Ils s’exhaleront en actions de graces pour le plus mince présent que vous leur ferez, ne fût-ce qu’une corbeille de fruits, ne fùt-ce qu’une fleur ; mais pour un livre que vous leur aurez donné, ils ne s’en souviendront pas. […] L’important est l’homme incorrigible, plus on l’humilie, plus il est impertinent ; on le surprendroit dans l’action la plus déshonorante, qu’il diroit comme cette prostituée de Babylone, qu’ai-je fait, au moment même qu’on la trouve en flagrant délit. […] On diroit, à entendre un frondeur, qu’il n’existe pas un bon ouvrage, qu’il n’y a pas une belle action. […] Les inconséquences du temps ont résolu ce problême, observa judicieusement la marquise ; il n’y a pas aujourd’hui d’actions de suite ; je dis mieux, l’une combat l’autre, & l’on ne vit plus que d’une maniere décousue. […] L’abbé nommé le Vent coulis, en ce qu’il se glisse de toute-part ; ses actions sont autant de farces théâtrales, & sa conduite formeroit un excellent rôle aux comédies les plus burlesques.
Moraliste de l’action, M. […] Jean Carrère se récrie : Flaubert « a brisé en de jeunes âmes le ressort de l’action et de la bonté féconde. […] Il le déplore ; non qu’il souhaite de voir éliminé tout mysticisme : il a noté que le mysticisme est le « tonique » indispensable de l’action. […] Deux idées se joignent : le rêve et l’action. […] Ils parleront : « et les vieillards n’ont qu’à se taire, qui ne surent pas nous dérober cette grandeur et nous précéder dans l’action.
Quoi qu’il en soit, l’action ne porte que sur une pointe d’aiguille ; Piron a su soutenir et animer l’ensemble par d’heureux incidents, et surtout par une verve continue de dialogue. […] Il avait mis son épigramme en action.
Que cette longue allée qui suivait de son parapet les terrains fangeux des Capucins n’a entendu de ces confidences de nos âmes, qui sont les pressentiments de hautes actions ou de poésie en faits ! […] « Une chose cependant diminuerait le plaisir que j’ai à rêver avec les douces larmes que fait couler une bonne action : cette idée d’en être payé par une récompense, un paradis.
Au milieu de cela, il s’échappe à nous avouer, qu’au fond, sa grande satisfaction, sa grande jouissance est de sentir l’action, la domination qu’il exerce, de son humble trou sur Paris, et il le dit avec l’accent d’un homme de talent, qui a longtemps mariné dans la misère. […] Une autre voix. — Oh, la séductrice famille que cette famille Sarah Bernhardt… Vous n’avez pas connu la charmante petite Régina, morte à dix-neuf ans… Une autre voix. — Oui, on estime à quatre-vingts millions de rente, la fortune que les jésuites possèdent en France, et cela est établi par une enquête secrète, faite tout dernièrement… C’était assez difficile, ils n’ont que des actions au porteur… le gouvernement a fait des recherches, pour arriver à savoir quelles étaient les personnes qui touchaient ces titres.
Maintenant, c’est l’anecdote, une anecdote de morale en action, imaginée par des imbéciles et traduite par des acteurs sans talent ou d’un talent tout mécanique. […] Comme il s’enfuit, il rit n’indiquent pas que l’action est au passé plutôt qu’au présent, il semble qu’il y ait là comme une ruse linguistique inconsciente pour doter ces verbes trop uniformes d’un passé défini emprunté aux formes de la première conjugaison où il se distingue nettement du présent.
Mais, quelles qu’aient été chez Mme de Staël la supériorité et la prédominance de sa conversation sur son style écrit, du moins par rapport à ses premiers ouvrages, il n’en est pas d’elle comme des grands hommes orateurs, improvisateurs, les Mirabeau, les Diderot, un peu pareils aux Talma, puissantes renommées qui eurent le sceptre et dont il reste des témoignages écrits bien inférieurs à leur action et à leur gloire : elle a laissé assez d’œuvres durables pour témoigner dignement d’elle-même, et n’avoir pas besoin devant la postérité d’explications étrangères, ni du cortège des souvenirs contemporains. […] Mais, au sortir des rêves du sentiment, des espérances et des déceptions romanesques, nous n’en sommes encore qu’aux années de la pleine action et du triomphe. […] Mais c’est dans le domaine de l’art que son action, de plus en plus, je me le figure, eût été belle, efficace, cordiale, intelligente, favorable sans relâche aux talents nouveaux, et les recherchant, les modifiant avec profit pour eux et bonheur.
