Chez eux, la faculté de sentir était émoussée. […] La faculté qui s’éveille d’abord en lui, celle dont il a été pourvu le plus abondamment, c’est une merveilleuse faculté d’observation. […] De même la faculté qui domine chez Augier, c’est la faculté impersonnelle entre toutes. […] Doué de facultés moyennes, M. […] Weiss la faculté maîtresse ; telle a été la marque propre de son talent.
Victorin Fabre avait des qualités de jeune homme, et supérieures à celles que cet âge présente d’ordinaire : il avait la générosité de la jeunesse, il y joignait un esprit grave, une application constante, une faculté d’analyse et d’examen qui, dans l’expression, savait se revêtir de nombre et d’un certain éclat.
C’est une faculté naturelle à tous les hommes, à laquelle les indifférents n’échappent pas plus que les curieux, d’aspirer en tout sujet à connaître les causes, et de s’y complaire lorsqu’elles sont saisies.
Avec la capacité philosophique éminente qui distingue les écrivains de cette école, s’ils savent tempérer leur ardeur à généraliser, ne pas forcer les conséquences encore lointaines de principes seulement entrevus, ne pas les étendre dès l’abord à tout ; s’ils continuent d’exercer cette faculté de comprendre, cette chaleur sympathique de leur esprit, sur les sujets nombreux susceptibles de solutions partielles et incontestables, nul doute qu’ils ne fondent un honorable centre où bien des esprits se rallieront et où l’élite du public s’habituera de plus en plus.
Une sensibilité rêveuse et profonde est un des plus grands charmes de quelques ouvrages modernes ; et ce sont les femmes qui, ne connaissant de la vie que la faculté d’aimer, ont fait passer la douceur de leurs impressions dans le style de quelques écrivains.
Le problème du gouvernement des sociétés devient de plus en plus un problème scientifique, dont la solution suppose l’exercice des plus rares facultés de l’esprit.
Au contraire, la littérature (qui peut nous mettre en valeur) nous permet aussi les exploits auxquels nos facultés nous font prétendre.
La faculté d’inventer des formes originales, ce qui est proprement la génialité, y fut poussée au plus haut point, tant chez quelques grands hommes que parmi la foule anonyme.
Chose singulière, Balzac qui sait « se couper » dans ses œuvres d’imagination, ne paraît pas avoir usé de cette faculté dans ses préfaces, ses mémoires justificatifs, ses polémiques.
Ce grand homme nous a laissé un arbre encyclopédique, où se trouve la division générale de la science humaine en histoire, Poésie & Philosophie, selon les trois facultés de l’entendement, mémoire, imagination & raison.
Il envoïa un domestique de confiance à la porte des écoles de médecine un jour que la faculté s’assembloit, avec ordre de lui amener sans autre information celui des médecins dont il jugeroit la complexion la plus conforme à celle de son maître.
Or, c’est précisément se comparer à soi-même ; c’est éprouver si l’on a toujours autant de facultés de sentir et si l’on a les mêmes.
Oui, la sensibilité est la faculté qui produit, qui engendre l’inspiration, c’est incontestable ; mais cette sensibilité, cette émotivité, nous disons, nous, qu’elle peut être éveillée, provoquée par certaines causes.
Certainement, c’est un esprit très fort que Proudhon, quand on regarde ses facultés en dehors de leur emploi, et pourtant sait-on bien de quoi se compose le système de preuves de cet esprit très fort ?
Arrivé du théâtre ou du loisir à la politique, membre du Corps législatif, s’il n’a pas de tribune dans laquelle il puisse encadrer sa docte et florissante personne il a une assemblée d’hommes bienveillants et compétents qui l’écoutent suffisamment quand il parle, et devant laquelle il peut exercer ses impatientes facultés.
Dans ce temps-là, j’écrivais : « La religion et la philosophie sont produites par des facultés qui s’excluent réciproquement, se déclarent impuissantes… Le système qui essayerait de les réconcilier et de les confondre ne sera jamais qu’un roman. » J’allais même plus loin, et je disais : « Affirmer qu’une doctrine est vraie parce qu’elle est utile ou belle, c’est la ranger parmi les machines du gouvernement, ou parmi les inventions de la poésie3. » Eh bien !
Ce sont deux modes de notre éducation, à la fois sensible et intellectuelle, qui se touchent dans la conscience, ne différant entre elles que par l’organe ou la faculté qui leur sert de véhicule. […] Certes, je ne pense à établir aucune sorte de comparaison entre MM. de Balzac, Hugo et Sue ; cependant ces trois romanciers ont cette rare et belle faculté, par des moyens tout différents, de savoir fixer, comme à coups de marteau, une figure dans le cerveau de leurs lecteurs. Est-ce à la description qu’ils doivent cette faculté ? […] » L’Enterrement possède ces facultés au plus haut degré : il émeut, attendrit, fait sourire, donne à penser et laisse dans l’esprit, malgré la fosse entrouverte, cette suprême tranquillité que partage le fossoyeur, un type grandiose et philosophique que le peintre a su reproduire dans toute sa beauté d’homme du peuple. […] Ce n’est pas en vain qu’on laisse dormir en soi telle faculté qui pourrait y donner de beaux fruits.
