C’est donc un esprit religieux, puisqu’il soulève le manteau des apparences pour contempler respectueusement la nudité divine, et un esprit mystique, puisqu’il délaisse l’appareil des mages populaires pour n’admettre que les rapports directs entre l’âme et l’infini. […] Il a bien fallu admettre, puisque Tolstoï est chrétien, qu’il y a un christianisme essentiel hostile à la religion, de même que la religion lui est hostile ; et il a bien fallu mesurer les deux tendances et chercher laquelle se rapproche le plus des origines évangéliques. […] Il m’est vraiment difficile d’admettre le patois, l’argot, les fautes d’orthographe, les apocopes, tout ce qui, atteignant la forme de la phrase ou du mot, en altère nécessairement la beauté. Ou, si je l’admets, ce sera comme jeu ; or, l’art ne joue pas ; il est grave, même quand il rit, même quand il danse. […] Hello croit fermement à tout miracle admis par l’Eglise ; à la vertu des reliques ; aux apparitions ; aux guérisons subites ; aux punitions providentielles ; aux bienveillances temporaires de l’infini.
Pour arriver avec ce principe à la transformation des espèces anciennes en espèces nouvelles, il faut encore admettre un facteur d’une importance énorme, l’hérédité des caractères acquis. […] Claparède va même jusqu’à admettre que des témoignages indépendants les uns des autres peuvent être erronés, même s’ils concordent. […] On ne les accusera pas de paradoxe pour avoir admis les deux grandes catégories de la douleur, la douleur physique et la douleur morale. […] On admet que la sensibilité à la douleur diminue avec l’âge, en même temps que diminue la sensibilité au plaisir. […] Reste le sens génésique, dont il est admis que tous les hommes sont également pourvus.
On ne se demande pas alors si les œuvres d’art admettent la morale ; à quoi bon discuter cette question ? […] Richelieu, quelque temps après, admit le jeune poète au nombre des « cinq auteurs » qui travaillaient avec lui à ses œuvres dramatiques. […] Rotrou même, n’y fut jamais admis […] Mais cela ne dura pas longtemps : admis le dernier dans la compagnie des cinq auteurs, il en sortit le premier, et voici à quelle occasion. […] Aventure analogue à celle d’Oedipe et que, par conséquent, quoi que Voltaire ait voulu dire de ce genre de comédie héroïque et romanesque, le genre tragique admet aussi.
Ampère n’était propre à introduire dans le point de vue, qu’il admettait, de M. de Biran, cette partie essentielle qui l’agrandissait. […] Il nous apprend aussi que, dans sa recherche sur le fondement de nos connaissances, il a commencé par rejeter l’existence objective et qu’il a été disciple de Kant : « Mais repoussé bientôt, dit-il, par ce nouvel idéalisme comme Reid l’avait été par celui de Hume, je l’ai vu disparaître devant l’examen de la nature des connaissances objectives généralement admises. » Tout ceci, on le voit, n’est qu’indiqué par lui, et laisse à désirer bien des explications. […] La classification elle-même a été admise par M.
. — Je l’admets ; mais, dans ce cas, que faire ? […] peut-être n’est-il point nécessaire que nous l’admettions, car, certes, nous ne pourrions admettre, jamais, sans nous tromper, que l’artiste puisse composer quelque œuvre, s’il n’a, en son âme, la plus profonde sérénité.
Ceux qui ne le connaissent pas croiront, en le lisant, que la haine en a tracé les traits ; mais ceux qui le connaissent sentiront-à chaque mot que c’est la vérité : cette même vérité me va faire dire le bien qui est en lui. » En conséquence il lui reconnaît de l’esprit et même beaucoup, de la politesse de langage, de la pénétration, une plaisanterie vive et légère ; mais les traits généraux subsistent, et la physionomie dans son ensemble n’admet rien qui en puisse adoucir l’odieux. […] Il semble y rêver pour la France dans un avenir idéal le gouvernement et le régime anglais, moins les passions et la corruption ; il se prononce contre les conquêtes et n’admet la guerre que dans les cas de nécessité ; il a, sur la milice provinciale, sur la liberté individuelle, sur le droit de paix et de guerre déféré aux assemblées, sur un ordre de chevalerie accordé au mérite seulement, et à la fois militaire et civil, sur l’unité du Code et celle des poids et mesures, sur le divorce, enfin sur toutes les branches de législation ou de police, toutes sortes de vues et d’aperçus qui, venus plus tard, seraient des hardiesses, et qui n’étaient encore alors que ce qu’on appelait les rêves d’un citoyen éclairé ; il est évident que M. de Lassay, s’il avait pu assister soixante ans plus tard à l’ouverture de l’Assemblée constituante, aurait été, au moins dans les premiers jours, de la minorité de la noblesse.
Je n’admettrai pourtant jamais que Rome, la Rome même du peuple, que nous avons vue depuis si fine et si piquante à la raillerie, n’ait pas eu, dès qu’elle en eut le loisir et l’occasion, l’esprit aiguisé en même temps que le parler agréable et doux. […] [NdA] « Le Parnasse, dit-il quelque part, est un Montserrat qui admet quantité d’établissements à ses divers étages : laissez chacun aller et regarder autour de lui, et il trouvera quelque place à sa convenance, que ce soit un sommet ou un coin de rocher. » 75.
