Vincent contribua plus que personne à mettre le discours chrétien dans la voie de la sérieuse et utile simplicité : il ne put sans doute proscrire, comme il le voulait, l’éloquence ; il enseigna du moins à en faire bon usage, à la subordonner aux fins essentielles de la parole chrétienne. […] Mais personne, ni individu, ni corps, n’a droit de résister aux rois : ils ne sont responsables que devant Dieu, et Dieu leur demandera des comptes d’autant plus sévères qu’il est seul à pouvoir les leur demander. […] Chose curieuse, ce que ce prêtre a le moins vu, c’est la force et l’influence de la religion dans la société antique ; mais personne, avant Fustel de Coulanges, ne le verra davantage. […] Il n’est pas impartial, puisqu’il est catholique : il le dit lui-même dans sa préface. .Mais il promet d’être sincère et juste, point injurieux, charitable aux personnes ; et il l’a été, si l’on compare le ton de son ouvrage aux habitudes de la polémique religieuse depuis cent cinquante ans, ou simplement aux ripostes de son adversaire Jurieu.
Quelqu’un, qu’ils ne voient pas, les surveille et les protège : c’est Sachs en personne, rentré dans son échoppe. […] Il a cru entendre du bruit, il se hâte avec lenteur en poussant ses beuglements accoutumés et, naturellement, il ne trouve personne. […] On a souvent indiqué ce point de vue que le chevalier victorieux des cuistres, c’est l’auteur de la tétralogie en personne, coupant, à la barbe des académies et des conservatoires, le frais laurier qu’usurpaient les rhéteurs. […] Personne, à ma connaissance, ne s’était avisé de l’examiner.
Tout était mystère dans l’existence de ces trois personnes ; le mystère aiguisait la curiosité, mais cette curiosité ne fut jamais satisfaite. […] Je vis au milieu d’eux comme au milieu d’une foule qu’on traverse sans s’y attacher à personne. […] Ce sont autant de fibres saignantes arrachées de mon cœur encore vivant et ensevelies avant moi, pendant que ce cœur bat encore dans ma poitrine comme une horloge qu’on a oublié de démonter en abandonnant une maison, et qui sonne encore dans le vide des heures que personne ne compte plus ! […] … J’ai renoncé pour toujours à tout rôle ici-bas ; je l’ai fait sans peine, car ce rôle, je vous le dis devant Dieu, ce n’était pas ma personne, c’était ma consigne ; en quittant la scène, il n’est rien tombé de moi avec l’habit.
Où est le rôle, où est la place de la personne humaine dans une philosophie naturelle qui explique tout par un concours de forces physiques, dans une science historique qui explique tout par l’action irrésistible des grandes forces naturelles et sociales, dans une spéculation métaphysique qui explique tout par le procès logique des idées ? […] Son spiritualisme parut exagéré dans quelques-unes de ses explications touchant certains phénomènes, comme le rêve, où il trouva un habile contradicteur dans la personne du docteur Bertrand, médecin et naturaliste éminent prématurément enlevé à la science. […] Tous ou presque tous les physiologistes attribuent à l’organe de l’être vivant ce que la langue psychologique rapporte à l’animal lui-même, à l’individu, au moi, à la personne, quel qu’en soit le principe, et tranchent ainsi déjà, sans le vouloir, la grave question qui divise les écoles spiritualiste et matérialiste. […] Littré lui-même, nie-t-elle le libre arbitre et l’autonomie de la personne humaine ?
Quand ils virent ces hauts murs et ces riches tours dont elle était close, et ces riches palais et ces hautes églises dont il y avait tant que personne ne l’eût pu croire, s’il ne l’eût vu proprement à l’œil ; et quand ils virent le long et le large de la ville, qui de toutes les autres était souveraine, sachez qu’il n’y eut homme si hardi à qui la chair ne frémît par tout le corps ; et ce ne fut merveille s’ils s’en effrayèrent, car jamais si grande affaire ne fut entreprise d’aucunes gens depuis que le monde fut créé. […] Quand on est ainsi insulté par des raffinés dans la personne de ses ancêtres (car ce sont bien nos ancêtres à nous tous, nobles ou vilains), il ne faut pas se laisser faire, surtout quand on a le droit pour soi, le droit, c’est-à-dire, dans le cas présent, la poésie.
Elle était étonnante l’influence que les principaux médecins exerçaient dans ce temps-là en France sur leurs malades de la haute société, et surtout sur les personnes du sexe ; elles avaient pour eux une confiance tendre et soumise, et leur admiration sans bornes était accompagnée des attentions les plus recherchées. […] À ces juges impétueux et qui sont sujets à secouer du geste la balance, il y aurait, s’ils daignaient écouter, à opposer maint passage excellent de ton, irréprochable de pensée et de goût : tel est, dans l’Éloge de M. de Lassone, ce morceau exquis sur Fontenelle et que peu de personnes ont lu, car l’Éloge de Lassone n’a pas même été recueilli dans les Œuvres de Vicq d’Azyr : Plusieurs médecins, dit-il, se sont vantés d’avoir compté Fontenelle parmi leurs malades, quoique ce philosophe si paisible et qui a vécu si longtemps n’ait dû que rarement avoir besoin des secours de notre art : M. de Lassone se félicitait seulement de l’avoir eu pour protecteur dans sa jeunesse, et pour ami dans un âge plus avancé.
Déjà renommé à Paris pour sa traduction des Lettres de Coxe, accueilli par le meilleur monde, devenu le guide de toute cette belle société qui se prenait d’amour pour la nature de Suisse et pour les glaciers, il attira nécessairement l’attention du cardinal prince de Rohan, évêque de Strasbourg, qui fut flatté de trouver dans un jeune Alsacien de si grands talents, et qui se fit un honneur de l’attacher à sa personne. […] Tout ce que l’on peut donc conjecturer, aujourd’hui que la charlatanerie de Cagliostro n’est plus un problème pour personne, c’est que, tout pénétrant que fût l’esprit de M.
Messieurs mes compagnons, quand vous vous trouverez en telles noces, prenez vos beaux accoutrements, parez-vous, lavez-vous la face de vin grec, et la faites devenir rouge ; et marchez ainsi bravement parmi la ville et parmi les soldats, la care levée (la face levée), ne tenant jamais autre propos sinon que bientôt, avec l’aide de Dieu et la force de vos bras et de vos armes, vous aurez en dépit d’eux la vie de vos ennemis, et non eux la vôtre… Mais si vous allez avec un visage pâle, ne parlant à personne, triste, mélancolique et pensif, quand toute la ville et tous les soldats auraient cœur de lions, vous le leur ferez venir de moutons. […] Parmi les protestants pas plus que parmi les catholiques, personne n’était mûr et préparéf.
L’année suivante ou cette année même, il s’attachait à la personne d’Aquaviva, bientôt cardinal, qui avait été envoyé par le pape à Madrid comme légat extraordinaire, et qui apparemment avait du goût pour les lettres et pour ceux qui les cultivent. […] Cervantes, qui était une espèce d’agent d’affaires et qui faisait des écritures pour ceux qui lui en demandaient, éprouve là de nouveau un de ces désagréments qui lui étaient assez familiers : une nuit, dans une querelle engagée près de sa maison, un chevalier, un personnage de la Cour fut frappé et blessé à mort par un inconnu : on arrêta provisoirement tous les témoins et toutes les personnes suspectes jusqu’à plus ample information, et Cervantes fut de ce nombre.
Il put rêver à cette heure un grand rôle, et il espéra, un moment, pouvoir prendre sur le vieux et digne monarque un ascendant qui ne fut accordé à personne, et que déjouait une force d’inertie et de routine, la plus sourde de toutes. […] Il n’épargne ni le roi Jérôme qui, durant son passage à Varsovie, s’était renfermé dans son rôle de général en chef d’un des corps de la grande armée, et s’était abstenu soigneusement, avec une intention marquée, de tout ce qui aurait pu blesser le roi de Saxe, souverain du pays, ou gêner l’ambassadeur extraordinaire de l’Empereur, — il n’épargne ni le maréchal Davout, ce grand militaire et qui eut en face de l’ennemi, dans les moments les plus difficiles, de si belles inspirations couronnées par la victoire, ni Vandamme, alors persécuté, ni le duc de Bassano, dépouillé de tous ses pouvoirs et honneurs, ni personne…, ni M.
Napoléon en personne parle, en quelques rencontres, comme il a dû parler. […] C’était jouer de malheur ; mais on avait compté sur lui, sur sa facilité ; on avait disposé sans façon de sa personne.
Personne n’a jamais traité les hommes qui ont été au pouvoir avec une plus radicale, ni plus violente, ni plus aveugle injustice. […] Il jouit aussi de son esprit, et plus que personne.
En un mot, c’est ici où cet incomparable Scaramouche, qui a été l’ornement du théâtre et le modèle des plus illustres comédiens de son temps qui avaient appris de lui cet art si difficile et si nécessaire aux personnes de leur caractère, de remuer les passions, et de les savoir bien peindre sur le visage (c’est une allusion à Molière) ; c’est ici, dis-je, où il faisait pâmer de rire pendant un gros quart d’heure dans une scène d’épouvante où il ne proférait pas un seul mot. […] Veramente, questes personnes Ne sont ni courtoises ni bonnes. » Tout chagrin, tout pâle et transi, Baloardo parlait ainsi En regardant saigner sa plaie.
En effet, ce n’était pas une vaine et frivole distinction accordée à la vanité ; c’était un baptême nouveau qui, mettant en oubli un nom sous lequel elle pouvait se plaindre d’avoir souffert des humiliations, pour lui en donner un autre, annonçait le dessein de faire d’elle, ou plutôt que le roi voyait déjà en elle une autre personne sous cet autre nom et marquait l’époque d’une existence plus élevée. […] Il cite un manuscrit de Ledieu, qui n’est je crois, pas connu de beaucoup de personnes.
C’est là, suivant M. de Musset, le don Juan véritable, tout poétique, Que personne n’a fait, que Mozart a rêvé, Qu’Hoffmann a vu passer, au son de la musique, Sous un éclair divin de sa nuit fantastique, Admirable portrait qu’il n’a point achevé, Et que de notre temps Shakspeare aurait trouvé. […] On ferait un piquant chapitre de mœurs sur les personnes de bel air, les enthousiastes à la suite, qui l’ont adopté avec engouement, les mêmes qui auraient admiré, il y a vingt-cinq ans, des vers alexandrins, parce qu’ils les auraient crus jetés dans le moule de ceux de Racine, et qui exaltent aujourd’hui les moindres bagatelles du brillant poète, à l’égal de ce qu’il a fait de mieux et de réellement bon.
Personne ne pouvait mieux rendre les légers et coquets caprices d’une âme de fillette, la demi-pâmoison d’une femme amoureuse, la longue douceur de la passion satisfaite : En la paix du grand hôtel, au millieu de la mort odorante de fleurs, dont la chute molle des feuilles, sur le marbre des consoles, scandait l’insensible écoulement du temps, tandis que tous deux étaient accotés l’un à l’autre la chair de leurs mains fondue ensemble, des heures remplies des bienheureux riens de l’adoration passaient dans un far-niente de félicité, où parler leur semblait un effort. […] Et maintenant cette analyse terminée, il faut imaginer que le mécanisme cérébral dont nous avons essayé d’isoler et de montrer les gros rouages, est vivant et en marche, possédé par une créature humaine, constitue en son engrènement et son travail une unité indivise, la pensée, la raison et le génie d’un artiste et d’une personne.
En Saxe, le recteur de l’université de Leipsick est la cinquième personne après l’électeur. […] La rétribution qu’un professeur exige de chaque auditeur, pour un cours de six mois ou d’un an, est bornée, dans les universités d’Allemagne, à quatre ou six écus au plus ; cela n’est pas ruineux pour les étudiants, et lorsqu’un professeur a de la réputation, il a aisément un auditoire de deux cents personnes.
On ne voit plus ni prologues d’opéra sur les princes, ni odes pindariques sur les grandes vertus d’un héros que personne ne connaît. […] Ce n’est pas tout ; observez l’influence de son caractère sur ses talents, ou de ses talents sur son caractère ; en quoi il a été original, et n’a reçu la loi de personne ; en quoi il a été subjugué ou par l’habitude la plus invincible des tyrannies, ou par la crainte de choquer son siècle, crainte qui a corrompu tant de talents ; ou par l’ignorance de ses forces, genre de modestie qui est quelquefois le vice d’un grand homme ; mais surtout démêlez, s’il est possible, quelle est l’idée unique et primitive qui a servi de base à toutes ses idées ; car presque tous les hommes extraordinaires dans la législation, dans la guerre, dans les arts, imitent la marche de la nature, et se font un principe unique et général dont toutes leurs idées ne sont que le développement.
Un incident burlesque a prêté dès le début aux railleurs qui, au milieu des nombreux amis, ne manquaient pas : un chat gris en personne a paru on ne sait d’où sur la scène.
De là ce fâcheux désaccord entre le talent qu’on est près d’admirer parfois, et la personne qu’on ne peut estimer comme on le voudrait.
Les personnes qui y ont assisté assurent que M.
L'impression qui résulte de ces pages écrites par un esprit si modéré est bien défavorable d’ailleurs et à l’ancien régime et aux personnes royales qui y figurent.
Et d’abord ce n’est pas un fait indigne de remarque que, pour la première fois peut-être, la génération nouvelle, qui jusqu’ici n’a guère eu accès auprès du prince, dont la voix n’arrive directement au chef suprême de l’État ni dans les Conseils, ni par la tribune, ni par la chaire, ait comparu devant lui, simple et sérieuse, dans la personne d’un de ses représentants.
Au fond — en dépit des galeries consacrées à l’industrie, à l’agriculture, à l’instruction publique, et des vitrines à étiquettes où personne ne s’est jamais arrêté — une Exposition n’est qu’une énorme kermesse.
Ils sont venus à lui ; oui, tous, un peu plus tôt, un peu plus tard, ils sont venus reconnaître en sa personne l’esprit du temps, lui rendre foi et hommage, lui donner des gages éclatants… [Causeries du lundi (1852).]
Je déclare, tout d’abord, que j’admire et que j’aime, plus que personne, le poète de Tobie , de Noël et de Sainte-Cécile… Je me reproche de considérer ses poèmes comme des documents historiques, au lieu de m’abandonner au murmure berceur de sa chanson.
Mais cet Ecrivain a hasardé tant de faits, & ces faits sont si opposés aux idées reçues, que cette anecdote ne trouvera pas plus de créance dans les esprits raisonnables, que mille autres de cet Auteur, que personne n’a voulu adopter.
Ces découvertes capitales qui ont ouvert sur la Mythologie des points de vue si nouveaux, j’ai lâché de les amener en partie de l’érudition à la vie de l’art, en les introduisant dans le théâtre d’Athènes, par les personnes divines ou héroïques qui y jouent un rôle.
C’est par l’entremise de ce principe d’arrêt et de concentration que s’érigent, au-dessus de l’écoulement de la substance phénoménale, ces observatoires où la vie prend conscience d’elle-même dans l’illusion de l’individualité et de la personne.
Raffaëlli, qui, comme on le sait par sa préface du catalogue de son exposition en 1884, est un théoricien de son art, parurent extrêmement intéressantes, et grâce à la personne qui servait de truchement, il fut possible d’en obtenir un exposé par écrit.
Mais si la personne doit être distinguée, sa douleur doit être commune, c’est-à-dire d’une nature à être sentie de tous.
si tout meurt avec nous, les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent, et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout ; et, pour tout dire en un mot, si tout meurt avec nous, les lois sont donc une servitude insensée ; les rois et les souverains, des fantômes que la faiblesse des peuples a élevés ; la justice, une usurpation sur la liberté des hommes ; la loi des mariages, un vain scrupule ; la pudeur, un préjugé ; l’honneur et la probité, des chimères ; les incestes, les parricides, les perfidies noires, des jeux de la nature, et des noms que la politique des législateurs a inventés.
Une Jeune personne occupée à lire une brochure avec un chien sur ses genoux ; l’Harmonie sous la forme d’une Venus ailée qui joue de la harpe et l’Espérance qui nourrit l’Amour.
Personne n’ignore qu’on entend en poësie par scelerat un homme qui viole volontairement les préceptes de la loi naturelle, à moins qu’il ne soit excusé par une loi particuliere à son païs.
Après cela, que des personnes plus hardies que moi osent marquer les bornes entre la vrai-semblance et le merveilleux par rapport à chaque genre de poësie, par rapport au tems où l’on suppose que l’évenement est arrivé ; enfin par rapport à la credulité, plus ou moins grande, de ceux pour qui le poëme est composé.
Mais un poëte, qui après s’être diverti à composer un treiziéme livre de l’éneïde, seroit assez hardi pour l’attribuer à Virgile, n’en imposeroit à personne.
Les sçavans médiocres et les personnes qui professent les arts liberaux avec un talent chetif, sont même devenus si communs, qu’il est des gens assez bizarres pour penser qu’on devroit aujourd’hui avoir autant d’attention à limiter le nombre de ceux qui pourroient professer les arts liberaux, qu’on en apportoit autrefois à l’augmenter.
On répond aux questions qui vous pressent et auxquelles personne n’a répondu, ni les philosophes, qui n’ont pas encore écarté par une théorie le supernaturalisme, comme ils l’appellent, qui appuie de toutes parts sur leur malheureux cerveau révolté des faits écrasants et surnaturels, ni les historiens de la philosophie, qui ne sauraient infirmer sur ces faits les actes de tant de conciles qui les supposent ou qui les attestent !
Lui, l’homme incomparable longtemps, qui avait nourri son génie de la forte substance de la vérité, il eût dû savoir plus que personne combien l’idée qu’il soulevait était démentie par tous les faits et toutes les assertions de l’histoire.
Saint-Marc Girardin1 Dans une série d’études que personne de ceux qui lisent n’a oubliées, Philarète Chasles nous donnait le bilan, cruel d’exactitude, plus cruel encore de résumé et de conclusion, de la littérature américaine.
Ce n’était donc point alors une cérémonie vaine, où un orateur que personne ne croyait, venait parler de vertus qu’il ne croyait pas davantage, tâchait de se passionner un instant pour ce qui était quelquefois l’objet du mépris public et du sien, et entassant avec harmonie des mensonges mercenaires, flattait longuement les morts, pour être loué lui-même ou récompensé par les vivants.
Personne n’est seulement capable d’écrire avec vérité sa propre histoire. […] On commence d’aimer une personne parce qu’on croit voir en elle une conformité à un certain idéal que l’on portait en soi, et qui déjà la dépasse. […] Bref, ce n’est personne. […] Personne ne demeurera éternellement méchant. […] Vous savez mieux que personne qu’elle n’a jamais été qu’un douzième tout au plus de ma vie réelle.
Il n’y voyait point de malice, et croyait ne blesser personne dans ses opinions, n’en ayant lui-même aucune. […] Que disions-nous tout à l’heure, que nous n’avons personne à opposer à Walter Scott ! […] Le nombre des personnes que nous avons côtoyées, abordées, connues, est augmenté de tous les personnages de ce livre. […] Flaubert a évoqués ; ce sont des personnes vivantes, agissantes, avec lesquelles nous avons commerce tant que dure notre lecture. […] Nous connaissons de profil, de face, de toutes façons, toutes ces personnes ; et vous nous refusez la sensibilité !
Personne ne croit à ces ineptes ragots d’une criminelle, qui n’en put fournir aucune preuve. […] Ces choses n’ont, du reste, aucune importance à Paris, où personne n’y croit, mais des naïfs les prennent à la lettre dans de lointaines provinces. […] Je n’ai entendu personne la comparer à un croissant de lune, et n’ai donc pu en rire. […] En revanche, le grand mathématicien Fermat, n’ayant fait brûler personne, a dû attendre cent ans cet honneur. […] Louis XVI, que personne, pas même Robespierre, alors constituant, ne songeait à renverser en 1789, s’est perdu par ses flottements et sa déloyauté.
Alors il ne sentit plus que le désespoir de l’avoir perdu, et il souffrit de tout son cœur, comme si la bête couchée là était une personne, comme si de cette charogne une âme venait de s’envoler. […] Il s’agit d’une sorte de paysan sorcier des montagnes des Cévennes ; personne mieux que M. […] Puis des personnes d’un âge intermédiaire, — puis des jeunes tout à fait, une douzaine au moins, les amies, les voisines, tout le quartier. […] … » Et si le mondain se récrie sur son indignité, le peu de sa personne et de son bagage, le racoleur lui sort la phrase consacrée : « L’Académie est un salon… Bon sang de Dieu ! […] Mais, par une aberration qui le domine malgré sa volonté, il va réveiller les morts qu’il a faits, son esprit les évoque de la tombe d’où personne ne songe à les tirer et en fait des spectres qu’il est seul à voir, seul à entendre.
En tout cas, il a goûté la misère et senti, non en imagination, mais de sa personne, les pointes aiguës de l’anxiété, de l’humiliation, du dégoût, du travail forcé, du discrédit public, du despotisme populaire. […] Le voilà bouffi d’arrogance, ne daignant plus répondre à personne, ne sachant plus ce qu’il dit ni ce qu’il fait ; Thersite lui crie : « Bonjour, Ajax », et il lui répond : « Merci, Agamemnon. » Il ne pense plus qu’à contempler son énorme personne, et à rouler majestueusement ses gros yeux stupides. […] La belle Imogène, pressée par ses injures et par son style de cuisinier, lui dit que toute sa personne ne vaut pas le moindre vêtement de Posthumus. […] Ophélie devient folle, Juliette se tue et il n’est personne qui ne voie que ces folies et ces morts sont nécessaires. […] Le vieux Ménénius, qui l’avait aimé comme un fils, n’arrive en sa présence que pour être chassé. « Femme, mère, enfant, je ne connais plus personne. » — C’est lui-même qu’il ne connaît pas.
Vous savez le phénomène qui s’est produit chez nous au sujet du nom et de la personne de Napoléon. […] Ajoutez que, depuis La Fontaine, personne n’avait jamais si bien su les ressources de sonorité de notre langue ; que personne, sauf La Fontaine, n’a eu l’oreille aussi juste, musicalement juste, que Victor Hugo. […] Nous sommes malheureux, condamnés au malheur : et non seulement nous avons à souffrir, mais personne ne nous prend en pitié. […] Mais il a autre chose : il a une vision de l’extérieur, plus nette, plus précise que personne ne l’avait eue avant lui. […] D’abord, étant poète, il est beau de sa personne.
Je n’aimerai jamais personne sans lui souhaiter du fond de mon cœur une mort aussi douce et aussi sainte75. » II. […] Donnez une base solide à votre bonheur par votre raison et par votre conduite ; et, croyez-moi, votre bonheur profitera à votre beau et original talent que personne ne vous contestera. » Quelle juste leçon donnée à ceux qui cultivent l’art du comédien, et qui sont trop tentés d’oublier que cet art brillant, loin d’être l’ami des mœurs déréglées et de ne jamais mieux s’inspirer que dans le désordre, a besoin, comme tous les arts où il s’agit avant tout d’exceller, d’une juste économie de la vie et de beaucoup de conduite ! […] Je ne dois rien à personne ; j’ai du bois pour une moitié de mon hiver, un quartaut de vin dans ma cave, et dans mon tiroir de quoi aller pendant deux mois.
Rien de lui n’était connu jusque-là ; l’Essai sur les Révolutions, publié en Angleterre, n’avait nullement pénétré en France ; quelques articles du Mercure et les promesses de M. de Fontanes présageaient depuis plusieurs mois aux personnes attentives un talent nouveau, quand le Génie du Christianisme remplit l’horizon de ses subites clartés. […] Religieusement, il ne tombe plus à l’esprit de personne de chicaner M. de Chateaubriand sur quelques désaccords qui pouvaient faire le triomphe et la jubilation de l’abbé Morellet, de Ginguené, de Marie-Joseph Chénier. […] Il discute cette généalogie, il nous y intéresse : « Mais n’est-ce pas là, se dit-il, d’étranges détails, des prétentions malsonnantes dans un temps où l’on ne veut que personne soit le fils de son père ?
Ces livrets étaient des programmes détaillés, qui contenaient la suite des entrées, les noms des danseurs, les vers des récits, des couplets sur chacune des personnes qui figuraient dans les diverses entrées. […] Ailleurs voici Agrippine, une mère aussi, mais ennemie de son fils, et l’aimant pourtant d’un reste d’instinct : fière, ardente, ambitieuse, d’une ambition de femme, qui n’est pas une énergie d’ordre supérieur, aspirant à pouvoir plus pour agir plus, ni une confiance superbe de savoir réaliser mieux que personne le bien public, mais une vanité avide de l’extérieur, de l’enivrement, des flatteries de la puissance : Agrippine est ambitieuse comme une autre est coquette. […] La tragédie après Racine J’ai pu grouper quelques tragiques autour de Corneille : autour de Racine, il n’y a personne.
. — Pour les belles personnes, nouvelles (1886). — Richard Wagner (1886). — Toutes les amoureuses, nouvelles (1886). — Les Trois Chansons : La Chanson qui rit, la Chanson qui pleure, la Chanson qui rêve (1886). — Zo’har, roman contemporain (1886). — Le Châtiment, drame en une scène, en vers (1887). — L’Homme tout nu, roman (1887). — Pour lire au couvent, contes (1887) […] Victor Hugo, Leconte de Lisle, Théodore de Banville, et s’est efforcé avant tout de maintenir la discipline parmi les jeunes poètes qu’il a su, depuis près de quinze ans, réunir autour de sa personne. […] Guy de Maupassant Le poète aux intentions mystérieuses, frère d’Edgar Poe et de Marivaux, compliqué comme personne et dont la plume, soit qu’il fasse des vers, soit qu’il écrive en prose, est souple et changeante à l’infini.
Ce doit être une sorte d’inventaire détaillé et fidèle de tout ce qui a vu le jour et a été lu, une liste raisonnée de tous ceux qui ont tenu une plume ; le mérite d’un inventaire de ce genre est de n’omettre personne. […] Il est l’organe de tous, plutôt qu’une personne privilégiée ayant des pensées qui n’appartiennent qu’à lui, et qu’il impose en vertu d’un droit extraordinaire. […] Je m’en rapporte à la France et j’accepte sa liste pour toute la suite de sa littérature, ne réhabilitant personne et laissant les morts dans le repos de leur tombe, mais, par la recherche approfondie des causes qui ont fait vivre les uns et mourir les autres, rendant d’autant plus hommage à ceux qui ont survécu.
Personne ne pourrait se résoudre à suivre cette route rectiligne et personne ne saurait où la prendre. […] Et quelle ironie latente dans les pensées du philosophe qui ayant, sinon découvert, du moins mis en lumière mieux que personne avant lui, la lutte pour la vie et son mécanisme, se réjouit doucement en son cœur, et féliciterait volontiers le Dieu bon et sage d’avoir si ingénieusement assuré le développement des êtres !
Quand on ignoreroit que le choix des représentations dépend des Comédiens, & non du Public, on seroit encore en droit de leur répondre, que les Pieces de Corneille & de Racine ne paroissent si rarement, que parce qu'elles ont occupé la Scene pendant près d'un Siecle, qu'il est peu de personnes qui ne les sache par cœur, & que l'amour de la nouveauté fait souvent courir après des beautés frivoles, sans affoiblir le tribut d'admiration qu'on doit aux beautés solides. […] Jamais personne n'a su mieux donner une tournure ingénieuse aux plus minces bagatelles ; prodiguer, avec autant de grace que de facilité, la finesse des pensées, l'agrément des figures, la délicatesse des tours, l'élégance, & la légéreté. […] Tout le monde trouve que la Henriade est un beau Poëme, disoit M. l'Abbé Trublet ; je veux croire que c'en est un : mais d'où vient que personne n'en peut lire plus d'un Chant de suite ?
cette pensée… je ne la dirai à personne… Elle est abominable ! […] Tourguéneff soutient, lui, que ça n’est pas… Il prétend que l’amour est un sentiment qui a une couleur toute particulière, et que Zola fera fausse route, s’il ne veut pas admettre cette couleur, cette chose qualitative… Il affirme que l’amour produit chez l’homme, un effet que ne produit aucun autre sentiment… que c’est chez l’être véritablement amoureux, comme si on retranchait sa personne… Il parle d’une pesanteur au cœur qui n’a rien d’humain… Il parle des yeux de la première femme qu’il a aimée comme d’une chose tout à fait immatérielle… et qui n’a rien à faire avec la matérialité. […] Est-ce que la pauvre fille, la dernière des personnes qui me soit sérieusement attachée, est-ce que je vais la perdre, et rester tout seul, tout seul sur la terre, sans une affection, sans un dévouement.
Et, en effet, même parmi ceux qui plongèrent avec la sensualité la plus brûlante ou la corruption la plus froidement réfléchie en cet étrange livre, où Michelet a fait de l’amour dans la femme quelque chose d’inférieur à ce que Cabanis faisait, dans la cerveau de l’homme, de la pensée, personne n’a jamais songé, que je sache, à conclure au philosophique la vérité des idées d’un homme, de nature fort peu philosophe, qui, pour avoir regardé, par hasard ou par curiosité, sur une table de dissection, a voulu substituer à la spiritualité humaine et à son mystère de basses origines matérielles, et tirer de l’obscène même le sentimental ! Personne n’a fait à ces idées, quand il les exprima pour la première fois, l’honneur de les traiter comme un système et de voir en elles autre chose que ce qu’il y avait, — c’est-à-dire les tableaux d’un Musée secret pour l’imagination, les tableaux plus ou moins corrupteurs d’un Albane meurtri ou d’un Corrège dépravé qui avait laissé tomber sa palette dans les plus impurs vermillons, mais qui y gardait, malgré tout, le divin rayon d’une chasteté profanée ! […] — des théâtres du Moyen Âge, qui exaltaient l’amour des choses saintes et resserraient l’union du peuple dans la communauté d’une même foi, et il n’a oublié qu’une seule chose : c’est que le théâtre, au Moyen Âge, avec ses Mystères et ses Légendes, n’était que la conséquence d’un état de sentiments et de mœurs qu’aujourd’hui il faudrait créer pour sauver la France et pour laquelle ni lui, Michelet, ni personne parmi ceux qui se targuent de la régénérer, n’apporte un moyen de salut nouveau, absolu, infaillible, et dont la Libre Pensée puisse dire : « Ceci est à moi, car je l’ai trouvé !
Plusieurs personnes, qui ne les ont pas visités chez eux, ne seraient pas fâchées peut-être, avant de les voir chez elles, qu’on les leur présentât. […] Écoutez ces trois pensées écrites sur le même petit cahier par une Parisienne : « J’aime lire un livre qui vient d’être lu par une personne aimée, et celui dont j’ai à couper les pages me donne toujours une première impression sèche. […] Supposez un taillis de jeunes chênes qui auraient conscience du développement graduel et de l’épanouissement de leurs bourgeons ; qui sentiraient grandir en eux la feuille, la branche, l’arbre que personne n’aperçoit, et qui penseraient : « Ah !
Le ridicule des déclamations retentissantes, des tirades à effet, des grands sentiments étalés à faux, nous le connaissons depuis longtemps, il n’est personne qui ne s’en moque aujourd’hui ; et si l’on veut chercher qui a tué le mauvais romantisme, ce n’est pas à nos novateurs littéraires qu’en revient l’honneur : c’est l’opérette qui a fait cette besogne salutaire. […] Le romantisme aujourd’hui n’obstrue rien et ne gêne personne. […] Quand on a la prétention de « faire vrai », il ne faudrait charger personne, pas même les scélérats.
L’odeur des soucis bruns et rouges produit surtout un effet magique sur ma personne. […] Personne n’a vu de grandes figures dessinées par lui ; mais certainement le dessin, c’est-à-dire la tournure de ses petits bonshommes, était accusé et trouvé avec une hardiesse et un bonheur remarquables. […] Avez-vous jamais vu boire et manger des personnes tragiques ? […] Le doute, ou l’absence de foi et de naïveté, est un vice particulier à ce siècle, car personne n’obéit ; et la naïveté, qui est la domination du tempérament dans la manière, est un privilège divin dont presque tous sont privés. […] Et comme aujourd’hui chacun veut régner, personne ne sait se gouverner.
Souday, journaliste, elles laissent de côté ce qui est proprement de sa personne. […] Il s’agit bien d’humilier ou d’exalter ma chétive personne ! […] Personne, par malheur, ne sait de quoi est fait ce « fluide mystérieux », et personne ne croira jamais que, pour communiquer avec ses créatures, Dieu ait recours à des mots vides de sens. […] Ce sont, par définition, des personnes cultivées ; ils occupent, de droit, les huit dixièmes des places dans les sociétés savantes. […] Personne ne peut se passer du travail manuel, et la logique est d’autant plus forte que le sentiment en est le conducteur.
Je n’aurais jamais cru rencontrer, je l’avoue, tant d’esprit de chicane et d’argutie chez une personne qui se pique d’ailleurs de libéralisme et d’aimer la vérité.
Lebrun était particulièrement agréable aux auditeurs et aux confrères qui sont accoutumés à apprécier son caractère et sa personne.
Mais une quantité de traits secondaires assemblés et resserrés sur un fond très-fixe constituaient en sa personne une rare et même une tout-à-fait unique originalité.
J’entrai sans que personne se dérangeât, m’approchai du groupe sans savoir encore de quoi il était question, et me glissai dans l’embrasure de la fenêtre, pour me mettre au courant de la conversation avant d’y prendre part.
Charles Morice Jules Laforgue est comme unique, non point dans cette génération, mais dans la littérature… Je ne vois pas de psychologie plus aiguë et plus poétique, à la fois spéciale et généralisée, que celle de ces Moralités légendaires, plus précieuse encore que les vers des Complaintes et de Notre-Dame la Lune… Ce qu’il a fait, chanson qui vibre à l’écart du fusinage caricatural d’essence si purement artistique, c’est l’œuvre d’un sceptique sentimental, non sans force, certes, mais sans la sage folie d’espérer ; c’est comme le sourire de ce visage charmant que personne n’oubliera, ce sourire qui comprenait tout.
Personne n’a jamais mieux connu les ridicules, & ne les a peints avec tant de force & de vérité.
Du reste, s’il s’en croyait capable, un sentiment pieux que comprendront quelques personnes le pousserait, le pousse aujourd’hui à vouloir qu’il en soit de ce livre, ainsi que de la chambre d’un mort bien-aimé, où les choses demeurent telles que les a trouvées la mort.
Je n’ai voulu choquer personne ; mais je n’ai pas voulu non plus choquer le public, en lui cachant les défauts qu’il désiroit connoître.
Je veux mourir si ni vous, ni moi, ni personne eût jamais deviné le sujet de ce tableau. à droite, un palais.
Personne n’en est touché autant qu’il le faudroit.
Il est vrai que les personnes curieuses y devoient avoir déja connoissance des découvertes du pere Manuël D’Almeïda et du pere Hieronimo Lobo, quoique l’histoire de la haute éthiopie du pere Tellez, qui le premier a donné ces découvertes au public, ne fut pas encore imprimée.
Il me répondit qu’il avait sa méthode, et que, dès qu’un de ceux pour qui la salle de lecture est une salle de conversation venait s’accouder à son fauteuil, il s’endormait immédiatement, ce qui, dans une salle de lecture, comme à un cours public, est dans les moeurs, ne peut froisser personne et n’a pas besoin qu’on s’en excuse.
Personne n’a parlé si vite et si bien aux dames que les Français du continent, et ils n’ont point tout à fait oublié ce talent en s’établissant en Angleterre. […] Telle était la dévotion du moyen âge, non pas seulement dans les romans, comme ici, mais dans l’histoire : à la prise de Jérusalem, toute la population, soixante-dix mille personnes, fut massacrée. […] Fortescue va plus loin : il oppose, pied à pied, la loi romaine, héritage des peuples latins, à la loi anglaise, héritage des peuples teutoniques : l’une, œuvre de princes absolus, et toute portée à sacrifier l’individu ; l’autre, œuvre de la volonté commune, et toute portée à protéger la personne. […] notre terre est régie par une meilleure loi, et, à cause de cela, le peuple de ce pays n’est point dans une telle pénurie ; les gens n’y sont point non plus maltraités dans leurs personnes ; mais ils sont riches, et ont toutes les choses nécessaires pour l’entretien de leur corps. […] I, 13. « À travers toutes les dispositions perce un but unique : c’est que tout homme, en Angleterre, a sa place définie, et son devoir défini, et que nul être humain n’a la liberté de mener sa vie à son gré sans en rendre compte à personne.
Mais chaque cénacle, qui d’abord fut d’une douzaine de personnes, ne tarde pas à être réduit à un seul membre, chacun des autres ayant fondé un cénacle voisin que bientôt il compose à lui tout seul. […] Personne ! […] Je crois enfin que, au moins pour un temps, la poésie ne sera guère en faveur qu’auprès d’un petit nombre de personnes, la question sociale primant aujourd’hui toutes choses. […] Après tout, comme dans une Trinité chaque personne a son rôle, celui de M. […] Vielé-Griffin, le très bizarre et personnel auteur de la Chevauchée d’Yeldis, les Cygnes, Cueille d’avril, est l’une des Trois Personnes de la Trinité Décadente — Symboliste — Néo-romantique et Néo-chrétienne dont M. de Régnier est le Père, M.
On se bat toujours, après vingt-cinq ans d’affirmations et d’œuvres précises qu’on n’a qu’à prendre la peine de feuilleter, sur des questions de personnes et non sur des idées. […] L’individualisme de Griffin a donc pour point de départ l’idée d’activité et pour fin l’exaltation de la personne. […] Par unité ou attitude entendons cette personne morale qu’on nomme symbolisme. […] Personne n’a le droit de s’affranchir de soi. […] » L’Occident ressemble à une immense personne.
Sur le moment personne ne savait laquelle il fallait admirer de ces deux peintures aux cadres pareils. […] Avec un tel système, s’écrient les procureurs, on ne pourrait plus guillotiner personne ! […] Personne ne veut plus marcher que sur le chemin de velours, et on tourmente ceux qui l’ont établi ! […] Celles que l’on oublierait se serviraient elles-mêmes, et presque personne n’en serait surpris. […] Le nom d’une personnalité, c’est le nom même de la personne.
À Lamartine donc revient l’honneur d’une innovation que personne n’a soutenue comme lui et qui constitue peut-être la plus grande hardiesse poétique de notre siècle. […] Il a résumé dans sa personne et dans son œuvre tout le travail des chansonniers antérieurs et il a élevé le genre sans viser à l’ennoblir. […] Les matelots dormaient dans le naos de leurs congés amarrées au quai de brique du fleuve, sûrs que personne ne les éveillerait pour passer sur l’autre rive au quartier des Memnonia. […] Personne n’y échappait dans les lettres et surtout dans l’Université, depuis M. […] Mais ces idées ne trouvaient pas faveur chez les personnes plus âgées.
« J’appelle maintenant, et il n’y a personne qui réponde ! […] « Enfin, si je manque à la parole que j’avais donnée à mes amis, ils doivent me le pardonner : c’est l’effet de cette variation attachée à l’esprit humain, dont personne n’est exempt, excepté ces hommes parfaits qui ne perdent pas de vue le souverain bien. […] Qu’on ne m’accuse pas de vouloir porter atteinte à sa réputation ; je connais peut-être mieux les beautés de ses ouvrages que tant de gens qui se déclarent ses fanatiques sans les avoir lus. » (N’est-ce pas l’enthousiasme d’aujourd’hui en France, où tout le monde exalte et où si peu de personnes ont lu et compris ce livre ?) […] Peu s’en fallut que je ne renonçasse à mon projet ; mais des affaires dont quelques amis m’avaient chargé, et surtout le désir de voir deux personnes qui vous sont extrêmement chères, votre Tullie et son époux, que je ne connais pas encore, moi qui connais tout ce que vous aimez, me firent reprendre ma route dès que le temps fut un peu adouci.
Personne ne sait à quelle époque remontent, je ne dis pas les premières ébauches de la société, mais les grandes institutions, les connaissances profondes et les monuments les plus magnifiques de l’industrie et de la puissance humaines. […] Cela convenait moins qu’à personne à un homme qui avait fui son pays pour fuir la persécution d’une autre race de persécuteurs d’opinions ! […] Je n’ai pas encore fait une seule demande, et, si j’en fais, elles seront d’un genre qui ne gênera personne. […] Solidité, éclat, propriété, mouvement, images, souplesse, hardiesse, originalité, onction, brusquerie même, il a toutes les qualités de la parole qui sait se faire écouter ; et seul peut-être de son siècle, même en y comprenant Voltaire, il n’imite rien ni personne ; il est le gentilhomme du Danube de son temps.
Angélique chercha en ce moment un refuge contre sa nudité dans un de ces hangars, et y resta longtemps sans être aperçue de personne. […] Puis il reprend la note sérieuse et tendre pour raconter la félicité des deux amants dans la solitude : « Angélique laissa cueillir à Médor la première rose d’un sentiment qui n’avait encore été respiré par personne. […] Pour le moment, vous avez, au nom du gouvernement qui vous envoie, et qui en cela reste dans les limites des pouvoirs qui lui ont été confiés, à assurer la liberté et la personne du pape. […] « Dans les instructions données à M. de Corcelles, il lui est prescrit de se borner à protéger la personne du pape.
Hormis les impuissants, pédants et envieux, pour qui la suprême vertu, en autrui, est la Modestie, — personne ne reprochera, pourtant, à un homme de génie, qu’il ait eu la conscience de son génie, pleine, franche, hardie… Mais Richard Wagner ne goûtait pas les mièvreries fades, ni les bruyantes déclamations, contemporaines. — et il le dit. […] Et comme, plus haut, j’ai tâché, avec l’aide de la philosophie, à expliquer la nature véritable de la musique en général, (explication convenant à éclairer l’œuvre de Beethoven, entre toutes), je ne tenterai pas plus longuement l’impossible ; je reviendrai à l’étude de la personne de Beethoven, comme au foyer des rayons lumineux éclairant le merveilleux univers qu’il a créé pour nous. […] Hermann Franke (Vere Street, London, W.), s’est adressé aux personnes de bonne volonté, et demande une somme de garantie de, au minimum, 125 francs par personne.
XXI Quant à l’histoire, elle n’avait encore ni assez d’âge, ni assez d’indépendance, ni assez de profondeur, ni surtout assez de politique ; elle ne connaissait dans le récit que le conte, le poème ou la chronique : son Tacite inculte, Saint-Simon, trop passionné pour être imitateur de personne, lui donna tout à coup l’originalité de son propre caractère. […] XXII Molière, quoique ami et disciple de l’imitateur Boileau, n’imite personne non plus. […] L’entretien avec les personnes absentes, c’est la correspondance. […] Si cet homme est Bossuet, c’est-à-dire s’il réunit dans sa personne la conviction qui assure l’attitude, la pureté de vie qui préconise le Verbe, le zèle qui dévore, l’autorité qui impose, la renommée qui prédispose, le pontificat qui consacre, la vieillesse qui est la sainteté du visage, le génie qui est la divinité de la parole, l’idée réfléchie qui est la conquête de l’intelligence, l’explosion soudaine qui est l’assaut de l’esprit, la poésie qui est le resplendissement de la vérité, la gravité de la voix qui est le timbre des pensées, les cheveux blancs, la pâleur émue, le regard lointain, la bouche cordiale, les gestes enfin qui sont les attitudes visibles de l’âme ; si cet homme sort lentement de son recueillement ainsi que d’un sanctuaire intérieur ; s’il se laisse soulever peu à peu par l’inspiration, comme l’aigle d’abord pesant, dont les premiers battements d’ailes ont peine à embrasser assez d’air pour élever son vol ; s’il prend enfin son souffle et son essor, s’il ne sent plus la chaire sous ses pieds, s’il respire à plein souffle l’esprit divin, et s’il épanche intarissablement de cette hauteur démesurée l’inspiration ou ce qu’on appelle la parole de Dieu à son auditoire, cet homme n’est plus un homme, c’est une voix.
La plupart de ces débris tombent à terre sans que personne les ramasse. […] J’aime le commerce des belles personnes autant que jamais, mais je les trouve aimables sans le dessein de m’en faire aimer. […] Bien des places étaient prises en poésie à cette époque ; l’instinct de son génie naissant, comme aussi l’instinct de son doux caractère, lui dirent qu’il ne fallait déplacer personne, mais qu’il fallait se faire à lui-même, à côté et au niveau de tout le monde, une place neuve qui n’eût pas encore été occupée, et qui, par cela même, n’excitât ni colère ni envie parmi ses rivaux. […] Mais ce n’était ni son chant, ni son geste, ni son drame que j’admirais le plus en elle, c’était sa personne.
Il semble ainsi qu’au Moyen Âge une façon de penser et de sentir commune, imposée à l’Europe entière par la triple autorité de la religion, du système féodal, et de la scolastique, ait opprimé en littérature, pendant plus de quatre ou cinq cents ans, et comme anéanti toutes les distinctions d’origine, de race et de personne. […] Entendez par là qu’en aucun temps l’écrivain n’a moins mis de sa personne dans son œuvre. […] L’Épopée héroïque. — Diverses formes de l’épopée ; — le Mahabahrata ; l’Épopée homérique ; l’Épopée virgilienne ; les Niebelungen ; l’Épopée dantesque, l’Épopée française ; la Jérusalem délivrée. — Que le propre de l’épopée semble être à son origine : — 1º d’avoir un fondement historique ou cru tel ; — 2º de poétiser un conflit non seulement de « nationalités », mais de « races » ; — 3º et d’incarner le triomphe de l’une de ces races sur l’autre dans un héros « éponyme ». — Qu’il ne saurait être qu’à peine question, ces caractères une fois admis, d’une épopée mérovingienne ; — et qu’il devient presque indifférent de savoir ce que c’étaient que ces « cantilènes » ou vulgaria carmina qui auraient précédé l’épopée nationale. — Il n’y a pas lieu non plus d’examiner si l’épopée française est « romane » ou « germanique » dans son origine ; — et encore bien moins de faire de la question une question de patriotisme. — Le moment précis de la naissance de l’épopée française est celui de la rencontre ou du heurt de l’Orient et de l’Occident, de l’islamisme et du christianisme, de l’Arabe et du Franc ; — elle s’est incarnée d’abord dans la personne de Charles-Martel, que l’on a confondu plus tard avec son petit-fils Charlemagne ; — et ainsi on peut même dire « où » nos Chansons de geste sont nées : c’est sur le champ de bataille de Poitiers. […] La Ballade des dames du temps jadis] ; — une âpre éloquence de satirique ; — telle même que chez aucun de nos poètes on ne saisit mieux la parenté du lyrisme et de la satire ; — assez de virtuosité pour que personne en son temps ni depuis ne l’ait surpassé ou égalé dans la ballade ; — et puis, et enfin, de son œuvre entière sort un accent de détresse profonde qui nous remue nous-mêmes jusqu’aux entrailles.
