générale de ce volume qui se compose d’une suite de petits Mémoires, et dans lequel l’auteur semble n’avoir pris son sujet principal que comme un prétexte à quantité de remarques nouvelles, à des dissertations curieuses, et, ainsi qu’on aurait dit autrefois, à des aménités de la critique. […] — Et quand il est arrivé sur ces divers points à des résultats nets et précis ; quand, ayant franchi les préliminaires, et s’étant pris au texte même de la traduction en vers grecs, il l’a restitué et expliqué, ne croyez pas que l’auteur s’enferme dans les limites trop étroites d’un sujet qui pourrait sembler aride. […] S’attachant particulièrement à la IVe églogue, et après en avoir déterminé le sens, selon lui, tout mystique, tout relatif aux traditions de l’oracle, après avoir assez bien démontré, ce me semble, que le poëte n’a fait qu’y prendre un thème, un prétexte à la description de l’âge d’or vers l’époque de la paix de Brindes, et que le mystérieux enfant promis n’était pas tel ou tel enfant des hommes, mais un de ces dieux épiphanes ou manifestés (præsentes divos) très-connus de l’antiquité entière, M. […] Mais on prend, en quelque sorte, ce travestissement sur le fait, dans la traduction grecque produite par Eusèbe. […] Grâce à ce rôle nouveau qu’une semblable interprétation créait à Virgile, et que la vague tradition favorisa, on comprend mieux comment le divin et pieux poëte (le poëte pourtant de Corydon et de Didon) a pu être pris sous le patronage de deux religions si différentes et si contraires, comment le Christianisme du moyen-âge s’est accoutumé peu à peu à l’accepter pour magicien et pour devin, et comment Dante, le poëte théologien, n’hésitera point à se le choisir pour guide dans les sphères de la foi chrétienne.
De ce moment, le théâtre italien prend aux yeux de l’histoire un intérêt d’une autre sorte ; mais il perd celui qu’il offrait pour le sujet qui nous occupe principalement ; ou plutôt la thèse se retourne pour ainsi dire : les Italiens nous imitèrent à leur tour. […] Je sais qu’il connaissait parfaitement les anciens comiques ; mais enfin il a pris à notre théâtre ses premières idées. […] Quoi qu’il en soit de ce dernier point, il est constant que les Italiens prirent à Molière ses inventions comiques sans plus de scrupules qu’il n’en avait mis à puiser dans leur répertoire. […] Le roi parut prendre tant de plaisir à cette entrée, que Dominique la fit durer le plus longtemps qu’il lui fut possible, et il s’y échauffa tellement, que, n’ayant pu changer de linge au sortir du théâtre (parce qu’il lui fallut exécuter son rôle tout de suite), il lui survint un gros rhume qui se tourna en fluxion de poitrine. […] Il prit un manteau qui le couvrait jusqu’aux talons, et, ayant caché son petit chapeau, il se mit dans une chaise.
.) ; l’autre que l’on peut appeler idéale, céleste, divine, désintéressée, ayant pour objet les formes pures de la vérité, de la beauté, de la bonté morale, c’est-à-dire, pour prendre l’expression la plus compréhensive et la plus consacrée par les respects du passé, Dieu lui-même, touché, perçu, senti sous ses mille formes par l’intelligence de tout ce qui est vrai, et l’amour de tout ce qui est beau. […] En débutant par de si pesantes vérités, j’ai pris, je le sais, mon brevet de béotien. Mais sur ce point je suis sans pudeur ; depuis longtemps je me suis placé parmi les esprits simples et lourds qui prennent religieusement les choses. J’ai la faiblesse de regarder comme de mauvais ton et très facile à imiter cette prétendue délicatesse, qui ne peut se résoudre à prendre la vie comme chose sérieuse et sainte ; et, s’il n’y avait pas d’autre choix à faire, je préférerais, au moins en morale, les formules du plus étroit dogmatisme à cette légèreté, à laquelle on fait beaucoup d’honneur en lui donnant le nom de scepticisme, et qu’il faudrait appeler niaiserie et nullité. […] Il envie tour à tour, car il sait comprendre tour à tour, l’âme simple qui vit de foi et d’amour, l’âme virile qui prend la vie comme un musculeux athlète, l’esprit pénétrant et critique qui savoure à loisir le charme de manier son instrument exact et sûr.
Pour mettre aux prises ces deux rares génies, il ne falloit qu’une occasion ; elle s’offrir bientôt. […] On les publie partout, & partout on en prend hautement la défense. […] Prenons du temps pour nous assembler quelque part & peser tout mûrement. » Il voulut en même-temps avoir une entre-vue avec Abailard. […] Il prit avec lui le ton de maître. […] « Après avoir pris, disoit sa sainteté, conseil de nos frères les évêques & les cardinaux, nous avons condamné les articles que vous nous avez envoyés, & tous les dogmes pervers de Pierre Abailard, avec leur auteur ; & lui avons imposé un éternel silence, comme étant hérétique.
On les trouvera rétablis dans celle-ci, et ce n’est pas un petit service rendu au public par ceux qui ont pris ce soin, puisque les nombreuses Assemblées qu’on voit encore tous les jours aux représentations des Comédies de ce fameux Auteurs, font assez connaître le plaisir qu’on se fera de les avoir dans leur pureté. […] Cette Troupe dont Monsieur de Molière était le Chef, et qui, comme je l’ai déjà dit, prit le titre de la Troupe de MONSIEUR, commença à représenter en public le 3 Novembre 1658 et donna pour nouveautés L’Étourdi et Le Dépit amoureux, qui n’avaient jamais été joués à Paris. […] La Troupe qui représentait ses Comédies était si souvent employée pour les divertissements du Roi, qu’au mois d’Août 1665 Sa Majesté trouva à propos de l’arrêter tout à fait à son service, en lui donnant une pension de 7000 livres ; Monsieur de Molière, et les principaux de ses compagnons allèrent prendre congé de MONSIEUR, et lui faire leur très humbles remerciements, de la protection qu’il avait eu la bonté de leur donner. […] La Troupe changea de titre, et prit celui de la Troupe du Roi qu’elle a toujours retenu jusques à la jonction qui a été faite en 1680. […] Il s’était joué lui-même sur cette incommodité dans la cinquième Scène du second Acte de L’Avare, lorsque Harpagon dit à Frosine « Je n’ai pas de grandes Incommodités Dieu merci, il n’y a que ma fluxion qui me prend de temps en temps » ; À quoi Frosine répond, « Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. » Cependant c’est cette toux qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans.
Qu’un jour, par exemple, il ait pris pour sujet de ses investigations et de ses récits la conquête du Mexique par les Espagnols qu’il a racontée, je n’en suis nullement étonné, et même je me l’explique très bien ; car la conquête du Mexique, c’est l’histoire d’une aventure inouïe d’audace et de cruauté, et qui devait saisir avec puissance ce tempérament d’aventurier, lequel est le vrai tempérament américain. […] Il est donc dans les meilleures conditions d’ignorance pour prendre feu bêtement et éloquemment (car la bêtise et l’éloquence peuvent parfois aller ensemble, cela s’est vu !) […] et il ne prend pas feu une seule fois, il ne mugit pas une seule fois, ce Front-de-Bœuf historique. […] Il prit, lui, sans broncher, la responsabilité d’un événement qui pesait à son général, et Prescott n’a pas non plus oublié de nous dire que le duc d’Albe fit une pension, de ses deniers, à la comtesse d’Egmont, tout le temps qu’elle vécut. […] Comme un tas de virtuoses qui démanchent actuellement sur l’histoire, il ne la prend point comme une thèse.
