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2588. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Et puisque j’en suis sur cet ordre de critiques, je me permettrai de trouver encore que M. 

2589. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Il était à Versailles aussi isolé qu’à Cambrai, attendant chaque jour l’ordre de s’éloigner de la cour.

2590. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Et les cérémonies, les processions, les démêlés aussi et les batailles, quand se rencontraient les paroisses voisines et rivales, ou que saint Barthélemy pénétrait dans le Palais, fût-ce pour se mettre à l’abri de la pluie ; et le clergé de la Sainte-Chapelle, chantres et chanoines, sonneurs et sacristains, tous ces visages vermeils ou pâles, ces corps replets ou desséchés ; et le fameux perruquier Lamour dont le bâton à deux bouts remettait l’ordre dans la cour du Palais, les jours de bagarre : tout cela lui était familier, et gravé dans son esprit, depuis qu’il était au monde, par des impressions quotidiennes.

2591. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

S’agit-il d’une bataille, d’un assaut, il dit les forces des deux partis, les ordres de bataille, les dispositions principales, les incidents décisifs.

2592. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Puis, vers 1180, un poète allemand, Henri le Glichezare, faisait de l’histoire de Renart un poème suivi, qui semble attester que les récits français tendaient déjà à se grouper dans un certain ordre.

2593. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

A la tragédie, il donne un ordre d’émotions ; à la comédie, un autre : et la représentation vraie des choses ne lui suffit pas, si on ne donne à cette représentation un agrément ou pathétique ou plaisant.

2594. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

La correspondance de Voltaire est un des plus immenses répertoires d’idées que jamais homme ait constitués : elle est en cela l’image de son œuvre ; il n’est pas une branche de la culture humaine, pas un ordre d’activité, qui n’ait fourni matière aux rapides investigations de sa pensée.

2595. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Ce sont des corps, mais aussi des esprits et des âmes dont il parle : il ne se prononce pas sur la cause des phénomènes, mais il lui suffit que tout le monde s’entende sur les ordres de faits désignés par les noms d’idées, désirs, affections, volontés.

2596. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Les Caractères ne furent d’abord que des abstractions, et les Mœurs que des réflexions morales, rangées dans un nouvel ordre, mais qui ressemblent beaucoup aux Maximes et aux Pensées.

2597. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Dans les deux cas la sensation du rouge a remplacé celle du bleu ; nos sens ont éprouvé les mêmes impressions qui se sont succédé dans le même ordre, et pourtant ces deux changements sont regardés par nous comme très différents ; le premier est un déplacement, le second un changement d’état.

2598. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Elle n’ébranle pas l’âme de secousses trop vives ; elle ne la force pas à sauter brusquement d’un ordre de sentiments à un autre.

2599. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Il faut attendre que la grâce agisse. » La rupture du roi avec madame de Montespan fut déclarée définitive et irrévocable par un de ces bienfaits qui acquittent tous les comptes passés : le roi lui donna la charge de surintendante de la maison de la reine, dont madame la comtesse de Soissons eut ordre de se défaire, et ordonna à l’ex-favorite de se retirer de la cour.

2600. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Il a l’âme d’un ange et la tenue d’un rapin de soixante-cinquième ordre en goguette ; il se conduit comme un héros et il se présente comme un bohémien.

2601. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

On n’espionne pas Dieu, on ne l’achète pas ; tout au plus peut-on l’exploiter, en temps de guerre, dans des ordres du jour aux armées dont ce mouchard est goujat.

2602. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Huet ne devint un personnage officiel, le sous-précepteur du Dauphin, qu’en 1670, c’est-à-dire à l’âge de quarante ans ; il ne prit pas les ordres sacrés avant quarante-six ans, et ne fut nommé évêque qu’à cinquante-cinq.

2603. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Mais ces derniers, qui n’ont jamais été des poètes de parti, restent par là même plus élevés et d’un ordre plus universellement humain.

2604. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Galiani, dans cette dispute, a l’air de jouer le beau rôle ; il semble plaider en faveur de l’ordre et de l’Ordonnateur suprême, contre l’athéisme dogmatique et par trop brutal de ses amis : ne nous en faisons pourtant pas, d’après ce facétieux sermon, une trop édifiante idée.

2605. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Dans le 4e numéro, il va plus loin, et il articule son mot : « Je pense bien différemment de ceux qui vous disent qu’il faut laisser la terreur à l’ordre du jour.

2606. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

« Celui qui aime, court, vole et se réjouit ; il est libre et rien ne l’arrête. » C’est l’Imitation de Jésus-Christ qui le dit : Mme de La Vallière, qui avait si bien senti cela dans l’ordre des sentiments humains, put bientôt se le redire à elle-même dans la suite de son progrès céleste.

