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2844. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Il ne pense qu’à son air, et il joue pour lui tout seul.

2845. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

. — En vérité, on rougit pour son pays de penser quelle a pu être à un moment, et à l’aide d’une active amie (Mme du Cayla), l’influence politique d’un sot panaché et d’un niais comme ce vicomte Sosthènes ; on hésiterait à, parler ainsi d’un galant homme, si lui-même il n’avait pris à tâche de se dresser son monument et comme sa pyramide ridiculement solennelle, dans ses futiles et interminables Mémoires.

2846. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

On pense à sa pensée, on rêve au rêve ; on se moque de tout, de la vie, de l’art, de l’amour, des femmes qui sont là et qui se moquent bien de la moquerie !

2847. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Il lui reproche comme une erreur, non pas précisément d’avoir pensé que, pour enrichir la langue, il ne fallait rejeter aucune des locutions populaires, mais bien d’avoir voulu les introduire et les admettre dans toute espèce de style, même dans le discours élevé.

2848. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Pompéa elle-même ne compte pas rester, comme bien l’on pense ; mais elle fait plus, elle annonce qu’elle quitte Paris et qu’elle doit partir à la fin du mois pour Pétersbourg où elle est engagée, dit-elle, pour trois ans.

2849. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Lorsqu’il eut compromis la situation, excité et grandi l’opposition des Parlements, comblé la mesure de l’impopularité et qu’il fut aux abois, il pensa à se refaire un peu de crédit en s’adjoignant Necker que la voix publique désignait comme le restaurateur futur des finances, et qui était plus qu’indiqué, qui semblait l’homme nécessaire.

2850. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Ce cheik Othman, ami et promoteur de la civilisation, l’un de ces hommes qui, à travers toutes les distances de races et de croyances, permettent de penser que les hommes sont frères ou qu’ils le deviendront, disait à ses disciples à sa sortie des Tuileries : « Chacune des religions révélées peut élever la prétention d’être la meilleure : ainsi nous, musulmans, nous pouvons soutenir que le Coran est le complément de l’Évangile et de la Bible ; mais nous ne pouvons contester que Dieu ait réservé pour les chrétiens toutes les qualités physiques et morales avec lesquelles on fait les grands peuples et les grands gouvernements. » M. 

2851. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Votre Excellence pensera peut-être que je puis être utile à titre de confiance.

2852. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Celui-ci, outré, pensait déjà à quitter l’armée, lorsque Valfons, à force d’instances, arracha de lui une lettre adroite et polie, avec demande d’explication au maréchal : il se chargea de la remettre et plaida si bien que le maréchal, dans un fourrage qu’il faisait le lendemain non loin du quartier du prince, rabattit de son côté comme par hasard, et y trouva un dîner servi qui l’attendait et où tout s’oublia.

2853. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Le monde, même quand il n’est pas odieux ni tout a fait injuste, a une manière sèche de penser et de dire que le moraliste ne doit pas absolument ignorer, bien qu’elle puisse déplaire.

2854. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Enfin Chapelain fit agréer la sienne, où il avait tâché d’équilibrer de son mieux le mal que le cardinal l’obligeait à dire de la pièce, et le bien qu’il en pensait lui-même.

2855. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

Il faut, disait-il, que nos poètes et prosateurs français dits romantiques y pensent mûrement avant de se mettre en besogne ; car il ne s’agit de rien moins que de refaire ou de défaire la langue française ; et ce projet mérite attention.

2856. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

À travers la pratique dont il pense ennoblir sa voix, il dit pour elles des paroles voulues profondes ou somptueuses et qui sont sottises laborieusement alambiquées.

2857. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Les boutades creusent, les épigrammes pensent, chaque saillie porte, chaque plaisanterie fait trou dans le ridicule où elle vise.

2858. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

pense à l’instabilité de la vie qui doit passer sur nous comme le vent.

2859. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Si Geoffroy se contraignait si peu sur Voltaire et Rousseau, les deux idoles du siècle, on peut penser qu’il se gênait encore moins quand il rencontrait sur son chemin l’abbé Morellet, Suard, Roederer, Chénier.