Martin a pris possession de ce grand sujet dans un premier volume précurseur de beaucoup d’autres… M. […] En tant qu’on se préoccupe de la morale par elle-même, il faut la prendre où elle brille le mieux, où elle a son caractère le plus saillant et le plus incontestable, là enfin où elle a le plus régné sans s’appuyer sur cette robuste et grossière épaule des religions, dont elle n’a plus besoin pour aller toute seule à présent… Or, qui ne le sait ? […] pour qui nous prenez-vous ? […] Est-ce que les Chinois, ces potiches, pris en masse et de siècle en siècle, ne cachent pas des hommes affreux ? […] Quant aux détails chinois du livre, ils sont pris à Duhald, au père Amyot, à Brosset, loyalement cités, du reste, et à notre courageux et impartial voyageur, le père Hue qui, lui, ne nous donna pas sur la Chine des idées de troisième main… Il y a bien ici par là deux ou trois manières assez inconvenantes de parler du christianisme et de son divin fondateur qui étonnent et détonnent dans l’auteur, athée discret qui surveille sa parole tout en laissant passer sa pensée, et qui, quoique badaud d’opinion, a quelquefois le sourire fin… M.
Sa politique, à lui, est de l’histoire, et c’est de l’histoire où elle est, c’est-à-dire dans le passé, qu’il invoque, sous le nom de saint Louis et de la reine Blanche, en face de l’histoire telle qu’on veut la faire aujourd’hui sous le nom du comte de Chambord… Pour prendre Maurice de Bonald sur le pied hardi où il se donne, il faut évidemment être un chrétien comme lui, ayant inébranlablement dans l’esprit la conception de la monarchie comme elle a été réalisée depuis Clovis jusqu’à saint Louis, qui en fut l’idéal le plus pur et le plus élevé… Or, cette monarchie n’existait pas en soi et par elle-même. […] Elle était la fille légitime de l’Église, qui, pour le chrétien, est Dieu sur la terre, et elle fut la plus grande et la plus puissante de toutes les monarchies du monde tout le temps qu’elle eut le profond respect de sa mère… Pour Maurice de Bonald, le mal qui prit la monarchie et dont elle est absolument morte, si Dieu ne la ressuscite pas par des moyens présentement inconnus à toute prévoyance humaine, n’est pas d’hier. […] Et, comme il s’agissait de roi et de monarchie, l’auteur de la Reine Blanche, saint Louis et le comte de Chambord 44 a pris celui-là qui est roi par le droit héréditaire de sa naissance, et il s’est demandé s’il serait le roi de cette monarchie chrétienne qu’il faudrait ressusciter contre la révolution qui l’a tuée, et ressusciter assez forte pour ne pas permettre à cette révolution de la tuer une seconde fois. […] entre l’esprit monarchique et l’esprit révolutionnaire, dans laquelle il serait stipulé qu’il prend la France avec tout son inventaire révolutionnaire d’indépendances et de libertés, qui, d’ailleurs, ne trompent plus personne, tant elles nous ont de plus en plus précipités ! […] et c’est abdiquer, même avant d’être roi, que de prendre un trône de la main de la révolution, pour l’y faire monter et s’y asseoir avec elle !
En plaçant à la tête de son livre cette promesse d’un Corneille inconnu pris à même l’autre Corneille, M. […] Attendrissement inattendu qui vous prend en regardant cette figure d’une si mâle expression de génie qu’il semble qu’on ne l’a jamais vue jeune, quoi qu’elle l’ait été… et quand le grand Corneille est toujours, plus ou moins, le bonhomme Corneille ! […] La pitié prend peur. […] La Harpe, qui ne quitta la livrée de Voltaire que pour prendre celle de Jésus-Christ, avait sifflé comme Voltaire, cet éleveur de perroquets, lui avait appris à siffler ainsi qu’à tout son siècle. […] Les esprits médiocres et ignorants qui sont de tous les siècles et qui ne lisent que quand tout le monde lit, le servum pecus des âmes basses et des sots qui est le public, avaient pris pour Évangile littéraire le Commentaire de Voltaire et s’étaient taillé un petit Corneille de rhétorique dans le grand.
Lemaître n’ait pris de la petite patrie pour le restant de son existence. […] Carrère écrit de Rome et prend un peu son rêve latin pour une réalité. […] Prenez cela en gros. […] Prenons un peu d’esprit géographique. […] qui prend bonne place dans les archives de la question poésie pure.)
André Theuriet est assurément le meilleur peintre, le plus exact et le plus cordial à la fois, de la petite bourgeoisie française, mi-citadine et mi-paysanne ; et, comme cette classe sociale est la force même de la nation, comme elle lui est une réserve immense et silencieuse d’énergie et de vertu, les romans si simples de l’auteur des Deux Barbeaux deviennent par là très intéressants ; ils prennent un sens et une portée ; peu s’en faut qu’ils ne me soient vénérables. […] Et plus tard, sans doute, les enfants venus à Paris, et y ayant pris d’autres habitudes, peuvent sourire de cette mesquinerie campagnarde ; mais c’est à elle pourtant, c’est à leur enfance à la fois indigente et tendrement choyée qu’ils doivent leur persistante fraîcheur d’impression et cette sensibilité qui les a faits artistes ou écrivains. […] Un hasard le rapproche de son idole : M. le préfet l’ayant pris pour secrétaire particulier, Séverin voit tous les jours Mme la préfète et lui fait quelquefois la lecture dans le petit pavillon du jardin. […] Il n’entendait plus parler de Mme de Grandclos, et il ne s’en attristait plus… « Maintenant il est vieux, il a pris sa retraite, et, encore que rien ne le retienne plus en Touraine, il n’a pas quitté Montrésor, où il continue le même train de vie insipide et inutile.
Ne nous enquérons donc pas du motif qui vous a fait prendre ce sujet, triste ou gai, horrible ou gracieux, éclatant ou sombre, étrange ou simple, plutôt que cet autre. […] Qu’il croie en Dieu ou aux dieux, à Pluton ou à Satan, à Canidie ou à Morgane, ou à rien, qu’il acquitte le péage du Styx, qu’il soit du sabbat ; qu’il écrive en prose ou en vers, qu’il sculpte en marbre ou coule en bronze ; qu’il prenne pied dans tel siècle ou dans tel climat ; qu’il soit du midi, du nord, de l’occident, de l’orient ; qu’il soit antique ou moderne ; que sa muse soit une muse ou une fée, qu’elle se drape de la colocasia ou s’ajuste la cotte hardie. […] Il répondra qu’il n’en sait rien, que c’est une idée qui lui a pris ; et qui lui a pris d’une façon assez ridicule, l’été passe, en allant voir coucher le soleil.
La vrai-semblance poëtique consiste à donner à ses personnages les passions qui leur conviennent suivant leur âge, leur dignité, suivant le temperament qu’on leur prête, et l’interêt qu’on leur fait prendre dans l’action. […] La vrai-semblance poëtique consiste enfin à donner aux personnages d’un tableau leur tête, et leur caractere connu, quand ils en ont un, soit que ce caractere ait été pris sur des portraits, soit qu’il ait été imaginé. […] Quoique tous les spectateurs deviennent des acteurs dans un tableau, leur action néanmoins ne doit être vive qu’à proportion de l’interêt qu’ils prennent à l’évenement dont on les rend témoins. […] Il en prit idée d’après le buste de ce prince qui se voit dans un des bosquets de Versailles sur une colonne, et qu’un sculpteur moderne a déguisé en mars gaulois en lui mettant un coq sur son casque.