2607. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Les productions de ces dernières années ont été faibles, surtout dans l’ordre lyrique, là même où l’on avait vu le plus de nouveauté et de richesse il y a vingt ou trente ans.

2608. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Marmontel qu’il faut toujours citer quand il ne s’agit que de tableaux de société et de critique littéraire, et qui, dans cet ordre d’idées, nous offre le type excellent du talent secondaire le plus distingué, a jugé Mme Necker dans une page à laquelle il n’y a rien à ajouter ni à retrancher.

2609. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

» Jeudi 3 février À Paris, dans ce moment, il existe des femmes du monde, jouant à la Bourse, et qui, tous les matins, reçoivent la visite de quatre remisiers, venant prendre leurs ordres.

2610. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

L’art, qui cherche en définitive à nous faire sympathiser avec les individus qu’il nous représente, s’adresse ainsi aux côtés sociaux de notre être ; il doit donc aussi nous représenter ses personnages par leurs côtés sociaux. » Le héros en littérature est avant tout un être social : « soit qu’il défende, soit même qu’il attaque la société, c’est par ses points de contact avec elle qu’il nous intéresse le plus. » Guyau montre que les grands types créés par les auteurs dramatiques ou les romanciers de premier ordre, et qu’il appelle « les grandes individualités de la cité de l’art », sont à la fois profondément réels et cependant symboliques : Hamlet, Alceste, Faust, Werther, Balthazar Claëtz.

2611. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

L’architecture, en premier lieu, organise les matériaux, les met en ordre ; en second lieu, elle les soumet à une sorte d’action d’ensemble qui élève d’un seul mouvement l’édifice au-dessus du sol et, par l’harmonie des lignes, la continuité du jet ascensionnel, rend léger ce qui est pesant, fait monter et tenir debout, dans la position de la vie, ce qui tend à s’affaisser, à s’écraser.

2612. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

, appel suprême de Desdemona expirante, fut supprimé par ordre dans l’édition Blount et Jaggard de 1623.

2613. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire ; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes.

2614. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Cela est dans l’ordre… eh bien, gens de l’académie, c’est donc pour vous une belle chose que ce tableau ?

2615. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Ce « néo-primitivisme », pour reprendre l’expression employée ici, correspond à une résurgence du classicisme qui prendra quelques années plus tard le nom de « rappel à l’ordre », manifesté tant dans les œuvres de Picasso, Satie, ou Radiguet.

2616. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Qu’on change l’ordre des mots, et qu’on mette comprobavit filii temeritas, il n’y aura plus rien, jam nihil erit. » Voilà, pour le dire en passant, de quoi ne se seraient pas doutés nos latinistes modernes, qui prononcent le latin aussi mal qu’ils le parlent.

2617. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Nisard, comme historien, comme appréciateur d’un ordre élevé en littérature, a mieux aujourd’hui que des qualités personnelles à mettre en balance avec les autres critiques contemporains.

2618. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Pour écrire dignement l’histoire de ces Barbares, nos ancêtres, que l’Église, la toute-puissante et irrésistible Église eut tant de peine à apprivoiser, il faudrait, dans l’ordre littéraire, quelque chose comme un Tintoret, doublé de quelque Delacroix !

2619. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

II Le premier de ces livres, non le premier en date, mais le premier dans l’ordre que je veux donner à leur examen, a un titre italien et minaudier : Galileo Galilei, ce qui signifie Galilée, comme on dit dans la langue de la gloire, qui a toujours aimé à parler français.

2620. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Et, d’ailleurs, quelles que soient les dates de ces pièces où je le trouve, ce poète d’ordre décadent et composite, M. 

2621. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Émile Bergerat deux pages lyriques de premier ordre. […] Si, parfois, elle tente une incursion timide dans le domaine intellectuel, la critique, chargée de veiller au bon ordre littéraire, pousse des cris d’alarme. […] À mes interrogations formelles et précises, aucune n’exprima un avis favorable ou défavorable sur cette passionnante question d’État, que toutes envisageaient comme une affaire d’ordre privé, de convenance personnelle et dont on n’avait pas le droit de se mêler. […] Édouard Petit, un des plus chers, des plus fidèles amis de Jean Lombard, ont fait entendre, le premier dans L’Écho de Paris, le second dans Le Mot d’ordre, un éloquent, déchirant appel à la pitié publique en faveur de ces quatre êtres désespérés, entrés soudain dans les ténèbres de l’avenir. […] Ceci est d’un ordre plus intime, et si j’ose en parler, c’est que j’espère éveiller, en faveur de cette admirable créature, la pitié des bonnes âmes.

