Une foule d’écrivains s’y essayent ; plusieurs y gagnent une fortune, une réputation, on pourrait dire une gloire d’une espèce particulière ; ils voient leur nom et leurs œuvres pénétrer dans des milieux où n’ont jamais pénétré ceux des maîtres de la littérature française ; ils intéressent, ils font pleurer, ils égayent, ils ennuient un peuple entier ; ils sont les vrais créateurs et les vrais soutiens d’une certaine presse, investis d’une puissance plus immédiate sur ses destinées que tous les écrivains politiques, les économistes, les critiques, les reporters et les correspondants de la rédaction, et je me rappelle que l’administrateur général d’un des plus importants petits journaux de Paris me disait que, dans la première semaine après le commencement d’un feuilleton, le tirage du journal montait ou s’abaissait de cinquante mille, de quatre-vingt mille exemplaires par jour, selon que le feuilleton plaisait ou ne plaisait pas. […] Admettons qu’il y ait, en effet, un tiers de fatras, de déclamations, de théories creuses, de hors-d’œuvre politiques insipides. […] Émile Faguet, qui a écrit dans ses Politiques et Moralistes : « La littérature et l’art ne sont populaires qu’à la condition d’être médiocres. » On me permettra d’être d’un avis absolument contraire, et d’en dire les raisons.
Un des derniers traducteurs de Dante, une manière de personnage politique, me faisant un jour l’honneur de m’apporter le premier volume de sa traduction, me disait d’un air dégagé : « Je l’ai traduit avec charme. » C’est là de la fatuité. […] Grand Aristote, parlez pour vous, pour les sages, pour les politiques, pour les orateurs, pour les critiques !
De tout temps, on l’a observé, les gens de lettres n’ont pas été des mieux et n’ont pas fait très bon ménage avec les hommes politiques, même avec ceux qu’ils ont servis ; on l’a remarqué des plus grands écrivains, gens de fantaisie ou d’humeur, de Chateaubriand, de Swift ; écrivains et gouvernants, ils peuvent s’aimer comme hommes, ils sont antipathiques comme race. […] La politique, il est vrai, est au-dessus et peut avoir l’œil sur toute chose ; mais se soucie-t-elle de ce monde léger dont chaque plume n’est rien, dont toutes les plumes toutefois finissent par peser et comptent ?
Ne lui demandez plus de la politique, c’était de l’humanité qu’il faisait, et il en remplissait encore les devoirs en brave et honnête homme. […] Toute cette partie secrète de la vie politique de Mirabeau a été amplement éclaircie par la publication de sa correspondance avec le comte de La Marck, et l’on a pu établir sur cette suite de relations délicates un équitable jugement.
C’est une remarque à faire qu’aux approches des grandes crises politiques et au milieu des sociétés en dissolution, sont souvent jetées d’avance, et comme par une ébauche anticipée, quelques âmes douées vivement des trois ou quatre idées qui ne tarderont pas à se dégager et qui prévaudront dans l’ordre nouveau. […] » Il est à craindre pour Le Brun que les dissentiments politiques n’aient aigri son cœur, et que l’échafaud d’André ne soit venu ayant la réconciliation.
Il a professé d’abord que, sur la foi de l’observation du passé, il croyait fermement au progrès, et au progrès en tout, en politique, en art, en philosophie, etc., etc. ; puis il a vivement, et par d’énergiques exemples, étalé l’anarchie présente qui se manifeste sur tous les points. […] Cette conception nouvelle qui doit instituer sur des bases inconnues la politique, la morale, l’art, etc., etc., M.
On faisait précéder les repas de libations aux dieux propices ; sur le seuil de la porte, on se prosternait devant Jupiter hospitalier ; la vie agricole, la chasse, les occupations champêtres des plus fameux héros de l’antiquité servaient encore à la poésie, en rapprochant les images naturelles des faits politiques les plus importants. […] Néanmoins les Athéniens aimaient et cultivaient les beaux-arts, et ne se renfermaient point dans les intérêts politiques de leur pays ; ils voulaient conserver leur premier rang de nation éclairée ; la haine, le mépris pour les Barbares, fortifiaient en eux le goût des arts et des belles-lettres.
[Entretiens politiques et littéraires (1893).] […] [Entretiens politiques et littéraires (10 décembre 1893).]
Lefranc, que son indépendance désignait aussi à la vindicte des confrères, enviait la condition des journalistes politiques : ceux-là n’ont pas besoin de se mettre l’esprit à la torture pour faire accepter une critique, la bienveillance n’est pas un devoir pour eux. […] Si un homme politique fait un faux pas, immédiatement c’est un sot ou un malfaiteur.
Il est probable qu’il ne resta pas étranger à la politique. […] Ce tyran s’inquiéta du levain politique mal dissimulé dans les prédications de Jean.
L’historien littéraire ne doit pas plus en user ainsi que l’historien politique. […] Elle est funeste en soi ; elle fait des sots ; elle fait en choses littéraires des hommes tout pareils à ceux qui, en politique récitent, les articles de fond de leur journal ; elle fait des hommes-reflets ; elle fait des hommes qui sont des lunes ; il ne faut pas aspirer à être un soleil mais il ne faut pas non plus être comme la lune.
Notre chronologie se trouve entièrement contraire au système de Marsham, qui veut prouver que les Égyptiens devancèrent toutes les nations dans la religion et dans la politique, de sorte que leurs rites sacrés et leurs règlements civils, transmis aux autres peuples, auraient été reçus des Hébreux avec quelques changements. […] Elles s’appliquent, pour la plupart, avec la même force à Hercule, à Hermès et à Zoroastre.À ces difficultés chronologiques, joignez-en d’autres, morales ou politiques.