Mais il n’en est pas moins certain que le Roman, production toute moderne, a pris en ces dernières années une importance et un développement extraordinaires, qu’aucune forme littéraire n’a plus à un égal degré. […] Sa fantaisie peut être charmante ou puissante, mais le roman dans lequel il peut très-bien entrer de la fantaisie (voir le Tristram Shandy de Sterne), doit toujours prendre sa base dans la réalité, qu’il idéalise ou qu’il n’idéalise pas, mais qu’il ne peut jamais fausser. […] Y a-t-il déjà parmi nous, pressenti ou inconnu encore, un homme qui puisse à son tour prendre le sceptre du Roman, que pour prendre il faut d’abord soulever, et qui sache en augmenter la lourdeur pour les mains qui viendront après lui ?
Au jour le jour, il prenait des notes qu’on vient de publier. […] Taine, au crayon, sur de petits carnets, prenait ces notes que les siens publient respectueusement et sans rien y retrancher, il était un grand travailleur arraché pour quelques semaines à son labeur, à son milieu, contraint à se déplacer à travers toutes les régions de la France. […] Seulement, voici qui est particulier et par où le philosophe se distingue du pur artiste : si Taine considère que tous ces gens qu’il croise dans ses tournées sont asservis à une telle conception de la vie qu’il ne peut collaborer avec eux, il ne peut pourtant pas en prendre son parti et, comme un Gautier, un Flaubert, un Leconte de Lisle, déclarer : « Je ne connais pas ces bourgeois ; je me désintéresse de tout ce qui les préoccupe » ; en tant que sociologue, il faut bien qu’il envisage les destinées de son pays, et dans cet esprit doué si merveilleusement d’imagination philosophique et historique, cette horreur du « bourgeois », du « philistin », aboutira à cette déclaration que le type du fonctionnaire français, que l’esprit fonctionnaire (qui ne se trouve pas seulement dans les administrations, mais qui a peu à peu pénétré même les professions libres) doit déterminer la mort de l’énergie française et, par conséquent, la décadence de notre patrie. […] Taine, qui exècre le philistin et qui croit le retrouver dans tous les fonctionnaires et dans tous les administrés qu’il rencontre, s’est pris en revanche d’une amitié d’imagination pour un certain type d’Anglo-Saxon qu’il s’est construit et qu’il voit riche, grand consommateur, puissant au travail, ne relevant que de soi-même.
Je ne veux décrire aujourd’hui que ce penseur et cet écrivain ; je laisse la vie, je prends ses livres et d’abord ses Essais. […] Aujourd’hui nous sommes hors de ses prises, et la haine a disparu avec le danger. […] Herder conjura Gœthe de ne pas prendre un sujet si défavorable que Faust. […] Parfois elle prend la forme d’un odieux reptile ; elle rampe, elle siffle, elle mord. […] Macaulay a pris ce besoin dans cet exercice, et il a conservé dans l’histoire les habitudes qu’il avait gagnées dans les journaux.
Et il n’accorde aucun esprit à ἠέ, qui en prend un doux. […] Benjamin prend d’étranges privautés littéraires. […] Du reste, on ne tient pas du tout à leur prendre leur Dieu. […] D’autres prendront ou ont déjà pris la parole après Bergson. […] Où prend-il cela ?
dit-elle, prenez chacun un cheval ! […] » prend son chapeau et sort. […] la prendre, la posséder de force ! […] Jan est pris. […] Ta sœur lui a pris son mari.
Les Réflexions morales sur les Evangiles, l’Abrégé des obligations chrétiennes, ses Lettres spirituelles respirent une éloquence noble, vive & touchante, qui prend sa source dans un cœur fortement pénétré des vérités qu’il y expose. […] Quand il seroit vrai que l’Abbé de Rancé auroit pris quelque part aux événemens de ce monde, après y avoir renoncé, les sentimens qu’il manifeste dans ses Ecrits & dans ses Lettres, n’ont rien qui ne puisse faire honneur à son zele & à sa piété. […] L’intérêt de la vérité exige que nous apprenions à ceux qui l’ignorent, que toute la part que l’Abbé de Rancé prit à ces démêlés, se réduit à deux Lettres très-courtes adressées à l’Evêque de Meaux, & publiées contre le gré de celui qui les avoit écrites.
J’allais prendre la fourrure et m’installer parmi les docteurs de Sorbonne. […] C’est un Christ si sec, si long, si ignoble, qu’on le prendrait pour M. de Vaneck travesti. […] Tenez, monsieur, vous ressemblez comme deux gouttes d’eau à un certain Christ de Brenet qui est maintenant au sallon… — Et l’autre tout courroucé : parlez donc, monsieur, est-ce que vous me prenez pour un jean-foutre ?
Cette ironie avait pris pour Amiel, dans la boutique de la rue Verdaine, une figure terrible. […] Du jour où il prit possession de sa chaire, Amiel est marié avec Genève. […] Amiel reste seul, prend ses repas à la brasserie. […] Et la chambre de Philine prendrait pour toujours figure de chambre conjugale. […] Esprits mutinés, ils se prennent pour des esprits libres.
Par cette détente universelle, la vie mondaine est devenue parfaite. « Qui n’a pas vécu avant 1789, disait plus tard M. de Talleyrand, ne connaît pas la douceur de vivre. » — Elle était trop grande, on n’en goûtait plus d’autre, elle prenait tout l’homme. […] À quoi bon des gens, si l’on doit prendre ce soin ? […] Lorsque Louis XV, ayant exilé le Parlement, fit dire tout haut par Mme du Barry que son parti était pris et qu’il ne changerait jamais : « Ah ! […] Pris en eux-mêmes, les passe-temps du monde ne se laissent pas décrire ; ils sont trop légers ; leur charme leur vient de leurs accompagnements. […] Remplissez votre imagination de ces alentours et de ces figures, et vous trouverez alors à leurs amusements l’intérêt qu’ils y prenaient eux-mêmes.
« La jeune fille prit quelques flacons vides et sortit ; je la suivis des yeux avec admiration. […] Aussi ne vieillit-il pas, bien qu’il touche à sa quarantième année : il est comme ces statues de marbre de la galerie du Vatican, qui prennent des siècles sans prendre une ride ! […] (Il lui prend les deux mains dans les siennes.) […] Quel être sentant pourrait prendre sur lui de dire : Je ne crois pas en lui ? […] On voit qu’il ne prend aucune part à rien.
Il ne faut pas prendre cette qualification par le mauvais côté. […] S’il n’est pas de ceux qu’on prend pour guides, il est de ceux qu’on voudrait avoir pour amis. […] Vauvenargues, d’ailleurs, n’a pas bien pris le genre. […] En quel dégoût il prend tout d’abord cette orgie de bel esprit ! […] On rencontre souvent dans Massillon « les noirs soucis, les noirs chagrins », et beaucoup d’autres figures de ce genre, prises à Fénelon, qui les avait prises lui-même à l’antiquité.
Sa curiosité, le vif intérêt qu’il prend à toute combinaison nouvelle viennent de sa foi au merveilleux. […] Le rêve pris pour une réalité et affirmé comme tel. […] La vieille école cartésienne prenait l’homme d’une façon abstraite, générale, uniforme. […] Et puis quel intérêt prendre à des messagers, à des ministres, sans initiative, ni passion ? […] Prenez un ouvrage de science moderne, l’Astronomie physique de M.