2622. (1902) La poésie nouvelle

Verlaine, dans les Poètes maudits, le représente ainsi : « L’homme était grand, bien bâti, presque athlétique, au visage parfaitement ovale d’ange en exil, avec des cheveux châtain clair, mal en ordre et des yeux d’un bleu pâle inquiétant. » Et Mallarmé, reproduisant ces lignes dans ses Divagations, ajoute : « Avec je ne sais quoi fièrement poussé, ou mauvaisement, de fille du peuple, j’ajoute, de son état blanchisseuse, à cause de vastes mains, par la transition du froid au chaud rongées d’engelures. […] Il avait publié, dès longtemps, dans la Revue Indépendante, une adaptation d’Aucassin et Nicolette, et, plus récemment, sa traduction de l’Histoire de Jean de Paris, roi de France révéla un romaniste de premier ordre et dont les spécialistes les plus exigeants reconnurent l’érudition. […] Mais, à partir du Pèlerin passionné, tout cela se systématise, et Moréas a désormais pour principe essentiel celui-ci ; c’est en retournant aux origines mêmes de la langue qu’on la pourra régénérer ; il faut rétablir la tradition française, momentanément interrompue, en recourant à la littérature médiévale. « Ce sont les grâces et mignardises de cet âge verdissant, lesquelles, rehaussées de la vigueur syntaxique du seizième siècle, nous constitueront, — par l’ordre et la liaison inéluctable des choses, — une langue digne de vêtir les plus nobles chimères de la pensée créatrice. » Opérer le travail linguistique que le programme ci-dessus résume, tel est le rôle qu’assuma l’Ecole Romane.‌ […] Dans la construction de la phrase aussi, il imite la vieille syntaxe, élide volontiers le pronom sujet, renverse l’ordre des mots et, par exemple, place l’attribut ou le régime avant le verbe, ainsi qu’on le faisait aux époques où le français était encore tout proche ou bien affectait de se rapprocher de ses origines latines : (« Cieux marins étaient les yeux de la Dame », « Pieux cloître est mon cœur », « Par telle langueur et faiblesse, — Dieu oublia et diffame eut — David qui haïssait mollesse ».) […] Il semble que toutes choses, en présence de l’inévitable destin, se disposent suivant l’ordre éternel et prennent leur attitude définitive.

2623. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

J’insiste là-dessus : la phrase qui, lue isolément, semblait constater une situation établie, accomplie, et sur laquelle on s’est jusqu’ici fondé, comme sur une pièce de conviction, pour rendre l’esclave à son maître, n’indique qu’un ordre pour l’avenir, un commandement à la turque ; or, encore une fois, rien n’indique que l’aga ait été obéi. […] Blaise, le second des garçons, qui avait titre clerc tonsuré du diocèse de Périgueuse, chevalier non profès de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem , fut présenté à la Cour du Palais-Royal par son cousin le comte de Rions, lequel était l’amant avoué et le mari secret de la duchesse de Berry, fille du Régent.

2624. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Existe-t-il dans l’ordre de la pensée une hiérarchie ? […] Et voici l’ordre des préférences tel qu’il nous semble imposé par l’examen de toutes les réponses.

2625. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

On n’a jamais vu en Angleterre une plus copieuse et une plus véhémente analyse, une si pénétrante et si infatigable décomposition d’une idée en toutes ses parties, une logique plus puissante, qui enserre plus rigoureusement dans un réseau unique tous les fils d’un même sujet : Quoiqu’il ne puisse arriver à Dieu ni bien ni avantage qui augmente sa félicité naturelle et inaltérable, ni mal ou dommage qui la diminue (car il ne peut être réellement plus ou moins riche, ou glorieux, ou heureux qu’il ne l’est, et nos désirs ou nos craintes, nos plaisirs ou nos peines, nos projets ou nos efforts n’y peuvent rien et n’y contribuent en rien), cependant il a déclaré qu’il y a certains objets et intérêts que par pure bonté et condescendance il affectionne et poursuit comme les siens propres, et comme si effectivement il recevait un avantage de leur bon succès ou souffrait un tort de leur mauvaise issue ; qu’il désire sérieusement certaines choses et s’en réjouit grandement, qu’il désapprouve certaines autres choses et en est grièvement offensé, par exemple qu’il porte une affection paternelle à ses créatures et souhaite sérieusement leur bien-être, et se plaît à les voir jouir des biens qu’il leur a préparés ; que pareillement il est fâché du contraire, qu’il a pitié de leur misère, qu’il s’en afflige, que par conséquent il est très-satisfait lorsque la piété, la paix, l’ordre, la justice, qui sont les principaux moyens de notre bien-être, sont florissants ; qu’il est fâché lorsque l’impiété, l’injustice, la dissension, le désordre, qui sont pour nous des sources certaines de malheur, règnent et dominent ; qu’il est content lorsque nous lui rendons l’obéissance, l’honneur et le respect qui lui sont dus ; qu’il est hautement offensé lorsque notre conduite à son égard est injurieuse et irrévérencieuse par les péchés que nous commettons et par la violation que nous faisons de ses plus justes et plus saints commandements, de sorte que nous ne manquons point de matière suffisante pour témoigner à la fois par nos sentiments et nos actions notre bon vouloir envers lui, et nous nous trouvons capables non-seulement de lui souhaiter du bien, mais encore en quelque façon de lui en faire en concourant avec lui à l’accomplissement des choses qu’il approuve et dont il se réjouit831. […] Il n’importe, on l’a trahi ; il veut punir les traîtres, et voici à quel pilori il attache « les janissaires d’antichambre » qui, par ordre du prince, viennent de déserter au milieu du combat : Le domaine entier du langage ne fournit pas de termes assez forts et assez poignants pour marquer le mépris que je ressens pour leur conduite. […] Il était mathématicien du premier ordre, et avait cédé sa chaire à Newton.