— D’une part, un fond illimité de sensualité, d’orgueil et de domination ; de l’autre, un vaste intellect, doué des plus merveilleuses facultés esthétiques et d’un idéalisme transcendant. — Entre ces deux extrêmes il y avait une lacune ; il manquait la divine Psyché, ce que nous appelons : l’ame ; je veux dire cette aspiration de l’être spirituel à la pureté, à la bonté, à la perfection qui, seule, peut ennoblir la nature inférieure, l’attirer peu à peu vers les hauteurs de la spiritualité et de l’intelligence divine. […] Comme penseur, il avait quelque chose du démon qui cherche à concevoir l’ange par la force de l’intellect, et qui, malgré ses étonnantes facultés soutire sous le poids de sa nature et aspire à la délivrance. […] L’œuvre réalise ainsi cet aphorisme de l’esthétique spencérienne « que le plus élevé des sentiments esthétiques est celui qui répond à l’exercice complet mais non excessif de la faculté émotionnelle la plus complexe ».
Tel est le mécanisme de la perception, et tel est, à notre sens, celui de la mémoire, que la fausse reconnaissance résulterait naturellement du jeu de ces deux facultés si un mécanisme spécial n’intervenait aussitôt pour l’annuler. […] Comme je ne puis prédire ce qui va arriver, je vois bien que je ne le sais pas ; mais je prévois que je vais l’avoir su, en ce sens que je le reconnaîtrai en l’apercevant ; et cette reconnaissance à venir, que je sens inévitable en vertu de l’élan pris tout du long par ma faculté de reconnaître, exerce par avance un effet rétroactif sur mon présent, me plaçant dans l’étrange situation d’une personne qui se sent connaître ce qu’elle se sait ignorer. […] La fausse reconnaissance résulte du fonctionnement naturel de ces deux facultés livrées à leurs propres forces.
Le véritable artiste est un réaliste, car il reconnaît un monde externe de vérité, et un idéaliste, car il fait un choix, il abstrait, il a la faculté d’individualiser. […] Quant au naturalisme, nous devons nous souvenir que nous voyons non pas seulement avec nos yeux, mais avec toutes nos facultés. […] Parfois on est tenté de désirer que cette faculté artistique si vive que les femmes possèdent, à n’en pas douter, se développe un peu plus dans le sens de la prose, un peu moins dans le sens des vers. […] Pour mûrir ses facultés, concentrer ses actes, apprendre le secret de sa propre force, et de la faiblesse de l’Angleterre, l’intellect celtique a dû traverser l’Atlantique. […] Pater, mais il en parle en passant simplement au point de vue psychologique, et en faisant remarquer combien cette qualité des états d’esprits élevés ou inférieurs produit dans sa poésie l’effet d’une faculté qui n’était pas entièrement à lui ou sous son « contrôle » d’une faculté qui va et qui vient à son gré, en sorte que l’antique fantaisie d’après laquelle l’art du poète est un enthousiasme, une forme de possession divine, paraît absolument vraie pour lui.
À la faculté d’Aix, et sous ce climat particulier, sec et limpide, je n’étais pas embarrassé de le sentir. […] Taine, que ce qui distingue la France, ce soit la prédominance et l’excès des facultés oratoires. […] Je ne pense pas non plus, malgré le préjugé commun, que l’esprit, qui est une de nos facultés éminentes, soit par lui-même et par lui seul notre faculté caractéristique. […] Ou plutôt, c’est la puissante faculté d’analyse qui nous saisit dans toutes ces œuvres. […] Baudelaire ne soit né avec des facultés poétiques très solides, on ajouterait volontiers très aimables.
Cependant l’esprit de discipline a le dessus ; la raison domine en toutes choses l’imagination, et c’est cet admirable gouvernement des facultés qui fait la beauté des écrits et la grandeur personnelle des écrivains du dix-septième siècle. […] Vouloir des lois d’un détail infini, attachées à tous les mouvements de l’homme comme les fils à tous les membres de l’automate, élever des murailles d’airain non seulement dans la société entre les diverses classes, mais dans l’homme entre ses diverses facultés ; vouloir la vie, et prescrire l’immobilité ; établir le commerce, et prohiber le luxe ; allumer le flambeau des arts et des sciences, et en empêcher le rayonnement avec la main ; permettre la gloire, et châtier le triomphe : tout cela n’est pas d’un grand législateur, mais d’un rêveur ingénieux et, selon le mot de Louis XIV, d’un bel esprit chimérique. […] Fénelon a voulu intéresser toutes les facultés de l’homme à une connaissance si capitale. […] Il s’agit des principes que le christianisme seul a pu révéler à l’homme, parce qu’il a éveillé en lui la faculté qui les conçoit ; il s’agit de ces vérités qui seraient demeurées inconnues à dix générations de Socrates se succédant dans le monde païen.