J’aime aussi beaucoup la morale… en action, en littérature moins, parce qu’elle s’y trouve être un élément étranger et troublant qui ne peut que donner à l’œuvre une allure empesée, roide et gauche, de même du reste que la politique, la passion et l’émotion, toutes choses très-bonnes… à leurs places respectives. […] Relisez les si fastidieuses énumérations stellaires ès certaines pièces affreusement longues et terriblement tautologiques des Contemplations, les nomenclatures, parfois très amusantes, mais que tumultuaires, qui encombrent les trois Légendes et les Quatre Vents de l’Esprit, les filandreux, pour trop d’effort trop visible, boniments d’Ursus et les tonitruamment (thunderly) fades calembours de l’insupportable Tholomyès, et comparez avec, pour prendre au hasard, le petit Jehan Frollo et ses gamines prosopopées, si piquantes, si raccrocheuses de l’attention, et le dénombrement comme, et mieux que, pictural, de la flotte turque dans le Navarin des Orientales, et cette précision extraordinaire des moindres tirades si nourries de drame et d’action illustrant tout particulièrement le théâtre en prose. […] Et puis, Joseph de Maistre tablant toujours sur l’homme initialement mauvais et sur l’indéfectible péché originel dans son action par les grandes masses humaines, peuples et civilisations, a fait, dès le premier essai (sous le Directoire, je pense) de ce qu’on a nommé beaucoup trop emphatiquement, hélas !
Une presse, une hâte, un travail enfiévré, tel que je n’en ai pas vu encore, et dans lequel semble haleter le patriotisme : — le tableau de l’activité nationale en action, au bruit du canon tonnant sur toute la ligne. […] On cause de l’inertie du gouvernement, du mécontentement produit dans la population par l’absence de l’action du général Trochu, par ses atermoiements sans fin, par le néant de ses tentatives et de ses efforts. […] Si cependant cela arrive, quelle responsabilité devant l’histoire pour ce gouvernement, pour ce Trochu, qui, avec des moyens de résistance aussi complets, avec cette foule armée de 500 000 hommes, aura, sans une bataille, sans un avantage, sans une petite action d’éclat, même sans une grande action malheureuse, enfin sans rien d’intelligent, d’audacieux ou d’imbécilement héroïque, fait de cette défense, la plus honteuse défense des temps historiques, celle qui témoigne le plus hautement du néant militaire de la France actuelle !
Ce Souvenir de Moréas, dont j’ai l’honneur de partager la présidence avec Maurice Barrès, n’est pas seulement un témoignage de reconnaissance pour la beauté intrinsèque de l’œuvre du poète, mais aussi une preuve de l’importance de cette œuvre dans l’orientation de la poésie contemporaine et de l’action qu’elle exerça. […] Ne dit-il pas, des impressions jetées par là nature dans son âme et par son âme dans ses vers : « Le fond fut toujours un profond instinct de la Divinité dans toutes choses, une évidence, une intuition plus ou moins éclatante de l’existence et de l’action de Dieu dans la création matérielle et dans l’humanité pensante. » Ajoutons qu’en parlant ainsi, Lamartine se définit très exactement. […] N’était-il pas jusqu’à ce « Démon de la perversité » dont Poe avait signalé la présence dans le cœur de l’homme et à qui Baudelaire attribuait également une occulte puissance sur les actions humaines. […] Cette action future de Baudelaire, ni Sainte-Beuve ni Gautier ne la soupçonnèrent et ils ne devinèrent pas qu’elle apporterait à la poésie de l’avenir quelques-uns de ses traits essentiels et que les Fleurs du Mal répandraient autour d’elles, non pas un parfum magnifiquement stérile, mais une semaine de graines fécondes. […] Le projet de rapporter sous un jour personnellement favorable les intrigues auxquelles il ont été mêlé fut le motif tout pratique qui poussa le Coadjuteur de la Fronde à rédiger l’histoire de ses actions.
Lamarck vint et supprima cette idée d’époques, de cataclysmes, de déluges, pour la remplacer par l’idée de continuité des actions naturelles. […] Fourier admet tous les désirs, tous les mobiles d’action, toutes les tendances, et prétend que si les passions sont souvent malfaisantes, c’est qu’elles s’exercent dans une société désharmonisée. […] Aussi était-il particulièrement inapte à l’action. […] Mais il eut heureusement des heures de confiance, et non sans raison, car la partie sage des rêveries de Ruskin appartient maintenant, sinon encore au domaine de l’action, du moins au domaine de la raison. […] Le sujet l’intéresse comme action, et non comme dissertation.