2626. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

… Le coupé roule, s’arrête, et, sous l’œil d’une femme de chambre bien stylée, la fiancée monte chez son futur amant, chez le drôle, très adoré, dont elle est séparée, jusqu’à nouvel ordre, par une barrière de prudence, qu’elle n’ose encore franchir. […] Chez lui, point de garde-robes soigneusement inventoriées, ni de pantalons amoureusement dépliés, ni de charmantes vestes du matin, ni de chemisettes en mousseline de soie ni de souliers rangés en bel ordre, ni de « tubes » aux huit reflets, ni de monocles au large cordon noir. […] Ce hardi pionnier, dont la chemise de flanelle, la culotte et les bottes avaient un aspect fort aventureux, ce notable négociant qui tenait avec ordre son livre de caisse et son carnet de chèques, était un gamin de douze ans. […] Classiques jusque dans nos exubérances, nous pardonnons à Victor Hugo ses métaphores à cause du bel ordre de ses discours. […] En 1515, un parti, « qui pouvait passer alors pour le parti national », désirait l’ordre dans les finances, la régularité dans l’administration et dans la justice, la discipline dans l’armée, la dignité dans nos relations avec les peuples étrangers.

2627. (1924) Critiques et romanciers

Georges Ohnet sont exactement, dans l’ordre littéraire, ce que sont dans l’ordre plastique les têtes de cire des coiffeurs. » Voilà les jugements de ces deux sceptiques ! […] Le premier mot du glossaire, par un hasard de l’ordre alphabétique, est « difficile à percevoir » ; et l’on vous renvoie au latin : « absconsus, synonyme de absconditus, caché ». […] À l’aube, quand ils reçurent l’ordre de se replier, les débris de la section Pergaud revinrent sans leur chef. […] Le crime n’est pas refusé ; mais il faut que sa pittoresque désinvolture compense le tort qu’il fait à l’ordre calme des événements. […] Car tout se détraque, si la transmission des doctrines est faussée, si les croyances qui ont été des disciplines et les philosophes destinées à organiser l’ordre social tournent vite à l’absurdité.

2628. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

… Pour qu’un homme ait le droit de se révolter contre l’ordre social, d’en souhaiter le renversement et d’y travailler, il me semble qu’une condition, entre autres, est indispensable : c’est qu’il n’ait pas d’intérêt personnel à ce renversement. […] En quoi si dangereux (à considérer, comme fait l’auteur, l’ordre entier de l’univers) ? […] Et, en effet, l’histoire de Jeanne d’Arc m’a été révélée en même temps que l’Évangile, peut-être avant, et comme une chose du même ordre, aussi mystérieuse et aussi sainte. […] Et cela est exquis, dans cette salle de couvent, toute noire de boiseries où sont sculptées des scènes de sainteté, et devant la statue de l’austère fondatrice de l’Ordre, longue et rigide comme un lis de pierre. […] Sur les sentiments secrets des officiers qui exécutent les ordres du premier consul, rien.

2629. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Lui que dans sa jeunesse nous avons vu si curieux des vieilles thèses et antiquités de la Faculté, il eut soin d’en augmenter le trésor lorsqu’il y présida ; il mit de l’ordre dans les archives.

2630. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Étendons et appliquons à tout l’ordre littéraire ce qui est presque de nécessité pour un orateur public ; traitons, en un mot, les lecteurs, quoiqu’ils ne soient pas tous présents sous nos yeux, comme des auditeurs, et n’allons point, sans de fortes raisons, faire offense à leurs sympathies.

2631. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Et pour emprunter encore à l’ordre politique une comparaison frappante, je dirai que, grâce à Heyne, à sa docte et sage critique compréhensive, progressive et conciliatrice, on a eu la réforme de Virgile sans en avoir la révolution.