Comme la variabilité de chaque espèce est une faculté indépendante et très variable en degré, et que la sélection naturelle ne s’empare des variations produites qu’autant qu’elles profitent à chaque individu dans la bataille complexe de la vie, il en résulte que la somme des modifications subies par différentes espèces n’est point une quantité constante. […] La faculté d’émigrer à travers la mer est plus limitée chez les animaux terrestres qu’à l’égard de tous les autres êtres organisés ; et il s’ensuit que nous ne trouvons point d’exemple d’un même mammifère habitant des parties du monde séparées et distantes, fait qui serait complétement inexplicable. […] Pour autant qu’il nous est permis d’inférer quelque chose d’un si petit nombre de faits, nous pouvons néanmoins en conclure que 15/100 des plantes d’une contrée quelconque peuvent être entraînées par des courants marins pendant 28 jours et sans qu’elles perdent pour cela leur faculté de germination. […] Après avoir rempli de graines de plusieurs sortes l’estomac de poissons morts, je donnai leurs cadavres à des Aigles pêcheurs, à des Cigognes et à des Pélicans ; après de longues heures, ces oiseaux dégorgèrent les graines en pelote ouïes rejetèrent avec leurs excréments, et plusieurs de ces graines se trouvèrent avoir gardé leur faculté de germination.
Quelle que soit l’influence qu’un long usage d’un côté, et le défaut d’exercice de l’autre, puissent avoir, pour modifier un organe, cette influence affectera surtout l’animal adulte, qui a acquis toute l’activité de ses facultés, et qui doit pourvoir à ses besoins. […] Les organes rudimentaires gardent quelquefois leurs facultés actives, et ne manquent que d’un développement suffisant. […] Tel aurait été le cas à l’égard des yeux des animaux qui vivent dans les cavernes obscures, et des ailes des oiseaux qui habitent les îles océaniques, et qui, n’étant que rarement forcés de prendre leur vol, ont finalement perdu la faculté de voler. […] À quelque période de la vie qu’un organe tende à se résorber par le défaut d’exercice ou la sélection, cette époque étant le plus généralement celle où l’individu, ayant atteint sa maturité, doit faire usage de toutes ses facultés, le principe d’hérédité à l’âge correspondant reproduira la réduction de ce même organe chez ses descendants et au même âge ; conséquemment il ne pourra que rarement l’affecter et le réduire chez l’embryon.
Ils furent charmés de cette liberté d’allures, qui était si rare aux soutenances de la Faculté. […] Un emploi assez noble manque à vos facultés ! […] Schmidt, l’un de nos meilleurs professeurs de langue allemande, a récemment soutenue devant la Faculté des lettres de Strasbourg-. […] Pourquoi les préférer aux biens réels si c’est vers ceux-ci que nous poussent le plus vivement nos facultés ? […] Cette étude fut présentée comme thèse de doctorat à la Faculté des lettres de Paris, le 23 janvier 1856.
Diderot, qui avait déjà aimé plus d’une fois et avec passion, mais qui avait fini par trouver à sa femme trop peu d’esprit, et à madame de Puisieux trop peu d’honneur, recueillit toute son âme, toute sa chaleur égarée de cœur et de vertu, toutes ses facultés surabondantes de sensibilité et de génie, pour les consacrer à tout jamais au seul être qu’il en jugeât digne.
Ce rationalisme mondain tire ses principes de la mode, des convenances, de l’opinion ; il n’admet point de vérité, de beauté hors des choses qui ont cours dans la société polie ; et, comme le mouvement général des idées, en France, à cette date, porte vers l’esprit et vers la science, vers l’exercice exclusif des facultés intellectuelles et discursives, l’idéal mondain est forcément l’exagération de cette tendance.
Comment, en cédant à l’officier brun, elle obéit à une volonté plus forte que la sienne ; comment cette première aventure et son cruel abandon éveillent en elle, par la douleur, la faculté d’aimer ; comment sa faute même la jette dans les bras de Louiset comme dans son refuge naturel ; comment le courage lui manque pour le détromper, justement parce qu’elle l’aime ; comment le ressouvenir même de sa souillure exaspère cet amour ; sa honte, ses terreurs, ses souffrances, son désespoir en sentant approcher l’instant inévitable où éclatera sa trahison… M.
Or la fortune de ce théâtre ne viendrait-elle pas de cette extraordinaire faculté de Dumas : Suggérer qu’il sait la vérité, la solution des difficultés morales, qu’il va élucider, escamoter le problème, et, manches retroussées, vous faire circuler la solution. — Y a-t-il dans la salle une fille-mère de bonne volonté qui veuille bien me prêter un instant sa fausse situation ?
Le révérend Georges Henslaw, doué d’une faculté qu’avait déjà Gœthe, voit, quand il ferme les yeux et qu’il attend un moment, l’image claire de quelque objet : cet objet change de formes pendant aussi longtemps qu’il le regarde avec attention ; mais, en étudiant la série de formes qui se succèdent, on reconnaît que le passage de l’une à l’autre est fourni tantôt par des relations de contiguïté, tantôt par des relations de ressemblance réductibles elles-mêmes à la contiguïté.
Dans son extrême jeunesse, quand il eut l’âge d’écouter et de suivre la voix de la vocation, cette sirène qui n’a pas d’écueil, la Révolution l’avait déjeté, comme tant d’autres, du chemin où naturellement ses facultés l’auraient mis.
Ce livre a la puissance personnelle des facultés qui font le talent, mais il a l’impuissance de son siècle, — d’un siècle à qui manque radicalement le sens des choses religieuses, et il en faut au moins la connaissance et la compréhension pour en parler dans une histoire où elles tiennent une si grande place.