Peu de personnes croiront aisément combien il faut de capacités naturelles et d’expérience pour devenir même un habile amateur de Pigeons. […] Personne ne suppose que plusieurs de nos produits les plus délicats sont le résultat d’une seule déviation de la souche originale ! […] Il n’est à supposer pour personne que le propriétaire de l’un ou de l’autre troupeau ait jamais mélangé le pur sang de la race Bakewell ; et cependant la différence entre les Moutons de M. […] La personne qui a choisi la première un Pigeon orné d’une queue un peu plus large que les autres, ne s’est jamais imaginé ce que les descendants de ce Pigeon deviendraient par suite de cette sélection continuée, en partie inconsciemment, et en partie méthodiquement.
Personne n’est plus en état de remplir ce paragraphe que Sa Majesté Impériale ; elle s’inscrira quand il lui plaira parmi les protecteurs de la langue russe. […] Personne n’est donc plus intéressé à la naissance, aux progrès et à la durée des beaux-arts, que les bons souverains. […] J’oserais presque répondre : à personne, si ce n’est aux poètes, aux orateurs, aux érudits et aux autres classes des littérateurs de profession, c’est-à-dire aux états de la société les moins nécessaires. […] — Je ne veux pas qu’on compose, absolument je ne le veux pas ; nos premiers littérateurs, nos anciens auteurs de grammaires et de dictionnaires n’ont pas composé, et personne aujourd’hui ne possède, peut-être, les langues grecque et latine comme ils les ont possédées.
Dans cet asyle désert, solitaire et vaste je n’entends rien, j’ai rompu avec tous les embarras de la vie ; personne ne me presse et ne m’écoute ; je puis me parler tout haut, m’affliger, verser des larmes sans contrainte. […] Sur celle qui précède, il n’y a personne qui n’accordât plusieurs pieds en quarré à une petite ruine grande comme la main. […] J’aimerais bien mieux y voir la joie infernale d’une troupe de bohémiens, le repaire de quelques voleurs ; le spectacle de la misère d’une famille paysane ; les attributs et la personne d’une prétendue sorcière ; quelque aventure de Cléveland ou de l’ancien testament ; l’asyle de quelque illustre malheureux persécuté ; l’homme qui jette à sa femme et à ses enfans affamés le pain qu’il s’est procuré par un forfait ; l’histoire de la bergère des alpes ; des enfans qui viennent pleurer sur la cendre de leurs pères ; un hermite en oraison ; quelque scène de tendresse ; que sais-je ? […] Montrez-moi tous les genres d’architecture et toutes les sortes d’édifices ; mais avec quelques caractères qui spécifient les lieux, les mœurs, les temps, les usages et les personnes ; qu’en ce sens vos ruines soient encore savantes.
Dans cette nouvelle et dernière forme, Renart est pris pour synonyme de mal, de vice et de péché dans le sens le plus absolu du mot ; c’est Satan en personne usurpant le règne de la terre. […] Dès lors tout est dit ; Renart, sous un titre ou sous un autre, règne et gouverne, et il n’est personne qui ne reconnaisse sa puissance.
répandaient des torrents de larmes ; aucun cri plaintif ne s’échappait de sa bouche ; elle fit sur nous cet effet que produit toujours une personne qui, frappée subitement d’un irréparable malheur, se résigne et ne manifeste ses profondes angoisses que par des pleurs silencieux. […] Ceux qui l’ont connu et cultivé dans les dernières années de sa vie, les Walter Scott, les Jeffrey, le trouvaient encore plus étonnant et plus admirable de près dans sa personne que dans ses œuvres : « Jeffrey, dans une éloquente notice, a dit M.
Sully, lui écrivant dans les derniers mois, n’avait pu s’empêcher de le louer : J’ai toujours fort estimé la vivacité de votre esprit et la solidité de votre jugement, lui disait ce témoin difficile, mais ces dernières actions m’en donnent meilleure opinion que jamais, ayant su vous débarrasser de tant de diversités et opinions différentes qui tombent d’heure à autre dans l’esprit de toutes les parties avec lesquelles vous avez à traiter ; car non seulement il faut concilier deux ou trois partis fort éloignés de désirs et intentions les uns des autres, mais il semble que vous ayez à faire autant de traités qu’il y a de personnes d’autorité de tous bords, y ayant autant d’opinions que de têtes. […] Une lettre de lui en réponse à la reine mère (mars 1619) le montre toutefois énergique quand il le faut, sévère même envers les personnes qu’il respecte le plus, et ferme sur les principes de loyale et intègre fidélité monarchique.
Quoi qu’il en soit, je n’attente sur les droits d’aucun genre ni sur l’opinion de personne, puisque je ne classe pas mon ouvrage et que je déclare que je trouverai fort bon que ceux qui ont refusé aux pièces de Shakespeare le nom de tragédies, quoiqu’elles inspirent la terreur et la pitié, donnent à mon drame le nom de farce, quoiqu’il n’inspire pas le dégoût. […] [NdA] Coxe et lui furent les premiers guides des voyageurs en Suisse en ces années : Ceux-ci parcouraient à l’envi, nous dit Ramond, les routes que nous avions frayées, mais n’en frayaient guère d’autres ; et les lieux ignorés dont j’avais révélé le secret devenaient peu à peu une promenade publique où les Anglais rencontraient des Anglais, les Français des Français, et personne les Suisses.
C’est tout ce que l’on peut permettre à une personne malade, de conter son mal : on la soulage en l’écoutant avec un peu d’attention ; mais cette complaisance que l’on a pour son infirmité n’est pas une excuse pour elle, principalement si elle fait un trop grand détail. […] Il obtint de sa libéralité titre de gentilhomme et pension (pension d’ailleurs assez inexactement payée), il l’alla visiter en Pologne, en un mot il s’était donné à elle, selon l’expression d’alors, et autant que le lui permettaient les autres prodigalités qu’il faisait de sa personne.
Huit mois avant de mourir, il avait épousé une jeune personne indienne, élevée à Calcutta, et venue à Paris depuis peu d’années : « C’est en effet, dit Mlle de Guérin, une ravissante créature en beauté, en qualités et vertu, Ève charmante, venue d’Orient pour un paradis de quelques jours. » Le mariage se célébra à l’Abbaye-aux-Bois. […] Cette personne rare, cette sœur de génie, comparable par l’élévation et l’ardeur de la pensée à tout ce qu’il y a de plus distingué parmi les sœurs fidèles, Mlle Eugénie de Guérin mourut vers le milieu de l’année 1848.
Guillaume Guizot, a exposé et combattu en forme cette méthode dans deux articles très remarquables ; je ne m’engagerai pas ici dans la discussion générale de la doctrine, ce qui exigerait des développements hors de mesure : je me bornerai, dans le cas particulier de Tite-Live, à faire voir ce qu’elle a, selon moi, d’excessif, d’artificiel et de conjectural ; le genre et le degré d’objection que j’y fais se comprendront mieux : Que sait-on de Tite-Live, de sa personne et de sa vie ? […] Quelques personnes auraient désiré un autre ton, une autre manière de procéder.
Celui-ci, tout admirateur et prosélyte qu’il était alors, ne devait subir qu’en la traversant cette influence de Lamennais ; un an ou deux après, il en était totalement affranchi et délivré ; s’il s’émancipa par degrés de la foi, s’il se laissa bientôt gagner à l’esprit du siècle, ce ne fut pas à la suite du grand déserteur, mais à sa propre manière, et il erra dans sa propre voie ; en 1835, il n’était plus le disciple de personne ni d’aucun système. […] Qui eût dit alors à ceux qui se groupaient encore autour du maître, que celui qui venait de leur donner de sa main la communion ne la donnerait plus à personne, qu’il la refuserait lui-même à tout jamais, et qu’il allait avoir bientôt pour devise trop vraie un Chêne brisé par Forage, avec cette légende altière : Je romps et ne plie pas ?
Nous avons, à l’heure qu’il est, de spirituels Italiens qui écrivent le plus joli français, le plus net, le plus attique, qui payent tous les matins de leur personne, de leur plume. […] Chacun d’eux, lorsqu’il est reçu dans ce corps, prononce un discours comme pour montrer de nouveau et de vive voix qu’il est digne du choix qu’on a fait en sa personne, et ce discours qui servira de modèle à d’autres, et qui montre sur quoi principalement un orateur a bonne grâce de s’exercer, doit contenir des éloges, des éloges donnés aux vivants et aux morts.
Ses Mémoires, du moment qu’il se décidait à les publier de son vivant, ne pouvaient avoir qu’un caractère public et non secret : ne vous attendez pas à des révélations bien rares sur les personnes ou sur les choses. Il ne dira rien qu’il ne pense sur les personnes, mais il ne dira pas tout ce qu’il pense ; il exposera les faits, il les expliquera dans leurs raisons principales et générales, il ne les éclairera par aucun jour inattendu.
Biot pourquoi il n’avait jamais écrit lui-même cette particularité curieuse, il répondait que, pour cela, il n’était point assez sûr d’avoir eu affaire en effet à Saint-Just en personne, au terrible Saint-Just, qui aurait joué envers lui ce rôle de bienfaiteur inconnu. […] Je ne sais si personne remplira ces cadres et si quelqu’un même est en mesure de le faire aujourd’hui ; car il y a bien des choses dont les souvenirs s’effacent à cette distance et se confondent.
Après avoir souri un instant de quelques-unes de ces malices contre les personnes, il n’y tint plus et jeta le livre : « C’est un livre détestable, s’écria-t-il, avilissant pour la France, avilissant pour l’humanité ! […] Il n’obligeait personne à y venir, mais il approuvait qu’on y assistât.
On serait embarrassé de le rapporter à l’une des écoles qui ont régné depuis quarante ans, et de le ranger sous l’un des drapeaux, même les plus modernes ; il n’imite pas, il ne porte la livrée de personne ; il profite du bon librement, partout où il le trouve. […] Certes, personne plus que moi n’apprécie l’esprit critique de M.
Frédéric, à son tour, le roi-conquérant, le roi-capitaine, ne fit du moins ses entreprises et ne livra de sa personne tant de sanglantes batailles que dans une pensée politique semblable à celle de Richelieu, et pour asseoir puissamment son État et sa nation, pour créer une Allemagne du Nord antagoniste et rivale en face du Saint-Empire. […] Il y fut actif, essentiel, et il contribua autant que personne, en ces difficiles et calamiteuses années 1799-1800, à l’organisation de l’armée et de l’état militaire en Suisse, à la réforme et à la refonte des règlements, au bon choix des hommes.
Je sais qu’on peut dire la même chose de la Béatrix de Dante ; on ne sait trop où la personne, l’amante bien-aimée finit en elle, et où la Théologie commence. […] Et puis, tout aussitôt, l’idée sociale, prophétique, l’apothéose future de la démocratie en sa personne, se met à percer et à s’étendre.
A ceux qui, jeunes, débutent par l’attaquer, par la dédaigner, l’Académie, qui n’est pas une personne jeune, mais d’âge moyen, et qui ne meurt pas, peut répondre : J’attendrai. […] Mais ces petits groupes très-mobiles, et formés d’ordinaire à l’encontre d’une seule personne, n’avaient rien de persistant ; ce n’étaient pas des partis.
Mais combien les personnes qui connoissoient l’intérieur de ce monastère y trouvoient-elles de nouveaux sujets d’édification ! […] Despréaux me l’a dit ainsi, l’ayant appris du curé d’Auteuil, qui l’assista à la mort ; car elle est morte à Auteuil, dans la maison d’un maître à danser, où elle étoit venue prendre l’air. » On a besoin de croire, pour excuser ce ton de sécheresse, que Racine voulait faire indirectement la leçon à son fils, et condamner ses propres erreurs dans la personne de celle qui en avait été l’objet.
Le moraliste ne regarde pas si elle est utile ou nuisible, bien ou mal conduite, liée à cet événement ou à cet autre, produite en ce lieu, à ce moment, à cette occasion, par cette personne, mais si elle est juste ou injuste ; il écarte ce cortège obscur de caractères accessoires et découvre dans la foule le droit, qui s’y cachait confondu. […] En effet, quand deux personnes conversent, vont-elles droit au but ?
Son rôle a donc été fort analogue à celui de Malherbe : en face de la strophe oratoire préparée par celui-ci, il a construit la période éloquente, et Boileau avait le droit d’écrire : « On peut dire que personne n’a jamais mieux su sa langue que lui, et n’a mieux entendu la propriété des mots et la juste mesure des périodes. » Et vraiment, quand on lit certaines pages de Balzac, dans le Socrate chrétien par exemple, on sent que la forme de Bossuet est trouvée. […] Le culte souvent aveugle des formes anciennes était le dogme fondamental de cette critique : et elle parvint à l’imposer à la légèreté indépendante de la société polie. l’homme qui nous représente éminemment l’influence des doctes sur le monde, l’homme qui fit plus que personne pour opérer la transformation des théories savantes en préjugés mondains, fut le bonhomme Chapelain291, qui se place entre Ronsard et Boileau, comme ayant fait faire un progrès décisif à la doctrine classique.
Mieux que personne il saisit et dégage ces ironies, ces curiosités et comme ces lazzis de la grande comédie des hommes et des choses. […] Je crois que personne n’a mieux parlé de l’année terrible que MM.
Je vais parler un moment de sa personne et de ses ouvrages, et présenter ensuite son poëme de l’Enfer, la plus extraordinaire de ses productions. […] Les âmes à qui on négligeait de faire des sacrifices s’attachaient quelquefois à leurs parents ou à des personnes de leur connaissance, et celui qui était ainsi sucé par un mort dépérissait à vue d’œil.
C’est un homme à part ; ses pièces touchent au tragique, et personne n’a le courage de chercher à les imiter. […] Avant tout je voudrais n’exclure personne entre les dignes, et que chacun y fût à sa place, depuis le plus libre des génies créateurs et le plus grand des classiques sans le savoir, Shakespeare, jusqu’au tout dernier des classiques en diminutif, Andrieux.
Louison, jolie personne de dix-sept à dix-huit ans, brille au comptoir de la Balance d’or, boutique un peu sombre de la rue Saint-Denis. […] Et sans aller si loin, lundi dernier, l’avez-vous entendu nous parler de cette vive, bizarre, et indéfinissable créature, de Mlle Déjazet en personne ?
Et, quand ils sont dans la disgrâce et qu’on les envoie à leurs maisons des champs, où ils ne manquent ni de biens, ni de domestiques pour les assister dans leurs besoins, ils ne laissent pas d’être misérables et abandonnés, parce que personne ne les empêche de songer à eux. […] Ce salon était tapissé de tableaux qui représentaient les batailles où le roi s’était trouvé en personne avec lui.
D’ailleurs, que l’on considère ceci : les particularités esthétiques d’une œuvre se composent d’un certain nombre d’émotions, d’images verbales, d’images d’objets, de personnes, d’idées, de concepts, de souvenirs, d’habitudes d’esprit, de résidus de sensations. […] Or, la critique scientifique doue la science mentale d’un nouveau procédé de vérification et d’investigation en permettant d’étudier le jeu des lois psychologiques chez toute une classe de personnes extrêmement intéressantes, les géniaux.
Celui qui manie l’instrument peut mieux que personne nous en faire connaître les avantages et les inconvénients : seul, il sait les difficultés qu’il rencontre et les moyens de les éluder, ou, ce qui vaut mieux encore, de les tourner à son profit. […] Ils ont eu tort, et ce n’est plus le temps aujourd’hui de régenter personne ; mais ce n’est pas une raison pour méconnaître ou trop affaiblir la part qu’ils ont pu avoir dans l’avancement des sciences.
On voit le saint sur son lit, on le voit de face, le chevet au fond de la toile, présentant la plante des pieds au spectateur, et par conséquent tout en raccourci ; mais la figure entière est si naturelle, si vraie, le raccourci si juste, si bien pris, qu’entre un grand nombre de personnes qui m’ont loué ce tableau je n’en ai pas trouvé une seule qui se soit apperçue de cette position, qui montre sur une surface plane le saint dans toute sa longueur, toutes les parties de son corps également bien dévelopées, la tête et l’expression du visage dans toute sa beauté. […] rendit la chose par les gestes d’une personne qui mesurait une grande taille, et que le pantomime Pylade qui était présent au spectacle lui cria : tu le fais haut, et non pas grand. l’application est facile.
Gustave Droz, que je ne connais pas, mais dont le talent est jeune, et le talent, c’est la vraie personne dans un homme, Gustave Droz doit être certainement un de ces jeunes gens à qui les femmes, au bal masqué ou dans la vie (autre bal masqué), ont beaucoup dit : « Vous êtes un jeune homme inconséquent ! […] Malgré ses mérites incontestés, je ne crois pas que La Bruyère ait eu jamais celui de lacer un corset à personne et de remettre une épingle en place, tandis que Gustave Droz, lui, au contraire, habille, déshabille et réhabille, épingle, désépingle et réépingle, avec une incomparable supériorité.
Cette belle et fraîche personne qui lui servit souvent de modèle et joua un certain rôle dans sa vie se nommait Méry Laurent. […] On se mettait aux fenêtres pour voir passer le poète, et les personnes de ma famille se souviennent très bien de ces attentes. […] Quelqu’un vient à ma rencontre, et pourtant je ne vois personne. […] Où est le poêle de faïence auprès duquel il réchauffait sa frileuse personne ? […] Masques anonymes, profils incertains, ils provoquent d’autant mieux à la rêverie qu’ils ne sont plus personne, si l’on peut dire.
A Mâcon, cent cinquante personnes reconduisent chez lui leur député, et on lui donne sous ses fenètres une sérénade avec des solos de femmes et d’hommes (sic).
Personne ne conteste que la littérature n’ait beaucoup perdu depuis que la terreur a moissonné, en France, les hommes, les caractères, les sentiments et les idées.
Si j’ai bien compris l’auteur de Marfa, il voudrait qu’après la psychologie des personnes on tentât l’étude de ce qu’il y a en nous d’étranger et de supérieur à nous, des influences fatales dont nous n’avons pas clairement conscience et qui ne deviennent intelligibles qu’à la condition de les observer, non plus dans des individus isolés, mais dans des successions ou des groupes d’êtres humains.
Eh bien, cela n’indigna personne dans les maisons où, pendant dix-huit mois, Vadius triomphant et pudibond, M.
La 6me de 1652 à 1661, époque de la mort du cardinal Mazarin et du gouvernement de Louis XIV en personne.
Jamais personne n’a porté plus loin que Corneille les ressources de l’imagination & l’énergie du sentiment.
« Panurge étoit de nature moyenne, ny trop grand, ny trop petit, et avoit le nez aquilin, fort, à manche de rasoir, et pour lors étoit de l’âge de trente-cinq ans ou environ, fin à dorer comme dague de plomb, bien galant homme de sa personne, sinon qu’il étoit quelque peu paillard et sujet de nature à ce qu’on appeloit en ce temps là : Faute d’argent c’est douleur non pareille.
Personne n’a su marquer les temps et les lieux d’une manière plus touchante que le poète de Mantoue.
L’Architecture moderne, ou l’art de bien bâtir pour toutes sortes de personnes, tant pour les maisons des particuliers que pour les palais, deux volumes in-4°. 1728.
Les personnes âgées soutiennent encore qu’une certaine cour étoit composée de femmes plus belles et d’hommes mieux faits qu’une autre cour peuplée des descendans de ceux-là.
Blum : Mes volumes, y compris le dernier, sont faits pour toutes les personnes qui peuvent y trouver du profit.
Ce style, où il ne manque que des nerfs, du sang, du mouvement et de la lumière, ce style dur, mais épousseté et propre, lisse comme un parchemin qui joue la vie… pour des myopes, ne peut être admiré ou aimé sincèrement de personne.
Cependant il a passé sa vie à célébrer des athlètes, mais toujours plein d’enthousiasme pour la victoire et froid pour le vainqueur ; à peu près comme ces hommes qui, ayant le besoin ou l’intérêt de louer, admirent comme ils peuvent, méprisent la personne, et flattent le rang.
Personne. […] Tout le monde le savait l’auteur de ce théâtre : et personne ne l’a dit ! […] Il est plus pessimiste que personne. […] Giraudoux en vient à distinguer deux Bernards, qui ne sont qu’un Bernard en deux personnes. […] Elle n’a point asservi personne.
Mais est-ce ma faute si personne ne veut s’occuper de leurs écrits ! […] Personne n’a jamais rencontré deux de ces pèlerins ensemble sur la même route. […] Et j’y ai tenu d’autant plus que personne à Paris, ou presque personne, ne connaît l’auteur de la Princesse Maleine : Octave Mirbeau lui-même l’ignore. […] Personne ! […] Naturellement, personne n’entendit… et le Carcan se rouilla.
Cette impression si vive, cette émotion presque passionnée qu’il est assez rare d’éprouver en entrant dans une classe de philosophie, il l’a rendue plus tard en quelque manière dans la personne de son Abélard204 entrant pour la première fois dans l’école du cloître ; mais Abélard, du premier jour, y entrait en conquérant, pour détrôner Guillaume de Champeaux, et lui il resta d’abord, et encore assez longtemps après, le disciple fervent et condillacien de cette première école. […] Dans toutes les branches, excepté la poésie, ils laissèrent des traces profondes, et contribuèrent plus que personne à fertiliser la dernière moitié de la Restauration, de même que leur rentrée en masse aux affaires après juillet 1830, en voulant doter le régime actuel de sa politique, l’a trop déshérité de la haute culture intellectuelle. […] On essaya un moment de voir si l’on ne pourrait pas réunir les deux entreprises ; mais, sans parler des questions de personnes, il y avait des divergences de principes sur quelques points, notamment en économie politique. […] Thiers dans le cabinet du 1er mars (1840), il est sorti de là de cet air de bonne grâce et d’aisance qui ne surprend personne, et on n’a pas même l’idée de louer en lui le désintéressement, tant cette élévation de cœur lui semble facile. […] Il voulait adjoindre cette introduction au drame, comme s’il y avait eu besoin d’un passe-port auprès des érudits et des personnes graves ainsi, se disait-il, Raynouard avait annexé aux Templiers une dissertation sur le procès de l’Ordre ; mais peu à peu il se trouva avoir fait un nouvel ouvrage qui ne cadrait plus de tout point avec le premier, et qui surtout ne pouvait lui servir d’accompagnement.
Je rencontre une personne pour la première fois : je la perçois simplement. […] 1º J’écoute deux personnes converser dans une langue inconnue. […] Ces mouvements automatiques d’accompagnement intérieur, d’abord confus et mal coordonnés, se dégageraient alors de mieux en mieux en se répétant ; ils finiraient par dessiner une figure simplifiée, où la personne qui écoute retrouverait, dans leurs grandes lignes et leurs directions principales, les mouvements mêmes de la personne qui parle. […] Admettons pourtant qu’il ait ses raisons pour en choisir une : comment ce même mot, prononcé par une nouvelle personne, ira-t-il rejoindre un souvenir dont il diffère ?
Je ne connaissais personne, personne n’avait d’influence sur moi, et je tâtonnais, plein de visions diverses et voyant étinceler confusément devant moi une série de projets à remplir plusieurs vies. […] Il était signé d’une personne qui me connaissait bien, et voulait bien, moi absent, se conformer étroitement à mon esthétique ; je faisais école. […] Chevrier dans un sens très intelligemment naturaliste, avait laissé de brillants souvenirs, et des personnes songeaient à la ressusciter. […] Il n’est ni décadent (personne ne l’est), ni symboliste au sens actuel du mot (si ce mot n’est pas pure inutilité). […] Le poète marcha beaucoup et fit des découvertes, mais personne n’eût pu se douter qu’il avait eu des ailes.
Personne dans le ministère ni dans le parti ministériel ne tenait à ce mot flétri qui excédait le sentiment à exprimer ; et pourtant, une fois admis, on l’a laissé par embarras de le retirer.
Le plus modeste, le plus humble des hommes, il offrait en lui cette union si rare d’une expérience clairvoyante et précise, et d’une naïveté d’impressions, d’une sorte d’enfance merveilleusement conservée ; cela donnait à sa personne, à sa conversation, un grand charme, que sa parole écrite ne rendait pas.
Celle-ci, d’un esprit fin et juste en ce qui la touchait, comprit dès l’abord ce qu’il fallait au roi ; et elle s’y aida de tous les charmes de sa personne et de sa conversation, de toutes les ruses d’une courtisane habile.
Cependant la Révolution arrive inaperçue ; madame de Genlis ne s’en doutait pas, et personne ne s’en doute en lisant son livre.
Ce dernier trait a paru généralement fort spirituel : quelques personnes l’ont trouvé un peu vif.
Les mots propres à être ouïs de tous, et les phrases propres à ces mots, sont ridicules, lorsqu’on ne doit parler qu’aux yeux et pour ainsi dire à l’oreille de son lecteur. » On ne parle pas devant cent personnes comme devant une seule ; le choix de mots, la correction de phrases, qui sont nécessaires, quand on écrit, deviennent ridicules quand on cause ; et je ne sais pas de gens plus fastidieux que ceux qui, dans la conversation, parlent comme un livre.
Rollinat, c’est de ne laisser personne tranquille, c’est de tourmenter violemment les imaginations.
D’autres diront les scories, relèveront les imperfections, je veux simplement signaler aux curieux de la Beauté que voici des vers sincères, noblement émus, ne devant rien à personne, je veux proclamer, avec grande allégresse, qu’un bon poète de plus nous est né.
Pourquoi les choses apparaissent-elles autrement à des personnes non prévenues ?
C’est qu’un Daudet amuse cent mille personnes et en laisse dix mille indifférentes, qui sont juste la clientèle d’un Goncourt.
Sœurs tant que l’on voudra : deux sœurs, fussent-elles jumelles, n’en sont pas moins deux personnes distinctes.
Le Traité signé, Mlle d’Eon, que personne n’avoit reconnue à la Cour de Russie, fut chargée d’en porter la nouvelle au Roi.
Eh mon dieu, ce n’est un secret pour personne que l’engouement, pendant les deux ou trois années qui ont précédé la guerre, que l’engouement de nos grands penseurs français pour l’Allemagne, et les dîneurs de Magny ont eu, pendant ces années, les oreilles rebattues de la supériorité de la science allemande, de la supériorité de la femme de chambre allemande, de la supériorité de la choucroute allemande, etc., etc., enfin de la supériorité de la princesse de Prusse sur toutes les princesses de la terre.
Sans doute ces chapitres retrouvés auront peu de valeur aux yeux des personnes, d’ailleurs fort judicieuses, qui n’ont cherché dans Notre-Dame de Paris que le drame, que le roman.
Quelques personnes veulent qu’il n’ait péri que de la main des femmes.
L’apologie de la personne de Costar est, comme on s’en doute bien, une satyre contre Girac.
Je n’ai personne avec qui je puisse échanger une idée générale, ou même quelque impression désintéressée.
Furieux, de ses pas cachés dans ces déserts Leur narine inquiète interroge les airs, Par qui bientôt frappés de sa trace nouvelle, Ils volent à grands cris sur sa route fidèle. » La pensée suivante, pour le ton, fait songer à Pascal ; la brusquerie du début nous représente assez bien André en personne, causant : « L’homme juge toujours les choses par les rapports qu’elles ont avec lui. […] André remarque que c’est en racontant l’histoire d’Andromède à la troisième personne que le poëte lui adresse brusquement ces vers : Te circum, etc., sans la nommer en aucune façon. « C’est tout cela, ajoute-t-il, qu’il faut imiter. […] Il y aurait à compléter peut-être, sur plusieurs points, les renseignements biographiques ; quelques personnes qui ont connu André vivent encore ; son neveu, M.
II Mais les scandales de ce gouvernement inexpérimenté, qu’on appelait le gouvernement parlementaire, me convainquirent que le pouvoir vraiment national et populaire n’était plus là ; qu’aucune des dynasties rivales tombées, retombées, retombant encore, ne pouvait le reconstituer solidement en elle ; que l’aristocratie y avait renoncé implicitement en donnant un mandat d’éloquence, une procuration d’opinion, au lieu de combattre de sa personne dans ces compétitions d’influence, de popularité et de trône ; que cette classe moyenne exclusive, intéressée, adulée, à qui ses exploitateurs recommandaient de s’adjuger à elle-même le nom et les prétentions d’une aristocratie de second étage, n’était ni assez antique, ni assez enracinée, ni assez large, ni assez populaire, pour affecter le privilège d’un gouvernement national ; qu’elle n’avait rien de permanent, de chevaleresque, de prestigieux, excepté ses industries et ses commerces, aussi mobiles que ses convoitises de monopoles financiers : jalouse en haut, jalousée en bas, menaçante et menacée de toutes parts ; que le dernier mot de la Révolution française ne pouvait être cette petite oligarchie groupée par la peur et par l’orgueil autour d’un roi d’expédient ; que cela allait crouler aux premières lueurs de l’incendie parlementaire allumé par ceux-là même qui l’avaient si mal éteint en 1830 ; qu’il fallait pourvoir d’avance aux catastrophes inévitables de ce gouvernement déjà démoli dans l’opinion des masses, en donnant à ces masses envahissantes une histoire vraie de la Révolution qu’elles auraient bientôt à reprendre en sous-œuvre, afin qu’elles ne s’égarassent pas de nouveau sans plan et sans sagesse dans les démences et dans les crimes qui avaient perdu jusqu’au nom de cette Révolution. […] Son principal ministre à cette époque, qui sait mieux que personne une partie de la vérité sur cette entrevue et sur les avances du roi, les a démenties récemment, dit-on, en les mettant sur le compte de mon imagination. […] Je trouvai dans madame Lebas une femme de la Bible après la dispersion des tribus à Babylone, retirée du commerce des vivants dans le haut étage d’un appartement modique, conversant avec ses souvenirs, entourée des portraits de sa famille décimée au 18 fructidor, de ses sœurs dont Robespierre avait dû épouser la plus belle, de Robespierre lui-même dans tous ces costumes élégants dont il s’enorgueillissait de présenter le contraste sur sa personne avec la veste, le bonnet rouge, les sabots, signes sordides, flatteries ignobles des Jacobins à l’égalité et à la misère des populaces.
Les deux enfants qu’elle avait donnés au trône, loin de la flétrir, ajoutaient à l’impression de sa personne ce caractère de majesté maternelle qui sied si bien à la mère d’une nation. […] Il ne daigna pas l’être, bien qu’il eût l’âme et les vues d’un homme d’État ; trop insouciant pour un chef de parti, trop grand pour être le second de personne. […] Ce que j’ai dit là dans le septième livre des Girondins, je le redis à vingt ans de distance, après deux restaurations, une monarchie schismatique de 1830, une république de salut commun, qui n’a ni versé une goutte de sang, ni proscrit, ni spolié personne, et après une restauration dynastique d’une monarchie napoléonienne qu’il ne m’appartient ni de caractériser ici, ni de louer, ni d’accuser de mon point de vue d’historien, puisque mon point de vue est celui de la seconde république.
Journal intime d’une jeune personne. […] du petit nombre de personnes à qui l’on peut confier un secret. […] (Lamartine) « Il n’est pas de danseuse qui ne quittât sa robe de bal et sa guirlande de fleurs, pas de jeune fille qui n’oubliât sa beauté, personne qui ne revînt meilleur de cette terre des morts. » XIX Ainsi cela se poursuit parmi tous les événements de la vie, petits ou grands, tristes ou gais ; c’est la vicissitude éternelle, mais la vicissitude interprétée, sentie, comprise par une âme intelligente de ce qu’elle souffre et joyeuse de ce qu’elle cueille en passant sur le bord du chemin.
Journal intime d’une jeune personne. […] Le contact avec le monde, qui pénètre dans sa solitude avec son frère et les amis de son frère, leur doute, leur changement d’opinion, même quand ils habitent avec ce féroce esprit, l’abbé de Lamennais, qui avait des fanatismes éloquents pour toutes les causes et qui ne permettait le doute à personne, parce qu’il ne permettait de douter de rien pendant qu’il affirmait lui-même, génie de l’expression, né pour être le prophète de toutes les persécutions comme saint Paul, ou pour le christianisme ou contre lui ; tout cela avait évidemment agi sur Mlle de Guérin. […] La plus âgée des jeunes personnes s’enferme seule dans sa petite chambre pour lire, étudier, écrire, prier solitaire.
Pour me convaincre qu’il n’y avait point d’illusion, et pour recueillir le témoignage d’autres personnes, je fis sortir les ouvriers occupés dans mon laboratoire, et je leur demandai, ainsi qu’à tous les passants, s’ils voyaient, comme moi, l’étoile qui venait d’apparaître tout à coup. […] Des personnes pourvues d’une bonne vue pouvaient distinguer cette étoile pendant le jour, même en plein midi, quand le ciel était pur. […] Les vides compris entre les contreforts, qui sont généralement des cloisons ligneuses, forment des chambres spacieuses que l’on peut comparer aux stalles d’une écurie ; quelques-unes sont assez grandes pour contenir une demi-douzaine de personnes.
Ils avaient l’air indécis de deux personnes qui se demandent : Ferons-nous ou ne ferons-nous pas ? […] J’essayai de fermer les yeux pour dormir, mais ce fut impossible, monsieur ; plus je fermais mes paupières, plus j’y voyais en moi-même des personnes et des choses qui me donnaient un coup au cœur et des sursauts à la tête : les sbires sortant de derrière les arbres et tirant cruellement, malgré mes cris, sur mon chien et mes pauvres bêtes ; Hyeronimo lâchant sur eux son coup de feu ; le bandit de sbire mort au pied de l’arbre ; Hyeronimo, surpris et enchaîné, conduit par eux au supplice ; mon père aveugle et ma tante désespérée tendant leurs bras dans la nuit pour le retenir et ne retenant que son ombre ; des juges, un corps mort étalé devant eux ; des soldats chargeant leurs carabines avec des balles de fer dans un cimetière ou une fosse, toute creusée d’avance, attendait un assassin condamné à mort ; puis deux vieillards expirant de misère et de faim à côté de leur pauvre chien blessé dans notre cahute de la montagne, puis des ruisseaux de larmes sur des taches de sang qui noyaient toutes mes idées dans un déluge d’angoisses. […] Je ramassai la zampogne avec regret et tendresse, comme si je lui avais fait un mal volontaire en la foulant sous mon pied ; je l’embrassai, je la serrai sous mon bras comme une personne vivante et sentante ; je lui parlai, je lui dis en pleurant : Veux-tu servir ceux qui t’ont faite ?
Il a une rare puissance d’imagination synthétique ; il met comme personne un personnage sur pied ; il lui donne une vie intense, par la netteté de sa vision, par la conviction de sa description. […] Il ne tient au xviiie siècle que par certaines audaces et certaines crudités de pensée : par l’aspect extérieur aussi de sa personne intellectuelle. […] Personne ne s’est, en notre temps, plus rapproché que lui du réalisme classique.
Elle ôte à sa sœur, laborieuse, mais trop souvent pédante, sa mine rébarbative ; elle fait d’elle une personne, non seulement accessible aux profanes, mais avenante, aimable, séduisante. […] — Il flétrissait ainsi, en la personne de son grand compatriote, celui qui a détruit la poésie de l’arc-en-ciel, en le réduisant à n’être plus qu’un jeu de lumière, une variété du prisme. […] Quand on parlait à Victor Hugo de cette mort prochaine, il se mettait à rire et répondait122 : « Force gens de nos jours, volontiers agents de change et souvent notaires, disent et répètent : La poésie s’en va. — C’est à peu près comme si l’on disait : Il n’y a plus de roses ; le printemps a rendu l’âme : le soleil a perdu l’habitude de se lever ; parcourez tous les prés de la terre, vous n’y trouverez pas un papillon ; il n’y a plus de clair de lune et le rossignol ne chante plus, le lion ne rugit plus, l’aigle ne plane plus ; les Alpes et les Pyrénées s’en sont allées ; il n’y a plus de belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes ; personne ne songe plus aux tombes ; la mère n’aime plus son enfant ; le ciel est éteint ; le cœur humain est mort. » Le fait est que l’imagination est en l’homme une faculté non moins essentielle et immortelle que la raison ; et c’est pourquoi la poésie non seulement garde à côté et au-delà de la science son royaume inviolable, mais aussi sait puiser dans la science-même des éléments de vie et d’inspiration.
Quand on les lira, personne ne saura plus que vous avez existé, vous et votre clientèle. […] Pierre Brun ne fait pas d’effets de torse, pour cause, et les poids qu’il soulève n’effraieront personne. […] Il est mort, et on reste fidèle à sa personne.
Maître Guérin s’est fabriqué un homme de paille dans la personne du père Brenu, un idiot de campagne qu’il il nourrit des restes de ses gains véreux. […] La scène est cruelle, un peu forcée peut-être ; elle nous fait haïr cette Célimène, glacée et glaciale, qui fait la morte pour faire reculer l’amour, et qui distille par ses regards, par ses paroles, par ses gestes, par l’indifférence insultante de toute sa personne, le froid poison qui glace les illusions et perce le coeur. […] Celui-là, du moins, en est atteint jusqu’au cœur et jusqu’à la moelle ; mais il le garde pour lui, et ne le communique à personne.
Et cet homme, le calme et la pondération en personne, ne sort de son imperturbabilité qu’à propos du domino, et non au café, mais au lit. […] » Et rien n’était si drolatique, au bal masqué, que sa courte personne costumée en Alsacien, avec un gros bonnet de fourrure sur la tête, des bretelles rouges au dos : il avait l’air d’un poussah qui tiriliserait, aurait dit Henri Heine. […] À un moment, ces trois statues descendent lentement de leurs piédestaux, et me prenant par les bras, et me tiraillant à elles, se disputent ma personne comme des raccrocheuses de trottoir.
Je cachais mon visage dans mes deux mains ; je regardais furtivement entre mes doigts les tours, le balcon, le jardin, le verger, la fumée sur le toit, les bois derrière bordés de chaumières connues, la prairie, la rivière, les saules sur le bord de l’étang ; et, recevant de chacun de ces objets un souvenir, une image, un son de voix, une personne, une voix à l’oreille, une vision dans les yeux, un coup au cœur, je fondis en eau, et je m’abîmai dans l’impossible passion de ce qui n’est plus ! […] Par exemple, quand ils m’ont une fois parlé, je les reconnais toujours au son de leur voix : la voix, c’est comme une personne dans mon oreille. […] personne n’apparaissait au-devant de moi !
Chez les Anglais, ce n’est point un personnage de la pièce, c’est l’auteur même qui est censé adresser la parole aux spectateurs : au contraire, celui que les anciens nommaient prologue, était censé parler à des personnes présentes à l’action même, et avait, au moins pour le prologue, un caractère dramatique. […] Je sais bien que souvent on ne trouve intitulé, dans nos scènes, qu’un acteur ; mais, si l’on y prend garde, on reconnaîtra qu’il n’est pas seul sur le théâtre, et que son discours s’adresse à des gens qui le suivent en personne, quoiqu’ils ne soient point marqués à l’édition. […] La troisième observation touchant les monologues, est de les faire en telle sorte qu’ils aient pu vraisemblablement avoir lieu, sans que la considération de la personne, du lieu, du temps et des autres circonstances, ait dû l’empêcher.
Elle dédaigne également les grands prêtres et le suffrage universel, et quoique les modernes lui dédient la philosophie de l’histoire, elle ne veut ni le culte ni la fidélité de personne ; qui pourrait lui être infidèle ? […] … Personne. […] Seulement personne, ni alors ni depuis, n’avait pensé à en donner l’histoire.
Je ne froisserai personne en rappelant auprès d’un enfant mort pour la France ses titres antérieurs, fussent-ils des souvenirs de discorde. […] Paul Guillot, soldat, etc., etc., ont l’honneur de vous faire part de la perte cruelle qu’ils viennent d’éprouver en la personne de Marie-Léon Guillot, homme de lettres, sergent au 171e d’infanterie, tombé au champ d’honneur et mort joyeusement pour son pays… (Pièce communiquée.) […] Mais celui-ci est le plus pur ; il ne reproche rien à personne, il surgit du sol, il s’offre au destin ; il ne sait pas plus qu’une source jaillissante les souillures du monde qu’il vient racheter.
Cette mère ressuscitera, il est vrai, mais sans grand profit pour personne. […] Personne ne franchit le chalet. […] Caverlet, que personne ne condamnerait sévèrement, en somme. […] Personne de nous qui ne dise : Je n’en ferais pas autant ; mais personne qui n’accepte, en somme, comme possible, ce dont il serait lui-même tout à fait incapable. […] Voilà l’œuvre des corbeaux, et personne, hélas !
Il n’est personne qui ne soit sensible aux dangers qu’une certaine barbarie moderne fait courir à la culture désintéressée. […] Nous lions ces parties successives par des transitions, et pour que personne ne s’y trompe, nous multiplions les signes logiques, les car, les or, les donc, les enfin. […] * * * Certes, les littératures étrangères ont influé sur notre romantisme ; personne ne songe à le nier. Encore que le lyrisme d’un Prévost, tel qu’il éclate dans Manon Lescaut, ne doive rien à personne, reste que les poètes anglais et allemands ont donné aux nôtres, plus timides, l’exemple d’une libération ; reste qu’ils leur ont fourni des modèles, des thèmes, voire même une certaine intonation. […] Je commençais par quelque livre de philosophie, comme la Logique du Port-Royal, l’Essai de Locke, Malebranche, Leibniz, Descartes, etc… » Les chrétiens eux-mêmes appellent Leibniz à leur secours ; car enfin, personne n’a réfuté M.
Depuis Voltaire, personne, en matière religieuse, n’a été plus bouffon ni plus mordant. […] Je suis un si pauvre pigeon que je ne vaux pas la peine qu’on me plume. » Il était horriblement maigre, ne dormait plus et ne pouvait plus se tenir sur ses jambes. « Quant à ma personne, je suis tranquille ; mais la pauvre veuve de Burns, et une demi-douzaine de ses chers petits ! […] personne de nous ne s’est mis au lit cette nuit ; rien n’a dormi, excepté ma goutte. » En France, on vendit de ces romans quatorze cent mille volumes, et on en vend toujours. L’auteur, né à Édimbourg, était fils d’un avoué1206, savant dans le droit féodal et dans l’histoire de l’Église, lui-même avocat, puis shériff, et toujours grand amateur d’antiquités, surtout d’antiquités nationales, en sorte que, dans sa famille, dans son éducation, dans sa personne, il trouvait les matériaux de son œuvre et les aiguillons de son talent. […] Ai-je besoin de dire que chez Schiller, Heine, Beethoven, Hugo, Lamartine et Musset, le poëte, à travers sa personne particulière, fait toujours parler l’homme universel ?
La position de chaque objet s’explique par les mouvements automatiques de la personne qui couche dans la chambre, ou par les causes efficientes, quelles qu’elles soient, qui ont mis chaque meuble, chaque vêtement, etc., à la place où ils sont : l’ordre, au second sens du mot, est parfait. Mais c’est l’ordre du premier genre que j’attends, l’ordre que met consciemment dans sa vie une personne rangée, l’ordre voulu enfin et non pas l’automatique. […] Ma personne, à un moment donné, est-elle une ou multiple ? […] Elles ont raison de croire à la réalité absolue de la personne et à son indépendance vis-à-vis de la matière ; — mais la science est là, qui montre la solidarité de la vie consciente et de l’activité cérébrale. […] Quand un instinct puissant proclame la survivance probable de la personne, elles ont raison de ne pas fermer l’oreille à sa voix ; mais s’il existe ainsi des « âmes » capables d’une vie indépendante, d’où viennent-elles ?
Il épousa une personne simple et de mérite, pieuse et pratiquant. […] Pour moi, dussé-je trahir en ce point ma légèreté et me dénoncer d’une génération frivole, il me sera toujours très difficile, je l’avoue, de me contempler et de m’admirer si constamment dans la personne de l’Humanité. […] Cependant un fait grave dans sa vie intellectuelle s’était passé en 1840, un fait auquel il accorde la valeur d’une initiation : il avait lu Auguste Comte, il l’avait connu en personne, et la parole, la doctrine du philosophe l’avait, selon son expression, subjugué. […] Une personne de haut esprit et de grand cœur63 qui a eu occasion de vivre près de lui dans une de ces courtes vacances d’été, m’écrit : « Ne négligez pas de dire combien il est bon, simple, charitable.
Journal intime d’une jeune personne. […] Quand le père trouvait dans ces volumes certains passages qui pouvaient être dangereux à l’imagination d’une jeune personne, il lui suffisait d’y mettre une marque pour en interdire la lecture ; l’épée de l’ange exterminateur n’aurait pas été plus sûre d’être obéie ; la jeune fille s’arrêtait et passait aux pages non interdites. […] Le bonheur a voulu que, par une série de heureux hasards et de fidèle affection (celle de M. d’Aurevilly, un écrivain qui ne peut être caractérisé que par lui-même, parce qu’il ne ressemble à personne), le hasard et le bonheur ont voulu que ce journal et ces lettres n’aient pas péri dans les cendres du Cayla ; mais que des mains pieuses les aient recueillies le lendemain de sa mort pour édifier tout un siècle, et, après M. de Sainte-Beuve, moi, qui vais essayer d’inspirer à mes lecteurs la passion de les lire comme une Imitation de Jésus-Christ en action, le plus beau des livres modernes dans la plus tendre des âmes et dans le plus confidentiel des styles. […] Mademoiselle de Guérin avait vingt-huit ans ; elle n’était pas jolie, selon le vulgaire, bien que les yeux, où se reflète le génie, la bouche, où s’épanouit la bonté, le contour harmonieux et délicat du visage, qui encadre le caractère, les cheveux, grâce de la figure, la taille svelte et souple, qui fait ressortir les formes du corps, la vivacité de la démarche, qui transporte la personne avec la rapidité de la pensée, fissent de cet ensemble un aspect très agréable, plus que suffisant au bonheur d’un époux.
La personne humaine n’a ni parties successives ni parties coexistantes dans son principe pensant ; à plus forte raison n’y a-t-il ni succession ni coexistence de parties diverses dans la substance pensante de Dieu. […] Ces notions fondamentales de temps, d’espace, de lieu, d’infini, posent sans cesse devant l’esprit humain ; elles le sollicitent à tout instant et sous toutes les formes ; et depuis vingt-deux siècles, personne n’en a mieux parlé que le disciple de Platon et l’instituteur d’Alexandre. […] En conséquence de cette observation, quelques personnes entrelacent le bas de la ruche, de manière que les abeilles seules puissent y entrer, tandis que les bourdons sont arrêtés par leur grosseur. […] Deux personnes vont ensemble : l’une se montre et chante ou joue de la flûte ; l’autre se tient en arrière et tire la flèche au signal que le premier lui donne.