Ils sont fins, exacts, instructifs ; le genre admis, ils sont assez piquants ; il s’y moque assez légèrement de Petit-Radel, un pédant qui avait voulu absolument être jugé sur ses vers latins ; il le renvoie aux calendes grecques sur son Longus, et ne parle que de celui de Courier ; il parle aussi très pertinemment de Sapho, d’Anacréon, de Simonide, de l’Hymne homérique à Cères ; mais hors de la, nulle part et jamais, il n’aborde ni ne soulève aucune question importante ; il n’ouvre la tranchée sur rien. […] J’ai causé avec plusieurs de ceux qui le connaissaient mieux que moi : le nombre n’est pas très-grand, croyez-le bien, de ceux-là qu’il avait admis à son intimité ; je ne sais s’il en est jusqu’à trois que je pourrais nommer, et tel qui s’en vante aujourd’hui n’en était pas.
En fait d’éditeurs et de commentateurs, Marais n’admet pas plus les lourdauds que les badauds. […] Quoi qu’il en soit du degré où il admettait le scepticisme de Bayle, il nous représente mieux que personne le mouvement de ferveur et d’enthousiasme qui signala en France l’apparition de ce fameux Dictionnaire ; car cet ouvrage qu’on se borne aujourd’hui à consulter et à ouvrir par places, se lisait tout entier, se dévorait à sa naissance.
Aujourd’hui même j’ignore si cette religion de liberté qui redevient en vogue, et que je vois professée partout, admet, un instant, la liberté non pas de la contredire, mais de proposer quelque amendement, quelques observations. […] C’est cependant ce que n’admettrait pas et ne discuterait seulement pas non-seulement la masse des lecteurs, mais encore l’élite des aristarques qui décernent aux écrivains l’approbation ou le blâme… N’est-ce pas cependant un côté par lequel il y aurait à examiner les OEuvres de Tocqueville, qui jusqu’à présent a été plutôt étudié pour le fond de ses idées que pour la forme même qu’il leur a donnée ?
Une partie de l’Ordre de Citeaux s’était réformée, et prétendait assez naturellement échapper à la juridiction du général qui n’admettait pas cette réforme ; mais il y avait là aussi une question de régularité et de discipline ; Rome était saisie de l’affaire et paraissait, selon son usage, plus favorable à la chose établie qu’à l’innovation, même quand cette innovation pouvait n’être dite qu’un retour. […] Pour faire un vrai Rancé, il y a un coin de monde à introduire, un ressort moral à toucher, une fibre secrète à atteindre que l’orthodoxie des contemporains ne cherchait pas et n’admettait pas.
Nisard, que l’absence de passion enthousiaste et d’initiative, soit en politique, soit en art, avait tenu un peu en dehors et au second rang, dans ce premier âge où il est si difficile de ne pas faire de fausse pointe, en avait pourtant fait une petite fausse, à ce qu’il lui semblait, en louant d’abord, plus que sa raison modifiée ne l’admettait, certaines œuvres ou de M. […] Nisard) en faveur d’un poëte que Dante n’a pas dédaigné d’admettre dans le groupe sacré.
Il faudrait en conclure du moins que cette première édition des Pensées était telle que le grand siècle pouvait l’admettre, et qu’il n’en aurait pu porter davantage : conclusion dont le retour ne laisse pas d’être infiniment flatteur pour nous. […] « Et c’est pourquoi, lit-on dans une pensée inédite, ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du cœur sont bien heureux et bien légitimement persuadés ; mais à ceux qui ne l’ont pas, nous ne pouvons la donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne par sentiment de cœur, sans quoi la foi n’est qu’humaine et inutile pour le salut. » Ainsi, Pascal ne blâme pas la recherche ni la preuve rationnelle ; loin de là, il l’admet et en use à titre de préparation humaine ; on fait ce qu’on peut, et Dieu vient après.
A y regarder de près, ce sont, entre les traditions contradictoires, des efforts de conciliation ingénieux, mais peu faits pour éclairer : Racine admet d’une part la version de Plutarque, qui suppose que Thésée, au lieu de descendre aux enfers, avait été simplement retenu prisonnier par un roi d’Épire dont il avait voulu ravir la femme pour son ami Pirithoüs, et d’autre part il fait dire à Phèdre, sur la foi de la rumeur fabuleuse : Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers… Dans Euripide, Vénus apparaît en personne et se venge ; dans Racine, Vénus tout entière à sa proie attachée n’est qu’une admirable métaphore. […] La scène se passe sous un péristyle grec un peu nu, et je me sens déjà moins disposé à admettre le sacrifice de sang et l’immolation par le couteau sacré, que si le poëte m’avait transporté dans ce temple colossal où Salomon, le premier jour, égorgea pour hosties pacifiques vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis.
Il n’est donné à aucun poète, quel que soit son talent, de faire sortir un effet tragique d’une situation qui admettrait en principe une immoralité. […] Cependant la poésie n’admet ni l’analyse, ni l’examen qui sert à découvrir et à propager les idées philosophiques.
