/ 1755
582. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gourmont, Remy de (1858-1915) »

. — Le Livre des masques, portraits symbolistes, 1re série (1896). — Le Miracle de Théophile (1896). — Le Pèlerin du silence (1896). — La Poésie populaire (1896). — Les Chevaux de Diomède (1897). — D’un pays lointain (1897). — Le Vieux Roi (1897). — Le Livre des masques, 2e série (1898). — Les Saintes du Paradis, petits poèmes (1898). — Esthétique de la langue française (1899). — Le Songe d’une femme (1899). — Oraisons mauvaises (1900).

583. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

s’écrie le célebre la Bruyere, dans le portrait qu’il fait de Santeuil ; quelle élévation !

584. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 448-452

L’Histoire de la Félicité, entre autres, est un Ouvrage où l’imagination, les traits ingénieux, les portraits originaux, les pensées saillantes, fourmillent, & amusent le Lecteur en l’intéressant.

585. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Je m’en vais lire, au murmure de la fontaine de Médicis, dans le soleil d’un entredeux de giboulées, un cruel article sur Banville, de Lemaître, je m’en vais voir mon portrait de Bracquemond au Musée du Luxembourg, portrait, que je ne sais pourquoi, le conservateur n’a pas indiqué sous mon nom. […] » Hier le Journal illustré, je crois, et qui par parenthèse donne nos portraits, imprimait : « Si ce théâtre devait réussir, il faudrait détruire le théâtre. » Pourquoi, mon Dieu ! […] Ça, c’est le domicile présent de Léonide Leblanc, qui m’a demandé à faire faire mon portrait par un peintre de ses amis, sur un album, qu’elle veut consacrer à la littérature, et qu’elle commence par l’auteur d’Henriette Maréchal. […] Il s’y rencontre des portraits de femme délicieusement étudiés, et comme seul un observateur en jupons peut en faire, détaillant la féminilité retorse de ses modèles. […] Lundi 7 décembre Un portrait de femme.

586. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Et je le revois, son doux et triste visage, avec les changements de physionomie, que ne donne pas un portrait, dans trois ou quatre circonstances, laissant en vous, on ne sait comment, un cliché de l’être aimé, en son milieu de ce jour-là. […] Lundi 20 juillet Aujourd’hui, dernière séance pour la seconde étude de mon portrait. Carrière me dit qu’il veut graver ce portrait à l’eau-forte, dans le genre des préparations, qu’a gravées mon frère, d’après La Tour. […] Le docteur Blanche ajoutait : « Il ne me reconnaît plus, il m’appelle docteur, mais pour lui, je suis le docteur n’importe qui, je ne suis plus le docteur Blanche. » Et il faisait un triste portrait de sa tête, disant qu’à l’heure présente, il y a la physionomie du vrai fou, avec le regard hagard et la bouche sans ressort. […] Dans le gai salon donnant sur la place Vendôme, on trouvait ma tante, toujours lisant, sous un portrait en pied de sa mère, qui avait l’air d’un portrait d’une sœur, d’une sœur mondaine : — un des plus beaux Greuze que je connaisse, et où, sous les grâces de la peinture du maître français, il y a la fluide coulée du pinceau de Rubens.

587. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

Les charges abondent, les vrais portraits ou les esquisses fines sont rares.

588. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

Il s’en pique ; déjà il ne l’aimait plus et avait eu des liaisons avec Mme Talma (Julie) dont il a laissé un portrait si charmant.

589. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

[Profils et portraits (1891).]

590. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Elskamp, Max (1862-1931) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

591. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Louÿs, Pierre (1870-1925) »

[Divers : Les Portraits du prochain siècle (1894).]

592. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhade, Laurent (1854-1919) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

593. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 157-161

Le vrai portrait de Guillaume Henri de Nassau, nouvel Absalon, nouvel Hérode, nouveau Néron, nouveau Cromwel.

594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 100-104

Il y passe en revue la plupart des Auteurs de nos jours qui ont fait quelque sensation dans le Monde littéraire ; & si ses portraits n'ont pas toujours le mérite de la ressemblance, la touche en est du moins vigoureuse, hardie, & originale.

595. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

Bien que les peuples modernes présentent, comme nous le dirons bientôt, quelques époques intéressantes, quelques règnes fameux, quelques portraits brillants, quelques actions éclatantes, cependant il faut convenir qu’ils ne fournissent pas à l’historien cet ensemble de choses, cette hauteur de leçons qui font de l’histoire ancienne un tout complet et une peinture achevée.

596. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

un portrait. — Une femme savante. du même.

597. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 7, que la tragedie nous affecte plus que la comedie à cause de la nature des sujets que la tragedie traite » pp. 57-61

Le poëte comique nous entretient donc des avantures de nos égaux, et il nous présente des portraits dont nous voïons tous les jours les originaux.