Ils préfèrent les religions aux philosophies et ne raisonnent que pour se justifier de leurs mauvais penchants, et de leurs méchantes actions, ce qui est risible, mais pardonnable. […] Cet esprit d’imitation nous est nécessaire pour vivre sans trop d’égarement ; nous le portons dans toutes nos actions et il domine notre sens esthétique. […] Renan administre le Collège de France avec un esprit de prudence et d’amour et cette foi dans les choses de la science qui inspire toutes ses pensées et toutes ses actions. […] Mais les actions qu’on lui prête ne lui appartiennent pas : ce sont des facéties traditionnelles. […] Je la reçois à titre de grâce ; ils veulent m’épargner des difficultés qui m’auraient fait succomber, peut-être, ou commettre quelque action indigne de moi.
Sieyès ne fut pas long, du reste, à comprendre que son rôle était accompli, que le chef d’État idéal qu’il avait cherché à faire asseoir théoriquement au haut de sa pyramide était trouvé, debout, vivant, en action, investi de puissance et de gloire, et que le moment pour lui était venu d’abdiquer.
C’est là qu’il recevait l’action bienfaisante du soleil et de la lumière, qui pénétrait à flots dans tout l’appartement.
Boissonade donna certainement la mesure de son savoir en grec aux vrais érudits ; mais il limitait par avance son action et son influence, il circonscrivait sa portée.
Un mémoire affreux contre Mme de Tencin, où il dit que c’est un monstre que l’on doit chasser de l’État ; que, si jamais il meurt, ce sera elle qui le tuera, parce qu’elle l’en a souvent menacé ; qu’elle doit encore tuer un homme qu’il nomme ; qu’il l’a surprise lui faisant infidélité avec Fontenelle, son vieil amant, et qu’elle a commerce avec d’Argental, son propre neveu ; qu’elle est capable de toutes sortes de mauvaises actions ; qu’il en avertit M. le Duc ; qu’il ne lui doit rien, quoiqu’elle ait un billet de 50,000 francs de lui, et le reste… » Mme de Tencin, décrétée de prise de corps et menée d’abord au Châtelet, puis à la Bastille, fut innocentée par jugement et déchargée de l’accusation.
Après un Conseil où la question avait été une dernière fois agitée, où toutes les raisons s’étaient produites, toutes les considérations pour et contre, et où, chaque chose bien pesée, le Cabinet se décidait pour l’action avec toutes ses chances, on allait se séparer : la discussion s’était prolongée jusque bien avant dans la nuit ; M. de Rémusat, ministre patriote et lettre, s’écria en se levant et en concluant le débat : « Fata viam invenient… » Par malheur, la décision resta sans effet ; le roi ayant reculé au dernier moment, le Cabinet donna sa démission, et le ministre en fut pour sa belle allusion virgilienne.
Rendons aussi cette justice à notre âge : on est assez disposé à y accepter, tel qu’il s’offre, cet abbé sublime, ce moine digne de Syrie ou du premier Clairvaux, ardent, impétueux, impatient, d’action et de fait plus que de discussion et de doctrine, bien que de grand esprit à la fois ; vrai moine de race, comme dirait de Maistre, indompté de tout autre que de Dieu.
Je lis, dès la première page d’Eugénie Grandet, cette phrase : « S’il y a de la poésie dans l’atmosphère de Paris où tourbillonne un simoun qui enlève les cœurs, n’y en a-t-il donc pas aussi dans la lente action du sirocco de l’atmosphère provinciale, qui détend les plus fiers courages, relâche les fibres et désarme les passions de leur acutesse ?
Et quelle charité chez Pascal, et dans ses actions dont quelques-unes ont échappé au mystère, et dans ses paroles où reviennent si souvent des accents d’humanité et de tendresse plus touchants en cette doctrine rigide !
Quant à la partie si délicate et si ondoyante des intentions, M.Mignet pense que, pour les trois derniers siècles, on peut arriver à la presque certitude, même de ce côté ; car on a pour cet effet des instruments directs : ce sont les correspondances et les papiers d’État, pièces difficiles sans doute à posséder, à étudier et à extraire ; mais, lorsqu’on y parvient, on surprend là les intentions des acteurs principaux, dans les préparatifs ou dans le cours de l’action et lorsqu’ils sont le moins en veine de tromper, puisqu’ils s’adressent à leurs agents mêmes, ou ceux-ci à eux, et au sujet des faits ou des desseins qu’il leur importe le plus, à tous, de bien connaître.
L’admirable caractère de Tiberge, dans Manon Lescaut, en offre en action toutes les lumières et toutes les vertus réunies.