L’intendant de Poitiers écrit que, « dès que les ateliers de charité sont ouverts, il s’y précipite un nombre prodigieux de pauvres, quelque soin qu’on ait pris pour réduire les prix et n’admettre à ce travail que les plus nécessiteux ». […] Une femme avec deux enfants au maillot, « sans lait, sans un pouce de terre », à qui l’on a tué ainsi deux chèvres, son unique ressource, une autre à qui l’on a tué sa chèvre unique et qui est à l’aumône avec son fils, viennent pleurer à la porte du château ; l’une reçoit douze livres, l’autre est admise comme servante, et désormais « ce village donne de grands coups de chapeau, avec une physionomie bien riante » En effet, ils ne sont pas habitués aux bienfaits ; pâtir et le lot de tout ce pauvre monde. « Ils croient inévitable, comme la pluie et la grêle, la nécessité d’être opprimés par le plus fort, le plus riche, le plus accrédité, et c’est ce qui leur imprime, s’il est permis de parler ainsi, un caractère de souffre-douleur. » En Auvergne, pays féodal, tout couvert de grands domaines ecclésiastiques et seigneuriaux, la misère est égale.
Cependant Boileau admettait bien la nécessité de faire un choix dans la nature. […] ou bien, s’il admettait une tragédie chrétienne, pourquoi pas aussi une épopée chrétienne ?
Maurice Maeterlinck lorsqu’il créa ses admirables Serres chaudes admettait certainement qu’un poème doit être profondément « malade », et sans doute M. […] Pour le reste, je parle ici de poèmes et d’œuvres d’art ; on voudra bien admettre que la Henriade et même la Franciade ne sont pas en question ; faut-il absolument citer la Fille de Roland ?
Il y a des chances pour que l’objet A n’ait pas bougé entre les instants α et α′, ni l’objet B entre les instants β et β′ ; admettons-le. […] On peut rejeter l’hypothèse simple que j’avais faite plus haut et admettre que ces deux impressions, qualitativement différentes, me sont transmises par deux fibres nerveuses différentes quoique contiguës.
D’où les uns concluent qu’il faut admettre le socialisme, et les autres qu’il faut rejeter la philosophie moderne. […] Je n’admets pas comme rigoureuse la preuve de l’immortalité tirée de la nécessité où serait la justice divine de réparer, dans une vie ultérieure, les injustices que l’ordre général de l’univers entraîne ici-bas.
On semble admettre en pratique du moins, qu’il est avec le ciel des accommodements. […] Si l’on admet que l’art doive être « fainéant », comme dit Victor Hugo, si l’on veut qu’il ressemble aux lys des champs, qui ne travaillent ni ne filent et sont pourtant velus de splendeur, si l’on exige qu’il plane, indifférent et superbe, au-dessus des vils intérêts humains, sans avoir ni patrie, ni religion, ni préférence politique ou philosophique, on supprime, on retranche de la littérature plusieurs genres qui comptent pourtant plus d’un chef-d’œuvre.
Mill, après avoir critiqué l’interprétation que Hamilton donne de ces faits, les explique par la physiologie : « Je ne suis pas éloigné, dit-il, de m’accorder avec Hamilton et d’admettre ses modifications inconscientes, mais sous la seule forme où je peux leur attribuer quelque sens précis, à savoir : des modifications inconscientes des nerfs84. » Dans le cas du soldat blessé pendant la bataille et que le feu de l’action empêche de sentir sa blessure, l’hypothèse la plus probable, c’est que les nerfs de la partie blessée ont été affectés ; mais que les centres nerveux, étant très occupés d’autres impressions, l’affection n’atteint pas les centres, et que par suite la sensation n’a pas lieu. De même pour l’association latente : si l’on admet (ce que la physiologie rend de plus en plus probable) que tous nos sentiments, comme toutes nos sensations, ont pour antécédents physiques un état particulier des nerfs, on peut croire que l’association entre deux idées ne peut paraître interrompue, que parce qu’elle se continue physiquement, par des états organiques des nerfs dont la succession est si rapide, que l’état de conscience appropriée à chacun ne peut se produire85.
Seroit-ce cette indocilité d’esprit, qui n’admet que ses propres conceptions, abonde dans son propre sens, & rejette tout ce qui s’oppose à sa turbulente sagacité ? Seroit-ce enfin cette supériorité d’intelligence, qui ne veut rien voir au dessus d’elle, qui soumet tout à ses recherches, qui dégrade ce qu’elle ne peut concevoir, & qui finit par ne rien admettre, parce que tout devient problématique à son tribunal ?
On admet qu’il se jette, une première fois, dans le jeu, comme dans un gouffre à combler, pour sauver une maîtresse en péril. […] On jasait par la ville des empressements de Léopold auprès de la jeune créole admise dans la maison de son père : de cette rumeur, la préfecture fait un tapage, un éclat, une clameur de haro.
L’Étrangère étant ce qu’on nous a dit, comment admettre que la duchesse tolère cette présentation outrageante ? […] Elle aime Gérard, elle lui a jeté son mouchoir de sultane, qui n’admet ni résistance ni obstacle, et, sous peine de guerre à outrance, elle enjoint à sa rivale de se retirer devant son amour.
, demandait-elle un jour au comte de Saint-Germain, qui avait la prétention d’avoir vécu plusieurs siècles ; c’est un roi que j’aurais aimé. » Mais Louis XV ne pouvait s’accoutumer à l’idée de compter les gens de lettres et d’esprit pour quelque chose, et de les admettre sur aucun pied à la Cour : « Ce n’est pas la mode en France, disait ce monarque de routine, un jour qu’on citait devant lui l’exemple de Frédéric ; et, comme il y a ici un peu plus de beaux-esprits et plus de grands seigneurs qu’en Prusse, il me faudrait une bien grande table pour les réunir tous. » — Et puis il comptait sur ses doigts : « Maupertuis, Fontenelle, La Motte, Voltaire, Piron, Destouches, Montesquieu, le cardinal de Polignac. » — « Votre Majesté oublie, lui dit-on, d’Alembert et Clairaut. » — « Et Crébillon, dit-il, et La Chaussée ! […] Elle avait du bon, le genre admis.
