On connoît un troisieme Auteur du même nom, à qui le Théatre Italien doit trois Pieces qui prouvent du talent, & dont voici le titre : Arlequin sauvage, le Faucon, Timon le misanthrope.
Ce n'est pas qu'il ne soit né avec du talent : il est peu d'exemples d'une versification aussi énergique & aussi vigoureuse que la sienne ; mais sa verve ayant presque toujours choisi le vice pour sujet, son esprit doit en tirer peu de vanité : au contraire, son nom est devenu un opprobre aux yeux de quiconque conserve encore de la pudeur.
De plus, il y a dans le nom de Dieu quelque chose de superbe, qui sert à donner au style une certaine emphase merveilleuse, en sorte que l’écrivain le plus religieux est presque toujours le plus éloquent.
véritablement découverts, l’auteur les a distribués et classés dans des chapitres étiquetés avec le nom de nos misères et de nos désastres : la spoliation, la séparation, leschisme, le serment, l’élection des évêques constitutionnels, etc., etc., et cette classification, presque dramatique, donne beaucoup d’intérêt, de vie et de clarté à un livre qu’on lirait encore avec la passion que les récits qu’il contient inspirent, fussent-ils empilés, sans art, comme des matériaux dans un chantier.
On ne lui voit pas ce nom : le Montaigne ! […] Mais ne les confondez pas, ne donnez pas à l’une le nom de l’autre. […] Il voit treize Victor Hugo, et il les désigne du doigt sous les noms Shakespeare, Cervantès, Rabelais, etc. […] Les tours de Notre-Dame étaient l’H de son nom ! […] C’est à quoi se décide Valéry lorsqu’il proclame qu’il donnera le nom de Léonard à une figure conventionnelle du génie humain.
Ensuite, les centenaires qui ont allié ces trois noms, appelé sur eux l’attention, cela ne représente pas un groupement de hasard. […] Tous ces noms forment vraiment une école orientaliste française, à base d’intelligence, en face de laquelle un Loti est seul. […] Et les cinq noms que j’ai pu ramasser n’emporteront sans doute pas l’assentiment de tous les lecteurs. […] Les noms qui ont marqué dans la critique d’art sont, dès lors, naturellement, ceux de grands écrivains. […] Sur le plan intérieur, les philosophes se sont sentis habités par le problème au moins du même nom.
Le conte, genre populaire, translation écrite, tout bonnement, d’une histoire « contée », comme son nom l’indique, de vive voix. […] Mais dans le roman, d’un auteur du moins dont le nom ait survécu, rien ! […] Cet individu, qui vient d’en finir avec la vie, se nommait Beyle, sans avoir rien de commun que le nom avec le critique. […] Il se donna un nom d’emprunt et prit celui de Stendhal, dont la tournure germanique attestait la nature de la secte littéraire qui l’avait adopté. […] Le titre lui en était inconnu, le nom de l’auteur également.
Prophète du passé, — il mérite ce magnifique nom. […] Le nom hiéroglyphique du scarabée est synonyme du mot devenir. […] Il y a un intermédiaire : les imbéciles, ceux-là précisément qui revendiquent le nom de penseurs. […] Donnons-lui son véritable nom : c’est l’esprit. […] Là, il fit des conférences et il commença d’écrire sous le nom de Mark Twain.
C’est l’enthousiasme presque universel qui a accueilli les ouvrages de Lamartine, de Victor Hugo et d’Alfred de Musset, dont les noms précisément ne figurent dans ces études qu’à un rang secondaire. […] Les uns le repoussent, les autres l’exaltent : on n’a pas encore complètement désarmé autour de son nom et de son œuvre. […] Leur nom n’évoque pour la pensée ni un type ni une personnalité définissables. […] On en peut parler comme du marbre grec connu sous le nom de Vénus de Milo. […] La chanteuse dont il s’éprit, et qu’il a dépeinte sous un nom d’emprunt dans son roman de Sylvie, Jenny Colon, ne fut jamais sa maîtresse, soit qu’il n’ait pas pu, soit qu’il n’ait pas voulu obtenir ses faveurs.
Legrelle en donne les noms, et il ajoute que peut-être sa liste n’est pas complète. […] C’est qu’en effet ces deux noms s’évoquent invinciblement l’un l’autre, et doivent rester unis dans une même admiration. […] Elles étaient venues sans doute sur la foi du nom de Molière et avaient amené leurs filles. […] La dernière représentation de L’Étourdi nous offre les noms de Menjaud et de Monrose. […] Il a peint, sous ce nom, le faux bel esprit intrigant et maniéré.
Ici, Ingres dévot à l’antique et à Raphaël, et qui trépigne à ce seul nom ; là, Fokelberg, le sculpteur suédois, tout Grec, dont l’œil se mouillait de larmes en nous montrant l’Apollon au Vatican et les contours lointains des paysages d’Albano.
Viennet, ne fit écrire et insérer, sous le nom de son secrétaire, les quelques lignes qu’on va lire, que sur la demande de M.
Jean-Jacques, venu dans un siècle et dans un monde énervé et de mœurs factices, s’est épris, par contre-coup de génie, du culte de la nature ; il s’est créé sous ce nom un idéal romanesque qu’il a constamment opposé aux raffinements de la société d’alors.
Et par là il peut être assuré de laisser une œuvre et un nom.
Il est certes dangereux d’évoquer les noms sacrés et les œuvres définitives à propos de quelqu’un d’entre nous, fût-ce le meilleur, et cependant je voudrais redire que j’ai goûté ici, grâce à l’aisance du rythme et à l’art d’animer les choses familières d’une puissante vie intérieure, un peu du charme puissant et doux qui fait des Contemplations un livre à part en notre langue.
Pourquoi ces ténèbres sur ce nom ?
Musa inspiratrix, c’est le nom que lui donne Spindler dans cette icône où il la montre de profil, vêtue du peplum antique, ses cheveux dénoués casqués de lauriers.
Ce nom est devenu, parmi nous, celui de l’Eloquence chrétienne, c’est-à-dire, de l’Eloquence de la raison & du sentiment.
C’est que ces hommes sont menés par une croyance majeure qui est le ressort de leur activité : sous des noms plus ou moins symboliques et concrets ils croient à la véritéet tout leur effort se propose de réduire à cette conception idéologique les modes de la vie, d’imposer à la vie phénoménale ce joug : le joug de la vérité.
Quand Newton et Bossuet découvraient avec simplicité leurs têtes augustes, en prononçant le nom de Dieu, ils étaient peut-être plus admirables dans ce moment, que lorsque le premier pesait ces mondes, dont l’autre enseignait à mépriser la poussière.
En un siècle égoïste et pressé comme le nôtre, qui s’arrête à peine devant les grandes choses et devant les grands noms, était-ce bien la peine de faire poser devant nous la figure, ou plutôt la momie, de trois scholiastes comme eux ?
Parmi les artistes qui, sous toute forme et dans toute œuvre, arrivent à ce degré de profondeur et d’intensité qui est plus que la vie et qui en constitue l’idéal, il y a ceux qui ont tiré à eux toute cette magnifique couverture du nom de poètes et qui l’ont gardé pour eux seuls.
Mais que gagnerez-vous, vous Europe, à ce meurtre fantastique de douze ou quinze millions d’hommes, coupables seulement de leur nom ? […] Monarque d’une si riche péninsule, chef courageux d’une si imposante armée, présent par l’ubiquité du nom de roi d’Italie dans mes cinq ou six capitales, maître de mille lieues de côtes couvertes de ports militaires sur la Méditerranée, pouvant à mon gré les ouvrir ou les fermer aux escadres ou aux débarquements de l’Angleterre, je veux faire compter l’Autriche et au besoin la France avec moi ; c’est un terrible poids à placer ou à déplacer dans la balance du continent que trente millions d’âmes, cinq cent mille hommes, l’alliance nécessaire de l’Angleterre et un drapeau qui sera, à mon gré, selon les circonstances, celui de la monarchie absolue, celui de la dictature soldatesque, ou celui de la révolution ! […] Tous les peuples de l’Italie ont le droit moderne et incontestable de se donner la liberté chez eux, de détruire ou de constituer le gouvernement national qui leur convient ; mais nul n’a droit de leur imposer, sous le nom de liberté et le canon sur la gorge, la monarchie de la maison de Savoie. […] Nous le croyons avec tant de foi que, malgré notre amour de la paix, si le Piémont et l’Angleterre s’obstinaient, le Piémont par ambition, l’Angleterre par ressentiment de nos victoires et par prévision de nos embarras, à ruiner le système d’une Italie fédérale, à élever avec les débris de tant d’États un trône, italien de nom, anglais de base, antifrançais d’intention, sur toute la péninsule ; et si le Piémont et l’Angleterre mettaient l’élévation de ce trône au prix de la paix ou de la guerre avec le Piémont et avec l’Angleterre, nous dirions franchement : La guerre !
la pastorale prend pied sur le sol de l’Espagne, et mêle des lieux, des noms connus à son impossible action. […] On nous conte qu’en 1624 des princes, des dames et des seigneurs d’Allemaine firent une Académie des vrais amants pour vivre la vie de l’Astrée sous les noms de l’Astrée. […] Il bégaie et n’a jamais pu prononcer son nom : car par malheur l’r et le c sont les deux lettres qu’il prononce le plus mal. » Ses distractions, sa naïveté qui prêtait aux mystifications, ont fait la joie de son siècle, et lui ont fait une légende. […] Mlle de Scudéry y mit plus : la description du monde précieux, hôtels, châteaux, figures et caractères ; Condé, dans Cyrus, avec la bataille de Rocroy très exactement narrée ; dans Clélie, la Fronde, et Pellisson sous le nom d’Herminus, Sarrazin sous celui d’Amilcar, et puis Mme de Sévigné, Fouquet, La Rochefoucauld, le ménage Scarron, les Jansénistes et Port-Royal.
A la première représentation des Maîtres chanteurs à Munich, en 1868, nous étions quatre Français, qui avions fait le voyage pour entendre l’œuvre du maître : Pasdeloup ; Leroy, mon ancien collaborateur de la Liberté ; un dilettante de Reims, dont j’ai oublié le nom, et moi. […] Pour ma part, j’estime qu’il serait glorieux pour la France d’avoir fait un nom à un compositeur qui n’était rien avant que son opéra ait été joué à Paris. » M. […] Le Figaro du 21 avril annonce officiellement la première de Lohengrin pour le samedi 23 ; fait un tableau encourageant des préparatifs ; donne la liste des gens inscrits pour la première, public bizarrement mêlé d’anciens wagnéristes connus, de quelques noms respectables, et de beaucoup d’inconnus, d’étrangers, de faux-mondains et de rastaquouères : d’où cette étrange première aux costume ; cérémonieux et vieille mode, si différente des grandes simples fêtes de Bayreuth ! […] On remarquera que dans cette liste des « plus célèbres musiciens français du temps », des noms illustres côtoient d’autres aujourd’hui oubliés.
Moins encore pourrait-on songer à établir une sorte de catalogue technique des livres et des noms qui furent, durant ce bref espace, mis en vedette. […] Ne le quittons pas, néanmoins, avant d’avoir rappelé le nom de M. […] Qu’il me suffise de mentionner ici quelques noms. […] Enfin, joignons à ces noms celui de Claude Ferval, l’auteur si distingué de le Plus fort, publié en 1902, la Vie de château, en 1904, de l’Autre Amour, son premier roman, qui parut dans la Revue ; ceux de Mme Adam, de Pierre de Coulevain, auteur de Noblesse américaine, d’Ève victorieuse, et de ce joli livre Sur la branche, qui est un grand et légitime succès, — et Daniel Lesueur, André Gladès, disparue à l’heure même où son jeune talent commençait à s’affirmer, — Jacques Vontade, Jean Bertheroy, Myriam Harry, qui toutes ont su conquérir l’estime du public lettré.
Nul n’est digne du nom de savant s’il ne sent ce qu’il y a d’inachevé dans son œuvre. […] Si l’homme n’était qu’une ombre impalpable, il n’aurait imaginé rien de pareil, et le nom même de justice serait inconnu. […] Mais l’homme ne peut pas se séparer de ce sentiment qui est en lui et sans lequel il ne serait pas homme : Si, hors du genre humain, tu n’es plus qu’un vain nom, En lui du moins tu vis, qu’il t’obéisse ou non. […] Elle a fait l’homme en achevant lentement et pièce par pièce l’ouvrage ébauché par les infinis, que ces infinis s’appellent l’Éternité, l’Étendue, ou la Cause première qui n’a pas dit encore son vrai nom.
Asseyons-nous auprès De la source qui chante en ses vasques de grès, Au plus profond de la cépée : Là, désireux de faire immortels l’odieux Forfait de ma victoire et la haine des Dieux, Du fer de l’inutile épée, J’inscrirai nos deux noms dans le calcaire, et pour Qu’à jamais favorable à notre grave amour Soit l’infernale souveraine, Je dédierai, sur un simple autel de gazon, Et le glaive héroïque et la fauve toison À la déesse souterraine. […] Pas une seule fois elle ne prononce le nom de Dieu. […] Mlle Nicolette Hennique a une vision très particulière de la mythologie, elle ne s’embarrasse guère ni des noms, ni des rites, — elle n’hésite guère devant le néologisme ou l’archaïsme et pourtant elle a su créer des poèmes étranges, agaçants d’abord, mais dont on ne saurait nier le charme. […] — Prononces-tu mon nom le soir lorsque tu pleures ?
N’oublions jamais que Rome était déjà arrivée, par son énergie et son habileté, au pouvoir politique le plus étendu et à la maturité d’un grand État, après la seconde guerre punique, sans posséder encore rien qui ressemblât à une littérature proprement dite digne de ce nom ; il lui fallut conquérir la Grèce pour être prise, en la personne de ses généraux et de ses chefs illustres, pour être touchée de ce beau feu qui devait doubler et perpétuer sa gloire. […] Sans doute Isocrate, en son célèbre Panégyrique, avait raison de dire à sa date, à la veille d’Alexandre : « Notre ville a laissé si loin derrière elle, en pensée et en éloquence, les autres hommes, que ses élèves sont devenus les maîtres des autres, et elle a fait si bien que le nom de Grecs ne semble plus être la désignation d’une race, mais celle de l’intelligence même, et qu’on appelle Grecs ceux qui ont part plutôt encore à notre culture qu’à notre nature. » Périclès, avec plus d’autorité, disait la même chose dans cet admirable panégyrique d’Athènes qu’il fit magnifiquement entrer au cœur de son éloge funèbre des guerriers morts pour la patrie. […] Ici nous touchons à une question assez délicate ; car il ne s’agit pas de venir introduire dans l’enseignement des noms trop nouveaux, de juger hors de propos des ouvrages du jour, de confondre les fonctions et les rôles.
Je viens d’écrire un nom qui brûle ma plume. […] Saint-Évremond nous représente toute une race de voluptueux distingués et disparus, qui n’ont laissé qu’un nom : M. de Cramail, Mitton, M. de Tréville… ; mais il est plus complet que pas un, et c’est pourquoi il est resté. […] Elle est plus philosophe qu’Épicure ; les approches de la mort ne l’ont point fait changer de sentiment, et je la connais assez pour croire qu’elle fera ce fâcheux pas sans aucune faiblesse. » Voilà un annotateur et un témoin original qui nous donne bien envie de connaître son nom.
Il n’eût pas tenu à lui par moments, et à ses lueurs de vanité, que le jeune Béranger ne vît dans le de qui précédait son nom un reste de lustre et la trace d’une distinction ancienne, au lieu de nous chanter comme plus tard : Je suis vilain et très-vilain. […] Un académicien-poëte, à qui Béranger, encore inconnu, parlait un jour de ses idylles et du soin qu’il y prenait de nommer chaque objet par son nom sans le secours de la Fable, lui objectait : « Mais la mer, par exemple, la mer, comment direz-vous ? […] Durant quinze ans, unis d’un même zèle, Seul, vers la fin, pour sauver l’étincelle, À chaque avril, aux champs, sous les barreaux, Tu lui tressais les noms de ses héros, Mêlant aux fleurs le chardon qui harcèle !
Ce n’est certes pas de nos jours que Voltaire aurait droit de dire : « La France fourmille d’historiens et manque d’écrivains72. » Car, si la France n’a jamais été plus fertile en historiens dignes de ce nom par la science et par la pensée, plusieurs se trouvent être à la fois des écrivains éminents. […] La pureté des motifs a pu illustrer l’obstacle, mais c’est tout ; et cette force jalouse, marchant invariablement à son but, rejette également Charette, Dumouriez et Drouet. » Nous aimerions mieux citer d’autres noms ; mais peu importe, l’idée est la même. […] Ici et dans tout ce qui suivra, il est bien entendu que je ne parle que de l’ancienne diplomatie : quant à la nouvelle, là où il existe encore telle chose qu’on doive appeler de ce nom, je suis disposé à faire en sa faveur toutes les exceptions qu’on pourra désirer.
Forgeot (c’est le nom du maître apothicaire), placé avantageusement, allait poser et mettre en place la canule, quand tout à coup le garçon de la chambre, voyant que la lumière qu’il porte donne en plein sur le derrière royal, et imaginant apparemment que son effet peut être dangereux pour la santé ou au moins la commodité de Sa Majesté, arrache avec précipitation de dessous le bras d’un médecin un chapeau, et le place entre la bougie et le lieu où M. […] L’effet était bien différent dans le peuple que trente ans auparavant, où le même roi, malade à Metz, aurait réellement trouvé dans sa capitale un millier d’hommes assez fous pour sacrifier leur vie pour sauver la sienne, et où tout son peuple, d’une voix unanime, lui avait donné, on ne sait pas trop pourquoi, le beau nom de Bien-aimé , dont il n’a jamais senti la douceur et le prix. Sa philosophie avait fait de grands, progrès depuis cette époque, et la conduite avilie du roi, les infamies qui avaient été faites en son nom et auxquelles sa faiblesse apathique s’était prêtée, avaient fort aidé à cette philosophie.
Il n’est pas vrai qu’un grand homme ait plus d’éclat, en étant seul célèbre, qu’environné de noms fameux qui le cèdent au premier de tous, au sien. […] S’il aime la liberté, si ce nom de république, si puissant sur les âmes fières, se réunit dans sa pensée à l’image de toutes les vertus, quelques Vies de Plutarque, une Lettre de Brutus à Cicéron, des paroles de Caton d’Utique dans la langue d’Addison, des réflexions que la haine de la tyrannie inspirait à Tacite, les sentiments recueillis ou supposés par les historiens et par les poètes, relèvent l’âme, que flétrissaient les événements contemporains. […] Le voyageur que la tempête a fait échouer sur des plages inhabitées, grave sur le roc le nom des aliments qu’il a découverts, indique où sont les ressources qu’il a employées contre la mort, afin d’être utile un jour à ceux qui subiraient la même destinée.
Juger ces événements, de quelques noms qu’on les désigne, c’est les faire rentrer dans l’ordre des idées existantes, des idées pour lesquelles il y avait déjà des expressions. […] Il n’y a jamais trois intérêts dans un tel gouvernement, les privilégiés héréditaires et ceux qui ne le sont pas, peuvent être revêtus de noms différents ; mais la division se fait toujours sur ces deux bases, l’on se sépare et l’on se rallie, d’après ces deux grands motifs d’opposition. […] Il me semble que les véritables partisans de la liberté républicaine sont ceux qui détestent le plus profondément les forfaits qui se sont commis en son nom.
C’est le secret du succès prodigieux et durable de certains noms d’hommes et de certains livres ; mais c’est un secret qu’on ne peut dérober : c’est le secret de Dieu. […] que tu n’effaceras pas mon nom de la maison de mon père ! […] Revenant sans cesse au prix inestimable des louanges distribuées par le poète à ses héros : « Comme le vent emporte le navigateur sur la plaine liquide, « Comme les rosées abondantes engraissent la terre et la fécondent, « Ainsi les louanges des poètes contemporains aux hommes qui veulent illustrer leurs noms par leurs vertus ou par leurs victoires, « Les hymnes plus douces que le miel, transmettent leurs exploits aux siècles à venir !
La grande Mademoiselle, qui n’a pas encore rencontré Lauzun, craint aussi de se donner un maître sous le nom de mari, et quand elle rêve de transformer les dames et les officiers de sa cour en bergers et en bergères vivant aux champs et gardant des moutons enrubannés, elle entend que le mariage soit interdit dans cette société idéale. […] Les chefs des Frondeurs s’appellent souvent de noms empruntés à des héros de roman ; La Rochefoucauld, blessé, en danger d’être aveugle, fait hommage de ses souffrances à Mme de Longueville par ces deux vers. qu’il emprunte, en les remaniant, à une tragédie : Faisant la guerre au roi, j’ai perdu les deux yeux ; Mais pour un tel objet je l’aurais faite aux Dieux. […] Entre homme de condition et homme en condition, il ne voit que la différence d’une lettre ; il ne se borne plus à copier les façons de son maître ; il prend ses habits et son nom, et ce n’est pas toujours pour le parodier, comme ce fou de Mascarille.
Il est signé du nom de l’auteur et porte la date de Passy, 24 août 1790. […] Et il s’attache à définir ce que c’est que l’esprit public dans un pays libre et véritablement digne de ce nom : N’est-ce pas une certaine raison générale, une certaine sagesse pratique et comme de routine, à peu près également départie entre tous les citoyens, et toujours d’accord et de niveau avec toutes les institutions publiques ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui lui appartient, et par conséquent ce qui appartient aux autres ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui est dû à la société entière et s’y prête de tout son pouvoir ; par laquelle chaque citoyen respecte sa propre personne dans autrui, et ses droits dans ceux d’autrui ? […] Il en a célébré l’objet dans des pièces adorables, sous le nom de Fanny9.
C’est elle que, du nom de l’une des principales héroïnes de Flaubert, on a nommée le Bovarysme. […] Les causes s’enchaînent sans fin, il prend patience, met des noms sur les phénomènes, des noms sur les sciences diverses qui s’y appliquent, trace des divisions et des solutions de continuité parmi la trame indéfinie du réel.
Né en 1658 au château de Saint-Pierre en Basse-Normandie, cadet d’une noble maison, Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre (Irénée, c’est-à-dire pacifique, il y a de ces heureux hasards de noms) ne dut faire ses premières études dites classiques, ses humanités, que faiblement et sans zèle ; pas la plus petite fleur, pas le plus léger parfum de l’Antiquité ne passa en lui. […] Il fut pris sur le fait par un observateur malin, impitoyable, qui se montra cette fois injuste, comme il le fut, et d’une manière moins pardonnable encore, dans le portrait qu’il traça de Fontenelle sous le nom de Cydias ; mais l’injustice et l’extrême sévérité n’empêchent pas un portrait d’être ressemblant : au lieu d’être peint en beau on est peint en laid, voilà tout, et chacun vous montre au doigt.
Il y connut la jeune créole qu’il a célébrée sous le nom d’Éléonore ; il commença par lui donner des leçons de musique ; mais le professeur amateur devint vite autre chose pour son Héloïse ; les obstacles ne s’aperçurent que trop tard, après la faute, après l’imprudence commise ; l’heure de la séparation sonna ; il y eut ensuite un retour, suivi bientôt de refroidissement, d’inconstance. […] Ici il n’a voulu que masquer sous des noms anciens le déplaisir tout moderne d’un amant qui sent sa maîtresse lui échapper aux approches de Pâques.
— Enfin on a publié depuis lors (1856) les Mémoires mêmes, si souvent cités et invoqués, et le Journal tout entier de l’abbé Ledieu, ce secrétaire de Bossuet, dont le nom et le renom valent mieux que la personne, qui n’est pas l’exactitude ni la délicatesse même, mais qui aimait, somme toute, son évêque, qui l’admirait, et qui, ayant songé de bonne heure à tirer parti de son intimité pour écrire ce qu’il voyait et ce qu’il entendait, nous a rapporté bien des choses qui se ressentent du voisinage de la source, et que rien ne saurait suppléer. […] Ses nom et prénom de Bossuet et de Bénigne prêtent aux jeux scolaires.
Le temps ne sait encor de quel nom te nommer ; Un long frémissement circule dans les mondes, Quand l’un d’eux a trouvé dans ses veines profondes Quelques lettres pour le former ! […] Se souvenant qu’il avait autrefois lui-même insulté et sans doute calomnié bien des noms, il dut faire son mea culpa, un retour sur son propre passé : je n’en vois pas assez la trace dans ses derniers vers.
Mais dans le bourg d’Aignay, comme ailleurs, les luttes commencèrent : l’étendue et la hauteur du théâtre n’y font rien ; c’étaient sous d’autres noms les mêmes hommes, les mêmes passions et les mêmes mobiles, les mêmes défections d’amitié, les mêmes arriérés de haine, les mêmes envies d’humilier, les mêmes besoins d’arriver à son tour, que sur la scène principale et centrale ; et Frochot eut à déployer les mêmes qualités de modération et de fermeté dont il aurait eu à faire preuve, s’il avait été de la Législative ou de la Convention. — Louis XIV demandait un jour au cardinal de Janson, aussi bon négociateur qu’habile courtisan, où il en avait tant appris : « Sire, répondit le cardinal, c’est en courant la nuit avec une lanterne sourde, tandis que j’étais évêque de Digne, pour faire les consuls d’Aix. » Et Lisola, le célèbre diplomate franc-comtois, disait qu’il s’était très bien trouvé, dans les grandes affaires, des subtilités qu’il avait apprises « dans le ménage municipal de Besançon. » Une seule maison quelquefois suffit à qui veut observer les variétés des passions humaines : un seul bourg peut suffire, en un temps d’agitation populaire, pour soulever et faire sortir toutes les variétés d’ambitions et de haines, et pour exercer d’autre part toutes les vertus civiques ; Frochot eut de quoi en faire de plus en plus l’apprentissage : il s’honora par toute sa conduite durant ces temps calamiteux ; il y montra une fermeté qui tenait encore chez lui au premier mouvement et à l’impulsion du sang dans la jeunesse. […] Quoique persécuté pendant la Terreur, loin de donner dans la réaction, il a tellement concouru avec ses collègues à en arrêter les effets, qu’elle n’a presque été connue que de nom dans le département de la Côte-d’Or.
Jusqu’à quel point cette discipline morale, régulière, contractée de bonne heure, et toujours observée dans la suite, favorise-t-elle ce qu’on appelle talent poétique, et ce qu’admire le monde sous ce nom ? […] Dans sa voix je croyais entendre La voix joyeuse du vallon, La voix d’une sœur douce et tendre, D’une mère émue à mon nom.
Rodolphe Topffer, ce romancier sensible et spirituel, ce dessinateur plein de naturel et d’originalité, dont les Nouvelles et les Voyages avaient obtenu, dans ces dernières années, tant de succès parmi nous, vient de mourir à Genève, après une longue et cruelle maladie, le 8 juin, à l’âge de quarante-sept ans… » Et, après quelques détails biographiques rapides, nous ajoutions : « Pendant assez longtemps le nom de M. […] Dubochet, et pour lesquelles l’éditeur s’était procuré le concours d’habiles artistes et particulièrement de l’excellent paysagiste genevois Calame, avaient nationalisé en France le nom de l’auteur.
Pindare donne ce nom à l’art de triompher dans les courses de char aux jeux olympiques : ainsi les succès, les plaisirs, la volonté des dieux, les devoirs de l’homme, tout se confondait dans ces têtes ardentes, et l’existence sensitive laissait seule des traces profondes. […] Tout ce qui peut ajouter à l’éclat des noms fameux, tout ce qui peut exciter l’ambition de la gloire, cette nation le prodiguait.
Ils ont pour ennemis le besoin qu’a le public de juger et de créer de nouveau, d’écarter un nom trop répété, d’éprouver l’émotion d’un nouvel événement : enfin, la multitude, composée d’hommes obscurs, veut que d’éclatantes chûtes relèvent de temps en temps le prix des conditions privées, et prêtent une force agissante aux raisonnements abstraits qui vantent les paisibles avantages des destinées communes. […] On croit influer dans les révolutions, on croit agir, être cause, et l’on n’est jamais qu’une pierre de plus lancée par le mouvement de la grande roue ; un autre aurait pris votre place, un moyen différent eut amené le même résultat ; le nom de chef signifie le premier précipité par la troupe qui marche derrière, et pousse en avant.
À quoi sert-il de pouvoir mettre deux dates et une formule d’appréciation sous le nom d’un écrivain dont on n’a pas lu et dont on ne lira jamais une ligne ? […] Brunetière, les lieux communs s’y dépouillent de ce qu’ils ont de banal, et ne conservent de tout ce que l’on confond sous le nom de banalité que l’universalité seule, pour en ressortir originaux et vrais d’une vérité toute nouvelle. » Mais, dira-t-on, notre expérience est bien petite, et notre prétention ne serait-elle pas ridicule de vouloir réformer les pensées des grands hommes sur les petits événements de la famille et du collège, avec des souvenirs enfantins ?
Et il a d’ailleurs, dans les moindres mouvements de sa sensibilité et de sa pensée, une grâce d’un charme si pénétrant que, si je ne puis l’appeler féminine, je ne saurai vraiment de quel autre nom la nommer. […] Henry Fouquier écrit au Gil Blas sous ces deux noms) ont à la fois, sur l’amour, les idées des premiers hommes et celles des délicieux Français du XVIIIe siècle.
Ton nom restera pareil à la sphère, Qui n’a pas de point par où la saisir. […] Immortel et pareil à ce granit sans nom Dont les siècles éteints ont légué la mémoire.
Charles Maurras Verlaine laisse un grand nom ; mais je ne sais s’il laisse une œuvre. […] S’il faut que notre admiration et notre sympathie choisissent parmi les poètes un nom comme un symbole, c’est de celui de M.
Brunetière déprécie sous le nom de littérature personnelle ; l’art subjectif, symboliste ou décadent, toutes ces formes d’art ont leur intérêt, leur beauté et leur droit à l’existence. […] Ici, comme l’indique le nom même de l’art (Kunst), ce qui compte, c’est le pouvoir. » La bonne volonté, la volonté morale, c’est la volonté se conformant à la loi, à la discipline commune.
Cette doctrine n’a d’individualiste que le nom. […] Il nie toute certitude rationnelle, tout dogmatisme sociologique et moral au nom duquel la volonté sociale s’arrogerait le droit d’imposer son autorité aux individus.
Essai sur Adolphe Si Benjamin Constant n’avait pas marqué sa place au premier rang parmi les orateurs et les publicistes de la France, si ses travaux ingénieux sur le développement des religions ne le classaient pas glorieusement parmi les écrivains les plus diserts et les plus purs de notre langue ; s’il n’avait pas su donner à l’érudition allemande une forme élégante et populaire, s’il n’avait pas mis au service de la philosophie son élocution limpide et colorée, son nom serait encore sûr de ne pas périr : car il a écrit Adolphe. […] Elle avait conquis l’amour d’un homme, elle avait posé sa tête sur son épaule, et dans ses rêves elle avait surpris le murmure de son nom ; elle était fière et glorieuse, et ne soupçonnait pas que la chance pût tourner contre elle.
On y suit dans toutes ses phases la croissance du pouvoir volontaire, depuis le moment où il n’est encore qu’un germe obscur, un instinct presque physiologique, jusqu’à sa dernière période d’épanouissement, alors que, sous le nom de liberté, il suppose l’intelligence et fonde la moralité. […] — « Le mot moi ne peut signifier rien de plus que mon existence corporelle, unie à mes sensations, pensées, émotions, volitions, en supposant que leur classification est complète et qu’on en a fait la somme dans le passé, le présent et le futur… Il m’est impossible d’accorder l’existence dans les profondeurs de notre être, d’une impénétrable entité, qui porte le nom distinct de moi, et qui ne consiste pas en quelque fonction ou organe corporel, ou en quelque phénomène mental déterminable. » Quant à l’appel qui a été fait à la conscience, comme témoignant d’une manière indiscutable la liberté de notre volonté, voici ce qu’il faut en penser.
Sous le nom de Tanaquil, elle est la femme de Tarquin l’Ancien et elle file pour Servius Tullius adolescent la première tunique qu’ait mise un jeune romain en quittant la robe prétexte ; Obéron, qui se trouve être Numa, est son oncle. […] Titania, ce nom rejoint Mab au Titan, et Shakespeare à Eschyle.
Pour nous qui aimons les idées précises, nous réservons le nom de matérialisme à la doctrine qui, partant de l’idée de matière telle qu’elle est donnée par les sens et représentée par l’imagination (à savoir une pluralité existant dans l’espace), et donnant à cette pluralité apparente une réalité substantielle, en fait non plus seulement la condition, mais le substratum de la pensée. […] Aussitôt qu’on nous parle d’une autre matière que celle-là, il n’y a pas plus de raison de l’appeler matière que de quelque autre nom, — la substance, l’idée, l’esprit ou même Dieu, — et le matérialisme se transforme en idéalisme ou en panthéisme.
Bacchus ayant trouvé le secret de cultiver la vigne et d’en tirer le vin, l’enseigna à un certain Icarius, dans une contrée de l’Attique, qui prit depuis le nom d’Icarie. […] On voit assez que, ni dans ces hymnes, ni dans les chœurs qui les chantaient, on ne trouve aucune trace de la véritable tragédie, à en pénétrer l’idée plutôt que le nom.
Nous avons deux abrégés de ce Dictionnaire ; le premier est par M. l’Abbé Ladvocat, sous le nom de M. […] Celui-ci porte en titre le nom de la Martiniere.
Mais avec lui le feuilleton n’était que le feuilleton, une chose en soi, qu’il a presque faite et qui n’a guère son nom que depuis qu’il a écrit les siens. […] Singulier nom donné à un homme !
Beyle, ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a composé ses plus beaux ouvrages), fut un écrivain très peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. Pour beaucoup de raisons, dont nous dirons quelques-unes, la correspondance de Stendhal, quand elle parut, dut exciter un vif intérêt de curiosité, s’il y a encore un sentiment de ce nom au service des choses de la pensée, dans ce monde matérialisé.
Beyle ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a écrit ses plus beaux ouvrages) fut un écrivain très-peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. Pour beaucoup de raisons, dont nous dirons quelques-unes, la Correspondance de Stendhal, quand elle parut, dut exciter un vif intérêt de curiosité, s’il y a encore un sentiment de ce nom au service des choses de la pensée, dans ce monde matérialisé.
Tel qu’il est et dans la disette d’auteurs dramatiques, Dumas a son prix ; il a de l’entrain, de la gaieté, de la dextérité et de la charpente ; son drame a du jarret et la planche joue sous lui ; il manie et remue assez bien la comédie d’intrigue, sans pourtant jamais s’élever jusqu’à la vraie comédie digne de ce nom, à celle qui atteint et stigmatise les vices actuels, les ridicules du présent.
le nom dont on le nomme, Consul, directeur, roi sauveur ?
Son nom demeure en quelques mémoires, gravé religieusement, mais aucun n’a songé, à la fin de cette période littéraire, à lui offrir une part des palmes cueillies le plus noblement.
Le nom de Chef des odeurs suaves qu’il lui a donné ne saurait être mieux placé qu’en tête d’un livre de poésies qui ne chantent que les fleurs, nous en fait encore respirer les parfums au-delà de leurs petites vies, et nous les fait suivre jusque dans le vol de leurs âmes légères.
Demandez son nom à la préposée, et achetez-lui un exemplaire de votre roman.
Mais il se réveille, reprend son élan, et tantôt lent, tantôt rapide, emporté à travers plaines et montagnes, entre des bords fleuris ou arides, toujours autre et toujours lui-même, il poursuit sa course jusqu’au terme lointain où il doit perdre son nom et son existence propre dans les flots de la mer immense.
Les plus méprisables par ces endroits peuvent être lus une fois : sans leurs excès, on ne les eût jamais nommés ; semblables à ces malheureux que leur état condamnoit aux ténebres, & dont le Public n’apprend le nom que par le crime & le supplice ».
Mais peut-on lire rien de plus poétique & de plus agréable que la description du Siecle heureux qu’il prédit lui-même, sous le nom d’un Berger ?
On peut d’abord en juger par l’invocation de la Henriade, dont la tournure est la même que celle de Clovis : Muse, qui ceins ton front d’une immortelle gloire, Qui, plaçant les grands noms au Temple de Mémoire, Des outrages du temps affranchis les Guerriers, Couronne mon Héros de tes plus beaux lauriers.
La plus ingénieuse de ses petites Poésies est une espece de Poëme lyrique, à qui le Poëte a donné le nom de Philosophisme.
sans doute, il en est une plus atroce que toutes celles que vous avez prodiguées, & c’est votre propre nom, p. 428 ».
[Jean-Baptiste-Henri de Trousset de] 399 Vallemont, [Pierre le Lorrain, plus connu sous le nom de] Abbé. 401 Vallier, [François-Charles] Comte.
Tandis que Shakespeare et Byron restaient pour les lecteurs français de vagues noms vénérables d’inconnus, Lamartine, Hugo et Musset allaient à la gloire.
Il est remarquable que ce nom isolé n’est pas même compris dans la période poétique ; il est rejeté au commencement d’un vers, où il coupe la mesure, suspend l’esprit et l’oreille, forme un sens complet ; il ne tient en rien à ce qui suit : Τὸν σὺ πρώην κτεῖνας ἀμυνόμενον περὶ πάτρης Ἕκτορα.
Ainsi, lorsqu’on entend soutenir que le christianisme est l’ennemi des arts, on demeure muet d’étonnement, car à l’instant même on ne peut s’empêcher de se rappeler Michel-Ange, Raphaël, Carrache, Dominique, Lesueur, Poussin, Coustou, et tant d’autres artistes, dont les seuls noms rempliraient des volumes.
Ils ont sans cesse le nom des dieux à la bouche : voyez l’invocation du premier aux mânes des héros de Marathon, et l’apothéose du second aux dieux dépouillés par Verrès.
Parmi ses tableaux il en a exposé un petit avec son nom Loutherbourg écrit sur le cadre en gros caractères.
Sans les révolutions auxquelles elle a été mêlée et qui lui ont donné l’effroyable importance de leurs résultats, cette malheureuse littérature métaphysico-politique, ou de tout autre nom qu’on voudra la nommer, aurait trouvé depuis longtemps dans le mépris de tout le monde la place qu’elle n’occupe aujourd’hui que dans le mépris des hommes supérieurs.
Il n’a pas aimé du tout cette école ; mais donnant son nom précisément à ce qu’elle n’était pas, il a défendu le nom précisément parce qu’il détestait la chose. […] C’est ce nom prononcé qui fait sentir la douleur en la précisant. […] C’est pour cela que Marc-Aurèle est un des noms dont on la nomme. […] L’égalité est le nom précis dont la justice se nomme. […] On voit à quel point son scepticisme est profond par les noms qu’il lui donne.
Il lui répondit : Pourquoi me demandez-vous mon nom ? […] Au nom des principes supérieurs qui constituent la vie universelle, nous avons le droit de la déclarer coupable d’hétérodoxie. […] Pourquoi le nom de celui-ci est-il dans toutes les bouches, et le nom de celui-là rampe-t-il encore ténébreusement dans des casiers de librairie, ou dort-il manuscrit dans des cartons de journaux ? […] Les noms de Gluck et de Méhul y sont cités souvent avec une sympathie passionnée. […] Faut-il salir ma plume avec les noms de tous les vices auxquels ils seront obligés de s’adonner pour accomplir leur vertueux programme ?
Ils croient nous renseigner sur l’absolu en lui donnant un nom. […] Quelque chose de l’adoration et du respect que l’humanité lui voue passe alors au principe qu’on a décoré de son nom. […] Ne vaut-il pas mieux alors désigner par un autre nom une fonction qui n’est certes pas ce qu’on appelle ordinairement intelligence ? […] Un philosophe digne de ce nom n’a jamais dit qu’une seule chose : encore a-t-il plutôt cherché à la dire qu’il ne l’a dite véritablement. […] À plusieurs reprises il exposa au Salon, sous le nom de Laché, des portraits qui furent remarqués.