Son séducteur, raconte l’histoire, ne reportait pas sur son front voilé l’éclat de ces facultés sataniques qui distinguent parfois les séducteurs.
Je suis bien bon de l’appeler Armide, cette méchante fée de la Chronique, qui prend les plus belles facultés et qui les broie dans son petit moulin à phrases et à paroles, lequel tourne, tourne sans jamais s’arrêter !
« Les pouvoirs et les forces — dit Taine — ne sont que des entités verbales et des fantômes métaphysiques. » C’est la négation absolue des facultés de l’âme, ou plutôt la négation de l’âme elle-même.
L’homme qui la lui donna était Louis Wihl, l’auteur des Hirondelles 34 et du Pays bleu 35, le poète dont nous allons parler ; Louis Wihl, l’homme le mieux fait pour assister Heine à son heure dernière, car il était son parent par l’esprit, le talent, la faculté poétique, et il était son supérieur par la foi en Dieu, les grandes croyances gardées, la droiture morale de la vie, et, tronc solide, il était bien en droit d’offrir à la liane qui allait s’abattre un dernier appui.
Dans le chapitre précédent, j’ai montré que la famille a la faculté de s’opposer comme il lui plaît à la publication des missives du défunt. […] Barthélemy, Doyen de la Faculté de Droit, fait, dans sa réponse aux Cahiers de la Quinzaine, une suggestion extrêmement intéressante26. […] La sagesse des Goethe ou des Vinci, la beauté de leurs passions et de leurs amours, la grandeur de leur activité sont fondées sur le développement de toutes leurs facultés de connaître. […] Berthélemy,Doyen de la faculté de droit de ParisMembre de l’Institut 15 mai 1927. Faculté de droit de paris Le Doyen.
Or, cet indispensable exercice ne pouvait d’abord être déterminé, surtout dans les plus faibles facultés de la nature, sans l’énergique stimulation inhérente à de telles études, où tant d’intelligences mal cultivées persistent encore à chercher la plus prompte et la plus complète solution des questions directement usuelles. […] Mais quand la raison humaine est enfin assez mûrie pour renoncer franchement aux recherches inaccessibles et circonscrire sagement son activité dans le domaine vraiment appréciable à nos facultés, la philosophie positive lui procure certainement une satisfaction beaucoup plus complète, à tous égards, aussi bien que plus réelle, de ces deux besoins élémentaires. […] Aussi, en tout temps, celui qui a pu devenir suffisamment conséquent a-t-il acquis, par cela même, la faculté de rallier graduellement les autres, d’après la similitude fondamentale de notre espèce. […] Aussi la théologie a-t-elle toujours repoussé la prétention de pénétrer aucunement les desseins providentiels, de même qu’il serait absurde de supposer aux derniers animaux la faculté de prévoir les volontés de l’homme ou des autres animaux supérieurs. […] Ce concours nécessaire permet donc de concevoir ces deux modes comme deux aspects corrélatifs d’un unique principe encyclopédique, de manière à pouvoir habituellement employer celui qui, en chaque cas, manifestera le mieux les relations considérées, et avec la précieuse faculté de pouvoir constamment vérifier par l’un ce qui sera résulté de l’autre.
La mémoire, comme nous avons essayé de le prouver 2, n’est pas une faculté de classer des souvenirs dans un tiroir ou de les inscrire sur un registre. Il n’y a pas de registre, pas de tiroir, il n’y a même pas ici, à proprement parler, une faculté, car une faculté s’exerce par intermittences, quand elle veut ou quand elle peut, tandis que l’amoncellement du passé sur le passé se poursuit sans trêve. […] Mais quelque chose de ce pouvoir peut rester diffus dans le reste de l’organisme, comme le prouvent les faits de régénération, et l’on conçoit que, dans certains cas privilégiés, la faculté subsiste intégralement à l’état latent et se manifeste à la première occasion. […] Mais, d’autre part, justement parce qu’elle déborde l’intelligence, faculté de lier le même au même, d’apercevoir et aussi de produire des répétitions, cette réalité est sans doute créatrice, c’est-à-dire productrice d’effets où elle se dilate et se dépasse elle-même : ces effets n’étaient donc pas donnés en elle par avance, et par conséquent elle ne pouvait pas les prendre pour fins, encore qu’une fois produits ils comportent une interprétation rationnelle, comme celle de l’objet fabriqué qui a réalisé un modèle. […] On sait que Lamarck attribuait à l’être vivant la faculté de varier par suite de l’usage ou du non-usage de ses organes, et aussi de transmettre la variation ainsi acquise à ses descendants.
On est trop porté à se représenter l’imagination comme la faculté de l’irréel. Elle n’est pas moins la faculté du vrai. […] Quelques années après, ayant passé mon baccalauréat, je suivais à la Faculté des Lettres de Toulouse un cours sur la littérature du Moyen Age. […] J’étais alors étudiant à la Faculté des Lettres. […] Ils écrivent le poème de leurs émotions toutes personnelles, émotions liées à la faculté, qui caractérise leur âge, de jouir et plus encore de souffrir de tout, fût-ce de bien petites choses, d’une manière aiguë et exaspérée.