L’ode politique et guerrière : Alcée. — La poésie passionnée, dans la mythologie et dans l’amour : Sapho. — Perfection de l’art grec. […] Elle était une république ; elle avait des institutions libres, des partis politiques, des guerres civiles ; et, quand elle fut lasse de tant d’épreuves, elle eut pour maîtres, d’abord un sage, puis, longtemps après, le peuple athénien, qui, dans sa victoire, l’admit au partage de ses lois généralement humaines et modérées, et lui rendit plus, en exemples de grandeur, en amour du travail et de la gloire, qu’il ne lui ôtait en stérile indépendance.
Se raillant d’ailleurs quoique peu lui-même de ses variations politiques, toujours aimable et papillonnant, il fit asseoir à notre entrée M.
Une fois seulement mademoiselle Rose nous apprend que l’espèce de brouillerie qui divisait la reine et les tantes du roi se rattachait à la politique : madame Adélaïde tenait pour M. de Maurepas, et la reine pour M. de Choiseul : indè iræ ; on sent qu’un pareil temps est déjà loin de nous.
Il met la muse comique au service de ses passions politiques et de ses haines personnelles259.
C’est une des intelligences les plus profondes, les plus complètes et les plus complexes de ce temps-ci, que cet homme qui aurait pu être, à son gré, un condottiere comme Carmagnola, un politique comme César Borgia, un rêveur à la Machiavel, un corsaire comme Lara, et qui s’est contenté d’être un solitaire, écrivant des histoires pour lui-même et pour ses amis, faisant bon marché de l’argent et de la gloire, et, prodigue éperdu, semant à tous les vents assez de génie pour laisser croire qu’il en a le mépris… En M.
DUPONT, [Pierre-Samuel] des Sociétés d’Agriculture de Soissons & d’Orléans, né à Paris en 1739 ; Auteur de plusieurs Ouvrages sur l’économie politique, & un des Coopérateurs du Journal des Ephémérides.
L’Auteur y est Observateur éclairé, profond Politique, Dissertateur plein de sagacité, toutes les fois qu’il s’agit de remonter aux principes des troubles, d’en faire connoître les dangers, & d’indiquer les moyens de les empêcher de renaître.
Et véritablement, ce seroit fermer les yeux aux considerations les plus indispensables de la Politique, que de ne pas regarder la Littérature comme un des objets les plus dignes de l’attention du Ministere.
C’est là toute l’histoire politique, guerrière, artistique, religieuse.
Pour compléter cette notice historique, il est convenable de faire observer, relativement à quelques-unes des idées fondamentales exposées dans ce cours, que je les avais présentées antérieurement dans la première partie d’un ouvrage intitulé : Système de politique positive imprimée à cent exemplaires en mai 1822, et réimprimée ensuite en avril 1824, à un nombre d’exemplaires plus considérable.
Que peut être en effet une littérature lorsqu’elle a perdu les secours que lui donnaient la religion, la politique ou la philosophie, qui peuvent exister sans elle, mais dont elle ne saurait se passer ? […] On sait quelle est la force des haines politiques et la vivacité des antipathies littéraires. […] Ce phénomène, nous pouvons l’observer chaque jour dans la vie privée ; il est donc d’autant plus explicable dans l’ordre politique. […] Des Rameures, le citateur de Virgile, et aux conversations politiques du cénacle de provinciaux dont il est le président. […] Un jour viendra sans doute où l’on se demandera si elle n’est pas également vraie en politique et en religion.
Hommes politiques ou avocats, savants, ou historiens de la littérature, que peut-on exiger qu’ils sachent de la grammaire de la langue d’oil ? […] et combien ces hommes politiques ? […] C’est ici l’un des pires défauts de l’éloquence judiciaire, et ce qui en fait une forme singulièrement inférieure à l’éloquence politique ou à l’éloquence de la chaire. […] Autre, et nouvelle, et manifeste infériorité de l’éloquence judiciaire par rapport à l’éloquence de la chaire ou à l’éloquence politique. […] Il en est autrement de ceux qui font la matière de l’éloquence politique ou de l’éloquence de la chaire.
Castelar, murmurent quelques-uns, — et pour amener semblable entente, en dépit des divergences politiques et religieuses, il faut bien que le mérite soit rare. […] Tout, dans ce roman, est actuel : les personnages, s’ils ne vivent pas sous les noms que la malignité publique leur a tout de suite prêtés, vivent fragmentairement en plusieurs de nos hommes politiques. […] Victor Hugo est l’inspirateur des Libres Paroles, où les notes patriotiques et politiques résonnent seules. […] Il y a cependant fort peu de politique dans Une Lyre. […] Frappons nos amis politiques, bousculons nos gouvernants qui n’en peuvent mais.
Cette troisième partie de mon Cours, suspendue par la violence des chocs politiques, le 18 mars 1815, fut reprise et continuée le 15 janvier 1816. […] L’humanité l’éclaire sur leurs droits et sur leurs malheurs, autant que la politique de ses maîtres l’aveugla. […] La cour de Rome n’est point l’église, et la politique ultramontaine n’est point la religion ; le pape, successeur des apôtres et chef de l’église, et le pape, souverain temporel, sont deux hommes tout différents. […] Le premier, toujours politique et toujours orateur, ne varie ni le fonds ni les ornements de son sujet ; son récit a partout la gravité de l’histoire ; ses dialogues ont partout le ton de la tribune aux harangues. […] Que dirai-je des nœuds politiques, des mariages contractés par les fils nombreux et les parents de Priam et d’Hécube, liens étendus qui tenaient les états environnants dans la dépendance du monarque troyen ?
