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440. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Edmond Pilon Les poèmes des Serres chaudes ne contiennent pas d’exubérances outrées ; ils détaillent simplement de petits faits et de petites impressions. […] La plupart de ces poèmes seraient plutôt des canevas d’œuvres plus étendues, plus tard réalisées en drames.

441. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Le poème entier a été terminé en 1852, et l’édition que Wagner fit tirer pour ses amis date du printemps de 1853 (Wagner, VI, 371 ; Glasenapp, 1, 360. […] De même que pour l’art il ne cessait d’enseigner que c’est par les sens qu’elle doit être perçue, sans l’intermédiaire de la réflexion, de même qu’il était l’adversaire de tout art purement littéraire, qu’il datait la décadence humaine de l’invention de la machine à imprimer (X, 176), et qu’il regrettait le temps où l’on ne connaissait les poèmes qu’en les entendant réciter à haute voix, et les drames qu’en les voyant jouer sur la scène (III, 127), de même toute abstraction spéculative lui répugnait et lui semblait inutile. […] Qu’on me permette, pour terminer, de citer cette phrase de Schopenhauer : « Il est aussi indigne que sot de vouloir expliquer les poèmes… en les réduisant à être l’expression d’une vérité abstraite, et en prétendant que la démonstration de cette vérité était leur but. » Dans un prochain article, je montrerai quelles sont les circonstances qui ont plus spécialement influencé Wagner pour la création de Tristan et Isolde 7. […] Les plus anciens poèmes français disent Isolde et Isalde. […] En décembre 1854, Wagner lui envoya son texte de la Tétralogie mais le philosophe sembla plus sensible au poème de Wagner qu’à sa musique.

442. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Béranger compose une chanson comme un poème épique ou comme un drame en cinq actes. […] XXV Je répète que je n’écris pas ici et aujourd’hui la vie de Béranger ; je l’écrirai peut-être ailleurs, et certes ce serait, si j’en avais le talent, un charmant poème que cette histoire qui a voulu se circonscrire elle-même entre l’atelier d’un ouvrier et la mansarde d’un chansonnier, entre l’aiguille et la plume, deux outils de travail, l’un pour le pain de la famille, l’autre pour la gloire de la patrie. […] Il composa le plan et les premiers chants d’un poème épique intitulé Clovis ; puis il écrivit dans les intervalles des Méditations poétiques ; enfin il pensa à chercher dans la tragédie une de ces renommées soudaines et éclatantes qui grandissent comme l’aloès en un soir, aux rayons du lustre, sur une scène à dix mille échos. Chose singulière et cependant exacte, moi-même, quinze ans plus tard, je composais le plan et les premiers chants d’un poème épique de Clovis ; j’écrivais, sous le titre de Méditations poétiques, des vers qui ne trouvaient pas à exprimer leur nature sous un autre titre ; enfin j’ébauchais cinq ou six tragédies avortées pour une scène où ma destinée n’était pas de monter au rang des Sophocle, des Shakespeare, des Corneille, ou de leurs rivaux d’aujourd’hui ! XXXV Nous possédons quelques fragments de ce poème de Clovis et de ces Méditations, de ces élégies de Béranger de vingt ans.

443. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Et, en effet, ces faux romans de Cyrus, de Clélie, depuis longtemps tombés et surannés, avaient laissé pourtant dans le goût public je ne sais quelle fadeur galante qui se portait partout autre part que vers les poèmes sévères. […] Par malheur, en touchant si juste dans son attaque contre cette fausse veine, Mme Dacier, préoccupée des idées d’école, donnait à l’instant dans une erreur d’un autre genre ; elle croyait pouvoir offrir dans Homère la perfection et jusqu’à la symétrie du poème épique, tel que le système en avait été autrefois trouvé par Aristote et surtout tel que l’avait récemment présenté dans un traité ad hoc un savant chanoine, le père Le Bossu ; et, par là, elle allait prêter le flanc aux gens d’esprit qui, battus ou repoussés sur une des ailes de leur corps de bataille, prendront leur revanche sur l’autre aile. […] Pour peindre cette diction homérique dont elle est pénétrée et qui fait l’âme du poème, elle a des paroles qui sont d’un écrivain et des images qui portent sa pensée : « La louange, dit-elle, que ce poète donne à Vulcain, de faire des trépieds qui étaient comme vivants et qui allaient aux assemblées des dieux, il la mérite lui-même : il est véritablement cet ouvrier merveilleux qui anime les choses les plus insensibles ; tout vit dans ses vers. » Comment donc oser le traduire ? […] Ce poème est si différent de l’Iliade par sa nature, qu’il ne saurait produire des impressions semblables à celles qu’on reçoit de ce dernier ouvrage.

444. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Réception à l’Académie Française »

Quant à ta Mort de Socrate, c’est à ce poème sans doute que M.  […] En revanche, il s’est étendu sur le poème des Alpes de M. 

445. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54

Le poème de l’époque, s’il était moins mal écrit, ce serait la Panhipocrisiade de M.  […] Il y a dans ce poème de 400 pages, 40 vers plus frappants et plus beaux qu’aucun de ceux de Boileau.

446. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Sully-Prudhomme un poème intitulé : Le Bonheur. […] François Coppée nous donnera quelques poèmes populaires et familiers.

447. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

J’ai lu de lui de beaux poèmes. […] Que mes poèmes soient des prières !

448. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

On a tant écrit sur la Bible, on l’a tant de fois commentée, que le seul moyen qui reste peut-être aujourd’hui d’en faire sentir les beautés, c’est de la rapprocher des poèmes d’Homère. Consacrés par les siècles, ces poèmes ont reçu du temps une espèce de sainteté qui justifie le parallèle et écarte toute idée de profanation.

449. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

C’est fausser l’histoire littéraire que de mettre à côté de Ronsard et de Desportes cet homme qui imprimait son œuvre sous Louis XIII, qui, dans la préface de son principal poème, grondait contre Malherbe, et le subissait pourtant. […] on n’a qu’à feuilleter le poème, à se rappeler les passages fameux que tout le monde cite : les prologues des Misères et des Princes, la cour des Valois, et tant de vers éclatants qui fleurissent jusque parmi les plus épineuses broussailles. […] Celui-ci, un Napolitain d’inépuisable faconde, d’intelligence et de sentiment nuls, vint en France en 1615 : il y publia son Adone (1623), poème allégorique et descriptif de plus de 40 000 vers274. […] Il n’y a pas un de ces poètes qui sache ce que c’est qu’un homme, et soit capable d’en faire vivre un dans son poème. […] Il a fait, avec l’Astrée, un poème du Départ de Sireine, une imitation de la Diane de Montemayor, qu’il acheva en 1599, et des Épitres morales (Lyon, 1593, in-12).

450. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Desmarets, un des familiers de Richelieu, négligé ou disgracié par Mazarin, employé par Colbert, membre de l’Académie française dès la fondation, s’était fait connaître d’abord par des comédies, des romans et des poèmes. […] Un Discours au roi, en tête du poème, prenait Louis XIV à témoin « qu’il n’y avait pas de présomption à un chrétien de croire que, par une supériorité dont il rendait honneur à Dieu, il faisait de la poésie mieux conçue, mieux conduite et plus sensée que celle des païens. » Boileau ne crut pas offenser Dieu ni déplaire au roi en ne ratifiant pas la bonne opinion que Desmarets avait de ses vers. […] Aussi, tandis que les provocations du vieux Desmarets obtiennent pour toute réponse quelques vers dédaigneux où Boileau tourne en ridicule ses poèmes et omet son nom, Perrault, soutenu de Fontenelle, a l’honneur d’avoir pour contradicteurs La Fontaine et Boileau. […] On en sait plus sur les conditions du poème épique qu’au temps d’Homère. […] A ce compte, Chapelain, qui a beaucoup plus pensé qu’Homère aux conditions du poème épique, doit être supérieur à Homère.

451. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Victor Wilder l’a faite : son texte est de signification beaucoup plus fidèle qu’on ne le croit généralement ; le principal, le terrible défaut est le manque de « style » : style d’opéra, style romantique, classique, parnassien, tout s’y mêle un peu ; les poèmes de M.  […] Mais ils donnent le sens des poèmes wagnériens, le mouvement général, la portée ; ils suivent exactement l’original ; ils sont d’une lecture aisée, agréable : ils présentent au public quelque chose qu’il peut et qu’il doit entendre ; et, à ce point de vue, ils sont ce qu’ils doivent être. […] Cette fusion intime entre le poème et la musique, ou pour mieux dire, cette simultanéité de conception impliquant une seule pensée créatrice et la double faculté musicale et poétique dans un même cerveau, est un des points auxquels Wagner s’attache le plus, avec raison. « L’exécution musicale de Tristan dit-il, n’offre plus une seule répétition de mots, la mélodie est déjà construite poétiquement. » La forme musicale se trouvant ainsi figurée d’avance dans le poème et lui donnant une valeur particulière qui répond exactement au but poétique, il reste à savoir si l’invention mélodique n’y perd rien de la liberté d’allures nécessaire à son développement. […] Quant au deuxième acte, qui s’ouvre par une scène charmante entre Iseult et la douce Brangœne, où les voix se détachent si bien sur les fanfares de la chasse et les infinis bruissements de la forêt pendant la nuit ; ce deuxième acte, qui finit d’une façon si grandiose sur les paternels reproches du roi Marke à Tristan, renferme aussi ce long duo d’amour — mieux qu’un duo, tout un poème et tout un drame — qui est certainement la conception musicale et dramatique la plus extraordinaire. […] Le dessinateur hollandais d’Armand Gerbens dans le dernier de ses quatre fusains pour ce cycle de poèmes de Chamisso, a interprété à sa manière la pensée de Schumann, en entourant la veuve du même cadre de paysage, jardin, arbres, banc, où il avait placé la jeune amante dans le premier dessin.

452. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

à celle des lis qui ne sèment ni ne filent, à celles de l’Enfant prodigue, de la Maison nettoyée, du Bon Samaritain, du Mauvais riche, du Grain de sénevé, de la Robe nuptiale, de la Brebis perdue, enfin, à tous ces poèmes du divin Homère des cieux, qui n’endorment jamais personne… VII Et maintenant en a-t-on assez et en veut-on encore ? […] du Moyen Age dans nos mœurs, — la guerre, les magnificences militaires, l’impérieuse beauté du commandement, — tiennent plus de place dans les poèmes nouveaux que dans tous ses autres ouvrages : mais, qu’il nous croie ! […] Hugo d’être tout ensemble gigantesque et petit, colossal et enfantin, disons-le, même quelquefois puéril, qui est l’abus de l’enfantin, mais ces défauts, très-saillants dans un poème moderne et dans une époque réfléchie, ne saillent plus au Moyen Age, en ces temps légendaires auxquels on peut appliquer ce vers de M.  […] Ce rejaillissement ne tient-il point aux sujets que le plan de son poème a imposés au poète ; et dans les poèmes qui vont suivre et qui doivent parachever le plan, dont il nous a parlé dans sa préface, ce poème de Dieu et cette fin de Satan, dont le titre m’inquiète, ne sont-ils pas la preuve qu’au fond, les idées n’ont pas bougé en M. 

453. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Notez que, sans nommer l’auteur de ces vers, je me garderais bien de faire l’allusion même la plus lointaine à son poème rejeté et enseveli, si lui-même, par son procédé, n’avait depuis lors rompu toute mesure et ne nous avait dégagés du secret, en s’attaquant d’une manière inqualifiable (et de quoi n’est pas capable un poète piqué ?) […] On lisait donc cette pièce, un poème fort long, fort dur, fort inégal, où tous les tons se heurtaient et où tout dansait à la fois, et on allait jusqu’au bout par conscience, par égard pour les traces de talent qui s’y révélaient, pour les étincelles qui sortaient de la fumée, pour les éclairs qui sillonnaient la nuit. […] [NdA] Je serai plus clair, en réimprimant ici cet article, que je n’avais cru devoir l’être d’abord dans le Moniteur : il s’agissait d’un poème sur la guerre d’Orient, par M. 

454. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

C’est le poème de l’amour et c’est un ouvrage d’édification, au sens exact du mot ; un traité d’élargissement, d’affranchissement de l’âme, et de perfectionnement moral par l’amour. […] » Cette idée le ravit, que la vie de la femme soit rythmée, par les lunaisons, ainsi qu’un beau poème. […] Mais le poème de Michelet garde une rare valeur de conseil, d’exhortation éternellement opportune.

455. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Elle est contemporaine d’une renaissance du burlesque ; elle est en plein accord avec les poèmes funambulesques de Banville, avec la parodie, qui, sous le nom de blague, raille les grands gestes et les grands sentiments, avec les acrobaties d’un style qui grimace et se disloque dans les pieuses invectives d’un Veuillot ou dans les drôleries virulentes d’un Rochefort. […] Par des sensations aussi, par des « notations musicales » ; telle désinence avait, paraît-il, un éclat voilé qui éveillait dans l’âme mille retentissements prolongés ; telle voyelle équivalait à tel instrument ; A donnait le son de l’orgue, E de la harpe, U de la flûte ; il s’ensuivait qu’on pouvait orchestrer un poème comme le compositeur marie dans une symphonie les cors, les fifres et les hautbois. […] Or, n’en est-il pas ainsi des grands poèmes de la même époque ? […] C’est le temps où les mots ogive et pyramide expriment le superlatif de l’admiration à l’égard d’un poème et l’on dirait parfois que les écrivains romantiques se piquent d’une belle émulation à l’égard des architectes. […] Racine, à ses débuts, fut peut-être jeté dans la voie où il devait trouver la gloire par le succès de son ode sur le mariage du roi et le traité des Pyrénées ; Casimir Delavigne, Pierre Lebrun (poetæ minores) réussirent, presque au sortir de l’enfance ; dans des poèmes ayant une origine semblable, qui leur valurent des encouragements précieux à cet âge.

456. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Mais on peut parcourir au hasard le recueil des Poèmes antiques. […] Mais, précisément, quand nous le voudrions, c’est ce qu’aujourd’hui nous ne pouvons plus croire ; et c’est ce que n’a jamais cru l’auteur des Poèmes antiques et des Poèmes barbares. […] Dans la nature et dans l’histoire, mais surtout dans les religions, n’ayant aperçu que motifs de désespérer de Dieu, l’auteur des Poèmes antiques, des Poèmes barbares et des Poèmes tragiques est allé d’abord au fond de la doctrine. […] Et jusqu’aux environs de 1860, il serait difficile de nommer un poète qui ne procédât à quelques égards de l’auteur des Poèmes antiques et des Poèmes barbares. […] Que maintenant nos poètes aient à leur tour dépassé le point où s’étaient arrêtés les Poèmes barbares et les Poèmes antiques, c’est une autre question, qui nous entraînerait trop loin, si nous voulions l’examiner aujourd’hui.

457. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Joseph Dessaix, en faisant réimprimer le poème de Peletier intitulé la Savoye, dans les Mémoires de la Société d’histoire de Ghambéry (1856), en a préconisé de tout point l’auteur. […] C’est alors que, sur le déclin du moyen âge, un poème qui ne semblait point destiné d’abord à la grande fortune qu’il eut depuis, le Roman de la Rose, causa, parmi les esprits cultivés, une vive distraction, et apporta dans le courant des idées poétiques une perturbation étrange ; ce qui n’était d’abord qu’un accident devint (comme cela s’est vu souvent en France) l’occasion d’un entraînement général, d’une véritable révolution dans le goût. […] La verve satirique de certains détails de la seconde partie, l’audace philosophique de quelques conceptions surajoutées à l’idée première, contribuèrent à répandre ce poème, et, comme la popularité en fut énorme, disproportionnée, toute la poésie se jeta sur cette nouveauté, qui atteignit même le théâtre en y créant le genre insipide des moralités et soties. […] Elle aurait toujours percé, mais elle aurait été bien utilement contre-balancée par quelque grand poème chevaleresque en possession d’une renommée durable ; ne rencontrant rien de pareil à sen heure, elle l’emporta sans réserve, sans contrepoids.

458. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Il y a, dans le détail du poème, des incohérences ou des erreurs que les principes même de Boileau devaient lui faire éviter. […] Le poème eut un très grand succès. […] La Satire des satires et la Critique désintéressée, de Colin (1666-1667) ; le Satirique berné en vers et en prose, de Coras (1668) ; la Satire des satires, comédie, de Boursault (1669) ; Défense des beaux esprits de ce temps par un satirique, de Carel de Sainte-Garde (1671 ; Défense du poème héroïque, et remarques sur les œuvres héroïques du sieur Despréaux, de Desmarets de Saint-Sorlin (1674) ; Nouvelles Remarques sur les ouvrages du sieur D. […] Desmarets, Discours imprimé dans l’ed. de Clovis de 1673 ; Défense du poèmes héroïque (1674).

459. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Judith, tragédie sacrée, s’est ressentie, à vingt ans de distance, de ce genre faux du poème de la Madeleine et de ces premiers séraphins de convention et de salon, qui étaient si dignes de figurer dans la chapelle de Mgr l’abbé duc de Rohan. […] Dans ce poème de Napoline, qui marque sa seconde époque (1834), elle suppose une jeune fille, une amie intime, qui se croit fille du grand homme du siècle, Napoléon, et qui l’est grâce à une faute de sa mère, et c’est bien pourquoi on l’appelle Napoline. […] Tandis que le poète désabusé observe ainsi et raille, Napoline aime encore et croit : voilà le piquant de ce petit poème, qui n’a pas été, ce me semble, assez compris ni goûté. […] Dans un dernier chapitre qui termine le poème, Mme de Girardin dégage cette idée à nu et donne elle-même la clef à qui ne l’aurait pas saisie.

460. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Ce livre contient un poème intitulé : Aquarium mental, dont la lecture m’a secoué d’un frisson révélateur. […] Je ne sais si le public a su découvrir entre les lignes de ce poème délicieusement ensorceleur les traces de l’anormal et dangereux penchant qui conduisit à leur ruine tant de nobles esprits. […] Rodenbach a su dépeindre en ce poème, dont j’ai cité plus haut quelques vers, le cœur même de l’onanisme. […] La pensée auparavant isolée, s’est comme renouvelée dans ce bain de chair ; elle en ressort, plus vigoureuse, plus vivante et plus féconde, en écrivant ceci, mon souvenir se reporte involontairement à un petit poème de M.

461. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Ces mêmes anxiétés se retrouvent avec plus d’énergie et de profondeur encore dans le poème intitulé : Novissima Verba, ou Mon âme est triste jusqu’à la mort ; c’est une véritable agonie au jardin des Olives ; agonie longue, traînante, dont les assauts n’ont pas de fin. […] Nous avons insisté sur ce poème, parce que l’éclat et la multiplicité des détails auraient pu dérober au lecteur l’harmonie de la composition ; nous l’avons analysé et souvent traduit en prose, parce que le voile de poésie est si brillant chez M. de Lamartine que l’œil est tenté parfois de s’y arrêter, comme l’oreille à l’enchantement de sa mélodie, sans trop s’inquiéter de pénétrer au-delà.

462. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

C’est le génie de l’élégiaque qui a dicté ces choses adorables d’émotion et de simplicité : le poème intitulé Médoc, Le Musicien, Le Paresseux, Le Ruisseau, Les Espagnoles, Encore à Madame X…, etc. ; surtout cette pièce de La Leçon de flûte, que je citerai tout entière pour donner une idée de ce poète qui rappelle ici André Chénier et le Poussin : J’étais resté longtemps les yeux sur un tableau Où j’avais retrouvé Théocrite et Belleau, Fraîche idylle aux bosquets de Sicile ravie Ayant bu la lumière et respiré la vie. […] Ce n’est pas un simple son mélancolique qui passe, c’est toute une série de sons qui nous donne tout un poème de mélancolie.

463. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Les poètes théologiens ont senti, par une sorte d’instinct, cette dernière vérité ; et dans les poèmes d’Homère ils ont appelé l’âme (animus), une force sacrée, une puissance mystérieuse, un dieu inconnu. […] Ce qui le prouve, c’est qu’Achille, qui fait tant de bruit pour l’enlèvement de Briséis, et dont la colère suffit pour remplir une Iliade, ne montre pas une fois dans tout ce poème un sentiment d’amour ; Ménélas, qui arme toute la Grèce contre Troie pour reconquérir Hélène, ne donne pas, dans tout le cours de cette longue guerre, le moindre signe d’amoureux tourment ou de jalousie.

464. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Tel est, en effet, tout le sujet du poème. […] Enfin, ce qui le séduisait encore plus, le sujet du poème était national. […] Voilà dans le poème le vrai nœud de l’action. […] C’est par là que chacun des personnages de ce poème nous plaît et nous attache. […] Macpherson essaie de les tromper en inventant les poèmes d’Ossian.

465. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Comme Ovide, il écrivait alors ses Tristes dans le poème de la Pitié. […] Mais quel poème il a écrit en trophées et en désastres militaires, de Memphis à Moscou, de Paris à Saint-Hélène, pour nos descendants ! […] À ce poème gigantesque il ne manquera que la moralité. […] Il avait un goût égal au mien pour l’éloquence et pour la poésie ; il écrivait alors, avant que j’écrivisse moi-même des vers, un poème sur l’Immortalité de l’âme, qu’il me récitait dans nos promenades ; ce poème n’a jamais été imprimé, mais ces vers me sont restés toute la vie dans l’oreille comme un tintement d’âme sonore et sensible. […] Si Werther avait écrit un poème la veille de sa mort, ce serait certainement celui-là.

466. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Ses deux recueils de vers sont intitulés Poèmes antiques, Poèmes barbares. Dans les Poèmes antiques, il s’est efforcé de ressusciter la civilisation antique, la religion grecque ; dans les Poèmes barbares, il s’est efforcé de nous donner une idée surtout de la civilisation orientale, des religions hindoues, des vieux mythes. […] Véritablement, ce n’est plus un homme comme nous : c’est une créature spéciale, et on ne va plus s’étonner si, au lieu de poèmes, ce sont quelquefois des oracles qu’il nous envoie. […] Au xvie  siècle, c’était Ronsard qui écrivait sa Franciade, un poème ennuyeux s’il en fut. […] Ce fut, au lieu de nous donner un poème se suivant du début à la fin, ce pour quoi il faut, de la part du poète, un souffle puissant et de la part des lecteurs, beaucoup de patience et de résignation, au lieu de nous donner ainsi un poème épique tout d’un bloc, de nous donner des séries de fragments épiques.

467. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

La partie la plus riche et la plus originale des manuscrits porte sur les poèmes inachevés : Suzanne, Hermès, l’Amérique. On a publié dans l’édition de 1833 les morceaux en vers et les canevas en prose du poème de Suzanne. Je m’attacherai ici particulièrement au poème d’Hermès, le plus philosophique de ceux que méditait André, et celui par lequel il se rattache le plus directement à l’idée de son siècle. […] Il n’en distingue pas même le nom de celui de la superstition pure, et ce qui se rapporte à cette partie du poème, dans ses papiers, est volontiers marqué en marge du mot flétrissant ([Greek : deisidaimonia] ). […] Je veux qu’on imite les anciens, a-t-il écrit en tête d’un petit fragment du poème d’Oppien sur la Chasse 56 ; il ne fait pas autre chose ; il se reprend aux anciens de plus haut qu’on n’avait fait sous Racine et Boileau ; il y revient comme un jet d’eau à sa source, et par-delà le Louis XIV : sans trop s’en douter, et avec plus de goût, il tente de nouveau l’œuvre de Ronsard57.

468. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

» Chapitre III LII Ce n’est pas un poème, ce n’est pas non plus un roman, c’est le récit d’une promenade que je fis, cette année, dans les montagnes de Lucques. Je l’écrivis alors en note dans mes souvenirs de poète pour faire peut-être un jour un sujet vrai de poème d’une aventure réelle, telle que Graziella, qu’on a tant aimée, ou que Geneviève, qui a fait verser tant de larmes aux cœurs simples. […] » Voilà pourquoi les temps et les événements m’ayant enlevé le loisir d’écrire en vers, comme Jocelyn, cette simple et touchante aventure, je l’écris en prose, et je demande pardon à mes lecteurs de ne pas en avoir fait un poème ; mais, vers ou prose, tout s’oublie et tout s’anéantit en peu d’années ici-bas, il suffit d’avoir noté, à quoi bon écrire ? […] J’en sortais souvent seul, le matin, pour aller, dans les hautes montagnes de ce pays enchanté, chercher des points de vue et des paysages ; je ne m’attendais certainement pas à rencontrer de point de vue sur le cœur humain, ni des poèmes en nature ou en action qui me feraient penser toute ma vie, comme à un songe, à la plus divine figure et à la plus mélancolique aventure qu’un poème eût jamais fait lever devant moi.

469. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Je voudrais bien, au contraire, m’occuper un peu du poème, que je trouve vraiment très beau. […] Le poème le plus beau est-il autre chose qu’une relique ? […] Aussi s’est-il toujours refusé à donner aux revues des poèmes détachés. […] On songe à cette broderie féerique devant ce poème composé de poèmes, qui, sur ce motif rapide de la chauve-souris, chante tant de choses de la nature et de la vie. […] Ses deux poèmes les plus étendus sont Hérodiade et L’Après-midi d’un faune.

470. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

J’ai débuté en 1867 par les Poèmes Saturniens, chose jeune et forcément empreinte d’imitations à droite et à gauche. […] Pourtant l’homme, qui était sous le jeune homme un peu pédant que j’étais alors, jetait parfois ou plutôt soulevait le masque et s’exprimait en plusieurs petits poèmes tendrement. […] J’ai fait aussi tout un petit poème intitulé : Bournemouth (Amour), qu’on veut bien trouver bon… Trop long, toutefois, pour citer. […] Il y avait aussi dans l’immensité de la « caresse » quelque chose d’assez plaisant pour un rêveur, et j’en fis peu de temps après un court poème qui paraîtra quelque jour dans un journal anglais15. […] Vermersch alors, qui goûtait tout particulièrement la série de poèmes : Paysages tristes, eut la bonté de me défendre jusqu’au point de faillir avoir un duel.

471. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

C’est cette guerre qui ne dura pas moins de trois ans et demi et qui fut marquée par des cruautés sans exemple, même en ces âges cruels, cruautés surpassées et couronnées elles-mêmes à la fin par une vaste scène d’anthropophagie, que l’auteur de Salammbô a prise pour base et pour canevas de son ouvrage, roman ou espèce de poème en prose. […] A la manière dont il appuie sur chaque détail, sur chaque point environnant, il semble n’avoir pas voulu faire un poème, mais plutôt un tableau vrai, réel. Or, je demande déjà (et chacun en est juge) si introduire et répandre sur le petit nombre de faits positifs donnés par Polybe et répétés par d’autres historiens un élément religieux et mystique de cette nouveauté conjecturale, et bientôt un élément de passion amoureuse et tout à fait romanesque, ce n’est pas faire un poème, une invention au premier chef. — Mais je continue d’exposer.

472. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Vous ne me citerez pas un poète récent — et j’en nommais beaucoup tout à l’heure — qui songe au poème philosophique. […] Quillard l’exaltent, il ne s’ensuit pas qu’ils participent de sa difficulté ; 3º Ce florilège est défiguré par les fautes d’impression ; 4º Les plus abscons des Poèmes sont commentés avec grâce par M.  […] J’entends et j’adore Le Tombeau d’Edgar Poë, Le Placet, Le Phénomène futur, Le Nénuphar blanc, Le Don du poème, toutes les proses assemblées dans le livre des Pages.

473. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Par contre, dans les poèmes de Boccace, c’est l’élément lyrique qui domine. Nous avons ainsi une personnalité très complexe, dont il faudrait démêler les éléments divers et parfois contradictoires : le fonds individuel, la tradition populaire de la nouvelle, le lyrisme venu de Pétrarque, l’influence de Dante et des poèmes allégoriques, l’influence classique, et, d’une façon générale, le désarroi de l’époque. […] Carducci évolue du lyrisme juvénile à l’épopée ; il inspire Pascarella, dont une œuvre médite encore sera le poème du Risorgimento ; l’histoire de Garibaldi s’enrichit de légendes populaires et n’attend plus que son poète.

474. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Il aimait à la folie les lettres, les muses, comme on disait encore ; il cultivait les divers arts, particulièrement la musique, savait le grec et en traduisait ; il s’inspirait du poème du Musée pour donner en 1806 Héro et Léandre, poème en quatre chants, suivi de poésies diverses, de traductions ou imitations en vers de Virgile, d’Ovide, de Lucain, ou même du Cantique des cantiques.

475. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Les poèmes de l’Âne et du Pape sont menaçants. […] Fécondité est un poème, un livre épique, une ode aux champs et à l’amour.

476. (1762) Réflexions sur l’ode

De tous les genres de petits poèmes, l’ode est le plus rempli d’écueils. […] Le public, soit lassitude, soit humeur, paraît aujourd’hui un peu dégoûté de ce genre ; il marque même ce dégoût assez fortement, pour que l’académie ait balancé, si en laissant aux poètes le choix du sujet, elle ne leur laisserait pas aussi celui de l’ode, du poème, ou de l’épître.

477. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Le poème du Bonheur est un poème philosophique. […] Tel est le sujet ou plutôt le trop sec argument de ce beau poème, un des plus audacieux, à la fois et des plus suaves, parmi les poèmes philosophiques. […] Il me semble que depuis les premiers poèmes de M.  […] En dernière analyse, c’est dans les Poèmes antiques de M.  […] Ses Poèmes furent publiés en 1822 !

478. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Le poème dramatique n’est plus une œuvre distincte de la composition musicale. […] Les poèmes dramatiques de Wagner ne sont pas des drames au sens absolu du mot : il y a beaucoup trop de lyrisme en eux pour qu’ils vivent à la scène par eux-mêmes. […] On lui avait dit que Wagner ne devait pas uniquement être jugé d’après la lecture des poèmes, de ces poèmes qui avaient cependant arraché à Schopenhauer cette exclamation : Der Kerl ist Dichter (le gaillard est poète) ! […] Fervaal serait un vrai poème tragique, si l’on n’y percevait l’effort de la réflexion. […] Voir la lettre à Fredice Villot, préface des Quatre poèmes d’opéra.

479. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Rodin poursuit le poème de la beauté féminine jusqu’à la limite extrême. […] Vous vous rappelez bien, parmi ses poèmes, les sonnets irréguliers qui s’y trouvent en assez grand nombre ? […] Figurez-vous un cheval et une voiture pour un simple poème lyrique ! […] Stéphane Mallarmé, avec sa voiture à âne, prix d’un poème hiéroglyphique, fait pauvre figure à côté. […] Tout poème, — et je prends le mot dans son acception la plus étendue, — qui contient une parcelle de vraie vie a pour refrain ce : “Marche !

480. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Je sais les différences, et que, par exemple, à son tour, c’est l’auteur des Poèmes antiques et des Poèmes barbares qui a fait comprendre, à Gautier même, le prix que pouvait avoir, en poésie, la réalisation de la beauté pure. […] Dans ce beau poème du Bonheur, et en dépit de trop nombreuses défaillances, M.  […] Simple et large, la conception du poème est belle de sa largeur et de sa simplicité. […] Sully Prudhomme ; et, après avoir indiqué la conception du poème, essayons de caractériser le poète. […] Ai-je besoin de rappeler ici tant de poèmes qui sont dans toutes les mémoires ?

481. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Alors Hugo chante ses chants miraculeux où roulent, pèle mêle, les violentes oppositions, les métaphores énormes et précises, les rythmes nets et comme matériels ; Delacroix brise les amples lignes de David en des contorsions effrénées, et, par ses mouvements prodigieux, par une confusion de couleurs entrechoquées, dresse le très éblouissant poème de la sensation ; le moins ému, Berlioz, un affolé d’extraordinaire, fait éclater des orchestrations inentendues, dans une œuvre pétrie de contrastes, — que ce désolant contraste domine, entre ce qu’il a rêvé et ce qu’il a produit. […]   1° 1871-1876 : — En 1852, dans une Communication a mes amis, préface à une édition des premiers poèmes, Richard Wagner déclara qu’il n’écrivait plus de « pièces de répertoire », et qu’il ne voulait voir représenter ses œuvres « qu’à un endroit fixe, et en des conditions spéciales. » (IV, 372 et 417). […] 3° Wolfgang Golther. — Le Roi Marke. — Au-dessus de tous les poèmes de Wagner, plane cette idée sublime, — l’affranchissement des souffrances de cette vie, affranchissement souvent acheté au prix du renoncement, de la résignation. […] — L’auteur fait observer, que représenter Marke comme un vieillard, ce qui a lieu sur plusieurs scènes, est une grave erreur ; c’est dénaturer le sens du poème. […] Il avait répondu : « il faut se procurer un poème vraiment français […] conforme avant tout au génie français ».

482. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Et la différence artistique est non moins marquée : En ses opéras, Wagner reste librettiste d’opéra, content avec une esquisse de poème au lieu d’un poème développé, avec une ébauche littéraire, hâtée, confuse, incorrecte, un récit de fait-divers, au lieu de la précise et complète analyse du roman ; le spectacle est celui de l’opéra, dialogues d’interlocuteurs qui ne se regardent point, brillants défilés ; enfin, musicien d’opéra, Wagner emploie, — génialement, — une forme étriquée, et, — mélancoliquement, — il renonce aux richesses symphoniques de l’étude passionnelle… Mais, en ses drames, il est poète, avec les subtilités, les grandeurs, et les affinements des purement poètes ; son drame existe, littérairement, comme un roman dialogué ; — et il est le musicien révélateur de l’essence musicale, et son orchestre a appris à exprimer, — clairement (pour la première fois), — les ineffables intimités des âmes. […] Elle nous donne des romans pessimistes, des drames pessimistes, des poèmes pessimistes, des œuvres de critique pessimiste ; et déjà M.  […] On pouvait lire dans la Revue et Gazette Musicale, numéro du 6 avril 1873, au sujet du final du second acte de Sigurd, exécuté dans un concert : « D’après ce fragment, le poème nous paraît calqué sur celui de la Walkyrie de Richard Wagner, quoique l’épisode qui termine ce final, celui de la nacelle traînée par des cygnes, où se placent Brünnhilde, la Walkyrie, victime d’un enchantement, et son libérateur Sigurd, appartienne à Lohengrin. » Récemment, un compositeur tenant une plume de critique, trouvait, comme pour accentuer encore cette remarque, que certains passages rappelaient, même musicalement, Lohengrin. […] Ne comparaît-on pas, dernièrement encore, le Poème de la Tétralogie, à la Biche au Bois ? […] Mais nous savons que jamais les vers d’un poète, pas même de Schiller et de Goethe, ne pourraient donner à la musique cette précision qu’elle demande ; seul peut la donner le Drame, et non point, certes, le poème dramatique, mais le Drame se mouvant réellement devant nos yeux, l’image devenue visible, de la Musique, où les mots et les discours appartiennent, seulement, à l’Action, non point à la Pensée poétique.

483. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Nous allons vous en donner une idée sommaire dans l’examen des livres sacrés et des poèmes primitifs de ce premier des peuples littéraires. […] En attendant, je tirai de ma poche un volume de ces restes des poèmes épiques de l’Inde, et je m’efforçai de me distraire par la lecture. […] Je puise cet exemple dans le Bagavagita, épisode du poème sacré du Mahabarata, selon MM.  […] Passons aux poèmes de cette littérature. Ses poèmes sont tout à la fois son histoire en poésie et sa théologie en actions.

484. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On y lit : Monsieur, Je reçus votre lettre et le poème latin qui l’accompagnait avec beaucoup de pudeur, ne pouvant sans rougir voir que vous le soumettez à mon jugement, lequel je ne puis exercer sans témérité sur d’autres ouvrages que sur les miens propres ; et je vous avoue que soit par cette raison, soit par le peu de loisir que me laissent mes occupations, je fus tenté de m’excuser du travail que vous exigiez de moi, et que le seul nom de M.  […] Mais, après avoir lu votre poème, vous n’eûtes plus besoin de sa recommandation auprès de moi ; vous vous y rendîtes assez considérable par vous-même, et, tout inconnu que vous me fussiez, vous vous fîtes tout seul connaître à moi pour un homme de mérite et d’esprit qui n’aviez pas une médiocre habitude avec les muses, et qui étiez avantageusement partagé de leurs faveurs. […] Un peu avant son retour il envoyait un exemplaire de ce petit poème à l’éternel et inévitable Chapelain, qui lui répondait (11 février 1666) : J’ai eu un fort grand sujet de contentement dans la lecture de votre poème latin sur la justice des Grands Jours, qui est sans doute l’un de vos meilleurs, bien qu’il ne sorte rien que d’excellent de vous. […] À quoi, monsieur, ne servirait pas peu encore quelque autre ouvrage latin ou français sur la nouvelle largesse du roi dans la liberté qu’il a procurée par la terreur de ses armes et par l’effusion de ses trésors aux chrétiens captifs en Barbarie, qu’on n’attend que l’heure de voir revenir délivrés… L’estimable Chapelain suggérait là à son jeune ami un nouveau sujet de poème officiel et ennuyeux, pour trouver occasion de le faire valoir en Cour et auprès de Colbert.

485. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

… Quel était votre chemin, délicat artiste, subtil et charmeur, caressant, si moderne en vos sensualités et vos mysticismes attifés ; de vous sont les sensations mièvrement féminines, et très nôtres, très actuelles, très parisiennes : des rêveries, des poèmes d’un songe printannier, une chanson de passant, des poèmes d’amours, une fête napolitaine, un soir d’Alsace que vous avez rêvé en votre esprit d’affiné, des danses de bayadères-pierrettes, des soupirs de Madeleines en satins et soies, une sensation ; et quelque action imaginaire et impossible, que l’on suive, yeux demi clos, dans le confort d’une heure joyeuse ; quelque chimérique action où s’enrouleraient les chœurs et les belles cavatines, les marches, les ballets qui de votre pensée diraient mieux les gentillesses, — un moderne opéra, Papagena ou Manon, — les fines émotions d’une vie légère, légèrement créée, — et jamais Wotan, ni Tristan, ni Kundry. […] Programme au prélude de Tristan et Isolde Un ancien poème, inextinguiblement renouvelé, rechanté dans tous les langages du Moyen Age européen, un originel poème d’amour nous dit de Tristan et Isolde. […] Esquisse au drame musical buddhique : les vainqueurscd En 1853, Richard Wagner, ayant achevé le poème de l’Anneau du Nibelung et la musique du Rheingold, fut initié à la philosophie de Schopenhauer, et, interrompant la composition de la Tétralogie, il écrivit une première esquisse de Tristan et Isolde.

486. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Il a très bien montré que c’était une grande nouveauté alors en France de lire Homère en grec, que dans l’Université même, et parmi ceux qui passaient pour doctes, on ne s’en avisait que depuis peu, et il en a fait un mérite à notre poète, qui, non content de l’étudier sans cesse, voulait encore l’imiter, le reproduire, et doter son siècle et son pays d’un poème épique : vain effort, mais noble pensée ! […] Gandar discute au long le projet de La Franciade, ce poème épique inachevé dont on n’a que les quatre premiers livres, et qui expira faute d’encouragement et aussi de verve. […] Il aime à suivre dans les portions de Ronsard qu’on lit le moins, et qui ont peu prêté jusqu’ici aux extraits, dans les discours, les hymnes, les poèmes moraux, des preuves de cette disposition altière et généreuse qui appartenait proprement au tour d’esprit et au talent du poète.

487. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Le paysage est tout à fait dans le style du Poussin, et quelques traits ont suffi pour dessiner dans la perfection le fond sur lequel se détachent les personnages. » Ils en reparlèrent encore les jours suivants ; mais ce fut dans la conversation du 20 mars 1831, pendant le dîner, que les idées échangées entre Gœthe et son disciple épuisèrent le sujet ; on y trouve le jugement en quelque sorte définitif sur cette production charmante,    Goethe venait de relire l’ouvrage dans le texte de Courrier-Amyot, et il en était plein ; son imagination tout hellénique s’en était sentie consolée et rajeunie : « Le poème est si beau, disait-il, que l’on ne peut garder, dans le temps misérable où nous vivons, l’impression intérieure qu’il nous donne, et chaque fois qu’on le relit, on éprouve toujours une surprise nouvelle. […] Tout le poème trahit l’art et la culture les plus élevés.. […] Il fait très-bien voir le mérite de composition, de la peinture des caractères, la grâce, la finesse, enfin toutes les qualités du poème, mais sans l’enthousiasme poétique de Goethe.

488. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

En face de ces hâbleurs et encombrants individus, qui ne sont même pas assez propres moralement pour leur être fidèles après les avoir traînées dans une existence de saleté et de misère, elles apparaissent aimantes, simples et travailleuses, indulgentes à ces mâles prétentieux qui les assomment de leurs « rêves » et les laissent cuisiner en barbouillant une toile ou en bâillant sur un poème. […] D’où vient cependant que dans toute réunion citadine un créateur de peintures ou de poèmes doive être reconnu à une faute de goût quelconque, même menue, à un certain égarement, à une attitude distraite qui n’est pas précisément la gaucherie ni la timidité, mais ce qu’on appelle « l’air artiste » qui donne toujours l’appréhension vague de quelque impair à la maîtresse de maison ? […] Si sa place dans l’État était nettement délimitée, il deviendrait immédiatement homme du monde, il ne permettrait même pas à un bourgeois riche de revendiquer sur lui cette pauvre supériorité des « manières », l’élégance qu’il donne à ses peintures ou à ses poèmes rehausserait immédiatement son attitude.

489. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

C’était un jeune homme qui, dès l’âge de dix-huit ans, se trouva le plus grand poète de son temps, distingué par son poème de Henri IV, qu’il avait composé dans ses premiers voyages à la Bastille, et par plusieurs pièces de théâtre fort applaudies. […] Il est vrai qu’il en a donné une légère parodie dans cet autre poème qu’on ne nomme pas, en disant : L’heureux Villars, fanfaron plein de cœur… Nous avons fini.

490. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Ce n’était, après tout, qu’un tableau, et il n’y a que cela dans ce volume qui ose bien s’appeler Poèmes ; il n’y a que des tableaux, et des vignettes quand il n’y a plus de tableaux. […] … La gloire de Delille est chétive, j’en suis bien sûr, aux yeux de l’auteur des Poèmes antiques et indiens, qui se croit un bien autre peintre que Delille, parce qu’il a le naturalisme de l’école moderne, l’empâtement du panthéisme allemand, et qu’il a lu la Flore indienne, car l’indianisme de M. le Conte de L’Isle n’a pas plus de profondeur que cela.

491. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Melvil, Francis »

Melvil, Francis [Bibliographie] Poèmes héroïques.

492. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pionis, Paul (1848-1929) »

-H C’est un poème de nature et d’amour de la plus jolie impression de sincérité que nous a donné M. 

493. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Burnier, Charles »

Burnier, Charles [Bibliographie] En Russie, poèmes (1893).

494. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — La Salle, Gabriel de »

Émile Portal Son œuvre : un recueil de poèmes où, malgré le titre : Luttes stériles, s’affirment lyriquement un généreux amour de l’Humanité et l’invincible espérance du Mieux.

495. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marion, Joseph »

Marion, Joseph [Bibliographie] Le Poème de l’âme (1896).

496. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Castaigne, Joseph Philippe Emmanuel (1871-1951) »

Émile Trolliet Tel récit (de cette œuvre : Le Coin vert) touchant et symbolique, qui a la même inspiration que certains poèmes de François Coppée ou d’Eugène Manuel, semble avoir la même valeur.

497. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gaud, Auguste (1857-1924) »

Charles Fuster Ces « poèmes de jeunesse », comme les appelle l’auteur lui-même, ont des violences d’expression, mais aussi du pittoresque et un parfum de rusticité sincère.

498. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fleury, Ernest (1875-1911) »

Suprêmes consolations, et bien d’autres poèmes jeunes et vibrants.

499. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Téry, Gustave (1871-1928) »

Gaston Deschamps Le poème de M. 

500. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Collière, Marcel »

Mais les poèmes dont il est l’auteur ont révélé en lui un lyrique plein d’originalité et un fin ciseleur de rimes.

501. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fleuriot-Kerinou, Francis (1858-192.?) »

Fleuriot-Kérinou avait déjà donné des poèmes dans la manière de Leconte de Lisle.

502. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouvray, Étienne = Dumesnil, Georges (1855-1916) »

Rouvray, Étienne = Dumesnil, Georges (1855-1916) [Bibliographie] Poèmes de l’Irréel (1894).

503. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

comme il jette sur son chemin tout ce qui l’embarrasse : vers, prose, lettres, épigrammes, tragédies, histoires, poème épique, poème burlesque, contes ; oui, des contes ! […] La vraie passion, la grande position, les honnêtes sentiments du cœur, par l’exemple, par le conseil, par la comparaison, par le roman, par le poème, il y arrive toujours. […] Son poème ne serait pas un si beau livre, que ce serait encore l’œuvre d’un grand courage. […] Il a rencontré, là, tout de suite, un poète inspiré, un poème admiré, ou plutôt une suite de poèmes d’un ton si vrai, d’une douleur si grande et si charmante, que, soudain, à cette boutique à peine ouverte, accourut la foule, implorant ces poèmes consolants qui soulageaient sa douleur et consolaient son orgueil. […] Ô fête incroyable en ces temps malheureux, un poème où chacun peut dire ses espérances et retrouver ses douleurs !

504. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franck, Félix = Frank, Félix (1837-1895) »

. — Le Poème de la femme (1876). — La Chanson d’amour (1885).

505. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haag, Paul (1843-1911) »

Théodore de Banville Plus que tous les récents recueils de poèmes, il (Le Livre d’un inconnu) paraît répondre au véritable idéal actuel, car le poète s’y montre réaliste dans le beau sens du mot, et il est facile de voir que toutes ses descriptions sont vues, que tous les sentiments qu’il exprime ont été éprouvés et non supposés.

506. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Massoni, S. Pierre »

Cymos, un des beaux poèmes dudit livre.

507. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montoya, Gabriel (1868-1914) »

Montoya, Gabriel (1868-1914) [Bibliographie] Les Armes de la femme, poèmes. — Chansons naïves et perverses (1895).

508. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertout, Auguste (1819-1907) »

Bertout, Auguste (1819-1907) [Bibliographie] Simples poèmes (1892). — Fauvettes et corbeaux (1894). — Fleurs décloses (1895). — Au courant de la vie (1897).

509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guaïta, Stanislas de (1861-1897) »

Rodolphe Darzens La Muse noire, recueil comprenant des poèmes d’un rythme sur qui révèlent déjà, à travers l’admiration de l’auteur pour Baudelaire, une originalité curieuse, dont le caractère fut bientôt affirmé dans un livre ayant pour titre : Rosa mystica, où des pensées d’un ordre élevé sont exprimées en fort beaux vers.

510. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sarrazin, Gabriel (1853-1935) »

Antonin Bunand Il se révèle entièrement dans ces récents Mémoires d’un Centaure, poème qui, tout en exprimant, par son panthéisme de consolation et de sérénité, un original et très généreux sens de la vie et de ses fins, renoue, en sa forme, la noble tradition de prose enrythmée, aux graves ondes symphoniques, des Chateaubriand, des Ballanche, des Sénancour, des Maurice de Guérin.

511. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Amanieux, Marc (1851-1926) »

Quant au poème lui-même, il est mouvementé, éloquent, plein de ces longues, vastes, vibrantes périodes avec lesquelles M. 

512. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Garnier, Paul-Louis (1879-1916) »

. — Le Sceptre de gloire, poèmes, prose et vers (1897). — L’Été (1898).

513. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Berthou, Erwan (1861-1933) »

Edmond Pilon Le poème final de la Lande fleurie est charmant et l’une des pièces, le Jardin des vingt vierges, est une chose exquise.

514. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Ferny, Jacques (1863-1936) »

René Maizeroy L’un des plus personnels et des plus intéressants « nouveaux » qui se prodiguent dans le cabaret de Salis a des trouvailles de blague, des fins de couplet, des cinglées d’ironie qui font songer à ces mazarinades dont se grisaient jadis les bons bourgeois de Paris et aussi aux poèmes batailleurs de Méry.

515. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gallet, Louis (1835-1898) »

Charles Le Goffic Comme littérateur, on lui doit un nombre considérable d’ouvrages de toutes sortes ; en poésie : Patria (1873), recueil de poèmes réédités en 1888, avec le sous-titre de : Mémento de l’année 1870-1871.

516. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pittié, Francis (1829-1886) »

Pittié, Francis (1829-1886) [Bibliographie] Le Roman de la vingtième année, poème (1883). — À travers la vie, poésies (1885).

517. (1890) L’avenir de la science « I »

Un système de philosophie vaut un poème, un poème vaut une découverte scientifique, une vie de science vaut une vie de vertu.

518. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

Il a écrit sur diverses matières d’économie et de commerce, et même il a laissé un poème épique, sur la chute de Constantin Paléologue, qui aura le tort de tous les poèmes épiques et français ; mais ce qu’il a fait de mieux, ou plutôt ce qu’il a fait seulement, c’est de l’histoire.

519. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

On sait que le poète des Contes d’Espagne et d’Italie a écrit quelques-uns de ses plus beaux poèmes sous le nom de Nuits. […] La Chanson à Rose, Louise, Marguerite, Printanière, les Étrennes à ma cousine Angèle, Au balcon de Juliette, A Hélène, A une dame inconnue, les Petits Poèmes, Ultima Spes Mortuorum, Courtisane, Le Testament, la pièce qui a été le plus citée (j’ai nommé presque toutes les pièces du volume), seront tour à tour des calques plus ou moins indécis ou tremblés d’Alfred de Musset.

520. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Depuis les petits poèmes de l’Intermezzo — qui, justement, font l’effet de sorbets exquis servis dans le dé de cristal des fées, et qui ont tous cette goutte d’ironie qui relève toutes les saveurs, hélas ! en les rendant mortelles, — jusqu’à ses autres poèmes d’une concentration moins profonde et jusque dans les pages les plus sérieuses de ses ouvrages en prose, Henri Heine a toujours mêlé à tout ce qu’il a écrit une ironie… est-ce divine ou diabolique qu’il faut dire ?

521. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Que l’ancien droit romain à son premier âge fut un poème sérieux, et l’ancienne jurisprudence une poésie sévère, dans laquelle on trouve la première ébauche de la métaphysique légale. — Comment chez les Grecs la philosophie sortit de la législation Il y a bien d’autres effets importants, surtout dans la jurisprudence romaine, dont on ne peut trouver la cause que dans nos principes, et surtout dans le 9e axiome [lorsque les hommes ne peuvent atteindre le vrai, ils s’en tiennent au certain]. […] Ainsi tout l’ancien droit romain fut un poème sérieux que les Romains représentaient sur le forum, et l’ancienne jurisprudence fut une poésie sévère.

522. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Appleton, Jean (1868-1942) »

Jean Appleton, aurait pu nous initier à la délicatesse extrême des sentiments, à l’intime poésie des choses que les Étapes d’amour dégagent dans chaque poème.

523. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouchaud, Pierre de (1862-1925) »

Pierre de Bouchaud demeure fidèle à la forme traditionnelle où Lamartine et Victor Hugo ont modelé leurs poèmes.

524. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monnier, Marc (1827-1885) »

Pas de clinquant, ni de faux métal dans ses poèmes : cela sonne juste et ferme.

525. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Segard, Achille (1872-1936) »

Pierre Quillard Le Départ à l’aventure : Sonnets de quelqu’un qui a lu beaucoup Verlaine et Heredia, poèmes d’intention symbolique, images d’Italie et de Flandre, le recueil de M. 

526. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boissier, Émile (1870-1905) »

Armand Silvestre Dans le Psautier du Barde, je retrouve l’art très délicat dont la première impression me vint des Fêtes galantes et que certains poèmes de mon ami Laurent Tailhade m’ont rendue, depuis, avec une intensité de grâce latine dont j’ai toujours été puissamment charmé.

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