Au nom de la raison que l’État seul représente et interprète, on entreprendra de défaire et de refaire, conformément à la raison et à la seule raison, tous les usages, les fêtes, les cérémonies, les costumes, l’ère, le calendrier, les poids, les mesures, les noms des saisons, des mois, des semaines, des jours, des lieux et des monuments, les noms de famille et de baptême, les titres de politesse, le ton des discours, la manière de saluer, de s’aborder, de parler et d’écrire, de telle façon que le Français, comme jadis le puritain ou le quaker, refondu jusque dans sa substance intime, manifeste par les moindres détails de son action et de ses dehors la domination du tout-puissant principe qui le renouvelle et de la logique inflexible qui le régit.
« La parole qui coule avec les grâces de la profondeur du génie est plus mémorable que les grandes actions. » « La pensée nous fait dieux !
Il était devenu en quelque sorte l’arbitre du bon ton ; et ceux qui avaient les mêmes goûts et les mêmes opinions que lui, étaient sûrs d’avoir part à la gloire et aux applaudissements publics qui semblaient s’attacher à toutes les actions de sa vie.
Il avait préalablement enrôlé dans le complot un de ces hommes d’action qui ne reculent devant aucun crime, pourvu qu’il leur présente des espérances indéfinies de salaire et de faveur.
Voltaire débrouille lestement les faits, et nous donne un récit qui court, léger et lumineux, rejetant le détail oiseux, et dégageant les actions caractéristiques.
C’est le meilleur ouvrage et peut-être la meilleure action de Voltaire.
Ils se fouettent à l’action.
Et dans cette pièce remplie de portraits de famille, le germe d’une mauvaise action était mal à l’aise.
Le vol a une action sur les entrailles du voleur.
Elle veut mener désormais meilleure vie et rester digne de sa dernière belle action.
Illustrations religieuses et chevaleresques qui n’épuisèrent point, par l’action, la poésie naturelle à ces Guarini ; car, sous Louis le Jeune, florissait à la cour d’Adélaïde de Toulouse, un troubadour de ce nom, seigneur d’Apchier.
Ils diront : « Le temps qui est pure durée est toujours en voie d’écoulement ; nous ne saisissons de lui que le passé et le présent, lequel est déjà du passé ; l’avenir paraît fermé à notre connaissance, justement parce que nous le croyons ouvert à notre action, — promesse ou attente de nouveauté imprévisible.
Et, surtout, évite ces trois choses : de devenir trop gras, de prendre des actions industrielles, et de te marier. […] Du reste, ayant toujours eu soin de prendre un exercice modéré, Fritz se portait de mieux en mieux ; sa fortune s’augmentait raisonnablement, parce qu’il n’achetait pas d’actions et ne voulait pas s’enrichir d’un seul coup.
C’est lui qui les pousse à l’action, aux grandes réparations d’équité, de vérité… « Avoir été pour un jour, pour une heure, l’ouvrier d’une telle œuvre, suffirait à la gloire d’une vie. […] En sorte, que la malheureuse Mme Adam est emprisonnée dans sa bonne aventure : ce qui fait dire à l’un de nous, qu’il y aurait à faire une belle chose littéraire d’un homme ou d’une femme, dont toutes les actions seraient sues d’avance, sans que cet homme ou cette femme puissent se dérober à leur fatalité.
Les hommes innocens & vertueux, ajoute-t-il, charmés alors d’avoir les dieux pour témoins de leurs actions habitoient ensemble sous les mêmes cabannes ; mais bientôt devenus méchans, ils se lassèrent de ces incommodes spectateurs, & les reléguèrent dans des temples magnifiques. […] On lit, dans cet arrêt, que la cour de parlement « enjoint aux dits professeurs du roi de garder les règlemens, statuts & ordonnances de ladite université ; de rendre au recteur, ès disputes & autres actions, l’honneur & le respect qui est dû à sa dignité ; d’assister aux processions, assemblées & autres actes de l’université, quand ils seront mandés par ledit recteur ; ordonne qu’à la requête du procureur général, il sera informé des contraventions qui ont été faites ». […] Il en instruisit la duchesse de Camerin (*) qui prenoit beaucoup d’intérêt au bon frère Matthieu : quelques actions de zèle, dont elle avoit été témoin, avoient gagné son estime. […] Devenu syndic, ayant passé par tous les grades d’honneur de son corps, & acquis cet ascendant que donnent sur les esprits des actions hardies, il crut ne devoir écouter que son zèle, qui lui fit beaucoup de partisans & d’ennemis. […] Le cardinal Duperron, qui avoit du crédit sous ce pape, fit valoir cette action hardie.