2860. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Mme de Montespan était maîtresse en titre du roi, lorsque, rencontrant Mme Scarron chez Mme d’Heudicourt, leur amie commune, et la trouvant si active, si dévouée, si discrète, si domestique en quelque sorte en tout honneur et avec dignité, elle ne put s’empêcher de penser que ce serait une acquisition précieuse si elle la pouvait avoir pour élever en secret les deux enfants naturels qu’elle avait de Louis XIV.

2861. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Il y a d’ailleurs beaucoup de bonnes idées, de bons jugements de détail, bien dits, fermement pensés, et qui sentent le politique.

2862. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

En quoi exactement et qu’en pensent les théoriciens ?

2863. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Que pensent les éminents spécialistes d’à présent, Desmarres en tête, des savantes découvertes faites au dix-septième siècle par l’évêque de Titiopolis dans les fosses nasales ?

2864. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

On ne citera pas une seule de ses pièces où on ne retrouve cette passionnée tendresse, cette paternelle sévérité, cette affectueuse exigence pour la bourgeoisie dont il partage, à son insu, les goûts, les préjugés et les façons de penser.

2865. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la peinture antique qu’il soit possible de l’avoir, il faut considerer séparément ce que nous pouvons sçavoir de certain sur la composition, sur l’expression et sur le coloris des peintres de l’antiquité.

2866. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Le véritable guinné ne saurait avoir de religion que celle de soi-même s’il est, comme je le pense, un des vestiges d’une ancienne religion panthéiste.

2867. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Tous ces dieux sont faits à l’image des petits potentats locaux, ce qui donnerait à penser que ces derniers ne furent pas toujours de si odieux tyrans qu’on les a représentés.

2868. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Mais Mérimée, dans ses Lettres à Panizzi, n’a plus l’âge qui fait pardonner leur impertinence aux gamins de la rue et de la libre-pensée : il est vieux, il a l’âge d’être grave, et, comme un vieillard affaibli, il bave sur le catholicisme à faire mal au cœur à ceux même qui pensent comme lui sur le catholicisme, parce qu’il faut de l’esprit à ceux-là mêmes qui se mêlent de nous insulter !

2869. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Le livre Infaillibilité, ce livre le plus métaphysique, le plus théologique, le plus profondément pensé de tous ses livres, n’a pas donné grande envie aux superficiels Éoles de la publicité, qui font le bruit et le tiennent enfermé dans les cornets de papier de leurs articles, de déchaîner le vent de la parole en l’honneur d’un livre qu’ils ne comprenaient pas.

2870. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Mais qu’il ait desséché sa veine poétique (ce que nous ne pensons pas !)

2871. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

» la Critique ne voulait pas se croire elle-même, quand elle le pensait.

2872. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Il écrit a son père : « Je pense que vous ne serez pas mécontent de votre fils qui vous aime et a cherché à vous imiter. » Le Conseil de guerre l’acquitte, mais il est mis en non-activité.‌

2873. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Et quand on pense que l’objet de cette passion, la courageuse compagne de cette vie si dévouée, si charitable et terminée si vite, partageait la science comme les vertus du généreux apôtre, qu’elle rassembla les feuilles échappées de sa main mourante, que souvent elle les éclaircit, les acheva, voudrait-on se défendre d’un affectueux respect, même pour ce qui peut causer l’étonnement ou le sourire, dans l’intimité d’une si tendre union ?

2874. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Jamais nous n’ignorons ce qu’il pense. […] Et que pense-t-il des aristocrates ? […] On a souvent commenté son précepte : faire, sur des pensers nouveaux, des vers antiques. […] Car il pense à lui ; et il se défend. Mais il pense, avec une infinie douleur, à la France meurtrie, au sol souillé, dévasté, à l’Alsace perdue, à la Lorraine perdue, à la gloire perdue.

2875. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

La semaine dernière, c’était l’achat de soieries de robes, portées par des femmes du xviiie  siècle, pour en faire des gardes de livres du temps, et toujours, de petites inventions auxquelles les autres ne pensent pas. […] Je pensais à cela, devant ma chatte, dans les douleurs de l’enfantement, et qui avait l’air de me demander une sage-femme. […] Je ne connais pas d’ennui pareil à celui du chemin de fer, un ennui si démoralisant, qu’il est impossible de penser sérieusement à une chose, et que ce n’est dans le secouement de votre cervelle, qu’une succession de choses fugaces et bêtes.