2632. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

La vôtre, mon cher Samaritain, suivra l’ordre divin qu’elle a reçu d’aller verser l’huile sur toutes les blessures… « Le fils de cette femme est très malade, pauvre comme sa mère, très joli, très musical, très fier et très intelligent, — un Chatterton.

2633. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Dans le temps d’ailleurs qu’il publiait ces productions de troisième ordre, productions peu authentiques, où il ne trempait souvent que comme collaborateur et auxquelles il n’attacha jamais son nom, M. de Balzac ne s’en exagérait pas la valeur, et trouvant un jour un de ses récents volumes aux mains d’un ami qui le lisait : « Ne lisez pas cela, lui dit-il ; j’ai bien dans la tête des romans que je crois bons, mais je ne sais quand ils pourront sortir. » Nous avons eu la curiosité de retrouver et de feuilleter la plupart de ces romans oubliés, espérant y saisir quelque trace du brillant écrivain d’aujourd’hui.

2634. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Il oublie que les Mémoires d’Outre-Tombe, ce monument d’ordre composite, où tous les styles se fondent (quand ils ne se heurtent pas), où il y a innovation et rénovation de langage en même temps sans doute que tradition, et dont le titre seul est déjà une audace, donneront un complet démenti à cette théorie qui tend à nous renfermer dans une charte de style légitime, et à échafauder, à partir de M. de Chateaubriand, une barrière infranchissable, comme, avant lui, on en posait après Jean-Jacques et Bernardin.

2635. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Vous pouvez y mettre ordre, et nos intérêts sont si fort mêlés qu’on ne peut me faire une affaire, sans détruire celle qui vous donne tant d’impatience, et qui se terminera bientôt.

2636. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

C’est dans l’âge au-dessous de vingt ans que les meilleurs coups se ruent : c’est alors qu’il faut faire son emplette. » Il regrette le temps qu’il a perdu jeune à chasser les cailles et à hâter les vignerons (ce dut être pourtant un pauvre chasseur toujours et un compagnon peu rustique que Bayle, et il ne put guère jouir des champs que pendant la saison qu’il passa, affaibli de santé, aux bords de l’Ariége) ; il regrette même le temps qu’il a employé à étudier six ou sept heures par jour, parce qu’il n’observait aucun ordre, et qu’il étudiait sans cesse par anticipation.

2637. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

Encore bien souvent, et sur ordre du Parlement, elles sont tuées par les gardes.

2638. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Samuël, le roi du sacerdoce, s’en aperçoit et rejette Saül de son cœur ; ce prophète reçoit de l’inspiration l’ordre de sacrer secrètement un roi plus docile.

2639. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Un gentilhomme rebuté par une femme, déguise son valet en seigneur et lui donne ordre de se faire aimer de cette femme : il y a là un scénario de farce.

2640. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

S’il est plus facile d’écrire un roman qui se fasse lire qu’une pièce qui se fasse écouter, rien n’est meilleur ni plus rare qu’un très bon roman ; et un roman de premier ordre sera toujours plus riche d’observations et reproduira plus complètement la vie qu’un drame même excellent. ) Or, l’œuvre dramatique est comme pressée par deux nécessités contradictoires.

2641. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

« Ces visions enchantées, (ainsi écrivais-je dans la Wallonie), elles sont de l’ordre le plus noble ; elles passent dans le soleil parmi des cristaux, des lacs aux forêts captives, des femmes qui sont reines ou fées bien loin dans nulle histoire.

2642. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Ou doit-il rester sous les drapeaux homme et citoyen, par conséquent libre de raisonner sa docilité et de se refuser à l’exécution d’un ordre illégal ou injuste ?

2643. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Elle impose à son fils le salut de ce père qu’il ne connaît pas, auquel il ne doit rien qu’une juste rancune ; et c’est l’enfant naturel qui remet l’ordre matériel et moral dans la maison légitime, qui la relève et la corrige, qui la réhabilite et la purifie.

2644. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Il n’aurait pu le trouver que dans une belle femme, et ces rencontres-là, d’un génie de Richelieu en un corps de Pompadour, ne sont peut-être pas dans l’ordre des choses humaines possibles.

2645. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

On sent dans ces portraits, l’ordre de la société passée, avec l’orgueil chez chacun, de sa profession, de sa position.