Leurs écrits sont brûlés par la main du bourreau : l’archevêque fait chanter un Te Deum en action de graces ; elle lui valut un chapeau de cardinal. […] On laisse quelques passages, aujourd’hui presque ignorés, d’un pauvre prêtre ex-oratorien octogenaire, pour le Mississipi, pour le commerce des actions, pour des espérances de fortune immense & rapide. […] Son action éclatante étonna ses ennemis : ils l’empoisonnèrent. […] Ils chargèrent leur secrétaire, Sébastien de Rossi, de réfuter Pellegrini, Rossi, malgré sa grande jeunesse, honoré de cette place importante, ne cherchoit qu’à se signaler par des actions d’éclat. […] Le Tasse, en s’assujettissant dans son poëme à l’unité d’action, s’est privé d’un avantage considérable, qui est la multiplicité des aventures ; l’Arioste, exempt de cette contrainte, a rempli le sien d’un grand nombre d’événemens agréables qui en rendent la lecture très-amusante.
En voici d’autres fragments : « Je te demande grâce pour des phrases contournées ; je m’en crois revenu… Quant aux rythmes brisés des vers, je pense là-dessus qu’ils ne nuisent pas dans ce qu’on peut appeler le récitatif, c’est-à-dire la transition des sentiments ou des actions. […] Il y a en lui un fonds de tendresse, de bonté et de sincérité qui doivent le rendre adorable à tous ceux qui le connaîtront bien et qui ne le jugeront pas sur des actions légères. » « … Je doute que nous redevenions amants. […] L’action de Lorenzaccio met sous nos yeux une révolution manquée, avec tout ce qu’elle comporte d’intrigues et de violences, dans l’Italie brillante et pourrie du xvie siècle. […] Cécile n’aime pas les romans, ni le romantisme en action.
Et enfin, Lamartine a été, autant qu’on peut l’être, un homme réalisant l’idée complète que nous pouvons nous faire d’un homme de génie : il a été homme de pensée et il a été homme d’action ; il a été conducteur de peuple, il a été orateur, il a été poète avec une facilité merveilleuse : et si l’on veut chercher dans notre xixe siècle, c’est Lamartine, et ce n’en est pas un autre, qui a été vraiment chez nous le poète comparable à l’aède primitif, celui qui fait, dans notre xixe siècle, figure de héros. […] Lui, au contraire, il croit à la bonté de la nature, au progrès de l’humanité, à la vertu de l’action. […] Ici, en effet, les personnages, l’action, les dialogues, les propos, tout est fantaisie.
La fin de Werther laissait en vue et livrait aux regards du public un faux Goethe au lieu du vrai, un fantôme creux et trompeur après lequel la foule allait courir, comme Turnus dans le combat s’acharne à poursuivre le fantôme d’Énée qui l’égare, tandis que le véritable héros est ailleurs et dans le lieu de l’action.
Mais Arnault, que le général avait chargé de la négociation et qui échoua, nous fait remarquer que Ducis, « hardi par la pensée, n’était rien moins qu’aventureux dans les actions. » Nous le savons de reste.
Napoléon disparu et ce qui résultait immédiatement de son action politique étant à peu près apaisé, son exemple a passé dans le domaine de l’imagination, de la poésie, et y a fait école et contre-coup.
Par cet accroissement de son action et par cet emprunt de capitaux, il devient le débiteur universel ; dès lors les affaires publiques ne sont plus seulement les affaires du roi.
Le silence et l’abstention m’étaient d’autant plus commandés, que je passais alors (ce qui était faux) pour avoir conclu avec Ledru-Rollin un traité secret d’action commune pour nous partager le gouvernement de la république sous le titre de deux consuls, l’un de l’extérieur, l’autre de l’intérieur, s’entendant ensemble pour administrer les ressorts de l’État.
M. de Villèle penchait visiblement du côté de l’inaction, M. de Chateaubriand entraîna tout vers la guerre, et le dieu des projets généreux lui donna raison ; la dernière grande action de la race de Louis XIV fut son ouvrage.
Mendès a suivi pas à pas Euripide, et pourtant il a trouvé une péripétie centrale qui change complètement la marche de l’action et qui donne à la tragédie comme un coup de barre et à la fois une direction nouvelle et une impulsion et qui ranime l’intérêt au moment où il commençait à languir.
Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes : ce sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.
Derrière tout ce qui se fait ouvertement et par une volonté claire, que d’actions n’a-t-il pas découvertes qui se font pour ainsi dire en cachette de la conscience, ou à son insu, par cette corruption insensible de notre nature qu’il a si profondément remuée ?