Homme sensible, il n’admet point la peine de mort : Quelque vénération que m’impose l’autorité de J. […] Je félicite ceux qui admettent cette arrière-pensée de clémence qu’il faut aller chercher par-delà des mares de sang.
Un acte libre, et qui semble supposer un choix entre plusieurs autres, exige l’intervention de la conscience : il faut admettre qu’en présence d’un acte à accomplir plusieurs réalisations possibles se reflètent par avance dans la conscience. […] Un second groupe de moralistes va donc renier cette interprétation, et se désintéressant de la faillite à laquelle elle aboutit, admettre qu’il y a confusion entre le bien moral et le bonheur.
admettre l’avènement miraculeux de l’homme, le produire sans enfance, avec tous les dons de l’âge viril en naissant, pour n’essayer sur lui qu’une leçon de physiologie, développer sa vie matérielle, sans ouvrir son âme et l’inonder de lumière et de joie, sans un rayon du ciel ni un retour vers Dieu ? […] Ce mode adouci de la poésie lyrique n’en admet pas moins ces rapides passages, ces changements de sujet ou d’émotion que d’ordinaire on attribue seulement à l’ardeur de l’enthousiasme.
Il admet dans l’homme un sens du juste qui nous a été donné pour nous diriger ; il regrette que le profond auteur du Commentaire sur l’Esprit des lois, ait emprunté sa base morale à Hobbes.
Nous avons cru néanmoins pouvoir reprendre à l’ancien National ces trois articles in extenso, dans la crainte de nuire à leur clarté, en ne réimprimant ici que ce que l’auteur n’en avait pas voulu admettre.
Mais, si voulez bien, nous admettrons que ces nuages sont phosphorescents et qu’ils répandent une lueur douce et constante.
L’hypothèse que nous proposons lève seule l’énorme difficulté que l’on trouve à supposer deux sœurs ayant chacune trois ou quatre fils portant les mêmes noms, et à admettre que Jacques et Simon, les deux premiers évoques de Jérusalem, qualifiés de « frères du Seigneur », aient été de vrais frères de Jésus, qui auraient commencé par lui être hostiles, puis se seraient convertis.
Mais le romantisme, qui n’admet plus le style noble, les règles de Boileau, la séparation des mots et des genres en castes nettement tranchées, bref, qui abolit l’ancien régime en matière littéraire, ne triomphe que dans les trente premières années de notre siècle.
Reste, parmi les milieux qu’il a traversés, la cour de Louis XIV, de ce roi qui, au dire de Mme Sévigné, gardait sa majesté jusqu’en jouant au billard, et il faut bien admettre que la cour, où l’on retrouve ces mêmes caractères dans la vie de tous les jours, a marqué de son empreinte le génie naturellement fin et délicat du poète.
L’artiste aura choisi le jour où Ganimède fut admis au rang des dieux.
Les jeunes auteurs de ces esquisses, peintres ou sculpteurs, sont obligés de conformer leurs tableaux ou bas-reliefs aux esquisses sur lesquelles ils ont été admis.
Mais, c’est ce que les amateurs d’auteurs difficiles n’admettent point.
Littérature, travail, style, morale, philosophie, pudeur, libre arbitre, M. de Gourmont n’admet rien, ne résout rien, il agite tout et tranche tout.
. — Par contre, voici une métaphore comme les admet M.
Charrière et à la netteté de son bon sens, mais, quant à nous, il nous est impossible d’admettre de pareilles interprétations.
et de l’esprit de Jésus-Christ, et il croit évidemment que nous admettrons de telles choses !!
Admettons un instant que les relations que nous avons établies puissent être ainsi retournées et comme lues à l’envers.
La sagesse vulgaire de tous les législateurs, la sagesse profonde des plus célèbres philosophes s’étant accordées pour admettre ces principes et ce critérium, on doit y trouver les bornes de la raison humaine ; et quiconque veut s’en écarter doit prendre garde de s’écarter de l’humanité tout entière.
Il est admis que l’orateur sacré, quand il prêche, a le droit de foudroyer les vices, sans aucun égard pour les personnes. […] Il est inouï, bizarre, invraisemblable ; toute la famille le déclare tel, s’en désole, s’occupe d’y remédier, mais l’admet comme un fait aussi vrai qu’il est inexplicable, et nous l’admettons après elle. […] Cet entêtement d’Orgon est admis, consacré. […] Elle y était entrée à vingt ; elle a donc trente-cinq ans, quarante au plus, si on admet vingt ans de service. […] Le public, qui est la logique même, n’admet, ne goûte, n’aime, n’applaudit au théâtre que les idées qui se présentent sous une forme dramatique.
. — Il ne peut pas se passer d’un pouvoir spirituel, et il n’admet pas qu’on s’en puisse passer. […] Celui qui n’admet pas le droit à l’oisiveté, doit, s’il est logique, ne pas admettre la propriété individuelle, la considérer comme un abus, vouloir détruire cet abus, ou l’entourer de telles précautions, le gêner par tant de limitations et de vexations, qu’elles équivaudraient à le détruire, et qu’il vaudrait mieux le supprimer. […] Comme seront tout naturellement, sauf exceptions, nombreuses si l’on veut, indépendants en religion, ceux qui n’admettront en politique que l’autorité qu’ils auront consentie ! […] Ballanche admet qu’il peut y avoir un christianisme nouveau, un christianisme moderne, que de nouveaux interprètes peuvent abolir la lettre et dégager l’esprit, c’est-à-dire faire dire au christianisme tout ce qu’ils voudront ; et du moment qu’il l’admet, c’est naturellement qu’il le désire. […] Elle n’admet que la cooptation seule.