2646. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Une question d’étiquette, une chasse, un gala, un grand lever, un cortège, le triomphe de Maximilien, la quantité de carrosses qu’avaient les dames suivant le roi au camp devant Mons, la nécessité d’avoir des vices conformes aux défauts de sa majesté, les horloges de Charles-Quint, les serrures de Louis XVI, le bouillon refusé par Louis XV à son sacre, annonce d’un bon roi ; et comme quoi le prince de Galles siège à la chambre des lords, non en qualité de prince de Galles, mais en qualité de duc de Cornouailles ; et comme quoi Auguste l’ivrogne a nommé sous-échanson de la couronne le prince Lubormirsky qui est staroste de Kasimirow ; et comme quoi Charles d’Espagne a donné le commandement de l’armée de Catalogne à Pimentel parce que les Pimentel ont la grandesse de Benavente depuis 1308 ; et comme quoi Frédéric de Brandebourg a octroyé un fief de quarante mille écus à un piqueur qui lui a fait tuer un beau cerf ; et comme quoi Louis Antoine, grand-maître de l’Ordre teutonique et prince palatin, mourut à Liège du déplaisir de n’avoir pu s’en faire élire évêque ; et comme quoi la princesse Borghèse, douairière de la Mirandole et de maison papale, épousa le prince de Cellamare, fils du duc de Giovenazzo ; et comme quoi mylord Seaton, qui est Montgomery, a suivi Jacques II en France ; et comme quoi l’empereur a ordonné au duc de Mantoue, qui est feudataire de l’Empire, de chasser de sa cour le marquis Amorati ; et comme quoi il y a toujours deux cardinaux Barberins vivants, etc., etc., tout cela est grosse affaire.

2647. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Ne vaut-il pas mieux alors s’en tenir jusqu’à nouvel ordre à celui des deux points de vue qui ne sacrifie rien de l’expérience, et par conséquent — pour ne pas préjuger la question — rien des apparences ?

2648. (1881) Le naturalisme au théatre

Aussi, la voyons-nous s’imposer longtemps encore, même lorsque des talents de second ordre ne produisent plus que des œuvres inférieures. […] Certes, cette éducation officielle est dans l’ordre accoutumé de notre esprit français. […] Mettons de second ordre, même de troisième, pour quelques-uns. […] Veut-il savoir ce que j’entends par un homme de premier ordre ? […] Le héros, ramassant sous ses ordres les gladiateurs et la plèbe de la ville, suscite alors une révolte, brûle Rome, se bat pour l’affranchissement des esclaves.

2649. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Pour donner, sans ordre, des exemples, Ronsard n’apparaît-il pas, à cause de ses odelettes, comme une espèce d’exquis chansonnier, lui qui, tenant de Virgile et de Juvénal non moins que d’Anacréon ou de Moschus, chanta glorieusement les héros et les dieux et fut un rude discoureur satirique ? […] D’ailleurs, Sainte-Beuve ajoute : « La critique elle-même est un peu aux ordres du public et ne saurait appeler sur les poètes une curiosité, ni forcer une attention qui se porte ailleurs. » La critique est aux ordres du public ! […] Eh bien, ne serait-il pas logique qu’un phénomène analogue se produisît dans l’ordre littéraire, que deux littératures, ennemies hélas ! […] n’importe, c’est de l’esprit grec qu’il tient le goût de l’ordre, de la mesure, le mépris de l’excès, — l’harmonie.

2650. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Nul art, nul talent naturel pour décrire une à une et avec ordre les diverses parties d’un événement ou d’un objet. […] On juge bien que, dans un tel état, l’ordre régulier des mots et des idées est à chaque pas brisé.

2651. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Le lendemain, dès l’aube du jour, je donnai ordre d’atteler ma calèche, mais il ne voulut pas me laisser partir sans m’avoir fait déjeuner à l’anglaise, et me conduisit dans son cabinet. […] Mais dès qu’ils eurent aperçu notre calèche et le starosta, ils se turent, ôtèrent leurs bonnets fourrés (on était cependant au cœur de l’été) et se levèrent comme s’ils attendaient des ordres.

2652. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * — Pourquoi pas un ordre du jour à la Mairie pour les belles actions civiles, comme à la caserne pour les actions d’éclat ? […] » Puis jetant des mots, des interrogations, des théories, me disant que tous ces tons sont en rapport avec l’or de son cadre, et s’interrompant pour me demander si j’ai lu Fréron… Décousu, sans ordre dans ses pensées se suivant à la diable, et soudain s’animant, et ses yeux bleus, comme vides, se remplissant d’un lumière soudaine, et criant que le gouvernement doit encourager l’art et jamais les artistes… qu’il fait tous ses tableaux si vrais, au bout de la brosse, que la nature en face est trop écrasante… qu’il n’expose plus, parce que les tableaux comme les siens, sont tués par les tableaux à sujets, les tableaux qui se racontent.

2653. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Buloz ajoute : « Quant au récit burlesque de je ne sais quelle scène qui se serait passée à la répétition du Gladiateur, cela rentre, monsieur, dans cet ordre d’inventions et d’injures qui n’atteignent que ceux qui se les permettent. » Vous vous trompez, M.  […] « Cet exemple, tiré d’un ordre inférieur, vous aidera peut-être à vous consoler, cher ami ; car il vous prouvera qu’à la Revue il y a décidément un niveau.