La politesse les orne, l’hypocrisie les déguise, la niaiserie les couvre de beaux noms ; mais au fond, sur dix actions, neuf sont égoïstes. […] De sorte qu’à volonté et selon ce point de départ, l’homme vous paraîtra vertueux ou vicieux, beau ou laid, heureux ou misérable, sans qu’aucun de ces noms exprime sa véritable nature, sans qu’aucun de ces noms puisse fixer une règle de gouvernement ou de conduite, et cela, parce que chacun de ces noms mesure seulement la distance qui se trouve entre l’homme réel et un certain homme imaginaire, que vous composez arbitrairement, que vous grandissez ou rapetissez à votre plaisir, et qui peut varier dans tous les sens et à l’infini. […] Au nom des Grecs, on ajoute à l’unité d’action l’unité de lieu et de temps ; on resserre la première entrave utile par deux autres entraves inutiles. […] Quand vous lisez les noms d’Hippolyte ou d’Achille, mettez à la place ceux du prince de Condé ou du comte de Guiche. […] Tel est le profit de ces sortes d’actions : on y gagne pour soi le nom d’assassin, et pour son ennemi le nom de martyr.
Corneille n’aurait-il pu trouver à son martyr un nom plus sonore et plus harmonieux, — un nom qu’il pût mettre à la rime ? […] Seulement, on l’appelle communément aujourd’hui d’un nom moins joli que « grisette ». — Mais Musette a un métier, Musette est fleuriste. […] les noms charmants que donne à Hélène le vieil Eschyle ! […] On les aime désespérément… « Fragilité, fugacité, caprice, votre nom est femme ! […] N’est-ce pas le ménage assassin de Monte-Cristo (j’oublie les noms) ?
De tels mots sillonnent la vie morale et y retentissent comme les noms de batailles sillonnent l’histoire. […] A l’œuvre de qui conviendrait mieux ce qu’elle dit de l’héroïne d’Esclave : « … Grâce, au joli nom qui lui seyait si bien ! […] Ainsi qu’il advient parfois dans les hommages, ce ne sont certes pas les noms les plus fameux qui prirent ici le plus de peine. […] Le miracle qui a nom Shelley se manifeste à la fois sur trois plans, de signification fort diverse, et où le Shelley essentiel intervient dans des mesures très inégales. […] Nous sommes ici-bas comme des gens qui tâchent de retrouver un nom très ancien et perdu.
Voulant mettre un de ses ouvrages sous le nom d’un jeune Père Jésuite, réel ou imaginaire, il écrit au duc de Praslin en 1704 : « Vous pèserez, quand il en sera temps, l’importance extrême de mettre cela sous le nom d’un jeune Jésuite, qui, grâce à la bonté du Parlement, est rentré dans le monde et qui, comme Colletet et tant d’autres, attend son dîner du succès de son ouvrage. […] C’est à ces deux signes qu’on reconnaît qu’un peuple est en république, de nom ou de fait, mais réelle ; ou qu’il est en monarchie, déclarée ou déguisée, mais réelle. […] Avant François Ier, le roi nommait, il est vrai ; mais il nommait sur présentation ; il ne pouvait que choisir entre trois noms que le Parlement lui soumettait, ce qui revient à dire que le Parlement ne nommait pas ; mais le roi non plus ; et que les Parlements pouvant toujours de la liste de trois noms qu’ils soumettaient à la Couronne écarter les noms agréables au roi, ils se recrutaient en définitive eux-mêmes, moins précisément qu’ils ne l’eussent voulu peut-être, mais selon leur esprit, leurs intentions et même leur parti pris. […] C’est une question de nom : ceux que ce peuple consacrait à l’anathème n’étaient pas égorgés sur un autel avec des rites religieux ; mais ils n’en étaient pas moins immolés, sans qu’il fût permis de pardonner à un seul. […] » A M. des Essarts, 26 février 1776 : « Je ne sais pas, Monsieur, si le code nous permet d’écrire le nom d’une négresse sur un de ses tétons et celui d’un nègre sur une de ses fesses.
C’est au nom des classiques anciens que Sainte-Beuve protestait contre ta sévérité des moralistes de l’art. […] Montenard, un nom qui vient naturellement sous la plume à propos de Jean Aicard. […] Ses aspirations ne distinguèrent plus les noms qui séparent les sentiments humains. […] Il existe une catégorie de personnes que le nom seul de Flaubert met en fureur. […] Buffon n’aurait écrit que ce Discours, son nom ne périrait pas.
Depuis les deux révolutions, le protestantisme, allié à la liberté, a paru la religion de la liberté, et le catholicisme, allié au despotisme, a paru la religion du despotisme ; les deux doctrines ont pris, toutes les deux, le nom de la cause qu’elles avaient soutenue. […] Nous sommes trop habitués en France et en Allemagne à recevoir des hypothèses sous le nom de lois historiques, et des anecdotes douteuses sous le nom d’événements attestés. […] On l’approchait avec des marques extérieures de respect, et son nom figurait dans les actes officiels. […] L’Inde et ses habitants n’étaient point pour lui comme pour la plupart des Anglais de simples noms, des abstractions, mais un pays réel et des hommes réels. […] Glenlyon et plusieurs de ses hommes furent reçus dans la maison d’un montagnard qui s’appellait Inverrigen, du nom du groupe de huttes sur lesquelles il avait autorité.
On met encore en avant beaucoup de noms ; mais ces promesses magnifiques tiennent peu d’ordinaire, et le vieux Constitutionnel, en voulant se rajeunir comme Éson, pourrait bien avoir le destin de Pélias.
ils ne savent plus même son nom !
Autrement, en y allant d’un premier et d’un seul coup de baguette, si le mort n’obéit pas et ne se dresse pas à votre voix, si le nom par lequel on prétendait l’évoquer n’est pas le plus juste et le plus frappant, l’opération est manquée ; on voulait être un Christ, on n’est qu’un Simon le magicien ou un Apollonius de Tyane ; on frise le Cagliostro.
Dites que notre littérature s’est gâté le style, qu’elle s’est chargée d’abstractions genevoises et doctrinaires, de métaphores allemandes, de phraséologie drolatique ou à la Ronsard : et quatre ou cinq noms qu’à l’instant tout le monde trouvera vous rappelleront les écrivains les plus vifs, les plus sveltes et dégagés, qui aient jamais dévidé une phrase française.
Le climat n’est pas un agent simple, une force unique : il n’est pas seulement déterminé par le degré de latitude d’un pays, comme l’indiquerait son nom et comme parut le croire Montesquieu.
Ces sortes de tarifs, connus sous le nom de maximum, sont et doivent être des exceptions très rares, qui tendent de plus en plus à disparaître.
Et voilà que partout on invoque son nom comme un symbole de passion, de nouveauté et de génie.
Dentscourt ou le Cuisinier grand homme, tableau politique à propos de lentilles (un acte en vers), publié sous le nom de M.
Les trois pièces, l’Accusé, la Morte, Celles-là, réunies sous le nom d’Histoires tristes, nous révèlent en M.
Il quitte Baïf, revient à Mme Swetchine, se repose avec Théophile Gautier, caresse l’antiquité, coquette avec la nouveauté, effleure tout, illumine tout, ne se contredit jamais, se modifie sans cesse, fait étinceler les points saillants, arrive aux profondeurs, ne s’y attarde pas, et ne s’arrête que si un scrupule de millésime ou une erreur de nom propre le met en désarroi.
Son nom peut servir à deux époques différentes dans l’Histoire, chez notre Nation : au développement de la Philosophie, & à la corruption du goût.
Le nom de son premier mari lui fut sans doute plus cher que celui de ses successeurs, puisqu’elle le mit constamment à la tête de tous ses Ouvrages.
Voyant le peuple s’intéresser à lui lorsqu’on le menoit au supplice, il fit un vers qui n’est qu’une allusion à son nom de Dolet *.
« Ô toi qui, couronné d’une gloire immense, laisses, du haut de ta domination solitaire, tomber tes regards comme le Dieu de ce nouvel univers ; toi, devant qui les étoiles cachent leurs têtes humiliées, j’élève une voix vers toi, mais non pas une voix amie ; je ne prononce ton nom, ô soleil !
Taine ne vécut que pour saisir la cause ordonnatrice dans la multitude des faits que nous classons sous les noms de littérature anglaise, civilisation italienne, Révolution française, etc., etc.
Aussi a-t-on lieu de conjecturer que la tragédie a tiré son nom de ce genre de déguisement, plutôt que du bouc Τράγος, qu’on donnait en prix au vainqueur.
Il y a droit par son sujet : la nature commune des nations ; sujet vraiment universel, dont l’idée embrasse toute science digne de ce nom.
— Vraiment, je suis charmé d’en apprendre le nom, Repartit maître Gilles : on ne s’entretient guère De semblables sujets dans nos vastes lambris. […] La Fontaine, a pris plaisir à résumer tous les traits de ce caractère et à mettre en scène le gentilhomme sous son vrai nom. […] Le nom de son curé, messire Jean Chouart, a déjà été appliqué par Rabelais80 à un objet médiocrement ecclésiastique. […] Que ne peut-on avec le nom de gentilhomme en prendre l’élégance ! […] Celui de Rabelais, Dindenaut, est le marchand conquérant, qui demande insolemment à son client s’il n’a pas nom Robin Mouton, et s’il n’est pas « le joyeux du roi. » Quand Panurge hasarde une timide objection : « Tes fortes fièvres quartaines, lourdaud sot que tu es.
Je pourrais citer trente noms de jeunes hommes qui ont écrit déjà plusieurs volumes, et qui constituent l’élite de notre âge, auxquels l’art des Mallarmé, des Gourmont et des Kahn répugne abominablement. […] Il l’a bien prouvé par la suite, dès ses premiers débuts dans la presse, menant l’ardente campagne d’art que l’on sait, qui devait mettre en valeur le nom d’Édouard Manet. […] à l’heure où l’épouvantable système capitaliste écrase et tue des millions d’êtres humains dans l’atelier ou dans la mine, à l’heure où des millions de femmes sont arrachées aux foyers et des millions d’enfants aux écoles afin de faire baisser le salaire de l’homme dans la production industrielle, à l’heure où il est reconnu par tout observateur de bonne foi que la femme ne peut pas vivre de son travail et que toute femme, pauvre et sans famille, est obligée de se prostituer, à l’heure où l’on comprend de plus en plus que les inégalités naturelles sont déjà suffisantes et qu’il est vraiment abominable que les injustices sociales viennent encore les aggraver, à l’heure enfin où un immense cri de misère traverse le monde… vous osez invoquer le nom de la grande Déesse en faveur d’un cas particulier ! […] Des hommes ont lutté héroïquement à Cuba et en Crète pour leur indépendance ; des Arméniens, par centaines de mille ont été massacrés, leurs villages pillés et incendiés ; des prisonniers, arrêtés pour leurs opinions, ont été épouvantablement torturés à Montjuich ; des Français, déportés à la Guyane, ont été exécutés en masse sous couleur de répression d’une révolte, révolte fomentée par des agitateurs louches ; les mécaniciens anglais ont attendu plusieurs mois qu’un secours leur vînt contre l’audacieuse férocité et leurs patrons ; enfin, la Grèce, cette Grèce dont tout homme ayant une âme ne peut prononcer le nom sans être remué d’une émotion presque sacrée, cette Grèce, notre mère vénérable, éternelle patrie de toute beauté, a été bâillonnée et enchaînée par les bandits de l’Europe financière, pendant que, riant de ses sursauts héroïques et désespérés, le Turc immonde la violait. […] Pierre Vaux, Cyvoct, les frères Rorique, connaissez-vous ces noms ?
C’est avec la même originalité qu’à l’hydre, un peu banale, de Lerne, il substitue tous ces dragons locaux de nos légendes, la gargouille de Rouen, la gra-ouilli de Metz, la chairsallée de Troyes, la drée de Montlhéry, la tarasque de Tarascon, monstres de formes si variées et dont les noms baroques sont un caractère de plus. […] De quel droit cet acteur, qui s’appelle Pierre ou Jacques, prend-il le nom de Cid ? […] Le nom d’Olivier Cromwell ne réveillait en lui que l’idée sommaire d’un fanatique régicide, grand capitaine. […] Fasse Dieu qu’il ne se repente jamais d’avoir exposé la vierge obscurité de son nom et de sa personne aux écueils, aux bourrasques, aux tempêtes du parterre, et surtout (car qu’importe une chute ?) […] On voit à ce seul échantillon que l’auteur de ce drame aurait pu comme un autre se cuirasser de noms propres et se réfugier derrière des réputations.
A quelle découverte, à quel progrès de la mécanique, ou de l’histoire naturelle, ont-ils attaché leur nom ? […] * Parmi les membres du « comité d’honneur » sous les auspices duquel on banquettera ce soir, je me rappelle avoir vu le nom du docteur Clemenceau. […] Trop simple ou trop naïf, je m’étais flatté que ce fût pour éviter la réponse que l’on a cru me faire en me demandant « quels sont les grands noms de la science que l’on pourrait placer au bas de ces superbes manifestes, dont je rends la science elle-même responsable ? […] C’est ici l’un des points importants du débat. — Les « promesses » dont vous demandez compte à la science, me dit-on, elle ne les a point faites, et ni les « encyclopédistes » du siècle dernier, ni les « hégéliens » du nôtre n’avaient le droit de parler en son nom. — Examinons un peu l’objection. […] Et voilà pourquoi, les « promesses » qu’ils ont faites en son nom, la science nous en est aujourd’hui comptable, parce qu’un honnête homme ne répond pas seulement des traites qu’il a tirées, mais encore de celles qu’il a endossées !
Depuis la Bible et Homère, quels noms n’a-t-on pas donné à cette rumeur des eaux ? […] L’homme d’esprit parle en son nom, et tout se passe de lui à nous. […] Or voici une Italie d’hier signée encore des deux noms associés. […] Le beau est pour lui « le nom propre de la moralité ». […] Des Cazins, le nom même vous en est inconnu.
Ce personnage s’appelle Critès, Asper, Sordido, Deliro, Pecunia, Subtil, et le nom transparent indique la méthode logique qui l’a formé. […] On lit la formule de convocation, et le conseil note les noms de ceux qui manquent à l’appel ; puis il fait son rapport et annonce que César « confère à l’homme qu’il aime, au très-honoré Séjan » la dignité et la puissance tribunitienne. […] Là vivait Éarine que le fleuve vient d’engloutir, et que son amant en délire ne veut pas cesser de pleurer, « Éarine, qui reçut son être et son nom avec les premières pousses et les boutons du printemps, Éarine, née avec la primevère, avec la violette, avec les premières roses fleuries ; quand Cupidon souriait, quand Vénus amenait les Grâces à leurs danses, et que toutes les fleurs et toutes les herbes parfumées s’élançaient du giron de la nature, promettant de ne durer que tant qu’Éarine vivrait… À présent, aussi chaste que son nom, Éarine est morte vierge, et sa chère âme voltige dans l’air au-dessus de nous171. » Au-dessus du pauvre vieux paralytique, la poésie flotte encore comme un nuage de lumière. […] Nous sommes comme des apprentis naturalistes, gens paisibles et bornés qui, voulant se représenter un animal, voient le nom et l’étiquette de son casier apparaître devant leur mémoire avec quelque indistincte image de son poil et de sa physionomie, mais dont l’esprit s’arrête là ; si par hasard ils veulent compléter leur connaissance, ils conduisent leur souvenir, au moyen de classifications régulières, à travers les principaux caractères de la bête, et lentement, discursivement, pièce à pièce, ils finissent par s’en remettre la froide anatomie devant les yeux.
Si j’appelais une grande partie des œuvres négatives de Byron des discours au Parlement comprimés, je crois que je les caractériserais par un nom qui ne serait pas sans justesse. » Nous avons enfin parlé d’un des poètes allemands contemporains qui s’est fait un grand nom depuis quelque temps24, et dont nous avons aussi blâmé l’esprit négatif. […] Nous étions tous jeunes, pétulants, et, l’été, c’étaient des comédies improvisées, l’hiver, des danses, des promenades en traîneaux aux torches, etc. — Je veux vous montrer le hêtre sur lequel, il y a cinquante ans, nous avons gravé nos noms. […] On peut encore voir trace de nos noms, mais l’écorce s’est tellement resserrée et gonflée qu’on ne les découvre presque plus. […] « C’est le nom des villes où réside le souverain. » 22.
L’une de ces femmes des eaux, son nom était Habdurc, parla: « Noble chevalier Hagene, si vous nous rendez nos vêtements, nous vous ferons connaître comment se passera votre voyage à la cour des Hiunen. » Semblables à des oiseaux, elles planaient autour de lui sur les flots. […] C’est le nom d’un brave héros, qui, pour certaine inimitié, quitta ce pays. Aussitôt qu’il entendra ce nom, le nautonier viendra vers toi. » L’orgueilleux Hagene s’inclina devant les femmes ; il n’en dit pas davantage et demeura silencieux. […] Ayant entendu nommer quelqu’un qu’il ne trouva pas, il entra dans une terrible colère quand il vit Hagene, et, furieux, il adressa la parole au héros: « Il est possible que votre nom soit Amelrîch. […] Son nom était Volkêr.
C’est aux destinées de ce parti qui, maître des dernières années de la reine Anne, se jetant entre l’Europe et la France, permit à Louis XIV de mourir en paix, et qui, se laissant entraîner du côté où il penchait, faillit rappeler les Stuarts, c’est aux luttes ardentes de ce parti contre les défenseurs de la liberté religieuse et contre les promoteurs ambitieux de la liberté politique qu’est demeuré attaché le grand nom de Jonathan Swift. […] Le discours sur les dissensions d’Athènes et de Rome 5, où Swift défendait sous les noms de Miltiades, d’Aristide, de Thémistocle, de Phocion, les illustres accusés, et instruisait le Parlement, par l’exemple des républiques antiques, du péril que fait courir aux États la rupture de l’équilibre entre les pouvoirs publics et l’aveugle acharnement des factions, s’accordait avec le sentiment général aussi bien qu’avec les intérêts du parti Whig. […] Pourquoi rejeter le nom et le titre de chrétiens ? […] Si nous comptons, pour les remplacer, sur l’alliance des Turcs, elle est incertaine, car non seulement ils sont attachés à leur religion, mais croient en Dieu, ce qui est plus qu’on ne nous demande pour conserver le nom de chrétiens. […] Désignant Malborough sous le nom de Marcus Crassus, il lui écrivait : « Vous êtes le plus riche citoyen de la république ; vous n’avez pas d’enfant mâle, vos filles sont toutes mariées à de riches patriciens ; vous touchez au déclin de la vie, et malgré tout cela, vous êtes profondément atteint de cet odieux et ignoble défaut de l’avarice… Je n’en citerai pour exemple que cette fameuse paire de bottes que toute l’éloquence du monde vous décida à peine à laisser couper, pour vous en délivrer, lorsque vous ne pouviez les garder mouillées et glacées comme elles l’étaient, qu’au péril de votre vie. » (Examiner nº 28.)
Demandez-leur si elles ne troqueraient pas tout le bruit de leur nom contre un soupir qui ne serait entendu que de leur cœur ? […] « Vous-mêmes, mes enfants, votre père, votre oncle, l’un sous le nom d’Ulysse, l’autre sous le nom d’Alcinoüs, moi-même, sous le nom de Pénélope, nous y sommes tous. — Lisons donc ! […] Le seul motif pour se tenir à l’écart ou voilé quand on pleure, c’est de ne pas contrister les autres du chagrin dont Dieu nous afflige. » Mon père, mon oncle applaudirent à cette explication du passage d’Homère. « Et puis vous oubliez, dirent-ils, que Télémaque, à ce moment, voulait cacher sa naissance et son nom ; ses larmes l’auraient trahi. » XVIII « Hélène cependant le reconnaît, continue notre mère ; elle fait part de ses soupçons à Ménélas, son mari. » — « Chère épouse, reprend Ménélas, la même pensée m’occupait au même moment.
Peut-être la difficulté du problème tient-elle surtout à ce que nous appelons du même nom et nous représentons de la même manière des intensités de nature très différente, l’intensité d’un sentiment, par exemple, et celle d’une sensation ou d’un effort. […] Mais la conscience, habituée à penser dans l’espace et à se parler à elle-même ce qu’elle pense, désignera le sentiment par un seul mot et localisera l’effort au point précis où il donne un résultat utile : elle apercevra alors un effort, toujours semblable à lui-même, qui grandit sur la place qu’elle lui a assignée, et un sentiment qui, ne changeant pas de nom, grossit sans changer de nature. […] Si vous appeliez blanche la surface primitive dans tout son éclat, il faudra donner un autre nom à ce que vous voyez, car c’est autre chose : ce serait, si l’on pouvait parler ainsi, une nouvelle nuance du blanc. […] Profitant de ce que la sensation varie par sauts brusques quand l’excitation croît d’une manière continue, il n’a pas hésité à désigner ces différences de sensation par le même nom : ce sont des différences minima, en effet, puisqu’elles correspondent chacune au plus petit accroissement perceptible de l’excitation extérieure. […] En donnant à ce passage un nom, en l’appelant ∆S, vous en faites une réalité d’abord, une quantité ensuite.
Je ne l’ai jamais connue que sous le nom de la Tatitata. […] tâche d’apprendre à écrire, au moins, pour pouvoir tracer son nom. […] Carlotta, c’était toujours Giselle, et l’ivresse ancienne des succès, liés aux triomphes de la Wili, s’évoquait à ce seul nom et ne finissait pas. […] Surtout ne vas pas dire à grand-père que je t’ai montré cela ; il ne veut pas qu’on en parle, pas plus qu’il ne porte le nom de d’Avençon. […] Je suis très penaude, mais encore plus désolée ; je pense que je ne sais même pas le nom de famille de Catherine, je ne m’en suis jamais inquiétée.
Naturellement, le romancier méritera davantage ce nom d’artiste, puisqu’il se trouve plus enfoncé encore dans l’indéterminé. […] Beaucoup d’écrivains avaient le goût de ces séances passées à disputer sur les mots, de ces parlottes où l’on se chamaillait au nom des oracles de l’antiquité. […] La littérature tend à devenir une marchandise extraordinairement chère, dès qu’elle est signée d’un nom en vogue. […] Gianni, depuis longtemps, cherche un tour qui doit rendre leur nom célèbre. […] On pourrait citer des noms de grands prosateurs, surtout à Rome.
Il méprisait profondément les journaux, ne manquait jamais de se découvrir lorsqu’il rencontrait dans une « gazette » le nom d’un membre de la famille royale, et n’avait cependant pas complètement échappé à l’influence de Rousseau. […] Un journal le loua chaudement ; deux autres l’exécutèrent avec de gros mots : « indigeste fatras », « œuvre sans nom », « fatigantes divagations »; la plupart lui firent dédaigneusement l’aumône du silence. […] Ton souvenir, c’est une relique sacrée ; ton nom est une parole solennelle que je prononce le soir dans le silence de la lagune… » (2 juin.) […] La postérité répétera nos noms comme ceux de ces amants immortels qui n’en ont plus qu’un à eux deux, comme Roméo et Juliette, comme Héloïse et Abailard. […] Je meurs d’amour, d’un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu.
Raleigh, le premier, rapporta ce poison en Europe, sur des flèches empoisonnées, sous le nom de ourari. […] Boussingault et Roulin ont préparé, sous le nom de curarine, le principe actif du curare. […] C’est pourquoi j’ai donné le nom de milieu intérieur organique au sang et à tous les liquides blastématiques qui en dérivent. […] Haller attacha son nom à la découverte de cette faculté motrice en nous faisant connaître ses mémorables expériences sur l’irritabilité et la sensibilité des diverses parties du corps. […] Toute science digne de ce nom est celle qui, connaissant les lois précises des phénomènes, les prédit sûrement et les maîtrise quand ils sont à sa portée.
Dimanche, le marchand, créancier né des gentilshommes, et né pour être payé en monnaie de singe ; Madame Jourdain, toute proche du peuple, par son bon sens, sa tète chaude, sa parole bruyante, et sa bonté foncière ; Chrysale, la ganache bourgeoise, épais et matériel, tout occupé de son pot, père et mari sans dignité et sans autorité ; Jourdain, Arnolphe, les bourgeois vaniteux, qui jouent au gentilhomme, prennent des noms de terre, ou frayent avec des nobles dont la compagnie leur coûte cher ; Madelon. […] Voici la noblesse provinciale : les Sottenville, fiers du nom et de la race, gourmés, solennels, insolents pour tout ce qui n’est pas né ; leur fille Angélique, une coquette de province qui n’est qu’une coquine ; M. de Pourceaugnac, vaniteux, lourd et sot ; la comtesse d’Escarbagnas, folle du bel air, et qui singe grotesquement les manières de la cour et de Paris. […] Regnard n’a jamais songé à peindre les mœurs : s’il est le témoin, malgré tout, des mauvaises mœurs de la fin du grand siècle et du commencement de cette joyeuse corruption à laquelle la Régence attachera son nom, c’est sans le vouloir, parce que sa fantaisie est bien forcée d’aller prendre des matériaux dans la réalité. […] Dans ses œuvres les plus considérables, dans le Chevalier à la mode et les Bourgeoises de qualité il a plaisamment mis en scène le nivellement social que produit l’argent, en dépit des préjugés héréditaires et des habitudes invétérées : l’équilibre maintenu par le prestige de la qualité, et de ce chef, le mendiant ou l’escroc titré reprenant l’avantage sur la bourgeoisie, qui se demande parfois si ce qu’on lui vend, amour ou nom, vaut bien les bons écus qu’elle lâche ; enfin, l’ascension obstinée de tout ce qui a gagné ou volé, vers la noblesse, vers les offices et les alliances qui décrassent.
On nous citera en foule des œuvres et des noms d’artistes qui paraissent détruire cette opinion. […] Byron, par la nature particulière de son génie, par l’influence immense qu’il a exercée, par la franchise avec laquelle il a accepté ce rôle de doute et d’ironie, d’enthousiasme et de spleen, d’espoir sans borne et de désolation, réservé à la poésie de notre époque, méritera peut-être de la postérité de donner son nom à cette période de l’art : en tout cas, ses contemporains ont déjà commencé à lui rendre cet hommage. […] Ballanche, leur rêve de restauration du Christianisme ira s’affaiblissant ou se transfigurant : l’un laissera la religion pour la politique, et cherchera dans l’activité de chaque moment une continuelle distraction contre sa propre incrédulité ; l’autre conservera obstinément le nom de Christianisme à toute la série des initiations de l’Humanité. […] Mais quand tu laisses les superstitions du passé, quand tu ne fais plus de la poésie sur l’histoire, quand tu parles en ton nom, tu es comme tous les hommes de ton époque, tu ne sais rien dire sur le berceau ni sur la tombe.
Pascal n’est pas un docteur de l’Eglise, héritant d’une croyance de tradition, qu’il est chargé de transmettre aux autres par la prédication ou de défendre par la théologie, au nom et avec l’appui d’un culte établi. […] Bossuet, Fénelon, a-t-on dit, les deux gloires de la théologie en France, ont été philosophes ; Leibniz, un des plus grands noms de la philosophie moderne, a été chrétien. […] Périer, beau-frère de Pascal, on lit ce passage significatif : « Il y a une nouvelle théologie morale d’Escobar, et de casuistes comme Mascarenhas, Busembaum, etc., où il y a les meilleures choses du monde pour nous… Je perds beaucoup, et nos amis, que les jours n’ont que vingt-quatre heures 46. » Cette lettre, copiée sur l’original, sans nom d’auteur, est-elle de Pascal ? […] Rien ne me salirait être plus agréable que de me voir mis en parallèle avec un si merveilleux génie ; mais tout ce que nous avons de semblable, c’est l’inclination à la satire, si l’on doit donner le nom de satires à des lettres aussi instructives et aussi chrétiennes que celles de M.
Au contraire, dans le pays allemand, si scandinave encore, les noms et les faits de l’antique théogonie norvégienne sont familiers à tous. […] Cette estrade qui prend le nom de Gemerck est-enveloppée de tous côtés par des tentures. […] On se souvient qu’à la scène deuxième du premier acte des Meistersinger, David, l’apprenti d’Hans Sachs, énumère les tons et les modes qu’il faut connaître pour se faire recevoir dans la maîtrise de Nuremberg : « Le bref, le long, le traînard, la tortue, La plume d’or, l’écritoire d’argent, L’azuré, l’écarlate et le vert de laitue, L’aubépin parfumé, le plumage changeant, Le tendre, le badin et les roses fleuries, Le ton galant et le mode amoureux, Le romarin, la reine des prairies, Les arcs-en-ciel, le rossignol joyeux, Le mode anglais, la tige de canelle Les pommes d’or, la fleur de citrouille, La grenouille, le veau, le gai chardonneret, L’ivrogne qui chancelle, L’alouette des blés, le chien d’arrêt, Les plaintes de la tourterelle, La peau de l’ours, le pélican fidèle, Enfin le cordonnier modèle. » Ces appellations burlesques qu’on croirait inventées à plaisir par quelque parodiste en belle humeur, se retrouvent dans le livre de Wagenseil avec le nom de leurs ingénieux inventeurs. […] Il y a un penseur paisible et volontaire, il y a un savant dans tout créateur digne de ce nom.
Mercredi 5 juillet Une frôleuse : c’est le nom, qu’un ironique médecin donnait à la teneuse d’un salon de Paris, où l’on fabrique des sous-préfets pour la province, et comme on demandait au médecin, ce qu’était une « frôleuse » il répondait que c’est la variété de femme, qui ne met jamais de poudre de riz à ses épaules, et se frotte à votre habit noir, en travaillant à vous incendier doucement. […] Punaise en Angleterre, d’un monsieur très riche qui a demandé à changer de nom, et qui, le jour, où il a obtenu un nouveau nom, a vu les punaises, quitter, dans la bouche de ses concitoyens, leur ancienne dénomination, et s’appeler de son nouveau nom.
On vérifie au premier coup d’œil ce caractère de virilité dans l’antique, de raffinement et d’afféterie dans le moderne, en comparant le poème antique de Sacountala avec le drame relativement plus moderne qui porte ce nom. […] Il lui donna pour nom le nom des oiseaux qui planaient sur sa tête au moment où il l’avait recueillie au bord de l’eau. […] Es-tu plus digne de ce nom gracieux de Preyamvada, toi dont les paroles sont remplies de tant de douceur ?
Après ces romans moraux, ou Poëmes en prose (car on ne sçait pas encore de quel nom on doit les appeller) je n’en connois point qui méritent d’être cités. […] M. de la Chaussée s’est fait un nom par une espêce particuliére de Drames comiques, ou plûtôt attendrissans, qu’il a adoptée & perfectionnée. […] Le Ballet des Élémens, celui des Sens & la tragédie de Callirhoé sont les trois opéra qui ont le plus contribué à faire connoître le nom du Poëte Roi sur la scène lyrique. […] C’Est sous ce nom, que nous tracerons l’esquisse de tous les auteurs de Poésies fugitives qui depuis Abailard ont inondé notre Parnasse.
Peut-être faudrait-il rapprocher leur trouble mental de celui qui a été décrit par Coriat sous le nom de reduplicative paramnesia 18 et que Pick lui-même, dans un travail plus récent, a appelé « une nouvelle forme de paramnésie » 19. […] Convenons, d’autre part, pour abréger, de donner le nom de perception à toute conscience de quelque chose de présent, aussi bien à la perception interne qu’à la perception extérieure. […] Un souvenir est là : c’est un souvenir, car il porte la marque caractéristique des états que nous appelons communément de ce nom et qui ne se dessinent à la conscience qu’une fois leur objet disparu. […] D’autre part, comme nous le disions au début, le sujet se trouve souvent dans le singulier état d’âme d’une personne qui croit savoir ce qui va se passer, tout en se sentant incapable de le prédire. « Il me semble toujours, dit l’un d’eux, que je vais prévoir la suite, mais je ne pourrais pas l’annoncer réellement. » Un autre se rappelle ce qui va arriver « comme on se rappelle un nom qui est sur le bord de la Mémoire » 58 Une des plus anciennes observations est celle d’un malade qui s’imagine anticiper tout ce que fera son entourage 59.
Nulle science digne de ce nom ne se borne à l’observation, à l’analyse et à la description des faits ; toutes les sciences, quel qu’en soit l’objet, que ce soit la nature, l’homme ou la société, ne s’arrêtent point dans leurs recherches avant qu’elles n’aient découvert et formulé les lois qui régissent les phénomènes. […] Cette réaction psychologique, malgré l’autorité des noms qui la représentaient et le talent littéraire de l’école qui la soutint, n’arrêta point l’ardeur des recherches ni l’essor des ambitions physiologiques dans la question toujours agitée des rapports du physique et du moral. […] « Je n’ai qu’un regret, c’est que les médecins qui cultivent la physiologie ne réclament qu’à demi la science des facultés intellectuelles, et que des hommes qui n’ont fait qu’une étude spéciale des fonctions veulent s’approprier cette science sous le nom de psychologie3. » L’âme est un cerveau agissant, rien de plus. […] « Je fais du mot volonté, écrit-il, le nom collectif, le signe de tous nos désirs.
Parmi ces trois hommes que M. du Camp appelle sérieusement littéraires, il en est un qui, par malheur, ne saurait mériter ce nom. […] À ces trois noms, les seuls qu’il daigne compter, il en faut ajouter encore un qui obtient l’honneur d’être distingué par M. du Camp, c’est celui d’Alfred de Musset. — « Ah !
Tant de discours amoureux, tant de descriptions galantes, une femme qui ouvre la scène par une tendresse déclarée et qui soutient ce sentiment jusqu’au bout, et le reste du même genre, lui fit dire que cet ouvrage était indigne non seulement d’un évêque, mais d’un prêtre et d’un chrétien… Voilà ce que M. de Meaux pensa de ce roman dès le commencement ; car ce fut là d’abord le caractère de ce livre à Paris et à la Cour, et on ne se le demandait que sous ce nom : le roman de M. de Cambray. » Et le dimanche 14 mars de la même année : Il paraît une nouvelle critique de Télémaque, meilleure que la précédente, où le style, le dessein et la suite de l’ouvrage, tout enfin est assez bien repris, et dont on ignore l’auteur. […] Ce que Bossuet désire et réclame, c’est qu’on renouvelle les condamnations contre la morale relâchée et les casuistes, déjà si flétris mais non découragés, contre le quiétisme et aussi contre le jansénisme, frappant ainsi les extrêmes à droite et à gauche, et les raffinés en fausse sublimité, épargnant d’ailleurs les personnes, et sans désigner aucun nom ; car il n’en veut qu’aux choses, à ce qui lui semble l’erreur.
Ne croyez point pourtant que je sois de ceux qui ne commencent à estimer Brutus que du moment où il a dit : « Vertu, tu n’es qu’un nom ! […] M. de Tocqueville, favorable à l’auteur et au livre, en prit occasion d’exposer ses idées sur les beaux-arts et sur leur fonction dans la société : l’idée de moralité dominait sa pensée, le nom de Poussin y prêtait.
» cette pensée mélancolique, ce Tu Marcellus eris est comme un refrain funèbre qui retentit de lui-même à notre oreille chaque fois qu’on prononce un de ces noms. […] De grands désordres qu’il n’avait pas empêchés avaient soulevé la population ; les paysans, insurgés sous le nom de barbets, se battaient dans les montagnes.
Malgaigne), est si plaisamment singé pour le geste et noté pour l’accent : journée unique où, au milieu de ses graves préoccupations, la Chambre entière fut prise d’un fou rire, d’un rire homérique, et où, pour un moment, il n’y eut plus amis ni ennemis sur tous les bancs, « il n’y eut que des gensde bonne humeur. » Mon métier ici n’est pas de mettre les noms propres : comme cependant en pareille matière rien ne vit que par là, et que le recueil des Mélanges est bien gros à feuilleter tout entier, MM. Gaume feront bien, dans l’intérêt du livre qu’ils éditent, d’y ajouter une table générale alphabétique des noms de personnes.
Perrault et Fontenelle, par dégoût et aversion de toute superstition pédantesque, veulent qu’en jugeant les Anciens on ne conserve aucun respect pour leurs grands noms, aucune indulgence pour leurs fautes, qu’on les traite en un mot sur le même pied que les Modernes. […] Mme Guizot, Bouilly, le chanoine Schmid, Töpffer, tous ces noms dont quelques-uns sont si estimables, jurent et détonent, prononcésà côté du sien ; car ses Contes à lui, ce sont des contes de tout le monde : Perrault n’a été que le secrétaire.
Les bonnes gens croient que l’auteur de ces Mémoires veut leur altérer leur Mirabeau, en révélant le secret de son activité surhumaine, et en revendiquant pour d’autres personnes une part des mérites que jusqu’à présent a absorbés exclusivement le nom de Mirabeau. Les Français voient dans Mirabeau leur Hercule, et ils ont parfaitement raison ; mais ils oublient qu’un colosse se compose de fragments, et que l’Hercule de l’Antiquité lui-même était un être collectif, qui réunissait sur son nom avec ses exploits les exploits d’autres héros.
Voltaire, pressé par la duchesse du Maine qui y avait ses fils et qui lui demandait de célébrer Lawfeld comme il avait chanté Fontenoy, ne le fit pourtant qu’à son corps défendant et dans une mince Épître : il prétexta la dureté des noms, les deux Nèthes, Ilelderen ou Herderen, Rosmal ou Rosmaer : La gloire parle, et Louis me réveille : Le nom du roi charme toujours l’oreille ; Mais que Lawfeld est rude à prononcer !
On désigne cette poésie du nom de poésie légère, ne pouvant l’appeler lyrique ; il y manque en général la passion, l’émotion, la profondeur ; et il y manque l’art. […] Segrais (1624-1701) fut secrétaire des commandements de Mademoiselle ; s’étant brouillé avec elle, il passa de Mme de la Fayette, à qui il prêta son nom pour publier ses romans.
Ne déplaçons point de leur sphère les noms augustes. […] Ils ont copié son vocabulaire de noms galants, Manon, Ninon, Marion, son cliquetis de lorettes et de marquises.
Il y a encore un nom illustre auquel on ne peut refuser le génie, c’est Dupuytren ; or il n’est que le 52e, et son cerveau est inférieur de 450 grammes à celui de Cuvier. […] La troisième, qui est la méthode Morton, d’après le nom du naturaliste américain qui s’en est servi le premier, consiste à remplir le crâne de petit plomb de chasse à grains parfaitement égaux ; on vide ensuite le plomb dans un cylindre gradué, qui donne la mesure cherchée.
Aujourd’hui même on y conserve, on y réédite sous le nom de Royaux de France un recueil de romans en prose dérivés de nos vieux poèmes. […] L’Espagne ne tarda pas à relever de nos chansons de geste : elle accepta comme héros notre Roland, notre Olivier, notre Ogier le Danois, et même Éginhard et cet Aimeri de Narbonne désormais impérissable sous le nom d’Aymerillot.
C’est un très-bel usage en Allemagne que celui d’envoyer les pièces des procès les plus compliqués, les plus délicats, à quelque faculté de droit d’une université, en supprimant le nom des parties, et faisant ainsi juger le procès sous des noms supposés par la faculté ; c’est-à-dire par une assemblée de jurisconsultes, qui, ne connaissant aucun des intéressés, sont nécessairement exempts de tout soupçon de partialité, de tout parti, de toute passion quelconque qui se glisse quelquefois dans les jugements des hommes les plus intègres d’une manière imperceptible, et à eux-mêmes inconnue.
On a pu remarquer que cette conception présentait une certaine analogie avec la doctrine connue sous le nom de panthéisme. […] Mais à quoi bon lui donner un nom, alors qu’il est encore impossible d’en saisir l’ensemble ?
Elles sont donc loin de barrer la route à toute autre hypothèse ; et si nous en rencontrons une qui, découvrant une relation constante entre l’expansion des idées égalitaires et certains phénomènes déterminés, montre aussi comment, suivant quelles lois générales, ces phénomènes peuvent contribuer au succès de cette idée, — nous aurons le droit de dire, au nom des principes rappelés plus haut, qu’elle satisfait, mieux que les précédentes, à notre soif d’explication. […] Tarde a attaché son nom.
