Ses classes finies, comme il avait hérité de quelque argent, il eut les moyens de voyager en Italie, en France, et enfin d’étudier librement cinq années dans les Universités allemandes. […] Resterai-je à Genève, ou serai-je de France, d’Europe ? […] une démission à l’heure inopportune, qui me ferait mal juger et blâmer par tout le’ monde, et réjouirait mes ennemis. » Ses ennemis : le recteur, qui déteste, ici comme en France, M. […] Il n’alla pas chercher en France ou en Italie du soleil et des sursis, et, dans l’hiver genevois, il fit jusqu’au bout ses leçons. […] France et Valéry les ont fait sortir de leur pensée active par divertissement, ou pour vérification.
L’Allemagne l’avait méconnu, houspillé, chassé ; la France l’avait reçu, et Paris était devenu non seulement son séjour, mais la patrie de son esprit. […] Poe n’a jamais su qu’il avait, si loin, là-bas, en France, un admirateur fanatique. […] En France aussi, son influence semble s’être exercée avec incomparablement plus de force qu’on ne l’a remarqué jusqu’ici. […] Hunt, Le socialisme et le romantisme en France. […] Voir Daniel Mornet, Les Sciences de la nature en France au dix-huitième siècle, 1911.
L'an dernier, le roi de Prusse s’est arrangé et même gêné dans sa route vers l’Angleterre pour ne point passer par la France.
Dans sa pièce : Vive la France !
[La France (5 janvier 1888).]
. — Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France (1820). — Smana ou les Démons de la nuit (1821). — Bertram ou le Château de Saint — Aldobrand (1821). — Trilby ou le Lutin d’Argail (1822). — Mélanges tirés d’une petite bibliothèque (1829). — Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux (1830). — La Fée aux miettes, roman imaginaire (1832). — Mademoiselle de Marsan (1832). — Souvenirs de jeunesse (1839). — La Neuvaine de la Chandeleur ; Lydie (1839). — Trésor des fèves et fleur des pois ; le Génie bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet (1844).
. — Enfin, le naturaliste genevois Trembley, ayant rencontré Montesquieu en Angleterre, fut invité par lui à le visiter en France dans sa terre de La Brède.
LE François étant le peuple le plus gai de l’Europe, il n’est pas étonnant que la France ait produit beaucoup d’ouvrages propres à exciter le rire, ou à amuser agréablement.
Ils sont deux ou trois, paraît-il, en France, à savoir ce que c’est qu’Homère et la Grèce.
» Les grands seigneurs de France se croyaient faits pour dépenser leurs richesses et non pour les augmenter. […] Enfin, nous avons vu Louis XIV lui-même, malgré la supériorité des auteurs français, battu par les généraux allemands et anglais, dont la France avait l’honneur d’être le modèle pour la poésie et l’éloquence ; et si le prince Eugène n’eût pas été amoureux, je ne sais pas trop ce que serait devenu notre empire de l’esprit. […] Ce qui peut faire douter du succès, c’est que toutes les tragédies de Voltaire qui respirent la bienfaisance, l’humanité, la tolérance, n’ont pu arrêter et même ont favorisé l’explosion de ce terrible fanatisme, qui a couvert la France de malheurs et de crimes. […] Le peintre de l’amour le plus naturel et le plus touchant qui ait existé en France, Racine, même en payant le tribut au goût de son siècle, a mieux conservé la vraisemblance : il n’a jamais donné qu’aux femmes ces transports et cette frénésie de l’amour qui dégradent la raison ; ses héros amoureux ne sont jamais des forcenés et des fous. […] Sophocle et Euripide sont les premiers poètes dramatiques de la Grèce, comme Corneille et Racine sont les premiers tragiques de la France ; et non seulement il est faux, il est même absurde dans les termes, d’avancer que nos grands hommes du siècle de Louis XIV surpassent infiniment les grands hommes du siècle d’Alexandre.
. — les anti-lucrèce En France on a toujours été un peu singe ; chaque succès fait naitre en foule les poëtes du lendemain, comme des essaims de mouches autour des fins morceaux.
Dans la politique générale du monde, Rome me fait l’effet d’avoir désormais le rôle qu’a eu en France le ministère du cardinal Fleury : Et le garda jusqu’à nonante !
Viennet est et sera l’une des originalités littéraires de ce temps-ci : “Je suis le seul homme, disait-il un jour gaiement, qui se soit relevé d’une chose dont on meurt ordinairement en France, du ridicule.”
Un grand changement s’est fait en France depuis cent ans.
Büscing, entre autres, qui a consigné dans ses Ecrits Polémiques, publiés à Berlin, l'estime particuliere qu'il fait de son Atlas : il le regarde comme le meilleur Ouvrage de Géographie & d'Histoire Politique qui ait paru en France sur l'Allemagne.
On dirait que la France est seule au monde, et que dans cette France il n’y a qu’une génération, qui n’a rien appris de ses pères, et qui ne transmettra rien à ses descendants. […] Si les beautés du théâtre de Corneille sont si populaires en France, le sentiment de ses imperfections ne l’est pas moins. […] Enfin, sa pauvreté, honteuse pour la France, l’aurait forcé de travailler trop vite.