Guizot à la Faculté des lettres, et nous reprîmes nos cours presque en triomphateurs. […] Le monde extérieur lui-même nous ne le connaissons que parce que nous avons la faculté de le connaître, et la faculté de connaître en général. C’est cette faculté avec ses lois qui constitue le fond de la perception extérieure elle-même. Il en est ainsi de notre âme ; il en est ainsi de Dieu, il en est ainsi de tout ; nous ne pouvons rien connaître que par la faculté que nous avons de connaître et selon les lois de cette faculté. […] Il ne faut pas oublier que c’est de la Faculté des lettres que sont parties les premières réclamations contre la philosophie du dix-huitième siècle.
La conscience est, parce qu’elle est comme Dieu lui-même ; c’est une faculté innée de notre âme donnée par Dieu, qui est à elle-même sa propre démonstration. […] Les vices choquants qui scandalisent l’intelligence et le cœur de l’homme dans le mécanisme de la nature, dans le bien imparfait, dans le mal universel, dans la souffrance, dans la mort, firent présumer aux Égyptiens, aux Grecs, que ce monde n’était pas l’œuvre directe du Dieu suprême, mais l’œuvre maladroite et imparfaite des divinités inférieures auxquelles il avait accordé la faculté de créer d’après lui. […] Le système de Socrate consiste à dire : Avant d’être unie aux sens par sa naissance sur cette terre, l’âme, qui n’est que la faculté d’idéaliser, et qui ne peut être comprise indépendante des idées qu’elle conçoit, a conçu en Dieu certaines idées primordiales qui sont l’essence, le type, l’exemplaire divin de tout ce qui est ou doit être.
Elle ne ressemblait en rien à celle qu’on peut trouver de nos jours dans les chaires des Facultés protestantes ; elle ne recourait pas à l’étude des textes originaux ; elle ne songeait point à les interpréter en suivant leur genèse et leur histoire à travers les siècles. […] Toutes les épreuves de la Faculté des Arts étaient orales et se faisaient d’ordinaire en latin. […] François de Sales, un peu plus tard, dit aux prêtres de son diocèse, en leur conseillant de s’instruire : « C’est par là que cette misérable Genève nous a surpris. » Et en 1600, sous les auspices de Henri IV, est décrétée une grande réforme de l’Université qui porte essentiellement sur la « faculté des arts », comme on disait alors.
Le théâtre ordonnait pour la perception d’un spectacle l’usage de toutes les facultés humaines, un morcellement du travail sensationnel ; mais la vue, seule sollicitée, dès lors accaparant la majorité des forces sensitives de l’être, combien puissante serait-elle à percevoir ce qu’elle perçoit de la vie ! […] Un littérateur est un homme dont l’esprit, né dispos aux généralisations, a été développé par l’éducation suivant sa tendance native ; dès sa maturité, l’esprit du littérateur sera devenu éminemment capable de littérature ; et éminemment signifie presque exclusivement ; la puissance de vision linéaire et la puissance de perception musicale se seront atténuées par le fait de la croissance de l’autre faculté ; et la prédominance de la capacité littéraire sera telle qu’un spectacle sensible sux esprits ordinaires sous une part égale des trois facultés, à lui littérateur apparaîtra — naturellement — redondant de littératures.
Si l’on ajoute qu’à toutes ces similitudes, s’associent en Dickens, le plus singulièrement du monde, une sensibilité délicate et triste, une puissante imagination du fantastique et du grotesque, la retenue de l’Anglais moderne ; qu’il y avait en lui du moraliste, du réformateur social, du parvenu timide et un peu rancunier ; qu’une intelligence malheureusement partiale contrôlait mal ses émotions et plus mal encore ses facultés, il semblera utile de fixer encore une fois aujourd’hui — entre la popularité et l’oubli — la physionomie de cet écrivain. […] Et si l’absence de facultés graphiques étonne chez Dickens, le lecteur moderne, accoutumé à notre souci d’études d’après la vie, sera plus surpris encore des renseignements fantaisistes que l’auteur anglais donne audacieusement, sur les milieux qu’il présente. […] Tout cela est aisé à distinguer ; il paraît certain que la prédominance des facultés affectives a nui chez l’écrivain anglais au plein développement de l’intelligence, et qu’elles en ont pris, du même coup, quelque futilité puérile.
Je ne nierai point que l’une et l’autre de ces facultés n’aient ajouté largement à la valeur de nos produits domestiques ; mais comment un sauvage aurait-il pu savoir, lorsque pour la première fois il a apprivoisé un animal, que sa race varierait dans la suite des générations, et serait capable de supporter d’autres climats ? L’étroite faculté de variation de l’Âne ou du Dindon, l’impossibilité où est le Renne d’endurer la chaleur, ou l’incapacité du Chameau à supporter le froid, ont-elles empêché leur domestication ? […] Mais celui qui, étant doué de ces facultés, étudié longtemps son art et y dévoue toute sa vie avec une indomptable persévérance, peut réussir à opérer de grandes améliorations.