Pendant deux heures à peu près, cette opération fut continuée avec la plus grande diligence ; puis, voulant se donner un peu de bon temps, il se posa sur la plus haute branche de la haie où il modula sa douce et joyeuse chanson qu’interrompit une personne qui vint à passer par là. […] Je donnai des ordres formels pour que personne n’entrât dans la caverne, ni même n’en approchât, et pour qu’on ne détruisît aucun nid d’oiseau sur la plantation. […] Quelque temps il souffrit d’un désespoir profond, sous son nouveau maître ; mais, ayant retenu dans sa mémoire le nom des diverses personnes qui avaient acheté chacune une partie de sa chère famille, il feignit une maladie, si l’on peut appeler feint l’état d’un homme dont les affections avaient été si cruellement brisées, et refusa de se nourrir pendant plusieurs jours, regardé de mauvais œil par l’intendant, qui lui-même se trouvait frustré dans ce qu’il avait considéré comme un bon marché. […] Pourvoir aux besoins de cinq personnes n’était pas tâche facile dans ces lieux sauvages : d’autant plus qu’au premier signal de l’étonnante disparition de cette famille extraordinaire, ils se virent traqués de tous côtés, et sans relâche.
Les premiers demandent grâce pour sa jeunesse, pour son érudition, « telle, disent-ils, qu’il n’est personne qui puisse lui être comparé dans la langue française. » Quelques-uns prétendent qu’on se trompe sur ses intentions ; que, sous cette prétendue licence de langage, se cache un profond esprit de pénitence ; d’autres l’approuvent énergiquement d’avoir dit la vérité à tout le monde, nobles, gens d’Église, peuple. […] Que la lecture en soit interdite à jamais, spécialement dans les endroits où le poëte met en scène des personnes infâmes comme cette vieille damnée, à qui l’on devrait infliger le supplice du pilori. » « L’Éloquence, ajoute Gerson, qui reprend son récit, venait d’achever son discours, quand je sentis l’heure où mon cœur retournait à son ancien état ; et, m’étant levé, je passai dans ma bibliothèque. » 1402, 18 mai. […] D’où nous est venue cette vue si profonde et si lumineuse sur la suite de notre histoire politique, sinon du magnifique spectacle de la France une et homogène, et, comme on l’a dit avec force, devenue une personne ? […] Il contentait tous les goûts, soit sérieux, soit frivoles, sous une forme qui ne laissait à personne la liberté de s’y intéresser médiocrement.
Personne, grâce à Dieu, n’est plus tenté, de nos jours, d’aborder les religions avec cette dédaigneuse critique du XVIIIe siècle, qui croyait tout expliquer par des mots d’une clarté superficielle : superstition, crédulité, fanatisme. […] Certaines personnes à qui on a dit que Rollin est beau s’étonnent de n’y trouver que des phrases simples et ne savent à quoi s’en prendre pour admirer, incapables qu’elles sont de concevoir la beauté qui résulte de ce caractère de naïve et délicieuse probité. […] Mais il y a si peu de personnes capables d’avoir un jugement esthétique ! […] Quand les nourrices disent : Il y a un ange pour les petits enfants, elles expriment un fait vrai, savoir que les petits enfants ne se font aucun mal dans des circonstances où des grandes personnes se blesseraient ; mais, n’en voyant pas la cause, elles trouvent tout simple d’en appeler à un ange.
Mais en fait de sonnets wagnériens, personne ne fera mieux que M. […] S’il y a dans tout l’univers cinq cents personnes qui soient un peu Shakespeare et Léonard par rapport à l’infinie médiocrité, n’est-il pas juste d’accorder à ces cinq cents bons esprits ce qu’on prodigue aux auditeurs de M. […] Combien je trouve plus exacte la réflexion d’un des figurants polonais, qui jugea ainsi la pièce : « Ça ressemble tout à fait à du Musset, parce que ça change souvent de décors. » Il aurait été aisé de mettre Ubu au goût du public parisien avec les légères modifications suivantes : le mot initial aurait été Zut (ou Zutre), le balai qu’ou ne peut pas dire un coucher de petite femme, les uniformes de l’armée, du premier Empire ; Ubu aurait donné l’accolade au tsar et l’on aurait cocufié diverses personnes ; mais ç’aurait été plus sale. […] Mais ce point serait faux que la métaphore resterait exacte, et l’image porte avant tout simplement sur l’idée de travail et l’idée d’abeille, « tes petites mains » s’adressant à la personne.
Là les âmes, les démons, les anges, les vierges, les saints, les damnés, les trois personnes de la Divinité elles-mêmes, jouaient des rôles d’acteur dans le drame théogonique de ces mondes surnaturels. […] Le droit des traducteurs est de confondre tellement leur personne avec la personne de leur modèle que les critiques adressées à l’un blessent l’autre, et que, si on évoque le Dante, M. […] La philosophie grecque avait eu son Homère en la personne de Platon. » (Ne pourrait-on pas dire que la philosophie spiritualiste avait commencé à Platon ?)
Ainsi, quand j’entends un bruit de pas dans la rue, je vois confusément la personne qui marche ; chacun des sons successifs se localise alors en un point de l’espace où le marcheur pourrait poser le pied ; je compte mes sensations dans l’espace même où leurs causes tangibles s’alignent. […] Mais comme ce moi plus profond ne fait qu’une seule et même personne avec le moi superficiel, ils paraissent nécessairement durer de la même manière. […] Les rêves les plus bizarres, où deux images se recouvrent et nous présentent tout à la fois deux personnes différentes, qui n’en feraient pourtant qu’une, donneront une faible idée de l’interpénétration de nos concepts à l’état de veille. […] Et qu’on ne nous reproche pas ici de dédoubler la personne, d’y introduire sous une autre forme la multiplicité numérique que nous en avions exclue d’abord.
Pris d’une passion très vive pour une personne qu’il a chantée et qu’il ne pouvait obtenir, il quitta son pays pour se distraire et passa en Angleterre à la cour de la reine Philippe de Hainaut, femme d’Édouard III. […] sens, mémoire et bonne souvenance de toutes les choses passées, esprit clair et aigu pour concevoir tous les faits dont je pourrois être informé, âge, corps et membres pour souffrir peine24, je m’avisai que je ne voulois point tarder de poursuivre ma matière ; et pour savoir la vérité des lointaines besoignes et entreprises, sans que j’y envoyasse aucune autre personne en mon lieu, je pris voie et occasion raisonnable d’aller devers haut prince et redouté seigneur monseigneur Gaston, comte de Foix et de Béarn… Le comte de Foix ne l’a jamais vu, mais il le connaît de réputation et a bien souvent entendu parler de lui.
Fiancé à la fille d’un médecin au commencement de l’année 1735, après s’être assuré du cœur de la jeune personne, il entreprit le cours de ses voyages dans les pays étrangers : il ne résida pas moins de trois ans en Hollande ; il vint ensuite quelque temps à Paris, où les Jussieu le reçurent : il n’était pas encore question de Buffon. […] Que Buffon fût un grand promoteur, un inspirateur en histoire naturelle, personne ne l’a nié10.
On ferait tout un chapitre impartial, équitable, convaincant de vérité, et sans injure pour personne : De la révocation de l’Édit de Nantes et de ses suites, étudiées dans le journal de Dangeau, c’est-à-dire considérées à la Cour et vues de Versailles comme dans un miroir. […] On a, dis-je, les apparences, le mouvement extérieur de la Cour et du monde, l’attitude et l’aspect des personnes, le courant des nouvelles, ce flux et reflux de chaque jour.
L’un des courts écrits qui font le mieux connaître la personne et le moral de Henri IV, ce sont les mémoires du premier président de Normandie, Claude Groulard, de tout temps fidèle à ce prince, et qui nous a conservé un récit naïf des fréquents voyages et des séjours qu’il eut à faire auprès de lui. […] Il s’agissait du prochain mariage du roi avec une princesse de Florence, et comme Henri IV le lui annonçait, le digne président répondit par une comparaison érudite avec la lance d’Achille, disant que cette maison réparerait ainsi les blessures qu’elle-même avait faites à la France par la personne de Catherine de Médicis.
Voilà bien Santeul tout frais le matin, au premier moment où on le rencontre, où il écoute encore, où il ne fait que préluder, et avant que toute sa personne ait commencé la danse et l’orgie sacrée. […] Femmes, moines, vieillards, tout était descendu ; L’attelage suait, soufflait, était rendu… « En fait d’essoufflement pittoresque, voilà, ô poète latin, ce qui vaut encore mieux que ton vers, et ce qui le fera oublier. » Mais personne sans doute alors ne faisait ces comparaisons.
Il jeta ses vues sur la famille de M. de Morvilliers, évêque d’Orléans et conseiller d’État, et rechercha une de ses nièces qui lui fut accordée : cette jeune personne appartenait du côté paternel à la famille de saint François de Paule, pour qui la famille d’Ormesson aura une dévotion toute particulière. […] Mlle de Chantal quêta. » Il y avait alliance entre les familles, une d’Ormesson ayant épousé un Coulanges : M. d’Ormesson note donc, comme affaire quasi de famille, tout ce qui se rapporte à cette intéressante personne, sans se douter que la postérité en voudrait encore davantage.
Venir dire que la locution : « si les Belges prononcent pour les Français », au lieu de : « se prononcent », est d’une personne qui a dû longtemps séjourner en Espagne et qui en a pris le langage jusqu’à oublier le français, est une chicane aussi invraisemblable qu’ingénieusement trouvée. […] N’oubliez pas que Mme de Staël n’avait pas eu tant à se louer des Bourbons en 1814 ; qu’elle n’avait point été admise à parler une seule fois aux princes dans cette année de la première Restauration… Il est téméraire de prétendre dire d’une personne qui vous ressemble si peu, qu’elle a senti exactement d’une façon et non d’une autre, pendant toute la durée de ce rapide et violent orage.
. — En votre corps (votre personne) je mets le bien et le mal ; — qui a tel don n’est pas lié à un pal (à un pieu, — c’est-à-dire est libre), etc., etc… » On le voit, Dieu parle d’une manière bien enfantine : nous voilà tombés dans la rue et dans le populaire ; adieu la belle liturgie ! […] Moland, c’est cette même arrière-pensée de miséricorde, terminant la sentence divine qui-a-inspiré plus tard à Milton de faire descendre, pour juger l’homme déchu, non le Père, mais le Fils, le futur Rédempteur en personne, le « doux juge et intercesseur à la fois », venant porter la sentence avec une colère tranquille « plus fraîche que la brise du soir » ; et même temps qu’il condamnait les coupables en vertu de la loi de justice, les revêtant incontinent, corps et âme, dans leur nudité, les aidant en ami, et faisant auprès d’eux, par avance, l’office du bon serviteur, de celui qui lavera un jour les pieds de ses disciples : admirable et bien aimable anticipation du rachat évangélique et des promesses du salut !
Cette Salammbô, dont la personne et la passion devaient faire le mobile du livre et de l’action, est piquante, curieuse, habilement composée et concertée, je n’en disconviens nullement, mais elle n’anime rien et, au fond, n’intéresse pas. […] Par exemple, si l’on marche la nuit dans l’obscurité ou à la simple clarté des étoiles, on ne devrait pas décrire minutieusement des pierres bleues sur lesquelles on marche, ou des taches jaunes au poitrail d’un cheval, puisque personne ne les voit.
Fournier, dans la bouche d’une personne de mérite et de plume comme l’était Mme de Motteville. […] Le Cid en personne, vieux et amoureux, n’aurait point parlé d’un autre ton.
Sa mère, cousine de son père, est une personne d’une grande bonté, et elle est tout l’amour de son fils ; il a deux sœurs mariées. […] Il a causé, disserté, avec des amis de son âge, avec des artistes, des médecins ; il a échangé, dans de longues conversations à deux, des vues infinies sur le fond des choses, sur les problèmes qui saisissent et occupent de jeunes et hautes intelligences : il n’a pas assez vu les hommes eux-mêmes des diverses générations, des diverses écoles et des régimes contraires, et ne s’est pas rendu compte, avant tout, du rapport et de la distance des livres ou des idées aux personnes vivantes et aux auteurs tout les premiers.
Les arrangements étaient pris, les rôles distribués : en même temps que Bonaparte s’embarquait pour l’Égypte, Talleyrand devait aller de sa personne négocier auprès de la Porte en qualité d’ambassadeur, pour appuyer de sa diplomatie l’expédition colonisatrice. […] Cette lettre, qui a été montrée depuis à plusieurs personnes, dont quelques-unes encore existantes, disait en substance ce que Menéval lui-même a résumé dans ses Souvenirs historiques (tome III, page 85).
Mais Beaumarchais a sa revanche : le Mariage est joué chez le comte de Vaudreuil, à Gennevilliers, devant 300 personnes de la cour (1783). […] Cette première représentation fut un délire général ; on s’écrasait aux portes du théâtre : trois personnes y furent étouffées.
Mais puisque Mme Roland, qui était l’âme du parti, n’eut pas accès à la tribune, puisqu’elle fut réduite à verser les passions et les idées qui la brûlaient dans ses Mémoires rédigés en prison, c’est à Vergniaud qu’il appartient, mieux qu’à personne, de représenter l’éloquence girondine632 . […] Il a une éloquence pratique et technique, familière, courant au fait, se ramassant en mots brefs, saccadés, énergiques, qui se gravent dans les esprits ou mordent les cœurs : et son discours échappe au verbiage, aux phrases vagues et au jargon ampoulé du temps ; il n’y a personne dont la forme ait moins vieilli ; et il a chance d’être avec Mirabeau le plus véritable orateur de la période révolutionnaire.
Il inclinait à la sympathie non seulement par l’obligeance de son accueil, mais encore par je ne sais quel air souffrant répandu sur toute sa personne. […] Mais, d’autre part, il leur confère une fonction nouvelle à quoi personne n’avait pensé jusqu’alors : « Il faut, dit-il, que de plusieurs vocables, on refasse un mot total, neuf, étranger à la langue et comme incantatoire… qui nous cause cette surprise de n’avoir ouï jamais tel fragment ordinaire d’élocution en même temps que la réminiscence de l’objet nommé baigne dans une neuve atmosphère.
A cette classe appartiennent les émotions qui, en voyage, résultent de la surprise ; la joie de certaines personnes passant brusquement de la pauvreté à la richesse. […] La première c’est la tendance à prendre un état, attitude ou mouvement corporel, quand nous voyons une autre personne le produire.
Le Léon Daudet des Parlementeurs et de tant d’autres banalités hurlantes n’intéresse personne, sauf peut-être Édouard Drumont, qui insulta Alphonse Daudet et que Léon Daudet, pratiquant non sans quelque intérêt immédiat l’oubli des injures, proclame « prophète en son pays ». […] Pour nous faire prendre patience, il découvre aujourd’hui que Veuillot — dont personne, certes, ne nie plus le talent volontaire et vigoureux — est « un homme de génie » et « le plus grand prosateur du xixe siècle ».
Un des effets bizarres de cette plaisante victoire de Montlhéry, c’est qu’elle enfle tellement le cœur de Charles, que, depuis ce jour-là, se croyant un Alexandre, il ne rêve plus que guerre et conquête (lui qui n’y avait point songé auparavant), et qu’il n’use plus du conseil de personne. […] Il reprend sa supériorité d’historien là où il assiste en personne, dans le détail des négociations de Venise et dans le récit de la bataille de Fornoue.
Les personnes qui ont le mieux connu Napoléon ont remarqué que, dans cette éducation littéraire rapide qu’il dut s’improviser à lui-même quand il eut pris possession de la puissance, il commença par préférer hautement Corneille ; il n’en vint que plus tard à goûter Racine, mais il y vint. […] Souvestre de la chronique originale du xvie siècle, a produit sur les auditeurs une vive émotion et leur a fait admirer l’esprit de la chevalerie dans la personne de son dernier rejeton.
Ne nous faisons aucune illusion à cet égard ; il y a deux siècles de Louis XIV : l’un noble, majestueux, magnifique, sage et réglé jusqu’à la rigueur, décent jusqu’à la solennité, représenté par le roi en personne, par ses orateurs et ses poètes en titre, par Bossuet, Racine, Despréaux ; il y a un autre siècle qui coule dessous, pour ainsi dire, comme un fleuve coulerait sous un large pont, et qui va de l’une à l’autre régence, de celle de la reine mère à celle de Philippe d’Orléans. […] Il est intitulé « Fragment », et il commence brusquement par plusieurs points, de cette sorte : … Il disait que l’esprit dans cette belle personne était un diamant bien mis en œuvre.
N’eurent-elles donc pas un meilleur sort ces victimes d’alors que nous plaignons aujourd’hui, tandis qu’il n’est personne qui n’exècre Sylla ? […] [NdA] Des personnes très compétentes m’assurent que, tout en rendant justice à Pline, je n’accorde pas assez à Vincent de Beauvais, qu’en effet je connais trop peu, et je mets ici cette critique qu’on m’adresse, à titre de réparation.
La voici dans toute son éloquence : qu’on en retienne les termes pour les comparer tout à l’heure à ceux du document, officiel celui-là, que je citerai : « En présence des malheurs qui désolent la France, et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore ; « En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’Église et du Saint-Siège, et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ ; « Nous nous humilions devant Dieu et, réunissant dans notre amour l’Église et notre Patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés, « Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l’érection à Paris d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Il n’y a là nulle équivoque possible : le document est nettement catholique et incontestablement papiste. […] Ici nous n’apercevons plus le pied de la montagne ; la vie particulière a disparu de nos regards ; nous ne voyons plus que l’ensemble de Paris, sa personne collective, pareille à un Océan de lumière.
Fort attentif aux bienséances, il est soigné, quoique simple sur sa personne. […] Quelle part l’aspect du ciel y a, petite ou grande, personne ne le sait.
Personne ne garde ces petits ânes, qui semblent très doux, et sans rancune. […] Je ne dis pas cela pour me comparer à lui ; je ne me compare à personne. […] — comme l’a dit quelqu’un, — les temps, les lieux et les personnes. […] Petite personne, ô Mort ! […] Personne n’ignore que j’en fais profession.
Il ne choquait personne — ce qui est une condition essentielle pour réussir. […] Vivre à sa guise, se payer une voiture par semaine et l’omnibus tous les soirs, ne rien devoir à personne : tel est l’idéal. […] Et cependant il n’émeut personne. […] Villiers de l’Isle-Adam ne ressemblait à personne. […] Il l’invita à dîner, avec de jeunes personnes de mœurs légères.
Tout le prouve donc, Anacréon fît du loisir sa principale affaire ; comme Simonide son contemporain, et comme plus tard Horace et La Fontaine, il était d’avis qu’on ne peut trop louer trois sortes de personnes, les dieux, sa maîtresse et son roi.
Habile autant que personne à nouer et à dénouer une intrigue, spirituel et délié dans le dialogue, vrai le plus souvent, sinon profond, dans la peinture des mœurs, il sait toujours se mettre au niveau de son auditoire, et calcule avec une rare précision tous ses effets.
Si relatif, si particulier qu’il soit, description, portrait ou fait historique, quelles que soient les circonstances de lieu, de temps et de personne qui le limitent, il y a toujours au fond quelque intérêt universel.
Les personnes légères de chez nous se sont mises à les imiter, par divertissement.
Philosophie du costume contemporain On vient de publier les jugements de quelques personnes considérables sur le chapeau haut de forme. « Élargissons la question », si vous le voulez, et cherchons ce que vaut le costume contemporain.
Nous sommes décidés à toutes les prudences pour éviter une guerre européenne, — que personne en Europe ne veut.
Autrefois, une douzaine de personnes dont quelques-unes pouvaient avoir du talent, et avec qui les autres marchaient bien d’accord rédigeaient ensemble un journal, sur une grande table, où chacun avait sa place marquée.
Dumur de répondre à un critique allemand, qui avait pris son œuvre pour « un vulgaire et romantique emballage » : « Je n’ai pas voulu autre chose que de vous épater », et il ajoutait : « Il n’y a rien qui me fasse rigoler comme de voir pester les gens rageurs. » Pourtant personne ne s’est avisé jusqu’ici de ranger M.
Ensuite, on oublie qu’entre génie et talent il y a différence de degré, non de nature ; ou, si l’on aime mieux une formule plus claire, qu’à toute époque l’originalité, la faculté d’innover, le don de créer sont répartis à doses inégales parmi beaucoup de personnes, au lieu d’être concentrés en deux ou trois seulement.
C’est Langlée, dit le roi ; c’est Langlée, assurément, dit madame de Montespan ; personne que lui ne peut avoir imaginé une telle magnificence : c’est Langlée, c’est Langlée !
Personne encore n’a poussé plus loin, que le P.
J’ai fait prononcer à diverses personnes le mot plum-pudding ; voici les sons entendus : Plum, pleum, plome, ploume ; poudigne, poudinegue, poudine, poudingue.
Il prierait volontiers les personnes que cet ouvrage a pu choquer de relire le Cid, Don Sanche, Nicomède, ou plutôt tout Corneille, et tout Molière, ces grands et admirables poètes.
Il se plaignit de l’audace du jeune homme ; le traita d’ingrat & de rebèle, d’orgueilleux, de téméraire & d’insensé ; plaisanta beaucoup sur toute sa personne, sur ses discours & ses habits recherchés, ses goûts frivoles & ses prétentions sans nombre.
Personne ne sent plus vivement que moi la nécessité de publier plus tard toutes les observations et tous les renseignements sur lesquels ces conclusions se fondent, et j’espère le faire prochainement ; car je sais parfaitement qu’il est à peine une seule des opinions discutées dans ce volume, à laquelle on ne puisse opposer des arguments conduisant, en apparence, à des conclusions directement opposées.
Exemple de deux personnes qui montent d’une cave, dont l’une porte une lumière et que l’autre suit : si celle-ci a la quantité de lumière ou d’ombre qui lui convient, vous sentirez qu’en la plaçant sur la même marche que celle-là, elles seront toutes deux également éclairées.
Cette émotion artificielle n’en est que l’occasion ; elle fomente dans le coeur d’une jeune personne qui lit les romans avec trop de goût, les principes des passions naturelles qui sont déja en elle, et la dispose ainsi à concevoir plus aisément des sentimens passionnez et serieux pour ceux qui sont à portée de lui en inspirer : ce n’est point Cyrus ou Mandane qui sont le sujet de ses agitations.
Elles restèrent longtemps avec la vieille sans que personne s’aperçut de leur présence car jamais elles ne sortaient.
En cela il ne faut accuser personne d’incertitude et de mauvaise foi.
Moi qui me crois clérical autant que personne, je ne me suis senti ni blessé ni vexé.
Ainsi, vers la moitié de ce siècle, les personnes d’une vie morale un peu intense se trouvaient dans cette alternative également fâcheuse de déserter les belles besognes de la critique moderne parce qu’elles n’y pouvaient contenter leurs aspirations religieuses, ou de s’y maintenir, mais en atrophiant une part de leur être.
Hors de là, je ne devais obéissance à personne. […] Au milieu de tous vos systèmes, rien n’est certain pour personne que l’incertitude de toute chose. […] Alors Jésus s’étant redressé, et ne voyant personne que la femme, il lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? personne ne t’a-t-il condamnée ? — Elle dit : Personne, Seigneur
Deux personnes l’intéressent, Lady Ellinor Farquharson et un beau jeune vagabond nommé Robert Blackwood. […] En ces jours sombres, personne ne conduisit ses bœufs repus ô Daphnis, pour les désaltérer aux eaux du frais ruisseau. […] Cobden-Sanderson sur la Reliure, sujet que peu de personnes en Angleterre sont capables de traiter avec plus de compétence. […] Tout ce que voudrez, monsieur, dit la jeune personne. […] Si donc on trouve un caractère aussi artificiel à l’art moderne, on en découvrira la raison secrète dans cette pose constante de jolies personnes.
Il n’y a plus simplement alors une personne et un objet en présence l’un de l’autre ; il y a, en face de l’objet, une personne parlant à une personne, la combattant et l’aidant tout à la fois ; il y a un commencement de société. […] Elle redresse ou plutôt avertit, la personne avertie et redressée pouvant d’ailleurs être, par une espèce de dédoublement, celle même qui parle. […] Les jugements qui posent la non-existence d’une chose sont donc des jugements qui formulent un contraste entre le possible et l’actuel (c’est-à-dire entre deux espèces d’existence, l’une pensée et l’autre constatée) dans des cas où une personne, réelle ou imaginaire, croyait à tort qu’un certain possible était réalisé. A la place de ce possible il y a une réalité qui en diffère et qui le chasse : le jugement négatif exprime ce contraste, mais il l’exprime sous une forme volontairement incomplète, parce qu’il s’adresse à une personne qui, par hypothèse, s’intéresse exclusivement au possible indiqué et ne s’inquiétera pas de savoir par quel genre de réalité le possible est remplacé. […] Cette qualité, on la laisse dans l’indétermination, soit qu’on n’en ait pas la connaissance positive, soit qu’elle n’ait aucun intérêt actuel pour la personne à laquelle la négation s’adresse.
C’était la Vérité en personne qui, prenant en pitié ses erreurs, était descendue pour lui apporter un secours opportun. […] Abstenons-nous donc, pour la sûreté de notre personne, de ce nom si cher au peuple, et qui révolterait le monde contre nous. […] Il faut savoir que Nodier, qui était bibliophile enragé, avait découvert un livre d’Heures ayant appartenu à cette personne. […] Au moment où je vous écris, les cloches sonnent pour la vingt-deuxième personne aujourd’hui ; ce sera pour moi demain peut-être. […] Seigneur, quand l’amour tient une âme alarmée, Il l’attache au péril de la personne aimée.
Il vivait riche, mondain, très poli, ne fuyant nullement la compagnie des personnes du sexe, et ne s’interdisant pas les honnêtes divertissements de la société.
Nous ne savons l’effet que produisent de près ces sortes de révélations : il est possible qu’elles frappent moins des personnes qui vivent de longue main dans les coulisses.
— Il est un genre de critique que peu de personnes s’aviseront de faire à l’ouvrage de M.
Ils peuvent avoir eu à certains moments, et pour la vulgarisation de certaines idées justes, leur genre d’utilité, qu’il nous appartient moins qu’à personne de leur dénier ; mais, comme écrivains, comme personnages littéraires distincts, ils ne sont pas.
Comment exister sans être utile, et se donner la peine de vivre quand personne ne s’affligerait de nous voir mourir !
Cette erreur accréditée est une des causes les plus actives de la stérilité d’invention dont tant de personnes s’affligent.
« Il y a dans la langue française, dit très bien Joubert, de petits mots dont presque personne ne sait rien faire. » C’est tantôt une conjonction, tantôt un pronom démonstratif, tantôt un adverbe, tantôt une locution composée, une courte proposition.
Beaucoup de personnes, dont l’opinion est grave, ont dit que ses Odes n’étaient pas des odes ; soit.
On tournoit en ridicule la personne du docteur, son air, sa figure, ses manières, ses discours.
Il n’est rien d’inutile aux personnes de sens Fable XX.
Nous ne parlons point d’Athalie, parce que Racine, dans cette pièce, ne peut être comparé à personne : c’est l’œuvre le plus parfait du génie inspiré par la religion.
Et les plus hardis n’allaient qu’à chuchoter qu’après tout Zola n’était pas le naturalisme et qu’on n’inventait pas l’étude de la vie réelle après Balzac, Stendhal, Flaubert et les Goncourt ; mais personne n’osait l’écrire, cette hérésie.
Louis XIV, par exemple, investissait bien deux des plus honnêtes grands hommes de son temps, Boileau et Racine, du soin de raconter une des campagnes qu’il menait en personne.
On conçoit que dans les démocraties les citoyens aient consacré à la patrie et leur personne et leur famille dont elle assurait la conservation, et que par là ils aient été apprivoisés à la monarchie.
Le grand Corneille en personne se persuade, et proclame, dans la préface de son Héraclius, « que le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable ». […] Et, dans l’infatuation où il est de sa personne, quand il n’a plus de Colbert pour diriger ses finances, de Turenne, de Condé, de Luxembourg pour diriger ses armées, de Lionne, enfin, ni de Pomponne pour diriger sa diplomatie, c’est le moment qu’il choisit pour se précipiter dans la guerre qui doit aboutir au funeste traité d’Utrecht. […] C’est la foi qu’on détruit et personne n’y pense. […] C’est le livre d’un réformateur, et quoique d’ailleurs l’idéal aristocratique de l’archevêque de Cambrai soit tout entier dans le passé, nous le savons bien aujourd’hui, mais personne alors ne s’en aperçoit. […] — Il semble que ce soit de la condition des personnes ; — de la nature du dénouement ; — et de la réalité des personnages dans l’histoire. — Hardy a-t-il eu le sentiment de l’importance de l’histoire dans la tragédie ?
Personne ne définira mieux que ne l’a fait Bouchor lui-même le rôle de la littérature dans l’éducation du peuple. […] Guérard ou Mme Favier (c’est la même personne) prit pour elle la charge de faire élever le garçon : elle paya sa pension au collège d’abord, puis dans deux petits séminaires. […] L’un des huit chapitres qui le composent a pour titre : La Personne et l’Œuvre de Taine d’après sa correspondance. […] Tout en voyant mieux que personne les lacunes et les défauts de ces deux importants ouvrages, M. […] Mais il avait acquis enfin chez les littérateurs une réelle popularité : sachant mieux que personne ce qu’il avait été et ce qu’il n’était plus, il subissait sa gloire.
. — Sa vieillesse, ses occupations, sa personne. […] Sa mère était « une personne exemplaire, célèbre dans tout le voisinage par ses aumônes430. » Son père, étudiant à Christ-Church et déshérité comme protestant, avait fait seul sa fortune, et, parmi ses occupations d’homme de loi, avait gardé le goût des lettres, n’ayant point voulu « quitter ses libérales et intelligentes inclinations jusqu’à se faire tout à fait esclave du monde » ; il écrivait des vers, était excellent musicien, l’un des meilleurs compositeurs de son temps ; il choisissait Cornélius Jansen pour faire le portrait de son fils qui n’avait encore que dix ans, et donnait à son enfant la plus large et la plus complète des éducations littéraires431. […] Mais si les habitudes innées et invétérées d’argumentation logique, jointes à la théologie littérale du temps, l’ont empêché d’atteindre à l’illusion lyrique ou de créer des âmes vivantes, la magnificence de son imagination grandiose, jointe aux passions puritaines, lui a fourni un personnage héroïque, plusieurs hymnes sublimes et des paysages que personne n’a surpassés. […] Par sa force d’intelligence, il est plus capable que personne d’entasser la science ; par sa force d’enthousiasme, il est capable plus que personne de sentir la haine. […] « Il remontre humblement : « Que le 17 février 1630 il fut appréhendé, revenant du sermon, par un mandat de la haute commission, et traîné le long des rues avec des haches et des bâtons jusqu’à la prison de Londres. — Que le geôlier de Newgate, étant appelé, lui mit les fers et l’emmena de haute force dans un trou à chien, infect et tombant en ruine, plein de rats et de souris, n’ayant de jour que par un petit grillage, le toit étant effondré, de sorte que la pluie et la neige battaient sur lui ; n’ayant point de lit, ni de place pour faire du feu, hormis les ruines d’une vieille cheminée qui fumait : dans ce lamentable endroit, il fut enfermé environ quinze semaines, personne n’ayant permission de venir le voir, jusqu’à ce qu’enfin sa femme seule fut admise. — Que le quatrième jour après son emprisonnement, le poursuivant, avec une grande multitude, vint dans sa maison pour chercher des livres de jésuites, et traita sa femme d’une façon si barbare et si inhumaine qu’il a honte de la raconter, qu’ils dépouillèrent toutes les chambres et toutes les personnes, portant un pistolet sur la poitrine d’un enfant de cinq ans et le menaçant de le tuer s’il ne découvrait les livres… — Que pour lui il fut malade, et, dans l’opinion de quatre médecins, empoisonné, parce que tous ses cheveux et sa peau tombèrent. — Qu’au plus fort de cette maladie la cruelle sentence fut prononcée contre lui et exécutée le 26 novembre, où il reçut sur son dos nu trente-six coups d’une corde à trois brins, ses mains étant liées à un poteau. — Qu’il fut debout près de deux heures au pilori par le froid et par la neige, puis marqué d’un fer rouge au visage, le nez fendu et les oreilles coupées.
Mon corps est ce qui se dessine au centre de ces perceptions ; ma personne est l’être auquel il faut rapporter ces actions. […] Que des états affectifs essentiellement liés à ma personne, et qui s’évanouiraient si je disparaissais, arrivent, par le seul effet d’une diminution d’intensité, à acquérir l’extension, à prendre une place déterminée dans l’espace, à constituer une expérience stable, toujours d’accord avec elle-même et avec l’expérience des autres hommes, c’est ce qu’on arrivera difficilement à nous faire comprendre. […] Mais avant d’aller plus loin et d’établir une relation précise entre la personne et les images où elle s’installe, résumons brièvement, en l’opposant aux analyses de la psychologie usuelle, la théorie que nous venons d’esquisser de la « perception pure ». […] Mais notre propre nature, le rôle et la destination de notre personne, demeurent enveloppés d’un aussi grand mystère. […] On raisonnera comme si elle nous était donnée, à la manière d’un souvenir, comme un état intérieur, comme une simple modification de notre personne.
Les personnes qui, sans connaître notre ami, l’ont lu pendant dix années et l’ont suivi dans ses productions fréquentes et diverses, qui l’ont trouvé si facile et souvent si gracieux de plume, si riche de textes, si abondant et presque surabondant d’érudition, qui ont goûté son aisance heureuse à travers cette variété de sujets, ceux mêmes auxquels il est arrivé d’avoir à le contredire et à le combattre, peuvent-ils apprendre sans surprise et sans un vrai mouvement de sympathie que cet écrivain si fécond, si activement présent, si ancien déjà, ce semble, dans leur esprit et dans leur souvenir, est mort avant d’avoir ses vingt-neuf ans accomplis ? […] Je prie qu’on veuille bien ne pas se méprendre sur ma pensée et n’y rien lire de plus que je ne dis : ce ne sont pas le moins du monde les estimables recherches en elles-mêmes que je viens blâmer ; personne au contraire ne les prise plus que moi quand l’esprit s’y contient à son objet ; je parle simplement des conclusions exagérées qu’on y rattache. […] Ceux-ci savent tout du premier jour, ils ne reconnaissent personne, ils sont à eux-mêmes leur propre autorité : statim sapiunt, statim sciunt omnia, … ipsi sibi exempla sunt ; tel n’était point Avitus… » Nous pourrions continuer ainsi avec les paroles du plus ingénieux des anciens bien mieux qu’avec les nôtres, montrer cette ambition honorable que poursuivait notre ami, non point l’édilit comme Julius Avitus, mais la pure gloire littéraire qu’il avait tout fait pour mériter, et dont il était sur le point d’être investi… et honor quem meruit tantum.
« Voici ce que m’a dit Jéhovah, ajoute à l’instant le poète en se transportant tout à coup dans la personne et dans la pensée de Saül, devant qui et pour qui il chante. […] Personne n’entrait, personne ne sortait ; le mendiant même n’était pas assis contre les bornes, la sentinelle ne se montrait pas sur le seuil ; nous ne vîmes rien, nous n’entendîmes rien : le même vide, le même silence à l’entrée d’une ville de trente mille âmes, pendant les douze heures du jour, que si nous eussions passé devant les portes mortes de Pompéi ou d’Herculanum !
Les Jacobins leur avaient arraché le ministère dans la personne de Roland. […] Elle prit, comme elle l’avait fait au 10 août, cette dictature que personne n’osait prendre encore dans la Convention. […] Il ne tarda pas à comprendre que la Révolution ne couronnerait personne, et qu’elle entraînerait avec le trône tous ses prétendants et tous les survivants de la royauté.
La couleur de ses cheveux et de sa barbe tenait le milieu entre le noir et le blond, dans une telle proportion cependant, que le sombre l’emportait sur le clair, mais que ce mélange indécis des deux teintes donnait à sa chevelure quelque chose de doux, de chatoyant et de fin ; son front était élevé et proéminent, si ce n’est vers les tempes, où il paraissait déprimé par la réflexion ; la ligne de ce front, d’abord perpendiculaire au-dessus des yeux, déclinait ensuite vers la naissance de ses cheveux qui ne tardèrent pas à se reculer eux-mêmes vers le haut de la tête, et à le laisser de bonne heure presque chauve ; les orbites de l’œil étaient bien arqués, ombreux, profonds et séparés par un long intervalle l’un de l’autre ; ses yeux eux-mêmes étaient grands, bien ouverts, mais allongés et rétrécis dans les coins ; leur couleur était de ce bleu limpide qu’Homère attribue aux yeux de la déesse de la sagesse et des combats, Pallas ; leur regard était en général grave et fier, mais ils semblaient par moments retournés en dedans, comme pour y suivre les contemplations intérieures de son esprit souvent attaché aux choses célestes ; ses oreilles, bien articulées, étaient petites ; ses joues plus ovales qu’arrondies, maigres par nature et décolorées alors par la souffrance ; son nez était large et un peu incliné sur la bouche ; sa bouche large aussi et léonine ; ses lèvres étaient minces et pâles ; ses dents grandes, régulièrement enchâssées et éclatantes de blancheur ; sa voix claire et sonore tombait à la fin des phrases avec un accent plus grave encore et plus pénétrant ; bien que sa langue fût légère et souple, sa parole était plutôt lente que précipitée, et il avait l’habitude de répéter souvent les derniers mots ; il souriait rarement, et, quand il souriait par hasard, c’était d’un sourire gracieux, aimable, sans aucune malice et quelquefois avec une triste langueur ; sa barbe était clairsemée et, comme je l’ai déjà dépeinte, d’une couleur de châtaigne ; il portait noblement sa tête sur un cou flexible, élevé et bien conformé ; sa poitrine et ses épaules étaient larges, ses bras longs, libres dans leurs mouvements ; ses mains très allongées mais délicates et blanches, ses doigts souples, ses jambes et ses pieds allongés aussi, mais bien sculptés, avec plus de muscles toutefois que de chair ; en résumé, tout son corps admirablement adapté à sa figure ; tous ses membres étaient si adroits et si lestes que, dans les exercices de chevalerie, tels que la lance, l’épée, la joute, le maniement du cheval, personne ne le surpassait. […] L’ombre de la mélancolie, planant sur ses traits, mêlait un intérêt tendre et une pitié vague à l’admiration que son nom et sa personne inspiraient partout où il paraissait. […] Toutes deux d’une beauté célèbre, quoique différente, et d’un esprit cultivé, elles rassemblaient dans leur personne la grâce de la France et la passion de l’Italie.
Fior d’Aliza alla ramasser des herbes le long des sentiers qui n’appartiennent à personne ; Hyeronimo alla ramasser des branches et des fagots de feuilles dans les rejets de châtaigniers, sur les hautes montagnes du couvent, abandonnées aux daims et aux chevreuils. […] Il fallut même aller leur chercher à boire comme à des personnes. […] … Mais non, ajouta-t-il en se reprenant, non, ne maudissons personne, même ceux qui nous font du mal ; plaignons-les, au lieu de les haïr.
. — « C’est à tous que je parle, à cet étranger assis au pied de ma statue, et à vous qui ne ressemblez a personne, que les dieux n’ont jamais vues parmi les déesses, et qui n’avez point de figure humaine. […] L’hérédité du châtiment abolie, la chaîne brisée entre le destin du père et le sort du fils ; la responsabilité qui enveloppait aveuglément toute une race pour le forfait d’un des siens, restreinte à la personne du coupable ; la peine du talion, quelquefois inique quand elle égalise, toujours atroce quand elle excède, définitivement supprimée ; l’expiation rituelle qui implique le repentir, remplaçant l’expiation du sang ; le motif ajouté à la faute dans les considérations du jugement porté, et l’allégeant lorsqu’il l’atténue, de son poids mortel ; tels sont les effets de l’arrêt d’Athènes inspiré par la raison de Pallas. […] L’âme pécheresse, c’est elle seule qui meurt. — Un homme est juste, il pratique le droit et l’équité ; — Il ne mange pas sur les Hauts Lieux le festin des fêtes, il ne lève pas les yeux vers les idoles, il ne souille pas la femme de son prochain ; — Il n’opprime personne, il rend au pauvre le gage de la dette, il donne son pain à l’affamé, il couvre d’un vêtement celui qui est nu ; — Il ne prête pas à usure, il retire sa main de l’injustice, et prononce, suivant le droit, entre celui-ci et celui-là ; — Il marche selon ma règle et il observe mes commandements. — Cet homme est un juste, il vivra, dit le Seigneur Dieu. — Mais cet homme engendre un fils violent qui fait tout le contraire de son père : — Il verse le sang, mange sur les montagnes, il rend impure la femme de son prochain, il lève les yeux vers les idoles, il opprime le pauvre et l’indigent. — Et il vivra ?
Armand Duval, amené à Marguerite par mademoiselle Prudence en personne. […] On voudrait que ce garçon payât de sa bourse comme de sa personne, et qu’à sa folie de cœur se mêlât du moins une folie d’argent. […] A cette parole moqueuse, à ce regard fébrile, à ces allures détachées et vives, à cette désinvolture de façons et de fantaisies, à la tournure cambrée, souple, hautaine et lascive de toute sa personne, vous avez reconnu la grande dame ennuyée qui cherche aventure et visite le moulin par-dessus lequel elle va jeter sa couronne de comtesse, à fleurons d’argent.
Ce minutieux détaillement descriptif des choses et des personnes, appliqué à la représentation d’un état d’âme, devient la plus subtile analyse. […] Les contes restent rigides, froids et distants, dénués, bien qu’écrits à la première personne, d’exclamations, d’apostrophes et de cris. […] Personne ne saurait dire l’horreur, accrue d’autant, du supplice inquisitorial réservé à la victime de Puits et Pendule, ni quel est l’ombilic de l’immense spirale décrite par le vaisseau fantôme sur une mer d’ébène sous un ciel d’érèbe.
Quel abîme, par exemple, entre les sentiments que l’homme éprouve en face de forces supérieures à la sienne et l’institution religieuse avec ses croyances, ses pratiques si multipliées et si compliquées, son organisation matérielle et morale ; entre les conditions psychiques de la sympathie que deux êtres de même sang éprouvent l’un pour l’autre75, et cet ensemble touffu de règles juridiques et morales qui déterminent la structure de la famille, les rapports des personnes entre elles, des choses avec les personnes, etc. ! […] En effet, les éléments qui composent ce milieu sont de deux sortes : il y a les choses et les·personnes.
Ce n’est pas moi qui fais l’épigramme, c’est lui-même, car gentiment, spirituellement, avec toutes ses grâces délicieuses que La Fontaine a eues, même dans sa personne, quand il était encore jeune, il se plaint aimablement de cette servitude, et il présente Fouquet comme étant, lui, Fouquet, le pensionné de La Fontaine. […] Ce n’était certainement pas le cas pour les fables de La Fontaine, mais on voit qu’il a eu tout à fait l’idée que ses fables n’étaient peut-être pas des chefs-d’œuvre il était comme cela, personne n’a été plus modeste ensuite que c’était un livre d’éducation, un livre à mettre entre les mains des enfants et, par conséquent, qui comportait, qui appelait même les images. […] Mais enfin, il y a à tenir compte de ce milieu, comme nous disons de nos jours, et l’on sait très bien, malheureusement, de tout temps, qu’une lettre qu’on écrit est écrite toujours par deux personnes, par celle de qui elle part, et par celle à qui elle va.
Ainsi Gibbon, qui avait assisté de sa personne à l’époque des Chatham, était par goût et par tempérament, comme par étude, pour l’époque des Trajan. […] Et, par exemple, en voyant Voltaire jouer de sa personne la tragédie à Lausanne où il était en ces années, et tout en convenant que sa déclamation était plus emphatique que naturelle, Gibbon sentit se fortifier son goût pour le théâtre français : « et ce goût, confesse-t-il, a peut-être affaibli mon idolâtrie pour le génie gigantesque de Shakespeare, laquelle nous est inculquée dès l’enfance comme le premier devoir d’un Anglais ».
Que si l’on veut rompre avec l’École en en sortant, si l’on se sent épris des fantaisies, des descriptions mondaines, piqué du démon de raillerie et curieux du manège des passions, on s’y jouera dès l’abord avec un art d’expression plus savant, plus consommé, et une ivresse plus habile que celle de personne : il n’y a plus de noviciat à faire en public ; il s’est fait dès auparavant et à huis clos. […] Les montagnes elles-mêmes peuvent avoir une autre beauté que le grandiose : Voyez cette petite chaîne isolée, contre laquelle s’appuient les Thermes (aux environs des Eaux-Bonnes) : personne n’y monte ; elle n’a ni grands arbres, ni roches nues, ni points de vue.
… L’on sait assez que la gloire ne rend pas un homme plus grand ; personne ne nie cela ; mais, du moins, elle l’assure de sa grandeur, elle voile sa misère, elle rassasie son âme, enfin elle le rend heureux. […] La pompe et les prospérités d’une fortune éclatante n’ont jamais élevé personne aux yeux de la vertu et de la vérité ; l’âme est grande par ses pensées et par ses propres sentiments, le reste lui est étranger ; cela seul est en son pouvoir.
Pourquoi personne jusqu’à présent ne s’était-il avisé de puiser là et de s’emparer de ces sources capitales et premières ? […] Admirablement bien élevé par un père d’apparence modeste, et qui, dans sa longue patience, recelait toutes les ambitions, dussent-elles n’éclater au complet et ne s’épanouir que dans la personne de ses enfants, Louvois, secrétaire d’État en survivance dès l’âge de quinze ans, nourri au sein des affaires, eut l’art, auprès de Louis XIV son aîné de bien peu, de se donner comme l’élève le plus disposé à profiter des leçons du maître, et qui n’aspirait qu’à le bien servir.
Rousset nous en fait mieux apprécier que personne la nécessité, la justesse, la grandeur, et c’est à ce même moment qu’il se montre sévère ou un peu dédaigneux pour le monarque, lui si judicieux et si équitable envers tous ceux qui l’ont servi. […] Un tel récit justifie presque ce mot de Bussy-Rabutin à propos de cette même campagne : « J’admire encore, disait-il du roi, sa manière d’écrire, la netteté et l’exactitude avec laquelle il observe jusqu’aux moindres particularités, et cela me fait croire que comme il ne s’attend pas à ses généraux d’armée pour faire des conquêtes, il ne s’attendra pas à ses historiens pour les écrire : personne ne peut si bien dire ce qu’il fait que lui… » « Flatterie sans doute, et de la part d’un disgracié qui avait tout intérêt à se faire pardonner de Louis XIV, flatterie tant qu’on le voudra !
C’est que c’est d’abord l’homme ennuyé et qui se fuit lui-même, puis c’est l’artiste surtout qui voyage en la personne de Chateaubriand : chez Montaigne, c’est le curieux amusé de la vie, et qui dépense la sienne sans compter. […] Et ceux qui parlaient ainsi, Montaigne nous le fait remarquer, étaient « personnes de grande autorité et cardinalables » c’est-à-dire du bois dont on fait les cardinaux.
Les uns, on le sait, parmi les modernes novateurs ou restaurateurs de l’art, avaient pour Dieu Raphaël, les autres Rubens ou les Vénitiens : lui, il ne chercha rien de tel ; il eut le droit de se vanter, comme il faisait, de n’avoir mis son nez sur la piste de personne, et il se tira d’affaire pour son compte en présence des objets mêmes qu’il avait à rendre. […] Il n’aurait pas rendu comme il l’a fait la Défense de la barrière de Clichy, s’il n’avait payé là de sa personne.