Nous avons cru à quelque philosophe ou à quelque bouffon de génie fouaillant le monde avec son rire, et nous nous disions : Comment s’y prendra-t-il pour être gai, cet homme le moins gai de France ? […] et, chose particulière, il n’y a pas, dans ce Quatre-vingt-treize, le grand événement de Quatre-vingt-treize, celui-là qui data la révolution française : la mort du roi, ce crime sans pareil dans les annales de la France, et qui décapita la France ! […] une mauvaise action, à effet pervertissant, tout à la fois monstrueux et vulgaire, et qui emporta tous les niais de France dans un transport d’enthousiasme un peu refroidi depuis que les Misérables ont fait la Commune comme Hugo avait fait les Misérables, il y a cependant, il faut le reconnaître, dans le Quatre-vingt-treize d’aujourd’hui, tous les défauts et tous les vices de composition et de langage que nous avons reprochés aux Misérables, quand ils vinrent dépraver l’opinion et la littérature.
Les nations étrangères se moquent souvent des pas de clercs que fait la France en fait de révolutions et des déconvenues qui la font revenir tout bonnement au point d’où elle était partie, après avoir payé chèrement sa promenade. […] Au fond, cela fait honneur à la France ; cela prouve qu’elle s’est fait une haute idée du parfait. […] Allez, les générations ensevelies sous ces masses ont plus vécu que si elles avaient végété heureuses sous leur vigne et sous leur figuier 176 J’ai sous les yeux en écrivant ces lignes la grande merveille de la France royale, Versailles.
Cela est visible dans la France du xviiie siècle. […] Roland, trahi, surpris par une nuée de Sarrasins, s’obstine à ne pas sonner du cor, pour qu’on n’accuse de lâcheté ni lui, ni ses parents, ni la France. […] Mais ailleurs117 Rousseau qualifie les personnages qu’il a créés de « bonnes gens », de « belles âmes » ; il s’applaudit de leur avoir donné l’existence et l’on a pu soutenir, sans paradoxe, que l’ouvrage condamné en Suisse comme corrupteur fut en France le symptôme et l’auxiliaire d’une véritable renaissance morale. — Jugements contradictoires et parfaitement conciliables !
Cette hypothèse de l’activité inconsciente, qui a gagné depuis beaucoup de terrain en Angleterre, en Allemagne83 et en France, était appuyée par Hamilton sur trois sortes de faits. […] Les philosophes les mieux informés de France et d’Allemagne en connaissent à peine l’existence, s’ils la connaissent. » M. Mill cite comme le seul ouvrage ayant paru en France, sur ce sujet, l’Étude sur l’association des idées de M.
C’est un noble et touchant tableau ; il ranime l’Age d’or de la vieille France ; aucune emphase n’altère sa simple grandeur. […] Ces deux jeunes gens semblent les chevaliers de la France nouvelle revenant de la croisade du devoir. […] Mais la France n’est pas l’Amérique, et M.
M. de Lamoignon père ayant été nommé chancelier de France en 1750, Malesherbes lui succéda en qualité de premier président de la Cour des aides ; dès lors il appartient aux grandes charges, et sa vie publique commence. […] Or, en un temps où aucun livre ne pouvait s’imprimer en France sans permission expresse ou tacite, et en plein milieu du xviiie siècle, on peut juger de l’importance d’une pareille place que Malesherbes remplit durant treize années (1750-1763). […] M. de Malesherbes, qui les lisait au passage, avisait lui-même aux corrections à faire pour que l’ouvrage pût avoir cours en France, et il se concilia, malgré ces services aimables, la reconnaissance de Rousseau, infidèle ici à son ingratitude naturelle.
* * * — Il y a une somme de bêtise que les peuples ne peuvent pas dépasser, sous peine de périr, et la France où l’on ne veut plus qu’il y ait une statue pour Charlemagne, me semble, à l’heure présente, une nation mûre pour le démembrement, pour le dépècement. […] * * * — On peut dire qu’en France, le jour où le chef du gouvernement a eu sur le dos, comme uniforme, un habit noir, c’en a été à jamais fait de sa puissance et de sa gloire militaires. […] Un cabaret dans un terrain vague de Vaugirard, à l’entrée des carrières, devenues des champignonnières, et tout étincelant de beaux cuivres, de reflets de bouteilles aux formes trapues, d’un tas de vieilleries bien luisantes, qui semblaient le mobilier retrouvé d’une auberge de l’ancienne France… Là-dedans, un cuisinier, qui faisait un poulet sauté, une matelote, un certain plat de champignons, comme nul cuisinier au monde, et qui, vous apportait à voir des aquarelles de gazons émaillés de fleurettes, naïves et précieuses, comme ces tapis de fleurs que les Primitifs étalent sous les pieds de leurs martyres, et puis qui, tirant un orgue d’un vieux bahut, servait aux gens appréciant sa cuisine, des airs séraphiques.