Il faut donc bien admettre que pour un très petit nombre de chefs-d’œuvre l’ancienne notion de l’immortalité en littérature doive subsister tout entière, quoi qu’en ait dit Renan, et qu’elle consiste réellement à « se faire lire des générations futures ». […] J’admets la possibilité d’une communication anticipée de l’âme avec un monde qu’elle devine, pressent, saisit déjà, et que ni les sens ni l’intelligence ne peuvent atteindre. […] Quand Gœthe publia ses beaux travaux de botanique, le public refusa d’abord d’admettre qu’un poète pût être en même temps un homme de science, et il ne les prit pas au sérieux. […] Nous admettons comme assez justes ou, du moins, comme trop irrévocables la plupart des jugements de la postérité, pour que la manie de tout remettre en question ne soit pas à nos yeux une fatuité insupportable et ridicule. […] Certains courants généraux sont si forts qu’on hésite à admettre la possibilité de courants particuliers indépendante ou contraires.
Ainsi l’Angleterre avec la Russie et tous les neutres travaillent à faire admettre par la Prusse les conventions que M. de Bismarck repoussait le mois dernier. […] Admettons que ses succès continuent ; même au plus haut de ses espérances, il ne compte pas prendre Paris et Metz avant deux mois et en sacrifiant moins de cent mille hommes. […] Admettons-nous ce principe ? […] On peut admettre que, dans une nation livrée à elle-même, les traits nationaux tendent à s’approfondir, et que, partant, le caractère national tend à s’exagérer. […] Vous l’aviez admis parmi vous, Messieurs ; c’est le plus grand honneur que puisse obtenir un homme de lettres ; quand il l’a reçu, il est obligé à de nouveaux efforts.
Le tort, bien pardonnable, de Feuillet est de n’avoir pas su admettre cette vérité pénible, qui offensait son âme religieuse et douce. […] Si, par sa nature même, l’art dramatique n’admet qu’une vérité approchée, le Théâtre-Libre a sûrement contribué à resserrer ces approches. […] Le mari et l’amant regardent le corps gisant de leur femme… Et la pièce pourrait finir là, si le public admettait qu’une pièce pût finir dès que l’auteur n’a plus rien à nous dire d’important. […] Admettez. […] Vautour est à la fois de celles qu’une âme vraiment bourgeoise admet le moins (si elle possède elle-même des immeubles), et qu’elle est le plus capable de comprendre.
Rendre ce qu’on m’a donné et ce qu’on me donne, je l’admets, c’est du droit, c’est du commerce loyal. […] C’est le second de ces moyens que Platon a pris, ne voulant ni renoncer à Dieu ni admettre un Dieu que la morale humaine pût accuser, condamner et par conséquent rejeter. […] Admettons qu’il n’ait pas de connaissances formelles si précises que celle-là. […] Or elle n’admet pas la vie idéale sans beauté morale ou plutôt, pour elle, la beauté morale est le genre de beauté attaché aux actions sérieuses. […] Il est difficile d’admettre une morale dont le premier précepte est l’imitation de la mort et dont l’ensemble des préceptes aboutit au suicide.
Car enfin, d’une part, nous admettons sans peine, avec M. […] Si donc nous admettons avec M. […] Et comme, par exemple, il est admis que la tragédie de Racine ou la comédie de Molière n’ont pas été dépassées, en est-il ainsi du roman de Le Sage ? […] Quels que soient les défauts du style de Marivaux, on peut donc admettre avec lui qu’ils tiennent assez étroitement à la nature de son observation. […] Grâce au cardinal et grâce au prince, Prévost fut donc admis à rentrer définitivement en France, sous la seule condition d’une retraite préalable dans une abbaye désignée.
Quelle pouvait être notre règle de conduite, à nous autres libéraux, qui ne pouvons pas admettre le droit divin en politique, quand nous n’admettons pas le surnaturel en religion ? […] On peut être royaliste sans admettre le droit divin, comme on peut être catholique sans croire à l’infaillibilité du pape, chrétien sans croire au surnaturel et à la divinité de Jésus-Christ. […] III Ceux mêmes qui n’admettent pas que la France se soit trompée en proclamant sans réserve la souveraineté du peuple ne peuvent nier au moins, s’ils ont quelque esprit philosophique, qu’elle n’ait choisi un mode de représentation nationale très imparfait 6. […] Que l’Église admette deux catégories de croyants, ceux qui sont pour la lettre et ceux qui s’en tiennent à l’esprit.