2654. (1930) Le roman français pp. 1-197

Souci d’abord, je l’ai dit, souci et ambition d’écrire un roman proche des romans de chevalerie et de société, pensé, écrit par une femme, et où une femme accomplit, dans le domaine féminin, un exploit aussi noble, grand, difficile, qu’un guerrier, qu’un chevalier, dans l’ordre masculin. […] Le roman est abandonné à des hommes de lettres de second ordre, à un polygraphe tel que l’Abbé Prévost, qui nous livre Manon Lescaut — d’ailleurs fort médiocrement écrit — au milieu d’innombrables niaiseries oubliées ; à un rêveur chimérique tel que Bernardin de Saint-Pierre, qui ne peut faire pardonner au goût de son époque les fraîcheurs exotiques ingénues de Paul et Virginie, que par des dissertations humanitaires et philosophiques qui semblèrent alors le principal, même l’essentiel. […] Lettre suit. » La vérité est que, en littérature comme dans beaucoup d’autres ordres d’idées, rien ne meurt jamais entièrement : les écoles littéraires se succèdent en s’absorbant ; le naturalisme a succédé au parnassisme, qui avait absorbé le romantisme, le symbolisme au naturalisme. […] Il est sûr que cette jeune génération d’écrivains est arrivée avec des conceptions nouvelles, une manière nouvelle d’écrire, de composer — ou de ne plus « composer », du moins au sens qu’on attachait jadis à ce mot — avec des buts ou des idéals nouveaux : à tel point qu’ils nous montrent leur nombreuse cohorte, qui marche d’ailleurs en ordre très dispersé, comme en voie d’accomplir, dans tous les genres de la littérature, plus particulièrement dans celui du roman, une révolution aussi importante et radicale que celle qu’accomplit, il y a un siècle et davantage —  si l’on fait remonter comme on doit les origines de l’ancienne révolution à Rousseau et Chateaubriand — le romantisme. […] Qu’elle élimine les sentiments ardents et forts, abomine toutes les idées « parce qu’elles menacent de troubler les conventions admises, et l’ordre établi », c’est possible, mais non pas toujours le cas : que fait-on alors de la patiente épopée, un peu grise parfois, mais si sérieuse, consciencieuse, des Thibault de M. 

2655. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Le bourgeois de chez nous est un homme d’ordre, de mœurs régulières ; rangé, méthodique, qui a le souci de ses intérêts, de son bon renom et de sa situation sociale. […] Il y a, à coup sûr, une doctrine supérieure à celle de Vigny, c’est celle qui consiste, au lieu d’un stoïcisme farouche, à nous donner la confiance dans une volonté suprême et la résignation à ses ordres : mais cette doctrine-là, c’est celle qu’enseigne la religion, et comme philosophie humaine, purement humaine, je crois qu’il y en a peu qui montrent autant de vigueur, autant de noblesse que celle que Vigny a exprimée dans ses Destinées. Voilà donc, dans Alfred de Vigny, un poète philosophe, un poète penseur, un poète qui met, comme vous le voyez, dans ses vers autre chose que son histoire à lui-même, qui y met ses réflexions sur l’ordre du monde, ses idées sur l’ensemble de notre destinée.

2656. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Cet homme jeune encore, mais mûr, très-instruit, judicieux, me permit de marcher d’un pas plus ferme et plus assuré dans mes excursions historiques, dans cet ordre de considérations sérieuses que j’affectionne de plus en plus, à mesure que j’avance dans la vie.

2657. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Dans ses relations de l’ordre princier (car elle en eut), il en était une toute de comédie et de sourire, et qu’on ne saurait compter : je veux parler de la familiarité du prince Florestan de Monaco, celui qui régnait en ce temps-là, homme excellent et faible, grand ami du théâtre et des comédiens, flatté de l’incognito, qui exigeait quand il venait chez elle qu’on l’appelât M. 

2658. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Le talent de l’illustre sœur est incomparablement d’un autre ordre que celui du roi, et, chaque fois que c’est elle qui prend la plume, le lecteur le sent à la fermeté du ton et à une certaine élévation de pensée.

2659. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

En cet état intermédiaire, partiellement avortée et partiellement achevée, demi-rectifiée et demi-hallucinatoire, l’image est comme tel organe19 arrêté au milieu de son développement, un produit spécial, utilisé pour des fonctions spéciales, pour des fonctions de premier ordre.