Est-ce qu’il n’y a pas en France assez d’air à respirer pour tout le monde ? […] — Voilà bien à peu près textuellement la phrase éternelle dont tous les réquisitoires des cinq cents parquets de France ne sont que des variations plus ou moins sonores. […] L’infâme machine partira de France, nous y comptons, et, s’il plaît à Dieu, elle partira en boitant, car nous tâcherons de lui porter de rudes coups.
C’est une réparation qu’elle devait au génie de ce grand poëte, trop négligé en France, même au dix-septième siècle. […] Une autre preuve peut-être que Boileau, qui parfois a si bien compris et rendu le Traite du sublime de Longin, avait trop peu étudié le sublime dans Pindare et n’admirait pas assez le génie de ce grand poëte, c’est qu’il a cru de bonne foi l’avoir imité, dans son ode sur la prise de Namur, ville trop tôt reprise par le roi Guillaume, et ode parodiée alors si plaisamment par le poëte anglais Prior, chargé plus tard d’une ambassade à la cour de France, où Fénelon goûtait beaucoup son entretien, et où Boileau a dû le rencontrer quelquefois. […] L’évêque de Meaux n’a pas toujours pour inspiration et pour appui la gloire d’un Condé, les calamités d’une Henriette d’Angleterre ou de France.
Je reviendrai bientôt sur ce moment de 1831 à 1837 qui fut une des phases mémorables de l’opinion religieuse en France dans notre XIXe siècle. […] Ce n’est pas précisément qu’un ecclésiastique ne puisse se tenir convenablement sur un cheval ; mais porteriez-vous un habit écarlate avec des franges d’or, supposé que ce fût encore la mode en France ?
Les Chroniques de France, publiées en 1829, furent pourtant jugées, en général, comme une erreur honorable d’un talent élégiaque et intime, trop docile cette fois aux conseils de quelque ami, savant historien. […] Après la perte de son mari, elle est allée rejoindre jusque dans l’Orient son fils unique, qui y remplissait des fonctions consulaires : elle est, après des années, revenue en France, la vue affaiblie, sentant le poids de l’âge, étrangère aux vains bruits, aux agitations de la vanité, et ne demandant de consolation qu’à la famille, à l’amitié, aux choses du cœur et de l’intelligence.
Tels furent, ce me semble, au dernier siècle, Alfieri en Italie, et Le Brun en France. […] La nature de France, les bords de la Seine, les îles de la Marne, tout ce paysage riant et varié d’alentour se mire en sa poésie comme en un beau fleuve ; on sent qu’il vient de Grèce, qu’il y est né, qu’il en est plein : mais ses souvenirs d’un autre ciel se lient harmonieusement avec son émotion présente, et ne font que l’éclairer, pour ainsi dire, d’un plus doux rayon.
Cependant j’avoue que le respect humain auroit été capable de me retenir dans mes chaînes, si je n’eusse fait réflexion, que la moitié du monde vaut bien l’autre, et que la même démarche qui me feroit peut-être perdre quelque estime en France m’en attireroit beaucoup en Angleterre et en Hollande. […] Au tome VI du Pour et Contre (1735), parlant du Voyage de Jordan qui venait de paraître, Prevost touche quelques mots de l’accusation, à la fois vague et grave, dont il s’y voit l’objet ; mais, soit qu’il se sente la conscience moins nette, soit que les compliments mêlés à ce mauvais propos l’aient amolli, il répond moins vivement qu’il n’avait fait, l’année précédente, à Lenglet-Dufresnoy : « Je me suis attendu, depuis mon retour en France, dit-il, à ces galanteries de MM. les protestants, et je ne suis pas fâché d’avoir occasion de m’expliquer sur la seule manière dont je veux y répondre.
Tel ce voyageur anglais, qui, dans je ne sais quel canton de France, servi par une fille d’auberge aux cheveux roux, notait sur son calepin qu’en ce pays les femmes étaient rousses. […] Richet, « Les conseils d’un Allemand à la France », 30 nov. 1886.
Lyon, dans notre histoire littéraire, a eu des destinées particulières : l’Allemagne, l’Italie, la France y mêlent leurs génies ; l’activité pratique, l’industrie, le commerce, les intérêts et les richesses qu’ils créent n’y étouffent pas les ardeurs mystiques, les exaltations âpres ou tendres, les vibrations profondes ou sonores de la sensibilité tumultueuse : c’est la ville de Valdo et de Ballanche, de Laprade et de Jules Favre. […] A Ronsard, orné de toutes « grâces et perfections », appartiendra d’imiter Homère, Virgile, Arioste, et de donner à la France une épopée.
. — Histoire de l’art théâtral en France depuis vingt-cinq ans (1860). — Le Capitaine Fracasse (1863). — Les Dieux et les Demi-dieux de la peinture, avec A. […] Émile Blémont Fils d’un siècle énervé qui de mélancolie Pleurait, comme un automne où meurt le son du cor, Il fit hardiment boire à la France pâlie Un grand coup de vin pur dans une coupe d’or.