Mais un sentier perfide rampait dans la montagne et la prenait à revers. […] Elle les vouait à une perte sûre, puisque leur pays découvert ressemblait à l’espace qui sépare deux armées aux prises. […] Il n’est pas assez d’or sur la terre pour nous faire prendre le parti des Mèdes contre la liberté de la Grèce. […] Là, le combat se changea en siège : mais la pesante Sparte ne savait et ne sut jamais prendre ni villes ni redoutes. […] La Grèce, se sentant à la fleur de l’âge, pleine de sève et de vie, prenait pour patronne l’immortelle Jeunesse.
Ils prennent un ton de métal. […] Croquis de femmes pris par une porte de salon, entre les épaules de deux habits noirs. […] Un misérable qui prenait tout ce qu’il savait de vous, pour le mettre dans les gazettes… qui a déchiré tous ses amis. […] » Au salon, nous avons pris une tasse de café, et pendant ce, je ne sais comment, l’épingle s’est défaite. […] Il nous disait encore que, lorsque le fils du ministre de Turquie est pris de nostalgie, il vient s’enfermer une journée chez lui, regarde ses tableaux, prend une tasse de café fait à la mode des siens, dans une tasse de son pays, et s’en va plein de son soleil et de sa patrie pour huit jours.
Pour répondre à cette question, il suffira à chacun de passer en revue les diverses formes que l’idée de nombre a prises pour lui depuis son enfance. […] Mais le mot unité est-il pris dans les deux cas avec le même sens ? […] La durée toute pure est la forme que prend la succession de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre, quand il s’abstient d’établir une séparation entre l’état présent et les états antérieurs. […] Or, nulle part ce double processus ne s’accomplit aussi facilement que dans la perception du phénomène extérieur, inconnaissable en soi, qui prend pour nous la forme du mouvement. […] C’est donc par l’intermédiaire du mouvement surtout que la durée prend la forme d’un milieu homogène, et que le temps se projette dans l’espace.
On la prendra toute faite, réalisée à l’état de faible perception, et on fermera les yeux sur le pur souvenir que cette image a développé progressivement. […] Mais cette distinction, toute relative à l’utilité pratique et aux besoins matériels de la vie, prend dans notre esprit la forme de plus en plus nette d’une distinction métaphysique. […] La sensation est instable ; elle peut prendre les nuances les plus variées ; au contraire le mécanisme moteur, une fois monté, fonctionnera invariablement de la même manière. […] Mais cette affinité même, qui prend la double forme de la contiguïté et de la ressemblance, l’associationnisme n’en peut fournir aucune explication. […] S’agit-il d’une décision à prendre ?
Quand une place est vacante dans un journal, il la prend. […] Je prends la légende telle que Wagner la donne. […] Les faits sont à qui sait les prendre. […] S’agissait de prendre ou de laisser. […] Elle prenait un fiacre pour aller à Vincennes.
Dans son Commentaire sur Desportes, il s’en prend plus aux mots qu’aux choses. […] Les dominateurs du pays en avaient pris les mœurs. […] Ils n’ont pas l’excuse d’avoir pris de bonne foi l’une pour l’autre. […] Quand il se prit corps à corps avec eux, souvenons-nous qu’il avait vingt-cinq ans, qu’il s’attaquait à des poètes en crédit, que ces poètes étaient tous contre un seul. […] y avait été pris comme tout le monde.
Les superstitions prirent la teinture de l’esprit des peuples, c’est-à-dire des climats. […] Le peuple prit au propre ce qui était dit au figuré. […] C’est un point à fixer (prenez-y garde), et qui devient presque douteux à l’égard d’André, comme s’il était véritablement un ancien. […] Comme les enfants prennent les statues d’airain au sérieux et croient que ce sont des hommes vivants, ainsi les superstitieux prennent pour vérités toutes les chimères. […] « Car ils ne prennent ces images que pour des hommes, et les autres les prennent pour des Dieux. » — L’opposition entre ces pensées d’André et celles que nous ont laissées Vauvenargues ou Pascal, s’offre naturellement à l’esprit ; lui-même il n’est pas sans y avoir songé, et sans s’être posé l’objection.
Pour animer ce séjour et pour occuper ses loisirs, cet ermite avait donc pris le parti de faire valoir lui-même ses terres considérables, défrichées çà et là sur les lisières de ses grands bois. […] Ce Daphnis était un jeune toucheur de bœufs du château, que mon oncle avait pris par charité à une pauvre veuve du village d’Arcey, et qui, de berger de chèvres, était devenu avec l’âge toucheur de bœufs. […] Il avait pris l’habitude invétérée de ne jamais répondre à ces railleries ; il ne les prenait avec raison que pour des familiarités caressantes. […] À la danse des veillées, dans le grand vestibule, le petit Didier n’osait pas même se mêler aux rondes ou prendre la main de la Jumelle. […] « Le père m’a pris par la main !
Augier, lui qui sent si bien et prend sitôt le beau dans son âme d’artiste. […] « En allant au Posadou, j’ai voulu prendre une fleur très jolie. […] Pensant que trop que vous ne l’avez pas, je me prends à vous plaindre amèrement. […] Tout ce qui prend mystère a du charme. […] Le rencontrer n’est pas le prendre.
Il ne fallait qu’être chrétien pour y prendre goût. […] Bossuet, avec cet infaillible coup d’œil qui saisissait les conséquences lointaines dans les principes cachés de toutes les doctrines, ne prenait point le change. […] Sirop d’abricot, lait d’ânesse, tous les remèdes avaient été inutiles : on envoya Despréaux prendre les eaux de Bourbon, de juillet à septembre 1687. […] La littérature prenait un train qui n’était pas pour le réjouir : on arrivait à l’Académie par les femmes, sans avoir écrit une ligne. […] Malgré les précautions qu’il avait prises, le mélange habile des opinions, et l’approbation du père La Chaise, les jésuites prirent l’épître sur l’Amour de Dieu pour un acte d’hostilité.
Ces poëtes avaient pris pour l’esprit français un tour d’esprit passager, et propre à leur époque. […] Il ne prit de la Réforme que ce que la cour de Henri II en toléra quelques insinuations contre Rome, et les épigrammes, permises à tous, contre les moines. […] Saint-Gelais n’avait pris aucun souci de réunir ses poésies, dont le recueil ne parut qu’après sa mort83. […] Ronsard avait pris au mot le conseil que donnait Du Bellay aux Français, d’orner leurs temples des dépouilles de Rome et d’Athènes. […] Il prit l’enthousiasme du savoir pour le feu poétique, et l’imitation passionnée pour l’inspiration.
Dans la bouche de personnes en qui j’avais une confiance absolue, ces saintes inepties prenaient une autorité qui me saisissait jusqu’au fond de mon être. […] Ce surnom, ainsi qu’il arrive d’ordinaire, prit la place du nom véritable, et ce fut de la sorte qu’il fut universellement désigné. […] » La pauvre fille se prit ainsi pour le vicaire d’un amour profond, qui occupa bientôt son être tout entier. […] Il ne la reprenait pas, ne se cachait pas d’elle ; il ne sortait pas du parti inébranlable qu’il avait pris de n’admettre son existence que comme une abstraction. […] Pour épargner un détour au jeune garçon qui venait prendre les leçons du vicaire, on lui avait donné la clef de cette porte de derrière.