Et je ne cite toujours que les noms les plus connus. — A cet épanouissement merveilleux d’une conception nouvelle de la vie (individuelle et sociale) devait succéder normalement une période épique de création ; si les circonstances extérieures l’avaient permis, l’Italie aurait réalisé comme la France, et avant elle, le principe national sous la forme de la royauté absolue. […] Il faut aller ainsi, à travers Marino, les marinistes, l’Arcadia et autres médiocrités, jusqu’à la seconde moitié du xviiie siècle ; c’est alors qu’apparaissent, par une de ces résurrections familières au génie italien, trois grands noms : Parini, Alfieri, Goldoni.
Ils restreignent à on ne sait quel cercle noble étrangement choisi la suite des noms qui leur paraissent compter. […] S’il faut entendre, comme cela paraît raisonnable, par histoire de la psychologie, l’histoire de la suite qui a contribué à notre connaissance de l’homme intérieur, peu de noms y compteront plus éminemment que Stendhal.
Que l’homme de mérite, éclipsé par l’intrigue, et persécuté par la haine, sache en mourant que son nom du moins sera vengé ! […] Qu’ainsi, dans l’ordre politique, l’orateur se pénètre des grands rapports du prince avec les sujets, et des sujets avec le prince ; qu’il sente avec énergie et les biens et les maux des nations ; que, dans l’ordre moral, il s’enflamme sur les liens généraux de bienfaisance qui doivent unir tous les hommes, sur les devoirs sacrés des familles, sur les noms de fils, d’époux et de père ; que dans ce qui a rapport aux talents, il admire les découvertes des grands hommes, la marche du génie, ces grandes idées qui ont changé sur la terre la face du commerce, ou celle de la philosophie, de la législation et des arts, et qui ont fait sortir l’esprit humain des sillons que l’habitude et la paresse traçaient depuis vingt siècles.
— Par le nom du Dieu des Hongrois, nous jurons que nous ne serons plus esclaves ! […] Or, un poète, Robert Browning, rentrant de voyage et feuilletant les livres qui l’attendaient au logis, trouve son nom dans un recueil que lui a envoyé Elisabeth Barrett. […] Un Burns ne craint pas d’appeler par leur nom toute une série d’oiseaux, dans une énumération où un poète français aurait soin de choisir, pour ne prendre que le plus caractéristique et le plus brillant. […] S’il fallait résumer, comme en un symbole, et ces combats multiples, et la splendeur du triomphe final, on rappellerait le nom de Lamartine. […] Je suis enfin cette Éloquence que tu réclames ; et à ce nom ne va pas penser, comme le vulgaire, que ma puissance soit renfermée dans les tribunes, où je règne en persuadant.
nous avions pris nos noms de guerre dans le Numa Pompilius et le Gonsalve de Cordoue de Florian, sans descendre toutefois jusqu’au Némorin.
En entrant dans cette compagnie séculaire que tant de grands noms ont honorée, où il y a tant de gloire et par conséquent tant de calme, chacun dépose sa passion personnelle, et prend la passion de tous, la vérité.
. — Tant est vrai le mot que m’écrivait l’autre jour dans sa modestie un homme d’un beau nom et d’un vrai mérite, qui vient de donner une bonne édition de l’un des classiques épistolaires du xviie siècle : « Je sens mieux de jour en jour combien il faut savoir de choses pour parler de n’importe quoi sans dire une bêtise !
Quoique ma retraite du National date à peu près de ce moment, je me gardai bien de me rapprocher de la politique dominante ni d’y tremper en rien ; je me tenais en dehors : c’est à tel point que lorsque M. de Salvandy, à quelques années de là, jugea à propos, à l’époque du mariage du duc d’Orléans, de me faire nommer, sans me consulter, pour la Légion d’honneur et de mettre mon nom au Moniteur dans la même promotion qu’Ampère et Tocqueville, je lui écrivis, en le remerciant de sa bonne grâce, que j’avais le regret de ne pouvoir accepter.
Je voudrais pouvoir vous dire les noms et surtout les nuances de ces admirables produits où l’art du jardinier s’était surpassé, car c’étaient des fleurs composées et non pas toutes simples, et il avait fallu bien des combinaisons savantes et bien des caprices heureux pour croiser à ce point les variétés les plus choisies.
Théophile Gautier notre rôle de juge et de donneur de conseils puisse sembler encore plus délicat, puisqu’on a bien voulu mêler de loin notre nom et notre exemple à son talent, il y a quelque chose qui met à Taise, c’est un sentiment envers lui et envers ses mérites poétiques, un sentiment de bon vouloir équitable, dont nous sommes sûr et dont nous espérons, malgré quelque sévérité, qu’il ne doutera pas.
Les âmes tendres et naïves se plairont à l’entendre et retiendront son nom entre ceux d’aujourd’hui qui cheminent aux mêmes sentiers.
Lafon-Labatut y reconnut le nom d’un ancien ami, et il partit là-dessus de Messine pour Paris, emmenant sa femme et son jeune enfant.
… Oui, je sais, le gouvernement, la Chambre… de vagues députés… dont vous ne connaissez même pas les noms, ni moi non plus.
Toutes les petites filles y sont coloriées comme dans les livres d’images, et elles ont des noms semblables à des sanglots puérils.
Les heures de son enfance furent troublées et permirent à la légende qui se forma autour de son nom de le représenter comme une sorte de personnage dégradé par une certaine perversion.
Son nom figurera parmi ceux des vaillants travailleurs qui auront marché au premier rang à la conquête de ce monde nouveau.
Jean Desmarets, sieur de Saint-Sorlin, Guillaume Bautru, comte de Serran, le marquis de Racan, Guillaume Colletet, qui étaient aussi des amis de l’hôtel de Rambouillet, puisque leurs noms se trouvent avec les cinq premiers, au nombre des dix-huit auteurs qui firent chacun un madrigal pour la Guirlande de Julie, en 1641.
Altruisme, socialisme, humanisme, tous les noms grotesques inventés par notre temps pour abaisser, vulgariser, démocratiser la noblesse de l’amour, sont à la mode et font recette.
Les deux Corneille, Moliere, Racine, Despréaux, Rapin, Regnard, Destouches, Boissy, l’Abbé Desfontaines, Piron, Palissot, & mille autres, n’ont reconnu qu’un seul genre de Comédie, qui consiste dans l’exposition des vices & des ridicules à dessein de les corriger ; & ces noms respectables, en fait de législation littéraire, valent bien ceux des Diderot, des Marmontel, des Beaumarchais, des Merciers, & des Sedaine.
Quels autres noms pouvoit-il lui donner, en voyant que, parmi les cent cinquante volumes qui composent le Recueil de son Journal, il n’y en a pas un où il n’ait l’audace de critiquer ceux qui passent pour nos meilleurs Ecrivains ?
Madame] 237 * Eon de Beaumont, [Charlotte-Genevieve-Louise-Auguste-André- Thimothée d] connue sous le nom de Chevalier d’Eon.
Linguet dans le pays étranger, & les écarts qui en ont été la suite, sont le fruit de ces persécutions scandaleuses, qui prouvent qu’il n’y a jamais eu de Secte plus intolérante, plus vindicative, plus tyrannique, plus inhumaine, que celle dont les bannieres ont pour cri les noms de tolérance & de liberté.
On donnait aussi autrefois le nom de moralités à des espèces de ballets ou opéras.
Conduisez le peuple au théâtre : ce ne sont pas des hommes sous le chaume, et des représentations de sa propre indigence qu’il lui faut : il vous demande des grands sur la pourpre ; son oreille veut être remplie de noms éclatants, et son œil occupé du malheur de rois.
., et dans les épithètes qui ordinairement accompagnent ces noms, telles que pesante, champêtre, laborieux, grasse, agreste, frais, délectable, etc.
Nous osons le prédire : un temps viendra que l’on sera étonné d’avoir pu méconnaître les beautés qui existent dans les seuls noms, dans les seules expressions du christianisme ; l’on aura de la peine à comprendre comment on a pu se moquer de cette religion de la raison et du malheur.
» Sous ce nom de liberté, les Romains se figuraient, avec les Grecs, un état où personne ne fût sujet que de la loi, et où la loi fût plus puissante que personne. » À nous entendre déclamer contre la religion, on croirait qu’un prêtre est nécessairement un esclave, et que nul, avant nous, n’a su raisonner dignement sur la liberté : qu’on lise donc Bossuet à l’article des Grecs et des Romains.
Il y a longtemps que le tableau de notre amie Mad Geoffrin, connu sous le nom de la Lecture, est jugé pour vous.
L’homme touffu (Dyerma) Un père de famille, à sa mort, laissa deux orphelins, un fils appelé Daouda et une fille du nom d’Aïssata.
Cette masse du public ne connaissait pas le nom de l’auteur du Turf et des Chasses royales.
Non seulement la renommée répète depuis dix et quinze ans les mêmes noms, mais la plupart de ceux qui les portent répètent à leur tour les mêmes choses !
La Collantine du Roman bourgeois écrase complètement cette pauvre petite marionnette de plaideuse que, sous le nom de la comtesse de Pimbêche, Racine introduisit dans les quatre coulisses du théâtre où tout ce qui est creusé profondément et vastement étreint paraît forcé.
Il justifie la timidité, le repliement sur soi-même, et sous le nom d’acceptation, certaines servilités.
Les hommes se créèrent, sous le nom de Junon, un symbole de ces mariages solennels.
La cécité, la pauvreté d’Homère furent celles des rapsodes, qui, étant aveugles (d’où leur venait le nom d’ὅμηροι), avaient une plus forte mémoire.
Comment voudriez-vous donner le nom d’humoriste à Voltaire ? […] Il faut un autre dosage des éléments constitutifs de la chose pour mériter ce beau nom. […] Michaut a donné à chacun des actes de Bérénice un titre où le nom de Bérénice paraît. […] … C’est alors qu’elle change de nom, s’il vous plaît, et qu’elle devient quelque chose de plus que le talent. […] Nous donnerions volontiers au réalisme le simple nom de science des détails.
Et, s’il a accepté ce nom excessif, et si, par endroits, il se raille lui-même, cela ne l’empêche point de se prendre, au fond, au grand sérieux. […] … Non, non ; La mère de Carlos seule a droit à ce nom. […] On ne sait d’où elles viennent ; elles ont à peine un nom ; c’est le vieillard, la mère, le mari, l’amoureuse, l’amoureux. […] Je ne vous dirai pas le nom de ce dilettante. […] Pour justifier sans doute la seconde partie du bizarre assemblage qui forme son nom, M.
Mon cher ami (j’ose encore vous nommer de ce nom, malgré votre dignité nouvelle), cela est grave. […] Rien qui ait un nom et qui puisse en avoir un. […] Mais le chef sur son nom promena le charbon. […] Il fut général du grand empereur, mais n’attacha son nom à aucune victoire éclatante, ne conduisit aucune campagne glorieuse. […] Ils firent, en son nom, des promesses, et répandirent des brochures, sans qu’il se compromît, ni se mît trop en avant.
Il n’est pas exact que durant le bal, entendant prononcer le nom d’Albert, c’est-à-dire de Kestner, Goethe ait demandé qui il était, et que Charlotte ait répondu : « Pourquoi vous le cacherais-je ? […] Lorsque Lotte est mère pour la première fois, mère d’un garçon dont il est parrain, ou du moins dont il a choisi le nom, il écrit à Kestner : Je ne puis pas me la figurer comme une femme en couches ; c’est décidément impossible. […] En juin 1774, dans une lettre à Charlotte, il l’annonce positivement sous ce nom : « Adieu, ma chère Lotte, je vous enverrai bientôt un ami qui me ressemble beaucoup, et j’espère que vous le recevrez bien.
En lisant les admirables lettres de Diderot à sa Sophie (car c’était aussi le nom de Mlle Voland), j’ai regretté vers la fin d’y trouver les détails de ces indigestions fréquentes dont se plaint un estomac qui vieillit : il y a dans les lettres de Mirabeau à Sophie des pages qui désenchantent bien plus encore. […] » Nous lui concéderons son éloquent enthousiasme pour Frédéric, bien que nous doutions un peu qu’à la fin des âges ce nom doive se trouver dans le plus pur froment des mérites de l’humanité. […] Comme, après un certain laps de temps, la vérité minutieuse et toute réelle est introuvable, comme elle l’est même souvent déjà entre contemporains, il faut ou se condamner à un scepticisme absolu et fatal, ou se résigner à cette grande manière qui nous reproduit bien moins l’individu en lui-même que les idées auxquelles il a contribué et qu’on personnifie sous son nom.
Pour nous, qui adoptons ces résultats et qui les goûtons, tout en sentant leur misère au prix de ce que nous avions rêvé, qui croyons à un perfectionnement social, bien lent toutefois et de plus en plus difficile grâce aux fautes de tous, nous continuons de nous tourner par instants vers ces horizons dont le vaste éclat enflammait notre aurore, vers ces noms que nous avons si souvent invoqués, espérant avoir à en reproduire les exemples et les vertus. […] Elle aime à associer les noms de l’amitié aux émotions publiques qui envahissent son âme et la transportent : « C’est ajouter, » dit-elle en un style plein de nombre et dont le tour accompli rappelle le parler de Mme de Wolmar, « c’est ajouter au grand intérêt d’une superbe histoire l’intérêt touchant d’un sentiment particulier ; c’est réunir au patriotisme qui généralise, élève les affections, le charme de l’amitié qui les embellit toutes et les perfectionne encore. » Les lettres du 24 et du 26 janvier 91 à Bancal, alors à Londres, par lesquelles elle essaie de le consoler de la mort d’un père, méritent une place à côté des plus élevées et des plus éloquentes effusions d’une philosophie forte, mais sensible. […] On a quelquefois rapproché le nom de Mme Roland de celui de mistress Hutchinson, femme forte également, auteur de Mémoires qui ne sont ni très-amusants ni très-variés, mais solides et d’une saine lecture.
Enfermée d’abord dans le réservoir aristocratique, la doctrine a filtré par tous les interstices comme une eau glissante, et se répand insensiblement dans tout l’étage inférieur Déjà en 1727, Barbier, qui est un bourgeois de l’ancienne roche et ne connaît guère que de nom la philosophie et les philosophes, écrit dans son journal : « On retranche à cent pauvres familles des rentes viagères qui les faisaient subsister, acquises avec des effets dont le roi était débiteur et dont le fonds est éteint ; on donne cinquante-six mille livres de pension à des gens qui ont été dans les grands postes où ils ont amassé des biens considérables, toujours aux dépens du peuple, et cela pour se reposer et ne rien faire578 » Une à une, les idées de réforme pénètrent dans son cabinet d’avocat consultant ; il a suffi de la conversation pour les propager, et le gros sens commun n’a pas besoin de philosophie pour les admettre. « La taxe des impositions sur les biens, dit-il en 1750, doit être proportionnelle et répartie également sur tous les sujets du roi et membres de l’État, à proportion des biens que chacun possède réellement dans le royaume ; en Angleterre, les terres de la noblesse, du clergé et du Tiers-état payent également sans distinction ; rien n’est plus juste. » — Dans les dix années qui suivent, le flot grossit ; on parle en mal du gouvernement dans les cafés, aux promenades, et la police n’ose arrêter les frondeurs, « parce qu’il faudrait arrêter tout le monde ». […] » — Lui, encore provincial, a la bonhomie de défiler tout au long ses nom, prénoms et qualités. — « Eh bien, dit l’autre, c’est très bien fait à vous d’être tout cela ; moi, je suis le comte de Chabannes et je suis très pressé. » Sur quoi, « riant démesurément », il remonte en voiture. « Ah ! […] Dans les collèges de l’Université, on n’enseigne point l’histoire604. « Le nom de Henri IV, dit Lavalette, ne nous avait pas été prononcé une seule fois pendant mes huit années d’études, et, à dix-sept ans, j’ignorais encore à quelle époque et comment la maison de Bourbon s’est établie sur le trône. » Pour tout bagage, ils emportent, comme Camille Desmoulins, des bribes de latin, et ils entrent dans le monde, la tête farcie « de maximes républicaines », échauffés par les souvenirs de Rome et de Sparte, « pénétrés d’un profond mépris pour les gouvernements monarchiques ».
Il ne voulait rien devoir qu’à l’ascendant de son nom et de son génie. […] Il demande à Calliope, dans un mouvement virgilien, de lui dire le nom du premier Natchez qui périt dans une mêlée. […] Les héros ne sont aussi qu’un seul type : Chactas jeune dans Atala, René dans l’épisode qui porte son nom et dans les Natchez, Eudore des Martyrs, c’est M. de Chateaubriand, lui, toujours lui, vu par lui-même.
Francis de Croisset Il n’est pas un écrivain, digne de ce nom, qui ne déplore que soient délaissées les nobles et belles « humanités », sans lesquelles il n’est pas de véritable culture française. […] Dès le temps où nous usions nos culottes sur les bancs des plus fameux lycées de l’Alma Mater, — à cette époque, l’Université s’enorgueillissait encore de son vieux nom latin, — la décadence commençait. […] Mais ouvrez au hasard les ouvrages qui s’impriment : même s’ils sont signés de noms illustres, vous ferez une ample récolte.
Je ne sais pas quel était le nom de cet hôtel ; on l’appelait toujours « l’hôtel de Mlle Céleste », du nom de la personne recommandable qui en avait l’administration ou la propriété. […] Il avait dix-huit ans, et déjà l’esprit philosophique, l’ardeur concentrée, la passion du vrai, la sagacité d’invention, qui plus tard devaient rendre son nom célèbre, étaient visibles pour ceux qui le connaissaient ; je veux parler de M.
« Commençons par les dieux… »8 Le 25 auguste, comme disent les Allemands, — et nous savons aussi que Voltaire donnait ce nom au mois d’août, — a été le premier jour des fêtes célébrées dans la ville de Weimar, en commémoration de la naissance de Herder et de la naissance de Goethe. […] Gottfried de Strasbourg n’a pas germanisé le nom, il l’a trouvé tel dans Thomas le Trouvère, Isôt (dont il fait génitif Isolden). […] Et puis si on dit avec certains auteurs Yseult, il aurait fallu les suivre pour les autres noms et écrire Brengien, Morhout, Gouvernail ou Gorvenal…[NdA] 2.
Condillac a confondu, sous le nom de sensation, deux choses en réalité différentes : la sensation proprement dite et l’idéation (faculté d’avoir des idées). […] Lorsque le nom de Cabanis est prononcé, il rappelle aussitôt la fameuse « sécrétion de la pensée. » Par une phrase malheureuse, dit M. […] Cousin est digne du respect qui s’est attaché à son nom, à part l’usage plus que suspect qu’il a fait des travaux d’élèves et d’auxiliaires, sans l’avouer. » Son activité sans relâche le conduisit de Reid à Kant, de Kant aux Alexandrins ; il édita Proclus et l’aurait mis sur le trône de la philosophie, si le public y avait consenti.
Dans l’Iliade, un défi poussé par Ajax retentit distinctement au milieu de Troie ; les héros s’interpellent de la muraille à la plaine ; Hélène, du haut de la porte Scée, désigne à Priam, par leur nom et par leur visage, chacun des rois qui défilent, en tête de leurs phalanges, au pied de l’enceinte. […] Mais il n’a que le visage et le nom d’une vierge, car il marche l’œil farouche et l’esprit furieux. » Sa lance est son dieu, c’est par elle qu’il jure l’écroulement de Thèbes. […] Mais il reste un dernier Chef, et l’Espion semble avoir retardé son nom, sachant quel dé fatal il va jeter sur le champ de mort. — « Le septième enfin, celui qui marche à la septième porte, je dois le dire, c’est ton frère.
Si nous donnons le nom de roman au plan d’un édifice qui n’existe pas encore, un roman est à coup sûr une folie en physique : ce peut être une excellente chose en politique. […] Or, voici la note que je lis dans les papiers de Sieyès, et qu’il écrivit du temps de la Convention, en vue des abus et des excès du système : Rousseau. — Ils prennent les commencements de la société pour les principes de l’art social, de l’art social dont les Français n’avaient pas d’idée il y a peu d’années, et dont le nom a été hasardé pour la première fois dans les Moyens d’exécution (c’est sa première brochure de 1788). […] Cette conquête de 89, à laquelle Sieyès a pour jamais attaché son nom, subsiste : elle a traversé les différentes formes de gouvernement depuis 89, et elle semble destinée à les traverser encore, comme une condition désormais inhérente de tout ce qui veut durer.
Pour savoir, non plus ce qui est, mais ce qui est désirable, c’est aux suggestions de l’inconscient qu’il faut recourir, de quelque nom qu’on l’appelle, sentiment, instinct, poussée vitale, etc. […] Nous appellerons normaux les faits qui présentent les formes les plus générales et nous donnerons aux autres le nom de morbides ou de pathologiques. […] Il semble que nous venions de procéder simplement à une définition de mots ; car nous n’avons rien fait que grouper des phénomènes suivant leurs ressemblances et leurs différences et qu’imposer des noms aux groupes ainsi formés.
On crut que toutes ses fables avaient ce caractère, d’être des peintures de l’humanité sous des noms et sous des masques de bêtes. […] Il y a des fables où les animaux sont des prétextes, et pas autre chose, et où, sous le nom de lion, il faut entendre le roi, sous le nom de loup, le hobereau cruel et tyrannique de campagne, ou — car il y a cela aussi — l’homme absolument indépendant et vivant la vie libre et sauvage.
Si on disait qu’un tel ouvrage est ennuyeux, malgré les noms célèbres qui étoilent faiblement d’une lueur d’intérêt, bientôt éteinte, les pages sans relief qui s’y multiplient, on aurait l’air de ne traduire qu’une sensation personnelle, et on dirait une vérité. […] Quand il ressentit pour Mme de Longueville cette célèbre passion qui a timbré d’un sourire ineffaçable son nom, à lui, jusque-là sérieux, il avertit le monde philosophique que le livre qu’il publiait alors n’était qu’une glissade, — l’infidélité d’un moment à la Muse sévère de toute sa vie, et que bientôt il reviendrait aux études qui ont fait sa renommée. […] Où la gloire n’est pas, où les faits sont chétifs, équivoques et obscurs comme la chronique de ces femmes qui ne furent quelque chose que par leur rang social, et qui seraient à mille pieds dans l’oubli mérité des hommes, si elles n’avaient porté, pendant leurs deux jours d’existence, l’ineffaçable épitaphe du nom historique qui les couvre, il n’y a plus guère à introduire que de la psychologie.
Dans ses livres derniers : La Femme, L’Oiseau, L’Insecte, L’Amour, — l’amour des grandes et des petites bêtes, — il a insinué un petit ruisselet de sentiment dans lequel il a mouillé jusqu’à ses haines ; car il a des haines, le doux homme, contre nous autres chrétiens, à qui il lâche parfois insolemment le nom de sots ! […] Sans le nom de Michelet, je n’en parlerais pas ! […] La sienne n’est faite qu’avec du Christianisme volé, dont il a démarqué le nom de Jésus-Christ pour qu’on ne le reconnaisse pas !
Je ne reproche pas aux naturalistes de nous peindre le vice ; mais je leur reproche de ne guère nous montrer sous ce nom que la maladie physique. […] Le souverain actuel a nom : sa majesté le suffrage universel, et le suffrage universel est peuple surtout ; c’est donc du peuple surtout que doit s’occuper une littérature démocratique. […] Au début il s’est appelé, il y a vingt-cinq ans, le réalisme ; il aime mieux s’appeler aujourd’hui d’un nom nouveau.
Comme chacun d’eux partage avec moi le nom qu’a fait retentir la voix unanime, ils me font honneur et ils font bien ! […] Perèse a cela pour lui qu’il peint avec beaucoup plus de bonhomie, et que son nom ne lui commande pas la singerie de Watteau. […] L’école Couture, — puisqu’il faut l’appeler par son nom, — a beaucoup trop donné cette année. […] L’esprit du public a déjà associé souvent les noms de M. […] Vous avez beau appeler vos femmes Fatinitza, Stella, Vanessa, Saison des roses, — un tas de noms de pommades !
Le langage réunit ici sous le même nom des choses bien différentes : quoi de commun entre le remords d’un assassin et celui qu’on peut éprouver, tenace et torturant, pour avoir froissé un amour-propre ou pour avoir été injuste à l’égard d’un enfant ? […] Posez, par exemple, l’émotion que le christianisme a apportée sous le nom de charité : si elle gagne les âmes, une certaine conduite s’ensuit, et une certaine doctrine se répand. […] Sur chacun d’eux l’historien suffisamment renseigné mettrait un nom propre. […] Le nom ne s’appliquera pas seulement aux termes déjà existants de la série ainsi constituée. […] Que ce soit alors la raison qui parle, je le veux bien ; mais si elle s’exprimait uniquement en son nom, si elle faisait autre chose que formuler rationnellement l’action de certaines forces qui se tiennent derrière elle, comment lutterait-elle contre la passion ou l’intérêt ?
On ne prend plus garde aux noms de ses victimes. […] Ses premières œuvres ont paru, si l’on peut dire, en éditions en tirage restreint et sans nom d’auteur. […] Nous montions tout droit du réfectoire au dortoir, et personne jamais ne nous dit le nom d’une étoile. […] Cet instant de surhumaine beauté suffirait à la gloire de son nom. […] Il blâme ceux qui ne donnent qu’à une certaine qualité de vie le nom de beau.
Lebrun ; tous noms aimés du public et contrastant agréablement.
Veut-on savoir ce qu’étaient autrefois, au dire populaire, ces colossales statues de rochers, dressées par la puissante main de la nature, et auxquelles le montagnard du Jura a donné le nom de Dames d’Entreporte ?
Les comédies d’Athènes servaient, comme les journaux de France, au nivellement démocratique, avec cette différence, que la représentation d’une comédie remplie de personnalités contre un homme vivant, est un genre d’attaque, auquel de nos jours aucun nom considéré ne pourrait résister.
Il est probable que, dans une anthologie des poètes depuis 1885, des morceaux comme la Complainte des nostalgies préhistoriques, la Complainte de la Lune en province, celle du Pauvre Corps humain, celle de l’Oubli des morts, tels lieds de l’Imitation de Notre-Dame la Lune, ou la pièce ix des Derniers vers, apparaîtraient comme de passionnés et poignants chefs-d’œuvre pour porter avec un parfait honneur le nom de Jules Laforgue.
Et de même qu’un comité de littérateurs s’occupe d’élever à Bruges un monument au poète de qui le nom est pour jamais lié à celui de cette ville, il faut souhaiter que soient rassemblés tous ces éléments complémentaires de l’œuvre de Georges Rodenbach.
Par exemple, après avoir avancé hardiment qu’on ne se souviendra de M. le Franc de Pompignan que par les vers que M. de Voltaire a attachés à son nom, il me reproche, mais très-sérieusement, d’avoir refusé le génie de l’invention à M.
., il n’est pas permis d’en rire : c’est un fatras morne, langoureux, indigeste ; une triste doléance de M. de Voltaire, qui y parle en son propre nom.
Et une quantité assez considérable de noms de lieux, fleuves et monts.
De même, quand l’écho me fait entendre les airs que tu joues sur ta flûte, j’en répète les paroles au fond de ce vallon… …………………………………………………………………………………………… Je prie Dieu tous les jours pour ma mère, pour la tienne, pour toi, pour nos pauvres serviteurs ; mais quand je prononce ton nom, il me semble que ma dévotion augmente.
Quant aux tableaux dont l’état n’est pas certain en vertu d’une tradition constante et non interrompuë, il n’y a que les leurs et ceux de leurs amis qui doivent porter le nom sous lequel ils paroissent dans le monde.
ce n’est pas le même nom.
Sans ce nom d’une femme qui est le plus charmant souvenir de nos esprits et dont on les couronne, ils ne soulèveraient pas, même l’espace d’un jour, le poids de leur obscurité.
Le physicien les met tous sur le même plan, les appelle du même nom, les traite de la même manière.
Veux-tu dans un seul nom embrasser le ciel et la terre ? […] À un de ces noms la gloire, toujours capricieuse, peut tout d’un coup se rattacher, et elle peut persister, s’établir, se fonder à nouveau pour jamais. […] La louange languit auprès des grands noms ; mais la critique la plus distinguée pâlit aussi auprès d’eux. […] « Cent fois le nom d’Hector est sorti de sa bouche ! […] On jettera au peuple, du haut des murs du temple, le nom du nouveau roi, quand, la reine morte, il n’aura plus le choix de la servitude.
On ne sait de quel nom nommer Alceste. […] Si Eilert ne prononçait pas ce nom, peut-être que Hedda rendrait le cahier. […] — Tout près d’ici. — Son nom ? […] Ce taquin de Georges (c’est le petit nom du prince) refuse de rien promettre. […] Il veut savoir son nom… « Le voilà !
On sacra ses représentants de noms grotesques et bizarres — décadents, symbolistes, d’autres — qu’ils acceptèrent en souriant. […] un nom. […] Hâtons-nous d’ajouter que, depuis lors, aucun poète digne de ce nom, ne s’en tint à ces conventions rudimentaires. […] Enfin plus récemment nous aurions été amenés à joindre à notre liste les noms de M. […] Mon choix y joindrait aujourd’hui, entre autres, les noms de MM.
Je lui parle des biographies, avec lesquelles je voudrais faire mon art japonais du xviiie siècle, lui citant les noms de Ritzouo et de Gakutei. […] Ce n’est que lorsque je suis revenu à ma demande, qu’une fois il m’a dit : « Mais je crois en avoir vu chez vous, dans un recueil que vous avez. » Et c’est comme cela, que j’arrivais à faire connaître ce fameux portrait de l’artiste, authentiqué par son nom sur sa robe, et par l’inscription du poteau auquel il est adossé et qui porte : Sur une demande, Outamaro a peint lui-même son élégant visage. […] Et dans ses paroles revient, à tout moment, le nom de Bourgeois, de Constans, auxquels il a écrit, qu’il a vus, accusant chez lui un curieux envahissement de l’ambition politique. […] Un tableau devant lequel est tombé en extase le peintre Moreau, qui ne connaissait pas même Turner de nom. […] En effet, Maupassant parlait d’une visite faite par lui à l’amiral Duperré, sur l’escadre de la Méditerranée, et d’un nombre de coups de canon à la mélinite, tirés en son nom et pour son plaisir, coups de canon allant à des centaines de mille francs, si bien que Popelin ne pouvait s’empêcher de lui faire remarquer l’énormité de la somme.
Des noms bien connus des Lyonnais, Journel, Bonjour et Barret (depuis prêtre et jésuite), tous caractères originaux et de bon aloi, en faisaient partie. […] Elle lui donna un fils, celui qui honore aujourd’hui et confirme son nom. […] Il resterait peut-être à varier, à égayer décemment ce portrait, de quelques-unes de ces naïvetés nombreuses et bien connues qui composent, autour du nom de l’illustre savant, une sorte de légende courante, comme les bons mots malicieux autour du nom de M. de Talleyrand : M.
C’est une nouveauté et une création ; cette nouveauté et cette création porteront le nom de M. […] Thiers raconte ensuite, avec la verve d’un Molière politique, les rôles divers joués par le premier Consul, par sa femme, par ses frères, par ses sœurs, par le sénat, par le conseil d’État, par Fouché, par Cambacérès, ses confidents, chargés de risquer les indiscrétions et de subir les désaveux pour se faire offrir sous un nom ou sous un autre le titre du pouvoir monarchique dont il avait déjà la réalité. […] Ces conjurés débarquent en France, entrent furtivement à Paris, y ourdissent leur trame, cherchent à s’associer un homme dont le nom militaire soit un entraînement certain pour l’armée. […] Thiers s’en console en disant : « Mais ces institutions (les cours) étaient loin de mériter le mépris qu’on a souvent affiché pour elles ; elles composaient une république aristocratique détournée de son but par une main puissante, convertie temporairement en monarchie absolue, et destinée plus tard à redevenir monarchie constitutionnelle, fortement aristocratique, il est vrai, mais fondée sur la base de l’égalité. » Comprenne qui pourra cette république devenue en même temps monarchie absolue, cette monarchie absolue destinée à redevenir monarchie constitutionnelle, cette aristocratie et cette égalité se démentant par leurs seuls noms l’une et l’autre !
Ce banquet, ce banquet contre l’Institut, donné à Ribot, se trouve aussi un peu donné à moi ; et dans les coins, où je me blottis, des jeunes dont je connais vaguement le nom, se font, à tout moment, présenter à moi, et veulent bien saluer dans le vieux Goncourt : le grand littérateur indépendant. […] La Beraudière, auquel je demandais le nom d’une famille de Bretagne où devait être conservée une correspondance de la Lecouvreur, me disait : « Ah le nombre de précieux documents historiques perdus, à l’heure présente… tenez, j’ai eu dans ma famille un châtelain de Picardie, aimé de la Camargo, et qui avait dans son château, une chambre s’appelant encore ces dernières années : la chambre de la Camargo. […] Mardi 27 mai La Sapho de Daudet est le livre le plus complet, le plus humain, le plus beau qu’il ait fait… le livre méritant le nom de chef-d’œuvre. […] * * * — Il y un certain nombre d’hommes à Paris qui doivent tout à leurs fournisseurs, et dont la valeur est uniquement faite du nom de leur tailleur, de leur bottier, de leur chapelier.
Quelque temps après, sur le nom de Xavier Aubryet prononcé par quelqu’un, il reprend : « La dernière fois que j’ai donné le bras à Aubryet, lorsqu’il n’était plus qu’une agitation nerveuse, semblable au mouvement du doigt d’un homme qui joue autour de la gâchette du pistolet, avec lequel il va se brûler la cervelle, la dernière fois que je lui ai donné le bras, j’ai eu l’impression de donner le bras à un homme, dont une chemise calcaire tomberait du dos, et dont tous les membres se remueraient dans l’appareil de plâtre, dont on entoure un membre cassé. » Lundi 8 mars Je vais voir, cet après-midi, ce pauvre Robert Caze. […] Nous nous asseyons un moment à un café du boulevard, et sur le nom d’Hetzel, prononcé à côté de nous, Huysmans me parle de ses débuts. […] Mais personne ne connaît le nom de Chateaubriand, et même le chemin de Henri IV est oublié dans le pays. […] C’est vraiment un nom, que j’ai quelque droit de porter en littérature.
Ne vous y trompez pas, c’est la même audace à froid, la même haine de la vérité chrétienne, la même négation, le même athéisme philosophique, et j’insiste sur ce nom d’athée que je justifierai tout à l’heure et que je donne hardiment à M. […] Il faut confesser l’un ou l’autre, ou reculer dans le passé, comme l’Empire l’a fait franchement, ou suivre la voie révolutionnaire contre la théologie arbitraire de la grâce et du privilège, et mettre en tête de la loi le nom du Dieu nouveau : Justice. » La Révolution l’y mit en effet, mais en lui donnant une sanction permanente et active : le couperet de Guillotin. […] Triste procédé qui pourrait dispenser la Critique de s’occuper d’un ouvrage dont le fond est déjà connu, si, d’un autre côté, le nom de l’auteur, le titre du livre et les quelques points de suture qui tiennent les morceaux dont il est composé, rapprochés, ne révélaient pas suffisamment l’éternel dessein de propagande contre lequel on ne saurait mettre trop en garde les esprits faibles sur lesquels M. […] elle a, dans sa robe blanche, quelque chose de la prosaïque propreté de l’habit bleu de Robespierre, et, s’il est un nom qui lui convienne et qu’on ne lui a pas donné encore, c’est la bourgeoise de la liberté !
L’Institut est un corps de l’État : les pensées, les opinions de chacun de ses membres sont diverses et libres ; mais chaque président, chaque secrétaire perpétuel, portant la parole dans les séances publiques au nom de la compagnie qu’il représente, ne parle plus en son nom propre, et s’il lui arrive de froisser à dessein les opinions et les vues paisibles de beaucoup de ses collègues, il est dans le cas d’être redressé par l’un d’eux. […] Bossuet, dans le Discours sur l’histoire universelle, après avoir énuméré les principales écoles philosophiques de la Grèce, celles de Platon, d’Aristote, de Zénon, d’Épicure, ajoute en passant brusquement aux Romains : Les Romains avaient dans le même temps une autre espèce de philosophie, qui ne consistait point en disputes ni en discours, mais dans la frugalité, dans la pauvreté, dans les travaux de la vie rustique et dans ceux de la guerre, où ils faisaient leur gloire de celle de leur patrie et du nom romain ; ce qui les rendit enfin maîtres de l’Italie et de Carthage.
Ici le trouvère est sérieux et grave ; il est sincèrement religieux ; il s’adresse au début à tous les gens de bien et d’honneur, non aux traîtres ni aux jaloux ; il veut raconter comment un jour trente Anglais et trente Bretons se combattirent, cette noble bataille qui a nom des Trente. […] Et il y a même eu, dans ce Roman de Renart, une épopée du même genre antérieure à la sienne et bien plus digne de ce nom.
— Geoffroy de Villehardouin naquit en Champagne ; sans doute dans le château de son nom, à sept lieues de Troyes, entre Arcis et Bar-sur-Aube, d’une famille ancienne et distinguée à la cour des seigneurs et comtes du pays. […] à quelques pas de là, Commynes, mandé par le doge de bon matin, voit en entrant tous ces mêmes visages non plus abattus, mais fiers et radieux ; on lui signifie le traité conclu, hostile à la France, et le nom des puissances confédérées : c’est à lui, à son tour, tout avisé qu’il est, d’avoir le cœur serré et le visage défait, car il n’avait eu vent de rien de précis jusqu’à cette heure, le secret avait été rigoureusement observé ; à force de voir traîner les choses en longueur, il avait fini par les croire échouées : en descendant les degrés du palais, il trahissait aux yeux de tous son étonnement manifeste et sa perte de contenance.
Pour moi, qui n’ai pas même l’honneur de comprendre et de lire dans leur langue les mémoires de haute science où il s’est montré inventeur, ces considérations sur les profondes et fines parties de l’optique et du magnétisme où il a gravé son nom ; qui n’ai eu que le plaisir de l’entendre quelquefois, soit dans ses cours à l’usage des profanes, soit dans les séances publiques de l’Académie, je ne puis ici que m’approcher respectueusement de lui par un aspect ouvert à tous ; je ne puis que l’aborder, si ce n’est point abuser du mot, par son côté littéraire. […] Vous devez naturellement supposer que Watt a été nommé pair. — On n’y a pas même pensé. — S’il faut parler net, tant pis pour la pairie que le nom de Watt eût honorée !
Pendant des années, on n’aperçoit extérieurement en lui que l’administrateur ; il le fut avec succès, soit à La Rochelle dans le pays d’Aunis, soit dans l’intendance de Provence où les allées de Meilhan à Marseille ont conservé son nom, soit en dernier lieu dans l’intendance du Hainaut. […] C’est quelque chose en prose comme la supercherie des Poésies de Clotilde de Surville en vers ; mais ici on met un ouvrage de fabrique moderne sous un nom historique connu.
L’amour des peuples n’est que de l’estime… Le roi m’écrit qu’il veut revenir à Morfontaine : il croit me mettre dans l’embarras ; il profite d’un moment où j’ai, en effet, assez d’autres occupations… Il me menace, quand je lui laisse mes meilleures troupes, et que je m’en vais à Vienne seul avec mes petits conscrits, mon nom et mes grandes bottes… Il dit qu’il veut aller à Morfontaine plutôt que de rester dans un pays acheté par du sang injustement répandu. […] Il fait d’une remarque juste un semblant de système ; d’une condition essentielle qu’il nomme d’un nom nouveau, il fait la condition unique et universelle.
Le père de Villars dans sa jeunesse, par sa tournure ou ses sentiments, donnait à ses enjouées contemporaines l’idée de cet intéressant personnage, et le nom lui en était resté. […] Il a paru résulter de cet acte assez grossièrement dressé, et où manquent les noms du père et de la mère, que l’enfant avait atteint l’âge de trois semaines lors du baptême, ce qui reporterait la naissance de Villars à la date du 3 mai environ.