Balzac en avait reçu l’idée du cardinal de la Valette, « lequel lui avait commandé, dit-il, de ne rien laisser passer dans le monde sans lui en écrire son sentiment, et de faire des sujets de lettres de toutes les affaires publiques9. » Certains personnages y sont appréciés, certaines actions louées ou blâmées par des raisons générales qu’il appuie d’exemples du passé.
Tous ses ouvrages, pour ne parler que des excellents, sont des récits en action.
Quand l’avenir réglera les rangs dans le Panthéon de l’humanité d’après l’action exercée sur le mouvement des choses, les noms de Pétrarque, de Voltaire, de Rousseau, de Lamartine précéderont sans doute ceux de Descartes et de Kant.
Bizet) ajoute positivement : « Ce que je sais, c’est que Latouche s’est plusieurs fois vanté devant moi d’avoir fait supprimer le journal, action qu’il considérait comme l’une des plus belles de sa vie. » Or, cette disposition est ici ce qui importe bien plus que le fait lui-même.
Elle est toute conçue en vue d’élever et de transformer le principe populaire, d’en extraire et d’en faire redescendre dans tous les sens une action de raison pure.
… » C’étaient des flux de phrases tronquées, dites avec l’air de tête, le ton ironique, le mépris d’intelligence hautaine, l’espèce d’indignation qui lui était particulière, quand il entendait une bêtise, ou l’éloge de quelque chose d’inférieur… Parfois, dans l’incessante agitation de la fièvre et du délire, il répétait toutes les actions de sa vie, indiquant le geste de mettre son lorgnon, soulevant ces haltères dont je le fatiguais pendant les derniers mois, faisant enfin son métier, faisant le simulacre d’écrire.
Il est un peu, comme un militaire arrivé au plus haut grade, qu’il puisse atteindre dans une arme spéciale, et qui continue à faire des actions d’éclat, sans entraînement, mais tout simplement parce qu’il est brave.
IX En effet, il faut réhabiliter Mme Du Barry de la tête aux pieds, avec une autorité souveraine, — faire resplendir ce qu’elle fut, c’est-à-dire le contraire de ce que croient les hommes et de ce que dit l’histoire, — préciser avec une rigueur qui rende toute contestation impossible l’action qu’elle eut, si elle en eut jamais de profitable à la monarchie, ou ne pas s’en mêler du tout et la laisser oubliée, — si tant est qu’on puisse l’oublier — dans ce tas de chiffons souillés qui finissent par devenir sanglants et qui furent le dix-huitième siècle.
Il n’est plus qu’un Proudhon qui ne voit dans les générations que des pousseurs de varlope, — et non plus même des travailleurs à tous les degrés : des artistes, des politiques, des hommes d’action et de pensée, — mais uniquement des ouvriers !
Cette lettre, éclaboussée de sang, est le Traité du Prince de ce Machiavel de père, supérieur à son élève, le contraire justement du Machiavel de l’histoire, très inférieur à Borgia, et qui n’écrivit son Traité du Prince que sous la dictée des actions de cet homme, qui fut, en somme, tout son génie.
On en pourrait trouver la preuve jusque dans les faits divers de la troisième page des journaux, qui n’ont pas cependant pour mandat de rapporter surtout les belles actions.
D’autres rappellent leurs duels, leurs faillites, leurs bosses ; ils vont fouillant dans leur vie pour y trouver un ridicule, ou une honte, ou une malpropreté, ou une action d’éclat, et livrent tout cela en pâture à la voracité du public. […] La critique — j’entends celle qui compte, celle qui a une action sur le gros public, la critique dont les éditeurs encombrent les quatrièmes pages de journal — a représenté de tout temps l’auteur d’Une vie et de Bel-Ami comme un conteur. […] Je ne veux pas m’étendre sur ce sujet ; et je serai bien heureux si, en constatant, sans y appuyer, l’affreuse situation de sa noble femme, horriblement frappée dans sa plus chère affection, dans ses plus chers espoirs et menacée dans sa vie, j’avais pu éveiller, dans une âme charitable, la pensée d’une bonne action et d’une aide urgente. […] Durant le cours de ces voyages, non seulement vous entasserez des documents, écrirez des livres, mais vous accomplirez des actions imprévues et méritoires. […] Mais ceux-là, dont on peut croire que la voix a retenti sur les foules, ceux-là, qui, peut-être, ont eu une action sur des âmes ignorantes et naïves, avec quelle mélancolie amère ils doivent faire leur examen de conscience.