2876. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Si celui qui pense ainsi, qui agit ainsi, qui s’efforce de mettre tout cela en pratique, mérite qu’on l’appelle nigaud ; je m’en rapporte à Vos Grandeurs, excellents Duc et Duchesse240 !  […] Ce sera fini en moins d’une demi-heure ; mais quand tu auras vu celles-là de tes propres yeux, tu pourras juger en conscience pour toutes celles qu’il te plaira d’ajouter, et je t’assure bien que tu n’en diras pas autant que je pense en faire.

2877. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

C’est un art féodal que l’emploi du cheval ; il n’y a pas de luxe plus naturel à un homme de qualité ; pensez aux écuries de Chantilly, qui sont des palais. […] État des pensions payées aux personnes de la famille royale en 1771.

2878. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Quelquefois aussi nous dansons avec les jeunes filles de Bizaccio, un des divertissements qui lui fait le plus de plaisir ; mais plus souvent nous restons assis au coin du feu, et nous y revenons souvent sur l’esprit qu’il prétend lui être apparu à Ferrare ; et véritablement il m’en parle de telle sorte que je ne sais trop qu’en dire et qu’en penser. » Pendant cette douce détente de l’âme et de l’adversité du poète, son poème, revu et perfectionné, se multipliait en Italie et en France avec la rapidité surnaturelle d’une œuvre qui correspondait précisément au siècle, aux mœurs, à la religion, aux contrées de l’Europe, dans lesquelles il devenait, en naissant, national. […] Nous ne le pensons pas.

2879. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Le pape, de mauvaise humeur contre moi, pensait à ce que son fils lui avait dit. […] « Je pensais ensuite à la puissance des étoiles, non qu’elles puissent nous faire du mal ni du bien par elles-mêmes, mais par le hasard de leurs conjonctions auxquelles nous sommes exposés.

2880. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Je me prends à penser qu’ils furent destinés par la Providence à préparer l’exemplaire artiste que fut Stendhal. […] Ils pensèrent que les rimes, la régularité des rythmes, étaient des procédés musicaux précis, ayant une signification émotionnelle spéciale : que, dès lors, ces choses ne devaient plus être imposées d’avance aux poètes, ainsi que des cadres : mais usées suivant le besoin, dans la symphonie, des complications émotionnelles qu’elles suggéraient.

2881. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Herbert Spencer pense que toute sensation est produite par une intégration, une fusion de choc » nerveux. […] Inférer un rapport, c’est penser qu’il est semblable ou dissemblable à certains autres rapports.

2882. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Pense toujours ainsi. » Le bon Océanos remonte alors sur son Dragon domestique, « désireux de regagner son étable ». […] » — « Ce serait une joie pour toi, je pense, de voir une telle chute. » — « Et par qui sera-t-il dépossédé du sceptre de la toute-puissance ? 

2883. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Mais D’Annunzio est plus moderne ; il pond ses œuvres dans un court accès de fièvre, avec une assurance émancipée de toutes les règles ; quelles que soient ces œuvres, et quoi qu’en pensent les vieilles barbes de la rhétorique, elles sont de l’art tout court, puisque leur auteur est un artiste. […] Corneille et Racine employaient ces artifices pour concentrer l’action ; ils pensaient à leur œuvre, à l’art ; les ficelles d’aujourd’hui servent à manier les spectateurs ; elles ont pour but le succès.

2884. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Ses stances sur La Retraite sont les plus célèbres ; il les adresse à un ami qui est engagé comme lui dans le monde, et qu’il convie ainsi que lui-même à s’en retirer : Tircis, il faut penser à faire la retraite ; La course de nos jours est plus qu’à demi faite ; L’âge insensiblement nous conduit à la mort ; Nous avons assez vu, sur la mer de ce monde, Errer au gré des flots notre nef vagabonde ; Il est temps de jouir des délices du port.