Ce qui manqua, en effet, à Marolles doué d’une grande facilité et de dispositions vagues pour les lettres, ce fut précisément un maître digne de ce nom, qui lui transmît quelque chose des fortes habitudes et de la méthode du xvie siècle, et lui apprît à étudier les anciens avec précision, ou qui du moins l’avertît des dangers du trop de sans-gêne avec eux. […] Depuis l’année 1627, c’est-à-dire depuis l’âge de vingt-sept ans, Marolles avait joint à sa première petite abbaye de Baugerais l’abbaye bien plus importante de Villeloin, dont le titre se rattache habituellement à son nom.
[NdA] Cependant l’éditeur a passé d’un extrême à l’autre, en n’indiquant même pas à qui les lettres sont adressées, en ne mettant aucune note qui serait de nature à éclaircir le texte, en laissant de simples initiales aux noms propres là où il coûtait bien peu de les donner en entier (par exemple, tome ii, page 218), et quand il les donne, en permettant à l’imprimeur d’écorcher ces noms de diplomates très connus (tome ii, page 278 et ailleurs).
Cette grâce fut le prix de son sincère amour pour la vérité et de la bonne foi avec laquelle, sans songer à se parer de ses vaines recherches, il consentait à perdre la peine qu’il avait prise et à convenir de son ignorance plutôt que de consacrer ses erreurs aux yeux des autres sous le beau nom de philosophie. […] Desjobert (c’était le nom du jeune homme) parle de cette masse de livres à un libraire, et, trouvant quelques difficultés, il pense qu’il est plus simple de les supposer vendus et d’envoyer une somme ronde.
Il classe volontiers le monde en honnêtes gens et en ceux qui ne le sont pas ; sa morale sociale admet essentiellement le bien et le mal, dont les noms reviennent sans cesse à sa bouche d’une manière qui, à la fin, devient provocante : les instincts conservateurs, à ses yeux, sont les seuls bons ; les autres instincts plus actifs et plus remuants sont vite déclarés pervers. […] Guizot, qu’il en cherche évidemment l’emploi et les occasions, et qu’à propos des morts de chaque année qu’il passe en revue, il trouve moyen de jeter le filet sur des noms qu’il ne rencontrerait pas directement dans son chemin : on ne se plaint pas du hors-d’œuvre.
Prevost-Paradol avait dès lors acquis ce qu’il ambitionnait comme premier degré et comme point de départ : il s’était fait un nom et avait pris son rang en estime auprès d’un petit nombre de juges difficiles qui l’appréciaient pour ce qu’il était et ce qu’il pouvait. […] Destitué à coup sûr comme professeur, s’il avait été déjà professeur, il se fût fait de bonne heure un nom par sa plume dans les journaux, et avec des écrits où le goût se serait uni à la flamme.
Tous ces grands noms, en effet, tous ces grands événements du monde romain, du monde oriental ancien, à cette époque de crise, tout cela n’est pour Bossuet qu’une préparation, une belle et sévère avenue d’un aspect auguste, qui aboutit à la naissance de Jésus-Christ. […] Tant de liaison règne entre ses idées, que toujours l’une éveille l’autre, et que cette multitude d’origines, de catastrophes et de noms célèbres semble se disposer dans le seul ordre qui lui convienne.
Je m’y suis accoutumé et j’ai depuis longtemps écrit le nom de l’auteur sur mes tablettes (dût le mot le faire rire), je l’ai noté pour un sujet futur, un jour où je serais las du sérieux, où je relèverais de quelque gros ou grave article, au lendemain de considérations sur les destinées du monde ou d’une dissertation sur l’Iliade. […] Érudit et bibliographe, chassant sur la piste de Charles Nodier, il s’est de bonne heure attaché à de certains noms secondaires, à des écrivains plus cités que connus : en ce genre le rare, le clandestin, l’amusant, le tentent.
Dès l’âge de treize ans, il fut colonel en titre d’un régiment qu’on avait levé, d’accord avec le roi Stanislas, et qui avait nom Royal-Barrois. […] J’aimerais que, dans les explications qu’on donne de Virgile, on fit désormais ce rapprochement, qu’on rattachât ces noms fraternels de l’histoire et de la poésie ; qu’on liât entre eux ces deux mémoires pour en faire une plus vivante immortalité.
Les Arabes du désert le saluent sous le nom de Bounaberdi, et en font, dit-on, une espèce d’apparition mystérieuse qui se détache pour eux dans la grande ombre de leur prophète. […] Rien de mieux imaginé et de mieux senti qu’un tel chant pacifique, miséricordieux et pieux, dans la bouche des morts, tandis que les vivants ignorent ces choses, ne croient à rien, et vont de nouveau s’entre-déchirer : « Seigneur, fais que ton nom jusqu’à nous retentisse !
Cet homme inébranlable au milieu des factions, qui ne cherchait pas le nom de bonhomme, sachant être ferme à ses propres risques, et que les grands soucis ne détournaient pas des petits devoirs, eut ie culte et la passion des lettres : il se consola de sa disgrâce en faisant des vers latins. […] La septième pièce, dans les Œuvres, est un discours non prononcé, un vif et fort pamphlet, que Du Vair fit courir au commencement de 1594, sous le titre de Réponse d’un bourgeois de Paris à un écrit publié sous lu nom de M. le cardinal de Sega.
Si Tartuffe « croyait », il serait un pharisien, il ne serait pas un « imposteur », et Molière ne lui aurait pas donné ce nom. […] Nous voyons un peu après, par les discours de Dorine, qu’il parle volontiers de son nom et de sa noblesse.
De même, quand Arlequin se présente, sous le nom de Grapignan, pour succéder au procureur Coquinière56, Arlequin Grapignan n’a que faire d’être Arlequin, il lui suffirait d’être Grapignan. […] Et comme la presse sera grande, il m’a mis entre les mains des contrats de vente, le nom et la somme en blanc, pour les remplir quand il se présentera des marchands, jusqu’à la concurrence des quatre cent mille francs.
Fier de servir un homme illustre dont le nom emplissait les journaux, il s’était laissé aller à cette inspiration délicate. […] Son nom l’indique, qui n’a d’équivalent dans aucune autre langue.
Françoise d’Issembourg d’Happoncourt (c’était son très noble nom) était de Nancy, née le 13 février 1695, fille d’un des officiers du duc de Lorraine, et petite-nièce, par sa mère, du fameux Callot. […] Devaux de mille petits noms familiers (Panpan, Panpichon).
Le père est furieux ; il veut occire de colère maître Jobelin, le pédant, qui a fait une si triste éducation ; mais on se contente de le mettre à la porte, et de confier Gargantua au même précepteur qui élève si bien Eudémon, et qui a nom Ponocrates. […] Il produisit une grande révolution dans la politique… Je n’oserai accepter tout à fait cette manière d’expliquer l’histoire moderne et d’en rapporter le principal résultat à deux ou trois noms, à deux ou trois livres.
En épousant ce jeune homme, son vassal, mais du nom de Stuart et de sa propre famille (29 juillet 1565), Marie échappait aux diverses combinaisons politiques dans lesquelles on essayait de l’attirer pour un second mariage, et elle eût peut-être fait en cela une chose raisonnable, si elle n’eût pas fait avant tout un acte de caprice et de passion. […] Marie Stuart justifia en tout le mot de Shakespeare : « Fragilité, ton nom est Femme !
Le général Bonaparte avait en résidence auprès de lui un envoyé du gouvernement vénitien, nommé Dandolo, non pas de la famille des illustres doges, mais d’une famille bourgeoise de juifs convertis, et qui avaient pris, comme c’était assez l’usage, le nom de leur parrain. […] Pour avoir mission et vertu de relever dans la juste mesure le nom de Marmont, il faut être un Bonaparte même : c’est à la lance d’Achille à guérir la blessure.
» — Je m’arrête dans ma citation, car, dans le reste du discours que Ducis prête à sa mère, ou qu’il poursuit en son propre nom, il est question du « service des Muses » et du « fantôme de la gloire ». […] C’était le temps où Bonaparte, qui avait fort goûté Ducis, et qui lui avait fait beaucoup d’avances pendant son séjour à Paris après la première campagne d’Italie, jusqu’à vouloir l’emmener avec lui dans l’expédition d’Égypte, fondait un gouvernement nouveau et cherchait à y rattacher tout ce qui avait nom et gloire.
Pour ce, que l’on me permette de feuiller (en disant là, des noms, quant à la première partie) les pages de mon Traité du Verbe : tel qu’après deux éditions progressives et scientifiquement avérantes, écrit en mars 88, il est édité en préface par l’éditeur de mon Œuvre entière, à Bruxelles : et que cet article soit commentaire à ce Traité du Verbe. […] Car, dans cette formule sont impliquées pour moi telles folies et dangereuses imaginations inspirées par les religions (citons plus près de nous Milton et Dante), et sensationnelles seulement, pour peu qu’on les pense, sont les ordinaires visions de paradis ou d’enfers sous divers noms, où se meuvent les diverses théogonies d’amour et d’effroi.
Commençons par une petite querelle : c’est à propos du chancelier Bacon, notre maître à tous, mais dont le nom a toujours été et est encore une pomme de discorde entre les savants et les philosophes21. […] Pascal a fait lui-même de grandes expériences et associé son nom à celui de Toricelli dans la théorie de la pesanteur de l’air.
Le reste est négligeable et les noms surtout sont indifférents. […] Il s’agit tout simplement de savoir si ce qu’on enseigne est bon, raisonnable, pratique, suffisant ; le nom et les œuvres importent peu.
— ayant toujours sous sa diable de plume, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer, le mot impertinent, très réussi, quand il s’agit des choses religieuses, Droz, qui a même trouvé dans la monotonie de son procédé contre la dévotion du xixe siècle la punition de s’en être moqué, Droz, qui prononce le nom de Dieu vers la fin de son livre, quand il est ému, aussi bêtement qu’un bourgeois, lui, le spirituel artiste ! […] La scène de cette grande pièce en un volume est le château de Manteigney, appartenant au dernier descendant de la grande famille de ce nom, lequel, pour fumer sa vieille terre, comme on disait autrefois, a épousé la fille de Larreau.
A vrai dire, les termes qui s’influencent réciproquement — de quelque nom qu’on les appelle, atomes, points matériels, centres de forces, etc. — ne sont à ses yeux que des termes provisoires ; c’est l’influence réciproque ou interaction qui est pour elle la réalité définitive. […] Et faire des états cérébraux l’équivalent des perceptions et des souvenirs reviendra toujours, de quelque nom qu’on appelle le système, à affirmer que la partie est le tout.
Mais le nom de l’auteur des Nuits, inscrit au bas de ces fades louanges, en accroit encore le ridicule. […] Cette forme admirable de l’imagination, l’enthousiasme mêlé au récit, la brièveté tout à la fois dans le sublime et dans le pathétique, la poésie passant comme un météore sur un lieu, sur un nom qu’elle illustre à jamais, cette ambition ne pouvait manquer dans les rares et studieux efforts du poëte anglais.
Feu mon père en fit, à mon avis, Qui sentaient leur Dorat ; à ce compte, tes fils En feront d’excellents, et tout cela fait croire Que notre nom doit vivre au Temple de Mémoire.
Victor Hugo L’autre jour, j’ouvris un livre qui venait de paraître, sans nom d’auteur, avec ce simple titre : Méditations poétiques.
Le « nom infini de l’amour » sort toujours de ses lèvres.
Pour faire aux célébrités glorieuses et aux noms ridiculement fameux du xviie siècle, la part de louange ou de mépris qui leur est due, il m’a été nécessaire de diviser ce siècle en périodes historiques d’environ dix années.
Ce nom rappellera toujours le souvenir du Pere de nos Tragédies, & du plus étonnant de nos Poëtes.
Au reste, il est essentiel d'avertir que les Philosophes se sont empressés assez légérement de réclamer Saint-Evremont comme un Membre de leur Secte, & qu'ils se sont servis de son nom pour publier, soixante ans après sa mort, un Libelle infame contre le Christianisme, intitulé Analyse de la Religion ; Libelle aussi atroce, que peu conforme à sa maniere d'écrire.
On y voit son valet, rendant cette justice à son maître, d’être estimé des bons écrivains, & de n’avoir pour ennemis, Qu’un tas de jeunes veaux, Un tas de rimasseurs nouveaux, Qui cuident eslever leur nom Blasmant les hommes de renom ; Et leur semble qu’en ce faisant, Par la ville on ira disant : Puisqu’à Marot ceux-cy s’attachent, Il n’est possible qu’ilz n’en sçachent.
Ici, c’est un tombeau, là, une aventure attendrissante, qui déterminent la limite d’un pays ; une ville nouvelle porte une appellation antique ; un ruisseau étranger prend le nom d’un fleuve de la patrie.
Rapportons à present les passages des anciens auteurs qui mettent en évidence, que quoique les grecs et les latins donnassent le nom de chant à la déclamation de leurs pieces de théatre, cette déclamation n’étoit pas néanmoins un chant musical.
Mais, malgré cette prétention et le nom qu’il porte, le Réalisme ne peut jamais donner la réalité.
Dans Le Légataire de Regnard, un pauvre vieillard, accablé d’infirmités, touche à sa fin ; des scélérats le tourmentent pour son héritage, et fabriquent en son nom un faux testament pendant qu’ils le croient à l’agonie. […] Ainsi, dans L’École des femmes, la meilleure et la plus gaie des grandes comédies de noire auteur94, Arnolphe reçoit les conseils d’un ami philosophe, un peu moins édifiant toutefois, rendons-lui cette justice, que la plupart de ses collègues du nom d’Ariste ou de Cléante. […] Dès son entrée sur les planches, il ne cesse de répéter sur tous les tons : je suis un misanthrope, conformément au précepte de Boileau, qui, pour plus de clarté, aime qu’un acteur « décline son nom », et dise : Je suis Oreste ou bien Agamemnon. […] Celui qui a attaché son nom le premier à cette tentative vraiment digne de l’intrépidité de sa logique, est mon maître dans l’art de critiquer. […] Legrand lui-même, sous le nom de Geniot, s’efforçant d’escalader le Parnasse, rencontre Thalie qui cherche précisément un poète.
Il n’y a peut-être de critique digne de ce nom que celle qui a pour objet des œuvres suffisamment éloignées de nous et dont nous sommes personnellement détachés. […] Je ne suis pas d’ici, moi, et vous me l’avez trop laissé comprendre. » Mais tout de même, dans le fond, elle sent ce qui lui fait défaut ; elle a le respect et la superstition du seul luxe qui manque aux rois de l’or du nouveau monde : l’ancienneté des noms et des souvenirs, une tradition, des meubles et des portraits de famille, et les façons d’être qui sont liées à cette ancienneté. […] L’artifice consiste encore à faire célébrer par les bourgeois eux-mêmes, en style livresque et d’une ironie énorme, l’ignominie du type dont ils s’avouent les représentants. « … Un bourgeois est mort… Nous ignorons son nom, qu’importe ? […] Bourgeois aussi, le « membre de l’opposition », radical avancé qui tient un cabaret « fréquenté de tous les souteneurs et de toutes les filles de la ville » ; bourgeois, le péremptoire docteur Triceps, homme de progrès et de science, quelque chose comme le docteur Homais, et de la race horrible des « médecins-députés »… Si donc le « bourgeois » n’est, au bout du compte, qu’un type moral, pourquoi l’a-t-on appelé de ce nom de bourgeois, qui est celui d’une classe sociale, flottante, à vrai dire, et elle-même assez malaisément définissable ? […] Il arrive enfin que, sous la monarchie de Juillet, et grâce au régime censitaire, le nom de bourgeois s’applique réellement à une classe distincte du reste de la nation ; et, comme cette classe se montre en effet égoïste, cupide et pusillanime, on conçoit assez la défaveur croissante du mot dont elle est étiquetée.
Son nom a pu vous servir d’enseigne quand personne ne connaissait ses œuvres ; mais vous nous feriez haïr Shakespeare, si nous étions forcés de vous admirer en lui. […] Je voudrais les nommer basses, communes, familières ; ces noms-là leur conviendraient mieux ; je hais ces mots d’enflure. […] Le prince, mécontent de son fils en qui il soupçonne de la passion pour la Manimonbanda (c’est le nom de la sultane reine), est homme à tirer de tous les deux la vengeance la plus cruelle. […] Son nom a pu vous servir d’enseigne quand personne ne connaissait ses œuvres ; mais vous nous feriez haïr Shakespeare, si nous étions forcés de vous admirer en lui. […] « “Rien de plus triste, dit Bacon, que d’entendre donner le nom de sage aux gens rusés.”
Pour être digne de ce nom, l’expérimentateur doit être à la fois théoricien et praticien. […] Ensuite on a donné par extension et dans un sens concret le nom d’expériences aux faits qui nous fournissent cette instruction expérimentale des choses. […] C’est pourquoi divers naturalistes n’ont pas voulu leur donner le nom d’éléments, et ont proposé de les appeler organismes élémentaires. […] C’est à ce titre que les noms des de Graaf, Harvey, Aselli, Pecquet, Haller, etc., se sont transmis jusqu’à nous. […] C’est ce qui avait fait donner au sucre le nom d’aliment respiratoire.
Très répandu dans le grand monde, affectionnant particulièrement celui des duchesses dont les noms revenaient sans cesse comme par hasard à sa bouche58, il mettait de la méthode jusque dans les dissipations de chaque journée.
Vigny, Sainte-Beuve, Saint-Marc Girardin se trouvent aux prises, et leurs noms, leurs titres sont tiraillés, débattus en tous sens.
Pascal surtout était son auteur de prédilection et d’étude ; les publications récentes qui ont réveillé la curiosité autour de ce grand nom avaient été pour M.
Qu’on ne croie cependant pas que ceux-ci aient tous été également affreux, et que dans les luttes à mort qu’eux-mêmes se livrèrent autour de l’échafaud de leurs victimes, aucuns ne méritent de la postérité moins d’exécration que les autres, ou même quelque pitié pour leurs noms.
Il aimait en effet les plaisirs, et c’est parce qu’il les a chantés, que son nom vivra.
La duchesse de Bragance, qui parut si digne du trône que son époux lui dut en partie ; le brave Almeida, véritable chef de l’entreprise, et qui, bien plus que Pinto, en détermina le succès ; le cardinal de Richelieu la favorisait de loin, non pour servir la nation portugaise, mais pour affaiblir la monarchie espagnole ; des noms, des caractères, des motifs, des résultats d’un tel ordre, étaient dignes de la tragédie.
Untel (je pourrais mettre ici des noms respectables), n’est pas de l’histoire, parce que ne peut être scientifiquement établie.
Hier, je retrouvais presque pierre pour pierre le Tréguier d’autrefois ; j’aurais pu mettre un nom sur chaque maison.
de Montesquieu, qu’ils croyoient appartenir à leur Secte, ils auroient désiré pouvoir grossir leur Nécrologe du nom d’un Grand Homme, mort dans les sentimens qu’ils affichent ; mais il sera toujours vrai de dire que l’Auteur de l’Esprit des Loix, après avoir été abusé par une fausse sagesse, en est revenu à la véritable ; celle qui nous soumet à Dieu, fait respecter la Foi, & épargne aux hommes le scandale & l’indignation.
Il prononça l’Eloge de Quinault, après la réception du Docteur Franklin, dans une Société de Gens de Lettres, connue sous le nom de Loge des Neuf Sœurs, qui s’assemble tous les ans pour célébrer un des Grands Hommes qui ont honoré la France par leurs talens.
[Anne — Marie-Louise d’Orléans, connue sous le nom de Mademoiselle de] 359 Montreul ou Montereul, [Matthieu de] Abbé.
Elles composèrent ce gros volume qu’il publia sous le nom de Repplique.
de quel nom veux-tu que l’on te nomme ?
Plus méprisé à mesure qu’il est plus connu, son nom dévient enfin l’appellation dont le public se sert pour désigner un méchant poëte.
Les mépris qu’on a étendus sur son nom ne l’ont pas effacé.
La hauteur des opinions de Méry sur les hérésies, l’influence de l’hérésie sur les Barbares, le frappant vis-à-vis de l’apostasie d’Attila et de l’apostasie de Julien, — lequel appartient exclusivement au nouvel historien de Constantinople et qui a l’inattendu d’une révélation, — son bel épisode des Croisades, son mépris pour l’esprit des Grecs rebelles et disputeurs et pour ces protestants du xvie siècle qui renouvelèrent, à leur manière, l’esprit grec, et forcèrent les puissances chrétiennes à se détourner de la grande guerre traditionnelle de la chrétienté contre la barbarie musulmane pour brûler Rome et s’entre-déchirer entre elles au nom de la dernière hérésie sortie de la plume de Luther, enfin son jugement, d’une si noble pureté de justice, sur les grands calomniés de l’histoire, les jésuites, — puisqu’il faut dire ce nom si magnifiquement exécré, — et dont il nous raconte l’établissement et l’héroïsme, sous Murad III, à Constantinople, toutes ces choses et toutes ces pages, qui font de l’histoire de Méry une composition d’un mouvement d’idées égal pour le moins au mouvement de faits qu’elle retrace, n’ont pu être pensées et écrites que par un catholique carré de base déjà, mais qui va s’élargir encore.
Les Théotime de Malebranche, les Philalèthe de Leibnitz, sont des abstractions sous des noms d’hommes. […] Secondement, on l’appellera par son nom comme les pairs pour lui demander son avis, mais avec le bonnet à la main, un peu moins baissé que pour les princes du sang, qui ne sont que regardés sans être nommés. […] » Maxime qui prouve que, lorsque certains libéraux deviennent absolutistes, les autres libéraux ne méritent plus le nom de libéraux. — Mais ce n’est pas assez de se soumettre, il faut se rallier vite et de bonne grâce. […] De dix-sept ans à quarante-cinq, on ne pouvait refuser son nom à l’enrôlement. […] Il vote pour son patron, il porte son nom, il lui paye une somme chaque année, il lui laisse une partie de son héritage.
Un vieux noël salinois consacre un couplet à certain chanoine Magnin qui devait être, un grand-oncle, et en remontant on trouverait toujours dans les registres des couvents ou chapitres de la ville quelque religieux ou chanoine de ce nom de Magnin. […] J’y reviens avec plaisir, et j’insiste désormais sur cet ordre de services par lesquels il survivra aux souvenirs de sa génération et laissera un nom dans la science. […] Son nom, quand je le prononçais par manière d’essai à l’oreille de quelques-uns de nos confrères, rencontrait peu d’objections, mais ne trouvait pas d’écho.
C’était l’habitude alors dans ces mœurs de grande compagnie : un mari vous donnait un nom définitif, une situation et une contenance convenable et commode ; il ne prétendait guère à rien de plus, et de lui, passé ce point, dans la vie de la femme célèbre, il n’était jamais fait mention. […] Valérie parut en l’an XII (1804), sans nom d’auteur, à Paris201. […] On rapporte (et c’était déjà dans ces années de conversion) qu’un homme distingué qui venait souvent chez elle, épris des charmes de sa fille qui lui ressemblait avec jeunesse, s’ouvrit et parla à la mère, un jour, de l’émotion qu’il découvrait en lui depuis quelque temps, des espérances qu’il n’osait former ; et Mme de Krüdner, à ce discours assez long et assez embarrassé, avait tantôt répondu oui et tantôt gardé le silence ; mais tout d’un coup, à la fin, quand le nom de sa fille fut prononcé, elle s’évanouit : elle avait cru qu’il s’était agi d’elle-même. — Au reste, pour bien entendre, selon la mesure qui convient, ce reste de facilité romanesque chez Mme de Krüdner au début de sa conversion, et aussi la décence toujours conservée au milieu de ses inconséquences du monde, il faut ne pas oublier ce mélange particulier en elle de la légèreté et de la pureté livonienne qui explique tout.
C’est un de ces emplois dits gracieux : cela vaut « 18 000 livres de rente pour signer son nom deux fois par an ». […] « Subdélégués, officiers d’élections, directeurs, receveurs et contrôleurs des vingtièmes, commissaires et collecteurs des tailles, officiers des gabelles, voituriers-buralistes, huissiers, piqueurs des corvées, commis aux aides, au contrôle, aux droits réservés, tous ces hommes de l’impôt, chacun selon son caractère, assujettissent à leur petite autorité et enveloppent de leur science fiscale des contribuables ignorants et inhabiles à reconnaître si on les trompe128. » Une centralisation grossière, sans contrôle, sans publicité, sans uniformité, installe sur tout le territoire une armée de petits pachas qui décident comme juges les contestations qu’ils ont comme parties, règnent par délégation, et, pour autoriser leurs grappillages ou leurs insolences, ont toujours à la bouche le nom du roi, qui est obligé de les laisser faire. — En effet, par sa complication, son irrégularité et sa grandeur, la machine échappe à ses prises. […] Sans doute le mal qu’ils font ou qu’on fait en leur nom leur déplaît et les chagrine ; mais au fond leur conscience n’est pas inquiète.
Ils nous connaissaient ; chacun d’eux portait le nom d’un des habitants familiers du château. […] Là-bas, où tout est sombre, Peut-être un fouet vengeur siffle déjà dans l’ombre, Et la haine au front rouge y chauffe longuement Le fer qui doit marquer chaque nom infamant. […] Aussi, après quelques fortes pages contre la bassesse et l’hypocrisie de certains portraits auxquels le peintre ne met du moins pas les noms, voyez avec quelle hâte et avec quel charme le poète, vite fatigué de mépriser et de haïr, nous ouvre son foyer de vertu et d’amour.
Vespasien, et Mucien son collègue, résolurent d’attendre que les deux partis de Vitellius et d’Othon, affaiblis par leur lutte, laissassent l’ambition plus libre et le succès plus certain à des armées et à des noms encore entiers. […] L’intègre Helvidius Priscus veut profiter de ce mouvement d’indignation pour écraser aussi Marcellus, un délateur signalé par son nom dans l’invective de Montanus. […] « Néron s’avance jusque sur la grève, à la rencontre de sa mère qui venait d’Antium, la prend par la main, la serre dans ses bras, et la conduit à Baules ; c’est le nom de la maison de délices qui s’élève entre le promontoire de Misène et le golfe de Baïes, formé par une inflexion de la mer.
Dans l’histoire, il ne nous suffit pas de savoir qu’une bataille est gagnée, nous voulons encore connaître le vainqueur ; dans les arts, après avoir admiré l’œuvre, nous cherchons le nom de l’artiste. […] Lecture d’une tragédie Dans un riant château, dont je dois à vos yeux Cacher discrètement le nom mystérieux, Par un beau soir d’été se trouvait réunie Ce qu’on nomme, je crois, la bonne compagnie. […] « Il doit, s’il est jaloux qu’on se plaise à l’entendre, « Se montrer tour à tour Trissotin ou Clitandre ; « Il doit, changeant de voix aussi bien que de nom, « Être Tartuffe, Alceste, Achille, Agamemnon.
» dit encore le noir capitaine, et laissant la foule épouvantée de son nom proclamé, il disparaît en blasphémant. […] Je crois bien que les noms des compositeurs de cette école, fort connus chez nous, ne sont plus étrangers au public français ; je pense même que dans les théâtres ou les concerts parisiens vous entendrez bientôt, au moins en partie, les œuvres principales de MM. […] Son œuvre, encore un peu grossière, a été reprise, avec plus de perfection, par les représentants de cette école nationale russe dont je vous ai cité les noms principaux.
Le nom de Ferdinand Praeger, dit M. […] J’ai devant moi un numéro du English Gentleman, un journal de Londres de l’année 1845, qui contient un article écrit par Ferdinand Praeger sur la première représentation de Tannhaeuser à Dresde en 1845 : Ferdinand Praeger a été le premier qui prononça et écrivit le nom de Richard Wagner en Angleterre, et qui endura plus tard des années de persécution pour avoir non seulement reconnu son génie mais pour l’avoir envers et contre tous proclamé sans cesse. […] Plusieurs de nos compatriotes sont ainsi venus de Carlsbad à Bayreuth, donc nous n’avons pu connaître les noms.
De plus forts que lui avaient la peine (la force est faite pour cela, du reste), de porter comme l’orage de leur génie autour de leur nom et de leurs œuvres, lorsqu’il paissait une gloire agréable et tranquille, et, le croira-t-on ? […] Rhéteur et bel esprit à force de mémoire, mais au fond trop dépourvu de ressources et de vigueur pour avoir été un sophiste, ce Gorgias manqué de notre temps passera dans l’histoire comme cette foule de beaux esprits dont les noms fatiguent, le regard sans l’intéresser. […] ne sait plus gouverner… Causerie donc, ou, pour mieux dire encore, notes prises en vue d’un cours qui ne fut jamais fait, et dont le professeur se débarrasse en les étiquetant d’Essai sur Pindare et la poésie lyrique, quand il aurait pu tout aussi bien les décorer de tout autre nom.
Zola peut se nommer après ces noms fameux. […] Il est de l’opinion de Victor Hugo, ce fort porcher poétique, qui n’a pas craint d’écrire : J’ai nommé par son nom le cochon, — pourquoi pas ? […] Émile Zola met sur la couverture de son livre : « Physiologiquement, c’est l’histoire de la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations naturelles, humaines et instinctives, dont les produits prennent les noms de vertus ou de vices… » Ainsi que vous le voyez par cette lourde et pédantesque affiche, les livres de M.
Ce qui est sa nature, c’est la sociabilité, c’est à-dire la convergence des efforts ; ce qui retarde son progrès, c’est l’incohérence, qui est le vrai nom dont l’état dit de civilisation doit s’appeler. […] Donnez à tout cela des noms plus beaux, si vous voulez ; il restera toujours que c’est un appel à des sentiments. […] De quelque nom qu’on l’appelle, et sans vouloir même savoir si cette subvention est une indemnité, eu égard à des propriétés confisquées jadis, cette subvention est toujours un paiement, donc une chaîne. […] Il s’est demandé pendant sa jeunesse : « Pourquoi les hommes se massacrent-ils au nom des idées qu’ils croient avoir ? […] Le nom de Ballanche restera attaché à ces trois ou quatre tendances ou essais de la pensée du xixe siècle.
Je ne lui donne pas le nom de maître ni celui de chef d’école. […] Le groupe auquel on a donné un moment le nom de parnassien représentait en somme toute la poésie jeune, sous le second empire. […] Comment la statistique ne s’est-elle pas occupée encore de relever le nombre de pièces où l’on prononce le nom de Mazarin ? […] Coq-Hardy n’en a pas moins marché jusqu’à la fin, et le nom de l’auteur a été acclamé. […] Si l’on excepte le Chevalier de Maison-Rouge, qui pourrait aussi bien se passer sous Louis XIII que sous la Terreur, pas une pièce sur la Révolution, qu’elle soit signée d’un nom inconnu ou d’un nom connu, n’a remporté un véritable succès.
V Donc, il y a six jours que la poste du soir m’apporta un gros et fort volume intitulé Mireïo : c’est le nom provençal de Mireille. […] « Père, dit Vincent, c’est le nom du fils, apprenti de son père, combien fait-on de charrues au mas des Micocoules, que je vois là-bas blanchir entre les mûriers ? […] Comme un grain de raisin (je l’ai vu), notre jeune maîtresse est devenue vermeille dès que le nom de Vincent a été prononcé. […] Bohémienne errante ; sur trois cailloux, avec la Chienne (nom d’une bohémienne de la contrée), va cuire ta gamelle sous la voûte d’un pont !
. — Je crois avoir déjà dit son nom ; mais, plus que jamais cher à mon cœur, j’aime à le répéter encore. — Quel plaisir pour moi de m’égarer le long de ses rivages sinueux et couverts de rochers ! […] Ces pewees aiment si particulièrement à accrocher leurs nids contre la paroi des roches caverneuses, que le nom qui leur conviendrait le mieux serait celui de gobe-mouches des rochers. […] Quelque temps il souffrit d’un désespoir profond, sous son nouveau maître ; mais, ayant retenu dans sa mémoire le nom des diverses personnes qui avaient acheté chacune une partie de sa chère famille, il feignit une maladie, si l’on peut appeler feint l’état d’un homme dont les affections avaient été si cruellement brisées, et refusa de se nourrir pendant plusieurs jours, regardé de mauvais œil par l’intendant, qui lui-même se trouvait frustré dans ce qu’il avait considéré comme un bon marché. […] Du moment que l’hirondelle a trouvé dans nos maisons tant de commodités pour y établir son nid, on l’a vue abandonner avec une sagacité vraiment remarquable ses anciennes retraites dans le creux des arbres, et prendre possession de nos cheminées, ce qui, sans aucun doute, lui a valu le nom sous lequel on la connaît généralement.
Il faut y revenir une fois, deux fois, trois fois, chaque fois, en un mot, qu’un nouvel écho échappé de leur tombe nous rappelle leur nom ou leur pensée par une de leurs œuvres posthumes ou par les confidences rétrospectives d’un de leurs familiers. […] Il entendit pour la première fois prononcer le nom de Goethe, et un volume de ses Poésies et Chansons lui tomba entre les mains. […] alors ce fut tout autre chose ; il sentit un bonheur, un charme indicible ; rien ne l’arrêtait dans ces poésies de la vie, où une riche individualité venait se peindre sous mille formes sensibles ; il en comprenait tout ; là, rien de savant, pas d’allusions à des faits lointains et oubliés, pas de noms de divinités et de contrées que l’on ne connaît plus : il y retrouvait le cœur humain et le sien propre, avec ses désirs, ses joies, ses chagrins ; il y voyait une nature allemande claire comme le jour, la réalité pure, en pleine lumière et doucement idéalisée. […] Jean-Paul, Tieck, les Schlegel, tout ce qui a un nom en Allemagne a vécu là autrefois et avec plaisir, et c’est encore aujourd’hui le point de réunion d’un grand nombre de savants, d’artistes et de personnes distinguées de tout genre.
Nouveauté et vérité sont les noms de ce chef-d’œuvre, ce sont deux beaux noms. […] Et quand on lit cet évangile du pauvre peuple en 1814, et qu’on voit les enfants de ce peuple vaniteux épris d’un nom, qu’il a grandi, tantôt avec raison, plus souvent avec démence, oublier tant de misères pour ne se souvenir que de quelques grands jours marqués d’un bulletin menteur dans sa mémoire, proclamer qu’il n’a jamais été battu et qu’il a marché de triomphe en triomphe de Moscou, de Rome, de Madrid, de Lisbonne à Paris et à Fontainebleau ; niant Moscou, niant Eylau, niant Ulm, niant Leipzig, niant Salamanque, Vittoria et Abrantès, niant Montmartre, niant Waterloo, niant à peu près autant de mémorables revers qu’il a proclamé de victoires ; on est tenté de déchirer ces pages d’histoire falsifiée par des écrivains trompés ou trompeurs, et de ne reconnaître pour historiens vrais que deux noms et un romancier Erckmann Chatrian.
Il fuit l’Angleterre, séjourne un an à Trie chez le prince de Conti sous un faux nom, puis, comme traqué, se réfugie en Dauphiné, à Bourgoin, à Monquin. […] En saisissant peu à peu ce système par toutes ses branches dans une lecture plus réfléchie, je m’arrêtai pourtant moins d’abord à l’examen direct de cette doctrine, qu’à son rapport avec le caractère de celui dont elle portait le nom, et sur le portrait que vous m’aviez fait de lui, ce rapport me parut si frappant, que je ne pus refuser mon assentiment à son évidence. […] Et si Rousseau a été dans l’ensemble un éloquent défenseur de la morale, on peut trouver que, dans la Nouvelle Héloïse, et dans les Confessions, il décerne parfois bien singulièrement des brevets de vertu, ou qu’il appelle de ce nom des actes que nous appellerions de noms contraires.
Ayant appris que le territoire où siégeait son camp portait le nom de « Neuf-Voies », il y fit enterrer vifs neuf jeunes garçons et neuf jeunes filles du pays. […] Un Samien vint presser l’amiral de Lacédémone : — « Quel est ton nom ? » lui demanda Léotychidès. — « Hégésistratos », répondit l’homme de Samos. — « Chef d’armée ». — L’oreille grecque était sensible à ces jeux de noms et de double sens, comme à des conseils indirects donnés par les dieux. […] Rien de plus charmant que ce nom de nymphe menant et commandant une bataille : il met le frais sourire d’une vierge sur la lèvre altière d’une Victoire.
On les appelle parfois axiomes logiques, axiomes scientifiques et axiomes métaphysiques, mais les lois directrices de la logique méritent seules le nom d’axiomes. […] Le nom d’expérience individuelle ne s’applique exactement qu’au mode direct d’action exercé par les objets extérieurs, qui, par le canal des cinq sens, arrivent à produire dans un cerveau des copies plus ou moins exactes d’eux-mêmes. […] James, d’appeler du même nom des causes si différentes et de dire que les deux animaux doivent leur bon naturel à ce que Spencer appelle « l’expérience des relations extérieures ». […] Par le principe des substances, nous ne faisons que projeter en toutes choses notre propre constitution, réelle ou apparente ; nous prêtons à toute une sorte de moi et de vouloir constant, sous ce nom de substance.
Car, en effet, toute la notoriété, tout le retentissement, tout le bruit glorieux qui se fait en France autour d’un nom français, semble se faire au détriment de tous les Français. […] C’est le nom que le lieutenant de gendarmerie donne aux vignerons du pays. […] Vendredi 13 novembre À déjeuner, à propos de Zola, dont le nom a été prononcé par moi, et qu’on abîme comme démocrate, je ne puis pas m’empêcher de m’écrier : « Mais c’est la faute de l’Empire. […] Puis, c’est un bureau Louis XV, sur lequel la princesse écrit un billet pressé, inscrit un renseignement, une adresse, le nom d’une plante en latin.
Les fous et les criminels ont une vanité inconcevable, qui le plus souvent empêche chez eux le développement de tout sentiment altruiste ; ils tuent pour faire parler d’eux, pour devenir le personnage du jour, pour voir leur nom dans les journaux et se faire à eux-mêmes de la publicité, pour être craints ou plaints, ou même pour devenir un objet d’horreur. — Le crime accompli, ils tâchent d’en prolonger le souvenir de toutes les manières en le racontant avec les détails les plus horribles, en le mettant envers. […] De ceux-là on a médit à l’époque où ils vivaient, puis on les a si complètement oubliés que maintenant ils semblent n’avoir point existé ; considérant à notre tour nos médiocrités littéraires, nous en oublions presque les quelques noms qui les effaceront un jour, et nous nous écrions : — Le vers pour le vers et la phrase pour ses bizarreries, signe des temps, signe de décadence ! […] En définitive, c’est la dissolution vitale qui est le caractère commun de la décadence dans la société et dans l’art : la littérature des décadents, comme celle des déséquilibres, a pour caractéristique la prédominance des instincts qui tendent à dissoudre la société même, et c’est au nom des lois de la vie individuelle ou collective qu’on a le droit de la juger. […] En vain prétendra-t-on justifier la peinture de l’immoralité au nom même de la morale.
Mais la question est précisément de savoir si des qualités individuelles, même isolées par un effort d’abstraction, ne restent pas individuelles comme elles l’étaient d’abord, et si, pour les ériger en genres, une nouvelle démarche de l’esprit n’est pas nécessaire, par laquelle il impose d’abord à chaque qualité un nom, puis collectionne sous ce nom une multiplicité d’objets individuels. […] Elles ne renoncent à leur individualité que si nous tenons compte de leur ressemblance pour leur donner un nom commun : appliquant alors ce nom à un nombre indéfini d’objets semblables, nous renvoyons à la qualité, par une espèce de ricochet, la généralité que le mot est allé chercher dans son application aux choses.
Elle ne pouvait s’habituer à voir en plein Opéra les femmes qui portaient les plus grands noms se permettre des familiarités qui les affichaient : « Madame ! […] C’est un portrait à lire et que je voudrais citer, si je n’étais retenu par le respect du grand homme et des honnêtes gens qui ont rendu si français ce nom de Richelieu.