Il y avait en lui plus d’intuition que de réflexion, plus de sentiment que d’idée, plus d’impétuosité que de raison, en un mot, à mon sens, il a été, en politique, un philosophe, et en littérature, un merveilleux improvisateur, parfois sublime, le plus étonnant que la France ait jamais possédé, mais un improvisateur. […] Doué de tous les dons souverains, — beauté, poésie, éloquence, courage, sens profond de l’avenir, et, au-dessus du génie, la bonté, ce génie du cœur, — Lamartine est un des plus nobles êtres qui aient paru sous le ciel de France.
M. France volontairement la finit. […] Le ministre qui a conquis la Tunisie et le Tonkin a été mille fois plus maltraité que le général qui a livré Metz et la France à l’ennemi ; on les a mis en parallèle comme La Bruyère a fait pour Corneille et Racine, et leurs crimes bien pesés et compensés, ce n’est pas le ministre qui a été trouvé le moins coupable… Il ne s’agit pas d’introduire ces gracieusetés dans les mœurs des lettres, de revenir au seizième siècle où, pour Scaliger, quiconque entendait autrement que lui Tite-Live était au moins un scélérat.
En France, quiconque est persécuté n’a plus d’ennemis que le persécuteur. […] La France a marché vite en juillet 1830 ; elle a fait trois bonnes journées ; elle a fait trois grandes étapes dans le champ de la civilisation et du progrès.
En France, on n’en représente point qui n’ait auparavant obtenu l’approbation d’un censeur ; & ce censeur est communément austère. […] Les vers d’Alain lui procurèrent l’estime & l’affection de Marguerite d’Ecosse, première femme du dauphin de France depuis Louis XI.
Ce n’est rien moins que quatre volumes chargés de ce titre qui oblige et qui ne manque pas d’une certaine grandeur : Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, sujet triste et terrible qu’il n’a pas envisagé comme nous l’envisagerions, nous… nous le savons bien. […] Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs [Le Pays, 6 mars 1860.]
C’était réservé à la France. […] Nulle femme qu’elle, en France, n’était capable d’écrire si joliment cette comédie du mariage qu’elle nous a montrée dans toutes ses phases, depuis la lune de miel jusqu’à la séparation, mais amiable, tissu tout aussi brodé que fragile, et qu’elle nous a déroulé avec tout le luxe de ses accrocs.
J’écris ceci loin de France, je ne sais quel accueil la Sorbonne a fait à M. […] Pourquoi relever, tout au long, des articles d’un certain André Vervoort dans une certaine France libre, ou d’un Putter-Laumann dans une justice à laquelle M.
Viollet-Le-Duc, qui dans sa jeunesse s’est essayé contre l’école alors régnante de Delille par un petit Art poétique qui parut une satire hardie, a depuis pris place parmi les érudits en vieille littérature par une très-bonne édition de Mathurin Regnier (1822) ; il y mit en tête, comme Introduction, une histoire de la Satire en France.
Ainsi sont nés La Fontaine en France au dix-septième siècle, Shakspeare en Angleterre pendant la Renaissance, Goethe en Allemagne de nos jours.
N’importe d’où qu’il vienne, ou de Chine on de France, ceci est assuré que le conte est délicieux et touche au chef-d’œuvre.
FLEURY, [Claude] Prieur d’Argenteuil, Sous-Précepteur des Ducs de Bourgogne, d’Anjou & de Berri, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1640, mort en 1723 ; un des Ecrivains qui ont honoré le plus la France & les Lettres, par la supériorité & le bon usage de leurs talens.
L’état actuel de la Littérature, en France, démontre, à présent plus que jamais, la nécessité d’y travailler efficacement.
C’est ainsi que Despréaux l’annonce pour le créateur de la belle Poésie parmi nous : Enfin Malherbe vint, & le premier, en France, Fit sentir dans ses Vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit sa Muse aux regles du devoir.
Louis à Henri IV, le tableau de tous les Rois de France qui doivent un jour y occuper une place.
On sçait que nos troubadours ou trouvères ont pratiqué la même chose ; qu’ils couroient toute la France, suivis de leurs femmes & de leurs enfans, qui se mêloient aussi de rimer, & accompagnés de chantres & de joueurs d’instrumens ; que des seigneurs & des princes, qu’ils sçavoient flatter & réjouir, les accueilloient, les admettoient à leurs tables, les faisoient revêtir de leurs habits : honneur alors si distingué.
La France lui doit autant que Rome.
L’ancienne France semblait revivre : on croyait voir ces costumes singuliers, ce peuple si différent de ce qu’il est aujourd’hui ; on se rappelait et les révolutions de ce peuple, et ses travaux, et ses arts.
On reconnaît ceux du bel âge de la France à la fermeté de leur style, au peu de recherche de leurs expressions, à la simplicité de leurs tours, et pourtant à une certaine construction de phrase grecque et latine qui, sans nuire au génie de la langue française, annonce les modèles dont ces hommes s’étaient nourris.
LA France abonde en écrivains de ce genre ; mais nous en avons peu de bons.
Mais on ne connoissoit pas encore en France en quoi consiste le mérite des vers faits pour être mis en musique.