2885. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Quoique cette manière de raisonner soit très blâmable, il est impossible qu’il n’en reste pas plusieurs impressions désavantageuses : 1º Que les premiers chrétiens étaient animés d’un esprit de fanatisme et d’enthousiasme autant que d’un esprit religieux. 2º Que l’on peut à peine avoir foi aux miracles, parce que l’Église dès lors jusqu’à présent n’a jamais renoncé au pouvoir d’en faire ; que les preuves sont égales pour tous les temps ; que le moment où le don des miracles a réellement cessé n’a fait aucune impression ; qu’enfin les chrétiens, en admettant les miracles du paganisme, détruisent et la foi qu’on aurait aux leurs et le caractère surnaturel des miracles. 3º Que, dès les premiers siècles, parmi les Pères de l’Église et ceux qui nous en ont transmis l’histoire, l’enthousiasme a donné lieu à des fraudes pieuses qui déguisent absolument la vérité. 4º Que les différentes sectes qui divisent le christianisme dès son commencement altérèrent les Écritures en publiant chacune de son côté des Évangiles divers. 5º Que bien des causes temporelles favorisèrent les progrès du christianisme qui furent bien plus lents qu’on ne pense. 6º Qu’il n’y eut réellement aucune persécution générale jusqu’au temps de Dioclétien ; que celle-ci même ne fit pas deux mille martyrs, et que le petit nombre de chrétiens qui avaient été persécutés auparavant l’avaient été pour des causes particulières.

2886. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Cependant, sans presque y penser, il se trouve que j’en ai fait un nouveau.

2887. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Ces haines étroites et tout ce qu’elles engendrent, ces trigauderies, comme il les appelle élégamment, font souvent penser aux Célibataires de Balzac, à ce duel fourré de l’abbé Birotteau et de l’abbé Troubert. — Quand la famille de Bossuet, toutes affaires terminées, quitte Meaux définitivement, Le Dieu les salue de cet adieu vraiment cordial et touchant : « Ainsi pour le coup, voilà les Bossuet partis de Meaux : la maison rendue et vidée. — Mardi 2 novembre 1706, est arrivé l’entier délogement de l’abbé Bossuet de Meaux, la dernière charrette partie et la servante dessus, et Cornuau même, son homme d’affaires, parti aussi : Dieu soit loué ! 

2888. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Il n’en affecte pas non plus les prétentions ; jamais on ne fut moins auteur en se faisant éditeur ; il semble vraiment n’avoir pensé, en publiant un choix des papiers de Mme Swetchine, qu’au succès de celle à laquelle il s’est consacré ; il y pousse de ses plus aimables obsessions et de toutes ses grâces : le moyen de résister à celui qui est si galant homme, qui fait si bon marché de lui-même et de ses pages, qui est prêt à vous dire à chaque instant : « Frappe sur moi, mais écoute et respecte ma sainte ! 

2889. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Mais la nuit porte conseil : il réfléchit au danger de son voyage, et il pense que mieux vaut le différer et partir, non pour Paris, mais pour Reims et Vervins, afin de se rendre de là à la Chartreuse du Val-Saint-Pierre-en-Thiérarche, où il avait un parent, dom Barthélemy Effinger, qu’il n’avait jamais vu, mais qui lui destinait une cure : « Je resterai, se disait-il, au monastère sous prétexte d’en vouloir connaître l’intérieur, les pratiques, et peut-être d’en devenir un des moines ; sous ce prétexte, j’exigerai et j’obtiendrai le secret. » il ne serait allé à Paris qu’un peu plus tard et quand déjà sa famille, inquiète de son absence, l’y aurait fait chercher vainement.

2890. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

« Vous pouvez penser que depuis mon retour à Paris, je n’ai cessé de tenir ouverts mes yeux et mes oreilles pour ne rien perdre de ce qui a rapport à votre affaire.

2891. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

« L’on ne peut leur faire un mal bien effectif ni décisif, et l’on peut, en les agaçant, disait-il, leur faire connaître le mal qu’ils nous pourraient faire et qu’ils ne nous font pas… Leur totale destruction est imaginaire… » En prenant exemple de ce qui se passait dans le même temps en Catalogne, Tessé ajoutait : « Les Espagnols étaient tranquilles et ne demandaient que paix et simplesse ; l’on y a porté une guerre qui leur a fait prendre des mesures auxquelles ils ne pensaient pas.