Il paraît difficile d’admettre qu’il ait pris le Cri de guerre du Muphti, les malédictions du Derviche pour autre chose que des thèmes indifférents, aptes à de belles variations. […] Que l’on prenne Napoléon II, le sultan Zimzizimi, dans les Contemplations, Claire, et ce chef-d’œuvre Pleurs dans la nuit ; ces pièces énormes, tristes de la farouche ironie des prophètes juifs, tintant le glas de toutes les grandeurs mortelles, donneront la mesure extrême d’une forme grandiose, et d’une idée banale, d’un thème adventice, pris n’importe où, laissé tel quel, sans addition originale, mais mis en splendides images, développé en impérieuses redites, violemment heurté par le choc des antithèses, déployé en larges rhythmes, manié et remanié par une élocution prodigieuse. […] Les plus simples scènes champêtres, une vache paissant dans un pré, des enfants qui jouent, un chêne dans une clairière, une fleur au bord d’un chemin, prennent sous ses puissantes mains de pétrisseur de verbe, une grandeur calme et menaçante, un aspect fatidique et géant, qui émeut intimement. […] Hugo drape des idées soit banales, vulgaires, prises au hasard et partout, soit paraissant, comparées aux objets, plus simples, plus grandes et plus vagues. […] Les mots ombre, antre, nuit, pris verbalement et portés à leur plus haute énergie, désignent des lieux ou des temps dans lesquels les sens de l’homme sont forcément inactifs, c’est-à-dire ne nous donnent plus aucun renseignement.
Les comédiens d’ailleurs m’auraient-ils entendu, eux qui ont eu la sottise de prendre pour un succès l’empressement d’un public curieux de voir une fois, une seule fois, ce qui est monstrueux, ridicule et bizarre ? […] Je prends à témoin de la vérité de mon récit tous les comédiens qui jouaient dans mes pièces et tous les auteurs mes confrères, qui n’agissaient pas autrement que moi. […] Si cette répétition des mêmes personnages et du même caractère prouve une absence d’invention, elle prouve aussi que vous savez distinguer ce qui est beau, et que malgré votre colère contre les anciens auteurs, vous savez très bien leur prendre ce qui vous convient. […] Personne, j’ose le croire, ne verra dans les avertissements que je prends la liberté de vous donner, les vils motifs de la haine et de l’envie. […] Le moment où vous recommencerez une nouvelle route (car il faudra bien qu’un jour vous en preniez une autre) verra probablement finir la mienne.
comment on pouvait s’y prendre pour le faire ressortir ? […] Je vais essayer de montrer maintenant pour quelle raison Pascal s’en est pris aux Jésuites ; qu’il ne pouvait, qu’il ne devait s’en prendre qu’à eux ; et si j’y réussis, j’aurai montré du même coup ce qu’il a mis dans sa polémique de passion et de sincérité. […] Dans la grande question qui tenait alors les esprits en inquiétude et en attente, il a pris l’extrême parti. […] Est-ce que l’on prend Dieu pour un théorème ? […] C’est ainsi qu’il ne s’en est point pris au libertinage ou à la débauche ; il ne s’en est point pris à l’ambition : on ne voit pas même qu’il ait manifesté l’intention de les attaquer jamais.
Son séjour à Metz fut marqué, d’ailleurs, par la participation très vive qu’il prit au mouvement des arts. […] Ses qualités, au fond restées les mêmes, prirent par la suite une teinte de réserve ; son ardeur se concentra. […] « Je compte prendre la mer à Marseille le 11 avril, écrivait-il de Remilly à M. […] Mercredi soir une étrange peur m’a pris, j’avais dépassé la limite où il faut rester quand on ne veut pas balbutier en récitant une leçon mal apprise. […] On est tout surpris en général de voir un homme de mon âge publier un livre qui lui a pris six années de sa vie.
Mais il n’est pas toujours tel qu’on le doive prendre au tragique. […] La bonne Paméla s’offre à prendre sa place : tout est sauvé ! […] La défiance qu’elle a l’empêche de se laisser prendre aux entrailles. […] On m’aimait bien, on me prenait très au sérieux. […] Et c’est de quoi j’ai pris mon parti, et de quoi se sont émues certaines personnes « de la religion ».
Bourget prendre son plus vif intérêt. […] En ouvrant le livre, une peur nous prend. […] Bourget ne va pas prendre la même route. […] Le romancier qui les prend au-dessus de lui les prend mal, les peint mal, échoue. […] La famille Lormier est une famille où on a pris l’habitude du silence comme on prendrait ailleurs celle de l’alcool ou des disputes.
Elles y sont prises au sérieux, et même au tragique. […] C’est toi qui me l’as pris ! […] Prenez Zanetto. […] Mais nous ne nous y laissons pas prendre. […] Et alors autant valait prendre Andromaque.
Il a pris pour sujet d’un de ses tableaux Mercure amoureux qui change en pierre Aglaure qui l’éloignait de sa saur Hersé. […] Ce Mercure qui fait ici le rôle principal est si faible de couleur qu’on le prendrait pour un nuage gris. […] Il ne faut pas prendre de la grimace pour de la passion.
Oui, car c’est dans notre siècle que cet état a pris les proportions les plus considérables. […] Il prend en pitié le monde réel, et se renferme dans celui de l’imagination. […] Il se prend d’un goût précoce pour la solitude. […] Sut-il s’affranchir de ces souvenirs quand il prit la plume pour son propre compte ? […] Cet engagement pris, il en redoute déjà l’accomplissement.
Ne les avez-vous jamais vus prendre forme, se détacher du livre et de l’auteur ? […] Debussy pour qu’il regagnât son prestige et prît son véritable sens. […] — Sur la rime à tout prix, tremplin sonore, nous verrons prendre élan, bondir tout le lyrisme de M. […] Prenons au hasard : Ah ! […] On l’a pris trop longtemps pour ce qu’il n’était pas, pour ce qu’il ne pouvait pas être.
L’auteur a pris la place de notre conscience, et le roman, transformé par la réflexion, devient une école de mœurs. […] Devant des Anglais, il faut être Anglais ; avec leur passion et leur bon sens, prenez leurs lisières. […] Nous l’avons tué jeudi. — Qui en a pris ? […] Qu’elles soient bonnes, personne n’en dispute : à tout le moins elles prennent la place des explications utiles. […] Elle en prend n’importe où, sans remords, comme on boit de l’eau au premier fleuve.
Et le prince le prenait en telle affection, qu’il voulait en faire son ronin. […] Et il était présenté à Rachel, qui après lui avoir donnée une poignée de main, prenait son rôle, et c’étaient des heu, heu, à la fin de quoi elle s’écriait : « Ça y est… ça y est ! […] » Le marquis de Varennes disait aussi que l’expression populaire : « Ne crie donc pas comme ça, tu vas nous faire prendre ! […] Puis, trouvant le manteau à son gré, elle le gardait, disant à la propriétaire du manteau, que pour la dédommager du prêt, elle prît la petite table qui était là, et que sa belle-fille trouvait jolie. […] Que je te méprise, que je prenne une autre femme que toi, je te donnerai 20 argenteus.