Vers 1895 j’étais nettement positiviste, déterministe, et, par une conséquence dont la logique m’apparut plus tard, je n’aimais plus la France, n’ayant eu pour elle qu’une affection purement littéraire.
Ils avaient des dignités ecclésiastiques : Hugues Capet s’intitulait comte et abbé de Paris, et les annales de Bourgogne remarquent en général que dans les actes anciens les princes de France prenaient souvent les titres de ducs et abbés, de comtes et abbés. — Les premiers rois chrétiens fondèrent des ordres religieux et militaires pour combattre les infidèles. — Alors revinrent avec plus de vérité le pura et pia bella des peuples héroïques.
C’est ce qui est arrivé en France au xviiie siècle. […] Ce passage progressif et lent eût pu avoir lieu en France comme ailleurs, sans la proscription des protestants sous Louis XIV. […] Les principes du gouvernement idéal, c’est à la France telle qu’elle a été, telle qu’il ne serait pas si difficile qu’elle fût encore, que le sociologue les rapporte ; les forces réelles et vives de la France historique, l’historien les place aux mains du mécanicien politique, seulement pour qu’il les mette en ordre et en jeu. […] Il a fait connaître Newton, très contesté alors en France et que la gloire de Descartes offusquait. […] C’est toujours la France amoindrie qu’il semble rêver. — Ce n’est pas qu’il lui en veuille précisément.
; il est vrai qu’il eut pour complice la France entière. […] Il en fut de même, à peu près, de toute la France, qui se crut sauvée. […] C’est lui en vouloir de s’être réjoui que la France fût sauvée. […] Il y a bien assez de soldats en France : il n’y a pas trop de poètes. […] Mais ce qui aura toujours raison d’être en France, c’est la cause de 89, c’est la cause de la patrie, c’est la cause de la liberté et celle de la France, mise à la portée du peuple.
Ces trois ouvrages sont, j’ose le dire, fort peu connus en France. […] Est-ce que la France est indifférente ou antipathique aux idées sérieuses qui ont inspiré ces ouvrages ? […] Avant de passer de la philosophie chrétienne à une philosophie plus avancée, la France a passé par la glorieuse expiation d’une révolution terrible. […] Il fit son droit et suivit avec assiduité les cours de la Sorbonne et du collège de France. […] Mais ce n’était pas le beau, le vrai Béranger de la poésie, de la France et de l’histoire : c’était le travers de l’enfant gâté par le succès.
Or, il paraît que toute une jeunesse apprit dans ses livres si attrayants l’histoire de France. […] Maintenant, le roi de Navarre possède la France. […] En France, rien, ou à peu près, dans les dépôts publics. […] C’est un beau cycle, et digne d’entrer dans la « matière de France ». […] On calcule qu’ayant été dix mois hors de France, le voyageur ne put rester que peu de semaines là-bas.
Supprimez cette figure, plus d’harmonie dans la composition ; les autres figures seront désunies ; la France, adossée à de grands drapeaux nus, n’aura plus d’effet, et l’œil sera choqué de rencontrer presque dans une ligne droite, dont rien ne rompra la direction, trois têtes de suite, celles du Maréchal, de la France et de la Mort. […] Je vous envoie ma pièce sous l’enveloppe de l’ambassadeur de France, chez qui je vous prie de vouloir bien la faire prendre. […] J’allai chez notre ministre à sa cour échanger cet argent du pays contre un billet payable en France. […] Suard, qui partageait avec l’abbé Arnaud le privilège de la Gazette de France. […] Gaillard, chargé d’affaires de France en Hollande et depuis garde du dépôt des archives des affaires étrangères.
En France, un jeune enthousiaste, M. […] Les journaux américains ont dit, au lendemain de la mort de Whitman, que son nom était plus célèbre en France qu’en Amérique. […] Gabriel Sarrazin équivalait à être connu de la France tout entière. […] Dans l’intervalle, Pater avait voyagé sur le continent, visitant l’Allemagne, l’Italie, mais surtout la France, qu’il aimait comme sa vraie patrie. […] En France même, d’ailleurs, il n’y a pas un romancier ; qui n’ait subi en quelque manière l’influence de M. d’Annunzio ».
Aimable pays après tout que celui de France, où un simple homme de lettres qui ne peut rien, qui n’est rien, tient tant de place, et où se déclare si spontanément l’hommage de tous pour l’esprit, pour le talent et la grâce !
— La Revue des Deux Mondes publie un très-intéressant travail du comte Alexis de Saint-Priest sur la destruction des jésuites en Portugal, en Espagne, en France et à Rome, vers le milieu du dernier siècle ; c’est pour l’auteur une occasion de soulever un coin du voile qui recouvre encore l’histoire diplomatique de ce temps-là.
Tel qu’il est, et avec tous les défauts et les infractions qu’il se permet, le Journal des Débats reste le journal le plus décent, le seul même en France qui continue de respecter jusqu’au sein de la publicité certaines habitudes de bonne compagnie, et il est à souhaiter que, dans cette lutte contre la Presse, il réussisse à garder sa prééminence.