2892. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Bien peu de familles auraient eu, comme vous, cette manière élevée et noble de penser et de sentir, qui met la plus grande gloire d’une personne si chère, dans l’expression la plus intime de la vérité. — Vous et votre excellent fils, vous êtes pour moi, à cet égard, des modèles, et tels que je n’en ai pas rencontré deux fois dans ma carrière de critique littéraire et de biographe.

2893. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Je suis, comme tout le monde, à la vie pour souffrir ; — c’est plutôt apprendre à penser qu’à parler.

2894. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Quant à l’effet hautement poétique et religieux des monuments d’alentour sur une jeune vie commencée entre Notre-Dame et la Sainte-Chapelle, comment y penser en ce temps-là ?

2895. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Pensez à nous, écrivez-nous, vous serez soulagé ! 

2896. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

XXXIV Je ne veux en citer qu’un mémorable chapitre, chapitre complet ; car il fait pleurer autant que penser.

2897. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Il faut y réfléchir pour s’apercevoir qu’en effet il n’a dit que ce qu’il pensait.

2898. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

C’est ce que se demande un jour la muse de Jasmin, à une heure de rêverie où l’image de cette pauvre fille, avec sa grâce de vierge sous les haillons, lui revenait en pensée, et, après avoir bien quêté de ses nouvelles à travers champs, s’être bien enquis « à travers vignes et pâquerettes », voici ce qu’elle a trouvé : Un jour, près des bords que la rivière du Lot baise fraîchement de son eau claire et fine, dans une maisonnette cachée sous les ormes touffus, tandis qu’à la ville prochaine les jeunes garçons tiraient au sort, une jeune fille pensait, puis priait Dieu, puis se levait et ne savait tenir en place.

2899. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Amyot, de son chef, pense peu ; il tourne dans les banalités morales : il ne s’arrête plus et ne sait où finir sa phrase ni où la couper.

2900. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Napoléon (on n’a pas tous les jours des feuilletonistes de ce calibre-là), entrant dans l’analyse de la pièce, remarque qu’en restant dans les données de l’histoire et de la tradition, l’auteur aurait pu imprimer à sa tragédie une force et une couleur dramatique qui lui manquent entièrement : Le caractère de Philippe le Bel, pense-t-il, prince violent, impétueux, emporté dans toutes ses passions, absolu dans toutes ses volontés, implacable dans ses ressentiments et jaloux jusqu’à l’excès de son autorité, pouvait être théâtral, et ce caractère eût été conforme à l’histoire.

2901. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Et quant au moral de l’homme, il a dit : « On l’avait surnommé l’incorruptible ; il l’était en effet comme ceux qui veulent tout prendre à la fois. » Il a rendu avec une entière vérité, comme témoin et comme acteur, le mouvement impétueux et confus, le sentiment d’explosion de cette jeunesse thermidorienne qui savait ce dont elle ne voulait plus, mais pas encore ce qu’elle voulait, qui avait appuyé la Convention contre Robespierre, et qui prétendait chasser la Convention devant une opinion qui n’était pas mûre encore : « Jamais peut-être, nous dit Fiévée, l’ancienne royauté ne fut plus complètement oubliée qu’à cette époque ; nous n’étions pas encore assez difficiles pour y penser. » Pour lui, paresseux, une fois sorti de ses habitudes, il est précis, prudent, prévoyant, très hardi les jours d’action.

2902. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Combattant, ainsi que nous avons vu faire aux Portalis et aux Rivarol, avec moins de vigueur qu’eux, mais dans le même sens, les philosophes et les sophistes qui avaient décomposé le cœur humain comme le corps social et voulu disséquer toutes choses, il disait : « La société doit avoir son côté mystérieux comme la religion, et j’ai toujours pensé qu’il fallait quelquefois croire aux lois de la patrie comme on croit aux préceptes de Dieu. » Il remarquait que « dans le cours ordinaire de la vie, et même sur la scène politique, il est des choses qu’on fait mieux lorsqu’on ne songe point à la cause qui nous fait agir : l’homme est souvent porté à la vertu et à l’héroïsme par un mouvement irréfléchi

2903. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Ses gestes, son maintien et sa démarche annoncent la bonté, la modestie, la paresse et l’embarras… Il a l’esprit juste, pénétrant et profond ; il pense et s’exprime fortement, mais sans correction.