Enfin, lui mort, le choix royal se porta sur le plus beau, le plus éloquent, le plus avenant et le plus habile des prélats du royaume, Harlay de Champvallon, et en sa personne Louis XIV put croire d’abord avoir donné à la capitale le pasteur le plus digne et le plus fait pour concilier le respect et l’affection, en même temps que lui-même il avait mis certainement la main sur son ministre ecclésiastique le plus souple et le plus capable de le servir. […] Ce dernier, au cœur généreux, « entendant dire que l’abbé de Champvallon n’avait rien, lui donna un bénéfice, et depuis il travailla aussi plus que personne à le faire archevêque de Rouen. » Je tire cette particularité d’un Journal manuscrit du célèbre janséniste, M. de Pontchâteau.
Taine dans la personne et dans le talent de Pope ; car nul n’apprécie mieux que lui Addison, le premier type de l’urbanité anglaise, en tant qu’il y a urbanité : il juge excellemment Addison et son genre moyen, discret, moral, bienséant, ce Quod decet que le premier il enseigna à ses compatriotes ; il rend toute justice aux divers personnages si bien esquissés dans son Spectateur, et qui sont si anglais toujours de physionomie. […] S’il existe telle chose que le tempérament littéraire, il ne se dessina jamais chez personne d’une manière plus caractérisée et plus nettement définie que chez Pope.
« Puisse notre défection n’offenser personne ! […] L’Homère unique, il est vrai, l’Homère simple, individuel, pareil à un Milton antérieur, a cessé d’être possible : après Wolf, après Lachmann, ces docteurs Strauss de l’homérisme, il n’y a plus moyen de tout sauver : du moins il nous reste à la place un Homère en deux ou trois personnes, en deux ou trois génies.
L’honnête homme en personne, sans arrière-pensée, sans intrigue, fidèle à sa cause, mais fidèle noblement et tristement, esprit juste, caractère élevé, nous le connaissons, nous avons l’honneur d’avoir notre fauteuil non loin du sien à l’Académie : c’est le duc de Noailles. […] De quelque côté qu’on la prenne et qu’on essaye de la retourner, l’action n’est pas belle ; c’est une perfidie, et si l’espèce de fureur dont est saisi Saint-Simon toutes les fois qu’il y revient peut faire sourire, n’oublions pas qu’il est meilleur juge que personne de la noirceur du tour, puisqu’il savait seul à quel semblant de bonne grâce, d’émotion et de tendresse à son égard s’était portée, dans le tête-à-tête, la reconnaissance du duc de Noailles pour les offices généreux qu’il lui avait rendus.
On sait l’histoire, mais on ne la peut savoir de personne plus fidèlement que de celui qui y était présent et sur le terrain même. […] Par lui nous atteignons et nous avons réellement assisté aux spectacles de la Cour de Louis XIV ; nous connaissons les personnes, nous les avons vues, nous nous les rappelons.
* * * Ceux qui redoutent les lumières comme un danger pour les peuples ressemblent aux personnes qui craignent que la foudre ne tombe sur une maison par les fenêtres, tandis qu’elle ne pénètre jamais à travers les carreaux, mais par leur encadrement de plomb ou par le trou des cheminées qui fument. […] Qu’il se soit fait un prodigieux changement dans le style depuis la fin du dernier siècle, et que le mouvement qui nous entraîne, loin de s’arrêter ou de se ralentir, augmente tous les jours, personne assurément n’en doute.
Cette multiplicité des cercles sociaux qui s’entrecroisent dans sa personne n’est pas une diversité véritable. […] À Saint-Omer, tout le monde admet l’existence de Putois, bien que personne ne l’ait jamais vu.
Pourquoi exposer aux méprises et aux préventions de la foule cette charge sans portrait, cette personnalité sans personne ? […] C’est trop de naïveté pour une personne si sérieuse.
Un tel office me conviendrait bien moins qu’à personne, ayant été l’un des premiers autrefois à annoncer ces Mémoires encore à l’état de confidence. […] S’il est des vanités qu’on excuse et qui trouvent grâce par leur air bienveillant et naturel, celle-ci était trop peu indulgente et trop aiguë pour se faire pardonner insensiblement ; et comme, dans ces sortes d’ouvrages, c’est bien plutôt le caractère et la personne qu’on juge que le talent de l’artiste, le public a reçu au total une impression désagréable ; sans faire bien exactement la double part du talent et du caractère, après quelques semaines d’hésitation et de lutte, il a dit de ces Mémoires en masse : « Je ne les aime pas. » Ils sont peu aimables en effet, et là est le grand défaut.
On peut dire que c’était un bel esprit et un homme incorruptible… Avec cela doux, bon, humain, d’un accès facile et agréable, et, dans le particulier, ayant de la gaieté et de la plaisanterie salée, mais sans jamais blesser personne ; extrêmement sobre, poli sans orgueil, et noble sans la moindre avarice, naturellement paresseux, dont il lui était resté de la lenteur. […] Sa circonspection autant que son humanité se refusait à toute réforme un peu décisive, qui aurait profondément changé la condition des choses et celle des personnes.
M. le maire et Montaigne seront toujours deux personnes distinctes ; il se réserve sous sa charge et sous son rôle une certaine liberté et sécurité secrète. […] Et, loin de s’abattre et de maudire le sort de l’avoir fait naître en un âge si orageux, il s’en félicite tout à coup : « Sachons gré au sort de nous avoir fait vivre en un siècle non mol, languissant ni oisif. » Puisque la curiosité des sages va chercher dans le passé les confusions des États pour y étudier les secrets de l’histoire et, comme nous dirions, la physiologie du corps social à nu : « Ainsi fait ma curiosité, nous déclare-t-il, que je m’agrée aucunement de voir de mes yeux ce notable spectacle de notre mort publique, ses symptômes et sa forme ; et, puisque je ne la puis retarder, je suis content d’être destiné à y assister et m’en instruire. » Je ne me permettrai pas de proposer à beaucoup de personnes une consolation de ce genre ; la plupart des hommes n’ont pas de ces curiosités héroïques et acharnées, telles qu’en eurent Empédocle et Pline l’Ancien, ces deux curieux intrépides qui allaient droit aux volcans et aux bouleversements de la nature pour les examiner de plus près, au risque de s’y abîmer et d’y périr.
Ce rapprochement n’étonnera personne entre ceux qui ont pénétré sous des formes diverses les nuances des talents et des génies. […] Saint François de Sales énumère les diverses sources d’où proviennent les jugements téméraires, et il ajoute : Plusieurs s’adonnent au jugement téméraire pour le seul plaisir qu’ils prennent à philosopher et deviner des mœurs et humeurs des personnes par manière d’exercice d’esprit.
C’est à peu près comme si l’on disait : Il n’y a plus de roses, le printemps a rendu l’âme, le soleil a perdu l’habitude de se lever, parcourez tous les prés de la terre, vous n’y trouverez pas un papillon, il n’y a plus de clair de lune et le rossignol ne chante plus, le lion ne rugit plus, l’aigle ne plane plus, les Alpes et les Pyrénées s’en sont allées, il n’y a plus de belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes, personne ne songe plus aux tombes, la mère n’aime plus son enfant, le ciel est éteint, le cœur humain est mort. […] L’astrologue Marcien Posthume était pour Jupiter, Tertullien était pour la légion Mélitine, personne n’était pour le nuage et le vent.
Préface I Il a paru opportun à plusieurs personnes qu’en tête de ces Palais Nomades, qui furent, il y a dix ans, le livre d’origine du vers libre, l’auteur inscrivît à nouveau, sinon avec plus de détails, au moins avec plus d’ensemble, ce qu’il eut à dire sur la formule nouvelle de la poésie française ; et l’auteur admet que cela peut avoir quelque utilité, non seulement (il ne le cèle point) parce qu’il éprouve quelque fierté d’avoir donné le signal et l’orientation de ce mouvement poétique, mais aussi parce qu’il tient à assumer de cette tentative, bonne ou mauvaise, vis-à-vis des adversaires, toute sa part de responsabilité. […] Les personnes que l’harmonie douce de Lamartine requiert ne pouvaient, en bonne justice, ne point admirer les beaux vers publiés dans le premier Parnasse, et la chuchotante, magique, illuminée harmonie de l’Après-midi d’un Faune.
Elles tiennent à leurs personnes et n’en peuvent être détachées. […] Or, suivant qu’il est plus ou moins intense, le nombre des attentats Contre la personne est plus ou moins élevé.
L’âme, à cette heure, est aussi ruinée que Venise, et pour Aubryet plus que pour personne ; car Xavier Aubryet ne croit à aucun des mérites et des puissances morales de ce temps-ci, et s’il a écrit Les Patriciennes de l’Amour, ce n’est probablement pas qu’il les ait jamais rencontrées, mais c’est qu’il en a très certainement rencontré d’autres, peu patriciennes, et, disons le mot, même un peu canailles de l’amour… et que, de mépris pour celles-là, il a trouvé bon et soulageant de leur jeter à la figure son idéal au désespoir ! […] Et l’auteur en convient, du reste, en sa leste et spirituelle préface : « Madame d’Ivrée (y dit-il) comme madame Étienne, mademoiselle Rosa La Rose comme mademoiselle de Keldren (ce sont ses héroïnes), représentent les gardiennes de l’idéal, tout en ayant l’ambition d’être de leur siècle… » Or, cette réserve n’est qu’un mot d’auteur qui veut être lu ; car si elles en sont, de leur siècle, c’est comme les personnes qui tranchent sur le leur, et qui, par cela même, n’en sont pas.
Après sa mort, qui limita ses œuvres, en les interrompant, et les fit complètes, on pensait tout tenir de cet esprit puissant, qui s’était concentré, dans une époque où presque personne ne se concentre, mais où tout le monde s’avachit ; et, de fait, ce qu’il avait publié suffisait à la plus grande gloire religieuse du xixe siècle et à une des grandes de tous les siècles ! […] À mon sens, très humble, mais très convaincu, philosophiquement ou plutôt théologiquement, ce que de Maistre a exprimé dans tous ses livres est absolument vrai, et, littérairement, c’est absolument beau, — et d’une beauté à lui, qui n’imite et ne rappelle personne…·Ce livre-ci n’ajoute rien à cette Immensité, mais n’en diminue rien non plus, il devait être publié (tout ce qu’une pareille plume a tracé appartient au monde), et il l’a été avec intelligence.
Il y a là une autre personne. […] C’est une organisation d’artiste réfléchie qui sait plonger également dans la rêverie et la réalité à je ne sais combien de brasses, et nous en rapporter parfois des choses effrayantes ou charmantes, inconnues à la lumière des livres communs… Seulement, il n’a besoin de se mettre derrière personne : ni derrière Quincey, ni même derrière Poe.
Je leur parle de Jésus-Christ, parce que c’est une personne. […] On touche au moment où la religion elle-même se dépasse en se réalisant d’une manière parfaite. « Personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie. » C’est là que le christianisme veut nous amener.
Personne n’en a plus fourni que M. de Biran. […] Personne une, individuelle et libre, je ne suis pour moi-même ni un pur abstrait, ni un assemblage de sensations, quand j’aperçois et juge la sensation, quand je fais sa part et la mienne propre19. » Et cent autres phrases pareilles.
La nature est différemment sentie dans les climats et les âges différents, par les différentes races et les différentes personnes. […] Nul n’obéit plus fidèlement que lui à sa conscience littéraire, nul ne composa moins sa personne en vue du monde. […] Enfin, au sein du christianisme et dans la personne du Christ initiateur suprême éclate l’accord de la Providence et de la liberté humaine. […] Ainsi conçu, néanmoins, c’est un élément essentiel du génie poétique ; il fait partie du sentiment de l’ordre que personne ne songe à retrancher de la notion du beau. […] Depuis Rabelais jusqu’à Voltaire, tous n’ont obtenu le privilège de manquer impunément de respect aux grandes choses qu’en se faisant les humbles courtisans des personnes les moins respectables.
Olivier avait ensuite à coordonner les nombreux éléments que chaque courrier lui apportait : il les fondait en un travail d’ensemble, dans lequel il faisait entrer aussi les matériaux qu’il recevait d’autres personnes et ceux qu’il y ajoutait de son propre fonds.
L'un des traits les plus singuliers et les plus réguliers de la société de Paris, c’est que tous les quinze jours environ on a un sujet, un lieu commun de conversation nouveau, grand ou petit, comète ou révolution, tremblement de terre ou vente de charité, ou question d’Orient, ou Colomba, ou Lucrèce : on cause partout de la même chose, l’invention est rare, même pour les sujets de conversation ; chaque personne qui entre remet sur le tapis l’éternel dada.
En ce moment surtout, il semble que pour l’Europe entière les anciennes générations expirent dans la personne de leurs plus augustes représentants ; il se fait un renouvellement solennel ; les têtes sacrées des maîtres de l’intelligence et de l’art tombent de toutes parts moissonnées.
Le portrait, la description de la personne et de la vie de la Torpille (c’est l’odieux nom de la pauvre fille perdue) accusent ces observations profondes et fines particulières à l’auteur, et respirent une complaisance amollie qui s’insinue bientôt au lecteur, si elle ne le rebute tout d’abord : c’est là un secret et comme un maléfice de ce talent, quelque peu suborneur, qui pénètre furtivement, même au cœur des femmes honnêtes, comme un docteur à privautés par l’alcôve.
On a pourtant souffert dans ce pays de Saint-Étienne autant et plus que dans d’autres depuis deux années ; l’industrie y a traversé une pénible crise ; mais on a eu la force de souffrir sans s’irriter, sans accuser le gouvernement qu’on savait attentif et plein de sollicitude les plaintes étaient patientes, elles sentaient qu’elles arrivaient en lieu sûr, et personne n’eût dit ce mot injuste : « Ah !
Il ne peut être question de bonheur positif obtenu par elle, puisqu’elle ne doit sa naissance qu’à une grande douleur, qu’on croit adoucir en la faisant partager à celui qui l’a causée ; mais il n’est personne qui, dans diverses circonstances de sa vie, n’ait ressenti l’impulsion de la vengeance ; elle dérive immédiatement de la justice, quoique ses effets y soient souvent si contraires : faire aux autres le mal qu’ils vous ont fait, se présente d’abord comme une maxime équitable ; mais ce qu’il y a de naturel dans cette passion ne rend ses conséquences ni plus heureuses, ni moins coupables ; c’est à combattre les mouvements involontaires qui entraînent vers un but condamnable, que la raison est particulièrement destinée ; car la réflexion est autant dans la nature que l’impulsion.
Madame de Gramont, pour dissiper le nuage, n’insista pas sur cette dernière réponse et se contenta de dire de son ton le plus léger : Vous verrez qu’il ne me laissera seulement pas un confesseur Non, madame, vous n’en aurez pas, ni vous, ni personne ; le dernier supplicié qui en aura un par grâce, sera… » Il s’arrêta un moment : « Eh bien, quel est donc l’heureux mortel qui aura cette prérogative C’est la seule qui lui restera, et ce sera le roi de France. »
Je reconnais que Victor Hugo a contribué plus que personne à élargir la poésie lyrique et surtout à enrichir la langue des vers.
Les petites pensionnaires se racontent à l’oreille, avec terreur, et peut-être avec une secrète admiration scandalisée, que Madame d’Orléans faisait fouetter les sœurs jusqu’au sang, que parfois elle se mettait toute nue et faisait venir des religieuses pour l’admirer, « car elle était la plus belle personne de son temps », et qu’enfin elle prenait des bains de lait, qu’elle distribuait le lendemain à ses béguines, au réfectoire.
que je voudrais que cet Empereur eût le cœur pur, sincère, héroïque, qu’il l’eût jusqu’à l’oubli des préjugés de sa situation et de sa race et jusqu’au sacrifice complet de sa personne, s’il le fallait !
Son athéisme est si pieux, qu’il a semblé chrétien à certaines personnes croyantes.
Personne ne voulut céder, et on lutta à qui se moquerait le mieux ; les reparties devinrent plus aigres ; aux plaisanteries succédèrent les cris et les huées : ce fut une vraie bataille.
Quelques personnes ont exagéré le rôle de la convention dans la Science ; elles sont allées jusqu’à dire que la Loi, que le fait scientifique lui-même étaient créés par le savant.
C’est sur ce modèle que Laplace, par exemple, a construit sa belle théorie de la Capillarité ; il ne la regarde que comme un cas particulier de l’attraction, ou, comme il dit, de la pesanteur universelle, et personne ne s’étonne de la trouver au milieu de l’un des cinq volumes de la Mécanique Céleste.
Nous regrettons plus que personne, qu’il n’ait pas donné à ce dernier Ouvrage toute l’étendue dont il étoit susceptible.
Il en eut avec Joachim du Bellay, contre lequel il plaida pour se faire rendre des odes que du Bellay lui avoit enlevées ; il en eut avec le bouffon & l’inintelligible Rabelais, qui l’attaquoit partout de conversation & de plaisanterie ; il en eut avec plusieurs ministres protestans, réputés beaux-esprits, qui lui reprochèrent de s’être fait, de curé, soldat au service de l’Ecosse & de l’Angleterre ; il en eut avec Philibert de Lorme, abbé de Livri, qu’il ridiculisa par une satyre intitulée la Truelle crossée : mais personne n’excita sa bile autant que Mellin de Saint-Gelais.
La relation porte que les deux malintentionnés, après avoir fouetté, jusqu’au sang, le malheureux Pope, l’avoient à peine laissé, qu’il fut apperçu dans cet état par mademoiselle Blount, personne charitable & proche voisine du poëte.
Voilà le grand mérite des fables de La Fontaine, et personne ne l’avait eu avant lui.
Quelques personnes doutent aussi que la vraisemblance des mœurs soit poussée assez loin dans la Henriade.
Tous les orateurs et tous les comédiens que nous avons vû réussir éminemment dans leurs professions, étoient des personnes nées avec la sensibilité dont je viens de parler.
Pour revenir à la guerison de quelques maladies par la musique ; les memoires de l’academie des sciences qui ne sont point écrits par des personnes qui croïent legerement, font mention sur l’année mil sept cens deux et sur l’année mil sept cens sept, de guerisons operées recemment par la vertu de la musique.
Au reste, personne n’ignore à présent les avantages de la légitimité opposée à l’usurpation.
n’est un éloge pour personne, ni pour ceux qui le vantent et marquent de son nom des livres que sans son nom on ne lirait pas, ni pour Voltaire lui-même, qu’on n’appelle que Roi aujourd’hui, et qu’on appellerait Dieu si l’on avait du cœur !
c’est ce Contrat, l’emphytéose du xixe siècle, hors duquel il n’y a de salut philosophique pour personne parmi ceux qui s’appellent de la libre pensée, mais que nous appelons, nous, de la très servile ; c’est ce Contrat social que nous demandons la permission d’analyser en quelques mots.
La philosophie a cette honte, bien méritée du reste, que personne ne l’invoque plus et que les professeurs qui la professaient hier encore, au lieu de créer et d’organiser des systèmes, c’est-à-dire de nous donner, après tout, la chose philosophique, le véritable produit philosophique, en sont descendus à ne plus professer que l’histoire et même les historiettes de la philosophie.
Le mal que fait à la France la centralisation parisienne, et par suite la convenance qu’il y aurait à décentraliser, ou pour mieux dire, à multiplier les points de centralisation, je ne pense pas que personne le nie, hors les ministres qui trouvent que c’est commode de régler des intérêts tous rassemblés dans les bureaux de leur ministère.
Le soir, disait-on, le prêtre, au moment où il fermait les portes du temple de Delphes, l’appelait à haute voix par ces mots : « Pindare le poëte est invité au souper du Dieu. » Cette vocation religieuse semblait attachée de naissance il la personne du poëte, venu au monde durant une des fêtes du Dieu, comme l’attestent quelques mots d’un de ses hymnes perdus29 : « C’était la fête qui revient tous les cinq ans, où, pour la première fois, je fus nommé, enfant chéri dans les langes. » Et, selon le commentaire ancien qui cite ces paroles, elles rappellent le cri Évoé, qui commençait les mystères d’un autre Dieu.
Il est plus éloquent que personne : mais l’éloquence n’est que grandiloquence, qui ne parle pas au nom de solides croyances. […] Ses tentatives en cette voie sont ordinairement heureuses : il sait faire se mouvoir les foules, il le sait mieux que personne jamais. […] Chantavoine, de qui la sensibilité amère est pourtant humaine et sincère ; mais personne n’est le meilleur : MM. […] C’est, dis-je, le mal des fins de société, et je ne sache presque personne, aujourd’hui, qui n’en soit atteint. […] Le « tout en un » fait que personne n’a besoin de personne.
Miomandre prit le parti de venir en personne négocier l’édition de son livre. […] » comme s’il allait accueillir ses amis avec l’empressement d’autrefois, il opposera : « Je reprends mon jour, mais pour moi. » En vérité, ne pouvait-on redouter que ce ne fût pour personne ? […] Léon Daudet y habite ; c’est une maison bien gardée, et le Correspondant qui possède là ses bureaux et, dans la personne de Maurice Brillant, un secrétaire sans défaillance, évite du même coup les cambriolages. […] Je lui en veux davantage quand il remplace « ces gens » par « les personnes », un peu partout. […] Ne limitons pas le surréalisme à une école, encore moins à une personne.
Personne ne tente plus de pénétrer dans l’Éden. […] Cette… personne intrigue. […] Mais nous nous sommes assez occupés de la personne comme cela. […] Personne, hormis Grymalkin et nos pairs, ne se doute du labeur que j’assume. […] Mais si. — Tenez : je connais une famille composée de huit personnes.
Mais au milieu du formidable encombrement de la production contemporaine, il m’est déjà — comme à beaucoup d’autres personnes — extrêmement difficile de distinguer ce qu’il est. […] Ce sont presque toujours des romans d’aventures : naufrages, magie, pirates, sorcières, infortunes et fortunes incroyables de jeunes personnes bien nées. […] Personne alors en France, sauf quelques jeunes universitaires qui rendirent pendant la guerre de considérables services, ne la connaissait plus. […] Personne ne te le demandait ! […] Regarder ce que personne, depuis Saint-Simon, n’avait pu ni voir ni peindre — sauf, ce semble, Stendhal dans Le Rouge et le Noir.
Chaque patron peut acquérir plusieurs de ces billets ; mais trois personnes peuvent aussi bien se cotiser pour un seul billet donnant à chacune droit à une place pour une des trois séries. Les personnes disposées à participer à l’entreprise sont invitées à souscrire le coupon suivant et à l’envoyer immédiatement au banquier de S. […] Sans doute le sombre sujet du drame — ce crépuscule des dieux. — est pour beaucoup dans cette impression inquiétante ; mais il y a autre chose encore, et c’est pour ne pas le savoir et ne pas le chercher que tant de personnes n’arrivent pas à une compréhension approfondie de la Gœtterdaemmerung. […] Le récit amer et poignant qui tombe avec de douloureux sarcasmes de la lèvre plissée par le désespoir du malheureux excommunié, se poursuit à travers des émotions si navrantes, qu’il s’est rencontré des personnes hors d’état d’y assister jusqu’au bout.
Les idées passent dans l’air, les femmes dans les salons, les lièvres dans la forêt ; propriété de tous et de personne, jusqu’à ce que quelqu’un les prenne pour toujours. […] Le plus joli, c’est peut-être ceci : en réponse à mon article de 1901, d’où j’ai tiré les lignes qui précèdent, Ferdinand Martini écrivait, non sans mélancolie : « L’explication de ma seconde comédie est parfaitement juste ; mais personne n’a vu mon intention. […] Parlant de Rodogune, Brunetière a essayé de justifier dans la tragédie l’emploi constant de l’histoire et des personnes souveraines. […] C’est pourquoi dans la plupart des hommes, tandis qu’on ne peut guère étudier que la psychologie des passions, au contraire, dans les personnes souveraines, c’est proprement la pathologie qui s’en offre à nous d’elle-même.
Voyez l’enfant ; les noms des premières personnes, des premières choses qu’il a vues, il les donne à toutes celles en qui il remarque quelqu’analogie. […] Dans sa vieillesse, il composa l’Odyssée… La Grèce plus mûre, conçut longtemps après le caractère d’Ulysse, le héros de la sagesse. — Homère fut pauvre et aveugle… dans la personne des rapsodes, qui recueillaient les chants populaires, et les allaient répétant de ville en ville, tantôt sur les places publiques, tantôt dans les fêtes des dieux. […] La justice de ce dernier âge considère le mérite des faits et des personnes ; une justice aveugle serait faussement impartiale ; son égalité apparente serait en effet inégalité. […] Les personnes qui ont le plus étudié Vico, MM. de A. et Jannelli n’y ajoutent aucune foi, et la lecture du livre suffit pour la réfuter.
Chimène, se voyant refuser la justice qu’elle poursuit sous la forme du châtiment, en prend assez son parti et se rabat à demander le duel, le jugement de Dieu par les armes : « A tous vos cavaliers je demande sa tête ; Oui, qu’un d’eux me l’apporte et je suis sa conquête… J’épouse le vainqueur……… » Ce sont là des semblants ; elle sait bien en son cœur qu’elle n’épousera personne autre et que Rodrigue, à ce jeu de l’épée, sera le plus fort. […] il lui verse son souffle, lui rend son manteau tout parfumé d’une odeur divine, et disparaît sur les rochers pour reparaître bientôt en tunique blanche au sein d’un nuage ; ce lépreux, c’est Lazare en personne, et qui lui promet, en récompense de son bienfait agréé de Dieu, victoire désormais sur tous et invincibilité, même après sa mort.
Mais Béranger, qui aurait pu prétendre aussi à sa part de direction, appréciait mieux que personne la situation délicate et la disposition d’esprit de son nouvel ami quand il écrivait (8 février 1837) : « … Il veut se mettre à la tête d’un journal, et je crains d’arriver trop tard pour lui éviter cette folie. […] Entourée d’enfants ingrats que son existence lasse et irrite, elle descend au tombeau en se voilant le visage, et il ne s’est trouvé personne qui essuyât ses derniers pleurs. » 109.
Il s’ensevelit sous la religion du silence, à l’exemple des gymnosophistes et de Pythagore ; il médita dans le mystère, et s’attacha par principes à demeurer inconnu, comme avait fait l’excellent Saint-Martin. « Les prétentions des moralistes, comme celles des théosophes, dit-il en tête des Libres Méditations, ont quelque chose de silencieux ; c’est une réserve conforme peut-être à la dignité du sujet. » Désabusé des succès bruyants, réfugié en une région inaltérable dont l’atmosphère tranquillise, il s’est convaincu que cette gloire qu’il n’avait pas eue ne le satisferait pas s’il la possédait, et s’il n’avait travaillé qu’en vue de l’obtenir : « Car, remarque-t-il, la gloire obtenue passe en quelque sorte derrière nous, et n’a plus d’éclat ; nous en aimions surtout ce qu’elle offrait dans l’avenir, ce que nous ne pouvions connaître que sous un point de vue favorable aux illusions. » Il n’est pas étonnant qu’avec cette manière de penser, le nom de M. de Sénancour soit resté à l’écart dans cette cohue journalière de candidatures à la gloire, et que, n’ayant pas revendiqué son indemnité d’écrivain, personne n’ait songé à la lui faire compter. […] Un mariage qu’on avait arrangé pour cette personne et qu’elle refusa donna matière aux conjectures de la famille, qui pria son hôte de s’expliquer à ce sujet.
On a demandé quelquefois si ce qu’on appelait romantisme en 1828 avait finalement triomphé, ou si, la tempête de Juillet survenant, il n’y avait eu de victoire littéraire pour personne ? […] Il ne choquait plus, on s’y était accoutumé, et personne ne le prenait au sérieux, si ce n’est l’Institut en corps à la séance annuelle des quatre Académies.
Ce que les anciens moralistes nommaient tout crûment la sottise humaine, est sans doute à peu près la même en tout temps, en tout pays ; mais en ce temps-ci et en France, comme nous sommes plus rapides, cette sottise en personne se produit avec des airs d’esprit, de légèreté, avec des vernis d’élégance qui déconcertent. […] La solitude, la réflexion, le silence, et un juge clairvoyant et bienveillant dans une haute sphère, un de ces juges investis par la société ou la naissance, qui aident un peu par avance à la lettre de la postérité, et, qui au lieu d’attendre l’écho de l’opinion courante, la préviennent et y donnent le ton, ce sont là de ces bonheurs qui sont accordés à peu d’époques, et dont aucune (sans qu’on puisse trop en faire reproche à personne) n’a été, il faut en convenir, plus déshéritée que celle-ci.
A cela près, et nos réserves une fois posées, personne plus que nous ne rend hommage à cette multitude de traits fins et solides, de descriptions artistement faites, à cette moquerie tempérée, à ce mordant sans fiel, à cette causerie mêlée d’agrément et de sérieux, qu’on trouve dans les bonnes pages de Boileau9. […] Rien ne saurait mieux donner idée du degré de défaveur que la réputation de Boileau encourait à un certain moment, que de voir dans l’excellent recueil intitulé l’Esprit des Journaux (mars 1785, page 243) le passage suivant d’un article sur l’Épître en vers, adressé de Montpellier aux rédacteurs du journal ; ce passage, à mon sens, par son incidence même et son hasard tout naturel, exprime mieux l’état de l’opinion courante que ne le ferait un jugement formel : « Boileau, est-il dit, qui vint ensuite (après Regnier), mit dans ce qu’il écrivit en ce genre la raison en vers harmonieux et pleins d’images : c’est du plus célèbre poëte de ce siècle que nous avons emprunté ce jugement sur les Épîtres de Boileau, parce qu’une infinité de personnes dont l’autorité n’est point à mépriser, affectant aujourd’hui d’en juger plus défavorablement, nous avons craint, en nous élevant contre leur opinion, de mettre nos erreurs à la place des leurs. » Que de précautions pour oser louer !
Et moi, barbe blanche, Un pied sur la planche Du vieux pont, J’écoute, et personne A mon cor qui sonne Ne répond. […] Serres, sans en prévenir personne de ses amis ; la délicatesse de son cœur le portait à épargner de la sorte à sa modeste famille des soins difficiles et un spectacle attristant.
Sa modestie certainement fut exagérée, puisqu’elle lui fit croire qu’il était disciple quand, en réalité, il était maître, et qu’on le vit se subordonner à des personnes auxquelles il était fort supérieur. […] Il a compris son heure mieux que personne ; il a vécu et senti avec l’humanité de son temps ; il a partagé ses espérances, si l’on veut ses erreurs ; il n’a reculé devant aucune responsabilité.
Personne ne soutiendra que la littérature du règne de Louis XII peut être mise en parallèle avec celle du règne de Louis XIV. […] Mais, s’il est malaisé de distinguer dans la série des êtres organisés où commence l’animal et où finit la plante, personne n’hésitera, quand il s’agira de classer un cheval ou une rose.
En prenant d’une main sa charge, Philippe épousera, de l’autre, une jeune personne ornée d’une dot de cent mille écus. […] Chez nous, elle en devient l’esclave : elle abandonne Les soins de son esprit et ceux de sa personne ; La grâce disparaît d’elle et de sa maison, Et l’amour suit la grâce, et l’amour a raison.
Interrogée devant les juges sur ce qu’elle aimait mieux porter, de l’étendard ou de l’épée, elle répondit qu’ elle aimait quarante fois mieux l’étendard ; elle ajouta qu’elle portait elle-même cet étendard quand elle se précipitait au milieu de l’ennemi, pour éviter de tuer personne, et qu’en effet elle n’avait jamais tué d’homme. […] Encore une fois, je crois entrevoir là une Jeanne d’Arc primitive, possédée de son démon ou génie (nommez-le comme vous voudrez), mais de son génie accoutré à la mode du temps, la vraie Pucelle en personne, sans rien de fade ni de doucereux, gaie, fière, un peu rude, jurant par son bâton et en usant au besoin, un peu exaltée et enivrée de son rôle, ne doutant de rien, disant : Moi, c’est la voix de Dieu, parlant et écrivant de par le Dieu du ciel aux princes, aux seigneurs, aux bourgeois des villes, aux hérétiques des pays lointains, disposée à trancher dans les questions d’orthodoxie et de chrétienté pour peu qu’on lui laissât le temps d’écouter ses voix.
Est-il jamais venu à l’idée de personne de leur reprocher les emplâtres dont ils se couvrent, ou les jambes de bois dont ils feignent d’avoir besoin ? […] Personne plus que M.
Considérant la personne de l’Homme-Dieu dans tous ses états et toutes ses conditions, M. de Bonald dira : « Dans la famille, il est fils, il est parent, il est ami ; dans la société politique, il est sujet et même il est pouvoir ; dans la société religieuse, il est pouvoir et même il est sujet. » Cette antithèse de pouvoir et de sujet tient à la formule fondamentale de l’auteur ; mais comment ne pas l’oublier ici ? […] Il sentait plus que personne la portée politique et publique d’une question où quelques-uns ne voyaient qu’un règlement de l’ordre privé et qu’une facilité domestique.
Raynouard, quelques-uns des traits essentiels de sa personne, et à faire sentir, s’il se peut, le grain de son originalité. […] Guillaume de Schlegel, qui s’occupait de la même étude, « qu’il ne comptait que cinq personnes en France qui sussent le provençal classique » : M. de Schlegel, M.
Le Brun n’avait pas moins de soixante ans : la Révolution vint faire subir à son caractère une dernière épreuve, dont il sut moins que personne se tirer avec honneur et avec pureté ; il était en avance et en fonds du côté de la haine. […] [NdA] Il y a une autre épigramme de Le Brun contre Andrieux, et qui, également innocente, paraîtra plus juste, car les Contes de cet homme d’esprit n’ont jamais endormi personne ; la voici : Dans ces Contes pleins de bons mots Qu’Andrieux lestement compose, La rime vient mal à propos Gâter le charme de la prose.
Il fut véritablement attaché à la fortune de César, bien moins à son char qu’à sa personne. […] D’une haute taille élégante, d’une figure régulière, avec des yeux expressifs où riait la malice, avec la riposte prompte sur les lèvres, aimant franchement ceux qu’il aimait et se passant des autres, il payait de sa personne, il avait de l’esprit argent comptant et tenait sans effort son rang dans la société.
Tel sentiment est plus vraiment nous que ce qu’on est habitué à appeler notre personne ; il est le cœur qui anime nos membres, et ce qu’il faut avant tout sauver dans la vie, c’est son propre cœur. […] Après tout, le poète ou l’artiste qui a réussi à plaire un moment, fût-ce à une seule personne, n’a pas entièrement manqué son but, puisqu’il a représenté une forme de la vie capable de trouver chez un être vivant un écho mais le sympathique, difficile est de plaire à un grand nombre d’êtres vivants, c’est-à-dire d’atteindre à une forme plus profonde et plus durable de la vie ; et le plus difficile est de plaire surtout aux meilleurs parmi les êtres vivants.
Je vois que jamais je n’ai aimé et que jamais je n’aimerai personne plus qu’elle. […] « Sans rencontrer personne, il se glissa dans le petit enclos.
Ainsi « Une leçon de bonté » est sûrement d’inspiration fétichiste, ainsi que le conte du « Riz-de-la-bonne-épouse » 21, celui de « La femme fatale » ou du « Mariage de Niandou » qui préconisent le respect dû aux parents et aux personnes âgées. […] Nombre de personnes, qui ne s’attendaient guère à trouver chez le noir une imagination aussi variée, m’ont demandé si j’étais bien certain que ces contes fussent vraiment populaires ou si l’on ne pouvait les supposer, au contraire, l’œuvre et l’apanage exclusif de relatifs lettrés.
Le stock immense, dont Edouard Drumont a compulsé les pièces, resta en dehors des Mémoires, sous la garde jalouse des eunuques sans sultan qui les détenaient, par le fait d’un pouvoir, routinier et indifférent, qui les laissait faire, et non par une volonté de maître qui veut ce qu’il veut, et qui ordonne… Ces muets ineptes, qui ne gardaient leur trésor pour personne, pas même pour eux, n’avaient pas même l’égoïsme de leur ineptie. […] Ni Boulainvillers, ni Dubost, ni Montesquieu lui-même, ni personne, n’a parlé de la monarchie française avec cette sûreté et cette clarté de connaissances qui donnent à ces deux pièces de procédure, à ces deux Mémoires d’occasion, l’éternelle solidité de l’Histoire.
On dit que quelques personnes l’avaient lu déjà, avant que M. […] Ils sont tous chimériques, hypothétiques et faux, et il a sur eux l’avantage d’écrire même assez brillamment en français… Du reste, l’Essai qu’on publie aujourd’hui n’entamera en aucune façon son amour-propre ou sa personne, car dans ce Mémoire d’académie, long de 247 pages, M.
Qu’on me permette une supposition poétique qui me servira à vérifier la justesse de ces assertions, que beaucoup de personnes trouveront sans doute entachées de l’a priori du mysticisme. […] C’était un homme court et gros, ayant augmenté sa prestance par un costume chargé de rubans, qui faisaient autour de sa jubilante personne l’office des plumes et du duvet autour des oiseaux, ou de la fourrure autour des angoras.
Par une communication établie entre les deux personnes chargées du réglage. […] Et les choses se sont passées comme dans l’expérience Michelson-Morley, avec cette différence toutefois que les miroirs ont été remplacés par des personnes.
Bien des gens trouveront même qu’il est trop porté à absoudre le malheur, et reprocheront à sa compassion vaste et désintéressée de ne pas faire assez acception des personnes.
C’est moi qui ai désiré ardemment l’archevêché de Paris : quelles terribles affaires avons-nous contre un prélat (le cardinal de Noailles) qui, étant irréprochable dans ses mœurs, tolère le plus dangereux parti qui pût s’élever dans l’Église ; qui désole sa famille, et afflige sensiblement le roi dans un temps où sa conservation est si nécessaire. » Il faut le dire, cependant, cette vénération excessive pour la personne du vieux monarque n’est souvent qu’un devoir d’épouse qui honore madame de Maintenon ; il semble que ce soit le seul sentiment capable d’enlever cette âme froide à elle-même, et d’en tirer des accents de véritable émotion.
Les Romantiques ne conseillent à personne d’imiter directement les Drames de Shakspeare.
Dans le monde, il obtint la triste réputation d’insensible et d’insouciant ; et dans la solitude, son imagination inquiète lui créait des tourments d’autant plus affreux qu’il n’aurait voulu en confier le secret à personne. » Le croirons-nous ?
Je me souviens que, plus jeune, je me suis grisé autant que personne de ce vin lourd du naturalisme (si mal nommé).
Car, si je me trompe, on ne le saura que dans douze mois, et personne ne se souviendra alors de ce que j’aurai prédit.
Ou, du moins, celle qu’ils ont, celle que Dieu leur avait donnée, personne ne l’a vue, ni ne la verra jamais.
Personne autre ne peut résoudre les problèmes qu’ils se proposent entre eux.
Souvent même cette pru-dente abstention est un acte de vertu scientifique, et ceux-là sont les héros de la science qui, plus capables que personne de se livrer à de hautes spéculations, ont la force de se borner à la sévère constatation des faits, en s’interdisant les généralités anticipées.
Il est parfaitement évident que le service de telle bibliothèque, qui compte dix ou douze employés, pourrait se faire tout aussi bien avec deux ou trois personnes (et, de fait, il n’y a sur le nombre que deux ou trois employés qui fassent quelque chose).
in-8°. de plus de quatre cents pages, offrent différentes Pieces de Prose & de Vers, qui lui donnent le droit de figurer avantageusement parmi les personnes qu’une naissance illustre n’a point empêchées de cultiver les Lettres & de grossir le nombre des Auteurs.
Quelques personnes m’ont demandé pourquoi j’avais cru devoir rompre avec Retté.
Jules Verne, qui le connaît mieux que personne, devrait l’employer toujours et ne pas laisser croire qu’il le juge inférieur en netteté et en beauté au lexique anglais.
Les personnes qui veulent bien lire ce qu’il écrit savent depuis longtemps que, s’il admet quelquefois, en de certains cas, le vague et le demi-jour dans la pensée, il les admet plus rarement dans l’expression.
D’autres poëtes Latins exprimèrent leur indignation ; mais personne ne réfuta Charpentier plus vivement que le P.
Il seroit aisé de la lui rendre, quelques rares que soient les talens supérieurs, si les avocats redoubloient de délicatesse sur l’honneur, sur les bienséances, sur l’attention à ne tourner en ridicule & à ne diffamer personne ; s’ils ne s’injurioient point, comme il est de règle, à haute voix, pendant que les juges sont aux opinions ; s’ils ne se chargeoient pas indifféremment de toutes sortes de procès*.
Je préviens donc, afin que personne n’en ignore, que je n’ai rien voulu dire autre chose que ceci : c’est que, dans l’état actuel de la science, rien n’est moins démontré que la dépendance absolue de la pensée à l’égard du cerveau.
Parmi les personnes qui ont embrassé les opinions philosophiques, les unes ne cessent de décrier le siècle de Louis XIV ; les autres, se piquant d’impartialité, accordent à ce siècle les dons de l’imagination, et lui refusent les facultés de la pensée.
Cette vérité affligeante est le sujet d’un quatrain de Pibrac, que le grand Condé répétait souvent, soit qu’il eût lui-même éprouvé les suites funestes de la calomnie, soit qu’il en eût observé les effets sur d’autres personnes : Quand une fois ce monstre nous attache, Il sait si bien ses cordillons nouer, Que bien qu’on puisse enfin les dénouer, Restent toujours les marques de l’attache.
Les mouvements souples, gracieux, délicats qu’il donnait aux membres, écartaient l’animal des actions simples, réelles, de la nature, auxquelles il substituait des attitudes de convention, qu’il entendait mieux que personne au monde.
Section 33, de la poësie du stile dans laquelle les mots sont regardez en tant que les signes de nos idées, que c’est la poësie du stile qui fait la destinée des poëmes Ainsi la beauté de chaque partie du poëme, je veux dire la maniere dont chaque scene est traitée, et la maniere dont s’expliquent les personnes, contribuent plus au succès d’un ouvrage que la justesse du plan et que sa regularité ; c’est-à-dire, que l’union et la dépendance de toutes les differentes parties qui composent un poëme.
La nature a fait un partage inégal de ses biens entre ses enfans, mais elle n’a voulu deshériter personne, et l’homme entierement dépourvû de toute espece de talent, est aussi rare qu’un génie universel.
Il traçoit sur la terre des figures avec sa houlette, quand il se rencontra une personne qui fit attention sur les amusemens de cet enfant, et qui se chargea de lui procurer une éducation plus convenable à ses talens que celle qu’il recevoit du païsan qui le nourrissoit.
∾ Certaines personnes qui ont l’esprit confus se plaisent à mêler les termes, et décorent du titre de catholique, de chrétien, de religieux tout idéaliste, tout homme détaché des avantages matériels.
La troisième est l’autorité humaine, laquelle n’est autre que le crédit des personnes expérimentées, des hommes remarquables par une haute sagesse dans la spéculation ou par une prudence singulière dans la pratique.
Cette personne, si distinguée par l’esprit et par l’âme, a laissé deux volumes de lettres passionnées, dans lesquelles il y a chaleur à la fois et analyse, mais pas une scène peinte, pas un tableau qu’on retienne. […] Il nous a confessé ce misérable état dans le préambule de l’Arcadie ; c’est la crise de quarante ans, que bien des organisations sensibles subissent : « … Je fus frappé d’un mal étrange ; des feux semblables à ceux des éclairs sillonnaient ma vue ; tous les objets se présentaient à moi doubles et mouvants : comme Oedipe, je voyais deux soleils… Dans le plus beau jour d’été, je ne pouvais traverser la Seine en bateau sans éprouver des anxiétés intolérables… Si je passais seulement dans un jardin public, près d’un bassin plein d’eau, j’éprouvais des mouvements de spasme et d’horreur… Je ne pouvais traverser une allée de jardin public où se trouvaient plusieurs personnes rassemblées. […] Un ouvrage comme Paul et Virginie est un tel bonheur dans la vie d’un écrivain, que tous, si grands qu’ils soient, doivent le lui envier, et que, lui, peut se dispenser de rien envier à personne.
Il y a dans la musique une langue sans paroles, qui permet à ceux qui l’exercent ensemble de tout dire sans rien exprimer ; le sentiment vague et passionné de la voix ou de l’instrument, qui s’adresse à tous, ne peut offenser personne en particulier, mais il peut, au gré de celle qui l’entend, s’interpréter comme un hommage timide ou comme un soupir brûlant, auquel il ne manque que son nom pour devenir un aveu ; deux regards qui se rencontrent dans ce moment d’extase musicale achèvent la muette intelligence ; de là à une passion mutuelle, devinée ou avouée, il n’y a qu’un moment d’audace ou un moment de faiblesse. […] Ce conseil, de plus, ne pouvait qu’être bien accueilli par une jeune reine dont le cœur devait précéder la main, car le jeune Darnley, à la fleur de son adolescence, était un des plus beaux gentilshommes qui pussent captiver par les grâces de leur figure et de leur personne les yeux et le cour d’une jeune reine. […] Les nobles écossais, humiliés dans sa personne, attisèrent secrètement en lui ces ferments de haine, et s’offrirent pour le délivrer à la fois et d’une épouse criminelle et de l’indigne rival qu’elle donnait pour roi au royaume.
Hugo, nos sympathies pour ses ouvrages, notre amitié pour sa personne. […] Aussi désirai-je que votre nom glorieux aide à la victoire de cette œuvre que je vous dédie, et qui, selon certaines personnes, serait un acte de courage autant qu’une histoire pleine de vérité. […] Qu’il ait été puissamment secondé, personne ne le nie ; mais si, aujourd’hui, des hommes mûrs, des jeunes gens, des femmes du monde ont le sentiment de la belle poésie, de la poésie profondément rythmée et vivement colorée, si le goût public s’est haussé vers des jouissances qu’il avait oubliées, c’est à Victor Hugo qu’on le doit.
Et personne qui prenne part à son infortune ! […] Il a démoli de fond en comble le manoir des Sottenville, il a acheté, avec des chiffons de papier, leurs terres seigneuriales, il a envoyé Clitandre donner à Londres des leçons de persiflage et de danse ; pour tout dire, — car la comédie du Gymnase a l’intention de mettre en scène des classes plus que des personnes, — il a chassé la noblesse le son rang, de la patrie, de l’histoire ; et, dans des jours à jamais maudits, il lui a rendu, avec une hache, les coups de filon qu’il en avait reçus. […] Les rois d’Homère et les patriarches de la Bible se prosternaient devant elle et l’adoraient dans la personne des mendiants qui visitaient leur foyer.
Les grands artistes ne sont pas exempts de nos faiblesses ; et, si personne ne tue son successeur, personne au moins ne s’empresse de lui transmettre son héritage. […] Le monde disputeur et critique dédaigna alors cette voix discordante : personne ne condescendit même à la réfuter.