. — Daumier dessine peut-être mieux que Delacroix, si l’on veut préférer les qualités saines, bien portantes, aux facultés étranges et étonnantes d’un grand génie malade de génie ; M. […] Delaroche. — Il faut que la volonté soit une faculté bien belle et toujours bien fructueuse, pour qu’elle suffise à donner un cachet, un style quelquefois violent à des œuvres méritoires, mais d’un ordre secondaire, comme celles de M. […] Robert Fleury. — La composition en est excellente, toutes les intentions louables, presque tous les morceaux sont bien réussis. — Et c’est là surtout que brille cette faculté de volonté cruelle et patiente, dont nous parlions tout à l’heure. — Une seule chose est choquante, c’est la femme demi-nue, vue de face au premier plan ; elle est froide à force d’efforts dramatiques. — De ce tableau, nous ne saurions trop louer l’exécution de certains morceaux. — Ainsi certaines parties nues des hommes qui se contorsionnent dans les flammes sont de petits chefs-d’œuvre. — Mais nous ferons remarquer que ce n’est que par l’emploi successif et patient de plusieurs moyens secondaires que l’artiste s’efforce d’obtenir l’effet grand et large du tableau d’histoire.
C’est là une grande prédisposition pour l’historien en tant que narrateur et peintre, et, s’il peut joindre à cette faculté première et indispensable une réflexion plus secrète, la recherche des causes, ce sera tant mieux, et il s’élèvera alors à toute la hauteur de sa mission, quoiqu’il y ait toujours un peu à craindre qu’avec cette qualité de plus, avec ce fonds philosophique, le tableau du premier plan ne perde quelque chose de sa sincérité et de sa fraîcheur, et que la représentation des événements qu’on est jaloux d’expliquer ne conserve pas la même netteté involontaire, la même franchise. […] Mais si vous prenez les facultés dans ce qu’elles ont d’extrême, le contraste et même la contradiction se manifestent.
Les rendez-vous, quand on en exigeait, étaient à l’Institut encore, les jours de séance, à la Faculté ou au Collège de France après ses leçons. […] Aussi faisait-il le plus grand cas de ceux qui avaient cette faculté (comme Letronne) : lui il se lassait vite, il allait et revenait.
Eugène Benoist, qui dans la Collection d’éditions savantes entreprise par la maison Hachette, vient d’ouvrir la marche et de l’inaugurer dignement par Virgile, est un ancien élève de l’École normale, hier encore simple professeur au lycée de Marseille, tout récemment chargé du Cours de littérature ancienne à la Faculté des lettres de Nancy en remplacement de M. […] Il a pour collègue homonyme et pour doyen à la même Faculté M.
Ces exercices, en éveillant son goût de style, en étendant ses notions d’histoire et de géographie, avaient en outre l’avantage d’appliquer de bonne heure ses facultés à la chose publique, de fiancer, en quelque sorte, son jeune cœur à la patrie. […] À partir du Dieu des Bonnes Gens, toutes ses facultés, toutes ses passions tendres ou généreuses, se versèrent dans ce genre unique, qui ne lui avait semblé d’abord qu’une diversion et presque une dérogation à son talent.
En parlant des facultés extraordinaires de son jeune ami Lambert, M. de Balzac a dit : « J’ai longtemps ignoré la poésie et toutes les richesses cachées dans le cœur et sous le front de mon camarade. […] La conclusion et la solution fréquente des embarras romanesques où M. de Balzac place ses personnages, c’est cette mine d’or dont il a la faculté de les enrichir ; ainsi dans l’Absolu, ainsi dans Eugénie Grandet, ainsi dans le conte du Bal de Sceaux où l’or de M. de Longueville est le ressort magique, le Deus ex machina.
Une filiation exacte et continue rattache à nos perceptions les plus simples les sciences les plus compliquées, et, du plus bas degré au plus élevé, on peut poser une échelle ; quand l’écolier s’arrête en chemin, c’est que nous avons laissé trop d’intervalle entre deux échelons ; n’omettons aucun intermédiaire, et il montera jusqu’au sommet À cette haute idée des facultés de l’homme s’ajoute une idée non moins haute de son cœur. […] D’où il suit qu’il peut mettre des conditions à son cadeau, limiter à son gré l’usage que j’en ferai, restreindre et régler ma faculté de donner, de tester. « Par nature443, le droit de propriété ne s’étend pas au-delà de la vie du propriétaire ; à l’instant qu’un homme est mort, son bien ne lui appartient plus.
Telle est la question, et on ne la résout pas en disant, comme beaucoup de psychologues, que nous avons telle ou telle faculté, la conscience, la mémoire, l’imagination ou la raison. […] N… se met à l’écart pour mieux écouter et pour mieux entendre ; il questionne, il répond ; il est convaincu que ses ennemis, à l’aide de moyens divers, peuvent deviner ses plus intimes pensées… Du reste, il raisonne parfaitement juste, toutes ses facultés intellectuelles sont d’une intégrité parfaite, il suit la conversation sur divers sujets avec le même esprit, le même savoir, la même facilité qu’avant sa maladie… Rentré dans son pays, M.
Ce don naturel, cette faculté créatrice que donne « l’influence secrète du ciel », n’est-ce pas l’imagination ? […] Mais c’est la raison cartésienne, dominatrice et directrice de l’âme humaine, dont elle règle toutes les facultés sans en empêcher aucune : c’est celle qui, par essence, distingue le vrai du faux.