Dans cette place qui m’est accordée aux pages du Moniteur, que puis-je faire de mieux que de m’occuper, même au risque de remonter assez haut dans le passé, des grands noms qui ont honoré notre littérature et notre histoire ? […] Kervyn de Lettenhove se flatte d’avoir retrouvé dans la bibliothèque de Bourgogne à Bruxelles deux poèmes inconnus et inédits de Froissart, la Court de may et le Trésor amoureux ; ni l’un ni l’autre, il est vrai, ne portent le nom de l’auteur ; « mais pour quiconque a étudié Froissart, dit M. de Lettenhove, il est impossible de ne pas y reconnaître aussitôt son style ».
Ce renoncement suprême en vue de Marianne ne lui paraissait pas même mériter le nom de sacrifice : « Je ne sens que de la joie, disait-il, en songeant que je vais, en attendant la mort, mener une vie plus triste qu’elle, et j’aime si fort ma douleur qu’il me semble que c’est encore un moindre malheur de la souffrir que de la perdre ; si ma chère Marianne la peut voir, elle lui fait plaisir. » Il haïssait les biens, les grandeurs, tout ce qu’il ne pouvait plus partager ; il n’aimait que cette douleur, la seule chose qui lui restât de son amie ; il en parlait, d’ailleurs, comme d’une peine poignante, qui le tenait cruellement éveillé durant les nuits et qui prolongeait ses insomnies jusqu’au matin, où il ne s’assoupissait qu’à la fin et par excès de fatigue : « Mais j’ai beau faire, je ne saurais perdre de vue l’objet de mon tourment. […] La maîtresse en était absente, et, en la remerciant de l’hospitalité donnée en son nom, il lui écrivait avec un vif sentiment de la nature italienne : Vous ne m’aviez point dit assez de bien de Bagnaia, madame ; c’est le plus aimable lieu du monde que j’aie jamais vu ; on y trouve en même temps une belle vue, de grands arbres aussi verts qu’en France et qu’il ne faut point aller chercher, et des quantités de fontaines qui vont quand les maîtres n’y sont point : jamais ordre n’a été plus inutile que celui que vous aviez donné au jardinier de les faire toutes aller ; elles n’attendent pas vos ordres pour jeter des torrents de la plus belle eau du monde.
Mon nom est inutile sur l’adresse, mettez seulement après Dulau deux étoiles. […] [NdA] Si j’osais prendre un nom qui résumât toute ma pensée, je dirais qu’il y a du Joseph Delorme dans ce Chateaubriand primitif : ce que j’ai voulu en effet dans Joseph Delorme, ç’a été d’introduire dans la poésie française un exemple d’une certaine naïveté souffrante et douloureuse.
Suivent les noms de ceux et celles qui ont tiré. […] Ce mélange de sacrifice à la Cour et de faste encore persistant, de chasses, de jeux de toutes sortes, dont on sait le nom et chaque partie soir et matin, tout ce train habituel et détaillé de Versailles, dont le côté frivole disparaît dans la haute tranquillité du monarque, compose une lecture qui n’est pas du tout désagréable, du moment qu’on y entre, et je me suis surpris à en désirer la suite. — C’est en avoir assez dit, je crois, et c’est rendre assez de justice à l’homme qui ressemble le moins à Tacite, mais qui cependant a son prix.
La première édition des Caractères (1688), sans nom d’auteur, semble d’abord tout à l’intention et à l’honneur de l’ancien Théophraste, dont on offrait au public la traduction : le Théophraste moderne venait, comme on dit, par-dessus le marché. […] Reçu dans la même séance que l’abbé Bignon, qui n’avait d’autre titre que son nom et sa naissance, La Bruyère, se levant après lui et prenant la parole, montra qu’il pouvait à la fois rester peintre de caractères et devenir orateur.
— j’ai pensé souvent à ces deux noms, à ces deux jeunes hommes bien regrettables, si tôt enlevés, un peu trop vantés sans doute, mais qui, en vivant, eussent justifié une bonne partie des louanges ; et ces louanges anticipées ou exagérées s’expliquent naturellement par la mort, par l’impression d’une perte soudaine et sensible, et parce que, tous deux, ils sont tombés entre les bras de leurs amis qui sont tout un parti et tout un corps, — le corps universitaire, le parti religieux. […] Il resta le premier, trois années durant, et en tête de cette promotion très distinguée (1841-1844) qui comptait dans ses rangs les Corrard, les Janet, les Burnouf, les Thurot, Sommer, Denis, etc., tous noms justement estimés dans le monde universitaire, et quelques-uns bien connus dans le monde des académies.
qu’il soit grand, magnanime, qu’il se porte en médiateur, qu’il attache son nom, sa force, sa gloire, à dire à toutes les nations : Je veux la paix, et vous resterez en paix ! […] Je m’explique : vivra-t-elle autrement que comme un grand témoin historique, que comme l’expression de la plus haute littérature de société et comme un nom à jamais mémorable ?
Quoi qu’il en soit du nom, un degré de plus dans le mal, on avait ou épilepsie ou apoplexie60. […] Louis XIV mangeait beaucoup ; ce lui était une nécessité sans doute pour se soutenir ; c’était aussi, pour l’appeler de son vrai nom, une gourmandise et une intempérance.
J’ai essayé de donner un aperçu de ce talent aimable et vif, de ce comique sincère et touchant que chacun aime à se représenter sous le nom de Térence ; j’achèverai de le définir en quelques traits assemblés sans beaucoup d’ordre, mais qui se rejoindront d’eux-mêmes. […] « Puissant Pollux, s’écrie le poète, quoique vainqueur tu n’abusas point contre lui de la victoire ; mais tu lui fis jurer le grand serment, par le nom de Neptune son père, de ne. plus être désormais inhumain et nuisible aux étrangers. » Ce fut toute la vengeance du héros86, et c’est ainsi que les victoires des Grecs, quels qu’en fussent les motifs ou les prétextes, étaient en définitive des conquêtes pour la civilisation elle-même.
Aussi ce groupe ou ce petit noyau, dont M. de Girardin était le principal moteur, avait titre et nom « les conservateurs progressistes. » Combattu, raillé par toutes les nuances de l’opposition, par toutes les fractions de la gauche et par les journaux qui la représentaient, négligé et passé dédaigneusement sous silence par le gros des conservateurs et par l’organe important du centre ministériel, le Journal des Débats, M. de Girardin sentit le besoin de se défendre lui-même, de dessiner sa situation, son idée, de la définir sans cesse, et c’est à ce moment qu’il devint décidément journaliste et rédacteur de premiers-Paris ; jusqu’alors il avait plutôt dirigé. […] Le vrai nom de la presse, ce n’est pas la presse, c’est l’oubli.
Chaque nom, dans le rapport, était suivi d’un signalement, d’une note marquant les avantages et les inconvénients. […] Je ne sais quel don, quelle supériorité de nature et de caractère, ce qu’il lui aurait fallu d’énergie poursuivre le conseil de Villars qui lui disait dès le lendemain de son arrivée à Fontainebleau : « Madame, la satisfaction est générale du mariage et des commencements, et tout ce qui connaît les grandes qualités qui sont en vous désire que vous preniez empire sur l’esprit du roi. » Ambition, génie, éclair, étincelle, feu d’enfer ou feu sacré, de quelque nom qu’on vous appelle, quand des particulières qui ne savent qu’en faire vous possèdent, on est en droit de vous réclamer chez les reines !
C’est alors, et sans plus tarder, que le comte de Loss jugea à propos de s’adresser par lettre au maréchal de Saxe occupé au siège de Namur, pour le prier de repousser les influences contraires et de jeter dans la balance le poids de son nom. […] Malgré son coin allemand, c’est un des noms les plus populaires en France, et il l’est à bon droit.
« La chevelure électrique de la fille Élisa, c’est pris dans un livre ou dans une brochure de médecine dont je ne me rappelle plus le titre ni le nom de l’auteur. » 66 « Oui, j’ai lu pas mal de livres d’anatomie artistique modernes et anciens, entre autres les Études d’anatomie de Charles Bonnet et pour la maladie de cœur de René Maupérin, mon frère et moi avions pris des notes dans tous les livres de spécialistes sur les maladies de ces organes. »67 Et c’est tout. […] Avec lui — dit-il encore au Dr Cabanès —, je suis allé trouver, rue de Charonne, un aliéniste distingué, le Dr Motet — est-ce bien ce nom-là ?
Considérer tour à tour chaque province distincte de l’action humaine, décomposer les notions capitales sous lesquelles nous la concevons, celles de religion, de société et de gouvernement, celles d’utilité, de richesse et d’échange, celles de justice, de droit et de devoir ; remonter jusqu’aux faits palpables, aux expériences premières, aux événements simples dans lesquels les éléments de la notion sont inclus ; en retirer ces précieux filons sans omission ni mélange ; recomposer avec eux la notion, fixer son sens, déterminer sa valeur ; remplacer l’idée vague et vulgaire de laquelle on est parti par la définition précise et scientifique à laquelle on aboutit et le métal impur qu’on a reçu par le métal affiné qu’on obtient : voilà la méthode générale que les philosophes enseignent alors sous le nom d’analyse et qui résume tout le progrès du siècle Jusqu’ici et non plus loin ils ont raison : la vérité, toute vérité est dans les choses observables et c’est de là uniquement qu’on peut la tirer ; il n’y a pas d’autre voie qui conduise aux découvertes. — Sans doute l’opération n’est fructueuse que si la gangue est abondante et si l’on possède les procédés d’extraction ; pour avoir une notion juste de l’État, de la religion, du droit, de la richesse, il faut être au préalable historien, jurisconsulte, économiste, avoir recueilli des myriades de faits et posséder, outre une vaste érudition, une finesse très exercée et toute spéciale. […] — « Voltaire, écrit lord Brougham, en continuant de s’occuper de physique expérimentale, aurait sans doute inscrit son nom parmi ceux des grands inventeurs de son siècle. » 333.
Au fond, en effet, Rabelais ne philosophe que pour légitimer la souveraine exigence de son tempérament : cet optimisme rationaliste, naturaliste, ou de quelque nom qu’on veuille appeler cette assez superficielle doctrine, lui sert surtout à fonder en raison son amour immense et irrésistible de la vie. […] Leurs noms suffisent à les caractériser.
En revanche ce que nous pourrons constater c’est que, pour lui comme pour moi, la cerise et le coquelicot produisent la même sensation, puisqu’il donne le même nom aux sensations qu’il éprouve et que je fais de même. […] Mais si l’on y réfléchit, on verra que la preuve n’est pas faite ; ce qui est prouvé, c’est que cette émotion est provoquée chez Jean comme chez Pierre par les sensations auxquelles Jean et Pierre donnent le même nom ou par les combinaisons correspondantes de ces sensations ; soit que cette émotion soit associée chez Jean à la sensation A que Jean appelle rouge, tandis que parallèlement elle est associée chez Pierre à la sensation B que Pierre appelle rouge ; soit mieux parce que cette émotion est provoquée, non par les qualités mêmes des sensations, mais par l’harmonieuse combinaison de leurs relations dont nous subissons l’impression inconsciente.
À chaque chapitre, il dresse de pénibles échafaudages psychologiques pour laisser tomber au milieu, en guise de monument neuf, quelque grain de sable mille fois roulé par la banalité de la vague, telle cette pensée si difficile à conquérir : Quand un passant se retourne pour regarder une femme, « elle est toujours flattée de cet effet, le passant fût-il bossu, bancroche ou manchot, et quand bien même elle porterait comme Madame de Candale, un des grands noms historiques de France ! […] Ou bien faut-il déclarer, en soulignant sévèrement les derniers mots : « Aimer d’un même amour la mère et la fille, c’est un crime, et qui a un nom : c’est un inceste. » En une dispute alternée que les Muses n’aimeront point, Malclerc et d’Audiguier, personnages sans vie, mais avocats tenaces et savants de toutes les subtilités connues, soutiennent les deux opinions.
Indépendamment de la Société de médecine, n’oublions pas qu’on avait encore, sous l’Ancien Régime, l’Académie de chirurgie, plus anciennement fondée (1733) et très illustre par les noms et les travaux de ses membres. […] Je laisse de côté les vivants, pour ne paraître flatter personne ; mais écoutons Cuvier en tête de son recueil d’éloges : Les petites biographies écrites avec bienveillance, dit-il, auxquelles on a donné le nom d’éloges historiques, ne sont pas seulement des témoignages d’affection que les Corporations savantes croient devoir aux membres que la mort leur enlève ; elles offrent aussi à la jeunesse des exemples et des avertissements utiles, et à l’histoire littéraire des documents précieux.
Mallet, selon moi, n’appelle pas de son vrai nom cette disposition du soldat français à s’oublier sous le drapeau, quand il l’attribue surtout à la vanité ; il faut appeler cette vanité de son vrai titre social, qui est l’honneur. […] Le nom du duc d’Orléans (depuis Louis-Philippe) revient de temps en temps dans cette correspondance, et chaque fois Mallet parle de ce jeune prince avec une remarquable estime, avec une prévision singulière.
À la vue des armes et du costume des Troyens, Achéménide effrayé s’arrête un instant, et il se demande s’il osera se faire voir à eux ; mais le sentiment de sa misère l’emporte : Au nom des astres, au nom des dieux, s’écrie-t-il en s’avançant, par cet air commun que nous respirons, prenez-moi, Troyens, partout où vous voudrez emmenez-moi ; c’est tout ce que je vous demande.
On ne saurait dire non plus que cette retraite, qui prive les listes semestrielles de la faculté des plus beaux noms qui les décoraient, soit « un malheur public pour la jeunesse des Écoles » qui n’entendra plus désormais ces voix éloquentes ; car il y a vingt-deux ans que ces illustres maîtres avaient cessé de professer, et qu’ils ne remplissaient plus leurs chaires que par leurs lieutenants. […] À tout moment, en le lisant, on se redit les vers d’Horace ou de Lucrèce, si bien traduits par Molière, sur les illusions particulières aux amants qui donnent un joli nom à chaque défaut de la personne qu’ils aiment : Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable !
Il s’y met en scène sous le nom de Zelmis, et ne s’y montre pas à son désavantage : « Zelmis, comme vous savez, mesdames, est-il dit dans le récit, est un cavalier qui plaît d’abord : c’est assez de le voir une fois pour le remarquer, et sa bonne mine est si avantageuse qu’il ne faut pas chercher avec soin des endroits dans sa personne pour le trouver aimable ; il faut seulement se défendre de le trop aimer. » Ce Zelmis a rencontré à Bologne, dans une fête, une belle Provençale, une Arlésienne, mariée à un sieur de Prade, et qui, dans le roman, s’appelle Elvire. […] Boileau, atteint, mit bientôt dans un des vers de son Épître X (1695) le nom de Regnard ; et celui-ci, à son tour, sous ce titre : Le Tombeau de M.
« Je ne rencontre, disait-il, que des gens qui veulent me ramener à des opinions que je professe, ou qui prétendent partager avec moi des opinions que je n’ai pas. » … « Je plais, a-t-il dit encore, à beaucoup de gens d’opinions opposées, non parce qu’ils m’entendent, mais parce qu’ils trouvent dans mon ouvrage, en ne le considérant que d’un seul côté, des arguments favorables à leur passion du moment. » L’entreprise originale de M. de Tocqueville a donc été de considérer la démocratie comme un objet, non de démonstration, mais d’observation, et si l’on veut repasser dans son souvenir les noms des plus grands publicistes modernes, on verra qu’il n’y en a pas un qui ait eu cette idée et qui ait accompli ce dessein. […] Tocqueville ne s’est pas contenté de croire à la démocratie, il a voulu la comprendre, et par là il s’est assuré un nom durable dans la philosophie politique.
Et même, à mesure que l’on s’éloigne de ces grands noms qui ont troublé et passionné nos pères, ils semblent eux-mêmes devenir à leur tour comme des classiques qui ont quelque besoin d’être protégés par la tradition contre les attaques irrespectueuses des nouvelles générations. […] Il sait parfaitement que cela ne vit pas, et que les vers hardis et nouveaux d’Alfred de Musset ont une autre vitalité que ces pâles ombres que l’on décore du nom de tragédies.
Il y en avait dans toutes les villes ; on eût pu, grâce à lui, réviser le Dictionnaire des communes de France en ajoutant, après le nom de la ville et de ses spécialités industrielles, le nom de son poète : Pithiviers, pâté d’alouettes : poète Jules Béor.
Autrefois un homme qui se présentait avec une illustration de naissance, et qui pouvait y joindre une gloire personnelle, avait d’incontestables avantages, parce que sa renommée s’appuyait sur une considération déjà acquise : son nom portait par lui-même une signification traditionnelle. […] Nos rois ont étendu et honoré le nom français : tous nos souvenirs de gloire tiennent à eux comme nos souvenirs de religion.
Jules Simon : « La loi que je sollicite aurait donc ce double objet : « 1° D’approuver la proposition faite par l’archevêque de Paris d’ériger sur la colline de Montmartre en un point déterminé après une enquête, un temple destiné à appeler sur la France la protection et la bonté divines ; « 2° D’autoriser l’archevêque à acquérir, tant en son nom qu’au nom de ses successeurs, les « terrains nécessaires, à l’amiable et, s’il y a lieu, par voie d’expropriation, après déclaration d’utilité publique, à la charge par lui de payer le prix d’acquisition des terrains et les frais de construction de l’édifice, avec les ressources mises ou à mettre à sa disposition par la piété des fidèles. » Il est inutile, je pense, de faire remarquer la profonde habileté et la prudence d’expression de cette requête, qui cache, sous son apparente modestie, le piège où allait se prendre l’Assemblée nationale. […] « Art. 3. — L’archevêque de Paris, tant en son nom qu’au nom de ses successeurs, est substitué aux droits et obligations de l’administration, conformément à l’article 83 de la loi du 3 mai 1841, et autorisé à acquérir le terrain nécessaire à la construction de l’église et à ses dépendances, soit à l’amiable, soit, s’il y a lieu, par la voix de l’expropriation.
« Né de parents pieux, dit-il quelque part, et dans un pays où la foi catholique était encore pleine de vie au commencement du siècle, j’avais été accoutumé de bonne heure à considérer l’avenir de l’homme et le soin de son âme comme la grande affaire de ma vie52. » Cette préoccupation dura jusqu’au bout : hors du christianisme, il suivait la pente du christianisme ; devenu philosophe, c’est de l’avenir qu’il s’inquiétait encore ; en ramenant toute la philosophie au problème de la destinée humaine, il cherchait le salut sous un autre nom ; ses recherches étaient intéressées : ce n’est point une curiosité qu’il contentait, mais une inquiétude qu’il calmait. […] Ailleurs, comparant les différentes poésies, il n’en trouve qu’une digne de ce nom, la poésie lyrique, parce qu’elle seule exprime les grandes et intimes douleurs de l’âme.
« Elle lui dit qu’elle était contente d’avoir eu le bonheur de porter un enfant comme lui, qui trouvait en son cœur le courage de perdre sa vie pour l’amour du nom du Christ. […] Béni soit son nom pour avoir brillé sur un cœur aussi obscur que le mien ! […] — Ici je l’entendis qui disait : Celui qui vient à moi, je ne le rejetterai jamais. — Et alors mon cœur fut plein de joie, mes yeux furent pleins de larmes, et toute mon âme déborda d’amour pour le nom, le peuple et les voies de Jésus-Christ. […] Cela me rendit désireux d’une sainte vie et passionné pour faire quelque chose en l’honneur et à la gloire du nom du Seigneur Jésus. […] « Hypocrites tondus, chanteurs de psaumes, bigots moroses », voilà les noms dont on outrageait les hommes qui avaient réformé les mœurs et reforgé la constitution de l’Angleterre.
L’auteur, pour peu qu’il s’apaise un jour et qu’il rencontre les conditions d’existence et de développement dont il est digne, me paraît des plus capables de cultiver avec succès la poésie domestique et de peindre avec une douce émotion les scènes de la vie intime : car si Mme Blanchecotte (ce qui est, je crois, son nom) a de la Sapho par quelques-uns de ses cris, elle aurait encore plus volontiers dans sa richesse d’affections quelque chose de mistriss Felicia Hemans, et tout annonce chez elle l’abondance des sentiments naturels qui ne demandent qu’à s’épancher avec suite et mélodie.
J'aimerais mieux un simple narré, tel que pouvait faire dom Le Nain38, que l’éloquence affectée. » — Ce n’est ni aux bénédictins, ni même aux jésuites qu’on songe à plaire de nos jours, mais à flatter madame Sand, à ne pas choquer M. de Lamennais, à chatouiller M. de Béranger, leurs noms et leurs doctrines, et de là une dégradation véritable du sujet.
— Et que dire même des pratiques prudentes, non point conseillées par cet honnête Malthus, mais suggérées par ses théories, et auxquelles il a eu la malchance de donner son nom : pratiques si atrocement déplaisantes à concevoir, mais qui n’en sont pas moins devenues, chez nous, presque nationales et qu’un vers d’Émile Augier a publiquement absoutes un jour, avec une bonhomie désarmante, sur les planches d’un théâtre subventionné par l’État ?
C’est qu’il venait de se faire un changement dans la langue, c’est que l’usage de la bonne compagnie en avait récemment banni nombre de mots et de locutions auxquelles il avait fait donner un nom distinctif qui en marquât la réprobation.
Une lettre de madame de Sévigné, du 6 novembre, raconte avec sa grâce ordinaire comment le roi, sous le nom d’un certain Langlée, espèce d’aventurier qui tenait un jeu à la cour, lui donna la plus belle robe dont on eut jamais eu l’idée : « M. de Langlée a donné à madame de Montespan une robe d’or sur or, rebrodé d’or, rebordé d’or, et par-dessus un or frisé, rebroché d’un or mêlé avec un certain or qui fait la plus divine étoffe qui ait jamais été imaginée : ce sont les fées qui ont fait cet ouvrage en secret.
Ce n’est pas que ce drame puisse en rien mériter le beau nom d’art nouveau, de poésie nouvelle, loin de là, mais c’est que le principe de la liberté, en littérature, vient de faire un pas ; c’est qu’un progrès vient de s’accomplir, non dans l’art, ce drame est trop peu de chose, mais dans le public ; c’est que, sous ce rapport du moins, une partie des pronostics hasardés plus haut viennent de se réaliser.
Aristote le regretta, lui fit ériger un autel, sur lequel furent gravés ces transports d’une ame pénétrée : Aristote, excité par la reconnoissance, Elève cet autel à son maître Platon, Dont une cabale en démence Blasphéme le glorieux nom.
Ce maître d’école, étant allé demeurer à Venise, y changera le nom de Burden contre celui de Scaliger, parce qu’il avoit une échelle pour enseigne, ou parce qu’il habitoit la rue de l’échelle.
Il ne faut pourtant pas blâmer ce genre de peinture, c’est celui du fameux Rembrand ; ce nom seul en fait suffisamment l’éloge.
J’allais oublier celui-là. à peine laissera-t-il un nom ; et il eût été le premier de tous, s’il eût voulu.
Homere fut un géometre auprès de lui, et l’on sçait le beau nom que le cardinal D’Est donna au ramas informe d’histoires mal tissues ensemble qui composent le Roland furieux.
Ainsi j’avouë que la plûpart de ces hommes passent quelquefois comme les hommes vulgaires, et qu’ils meurent sans laisser un nom qui apprenne à la posterité qu’ils ont été.
Sous le nom de gens du métier, je comprens ici, non-seulement les personnes qui composent ou qui peignent, mais encore un grand nombre de ceux qui écrivent sur les poëmes et sur les tableaux.
Fragilité, ton nom est femme ! […] Il est permis au public d’un théâtre de s’abstenir, lorsque l’affiche annonce pour le soir la représentation d’une pièce totalement étrangère à ses mœurs, à ses sentiments, à ses idées, bien qu’il ne lui fût pas permis de siffler cette pièce, si elle était signée d’un nom illustre, et s’appelait Guillaume Tell, Hamlet, Faust, Iphigénie en Aulide ou Le Misanthrope. […] Nous l’entendrons blâmer, mais blâmer en homme qui les comprend, les inévitables excès de la réaction romantique, les diables, les sorciers, les vampires, et surtout ces pauvres petits poètes souffrants et pâles, cette poésie de lazaret, sans cœur, sans forte nourriture intellectuelle, Ces amants de la nuit, des lacs, des cascatelles, Cette engeance sans nom qui ne peut faire un pas, Sans s’inonder de vers, de pleurs et d’agendas396. […] « C’est une sincérité et une honnêteté de l’ancienne chevalerie », écrivait madame de Sévigné445, et voici le portrait passablement flatté qu’en 1651 mademoiselle de Scudéry traçait du héros sous le nom de Mégabate : « On voyait tous les jours, en ce temps-là, au palais de Cléomire, un homme de très grande qualité, appelé Mégabate, gouverneur d’une province de Phénicie446, et dont le rare mérite est bien digne d’être connu de l’illustre Cyrus qui m’écoute… Quoique d’un naturel fort violent, Mégabate est souverainement équitable, et je suis fortement persuadé qu’il n’y a rien qui lui pût faire faire une chose qu’il croirait choquer la justice… Il ne donne pas son amitié légèrement, mais ceux à qui il la donne doivent être assurés qu’elle est sincère, qu’elle est fidèle et qu’elle est ardente. […] Jean Poquelin n’avait jamais pardonné à un fils qui « pouvait vivre honorablement dans le monde », d’avoir quitté son nom et sa profession de tapissier pour se jeter sur le théâtre, et quand Molière voulut plus tard, avec la fortune princière qu’il avait acquise, donner quelque secours à son père dans le besoin, le vieillard rejeta ses offres, et réduisit ce fils, qu’il appelait amèrement monsieur Molière, à lui venir en aide sous le nom du physicien Rohault son ami461.
Zangwill Le cahier que l’on va lire nous a été apporté tel que par le traducteur, mademoiselle Mathilde Salomon, directrice du Collège Sévigné, 10, rue de Condé, Paris sixième ; le nom du traducteur et sa qualité recommandaient amplement le cahier ; le nom de l’auteur n’est point connu encore du public français ; il m’était totalement inconnu. Quand nous ne connaissons pas le nom d’un auteur, nous commençons par nous méfier ; et par nous affoler ; nous nous inquiétons ; nous courons aux renseignements ; nous nous trouvons ignorants ; nous sommes inquiets ; nous demandons à droite et à gauche ; nous perdons notre temps ; nous courons aux dictionnaires, aux manuels, ou à ces hommes qui sont eux-mêmes des dictionnaires et des manuels, ambulants ; et nous ne retrouvons la paix de l’âme qu’après que nous avons établi de l’auteur, dans le plus grand détail, une bonne biographie cataloguée analytique sommaire. […] Épuiser l’indéfinité, l’infinité du détail dans la connaissance de tout le réel, c’est la haute, c’est la divine, c’est la folle ambition, et qu’on le veuille ou non c’est l’infinie faiblesse d’une méthode que je suis bien forcé de nommer de son nom scolaire la méthode discursive ; n’ayant point d’ailleurs à me présenter de sitôt devant le jury d’État constitué pour maintenir à l’agrégation de philosophie la pureté première des doctrines révolues, je puis traiter des méthodes intuitives et discursives, et les confronter, sans encourir, comme il advint récemment d’un jeune homme, les foudres universitaires ; de la certitude discursive et de la certitude intuitive ; la méthode intuitive passe en général pour surhumaine, orgueilleuse, mystérieuse, agnosticiste ; et l’on croit que la méthode discursive est humaine, modeste, claire et distincte, scientifique ; je démontrerai au contraire, un jour que nous essaierons d’éprouver plus profondément nos méthodes, qu’en histoire c’est la méthode discursive qui est surhumaine, orgueilleuse, mystérieuse, agnosticiste ; et que c’est la méthode intuitive qui est humaine, modeste, claire et distincte autant que nous le pouvons, scientifique. […] Rappelez-vous ce docteur védique, dont le nom, selon Burnouf, signifiait οὗ τὸ σπέρμα εἰς τὴν κεφάλην ἀνέβη. […] Mais que la niasse infinie produise une sorte d’exsudation générale, à laquelle, faute de mieux et par suite d’un anthropomorphisme inévitable, nous donnons le nom de conscience, c’est ce que les faits généraux de la nature semblent indiquer.
On appelle de ce nom d’humanistes les poètes, les beaux esprits, — et aussi les pédants, — qui ranimèrent ou plutôt qui retrouvèrent le sens perdu de l’antiquité. […] Ai-je besoin d’apporter ici le nom de cet Étienne Dolet, que l’on appelle quelquefois « le martyr de la Renaissance », et qui ne le fut à vrai dire que de l’orgueilleuse violence de son caractère ou du débordement excessif de sa personnalité ? […] Rabelais est le premier chez nous — et le plus grand peut-être, — il est aussi le plus sincère de ceux qui ont cru que Nature était bonne ; que le grand ennemi de l’homme se nommait des noms d’usage, de coutume, de règle, d’autorité, de contrainte ; que par tous les moyens, raillerie, violence et injure, c’était donc cet ennemi qu’il fallait attaquer, combattre et détruire ; et qu’enfin le chef-d’œuvre de l’éducation était de libérer l’instinct. […] Peu à peu, sans presque s’en douter ni s’en apercevoir, tout en continuant d’affecter une grande admiration pour les modèles grecs, c’est à l’école des Latins que nos poètes eux-mêmes se rangent ; c’est Horace qu’ils imitent plus volontiers que Pindare ; et il n’est pas jusqu’à Ronsard, dans sa Franciade, mais surtout dans sa théorie de l’épopée, qui, s’il invoque le grand nom d’Homère, ne s’inspire constamment de Virgile. […] 2º La Poétique de la Pléiade. — La première rencontre de Ronsard et de Du Bellay ; — la maison de Lazare de Baïf ; — le collège de Coqueret. — Formation de la Pléiade. — Origine du nom : la Pléiade astronomique ; la Pléiade mythologique ; la Pléiade alexandrine ; la Pléiade française ; — et de faire attention qu’en français comme en grec il faut qu’une « Pléiade » contienne plus de six et moins de huit noms. — Erreur générale du romantisme sur l’objet et l’œuvre de la Pléiade. — Publication de la Défense et Illustration de la langue française, 1550.
C’est ce secret de son individualité qu’elle apprend par la révélation de « ce “nom nouveau” dont parlent les Saints Livres184 ». […] Que le nom de la Vierge Marie soit prononcé : aussitôt voici la Visitation201. […] C’est la canicule de la Vérité : Terrible silence de midi où votre nom seul est répondu210 ! […] Ravel mérite le nom d’impressionniste avec toutes les vertus et tous les défauts qu’il comporte. […] Il faut l’étouffer pour vivre comme il convient, il faut l’exiler dans la plus soigneuse profondeur, il faut ne plus savoir d’elle que son nom très mystérieux.
— Ne criez pas ce nom dans l’obscurité », et une exclamation déchirante, un Ah ! […] Pourtant le nom d’un homme qui s’affirme tour à tour poète, esthéticien, essayiste, directeur de revue, et qui, par surcroît, régit, avec quel zèle ! […] Malgré les nombreux exemples empruntés à notre histoire littéraire et les applications dans le domaine des arts, le Traité de l’Occident, comme son nom l’indique, demeure un ensemble de thèses, de principes, certes commentés avec vie, de propositions, sinon didactiques, du moins encore spéculatives. […] On lui a trouvé un nom assez baroque peut-être, mais nous n’y pouvons rien. […] Lorsqu’il s’agit d’exposer la doctrine symboliste, les noms d’Albert Mockel et de Robert de Souza doivent être cités ensemble.
Il n’est pas le premier, et Rousseau ne songe qu’à en féliciter Molière : « Il ne faut pas que ce nom de « misanthrope » en impose comme si celui qui le porte était l’ennemi du genre humain. […] … Mais vous savez le nom de ce monsieur ? […] Mon nom qu’incessamment toute la terre adore Etouffe ici les bruits qui pouvaient éclater. […] Molière a un air d’approbation et il semble « exciter les perfides à punir sous le nom de sottise la candeur des honnêtes gens. » On dira que cela dépend non de lui, mais de ceux à qui il s’adresse. […] Contre eux, il y a la satire, qui est une dénonciation avec noms propres imprimés ou faciles à lire entre les lignes ; il y a la religion, le sermon, aptes, sinon à effrayer les criminels, du moins à arrêter ceux qui s’engagent sur la voie du crime ; enfin et surtout, il y a la loi.
En dotant d’une rente les partisans de sa littérature, il instituait une ligue pour la défense de son nom et la protection de son œuvre. […] (Il nous dit un nom inconnu). […] L’auteur des Trophées fut précisément celui qui sauva ce nom et enrichit cette littérature. […] On oublia que c’était une traduction d’auteur grec et l’on ne prit plus la peine de mentionner sur les affiches le nom d’Euripide. […] Paul Bourget et tous ceux qui se sont fait un nom dans les Lettres.
Une histoire des idées en France serait presque mieux faite avec les noms qui ne sont point dans ce volume, avec Benjamin Constant, de Maistre, madame de Staël, Guizot, Tocqueville, Stendhal, Proudhon. Mais ce n’est ni un livre contenant beaucoup de noms, ni un livre sur le mouvement des idées, lequel serait plutôt historique que littéraire, que j’ai voulu écrire. […] Sa famille, de petite noblesse, et non historique, mais très ancienne, a toujours porté ce nom. La confusion vient de ce que le père d’Alphonse de Lamartine fut connu dans sa jeunesse sous un nom de cadet, à la mode du temps, et signait chevalier de Prat. […] Ce désir était si pressant, que pour quelques vers de jeunesse heureux, assez naïfs, sans aucune profondeur de sentiment, on salua Parny du nom de « Racine de l’Elégie.
En cette lutte nouvelle, le barbare réapparaît sous le nom de protestant. […] Une semblable refonte ne pourrait être, disions-nous, que l’œuvre d’une dictature, quelque nom que prenne l’homme ou le groupe qui rédigerait le programme et le ferait appliquer. […] Nous n’avons de recours qu’en une totale refonte de nous-mêmes, si nous voulons continuer à vivre une existence digne de ce nom et prévenir une plus ou moins imminente élimination. […] Elle cesse graduellement de jouer le rôle qui correspond à son nom, à son passé, à la position matérielle qu’elle occupe. […] Malgré nos erreurs, nos tares et nos failles, notre histoire est assez pleine et rayonnante pour transmettre notre nom aux générations encore insoupçonnables.
Vous l’entendrez, si Dieu nous donne la consolation de vous voir après Pâques ; car on croit qu’il continuera de prêcher dimanches et fêtes jusqu’à la Pentecôte. » — Un autre oratorien, le père Maur (ou Maure), brillait dans la chaire à la même date, et ses débuts semblaient balancer ceux de Massillon ; le père Maur n’a pas tenu depuis tout ce qu’il promettait et son nom n’a pas surnagé, mais on faisait alors de l’un à l’autre des parallèles ; C’est toujours M.
Son nom restera dans la littérature française, tant qu’un sens net s’attachera au mot de goût.
L’auteur a cherché, sous ces beaux noms étrangers et chevaleresques, à consacrer et à immortaliser une flamme rapide de passion qu’il avait lui-même ressentie et exhalée à son passage dans ce délicieux Alhambra.
Je suis le dieu sans nom aux visages divers, Mon âme il illimitée est le palais des êtres ; Je suis le grand aïeul qui n’a pas eu d’ancêtres, Dans mon rêve éternel flottent sans fin les deux ; Je vois naître en mon sein et mourir tous les dieux.
« Tout chirurgien vraiment digne de ce nom doit avoir conscience de sa sagacité, de ses aptitudes.
Dans Louis XI, la périphrase règne en souveraine, le sang et le cadavre sont ennoblis, rien ne s’appelle par son nom, la cheville, toujours présente au premier vers, reparaît souvent au second.
Nous pouvons, du reste, assister à un jeu des pois pilés (c’était le nom populaire qu’on donnait aux Farces de l’Hôtel de Bourgogne), aussi facilement que nous avons assisté aux représentations des Gelosi.
Les arrivants étaient salués d’une petite rumeur d’attention et de leur nom jeté à haute voix.
Anatole France a noté que le charme de certains noms de femme : Pholoë, Chloë, Pasiphaë, provenait justement de ce glissement de deux voyelles l’une sur l’autre.
Mais il apprit bientôt que le mari de Diane ne fêtait et ne pouvait l’être que de nom.
C’est moins encore à des chasseresses qu’à des chiennes qu’il les compare, « Chiennes d’enfer », « Chiennes du père », ou « de la mère » qu’elles vengent, étaient leurs noms usités.
Au contraire, même cet écrivain judicieux ne s’étoit fait un nom que par des dissertations presque toutes composées pour déraciner des abus.
Ils ne s’assurent point en leurs propres mérites, Mais en ton nom, sur eux invoqué tant de fois, En tes serments jurés au plus saint de leurs rois, En ce temple où tu fais ta demeure sacrée, Et qui doit du soleil égaler la durée.
Voici ce qu’on trouve à ce sujet dans un livre intitulé : rémontrances très-humbles au roi de France et de Pologne Henri III du nom, imprimé en mil cinq cens quatre-vingt huit, et à l’occasion des états generaux que ce prince venoit de convoquer, et qu’on appelle communement, les seconds états de Blois , parce qu’ils furent encore tenus dans cette ville.
Le catholicisme, ou du moins ce qu’on eût consenti à garder sous ce nom, aurait été domestiqué, réduit en esclavage.
que ces noms sont intéressants ! […] — Je le connais. — Son nom ? […] Gaillardin accepte : on le présentera au prince sous le nom de marquis de Villangoujar. […] Il se présentera sous le nom de comte de Villebouzin. […] On dirait que la pièce a été taillée par un rhétoricien candide dans quelque manuel des guerres de la Révolution signé du nom de l’honorable M.
J’ai constaté la difficulté, j’ai donné deux noms aux deux éléments du conflit. […] Mais laquelle, puisque ce dont il se pique, de par son nom même, est de nous donner la vérité même des mœurs humaines ? […] Son nom est fragilité, et coquetterie, et grâce un peu maniérée. […] Elle évite de prononcer le nom de la lingère. […] Tous ses ouvrages sont des lettres anonymes, à moins qu’ils ne soient signés de noms qui ne sont pas le sien.
Si loin qu’il aille, quelque objet qu’il touche, il ne voit partout dans l’univers que le nom et les traits de Stella. […] Jamais il ne les ramène sur la scène sans orner leur nom de quelque magnifique louange. […] En effet, Cowley est un écrivain, le plus ancien de tous ceux qui en Angleterre méritent ce nom. […] Vingt-sept noms font toute l’histoire des temps qui précèdent le déluge, et tous les noms conservés jusqu’aujourd’hui ne font pas ensemble un seul siècle de vivants. […] II, les vingt-sept genres d’exemples, avec leurs noms métaphoriques.
Un seul nom peint un caractere ; un fait en rapelle plusieurs autres ; et je me ferai mieux entendre à demi mot, en parlant d’eux, que je ne ferois par de longues expositions sur des auteurs moins connus ou déja tombez dans l’oubli. […] Nous peignons bien en général des hommes qui aiment, mais non pas tels et tels hommes ; et à cet égard nous ne voïons sous divers noms dans un grand nombre de piéces, et quelquefois dans une seule, que le même personage en des situations différentes. […] Celles qui sont échapées le plus souvent aux bons écrivains ont bien-tôt passé en privileges pour leurs ucceseurs, d’abord sous le nom de licence, et ensuite comme élegance même. […] Par exemple, Cleopatre dans la tragedie de Rodogune, et Medée dans celle qui porte son nom. […] L’ordre, la précision, les convenances ne seroient plus à la merci de regles tyranniques que ne maîtrisent pas toûjours les plus grands génies ; et enfin les auteurs n’auroient plus à se passer, ni les lecteurs à pardonner de véritables fautes, sous le nom adouci de licences.