2660. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

À peine terminée, il aspire à supplanter M. de Villèle comme il avait fait de M. de Montmorency ; il tendit quelques pièges à M. de Villèle dans la chambre des pairs pour faire rejeter ses plans délibérés en conseil ; M. de Villèle et ses collègues, offensés et indignés, le congédièrent sans ménagement et par ordre du roi.

2661. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

La France, qui suait le sang sur l’échafaud de la Terreur depuis trois ans, et qui avait horreur et peur d’elle-même, cherchait à retrouver son équilibre et son ordre matériel dans la force de ses armes et dans la pacification de ses doctrines.

2662. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Quoi qu’il en soit, distinguons en Angleterre, comme en France, divers ordres de spectateurs, qui viennent chercher au théâtre différentes espèces de jouissances.

2663. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Ailleurs voici Agrippine, une mère aussi, mais ennemie de son fils, et l’aimant pourtant d’un reste d’instinct : fière, ardente, ambitieuse, d’une ambition de femme, qui n’est pas une énergie d’ordre supérieur, aspirant à pouvoir plus pour agir plus, ni une confiance superbe de savoir réaliser mieux que personne le bien public, mais une vanité avide de l’extérieur, de l’enivrement, des flatteries de la puissance : Agrippine est ambitieuse comme une autre est coquette.

2664. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Après plusieurs cruelles années, années de faim et de désillusionnement, et juste au moment où, dans le Hollandais Volant, Wagner reprochait au ciel de ne le laisser ni mourir, ni trouver l’amour qui le sauvât (I, 21-24), à ce moment, une transformation subite, presque fantastique, avait tout changé ; Wagner avait été appelé à Dresde, son opéra Rienzi avait eu un grand succès ; une mort inopinée avait permis de le nommer chef d’orchestre ; après la plus noire misère, il était débarrassé de tous soucis, dans une position assurée, et, ce qui pour l’artiste était bien plus, avec le plus beau théâtre de l’Allemagne à ses ordres pour réaliser toutes ses inspirations (IV, 338).

2665. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Les journaux de Bruxelles promettent des décors merveilleux, une exécution de premier ordre ; il y aura le quatuor de tubas demandé dans la partition ; la pyrotechnie finale fera négliger la symphonie qui l’accompagne.

2666. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Puis il se disperse en bon ordre, avec l’amère satisfaction du devoir accompli.

2667. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

« En Afrique, dit Tertullien, on immolait publiquement des enfants à Saturne jusqu’au proconsulat de Tibère. » Tertullien ajoute que le magistrat romain fit crucifier les sacrificateurs sur les arbres qui protégeaient ce culte infâme, et il s’écrie : « J’en prends à témoins les soldats de mon pays qui exécutèrent les ordres du proconsul.

2668. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

77 » Avoir une conviction n’est pas, en effet, sans importance, même au pur point de vue esthétique ; car une conviction imprime une certaine unité à la pensée, une convergence vers un but, conséquemment un ordre, une mesure.

2669. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Les hommes, dans tous les ordres d’idées et de faits, ne sont grands que parce qu’ils affirment, et la peinture elle-même est une affirmation, quand elle est de la grande peinture.

2670. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

George Sand, dont le talent vieillissant a pris des fanons de plus en plus tombants, a voulu — dans l’ordre des idées, bien entendu ! 

2671. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Mais il a écrit Dominique, et nous voici en présence d’une tentative d’un ordre tout différent, qui exige d’autres qualités, et peut motiver d’autres jugements.

2672. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Don Juan d’Autriche avait disposé lui-même l’ordre du combat et parcouru l’avant-garde et les côtés de la flotte, debout sur un esquif, un crucifix à la main, exhortant du geste et de la voix tous les confédérés, dont il avait mêlé les pavillons, pour ne faire qu’un seul peuple ; puis, remonté à son bord, où l’entourait une élite de jeunes nobles castillans et de soldats sardes, après que les grands navires vénitiens eurent porté les premiers coups et fait une large trouée, il s’acharna lui-même à l’attaque du vaisseau amiral turc, et, par cette prise et la mort de l’amiral, hâta la victoire.

2673. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Chacune des pièces de Molière, à les suivre dans l’ordre de leur apparition, fournirait matière à un historique étendu et intéressant ; ce travail a déjà été fait, et trop bien, par d’autres, pour le reprendre ; ce serait presque toujours le copier8. […] Mais Molière s’y complut bien vite et s’y exalta comme éperdument ; il fit même des ballets et intermèdes au Malade imaginaire, de son propre mouvement, et sans qu’il y eût pour cette pièce destination de cour ni ordre du roi.

2674. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Qui êtes-vous pour donner des ordres ici ? […] Sans doute, les qualités morales sont de premier ordre ; elles sont le moteur de la civilisation, et font la noblesse de l’individu ; la société ne subsiste que par elles, et l’homme n’est grand que par elles.

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