Ce genre d’investigation peut-être a été éludé, en paix, comme dangereux, par ceux-là qui, sommés d’une faculté, se ruèrent à son injonction ; craignant de la diminuer au clair de la réponse. […] La nature n’engendre le génie immédiat et complet, il répondrait au type de l’homme et ne serait aucun ; mais pratiquement, occultement touche d’un pouce indemne, et presque l’abolit, telle faculté, chez celui, à qui elle propose une munificence contraire : ce sont là des arts pieux ou de maternelles perpétrations conjurant une clairvoyance de critique et de juge exempte non de tendresse.
Le critique doit se pencher sur les livres et leurs auteurs avec les mêmes facultés et émotions non seulement de découverte mais de création que le poète sur les fleurs, les insectes, les petites filles… ou les grands sujets nationaux. […] L’art doit se placer au-dessus de pareilles classifications provisoires ; littérairement cela va de soi, j’entends conserver la faculté d’admirer, avec tout le bon et le mauvais que cela comporte, un Duhamel ou un Dorgelès malgré leurs amis ; de même — malgré leurs thuriféraires — un Charles Péguy ou un Paul Claudel.
Le scepticisme s’échelonne ainsi aux divers degrés de l’intelligence humaine, alternant avec le dogmatisme selon le développement plus ou moins grand des facultés intellectuelles. […] La science la plus vide d’objet, les mathématiques, est précisément celle qui passionne le plus, non pas tant par sa vérité que par le jeu des facultés et la force de combinaison qu’elle suppose.
L’Auteur du dernier Discours couronné à l’Académie Françoise, dit en propres termes, qu’il ne faut jamais avoir recours aux Grands dans les entreprises difficiles, parce que, quand même ils auroient du courage & du génie, ils sont incapables d’en faire usage, & ne s’occupent qu’à calculer des convenances, lorsque le bien public devroit absorber toutes leurs facultés. […] Helvetius étoit trop bon Citoyen, trop chéri des François, trop jaloux de leur suffrage, pour se permettre de parler de sa Patrie avec le mépris qu’affecte pour elle l’Auteur du Livre de l’Homme & de ses facultés. 5.° On sait que M.
Ayant départi aux sages la faculté de donner des conseils, il fallait bien, à moins de laisser les sots inutiles, qu’il leur donnât le droit de gouverner. » Les gens de lettres n’auront pas toujours cette insolente modestie. […] Admettons qu’un homme de lettres possède ces deux facultés si diverses : du moins ne pourra-t-il les appliquer à la fois.
Il n’y a qu’une différence de degré, et non pas de nature, entre les facultés dites perceptives du cerveau et les fonctions réflexes de la moelle épinière. […] Or, dans les amnésies où toute une période de notre existence passée, par exemple, est brusquement et radicalement arrachée de la mémoire, on n’observe pas de lésion cérébrale précise ; et au contraire dans les troubles de la mémoire où la localisation cérébrale est nette et certaine, c’est-à-dire dans les aphasies diverses et dans les maladies de la reconnaissance visuelle ou auditive, ce ne sont pas tels ou tels souvenirs déterminés qui Sont comme arrachés du lieu où ils siégeraient, c’est la faculté de rappel qui est plus ou moins diminuée dans sa vitalité, comme si le sujet avait plus ou moins de peine à amener ses souvenirs au contact de la situation présente.
» Louis XV disait quelque chose de tel à toute la Faculté assemblée.
Quand il l’a perdue et qu’on lui impute les torts des autres, et ceux mêmes de la fortune, il n’a plus la faculté de gouverner, et cette impuissance doit le condamner à se retirer : que de gouvernements ne s’étaient pas usés depuis le commencement de la Révolution !
Plus tard la lecture d’O’méara le fit un peu revenir sur l’idée médiocre qu’il avait conçue des facultés politiques du héros.
Lerminier, c’est que ce livre nous ayant paru le meilleur, le plus ferme et le mieux exprimé de ceux qu’il a produits jusqu’ici, nous avons cru le moment propice à quelques conseils que notre admiration pour la rare faculté de l’auteur et notre confiance en son avenir feront peut-être agréer de lui, mais que du moins il nous pardonnera.
En effet, les sensations constituantes du moi étaient autres, et par suite les goûts, désirs, facultés, affections morales étaient différents.
L’artiste dans Saint-Simon La nature avait mis en ce petit duc d’admirables facultés d’artiste, que son inaction forcée, ses passions rentrées ont développées.
C’est toujours la même lucidité infaillible, la même prodigieuse faculté de saisir dans la réalité les traits significatifs, de ne saisir que ceux-là et de les rendre sans effort.
Aussi bien fallait-il 4 ses facultés aiguisées de raisonneur et de logicien une matière plus subtile : l’apprenti physiologiste se fit psychologue, et, psychologue, il l’est resté.
Quand je me rappelle que telle Lettre Provinciale a été refaite jusqu’à treize fois ; quand je vois surchargé de ratures le brouillon d’une fable de La Fontaine ; quand je pense à l’implacable, acharnement avec lequel Rousseau et Flaubert retournaient une phrase dans leur tête pour la rendre conforme à leur idéal esthétique, je me dis qu’au nombre des influences qui développent les facultés contenues dans l’organisme initial, qui font sortir la fleur et le fruit du germe où ils étaient cachés, cette action de la pensée sur la pensée ne saurait être laissée de côté comme une quantité négligeable.
Il fut bientôt cité au tribunal de la faculté de théologie, qui voulut le dépouiller du revenu de ses bénéfices.