598. (1802) Études sur Molière pp. -355

Sganarelle, ou le Cocu imaginaire, est tiré d’une comédie italienne en cinq actes, intitulée : Il Ritratto, Le Portrait ; ou Arlechino cornuto per opinione, Arlequin cocu imaginaire. […] Camille, femme d’Arlequin, arrive, ramasse le portrait de Celio. Arlequin revient, surprend sa femme admirant la beauté du jeune homme représenté dans le portrait, et le lui enlève. […] Cependant, d’après le portrait qu’a laissé de lui une actrice, sa contemporaine, la nature semblait lui avoir donné un physique propre à la tragédie. […] Mignard laissa à la postérité le portrait de son ami, et Molière, dans son poème du Val-de-Grâce, rendit, comme l’Arioste à Titien, l’immortalité qu’il venait d’en recevoir ».

599. (1910) Rousseau contre Molière

Vous avez remarqué que dans la scène des portraits, c’est-à-dire des médisances, il ne dit rien, rien du tout. […] Alceste est le portrait atténué de Rousseau. […] Le Misanthrope est le portrait où il est très flatté, où il ne se trouve pas assez flatté, où il se reconnaît pourtant et qu’il déchire. […] Non, de beaux portraits de Saturne, du roi Priam, du vieux Nestor et du bon père Anchise sur les épaules de son fils. […] Consultez leurs yeux, leur teint, leur respiration, leur air craintif, leur molle résistance : voilà le langage que la nature leur donne pour vous répondre… » Tout cela, c’est le portrait de Célimène, corrigé, embelli, affiné ; mais, enfin, c’est le portrait de Célimène.

600. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Sardou, en nous les présentant, ne s’arrête à cette exacte limite au-delà de laquelle le portrait tourne à la caricature. […] Dumas fils a ses portraits de mondaines composés avec des documents empruntés au demi-monde. […] Les portraits de femmes de Feuillet forment une galerie très riche et variée : presque toujours ils ont plus de relief et d’éclat que ses portraits d’hommes. […] Le portrait s’achève en allégorie. […] Dans le portrait de d’Argenton, l’entourage ne vaut pas moins que la figure principale.

601. (1927) Approximations. Deuxième série

Je songe à ce portrait de Mlle D… qui fut exposé chez Manzi en mars 1914 ; à la Femme aux mains jointes de la collection Gardner. […] Ces portraits de femmes de Degas possèdent un charme, je dirais volontiers dans la fermeté une douceur à peu près unique en son œuvre : l’admirable Groupe de famille du Luxembourg forme la transition avec les portraits d’hommes. […] Lui-même ne rencontre pas en son récit un seul personnage qui y joue un rôle important qu’il n’en prenne la mesure : pour faire son portrait il choisit le moment où l’astre du personnage prévaut, grâce à quoi le portrait s’incorpore au récit sans que ce dernier en soit suspendu. […] Ne voyez-vous pas que c’est le portrait véridique d’un homme que j’essaie de tracer iciei ?  […] À ce soin le portrait de Claude Lothaire — véritable sujet des Profondeurs de la mer — doit tout ensemble sa ductilité et son extrême valeur représentative.

602. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

On rit encore plus qu’on n’avait fait au portrait de la belle Agnès. […] Le Génie comique récitait avec complaisance le portrait d’une de ses plus cheres favorites. […] Latour faisait passer dans le portrait de nos hommes célebres le génie qui les animait ; Natier, dans le portrait de nos Belles, déployait les graces & la richesse. […] Passe encore s’il ne défigurait pas les charmes d’Agnès par le portrait gotique & brute qu’il en trace. […] Le portrait de la Pucelle est d’une teinte un peu meilleure que celui d’Agnès.

603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

604. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Les personnes qui ont vu à Montpellier le portrait de Fabre tel qu’il l’a peint lui-même se demandent comment la veuve de Charles-Édouard, l’adorata donna d’Alfieri, aurait pu effacer comme à plaisir, par cet inexplicable attachement, la poétique auréole qui entourait son nom. […] Bien accueilli à Florence par les deux amants, il fit par reconnaissance un très beau portrait d’Alfieri et finit par cohabiter assidûment chez eux, bien qu’alors il n’y eût pas son logement. […] J’avais plus qu’un autre cette curiosité ; vous devez l’avoir : voici son portrait à cinquante-cinq ans : Était-elle encore belle de cette beauté que les Laure de Pétrarque, les Léonora du Tasse, les Vittoria-Colonna de Michel-Ange, les Béatrice de Dante, les Fornarina de Raphaël, les Récamier de Chateaubriand, ont laissée dans l’éternel souvenir de la postérité ? […] XIV Quant à Alfieri lui-même, nous avons son portrait par Fabre, au milieu de ses années.

605. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

[Critiques et portraits littéraires (1833-1839).] […] [Portraits littéraires (1838).] […] [Portraits littéraires (1855).] […] [Études et portraits (1888).]

606. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Merlin de Thionville publia en ce même temps un Portrait de Robespierre ; c’était Roederer qui l’avait tracé. […] Tout le portrait, d’ailleurs, est à lire ; c’est un portrait en noir, mais bien accusé.

607. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Louis de Kergorlay, sa disposition intérieure, son hésitation entre plusieurs projets et le plan final auquel il s’arrête, est, pour moi, des plus essentielles : elle dispenserait, au besoin, de tout autre document sur Tocqueville ; elle est le portrait le plus parfait, le miroir fidèle de son esprit : « … Au milieu de toutes ces belles choses, lui dit-il (15 décembre 1850), je ne tarderais cependant pas à m’ennuyer si je ne parvenais à me créer une forte occupation d’esprit. […] Montaigne qui a passé sa vie à faire son portrait ne s’est pas montré à nous plus à nu, et ne s’est pas livré surtout avec une plus entière bonne foi : il n’y a pas ici ombre de coquetterie comme chez Montaigne. […] Il s’y définit et s’y peint lui-même admirablement dans une lettre à M. de Kergorlay : le portrait de son esprit y est fait par lui-même. — Je suis un curieux ; pourriez-vous me dire (s’il n’y a pas d’indiscrétion trop grande) quel est ce monsieur sans façon, un impérialiste évidemment, qui débarqué un matin au château de Tocqueville comme si de rien n’était, avec qui l’on se garde si fort de parler politique, et qui, huit heures durant, se jette à corps perdu dans la littérature, au point de citer quasi des vers de la Pucelle, devant Mme de Tocqueville ?

608. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Les Conversations étaient alors un genre littéraire comme les Lettres, comme les Portraits. […] Ce mot de vaste devient un prétexte à des portraits de Pyrrhus, d’Alexandre, de Catilina, de César, de Richelieu, de Charles-Quint. […] Macaulay, dans son Histoire, a tracé de cette duchesse un portrait peu flatté et un peu forcé peut-être.

609. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Combien de lectrices, en lisant ce portrait, se sentent tout bas flattées et comme magnétisées par l’auteur109 ! Cette figure de Mme Claës, où les hésitations magnétiques et les projections fluides des regards sont prodiguées, de même que le sont dans le portrait de Balthazar les idées dévorantes distillées par un front chauve, m’a bien fait concevoir le genre de portraits de Vanloo et des autres peintres chez qui des détails charmants et pleins de finesse s’allient à une flamboyante et détestable manière, à une manière sans précision, sans fermeté, sans chasteté. « Les personnes contrefaites qui ont de l’esprit ou une belle âme, dit M. de Balzac à propos de son héroïne peu régulière, apportent à leur toilette un goût exquis.

610. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Que de piquants et de gracieux portraits d’hommes et de femmes, M. de Cernay, Mme de Penafiel ! […] Voilà qui est atroce assurément ; mais qui ferait un portrait de Napoléon sur ce pied-là ne se montrerait-il pas à son tour souverainement injuste ? […] Sue, dans le portrait de son héros, a bien tenu compte des principales données de l’histoire.

611. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Faugère moins de quinze mois de travail et de soins scrupuleux pour mener à fin cette entreprise délicate, pour restituer avec certitude, sur tous les points, ce texte primitif réputé indéchiffrable, pour environner la publication de toutes sortes d’éclaircissements, d’additions et d’ornements (y compris un portrait de Pascal par Domat) qui achèvent de remettre en lumière une sainte et sublime figure. […] Faugère trouvait un portrait précieux, celui de Pascal, jeune et beau, dessiné au crayon rouge par la main fraternelle de Domat. La feuille de papier du portrait avait été collée sur l’intérieur de la couverture d’un gros livre, d’un Corpus juris dont Domat se servait habituellement ; de sorte que, chaque fois qu’il feuilletait le livre, l’image de son ami lui repassait sous les yeux.

612. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

C’est ainsi que M.Mignet a eu tour à tour à apprécier des philosophes, des hommes d’État, des jurisconsultes, des médecins, des économistes : il n’a failli à aucun de ces emplois, et on l’a vu porter dans tous la même conscience d’études, une vue équitable et supérieure, et une grande science d’expression ; mais il nous semble n’avoir jamais mieux rencontré que dans les portraits qui se détachent par la hauteur et l’unité de la physionomie, ou dans ceux qui se lient naturellement à de grands exposés de systèmes, par exemple dans ceux de Sieyès et de Broussais. Le portrait surtout du premier est un chef-d’œuvre. […] Voir au tome IV des Portraits contemporains, page 64.

613. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Lenglet l’avait brutalement accusé de s’être laissé enlever par une belle : Prévost répondit que de tels enlèvements n’allaient qu’aux Médor et aux Renaud, et il exposa en manière de réfutation le portrait suivant, tracé de lui par lui-même : « Ce Médor, si chéri des belles, est un homme de trente-sept à trente-huit ans, qui porte sur son visage et dans son humeur les traces de ses anciens chagrins ; qui passe quelquefois des semaines entières dans son cabinet, et qui emploie tous les jours sept ou huit heures à l’étude ; qui cherche rarement les occasions de se réjouir ; qui résiste même à celles qui lui sont offertes, et qui préfère une heure d’entretien avec un ami de bon sens à tout ce qu’on appelle plaisirs du monde et passe-temps agréables : civil d’ailleurs, par l’effet d’une excellente éducation, mais peu galant ; d’une humeur douce, mais mélancolique ; sobre enfin et réglé dans sa conduite. Je me suis peint fidèlement, sans examiner si ce portrait flatte mon amour-propre ou s’il le blesse. » Le Pour et Contre nous offre aussi une foule d’anecdotes du jour, de faits singuliers, véritables ébauches et matériaux de romans ; l’histoire de dona Maria et la vie du duc de Riperda sont les plus remarquables. […] Septembre 1831 Pour compléter cet article, il faut y joindre celui qui a pour titre : L’Abbé Prévost et les Bénédictins, dans les Derniers Portraits ; et, dans le tome IX des Causeries du Lundi, celle qui a pour titre : Le Buste de l’abbé Prévost.

614. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Un portrait grotesque est suivi d’un tableau sublime. […] Il semble faire un portrait fidéle & parfait de la toute-Puissance divine, autant qu’il est possible à la foiblesse humaine de s’élever jusqu’à elle au travers de cette poussiere, qui comme un nuage nous environne de toutes parts. […] Les traducteurs sont comme les peintres de portraits ; ils peuvent embellir la copie, mais elle doit toujours ressembler à l’original.

615. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Ingres devait surtout réussir dans les portraits ; et c’est en effet dans ce genre qu’il a trouvé ses plus grands, ses plus légitimes succès. Mais il n’est point un de ces peintres à l’heure, un de ces fabricants banals de portraits auxquels un homme vulgaire peut aller, la bourse à la main, demander la reproduction de sa malséante personne. […] Les tableaux nouveaux et inconnus du public sont les Deux Foscari, la Famille arabe, la Chasse aux Lions, une Tête de vieille femme (un portrait par M. 

616. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Il est constant néanmoins, à lire ce que nous avons sous les yeux que, dans, sa fermeté de pensée, Catherine avait prévu le cas extrême où elle aurait été prise au mot pour sa demande de renvoi, et elle exprime en cette circonstance les dispositions de son âme en des pages admirables et qui font le plus grand honneur en elle au philosophe et au moraliste : c’est là un autre portrait d’elle et qui, pour être tout intérieur, ne paraîtra pas moins digne d’être mis à côté et en regard de tous ceux que l’on possède déjà, soit du portrait de la grande-duchesse que nous avons découpé précédemment, soit de ceux de l’Impératrice que l’on doit à la plume des Rulhière, des prince de Ligne et des Ségur.

617. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

(Mon désir d’être exact me fait ajouter un seul mot : ce portrait, jugé par des personnes qui voient de près l’auteur, leur a paru présenter l’idée d’une personne plus agitée ou plus résignée que ne l’est, que n’a besoin de l’être une âme si calme, si réglée, si bien établie dans les affections douces et dans les études solides. Nous avons pu surprendre le poëte en un moment de plainte ; mais il ne faut rien exagérer, et il n’est pas nécessaire pour l’intérêt du portrait de trop prolonger ce court moment dans toute l’habitude d’une vie.) — Depuis que ceci est écrit, Mme Tastu a de plus en plus persévéré dans cette voie toute de raison et de devoir.

618. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Dans une de ces réunions dont nous avons gardé souvenir, le noble et regrettable Jouffroy prenait l’idée d écrire le portrait de George Sand, idée piquante et heureuse, projet aimable, longtemps caressé par lui, et que tant d’autres soins, avant la mort, l’ont empêché d’exécuter. […] (voir les volumes de Portraits contemporains), on peut bien juger en quel sens et dans quelle mesure l’auteur a cru devoir se déclarer, à certains moments, pour le parti de la conservation en littérature et de la résistance.

619. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Sainte-Beuve a rappelé, en les citant, les dernières lignes de cet article : « Comme un pasteur solitaire, etc. » dans une nouvelle étude, qu’il écrivit sur Jouffroy en 1831 (Portraits littéraires, tome I, page 312.) — Lire aussi sur Jouffroy, dans les Causeries du Lundi, tome VIII, l’article de 1853, intitulé : De la dernière séance de l’Académie des Sciences morales et politiques et du Discours de M. Mignet. — En réimprimant en 1869 les Portraits Contemporains, M. 

620. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Il ouvre sa galerie de ridicules par le portrait du roi. Et ce portrait-là ne nuit pas aux autres.

621. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Il avait dès 1829 commencé à faire des Portraits littéraires : en 1850, il entreprit dans le Constitutionnel la série des Causeries du lundi: il passa ensuite au Moniteur et au Temps […] Charpentier ; Portraits contemporains, 1846, nouv. éd., C.

622. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

[Portraits contemporains (1832).] […] [Études et portraits (1894).]

623. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Elle fut presque couronnée à Rome : son portrait fut placé entre ceux de Pétrarque et du Tasse, dans une fête que lui donna un de ses plus fervents admirateurs, le cardinal Aldobrandini. […] Ce portrait est fidèle, ainsi qu’il résulte des explications suivantes : « J’ai trouvé, dit Riccoboni, dans le cabinet de M. de C…, un livre dont voici l’origine.

624. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Elle mit le sonnet suivant au bas d’un portrait en vers, qu’elle adressait à la signora Isabella C…, qui peignait parfaitement et qui avait fait le portrait de la comédienne : Voi col penello il mio ritratto fate, Et io con la mia penna forme il vostro ; Voi stemprate i colori et io l’inchiostro ; Io carta adopro, e voi tela adoprate.

625. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Quelques modernes se sont fait gloire d’adopter l’opinion de ce philosophe, & ont encore chargé le portrait. […] Un fameux peintre à portrait l’a représenté appuyé sur un bureau, ayant devant lui les œuvres de son illustre père, & sous ses yeux, ce vers d’Hippolyte, dans la tragédie de Phèdre : Et moi, fils inconnu d’un si glorieux père, Je suis encore loin… *.

626. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Il allait même jusqu’aux portraits, et on le voit citer sérieusement comme une autorité le portrait de Moïse !

627. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

On ne voile les portraits des doges que quand on les a décapités ! […] C’est toujours (non plus ici dans le roman mais bien dans la réalité) ce Julien Sorel (du Rouge et Noir) « au front bas et méchant », que les femmes, qui se connaissent en ressemblance, disaient être un portrait fait devant une glace, quoiqu’il leur parût un peu sombrement idéalisé.

628. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

On ne voile les portraits des doges que quand on les a décapités ! […] C’est toujours (non plus ici dans le roman, mais bien dans la réalité) ce Julien Sorel (du Rouge et Noir) « au front bas et méchant » que les femmes, qui se connaissent en ressemblance, disaient être un portrait fait devant une glace, quoiqu’il leur parût un peu sombrement idéalisé !

629. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Camille Mauclair contre « Casimir Zola » ; les coups de boutoir de Zola, au Figaro (1896), contre les poètes nouveaux ; au supplément du Figaro (1894), la série des portraits : Ceux d’aujourd’hui. […] René Doumic dans la Revue des deux mondes à l’occasion des portraits du prochain siècle.

630. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

Cette partie de son ouvrage m’a rappelé d’anciens livres oubliés, ou connus seulement de ceux qui, dans leur bibliothèque et sur les rayons des moralistes, ne s’en tiennent pas à la première rangée : c’est ainsi qu’au XVIIe siècle l’abbé de Bellegarde, par exemple, écrivait sur la Politesse ou sur le Ridicule ; que l’abbé Goussault, conseiller au Parlement, écrivait son Portrait d’une femme honnête et celui d’un Honnête homme.

631. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

[Étude sur Jules Barbey d’Aurevilly, avec un portrait gravé à l’eau-forte de Legros (1862).]

632. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

. — Portraits sans modèle (1879). — La Prise de la Bastille (1879). — Le Jardin enchanté (1882). — Le Livre d’or de Victor Hugo (1883). — Poèmes de Chine (1887). — Roger de Naples, drame en 5 actes et en vers (1888). — La Raison du moins fort (1889). — Les Pommiers fleuris (1891). — Alphabet symbolique (1895). — La Belle Aventure, vers d’amourette et d’amour (1895). — A. 

633. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quillard, Pierre (1864-1912) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

634. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhède (Raymond de la) = La Tailhède, Raymond de (1867-1938) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

635. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 190-194

Les Portraits d’Henri IV, de Louis XIII, de Richelieu, de Louis XIV, sont sur-tout bien dessinés & frappans.

636. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Je crois qu’on verra qu’elles achèvent son portrait. […] Le Rouge et le Noir est le portrait du jeune homme de 1830, et Volupté est un autre portrait du jeune homme de 1830. […] C’est un conseil de directeur de conscience à donner à un poète élégiaque que de faire un portrait de Napoléon Ier, puis un portrait de Machiavel, et ainsi de suite. […] Ses portraits sont le plus souvent étonnants. […] Il faut, pour réussir à ce genre de portraits, un art excellent ; car c’est là, non pas mettre sous les yeux du spectateur un portrait une fois fait, mais c’est peindre devant lui.

637. (1883) Le roman naturaliste

Daudet, de ses portraits, et de ses tableaux : « Si cela n’est pas écrit, cela est peint, et cela est vivant. » J’essaie de me représenter M.  […] et ces portraits, que vivront-ils ? […] Mais sentez-vous tout ce qu’il y a d’indulgence dans cet admirable portrait d’une famille et d’une race ? […] Dans les portraits les traits d’esprit sont à peine de l’esprit : ils sont des traits de caractère. […] Et remarquez que de faire passer le portrait de l’anglais en français, c’est comme si nous en effacions la signature.

638. (1933) De mon temps…

D’après ses portraits, je reconnus l’illustre visiteur. […] Je n’y retrouve pas les traits que Manet fixa dans le portrait du Musée de Dijon. […] Il y avait là quelques fins paysages et plusieurs portraits. […] Et, devant ce portrait si parlant, je songeais à la singulière destinée littéraire de cet écrivain qui avait eu cependant son heure de notoriété. […] Le vivant petit portrait peint par M. 

639. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Voici une collection de portraits des peintres contemporains. […] Voyez par exemple le portrait de Jules Ferry par Bonnat ! […] L’idée que cette image est un portrait n’en augmente-t-elle pas singulièrement la valeur ? […] Ce que vous preniez pour un portrait n’est qu’une tête de fantaisie. […] Il peindra des portraits.

640. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Portraits, ses Pages de critique et de doctrine. […] Dans l’art de la peinture, elle correspond au portrait. […] Ses livres abondent en portraits dessinés d’après nature. […] Il ne s’agit pas d’un portrait. Après tant d’écrivains qui s’y sont appliqués, et quelques-uns si grands eux-mêmes, ce portrait n’est plus à faire.

641. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LI » pp. 198-202

On vient de voir un homme du monde, M. de Saint-Priest, y chercher et y trouver une occasion de nouveauté, un prétexte piquant à des portraits politiques et diplomatiques.

642. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXII » pp. 286-290

Un des écrivains monarchiques et religieux était allé chez Chateaubriand au sujet de ces tristes débats d’argent ; et voyant le portrait de Fontanes : « Où est la critique de M. de Fontanes, monsieur le vicomte ?

643. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Note. »

J’ai répondu quelques mots à M. de Loménie, et cette réponse peut se lire au tome III, page 373, de mes Portraits contemporains (1846).

644. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 2. Caractère de la race. »

César et Strabon nous font un portrait des Gaulois de leur temps, où certains traits nous permettent de nous reconnaître : le courage bouillant et inconsidéré, le manque de patience et de ténacité, la soudaineté et la mobilité des résolutions, l’amour de la nouveauté, un certain sens pratique, et la pente à se mêler des affaires d’autrui pour la justice, le goût de la parure et de l’ostentation, celui de la parole et de l’éloquence, tout cela est français, si l’on veut, autant que gaulois.

645. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Deroulède, Paul (1846-1914) »

C’est un vrai poète qui a trouvé cette comparaison devant une carte de France : Et les contours sacrés de son vieux territoire Comme un portrait d’aïeul sont fixés dans mes yeux.

646. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pailleron, Édouard (1834-1899) »

[Profils et portraits (1891).]

647. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pottecher, Maurice (1867-1960) »

[Portraits du prochain siècle (1894).]

648. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Theuriet, André (1833-1907) »

[Portraits intimes (1894).]

649. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

J’ai lu ces jours-ci, La Liste des portraits gravés du Père Lelong. […] Un petit pavillon ; dedans une femme que je n’aurais jamais vue et qui ressemblerait à un portrait que j’aurais vu dans un musée. […] Je pensais au terrible portrait du czar que m’a fait Hertzen. Et peut-être que les deux portraits sont vrais. […] Il jette son chapeau dans les portraits de nos vieux parents et fait des bosses aux toiles de nos ancêtres.

650. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Évidemment, il n’y a pas là de grandes révélations historiques, mais ce sont des traits qui viennent compléter la ressemblance d’un portrait. […] Le portrait est vivant, peint avec esprit et légèreté, c’est pourquoi j’ai cru devoir le sortir de son cadre pour un instant ; il y fait encore meilleur effet et c’est là qu’il faut l’aller voir. […]   Le portrait que M.  […] C’est la partie historique du livre ; la seconde moitié nous initie à la vie privée de l’Impératrice, nous en présente le portrait moral et physique, nous fait assister aux drames et comédies qui se jouent, mais de l’autre coté de la toile. […] Ce portrait, le maréchal le garda jusqu’à sa mort au chevet de son lit.

651. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

C’est ainsi, que ce modelage appliqué et chercheur des plans, des méplats, des saillies, des creux, pour ainsi dire, imperceptibles de mon visage, me faisait penser, que si j’avais encore des portraits physiques d’hommes ou de femmes à faire, je les ferais plus plastiquement anatomiques, plus détaillés en la construction, la structure, le mamelonnement, l’amincissement du muscle sous l’épiderme, je pousserais plus loin l’étude d’une narine, d’une paupière, d’un coin de bouche. […] Et là-dessus comme il me parle d’un délicieux dessin qu’il vient d’acquérir, dessin représentant un vieillard au milieu d’objets d’art, prenant une prise de tabac au coin de sa cheminée, et dont il ignore le nom, je lui dis : « Ça doit être ça », et je lui tends le premier volume des Mémoires du baron de Besenval, où il y a en tête une vignette de son portrait dans son cabinet, d’après Danloux. […] Ne trouvez-vous pas quelque chose de joliment superstitieux, dans l’arrangement de cette femme, pour que ces portraits de famille ne puissent pas se voir sortir de chez eux ? […] Jeudi 17 avril Sans un constant feuilletage des impressions japonaises, on ne peut vraiment se faire à l’idée, que dans ce pays d’art naturiste, le portrait n’existe pas, et que jamais la ressemblance de la figure n’est reproduite dans sa vérité, et qu’à moins d’être comique ou théâtralement dramatique, la représentation d’un visage d’homme ou de femme est toujours hiératisée, et faite de ces deux petites fentes pour les yeux, de ce trait aquilin pour le nez, de ces deux espèces de pétales de fleurs pour la bouche. […] — Oui je l’ai lu avec un certain étonnement, car voici le portrait que je faisais de Renan, dans l’avant-dernier volume paru : « L’homme toujours plus charmant et plus affectueusement poli, à mesure qu’on le connaît et qu’on l’approche.

652. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

La nouvelle traduction de la Divine Comédie est ornée de deux portraits de Dante : l’un par Masaccio, l’autre par Giotto. La découverte de ce dernier portrait, perdu pendant longtemps, donna lieu à une admirable scène. On savait que le fameux Giotto, ami affectionné de Dante, avait peint en fresque, dans une salle de palais, le portrait du poète. […] Au tournant de la page nous voyons Moncrif en son portrait : bien rasé, en perruque, l’air matois. […] Eugène Montfort excelle également en ses portraits, qu’il trace, pour ainsi dire, tour à tour au pinceau, au crayon ou au burin.

653. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

J’avais rêvé de faire faire par lui un portrait de mon frère, dans le format du portrait en pied de la comtesse de Nils Barck. […] N’ont-ils pas, chez un de mes amis, décroché le portrait de son père, ne lui ont-ils pas fait un trou à la place de la bouche… ! […] Le spirituel avocat aurait ainsi fait le portrait de Trochu : « Il est honnête et faux !  […] Je fais son portrait. Je fais le portrait de sa femme, d’après un daguerréotype.

654. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

N’y mît-il que de très légères retouches, comme dans ses fameux plagiats, elles sont si délicates et si justes qu’elles dégagent avec puissance le caractère du portrait. […] Ce type contredisait le portrait contemporain, et lui barrait la route. […] Montfleury rivalise avec lui de verve épaisse et copieuse : il charge les portraits, multiplie les contorsions et les travestissements, grossit la plaisanterie jusqu’à l’extravagance effrénée ou l’indécence énorme, vrai fils, lui aussi, de Scarron. […] Mais de Visé l’attaque dans ses Nouvelles Nouvelles, 3e série : il se défend par la Critique de l’École des femmes (1er juin 1663) : de Visé riposte par Zélinde ; Boursault intervient avec le Portrait du peintre, joué à l’Hôtel de Bourgogne ; sur l’ordre du roi, Molière répond par l’Impromptu de Versailles (octobre 1663), auquel Jacob de Montfleury oppose l’Impromptu de l’Hôtel de Condé, et de Visé (aidé peut-être de de Villiers) la Vengeance des marquis.

655. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Ses portraits, quoique très-brillans, se ressemblent presque tous ; l’auteur a puisé toutes ses couleurs dans l’antithèse ; il l’emploie par-tout ; & l’on pourroit en compter plus de mille. […] C’est ce mêlange d’un savoir ennuyeux & le défaut d’imagination, qui ont un peu décrié le Sethos de l’Abbé Terrasson, quoiqu’il y ait des portraits & des maximes dignes de Tacite. […] Serré & puissant dans le dialogue, pompeux & brillant dans les descriptions, hardi dans les portraits, il offre dans ses belles scènes, une majesté qui impose & une audace qui surprend. […] Plus pur, plus élégant, plus tendre, Et parlant au cœur de plus près, Nous attachant sans nous surprendre, Et ne se démentant jamais, Racine observe les portraits De Bajazet, de Xypharès De Britannicus, d’Hyppolite ; A peine il distingue leurs traits ; Ils ont tous le même mérite, Tendres, galans, doux & discrets Et l’amour qui marche à leur suite, Les croit des courtisans François.

656. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

La mort soudaine de Louvois au sortir d’un travail avec Louis XIV (16 juillet 1691) est un des endroits de Dangeau que Saint-Simon commente le plus ; il fait de ce grand ministre un admirable portrait, où cependant, à force de vouloir tout rassembler, il a introduit peut-être quelques contradictions et des jugements inconciliables, comme lorsque après l’avoir représenté si absolu, si entier, il veut qu’il n’ait été bon qu’à servir en second et sous un maître. […] Les anecdotes, les portraits et croquis qu’on pourrait extraire de ces derniers volumes seraient sans fin, et Saint-Simon se greffant sur Dangeau produit des fruits qui ont une saveur tout à fait neuve.

657. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

On courra tout aussitôt à l’image, portrait ou caricature. […] Ses portraits des Deux Empereurs (3 et 5 mars 1854), son article nécrologique sur le maréchal Saint-Arnaud (9 octobre), ses considérations sur la guerre, dans lesquelles il nationalise, en quelque sorte, les idées de M. de Maistre, son parallèle du Prêtre et du Soldat (11 janvier 1855), sa Rentrée de la Garde impériale (30 décembre), sont des chefs-d’œuvre.

658. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Chaque pays et chaque siècle a eu sa variante de Madeleine ; et il y aurait d’elle, pour le dire en passant, toute une histoire à faire : « Histoire de la Madeleine, de sa légende, de ses représentations et portraits, au point de vue de la littérature et de l’art. » Ici c’est une coquette, c’est surtout une glorieuse ; elle énumère et se chante à elle même tous ses avantages, santé, naissance, richesse, noble train, grand apparentage : « Fortune m’a sur toutes élevée » ; c’est son refrain favori. […] On dirait que l’humanité en avançant est surtout soigneuse de s’observer tout le long de sa route, de se décrire, de laisser de soi, aux différents âges, des portraits ressemblants, tels quels, qui serviront ensuite de termes de comparaison, de documents biographiques et historiques, aux curieux, qui viendront après.

659. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Les nouvelles lettres n’ajouteront rien d’essentiel à l’idée qu’on avait pu se faire d’elle, mais elles contribueront à développer l’aimable portrait, ce modèle de belle âme religieuse et poétique, et à le mettre de plus en plus dans tout son jour. […] Que vous fussiez une sainte. » Elle choisit toujours de préférence pour confidente de ses chastes et ardents désirs cette Louise de Bayne qu’a aimée son frère, qui n’a plus seize ans, qui en a vingt déjà et plus, mais qui n’a pas changé et dont elle nous trace ce ravissant portrait en deux lignes : « C’est même air de jeunesse, même gaieté, même œil de feu.

660. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

En regard de ces misérables billets écrits en zigzag après boire, et signés Tourlourirette, mettez donc le portrait de cette Louise-Bénédicte, dont Mlle de Launay, qui ne la flatte pas, disait : « Personne n’a jamais parlé avec plus de justesse, de netteté et de rapidité, ni d’une manière plus noble et plus naturelle… Sa plaisanterie est noble, vive et légère. » — Et sans remonter aux autres petites Cours d’une date antérieure, si l’on compare seulement Berny à ses rivales contemporaines, à la Cour du prince de Conti à l’Isle-Adam, à celle du duc d’Orléans à Villers-Cotterets, quelle différence encore, quelle distance ! […] Portraits intimes du xviiie  siècle (deuxième série), par MM. 

661. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

On voit pourtant quelle était l’opinion que s’étaient déjà formée du personnage ceux qui l’avaient observé de près, et dans la Galerie des États-Généraux, dans cette première et fine série de profils parlementaires dont le La Bruyère anonyme était Laclos, à côté d’un portrait de La Fayette, retracé dans son attitude et sa pose vertueuse sous le nom de Philarète, on lisait celui de M. de Talleyrand sous le nom d’Amène ; c’est d’un parfait contraste. […] Mais le portrait est d’un fin observateur, et sir Henry a eu raison d’y souligner quelques traits d’une sagacité qu’on dirait prophétique.

662. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Or, je ne saurais recevoir cette impression-là, quand l’auteur, dans la traduction qu’il nous donne du portrait du peintre, s’épuise à nous décrire ces yeux, « qui sont, dit-il, imbibés de lumière jusqu’au fond, mais un peu humides des rayons délayés dans la rosée ou dans les larmes. » Je sens là une intention voluptueuse qui ne ressort pour moi d’aucune figure peinte par Raphaël, pas même de la sienne. Raphaël a pu avoir du voluptueux dans sa vie, mais M. de Lamartine en a prêté gratuitement à son pinceau. — Je reviens au Raphaël d’aujourd’hui, à celui de M. de Lamartine : S’il eût tenu un pinceau, dit notre auteur, il aurait peint la Vierge de Foligno ; s’il eût manié le ciseau, il aurait sculpté la Psyché de Canova ; s’il eût connu la langue dans laquelle on écrit les sons, il aurait noté les plaintes aériennes du vent de mer dans les fibres des pins d’Italie… S’il eût été poète, il aurait écrit les apostrophes de Job à Jéhovah, les stances d’Herminie du Tasse, la conversation de Roméo et Juliette au clair de lune, de Shakespeare, le portrait d’Haydé de lord Byron… S’il eût vécu dans ces républiques antiques où l’homme se développait tout entier dans la liberté, comme le corps se développe sans ligature dans l’air libre et en plein soleil, il aurait aspiré à tous les sommets comme César, il aurait parlé comme Démosthène, il serait mort comme Caton.

663. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Anselme, après avoir entrevu les périls qui l’allaient assaillir, avoir résisté aussi longtemps que possible au vœu public qui le proclamait, avoir pleuré au point que sa vue s’en affaiblit, accepta le fardeau à l’âge de cinquante-neuf ans ; M. de Rémusat nous a tracé de lui, à cette époque décisive où il passe du cloître au monde, ce beau portrait que je donnerai dans toute son étendue : Sa sincérité (dans ses refus de se laisser élire) est pour nous avérée. […] Ce rôle, en effet, fut important ; dans les conflits qu’il soutint contre Guillaume le Roux et même contre son habile successeur Henri Ier, Anselme, fidèle à ce qu’il considère comme ses engagements et ses devoirs envers la cour de Rome, vérifie point par point ce portrait : on le voit l’homme des embarras, des difficultés et des scrupules ; il les engendre en lui, et, quand ils sont une fois soulevés, il attend la solution d’ailleurs, il ne la trouve jamais de lui-même.

664. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Au lieu des images qu’on met dans les livres de prières, il avoit mis, dans le sien, les portraits, en miniature, de quelques hommes de la cour, dont les femmes étoient soupçonnées de galanterie. Au bas de chaque portrait, il avoit accommodé au sujet un petit discours, en forme de prière.

665. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Cette race n’était pas aussi totalement éteinte qu’il le croyait, puisqu’il traçait là, sans y songer, son propre portrait.

666. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Jouffroy.] » pp. 532-533

J’ai donné au tome Ier de mes Portraits littéraires un article fort étudié sur M. 

667. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

. — portrait de louis xvi et de louis xviii par m. de barante. — opinion de royer-collard sur louis xviii. — lord brougham et guillaume schlegel écrivant en français. — le pitt de m. de viel-castel. — un morceau de m. de saint-priest sur l’inde.

668. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

En résumé nous disputions beaucoup et nous ne travaillions guère… Votre portrait de notre excellent professeur demi-gaulois est frappant de ressemblance et touché avec une grâce champenoise.

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