On s’était arrangé avec un libraire américain pour lui envoyer les bonnes feuilles et lui permettre de publier la traduction là-bas en même temps que l’ouvrage paraîtrait en France.
Voilà comment deux pièces estimables, dont l’une (Lucrèce) est très-supérieure à l’autre, mais dont aucune ne réalise le moins du monde l’idéal moderne qu’on avait, à un moment, entrevu, voilà comment ces deux pièces qui ne sont que de très-nobles essais de poëtes qui sembleraient à peine encore émancipés de la plus excellente des rhétoriques, ont été presque un événement : il y a vingt-cinq ans, à une époque qui comptait parmi les juges de la tentative dramatique, non-seulement les jeunes esprits sérieux de la France, mais des témoins attentifs et des juges européens, tels que Goethe, Walter Scott et Manzoni, en eût-il été de la sorte ?
Pouvoir royal neutre, idée féconde tout à fait étrangère alors en France. — Jeu.
Ou les Gallo-Celtes qui habitaient notre pays ne ressemblaient guère aux Celtes de Grande-Bretagne et d’Irlande, ou leurs descendants de France ne leur ressemblent guère.
Nerval, Gérard de (1808-1855) [Bibliographie] Napoléon et la France guerrière, élégies nationales (1826). — La Mort de Talma, élégie nationale (1826). — L’Académie ou les Membres introuvables, comédie satirique (1826). — Napoléon et Talma, élégies nationales, en vers libres (1826). — M.
Un meurtre commis par ce dernier, pour la bonne cause, aggrave la situation, qui se résout au mieux dans la patriotique exaltation d’un appel de tous aux armes, pour la France en danger.
On est avec eux sous les murs de Solyme ; on croit entendre le jeune Bouillon s’écrier, au sujet d’Armide : « Que dira-t-on à la cour de France, quand on saura que nous avons refusé notre bras à la beauté ?
Dans aucun temps, dans aucun pays, sous quelque forme de gouvernement que ce soit, jamais la liberté de penser n’a été plus grande qu’en France au temps de sa monarchie.
La temperature du climat des Païs-Bas et la nature du sol, y font croître les arbres plus près l’un de l’autre, plus droits, plus hauts et mieux garnis de feüilles, que les arbres de la même espece qui viennent en Grece, en Italie et même en plusieurs provinces de la France.
Taine, bien qu’on imprime chaque jour le contraire, n’a pas fait l’éloge de « l’ancien régime » ; loin de là, il lui fut sévère et jugea qu’il devait crouler ; mais il a protesté contre la méthode employée par les hommes de la Révolution pour la réfection de la France.
Fussiez-vous un chien, et le chien d’une drôlesse, dès que l’héritier présomptif vous caresse, un maréchal de France devient votre serviteur, votre fournisseur, votre complaisant, car il peut avoir besoin de vous. […] Le clergé en France, quoique décent et régulier, n’est point le favori du public. […] La France a toujours été « de la religion de Voltaire. » La Fontaine ne fait que reprendre et sans aigreur les plaisanteries du moyen âge. […] Car il est exclu de toutes les idées et de toutes les passions qui sont grandes, en France du moins où il a fleuri mieux qu’ailleurs. […] Les paysans du bon pays de France sont gausseurs par nature, mais leurs plaisanteries ressemblent aux taloches qu’ils s’assènent quelquefois par plaisir dans leurs fêtes, et qui pourraient assommer un boeuf.
Cependant il était dans les conseils du roi, beau-frère du duc de Lancastre, employé plusieurs fois en ambassades ouvertes ou en missions secrètes, à Florence, à Gênes, à Milan, en Flandre, négociateur en France pour le mariage du prince de Galles, parmi les hauts et les bas de la politique, disgracié, puis rétabli : expérience des affaires, des voyages, de la guerre, de la cour, voilà une éducation tout autre que celle des livres. Comptez qu’il est à la cour d’Edouard III, la plus splendide de l’Europe, parmi les tournois, les entrées, les magnificences, qu’il figurait dans les pompes de France et de Milan, qu’il conversait avec Pétrarque, peut-être avec Boccace et Froissart, qu’il fut acteur et spectateur des plus beaux et des plus tragiques spectacles. […] Il va les quêter partout, en Italie, en France, dans les légendes populaires, dans les vieux classiques. […] Elle est rare dans les littératures du Midi ; les Italiens, au moyen âge, faisaient une vertu de « la joie », et vous voyez que ce monde chevaleresque, tel qu’il a été inventé par la France, élargit la morale jusqu’à la confondre avec le plaisir. […] On l’imagine comme « une monstrueuse image, la face cruelle et terrible, les regards hautains et menaçants, à chacun de ses côtés cent mains, les unes qui élèvent les hommes en de hauts rangs de dignité mondaine, les autres qui les empoignent durement pour les précipiter. » On contemple les grands malheureux, un roi captif, une reine détrônée, des princes assassinés, de nobles cités détruites231, lamentables spectacles qui viennent de s’étaler en Allemagne et en France, et qui vont s’entasser en Angleterre ; et l’on ne sait que les regarder avec une résignation dure.