J’ai dit que cette biographie tout de même m’intéressait fort, mais je ne demande à personne d’être de mon avis. […] « Je suis, dit Suzanne, la seule personne qui voit le soleil en rêve. » M. […] » désespéré, il est étrange que personne ne lui dise la vérité, à savoir qu’il souffre non d’autrui, mais de lui-même. […] Il la chasse ensuite en la personne de la servante dévouée qui prenait les intérêts de sa maîtresse. […] Certes personne n’est plus incapable de penser théâtre que M.
Les personnes de la plus haute naissance, les Princes mêmes, ne dédaignoient pas d’embrasser cette profession, qui, ayant commencé vers le milieu du onzième siècle, prolongea sa durée jusques vers le milieu du treizième. […] Cette affectation nuisoit sans doute à l’Eloquence, & nous blâmons avec raison ce défaut de goût ; mais convenons qu’alors, la plus grande partie des auditeurs ou des lecteurs, n’avoit pas besoin d’interprète : à peine au contraire, trouveroit-on aujourd’hui dans une assemblée nombreuse, quelques personnes assez instruites, pour pouvoir s’en passer. […] Molière en vint à bout, & n’a laissé son génie, son talent à personne. […] Personne ne fut plus à sa place, chacun sortit de son rang, la corruption gagna tous les états, & l’esprit se ressentit de ce désordre extrême. […] Personne, en fait d’esprit, ne se récuse ; chacun se croit en droit de tenir le Tribunal où l’Auteur vient présenter sa pièce : elle y est infailliblement applaudie : on immole de concert à ce chef-d’œuvre nouveau tous les chef-d’œuvres des Corneille, des Racine & des Molière ; & l’Auteur, enivré de l’encens le plus grossier, par un trait qui peint bien à la fois & son orgueil & la sottise de ses admirateurs, les félicite à son tour, de pouvoir apporter comme une preuve certaine d’esprit, de discernement & de goût, les éloges qu’ils ont prodigués aux beautés de son ouvrage.
Cette impression peut-être, beaucoup la ressentent, mais personne n’a le courage de l’avouer — de l’avouer même à soi-même. […] On sent la fatigue d’une personne, qui n’est pas habituée à écrire, et qui en a assez au bout d’un certain nombre de pages. […] Et tout en déclarant que l’Église ne dispose plus de rien ni de personne, — ce qui est tout près d’être vrai, — il demande cependant qu’on interrompe la construction de l’Église du Sacré-Cœur, qui d’après lui, est un monument de guerre civile. […] Et de temps en temps, la frêle personne à la grâce languide, est secouée par une petite toux sèche. […] » Là-dessus, on va souper rue de Bellechasse, où sont réunies une quarantaine de personnes, parmi lesquelles se trouve le ménage Koning.
Spon, mon bon ami, vous dira le dessein que j’ai contre les apothicaires, écrira-t-il en 1647 à l’un de ses confrères de Lyon, mais il me faut du temps et du loisir dont j’ai fort peu de reste. » En attendant il est cité par eux en justice pour les railleries solennelles qu’il se permet dans ses thèses ; l’affaire va en Parlement : il répond et se défend lui-même durant une heure entière devant six mille personnes qu’il fait rire de sa verve et de ses lazzis. […] Gui Patin plaida sa propre cause aux Requêtes de l’Hôtel (14 août 1612), en présence, dit-il, de quatre mille personnes : Je n’avais rien écrit de mon plaidoyer et parlai sur-le-champ par cœur près de sept quarts d’heure : j’avais depuis commencé à le réduire par écrit, mais tant d’autres empêchements me sont intervenus que j’ai été obligé de l’abandonner.
» Mais dans ses Mémoires secrets, dans cette histoire de son temps, qu’il a retracée en qualité d’historiographe, et qui n’a été publiée que longtemps après sa mort (1790), c’est là que Duclos, dit-on, s’est montré lui-même : « On y trouve, dit Grimm, ce qu’il sut pour ainsi dire toute sa vie, ce qu’il sut mieux que personne ; très répandu dans la société, M. […] C’est ainsi que, pour être plus piquant et plus vif, Duclos travestit en son propre langage le ton d’une conversation d’intérieur entre une jeune personne et Louis XIV.
Pendant le repas, j’allai me reposer à l’écart au pied d’un arbre, et là je ne pus m’empêcher de réfléchir à la bizarrerie des destins de l’homme en ce bas monde, en me voyant par l’effet de la Révolution isolé de tous les rapports que j’ai dans l’Europe par mes objets d’étude, et de toutes les personnes qui me font l’amitié de désirer ma présence, et forcé au contraire à venir passer mon temps à travailler de mes bras au milieu d’une forêt pour concourir à l’avancement de la Révolution. […] Il ajoute un post-scriptum daté de 1801 ou de 1802, dans lequel il paraît vouloir démontrer que partout où il s’est trouvé dans l’intervalle depuis juillet 1792 jusqu’à la paix d’Amiens, toutes choses se sont passées pour le mieux là où il était de sa personne, même à Paris le 10 Août.
Dans le journal de ses dernières années, écrit ou dicté par lui, il ne dit de mal de personne, et y nomme même Saint-Simon à la rencontre, indifféremment. […] Enfin il proportionne la guerre à cet échiquier nouveau, et s’attache à en ôter le dégoût aux officiers, leur donnant lui-même l’exemple de commander en personne une poignée d’hommes.
Un grand prince de France lui reprochait un jour qu’il était léger : il fit venir, pour s’en défendre, tous ses officiers domestiques, ceux de cuisine, ceux de panneterie, de la sommellerie, ceux des écuries, et quasi tout son train ; il ne s’en trouva pas un qui n’eût servi ou qui ne fût sorti de personnes qui avaient servi son père et son aïeul, et lui-même dès le berceau : l’autre se trouva bien empêché à la réplique, étant accoutumé, de trois en trois mois, de faire maison neuve… On l’a estimé aussi être avare, et à la vérité il était malaisé autrement, succédant à un prince qui était par-delà le libéral… L’un pourvoyait à ses libéralités plutôt qu’à ses nécessités : celui-ci ne le fera pas. […] On raconte que plusieurs personnes moururent de douleur à la nouvelle de cette mort, et l’on cite des noms.
En effet, cet article du 19 mars 1815, si l’on s’en souvient, où il se déchaînait en style d’émigré contre Bonaparte, Attila et le Gengiskhan moderne, se terminait par une profession de foi, et cette profession de foi elle-même se couronnait par un serment que personne ne lui demandait et qu’il proférait devant tous, la main étendue et comme à la face du Ciel : « … Je n’irai pas, misérable transfuge, me traîner d’un pouvoir à l’autre, couvrir l’infamie par le sophisme, et balbutier des mots profanes pour racheter une vie honteuse. » Quand Lamennais s’écria dans un moment solennel : « Je vous ferai voir ce que c’est qu’un prêtre », et qu’ensuite il donna à cet engagement si éclatant le démenti qu’on sait, il eut beau faire désormais, être un grand écrivain, et plus grand même que par le passé, un homme sincère, désintéressé, un cœur dévoré de l’amour des hommes : il se déconsidéra. […] Je le vois encore, sur les derniers temps de la Restauration, avec son visage fin, amaigri, de jeune vieillard, ses longs cheveux négligés et pendants, sa taille de peuplier, avec son pas traînant et son attitude délabrée, exhalant de toute sa personne je ne sais quelle senteur de musc qui rappelait l’ancien muscadin ; cherchant dans les salons du général La Fayette (moins remplis alors qu’un ou deux ans plus tard) quelqu’un avec qui causer, et ne le trouvant pas toujours, ou faisant le soir à l’Athénée une lecture déjà cent fois redite et qu’il essayait d’animer ; écrivant pour le Courrier français des séries d’articles qu’on ne lisait plus.
J’ai présents à la mémoire en ce moment nombre de ces mots salés et d’une belle amertume, et qui ne demandent qu’à sortir ; il n’est pas temps encore de les donner ; presque tous ses amis politiques y passent ; il ne se gênait avec personne : d’un tour, d’un trait, sans y viser, il emportait la pièce. […] Hyde de Neuville ; sur cette autre question des catégories de personnes à excepter de l’amnistie que proposait M. de La Bourdonnaie, M.
Les lettres d’Horace Vernet ont cela de précieux qu’elles sont sa pensée même et sa personne. […] Aussi tout le monde vient-il le voir travailler ; à ma première séance, il vint au moins vingt personnes l’une après l’autre.
Il semble qu’on peut, sans trop s’aventurer aux conjectures, faire en le lisant cette remarque, que Léonidas, même en dehors des épitaphes ou dédicaces commandées, avait sympathie et compassion pour les malheureux, pour les naufragés et les noyés que la vague rejetait sur le rivage, pour les inconnus enterrés trop près du grand chemin, et dont la roue en passant offensait les restes : « Malheureux, s’écrie-t-il, pour qui personne n’a une larme ! […] Dehèque serait venu à bout de la difficulté ; puis, à la rigueur, il eût pu reproduire la traduction latine de Visconti, que peu de personnes savent aller chercher à la fin de la Préface dit tome Vme de l’Anthologie de Bosch.
Comme il était midi, heure de la sieste, que tout était désert et que personne n’était prévenu, ils parvinrent sans malencontre à la caserne où ils furent logés. […] Pierre-Regle Franceschi et de Marie-Barbe Dulonne, son épouse, tous les deux décédés à Lyon…, et Mlle Anne-Adélaïde-Octavie Dumas… » L’explication la plus probable, c’est que, se manant avec une jeune personne de vingt ans, Franceschi n’aura pas été fâché de se rajeunir.
Retz a dit de M. de La Rochefoucauld qu’il avait « un air d’apologie » dans tout son procédé et dans sa personne. […] Le colonel pense, après examen et discussion dos lettres de la Correspondance de Napoléon à la date de septembre 1806, que la désignation de Bamberg comme lieu de concentration des troupes pour l’entrée en campagne et comme clef des prochaines opérations stratégiques n’était pas si clairement désigné que je l’ai cru, et que par conséquent, dans la conversation qu’il eut avec Jomini le 28 septembre, à Mayence, l’Empereur put très bien en effet lui recommander de n’en dire mot à personne, pas même à Berthier.
L’autre jour, il est arrivé à une personne de notre connaissance, à l’ancien gérant de cette Revue, d’être accusé d’un mot inouï : il se serait plaint, en plaisantant, d’avoir affaire à deux sortes de gens les plus indisciplinables du monde, les comédiens et les gens de lettres. […] Il y a peut-être, à l’heure qu’il est, des personnes qui se croient les représentants uniques et jurés de la littérature française, prêts à vous demander compte des bons ou méchants mots, et à vous citer par-devant eux pour la plus grande dignité de l’Ordre.
Il y a des personnes d’une susceptibilité extrême (genus irritabile) à qui il semble que la Revue a été ingrate pour les poëtes. […] Il était un peu de ces gens dont on dit bien du mal quand ils sont loin, et qu’on embrasse, qu’on se remet à aimer irrésistiblement sitôt qu’on les revoit ; de même pour ses vers : la meilleure manière d’adoucir le jugement raisonné qu’on en porte, c’est de les revoir et de les introduire en personne.
Au milieu de tant de rapprochements heureux, variés et souvent lointains, que lui fournit son érudition si en éveil, j’ai ouï quelques personnes reprocher à M. […] Mes amis ont raison, j’aurais tort, en effet, De me plaindre ; en tous points mon bonheur est parfait : J’ai trente ans, je suis libre, on m’aime assez ; personne Ne me hait ; ma santé, grâce au ciel, est fort bonne ; L’étude, chaque jour, m’offre un plaisir nouveau, Et justement le temps est aujourd’hui très-beau.
La seconde phase de cette guerre, la mémorable campagne de 1476, à jamais illustrée par les noms de Granson et de Morat, cette lutte corps à corps dans laquelle il semblerait que les Suisses traqués ne faisaient que se défendre, est plus propre sans doute à donner de l’illusion ; mais même dans ce second temps, si on veut bien le démêler avec M. de Gingins, on est fort tenté de reconnaître que le duc Charles (Charles le Hardi, comme il l’appelle toujours, et non le Téméraire) ne franchissait point le Jura en conquérant ; il venait rétablir le comte de Romont et les autres seigneurs vandois dans la possession de leur patrimoine, dont les Suisses les avaient iniquement dépouillés pour leur attachement à sa personne ; il venait délivrer le comté de Neufchâtel de l’occupation oppressive des Bernois. […] C’est l’histoire, sous forme de souvenir, d’une jeune personne, fille d’un médecin d’aliénés, laquelle se prend à vouloir guérir l’un deux, l’un des moins atteints, et ne réussit qu’à lui inspirer un sentiment que peut-être elle partage.
. — M. de Ségur s’inclina et obéit ; mais lorsqu’il revit ensuite l’impératrice, toute bouderie avait disparu : la souveraine et la personne supérieure avaient triomphé de la femme. […] Chaque événement, chaque anniversaire de cette vie intérieure était célébré par de petites comédies, par des vaudevilles qu’on jouait entre soi, par de gais ou tendres couplets qui parfois circulaient au-delà : quelques personnes de cette société renaissante se rappellent encore la chanson qui a pour titre : les Amours de Laure.
Fénelon, après en avoir discuté et fait modifier les termes dans un sens qui excluait toute application de la censure à la personne de madame Guyon, signa l’exposé des principes purement théologiques de cette déclaration. […] J’ai souffert bien des maux ; mais un de mes plus grands était de ne pouvoir vous dire ce que je sentais pour vous pendant ce temps, et que mon amitié augmentait par vos malheurs, au lieu d’en être refroidie… « … Ne montrez cette lettre à personne au monde, excepté à l’abbé de Langeron, car je suis sûr de son secret.
Au reste, jongleur ou légat, prêtre ou baron, notre roman n’en veut à personne, s’il se moque de tout le monde. […] Pas une émotion n’altère l’ironique sérénité des conteurs, tandis qu’ils nous défilent cet interminable chapelet de ruses souvent brutales, et même meurtrières : ils n’ont d’applaudissement que pour la force, force du corps ou force de l’esprit : de réelle sympathie, ils n’en ont pour personne.
Si Mlle Sibylle n’était pas une jeune personne aussi romanesque, elle ne mourrait point et elle épouserait son Raoul, qui ferait un excellent mari et qui n’aurait d’ailleurs aucune répugnance à raccompagner à la messe. […] Pour lui comme pour beaucoup de personnes de la caste qu’il aime, le naturalisme en littérature et la démocratie en politique sont liés intimement à l’ensemble assez compliqué d’idées et de tendances qu’il nomme du nom commode de matérialisme.
« On voit maintenant se former, remarque ce philosophe, la culture d’une société dont le commerce est l’âme… Celui qui s’adonne au commerce s’entend à tout taxer d’après le besoin du consommateur et non d’après son besoin personnel ; chez lui, la question des questions, c’est de savoir “combien de personnes consomment cela”. […] Le mètre qui s’impose à tous étant l’urgent, et ce mètre n’étant discuté par personne est employé indifféremment pour mesurer la valeur des produits et celle des hommes.
Personne ne railla plus amèrement les prétentions et les crédulités positives de notre époque. […] Personne, qui l’ait étudiée, ne niera que Mallarmé n’ait été un esprit de haute et suprême culture et qu’il n’ait mis au jour d’importantes vérités poétiques.
Puis encore, comme on est là en parade et pour se divertir, éviter ce qui attriste, ce qui ennuie ; se montrer par ses beaux côtés ; soigner ses gestes comme ses paroles ; parer sa pensée comme sa personne ; rechercher ce qui est joli, léger, élégant. […] « Oui, Monsieur, s’écrie Voltaire, un soldat peut répondre ainsi dans un corps de garde, mais non pas sur le théâtre, devant les premières personnes d’une nation, qui s’expriment noblement et devant qui il faut s’exprimer de même. » En vertu de ce système, s’agit-il de rendre un détail familier, mais nécessaire ; vite la périphrase académique accourt à la rescousse.
Mais sous cette oppression s’éveille le désir de la liberté ; des abus de pouvoir provoquent le mécontentement ; et ce sont d’abord des attaques sourdes, des railleries légères ; l’ironie, l’arme des faibles, est tournée contre les prêtres, les moines, les prélats ; puis les attaques se font plus vives, plus hardies, plus franches ; de la satire contre les personnes et la discipliné ecclésiastique, on passe à la critique du dogme ; on vise ainsi la religion au cœur. […] Guillaume d’Orange, sur le point de combattre un géant musulman, est rendu invulnérable par un bras de Saint-Pierre qu’on promène sur tout son corps ; seulement on a oublié une petite partie de sa personne, son nez, qui sera coupé dans la lutte, ce qui lui vaudra le surnom de Guillaume au court nez.
J’ose dire qu’au premier coup d’œil se présenteront à nous certains caractères communs à plusieurs de ces œuvres ; nous en remarquerons qui sont universels, d’autres généraux seulement, d’autres particuliers à quelques personnes, d’autres purement individuels. […] La tragédie est une grande dame, qui n’admet chez elle que des personnes de choix, un ton et des manières raffinés.
L’enchanteur aux paroles magiques n’évoquait, pas seulement la personne des dieux, mais aussi leur cortège et leur attirail, leurs chars aériens et leurs hippogriffes, leurs descentes sur la terre et leurs ascensions vers le ciel. […] Groupe fait homme, c’est avec raison que les acteurs le tutoient, et qu’il parle à la première personne du verbe, comme une seule femme ou un seul vieillard.
M. de Broglie, qu’on ait plus ou moins de goût pour ses idées ou pour sa personne, est un homme universellement respecté. […] Ce pouvoir périt dans ses mains, par ses propres fautes ; aussitôt grande rumeur ; il faut que toute l’Europe s’arme pour le lui restituer dans sa pureté et sa plénitude… Quelque usage d’ailleurs que ses conseillers en fassent, à quelques excès qu’ils se portent, de quelques inepties ou de quelques violences qu’ils se rendent coupables, ils n’en seront responsables qu’à Dieu ; et si la nation espagnole, ruinée, persécutée, réduite aux abois, poussée au désespoir, se relève enfin, et, sans attenter à la personne de son roi, sans porter atteinte à ses droits héréditaires, invoque et consacre un nouvel état de choses, cette nation ne sera plus qu’un assemblage de bandits qu’il faudra châtier et museler de nouveau.
Je prépare quatre discours nouveaux pour le Carême prochain, et, au milieu de tous les dégoûts que j’éprouve, je vous avoue que je suis quelquefois tenté d’être content de mes dernières productions ; mais personne ne les connaît, et l’indulgence paternelle peut très bien me séduire dans ma solitude. […] Mais bientôt il s’aguerrit, s’anima et même s’égaya à la lutte, et son tempérament, sa personne tout entière comme son talent proprement dit, se trouva en plein dans son élément.
Guyau, pour le montrer, passe en revue les grands poètes de notre temps, Lamartine, Vigny, Musset ; il insiste de préférence sur celui qui a vécu le plus longtemps parmi nous, et qui a ainsi le plus longtemps représenté en sa personne le dix-neuvième siècle : Victor Hugo. […] Tel sentiment est plus vraiment nous que ce qu’on est habitué à appeler notre personne ; il est le cœur qui anime nos membres, et ce qu’il faut avant tout sauver dans la vie, c’est son propre cœur12. » Voilà pourquoi le savant, par exemple, fait tout naturellement « la science humaine avec sa vie ».
Pour l’action de son poëme, il n’a été chercher personne. […] Brutus couvre son projet, Hamlet sa personne.
Quelques poètes seuls ont quelquefois réclamé pour toutes les fantaisies de leur imagination cette sorte de droit divin, mais personne ne leur a donné raison ; c’était d’ailleurs dans le royaume des chimères et des rêves. […] D’ailleurs n’est-ce pas se faire une idée bien singulière de la vérité que de se la représenter comme une chose qui passe de main en main et que l’on met sous clef pour que personne n’y touche ?
C’est par là, suivant Kant, que la personne se distingue de la chose. […] L’esclavage, quel qu’il soit (civil ou politique), a pour effet de changer la personne en chose, de faire retomber l’homme du règne de la liberté dans le règne de la nature, et de l’ordre idéal, pour lequel il est fait, dans l’ordre mécanique, où il plonge naturellement.
Les « prière d’insérer », les éloges de camarade ne trompent personne et il y a plus d’auteurs qui maudissent leurs panégyristes outranciers que de vrais méconnus gémissant du silence des critiques. […] L’art d’un Richepin est plus contraire que celui de Paul Claudel à l’âme de la race. — « Celui qui n’a égard en écrivant qu’au goût de son siècle, songe à sa personne plus qu’à ses écrits, dit La Bruyère.
Toute personne nous ayant procuré cinq abonnements recevra la revue gratuitement pendant un an. » Cet activisme est le pendant des difficultés financières qu’exprime la page de sommaire : « Les difficultés d’impression s’opposent momentanément à notre parution régulière, nos abonnés sont assurés de recevoir douze numéros, correspondant à leur abonnement d’un an. » Le numéro fait se rencontrer de façon exemplaire les différentes esthétiques nourrissant la revue, le post-symbolisme du récit de Hertz succédant à l’évocation d’Apollinaire, le poème de Péret rencontrant les fables de Max Jacob. […] Toute personne nous ayant procuré cinq abonnements recevra la revue gratuitement pendant un an.
Le Roi, ce n’était pas seulement la personne du Roi ! […] Dans le grand procès refait une fois de plus à la Révolution française, et jugé par Granier de Cassagnac de manière à ce que désormais l’arrêt ne soit plus cassé par personne, j’ai dit qu’après les institutions, appréciées, on l’a vu, pour ce qu’elles valent, il y avait les hommes, à leur tour démasqués aussi de leur gloire, également triés et diminués au jour cruel de l’examen.
car personne avant lui n’avait écrit, en français du moins, des vers de cette énergie morbide, de cet amer, de ce saignant ! […] … Faute même de rhétorique, dans toute cette rhétorique qui laisse le cœur froid et n’a jamais consolé personne, pas même le poète qui n’est plus cet énergique fouilleur d’âme que nous avons connu, mais un artiste qui sertissait des mots, quand il fit ces Consolations.
Malgré les malheurs arrivés aux vers, il a été assez héroïque pour leur rester fidèle, et après vingt ans vous le retrouvez l’homme aussi de la dernière heure, car personne, parmi ceux qui les aiment, les vers, — comme les femmes veulent être aimées, — pour eux-mêmes, — ni M. […] Hugo, l’Immortel de volonté poétique sur la tombe de la poésie morte, — personne n’a conduit la langue française et la langue poétique aussi loin que M.
Il s’avance vers la jeune personne. […] La Lorette est une personne libre.
Il est possible en effet de démontrer que, conformément aux lois suivant lesquelles se forment nos idées, l’accroissement de la quantité sociale est fait pour habituer notre esprit au respect de la personne humaine. […] » Mais s’il est vrai que l’extension des sociétés favorise la conception des droits de l’humanité ; il n’est pas étonnant qu’elle favorise du même coup la conception des droits de l’individualité : l’institution de ce groupement nouveau, le plus large de tous, qui est le « genre humain » enlève aux groupements antérieurs et plus étroits, dans lesquels les personnes risquaient d’être comme absorbées, une part de leur autorité ; comme elle les rend moins exclusifs elle les rend moins oppressifs.
Guizot en personne, un calviniste, un hérétique, le plus éloquent organe, pendant dix-huit ans, de la liberté ordonnée, de la liberté réglée et restreinte : — quel antagonisme !
Rentré chez moi, je fis un choix de mes pièces de vers et les envoyai à Victor Hugo, ce que je n’avais osé jusqu’alors avec personne ; car je sentais bien que mes maîtres du Globe, vraiment maîtres en fait d’histoire ou de philosophie, ne l’étaient point du tout en matière d’élégie.
Personne n’a pénétré plus avant que M.
Cependant des boutades de franchise échappent parfois qui purent bien scandaliser ; on écrivit un jour ces téméraires paroles : « De quoi se mêlent ceux qu’on appelle jansénistes et le parti contraire, d’empêcher qu’on envoie à Rome des personnes qui soient ou ne soient pas dans leurs opinions ?
Un autre fait, dont personne assurément ne se doutait avant le livre de sir Walter Scott, ne manquera pas de fixer l’attention : c’est l’imputation étrange et grave lancée par lui contre M. le général Gourgaud.
Personne n’en sait rien.
M. de Pomenars, le vieil oncle, si fringant, et qui est le malin génie de l’aventure, semble avoir soufflé son esprit au romancier et tenir la plume en ricanant ; ou plutôt personne ne tient la plume ; chaque personnage agit, se comporte, parle comme il doit ; et si l’auteur se montre, ce n’est que pour les aider encore à mieux ressortir, comme un maître de maison plein d’aisance, qui s’efface ou reparaît à propos, et sait la vie.
Leur effort surtout est fécond pour les auteurs grecs, dont la langue reste même alors accessible à peu de personnes : c’est par eux que Thucydide186, Hérodote, Platon.
» Personne ne s’en fit scrupule : l’enrichissement de la langue était une nécessité liée au développement de l’esprit ; puisque la formation populaire avait laissé perdre du latin tout ce qui représentait la haute culture, il fallait bien aller l’y rechercher, maintenant qu’on voulait s’approprier cette culture.
Pour mettre de l’art, on recourt aux figures de rhétorique et aux machines poétiques : personne n’y croit, mais c’est la mode, et cela fait bien.
« Ce lieu où de telles émotions brûlent et exténuent les amants, je voudrais que personne n’y entrât sans vénération.
ACTE DEUXIÈME L’étudiant Cintio Fidenzio vient acheter Celia ; il dit à Mezzetin de remettre la jeune fille à la personne qui viendra de sa part et montrera son anneau.
Nous sommes loin, il est vrai, d’apprécier le millième de seconde, mais après tout, disent quelques personnes, la vitesse absolue totale de la Terre est peut-être beaucoup plus grande que sa vitesse relative par rapport au Soleil ; si elle était par exemple de 300 kilomètres par seconde au lieu de 30, cela suffirait pour que le phénomène devînt observable.
Il suffirait, pour ne point se méprendre sur la mienne, d’avoir lu ce que je n’ai cessé d’écrire depuis quelques années ; mais c’est une peine que je ne prétends infliger à personne.
On peut nous demander de suspendre notre jugement ; mais cette suspension ne doit être un avantage pour personne, et l’on ne doit point profiter d’un armistice pour prendre pied dans un pays disputé.
Plusieurs personnes ne semblent voir dans cet Apologue qu’une vérité triviale, que le faible est opprimé par le fort.
Une personne qui a fait quelque étude de la Géométrie, pourroit orner son cabinet des ouvrages des Philosophes les plus célébres de ces derniers siécles.
On serait tenté de passer la main sous ce menton, si l’austérité de la personne n’arrêtait et l’éloge et la main.
Personne ne sçait mieux qu’eux, tenir ferme ou se relâcher à propos dans les affaires, et l’on remarque encore jusques dans la populace de Rome, cet art d’insinuer de l’estime pour ses concitoïens, qui fut toujours une des premieres causes de la grande renommée d’une nation.
« L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales » Ce qui me paraît constituer l’œuvre propre de Taine, c’est qu’il a contribué plus que personne à introduire et à vulgariser en France une tradition philosophique qui, avant lui, ne comptait parmi nous que bien peu de représentants : c’est ce qu’on pourrait appeler l’empirisme rationaliste.
Détestable précipitation ; mais dont personne n’est absolument exempt.
» Une autre personne aurait simplement remarqué que, s’il y a deux genres de style, rien n’empêche un auteur de les mêler ; qu’en exposant des théories philosophiques dans sa Tentation Flaubert a fait du style abstrait, et qu’en peignant Antioche ou les chrétiens aux lions il fait du style de couleur ; que Taine, parlant philosophie ou suffrage universel, faisait du style d’idées, et qu’en évoquant la campagne italienne ou les Pyrénées il fait du style de couleur.
C’est un trompe-pensée, comme on est un trompe-l’œil… Malgré cela, l’ermite de fantaisie qu’il est ne pourra faire croire à personne ce qu’il a voulu démontrer.
Il pose l’ongle là où la Critique doit enfoncer son scalpel… Eh bien, la Critique sera tout étonnée un jour de ne trouver dans le Caliban du socialisme, dans cette espèce de mastodonte dont les énormités n’épouvantent déjà plus, qu’un talent incontestable, mais facile à apprécier et qui n’étonnera et ne désespérera personne !
vaste sujet, qu’avec son énorme connaissance du Moyen Âge Louandre pouvait traiter mieux que personne, et qu’il a étriqué, on doit bien le dire, dans le moule que le rationalisme lui a fait.
Arrivé du théâtre ou du loisir à la politique, membre du Corps législatif, s’il n’a pas de tribune dans laquelle il puisse encadrer sa docte et florissante personne il a une assemblée d’hommes bienveillants et compétents qui l’écoutent suffisamment quand il parle, et devant laquelle il peut exercer ses impatientes facultés.
— l’auteur des Dédaignés, que personne ne dédaigne plus depuis qu’il y a touché et qu’il les a vengés.
Il a du talent, ou, pour parler plus juste, il en aura, quand il n’imitera plus personne et qu’il se contentera d’être lui.
Il m’a parlé de plusieurs personnes favorisées par la fortune, par la beauté, par une grande situation sociale, et qui pourtant mènent une vie morale digne de la plus haute estime.
Il avait eu le malheur d’être l’ami de Philippe, de ce Philippe le plus adroit des conquérants et le plus politique des princes ; aimé de l’oppresseur de son pays, il s’en justifia en mourant, car il ne put survivre à la bataille de Chéronée ; voilà pour sa personne.
Au fond, Tolstoï a sur l’esthétique les mêmes idées fausses que certaines personnes ont sur la médecine. […] Il lui semble que les sentiments qui lui sont transmis ne lui viennent pas d’une autre personne, mais de lui-même, et que tout ce que l’artiste exprime, lui-même depuis longtemps rêvait de l’exprimer. […] Les tableaux de mœurs contemporaines, qui ont un caractère individuel, où chacun de nous se retrouve en quelque sorte comme personne isolée et voit son sosie sur la scène, relèvent essentiellement du domaine de la comédie. […] Le héros de notre rêve est même généralement plus noble et plus beau que la réalisation offerte à nos yeux en la personne de l’acteur affublé de brillants oripeaux. […] Personne ne les égale dans l’art de présenter une table princièrement garnie à frais plus modestes.
Lemaître croit que Chateaubriand, quoique sa littérature en ait dit, fut un homme heureux et qu’il a, autant que personne, joui de la vie. […] Personne ne s’en est beaucoup frappé. […] Personne n’était mieux que Renan désigné par sa nature pour mener la calme vie de chanoine intellectuel, dévolue aux épicuriens de la connaissance. […] Ces éditions, dont personne ne conteste l’utilité, ont en général pour auteurs des professeurs ou des hommes de bibliothèque. […] Mais puisqu’en la personne de M.
N’a-t-il point, comme on dit, payé de sa personne en vingt occasions ? […] Il ne l’a point recueilli, et cela explique que personne n’en ait parlé. […] France en personne que nous entendons. […] Et vous en avez une autre preuve bien distinguée dans la personne de M. […] Il y a encore des maîtres, des écoles, des systèmes, et personne pour les suivre.
Tous ceux qui sont sur la liste des personnes attendues sont déjà rendus à la cour. […] Que dites-vous de Macduff, qui refuse de se rendre en personne à nos ordres souverains ? […] Deux ou trois personnes, seigneur, apportent la nouvelle que Macduff s’est sauvé en Angleterre.
Personne ne peut trouver à redire, quand toutes les maisons sont rassemblées sur la même place, autour de la scène ; et l’on ne s’étonne pas, quand de simples bourgeois descendent dans la rue pour causer, comme quand des rois ou des reines sortent de leur chambre pour dire leurs secrets. […] Il n’est pas permis de se subordonner une personne humaine, jusqu’à la supprimer : un philosophe dirait, de traiter comme moyen ce qui est une fin en soi. […] Rien n’est plus significatif que de voir, à la fin du xviie siècle et pendant le xviiie , tous ceux qui essaient de renouveler la comédie, s’adresser l’un à La Fontaine, un autre à Boileau, d’autres à La Bruyère : personne à Molière.
Personne, parmi les hauts personnages qui figuraient dans cette mêlée, n’en avait le sens et quoiqu’une sérieuse ambition d’acquérir et de s’accroître fût au fond de toutes les guerres, des habitudes plus fortes que les pensées et les volontés y font ressembler les princes à des champions qui se disputent le prix de la valeur, plutôt qu’à des hommes politiques qui songent à constituer des nations. […] De tels changements sont coupables dans un historien qui apprécie les faits et juge les personnes, s’il est vrai que, pour complaire à la vanité de ses contemporains, il ait trompé la postérité et menti par intérêt. […] Le sens de cette confusion universelle, dans laquelle il vivait, était trop obscur pour qu’il fût tenté de le chercher et comment se serait-il ému de toutes ces destructions de la guerre, dont personne, ni peuple, ni noble, ni roi, n’était excepté ?
Sans doute les langues primitives ont disparu pour la science avec l’état qu’elles représentaient et personne n’est désormais tenté de se fatiguer à leur poursuite avec l’ancienne linguistique. […] C’est comme une scène de théâtre, qui se passe sur une place publique, et où l’on ne voit que deux ou trois personnes. […] Personne n’est tenté de lui attribuer une utilité pratique ; la pure curiosité d’ailleurs ne suffirait pas pour l’ennoblir.
Sans rechercher ici si nous avons une connaissance quelconque des choses en soi, au moins faut-il accorder qu’elle est très vague, puisque personne ne s’accorde sur ce point, et qu’elle n’est point scientifique, puisqu’elle échappe à toute vérification. […] Assurément, personne ne croit plus que nous à la nécessité de ce mode d’observation : elle est le point de départ, la condition indispensable de toute psychologie, et ceux qui l’ont nié, comme Broussais et Aug. […] Ils sont si nombreux, qu’il ne s’est encore trouvé personne pour les classer, les réduire et les ordonner en système.
Ses lèvres ont l’incarnat de la rose ; ses bras, comme deux tendres rameaux, s’arrondissent avec souplesse, et la fleur attrayante de la jeunesse répand sur toute sa personne un charme inexprimable. […] Seigneur, personne ici n’est coupable d’une action criminelle : seulement, notre jeune amie se défendait contre une abeille obstinée à la poursuivre. […] Les déesses, par cette faveur, ne déclarent-elles pas que la fortune du roi est désormais attachée à ta personne, et que tu vas pour toujours la fixer dans son palais ?
Nous n’avons personne qu’on puisse lui comparer que M. […] Personne n’ignore que les Philippiques sont quatre discours que Démosthènes prononça devant le peuple d’Athènes contre Philippe, Roi de Macédoine, qui vouloit assujétir la Grèce. […] Quelques personnes qui ont plus de goût que d’esprit préférent les éloges composés par M. de Boze, Secrétaire de l’Académie des Belles-Lettres, à ceux de M. de Fontenelle.
Mais ils ne sont les maîtres de personne ; ils le savent bien ! […] Plus que personne je l’aime et je l’ai aimée, cette antiquité qu’on veut trop rajeunir. […] J’ai connu un homme qui, plus que personne, a appartenu à cette école ; pendant ses longues années de surnumérariat et d’apprentissage, pendant qu’il écrivait je ne sais combien de romans et de poésies qui jamais ne verront le jour, pendant qu’il lisait les maîtres de tous pays, pendant qu’il voyageait et qu’il allait demander à la nature les effluves fécondants qu’elle réserve à ceux qui veulent communier avec elle, il avait cru qu’il suffisait de posséder la Forme pour avoir le droit de parler à ses contemporains.
Le savant constate, décrit, explique, sans s’attacher à qualifier les personnes et les choses, les actes et les œuvres, ainsi que l’avaient fait les historiens moralistes de l’antiquité. […] Si bien instruit qu’il soit des faits, on peut lui reprocher de juger les personnes et les choses en homme d’école plutôt qu’en historien ; mais on lui rendra cette justice, que sa mesure de jugement n’a rien de commun ni avec la morale du succès, ni même avec la morale de l’utile. […] A la place des âmes, mettez des forces ; au lieu des personnes, introduisez des machines, vous pouvez obtenir encore de puissants effets et un grand spectacle ; mais ce spectacle n’est rien en comparaison de celui que présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles, lutte admirable, parfois sublime, qui a fait dire à un sage de l’antiquité qu’il n’est rien de plus beau sous le soleil.
À cet article, nous avons noté que le Dante n’eut que lui seul pour défenseur de ses travaux et de sa personne, contre la triple persécution des injustes partis et de la critique perfide. […] Quelques personnes se souviennent peut-être avec quelle chaleur je développai le grand caractère de Caton et l’éloquence de ses harangues en faveur des lois du gouvernement établi, et contre l’audace de l’usurpation du parjure César. […] Méditons ces épisodes charmants : le Tasse, mieux que personne, a su faire contraster les images de la faiblesse avec les plus énergiques figures. […] Le cinquième chant se remplit des apprêts menaçants et de l’exécution d’un régicide consommé sur la personne de Henri III. […] Personne a-t-il mieux réussi que La Fontaine à produire ces effets imitatifs ?
Personne n’aurait pu mieux exprimer que lui ce qu’il appelle « les secrets ravissants des déserts ». […] En d’autres termes, il imagina un système à mille facettes, capable de contenter tous les goûts, sans compromettre personne. […] …………………………………………… Non, l’avenir n’est à personne ! […] Plein d’invention, d’ardeur, de mouvement, personne n’était mieux organisé que lui pour le théâtre. […] Depuis lui personne n’eut le courage de le reprendre.
Jeudi 2 février Mme Ganderax, à laquelle quelqu’un demandait, si elle permettait à la loute, sa petite fille, de la tutoyer, répondait spirituellement : « Si j’habitais, rue de Varenne, un grand hôtel, entre cour et jardin, je lui imposerais le vous… mais je n’habite qu’un petit appartement ; vous comprenez alors que le tu… » Lundi 6 février Aujourd’hui Carrière est venu faire une esquisse de ma personne, sur mon canapé de Beauvais, et ayant pour fond une des portières à fleurs, que je viens d’acheter. […] Alors ma voisine me dit : « Quand une femme est arrivée au moment, où l’essai de ses robes ne lui prend plus tout son temps, où l’amour ne l’amuse plus, où la religion ne s’en est pas emparée, elle a besoin de s’occuper d’une maladie, et d’occuper un médecin de sa personne. » Mardi 4 juillet Là, en ce centre de Paris, au milieu de ces habitations, toutes vivantes à l’intérieur, là, en ce plein éclairage a giorno de la ville, sur cette Maison Tortoni ; 22, cette maison avec ses lanternes non allumées, avec ses volets blancs fermés, son petit perron aux trois marches, où dans mon enfance, se tenaient appuyés, un moment, sur les deux rampes, de vieux beaux mâchonnant un cure-dent, aujourd’hui vide, il me semble lire une bande de papier, écrite à la main : « Fermé pour cause de décès du Boulevard Italien. » Samedi 8 juillet Enterrement de Maupassant, dans cette église de Chaillot, où j’ai assisté au mariage de Louise L… que j’ai eu, un moment, l’idée d’épouser. […] Mlle Zeller me disait, que le vieux docteur Blanche, s’écriait devant elle, à la sortie d’une personne de chez lui, à laquelle il avait fait une grosse aumône : « C’est moi, bien plus que d’autres, qu’on devrait enfermer dans ma maison de fous ! […] C’est depuis la soupe jusqu’au fruit, depuis le lever de la table jusqu’à sa sortie du salon, une suite d’échos parlés, une avalanche d’anecdotes, une succession de racontars, une enfilade de petits récits sans exposition, comme enfermés entre deux astérisques, un débordement de choses drôles, amusantes, spirituelles, ne laissant la parole à personne, et faisant Coppée silencieusement consterné.
philosophique qui l’aura occupé, car nous tenons d’une personne qui l’a rencontré dans ce voyage et qui passait au retour par nos contrées, que l’illustre écrivain, chaque matin, méditait quelque chose.
. — Personne n’est plus réservé. — D’accord ; mais voici son histoire : il croira vous estimer seulement, et il vous aimera.
Ce n’est pas sans un sentiment de surprise et d’admiration que celui qui n’est pas encore pleinement transformé à la religion de l’avenir, après avoir maintes fois entendu parler des qualités et des mérites du jeune apôtre qui écrivit ces lettres, ne trouve, en ouvrant le volume, qu’un petit nombre de détails indispensables sur sa personne et sa destinée.
Quelles que soient les opinions que l’on professe, personne ne peut nier qu’il est doux de croire à l’immortalité de l’âme ; et lorsqu’on s’abandonne à la pensée, qu’on parcourt avec elle les conceptions les plus métaphysiques, elle embrasse l’univers, et transporte la vie bien loin au-delà de l’espace matériel que nous occupons.
Ceci est exquis : « Les insectes qui attaquent nos personnes mêmes, quelque petits qu’ils soient, se distinguent par des oppositions tranchées de couleur avec celle des fonds où ils vivent !
Quelques pièces dispersées çà et là, tantôt de belles imitations virgiliennes, tantôt des peintures directement inspirées de la nature provençale, furent ses premiers essais… Personne, disions-nous, ne regrette plus que lui la mollesse d’idées et de style qui a été si fatale au génie de ses aïeux.
Personne ne se souvient de Lo Ipocrito, et nous sommes des premiers, peut-être, à faire un parallèle que les deux œuvres appelaient si naturellement.
« Si la psychologie, dit-il276, étudiait les affections et opérations au lieu des facultés, et réglait son langage en conséquence, il semble qu’on se débarrasserait d’un bon nombre de questions embarrassantes parmi lesquelles il faut mettre la controverse sur la liberté de la volonté, ce qui est littéralement la liberté d’une non-existence. » La question examinée de près se réduit, suivant l’auteur, à se demander, non pas si nous sommes libres d’agir dans certains cas comme il nous plaît, — car personne, je pense, ne conteste que nous le soyons ; — mais s’il y a des causes régulières qui nous mettent en état de « vouloir » agir comme nous agissons.
Lafontaine, à qui appartient cette maxime, a la gloire de s’être fait un genre à lui-même, & de ne rien devoir à personne.
Or, personne ne peut disputer, à cet égard, la supériorité à l’Abbé de Marsy.
Tous les talens du Poëte tragique semblent s’être réunis dans sa personne.
Ainsi, dans une de ses expériences, les images suivantes se présentèrent : un arc, une flèche, une personne tirant de l’arc et n’ayant que les mains visibles, un vol de flèches occupant complètement l’œil de la vision (contiguïté), des étoiles tombantes, de gros flocons de neige (ressemblance), une terre couverte d’un linceul de neige (contiguïté), une matinée de printemps avec un brillant soleil (contiguïté et contraste), une corbeille de tulipes, disparition de toutes les tulipes à l’exception d’une seule ; cette tulipe unique, de simple, devient double ; ses pétales tombent rapidement, il ne reste que le pistil, le pistil grossit, etc.
Nous nous servons de la traduction de Sacy, à cause des personnes qui y sont accoutumées ; cependant nous nous en éloignerons quelquefois, lorsque l’Hébreu, les Septante et la Vulgate nous donneront un sens plus fort et plus beau.
Il seroit difficile de vous faire connoître les différentes personnes qui ont eu part à ce Journal commencé en 1701.
Personne que vous, mon ami, ne lira ces papiers, ainsi j’y puis écrire tout ce qu’il me plaît.
, ni Guizot, qui a vu les mélanges du bien et du mal, mais qui n’a pu les expliquer, ni personne, enfin, parmi les gloires modernes, n’a porté la lumière et la main sur le nœud gordien de ce temps et son implication formidable, tandis que quelques vers de Shakespeare, quelques pages de Walter Scott, en font du moins passer l’âme dans nos esprits, comme une vision trop tôt évanouie !
Ainsi, plus tard, au xixe siècle, n’avons-nous pas vu l’étrange fortune de ce petit roman d’Adolphe, si horriblement sec de fond et de forme, et dont personne n’eût parlé peut-être si l’auteur, plus roué qu’on ne croit, n’eût intéressé la fatuité humaine à la réussite de son ouvrage ; car tout homme, en disant que ce livre est vrai, ne semble-t-il pas révéler qu’il a connu le friand tourment d’une Ellénore ?
Je ne veux point parler de notre grand Rabelais, qu’il ne faut mettre à côté de personne, tant il est au-dessus de tous !
pour nous démontrer le Dieu en trois personnes : — Shakespeare est un homme et un créateur dans l’humanité, et l’humanité, c’est Dieu, et c’est l’humanité qui fait Dieu, dit Meurice, qui n’est, en somme, qu’un hégélien, comme vous voyez, tombé du baragouin d’Hegel dans le baragouin d’Hugo, deux effroyables baragouins !
Mais peu importe la raison : personne ne contestera, je crois, que dans l’ensemble de faits capables de jeter quelque lumière sur la relation psychophysiologique, ceux qui concernent la mémoire, soit à l’état normal, soit à l’état pathologique, occupent une place privilégiée.
« Prince, pour juger des hommes, rapportez-vous-en à la renommée ; c’est elle qu’il faut croire, et non pas quelques hommes : car quelques hommes peuvent et séduire, et être séduits, mais personne n’a trompé un peuple entier, et un peuple entier n’a jamais trompé personne37.
De là cette maxime qui est restée dans le droit civil : nous ne pouvons acquérir par une personne qui n’est point sous notre puissance, per extraneam personam acquiri nemini .
El Hadj est l’histoire ultra-symbolique d’un prophète qui console par de pieux mensonges et ramène dans sa ville un peuple égaré dans le désert, à la recherche d’un Chanaan chimérique et à la suite d’un prince mystérieux, toujours caché dans sa litière ou sous sa tente et dont personne n’a pu voir le visage. […] La terreur qu’inspire la maçonnerie est telle que personne n’ose élever la voix et que toute insinuation de la vérité serait catégoriquement démentie par les personnages les plus autorisés. […] Il la recueille à son tour par un beau mouvement de charité évangélique, qui n’a pas l’approbation de son épouse Amélie, personne d’éminente vertu, mais un peu sèche et prosaïque. […] Il y a enfin des réunions de cénacles, le tableau amusant d’un banquet d’esthètes, où Alfred Jarry en personne se livre à quelques facéties… Dans les intermèdes idéologiques apparaît une fois ou deux un certain Paul-Ambroise, qui n’est autre que Valéry. […] … Le « récit » se compose de deux cahiers ou journaux intimes, dans lesquels le protagoniste parle à la première personne.
« Décomposez, dit Mill, une proposition abstraite ; par exemple : Une personne généreuse est digne d’honneur1476. — Le mot généreux désigne certains états habituels d’esprit et certaines particularités habituelles de conduite, c’est-à-dire des manières d’être intérieures et des faits extérieurs sensibles. […] Plusieurs l’ont jugée inutile, mais personne n’a osé la dire fausse. […] « La mortalité de Jean, Thomas et compagnie1481 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Ils s’enchaînent tous, et personne, mieux que Mill, n’a montré leur enchaînement. […] Les procédés dont celui-ci compose la science sont ceux où vous excellez par-dessus tous les autres, et les procédés qu’il exclut de la science sont ceux qui vous manquent plus qu’à personne.