A force de contempler l’océan, Victor Hugo a fini par lui prendre un peu de la profusion, du tumulte et du pêle-mêle de ses flots. […] Il faut que l’idéal soit respirable… C’est l’idéal qui a le droit de dire : Prenez, ceci est ma chair, ceci est mon sang. […] il pourrait demain, par un vote hébété, Prendre, prostituer, vendre ma liberté ! […] qu’il fallait que je Sa bassesse prisse pour joug, pour règle son caprice ! […] Peu de terre, nul soin, nulle culture… Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible.
Mais le sujet prend sa revanche et quelquefois l’entraîne. […] Il en faut prendre son parti : ce sont des chefs-d’œuvre. […] C’est ainsi qu’il faut le prendre pour le bien juger. […] S’il prend l’idée de l’essence de la République dans ses livres latins, il prend l’idée de l’essence de la Monarchie dans le spectacle qu’il a sous les yeux. […] De quelque biais qu’on le prenne, il paraît extraordinaire.
Elle mourut très jeune à Bologne, où elle était allée prendre les bains d’après l’avis de la Faculté. […] Prenez donc ceci maintenant ; allez ! […] C’était la grandeur de l’homme de bien aux prises avec l’infortune. […] Il ne s’agissait que de le prendre dans la faction de Bellisomi en la personne de Chiaramonti. […] Il répondit qu’en souvenir de gratitude pour son prédécesseur, il prenait celui de Pie VII.
C’est lui qui prendra Valère par la main et qui l’amènera, comme un rival éconduit, devant Isabelle. […] Le public y prendrait-il le même plaisir qu’aux ouvrages légers ? […] Il appelait cela prendre son bien partout. […] On ne pousse pas plus de cris quand on a pris le larron la main dans le sac. […] Il avait expérimenté le parterre par lui-même ; il savait comment on le prend, et comment on le rebute.
Et l’on est pris de doutes. […] » et il la lui prend. […] Voyons donc comment il s’y prend. […] Il faut en prendre notre parti. […] Il lui demande où il a pris tout cela.
Cette consultation, le public ne la prend que de lui-même. […] C’est que le mot de justice se vide de sens ou en prend un très dangereux. […] Elle prend plaisir à être ravissante, mais voit trop de danger à être ravie, pour s’y laisser prendre. — Ceci est vraiment une fausse note. […] Émile Zola n’a pas daigné la prendre. […] On a envie de prendre un de ces œillets pour le mettre à sa boutonnière.
Prenez quelqu’une de ces figues que j’ai apportées pour vous dans ce panier. […] Il prenait l’apparence d’un oiseau fantastique. […] Viviane avait pris ses crayons. […] Sa voix prenait tour à tour des accents brusques et les intonations les plus suaves. […] Il prend une part active au mouvement des affaires et de l’opinion
Sébastopol était pris. […] Il peut, il l’a prouvé, laisser de côté la brosse pour prendre le pinceau. […] Le réalisme prend bientôt le dessus. […] Prenons d’abord les hommes. […] Octave Feuillet a pris l’initiative.
Il serait facile ici de le mettre aux prises avec M. de Lamartine qui, tout en admirant Bossuet, est d’un avis contraire ; mais on me permettra plutôt de me détourner quelque temps des commentateurs et des peintres pour aller droit au maître. […] M. de Lamartine aura lu par distraction Horace au lieu d’Homère, et il en a pris occasion de traiter Horace, l’ami du bon sens, presque aussi mal qu’il a traité autrefois La Fontaine41. […] Destouches, se fait une sorte d’agréable gageure de battre, de réfuter, de morigéner à tout bout de champ son ami avec des citations bien prises des Satires ou des Épîtres. […] Il montre ce Sauveur qui cherche avant tout la misère et la compassion, évitant de prendre la nature angélique qui l’en eût dispensé, sautant par-dessus en quelque sorte, et s’attachant à poursuivre, à appréhender la misérable nature humaine, précisément parce qu’elle est misérable, s’y attachant et courant après quoiqu’elle s’enfuît de lui, quoiqu’elle répugnât à être revêtue par lui ; voulant pour lui-même une vraie chair, un vrai sang humain, avec les qualités et les faiblesses du nôtre, et cela par quelle raison ? […] Après avoir, dans la première partie de ce discours, déroulé et comme épuisé toutes les tendresses et les compassions de Jésus-Christ fait à l’image de l’homme, après s’être écrié : « Il nous a plaints, ce bon frère, comme ses compagnons de fortune, comme ayant eu à passer par les mêmes misères que nous », il nous le peint, dans sa seconde partie, se retournant et se courrouçant à la fin contre les endurcissements qu’il éprouve dans l’homme : Mais comme il n’y a point de fontaine dont la course soit si tranquille, à laquelle on ne fasse prendre par la résistance la rapidité d’un torrent : de même le Sauveur, irrité par tous ces obstacles que les Juifs aveugles opposent à sa bonté, semble déposer en un moment toute cette humeur pacifique.
On le voyait faire toute sorte d’exercices suivant la saison ou suivant la compagnie, danser au milieu d’une société de femmes, et souvent faire porter après lui un portefeuille pour écrire quand il lui en prenait envie. […] Le biographe peut prendre de ces soucis pour son propre compte, mais il est mieux qu’il les garde pour soi, et qu’il dirige son lecteur vers quelque but, dans quelque sens déterminé. […] On se prend à regretter, malgré l’utilité des articles et des notes assez nombreuses qu’il a donnés à cet estimable recueil, qu’il n’ait pas vécu dans le voisinage d’une revue un peu plus vive, qui l’eût stimulé et l’eût forcé d’accoucher plus souvent. […] La plupart des excellents écrits que ses fidèles amis (M. et Mme Mohl) ont donnés depuis, datent de là, et n’ont pris forme qu’à cette époque et par la nécessité des leçons à rédiger. […] Citoyen de Genève, membre des assemblées et des conseils de son pays, il en sut remplir les devoirs avec chaleur, il paya largement sa dette politique dans la cité ; il en administra et dota les établissements publics ; il prit une part active et généreuse en 1823, avec Capo d’Istria et M.
On n’avait point jusqu’ici un recueil des lettres de Buffon ; on n’en avait que des extraits qui avaient servi de pièces à l’appui dans des biographies ingénieuses et savantes ; mais le lecteur aime, en fait de correspondance, à se former lui-même un avis ; il prend plaisir, quand il le peut, à aborder directement les hommes célèbres et à les saisir dans leur esprit de tous les jours. […] Ce n’est point un improvisateur perpétuel comme Voltaire, ni un coquet sérieux, un limeur et un polisseur de tous les instants, comme Rousseau : il ne prend aucune peine quand il écrit à ses amis, et l’on s’en aperçoit, bien que son style garde du bel air et de l’épigramme. […] Ne lui demandez pas, quand il prend la plume pour écrire une lettre, de songer à vous plaire, à vous égayer, à faire qu’on dise dans le monde autour de soi : « Il m’a écrit une belle ou une jolie lettre. » Buffon ignore le joli ; il a l’ambition et l’art de dire les grandes choses ; il n’a ni l’art ni le souci de dire les petites. […] De bonne heure il déclare son goût pour la campagne, pour la résidence rurale et sa noble tranquillité ; il ne vient à Paris que pour affaires, à son corps défendant : il ne paraît en aucun temps avoir pris plaisir à se plonger dans le tourbillon. […] Le jeune magistrat, fort instruit des choses littéraires, a pris à cœur cette gloire domestique dont il relève, et s’est fait une piété et une ambition d’y ajouter.