— C’est un malheur pour voyager en France d’être Français. […] — En France, la femme se perd bien plus par le romanesque que par l’obscénité de ce qu’elle lit 6 janvier Dîné avec Flaubert à Croisset. […] Enfin le retour en France et la vie commune, où au bout de quelque temps il dit tout à coup à sa femme : « Mais ne trouvez-vous pas qu’un intérieur où il n’y a pas d’enfant, ce n’est pas complet ? […] 2 juin … « Vous voyez ce monsieur-là, si entouré, … c’est un grand nom de France qui possède des eaux dans un département du Centre, et qui écrit toutes les semaines au médecin imposé par lui, qu’il ne donne pas assez de douches à 40 sous… Ah ! […] Il faut le lire pour le croire, pour croire que cela est arrivé en France, il n’y a pas cent ans : le règne, la dictature homicide du bas, de la loge, de l’office, du portier, du domestique, de toutes les jalousies et délations d’inférieurs.
L’épée d’un grand capitaine rendait la France glorieuse. […] On avait cru longtemps en France qu’on ne pouvait supporter le tragique continu sans mélange de familiarité. […] Le père de notre théâtre, le créateur de la tragédie en France, un historien, ou tout au plus un faiseur de dialogues politiques ! […] Le génie de Corneille a créé en France ces deux genres, et c’est chez les Espagnols qu’il en a puisé l’idée. […] Ce Gilbert était un pauvre poète, d’une fécondité malheureuse ; quoique protestant, il fut en France le résident de la fameuse Christine, reine de Suède, qui sacrifia un trône à l’Église romaine : ce choix d’un protestant est honorable pour tous les deux.
Que pourra pour eux la France ? […] La France le contrariera-t-elle ? […] Le parti que peuvent prendre la France, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, il n’en a cure. […] Pour venir en France chercher une réputation dans les lettres ? […] En France, le juste milieu prend racine ; en Allemagne il croît et renforce dans l’ombre.
Il partit pour la France un an avant la révolution de 1830. […] Ainsi, à tout risque, combattons pour le parti qui peut encore, à la rigueur, sauver la France. […] Dans un article inséré à la Revue des Deux-Mondes, sur M. de Lamartine, pendant son voyage en Orient (juin 1832), on lisait : « L’absence habituelle où M. de Lamartine vécut loin de Paris et souvent hors de France, durant les dernières années de la Restauration, le silence prolongé qu’il garda après la publication de son Chant d’Harold, firent tomber les clameurs des critiques, qui se rejetèrent sur d’autres poètes plus présents : sa renommée acheva rapidement de mûrir. […] XV Votre belle inspiration sur Virgile, au Collège de France, signala votre retour dans votre patrie. […] Je n’aurais pas vu de grandes et belles journées, il est vrai, passer comme l’éclair sur mon nom, pour le signaler à l’amour immérité des uns, à la haine plus imméritée des autres ; je ne serais pas forcé de me dépouiller pièce à pièce de mes biens les plus chers, sans savoir encore s’il me restera une pierre pour recouvrir bientôt ma poussière, et écrire comme un rapsode de la France des lignes vénales pour gagner péniblement le pain de mes créanciers avec les subsides de mes amis !
Encore vaut-il mieux chercher nos pères dans Le Cabinet satyrique 37, que dans l’histoire de France écrite en très beau latin, par M. le président de Thou. […] Grâce à Dieu, grâce au soleil fécondant de 4789, et grâce à la Liberté, l’auguste déesse, cet animal n’existe plus sur le sol de la France, il est devenu tout à fait un homme, et sa voix compte, et sa voix donne l’empire ! […] Elle tenait à sa gloire, et jusqu’au bout de sa vie elle se battit, pied à pied, contre la vieillesse, semblable à ce maréchal de France sur les bords de la Bérésina qui tient tête aux Cosaques, pendant que l’armée en désordre franchit l’obstacle, et se sauve, à l’abri de ce valeureux ! […] c’est la règle qui devrait gouverner tous ceux qui veulent atteindre au véritable langage attique42: « On ne manquera pas, disait le Feuilleton, de remarquer dans les biographies qui viendront, plus tard, de cette artiste inimitable, qu’elle est morte un jour du mois printanier dont elle portait le nom, et que le marronnier du 20 mars, en signe de deuil, ne s’est pas couvert, ce jour-là, de ces fleurs accoutumées que le peuple de France acceptait comme un souvenir de la glorieuse et éphémère rentrée de son Empereur. […] s’il faut plaindre l’une de ces femmes, ne plaignez pas celle qui n’a perdu que le trône de France ; plaignez l’autre, hélas !
C’est le mot, on entretient la musique en France. […] Vous reconnaîtrez en eux les comédiens pompeux du dix-septième siècle, ceux qui sont les pères de l’art dramatique en France. […] Nous n’avons pas un seul acteur de drame en France qui aurait l’intelligence d’effacer ainsi sa voix. […] Tout cela semble peu de chose, et c’est énorme, surtout pour nous, en France. […] Parler de la France, sous Philippe-Auguste !