Le plan d’un long ouvrage, dont la disposition pour être bonne, veut être faite dans la tête de l’inventeur, ne peut être produit sans le secours de la mémoire ; ainsi ce plan doit se sentir de l’affoiblissement de cette faculté : suite trop ordinaire de la vieillesse.
On ne sait pas assez à quel point elle importe dans l’étude de leurs œuvres et dans le jeu de leurs facultés.
» Si ce tueur d’hirondelles s’était servi des facultés militaires qui étaient en lui, puisque tout chasseur, physiologiquement, enveloppe un soldat, la monarchie capétienne, dont il fut le dernier représentant, peut-être n’en aurait pas moins péri, mais, du moins, il aurait été Roi, — et il ne le fut jamais.
Journaliste expert et aiguisé, mais bien au-dessus de son état de journaliste, car il faut être au-dessus de son état pour être bon journaliste, Vitu, dont l’esprit a beaucoup de goûts divers et cette irisation de connaissances très multipliées qu’on pourrait nommer l’encyclopédisme, a cependant assez d’assiette dans les facultés pour résister aux goûts qui lutinent son esprit et condenser cette irisation de connaissances dans la pleine lumière d’une seule chose.
Mais des facultés pour être un pamphlétaire, il y en a trente-six, toutes différentes, pour faire des pamphlétaires différents, et Cormenin, en ses portraits, n’en a pas mis une seule de celles qu’il faudrait !
Il n’a été que cela, en effet, cet homme qu’on a voulu bâtir de plusieurs hommes, dans lequel on s’est acharné à supposer toutes les facultés humaines réunies dans je ne sais quel chimérique et éblouissant faisceau ; il n’a été qu’un poète : mais c’est suffisant pour la gloire, un poète, cette prodigieuse anomalie entre la vie et la pensée, mené par ses passions comme tous les poètes, et dont l’existence fut d’une tristesse et d’une misère à faire pitié.
D’ailleurs, son bon sens, la master piece de ses facultés anglaises et utilitaires, il le perdit avant la vie.
Il consiste à reprendre d’une main tout doucettement ce qu’il a donné de l’autre avec un grand geste, et ce qui suit va le faire comprendre : Agrégé à la Faculté des lettres, sorti de l’Université pour entrer à l’Académie dont il a voulu le prix qu’il n’a pas manqué, ayant par conséquent des terreurs respectueuses fort naturelles pour le progrès, et non moins naturellement des affections intellectuelles pour l’Église, M.
Taillandier, qui est un professeur et un lettré, n’a pu rester en de si profondes ignorances ou tomber dans des oublis si légers, et je sais bien quel mot la Critique pourrait lui infliger, si elle ne savait aussi la triste faculté de se faire illusion qu’ont les hommes, et ceux-là même dont la tête a le moins de fécondité !
Pour être pris et dominé par l’Asie, il faut la prendre où elle est puissante, c’est-à-dire dans sa nature extérieure et son énergique matérialité ; il faut avoir le sens du visible plus développé que le sens de l’invisible, qui est le plus beau visible pour les poètes, ces grands spirituels ; il faut, enfin, être beaucoup plus peintre que poète, et c’est malheureusement l’histoire de M. le Conte de L’Isle, peintre, de facultés, auquel la toile a manqué.
La manière dont il se sert de la langue poétique nous montre aussi qu’il a lutté avec elle et qu’un début devant le public n’est pas un début dans l’emploi de ses facultés.
il est impossible de moins se surfaire et de mieux apprécier son livre tout en l’expliquant… Seulement, la Critique littéraire, qui voit les facultés où elles sont et qui lit les feuillets des livres qui n’ont jamais été écrits, regrette que des intelligences faites pour mieux se contentent de brûler le pavé et ne rapportent au logis, sur des peuples qu’on a regardés du dehors au dedans, au lieu de les regarder du dedans au dehors, rien de plus que des impressions personnelles, fussent-elles aussi vivantes que peuvent l’être ces impressions !
La conscience garde la faculté de mépriser ce que la science explique.
Auguste donna aux juges la faculté d’absoudre ceux qui avaient été séduits et trompés.
ces deux grandes facultés d’artiste et de philosophe qui sont en vous se sont fait ici un peu la guerre. […] Est-ce, selon lui ou selon vous, un attribut de la divinité, ou une pure faculté de l’esprit humain ? […] L’idéal du poète serait donc, à mes yeux, d’arriver à un magnifique équilibre des facultés artistiques et philosophiques ; un tel poète a-t-il jamais existé ? […] Faibles que nous sommes, en ces jours de travail inachevé, nous sentons toujours en nous un ordre de facultés se développer aux dépens de l’autre. […] D’ailleurs, notre vie ne se borne pas seulement à la faculté de voir et d’admirer le monde extérieur.
C’est donc, non pas connaître, mais nous connaître ; c’est expérimenter nos facultés dans leur exercice ; exactement rien de plus. […] — Mais en expérimentant nos facultés nous les affinons ! […] Point du tout le monde, mais encore nos facultés. […] Mais on pourrait aussi lui découvrir des facultés de grande dispensatrice des douleurs. […] Elle le permet à mon collègue de la Faculté des sciences, et elle l’y encourage, et j’estime qu’elle a parfaitement raison.