Il a marqué pourtant sa préférence pour le drame généreux de Charlotte Corday, et dans l’analyse qu’il a donnée de cette scène politique effrayante entre Danton, Robespierre et Marat, il a fait voir, par le burin qu’il a appliqué à la définition des trois caractères ainsi mis en présence et en contraste, que la critique aussi est une puissance : l’auditoire s’est senti tressaillir à des accents vertueux et éloquents.
En politique, la question universitaire, et surtout la dotation pour le duc de Nemours, sont jusqu’ici les bâtons flottants qui ont l’air de quelque chose de loin. — Mais en littérature, il n’y a pas même de bâtons flottants ; l’Histoire de l’Empire de Thiers ne viendra que dans dix-huit mois ; on n’a rien, on n’espère rien pour cet hiver.
On dit qu’une société d’actionnaires composée de personnes considérables dans la littérature et la politique, et formée par les soins de M.
La demande d’un tarif à fixer par l’État est contraire aux idées généralement admises aujourd’hui en bonne économie politique.
Mais qu’on ne nous blâme point, en une époque de confusion et d’anarchie, d’avoir réservé nos meilleures louanges à ceux qui gardent fidèlement le sens de la tradition nationale : clarté, sobriété, mesure, méthode ; à ceux qui n’ont pas vêtu la déesse d’ornements étrangers, qui ne l’ont pas éloignée du grand chemin tranquille où passèrent, indifférents aux soucis de la politique éphémère et aux modes qui se fanent, les classiques.
Law est dans l’ordre économique ce que fut le Régent dans l’ordre politique.
Gouvernements humains, dans lesquels l’égalité de la nature intelligente, caractère propre de l’humanité se retrouve dans l’égalité civile et politique.
Dans les Politiques et moralistes, M. […] Il n’a jamais été un homme politique. […] On parlera des « fils d’une démocratie laborieuse » et de l’École normale, « cette pépinière de l’Université », et de « l’arène de la politique européenne ». […] Le P. le Moigne est celui-là même à qui naguère on lança des chaises dans l’église Saint-Merry parce qu’il avait fait de la politique en chaire. […] Il est d’avis que l’Église catholique ne doit repousser aucune des acquisitions intellectuelles ou des transformations politiques et sociales de notre temps.
Ses idées politiques Ce tour d’esprit de moraliste a conduit Commynes à avoir desidées générales en politique. […] C’est une narration coupée de réflexions morales et politiques. […] Ils avaient la même manière d’envisager les choses, d’entendre la politique, de pratiquer la diplomatie, et de juger et de traiter les comtes de Saint-Pol. […] Vous trouverez là « doctrine absconse, très hauts sacrements et mystères horrifiques de religion, de politique et d’économie ». […] C’était un homme très avisé et un des plus grands politiques qui aient été.
saluons avec Virgile ces noms plus poétiques pour nous que politiques, et ne recherchons pas de trop près quels étaient les hommes mêmes. […] On peut dire que sa politique, sa morale publique et sociale datèrent de là. […] Et bien que je ne me repente nullement des services énergiques que les événements m’ont entraîné à rendre à mon pays en 1848, et que je ne rougisse pas de la part de vigueur et de prudence que j’ai pu apporter alors, avec d’autres, à ces événements historiques, retirons-nous, pendant le peu d’années que les circonstances politiques nous laissent avant notre mort, dans le domaine des lettres où vous brillez et où je m’éteins. […] Ce n’est pas là de la politique, c’est du désespoir. […] Vous avez, plus heureux que moi, refusé de mêler les eaux pures de votre talent avec les eaux troubles et tumultueuses de votre temps ; et plût à Dieu que j’en eusse fait autant à l’âge de ma sève politique !
III Les quatre volumes de la Logique parcourue, on s’écrie avec Voltaire : « Quel homme qu’Aristote, qui trace les règles de la Tragédie de la même main dont il a donné celles de la Dialectique, de la Morale, de la Politique, et dont il a levé, autant qu’il a pu, le grand voile de la nature ! […] L’historien de l’esprit peut être aussi grand que l’historien de la politique ; et ce n’est pas une faible gloire d’avoir ajouté cette branche nouvelle au domaine de l’intelligence. […] Et une sage méthode ne s’en tiendrait-elle pas ici, bien plus encore que dans la politique, à ce précepte donné par le philosophe lui-même : « Quand on veut étudier la nature, c’est aux êtres complets qu’il convient de s’adresser, ce n’est point aux êtres inférieurs ? » (Voir la Politique, liv. […] Élève de Platon jusqu’à l’âge de quarante ans à peu près, plus tard mêlé aux affaires politiques de l’Asie Mineure et de la Macédoine, précepteur d’Alexandre, Aristote, selon toute apparence, ne publia pas un seul de ses ouvrages avant cinquante ans.