On y lit : Monsieur, Je reçus votre lettre et le poème latin qui l’accompagnait avec beaucoup de pudeur, ne pouvant sans rougir voir que vous le soumettez à mon jugement, lequel je ne puis exercer sans témérité sur d’autres ouvrages que sur les miens propres ; et je vous avoue que soit par cette raison, soit par le peu de loisir que me laissent mes occupations, je fus tenté de m’excuser du travail que vous exigiez de moi, et que le seul nom de M. […] C’est un disciple uu peu moins vif, mais doux, et qui fait bien comprendre, et par principes en quelque sorte, cette manière honnête et non sauvage de vivre avec le sexe ; l’abbé Goussault, dans cet écrit où il recommande « les réduits de gens d’esprit et de qualité », ne fait qu’imiter Fléchier, dans l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier, se souvenant si complaisamment « de ces cabinets que l’on regarde encore avec tant de vénération, où l’esprit se purifiait, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthénice… » Ce que Saint-Simon a vivement exprimé et résumé à sa manière lorsqu’au sujet de M. de Montausier, dans ses notes sur Dangeau, il a dit : « L’hôtel de Rambouillet était dans Paris, une espèce d’académie des beaux esprits, — de galanterie, de vertu et de science —, car toutes ces choses-là s’accommodaient alors merveilleusement ensemble. » Je crois maintenant que nous sommes préparés à bien entendre le Fléchier des Grands Jours, celui qui même dans la bagatelle et le divertissement ne déroge jamais à l’homme comme il faut, et annonce par endroits l’homme vertueux : mais il était jeune, mais il voulait plaire, mais il avait sa fortune et sa réputation d’esprit à faire ; mais on lui avait dit en partant de Paris : « M. […] Il n’eut été que bon, au reste, de m’en envoyer plus d’une copie89 pour faire souvenir de vous où vous savez, et tenir toujours votre nom et vos talents en considération sur des fondements aussi solides que ceux-là.
Par exemple, il nous dit qu’il rêve d’une femme inconnue, qui l’aime, qui le comprend, qui pleure avec lui ; et il ajoute : Son nom ? […] Le dévot aime, sous le nom de Dieu, la beauté et la bonté des choses finies d’où il a tiré son idéal et le chevalier mystique aimait cet idéal à travers et par-delà la forme finie de sa maîtresse. […] Je sais que, parmi les poètes connus sous le nom de décadents, il y en a qui se laissent lire et qui ont du talent Mais ceux-là ne sont, en somme, que des disciples plus ou moins habiles de Baudelaire, et j’ai pensé qu’il n’était point utile de parler d’eux.
Le poète des Amoureuses a ôté aussi un conteur charmant dans son roman du Petit Chose, sous le nom duquel on a lu le vrai nom du Little Moore français. […] N’a-t-on pas mis des noms propres jusque sous les Caractères du brave La Bruyère ?
… À la vérité, la Critique n’ignorait pas qu’un tel ouvrage, diamant perdu et rapporté à un écrin immense, n’y ajouterait guères qu’une étincelle ; mais ce qu’elle tenait à indiquer, c’est que ce livre inaugurerait peut-être dans la littérature française du xixe siècle un genre particulier de littérature, qui a son nom depuis longtemps en Angleterre (littérature fashionable ou de high life), et qui, n’existant pas en France, y débute, grâce à Balzac, par un chef-d’œuvre. […] Et Balzac le sait si bien que, dans son livre, il évoque l’image de Brummell, et met sous l’autorité de son nom bien des aperçus et bien des axiomes, — ce qui, pour le dire en passant, change l’erreur en contradiction. […] Les Fantaisies de Claudine 5 sont cet éblouissant roman taillé à facettes de notre illustre Balzac qui parut d’abord sous ce nom, et que son auteur fit entrer dans sa Comédie humaine sous le titre plus svelte et qui prend de plus près le sujet : Un prince de la Bohème.
On lui a généralement attribué la série de pamphlets publiés sous le nom du sieur de Sandricourt (1652). […] Son républicanisme, s’il faut se servir de ce nom, ne l’empêchait pas d’honorer le roi et de priser fort ses bienfaits.
Il citait gaiement la correspondance qu’il avait eue avec son père, le jour qu’il fut nommé colonel du régiment de son nom et duquel son père était le colonel propriétaire : Monseigneur, J’ai l’honneur d’informer Votre Altesse que je viens d’être nommé colonel de son régiment. […] Dans cette guerre, il fut successivement capitaine, lieutenant-colonel, puis colonel dans le régiment wallon qui portait son nom et qui appartenait à son père.
Newton ; s’il écrivit son premier recueil de poèmes, ce fut Mme Unwin qui l’y enhardit et l’y sollicita ; s’il écrivit son chef-d’œuvre, La Tâche (comme le nom l’indique assez), ce fut parce que lady Austen, une nouvelle amie, la lui imposa et le voulut. […] Unwin, qui la lit imprimer dans un journal ; on ne savait pas d’abord le nom de l’auteur, et l’on s’en inquiétait peu.
Le baron de Besenval (prononcez Bessval ou Beusval pour faire comme l’ancienne société et avoir l’air familier avec le nom) naquit vers 1721 à Soleure, ou du moins d’une famille patricienne de Soleure, qui servait déjà la France. […] Son nom pourtant restera toujours attaché au souvenir de la Révolution française, moins encore pour avoir été son adversaire à main armée et impuissant le jour de son début, que pour nous avoir raconté et dévoilé avec son insouciance trop nue et une trop insolente aisance la société gâtéeav, corrompue, railleuse et frivole qui, sous des dehors charmants, nourrissait tant de vices, et qui avait atteint et passé la mesure où les choses humaines veulent être renouvelées.
. — Un jour que, devant une toile de Raphaël, un de nos peintres modernes, grand esthéticien encore plus que peintre, homme à vastes idées et à plans grandioses, avait développé devant quelques élèves une de ces théories sur l’art chrétien et sur l’art de la Renaissance, où le nom de Raphaël sans cesse invoqué sert de prétexte, il se retourna tout d’un coup en s’éloignant, et, en homme d’esprit qu’il est, il s’écria : « Et dire que s’il nous avait entendus, il n’y aurait rien compris ! […] Si l’on peut espérer d’en venir un jour à classer les talents par familles et sous de certains noms génériques qui répondent à des qualités principales, combien, pour cela, ne faut-il pas auparavant en observer avec patience et sans esprit de système, en reconnaître au complet, un à un, exemplaire par exemplaire, en recueillir d’analogues et en décrire !
Mais puisque rien de ce qui est arrivé n’est arrivé sans la permission de Dieu, je me tairai, ô Dieu éternel, j’implorerai ton nom, et je le demanderai pour moi, pour tous les miens, des sentiments d’humilité profonde, etc. […] [NdA] Voici le passage que j’avais cru devoir supprimer d’abord, et qui complète la pensée : C’est déjà une grande recommandation dans mon esprit que le nom seul de ton ancienne Église, ô Christ Jésus !
Quels que soient donc les motifs qui aient déterminé Gavarni à mener à Londres le genre de vie assez singulier qu’il y observa ; que ç’ait été pur dégoût du trop d’aristocratie, attrait vif pour une nature populaire qui se déployait devant lui et se laissait lire à livre ouvert dans sa franchise ; que peut-être aussi cette réserve ait tenu au soupçon qu’il eut dès son arrivée, qu’on cherchait à exploiter son nom et sa présence, il ne perdit point son temps dans cette période de recueillement et de retraite durant laquelle il ne cessa de produire et de méditer. […] Il a mis sous le nom et le masque de cette espèce de monstre, de ce personnage « à demi Quasimodo, à demi Diogène » (comme le définit M. de Saint-Victor), toute sa misanthropie et son amertume, son noir, ce qui reste de l’ancien Michel quand toutes les aurores sont éteintes, quand tous les soleils sont couchés.
L’idée récente encore et, pour ainsi dire, présente de son amie était si grande et si honorable, son image empreinte dans l’âme de tous les amis de la patrie et de l’humanité était si noble et si touchante, qu’il fallait, en quelque sorte, avoir pour elle un respect religieux et ne rien laisser paraître sous son nom qui pût mêler une idée de malignité d’esprit, de préventions et de petitesses féminines, à celle d’un si beau caractère, d’une telle virilité d’âme et d’un si auguste malheur. » Tel était le sentiment des contemporains immédiats, et il ne faut jamais le perdre de vue dans nos appréciations à distance. […] C’était le nom qu’on se disait à l’oreille quand on causait de Mme Roland entre admirateurs et amis bien informés, comme il en était un certain nombre alors.
Il avait proposé plusieurs noms, et le roi était disposé à examiner la question quand, à propos de troubles survenus sur une escadre, il a prononcé un discours de violent démagogue, à épouvanter les honnêtes gens. […] Je serais indigne du nom de notre mère, qui vous est aussi cher qu’à moi, si le danger me faisait fuir loin du roi et de mes enfants. » Et un autre jour, aux discours qu’on lui rapporte de Vienne, et qui feraient supposer que son frère la considère comme menée par La Fayette ou tel autre personnage du dedans, elle s’indigne, elle se révolte (20 janvier 1791) : « Nous sortons tous d’un sang trop noble, écrit-elle à M. de Mercy, pour qu’aucun de nous puisse soupçonner l’autre d’une telle bassesse ; mais il y a des moments où il faut savoir dissimuler, et ma position est telle et si unique que, pour le bien même, il faut que je change mon caractère franc et indépendant. » Elle chargeait le comte de Mercy de réfuter en bon lieu ces bruits malveillants que semaient les émigrés exaltés et la cabale du comte d’Artois, afin de donner prétexte et carrière à leurs plans aventureux.
Pour moi, quand je suis seul à contempler ces millions de mondes, cette ordonnance merveilleuse, connue dans de certaines limites et pressentie par-delà ou ignorée, il me semble que je n’ai pas besoin d’amasser tant d’autorités, tant de noms propres ou d’idées accessoires au service de mes rêves ; et tout en concevant qu’il y a autant de manières de sentir, d’être affecté et d’adorer, qu’il y a d’intelligences et de regards, je crois qu’il en est une non moins légitime, et je ne la cherche que dans cette contemplation même et dans ce qu’elle a d’auguste. […] Jeunes, la poésie nous ravit ; les Étoiles de Lamartine, ces fleurs du ciel dont le lis est jaloux , suffisent à peine à symboliser nos imaginations, nos visions d’amour et de tendresse : à l’âge où le sang se refroidit dans les veines, il est doux, d’une douceur sévère, de connaître par leurs noms, d’épeler quelques-uns des astres qui roulent sur nos têtes, de distinguer ceux qui errent véritablement de ceux qui sont fixes par rapport à nous, de s’orienter, de se démêler à travers les cercles brillants ou les traînées lumineuses, de soupçonner dans ces abîmes d’en haut, dans ces profondeurs étincelantes où nous sommes plongés, tout ce qui peut se produire à l’infini d’étranger à nous, de différent de nous ; de ramener nos passions, nos désirs, nos gloires à ce qu’elles sont, de se dire le peu qu’on est, mais de sentir aussi que ce peu a réfléchi un moment, la puissance créatrice universelle, éternelle, — l’infini presque ou du moins l’incommensurable et l’immense24.
Plusieurs de ces noms sont ambigus, et les mots saveur, odeur, son, couleur, chaleur désignent tantôt une propriété plus ou moins mal connue des corps environnants, des particules liquides ou volatiles, des vibrations aériennes ou lumineuses, tantôt l’espèce bien connue des sensations que ces corps, particules et vibrations, excitent en nous. […] Mais tous ces adjectifs ne le définissent pas ; ils indiquent seulement quelque analogie lointaine entre notre impression totale et des impressions d’une autre nature ; ils sont de simples étiquettes littéraires comme les noms que nous employons à l’endroit des odeurs, lorsque nous disons que l’odeur de l’héliotrope est fine, celle du lis pleine et riche, celle du musc pénétrante, etc.
Ils se risquaient, malgré l’édit de 1548, à jouer des mystères sacrés, déguisés parfois sous les noms nouveaux de tragédies ou de tragi-comédies : ils jouaient des moralités, des mystères profanes, histoires et romans, un Huon de Bordeaux, un Amadis, une Prise de Troie. […] Il n’importe pas, ou il n’importe guère, que le Cid et Chimène portent des noms espagnols.
On appelle de ce nom au xviiie siècle la réflexion de l’intelligence sur les émotions, réelles ou possibles, de la sensibilité : c’est moins le sentiment que la conscience et surtout la notion du sentiment. […] Les drames de Diderot, ce déclamatoire et insupportable Fils naturel, ce Père de famille 485 qui porte sa paternité comme un sacerdoce, ne sont soutenus que par le nom de leur auteur.
Thierry en 1827, une histoire de France qui reproduise avec fidélité les idées, les sentiments, les mœurs des hommes qui nous ont transmis le nom que nous portons, et dont la destinée a préparé la nôtre ? […] Le parti pris politique s’y fait peu sentir, par la vertu du sujet ; l’état d’esprit orléaniste s’élargit en pitié des vaincus, en sentiment douloureux des misères individuelles ou collectives ; l’historien est tout à la joie de faire sortir des vieilles chroniques, dans toute la barbarie de leurs noms germaniques hérissés de consonnes et d’aspirations, les Franks et leurs chefs, les Chlodowig, les Chlother, les Hilderik, les Gonthramm, de montrer par de petits faits significatifs ce qu’était un roi franc, comment étaient traités les Gaulois, de substituer dans l’imagination de son lecteur, à la place des dates insipides et des faits secs qu’on apprend au collège, une réalité précise, dramatique, vivante.
Il sait bien que les fidèles n’iront pas voir : qu’il se contente donc d’une affirmation générale ou qu’il en appelle seulement aux quelques Pères dont le nom est connu de tout le monde. […] C’est assez pour amasser dans un cœur une douleur sans nom, dont chaque goutte devient un torrent, et que font éclater tout à coup d’épouvantables aveux, capables de compromettre et de briser des existences chéries.
Tout artiste digne de ce nom est par là même capable du « crime d’amour ». […] La plus belle vie, la plus intelligente et la plus spirituelle, ce n’est peut-être pas celle des écrivains, même de ceux qui ont laissé de beaux livres : c’est celle des grands curieux qui ont vécu leur vie sans l’exprimer, et dont personne aujourd’hui ne sait les noms.
Ils ne peuvent dire une phrase sans y mettre un « nom de D… ». […] … Mais tu vas te faire assommer. » — « Nom de Dieu… !
On range dans le meilleur ordre, sous des noms complexes, toutes celles qu’on peut rassembler et ressaisir. […] Guizot en conclut que, sous toutes les formes de gouvernement, qu’il s’agisse d’une monarchie ou d’une république, d’une société aristocratique ou démocratique, la même lumière brille dans les faits ; le succès définitif ne s’obtient, dit-il, qu’au nom des mêmes principes et par les mêmes voies.
Il y avait toujours en lui des reflets et des parfums retrouvés de la Grèce, mais le vieux Celte aussi reparaissait plus souvent ; et, pour appliquer ici le nom d’un écrivain qu’il cite quelquefois et qui exprime l’extrême recherche dans l’extrême décadence, on dirait que, dans les parties dernières de sa composition, il soit entré du Sidoine Apollinaire, tant l’œuvre semble subtile et martelée ! […] Ainsi un autre talent supérieur a évité mon nom dans un ouvrage sur la littérature.
Le trait malin, proverbial, les alliances heureuses de noms et d’idées, la concision élégante, tout ce qui constitue le genre moral tempéré et en fait l’ornement, s’y trouve placé avec art, et il n’y manque vraiment qu’un souffle poétique moins sec et plus coloré, quand l’auteur tente de s’élever et de nous peindre, par exemple, le temple de l’Opinion promené dans les airs sur les nuages : c’est ici que l’on sent le défaut d’ailes et d’imagination véritable, l’absente de mollesse, de fraîcheur et de charme, comme dans toute la poésie de ce temps-là. […] Mon homme est marié ; la femme qu’il a placée la troisième est sûrement la sienne, et il m’a appris son nom en la nommant. » En nous racontant cette preuve de la sagacité un peu méthodique et raffinée de Rulhière, Diderot donne à entendre que toutes ces choses déliées, conçues en des termes fort déliés, l’étaient trop pour lui, bonhomme tout uni et rond, et qui, à chaque fois, demandait des exemples : « les esprits bornés ont besoin d’exemples ».
Mme des Ursins, toujours en train et en goût de représentation actuelle et de puissance, rêvera, pour sa retraite dernière, une position de souveraine dans un petit État indépendant où elle puisse, à ses heures de loisir, gouverner une bonne fois en son propre nom et se déployer en plein soleil : car ce fut là son pot-au-lait final et son vrai château en Espagne. […] Mme des Ursins nous associe sans difficulté à ses sentiments et nous entraîne, tant que sa résistance à la paix semble chez elle l’inspiration directe, le cri du patriotisme et de l’honneur : on ne lui pardonne pas seulement cette opiniâtreté, on l’en admire ; mais, dès qu’on y soupçonne une ambition et une cupidité personnelle, l’impression devient toute contraire, et son rôle se gâte à nos yeux, Or, il est certain que, vers la fin de cette période sanglante et dans les négociations si lentes qui la terminèrent, elle fit tout pour obtenir des puissances contractantes une souveraineté en son nom dans les Pays-Bas ; le roi d’Espagne s’obstinait sur cette condition si peu convenable et si disproportionnée aux grands intérêts en litige, et il refusait de signer la paix avec la Hollande, si les Hollandais, non contents de mettre Mme des Ursins en possession de cette souveraineté, ne s’en faisaient, de plus, les garants vis-à-vis de l’empereur.
Toutes ces harmonies, tous ces contrastes, ces réverbérations morales dont il a tant parlé dans les Études et dont il traçait une poétique un peu vague, il les a ici réalisés dans un cadre heureux, où, dès l’abord, le site, les noms des lieux, les aspects divers du paysage sont faits pour éveiller les pressentiments et pour concourir à l’émotion de l’ensemble. […] Je n’ai rien retenu de la dernière partie du discours qu’une longue nomenclature de noms et de personnages qu’on ne s’attendait point à voir paraître en cette occasion.
En tout ceci, je n’ai pas prononcé le nom de Fénelon. […] [NdA] Ce nom est écrit de différentes manières (Fourrier, Forier, Ferrier) dans Marsollier, dans une lettre de saint François de Sales, et dans Camus (Esprit du bienheureux François de Sales, VIIe partie, p. 53) ; j’ai suivi ce dernier.
Ce vers, en son mode type, l’alexandrin, est vieux comme le monde français et comme le monde latin et comme le monde grec, où son nom était l’asclépiade. […] Ce vers latin, ce vers des séquences, presque sans rime, a un nombre variable de syllabes, d’accents ; comme il diffère de l’idée que nous pouvons nous faire d’un vers latin, français, ou allemand213, il faut bien lui donner un nom nouveau et admettre qu’à la suite du vers mélodique et en même temps que le vers syllabique il y eut en latin un vers libre.
D’autres jugements ont pour objet de dire non ce que sont les choses, mais ce qu’elles valent par rapport à un sujet conscient, le prix que ce dernier y attache : on leur donne le nom de jugements de valeur. […] Seulement (et c’est par là qu’on pourrait la qualifier de positive si, accolé à un nom de science, cet adjectif ne faisait pléonasme), elle ne traite que l’idéal que pour en faire la science.
Je ne connais pas la rose qu’on a baptisée de votre nom ; je ne sais si l’Académie d’horticulture a enregistré votre rose au nombre des roses officielles, et si Vilmorin lui a donné la consécration de son catalogue. […] Attendez-vous, quand il portera sa dernière chemise au mont-de-piété, à l’entendre s’écrier dans une attitude théâtrale : « Vertu, tu n’es qu’un nom !
Quant à la fille du massa, dans le conte de ce nom elle se sacrifie pour son père plutôt que pour sa race. […] Les Torodo, notamment, aiment leur cheval jusqu’à lui donner un nom comme à une personne.
Il y a le poète très railleur et presque mystificateur connu sous le nom de Charles Baudelaire, lequel regarde par-dessus le livre l’effet dudit livre sur le bon public. […] Qui ne le sait, qui n’a pas lu ces Fleurs du mal dont le vrai nom aurait dû être Les Fleurs maudites, poésies cruelles, envenimées, d’une volupté sinistre, qui auraient leur excuse dans le désespoir, si le désespoir n’était un mal de plus, et après lesquelles, si l’auteur avait eu la logique de ses sensations, il n’y avait plus que le coup de pistolet ou… le pied d’une croix !
— Non, il m’a parlé : un grand à barbe longue, à monocle ; … le nom, je ne me rappelle pas ; … attendez donc, … il a dit qu’il était du même village que Monsieur. […] Non, si j’avais à faire quelques exceptions, j’indiquerais plus volontiers les noms d’Alphonse Daudet, de Cherbuliez, d’André Theuriet, de Pouvillon.
Là où d’autres, en vieillissant, abondent en anecdotes, en noms propres et en souvenirs, en scènes où leur imagination se plaît à retrouver des couleurs et à ranimer les personnages, eux ils s’appliquent à dégager la substance de leur observation, et à disposer leur trésor moral comme un blé mûr ou comme un fruit qu’on réserve.
Hors de là, vers les rives, aux endroits plus calmes et sur une surface assez immobile ou animée de contre-courants peu rapides, il y avait des raisonneurs qui expliquaient aux autres le spectacle, et pourquoi cela était ainsi de toute nécessité, et pourquoi cela devait être toujours ; il y avait, rangés derrière deux ou trois grands noms, sur les traces de Lamartine, harmonieusement ravi en ses tendresses sublimes, sur les pas de Victor Hugo, de plus en plus occupé à ses chauds horizons, et à portée de voix de quelques autres, il y avait des peintres de vieilles ruines, qui étudiaient les débris gothiques le long des bords, des psychologues qui se miraient au sein des eaux, des nacelles de rêveurs dont le front regardait perpétuellement le ciel, des essais de colonie littéraire et d’abri poétique autour d’agréables îles et dans les Délos nées d’hier.
On conçoit que, tout en blâmant le mode et en reconnaissant l’inopportunité de la tentative, ils en sachent un gré infini à leurs intrépides devanciers, et environnent leurs noms d’une sorte de consécration scientifique, comme les religions naissantes ont fait pour leurs précurseurs et leurs martyrs.
Les phénomènes singuliers et subtils dans lesquels se complaît le génie d’Hoffmann, lorsqu’il ne les tire pas d’un concours plus ou moins romanesque d’événements tout extérieurs, et lorsque la nature humaine et l’âme sont sur le premier plan, se rapportent plus particulièrement, comme on peut le penser, à ces âmes sensibles et maladives, à ces natures fébriles et souffrantes, qui peuvent en général se comprendre sous le nom d’artistes : ce sont elles qui font le sujet le plus fréquent et le plus heureux de ses expériences.
Il en a été choqué alors, malgré toutes les politesses que j’y ai mises, jusqu’à ne pas vouloir de mon nom dans une Commission de Propriété littéraire qui se formait à son ministère.
Certes, le plus bel exemple qui put exister de renonciation à la vengeance, ce serait en France, si la haine cessait de renouveler les révolutions ; si le nom Français, par orgueil et par patriotisme, ralliait tous ceux qui ne sont pas assez criminels pour que le pardon même ne fût pas cru de leur propre cœur.
Et il serait étrange, enfin, qu’on imposât à notre âge le nom d’un poète qui est certes de premier ordre, mais qui représente si imparfaitement la tradition du génie français et qui semble presque en dehors.
Récemment, un archiduc demandait à l’empereur son parent la permission de n’être plus prince, et s’embarquait, sous un nom roturier, comme lieutenant de vaisseau.
Et, soit dit en passant, il est remarquable que de telles révélations, et sur des choses d’un ordre si privé, puissent être faites par les journaux, et que celle-là en particulier, si propre à étonner les pauvres et à les induire en de mauvais sentiments, nous ait été apportée par une gazette dont l’emploi ordinaire est de défendre ce qui nous reste du vieil ordre social et, spécialement, l’aristocratie du nom et celle de l’argent et leurs conjonctions si intéressantes… Une fortune de cent quatre-vingts millions, si elle n’a pas été mal acquise, n’a pu être acquise pourtant que par la spéculation, qui est une forme du jeu et qui, étant la recherche du gain sans travail, est, aux yeux d’un chrétien, sur la limite extrême des choses permises.
Émile Verhaeren Le choix étant limité aux noms de mes aînés, je donne mon suffrage à M.
Théophile Gautier José-Maria de Heredia que son nom espagnol n’empêche pas de tourner de très beaux sonnets en notre langue.
Nous avons lu ses vers en épreuves ; nous ne savions pas encore son nom : notre admiration n’est donc pas un acte de complaisance.
Pour un demi-louis, le Tout-Paris publie son nom, son adresse et son titre : homme de lettres.
On veut que, sous le nom d’Alexis, il ait désigné deux objets de sa passion effrénée.
Ils ont voulu, ainsi que tous les romanciers, qu’il y eût des dans tous les noms de leurs héros & de leurs héroïnes.
Ce nom de sage, qu’il a reçu pour avoir cherché, dans tous ses écrits, à plier le génie Anglois à l’ordre, aux règles, aux convenances, il le mérita également par son caractère & sa bonne conduite.
On y proclame plusieurs fois le nom d’Arrouet.
Celui même de surpasser un auteur vivant, ne prend le nom d’envie que lorsque ce sentiment nous rend injuste envers un rival.
Qu’aura-t-on gagné à bouleverser les noms, à appeler l’air vital oxygène, etc.
On n’a point crû que ces maîtres eussent assez de part à la gloire de leurs éleves, pour mériter qu’on se donnât la peine de demander et de retenir leurs noms.
On appelle communément des pastiches les tableaux que fait un peintre imposteur, en imitant la main, la maniere de composer et le coloris d’un autre peintre, sous le nom duquel il veut produire son ouvrage.
Vous abusez d’un nom illustre pour surprendre ma religion.
Je suis obligé de renvoyer de nouveau à l’ouvrage qui complète celui-ci, de même que pour la grande question sur les dynasties, qui se présente également, sous toutes les formes, dans l’Orphée, dans l’Homme sans nom, et à la fin du volume précédent.
Le journal, moniteur officiel du buffet de ces dîners, spiritualisés par le motif, ne nous a encore donné que le plan géométrique de la table, le nom des convives et leurs places, — plus deux à trois bons mots de quelques-uns de ces messieurs.
Il y a là une habitude d’écrire et une imagination cultivée qui pouvait dire son nom sans se compromettre, mais qui, en ne le disant pas, ne nous fera pas mourir de curiosité.
Le premier roman, digne de ce nom, puisque ni la moquerie de l’auteur, ni la folie du héros n’entament la nature humaine assez profondément pour qu’on ne puisse la reconnaître, Don Quichotte, est de 1602.
Et le rapprochement de ces deux noms n’est point si arbitraire, en somme. […] Les Humbles sont bien à lui et, dans une histoire du mouvement naturaliste de ces vingt dernières années, il ne faudrait point oublier son nom. […] Ce que nous rêvons sous le nom d’hellénisme, est-ce si grec que cela ? […] Brunetière, qui fait de Bossuet « le plus grand nom de son temps » et, par suite, de toute la littérature française. […] Sous le nom de fabliau, puis de nouvelle, il est presque aussi vieux que notre littérature.
L’homme qui prostitue un grand nom, qui manque à une mission écrite dans sa nature, ne peut se permettre sans conséquence une foule de choses que l’on pardonne a l’homme ordinaire, qui n’a ni passé à continuer, ni grand devoir à remplir. […] Le nombre et la valeur des hommes distingués qui sortaient de la nation se maintenaient, augmentaient peut-être ; dans plus d’un genre de mérite, les nouveaux venus né le cédaient à aucun des noms illustres des générations écloses sous un meilleur soleil ; mais l’atmosphère s’appauvrissait ; on mourait de froid. […] Chez nous, le patriotisme se rapportant aux souvenirs militaires était ridiculise sous le nom de chauvinisme, là-bas, tous sont ce que nous appelons des chauvins, et s’en font gloire. […] Le nom seul de république est une excitation à un certain développement démocratique malsain ; on le verra bien au progrès d’exaltation qui se manifestera dans les élections, comme cela eut lieu en 1850 et 1851. […] En lui mettant sous la langue le nom ineffable de Dieu (le mystique tétragramme ), le cabbaliste conférait même à l’homme de plâtre la raison, mais une raison obscure, imparfaite, qui avait toujours besoin d’être guidée : il se servait de lui comme d’un domestique pour diverses besognes serviles ; le samedi, il lui ôtait de la bouche le talisman merveilleux, pour qu’il observât le saint repos.
Mais enfin, voici, non pas mes souvenirs, ceux d’un garçon de mon âge, et dont le nom n’importe guère. […] D’abord ils ont cherché le nom d’Eva. […] Édouard Schuré lui-même, du nom qu’il donne à ses héros, un grand initié ou un voyant. […] M. d’Arbois de Jubainville a trouvé l’étymologie du nom de Velléda : c’est, en gaulois, la voyante. […] Il faut qu’on soit, au bout du compte, disciple d’Aristote ou de Platon : la querelle, sous d’autres noms, dure.
Sylvius, Varole, et tant d’autres, ont disséqué le cerveau, y ont attaché leur nom, mais ont-ils connu pour cela les propriétés ou les usages des parties qu’ils décrivaient ? […] NUCK indique déjà en 1682 les conduits de la glande qui porte son nom, mais il n’en annonce la découverte complète qu’en 1685. […] On ne saurait, avec certains anatomistes, donner le nom de glandes salivaires à toutes celles dont le produit se verse dans la cavité buccale. […] Il existe en outre des matières organiques mal déterminées et connues sous le nom de ptyaline. […] GEORGE WIRSUNG trouva le premier sur l’homme le conduit qui porte son nom.
Il prononce à ce propos le nom de Cherbuliez. […] Émile Montégut pensait même que le nom de cette jeune Troyenne trop volage avait pu fournir la racine du mot français grisette. […] André Gide, les Cahiers d’André Walter, parut en 1891, sans nom d’auteur, à la librairie de l’Art indépendant. […] André Gide, je n’avais plus oublié ce nom. […] Mais précisément ce nom m’éclaire sur le spiritualisme de M. de Pomairols.
Mais peut-on présenter comme le sublime de la raison, de la religion et de l’amour un assassinat mutuel ; peut-on donner le nom de vertu à la conduite d’une femme qui se délie volontairement des devoirs de fille, d’épouse et de mère ! […] Elle régna neuf jours ou plutôt son beau-père le Duc de Northumberland se servit de son nom pour gouverner pendant ce temps. […] Elle n’avait que dix-huit ans quand elle périt, et déjà son nom était célèbre par sa profonde connaissance des langues anciennes et modernes ; on a des lettres d’elle en Latin et en Grec qui supposent des facultés bien rares à son âge. […] Votre père a rassemblé vos partisans pour s’opposer à Marie et cette Reine justement détestée s’en prend à vous de tout l’amour que votre nom fait naître. — Ses sanglots l’interrompirent. — Continuez, lui dis-je, oh !
Étant la source de tout avancement et de toute grâce, il est naturel qu’il regorge ; dans notre société égalitaire, celui d’un mince député, d’un médiocre journaliste, d’une femme à la mode, est plein de courtisans sous le nom de visiteurs et d’amis. — D’ailleurs ici la présence est d’obligation ; on pourrait dire qu’elle est une continuation de l’ancien hommage féodal ; l’état-major des nobles est tenu de faire cortège à son général-né. […] Le grand chambellan et le premier gentilhomme lui présentent sa robe de chambre ; il l’endosse et vient s’asseoir sur le fauteuil où il doit s’habiller À cet instant, la porte se rouvre ; un troisième flot pénètre, c’est « l’entrée des brevets » ; les seigneurs qui la composent ont en outre le privilège précieux d’assister au petit coucher, et du même coup arrive une escouade de gens de service, médecins et chirurgiens ordinaires, intendants des menus-plaisirs, lecteurs et autres, parmi ceux-ci le porte-chaise d’affaires : la publicité de la vie royale est telle, que nulle de ses fonctions ne s’accomplit sans témoins Au moment où les officiers de la garde-robe s’approchent du roi pour l’habiller, le premier gentilhomme, averti par l’huissier, vient dire au roi les noms des grands qui attendent à la porte : c’est la quatrième entrée, dite « de la chambre », plus grosse que les précédentes ; car, sans parler des porte-manteaux, porte-arquebuse, tapissiers et autres valets, elle comprend la plupart des grands officiers, le grand aumônier, les aumôniers de quartier, le maître de chapelle, le maître de l’oratoire, le capitaine et le major des gardes du corps, le colonel général et le major des gardes françaises, le colonel du régiment du roi, le capitaine des Cent-Suisses, le grand veneur, le grand louvetier, le grand prévôt, le grand maître et le maître des cérémonies, le premier maître d’hôtel, le grand panetier, les ambassadeurs étrangers, les ministres et secrétaires d’État, les maréchaux de France, la plupart des seigneurs de marque et des prélats. […] Cinq fois par semaine, chez le duc de Choiseul, à dix heures du soir, le maître d’hôtel vient jeter un coup d’œil dans les salons, dans l’immense galerie pleine, et, au juger, fait mettre cinquante, soixante, quatre-vingts couverts197 ; bientôt, sur cet exemple, toutes les riches maisons se font gloire de tenir table ouverte à tous venants Naturellement, les parvenus, les financiers qui achètent ou se donnent un nom de terre, tous ces traitants et fils de traitants qui, depuis Law, frayent avec la noblesse, copient ses façons. […] » À ce nom, je vois un superbe homme qui s’avance en inclinant la tête, et dit : « Madame ?
Feuilletez toute la troupe ; avec de petites différences personnelles, ils semblent tous coulés dans un seul moule : l’un est plus épicurien, l’autre plus moral, l’autre plus mordant ; mais partout règnent le langage noble, la pompe oratoire, la correction classique ; le substantif marche accompagné de l’adjectif, son chevalier d’honneur ; l’antithèse équilibre son architecture symétrique : le verbe, comme chez Lucain ou Stace, s’étale, flanqué de chaque côté par un nom garni de son épithète ; on dirait que le vers a été fabriqué à la machine, tant la facture en est uniforme ; on oublie ce qu’il veut dire ; on est tenté d’en compter les pieds sur ses doigts ; on sait d’avance quels ornements poétiques vont le décorer. […] Vous croiriez être devant une famille naturelle de plantes ; si la grandeur, la couleur, les accessoires, les noms diffèrent, au fond le type ne varie pas ; les étamines sont en nombre pareil, insérées de même, autour de pistils semblables, au-dessus de feuilles ordonnées sur le même plan ; qui connaît l’une connaît les autres ; il y a un organe et une structure commune qui entraîne la communauté du reste. […] Pendant huit ans, enfermé dans une petite maison de la forêt de Windsor, il lut « tous les meilleurs critiques, presque tous les poëtes anglais, latins, français qui ont un nom, Homère, les poëtes grecs, et quelques-uns des grands dans l’original, le Tasse et l’Arioste dans les traductions », avec tant d’assiduité qu’il en manqua mourir. […] Un Écossais, homme d’esprit, qui en avait trop, ayant écrit pour son compte une rapsodie malheureuse, voulut se dédommager, alla dans les montagnes de son pays, ramassa des images pittoresques, assembla des fragments de légende, plaqua sur le tout beaucoup d’éloquence et de rhétorique, et fabriqua un Homère celtique, Ossian, qui, avec Oscar, Malvina et sa troupe, fit le tour de l’Europe et finit vers 1830 par fournir des noms de baptême aux grisettes et aux coiffeurs.
De même, il y a tendance à passer du nom d’une couleur particulière au nom des autres. […] En un mot, une image commune et un nom commun sont des représentations à forme dynamique et motrice au lieu d’être des représentations à l’état statique. […] « Le mot couleur est un nom commun parce que je puis, moi, dis-je, et non lui, le poser à mon gré sur le bleu, le blanc, le rouge ;-il devient l’instrument et l’esclave docile de mon intelligence, qui seule est générale, c’est-à-dire non bornée dans son exercice à un point du temps et de l’espace infranchissable. » (La Liberté et le Déterminisme.)
Il n’est nul besoin, pour sentir une chose, d’avoir la penser ou le nom de cette chose : pour sentir la différence du plaisir à la douleur, il n’est pas besoin de penser ni de nommer cette différence ; de même, pour sentir cette différence particulière qui constitue un changement interne, il n’est nul besoin de faire appel à la pensée pure, à la raison qui compare, aux catégories, à la forme pure du temps. […] Nous avons vu que les psychologues, dans leurs analyses abstraites, disent : Tout état de conscience, même l’image du passé ou de l’avenir, étant effectivement actuel, doit apparaître comme actuel ; comment donc arrivons-nous à distinguer de l’actuel quelque autre chose sous les noms de passé ou d’avenir ? […] Tout besoin implique la possibilité de le satisfaire ; l’ensemble de ces possibilités, c’est ce que nous désignons sous le nom du futur. […] Hypothèse paresseuse, ignava ratio, qui, loin d’expliquer l’expérience par des lois, érige en loi l’absence même de loi naturelle sous le nom d’intuition pure ou de forme a priori.
Vous donneriez à la simultanéité savante un autre nom, au moins quand vous parlez philosophie. Vous créeriez pour elle un mot, n’importe lequel, mais vous ne l’appelleriez pas simultanéité, car elle devait ce nom uniquement au fait que, dans S′ supposé immobile, elle se trouvait signaler la présence d’une simultanéité naturelle, intuitive, réelle, et l’on pourrait croire maintenant qu’elle désigne cette présence encore. […] Maintenant ajoutons deux lettres, A′ et B′, pour marquer les extrémités du train : en ne leur donnant pas des noms qui leur soient propres, en leur laissant les appellations A et B des points de la Terre avec lesquels elles coïncident, nous risquerions encore une fois d’oublier que la voie et le train bénéficient d’un régime de parfaite réciprocité et jouissent d’une égale indépendance. […] Mais alors, en notant de cette manière, il ne fait qu’exprimer la nécessité où il se trouve, quand il suppose en mouvement sous le nom de S′ son système S immobile, d’incurver la simultanéité entre événements.
Quand le nom du roi fut hors de cause, Mme de Maintenon eut bientôt à parler pour son propre compte et à répondre aux reproches que lui faisait Madame d’avoir varié de sentiments à son égard : l’ayant laissée dire comme la première fois, l’ayant laissée s’avancer jusqu’au bout et s’enferrer en quelque sorte, elle lui découvrit tout d’un coup des paroles secrètes, particulièrement offensantes pour elle-même, qu’elle savait depuis dix ans et plus, qu’elle avait gardées sur le cœur, et que Madame avait dites à une princesse, morte depuis, laquelle les avait répétées dans le temps mot pour mot à Mme de Maintenon : « À ce second coup de foudre, Madame demeura comme une statue ; il y eut quelques moments de silence. » Puis ce furent des pleurs, des cris, des pardons, des promesses, et un raccommodement qui, fondé sur un triomphe froid pour Mme de Maintenon et sur une humiliation intime pour Madame, ne pouvait être de bien longue durée. […] Cela dit et ces éclaircissements donnés sur la communion particulière dans laquelle Madame avait été d’abord élevée, je demande à maintenir le nom et la trace de Luther dans les endroits où je le cite : il est certain que la princesse semble tenir de lui pour un reste de franche liberté, de large interprétation et d’indépendance, plutôt que de l’esprit rigoureux de Calvin.
Les uns, fascinés par l’éclat d’un nom, livrent leur jugement un bandeau sur les yeux. […] Newton, et aux exemples qu’on lui alléguait de cas plus ou moins semblables au sien, et qui avaient été restaurés et guéris, il répliquait : « Ce n’est point là exactement mon mal, et je suis une exception. » Dans cette désespérance entière de lui-même, voyant son nom définitivement rayé du livre de vie, religieux et chrétien comme il était, on peut juger de son angoisse et de sa dépression mortelle.