Ce n’est qu’à partir du xiie siècle, et par suite de l’appui que les Normands de France donnèrent au siège de Rome, que le christianisme breton fut entraîné bien nettement dans le courant de la catholicité. Il n’eût fallu que quelques circonstances favorables pour que les Bretons de France fussent devenus protestants, comme leurs frères les Gallois d’Angleterre. […] Hegel n’avait pas encore découvert que le vainqueur a toujours raison, et, en tout cas, le bonhomme aurait eu peine à comprendre que c’était la France qui avait vaincu à Waterloo. […] Thiers l’a très bien prouvé, a sauvé la France : maintenant il la perdrait.
» Vous le voyez, le drame musical avait été désiré et prévu en France par un bon nombre de hauts et de clairs esprits. […] Elle s’effarouchait des lèvres roses de baisers, et des mouches au menton, et du poing sur la hanche de saf olle sœur de France. […] Nous ne nous faisons pas d’illusions ; si l’on peut espérer qu’un jour les autres ouvrages de Richard Wagner deviendront populaires en France, il ne faut pas, à l’égard de celui-ci, former le même rêve ; l’Anneau du Niebelung est une composition d’un ordre particulier ; la légende interprétée ou, pour mieux dire, renouvelée par Richard Wagner est tellement imprégnée de l’esprit de la race à qui elle s’adresse, que, certainement, transportée devant d’autres spectateurs, elle perdrait la plus grande partie de son intérêt. […] IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation.
L’étude des faits économiques, malgré des préjugés puissants, en France surtout, gagne chaque jour en importance. […] Ceci posé, nous nous proposons dans ce qui va suivre d’examiner la conception courante de la psychologie particulièrement en France et de voir à quels résultats elle conduit. […] « Locke, dit d’Alembert, dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie, réduisit la métaphysique à ce qu’elle doit être en effet, la physique expérimentale de l’âme. » Les Écossais l’emploient avec réserve et préfèrent l’expression de « philosophie de l’esprit humain. » Enfin, le mot psychologie devient d’un usage courant, presque vulgaire en France, en Allemagne et en Angleterre. […] Comme par la célébrité des noms qui la représentent, par son accord avec les tendances générales du siècle, par sa mise en harmonie avec les découvertes les plus récentes des sciences physiques et naturelles, par l’originalité de ses recherches et de ses résultats, elle semble tenir le premier rang, et qu’en France d’ailleurs elle est ignorée, ou à peu près, il nous a semblé qu’il ne serait pas inutile d’essayer d’en faire connaître les doctrines ; et que ce travail de pure exposition ne déplairait ni à ceux qui les repoussent ni à ceux qui les acceptent.
Les prétendus Réformés de France furent les premiers qui mirent quelque ordre & quelques raisonnemens dans leur discours, parce qu’on est obligé de raisonner méthodiquement quand on veut changer les idées des hommes ; mais ces raisonnemens étoient fort éloignés de l’éloquence, & la chaire n’en fut pas moins livrée au mauvais goût. Quelle étoit la source de cette grossiéreté absurde si universellement répandue en Italie du tems du Tasse ; en France du tems de Montagne, de Charron & du Chancelier de l’Hopital ; en Angleterre dans le siécle de Bacon ? […] Burnet, Evêque de Salisbury, qui dit dans ses Mémoires, qu’en voyageant en France, il fut étonné de l’éloquence de ses sermons, & que Bourdaloue réforma les Prédicateurs d’Angleterre, comme ceux de France.
La différence est à la vue comme dans les noms. » Quelques années après, le même Courier, de retour en France, empruntait à ses paysans de Touraine, et à notre vocabulaire gaulois du xvie siècle, des locutions et des formes pour mieux traduire Hérodote selon son vrai génie. […] Il conduit sa chronique avec exactitude jusqu’au moment où le marquis de Montferrat, son ami et son seigneur de prédilection, périt à son tour dans une rencontre en poursuivant les féroces Bulgares (1207) : « C’est alors, dit Gibbon, c’est à cet accident funeste que tombe la plume de Villehardouin et que sa voix expire ; et, s’il continua d’exercer l’office de maréchal de Romanie, la suite de ses exploits n’est point connue de la postérité. » On suppose qu’il mourut cinq ou six ans après, vers 1213, et il paraît certain qu’il ne retourna jamais en France.
Aussi, tant qu’il fut à l’étranger et qu’il ne fit la guerre qu’aux ennemis de la France, il résulta de sa méthode et de son humeur autant et plus de bons effets que de mauvais ; les vaincus mêmes préféraient en lui un chef et gouverneur sévère, mais obéi des siens, et qui les maintenait dans la discipline ; les villes prises l’envoyaient demander au général pour y tenir garnison et les protéger : « Car, en Piémont, dit-il quelque part, j’avais acquis une réputation d’être bon politique pour le soldat et empêcher le désordre. » Tel était Montluc dans son bon temps. […] Je veux dire seulement que son titre de maréchal de France ne doit point induire en erreur ; ce titre ne lui fut donné que tout à la fin de sa carrière, comme récompense des services rendus, et non comme un moyen d’en rendre de nouveaux.