J’ai cru devoir admettre dans cette galerie deux étrangers, Schopenhauer et le comte Tolstoï, en raison de l’influence considérable qu’ils ont exercée sur le mouvement des esprits. […] J’en fais mon mea culpa… » Ce mea culpa parut suspect à quelques personnes, de celles qui n’admettent pas qu’on puisse honnêtement changer d’avis sur rien, et le bruit se répandit que M. […] Armé de son simple bon sens, il estimé qu’elle ne se démontre pas : d’une part, on ne saurait croire au surnaturel pour des motifs rationnels ; d’autre part, les ecclésiastiques de bonne foi et d’esprit éclairé reconnaissent qu’il peut y avoir autant de raisons de rejeter le fait historique de la révélation que de l’admettre. […] Celles-ci seules nous empêchent d’admettre que l’idée de Dieu vaut peut-être autant que Dieu, que l’image que nous nous faisons du Paradis vaut le Paradis. […] Après avoir introduit quelques réserves sur certaines exagérations dans la critique de l’état actuel de la société, réserves que nous avons indiquées plus haut, aucun être raisonnable, me semble-t-il, ne se refusera à admettre que Tolstoï ait raison, entièrement raison.
Mais qu’il ait fait, comme dit son fils236, trop de réflexions sur son changement à la cour, lui qui se peint comme « un homme passant sa vie à penser au roi, à s’informer des grandes actions du roi ; lui à qui Dieu, dit-il, avait fait la grâce de ne rougir jamais ni du roi ni de l’Évangile237 » que le chagrin qu’il en ressentit ait aggravé une maladie qui, plus tard, l’eût sans doute emporté, même au milieu de tous les sujets de contentement ; c’est ce qu’on peut admettre sans faire tort à Racine. […] Admis à la cour, et gratifié d’une pension, le voit-on s’évertuer à enchérir sur la louange ? […] J’ai eu moi-même le tort d’admettre, sans l’avoir vérifiée, cette tradition dans les précédentes éditions. […] Et puis, il faut bien admettre que Louis Racine a eu quelque raison d’écrire le passage de ses Mémoires que j’ai cité.
Cette vieille opinion que la littérature reflète l’état des mœurs étant admise, il est certain qu’on serait autorisé à croire que la nôtre, qui pose en principe que le vulgaire est seul réel, est la logique expression d’une dégradation de la conscience, de l’esprit et conséquemment du goût. […] Entre ce genre prohibé et le genre officiellement admis, il en était un troisième toléré genre grivois, leste, c’était le mot consacré. […] Qu’on se fâchât, il l’admettait aisément, mais il aurait voulu, au moins, qu’on lui fit l’honneur de comprendre, de se fâcher pour ses audaces, non pour les saletés imbéciles qu’on lui prêtait. […] A côté de l’apparat des cours et de leur cérémonial, les actes de la vie intime les plus répugnants ne sont point dissimulés, et les grands y assistent même officiellement quand il s’agit des plus hauts personnages, et se trouvent blessés lorsqu’ils n’y sont point admis.
C’est bien là l’amour chez la femme que le vice de nos éducations, l’étroitesse de nos convenances et nos finesses vaniteuses n’ont pas tournée au frivole et rabaissée au médiocre ; c’est l’amour placé comme il doit l’être, dès qu’une fois on l’admet, au-dessus des vains bruits et des biens apparents, sans balance, hors de pair, sur le trône du monde.
Mais cette idée, qui, si elle avait été réalisée selon des conditions naturelles d’existence, dans un lieu, dans un encadrement déterminé, et à l’aide de personnages vivant de la vie commune, aurait été admise des lecteurs superficiels et probablement amnistiée, cette même idée venant à se transfigurer en peinture idéale, à se déployer en des régions purement poétiques, et à s’agiter au loin sur le trépied, a dû être l’objet de mille méprises sottes ou méchantes : on n’a jamais tant déraisonné ni calomnié qu’à ce sujet.
Il est plus sage de s’en tenir à la monarchie française, de lire notre histoire, d’admettre sincèrement l’autorité des faits ; et alors on conviendra que notre ancienne monarchie a toujours porté en elle deux inconvénients si graves qu’ils en balançaient tous les avantages : la vieillesse des rois et leur minorité.
Habitué à certaines formes du passé dans lesquelles il reconnaît le caractère religieux, il ne peut se décider à admettre comme religion toute pensée qui ne se manifeste pas sous une de ces formes.
Mais la société n’en est pas là, et, dans la discussion présente, lorsqu’en prenant le parti sévère, on se tient simplement à la morale du monde, à ce qu’on appelle être honnête homme, à la morale qui admet la comédie et la tragédie, Tartufe et Phèdre, et la ceinture de Vénus et les jardins d’Armide, oh !
Le style déclamateur, qui sert si bien les idées fausses, est rarement admis par les Anglais : et comme ils donnent une moins grande part aux considérations morales dans les motifs qu’ils développent, le sens positif des paroles s’écarte moins du but, et permet moins de s’égarer.
Mais que Prétextat se range sans hésiter à cette casuistique de sauvage, nous ne le pourrions admettre que si ce saint évêque nous avait été présenté comme un homme d’une intelligence affaiblie par les années et touché, comme dit l’autre, du vent de l’imbécillité. » Et je crois vraiment l’avoir démontré ; du moins y ai-je apporté tout le soin et tout le sérieux dont je suis capable.
J’admets dans toute sa portée philosophique ce précepte du Grand Maître de la morale.
Cela doit même être admis dans les idées du théisme ancien, puisque, suivant cette manière de concevoir le système des choses, Dieu est regardé comme ne créant plus dans le temps, mais ayant tout créé à l’origine.
Mais il est difficile d’admettre qu’une influence bouddhique se soit exercée en ceci.
La description de l’âge d’or, par Boileau, ne cesse pas d’être poétique pour admettre les termes de bled, de bœuf, de Vigne, de grappes, de lait : Hélas !