Des gardes apostés à l’entour, attentifs à la douleur de chacun, veillaient sur ces corps putréfiés, jusqu’à ce qu’ils fussent traînés dans le Tibre, où tantôt flottant sur l’onde, tantôt rejetés au rivage, personne n’osait ni les réduire en cendres ni même les toucher. […] Remarquons d’ailleurs combien tout était public et occupé dans la vie de ces petites et glorieuses nations de la Grèce ; il n’y avait pour personne de distraction privée ni de solitude. […] Après la perte de sa première femme, qui lui laissa trois filles, Milton avait épousé une personne jeune et belle, qui mourut la seconde année de son mariage, et dont il a célébré la mémoire dans quelques vers d’une admirable douceur. […] Les biographes anglais se sont attachés à nous transmettre beaucoup de particularités minutieuses sur la vie et la personne de Pope. […] Pope, dans son dépit, l’attaqua dès lors en style de Juvénal ; et, ce qui peut nous surprendre sans justifier Pope, lady Montague répliqua sur le même ton, et accabla le poète des plus libres sarcasmes sur sa personne et sur sa taille.
Le reste, qui ne dépend de personne, est inutile à invoquer, comme la pluie. […] Il est poète, et c’est dans le domaine de la poésie qu’il a résolu pratiquement, comme beaucoup, le problème de la réussite, et qu’il l’a, comme personne, posé théoriquement. […] Quoiqu’il en soit des découvertes futures et du renouvellement qui pourra jaillir, à tel moment, en lui, n’oublions pas qu’un poète peut fort bien se contenter d’un sujet, ou de quelques sujets, indéfiniment variés par des richesses d’expression que Valéry possède mieux que personne. […] Je les gardais en moi, en tant que mes doutes et mes contradictions… Parfois ces germes de personnes sont favorisés par l’occasion, et nous voici très près de changer de nature. […] Il m’arriva un jour de voir assez clairement en Valéry comment un de ces « germes de personne » fut favorisé par l’occasion, mais plus favorisé encore fut le poète qui sut l’empêcher d’être pour lui-même, le gober dans l’œuf, et s’en nourrir.
Dans les mystères, l’homme est plutôt, un personnage qu’une personne. […] Tout y rit, personne n’y querelle. […] « Je crois, dit-il, que ce détail n’ennuiera point ; il entre dans le portrait de la personne dont je parle126. » La portée de cette réflexion se voit assez. […] Elle n’accepte de mot d’ordre de personne, ni d’une doctrine, ni d’un parti, et si le poète, son maître, la force à marcher en tête de quelque bande chantant un hymne ou sonnant une fanfare, elle s’en venge tôt ou tard. […] Ils n’éloignent personne par l’épouvantail de la pédanterie.
« Il n’y a personne — écrit Montesquieu — qui ait quelque emploi à la cour dans Paris ou dans les provinces, qui n’ait une femme par les mains de qui passent toutes les grâces et quelquefois les injustices qu’il peut faire » ; et, naturellement, cette « femme » n’est pas la sienne. […] et tandis qu’une habitude s’établissait de ne parler des « ruelles » du siècle précédent, qu’avec les plaisanteries et sur le ton de Molière dans ses Précieuses ridicules ou dans ses Femmes savantes, nous n’avons encore aujourd’hui même qu’indulgence et que complaisance pour tant d’aimables personnes qui surent, comme les Tencin et comme les d’Épinay, si bien allier ensemble le désordre des mœurs et le pédantisme de la philosophie. […] Leurs flatteries ont encouragé dans les gens de lettres l’émulation du paradoxe, en même temps qu’elles détruisaient la véritable originalité, « Elles ont dit à l’énergie : « Vous mettez trop d’intérêt aux personnes et aux choses » ; — à la profondeur : « Vous nous prenez trop de temps » ; — à la sensibilité : « Vous êtes trop exclusive » ; — à l’esprit enfin : « Vous êtes une distinction trop individuelle ». […] Lorsque Louis XVI monte sur le trône, en 1774, les Encyclopédistes et les Économistes se réconcilient au ministère, en la personne de Malesherbes et de Turgot. […] Bertrand : D’Alembert]. — Quelles raisons le libraire Lebreton a-t-il eues de lui donner la direction de l’Encyclopédie ; — et, à ce propos, de la situation d’un académicien sous l’ancien régime. — Ce qui n’est aujourd’hui qu’un titre d’honneur, était presque une fonction dans l’état ; — mais surtout une protection ; — et en entrant dans une académie, on entrait dans la classe des « privilégiés ». — Autres avantages que trouvait le libraire dans la personne de D’Alembert ; — agrément de son humeur ; — ses fréquentations mondaines ; — ses liaisons avec Mme du Deffand ; — et qu’elles doivent dater de 1746 ou 1747 [Cf.
Respectueux de la pensée, respectueux des personnes je dirai qu’ils en sont venus à respecter leur propre personne. […] Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment Dieu. […] Il est une seule personne, en deux natures : il est homme, et il est Dieu. […] Il a été particulier, personnel, il a été une personne. […] Et il n’aura personne.
Restreindre le Piémont, protéger toutes les nationalités italiennes, fédéraliser l’Italie par un lien qui ne serait dans la main de personne ; voilà quel aurait dû être le résultat de cette guerre, puisqu’on voulait cette guerre, dont l’heure légitime, c’est-à-dire l’heure inévitable, n’avait pas sonné d’elle-même à l’heure des événements. […] « Or la raison ne vous dit-elle pas assez que tous ces objets qui existent dans votre âme, ou de fougueux désirs, ou de vains transports de joie, ne sont pas de vrais biens, et que ceux qui vous consternent ou qui vous épouvantent ne sont pas de vrais maux ; mais que les divers excès ou de tristesse ou de joie sont également l’effet des préjugés qui vous aveuglent, préjugés dont le temps a bien la force à lui seul d’arrêter l’impression : car, quoi qu’il arrive, nul changement réel dans l’objet ; cependant, à mesure que le temps l’éloigne, l’impression s’affaiblit dans les personnes les moins sensées, et par conséquent, à l’égard du sage, cette impression ne doit pas même commencer. » VIII Sa théorie des passions n’est pas moins sévère ; son rigorisme n’admet pas même la sainte colère qui possède en apparence l’orateur indigné dans ses accès d’éloquence. […] Son aversion, trop justifiée dans sa personne, contre le gouvernement populaire éclate à toutes les pages.
Ils n’aiment personne ; personne ne les aime. […] Des magistrats nommés régulateurs sont chargés de cet office ; voici comment ils procèdent : Lorsqu’un des membres des nouvelles colonies a violé les lois, commis un meurtre ou un larcin, outragé ouvertement la décence et la probité, les notables de l’endroit choisissent dans leur sein plusieurs personnes chargées d’examiner et de punir le coupable ; ce sont les régulateurs.
Personne ne s’y trompe en son temps, et on insère partout les trois premiers livres de l’Imitation parmi les opuscules de Gerson. […] La nature meurt à regret, et ne veut être ni gênée, ni domptée, ni abaissée, ni soumise volontairement au joug : la grâce, au contraire, porte à la mortification, à résister à la sensualité, à chercher à être dans la dépendance, à désirer de se vaincre, et à ne vouloir faire aucun usage de sa liberté ; elle aime à être retenue sous la discipline, et ne désire de dominer sur personne ; mais elle est disposée à vivre, à demeurer, à être toujours sous la dépendance de Dieu, et à se soumettre humblement pour l’amour de Dieu à toutes sortes de personnes.
C’est la seule autorité sans contrôle ; c’est l’homme spirituel de saint Paul, qui juge tout et n’est jugé par personne. […] Elle vaincrait encore une fois ses vainqueurs, et toujours de même, jusqu’au jour où elle n’aurait plus personne à vaincre et où, seule maîtresse, elle régnerait de plein droit. […] Il y a là tout un monde que personne n’ose dire.
Quant au grec, on ne le sait guère. « Dans trente ans, écrit en 1753 un Père Jésuite152, personne ne saura lire le grec. » Exagération évidente ! […] Le Parlement en corps suivit son convoi ; une pluie d’élégies et d’épitaphes célébrèrent Pindare et Homère mis au cercueil en sa personne. […] Expérience et railleries ont-elles corrigé personne ?
Il est cependant avéré qu’ils y ont produit une sensation assez profonde pour que des milliers de personnes, n’ayant pu assister à l’une des seize représentations, données à une fin de saison, attendent la reprise de l’œuvre, l’année prochaine. […] Cela est inexact : il s’en va parce que, du moment que la jeune fille a échappé à l’enchantement de sa personne, en réalité il n’existe plus pour elle ! […] Victor Wilder ; quelques personnes, bien informées, déclarent même la nouvelle certaine… Il serait bizarre alors que les Maîtres chanteurs, dont le succès a été considérable, fussent oubliés.
La belle personne qui m’avait introduit entrouvrit la porte du cabinet contigu au salon. […] Je n’aime pas les Bourbons, mais je ne veux la mort de personne. […] Personne n’avait ni parlé ni respiré entre ces deux actes.
Le cerveau, personne n’en doutait ; mais le cœur, on le savait moins, et on le déniait à cet homme qui avait, en réalité, trop de génie pour n’avoir pas aussi du cœur. […] Personne ne coucha plus dans le lit de la France. […] Michelet, ému jusqu’aux entrailles dans la personne de cette petite Mme Robert, se risque à protester contre le portrait déshonorant qu’en fait Mme Roland dans ses Mémoires, — « ce qui prouve, ajoute-t-il mélancoliquement, que les plus grands caractères ont leurs misères et leurs faiblesses !
51 Il en avait revu les épreuves, et il était plus à même que personne d’en apprécier et d’en marquer tous les mérites. […] Je consulte aussi l’un de mes amis qui sait bien des choses qui sait, entre autres, celles de la politique anglaise autant et plus que personne, M.
Béranger en 1832 Dans ces esquisses, où nous tâchons de nous prendre à des œuvres d’hier et à des auteurs vivants, où la biographie de l’homme empiète, aussi loin qu’elle le peut, sur le jugement littéraire ; où ce jugement toutefois s’entremêle et supplée au besoin à une biographie nécessairement inachevée ; dans cette espèce de genre intermédiaire, qui, en allant au delà du livre, touche aussitôt à des sensibilités mystérieuses, inégales, non encore sondées, et s’arrête de toutes parts à mille difficultés de morale et de convenance, nous reconnaissons aussi vivement que personne, et avec bien du regret, combien notre travail se produit incomplet et fautif, lors même que notre pensée en possède par devers elle les plus exacts éléments. […] Si quelquefois nous avons dû omettre certaines particularités qui eussent mieux fait saillir la figure, c’a été uniquement parce que la personne voilée du prêtre, ou la modestie du philosophe, ou la simplicité élevée de l’homme ne le permettait pas, ou encore parce que le sage, comme cette fois, nous a dit : « Vous savez ma vie dans ses détails : je ne rougis et n’ai à rougir d’aucun ; je ne me suis donné que bien peu de démentis, ce qui est rare en notre temps.
Dans le volume de Lettres recueillies en Suisse, par le comte Golowkin4, parmi des particularités piquantes qui ajoutent à l’histoire littéraire de Voltaire et de quelques autres noms célèbres, il se trouve, de femmes du pays, plusieurs lettres qui rappellent heureusement la vivacité de madame de Sévigné, dont la personne qui écrit se souvient elle-même quelquefois. […] Voici une pièce inédite adressée par lui à une personne amie : il était alors en Allemagne, où il mourut.
On en ôte quantité de mots expressifs et pittoresques, tous ceux qui sont crus, gaulois ou naïfs, tous ceux qui sont locaux et provinciaux ou personnels et forgés, toutes les locutions familières et proverbiales356, nombre de tours familiers, brusques et francs, toutes les métaphores risquées et poignantes, presque toutes ces façons de parler inventées et primesautières qui, par leur éclair soudain, font jaillir dans l’imagination la forme colorée, exacte et complète des choses, mais dont la trop vive secousse choquerait les bienséances de la conversation polie. « Il ne faut qu’un mauvais mot, disait Vaugelas, pour faire mépriser une personne dans une compagnie », et, à la veille de la Révolution, un mauvais mot dénoncé par Mme de Luxembourg rejette encore un homme au rang des « espèces », parce que le bon langage est toujours une partie des bonnes façons Par ce grattage incessant la langue se réduit et se décolore : Vaugelas juge déjà qu’on a retranché la moitié des phrases et des mots d’Amyot357. […] Car je ne connais presque personne aujourd’hui qu’on puisse véritablement appeler savant. » — Du Cange, quelques bénédictins comme Mabillon, plus tard l’académicien Fréret, Bréquigny, le président Bouhier, à Dijon, bref les vrais érudits, restent sans influence.
Au-dessus de ces simulacres d’humanité planent les dieux, Amour, Vénus, qui semble émanée de l’âme de la daine comme Amour de l’âme du galant, enfin Raison, autre dédoublement de la personne morale du héros, qui lui déconseille la douloureuse carrière de l’amour. […] Guillaume de Lorris avait esquissé la figure hypocrite de Papelardie, sans désigner personne : Jean de Meung, avec emportement, brosse l’image horrifique de Faux-Semblant, richement enluminée de tons crus et violents ; et de peur qu’on ne s’y trompe, il ajoute à l’image une légende qui nomme les originaux.
Nous y trouvons d’abord toute sa personne physique et morale, naïvement, complaisamment étalée, non point dessinée en pied par de nets contours : la manière de Montaigne, c’est, si je puis (lire, le pointillé, un amas de petits traits, qui s’harmonisent à distance en une forme souple, palpitante de vie. […] Très clairement, très nettement, en plus d’un endroit, il nous offre l’homme en sa personne : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition241 ».
Il quitte la cour ; on le voit chez la duchesse du Maine, à Sceaux et à Anet, à Cirey de nouveau, à Lunéville chez le roi Stanislas, toujours travaillant, écrivant, jouant la comédie, mais déjà plus grand personnage, indépendant de tous, égal à tous, et ne se gênant pour personne. […] Il avait vu les dernières années du grand roi ; sa vie accidentée le mit à même de consulter nombre de personnes qui avaient touché aux affaires, hanté la cour, ou que leurs pères avaient instruits de toute sorte de détails originaux et authentiques.
Adolphe Retté, mais avec plus de simplicité et une personnalité très distincte, il étonne et captive par l’invention qui de strophe en strophe se renouvelle ; plus que personne il tire tout de son propre fonds et son vers est un vers de Griffin avant d’être un beau vers. […] Mais, ainsi qu’à M. de Régnier, elle ne s’applique à personne aussi bien qu’au magnificent et sonore évocateur des Fastes, M.
Elle avait dit la veille en confidence à une tierce personne : « Malgré le désir que j’ai de voir Marcel, je voudrais bien le voir partir. […] « Tout le long du livre, écrit Jules Tellier sur un ton un peu trop irrespectueux à l’endroit d’un noble poète dont il eût dû apprécier mieux que personne le tour purement académique, M.
Derrière le convoi d’Henri Heine, il y avait six à sept personnes, derrière Musset, quarante au plus. […] Puis une trop belle syntaxe, une syntaxe à l’usage des vieux universitaires flegmatiques, une syntaxe d’oraison funèbre, sans une de ces audaces de tour, de ces sveltes élégances, de ces virevoltes nerveuses, dans lesquelles vibre la modernité du style contemporain… et encore des comparaisons non fondues dans la phrase, et toujours attachées par un comme, et qui me font l’effet de ces camélias faussement fleuris, et dont chaque bouton est accroché aux branches par une épingle… et toujours encore des phrases de gueuloir, et jamais d’harmonies en sourdine, accommodées à la douceur des choses qui se passent ou que les personnes se disent, etc.
Dimanche 5 octobre Beaucoup de gens meurent très bien, mais bien peu de personnes ont la belle résignation de la mort, tant que la condamnation définitive n’est pas prononcée. […] Vendredi 10 octobre Auguste Comte un singulier original, au dire d’une personne qui l’a connu.
L’histoire, cette vieille histoire-là, est bonne personne pour les princes. […] On explique comment François II succède à Henri II, Charles IX à François II et Henri III à Charles IX ; mais personne n’enseigne comment Watt succède à Papin et Fulton à Watt ; derrière le lourd décor des hérédités royales, la mystérieuse dynastie des génies est à peine entrevue.
Vingt personnes l’ont jugé ainsi : deux cents ont reconnu la compétence des vingt juges ; cent mille répètent leur arrêt : tout cela, voix et échos, c’est le public, et le bruit que cela fait s’appelle la gloire. […] Le besoin ou la passion du gain détournera donc l’homme de lettres de composer des ouvrages solides mais sérieux, que cinq cents personnes comprennent et achètent, et qui n’en sont pas moins quelquefois le flambeau où toute une époque emprunte de proche en proche sa lumière.
L’enfant qui babille répète ou imite les grandes personnes sans bien comprendre ce qu’il dit ; quand il se tait, il médite, il cherche ses mots, et, sans nul doute, alors sa parole intérieure exprime sa pensée par des à peu près ; en effet, quand il pense tout haut, nous le voyons hésiter ; et, quand il se hasarde à parler après un silence, bien souvent sa parole trahit sa pensée, il ne parvient pas à se faire comprendre. […] Le mot sagacité vient enfin, et mon idée l’adopte comme son expression propre ; et alors seulement, mais à l’instant, elle se manifeste dans mon esprit dans toute sa plénitude… Nous éprouvons tous les jours le besoin qu’un nom, un mot rappelle à notre esprit une personne que nous devons voir, un lieu où nous devons aller, une affaire que nous devons traiter ; … on se souvient vaguement…, faute d’un mot qui aurait rappelé l’idée précise… Ainsi l’on oublie les expressions et non pas précisément les idées, puisque l’idée se montre aussitôt que l’expression se présente.
Au nombre des procédés qui sont communs aux littératures merveilleuses allemande et indigène, je citerai, tout en m’efforçant de rester aussi bref que possible : La gifle qui semble décapiter la personne à qui on l’applique. […] Précaution détenir un enfant à l’écart de telle chose ou de telle personne qui doit lui être fatale. — Cf.
« Comprenez aujourd’hui ces vérités, vous qui oubliez Dieu ; et craignez que je ne vous saisisse, et qu’il n’y ait personne pour vous délivrer. […] « On a entendu mes gémissements ; et il n’est personne qui me console ; tous mes ennemis ont entendu mes douleurs ; et ils ont grande joie, ô Dieu, que tu m’affliges ainsi.
Cette moralité qui vient tard et seulement pour la forme, ne fait illusion à personne ; le public n’y donne jamais, et ce serait de la part des auteurs attribuer par trop de simplicité aux juges d’un concours que de les croire capables de se prendre à cette morale du lendemain.
La session de 1815 forme la partie historique la mieux traitée et la plus instructive du livre : les personnes honnêtement royalistes, qui se sont laissé prendre aux théories et à l’ancien droit français de la Gazette, ne pourront guère s’y maintenir après avoir lu le chapitre de M. de Carné.
Ils gouvernaient les sections, y maintenaient l’autorité du parti thermidorien, et servaient la Convention de leurs personnes, durant ses sanglants débats avec les insurgés des faubourgs.
Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquo et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment, s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse ; et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.
La première idée, la conception du Globe, lorsqu’il fut fondé il y a près de sept ans (et celui qui parle ici est plus compétent que personne pour décider ce point), consistait à recueillir et à présenter au public français tous les travaux scientifiques, littéraires et philosophiques de quelque importance dans le grand mouvement pacifique qui commençait à emporter de concert les nations civilisées du monde.
Or, 1º la personne d’Alfred de Musset remplit son théâtre : il est l’amant de Camille, le neveu de Van Buch ; il montre trop d’esprit et trop de son esprit, quand il dispute contre son oncle ; 2º il rêve, il fait de la fantaisie sur la scène, de même que dans ses Nuits ou dans Rolla ; qu’est-ce qu’une comédie qui s’ouvre par le chant d’un chœur : « Doucement bercé sur sa mule fringante, Messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris1 ?
L’imitation classique des œuvres grecques ou latines n’a plus de raison d’être : un écrivain perdrait son temps à se donner des mérites que presque personne ne sentirait.
Tout le monde a pensé, tout le monde a senti, tout le monde a vécu ces choses : personne, jamais, ne les avait dites.
Et c’est peut-être ce qu’il écrit de plus joli, ces brèves nouvelles de catholique sceptique, mais déférent et attendri, de plus rare car personne ne saurait les imiter, ni même les pasticher.
Il serait inexact de l’accuser de voir systématiquement le mal : car ce qu’il discerne et ce qu’il formule, c’est bien plutôt l’incohérence dont personne n’est responsable, le flou, l’incertain de la vie, c’est la médiocrité des prétentions, le ridicule des moyens, l’imprévu des résultats.
Le cœur se fait comprendre par des analogies parce qu’il ne le peut par des définitions lesquelles ne sont pas de son ressort… La poésie a pour ennemie mortelle la méthode scientifique… « Sully Prudhomme. » « La poésie ne peut être définie, heureusement, car, si l’on parvenait à l’enfermer dans une formule, personne n’en serait plus épris.
Lucien March, chef de la statistique générale de France, a constaté que le coût de la vie, qu’il avait étudié depuis 1875, suivait une courbe descendante et qu’en l’an de grâce 1900, il n’en suffit plus, à une famille de quatre personnes, que de la misérable somme de 1 029 francs — chiffre rond sans centime — pour boucler son budget annuel.
Marie, en effet, avait une sœur nommée aussi Marie 113, qui épousa un certain Alphée ou Cléophas (ces deux noms paraissent désigner une même personne 114), et fut mère de plusieurs fils, qui jouèrent un rôle considérable parmi les premiers disciples de Jésus.
Le jeune démocrate juif, frère en ceci de Judas le Gaulonite, n’admettant de maître que Dieu, était très blessé des honneurs dont on entourait la personne des souverains et des titres souvent mensongers qu’on leur donnait.
On peut dire, en modifiant légèrement le vers fameux du poète : Non, un siècle n’est à personne.
Voici plus tard la foule des personnes rencontrées, les groupes où l’on est entraîné par le hasard ou la sympathie.
C’est de quoi personne n’est en peine.
J’avais eu l’attention d’adoucir l’amertume de ma critique en écartant de son chevalet quelques personnes qui l’entouraient.
Personne n’ignore qu’en plusieurs occasions les anciens emploïoient dans leurs pieces dramatiques des vers de differentes figures.
Vous vous habituerez — transportons-nous à une autre époque pour ne blesser personne — vous vous habituerez à lire Delille qui assurément n’offre aucune difficulté ; vous en viendrez peu à peu, fuyant l’effort et le redoutant, à ne lire que les romans de Mme Cottin, et vous ne pourrez jamais aborder le Second Faust, ce qui vraiment sera dommage.
Personne plus que nous, quand les Césars furent réédités, ne dit plus de bien et un bien plus vrai de ce talent gracieux dans la force qui nous avait reproduit chastement ce fragment impur d’histoire romaine, que Suétone avait déjà peint comme un trumeau d’Herculanum !
Il eût fallu entrer dans le vif de ce talent, bien plus senti qu’il n’est jugé, caractériser ce prestigieux écrivain, le plus piquant du xviie siècle, qui, à force de style, s’est fait croire un grand moraliste, quoique son observation aille plus au costume qu’à la personne, à la convention sociale qu’au tréfonds de la nature humaine, — en cela inférieur à La Rochefoucauld, qui n’a pas tout dit non plus, mais qui a vu plus loin que La Bruyère dans la misère constitutive de l’homme, et, comme le Pouilleux de Murillo, a mieux écrasé notre vermine au soleil.
Personne ne l’avait dit.
Comme l’histoire est en bas aussi bien qu’en haut et qu’elle est un informé immense que personne n’a le droit de circonscrire sous aucun prétexte que ce soit, appliquée à toutes les époques, même à celles qui paraissent le plus correctes à l’œil nu, cette manière d’étudier et d’écrire l’histoire serait d’un intérêt très vif ; car l’homme le plus ferré de prétentions est souvent bâti sur le grotesque comme sur pilotis !
C’est, je crois, le prince de Ligne qui a dit ce joli mot profond, quoique joli : « qu’on n’est point une personne d’esprit si on n’en a pas avant d’avoir ôté son bonnet de nuit, le matin ».
Lui qui devrait plus que personne apprécier les qualités de l’artiste russe qu’il a si habilement reproduites, il ne voit pas que le livre de Tourgueneff ne saurait avoir, quoi qu’on fasse, le genre de succès de l’Oncle Tom, et justement en raison même de son incontestable supériorité.
Tout Swift et tout dans Swift s’explique par l’ironie, depuis son Gulliver, plus bête qu’un Conte de Perrault s’il n’est pas une ironie contre l’Angleterre, jusqu’à ces Opuscules très curieux que publie M. de Wailly et qu’il appelle humoristiques, peut-être par faute d’un autre mot ; car Swift n’est pas plus humouriste qu’il n’est un excentrique, comme beaucoup de personnes paraissent le croire.
Le bel Enfantin de la salle Taitbout ne se reconnaîtrait plus et ne pourrait maintenant fasciner personne ; mais quant à la Religion qu’il enseigne, elle sort du silence, qu’elle a gardé si longtemps, absolument la même qu’elle y était entrée.
Présentement, la poésie n’intéresse personne.
C’est, je crois, l’abbé de Choisy, cet abbé que connaît bien Roger de Beauvoir, qui disait d’une chose bête ou d’une personne bête (ce qui est encore plus bête) : « bête comme un panier ».
Gautier, de ce poète de la matière rutilante ou ténébreuse, personne ne songeait depuis longtemps à nier l’étrange force de talent qui éclate ou se concentre dans ses vers.
M. le Conte de L’Isle s’était d’abord révélé par de magnifiques vers descriptifs dont nous parlerons tout à l’heure, et sur cet échantillon d’un ballot trompeur et qu’on nous étale aujourd’hui tout entier, quelques personnes, promptes à l’enthousiasme, avaient voulu faire de M. le Conte de L’Isle une puissance.
Jules de Gères qui, s’il le voulait, trouverait bien en lui assez de talent pour n’imiter personne, n’a point naturellement l’électricité négative du laurier qui repousse la foudre et qu’ont les génies d’exception, ces esprits vierges qui tirent d’eux seuls leur fécondité et peuvent vivre impunément, n’importe où.
Les personnes qui ont fait le succès de M.
Bouilhet ne tient de personne !
Deltuf n’imite personne et ne refait pas ce qui a été fait déjà, et mieux que par lui, — ce talent qui est une promesse, mais qui n’est encore qu’une promesse, — justifiera-t-il un jour par de véritables œuvres, et non par quelques très-jolies pages, le bien que nous disons de lui dans le silence dont on l’honore, et que nous voudrions voir répété ?
Quelle histoire plus certaine que celle où la même personne est à la fois l’acteur et l’historien ?
Personne n’admettra que ce soient là des dispositions poétiques. […] Le plus fervent adorateur de la nature qui fut jamais, John Ruskin, a senti aussi profondément que personne la poésie de l’architecture. […] Il n’est personne qui n’ait éprouvé cette impression, ayant lu une pièce de théâtre et la voyant à la scène, d’être en un sens déçu. […] Le poète usera plus fréquemment que personne de ce procédé. […] Prat, Le caractère empirique et la personne, F.
Préoccupé avant toutes choses de garder l’esprit impartial, il n’épargne rien ni personne. […] Personne, mieux que Barrès, ne trouve un croquis savoureux et court où les couleurs se déposent à mesure des sensations des personnages. […] Or depuis que ce Valbert a paru, personne ne s’en est occupé. […] Personne au monde n’était mieux placé que M. de Vogüé pour apprécier son grand ancêtre. […] Elle exige des métaphysiciens qu’ils soient sensibles ; des apôtres, qu’ils payent de leur personne ; des intellectuels, qu’ils sacrifient à l’émotion.
Ils ont fait l’art ce qu’ils l’ont voulu, mais ils l’ont tué en la personne du Parnassisme et du Symbolisme : extrêmes conséquences de leur conduite. […] Encore ne doivent-ils nuire en rien à personne. […] Alors des rapports adéquats sont à créer nécessairement entre ces hommes dont aucun ne consent (avec juste raison, ils sont tous semblables par la vie) à abdiquer son individualité au profit de la collectivité (et que pourrait être cette collectivité, quelle personne ?) […] Une admirable coordination intérieure l’y oblige dès qu’il atteint à la juste conscience de sa personne. […] Il n’est personne qui puisse se dire heureux, n’ayant rien à réclamer des destins — Nous connaissons tous les misères humaines, nous pourrions dire la misère humaine.
Une grande langouste à la teinte rougeâtre, du savant dessin d’un naturaliste, un sourimono fait pour le Jour de l’An aux frais d’une société de vingt personnes. […] L’année 1804 est l’année où Hokousaï a publié un nombre de sourimonos tel que Hayashi dit que personne ne pourrait en publier le catalogue complet. […] Citons du Shashin Gwafou un exemplaire d’un tirage extraordinaire rapporté en Europe par Siebold, et peut-être acheté à Hokousaï en personne. […] Ce petit volume, je l’affirme, sera un bijoux précieux pour la postérité, et les personnes entre les mains desquelles il se trouvera, doivent l’étudier avec toute confiance. […] Mais ce livre n’est pas pour l’enfant seulement ; les grandes personnes, les poètes par exemple, qui veulent exécuter un dessin rapide dans une société, seront aidées par ce livre.
Thiers fait mieux comprendre que personne cette époque convulsive, en partie énigmatique, qui évoquait et entrechoquait tant de noms étonnés de se retrouver ensemble, qui ralliait autour du nouveau trône impérial, dans un sentiment patriotique et sincère, les Sieyès, les Carnot, les Lecourbe, les Benjamin Constant.
Il me représente le talent en personne, le talent armé comme pour un combat ou pour une fête.
Un de mes amis, bibliothécaire dans un établissement public, a eu l’idée de ranger à la suite toute cette branche particulière de littérature trop fleurie : c’est une quantité de beaux volumes jaunes et blancs, morts avant d’avoir vu le jour, que personne n’a connus et qui sont ensevelis dans leur premier voile nuptial : Hélas !
Il serait curieux de suivre en détail avec le critique cette traduction habilement infidèle et toute calculée, dans laquelle l’églogue païenne de Virgile est devenue un poëme chrétien, et qui transforme définitivement le dieu épiphane de la Sibylle en la personne même du Rédempteur.
Une idée fausse qu’ont sur George Sand quelques personnes prévenues, et qui perçait de leur part à la première représentation de Cosima, c’est de croire à je ne sais quelles situations et quelles images dont cet éloquent écrivain caresserait le tableau.
Ils reprochent avec vérité aux écrivains français leur égoïsme, leur vanité, l’importance que chacun attache à sa personne, dans un pays où l’intérêt public ne tient point de place.
Que serait-ce, si, quittant les idées nuancées, je parlais des exemples qu’il reste encore, d’intolérance superstitieuse, de piétisme, d’illumination, etc. de tous ces malheureux effets du vide de l’existence, de la lutte de l’homme contre le temps, de l’insuffisance de la vie ; les moralistes doivent seulement signaler la route qui conduit au dernier terme de l’erreur : tout le monde est frappé des inconvénients de l’excès, et personne ne pouvant se persuader qu’on en deviendra capable, l’on se regarde toujours comme étranger aux tableaux qu’on en pourrait lire.
Elle a commencé par se la faire à elle seule, puisqu’on ne l’y aidait pas, et puis elle a vu qu’elle avait fait une œuvre qui trompe, et, comme un bon esprit qu’elle était, elle a cherché sa part ailleurs, d’un air un peu triste et sombre, comme une personne fatiguée qui a beaucoup et inutilement travaillé.
Après les jeux de la passion que devenait cette enfance, elle-même pourtant, elle vint, la passion en personne : nous le savons ; elle éclaira un moment ce génie si bien fait pour elle, elle le ravagea… Il a dû à ces heures d’orage et de douloureuse agonie de laisser échapper en quelques nuits immortelles des accents qui ont fait vibrer les cœurs, et que rien n’abolira.
L’idéal est celui que chercha à réaliser la commedia dell’arte, en réunissant dans la même personne le poète et celui qui se charge de faire vivre ses fictions.
C’est le même don d’observation qu’il apporte dans ses chansons et dans ses croquis, et personne n’a, comme lui, saisi les gens dans leur geste essentiel et leur attitude spécifique.
Et ces soirs-là, ma petite chambre qui n’avait pourtant rien de commun avec la maison de Socrate, contenait parfois jusqu’à quarante personnes des deux sexes. » Cela continua rue Saint-Jacques.
C’est la grande opposition du corps et de l’âme, reconnue par toutes les religions et toutes les philosophies élevées, opposition très superficielle si on prétend y voir une dualité de substance dans la personne humaine, mais qui demeure d’une parfaite vérité, si, élargissant convenablement le sens de ces deux mots et les appliquant à deux ordres de phénomènes, on les entend des deux vies ouvertes devant l’homme.
Le philosophe était pour elle le sage, le chercheur, Jupiter sur le mont Ida, le spectateur dans le monde. « Parmi ceux qui accourent aux panégyres de la Grèce, les uns y sont attirés par le désir de combattre et de disputer la palme ; les autres y viennent pour leurs affaires commerciales ; quelques-uns enfin ne s’y rendent ni pour la gloire, ni pour le profit, mais POUR VOIR ; et ceux-là sont les plus nobles, car le spectacle est pour eux, et eux n’y sont pour personne.
En Orient, ce sont là des dons de Dieu, qui n’appartiennent à personne.
A ce point de vue, personne ne confondra, j’imagine, la façon hardie, brusque, impétueuse, imprévue dont Michelet lance, et, pour ainsi dire, darde ses phrases avec la manière calme, lente, solennelle, méthodique dont Buffon développe et enchaîne les siennes.
D’ailleurs Despréaux oublia-t-il jamais que les défauts d’un Ouvrage n’ont rien de commun avec la personne de l’Auteur ?
On rend hommage à ses talens, sait à celui d’approfondir les principes des langues, d’entendre mieux que personne la métaphysique de la Grammaire, soit à celui de faire une chanson agréable.
voilà ce que les plus forts et les plus sagaces d’entre nous ne savaient pas, ce que personne ne savait, ni moi non plus, et ce que ces Portraits après décès, ce nouveau livre et ce livre nouveau, m’ont appris.
Et d’autant que personne, avant M.
Du reste, ce n’est point dans les surprises d’un talent que l’Europe connaît et qui ne peut plus étonner personne, qu’il faut chercher la raison de l’intérêt de cet écrit de Guizot.
Eh bien, avec cette sympathie simiesque que nous ressentons tous pour les idées, les mœurs, les industries et même les productions intellectuelles américaines, n’est-il pas étonnant que personne n’ait parlé comme il convenait d’un livre américain très estimé en Amérique, et traduit et publié en français depuis 1861… déjà ?
Dans les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul.
Saisset n’a jamais tué personne, elle n’est meurtrière que de vérité ; mais elle va mourir au milieu d’ennemis chaque jour plus nombreux, plus prompts aux coups et plus puissants… Parmi eux, bien entendu, le Catholicisme est là qui la presse, et non pas seulement le Catholicisme farouche, haineux, théocratique et rétrograde, que hait modestement M.
Dans l’état actuel du journalisme et de nos mœurs, une réclame quelconque ne saurait étonner personne, mais celle-ci avait du caractère, et d’ailleurs, qui sait ?
Dans Les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul.
Aussi, pour peu qu’on aimât les lettres et qu’on tînt à elles, au bien qu’elles font, à la gloire qu’elles donnent, par quelque ardente sympathie, on était heureux de penser que les lettres seules avaient préservé les quarante premières têtes de France de cette contagion d’idées fausses qui, à cette époque, avait saisi tous les esprits, et les savants plus que personne.
En écartant respectueusement Celui qu’il faut laisser sur ses autels et qu’un chrétien ne peut comparer à personne, Mahomet est une des trois ou quatre figures qui dominent l’humanité et son histoire.
entre l’esprit monarchique et l’esprit révolutionnaire, dans laquelle il serait stipulé qu’il prend la France avec tout son inventaire révolutionnaire d’indépendances et de libertés, qui, d’ailleurs, ne trompent plus personne, tant elles nous ont de plus en plus précipités !
Aujourd’hui, après tant d’années, quand ceux qui lui firent politesse et lui versèrent l’éloge sans doses, parce que peut-être ils ne le craignaient plus, sont endurcis, ou du moins endormis dans l’indifférence de la vieillesse, dans l’égoïsme des derniers jours, il nous sera permis, j’imagine, de juger froidement, sans faire crier et clabauder personne, ce surfait du compagnonnage et de la pitié, et d’en donner exactement la mesure pour que désormais l’opinion ne l’exagère plus.
Frédéric Mistral a répondu au nom du provençal, dans ces malheureuses notes qui m’ont un peu dépoétisé sa personne, mais ce qu’il a dit ne modifiera pas l’opinion ; et comme il ne faut, dans notre heureux pays, qu’un lieu commun pour empêcher la vérité et la raison de faire leur chemin, il est bien probable qu’une telle impertinence barrera plus ou moins longtemps le passage à une œuvre digne par elle-même d’aller très-haut.
Henri Mürger souffrit les mêmes souffrances qu’Hégésippe Moreau et si même son talent ne rencontra pas le même hasard de culture, si par ce côté-là il fut plus à plaindre que le poète de Provins, qui avait toutes les roses de son pays dans sa pensée, l’auteur de la Vie de Bohême eut tout de suite l’applaudissement collectif autour de son nom, et, plus tard, le temps de jouir d’une petite gloire, tandis que le pauvre Hégésippe n’a jamais fait manger à sa faim l’applaudissement de personne, pour la calmer.
Pécontal possède plus que personne, mais auxquelles l’esprit de notre époque préfère le rythme, tourmenté, poli, aiguisé, affiné, savant enfin et si souvent vide ; le rythme, dernière expression de la beauté poétique, et que l’Imagination dégoûtée finira par rejeter, pour sa peine d’avoir rejeté l’âme, — comme le roi de Thulé jeta à la mer sa coupe épuisée, quand ses yeux mourants n’eurent plus de larmes pour la remplir !
Les Amours d’Italie, ce titre qui faisait rêver, ne fera plus rêver personne quand on saura qu’ils ont été écrits par M.
En cela la langue grecque répond à la langue latine : ἄρα, vœu, action de dévouer veut dire aussi noxa, la personne ou la chose coupable, et de plus diræ, les Furies.
Les imprécations du mourant contre Vénus, qui est accourue en personne pour jouir de son agonie, exhalent l’énergique passion. De même qu’Hippolyte expirant n’a recours qu’à Diane, c’est vers Pan que Daphnis se tourne à sa dernière heure, et il ne veut remettre sa flûte à l’haleine de miel à personne autre qu’à lui. […] car, à mon sens, je n’en suis pas encore à vaincre ni le bon Asclépiade de Samos, ni Philétas, avec mes chants, et je me fais plutôt l’effet de la grenouille qui le dispute aux sauterelles. — Ainsi je parlais exprès ; et le chevrier reprit avec un doux sourire… » Arrêtons-nous un moment à ces traits vivants de caractère ; nous savons dès l’enfance ces derniers vers par l’imitation heureuse de Virgile : Me quoque dieunt vatem pastores… ; ils nous frappent davantage ici comme se rapportant à la personne même de Théocrite et nous donnant jour dans ses pensées.
Il se tut ; pendant dix ans personne ne vit son nom dans une revue, ni même dans un catalogue. […] La troisième fois enfin il la lance : « La grande épée jeta des éclairs sous la splendeur de la lune, — et fit dans l’air une arche de clarté, — comme le rayonnement d’aube boréale — qui jaillit lorsque les îles mouvantes de l’hiver s’entrechoquent — la nuit, parmi les bruits de la mer du Nord. — Mais avant que l’épée eût touché la surface, — un bras s’éleva, vêtu de velours blanc, mystique, merveilleux, — et la saisit par la poignée, et la brandit trois fois ; — puis s’enfonça avec elle dans la mer1541. » Alors Arthur, se soulevant douloureusement et respirant avec peine, ordonne à sire Bedivere de le charger sur ses épaules et de le porter jusqu’au rivage. « Hâte-toi, hâte-toi, car je crains qu’il ne soit trop tard, et je crois que je vais mourir. » Ils arrivent ainsi, le long des cavernes glacées et des roches retentissantes, jusqu’au bord du lac où « s’étalent les longues gloires de la lune d’hiver. » — « Là s’était arrêtée une barque sombre, — noire comme une écharpe funèbre de la proue à la poupe ; — tout le pont était couvert de formes majestueuses, — avec des robes noires et des capuchons noirs, comme en songe ; auprès d’elles, — trois reines avec des couronnes d’or ; de leurs lèvres partit — un cri qui monta en frémissant jusqu’aux étoiles palpitantes. — Et comme si ce n’était qu’une voix, il y eut un grand éclat de lamentations, pareil à un vent qui crie — toute la nuit dans une terre déserte, où personne ne vient — et n’est venu depuis le commencement du monde1542. […] Sans être pédant, il est moral ; on peut le lire le soir en famille ; il n’est point révolté contre la société ni la vie ; il parle de Dieu et de l’âme, noblement, tendrement, sans parti pris ecclésiastique ; on n’a pas besoin de le maudire comme lord Byron ; il n’a point de paroles violentes et abruptes, de sentiments excessifs et scandaleux ; il ne pervertira personne.
Je vais vous répondre, non pas en théologien, mais en enfant, car l’enfant en sait autant que le théologien sur ce que personne ne peut savoir. […] La famille véritablement athénienne des Médicis de Florence monta dans la personne de Léon X sur le trône pontifical. […] Personne ne cause avec plus d’originalité qu’un peintre).
Ces trois personnes de rangs si différents, mais également exilées dans la patrie des arts, associaient leurs talents comme leurs cœurs. […] Marcotte, « que quand elles sont faites par la plus grande masse, quand personne n’est sacrifié, et quand elles satisfont tout le monde. […] Marcotte, « sans vous faire une prière… c’est de ne faire aucune supposition qui puisse être désavantageuse à une personne dont les qualités et les mérites appellent non seulement la considération, mais l’attachement de tous ceux qui l’approchent.
Par le dernier de ces traités, la Toscane, où le dernier des Médicis allait s’éteindre sans enfants, fut dévolue à la maison d’Autriche dans la personne de François duc de Lorraine, futur empereur et époux de l’immortelle Marie-Thérèse. […] Bonaparte, après les victoires de la première campagne, veut rapporter en France la popularité d’un citoyen pacificateur avec le prestige d’un général victorieux réunis dans sa personne ; pour atteindre ce but, il lui faut deux choses, la paix avec le pape et la paix avec l’Autriche : par la paix avec le pape, il réconcilie le sentiment catholique de la France et de l’Italie avec son propre nom, il apaise les consciences inquiètes, il se prépare un consécrateur futur de son diadème dans un pontife qui lui devra sa tiare. […] Une confédération n’inspire d’ombrage à personne et inspire respect et intérêt à tout le monde ; une monarchie unitaire et militaire piémontaise peut inspirer des ombrages à ses voisins.
D’abord ça été, sur toutes les figures, une tristesse apitoyée, puis, longtemps contenue par le respect pour la personne et le talent de Flaubert, la déception des spectateurs a pris sa vengeance, dans une sorte de chûtement gouailleur, dans une moquerie sourieuse de tout le pathétique de la chose. […] Je suis toujours frappé des énergiques dessins, que donne la trituration de l’industrie, dessins que personne n’a tenté de faire. […] J’ai voulu lui rappeler le petit jeunet, si blond, mais elle a fait semblant de chercher dans ses souvenirs, sans le retrouver. » Lundi 14 décembre J’avais fait demander, indirectement, au duc d’Aumale la permission d’étudier pour mon Catalogue de Watteau, les « Singeries » de Chantilly, le duc m’a répondu par une invitation à déjeuner, et ce matin, je suis à sa table, au milieu de seize personnes que je ne connais pas du tout.
Les époques troublées et misérables sont celles où naît le mysticisme ; la plupart des personnes qui ont éprouvé ce sentiment ont souffert de névroses épileptoïdes ; le plus grand nombre étaient des gens chez qui la sensibilité avait supprimé presque toutes les autres opérations intellectuelles ; il en est qui conservèrent dans cette sorte d’aliénation, l’empire de leur intelligence spéculative ; par contre, il ne me revient pas qu’il y ait eu des mystiques bons observateurs, et qui surent voir d’abord, analyser et concevoir ce monde qu’ils ont désespéré de comprendre et d’aimer. […] Il se trouve donc amené à recourir de préférence dans ses œuvres les plus élevées au spectacle de l’affliction, à vouloir susciter des émotions tragiques, douloureuses, angoissantes, afin de faire passer ses lecteurs, — idéalement, — par la secousse d’une catastrophe familiale, de la perte d’une personne chère, d’une atroce rupture. […] Mais cela ne saurait suffire qu’à l’assimiler de très loin à l’écrivain anglais, dont l’humeur se témoigne bien autrement dans tout ce qu’il raconte, et qui doit sans doute à cette communication constante de sa personne, à ses accès bruyants d’indignation, de bienveillance, de terreur, de gaieté, au caractère honnête de ses antipathies et de ses sympathies, la popularité étendue dont il jouit en France.
Personne n’en sait rien. […] Non, personne ne sait qui fut ce premier, et, selon moi, ce plus sublime de tous les poètes ; personne ne connaît le véritable auteur de ce poème en quelque sorte surhumain.
— Personne. […] J’aimais avec la pure ferveur de l’innocence passionnée une personne angélique d’âme et de forme, qui me semblait descendue du ciel pour m’y faire lever à jamais les yeux quand elle y remonterait avant moi. […] Cette belle personne, poursuivais-je, mourut au printemps ; je n’étais pas à Paris ; j’y revins deux ans après, je parvins avec bien de la peine à me faire indiquer sa tombe sans nom dans un cimetière de village loin de Paris.
Eugène Le Roy, dont le premier roman le Moulin du Frau passa inaperçu, mettait en scène des individus « semblables à ces personnes aux manières simples qui sans tant de politesse, montrent leur âme à nu ». […] Ajoutons à ces noms ceux d’Albert Erlande (Jolie Personne, Le Paradis des Vierges sages), de Mme Valentine de Saint-Point (Un Amour) […] Albert Erlande, avec la Tendresse 52 et Jolie Personne, Valentin Mandelstamm, avec l’Amoral, Suzannah, Mémoires d’un Grand de la Terre, et surtout Jim Blackwood Jockey, Delbousquet, avec le Mazareilh, Georges Pioch, avec l’Impuissance d’Hercule ont pris une belle place dans la littérature nouvelle.