Il y a encore une classe d’étrangers qui écrivent en français, mais ceux-ci parce qu’ils sont venus en France et à Paris, qu’ils y habitent, qu’ils y vivent dans la meilleure société et en ont pris le ton, le tour d’esprit. […] Qu’elle se maintienne et roule quelque temps, elle aura bientôt tout le monde à sa suite. — J’ai vu, disait quelqu’un, la naissance de plusieurs bruits de mon temps ; et bien qu’ils s’étouffassent en naissant, nous ne laissions pas de prévoir le train qu’ils eussent pris s’ils avaient vécu leur âge. […] Ils font sentir que le tout n’est qu’un jeu, que le poète n’a d’autre vue que de s’égayer et de remporter l’approbation du public, du grand nombre qui prend goût à ces malignités. […] Il y a un corps d’hommes choisis entre tous les gens d’esprit, entre les plus fameux écrivains de la nation, et qui en prend même le nom comme par excellence, un corps voué à la pureté du discours et à l’éloquence, et qui, par sa supériorité d’esprit, impose aux autres et les règle. […] Elle nous prend M.
» À l’instant saisissant la statue, il la renversa sans effort, et montant sur le piédestal avec aussi peu d’agitation, il semblait prendre sa place plutôt qu’usurper celle d’autrui. […] Même manège ; le guichet s’ouvre, la laide figure paraît. « C’est de la musique à copier. » On la lui prend : « Bien, vous repasserez dans huit jours. » Ainsi pendant des semaines et des mois. […] Monsieur, cela n’y fait rien ; je prendrai tout de même… » — « Non, monsieur, je n’ai pas l’habitude de livrer de la musique en cet état ; j’ai voulu vous donner cette explication, car je ne manque jamais à ma parole. » — « Mais, monsieur… » — « Non, monsieur ; je vous demande seulement quelques jours pour refaire la copie. » Le jeune homme avait peine à sortir : Rousseau lui-même s’oublie ; la conversation se renoue et s’engage. « Jeune homme, à quoi vous destinez-vous ? […] nous pourrons herboriser ensemble. » Le jeune homme est aux anges ; on prend jour, il herborise avec Rousseau, une première, une seconde fois et d’autres fois encore ; il devient son ami et gagne sa confiance au point que, lorsqu’il fallut quitter la rue Plâtrière pour Ermenonville, c’est lui que le philosophe chargea de vendre ses livres. […] C’est bien le même qui écrivait à son ami Coindet, de qui il appréhendait quelque supercherie pareille : « J’aime à profiter des soins de votre amitié, mais je n’aime pas qu’ils soient onéreux ni à vous ni à vos amis… Je vous crois trop mon ami pour prendre le bon marché dans votre poche ni dans celle d’autrui. » J’allais oublier de parler des lettres de Rousseau qu’on a recueillies dans ce volume.
Quand il la prendra par le fond, sans scrupule sur les minuties, elle le comblera de consolation et de gloire. […] » Jusqu’à la fin, il est en crainte que ce naturel d’une dévotion inquiète et timide ne se laisse prendre à l’attrait subtil du Jansénisme ; et c’est même ainsi qu’on peut s’expliquer le redoublement de conseils et de précautions à cet égard. […] Ce fut alors que ce prince, si éclairé et déjà si instruit, s’instruisit et s’éclaira de plus en plus, et acheva de prendre les résolutions dont on se propose ici de rendre compte… » Suit un exposé de principes, la description des maux, désordres et abus, et le moyen d’y remédier. […] Il serait à souhaiter sans doute que tous les sujets d’un royaume fussent vertueux, et l’on ne saurait prendre de trop justes mesures pour qu’une bonne éducation les rende tels ; mais il suffit qu’il s’y trouve autant d’hommes versés dans les sciences qu’il en faut pour remplir les places. […] Il y a quelques années qu’ayant appris que l’on ne devait pas se servir à la collation de riz, épinards, soupes, etc., il prit une résolution qu’il a toujours gardée depuis, de ne prendre le soir que des fruits cuits ou crus, et les jours qu’on lui faisait manger de la viande en carême, il n’usait que des viandes les plus communes, ainsi qu’il me l’a témoigné lui-même. » Oh !
Le matin, à peine éveillée, elle oubliait de se chausser, et étudiait au saut du lit ; elle y prit même une pleurésie qui pensa l’emporter. […] Elle ajoute que si elle avait rencontré un époux tant soit peu digne de tendresse, elle était femme à s’y attacher ; mais que faire avec un mari qui l’était si peu, qui cumulait les grossièretés et les ridicules, qui la prenait pour confidente de ses chétives infidélités ; n’ayant rien de plus pressé que d’entretenir sa femme de ses velléités amoureuses pour d’autres quelle, et cela dès la seconde semaine après les noces ? […] Un jour, à un de ces bals, je la regardais danser un menuet : quand elle eut fini, elle vint à moi ; je pris la liberté de lui dire qu’il était fort heureux pour les femmes qu’elle ne fût pas homme, et que son portrait seul ainsi peint pourrait tourner la tête à plus d’une. Elle prit très-bien ce que je lui dis et me répondit sur le même ton, le plus gracieusement du monde, que si elle était homme ; ce serait à moi qu’elle donnerait la pomme. […] « Une vingtaine d’années plus tard il me prit fantaisie, nous dit Catherine, de lui demander ce qui, dans ce temps-là, l’avait pu porter ainsi à venir partager l’ennui et l’insipidité de notre séjour à Rajova, tandis que sa propre maison fourmillait tous les jours de toute la meilleure compagnie qui se trouvât à Moscou.
De plus, Hannon se conduit comme un être à peu près stupide, avec une aveugle imprudence ; la partie logique, ici comme ailleurs dans l’ouvrage, est très-faible, tandis que la partie pittoresque et qui parle aux yeux prend toute l’attention et prédomine. […] Où donc l’auteur a-t-il pris une pareille idée des Conseils de Carthage ? […] Si l’on voulait personnifier en lui le type du grand marchand très-dur, il ne fallait pas que ce côté fût pris et taillé en charge aux dépens du reste du caractère. […] Les Carthaginois attribuent ces nouveaux échecs à la perte du voile, et s’en prennent à la fille d’Hamilcar qui passe pour y avoir participé. […] Il y a tant de batailles dans Salammbô que l’envie me prend aussi d’en livrer une.
Mais, encore une fois, je ne suis pas juge ; j’aime mieux faire comme plus d’un de mes confrères et en prendre occasion de relire le joli roman.. […] A le bien prendre, la première et la plus grande des idylles serait Nausicaa chez Homère ; c’est l’idylle primitive, encore patriarcale et royale ; elle dépasse l’humble horizon des bergers. […] Toutes ces gradations, cet amour du jeune garçon plus âgé, et qui lui a pris pourtant un peu plus tard qu’à la jeune fille, leur plainte secrète, à tous deux, quand ils se sentent blessés et qu’ils gémissent chacun à sa manière, sont de la plus fine nuance. […] Daphnis est, à un moment, enlevé par des pirates et délivré par l’effet presque miraculeux d’un air de flûte que Chloé joue du rivage : toutes les vaches du berger prises et embarquées avec lui, reconnaissant l’air du rappel, se jettent d’un bond à la mer, comme les moutons de Panurge, et font chavirer le bateau : les pirates chargés de leurs armes, se noient ; Daphnis, qui est court vêtu, se sauve à la nage. […] Mon impression riante, si je ne la prends pas tout à fait en jouant, en reste flétrie.