Il fut admis également à la société de thé de Tchanoyu et fut élève de Yamada Sôhen, célèbre maître de thé, qui connaissait Kira (Kotsuké) assez intimement.
Les généralités admettent toujours les exceptions ; nous savons fort bien que la foule est une grande chose dans laquelle on trouve tout, l’instinct du beau comme le goût du médiocre, l’amour de l’idéal comme l’appétit du commun ; nous savons également que tout penseur complet doit être femme par les côtés délicats du cœur ; et nous n’ignorons pas que, grâce à cette loi mystérieuse qui lie les sexes l’un à l’autre aussi bien par l’esprit que par le corps, bien souvent dans une femme il y a un penseur.
Dans cette idée, il alla trouver l’archevêque de Sens, lui fit des plaintes de l’abbé de Clairvaux, & demanda qu’on l’admît à justifier sa doctrine en plein concile.
Mais elle ne signifie pas grand chose pour nous qui admettons une providence, dispensatrice immédiate des biens et des maux.
Je crois toutefois qu’il ne faudrait admettre aux leçons de ces deux professeurs que le petit nombre des étudiants qui montreraient des dispositions singulières.
… Et quelle notion prise dans ce Christianisme, repoussé par la Chine, empêcherait d’admettre aujourd’hui l’impossibilité d’une conversion à laquelle on a résisté pendant des siècles, et cette vue d’un châtiment, pour les peuples qui n’ont pas, comme les individus, d’autre monde pour expier leurs fautes, sans laquelle l’ordre croule et l’Histoire ne se comprend plus !
qui croit qu’admettre tout » c’est tout expliquer, et qui n’est que le balancement perpétuel de la pensée entre les faits contradictoires.
— quand nous voulons qu’elle soit autre que ce que nous sommes : c’est-à-dire une passion ou une idée (car l’homme n’est jamais que cela, lorsqu’il est quelque chose) ; quand, enfin, nous n’admettons pas que des faits qui passent à travers nos esprits, nos sensibilités, nos consciences, doivent nécessairement s’y colorer en y passant.
Pénélope sans Ulysse, qui, dans l’oisiveté du cœur et de l’action, fait et défait éternellement sa tapisserie, la Philosophie n’a rien mis dans le monde qui n’y fût sans elle ; et si elle n’en a rien ôté des vérités qu’elle n’a pas faites, elle en a du moins beaucoup faussé, et son mérite, quand elle en eut, fut de redresser ses voies fausses et d’admettre enfin ce qu’elle avait d’abord repoussé.
Quelle différence admettent-ils entre l’une et l’autre ?
Mais le monde antique « fermé », sans lien réel avec l’en-dehors, ne pouvait adopter une conception qui suppose admise la solidarité entre nations et « la plus large des communautés. » Il semble qu’Henri IV, à l’aurore du monde moderne, conçut le premier l’idée d’une juridiction dont les États de l’Europe auraient à invoquer l’autorité, pour régler leurs conflits.
. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois La succession constante et non interrompue des révolutions politiques liées les unes aux autres par un si étroit enchaînement de causes et d’effets, doit nous forcer d’admettre comme vrais les principes de la Science nouvelle.
Là où nulle représentation dramatique n’était admise, bien qu’il y eût un théâtre, là où les vers d’Homère, apportés par Lycurgue, n’avaient point inspiré d’imitation épique, la poésie ne devait être qu’un instrument passager de discipline morale et d’enthousiasme.
Caro, ont admis que son pessimisme reposait sur des idées philosophiques indépendantes de ses souffrances personnelles. […] Il est étrange, en vérité, que, ne vous étonnant pas de voir les hommes être des hommes, c’est-à-dire des êtres peu estimables et peu aimables, vous ayez tant de peine à admettre que les femmes ne sont pas des anges. » Le Tasse n’a pas l’air de comprendre cette élémentaire vérité, et Leopardi, qui a su l’exprimer, ne l’a probablement jamais comprise. […] Personne ne voulait admettre qu’il y eût, dans cet effort collectif de jeunes hommes dont on ne pouvait méconnaître le talent, autre chose qu’une soif malsaine de succès hâtif. […] C’est peut-être parce qu’il faut que les mots aient un sens concret qu’il a admis sans hésiter la réalité de ces abstractions qui épouvantent et troublent nos esprits. […] Il n’admet pas un instant que l’Italie doive quelque reconnaissance aux diplomates qui ont fait son unité ; on l’aurait faite plus vite, et mieux, si le gouvernement, au lieu de rechercher l’appui de Napoléon, avait aidé sérieusement les volontaires.
Il nous faut renoncer dès lors à toutes les anecdotes postérieures qui ont couru et qui font légende à son sujet ; aux services qu’il aurait rendus à la Grèce pendant la peste d’Athènes, et dont Thucydide ne dit mot ; à ces grands bûchers qu’il aurait fait allumer pour purifier l’air et qui chassèrent le fléau ; à son refus d’aller servir le roi de Perse, et à son mépris des présents d’Artaxerce : inventions agréables, ingénieuses, mais inventions de rhéteurs, nées d’écrits apocryphes que la critique n’admet pas et qu’elle met à néant. […] Selon moi, et si je m’écoute, Auguste Comte ne serait qu’un des hommes qui, depuis Lessing, Turgot, Condorcet, Saint-Simon, conçoivent le progrès de la société et celui de l’entendement humain selon une certaine ligne qu’on peut admettre dans sa généralité sans aller pourtant jusqu’à la serrer de trop près dans le détail. […] » Ces points principaux admis, et sauf les réserves déjà faites, on ne peut qu’admirer la nouveauté la sagacité, la fermeté ingénieuse et fine que M.