Tout au long de sa moelle court le frisson des certitudes négatives et le comte Hermann Keyserlingy, aussi simplement qu’un livre d’histoire naturelle apprit à notre enfance que l’homme a deux pieds, deux mains, deux bras, deux jambes, un tronc, une tête, un cou, écrit : « Jamais durant toute ma vie je ne me suis senti identique à ma personne. […] Son égoïsmear que nous ne saurions comparer, ni de près ni de loin, au subjectivisme idéal, égoïsme ennemi de l’esprit par roublardise paysanne, accroché à tout ce qu’il croit notion de réalité, assez grande coquette pour vouloir jouer avec ce qu’il redoute le plus, nous voyons très bien quel secours furent pour lui les accessoires, guerre, patrie, Bérénice et, en dernier lieu, ce Jardin sur l’Oronte, entre deux séances de la Chambre des députés, comme les joies de la rue des Martyrsas pour d’autres, avec cette différence, encore, que, rue des Martyrs, on peut redouter une congestion, la mort, tandis qu’au jardin sur l’Oronte, les arbres bien taillés, les mannequins de velours et de soie n’ont jamais fait de mal à personne et seraient bien en peine d’en pouvoir faire. […] Valéry vient de montrer en quoi la guerre de 1914-1918 est le symptôme d’une crise de l’esprit, qu’elle aggrave considérablement. « Personne ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littérature, en philosophie, en esthétique.
Bien plus, nous ne lancerons l’anathème contre personne, pas même contre ceux qui nous ont le plus égarés, sachant, hélas ! […] Le grand homme est celui qui ne relève de personne et qui est à lui-même sa loi tout entière. […] Flaubert avait coutume de répéter que « personne ne lit les classiques ».
Introduction La personne de Mallarmé Qui entreprend sur un poète un travail d’analyse doit mettre une discrétion un peu stricte à ne faire intervenir qu’à l’occasion de l’œuvre écrite la personne vivante. […] Il a vécu dans le rêve pour ne gêner personne ; et s’il s’est attaché si scrupuleusement, avec cette « inflexible douceur » que salue chez lui Anatole France, à ne gêner personne, c’est pour ne pas être, dans le domaine du rêve, gêné, — « respectueux du motif commun en tant que façon d’y montrer de l’indifférence7 ». […] Le poète, par un effet simple de la nature humaine, ne tarde pas à avoir suffisamment vécu dans sa personne poétique, ou bien son sons d’artiste lui suggère qu’il n’y trouvera plus rien qui puisse intéresser autrui. […] Il passa pour un fumiste ou un mauvais plaisant, et à cette opinion il dut sourire avec gratitude, car elle émanait de personnes indulgentes et bien disposées ; les autres, les buveurs d’eau, qui admettaient la bonne foi, demandaient pour lui le cabanon. […] Il ne s’y habituera pas : « Consolez-vous de n’avoir pas vécu dans la familiarité de M. de Vigny, disait Sandeau recevant à l’Académie son successeur ; M. de Vigny n’a vécu dans la familiarité de personne, pas même de lui ».
Ces trois personnes écrivirent en Latin. […] Sans l’occasion le génie d’un Architecte est une mine qu’on néglige de fouiller, & dont les trésors n’existent pour personne. […] Heureusement, il me parut n’effrayer personne. […] C’est un secret que vous possédâtes mieux que personne, reprit Segrais ; mais, enfin, mes Eglogues sont plus naturelles que les vôtres. […] Blavet, Rault, Taillard eussent disputé le prix de la flûte avec Pan lui-même, & ne trouverent personne qui leur disputât rien.
D’ailleurs personne n’eût osé sourire devant l’enthousiasme de Numa, levant les bras, trépignant à défoncer la tribune. […] oui, pour entendre ses plaintes et son radotage, mais comme une tendre mère, personne ne l’aimera plus. […] VERANET En tout cas, ceci ne regarde personne, taisez-vous ! […] C’est là votre héritage, à vous, enfants de personne ! […] jamais personne de sa famille n’eut les cheveux frisés.
surtout chez une personne qui s’était délibérément soumise à la plus intense culture ! […] Je voudrais ici ne contrister personne, car une critique indépendante n’est pas nécessairement une critique de combat, et telle allure agressive par où l’on pense affirmer qu’on est libre de toute attache avec les puissances du jour, peut faire soupçonner des dépendances d’un autre genre. […] Entre toutes nos femmes littéraires, c’est une des plus personnelles, celle qui peut-être tire le plus d’elle-même, de la subtilité de ses sensations, et le moins fait songer à ses auteurs : détail notable chez une personne qui à la lettre coule ses jours parmi les auteurs, n’ayant pas à subir le seul rythme officiel et consacré des morts, mais les cadences autrement dangereuses des vivants. […] D’un tel point de vue, la loi de production va se formuler ainsi : toute grande œuvre apparaît comme la combinaison des deux éléments qui créent la personne humaine : Intelligence et Sensibilité. […] Elles ne sauraient voir deux personnes qui sont mal ensemble sans prendre parti dans leur cœur pour l’une ou contre l’autre. » Ah !
Montaigne, qui était de la génération suivante, nous a montré son digne père, homme de plus de zèle que de savoir, « eschauffé de cette ardeur nouvelle, de quoy le roy François premier embrassa les lettres et les mit en crédit », et l’imitant de son mieux dans sa maison, toujours ouverte aux hommes doctes, qu’il accueillait chez lui comme personnes saintes. […] 19. » Les Poésies de François Ier, fort louées de son vivant, rentrèrent dans l’obscurité après lui ; elles y restèrent, et personne alors ne songea à les publier.
Construisaient-ils ses vaisseaux, réparaient-ils ses routes, vêtaient-ils ses soldats, ils restaient sans garanties de leurs avances, sans échéances pour le remboursement, réduits à calculer les chances d’un contrat avec les ministres comme celles d’un prêt fait à la grosse aventure. » On ne paye que si l’on peut et quand on peut, même les gens de la maison, les fournisseurs de la table, les serviteurs de la personne. […] Le marquis de Mirabeau, apprenant que son fils veut être son propre avocat, ne se console qu’en voyant d’autres, et de plus grands, faire pis encore570. « Quoique ayant de la peine à avaler l’idée que le petit-fils de notre grand-père, tel que nous l’avons vu passer sur le Cours, toute la foule, petits et grands, ôtant de loin le chapeau, va maintenant figurer à la barre de l’avant-cour, disputant la pratique aux aboyeurs de chicane, je me suis dit ensuite que Louis XIV serait un peu plus étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur, en habit de paysanne et en tablier, sans suite, sans pages ni personne, courant le palais et les terrasses, demander au premier polisson en frac de lui donner la main que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. » — En effet, le nivellement des façons et des dehors ne fait que manifester le nivellement des esprits et des âmes.
Le poëme épique avait suivi le convoi des fables mortes ; il n’appartenait à personne de les faire revivre. […] Ce jeune homme, cependant, ne faisait que de naître, personne ne lui avait rien appris, il n’était d’aucune école ; à peine, avant de quitter Paris, avait-il causé avec quelques hommes médiocres du dernier siècle pour lesquels il affectait un culte : Ginguené, Esménard, Chênedollé, un peu Fontanes, Parny et à peine Chénier.
Mais ces choses sont connues, dans leur intime détail, par toutes les personnes tant soit peu familiarisées avec les œuvres de Wagner. […] seuls — pour la première fois depuis notre rencontre… » Le drame est tout symbolique, je l’avoue, mais la poésie en est assez expressive, assez vivante, pour être immédiatement comprise, et personne n’y demeurera indifférent.
Cette substance inconnue, Berkeley la rejette218. » Voilà pourquoi il dit qu’il croit à la matière autant que personne, mais que, dans sa croyance, il se sépare des philosophes et s’accorde avec le vulgaire. […] évidemment non ; il n’y faut point chercher des éclaircissements sur les points obscurs, sur les passages controversés ; mais dans ce long voyage de Thalès à Comte, l’auteur a payé de sa personne, et il y a assez de doctrine émise pour contenter les uns, pour mécontenter les autres, et pour faire réfléchir tout le monde.
Le père du réalisme, c’est Goethe en personne ; pourquoi ne pas le dire, puisque le meilleur moyen de déconcerter nos faux réalistes, c’est de les confronter avec le grand esprit dont ils ont si mal interprété le système ? […] Toute sa personne est incohérente.
Un malade, dit Sanders, en apprenant la mort d’une personne qu’il connaissait, fut saisi d’une terreur indéfinissable, parce qu’il lui sembla qu’il avait déjà éprouvé cette même impression. […] S’il assistait à une fête, s’il visitait quelque endroit, s’il faisait quelque rencontre, cet événement, avec toutes ses circonstances, lui paraissait si familier, qu’il se sentait sûr d’avoir déjà éprouvé les mêmes impressions, étant entouré précisément des mêmes personnes ou des mêmes objets, avec le même ciel, avec le même temps, etc.
Nous nous arrêterons de préférence sur Victor Hugo, celui qui a vécu le plus longtemps parmi nous, et qui a ainsi le plus longtemps représenté en sa personne le dix-neuvième siècle. […] Beaucoup de réflexions profondes sont jetées en passant par le poète. « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres.Un mandarin ne fait de mal à personne, jouit d’une idée et d’une tasse de thé « Ailleurs, l’hégélianisme se traduit en belles formules : « Chaque homme n’est qu’une image de l’esprit général. — L’humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée. » Vigny a des remarques fines et profondes sur les défauts de l’esprit français : « Parler de ses opinions, de ses admirations avec un demi-sourire, comme de peu de chose, qu’on est tout près d’abandonner pour dire le contraire : vice français. » 88.
De là résultait pour Schiller la possibilité d’une foule d’allusions rapides que ses compatriotes comprenaient sans peine, mais qu’en France personne n’aurait saisies. […] Il n’y a personne, je le pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir.
La règle n’est pas contestée en biologie ; il n’est jamais venu à l’esprit de personne que ce qui est normal pour un mollusque le soit aussi pour un vertébré. […] Autrefois, les violences contre les personnes étaient plus fréquentes qu’aujourd’hui parce que le respect pour la dignité individuelle était plus faible.
Vous voyez qu’un génie indépendant et qui voulait l’être, ou qui l’était instinctivement et inconsciemment, qu’un génie indépendant et qui très probablement tenait à l’être, se sentait d’avance plus libre dans la fable, dont personne n’avait tracé les règles, que dans tout autre genre. […] Cela est incontestable, mais cela lui importait peu, car tout lui plaisait dans cette fable de l’antiquité où l’escarbot, précisément à cause de cela, parce qu’il est un animal très petit, rend de très grands services à Jean Lapin son compère et, ce qui est plus intéressant, ce qui est plus esthétique aussi, finit par être victorieux de l’aigle, de l’oiseau même de Jupiter en personne.
Renan vit là de son scandale acquis, dans ce coin de science indéchiffrable et sacrée : Sacrée elle est, car personne n’y touche ! […] C’est au Journal des Débats, du reste, qu’il glissa les premières impiétés, tortueuses et aplaties, de cette plume qui a parfois les grâces rampantes de la couleuvre, et il était bien là, sous ces voûtes basses où personne, pas même les vipères, si elle avaient la fantaisie de se mettre sur leurs queues, ne pourraient s’élever.
Prendre un coin de vie et en cataloguer chaque détail, y placer une personne vivante et décrire chaque spectacle, chaque odeur et chaque son autour d’elle, quoique cette personne puisse être absolument inconsciente de ces spectacles, de ces odeurs et de ces sons, — ceci réduit à la plus simple forme, est la recette pour faire un « roman expérimental ».
C’est l’Espagnol classique ; et chez personne, cependant, l’imagination religieuse n’eut plus d’enthousiasme et de libre ferveur. […] Pour exprimer, en effet, l’orgueil et l’art du poëte antique, pour trouver dans nos langues modernes un écho de l’harmonie des Hellènes, je ne sais si notre poésie peut donner rien de préférable à ces vers du vieux Malherbe : Apollon, à portes ouvertes, Laisse indifféremment cueillir Ces belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir : Mais l’art d’en faire des couronnes N’est pas su de toutes personnes ; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement.
En louant ce livre si récemment publié, on ne fait au reste qu’enregistrer le jugement, déjà établi, qu’en ont porté toutes les personnes compétentes et graves.
Tout ce qu’on en pourra découvrir et recueillir sera porté à l’information des personnes savantes qui se sont occupées plus particulièrement de cette branche de notre littérature, et qui sont désormais maîtres reconnus en pareille matière.
Dès qu’une femme est signalée comme une personne distinguée, le public en général est prévenu contre elle.
Pascal, qui a fait une si profonde réflexion sur le travail de l’écrivain, et qui, là comme en toute chose, a vu plus nettement et plus loin que personne, a remarqué la peine que donne cette recherche nécessaire : « La dernière chose qu’on trouve en faisant un ouvrage est de savoir celle qu’il faut mettre la première. » Et soit qu’on ait parlé, ou entendu les autres parler, n’a-t-on pas pu remarquer souvent comme il est difficile de finir ?
Comme le hasard ne suscite après lui personne qui puisse faire équilibre aux circonstances par son tempérament, la force des circonstances l’emporte, et étouffe la tragédie.
Et peut-être trop de fois lûmes-nous des contes commençant par ces mots : « Chacun avait raconté sa première aventure d’amour… Moi, commença Jacques Vergnieux, etc. » et finissant par : « Jacques s’était tu, Cernesse ne songeait point à railler, et personne n’osait parler le premier dans le silence. » Il faut savoir gré pourtant à M.
Que si la civilisation succombait sous la barbarie, elle vaincrait encore une fois ses vainqueurs, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle n’eût plus personne à vaincre 4° du bon sens.
L’avénement du Messie avec ses gloires et ses terreurs, les nations s’écroulant les unes sur les autres, le cataclysme du ciel et de la terre furent l’aliment familier de son imagination, et comme ces révolutions étaient censées prochaines, qu’une foule de personnes cherchaient à en supputer les temps, l’ordre surnaturel où nous transportent de telles visions lui parut tout d’abord parfaitement naturel et simple.
Dans une maison de cinq personnes, trois seront contre deux, et deux contre trois.
Si je serre la main d’une autre personne au lieu de la mienne, j’éprouve encore le sentiment d’effort musculaire et de résistance, mais je ne sens plus la pression et la douleur.
Les publicistes pouvaient, sans inconvénient, contester au roi de France ses titres à la couronne d’Espagne, parce que personne ne s’avisait de douter de ses droits au trône de France.
Tendant à l’émancipation universelle de leurs personnes ; de libre conduite comme de libre pensée, hardis comme des enfants qui jouent à l’homme, ils ont, ces aimables bas-bleus, en général, l’esprit fortement célibataire et les mœurs légèrement mormones.
Chassé-croisé de quatre personnes qui, séparées d’abord, vont ou s’en vont les attractions proportionnelles aux destinées, tout cela est arrangé avec l’œil de poudre russe que l’auteur met à toutes ses œuvres.
L’esprit de tout le monde — si respecté par tout ce qui n’est personne !
Excepté du roi de Prusse, à l’adoration duquel il y a une contrepartie, Voltaire n’avait parlé ainsi de personne.
— était si maladroit dans l’exercice des armes, qu’il fut obligé de s’interdire la chasse pour ne blesser personne, et qu’on a gardé dans sa famille, comme souvenir unique de son genre parmi ses traditions de gloire, le souvenir de la seule perdrix qu’il eut une si grande peine à tuer !
bien capable d’apprendre l’histoire du Gouvernement des Papes à tout le monde, — et probablement il ne l’apprendra à personne.
— était si maladroit dans l’exercice des armes qu’il fut obligé de s’interdire la chasse pour ne blesser personne, et qu’on a gardé dans sa famille, comme souvenir unique de son genre parmi ses traditions de gloire, le souvenir de la seule perdrix qu’il eut une si grande peine à tuer !
Il était un de ceux-là qui n’ont besoin de personne pour s’intéresser à quelque chose.
Excepté du roi de Prusse, à l’adoration duquel il y a une contrepartie, Voltaire n’avait parlé ainsi de personne.
Comme le voyageur de la Fable, craignant que le vent ne fût pas pour lui, il serra son manteau autour de sa personne et si bien, qu’à moins de le regarder de fort près, on ne pouvait le reconnaître.
Caro avait dit cela comme je le dis là, naïvement, brutalement, sur la première page de son livre, il n’aurait pas eu la peine de l’écrire… Personne ne serait allé plus loin !
C’est par le fait d’un pur hasard, non parle fait d’un éditeur quelconque, que j’ai lu cette chose curieuse et cruelle, oubliée, par tout le monde, comme le testament d’un mort qui ne rapporte rien à personne, et qui m’a rapporté,, à moi, une impression profonde, que je vais essayer de faire comprendre si je ne puis pas la faire partager.
Si l’on nous demandait les noms de quelques-uns de ces grands hommes, nous répondrions avec saint Jean Chrysostôme parlant de ceux qui l’ont précédé, que c’est un Évode, la bonne odeur de l’Église, disciple et imitateur des Apôtres ; que c’est un saint Ignace, qui porte Dieu lui-même dans sa personne ; un saint Denis l’Aréopagite, qui poussait son essor jusque dans le ciel ; un saint Hippolyte-le-Grand, si plein de douceur et de bienveillance ; un saint Basile-le-Grand, presque égal aux apôtres ; un saint Athanase, si riche de vertus ; un saint Grégoire-le-Thaumaturge, soldat invincible de Jésus-Christ ; un autre du même nom et du même génie, un saint Éphrem, dont le cœur semblait être le temple particulier de l’Esprit-Saint !
Ce qu’ils ont accompli tout dernièrement en Australie, ils l’ont accompli autrefois aux Indes, en Amérique, au Pérou, au Japon, en Chine, partout… Personne ne l’ignore et la philosophie a cru l’expliquer.
À proprement parler, c’est bien moins un livre qu’une suite de biographies sur quelques personnes célèbres du siècle dernier ; et je ne dis pas cela pour rabaisser en quoi que ce puisse être ce genre de la biographie, que j’aime, moi qui préfère les portraits aux tableaux, parce qu’il fait comprendre l’histoire générale par les hommes individuels.
Le reportage, la plus basse invention de ces derniers temps, le reportage, qui n’avait pas de nom hier encore, on l’applique à un type qui n’est personne, puisque c’est un type, et on ravale, on ratatine ce type jusqu’à n’être plus qu’une vulgaire individualité.
Et cependant elle éclata, à la fin, quand personne n’y pensait plus, par cette détonation foudroyante du Paradis perdu, qui remplissait, quelques années après la mort du poète, tous les échos de l’Angleterre.
Victor Hugo, — l’Incomparable, — à qui la Critique, dont la fonction est de mesurer tout le monde et de ne déifier personne, ose comparer un jeune homme qui, sans lui, ne serait pas, — et encore est-ce bien sûr ?
Sue, et donne même la clef de son talent, lequel cache, comme sa personne, sous les affectations volontaires, je ne sais quelle force native et commune, mais n’a jamais de distinction vraie, ni de réelle originalité.
Certainement MM. de Goncourt, qui sont très distingués d’âme et de manières, ne veulent insulter personne et ne se sont pas aperçus qu’ils pouvaient se blesser eux-mêmes sur leur titre : mais ce titre dans lequel la pensée déborde à côté est un signe en MM. de Goncourt, un signe qui les révèle tout entiers.
Il est aux plus grands ce que le diamant taillé est à la rose, ce bijou de Dieu, que personne ne taille : mais écrivain, il est peut-être celui de tous qui, par un miracle de précision dans les mots, ait le plus fait ressembler l’art d’écrire avec une plume à l’art de peindre avec un pinceau.
II Les Mémoires d’une femme de chambre ne sont, en somme, qu’un pamphlet sous forme romanesque, — un pamphlet dans lequel on insulte deux à trois personnes, sous des noms inventés, à travers lesquels on voit les vrais noms.
Chacun veut être soi-même, avoir ses jurons, ses façons, son costume propre, ses particularités de conduite et d’humeur, et ne ressembler à personne. […] En un an25, quarante personnes furent mises à mort dans le seul comté de Somerset, et, dans chaque comté, on trouvait trois ou quatre cents voleurs et vagabonds qui parfois s’assemblaient et pillaient en troupes armées de soixante hommes. […] Pour faire des désespérés, des scélérats parfaits, des misanthropes acharnés69, pour noircir et blasphémer la vie humaine, surtout pour peindre la dépravation effrontée et la férocité raffinée des mœurs italiennes, personne ne l’égale70. […] Personne, après Shakspeare, n’a vu plus avant dans les profondeurs de la nature diabolique et déchaînée. […] Mon remède sera un suaire, une enveloppe de plomb, et un coin de terre où personne n’ira marcher. » Point de révolte, ni d’aigreur ; elle aide affectueusement son frère qui a causé son malheur ; elle tâche de lui faire obtenir la femme qu’il aime ; la bonté, la douceur féminine surnagent en elle au plus fort du désespoir.
Chacun de nous, en jetant un coup d’œil rétrospectif sur son histoire, constatera que sa personnalité d’enfant, quoique indivisible, réunissait en elle des personnes diverses qui pouvaient rester fondues ensemble parce qu’elles étaient à l’état naissant : cette indécision pleine de promesses est même un des plus grands charmes de l’enfance. […] Mais que, si c’étaient des hachettes, on fût bien en présence d’une intelligence, et plus particulièrement de l’intelligence humaine, personne un seul instant n’en douta. […] Personne ne soutiendra que le hasard puisse accomplir un pareil miracle. […] S’il y avait, dans toute notre expérience actuelle, un seul exemple indiscutable d’une transmission de ce genre, l’hérédité des caractères acquis ne serait contestée par personne. […] La machine à vapeur primitive, telle que Newcomen l’avait conçue, exigeait la présence d’une personne exclusivement chargée de manœuvrer les robinets, soit pour introduire la vapeur dans le cylindre, soit pour y jeter la pluie froide destinée à la condensation.
Personne même n’a peut-être plus changé que moi. […] Il écrivait cela il y a vingt-sept ans, mais les journaux, plus répandus, n’ont guère modifié les habitudes populaires ; on peut toujours compter qu’en France sur trois personnes il y en a une qui ne lit que par hasard un bout de journal, et une qui ne lit jamais rien. […] Toute sa personne est pleine de charme, mais la vue de sa figure donne la mort. […] Il est certain que la personne qui choisit de passer exclusivement sa vie avec des personnes de son propre sexe traduit par cela même des tendances particulières qui doivent être respectées, mais est-ce le rôle de l’État de favoriser et même de faire éclore ces vocations, et sont-ils sensés ces moralistes qui, peut-être sans mesurer la conséquence de leurs désirs, demandent des réglementations qui aboutiraient nécessairement au même résultat ? […] La contradiction étant impossible, toute puissance appartenant à l’État, seuls pourront parler ceux qui penseront comme l’État ; mais personne n’aura l’inutile courage d’écrire, sinon les scribes officiels appointés pour cette besogne.
« — Dînant un jour chez la duchesse de Duras, vers 1820, il dit à Saint-Priest très-jeune : « Je n’aime pas l’aristocratie. » Et comme Saint-Priest remarquait que le lieu était singulièrement choisi pour cette confidence, Lamartine ajouta : « J’aime les personnes, mais je n’aime pas la chose. » — Moi, au contraire, un peu plus tard, je l’ai vu rattaché à l’aristocratie et nageant en pleine Restauration. » « — Quels que soient les torts et les fautes de Lamartine depuis quelques années, il les a rachetés par sa conduite au moment du péril : il a eu là un moment sublime, héroïque, — un moment immortel.
Enfin ce fut Chapelain qui, s’inspirant de l’esprit des statuts, trouva le seul ouvrage que quarante personnes pussent faire ensemble pour « l’embellissement de la langue » : un Dictionnaire.
Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment.
Il ne se compose que de lettres échangées entre personnes d’une société.
La maison tient divers articles : on y trouve des aventures enfantines de petits garçons, de petites filles ou de grandes personnes ; on y fournit aussi le roman-pétition contre les lois mal faites (car, pour ces braves gens, il y a des lois qui sont bien faites.)
M. de Sacy ne fut contredit par personne, lorsqu’il dit que le Télémaque étoit un Poeme epique, qui mettoit notre Nation en état de n’avoir rien à envier de ce côté-là aux Grecs & aux Romains.
Sans doute personne ne peut répondre de l’avenir : il pourrait se faire que la crise protestante à laquelle nous assistons ne soit qu’un des symptômes de la dissolution des croyances, un acheminement au scepticisme, au positivisme, à l’athéisme ; mais il me semble que cela ne peut être solidement soutenu que par ceux qui nient la vérité intrinsèque de toute religion.
Cette filiation est reconnue par tous les critiques » — « Tous les critiques, réplique-t-on, cela veut dire un critique copié par un autre. » J’admire ce dédain, M. de Gourmont pense-t-il qu’une opinion soit moins bonne parce que des gens compétents la partagent, et qu’on a plus de chance d’avoir raison lorsqu’on n’est d’accord avec personne ?
Dans les personnes qui joignent à la finesse et à la promptitude du tact, la netteté et la justesse de l’esprit, le second juge ne fera pour l’ordinaire que confirmer les arrêts rendus par le premier.
Il y eut en elle plusieurs personnes qui, toutes, — il faut bien le dire, — ne se valaient pas.
Je dis qu’on respire dans ce livre un air chargé de vapeurs mauvaises, — les vapeurs d’une tête de femme qui joue à la prophétesse et qui ne fera l’effet d’en être une à personne qu’à M.
Fut-ce un instrument à l’aide duquel il put crocheter tout doucement et sans faire de bruit la porte de certains salons qui, sans cela, ne se seraient jamais ouverts devant sa mince personne et l’obscurité de son nom ?
II Il ne fallait pas, en effet, chercher plus haut que la personne de ce faible roi le secret du malheur de la monarchie.
Dieu, qui connaît les mystères des cœurs mieux que personne, a flétri nos tristes mœurs dans leurs tristes fruits, pour nous les interdire, au nom même de nos entrailles, en nous rendant responsables des calamités que nous amassons sur la tête de nos enfants.
Ce Petit Poucet de l’érudition atomistique, qui va à la picorée des miettes de vérité semées dans les ornières des chemins, en ramasse parfois ; mais c’est là trop peu de chose pour nourrir personne.
Malgré des travaux qui ont eu pour prétention de nous l’apprendre, malgré l’hypocrisie ou la duperie d’impartialité de la critique de ces derniers temps, le Moyen Âge n’a encore été montré par personne dans l’énergie sublime de son esprit et la grandeur cordiale de ses institutions.
Ainsi encore, après Théroigne de Méricourt, une figure moins terrible, une sainte plus douce, mademoiselle Kéralio, madame Robert, une fille noble, mal mariée, devenue ambitieuse, et tombée, à force d’abjection et de folie, dans le mépris de madame Roland, et si bas que Michelet, ému jusqu’aux entrailles dans la personne de cette petite madame Robert, se risque à protester contre le portrait déshonorant qu’en fait madame Roland dans ses Mémoires : « Ce qui prouve — ajoute-t-il mélancoliquement — que les plus grands caractères ont leurs misères et leurs faiblesses !
Il a cru que dans le mystère, le mystère profond de la vie, une question d’éducation pouvait toujours résoudre une question de destinée : ce qui rendrait la vie aussi plane en réalité qu’elle est hérissée de complications formidables ; et alors, moraliste appliqué exclusivement à la femme, il est devenu le Chesterfield de mademoiselle sa fille, et il l’a formée pour un mari dans une suite de chapitres où il parle à la seconde personne, et qui ressemblent à des lettres, absolument comme le lord anglais, plus superficiel, formait pour le monde et la politique son gentilhomme de fils qui, je crois, aurait été un assez pauvre diplomate, et, à ce qu’il paraît, a eu toute sa vie assez mauvais ton !
Quand on nie la personnalité de Dieu, on doit nier la personne humaine.
moins de génie que Saint-Bonnet, auquel on ne peut, en ce moment, comparer personne, — mais, comme lui, il s’efforce, dans la mesure d’un talent inférieur et différent, de ramener la Philosophie égarée à la Métaphysique chrétienne.
Pour qui savait lire, il était évident que c’était là une histoire à refaire, et que ce livre de Bausset n’était pas un monument qui pût effrayer ou désespérer personne.
Ce presque Dieu, et s’il n’est Dieu, cet homme divin, ne peut être mis en vis-à-vis ou en pendant de personne, et il y a légèreté pour un protestant à l’y placer.
Lui et d’autres poètes contemporains ont parfois agacé et fait lever dans leurs poésies cette bête monstrueuse de la déification de l’homme, mais, avant Gustave Rousselot, personne n’avait fait sur cette idée seule quelque chose comme cinq mille vers, — et cinq mille vers dans lesquels la verve et le mouvement ne défaillent pas une minute, et dont beaucoup sont, ma parole d’honneur !
Oui, laissons là pour un moment la personne et le talent de Mme Valmore, mais ce cri qui jaillit du fond du cœur frappé, comme le sang jaillit d’une veine ouverte, mais cette éloquence irrésistible de la blessure ou de la caresse, mais cette émotion qui doit être, en poésie, prépondérante même à la pensée, à plus forte raison à l’image, à la phrase, au rythme, à l’harmonie, enfin à tout ce qui entre nécessairement à n’importe quel degré dans la trame d’une poésie quelconque, cette émotion ne constitue-t-elle pas certainement et dans la mesure où elle existe la poésie la plus élevée et la plus profonde, et par la raison souveraine que l’homme mesure tout à lui-même et que c’est le battement de son cœur qui donne le branle à l’univers !
Publiée en 1830, sa première pièce fut cette fameuse Curée, qui, sans préparation, sans grondement antérieur, tomba, comme la foudre, dans la publicité, et y embrasa tous les esprits, y alluma toutes les curiosités… Depuis, je crois, le grand Corneille, personne n’avait donné un pareil tressaillement d’admiration aux entrailles de tout un pays.
IV Mais Arlequin et Pierrot, ces deux types adorés de M. de Banville, qui les unit dans sa personne poétique, Arlequin et Pierrot, ces deux innocents, doux et étincelants gouailleurs, vont disparaître de ce volume, et nous arrivons enfin au magnifique et poignant avatar du poète, nous arrivons à ces Idylles prussiennes que j’ai annoncées dès le commencement de ce chapitre, et qui ont fait tout à coup surgir du Banville connu un Banville qu’on ne connaissait pas.
Il l’a roulée dans ce haillon… Fanatique de démocratie, fanatique d’orgueil de lui-même, sous prétexte de respect et d’admiration pour la grandeur des facultés humaines que tous les philosophes prennent pour la grandeur de leur personne, Laurent Pichat n’a pas craint de mettre la poésie de son âme dans ce qui aurait dû la tuer, et il a osé dire à l’Imagination que le temps est venu de se taire devant la raison triomphante !
L’auteur de La Chanson des gueux a une si méprisante indifférence pour les journaux et l’opinion qu’ils font, qu’au sien il s’est détourné de son œuvre, avec une légèreté qui n’est pas même un stoïcisme, et qu’il a laissé opérer sur sa personne les sordides et lâches ciseaux de l’industrialisme qui l’ont dépecée.
Personne n’a le droit de refaire ce que Balzac a fait si bien cent fois, à moins qu’une fois on n’y mette ce que Balzac n’y a pas mis.
Les conditions matérielles ou morales de toutes sortes, la configuration du sol qui porte les hommes, la nature des instruments qui sont à leur disposition, les caractères anatomiques de leur race, leurs besoins, leurs croyances, leurs sentiments, les qualités différentes des choses ou des personnes peuvent exercer une influence, directe ou indirecte, médiate ou immédiate, sur le succès social de l’idée de l’égalité : pour être sûr de n’oublier aucun de ses antécédents, il faudrait passer en revue toutes ces espèces de phénomènes, et peser l’efficacité propre à chacune d’elles.
Une autre personne trouverait pour illustrer le même texte des images toutes différentes. […] L’artiste s’intéressant plus que personne aux apparences visibles des choses, doit aussi plus que personne en garder nettement le souvenir. […] Une personne qui ne saurait pas dessiner peut en faire l’expérience. […] Si personne ne cherchait, qui donc trouverait ? […] Ces monstres disparates ne choquaient personne par leur invraisemblance.
Parbleu, c’est le vôtre et le mien, c’est notre cœur symbolisé, c’est l’éternelle magique forêt des Ardennes, l’enchantée « Arduane Silve » où le galant garde-chasse braconne en personne, où brigande un peu Robin-des-bois, où Titania baise Bottom, où la Belle ne dort que pour mieux s’éveiller ; généralement tendre et plutôt gaie l’ombre du Bois Joli, avec telles clairières éclatantes et bellement sonores, comme ceci qui m’est dédié, dont je raffole et dont je me targue : À PAUL VERLAINE Depuis l’heure divine où j’adorai les roses, Le sommeil de mon cœur s’est à peine éveillé, Je suis resté l’enfant toujours émerveillé Qui croit à la bonté des hommes et des choses, J’ai gardé la fraîcheur de mes yeux de vingt ans. […] — et, ce qui ne gâte rien, pacifique, — personne ne s’étant trouvé pour jouer le rôle de l’esclave insulteur des triomphes romains. Quelques personnes semblaient regretter les « grandes luttes » de 1830 et criaient à la décadence. […] En regard du vingtième siècle évoqué, de ses splendeurs et de ses vertus, le Poète traîne au plein jour de son étincelante ironie et de son indignation lumineuse les hontes actuelles où l’odieux se mêle au grotesque, et le lamentable à l’impayable. « … Au vingtième siècle, on sera froid pour les merveilleuses couleuvrines de treize pieds de long, en fonte frettée, pouvant tirer, au choix des personnes, le boulet creux et le boulet plein. […] Je saisis cette occasion pour m’excuser auprès des innombrables personnes à qui je n’ai pas répondu depuis des années.
Et cela sera ainsi, je l’espère, car je vous jure, sur mon honneur, qu’il n’y a personne au monde qui vous persécute ou qui songe seulement à vous nuire ou à vous menacer ; mais, au contraire, chacun vous aime et désire ardemment que vous viviez…. […] « Mais cette hospitalité », écrit le Tasse, « bien loin d’être un soulagement, n’est qu’une aggravation pour moi, car le cardinal, cette fois, et sa maison, témoignent si peu de considération pour ma personne, et un tel mépris de ma mauvaise fortune obstinée, qu’il ne m’admet point à sa table, qu’il ne me fournit ni un lit, ni une chambre, ni un service décent à mon mérite et à ses anciennes grâces pour moi ! […] Cinthio ne voulut céder à personne l’honneur et la consolation de construire le sépulcre du Tasse.
On aurait en vain parlé raison à ce public, on aurait en vain représenté à cet enthousiasme socialiste que la société ne doit à personne, et surtout à un enfant de dix-huit ans comme Chatterton, que le prix réel de ses services, et non le prix auquel il évalue ses rêves ; qu’il n’y a rien d’humiliant dans un emploi servile bien rétribué, quand cet emploi, qui est celui des dix-neuf vingtièmes de la population, est honorable ; que le cri de haine contre la société étayée ainsi est le cri d’un fou qui veut avoir raison contre la nature des choses, et que le suicide à dix-huit ans par impatience est l’acte d’un frénétique. […] Il rajusta sur sa tête le schako couvert de toile cirée, et il donna ce coup d’épaule que personne ne peut se représenter s’il n’a servi dans l’infanterie, ce coup d’épaule que donne le fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment son poids ; c’est une habitude du soldat qui, lorsqu’il devient officier, devient un tic. […] Mais M. de Vigny n’avait certainement donné à personne le droit d’une vengeance, pas même d’une rancune.
Aux éléments purement physiques qu’il renferme, il faut ajouter d’abord ces impressions très complexes produites par la beauté d’une personne, et autour desquelles sont groupées un grand nombre d’idées agréables qui, en elles-mêmes, ne constituent pas le sentiment de l’amour, mais qui ont une relation organique avec ce sentiment. A cela s’ajoute le sentiment complexe que nous nommons affection — sentiment qui, pouvant exister entre des personnes du même sexe, doit être regardé en lui-même comme un sentiment indépendant, mais qui atteint sa plus haute activité entre des amants. […] À l’égard des autres personnes, notre conduite doit être contenue, car autour de chacun il y a certaines limites délicates qu’on ne peut dépasser ; — il y a une individualité dans laquelle nul ne peut pénétrer.
Le sens commun se prononce d’ailleurs sans la moindre hésitation sur ce point ; on dit qu’on a plus ou moins chaud, qu’on est plus ou moins triste, et cette distinction du plus et du moins, même quand on la prolonge dans la région des faits subjectifs et des choses inétendues, ne surprend personne. […] Examinez avec soin une personne qui soulève des poids de plus en plus lourds : la contraction musculaire gagne peu à peu son corps tout entier. […] Cette appréciation devra d’ailleurs être des plus grossières, et l’on peut prévoir qu’elle variera considérablement avec les personnes.
Mais, au milieu de notre propre discussion mêlée à nos conjectures et à nos désirs sur la destinée du poëme, nous oublions Jocelyn en personne, qui est entré au petit séminaire, et qui a dû, il est vrai, y rester six longues années. […] Au contraire, les belles apostrophes de Lamartine à Fido, loin de paraître singulières à personne, ne feront que rendre la pensée de bien des cœurs.
Royer-Collard ; personne dans cette réunion commençante n’en était aux préjugés brutaux et aux déclamations ineptes du Constitutionnel ; mais par M. […] La figure, la personne même de M.
Excepté le vieux cuisinier Joseph et la Jumelle, personne dans la maison ne se doutait de ce sentiment contenu du petit Didier. […] Tous les peuples entendent à de certains moments jaillir ainsi leur âme nationale dans des accents que personne n’a écrits et que tout le monde chante.
Il vient de publier il y a peu de jours un de ces timides aveux de talent qui ressemblent à une première confidence d’amour confessé en rougissant, à demi-voix et dans le demi-jour, à l’oreille de la première personne aimée. […] Un essaim de petits bergers, étonnés et effrayés du bruit des conversations animées entre tant de personnes qui s’exclamaient à chaque pas sur les beautés du site, s’étaient enfuis bien loin et cachés dans les hautes fougères pour voir sans être vus.
Or savez-vous quel système lui conseillèrent les ministres de ce qu’on appelait alors le tiers-parti dans les chambres, ministère d’honnêtes et discrets légistes, ministère jaloux qui dissertait agréablement aux oreilles de la médiocrité, et qui n’inspirait de la jalousie à personne ? […] Je pus dire à la tribune, sans être contredit par personne en Europe, le jour où la France, debout dans sa représentation souveraine, eut à nous demander compte de sa diplomatie : « Nous nous présentons à vous avec la paix conservée et avec les mains pleines d’alliances ; vous choisirez !
La paix se faisait ainsi entre les choses et prédisposait à la concorde entre les personnes. […] Les témoins les plus irrécusables alors à Lauzanne, tels que le comte de Maistre et plusieurs autres personnes, également incapables d’une supercherie littéraire, en affirment l’existence entre les mains de M. de Surville longtemps avant son apparition, les traditions du Vivarais en certifient la réalité.
la Bretagne idéaliste et légendaire : personne, ou pis encore, Paul Féval (« Prends ta Vierge d’ivoire… ») et Brizeux dit le Sapeur ; le Morvan et ses profondes forêts, personne, non plus qu’en Angoulême, en Anjou, etc.
Sur ce point, il est excessif il ne pouvait souffrir que la France restât en arrière de personne, et où les Grecs et les Latins ne suffisaient pas, il voulait que les Italiens et les Espagnols y suppléassent. […] Il adressa le second livre à une personne d’un rang plus modeste et d’un nom moins savant, à Marie.
Nous admirons au plus haut degré Wagner, mais il n’est pas vrai que nous engagions personne à le pasticher. […] Alors un vieillard lui dit : — Belle, dame, nous avons ici une douleur comme personne n’en eut jamais : Tristan, le preux, le franc, est mort ; c’est une désolation pour tous ceux du royaume : il était généreux envers les pauvre gens et secourable envers les affligés ; il vient de mourir dans son lit d’une blessure qu’il a reçue.
La nomination de Louis Brassin, l’admirable pianiste, en qualité de professeur au Conservatoire royal de Bruxelles, devait avoir par la suite une très heureuse influence sur les destinées du Wagnérisme. « Personne, dit M. […] Jullien n’a pas cru devoir se contenter de juger l’homme, après l’artiste : il a porté des jugements sur quelques personnes tout en dehors de la vie publique qui eurent leur existence mêlée à celle de Wagner, et qui vivent encore.
Ils se sont éloignés inquiets ; à un carrefour ils ont vu « passer des lumières que personne ne portait ; et des cloches tintaient en avant, comme celles que l’on fait sonner devant les cercueils ». […] Ses strophes d’octosyllabes sont inférieures ; mais il sait user mieux que personne des diverses stances d’alexandrins, et je n’hésite pas à le considérer comme notre meilleur chanteur de vers libres.
Nous nous suggérons à nous-mêmes les sentiments par le moyen de leurs effets et de leurs concomitants, comme il arrive dans la suggestion d’un sentiment par sympathie avec une autre personne : nous sympathisons avec nous-mêmes par l’intermédiaire des mouvements, émotions et pensées qui aboutissent à ressusciter tel sentiment. […] Quand elle rouvrit les yeux, elle ne reconnaissait plus personne ; elle était privée de l’ouïe, de la parole, du goût et de l’odorat.
Il fallait que ce qui était acquis fût acquis, le fût à toujours ; et ils eussent dit volontiers, en parodiant un mot de Bossuet, que toute vérité, du moment et par cela seul qu’elle était sortie du cabinet ou du laboratoire du savant, « avait d’abord toute sa perfection. » Si cette conception de la science, — infiniment plus étroite et plus ennemie du progrès que celle qu’aucune Église s’est jamais formée de son dogme, — n’est pas encore tout à fait abolie, mais le sera bientôt sans doute, quand nous aurons cessé de subir l’influence des Renan et des Littré, personne assurément n’y aura plus contribué qu’Auguste Comte ; et ce n’est pas le moindre titre du positivisme, — il faut le dire et le redire, — que d’avoir opéré cette révolution. […] Mais, au contraire, si la religion de Comte en est une, c’est précisément pour ne rien avoir de scientifique, et en fait comme en droit, sa conception de la science a ruiné dans son fondement même l’idée d’une « religion de la science. » M’objectera-t-on peut-être ici que cette expression de « religion de la science » n’est qu’une manière de parler, une métaphore, — comme « la religion de la souffrance humaine », — et que personne, pas même Renan, n’a commis cette erreur de la prendre au pied de la lettre ?
C’est un tout petit blanchissage de son livre et de sa personne, que je n’attendais point de la part de ce Fendant. […] Le Réalisme se corse tous les jours davantage, et L’Assommoir le pose comme il n’avait jamais été posé, dans aucun livre et par personne.
Au contraire le Temps réel, marqué par l’horloge réelle, vécu ou capable de l’être, reste un Temps à rythme constant : seul est modifié dans son rythme un Temps fictif, qui ne pourrait être vécu par rien ni par personne. […] Le Temps réel est d’ailleurs celui que le physicien perçoit et mesure, celui du système où il s’est installé : justement parce que le système mouvant par lui considéré serait, au repos, interchangeable avec le sien au repos, notre physicien retrouverait ce même Temps réel dans le système mouvant qu’il considère s’il s’y transportait et si, par là même, il l’immobilisait, chassant alors le Temps fantasmatique qu’il s’y était représenté et qui ne pouvait être mesuré directement, effectivement, par personne.
L’esprit français, à l’état d’archétype comme dans Platon, est censé présider en personne à cette Histoire ; selon qu’il se reconnaît plus ou moins dans tel ou tel écrivain qui passe, il l’approuve ou le condamne, il l’élève ou le rabaisse.
… Parce que j’avais parlé de Fanny. « Parmi les critiques, y disait-on, l’un des mieux avisés, non pas le plus consciencieux, mais le plus matois… » C’était moi, mon cher directeur, moi en personne, et l’aimable portrait se terminait de la sorte : « Il glorifiera Fanny, l’honnête homme !
Sans entamer une guerre de personnes aussi active et aussi acérée qu’autrefois, il a atteint les hommes sous les choses ; aux environs d’un trône noirci qu’on rebadigeonne, parmi les affamés de ces miettes de l’Ogre, dont il nous faut payer la carte, plusieurs ont dû se sentir peu agréablement chatouillés.
Duval la justice d’avouer que sa polémique ne franchit jamais les bornes d’une contradiction décente ; son ton est empreint de douleur plutôt que de colère ; s’il récuse et condamne les doctrines, il absout les personnes, et l’on voudrait seulement qu’il reconnût un peu plus la force efficace et paisible de la vérité dans une vogue que son indulgence attribue à je ne sais quel prestige du talent13.
En France, les personnes distinguées par leur esprit ou par leur rang, avaient, en général, beaucoup de gaieté ; mais la gaieté des premières classes de la société n’est point un signe de bonheur pour la nation.
Toutes les forces privées et publiques se rassemblent en sa personne, mais ce n’est pas pour assouvir l’homme, c’est pour glorifier le roi.
Enfin, pour ceux qui ont joué là dans leur enfance, un souvenir lointain, triste ou gai, s’y joint, qui est à nous seuls et qu’on ne partage avec personne.
Les Français même, au temps de Louis XVI, n’auraient pu indiquer personne autre que le prince de Ligne593 qui représentât la perfection de nos qualités mondaines : on aperçoit encore dans ses lettres cette souplesse d’esprit, cette universalité de connaissances, ce tact délicat, ce badinage aisé, cette grâce piquante qui séduisaient tour à tour Paris, Versailles, Joseph II, Frédéric II, Catherine.
), et qu’il nous parle ainsi de cet autre exil d’où rien ni personne n’est jamais revenu et qui s’appelle le passé : Dans ce vallon sauvage où César t’exila, Sur la roche moussue, au chemin d’Ardiège, Penchant ton front qu’argente une précoce neige, Chaque soir, à pas lents, tu viens t’accouder là.
Elle voudrait bien être épouse et mère. « On ne délie personne du devoir, répond le prêtre. — Au moins, dit la jeune fille, aimez-moi un peu.
Ils se félicitent entre eux de cet usage de faire des cadeaux aux comédiens, usage répandu parmi les villes d’Italie et auquel ne manquent guère les personnes d’un rang distingué.
Il n’échappera à personne que l’arlequinade italienne, telle ou à peu près telle que nous venons de la retracer, était pourtant une transition presque nécessaire entre l’œuvre du Frère de la Merci et l’œuvre philosophique et satirique de Molière.
Méprisant ces misérables aberrations du sentiment religieux, Jésus aimait à dîner chez ceux qui en étaient les victimes 520 ; on voyait à table à côté de lui des personnes que l’on disait de mauvaise vie, peut-être pour cela seul, il est vrai, qu’elles ne partageaient pas les ridicules des faux dévots.
Il fut hier à cette promenade que je vous ai dite, mais en tiers avec Quanto et son amie (madame de Maintenon) ; nulle autre personne n’y fut admise, et la sœur (madame de Thiange) en a été très affligée.