Perrin Vous le devez à ma politique : ainsi nous sauverons la République. […] Gabriel Monod, directeur de la Revue Historique, ayant écrit à Richard Wagner pour lui dire son admiration à la Tétralogie et ses regrets de ce qu’Une Capitulation rendit difficile aux Français la juste appréciation d’elle, Richard Wagner lui répondit par une assez longue lettre datée de Sorrente, du 25 octobre 1876, dont la traduction a été publiée après la mort du Maître, par la Revue Politique et Littéraire, en février et reproduite par un grand nombre de journaux français et allemands, puis dans le volume de souvenirs de Richard Wagner publié par M. […] Il ignorera les mystères de l’Economie politique, les pernicieux avantages de l’argent, des luxes, des lointains commerces. […] Dujardin essaie de minimiser la portée politique de ce texte, ce qui est bien hasardeux quand on connaît les engagements politiques de Wagner et son goût pour les pamphlets.
Sarcey par le panégyrique absolu de Molière, de sa personne, de sa vie, du rôle politique et social qu’il a joué ou du moins du rôle politique et social que depuis une soixantaine d’années on s’est habitué à lui attribuer. […] Ce n’est pourtant pas à dire qu’on puisse leur attribuer directement un rôle politique, et ce n’est pas ma pensée, quand je parle de l’action sociale de Molière. […] Un poète peut s’en mêler ; il peut devenir poète politique et rester cependant grand poète. […] En thèse générale, cette alliance de la poésie et de la politique n’est pas heureuse ; la politique n’y gagne pas grand-chose, et la poésie y perd presque toujours. […] Si le poète n’agit pas directement sur la politique, il peut agir très efficacement sur le courant de l’histoire politique, de même qu’il agit et peut agir très vivement sur le courant de l’histoire sociale.
Béranger n’est précisément ni un grand homme, ni un grand politique. […] En réalité, le personnage politique dans Béranger est beaucoup moins considérable qu’on n’a voulu le faire. […] Il arrive ainsi à rendre la politique responsable des écarts d’imagination de sa première jeunesse. […] Ce qui n’est pas contestable, c’est l’effet produit, c’est la popularité préparée au poète politique par le succès de ses chansons légères. […] Les Dernières chansons ont porté sensiblement le coup des rancunes et des réactions politiques.
Ce n’est pas la politique qui enfante le génie, c’est la nature. […] c’est l’assassinat politique, l’ambition jusqu’à la mort, jusqu’au délire, jusqu’au remords, jusqu’au désespoir. […] C’est alors que la conformité du goût et du talent nous unit plus intimement, que j’allai plus souvent m’asseoir à leur vie de famille, et qu’ils vinrent eux-mêmes habiter plus fréquemment ces deux asiles de Saint-Point et Monceaux que la suite des événements politiques me laissait encore libres pour moi et pour mes amis. […] Un jour est venu inopinément pour moi où tout l’établissement politique de notre pays s’est évanoui et où, surpris à l’improviste par ce vaste écroulement, j’ai été appelé par mon nom à décider le sort de notre patrie et peut-être de l’Europe.
Depuis cinquante ans que la philosophie du Dix-Huitième Siècle a porté dans toutes les âmes le doute sur toutes les questions de la religion, de la morale et de la politique, et a ainsi donné naissance à la poésie mélancolique de notre siècle, deux ou trois génies poétiques tout à fait hors de ligne apparaissent dans chacune des deux grandes régions qui composent l’Europe, c’est-à-dire l’Angleterre et l’Allemagne, qui représentent tout le nord, et la France qui représente toute la partie sud-occidentale, le domaine particulier de l’ancienne civilisation romaine. […] Cela tient en partie, selon nous, à l’époque politique où ils ont commencé à écrire. […] Chez des politiques ou des théologiens comme De Maistre et M. de Lamennais, cette empreinte de Christianisme, une fois prise, est tenace, et s’attachera à toute leur existence. […] Ballanche, leur rêve de restauration du Christianisme ira s’affaiblissant ou se transfigurant : l’un laissera la religion pour la politique, et cherchera dans l’activité de chaque moment une continuelle distraction contre sa propre incrédulité ; l’autre conservera obstinément le nom de Christianisme à toute la série des initiations de l’Humanité.
En somme les exagérations de l’école libérale en économie politique ne sont qu’une application spéciale de la même méthode. […] Le président d’une assemblée législative, raconte-t-on, voyant un de ses amis politiques attaquer violemment à la tribune ses adversaires, disait tout haut : « Je vais être obligé d’appliquer à l’orateur les sévérités du règlement », et murmurait tout bas : « Tape dessus, tu es en verve. » Il parlait d’une part en président, d’autre part en homme de parti. […] Et quel gouvernement, quelle forme politique laissera librement ses adversaires organiser des complots contre elle et chercher à la renverser ? […] Mais tout ceci est vrai au point de vue pratique, politique, humain.
Autrefois tout était considéré comme étant ; on parlait de droit, de religion, de politique, de poésie d’une façon absolue 99. […] Car d’abord l’histoire ancienne de l’Orient est absolument fabuleuse, et, en second lieu, à l’époque où elle arrive à quelque certitude, l’histoire politique de l’Orient devient presque insignifiante. […] Non, cela nous fait dire froidement et comme s’il s’agissait de la constatation d’un fait : « Cet homme avait bien délicatement saisi le goût antique. » Ce qui provoque notre admiration et notre sympathie, c’est précisément ce qu’il y a de moderne dans ce beau livre ; c’est le génie chrétien qui a dicté à Fénelon la description des Champs-Élysées ; c’est cette politique si morale et si rationnelle devinée par miracle au milieu des saturnales du pouvoir absolu. […] Posez une carte de l’Europe d’après les traités de 1815 sur une carte de l’Europe au VIe siècle : les fleuves, les mers et les montagnes coïncideront, mais non les divisions ethnographiques et politiques, bien que là encore certains groupes se rappellent.