Pierre Vous qui n’admettez cartésiennement que les idées claires et distinctes, vous parlez par énigmes. […] Edmond Scherer s’était déjà moqué de ces sots diffamateurs, qui, ne sachant rien, ne peuvent admettre que personne en sache plus long qu’eux, surtout lorsque l’homme informé contredit leurs opinions préconçues. […] Paul Pas précisément, puisque j’admets le mal, mais comme condition du bien.
Il faut donc admettre « que les objets imaginaires, lorsqu’ils absorbent l’attention, produisent, pendant ce temps-là, la persuasion de leur existence réelle ». […] Mais supposez le cas inverse : admettez que dans la veille aussi bien que dans le sommeil, et par exemple dans l’extase ou dans la fougue de l’action, cette sensation, malgré l’ébranlement du nerf, soit absente ou comme absente, c’est-à-dire non remarquée, annulée par la présence et la prépondérance d’une autre idée, image ou sensation. […] Très souvent, les malades, après avoir admis plus ou moins longtemps que leurs fantômes n’étaient que des fantômes, finissent par les croire réels, au même titre que les personnes et les objets qui les entourent, avec une conviction absolue, sans qu’aucune expérience personnelle ou aucun témoignage étranger puisse les arracher à leur erreur.
Mais, en se mettant au point de vue de la seule raison, il est plus conforme à ses lois de concevoir le moteur avant le mouvement ; car, à moins d’acquiescer à ces systèmes qu’Aristote a cru devoir combattre, et qui expliquent tout par les seules forces de la matière, il faut bien admettre que les choses n’ont pu être mues que par un moteur préexistant. […] Mais, une fois ce grand fait admis, il faut l’éclaircir par l’analyse psychologique et en considérer tous les éléments rationnels. […] Ou il faut nier la loi morale, la liberté de l’homme et sa responsabilité, ou il faut admettre, comme conséquence inévitable, une autre vie à la suite de celle-ci, où Dieu saura distribuer les récompenses et les peines.
— Il n’est nul besoin, répondrons-nous, d’admettre les antiques causes finales ni un but défini de l’univers pour admettre la loi de l’évolution et pour considérer, au point de vue de cette loi, la vitalité plus intense et expansive, plus consciente et heureuse, plus féconde pour soi et pour autrui, comme supérieure, comme plus vivante et plus durable. […] La cité aristocratique de l’art, au dix-huitième siècle, admettait à peine dans son sein les animaux ; elle en excluait presque la nature, les montagnes, la mer.
Le royalisme de Madame Hugo, si tant est qu’elle eut une opinion politique, devait être bien platonique : autrement il faudrait admettre que cette femme si courageuse, si fidèle en ses amitiés (pendant 18 mois, au risque de mille dangers, elle cacha aux Feuillantines, le général Lahorie, traqué par la police impériale), aurait ainsi renié sa foi et pactisé avec les plus cruels ennemis de son parti. […] S’il avait confessé qu’en rimant l’ode sur la naissance du duc de Bordeaux ou l’ode sur son Baptême, ou n’importe quelle autre de ses odes, il avait été inspiré et soutenu par l’espoir du gain, il aurait du coup conquis la haute estime de la Bourgeoisie, qui ne connaît que le donnant-donnant et l’égal échange et qui n’admet pas que l’on distribue des vers, des asticots ou des savates gratis pro deo. […] La propriété fut traitée de vol ; l’État fut sommé de nourrir à grands frais la fainéantise ; le premier soin des gouvernants fut de distribuer, non le pouvoir du roi, mais les millions de la liste civile, et de parler au peuple non de l’intelligence et de la pensée mais de la nourriture et du ventre… Oui, nous sommes arrivés à ce point que tous les honnêtes gens, le cœur navré et le front pâle, en sont réduits à admettre les conseils de guerre en permanence, les transportations lointaines, les clubs fermés, les journaux suspendus et la mise en accusation des représentants du peuple. » (Numéro du 28 août).
On a toujours eu une peine, pour ne pas dire une impossibilité, d’esprit à admettre une éternité de supplices infinis et irrémédiables en punition de fautes temporaires, bornées dans leur durée, dans leur portée comme dans leur criminalité même ; on n’a pu, sans une répugnance invincible de l’esprit et du cœur, associer à l’idée de la bonté divine du Rémunérateur suprême une continuité et une éternité de supplices qui excluraient de l’Être divin une partie essentielle et nécessaire de cet Être, la miséricorde. […] XII Cette répugnance de l’esprit humain à admettre l’irrémédiabilité et l’éternité des peines a tourné de préférence toutes les imaginations du côté de cet enfer à temps qu’on appelle le Purgatoire. […] Et ce syllogisme-là conclut en moi avec tant de subtilité que toute autre démonstration me paraît stupide. » Il part de là pour chanter le Credo de la Trinité dans ces trois vers : « Et je crois en trois personnes éternelles ; et je les crois si triples et si une à la fois qu’elles admettent à la fois pour les nommer sunt et est (elles sont ou elle est). » Ici un poétique orgueil s’empare pindariquement du Dante, et il commence son vingt-cinquième chant par un triomphe anticipé qu’il se décerne à lui-même.