Samedi 21 février C’est vraiment amusant de voir ses imaginations, prendre une consistance en chair et en os, sa prose, se changer en mouvement, en de l’action, — enfin le froid imprimé, dont on est l’auteur, devenir de la vie. […] Pour les Baux, pour Lamanon, pour ces endroits que j’appellerai de leur vrai nom, du nom de paysages historiques, et que dégrade et modifie, chaque jour, l’action meurtrière de la nature, ou la recherche de la pierre de construction par l’homme, comment ne s’est-il pas trouvé un préfet, un administrateur intelligent, qui ait songé à les faire reproduire dans une série de grandes photographies, et en faire un musée dans le chef-lieu du département ?
Il en est de même de l’étude de l’Histoire, bien plus importante que l’autre, puisque c’est l’école de l’humanité & un cours de morale en action. […] Il donne des éloges aux actions qui en méritent, & il flétrit sans acception de personne le vice & le crime.
… Cette scène si dramatique suffira pour donner une idée des développements qu’a pu prendre l’action romanesque commandée par des sentiments aussi grands et aussi généreux. […] L’action du roman marche, Jeanne échange chaque jour un peu plus de marques de sympathie avec le jeune homme, mais sans que sa pureté en soit atteinte. […] Au fait, qu’est-ce donc que ce public qui s’établit juge de nos actions ? […] Et nous présentant sans cesse le séduisant et victorieux spectacle du bien, C’est par leurs actions qu’ils corrigent les nôtres ! […] Ce n’est cependant que lorsqu’on a atteint au troisième degré que le lecteur vous réunit, vous, auteurs dramatiques, aux grands philosophes, aux grands moralistes, aux grands politiques, aux grands religieux, et qu’il reconnaît votre action sur le développement et le progrès de l’esprit humain.
Il n’avait de l’homme qui parle en public ni le masque, ni la bouche d’airain, ni le front : il n’avait pas le coup d’œil ni la flamme du regard : aucune action, aucun geste.
Lamartine, très-probablement, ayant fait le même pèlerinage, eût entonné son hymne d’actions de grâces, au sommet, sans s’arrêter à cette comparaison, fort belle d’ailleurs, mais cherchée, de l’oiseau et du poisson, avec l’âme qui monte, tandis que le corps est étendu immobile. — S’il arrivait devant la hutte d’un Highlander, avec une femme, une dame, pour compagne de voyage, qui marquerait quelque répugnance à entrer dans cette hutte enfumée, il la lui décrirait avec détail, avec grâce, comme il fait pour Valneige, et se complairait bientôt magnifiquement à la bénédiction de Dieu sur les cœurs simples qui y sont cachés, mais sans trop s’arrêter et sans plus revenir à l’hésitation de sa compagne.
Chacun, dans cette lecture, peut apprécier la marche du critique, le procédé savant des tableaux, la nouveauté expressive des figures, cette théorie éparse, dissimulée, qui est à la fois nulle part et partout, se retrouvant de préférence dans des faits vivants, dans des rapprochements inattendus, et comme en action ; cette lumière enfin distribuée par une multitude d’aperçus et pénétrant tout ce qu’elle touche.
Mais le poète n’est pas immobile longtemps : « En poursuivant dans toutes les actions humaines les causes que j’y ai assignées, souvent je perds le fil, mais je le retrouve : Ainsi dans les sentiers d’une forêt naissante, A grands cris élancée, une meute pressante, Aux vestiges connus dans les zéphyrs errants, D’un agile chevreuil suit les pas odorants.
Ici encore la noblesse s’est laissé dérober l’autorité, l’action, l’utilité de sa charge, à condition d’en garder le titre, la pompe et l’argent109.
Au-dessous d’eux et toujours à l’exemple de la taille, d’autres sont responsables. « Après que les premiers ont été discutés dans leurs personnes et dans leurs biens, le fermier est autorisé à exercer son action en solidarité contre les principaux habitants de la paroisse. » On a décrit tout à l’heure les effets de ce mécanisme.
Va dire à Didier qu’il remette son aiguillon à son petit frère, que je lui donne une charrue à conduire, cent vingt francs de gage, quatre paires de sabots, une paire de souliers, six chemises de toile, et que de plus je me charge de faire la noce au château, et que tu y danseras tant que tu voudras avec la Jumelle. » Tout fut fait avec la promptitude et l’entrain que cet excellent homme, toujours pressé du bonheur d’autrui, mettait à une bonne action.
Aucune vertu ne vous a manqué, même dans vos anarchies et dans vos corruptions, excepté la vertu qui fait les peuples, l’unité dans la volonté d’action ; grandes personnalités, nation anarchique, mille fois moins anarchique cependant que la Grèce.