2904. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Il s’agit de savoir si, l’Assemblée nationale une fois convoquée, il fallait s’abstenir d’influer sur les membres qui offraient prise par quelque côté ; et il y en avait beaucoup plus qu’on ne pense dans cette première Assemblée, sans compter Mirabeau.

2905. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

Henry pense même pouvoir établir que toutes nos connaissances scientifiques, le résultat systématisé de notre sensibilité, dépend de même de notre constitution organique, ce qui serait assurément une découverte de premier ordre.

2906. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Le travail est encore à faire, car les essais publiés jusqu’à présent ne sont guère que matériaux ; mais j’ai pensé qu’il fallait diviser le travail.

2907. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Mais, si on pense que ce Darius invoqué par les Perses, que ce protecteur cherché dans le tombeau n’avait pu lui-même entamer la Grèce, qu’il avait vu l’élite de ses soldats dispersée à Marathon, qu’il n’avait enfin sur son insensé successeur que l’avantage d’un moindre désastre, quel devait être pour l’orgueil tout récent des vainqueurs de Salamine et de Mycale l’effet magique de cette conjuration dernière proférée par le désespoir de leurs ennemis vaincus !

2908. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Je pense qu’elle doit se mesurer à l’importance des sacrifices et à la force des motifs qui engagent à les faire. […] perfide, écoutez : mon cœur longtemps séduit A méconnu l’abîme où vous m’avez conduit ; Vous pensez me réduire au malheur, nécessaire D’être ou le délateur ou complice d’un frère : Mais plutôt votre sang… MESSALA. […] Cette faute n’est pas sans exemple, et l’on y tombe de trois manières : 1º En rappelant des actions passées qui flétrissent le personnage ; 2º En lui faisant faire ou penser, dans le cours même de la pièce, quelque chose qui l’avilit ; 3º En faisant prévoir qu’il doit démentir dans la suite, ce qu’il a actuellement d’estimable.

2909. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Il est permis de penser que plus tard leur liaison, en se formant toujours, n’eût point eu cet ardent et absolu caractère ; on ne se fond ainsi sous la même écorce que dans la jeunesse.

2910. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

L’impression de cette médiocrité galante et précieusement vulgaire lui inspirait encore, rien qu’à y penser, un geste de dégoût.

2911. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Mais, en ce moment, je pense surtout au parrain de la bande, à Murger.

2912. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

. — « C’est en effet ce que l’on doit penser, me fait l’amitié de me dire M. 

2913. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Il pense aux misères des autres et s’en préoccupe ; tout malheureux qu’il est, il se souvient qu’il en est de plus maltraités encore que lui.

2914. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Léon Gautier, dans un livre intéressant sur les anciennes Épopées françaises, se plaçant à l’époque qu’il estime la plus belle de notre moyen âge poétique, a jugé avec une extrême rigueur notre Renaissance littéraire du xvie  siècle ; et je demande à le citer ici de préférence à d’autres qui ont pensé de même, au poète Miçkiewicz par exemple, parce qu’il embrasse plus complètement tous les éléments du procès et qu’il y entre, le dernier venu, en toute connaissance de cause : « Nous ne savons pas, dit M. 

2915. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Guttinguer, vraie nature délicate et poétique, a été jusqu’ici fort apprécié de ses amis ; et, quoique nous pensions depuis longtemps de lui ce que nous allons en écrire, nous ne l’aurions peut-être jamais exprimé publiquement sans l’occasion de ce roman d’Arthur, de peur d’un semblant de complaisance.

2916. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

La seconde Restauration se vengea avec dureté, et durant trois années M. de Ségur, dépouillé de ses dignités, de ses pensions, de son siége à la Chambre des pairs, dut recourir de nouveau à sa plume qui ne lui fit point défaut.

2917. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Il n’y a rien non plus dans les mœurs réelles de l’aristocratie féodale, dans ses habitudes extérieures, dans ses façons de penser et d’agir, qui ne soit livré à la dérision.