L’autre tableau, si l’on peut donner le nom de tableau à de tels relevés de lieu, est celui d’une visite que fait l’abbé Le Dieu à l’archevêché de Cambrai peu de temps après la mort de Bossuet. […] En lui envoyant copie de la Lettre latine de Bossuet au pape Innocent XI sur l’éducation du dauphin, il dit : « Je le fais bien valoir à cet abbé par la lettre que je lui écris, parce qu’avec de pareilles gens si méprisants il faut faire le gascon… Nous verrons comment notre abbé le recevra ; je veux qu’il sente le besoin qu’il a de moi. » — D’ailleurs il est heureux à sa manière, il s’arrange et s’acoquine à Meaux ; il achète une maison, grande affaire ; il se cache pour cela sous le nom du chanoine Blouin ; dès qu’on le sait, les anciennes jalousies contre lui se réveillent.
Il fut mis deux fois à la Bastille pour des causes légères, et ensuite exilé dans le midi de la France, avec défense de rien publier ; il éluda cet ordre, le plus pénible peut-être pour un homme de son humeur, en mettant quelques-uns de ses écrits d’alors sous le nom de ses amis. […] Et ce piège, voyez combien vous étiez imprudent et coupable de le tendre : vous y avez fait tomber tout le premier un homme de votre sang et de votre nom, l’historiographe estimable, qui, en publiant votre ouvrage posthume et ce que vous y aviez préparé de pièces à l’appui, a cru vous rendre service, venger votre mémoire, réhabiliter votre caractère ; et il n’aura aidé, bien involontairement et de la meilleure foi du monde, qu’à confirmer en définitive l’opinion sévère qu’on avait conçue de vous, et à prouver à tous que vous étiez incurable dans votre procédé d’homme d’esprit foncièrement léger et sans scrupule.
Un gentilhomme du Midi, Gaspard de Tende, avait publié en 1660, sous le nom de sieur de L’Estang, un traité De la traduction, où il donnait les règles pour apprendre à traduire le latin en français. […] Mais le discernement des noms, des sujets et des manières, avec un peu de mémoire locale, fait tout cela sans beaucoup de peine. » Un jour, l’avocat Jean Rou, dont on a récemment publié les Mémoires 31, lui procura une des plus vives jouissances qui puissent chatouiller l’amour-propre d’un collectionneur.
Autant vaut donc ne pas parler de couleur et déclarer que c’est très beau ; libre à ceux qui n’ont pas vu Boghari d’en fixer le ton d’après la préférence de leur esprit. » Je remarque à la fois chez le peintre écrivain et sa répugnance à employer un ton cru, et son autre répugnance à créer ou à introduire un nom technique pour un ton nouveau : l’indice du procédé et du scrupule de M. […] Mais l’homme, mais l’être sensible, on lui demande mieux, et nous le retrouvons dès le surlendemain, lorsque après une journée de marche dans la première plaine du sud, après une nuit passée au plus triste bivouac, au bord d’un marais vaseux et fétide, il décrit de la sorte l’impression qu’il reçoit de ce pays sans caractère et sans nom, qui n’est ni la vraie plaine, ni le vrai désert, et où il n’y a de vie que ce qu’il en faut pour mieux faire sentir la mort et l’abandon : « Était-ce fatigue ?
L’image de ma bonne mère, de toute ma famille, de mes bonheurs d’enfance, me sera toujours présente en même temps que vos conseils seront toujours devant mes yeux ; — j’arriverai sans expérience dans un pays nouveau qui m’a adoptée sur votre nom, je tremble à l’idée que je ne répondrai pas à l’attente ; le peu que je pourrai valoir, c’est à vous que je le devrai ; mais maintenant je sens que je n’ai pas assez profité de vos leçons si tendres : que vos bontés me suivent, je vous en conjure ! […] Je ne doute pas de l’authenticité garantie par le nom même de l’honorable éditeur ; je ferai cependant remarquer que, dans les cas où l’on peut conférer les lettres données par M. d’Hunolstein et les mêmes lettres publiées par M.
Demander à l’Assemblée, par une motion spéciale, le rappel à Paris d’un écrivain célèbre, frappé d’un arrêt injuste sous le précédent régime, était chose toute simple et jouable, de la part surtout d’un ami de quinze ans ; mais voir là une occasion de faire la leçon à l’Assemblée, présenter, ériger tout d’un coup un pareil homme en censeur de la Révolution, lui l’écrivain en nom et l’endosseur avoué de tant de tirades révolutionnaires, ce n’était pas une idée heureuse ni un à-propos. […] Ce n’est point seulement par ce discours, dont le thème philosophique était « les vérités et les sentiments qu’il importe le plus d’inculquer aux hommes pour leur bonheur », que le nom de Bonaparte se trouve à bon droit rattaché au souvenir de l’abbé Raynal : le jeune lieutenant d’artillerie, dans sa première veine d’enthousiasme, avait désiré connaître le célèbre écrivain et lui avait rendu visite en passant à Marseille.
Dieu me le pardonnera, je l’espère, puisque je m’en accuse sans détour ; mais à chaque ligne je substituais ton nom au sien ! […] Caliste, qui avait gardé ce nom pour avoir débuté au théâtre dans The fair Penitent, vendue par une mère cupide à un lord, était promptement revenue au repentir, et à une vie aussi relevée par les talents et la grâce qu’irréprochable par la décence.
Aloïsius Bertrand163 Il doit être démontré maintenant par assez d’exemples que le mouvement poétique de 1824-1828 n’a pas été un simple engouement de coterie, le complot de quatre ou cinq têtes, mais l’expression d’un sentiment précoce, rapide, aisément contagieux, qui sut vite rallier, autour des noms principaux, une grande quantité d’autres, secondaires, mais encore notables et distingués. […] L’humble nom, du moins, subsistera désormais autre part encore que sur la croix de bois du cimetière de Vaugirard, où le même ami l’a fait tracer.
Nous dirons seulement qu’il était vrai, et que le lecteur ne voit la bête que lorsqu’elle est nommée par son nom. […] Ses personnages ne vivaient pas à la cour, mais aux champs et dans les étables, et on lui pardonnait de se faire fermier, et de savoir le nom rustique des bêtes, de dire la bique, le loquet, de peindre bravement la cuisine, « le tripotage des mères et des nourrissons », et plus intrépidement encore les habits de ses personnages, « le jupon crasseux et détestable d’une misérable vieille. » Il fait entendre les « pétarades » du cheval.
« Ô toi, que je ne connais point ; toi, dont j’ignore et le nom et la demeure, invisible Architecte de cet univers, qui m’as donné un instinct pour te sentir et refusé une raison pour te comprendre, ne serais-tu qu’un être imaginaire, que le songe doré de l’infortune ? […] Leurs noms, prononcés par différentes nations, s’altérèrent dans des idiomes étrangers.
Malgré l’intrusion de personnages abstraits sous leurs noms abstraits, je voudrais presque assimiler ces vers à un symbole ; j’y appliquerais volontiers une réflexion semblable à celles que me suggérait plus haut la structure d’une cathédrale, — sans vouloir autrement comparer. […] Parfois une soudaine image suggère et symbolise après une strophe aux paroles immédiates : Fleuves d’amours imperturbés, Où j’ai lavé le carnage de vivre, Ciel de clarté dont la splendeur délivre, Mers de douceur aux lointains courbés Vers des pays dont le nom vague enivre.
Danaos, dont le nom, pris à sa racine, signifie « terre sèche », et qu’on disait avoir apporté en Grèce l’invention des puits, est la brûlante Argolide qui engendre quelques sources issues de son sol. […] Pélasgos, le roi de son drame, protecteur et défenseur de ses hôtes, représente, par son nom même, l’ancêtre le plus lointain de l’Hellade.
Au moment de sa mort, elle fut universellement regrettée, comme ayant su, sans nom, sans fortune, sans beauté, et par le seul agrément de son esprit, se créer un salon des plus en vogue et des plus recherchés, à une époque qui en comptait de si brillants. […] La famille n’avait qu’une crainte : c’était que cette jeune personne ne profitât de sa position nouvelle et des protecteurs qu’elle y trouverait, pour revendiquer le nom d’Albon et sa part d’héritage.
Ces Fées auxquelles les juges de Jeanne d’Arc attachaient tant d’importance pour la convaincre de commerce avec les malins esprits, et qu’elle connaissait à peine de nom, expriment pourtant l’idée de mystère et de religion qui régnait en ce lieu, l’atmosphère de respect et de vague crainte qu’on y respirait. […] Quand elle entendait le brave chevalier La Hire jurer le nom du Seigneur, elle le reprenait en lui disant de faire comme elle et de jurer par son bâton.
Notre légèreté est ainsi faite : la plus frivole des brochures politiques était lue par tout le monde, et bien des esprits distingués et sérieux ne s’inquiétaient pas même de savoir s’il y avait lieu de lire ces écrits attribués aux plus grands noms, et où se vérifie à chaque page la marque de leur génie ou de leur bon sens. […] Laissons à chacun le nom qui le désigne en propre.
Ami de ces deux dames, je ne sais s’il a été amant ; mais surtout il a été aimé ; Mme Cottin l’appelait du petit nom de Ferdinand. Lui, il restait plutôt fidèle à son nom de Joseph et se dérobait plus encore qu’il ne se livrait.
Ne frémissez-vous pas à ce seul nom ? […] Le nom de Suhm m’est effectivement cher.
Guerre au fouet au nom des sceptres ! guerre à la verge au nom des boutiques !
Les préceptes sur les figures de Rhétorique lui paroissent encore plus inutiles ; parce que ces figures sont, selon lui, des tours si naturels à tous les discours humains, que l’art ne fait qu’y prêter des noms, pour faire souvenir que leur variété sert à en mettre dans les discours, ce qui se présente, ajoute-t’il, comme de soi-même à tout homme qui n’a pas une imagination froide. […] Marc-Antoine de Foix, Jésuite de l’illustre maison de ce nom, homme d’un esprit supérieur, & fort distingué dans sa Compagnie.
Il nous importe fort peu qu’une multitude de formes douteuses reçoivent les noms d’espèces, sous-espèces ou variétés, et quel rang, par exemple, les deux ou trois cents espèces douteuses de plantes anglaises doivent tenir, si l’existence de variétés bien tranchées est une fois admise. […] J’ai donné le nom de sélection naturelle au principe en vertu duquel se conserve ainsi chaque variation légère, à condition qu’elle soit utile, afin de faire ressortir son analogie avec la méthode de sélection de l’homme.
Si on songe, d’ailleurs, à cette orchestique, ou danse mêlée de chants, qui formait une des représentations de la scène antique, et si d’autre part on remarque, dans la liste non contestée des chants du poëte thébain, un ordre de poésies lié, sous le nom d’Hyporchèmes, aux danses religieuses et guerrières, on concevra sans peine que, dans la critique indigeste de Suidas, ce titre ait pu se confondre avec l’idée du drame orchestique, et que la mention en ait ainsi créé, par double emploi, un théâtre de Pindare dont l’antiquité n’avait pas ouï parler. […] Les frères d’Eschyle, les deux guerriers dignes de son nom par leur courage, comme son courage à lui-même était digne de son génie, le pressaient un jour d’écrire un hymne à l’honneur d’Apollon ; il leur répondit « que la chose était faite dès longtemps, et pour le mieux, par le poëte Tynnichos ; que si à l’œuvre de celui-ci il opposait maintenant une œuvre nouvelle et sienne, elle aurait même fortune que les statues récentes des dieux, en présence de leurs statues antiques : c’est-à-dire que celles-là, rudes et simples, sont réputées divines, et que les autres, plus jeunes et travaillées avec plus d’art, sont admirées, mais qu’elles ont moins du dieu en elles. » Devant Eschyle, son ancien de si peu d’années, Pindare dut raisonner de même ; et, content de sa gloire lyrique renouvelée sous tant de formes, liée à tant de faits royaux et domestiques, il n’avait pas à essayer cette autre gloire du théâtre élevée si haut dans Athènes.
Il se dévoua tout entier à l’instruction de ses diocésains, prêchant fréquemment dans sa cathédrale, où j’ai été étonné d’apprendre que son peuple finit par négliger de l’entendre, soit que son admirable talent eût diminué, ou que l’habitude trop répétée en eût affaibli l’impression ; soit, ce qui est plus probable, que Bossuet ayant pris celle des considérations les plus élevées, et traitant des matières au-dessus de la portée du vulgaire, ses auditeurs fussent dans le cas de lui adresser le reproche que faisait à saint Chrysostome une bonne femme d’Antioche : Père, nom t’admirons, mais nous ne te comprenons pas.
Les modernes sont moins indulgents, et l’on flétrit aujourd’hui d’un nom très peu littéraire ces frauduleux pastiches en matière historique, qui, une fois mis en circulation, et quand ils rencontrent leur homme, atteignent souvent à une valeur vénale fort élevée.
Par malheur, le langage résiste souvent à la pensée et se plie avec peine à l’inspiration : de là quelque chose de prétentieux, ou, comme d’autres disent, de romantique, surtout dans les préambules où l’auteur parle en son nom, plusieurs fois même dans le dialogue ; lorsque Cinq-Mars et Marie de Gonzague s’entretiennent, on s’aperçoit trop que M. de Vigny est en tiers avec eux.
Eynard, si attaché aux destinées du pays auquel son nom est inséparablement lié, et quelques autres personnes encore s’en entretenaient avec intérêt et comme d’un vœu réalisable.
La renommée des œuvres fut prompte à mûrir durant l’absence du poète ; la postérité commença vite pour lui : on le relut avec larmes et délices ; son nom devint cher et familier à tous ; on se montra presque facile à reconnaître le génie de celui qui était absent et qu’on ne voyait plus.
L’école dont nous parlons (si on peut appeler du nom école la réunion assez nombreuse et peu homogène qui se groupa autour de quelques principes communs), réussit plus vite qu’on ne l’aurait osé croire d’abord, à se fonder une influence grave, salutaire, incontestable.
Brissaud90, sont coupables de conserver et surtout d’inventer des formes bâtardes, métissées de grec et de latin, dans les cas où le fond de notre langue suffirait amplement. » Et il cite le mot excellent de cailloute, nom d’une phtisie particulière aux casseurs de cailloux ou provoquée par des poussières minérales ; les nosographes, le trouvant trop clair et trop français l’ont biffé pour écrire pneumochalicose.
Sa dignité, en un siècle de laisser aller et de débraillé, avait sa source dans l’élévation naturelle de son âme ; il n’affectait rien ; et nous devons nous défier de la légende qui s’est attachée à son nom.
Il nous dit, se peignant sous le nom de Saint-Clair : « Il était né avec un cœur tendre et aimant ; mais, à un âge où l’on prend trop facilement des impressions qui durent toute la vie, sa sensibilité trop expansive lui avait attiré les railleries de ses camarades.
Ce sera le nom d’une jeune Lapone amoureuse d’un officier de marine.
Car, il n’est que trop vrai, le nom même de M.
Et tout de même, il faut remercier le présent éditeur et le poète qui l’autorisa et qui nous donna la joie d’une couverture fraîche portant son nom.
Un Homme de ce caractere devoit-il jamais s’attendre qu’après sa mort, son nom paroîtroit à la tête d’une Production aussi extravagante qu’odieuse ?
Lorsqu’on essaiera de se former l’idée la plus complette de ce qu’on nomme l’Esprit, cette idée rassemblera nécessairement la lumiere qui éclaire, la justesse qui dirige, & la raison qui compare, juge & choisit… « Je ne peux ni ne dois vous cacher, que les mœurs de nos jours ont assez dégénéré de l’ancienne candeur de cette Chevalerie, pour que la fausseté, la perfidie même, déguisées sous le nom de finesse, ne soient presque plus régardées que comme l’art de se conduire.
L’individu recherche la volupté qui lui semble son but à elle-même, il veut augmenter son bien-être par la science ; qu’importe si son désir le trompe et exploite son effort, au profit d’autres buts, puisque aussi bien cette forme individuelle qui, sous ce nom de moi, désirait, s’est déjà dissipée pour faire place à un fantôme nouveau et aussi éphémère ?
Sans cette protectrice déclarée des lettres & des arts, le nom immortel de Milton n’eût pas été plus utile à sa fille, que ne l’est à leurs descendans celui de quelques-uns de nos premiers écrivains.
Dans celui de la guerre, on a fait de nouveaux noms : dans le barreau, on a créé des charges & des dignités qui n’ont aucun rapport à celles d’autrefois.
Vous citez de grands noms dont nous n’avons que faire, Mithridate, Annibal, le brave Mutius, L’implacable Sylla, l’illustre Marius.
Mais, si tel qu’il est, il parvient à révéler des noms nouveaux à nos lecteurs, à piquer la curiosité du public, à l’inciter à connaître mieux cette Nouvelle littérature dont on lui parle tant et qu’il ignore, nous serons largement payés de nos peines.
il a dépendu de moi que le philosophe Sénèque me dît aussi : « Il y a près de dix-huit siècles que mon nom demeure opprimé sous la calomnie ; et je trouve en toi un apologiste !
Un homme qui invente mal, qui produit sans jugement, ne mérite pas le nom d’inventeur.
Tous les poëtes, dont le nom s’est rendu célebre, sont une preuve encore plus forte de ce que j’avance sur la force de l’impulsion du génie.
C’est-là qu’on voit ses premiers ouvrages, dignes du grand nom qu’il a présentement.
Le nom de genre est « nama ».
Pour peu qu’on soit sensible, à son nom l’imagination s’échauffe et l’âme s’élève.
Ils ne sont qu’une flatterie publique des passions régnantes. « Plus la comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste », et le théâtre, même chez Molière, est une école de mauvaises mœurs, « puisqu’il excite les âmes perfides à punir, sous le nom de sottise, la candeur des honnêtes gens ». […] Il n’a pas de rôle à jouer, il n’est pas comédien. » — Sciences, beaux-arts, arts de luxe, philosophie, littérature, tout cela n’est bon qu’à efféminer et dissiper l’âme ; tout cela n’est fait que pour le petit troupeau d’insectes brillants ou bruyants qui bourdonnent au sommet de la société et sucent toute la substance publique En fait de sciences, une seule est nécessaire, celle de nos devoirs, et, sans tant de subtilité ou d’études, le sentiment intime suffit pour nous l’enseigner. — En fait d’arts, il n’y a de tolérables que ceux qui, fournissant à nos premiers besoins, nous donnent du pain pour nous nourrir, un toit pour nous abriter, un vêtement pour nous couvrir, des armes pour nous défendre En fait de vie, il n’en est qu’une saine, celle que l’on mène aux champs, sans apprêt, sans éclat, en famille, dans les occupations de la culture, sur les provisions que fournit la terre, parmi des voisins qu’on traite en égaux et des serviteurs qu’on traite en amis En fait de classes, il n’y en a qu’une respectable, celle des hommes qui travaillent, surtout celle des hommes qui travaillent de leurs mains, artisans, laboureurs, les seuls qui soient véritablement utiles, les seuls qui, rapprochés par leur condition de l’état naturel, gardent, sous une enveloppe rude, la chaleur, la bonté et la droiture des instincts primitifs Appelez donc de leur vrai nom cette élégance, ce luxe, cette urbanité, cette délicatesse littéraire, ce dévergondage philosophique que le préjugé admire comme la fleur de la vie humaine ; ils n’en sont que la moisissure. […] » Ceci nous montre l’esprit, le but et l’effet de la société politique. — À l’origine, selon Rousseau, elle fut un contrat inique qui, conclu entre le riche adroit et le faible dupé, « donna de nouvelles entraves au faible, de nouvelles forces au riche », et, sous le nom de propriété légitime, consacra l’usurpation du sol Aujourd’hui elle est un contrat plus inique, « grâce auquel un enfant commande à un vieillard, un imbécile conduit des hommes sages, une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire ».
Ils se disputaient à l’envi le patronage des hommes éminents propres à illustrer leur nom et leur règne dans l’avenir. […] Goethe, très jeune encore à l’époque où son nom avait éclaté tout à coup par Werther en Europe, avait eu la bonne fortune de rencontrer sur les bords du Rhin le jeune prince héréditaire de Weimar, le duc Charles-Auguste. […] Tout se groupait autour du nom de Goethe.
Ainsi, le besoin d’une chose ayant poussé un homme à se joindre à un homme, la multiplicité des besoins a réuni dans une même demeure plusieurs hommes pour s’entraider, et nous avons donné à cette association le nom dérivant d’État. » Les fondements de l’État sont donc nos besoins, et, de cette vérité, Platon, dérivant tout à coup des spécialités de besoins, qui demandent des spécialités de fonctions pour les satisfaire, établit des catégories de citoyens et des castes de professions correspondantes à tous ces besoins. […] XXVI C’est là aussi la conséquence immédiate et forcée de toutes les utopies de communautés des biens que nous avons vues se renouveler sous différents noms depuis deux mille ans en Orient et en Occident, et depuis J. […] XXX Un livre où le traducteur cite ces pages, qui font rougir la pudeur et refluer tout instinct de famille jusqu’au fond du cœur scandalisé : « Partout où il arrivera que les femmes soient communes, les enfants communs, les biens de toutes espèces communs, et où l’on aura retranché des relations de la vie jusqu’au nom même de propriété… on peut assurer que là est le comble de la vertu… Un tel État, qu’il ait pour habitants les dieux ou des enfants des dieux, est l’asile du bonheur parfait ; il faut en approcher le plus possible !
Nanine fait la même sensation au théâtre, que Pamela dans le roman de son nom. […] Cette fureur de burlesque étoit venue si avant, que les libraires ne vouloient rien qui ne portât ce nom ». […] Les plus considérables, & les seules peut-être qui méritent le nom de parodie, sont celles de ces poëmes qu’on détourne à un autre sujet par le changement de quelques expressions ; ou bien celles de ces poëmes faits exprès dans le goût sublime sur un sujet qui ne l’est pas.
Ils en ont planté bien d’autres, plus embarrassantes, car elles sont historiques : des noms estropiés, des dates fausses, Villars à la place de Villeroy ; le comte de Toulouse et la duchesse de Berry mariés avant leur mariage ; et, ce qui est pis, des contre-sens de mœurs. […] « Escalona, mais qui plus ordinairement portait le nom de Villena, était la vertu, l’honneur, la probité, la foi, la loyauté, la valeur, la piété, l’ancienne chevalerie même, je dis celle de l’illustre Bayard, non pas celle des romans et des romanesques. […] Le roi confère gravement, longuement, comme d’une affaire d’État, du rang des bâtards ; et pour établir ce rang, voici ce qu’on imagine : « Il faut donner à M. le duc du Maine « le bonnet comme aux princes du sang qui depuis longtemps ne l’est plus aux pairs, mais lui faire prêter le même serment des pairs, sans aucune différence de la forme ni du cérémonial, pour en laisser une entière à l’avantage des princes du sang qui n’en prêtent point ; et pareillement le faire entrer et sortir de séance tout comme les pairs, au lieu que les princes du sang traversent le parquet ; l’appeler par son nom comme les autres pairs, en lui demandant son avis, mais avec le bonnet à la main un peu moins baissé que pour les princes du sang qui ne sont que regardés sans être nommés ; enfin le faire recevoir et conduire en carrosse par un seul huissier à chaque fois qu’il viendra au Parlement, à la différence des princes du sang qui le sont par deux, et des pairs dont aucun n’est reçu par un huissier au carrosse que le jour de sa réception, et qui, sortant de la séance deux à deux, sont conduits par un huissier jusqu’à la sortie de la grande salle seulement. » N’allons pas plus loin : de 1689, on aperçoit 1789.
Ne réussissant pas à couvrir les théories vides du Naturisme d’un nom connu dans notre génération, ces jeunes gens n’hésitent pas aujourd’hui, pour nous diviser, de recourir à la calomnie. […] Existe-t-il un poète, vraiment digne de ce nom, qui ne soit ému devant la majesté du soleil couchant sur la mer ? […] Je suis heureux de pouvoir analyser ici le talent de ces nouveaux écrivains, et c’est avec joie que je me souviens d’avoir, il y a deux ans, pris le premier la parole en leur nom. […] Il ose réprouver cet « automatisme dédaigneux qui consiste à brutaliser des numéros humains sous le nom déshonoré de discipline ». […] Lorsqu’on prononçait son nom devant nous, il n’éveillait aucun écho, il ne provoquait aucune de ces discussions violentes qui sont l’honneur de qui les occasionne.
Du Fay en vient à toucher et définir la qualité qui est peut-être la plus singulière chez Henri IV, la plus royale qualité et la plus éloignée de tyrannie, mais qu’il pousse jusqu’à l’excès et au défaut : C’est qu’il est le plus doux, le plus pardonnant et le plus oublieux d’injure qui fut oncques… Je l’appelle douceur, mais je te jure que si je pouvais et osais, je lui donnerais un autre nom, car elle passe par-dessus la raison. […] On raconte que plusieurs personnes moururent de douleur à la nouvelle de cette mort, et l’on cite des noms.
Le nom de l’insulteur, de l’homme redoutable, du père de Chimène, est lancé à la fin comme une flèche, et don Diègue s’éclipse en s’écriant : Va, cours, vole, et nous venge ! […] Ces Stances, du moins, par le nom de Chimène ramené à chaque finale, donnent l’ensemble et la note fondamentale du sentiment à travers les pointes : tout en souriant du jeu des antithèses, on ne peut s’empêcher, si l’on récite à haute voix, d’être attendri.
Et puisque le nom de Denain se présente, je saisis l’occasion de protester contre une singulière découverte que vient de faire un récent historien, secondé et suivi par le secrétaire perpétuel de l’Académie française. […] Denain est resté une date et un nom.
Or, quand Corneille, né en 1606, parvint à l’âge où la poésie et le théâtre durent commencer à l’occuper, vers 1624, à voir les choses en gros, d’un peu loin, et comme il les vit d’abord du fond de sa province, trois grands noms de poëtes, aujourd’hui fort inégalement célèbres, lui apparurent avant tous les autres, savoir : Ronsard, Malherbe et Théophile. […] Corneille s’en montra reconnaissant au point de donner à son jeune ami le nom touchant de père ; et certes s’il nous fallait indiquer, dans cette période de sa vie, le trait le plus caractéristique de son génie et de son âme, nous dirions que ce fut cette amitié tendrement filiale pour l’honnête Rotrou, comme, dans la période précédente, ç’avait été son pur et respectueux amour pour la femme dont nous avons parlé.
Le seul défaut de Virieu, c’était de tenir un peu trop aux grands noms, qu’aimait sa mère ; et, quand il pouvait dire de ces personnages : Mon cousin ou ma cousine, pour attester la même filiation princière, il se sentait plus à leur niveau. […] Son imagination précoce en avait, en peu de mois, absorbé les sites, les mœurs, les noms ; il en était revenu en 1790, comme s’il n’avait cherché qu’un prétexte d’écrire.
La ruine de l’empire grec avait envoyé en Occident de savants hommes, mais aussi toute sorte de gens, qui n’avaient de grec que le nom, et, s’ils savaient à peu près leur langue nationale, étaient tout à fait incapables de l’enseigner. […] La farce des Théologastres nous fait voir combien la lutte est violente entre 1523 et 1529 : et le nom encore fameux de Noël Béda résume les furieux efforts de la Sorbonne soutenue du Parlement pour supprimer la Réforme avec la Renaissance qui l’enveloppait.
Appelez-les de noms inconnus : vous aurez bien plus de mal à établir la vraisemblance des faits. […] Il en cherche l’illusion plutôt que la réalité, avec une minutieuse patience, dans le dépouillement des textes, dans la collection des petits faits et des noms locaux ; et cela lui a réussi, puisqu’il a trompé jusqu’aux critiques.
Mais parmi la foule des auteurs que les Satires atteignaient, certains noms plus cruellement raillés, plus impitoyablement ramenés sous les yeux du public, indiquaient l’intention du poète et le sens général de ses attaques : dans la satire I, Saint-Amant et Chapelain ; Chapelain dans la satire VI ; dans la satire II, Quinault et Scudéry ; Chapelain dans la fameuse parodie du Cid ; Chapelain dans la IVe satire ; Chapelain dans le Discours au Roi, Chapelain dans le Dialogue des héros de roman, avec Mlle de Scudéry et Quinault ; Chapelain encore, et Quinault, et Mlle de Scudéry et l’abbé Cotin dans la Satire III ; dans la satire VIII, Cotin ; dans la ixe enfin, dans cet admirable et terrible abatage de réputations, Cotin et Chapelain, avec Quinault, Saint-Amant, Théophile, et vingt autres. […] Biographie : Nicolas Boileau, connu de son temps sous le nom de Despréaux, né à Paris le 1er novembre 1636, dans la cour du Palais, en face de la Sainte-Chapelle, fils d’un greffier à la Grand Chambre, fut tonsuré en 1647 et appliqué à la théologie puis au droit : il fut reçu avocat en 1656, et ne plaida pas.
Oui, m’a-t-elle répondu : moi de nom, cette fille de fait, et vous du cœur. […] Les noms des Bossuet, Fléchier, Bourdaloue, Fénelon, Massillon, nous découvrent d’avance la nouvelle condition de la littérature.
Le nom de Huet est bien connu, mais en général ses ouvrages le sont peu. […] J’ai consulté bien des savants : Huet, cet évêque d’Avranche, Qui pour la Bible toujours penche, Prétend qu’un usage si beau Vient de Noé………………… Soyez donc la plume la plus savante de l’Europe, l’homme de la plus vaste lecture qui fut jamais, le dernier de cette forte race des savants du xve et du xvie siècle, joignez-y dans votre personne et dans votre procédé tout ce qui constituait l’homme poli, l’homme du monde et même de Cour, ce qu’on appelait l’honnête homme sous Louis XIV, et tout cela pour que, sitôt après vous, on ne sache plus que votre nom, et qu’on n’y rattache qu’une idée vague, un sourire né d’une plaisanterie !
Pour lui, il valait autant lire ce livre-là qu’un autre, d’autant plus que son nom s’y trouvait encadré dans l’auréole à chaque page. […] Cousin et qu’il sut que c’était un ami de Manzoni, il se mit à l’interroger avec détail, avec une insatiable curiosité, sur les moindres particularités physiques et morales du personnage, jusqu’à ce qu’il se fût bien représenté cet objet, cet être, cette production nouvelle de la nature qui avait nom Manzoni, absolument comme lui, botaniste, il aurait fait d’une plante.
On était allé jusqu’à trouver par anagramme dans le nom de Charles Genest, et avec un peu de complaisance : Eh ! […] La première de ces faveurs fut qu’elle signerait son nom en toutes lettres : Louise-Bénédicte de Bourbon.
Et l’on répétait autour d’elle ce nom de Corinne qu’elle invoquait sans cesse : Elle chante, et, devant son écharpe légère, Corinne courberait l’orgueil de son laurier. […] Mlle Delphine Gay, qui était déjà par son nom de baptême une sœur de Corinne, voulait plus et mieux ; elle voulait égaler et rivaliser en tout cette sœur de génie, et elle s’y appliqua avec une sincérité visible en ces années du début.
» Le souffle poétique, ce qui est rare chez Mirabeau, semble avoir passé en cet endroit, et en cet autre encore : « Si vous me redonnez la liberté, même restreinte, que je vous demande, la prison m’aura rendu sage ; car le Temps, qui court sur ma tête d’un pied bien moins léger que sur celle des autres hommes, m’a éveillé de mes rêves. » Ailleurs, parlant non plus à son père, mais de son père, il dira par un genre d’image qui rappelle les précédentes : « Il a commencé par vouloir m’asservir, et, ne pouvant y réussir, il a mieux aimé me briser que de me laisser croître auprès de lui, de peur que je n’élevasse ma tête tandis que les années baissent la sienne. » On a refusé l’imagination proprement dite à Mirabeau ; il a certainement l’imagination oratoire, celle qui consiste à évoquer les grands noms historiques, les figures et les groupes célèbres, et à les mettre en scène dans la perspective du moment : mais, dans les passages que je viens de citer, il montre qu’il n’était pas dénué de cette autre imagination plus légère, et qui se sent de la poésie. […] Avec du crédit, il n’a rien fait pour elle ; avec de l’ordre, il l’a ruinée, sans tenir ni son état ni son rang ; il s’est isolé au milieu des siens ; il a tapissé de remords les avenues de son tombeau, et creusé celui de son nom. » L’image est grande ; pour être complètement acceptée, elle aurait besoin d’être étalée du haut de la tribune, d’être appuyée et comme démontrée du geste.
Son père, maître des comptes, était de Troyes, et le nom de Courcelles est celui d’un petit fief qu’il possédait tout près de cette ville. […] Je n’ai fait en tout ceci que nommer Mme Necker, inscrire son nom à côté et en regard de celui de Mme de Lambert, pour marquer dès à présent mon dessein et ouvrir une vue.
Mais il est certainement dans le bon sens, lorsque dans la séance du soir du 19 juin (1790), une suite de motions étourdies s’étant succédé coup sur coup contre la statue de Louis XIV de la place des Victoires, contre les titres de noblesse et les simples noms de terres, et tout cela de la part des Noailles, des Montmorency, de tous ceux qui en feront depuis leur mea culpa solennel, lui, l’abbé Maury, monte à la tribune, venge ingénieusement Louis XIV, et répond à toute cette noblesse ambitieuse de s’abolir, par ce mot d’un ancien à un philosophe orgueilleux : « Tu foules à tes pieds le faste, mais avec plus de faste encore. […] Il appellera gredin, un moment après, l’un des grands dignitaires de l’ordre de Malte ; mais, même ce terme de valet à part, toute cette doctrine brutale sur la prééminence absolue de l’Académie française paraissait fort étrange à M. de Maistre, qui savait de quels noms s’honoraient l’Académie des inscriptions et celle des sciences.
Quand il eût eu dans le cœur quelques restes de tendresse pour cette femme, elle se serait évanouie par le récit que je lui fis de l’inégalité de son humeur et de la légèreté de son esprit ; mais cette idée était déjà tellement effacée, qu’il ne lui en restait aucun souvenir, et depuis ce temps je ne me souviens point de lui avoir ouï nommer son nom. […] puisqu’on ne veut pas de vous au Conseil, allez à la tranchée. » Et il l’y pousse, il l’y conduit, faisant distribuer par le prince ou distribuant en son nom de l’argent aux soldats et aux travailleurs.
Si on lui donne, en lui écrivant, son prénom de Bernardin à côté du nom de Saint-Pierre, il s’en formalise également : « M. […] — J’avais cru, comme tout le monde, que votre nom de famille était Bernardin.
Voltaire fait jouer toutes ses machines ; on essaie, en son nom, de ralentir et d’intimider le docte Foncemagne, qui pousse le président. Voltaire écrit lettre sur lettre au maréchal de Richelieu, qui le favorise également : « Vous ne le connaissez point du tout, et moi je le connais pour m’avoir trompé, pour m’avoir ennuyé, et pour m’avoir voulu dénoncer. » Trouvant de la résistance à son vœu d’exclusion, Voltaire autorise enfin d’Alembert à dire de sa part tout ce qu’il voudra ; il lui donne carte blanche et procuration pour fulminer au besoin, en son nom, tous les anathèmes : « Je passe le Rubicon pour chasser le nasillonneur délateur et persécuteur ; et je déclare que je serai obligé de renoncer à ma place, si on lui en donne une .
Le réalisme digne de ce nom n’est encore que la sincérité dans l’art, qui doit aller croissant avec le progrès scientifique. […] Mais, si la vraie sociabilité des sentiments est la condition d’un naturalisme digne de ce nom, le romancier naturaliste, en voulant être d’une froideur absolue, arrive à être partial. « Il prend son point d’appui dans les natures antipathiques, au lieu de le prendre dans les natures sympathiques. » M.
Les chroniqueurs et les historiens, jusqu’au commencement de ce siècle, jugeant les faits à première vue et les expliquant par une doctrine superficielle mais relativement juste, en étaient venus à concentrer tout l’intérêt et le mérite de chaque entreprise dans les individus, rois, ministres, généraux dont le nom lui était resté attaché. […] Enfin, un troisième ordre de connaissances, extraites de la notion de la relation entre l’œuvre et son admirateur, nous permet de fonder cette science qui jusqu’ici n’existait que de nom : la psychologie des peuples.
S’il étoit permis d’appliquer ici l’idée de l’abbé Galliani que l’histoire moderne n’est que l’histoire ancienne sous d’autres noms, je vous dirois que ces bas-reliefs si purs, si corrects, n’étoient que des copies de mauvais bas-reliefs anciens dont on avoit gardé toute la platitude, pour leur conserver la vénération des peuples. […] Or si un grand prince, une grande princesse commandait à M. de Voltaire un ouvrage et que l’exécution ne répondît ni au nom de l’auteur ni au nom auguste qui l’aurait ordonné, ne croyez-vous pas qu’il serait bien naturel à moi de chercher les moyens de me dispenser de déférer cet ouvrage à celui à qui il est destiné ?
Connu déjà pour d’autres poésies, couronné plusieurs fois par l’Institut, malgré le talent le moins académique, ayant abordé vaillamment la satire politique, le seul genre de poésie qui rende vite un nom populaire, — après la poésie dramatique toutefois, — M. […] osé nous donner, dans son recueil d’aujourd’hui, une poésie d’yeux, après tant de poésies d’oreilles, et il y a dessiné, physiquement et géométriquement dessiné, en figure de pyramide, taillant pour cela ses vers comme des pierres, la poésie qui porte ce nom !
Mais peu importe l’explication du phénomène et le nom qu’on lui donne. […] Cette sonate, Tartini l’écrivit de mémoire à son réveil ; il nous l’a transmise sous le nom de Sonate du Diable.
Née au dixième siècle, composée en partie de la langue romaine, qui était le reste du langage de nos premiers vainqueurs, de la langue des Gaulois ou des Celtes, de la langue des anciens sauvages des bords du Rhin, de la langue des Scandinaves ou des Danois, qui, sous le nom de Normands, vinrent ravager l’Europe, et s’établir en France après l’avoir désolée ; elle fut longtemps, comme la monarchie française, un amas de débris. […] Ce procédé, qui peut-être n’a été celui d’aucun peuple, pourrait tout au plus convenir à une nation de philosophes ; et dans notre grossièreté naïve, nous étions bien loin de mériter ce nom ; mais différents hasards suppléèrent à ce qui nous manquait du côté de la réflexion et du système.
La lecture finie, fût-ce au bout de plusieurs jours, je résume l’œuvre sur une fiche portant le nom de l’auteur ; j’écris mon impression critique ; j’indique les endroits à citer ou à étudier. […] Bossuet a aussi écrit une fable latine qu’il fit circuler sous le nom de Phèdre. […] Les gestes rendaient les images sensibles ; tout était appelé par son nom, avec le cynisme des chiens, dans une pompe obscène et impie de jurements et de blasphèmes. […] Puis vient une description de toutes sortes de plantes à noms bizarres, pris dans les Manuels Roret. […] Cela prouve, en tout cas, qu’on peut, par les voies d’imitation, se faire un nom en littérature.
. — Disette de grands noms dans le clergé français. — Opinion de Joseph de Maistre. — L'abbé de Cazalès. — M.
Il est superflu de louer l’extrême fidélité au texte, que le nom de M.
Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière.
C’est ce que, depuis juillet, malgré la clameur universelle, il a exécuté avec une sévère et imperturbable logique ; c’est ce qui a fait sacrifier la République à la quasi-Restauration ; c’est ce qui a fait sacrifier l’honneur du nom français, le sang de la Pologne, la liberté de l’Espagne et de l’Italie, à l’exigence et au despotisme des rois ; c’est ce qui a fait sacrifier toute amélioration du sort de la classe ouvrière à l’étroit égoïsme de la classe bourgeoise, sacrifier aux menues fantaisies d’un fils de roi la somme destinée à l’éducation des fils de cent mille prolétaires ; c’est ce qui a maintenu l’impôt sur les boissons et sur le sel, et rejeté les blés étrangers par-delà nos frontières ; c’est ce qui a ouvert nos provinces aux insolentes violences des carlistes, troublé nos villes aux éclats de la voix des prolétaires se frayant une issue sur les places publiques, souillé nos régiments du sang des citoyens, et répandu de toutes parts sur le sol ces étincelles qui allument la guerre civile au sein des nations.