Sully-Prudhomme ne veut se brouiller avec personne et, s’il osa un jour exprimer des haines vigoureuses, ce fut contre un poète déjà mort.
Le héros tragique paraissait à travers l’élément lyrique qui submergeait encore sa personne, comme un nageur qui passe sa tête au-dessus des flots.
Villemain a plus que personne contribué à l’engager et à la maintenir dans cette voie qui, à beaucoup d’égards, est plus large, plus féconde, mais qui parfois aussi, à force d’être large, n’aboutit pas.
J’étais dans la salle à manger, le soir d’un de mes mercredis, causant et buvant avec deux ou trois amis… La nuit finissait, l’aurore se leva à travers les petits rideaux, mais une aurore d’un sinistre jour boréal… Alors tout à coup beaucoup de gens se mirent à courir en rond dans la salle à manger, saisissant les objets d’art, et les portant au-dessus de leurs têtes, cassés en deux morceaux, entre autres, je me souviens, mon petit Chinois de Saxe… Il y avait aux murs, dans mon rêve, des claymores, des claymores immenses ; furieux j’en détachai une et portai un grand coup à un vieillard de la ronde… Sur ce coup, il vint à ce vieillard une autre tête, et derrière lui deux jeunes gens qui le suivaient, changèrent aussi de têtes, et apparurent tous les trois avec ces grosses têtes ridicules en carton, que mettent les pitres dans les cirques… Et je sentis que j’étais dans une maison de fous et j’avais de grandes angoisses… Devant moi se dressait une espèce de box où étaient entassés un tas de gens qui avaient des morceaux de la figure tout verts… Et un individu, qui était avec moi, me poussait pour me faire entrer de force avec eux… Soudain je me trouvai dans un grand salon, tout peint et tout chatoyant de couleurs étranges, où se trouvaient quelques hommes en habit de drap d’or, avec sur la tête des bonnets pointus comme des princes du Caucase… De là je pénétrai dans un salon Louis XV, d’une grandeur énorme, décoré de gigantesques glaces dans des cadres rocaille, avec une rangée tout autour de statues de marbre plus grandes que nature et d’une blancheur extraordinaire… Alors, dans ce salon vide, sans avoir eu à mon entrée la vision de personne, je mettais ma bouche sur la bouche d’une femme, mariai ma langue à sa langue… Alors de ce seul contact, il me venait une jouissance infinie, une jouissance comme si toute mon âme me montait aux lèvres et était aspirée et bue par cette femme… une femme effacée et vague comme serait la vapeur d’une femme de Prud’hon.
Mais ni le savant ni personne n’ont jamais songé combien il serait simple, clair et logique, et économique de dire, avec naïveté : porc de rivière.
Loin de là : si une œuvre aussi incomplète valait la peine d’être discutée à ce point, on surprendrait peut-être beaucoup de personnes en leur disant que, dans la pensée de l’auteur, il y a eu tout autre chose qu’un caprice de l’imagination dans le choix de ce sujet et, qu’il lui soit permis d’ajouter, dans le choix de tous les sujets qu’il a traités jusqu’à ce jour.
Que personne ne s’attarde.
Il portait à merveille l’habit habillé que personne ne porte plus guère, depuis que nous sommes tous devenus les égaux de nos supérieurs.
« Notre connaissance, dit-il, étant resserrée dans des bornes si étroites, comme je l’ai montré, pour mieux voir l’état présent de notre esprit, il ne sera peut-être pas inutile… de prendre connaissance de notre ignorance, qui… peut servir beaucoup à terminer les disputes… si, après avoir découvert jusqu’où nous avons des idées claires… nous ne nous engageons pas dans cet abîme de ténèbres (où nos yeux nous sont entièrement inutiles, et où nos facultés ne sauraient nous faire apercevoir quoi que ce soit), entêtés de cette folle pensée que rien n’est au-dessus de notre compréhension 153. » Enfin, on sait que Newton, dégoûté de l’étude des mathématiques, fut plusieurs années sans vouloir en entendre parler ; et de nos jours même, Gibbon, qui fut si longtemps l’apôtre des idées nouvelles, a écrit : « Les sciences exactes nous ont accoutumés à dédaigner l’évidence morale, si féconde en belles sensations, et qui est faite pour déterminer les opinions et les actions de notre vie. » En effet, plusieurs personnes ont pensé que la science entre les mains de l’homme dessèche le cœur, désenchante la nature, mène les esprits faibles à l’athéisme, et de l’athéisme au crime ; que les beaux-arts, au contraire, rendent nos jours merveilleux, attendrissent nos âmes, nous font pleins de foi envers la Divinité, et conduisent par la religion à la pratique des vertus.
La fable n’en est que l’accessoire, que le cadre, & cette fable n’a rien qui puisse déplaire aux personnes vertueuses.
Janin, avec son interminable et vide phraséologie, me fait l’effet d’un individu qui, ayant une personne à dîner, demanderait pour lui et son invité un salon de deux cents couverts.
Non, Messieurs, je n’attristerai point vos souvenirs, en leur offrant de pareils tableaux, et je me bornerai à énoncer cette opinion, que personne ne contestera sans doute : c’est que le théâtre de ces temps malheureux pourrait aussi en être l’histoire.
Et encore pour dire… qu’on vit l’ombre de deux personnes assises au soleil, elle écrit doctement : « Les deux corps, producteurs de l’ombre, venaient de s’asseoir !
Nous n’avons point à rappeler ici des pages qui ont été citées vingt fois, et que personne, d’ailleurs, n’a oubliées.
Chacun, dans le livre en question, trouva des raisons et des faits en faveur de ses préférences, et personne n’y fut choqué d’une condamnation qui n’y était pas.
Le Il compilait, compilait, compilait, peut s’appliquer à sa personne.
Un incomparable éventeur de gibier, un admirable limier littéraire, Philarète Chasles, presque Anglais lui-même, tant il savait l’anglais l’avait un jour parlé de Carlyle et montré, dans un fragment de traduction, combien il était difficile de traduire ce rude génie saxon compliqué de germanisme ; mais il en eut bientôt assez, malgré sa vaillance, et personne, après Chasles, ne fut tenté de s’y frotter.
Quand rien n’est calme et personne impartial, à une époque telle que la nôtre, ingénieuse, entortillée, paradoxale, sceptique et nerveuse, vaniteuse à la rage et désespérée de philosophie impuissante, Lerminier, tranchant sur cette époque et sur son passé, car il eut son bouillonnement sanguin, son exubérance et ses systèmes de jeunesse, est enfin arrivé au calme et à l’impartialité.
Ainsi, par exemple, sa philosophie a péri, et si bien péri que personne n’oserait en relever ou en défendre le cadavre, et qu’à présent c’est le spiritualisme — un spiritualisme antireligieux — qui continue l’œuvre de destruction que le matérialisme avait commencé.
… Nous non plus, comme Renée, nous ne croyons pas à l’impersonnalité de Richelieu ; nous ne croyons à l’impersonnalité de personne… pas même à celle de Dieu !
Blaze de Bury, qui ne doit croire qu’à lui-même, comme tous les dandys de tous les temps, sacre dans sa personne la personnalité humaine.
Michelet, il n’y avait personne.
C’est la glorification sans réserve de la politique et de la personne de Henri IV.
Personne, je crois, ne s’est plus occupé que moi de Michelet2.
Pour écrire la vie de cet homme de brusque décision, qui aimait la vérité d’un amour hardi et sans scrupule, qui n’y alla jamais de main morte avec rien ni avec personne, et qui empoignait, quand il ne s’agissait que de toucher, besoin était d’un homme de sa sorte.
Toutes deux purent suffire au besoin de Lettres de ce siècle aux grandeurs publiques, qui avait autre chose à faire que de se regarder dans l’âme, pour raconter ce qu’il y voyait, à la première personne, dans des épanchements ou des chuchotements particuliers.
Mais, dès qu’il s’en allume une, M. de Mouy, comme les bedeaux qui éteignent les cierges dans les églises, ne manque jamais de planter dessus l’éteignoir d’une observation, et, quelquefois, d’une petite critique… « Mon cher fils, mon cher Roi, mon cher Stanislas-Auguste, — écrit un jour Madame Geoffrin, — vous voilà trois personnes en une seule et vous êtes ma Trinité !
Mais à une époque où le Rationalisme souffre tant des blessures qu’il se fait à lui-même et où l’enseignement de l’Église commence de reprendre dans les esprits éminents l’empire qu’il avait perdu au dix-huitième siècle, ils se sont dit probablement qu’il ne fallait mépriser le secours de personne.
Né en 1707, sous Louis XIV, le Roi réglé et éclatant comme le soleil, qu’il avait pris pour son symbole, Buffon devait garder sur tout lui-même un impérissable reflet de ce grand règne, qui expira sur son berceau, et montrer ce reste de grandeur par la règle, comme pour faire leçon en sa personne à la société déréglée au sein de laquelle il ne vécut pas.
M. de Rémusat a beau nous dire, avec une intention qui ne trompe personne : « Descartes ne serait pas aisément convenu que saint Anselme fut un de ses maîtres. » Tout ce qui s’occupe de philosophie n’en sait pas moins que l’argument de saint Anselme, sur l’existence de Dieu (et l’existence de Dieu, c’est toutes les questions de la philosophie dans une seule), est le même dans le Monologium que dans les Méditations.
Or, si, avec quelques mots, toujours cités quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits, marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, — fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ?
Il y a tant de théologie nécessaire dans les moindres notions de la plus simple philosophie, que parmi ceux qui ont réfléchi, personne ne s’étonnera que ce soit un prêtre qui ait pris l’initiative de ce rapprochement salutaire entre les doctrines de l’avenir et les doctrines du passé.
Nous n’avons pas, il est vrai, parmi nous le génie et la grande figure jupitéréenne de Ronsard, sa dictature indiscutée et funeste, funeste même pour lui, car le faux système a tué sa gloire en l’écrasant dans son œuf d’aigle ; mais, si l’on cherchait bien, on trouverait Desportes, et, en disant cela, nous ne disons de mal de personne… M.
Croyez bien que je ne la laissai pas cachée et perdue dans ces cent exemplaires d’alors parmi lesquels il y en avait peut-être cinquante de trop, et que je la signalai et l’offris aux cinquante personnes dont je vaudrais trouver l’adresse, — oui !
Son chroniqueur n’a pas cité dans sa chronique un seul acte de croyance profonde venant de ce héros obscur, de cet humble servant militaire à âme de chevalier, auquel il eût été plus séant qu’à personne d’être chrétien.
C’est en effet le caractère particulier de l’esprit de cet homme plus étonnant que son œuvre, quoique son œuvre soit un monument, de toujours s’élever, de toujours s’accroître, et par cela même d’avoir plus besoin du temps que personne.
Personne n’ignore les splendides et funestes facultés de Diderot.
Seulement, est-ce à une gloire de journal, c’est-à-dire de journée ; est-ce à cette fonction littéraire de Conteur pour le plaisir de l’imagination du plus grand nombre, qui est toujours une imagination vulgaire ; est-ce au rôle de Perrault pour les grandes personnes que M.
Comme ils ont un caractère qui leur est propre, et que leur auteur n’a voulu imiter ni Fontenelle ni personne, ils méritent d’être distingués ici comme ils l’ont été par le public.
Après cela, tout est à croire et à espérer pour les mortels ; et personne de vous ne doit s’étonner, s’il voit les animaux féroces échanger avec les dauphins leurs forêts contre les profondes vallées de la mer, et les uns préférer les flots retentissants à la terre, tandis que les autres se plairaient désormais sur la montagne. » Ailleurs le poëte proteste, avec non moins de force, contre les mécomptes de la vie, et ne conseille pas, comme fait parfois Horace, d’y opposer l’insouciance et le plaisir, mais la fermeté d’âme.
« Décomposez, dit Mill, une proposition abstraite ; par exemple : Une personne généreuse est digne d’honneur5. — Le mot généreux désigne certains états habituels d’esprit et certaines particularités habituelles de conduite, c’est-à-dire des manières d’être intérieures et des faits extérieurs sensibles. […] Plusieurs l’ont jugée inutile, mais personne n’a osé la dire fausse. […] « La mortalité de Jean, Thomas et compagnie10 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres, et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Les procédés dont celui-ci compose la science sont ceux où vous excellez par-dessus tous les autres, et les procédés qu’il exclut de la science sont ceux qui vous manquent plus qu’à personne.
Celle-ci est une délicate personne, une belle diseuse (dulce loquentem), une savante ou mieux une muse ; ce n’est pas d’elle qu’on pourrait dire qu’elle ne chante pas les vers de Sapho, elle en fait elle-même. […] En France, les personnes même instruites (hors du cercle de l’érudition) sont trop accoutumées à ne juger l’antiquité que sur quelques grands noms qui reviennent sans cesse, qu’on cite à tout propos et qu’on croit connaître.
Personne ne l’a fait aussi juste et aussi grand que Sainte-Beuve ; à cet égard, nous sommes tous ses élèves ; sa méthode renouvelle aujourd’hui dans les livres et jusque dans les journaux toute la critique littéraire, philosophique et religieuse. […] Si, au contraire, l’homme naturellement sain et équilibré limite volontiers l’étendue de ses conceptions pour en mieux préciser la forme, on verra, comme en Grèce, une théologie d’artistes et de conteurs, des dieux distincts promptement séparés des choses et transformés presque dès l’abord en personnes solides, le sentiment de l’unité universelle presque effacé et à peine conservé dans la notion vague du Destin, une philosophie plutôt fine et serrée que grandiose et systématique, bornée dans la haute métaphysique5, mais incomparable dans la logique, la sophistique et la morale, une poésie et des arts supérieurs pour leur clarté, leur naturel, leur mesure, leur vérité et leur beauté à tout ce que l’on a jamais vu.
Ce transport, qui coûta 200 000 francs, fut exécuté par l’architecte Fontana, au moyen d’un mécanisme admirable, que de nos jours personne ne pourrait inventer, ni peut-être même imiter. […] Cet obélisque n’a point d’hiéroglyphes ; il n’est pas le plus grand de ceux de Rome, mais quelques personnes le regardent comme le plus curieux, parce que, n’ayant jamais été renversé, il a été conservé dans toute son intégrité.
Il se peut que ces poètes soient intéressants à étudier et à définir, et que leur personne ou leur œuvre me communique quelque impression non encore éprouvée. […] Mais il ne passe pour tel que parce qu’il est un barbare, un sauvage, un enfant… Seulement cet enfant a une musique dans l’âme, et, à certains jours, il entend des voix que nul avant lui n’avait entendues… IV Les traits que je viens de rassembler par caprice et pour mon plaisir, je ne prétends pas du tout qu’ils s’appliquent à la personne de M.
Il faut y insister d’autant plus qu’il sait au besoin, — ou peut-être suivant le gré d’une heure inattendue, — tracer de tels vers aussi bien que personne, une souple musique délicieuse comme celle-ci : Au bois des frênes nous avons pleuré. […] Vielé-Griffin s’épanche entièrement en ses dernières œuvres ; la personne du récitant s’y devine et moralement et presque au physique.
. — Caractéristique de la personne d’Eva qui, disent d’abord Pogner et plus tard Sachs, jugera en même temps que le peuple et les maîtres. […] Le public, un public choisi, était accouru en masse : l’immense salle était littéralement remplie, et ce qui prouve que la musique de Wagner commence à être très appréciée à Anvers c’est que presque personne n’a quitté la salle avant le dernier accord de l’orchestre. — Cela prouve en même temps que l’exécution s’est trouvée tout à fait digne de cette musique grandiose qui ne souffre pas la médiocrité dans l’interprétation.
Que tout ce role est plein de nuance délicate que personne n’avait connues jusqu’alors, plein d’un pathétique pénétrant dont il n’y avait aucun exemple ! […] Racine n’avait pris Andromaque à personne ; et quand il étala sur la scène des peintures si savantes et si expressives de cette inépuisable passion de l’amour, il ouvrit une source nouvelle et abondante pour la tragédie française.
Les méthodes théologiques et métaphysiques qui, relativement à tous les autres genres de phénomènes, ne sont plus maintenant employées par personne, soit comme moyen d’investigation, soit même seulement comme moyen d’argumentation, sont encore, au contraire, exclusivement usitées, sous l’un et l’autre rapport, pour tout ce qui concerne les phénomènes sociaux, quoique leur insuffisance à cet égard soit déjà pleinement sentie par tous les bons esprits, lassés de ces vaines contestations interminables entre le droit divin et la souveraineté du peuple. […] Personne n’est plus profondément convaincu que moi de l’insuffisance de mes forces intellectuelles, fussent-elles même très supérieures à leur valeur réelle, pour répondre à une tâche aussi vaste et aussi élevée.
Personne n’a converti les romantiques ; en gens d’esprit et de talent, ils se sont convertis tout seuls.
Certes, s’il avait vécu, personne n’aurait eu plus de droits que lui à être duc de Rivoli.
Charles XII peut sembler un peu arrangé après coup, sans doute, dans les projets de pacification et de liberté européenne que lui suppose l’auteur ; Steven peut sembler un peu avancé, lorsqu’il fait saluer à ses hôtes, dans la personne de ses mineurs, les premiers gentilshommes de L’Europe, et cette seule et immortelle noblesse du travail qu’il a l’honneur de commander.
Nous avons vu que la littérature, chez Diderot, chez Rousseau, chez Bernardin de Saint-Pierre, devient décidément individualiste : faut-il rappeler que Voltaire même, dans sa forme classique, est constamment tyrannisé par son individualité, que ses théories religieuses et politiques tiennent aux plus secrètes inclinations de son moi, et qu’enfin il n’a pas craint d’appliquer la grave, l’impersonnelle tragédie à la représentation de sa personne, de son ménage et de ses goûts ?
Personne plus que lui ne contribua à changer la direction de l’art français : Vien procède de lui, et David est l’élève de Vien (Serment des Horaces, 1784).
Brunetière, dont la sévère méthode, le rigoureux enchaînement de doctrine ont fortement saisi le public : sans nulle concession à la frivolité des auditeurs, il les gagne par l’ardente conviction que son action, sa voix, toute sa personne dégagent.
J’ai d’ailleurs remarqué que cette amabilité des citations l’avait suivi dans toute sa carrière : alors qu’il était arrivé, n’ayant besoin de personne, il aimait à citer des travaux secondaires d’inconnus, de jeunes gens, sans intérêt alors assurément, par souci d’exactitude et minutie d’information.
Personne ne nous la refuse.
Les personnes qui croient posséder cette intuition sont dupes d’une illusion.
Et maintenant certaines personnes pensent qu’il ne nous paraît vrai que parce qu’on ne considère en mécanique que des vitesses modérées, mais qu’il cesserait de l’être pour des corps animés de vitesses comparables à celle de la lumière.
Les enfants, les jeunes animaux, les personnes privées de quelque sens, ceux qui nés aveugles ont recouvré la vue, les gens élevés dans la séquestration, comme Gaspard Hauser76 : ce sont là de nombreuses sources d’information dont malheureusement on a fait très rarement usage.
Personne ne peut faire défaut à une loi sans être frappé un jour ou l’autre par cette même loi.
Faisant allusion aux fautes qui s’étaient commises et dont personne ne pouvait se croire exempt, il disait un jour à quelqu’un qui le complimentait, et tout en déclinant l’éloge : « Nous ne sommes plus qu’une réunion d’humbles pénitents. » Mais les pénitents comme M. de Montalembert se relèvent vite, et je ne conseillerais pas aux adversaires de s’y trop fier.
personne !
La question touchant le plaisir ou le déplaisir que causait ou méritait de causer telle œuvre, demeurait posée ; mais on s’astreignait à savoir, en outre, quelle était la personne c’est-à-dire l’intelligence qui l’avait produite, et encore quel était l’ensemble des circonstances historiques c’est-à-dire sociales, dont sa production avait été entourée ; pour ces deux sortes de renseignements le critique avait à se doubler d’un historien ou d’un biographe et devait pénétrer dans le domaine des sciences morales.
Sans doute l’âme n’est pas détruite par là même, et elle conserve encore virtuellement la puissance de penser ; mais la pensée actuelle, mais la pensée individuelle, la pensée enfin accompagnée de conscience et de souvenir, cette pensée qui dit moi, celle-là seule qui constitue la personne humaine et à laquelle notre égoïsme s’attache, comme étant le seul être dont l’immortalité nous intéresse, que devient-elle à ce moment terrible et mystérieux où l’âme, en rompant les liens qui l’unissent à ses organes, semble en même temps rompre avec la vie d’ici-bas, en dépouiller à la fois les joies et les misères, les amours et les haines, les erreurs et les souvenirs, en un mot perdre toute individualité ?
En France c’est, pour l’ordinaire, un amusement, un jeu de commerce qui ne ruine et n’enrichit personne.
Il n’y a gueres de déclamation qu’on ne puisse écrire en notes avec dix caracteres differens dont chacun marqueroit une inflexion de voix particuliere ; et comme on apprenoit l’intonation de ces accens, en même-temps qu’on apprenoit à lire, il n’y avoit presque personne qui n’entendît cette espece de notes.
Puis, Bianchon entre avec un sang-froid superbe dans le détail de ses coups doubles ; et personne n’est à même de les contester.
Mais je demande si déjà nous n’avons pas besoin de nous rappeler la personne même de Bossuet, et l’assemblée imposante devant laquelle il parlait, et l’autorité de sa parole, fortifiée par le caractère auguste dont il était revêtu, et l’empire irrésistible de doctrines non contestées, et toutes les gloires et toutes les renommées de cette époque si brillante, et tous les souvenirs de la vieille monarchie, pour sentir les éminentes beautés de l’Oraison funèbre du grand Condé.
Quand on fit le procès à ce chef-d’œuvre, qu’on lira encore quand on saura la Russie par cœur, personne ne se dit que Custine était de cette famille de jugeurs dont madame de Staël se vantait d’être, — madame de Staël, qu’il rappelle d’ailleurs pour le style et pour sa manière habituelle et soudaine de faire partir l’étincelle de l’aperçu. « Je serais conduite à l’échafaud, — disait un jour madame de Staël, — qu’en chemin, je crois, je voudrais juger le bourreau. » Custine avait plus difficile à faire : il avait à juger ceux qui voulaient le séduire, et il a été plus fort que ses séducteurs.
Son essai sur la Science de la main n’a forcé celle de personne.
Or, si avec ces quelques mots toujours cités, quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ?
Jamais personne n’avait plongé plus avant dans la notion de cette religion domestique dont l’ancien monde était sorti, et c’était là une découverte magnifique de simplicité !
Gaston Boissier n’a ni la fantaisie, ni la pétulance, ni le dandysme impertinent et charmant de Chasles, — mais il a pourtant, comme Chasles, du dandysme dans sa personne, et même dans sa littérature.
Goethe, par la nature du sien, avant tout dramatique, ne montre guères que les extrémités de la personne : c’est par le geste, un mot, une indication, qu’il la révèle.
Bien entendu, personne n’en parla.
Malheureusement personne n’est en droit de compter sur cet heureux mystère.
Il y a des caractères indécis qui sont un mélange de grandeur et de faiblesse, et quelques personnes mettent Cicéron de ce nombre.
C’est ce que font précisément les enfants (axiome 37), lorsqu’ils prennent dans leurs jeux des choses inanimées et qu’ils leur parlent comme à des personnes vivantes.
On liait solidement, poitrine à poitrine, lèvre à lèvre, deux personnes au complet état de nudité, et on les précipitait ainsi dans la Loire. […] Il me répondait par la création des « Ecrits pour l’Art », cette Revue au titre hautain qu’il avait trouvé qu’il voulait mienne, me dit-il, et en laquelle il ne permit à personne d’équivoquer, gardant intégralement le programme qu’il avait adopté, selon ses convictions. […] Assez littéraire pour avoir produit un ou deux Articles du lointain Henri de Regnier, par exemple, assez anarchiste pour avoir eu, en les personnes de son directeur et de deux rédacteurs attitrés, tout simplement, les Honneurs de la Cour d’assises ! […] ».C’est le temps, d’ailleurs, où le « Mercure » ne rend pas compte de la Bête humaine, parce que « personne. n’a eu le courage de lire le livre ». […] J’en reproduirai les principaux passages, qui répondent, en la personne de Sarcey, à la plupart des critiques d’alors : Interrogé par Fernand Xau, M.
Enfin il y a des faits nouveaux qui, quoique bien observés, n’apprennent rien à personne ; ils restent, pour le moment, isolés et stériles dans la science ; c’est ce qu’on pourrait appeler le fait brut ou le fait brutal. […] Souvent les personnes superficielles se laissent éblouir par cette apparence de logique, et c’est ainsi que se renouvellent parfois de nos jours des discussions dignes de l’ancienne scolastique. […] Je comprends facilement que le principe anatomique devait se présenter nécessairement le premier, mais le crois que ce principe est faux en voulant être exclusif, et qu’il est devenu aujourd’hui nuisible à la physiologie, après lui avoir rendu de très grands services, que je ne conteste pas plus que personne. […] Très souvent le nom des maladies a été donné au hasard, soit parce que le diagnostic était obscur, soit parce que la cause de mort a été inscrite sans y attacher aucune importance scientifique, par un élève qui n’avait pas vu le malade, ou par une personne de l’administration étrangère à la médecine. […] En 1856, personne n’avait poussé la question expérimentale plus loin, et dans mon cours au Collège de France sur les substances toxiques et médicamenteuses, je repris l’étude sur l’empoisonnement par l’oxyde de carbone que j’avais commencée en 1846.
Par exemple, sur vingt-cinq personnes qui entrent ici, il n’y en a pas trois qui discernent la couleur du papier ! […] Lorsqu’on s’est ennuyé longtemps à attendre une personne, qu’on la rencontre enfin et qu’elle vous sourit, on oublie d’un seul coup la longue heure passée dans la monotonie de l’attente ; cette heure ne semble plus former dans le passé qu’un point sombre, bientôt effacé lui-même : c’est là un simple exemple de ce qui se passe sans cesse dans la vie.Tout ce qui était gris, terne, décoloré (c’est-à-dire en somme la majeure partie de l’existence) se dissipe, tel qu’un brouillard qui nous cachait les côtés lumineux des choses, et nous voyons surgir seuls les rares instants qui font que la vie vaut la peine d’être vécue. […] ) Votre personne, vos moindres mouvements me semblaient avoir dans le monde une importance extra-humaine.
Cette poésie, j’essayais quelquefois de l’exprimer dans des vers ; mais ces vers, je n’avais personne à qui les faire entendre ; je me les lisais quelques jours à moi-même ; je trouvais avec étonnement, avec douleur, qu’ils ne ressemblaient pas à tous ceux que je lisais dans les recueils ou dans les volumes du jour. […] Je le sais mieux que personne, car j’ai été souvent le confident inconnu de ces mille voix mystérieuses qui chantent dans le monde ou dans la solitude, et qui n’ont pas encore d’écho dans leur renommée.
(Je ne veux point, comme ils disent, passionner le débat, et faire des personnalités, et blesser personne. […] Personne n’a plus rien à dire.
Mais encore une fois, une composition littéraire est une chose, une œuvre musicale en est une autre, et qu’il s’agisse d’Héloïse et Abélard, de Roméo et Juliette ou de Tristan et Iseult, la musique est foncièrement impropre à traduire autre chose que le « lieu commun » d’amour, sans acception d’époque ou de personne. Wagner a rêvé d’une chimère en croyant qu’il étendrait indéfiniment la sphère d’action de la musique ; et ni lui ni personne n’y saurait réussir.
L’origine aryenne, commune à tous nos récits légendaires, permet de retrouver les premiers linéaments de nos poèmes — depuis le Perceval jusqu’au lai de l’oiselet — dans les traditions indoues et orientales ; elle donne aux sources différentes une sorte d’unité supérieure, qui ne fait doute aujourd’hui pour personne. […] Nous nous adressons ici, est-il besoin de le dire, à ces personnes qui ont été à Bayreuth, ou qui connaissent au moins le sujet des drames wagnériens. — Il nous est en effet impossible, à cause du peu de place dont nous disposons, d’expliquer ici le sujet de Parsifal, qui a d’ailleurs été en général suffisamment analysé par Mme Judith Gautier et M.
Mais nous ne nous doutions pas qu’aux travaux historiques et critiques signalés par nous en passant, contre la grosse balourdise des crimes des Borgia, il allait s’en ajouter un autre, définitif, sur le chef de la hideuse famille, sur le serpent générateur de toute cette nichée de serpents… Nous ne nous doutions pas qu’un livre sur Alexandre VI48 achèverait d’un dernier coup le monstre postiche devant lequel les imbécilles et les hypocrites vertueux se sont indignés ou ont tremblé depuis trois siècles avec une émotion si comédienne ou si dupe, et qu’il serait solennellement envoyé à Victor Hugo pour refaire son éducation sur cette question des Borgia, et lui montrer qu’il est plus honteux pour le génie que pour personne d’être, à ce point-là, mystifié. […] Elle ne pourra tromper personne.
L’auteur y est entré tout d’abord et sans peine en traitant de Joseph de Maistre, avec qui l’on n’a pas tant de ménagements à garder puisqu’il n’en a eu pour personne.
Il y plonge par ses racines, il en a gardé le fond ; et parmi ceux qui sont habitués à reconnaître et à démêler ce qui subsiste d’essentiel à travers les transformations morales, je n’étonnerai personne en disant que, sous sa formephilosophique la plus consommée, il a encore de sa race première certains traits que lui-même a notés comme les plus profonds et les plus durables, « la foi, le sérieux, l’antipathie pour ce qui est vulgaire, le mépris de la légèreté » ; — oui, la foi, — une sorte de foi, non au surnaturel, mais au divin ; et l’on peut dire en effet que, dans sa manière d’envisager la nature, l’histoire et l’humanité, M.
Ne tromper personne, à commencer par soi-même, ne s’en faire accroire ni à soi ni aux autres ; n’être ni dupe, ni charlatan à aucun degré ; ne jamais aller prendre et montrer des vessies pour des lanternes (je parle à la Rabelais), ou des phrases brillantes pour des idées, ou de pures idées pour des faits ; mettre en tout la parfaite bonne foi avant la foi ; c’est aussi là un programme très-sain et un bon régime salubre pour l’esprit.
que d’étranges jugements de choses et de personnes, qu’on est étonné plus tard d’avoir proférés !
Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s’est épuisé ; Personne encore ne s’en doute, N’y touchez pas, il est brisé !
M.Hugo, M.de Vigny, bientôt M.Alfred de Musset, George Sand dès que ce talent eut éclaté, et au milieu de tout cela M.de Balzac, M.Dumas, d’autres personnes encore qui ne se piquent pas d’être citées en si haut rang à côté d’eux, tous successivement ou à la fois, furent associés, appelés, sollicités même (plusieurs s’en vantent aujourd’hui) à contribuer de leur plume à l’œuvre commune.
Quelques hommes ont conservés, jusques à la fin de la vie, le pouvoir qu’ils avaient acquis, mais pour le retenir, il leur en a coûté tous les efforts qu’il faut pour arriver, toutes les peines que causent la perte ; l’un est condamné à suivre le même système de dissimulation qui l’a conduit au poste qu’il occupe, et plus tremblant que ceux qui le prient, le secret de lui-même pèse sur toute sa personne ; l’autre se courbe sans cesse devant le maître quelconque, peuple ou roi, dont il tient sa puissance.
Tout ce qui est utile à l’humanité est bien ; tout qui est nuisible à l’humanité est mal ; ce qui ne fait ni bien ni mal à personne est indifférent ; que je mente, que je me grise, ou pis, qu’importe, si ces actes sont sans effets, sans prolongements funestes au dehors ?
Toutes les générations arrivées à maturité depuis 1865 lui doivent plus qu’à personne, sauf (pour une minorité) à Renan : c’est dire assez que toutes les réserves que je puis faire ici ont pour objet de le définir, et point de l’amoindrir.
* * * Personne, je pense, n’accusera Michelet de timidité.
Sa poésie, à la fois majestueuse et précieuse, marche magnifiquement, comme les personnes de cour en grande toilette.
« Il y a plus de réelle grandeur, disait Lamartine, dans une bonne action, que dans un beau poème, ou une grande victoire. » Mieux que personne il pouvait comparer ces trois grandeurs, les ayant réunies en lui.
Oserai-je dire que ce sont ceux qu’il écrivit, il y a vingt-cinq ans, au temps où personne ne parlait de lui ?
Nous ne redouterons pas vos talens, lorsqu’ils contribueront à embellir ce qui nous environne ; je m’éleverai contre cette coutume barbare qui étouffe dans les jeunes personnes de votre sexe les germes précieux des plus rares talens.
Après une journée de tumulte, on recouvre la tranquillité, par le simple effet sympathique de mouvements mesurés, comme la musique et la conversation de personnes calmes.
Ferdinand seul en parle, et personne que lui ne semble l’avoir vu.
Claude Bernard confirment ces vues quant aux sens du goût, et la pluralité des sens du toucher n’est plus un doute pour personne. » Ce qui paraît du reste certain, c’est qu’il est impossible d’admettre autant d’espèces de nerfs qu’il y a d’espèces de sensations, car il en faudrait un nombre infini.
Personne ne sait sans doute ce que dans la crise a pu penser et souffrir cette nature d’airain ; mais le flot passé, nous l’avons vu reparaître avec la même sérénité, la même inflexibilité, le même ressort qu’auparavant.
Son adresse consiste à inventer des situations délicates où le père se trouve en compromis avec ses enfants, l’amant avec la personne aimée, l’intérêt avec l’amitié, l’honneur avec l’amour.
Mais gardez-vous bien de faire comme les Anglois, qui les doublent d’un pédant Irlandois, qui ne leur fait voir dans chaque ville que ce qui n’intéresse personne.
Personne ne se méprend au Christ, au saint Pierre, à la Vierge, à la plupart des apôtres ; et croyez-vous qu’au moment où un bon croyant reconnaît dans la rue quelques-unes de ces têtes, il n’éprouve pas un léger sentiment de respect ?
Se connaître L’égotisme national et la connaissance de l’étranger La France est, par nature, une personne contente d’elle-même.
Quand, se figurant son système en mouvement, il se représentera sa ligne de lumière plus longue, il dira que le temps s’est allongé ; mais il verra aussi que ce n’est plus du temps psychologique ; c’est un temps qui n’est plus, comme tout à l’heure, à la fois psychologique et mathématique ; il est devenu exclusivement mathématique, ne pouvant être le temps psychologique de personne : dès qu’une conscience voudrait vivre un de ces Temps allongés O₁B₁, O₂B₂, etc., immédiatement ceux-ci se rétracteraient en OB, puisque la ligne de lumière ne serait plus aperçue alors en imagination, mais en réalité, et que le système, jusque-là mis en mouvement par la seule pensée, revendiquerait son immobilité de fait.
Parti du criticisme kantien, qu’il avait d’ailleurs profondément modifié dès le début, Renouvier 35 s’en est dégagé peu à peu pour arriver à des conclusions qui ne sont pas très éloignées, quant à la lettre, de celles du dogmatisme métaphysique : il affirme, en particulier, l’indépendance de la personne humaine ; il réintègre la liberté dans le monde.
Il prouve que dans la transformation moderne des religions, deux sectes principales se sont élevées, surtout en Angleterre, l’une, celle des porte-guenilles, l’autre, celle des dandies. « La première est composée de personnes ayant fait vœu de pauvreté et d’obéissance, et qu’on pourrait prendre pour des adorateurs d’Hertha, la Terre ; car ils fouillent avec zèle et travaillent continuellement dans son sein, ou bien renfermés dans des oratoires particuliers, ils méditent et manipulent les substances qu’ils ont extraites de ses entrailles. […] Cet obscur au-delà que les sens n’atteignent point, que la raison ne peut définir, que l’imagination figure comme un roi et comme une personne, c’est la sainteté, c’est le sublime. […] Elles signifient que l’artiste démêle et exprime mieux que personne les traits saillants et durables du monde qui l’entoure, en sorte qu’on peut extraire de son œuvre une théorie de l’homme et de la nature, en même temps qu’une peinture de sa race et de son temps. […] Il y a peut-être moins de génie dans Macaulay que dans Carlyle ; mais, quand on s’est nourri pendant quelque temps de ce style exagéré et démoniaque, de cette philosophie extraordinaire et maladive, de cette histoire grimaçante et prophétique, de cette politique sinistre et forcenée, on revient volontiers à l’éloquence continue, à la raison vigoureuse, aux prévisions modérées, aux théories prouvées du généreux et solide esprit que l’Europe vient de perdre, qui honorait l’Angleterre, et que personne ne remplacera.
Elle est une personne et non une chose. […] — on peut choisir un parti ; — avec de tels combattants, — on peut saisir un poste. — Ils sont mes amis zélés, — fidèles dans l’effusion de leur cœur. — Je puis, comme leur chef, — gouverner dans ce royaume, — je n’ai pas besoin de flatter personne, — je ne resterai plus dorénavant — son sujet ! […] Si chaque famille est de cinq personnes, cela fait un million cinq cent mille.
Fasse Dieu qu’il ne se repente jamais d’avoir exposé la vierge obscurité de son nom et de sa personne aux écueils, aux bourrasques, aux tempêtes du parterre, et surtout (car qu’importe une chute ?) […] Quoi qu’il advienne, il croit devoir avertir d’avance le petit nombre de personnes qu’un pareil spectacle tenterait, qu’une pièce extraite de Cromwell n’occuperait toujours pas moins de la durée d’une représentation. […] L’auteur de ce livre connaît autant que personne les nombreux et grossiers défauts de ses ouvrages.
Personne ne parle le langage en général, car il n’y a pas de langue universelle ; on parle toujours une langue particulière, qui est d’ordinaire la langue de la nation dont on fait partie ; et l’on fait ainsi quand on parle intérieurement comme quand on parle à haute voix. […] Et voilà pourquoi la parole intérieure a échappé à l’attention de la plupart des psychologues ; faute d’être reconnue, elle passe inaperçue ; elle est comme ces personnes actives et modestes qui, dans une famille ou dans une société, rendent mille services sans exiger de retour, dont chacun subit la bienfaisante influence et auxquelles personne ne fait attention.
Cela est vrai, et personne ne songe à le nier. […] La conquête de la santé et de la force, c’est la condition primordiale de l’avenir latin, ce dont personne, soit dit en passant, n’a l’air de se douter ici. […] Personne n’aurait le droit de nous reprocher notre déclin ni d’outrager notre vieillesse. […] Depuis longtemps, personne ne s’en occupe plus, de ces antipodes, inutile désert où la planète érige hors de l’abîme un de ses flancs limoneux ! […] Alors, quand les temps seront révolus et qu’une civilisation vraiment neuve se sera exprimée, il n’y aura plus personne pour pleurer la disparition des Latins.
C’est vers ce temps que, sous prétexte de consulter les hommes de l’art, mais en réalité plutôt pour tromper ses anxiétés par l’étude, il se rendit à Paris, n’y consulta personne, renonça tout bas et avec larmes à la vocation d’artiste, et, renouant avec les lettres, s’appliqua à devenir un instituteur éclairé. […] En s’approchant du mur qui soutient la terrasse de la cure, à quelques pas de la mare, sous un creux de buisson, il aperçoit le chantre en personne, faisant la sieste et tout au long étendu.
VII La première ode qui nous allèche en feuilletant ces billets en vers, c’est une ode à l’amitié dans la personne de Virgile. […] Rixe entre nos jeunes esclaves avec les matelots, et des matelots contre nos jeunes serviteurs : — Aborde ici. — Tu entasses trois cents personnes dans la barque ; holà !
Aussi loin que le regard pouvait s’étendre, il n’y avait personne dans la plaine ni dans le sentier. […] Personne ne se rappelait le rôle que chacun pouvait avoir à jouer ; l’avocat général oubliait qu’il était là pour requérir, le président qu’il était là pour présider, le défenseur qu’il était là pour défendre.
L’auteur n’oublie personne. […] XXI Il y a une puissance divine contre laquelle l’humanité, dans la personne de ses plus grands hommes, s’est insurgée dans tous les siècles, pour franchir aussi les limites prescrites à sa destinée mortelle par son Créateur, et qui, comme l’Océan, l’a toujours fait retomber en poussières et en écumes retentissantes dans son lit.
« Personne n’a vécu dans la familiarité de M. […] n’est-ce pas plutôt qu’il n’y a de réel, de précieux pour lui que sa pensée, détachée des accidents de sa personne et de sa fortune ?
mais il ne doit compte à personne du but qu’il s’est proposé. — Au moins, répondent aux artistes ceux qui ne sentent pas l’art, soyez donc fidèles à la règle du beau. […] Mythologie usée, à laquelle le poète ne croit pas, à laquelle personne ne saurait plus croire ; bonne dans les poèmes d’Homère ou dans ceux d’Ossian, ou dans les légendes des moines du Moyen-Âge ; aujourd’hui froides fictions, vain jeu de l’esprit, sorte de demi-rêve fantastique, qui n’a pas même l’illusion que le sommeil prête à nos rêves !
Souvent on isole, sans que personne sache pourquoi, un des devoirs de l’individu, on le considère seul, on le tient pour absolument sacré, et on l’impose de son mieux, à tort et à travers, au nom de la morale éternelle. […] Il est la résultante d’une foule de sentiments et de désirs divers qui nous entraînent vers les autres, vers telle ou telle personne, dans tel ou tel groupe, qui les réalisent en nous, les font agir en nous, et nous font agir par eux.
Les photographies du docteur Duchenne montrent un vieillard dont les muscles galvanisés donnent au visage l’expression de la terreur et de l’horreur extrême, accompagnée de grande souffrance ; Darwin ayant montré cette photographie à vingt-trois personnes, presque toutes reconnurent immédiatement l’expression d’horreur ; quelques-unes y crurent voir une fureur extrême, à cause de l’expression d’effort et de lutte violente qui est commune aux deux sentiments. […] La nature humaine, dit Maudsley, contient et renferme la nature animale ; le cerveau d’une brute habite dans le cerveau humain, et chez quelques personnes les traits du visage trahissent l’espèce à laquelle appartient l’animal intérieur.
À sa gauche se placeront les personnes de sa famille habitant son intérieur, et à sa droite les personnes distinguées par leur naissance.
Saumaise avait accompagné le président déjà vieux dans son ambassade de Hollande ; il en parle en homme qui l’a connu, admiré de près, et avec un vif sentiment de sa personne.
Soit naïveté, soit finesse (car il est très spirituel), il trouve moyen de convaincre à la fois de sa véracité et de sa jactance ; les fiertés de son style nous rendent bien celles de son courage et de sa personne : il n’est pas donné à tout le monde d’être un Catinat.
[NdA] La somme de 20000 francs affectée à ces prix avait été mise à la disposition de la Société par le docteur Véron qui avait tenu à garder l’anonyme, mais dont le nom n’était un secret pour personne.
L’Académie française n’avait pas d’œuvre à opposer, qu’elle estimât elle-même à la hauteur de la récompense ; car il ne pouvait tomber dans l’esprit de personne que les Symphonies de M. de Laprade pussent y atteindre ou y aspirer.
Biot sur ce parfait isolement et cet aparté de la science, et je ne vois pas pourquoi, arrivés au sommet de leur ordre et à la plénitude de leur vie, les savants ne seraient point légitimement appelés et invités à concourir de leurs lumières à la chose publique, à résoudre tant de questions pratiques et utiles qui intéressent la bonne police des sociétés humaines, et sur lesquelles ils ont qualité, plus que personne, pour décider.
Si, après toutes ces facilités d’observation auxquelles il prête plus que personne, on pouvait craindre de s’être formé de lui comme homme et comme caractère une idée trop mêlée de restrictions et trop sévère, on devrait être rassuré aujourd’hui qu’il nous est bien prouvé que ses amis les plus intimes et les plus indulgents n’ont pas pensé de lui dans l’intimité autrement que nous, dans notre coin, nous n’étions arrivé à le concevoir, d’après nos observations ou nos conjectures.
Les bonnes gens croient que l’auteur de ces Mémoires veut leur altérer leur Mirabeau, en révélant le secret de son activité surhumaine, et en revendiquant pour d’autres personnes une part des mérites que jusqu’à présent a absorbés exclusivement le nom de Mirabeau.
Notre artiste, simple amateur et très-homme du monde, qu’une première maladresse a mis en position un peu fausse vis-à-vis d’elle, n’a d’ailleurs que de l’aversion pour cette petite personne très-inconséquente.
. — « Vous aviez bien raison, répond Sosie, qui ne perd jamais l’occasion de glisser son proverbe : je suis bien d’avis qu’il n’y a rien de plus utile dans la vie que rien de trop. » — Simon continue l’éloge de ce modèle de fils qui s’accordait si bien avec tous ceux de son âge, prenait sa part modérée dans leurs plaisirs, se prêtant à tous, ne se préférant à personne : manière sûre de se faire bien venir et d’acquérir des amis. — Le bon Sosie ne manque pas de glisser de nouveau son proverbe et de pousser, selon son habitude, l’idée de son maître jusqu’à en faire une maxime : « C’était bien sage à lui, dit-il, d’en agir ainsi ; car, par le temps qui court, la complaisance engendre l’amitié, la vérité fait des ennemis. » — « Cependant, poursuit le père, voilà bien trois ans de cela, arriva ici dans le voisinage une femme d’Andros, sans parents, pauvre, belle, à la fleur de l’âge. » — « Aïe !
Je me le figure bien plus vif alors ; il payait davantage de sa personne ; il se souciait de l’opinion.
On peut juger jusqu’à un certain point un homme par ce qu’il fait dans des circonstances où il agit visiblement par choix ; mais, pour le connaître vraiment, il faudrait connaître ce qu’il désirait de faire : on peut blâmer ou approuver ce qu’un homme a fait, on peut décider quelquefois d’après ses actions, mais pour apprécier sa personne et en porter avec justesse un jugement favorable ou défavorable, il faudrait savoir ce qu’il eût fait dans un sort favorable à ses desseins.
Dans les Cornemuses par exemple, c’est un pauvre enfant italien qui va jouant de la piva ; il va de maison en maison, et personne ne l’écoute.
Léonard avait présenté la nouvelle édition de ses Pastorales au Prince-Évêque, qui fait autant de cas de sa personne que de ses ouvrages.
Or, de travailler pour un si petit nombre de personnes et de tenir leur estime pour une suffisante récompense de son labeur, cela ne suppose-t-il pas une fierté qui a sa noblesse ?
Et personne mieux que Leconte de Lisle ne fut « le bon poète », comme le définissait, je crois, Racine : « un bon père de famille qui fait de beaux vers ».
Il exprime, par endroits d’un ton ferme, et toujours sans aigreur, l’objection qu’un grand nombre de personnes décernent aux « nouveaux ».
Elles ne frappent pas l’enfant beaucoup plus fortement que ne font les mêmes vertus chez les autres personnes de son entourage.
Il ne m’appartient pas ce copier un programme à cette place, mais d’appeler l’attention des lecteurs de la Revue sur cette solennité artistique, afin que toute personne qui sera à même de le faire aille porter au maître le tribut de ses applaudissements.