2918. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Ses deux devanciers n’avaient pensé qu’à se rendre compte à eux-mêmes, celui-ci de ses souvenirs et de la morale qu’il en voulait tirer, celui-là de ses motifs d’abdiquer et de se réfugier dans la foi.

2919. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

Un fait isolé n’a par lui-même aucun intérêt ; il en prend un si l’on a lieu de penser qu’il pourra aider à en prédire d’autres ; ou bien encore si, ayant été prédit, sa vérification est la confirmation d’une loi.

2920. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Il s’est défié des sceaux de l’État, et il a pensé qu’il ne fallait mettre en mouvement l’autorité préfectorale que pour des vertus qui ne supposent pas un petit cercle d’initiés.

2921. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Mme du Maine l’avait déclaré, à la veille de la Régence (1714), à deux ducs et pairs qu’elle avait appelés à Sceaux pour causer des éventualités, comme nous dirions, et comme elle ne disait pas ; car si elle pensait mal, elle parlait bien mieux que nous.

2922. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

J’espère que tu le trouveras fort clair et même à la portée des gens les plus illitérés : mais pense que je ne sais me faire entendre qu’aux esprits attentifs.

2923. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Aussi tout art est-il un moyen de concorde sociale, et plus profond peut-être encore que les autres ; car penser de la même manière, c’est beaucoup sans doute, mais ce n’est pas encore assez pour nous faire vouloir de la même manière : le grand secret, c’est de nous faire sentir tous de la même manière, et voilà le prodige que l’art accomplit.

2924. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

Si, par exemple, vous entendez de la musique sans l’écouter, en pensant à autre chose, ce ne sera guère pour vous qu’un bruit plus ou moins agréable, quelque chose comme un parfum respiré sans y penser ; écoutez, le bruit agréable, deviendra esthétique, parce qu’il éveillera des échos dans votre conscience entière ; soyez distrait de nouveau, et la sensation, s’isolant, se fermant, redeviendra simplement agréable.

2925. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

« Pour moi, écrit-il dans son livre contre Bœrne, en 1840, les mots juif et chrétien sont synonymes et me servent à désigner non des croyances, mais des humeurs semblables ; je les oppose au mot hellène, par lequel non plus je n’entends un peuple mais une tendance, une façon de penser, innée ou acquise.

2926. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

À quoi pense l’autorité ?

2927. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Plaute rit et donne à l’homme Amphitryon, Rabelais rit et donne à l’homme Gargantua, Cervantes rit et donne à l’homme don Quichotte, Beaumarchais rit et donne à l’homme Figaro, Molière pleure et donne à l’homme Alceste, Shakespeare songe et donne, à l’homme Hamlet, Eschyle pense et donne à l’homme Prométhée.

2928. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Bien qu’ils répudient le « sur les pensers nouveaux faisons des vers antiques » et qu’ils affirment la nécessité d’images nouvelles.

2929. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

C’est dans les mêmes écoles qu’on étudie encore aujourd’hui, sous le nom de belles-lettres, deux langues mortes qui ne sont utiles qu’à un très-petit nombre de citoyens ; c’est là qu’on les étudie pendant six à sept ans sans les apprendre ; que, sous le nom de rhétorique, on enseigne l’art de parler avant l’art de penser, et celui de bien dire avant que d’avoir des idées ; que, sous le nom de logique, on se remplit la tête des subtilités d’Aristote et de sa très-sublime et très-inutile théorie du syllogisme, et qu’on délaye en cent pages obscures ce qu’on pourrait exposer clairement en quatre ; que, sous le nom de morale, je ne sais ce qu’on dit, mais je sais qu’on ne dit pas un mot ni des qualités de l’esprit, ni de celles du cœur, ni des passions, ni des vices, ni des vertus, ni des devoirs, ni des lois, ni des contrats, et que si l’on demandait à l’élève, au sortir de sa classe, qu’est-ce que la vertu ?

2930. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Oui, je crois que notre vie passée est là, conservée jusque dans ses moindres détails, et que nous n’oublions rien, et que tout ce que nous avons perçu, pensé, voulu depuis le premier éveil de notre conscience, persiste indéfiniment.

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