C’est commettre une grande erreur historique et politique que de croire à l’existence de traits intellectuels stables et universels, dans les peuples, qui, de tout temps ont été composites et changeants. […] Que l’on néglige les cas de la Renaissance en France et du XVIIIe siècle en Angleterre où des causes politiques et perturbatrices sont en jeu ; ce qui s’est passé à Rome dès le premier éveil de la littérature, ce qui s’est passé en France au XVIIe siècle pour la tragédie, au XVIIIe pour la philosophie et pour le roman, au XIXe pour la poésie lyrique, ne peut être éclairé par aucune des lois de l’ancienne critique sociologique. […] Employée avec les ménagements et les soins que l’usage enseignera, la méthode exposée plus haut sera d’un secours véritable pour la connaissance du passé ; elle permettra pour les époques et les peuples littéraires, d’écrire l’histoire intérieure des hommes sous la surface des faits politiques, sociaux et économiques, et d’écrire cette histoire en termes scientifiques précis. […] Par ces deux méthodes, en étudiant, d’abord en leurs initiateurs, puis en leurs adhérents, les grands mouvements intellectuels, politiques, guerriers, l’histoire tout entière doit être écrite.
… Les politiques ont parlé d’un contrat social, où le peuple n’était pas préalablement entendu ; mais le contrat humain et divin, mais ce contrat entre la vie et le néant, mais ce contrat entre la victime et le supplice, qu’en dites-vous ? […] N’avez-vous pas remarqué que toutes les idées fausses, tous les rêves incohérents, toutes les utopies absurdes en politique, en constitutions sociales de ces trente dernières années, sont sorties de la tête d’un de ces hommes sédentaires, concentrés dans la contemplation exclusive d’une profession ou d’une occupation unique, manquant d’air dans la poitrine, de mouvement dans les pieds, d’espace dans les yeux, d’universalité dans le point de vue ! […] XXV Le saint-simonisme est né de l’isolement de l’idée économique, abstraction faite de toute autre idée politique et morale, dans une forte tête d’économiste. […] Le saint-simonisme n’est qu’une débauche de science dans les adeptes de l’économie politique.
La politique de Venise fut pour beaucoup, à ce qu’il semble, dans la détermination qui fut prise alors. […] Quand Baudouin, élu empereur par les Français, s’est aventuré dans une expédition contre le roi des Bulgares et est fait prisonnier après une défaite, son frère Henri prend sa place ; mais les barons attendent, avant de l’élire et de le sacrer empereur à son tour, d’être positivement assurés du trépas de son frère : « Sur quoi je voudrais, écrit l’historien Nicétas, que les Romains (les Grecs) fissent un peu de réflexion ; eux, dis-je, qui n’ont pas sitôt élu un empereur qu’ils songent à le déposer. » Ainsi l’idée de légitimité, de fidélité au serment, et de religion politique, existe chez les Latins, tandis qu’elle est entièrement abolie chez les Grecs : ce qui, chez ceux-ci, est une infériorité sociale de plus.
En janvier 1790, Morris a-t-il à faire parvenir au roi un avis sur la marche à suivre, en désapprouvant son idée de se rendre à l’Assemblée pour y déclarer qu’il se met lui-même à la tête de la Révolution, ce qui paraît à Morris d’une faible et dangereuse politique : « Cette note, dit-il dans son Journal, fut remise à la reine par son médecin Vicq d’Azyr. » Deux ans après, en janvier 1792, Morris est-il sur le point de partir pour Londres : « Vicq d’Azyr, le médecin de la reine, est venu ce matin, dit-il encore, pour me demander de la part de Leurs Majestés de communiquer au roi et à la reine tout ce que je pourrai apprendre en Angleterre de nature à les intéresser. » Ce ne sont que des indications, mais qui donnent le sens de tout un rôle suivi que l’on peut assez conjecturer. […] Semblable à ce météore terrible qui, formé de mille courants divers, menace du haut de la nue les sommets escarpés et semble être destiné par la nature à maintenir l’égalité physique sur le globe, la foudre révolutionnaire qui est en vos mains, et que dirige habilement votre génie, continuera de renverser les trônes, fera tomber les têtes superbes qui voudraient s’élever au-dessus du niveau que vous avez tracé ; elle établira l’égalité politique et (l’égalité) morale, qui sont les bases de notre liberté sainte… Voilà jusqu’où l’exaltation de la peur et l’espoir de se faire pardonner de Couthon, Saint-Just et consorts, pouvaient conduire le ci-devant médecin de la reine, un écrivain académique élégant.
Les incurables de la politique, les débris de tous les ministères et de toutes les tribunes. […] Dans ces tours d’opinions où chaque académicien développe son avis, j’ai vu les hommes politiques qui y prenaient part motiver excellemment, et avec ce bon sens libre qui est la critique des honnêtes gens du monde, leur jugement détaillé sur des ouvrages dramatiques ou autres dont on avait à mesurer le mérite et à graduer le rang.