Poète en action, il rassemble et convie Autour de son foyer d’un éclat tout vermeil, Tous les bruits, les rayons, la fête de la vie ; Il aime la splendeur, comme un fils du soleil.
Ensuite ses courtisans coururent aux temples, et, l’exemple une fois donné, les villes voisines de la Campanie attestèrent à l’envi leur joie par des adresses à l’empereur, et par des victimes immolées en actions de grâces aux Dieux.
moi qui le voyais faire, qui le regardais tant dans ses dernières actions, j’ai dit, mon Dieu, j’ai dit qu’il s’en allait en paradis.
Une immense couche de pur humus manifeste l’action continue des forces organiques.
Ce qui leur coûta le plus, c’est que pour conter les actions du roi, il fallait accompagner le roi.
Il est pénible que le premier venu, moyennant une somme relativement maigre, puisse exercer une action sur la jeune littérature.
Elles ont le même souci de l’action dramatique, le même mépris des virtuosités ; et chez quelques-uns de ces compositeurs on trouve une science de toute la musique, un génie original d’expression qui les rendent vraiment comparables à Wagner.
« On croit devoir me dissuader de vouloir réaliser mon œuvre par une entreprise d’actions.
Pendant dix ans, il multiplia les auditions privées et publiques au piano, il n’épargna aucune démarche auprès de ceux qu’il savait avoir une action sur le public, pour les guider et les éclairer dans l’appréciation des œuvres de Wagner, allant jusqu’à se faire conférencier pour redresser les erreurs attribuées par la malveillance à son maître préféré … C’est Brassin qui à force de diplomatie et de finesse réussit à faire accepter comme chef d’orchestre Hans Richter, lorsqu’il fut question de donner pour la première fois Lohengrin au théâtre de la Monnaie à Bruxelles. » Ceci m’amène à parler de cette première de Lohengrin, longtemps attendue et qui eut enfin lieu, sous la direction de l’éminent chef d’orchestre, le 22 mars 1870.
L’analyse va nécessairement préciser et rapprocher l’action si lointaine, si vague, si délicieusement estompée.
Or, après ces malhonnêtes actions involontaires, ces petits crimes arrachés à sa droite nature, elle s’enfonçait en de tels reproches, en de tels remords, en de telles tristesses, en de tels noirs de l’âme, que dans cet enfer, où elle roulait de fautes en fautes, désespérée et inassouvie, elle s’était mise à boire pour échapper à elle-même, se sauver du présent, se noyer et sombrer quelques heures dans ces sommeils, dans ces torpeurs léthargiques qui la vautraient toute une journée en travers d’un lit, sur lequel elle échouait en le faisant.
Les mots s’allient ainsi aux choses en une relation immédiate et essentielle par des actions et des réactions réciproques, qu’il faut tenir en mémoire.
Pendant que les bandes de joyeux vendangeurs se répondaient d’une colline à l’autre par ces cris de joie prolongés qui sont les actions de grâce de l’homme au sillon qui le nourrit ou qui l’abreuve, pendant que les sentiers rocailleux du village retentissaient sous le gémissement des roues qui rapportaient, au pas lent des bœufs couronnés de sarments en feuilles, les grappes rouges aux pressoirs, je me couchai sur l’herbe, à l’ombre de la maison de mon père, en regardant les fenêtres fermées, et je pensai aux jours d’autrefois.
De près et pour ceux qui étaient une fois en rapport avec lui, il était l’esprit investigateur par excellence ; il exerçait sur eux une action intime et décisive. […] Pourquoi faut-il qu’obéissant à des souffles bientôt différents et contraires, distraits la plupart et enlevés par la politique et les affaires, ils se soient plus ou moins dispersés, qu’ils n’aient pas eu d’action immédiate et directe sur leurs successeurs, et que ceux-ci, obéissant à de tout autres inspirations, quelques-uns pleins d’esprit, de génie même, puissants, prodigieux de veine, aient marché au hasard des temps, aient mêlé la cupidité à l’art, gâté le talent par d’impurs alliages, et n’aient rien créé qui fût tout à fait digne de si orgueilleux débuts, de si florissantes prémices ?
Le mot digne indique que nous approuvons l’action d’honorer. […] Nous ne voyons pas un fait qui en engendre un autre, mais un fait qui en accompagne un autre. « Notre volonté, dit Mill, produit nos actions corporelles, comme le froid produit la glace, ou comme une étincelle produit une explosion de poudre à canon. » Il y a là un antécédent comme ailleurs, la résolution ou état de l’esprit, et un conséquent comme ailleurs, l’effort ou sensation physique.