Il propose de remédier aux excès du théâtre à l’aide d’un censeur d’office ; il souhaiterait ce censeur pour les romans aussi, pour les livres de chevalerie : il est si sérieux en parlant de la sorte, qu’il trace d’après un canevas-modèle le plan d’un roman de chevalerie exemplaire qui aurait les mérites du genre sans les défauts, qui permettrait de personnifier dignement toutes les qualités morales, toutes les vertus, d’introduire dans une trame variée toutes les vicissitudes d’événements, toutes les aventures tragiques ou joyeuses, de décrire toutes les merveilles, y compris celles de la magie, de prendre tous les tons. […] Germond de Lavigne, s’est avisé (car toute cause trouve à la fin son avocat) de prendre en main la défense du continuateur anonyme de Don Quichotte, de celui qui avait essayé, dans l’intervalle des deux parties, de supplanter Cervantes et de se substituer en son lieu et place dans la faveur du public. […] Mais le même caractère, qui est admirable pris d’un point de vue élevé, est risible, considéré de la terre… L’on sent déjà pourquoi quelques personnes ont considéré Don Quichotte comme le livre le plus triste qui ait jamais été écrit ; l’idée, fondamentale, la morale du livre, est en effet profondément triste… » Il n’est, on le voit, que manière de prendre les choses. […] C’est une très-ingénieuse idée, assurément, que celle qui préside à la seconde partie du livre et que cette détermination que prend le bachelier Samson Carrasco, de concert avec le curé et le barbier, d’entrer dans la folie de Don Quichotte pour en mieux triompher ensuite et pour le battre sur son propre terrain. Est-ce à dire pourtant que Cervantes, en son livre, se soit montré l’égal des plus savants médecins dans le traitement de la monomanie, dans l’observation de ses différentes phases et périodes, de ses prodromes, accès et déclin, et qu’il mérite de prendre rang comme praticien à côté des Pinel, des Esquirol, des Blanche, avec ce mérite, en sus, de les avoir devancés de deux cents ans8 ?
La Savoie, qui était alors la tête de l’Italie, et une tête française, se sentait opprimée et contrainte ; la jeunesse des écoles, à Chambéry, s’exalta et prit feu. […] A cet âge d’enthousiasme, de colère, d’espérance illimitée, Veyrat, semblable à bien des hommes de sa génération et de celles qui ont succédé, rêvait l’émancipation universelle des peuples et leur délivrance par la révolution ; il s’irritait des retards et prenait ses impatiences pour des prophéties. […] La jeunesse est sujette à prendre au pied de la lettre tout ce qui s’écrit ; et, ce qui doit donner à penser à ceux qui écrivent, elle met ses actions, sa personne et sa vie au bout des phrases ; elle s’embarque, corps et âme, sur la foi des paroles. […] Il prit une résolution courageuse, désespérée. […] Je ne me suis arrêté qu’au moment où je ne sais quelle violente douleur vint m’avertir que j’avais pris la route du désespoir, et que j’allais toucher à ses premières limites.
« Ce lundi, il lisait une page des Mémoires d’outre-tombe quand il est pris d’une petite colère, à propos d’un mot qu’il prononce mal. […] Je le prends dans mes bras, je le soulève, je l’embrasse, alors ses lèvres jettent avec effort des sons qui ne sont plus des paroles, des murmures, des bruissements douloureux qui ne disent rien. […] Il semble que son esprit ait pris la logique en haine. […] Lundi 20 juin, 5 heures du matin : Le petit jour glisse sur sa figure qui a pris le jaune briqué et terreux de la mort. […] Cette conversation pathologique prit fin sur une boutade du jeune homme : “Tout cela, dit-il, est plus ou moins connu et décrit, ce que je voudrais voir, c’est un enragé”.
Mais de plus Ronsard s’est trompé sur la définition du genre : il a pris l’épopée pour un roman. […] Il s’est trompé sur le choix d’un sujet : il a cru le prendre éloigné de la mémoire des hommes, et pourtant populaire ; ce n’était qu’une légende de clercs et de lettrés, ancienne il est vrai, et qui s’était perpétuée de Frédégaire à Jean Lemaire et Jean Bouchet. […] Ronsard est excellent, exquis, délicieux ou grand, chaque fois que par hasard son intention d’érudit tombe d’accord avec son tempérament (et alors l’imitation ne lui sert qu’à manifester dans une forme plus belle son sentiment personnel), ou bien chaque fois que son tempérament prend le dessus et refoule les réminiscences de l’érudit. […] Son génie est surtout lyrique : mais en maint endroit, dès qu’il s’agit des sujets graves et moraux, l’idée prend le dessus sur le sentiment, le raisonnement sur l’effusion, et le lyrisme tourne en mouvements oratoires. […] Puis il fut pris entre les deux ennemis qu’il avait combattus.
Il avait pris sous sa protection le cocher Moore dont il ne manquait jamais de nous montrer les productions, au jour le jour, et auquel il rapportait le « satisfecit » que nous lui délivrions par politesse. […] C’est à les contempler que j’ai pris l’idée d’écrire une Salomé. […] Il vanta même sa prose et mit à défendre ses contes du reproche de grivoiserie et de trivialité, une ardeur suspecte comme s’il avait pris ce moyen détourné de faire sa propre apologie. […] Le dandysme a pris naissance dans l’enfantement chaotique du xixe siècle avec Georges Brummel. […] C’est d’Elle qu’il a pris cette habitude de ne parler qu’en paraboles.
Voilà deux ans passés que je converse sans interruption avec mes indulgents lecteurs, et je voudrais pourtant bien par moments, comme tout écolier émérite, prendre quelque semaine de congé. […] Janin se prit à partie sur son roman et d’une façon directe, analytique, piquante, qui ne ressemblait pas à un faux-fuyant, je vous jure. Il se prenait en détail dans chaque élément constitutif du genre et se confrontait avec quelqu’un des romanciers du jour qu’il reconnaissait supérieurs. […] Eugène en prend malaisément son parti ; Louison, qui a en elle ce fonds de coquetterie naturelle, propre à toute fille d’Ève, est bientôt consolée et plutôt orgueilleuse de ce triomphe mêlé de malice et d’insolence. […] Je prendrai une image que je crois fidèle pour rendre la manière dont le xviiie siècle apparaît à travers le dernier roman de M.
L’adversité va achever de nous développer le caractère du maréchal Marmont et nous confirmer dans l’idée que nous en avons pu prendre. […] Le général Bonaparte avait en résidence auprès de lui un envoyé du gouvernement vénitien, nommé Dandolo, non pas de la famille des illustres doges, mais d’une famille bourgeoise de juifs convertis, et qui avaient pris, comme c’était assez l’usage, le nom de leur parrain. […] Un ancien négociant de Marseille, nommé Blanc, ruiné par le maximum, était venu en Égypte pour rétablir sa fortune, et avait fait l’expédition avec le titre et les fonctions d’ordonnateur des lazarets ; mais le mal du pays l’avait pris ; il ne rêvait que France et retour ; c’était plus qu’une maladie, c’était un délire. […] Le même officier, M. de La Rue, au moment de retourner en France, lui dit un autre jour tout naturellement qu’il était prêt à prendre ses ordres pour Paris. […] C’est le journal instructif d’un esprit supérieur qui prend intérêt avant tout aux choses de l’administration et de l’organisation sociale, et qui tient à les faire comprendre ; mais ces remarques positives et spéciales n’absorbent pas le voyageur, et le récit perd, en avançant, toute sécheresse.