Ainsi ayant affaire à la morgue des uns, à la mauvaise humeur et à la pétulance des autres, ayant à compter avec la politique des prélats, avec le formalisme des docteurs, Bossuet, sans amour-propre, sans impatience, poursuit son dessein, fait toutes les concessions nécessaires, écarte et tourne les obstacles, et n’a de cesse qu’il n’ait obtenu la condamnation des 127 propositions tant molinistes que jansénistes, maintenant par là l’Église de France dans la voie qui lui semble celle de la rectitude et du sage milieu. […] Il y a bien des années, et avant qu’une critique investigatrice eût rassemblé autour de cette figure de Bossuet tous les éclaircissements et toutes les lumières, un écrivain de beaucoup d’esprit, s’essayant à définir le grand évêque gallican, disait : « Bossuet, après tout, était un conseiller d’État. » Si par là on ne voulait dire autre chose, sinon qu’il y avait en Bossuet un homme politique, un homme capable d’entrer dans le ménagement des personnes et la considération des circonstances, on avait raison ; mais si l’on prétendait aller plus loin, toucher au fond de sa nature et infirmer l’idée fondamentale du prêtre, on se tromperait : car au fond de cette nature, telle qu’elle ressort aujourd’hui de tous les témoignages et qu’elle nous apparaît dans une continuité manifeste, il y a avant tout et après tout un croyant.
C’est un joli tour de finances, un joli coup joué au profit de l’État76.On en peut tirer une leçon d’économie politique, et M. de Luynes n’y manque pas ; car il cite à ce propos la réponse du roi de Pologne, Auguste le Magnifique, à l’avare roi de Prusse, qui s’étonnait qu’il pût suffire aux dépenses de son camp de plaisance à Muhlberg, et qui lui demandait son secret. […] Par Mme de La Tournelle, la politique va s’introduire décidément dans l’alcôve ; il y a un dessein arrêté : elle prétend faire de son royal amant un monarque véritable et, s’il se peut, un héros.
Le volume dont nous parlons aujourd’hui ne se termine pas non plus sans une pointe de dénigrement politique. […] Politique Lamartinien, retournez rêver dans vos bois.
Ricardos, militaire éclairé et ouvert aux considérations politiques, avait compris, à la résistance acharnée des Français les jours mêmes de revers, et à l’alternative des gains et des pertes, que « derrière ces bataillons informes était une grande nation, armée tout entière pour son indépendance : « Ces sans-culottes de Peyrestortes et de Cerdagne, ces insurgés en guenilles, écrasés à Trouillas, mais non vaincus, c’était donc autre chose que ce qu’avait si dédaigneusement annoncé l’Émigration ! […] Suspendu de ses fonctions et miné à ce moment par la maladie, Dagobert n’hésita pas à demander l’autorisation d’aller soumettre au Comité de salut public sa conduite politique et militaire ; ce qu’on n’osa lui refuser.
Puis, à côté de l’appât, les privations : on retranchait les protestants de toutes les charges, même municipales, des villes : « J’ai reçu (janvier 1679) un arrêt du Conseil qui exclut les habitants de la Religion prétendue réformée des charges politiques de la ville de Montauban, et ai proposé à la Cour d’en rendre un pareil pour toutes les autres villes. » Foucault aura souvent de ces propositions-là ; il aime à devancer la Cour, dans le sens de la Cour. Après l’interdiction politique, on exclut les protestants, même de tous les emplois de finances.
De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle. […] Bersot, en qualité de président de l’Académie des sciences morales et politiques.
depuis le duc de Bordeaux, qui lui a serré la main, dit-elle, jusqu’au cardinal Antonelli avec qui elle a parlé politique et dont elle a « couvert la soutane avec sa robe », tant ils étaient près l’un de l’autre, sur le même canapé ! […] Et le cardinal Antonelli la recevant, cette même Colet, comme une ambassadrice, et discutant, genou à genou, la politique et l’avenir de la papauté, avec elle !
Quand il veut faire travailler à Pauline La logique de Condillac, lui faire apprendre par coeur L’art poétique de Boileau, dont il dira ensuite pis que pendre, ses conseils partent évidemment d’un fonds moins important, moins vraiment stendhalien que lorsqu’il veut lui faire prendre, en 1805, l’habitude d’analyser les personnes qui l’entourent (« l’étude est désagréable, mais c’est en disséquant des malades que le médecin apprend à sauver cette beauté touchante ») ou lorsqu’il contracte dans ses premières relations montaines l’aptitude à traduire par une algèbre psychologique les valeurs les unes dans les autres (" notre regard d’aigle voit, dans un butor de Paris, de combien de degrés il aurait été plus butor en province, et, dans un esprit de province, de combien de degrés il vaudrait mieux à Paris. " ) c’est à cette époque que Stendhal s’accoutume (héritier ici de Montesquieu qui ne paraît point, je crois, dans ses lectures) à rattacher instantanément un trait sentimental à un état social, à mettre en rapport par une vue rapide le système politique d’un pays avec ses façons de sentir. […] L’Église tout en se plaignant de ne pouvoir réaliser son absolu, s’arrange pour réaliser quelque relatif, quelque fragment de la Jérusalem Céleste pour le réaliser dans la société, contre la société, et même parfois par la société puisqu’elle est elle-même, comme toute société spirituelle, une société quelque peu politique.
Il forma au-dedans le caractère de sa politique, et fit croire que la nation était lui, et que ses propres besoins étaient ceux de l’État. […] Comme l’esprit, chez les hommes, est presque toujours gouverné par le caractère, Louis XIV ne fit point de calculs qui n’auraient été que ceux d’une politique sage.
Notre prépondérance politique avait imposé à l’Europe les costumes, les mœurs et la littérature de la Castille. […] Dans une si vaste épopée, toutes les classes furent représentées et toutes les transformations politiques trouvèrent en lui un peintre fidèle. […] Le roman est l’écho des aspirations du lecteur et joue son rôle religieux, politique et moral. […] je pense que non ; les partis politiques donnent trop à faire aux Espagnols et les partis littéraires ne les font pas beaucoup réfléchir. […] Ce que le public espagnol aime, ce n’est pas la littérature, c’est la politique.
J’allais avoir une position dans le monde politique, une occupation régulière et l’espoir d’y réussir. […] C’était un capitaine excellent et un politique habile. […] Il s’admire vivre, et c’est un bouddha littéraire et politique d’une incomparable distinction. […] En l’état des choses, un politique n’eût pas relevé les autels renversés par Constantin. Mais Julien n’était pas un politique.
J’ajouterai seulement que je le vis avec peine sacrifier la philosophie à la politique, où il ne trouva que les plus amers déboires.
De politique il n’en est plus question ; la loi du roulage et celle du recrutement ont tort ; quant à la loi des sucres, elle est complétement oubliée et fondue.
Quant au thème grec, il avait de brillants partisans, mais peu nombreux, parce que cette forme se prête mal à l’exposition des principes politiques et religieux.
A force de croire, ils ont pu ; ne leur demandez pas de n’être point mystiques : leur vertu politique, leur force est à jamais inséparable de leur mysticité.
Quoique ma retraite du National date à peu près de ce moment, je me gardai bien de me rapprocher de la politique dominante ni d’y tremper en rien ; je me tenais en dehors : c’est à tel point que lorsque M. de Salvandy, à quelques années de là, jugea à propos, à l’époque du mariage du duc d’Orléans, de me faire nommer, sans me consulter, pour la Légion d’honneur et de mettre mon nom au Moniteur dans la même promotion qu’Ampère et Tocqueville, je lui écrivis, en le remerciant de sa bonne grâce, que j’avais le regret de ne pouvoir accepter.
2º Avec l’école de Malherbe et de ses successeurs classiques, la littérature française se rapprocha davantage du caractère latin, quelque chose de clair, de précis, de concis, une langue d’affaires, de politique, de prose ; Corneille, Malherbe, Boileau n’avaient que très peu ou pas du tout le sentiment grec.
Néanmoins, quand la maîtresse du roi ne fait pas scandale dans la société, la société est plus corrompue que le roi, parce que, en l’imitant, elle n’a pas comme lui l’excuse de mariages formés par la politique, au lieu de l’être par les convenances morales.
Notre individualisme n’est pas l’infâme égotisme qui devait conduire un Barrès à toutes les prostitutions y compris celles du mariage riche et celles de la politique.
Son Discours sur l’Histoire universelle est un chef-d’œuvre, qui réunit tout à la fois ce que le génie a de plus sublime, la politique de plus profond, la morale de plus sage, le style de plus vigoureux & de plus brillant, l’art de plus étonnant.
« Que ceux qui ont une idée médiocre ou pauvre et qui ont besoin d’être en face de grands hommes pour s’apercevoir de la grandeur de l’homme, s’adressent à nos de Lesseps, à nos Edison, à nos Pasteur ou bien à nos politiques, aux généraux, aux écrivains, aux artistes, aux grands commerçants, aux industriels fameux, aux philosophes ; mais que ceux qui se sentent l’âme élevée et le cœur vibrant pour la suprême beauté de leur race prennent les plus humbles, les va-nu-pieds et les derniers pauvres gens.
C’est la politique, secondée par l’esprit du siecle, qui a fait commettre toutes ces noirceurs à des gens, dont, pour me servir de l’expression du temps, toute la religion gisoit dans une écharpe rouge ou dans une blanche.
Ce qu’a donné ce naturalisme (sa soumission aux lois de la nature) dans sa philosophie et dans son esthétique, c’est un problème que je n’examine pas, mais dans son œuvre d’historien politique, cette vue gœthienne l’a mené à une doctrine par trop timide.
La véritable vie intellectuelle des Anglais, c’est la politique et la controverse, et encore la politique et la controverse sous une forme pratique, personnelle, sur laquelle leurs dents puissent mordre et contre laquelle leurs poings puissent frapper. […] L’Anglais ne sait mentir d’aucune manière, ni par égoïsme, ni par imagination, ni par politique. […] Voilà la crainte qui arrête la main de tout ardent Anglais et qui tempère ses passions politiques. […] N’étaient-elles pas les doctrines politiques même de l’Église anglicane ? […] Il ignorait les mièvreries sentimentales, les subtilités métaphysiques, le libéralisme religieux et l’idéalisme politique.
Faguet a horreur de la politique ; il n’y entend rien et n’y veut rien entendre. […] Il nous conduisit, dans sa forte maturité, chez les moralistes et les politiques, et parmi les anciens. […] Le feuilleton, la politique, les crimes, tout cela m’entre à la fois dans la tête et me donne des idées… Oh ! […] Spuller. — Lamennais, étude d’histoire politique et religieuse, 1 vol. in-18. […] Quelques années plus tard, sa politique triomphait à Rome.
Il sembla que 1830 fît révolution dans la littérature aussi bien que dans la politique. […] Économie politique, législation civile et pénale, systèmes pénitentiaires, émancipation de la femme, organisation du travail, que sais-je ? […] On sent bien qu’il y a là-dessous, pour l’auteur, de grandes théories d’économie politique et d’organisation sociale. […] C’est, comme l’a dit Swift, un animal politique et religieux . […] Cherchera-t-on dans les troubles politiques, les ébranlements de la société, l’instabilité des positions et des fortunes l’explication de cet étrange phénomène ?
C’est probablement après avoir bien retourné cette pensée qu’il s’est jeté dans la politique et dans la finance. […] Malheureusement pour le poète, il ne peut pas, comme maître Jacques, retirer complètement son habit d’homme politique et devenir à son gré un autre personnage. […] Du moment que tu fais intervenir la politique dans des histoires de femmes, alors où allons-nous ? […] Le prêtre porte en tout sa politique sacrée ; ce qu’il dit implique beaucoup de convenu. […] Caro, il eût pu intituler son étude : « Les Confessions politiques, littéraires et philosophiques » de M.
L’œuvre de destruction commençait alors à s’entamer au vif dans la théorie philosophique et politique ; la tâche, malgré les difficultés du moment, semblait fort simple ; les obstacles étaient bien tranchés, et l’on se portait à l’assaut avec un concert admirable et des espérances à la fois prochaines et infinies. […] Il s’occupa peu de politique, et la laissa à Montesquieu, à Jean-Jacques et à Raynal ; mais en philosophie il fut en quelque sorte l’âme et l’organe du siècle, le théoricien dirigeant par excellence. […] On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.
Dans la Prose : Historien, Philosophe, Dissertateur, Politique, Moraliste, Commentateur, Critique, Romancier, sa plume s'est exercée sur tout. […] Les Personnages de la Discorde, du Fanatisme, & de la Politique, sont sans doute puisés dans le systême du merveilleux ; mais on sent au premier coup d'œil, qu'ils ont une maniere d'exister & d'agir, dans son Poëme, absolument contraire à toute vraisemblance. […] Quoi de plus absurde que de voir, dans la Henriade, la Politique & la Discorde ?
Stahl-Hetzel me connaissait mieux, il saurait que je n’ai de haine ni d’hier ni d’avant-hier contre aucune forme de gouvernement ; j’ai profité de l’expérience, et en politique je suis l’homme des faits. […] » — Pour en revenir à Chamfort qui a servi de prétexte et de point de départ à la querelle qui m’est faite, je le goûte certes, et je fais le plus grand cas de son esprit et du tour qu’il y donne ; mais j’ai parlé de son âcreté, de son acrimonie et de son cynisme final comme en ont parlé presque tous ceux qui l’ont connu : mon étude a été une étude morale et non politique. […] Il est temps que cela finisse. » En effet, il répétait souvent en 91 et en 92 : « Je ne croirai pas à la Révolution tant que je verrai ces carrosses et ces cabriolets écraser les passants. » Il y a bien de ces ressentiments personnels sous les grandes théories politiques.
Au-dessus des questions de conduite, de sagesse, je dirai même de politique, il y a quelque chose de plus grave et de plus imposant, c’est la vérité elle-même. […] Je ne songe plus qu’à recueillir les souvenirs de ma vie politique et les raisons de ma foi. […] Quand il s’agit d’opinions humaines, d’écoles philosophiques, de partis politiques, je comprends très-bien que l’on puisse prendre une moyenne entre des doctrines diverses, que l’on puisse s’entendre sur un minimum d’opinions dans une profession de foi.
L’assimilation des groupements sociaux aux espèces ethniques a pu servir certains intérêts ou certaines passions politiques, mais la science proprement dite paraît y renoncer décidément126. […] Faguet, Politiques et Moralistes du xixe siècle, Avant-propos, p. […] Cité par Boutmy, Le développement de la Constitution et de la Société politique en Angleterre, p. 308.
L’usage les reléguoit au sein de leurs maisons ; mais ce n’étoit point la jalousie qui avoit dicté cet usage, c’étoit la politique. […] On vit quelque temps après paroître Séthos, autre Roman politique ; mais on vit parfaitement aussi qu’il étoit d’un autre auteur. […] La politique de Nédim Coggia est moins compliquée que celle d’Usbec ; mais ses vues ne sont pas moins morales & n’en deviennent que plus utiles.
Puis, à côté de l’étude, vint l’émulation ; et, pendant plusieurs règnes, sous l’abri d’une domination qui, avec l’Égypte, embrassait Cyrène et la Syrie, dans le mouvement d’un peuple, sinon libre, au moins curieux, savant et voyageur, sous la protection d’une cour fastueuse, toute possédée du goût et du luxe des arts, tous les talents où s’était illustrée la Grèce, hormis l’éloquence politique et l’histoire, furent cultivés avec autant d’habileté que d’ardeur. […] Le culte chanté par le poëte est tout politique. […] Mais, à part ces conséquences lointaines de la politique adoptée par les Ptolémées dans la fondation de leur éphémère empire, il faut reconnaître dans la science et l’esprit d’Alexandrie une autre influence religieuse que celle du polythéisme égyptien ou grec.
C’est ainsi qu’il a couronné les satyres politiques d’Aristophane. […] Ainsi les premier, comiques Latins hasarderent la satyre personnelle, mais jamais la satyre politique. […] On n’a donc nul intérêt politique à entretenir dans cette classe du public l’amour dépravé des mauvaises choses. […] Les courtisanes & le carnaval de Venise sont d’institution politique. […] Toute prééminence héréditaire y détruit l’égalité, rompt la chaîne politique, & divise les citoyens.
Il l’a été de Lamennais d’abord en politique, de Victor Hugo en architecture et en art moyen âge : il développe avec un zèle tranchant et avec une logique assez éclatante les idées et les thèses des autres ; mais il a peu d’idées à lui, aucune pensée intermédiaire.
Aucune réputation, aucune autorité politique ne saurait soutenir cette lutte inégale.
Laprade a payé son entrée à ses maîtres, et il leur a offert le bouquet de ses Satires politiques.