Les noms mêmes des personnages nous en avertissent, ce sont : Pantalon des Bisognosi, Fulvio son fils, Scapin, leur valet ; Beltrame ; Lavinia sa fille ; Mezzetin, marchand d’esclaves, Celia, Laudomia, ses esclaves ; Cintio, étudiant ; Le capitaine Bellorofonte Martellione, étranger ; Spacca, ami de Scapin ; un caporal et des sbires.
Les amoureux : Valère, Lélie, Horace, Léandre, ne perdirent que la terminaison italienne de leurs noms ; il en fut de même des amoureuses, surtout de celles qui n’avaient point de physionomie très caractérisée : Célie, Isabelle, Angélique, Lucinde, Zerbinette.
Nous relevons au sommaire, à côté des noms de Victor Hugo, Michelet, Sainte-Beuve, ceux de Théodore de Banville, Sully Prudhomme, Arthur Rimbaud, Catulle Mendès, François Coppée, Claretie, Glatigny, Paul Verlaine, Armand Silvestre, Stéphane Mallarmé, Léon Dierx, Charles Cros, Albert Mérat, Léon Valade, Ernest d’Hervilly, Emmanuel des Essarts, Louis-Xavier de Ricard, de Heredia, etc.
De même les tribuns et les consuls n’eurent de commun que le nom avec ceux de la Rome républicaine.
D’ailleurs, quelles que soient les fautes, quels que soient même les crimes, c’est le cas plus que jamais de prononcer le nom de Bourbon avec précaution, gravité et respect, maintenant que le vieillard qui a été le roi n’a plus sur la tête que des cheveux blancs.
Les esprits animaux, ressuscités de nos jours sous le nom de fluide nerveux, n’ont donc rien d’inadmissible.
Voilà les conquérans appelés voleurs, c’est-à-dire par leur nom.
La tyrannie d’un colon d’Amérique est moins cruelle ; la condition du nègre moins triste… qu’objecterez-vous au siècle de Rome pauvre, à ce siècle où des hommes à jamais célèbres cultivaient la terre de leurs mains, prirent leurs noms des fruits, des fonctions agrestes qu’ils avaient exercées, où le consul pressait le bœuf de son aiguillon, où le casque et la lance étaient déposés sur la borne du champ, et la couronne du triomphateur suspendue à la corne de la charrue ?
Les anciens divisoient encore leurs compositions musicales en plusieurs genres par rapport au mode ou au ton dont elles étoient, et ils nommoient ces modes du nom des païs où ils avoient été mis principalement en usage.
Un jour il vint du fond de la Judée un simple pêcheur, sans nom, sans autorité, dépourvu de toute science humaine.
Malheureusement, quand, à propos des dernières maîtresses de Louis XV, le trop sensible Capefigue ne craignait pas d’encourir pour sa peine le nom du Lebel de l’histoire, — et encore du Lebel rival de son maître !
Libre-penseur comme Sainte-Beuve, mais sans avoir les idées de Sainte-Beuve, ni une manière d’exprimer les siennes qui ressemblât à la manière de Sainte-Beuve, il fit de la critique militante (et même un de ses livres porte ce nom-là) au lieu de faire de la critique anecdotique, microscopique et subtilement recherchée, comme celle de Sainte-Beuve.
Il l’appelle même un Montaigne des bords du Léman, et Montaigne est si grand pour nous, Montaigne qui a produit Pascal et La Bruyère, lesquels, à eux deux, ne l’ont pas surpassé, qu’une telle appellation pourrait suffire à l’honneur du modeste nom de Topffer.
Et que les partis ne réclament pas devant ce grand nom !
… Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ».
Aujourd’hui comme jadis, il me paraît très profond le mot de l’homme que j’ai le plus estimé, de ce Franz Wœpke qui disait : « J’ai pris la vie par le côté poétique. » Sous le nom de Paul, dans les Philosophes classiques 2, puis dans le musicien du dernier chapitre de Graindorge, et ailleurs encore, bien souvent, j’ai décrit cette résignation, ce calme, cette politesse, ce labeur désintéressé.
Il s’est signalé par des œuvres de charité, il est mort plein de mérites, et sa veuve a voulu consacrer sa mémoire en construisant un asile qui portera le nom du défunt. […] La France, elle, connaît à peine le nom du grand poète norvégien ; elle ne figure point dans ce petit résumé de bibliographie ibsénienne. […] Ce n’est pas de l’avoir épousée pour son argent (puisqu’il apportait, lui, son nom, et que c’est un marché où aucun n’a trompé l’autre). […] Son vrai nom est Orlanda, et elle est reine de Bologne. […] C’est Danielo, qui ne sait point qu’elle est la reine, et pour qui elle n’est qu’une noble dame du nom d’Héléna.
Nous en savions les noms, qui n’avaient pour nous qu’une signification bien vague : les personnes, aujourd’hui, nous sont familières et présentes. […] Saint-Simon s’appliquait donc en secret dès lors à réformer l’État ; et comme il faisait chaque chose avec suite et en poussant jusqu’au bout sans se pouvoir déprendre, il avait tout écrit, ses plans, ses voies et moyens, ses combinaisons de conseils substitués à la toute-puissance des secrétaires d’État ; il avait, lui aussi, son royaume de Salente tout prêt, et sa république de Platon en portefeuille, avec cela de particulier qu’en homme précis, il avait déjà écrit les noms des gens qu’il croyait bons à mettre en place, les appointements, la dépense, en un mot la chose minutée et supposée faite : et un jour que le duc de Chevreuse venait le voir pour gémir avec lui des maux de l’État et discourir des remèdes possibles, il n’eut d’autre réponse à faire qu’à ouvrir son armoire et à lui montrer ses cahiers tout dressés. […] D’autres relèveront dans cette première édition des noms historiques estropiés, des généalogies mal comprises et rendues inintelligibles, des pages du manuscrit sautées, des transpositions et des déplacements qui ôtent tout leur sens à d’autres passages où Saint-Simon s’en réfère à ce qu’il a déjà dit ; pour moi, je suis surtout choqué et inquiet des libertés qu’on a prises avec la langue et le style d’un maître.
Par ce laisser-aller qui n’est au fond que la volupté paresseuse d’une âme trop richement douée, il priva ses vers de la souveraine perfection : il a compromis son nom et leur durée, et s’est exposé à n’être que le délicieux berceur des molles somnolences. […] Ni hors de lui, ni en lui, il ne nous montre rien : rien que sa profonde désespérance, et ses aspirations vagues vers un lieu qui n’a pas de nom. […] Je ne finirais pas si je voulais nommer tous ceux qui à côté d’eux, disciples, amis, indépendants, firent de beaux vers, et se firent un nom.
M. de Vigny est toujours aussi haut dans l’estime publique ; ses livres sont restés, restent et resteront ; son nom nous semble destiné à ne point périr. […] Quand la mort viendra le réclamer, il mourra tout entier, et nos enfants ne sauront même plus son nom. […] Celui qui lui répondit fut un ancien professeur dont j’ai oublié le nom ; je sais seulement que toute sa gloire consiste à avoir signé ou dirigé une traduction des classiques latins.
Croirait-on, à les voir couverts de cheveux blancs, de croix d’honneur, de lunettes d’or, de toges et d’habits brodés, fiers, bien nourris, maîtres de cette société qu’ils grugent… croirait-on que leurs calculs sont dérangés, que leur sommeil est troublé par le bruit du fouet dont ils ont eux-mêmes armé un pauvre petit diable sans nom, sans fortune et sans talent ! […] Il eût pu donner encore plus largement carrière à son esprit d’ironie et de dérision, car il eût eu moins de choses à respecter ; il eût écrit d’excellents romans satiriques et réalistes ; il eût, fort aisément, mis Edmond About et quelques autres dans sa poche ; il aurait été académicien ; il aurait mené une vie commode ; il n’aurait eu, en fait d’ennemis, que sa portion congrue ; tout le monde saurait aujourd’hui qu’il fut un des maîtres de la langue ; il commencerait à entrer dans les anthologies qu’on fait pour les lycées, et une rue de Paris porterait son nom. […] Toutes les variétés de l’espèce libre penseuse l’exaspèrent : non seulement le libre penseur militant, celui dont il a férocement tracé le type sous le nom de Coquelet et qui ressemble déjà très exactement à M. […] Dites entre vous : « Il sommeille ; Son dur labeur est achevé » ; Ou plutôt dites : « Il s’éveille ; Il voit ce qu’il a tant rêvé. » Ceux qui font de viles morsures À mon nom sont-ils attachés ?
A cette condition seulement, d’ailleurs, on a pu donner un nom à la rose et à son parfum. […] Mais s’il ne voit dans ces divers états rien de plus que ce que leur nom exprime, s’il n’en retient que l’aspect impersonnel, il pourra les juxtaposer indéfiniment sans obtenir autre chose qu’un moi fantôme, l’ombre du moi se projetant dans l’espace. […] Il est vrai que, lorsque nous imposons à ce sentiment un certain nom, lorsque nous le traitons comme une chose, nous croyons pouvoir diminuer sa durée de moitié, par exemple, et de moitié aussi la durée de tout le reste de notre histoire ; ce serait toujours la même existence, semble-t-il, à échelle réduite. […] Même, nous n’avons aucune raison de lui conserver son ancien nom, sauf qu’il correspond à la même cause extérieure ou se traduit au dehors par des signes analogues : on commettrait donc une véritable pétition de principe en déduisant de la prétendue similitude des deux états que la même cause produit le même effet.
Les deux choses ne diffèrent-elles pas au point de s’exclure, et de ne pouvoir s’appeler du même nom ? […] C’était son intérêt, car son adoption partielle du néo-platonisme aristotélicien lui permettait de rallier à lui la pensée philosophique, et ses emprunts aux anciennes religions devaient aider une religion nouvelle, de direction opposée, n’ayant guère de commun avec celles d’autrefois que le nom, à devenir populaire. […] A l’auteur on donnera le nom qu’on voudra, on ne fera pas qu’il n’y ait pas eu d’auteur. […] Quand on a ainsi reconstitué l’origine et la signification du Dieu d’Aristote, on se demande comment les modernes traitent de l’existence et de la nature de Dieu en s’embarrassant de problèmes insolubles qui ne se posent que si l’on envisage Dieu du point de vue aristotélique et si l’on consent à appeler de ce nom un être que les hommes n’ont jamais songé à invoquer.
Tous sont vivants, excepté Pouschkine, le seul dont le nom, en même temps que le malheur, nous soit parvenu.
Ce ne sont pas deux caractères, ce sont deux noms, quelques sentiments élémentaires, simples, larges, plus rêvés qu’observés, quelques attitudes gracieuses ou touchantes ; c’est un doux et triste songe d’amour pur, par lequel l’humanité se repose des réalités rudes.
Concevoir le monde comme un militarisme psychologique, à qui convient une théorie et une seule, envisager comme identiques les infiniment variées positions morales dont le nom seul est commun, et comme comportant une solution (qu’on va vous dire), imaginer qu’on a formulé la vie quand on a trouvé cinq ou six problèmes abstraits, est-ce le fait d’« une des plus hautes intelligences de notre temps » ou d’un Homais raisonneur et borné ?
Les langues de l’ouest et du centre de l’Asie présenteraient plusieurs phénomènes analogues dans la superposi-tion du chinois ancien et du chinois moderne, du tibétain ancien et du tibétain moderne ; et les langues malaises, dans cette langue ancienne à laquelle Marsden et Crawfurd ont donné le nom de grand polynésien, qui fut la langue de la civilisation de Java, et que Balbi appelle le sanscrit de l’Océanie.
On donne, en Angleterre, le nom de théorie Berkeleyenne de la vision à celle qui distingue les perceptions naturelles de la vue (lumière, couleurs) des perceptions acquises (distance, mouvement, etc.), ces dernières étant induites et non perçues directement.
Une lettre que lui adressa Voiture, sous le nom de Callot, fameux graveur du temps, la félicite de son talent pour le dessin.
Marquez-moi le nom de ceux qui vous protègent, ils ne s’en repentiront pas 93. » 87.
Deux excellens Poëmes Latins, l’un sur la Tragédie, l’autre sur la Peinture, lui ont mérité un nom distingué dans les Lettres.
La Poésie Françoise, portée au plus haut point de noblesse, d’élégance, de sentiment, & de pureté, a consacré sans réserve son nom à une gloire immortelle.
Cette confidence implique, comme loi du changement dans l’homme et sous le regard de la conscience, ce pouvoir de se concevoir autre, qui apparut dans l’œuvre de Flaubert avec un relief pathologique, et auquel on a donné le nom de Bovarysme.
Mais il ne parut point sous son nom : on ne fit que le répandre dans le public, & mettre certaines personnes dans la confidence : celles qui n’y étoient point, & qui d’ailleurs voyoient souvent madame Deshoulières, se firent une fête de lui apporter les vers nouveaux.
Il étoit reservé à ces peuples que la misere feroit sortir un jour de dessous les neiges du nord, de croire que le meilleur champion devoit être necessairement le plus honnête homme, et qu’une societé où l’honneur obligeroit les citoïens à vanger eux-mêmes à main armée leurs injures, ou vraïes ou prétendues, pouvoit mériter le nom d’état.
Comme les balles, elles sont dures, rapides, cassant tout très net sur leur passage, et le chalumeau d’où elles sortent ressemble beaucoup au tube de fer d’un pistolet… Henri Rochefort a, dans l’esprit, les qualités de son nom, qui exprime deux fois la force.
Dupont-White, qui, avec son nom mêlé de français et d’anglais, est, dit-on, un Suisse, entend probablement, quand il dit l’État, la constitution politique d’une patrie, et, puisqu’il écrit en français et ne parle pas expressément de Genève, il entend par l’État la France.
Dupont, quand il ne veut être que Le rude paysan, ridé par les années, Cuit comme un vase au four, au feu de ses journées quand il n’aspire pour ces vers familiers et sauvages qu’au nom modeste de moineaux francs ; quand il a de ces traits superbes : Le taureau n’obéit qu’aux yeux purs… Mais alors même et partout c’est du Burns écourté, rapetissé, jeté dans le moule étroit de la chanson de Béranger.
« Ô toi qui as plusieurs noms, mais dont la force est une et infinie !
Pour bien juger et des discours et de l’orateur, il est bon de se rappeler que Maximien, d’abord paysan, ensuite simple soldat, quand il fut prince voulut avoir un nom, et prit celui d’Hercule.
Il est étonné que son héros, avec si peu de forces, ait tenté une guerre si importante : « Assurément, lui dit-il, vous avez quelque intelligence secrète avec l’âme universelle et divine, qui daigne se manifester à vous seul, tandis que nous, ce sont des dieux subalternes et du second ordre qui sont chargés de nous conduire. » Ensuite il ne peut comprendre qu’il se soit trouvé dans l’univers des hommes qui aient eu l’audace de résister à Constantin : « Eux qui auraient dû, lui dit-il, céder, je ne dis pas à la présence de votre divinité, mais en entendant seulement prononcer votre nom. » Bientôt après, ce lâche orateur fait un crime à son héros d’avoir combattu lui-même, et de s’être mêlé au milieu des ennemis, d’avoir par là, dit-il, presque causé la ruine de l’univers.
Les amis du poëte Lucain, ceux qui dans l’étude des lettres cherchaient encore la liberté, le culte des vertus anciennes et l’espoir de l’avenir, sont réunis à Rome près de la veuve du poëte, restée fidèle à son nom et à son amour.
De là ces préceptes si multipliés sur la nature et le naturel, nommés, cette fois, par leurs noms, et de telle sorte qu’on ne s’y puisse méprendre. […] J’aurais bien envie de plaider en son nom comme non coupable. […] Ou plutôt, Hugo ne serait-il devenu lui-même qu’à partir du moment où il a dépassé l’école et la « formule » — comme on aime à dire aujourd’hui — où son nom reste attaché ? […] La critique, comme son nom l’indique, est avant tout discernement, et doit consister sans doute à distinguer et séparer les beautés d’avec les défauts. […] Ribot a oublié le nom.
Il n’est pas impossible que Scarron l’ait vu jouer au Mans et l’ait peint, très favorablement, sous le nom du comédien Destin. […] Le mot « Tartuffe » est devenu un nom générique pour désigner un hypocrite de religion et même un hypocrite de quelque nature qu’il soit. « Tartufferie » est un mot continuellement usité. […] Mon nom, qu’incessamment toute la terre adore, Etouffe ici les bruits qui pouvaient éclater. […] Comptez encore que s’il vous naît un fils, ce que j’espère, il se peut qu’il soit d’un sang à couvrir de gloire votre nom, déjà agréable, par sa bravoure son esprit et son mérite. […] Le présentant en deux personnages, et ce que le misanthrope a de désagréable, quoique respectable, sous le nom d’Alceste, et ce que le misanthrope a de charmant sous le nom de Philinte, il n’avait à donner un caractère complexe ni à l’un ni à l’autre.
Le duc de Newcastle, « dont le nom était perfidie », espèce de caricature vivante, le plus maladroit, le plus ignorant, le plus moqué, le plus méprisé des nobles, reste ministre trente ans et dix ans premier ministre à cause de sa parenté, de sa fortune, des élections dont il dispose et des places qu’il peut donner. […] Le public les reconnaîtra dans la rue ; il n’y a plus qu’à écrire des noms sous ses portraits. […] Chaque matin, les journaux et les pamphlets viennent discuter les affaires, juger les caractères, invectiver par leur nom les lords, les orateurs, les ministres, le roi lui-même. […] « Aucun des hommes nés chez nous depuis quarante ans n’a lu un mot de Collins, Toland, Tindal et de tout ce troupeau qui prenait le nom de libres penseurs. […] Junius a écrit sous l’anonyme et les critiques n’ont pu encore démêler avec certitude son véritable nom. — Pour Sheridan, voyez tome II, p. 85, et tome III, p. 408. — Pour Burke, tome III, p. 88.
Si cela ne vous faisait rien, je vous serais obligé de me dire votre nom ? […] Plus jamais elle ne daignera prononcer votre nom. […] — J’ai là le plus récent poème de notre éponyme : le prodigieux grand prêtre Alfane Malbardé… (Sévère) Ce nom ne vous rappelle rien ? […] Il m’a même confié le maniement de cette foudre que nous avons su vous ravir et dont nous avons fait cadeau à l’homme sous le nom d’électricité. […] As-tu pleins pouvoirs pour parler en son nom ?
Ce ne sont que rencontres impossibles, confusions de noms, générosités tombées du ciel, pardons où l’on attendait des vengeances, cachettes dans les murailles, derrière les tapisseries, aparté pour unique moyen des effets de scène ; un mélange grossier de traditions grecques et latines, espagnoles et italiennes ; et pour la part de la France, de gros sel gaulois, la seule chose qui ait quelque saveur dans ce ragoût. […] Molière en fût-il resté là, c’était assez pour être un des plus grands noms de notre scène. […] Génie inépuisable, il a fait la part de tout le monde avec une libéralité sans exemple, écrivant pour la cour et la ville, pour les gens capables de tirer profit des plaisirs du théâtre comme pour ceux qui ne veulent que s’y divertir : composant les bouffonneries pour la foule, les chefs-d’œuvre pour les lettrés sévères et pour les hommes de génie, ses égaux ; défrayant de ses pièces le présent et l’avenir, la France et le monde ; le plus grand nom de notre théâtre par la fécondité et par cette plénitude de génie propre à lui seul, qui fut sans commencement et sans déclin, et qui anima de la même vie les premiers croquis où il s’essayait dans son art, et les immortels tableaux où il en atteignit la perfection.
Cet interlocuteur de hasard n’était autre — (la destinée offre de ces contrastes) — que notre grand Épicier, celui dont le seul nom fait battre tant de cœurs, en France. […] — et dont il a oublié le nom. » Comte de Villiers de l’Isle-Adam Beethovenba par Richard Wagner (Analysé et traduit par Teodor de Wyzewa) L’étude sur Beethoven fut écrite et publiée en 1870, à Leipzig ; elle occupe 73 pages, dans l’édition des Œuvres Complètes (9e volume). […] C’est le grand tourmenteur qui, de la mélodie, Sous le nom d’INFINlE a fait la parodie.
On parle du roman de Elle et Lui de Mme Colet, où Flaubert est férocement peint sous le nom de Léonce… Au dessert, Mme Doche se sauve à la répétition de La Pénélope normande qu’on doit jouer le lendemain, et Saint-Victor, qui n’a rien pour son feuilleton, l’accompagne avec Scholl. […] Ce personnage assez difficile à faire comprendre, s’appelait de ce nom collectif et générique : le Garçon. […] L’État surtout, depuis 1789, a été diantrement absorbant, a joliment entamé au profit de tous, les droits d’un chacun, et je me demande si l’avenir ne nous réserve pas, sous le nom du gouvernement absolu de l’État, servi par le despotisme d’une bureaucratie française, une tyrannie bien autre que celle d’un Louis XIV.
Bref, il n’y a plus à en douter, surtout lorsque l’alliance déclarée avec l’électeur de Bavière va exiger un grand effort pour la jonction, Villars est l’homme du roi à l’armée du Rhin, l’homme de la pensée de Versailles et en qui on a confiance pour l’exécuter ; Catinat n’est plus général en chef que de nom, jusqu’à ce que les convenances mêmes indiquent qu’il n’y peut honnêtement demeurer. […] Je me suis permis d’exposer ce détail qui laisse voir en une sorte de conflit deux noms célèbres, ou du moins j’ai voulu l’indiquer en renvoyant aux vraies sources, aux Mémoires de la guerre de la succession, pour qu’on ne dise pas en deux mots que Villars a miné et supplanté Catinat à l’armée du Rhin, tandis que réellement Catinat, quelque respect que l’on doive à son caractère, s’y mina lui-même par une inaction et une circonspection excessive qu’il n’avait sans doute pas toujours eue à ce degré, mais qui s’était accrue avec l’âge, au point de devenir elle-même un danger. « Il y a des temps où les Fabius sont de bon usage, et des temps où les Marcellus sont nécessaires. » Le mot est de M. des Alleurs, un des amis de Villars, lequel l’accepte volontiers et s’en décore.
Le nom de l’antique Caton n’est pas suffisant pour nous réconcilier avec l’idée d’un vieillard abécédaire, d’un vieillard qui se remet aux éléments (turpis et ridicula res est elementarius senex). […] Les noms, les titres, les vieilles fortunes et les vieilles réputations, autrefois objets de tant de jalousies, demeurèrent ensevelis, et les grandeurs nouvelles que l’on vit s’élever, loin d’être des objets d’envie, ne furent plus que des objets d’espérance pour des hommes nouveaux.
Il y eut pourtant une vive sensation, comme on dit, mais stérile chez la plupart, et le nom de M. de La Mennais est resté pour eux un épouvantail ou une énigme. […] Et certes, il la connaît mieux cette cité de transition qu’il a laissée en arrière, et qu’il ne voit aujourd’hui que comme un amas de tentes mal dressées, il la connaît mieux que nos myopes turbulents qui, logés dans quelque pli, s’y cramponnent et s’y agitent ; qui, du sein des coteries intestines de leurs petits hôtels, s’imaginent qu’ils administrent ou qu’ils observent, savent le nom de chaque rue, l’étiquette de chaque coin, font chaque soir aux lumières une multitude de bruits contradictoires, et avec l’infinie quantité de leurs infiniment petits mouvements n’arriveront jamais à introduire la moindre résultante appréciable dans la loi des destinées sociales et humaines.
Combien de fois Bayle n’a-t-il pas changé de rôle, se déguisant tantôt en nouveau converti, tantôt en vieux catholique romain, heureux de cacher son nom et de voir sa pensée faire route nouvelle en croisant l’ancienne ! […] Il n’aurait pas dit qu’il voudrait bien aller de temps en temps à Paris se ravictuailler en esprit et en connoissances ; il n’aurait pas parlé de madame de La Sablière comme d’une femme de grand esprit qui a toujours à ses trousses La Fontaine, Racine (ce qui est inexact pour ce dernier), et les philosophes du plus grand nom ; il aurait redoublé de scrupules pour éviter dans son style les équivoques, les vers, et l’emploi dans la même période d’un on pour il, etc., toutes choses auxquelles, dans la préface de son Dictionnaire critique, il assure bien gratuitement qu’il fait beaucoup d’attention ; en un mot, il n’aurait plus tant osé écrire à toute bride (madame de Sévigné disait à bride abattue) ce qui lui venait dans l’esprit.
Mais alors, imagination, génie, don du ciel, de quelque nom qu’on veuille appeler cette source première de poésie, d’où vient que Boileau n’en parle jamais ? […] Cela n’a pas de bien graves conséquences en peinture et en sculpture : la vérité et la beauté n’y sont point essentiellement attachées aux noms et aux circonstances historiques ; les éléments naturels et physiques du sujet importent seuls.
Ainsi vers 1170, un poète anglo-normand, du nom de Thomas, dans une œuvre dont une grande partie est perdue, contait la pathétique aventure de Tristan et d’Yseult, et ses petits vers fins et secs notaient pourtant avec une pénétrante justesse l’histoire intime de ces deux âmes pitoyables. […] Il versait, disait-on, « le beau français à pleines mains », Au reste, c’était un adroit faiseur sans conviction, sans gravité, qui ne se faisait pas scrupule, au besoin, de fabriquer des contrefaçons de légendes arthuriennes, pourvues de noms de fantaisie vaguement celtiques et de la plus invraisemblable géographie.
Ce que nous nous représentons sous le nom de droite est une image grossière qui ressemble aussi mal à la droite géométrique qu’au temps lui-même. […] M. de Cyon est un physiologiste qui a illustré son nom par d’importantes découvertes sur l’innervation du cœur ; je ne saurais toutefois partager ses idées sur la question qui nous occupe.
Dans les Mémoires, il se donne comme navré de l’entrée des Alliés à Paris : « Je les vis défiler sur les boulevards, stupéfait et anéanti au-dedans de moi, comme si l’on m’arrachait mon nom de Français, pour y substituer le numéro par lequel je devais désormais être connu dans les mines de la Sibérie… » Ce sont là de ces douleurs ressenties et racontées après coup. […] Il jetait pour premier mot le nom de régicide à la face de ses adversaires.
La correspondance que Bussy entretint pendant son long exil avec un nombre assez considérable d’amis, hommes et femmes, restés pour lui attentionnés et fidèles, a du prix pour l’histoire du temps, et il ne lui manque, pour être tout à fait intéressante, que de trouver un éditeur, un Walckenaer ou un Monmerqué qui en répare le texte, y restitue, s’il est possible, bien des noms propres marqués par de simples et impatientantes étoiles, et qui donne des éclaircissements sur les personnages. […] Trouvant son nom placé par Boileau au bout d’un vers et dans un sens un peu équivoque, lui, si chatouilleux et médiocrement flatté au fond, il n’eut pas l’air de s’en formaliserf.
Elle est fidéle sans blesser la modestie qu’exige notre langue, & le nom du traducteur marchera toujours à la suite de l’original qu’il a si bien rendu. […] Pierre Perrault, frere de l’Académicien de ce nom, publia en 1678. en deux vol.
Car l’harmonie est proprement le plaisir qui résulte de plusieurs sons qu’on entend à la fois, la mélodie est celui qui résulte de plusieurs sons qu’on entend successivement ; or ce qu’on appelle harmonie d’une langue, est le plaisir qui résulte de la suite des sons dans un discours fait en cette langue ; on ferait donc mieux de donner à ce plaisir le nom de mélodie. […] De se borner, dans ses critiques, à relever les erreurs de dates, de noms propres, d’une lettre mise pour une autre, d’une virgule de trop ou de moins, et autres méprises de cette espèce, à condition cependant qu’il y sera fort exact, ce qui ne lui arrive pas toujours ; mais de ne pas toucher aux raisonnements bons ou mauvais, et de s’abstenir de raisonner lui-même le plus qu’il lui sera possible.
J’ai toujours cru, pour moi, à la nécessité d’une élite, mais d’une élite vraiment digne de ce nom, pénétrée de ses devoirs, agissante et éducatrice de la masse. […] Combien en ai-je vu qui s’essuyaient les yeux, en regardant passer notre beau bataillon. » Il arriva aux tranchées le 20 avril 1915, et le 29 mai, héroïquement, il tombait21 (Lettres imprimées à Chambèry, sans nom d’éditeur.)
S’il s’agit de couleur, par exemple, la conscience intervient sans doute au début de l’étude pour donner au physicien la perception de la chose ; mais le physicien a le droit et le devoir de substituer à la donnée de la conscience quelque chose de mesurable et de nombrable sur quoi il opérera désormais, en lui laissant simplement pour plus de commodité le nom de la perception originelle. […] Mais une ligne ne devra s’appeler du temps que là où la juxtaposition qu’elle nous offre sera convertible en succession ; ou bien alors ce sera arbitrairement, conventionnellement, que vous laisserez à cette ligne le nom de temps : il faudra nous en avertir, pour ne pas nous exposer à une confusion grave.
Quant au paragraphe qui suit ces trois portraits, et où vous auriez, m’a-t-on dit, trouvé quelque trait offensant, une lecture un peu moins prévenue vous aurait fait voir qu’il ne s’agissait plus des trois portraits précédents, mais de traits nouveaux s’adressant à d’autres caractères qui ne sont qu’à peine indiqués, et auxquels on ne pourrait, à moins d’être bien devin, rattacher aucun nom propre.
Nous sommes tous, comme madame de La Vallière, dans ce monde pour être contents, et non pour être bien aises, au large et sans limites : et le contentement, terme relatif, est le vrai nom du bonheur. » XXVIII.
D’abord du 10 août au 9 thermidor, l’influence directe des royalistes fut nulle ; tout le monde en convient : le nom de royaliste alors n’était plus qu’un mot vide de sens, que les partis se jetaient à la tête comme une injure et une menace.
Desmarest s’étend peu sur les conspirations militaires du Consulat qu’on a rattachées aux Philadelphes et au nom mystérieux d’Oudet ; il a l’air d’y croire médiocrement, et, dans l’exposé qu’il donne de l’équipée audacieuse de Mallet, il atténue, ce nous semble, l’importance qu’elle aurait pu acquérir.
Dites que notre littérature s’est gâté le style, qu’elle s’est chargée d’abstractions genevoises et doctrinaires, de métaphores allemandes, de phraséologie drôlatique ou à la Ronsard ; et quatre ou cinq noms qu’à l’instant tout le monde trouvera, vous rappelleront les écrivains les plus vifs, les plus sveltes et dégagés, qui aient jamais dévidé une phrase française.
Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction.
Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi Sous le nom de névropathie cérébro-cardiaque127, le docteur Krishaber décrit une maladie dans laquelle on voit très bien comment se fait et se défait l’idée du moi.
Sa mère, dont le nom fait battre tout son cœur, dont l’image emplit son cerveau, qui est présente dans tous ses souvenirs et dans toutes ses espérances, lui a recommandé, dans des termes qu’il sait par cœur, dans une lettre écrite sur certain papier, qu’il a dans sa poche, et dont son esprit aperçoit sans cesse la dimension, la forme et la couleur, de ne pas dire ni à tel et tel, qu’elle nomme, ni à personne, qu’elle lui a envoyé cinq louis d’or, qu’il a tenus entre ses doigts et qu’il a fait rouler un peu vite : tout cela forme un ensemble unique et compact d’idées et d’images.
Ayant eu entre les mains, vers 1730, le journal de Dangeau, il revit jour par jour la vie du grand roi et de la cour ; tous ses souvenirs, ses froissements, ses haines d’autrefois, remontèrent à sa mémoire, échauffèrent son imagination ; la sécheresse, la courtisanerie de Dangeau le dégoûtèrent ; et il se mit à l’annoter, mettant sous chaque fait, sous chaque nom, tout ce que sa lecture avait remué en lui d’anciennes impressions.
Il n’en faudrait pas plus dans certaines circonstances pour devenir à votre insu le fondateur d’une religion qui serait embrassée par des millions d’hommes, qui massacreraient en votre nom des milliers d’autres hommes. — Il faudrait donc mourir pour être innocent et tranquille ?
Le Symbolisme connaîtra même un retour offensif du Naturalisme, décoré pour la circonstance du nom de Naturisme par Saint-Georges de Bouhélier.
Les Samaritains avaient, alors comme aujourd’hui, l’habitude de donner à toutes les localités de leur vallée des noms tirés des souvenirs patriarcaux ; ils regardaient ce puits comme ayant été donné par Jacob à Joseph ; c’était probablement celui-là même qui s’appelle encore maintenant Bir-Iakoub.
On désigne par le nom d‘hérédité l’ensemble de ces manières d’être corporelles et mentales que tout enfant apporte en venant au monde.
Je considère les 800 précieuses ou alcovistes, dont Somaise a donné le nom et la demeure en 1661, comme 800 personnes académiques qui se partageaient en différentes sociétés mixtes de galanterie décente et de langage soigné.
La tragi-comédie de Mirame, mise sous le nom de saint-Sorlin, est de son éminence, de même que trois autres comédies, les Thuilleries, l’Aveugle de Smyrne, & la grande Pastorale.
Ignoroit-il que ses comtemporains donnoient tous les jours, quoiqu’abusivement, le nom de carmen à des vers qui ne se chantoient pas, dont la déclamation étoit arbitraire, et dont les anciens appelloient la recitation une lecture, parce que celui qui les lisoit, n’étoit astreint qu’à suivre la quantité, et qu’il étoit le maître de faire en les récitant telles inflexions de voix qu’il jugeoit à propos.
II Le nom attaché à cette édition des Philippiques fait écho à une gloire si militaire et si chrétienne qu’il est impossible de ne pas le remarquer, et qu’on se demande si ce de Lescure est un descendant du pieux héros de la Vendée.
Il nous semblait, par ce que nous connaissions de sa plume, destiné à mieux qu’à faire de la philanthropie moderne, dût-elle prendre dans ses écrits le nom modeste de charité.
Nicolardot émerveillé a risqué cette grande épithète de Nemrod, et c’est comique, l’effet de ce nom appliqué au Louis XVI des idées communes, à cet homme bonhomme avant le temps, à ce ventru, à ce gros pacifique auquel nous sommes accoutumés.
Il m’était resté dans la tête, après tout le bruit qu’il a fait, que Cormenin, qui s’était appelé lui-même Timon et que l’opinion avait accepté sous ce nom farouche, était un pamphlétaire redoutable, dont les griffes ne se détachaient pas quand elles s’étaient enfoncées quelque part.
Ozanam, le catholique Ozanam, a voulu dire à la Renaissance, et j’aime cette idée : « Tu es une insolente avec ton nom de Renaissance.
Enfin il finit par cet idiotisme de toutes les sectes du progrès, quelque nom qu’elles portent, l’affirmation de l’actualité ou de l’éventualité du royaume des deux sur la terre.
Si son nom nous était jamais passé sous les yeux dans ce tourbillon de journaux, de revues et de livres dont la pauvre Critique a quelquefois la berlue, il était bien passé.
Très remarqué dès les premiers articles signés de son nom, on dit presque immédiatement « Voilà quelqu’un !
Si cela est, la faute de goût a été punie, car les Aventures parisiennes n’ont pas fait plus de bruit que si elles s’étaient appelées Nuances du cœur, qui était peut-être leur vrai nom.
III Ce Voyage en Orient nous conduit naturellement au livre d’Édouard Salvador, qui porte aussi ce grand nom d’Orient dans la première ligne de son titre21.
Ils donnent le nom de théologie naturelle à la métaphysique, dans laquelle ils étudient cet attribut de Dieu, et ils appuient leurs raisonnements d’observations tirées du monde matériel ; mais c’était surtout dans l’économie du monde civil qu’ils auraient dû chercher les preuves de la Providence… La Science nouvelle sera, pour ainsi parler, une démonstration de fait, une démonstration historique de la Providence, puisqu’elle doit être une histoire des décrets par lesquels cette Providence a gouverné, à l’insu des hommes, et souvent malgré eux, la grande cité du genre humain.
La poésie la plus élégante, dans le siècle poli qui succédait aux proscriptions romaines, ne s’était pas refusé ce langage du deuil dans l’élégie et dans l’ode, et les noms d’Ovide et d’Horace nous le disent assez.
Le nom ne signifiait rien que je sache ; c’était un assemblage fortuit de syllabes comme il s’en forme dans le rêve. Mon fantôme s’appelait Corambé et ce nom lui resta… Je voulais l’aimer comme un ami, comme une sœur, en même temps que le révérer comme un Dieu. […] Parfois il parle en son nom personnel, se met lui-même en scène ; parfois il nous présente quelque personnage imaginaire, dont il nous décrit les pensées. […] Personnellement il ne doit prendre la parole que le plus rarement qu’il peut ; car ce n’est point quand il parle en son nom qu’il est imitateur. […] Ils ne craignent pas d’appeler les choses par leur nom.
Ce ne sont pas là des vérités, ce sont des créations factices ; ce sont des noms honorables donnés à des égoïsmes individuels ou à des égoïsmes collectifs. […] Le « romantisme » français n’a ressemblé en rien au romantisme allemand, et ce serait faire sagement que de lui trouver un autre nom. […] Nos poètes ont enfin osé parler en leur nom. […] Quand il prend rang, il ne fait, à juger un peu sévèrement les choses, qu’élever l’égoïsme à un certain degré où il change de nom, sans changer complètement de nature. […] Adolphe n’a pas même un instant l’idée d’imposer Ellénore au monde, de lui donner son nom, de reconnaître publiquement le sacrifice par un bienfait.
La pièce se présentait, depuis huit ans, je crois, sous la double caution d’un nom illustre et d’un nom célèbre ; depuis huit ans, des personnages influents la jugeaient avec faveur ; et elle avait même paru si bonne à un ministre qu’elle avait valu la croix à son auteur. […] » Elle n’a pas de peine à obtenir, après cela, que Borkman l’autorise à emmener Erhart, à lui léguer tout son bien et à lui donner son nom, le nom de Rentheim. […] Photine, au deuxième tableau, avait dit en son nom : Soyez doux : Comprenez. […] Ce nom vient d’autant mieux ici que plusieurs des histoires contées par M. […] Brunetière, vous vous direz que Geoffroy devrait être un des grands noms de la critique, et vous vous étonnerez de ce que sa mémoire a, en somme, de peu reluisant.
Le culte de la rime riche s’est maintenu jusqu’à l’époque classique ; les poetae minores du xviie siècle ; les Théophile, les Saint-Amant, les Le Moine, les Saint-Louis (tous et d’autres excellents poètes et de métier) aimaient la rime, aimant le manuel de leur art ; Corneille, Racine, Molière, La Fontaine riment comme d’honnêtes rentiers ; au xviiie siècle, les poètes — les menuisiers qui déshonoraient ce nom — riment comme des pauvres ; Victor Hugo enfin restaura la rime, tout simplement en enrichissant le dictionnaire poétique d’un nombre infini de mots méprisés. […] Ce capitaine-poète dont le nom sonne comme une fanfare du xviiie siècle écrivit des poèmes d’amour, des poèmes militaires aussi ; dans ses Idoles ou ses Tubéreuses comme en son D’Estoc ou de Taille, c’est toujours la même passion fringante, la même exubérance bien gauloise avec, dans sa dernière œuvre poétique, le Pardon (de Kain), un voulu de farouche révolte s’apaisant dans l’immuable et mâle (c’est son mot préféré) chanson des baisers. […] Oui, Mistral a du Maître de Bayreuth le retour du leitmotiv, l’art des énumérations familières et joyeuses, de noms ou de choses, l’instrumentation harmonieuse des voix simultanées de la foule ; et, à plusieurs reprises, dans son œuvre, tels tours de pensée spiritualiste et sublime sur la survie de l’amour des âmes, aux transports sensuels. […] Vielé-Griffin et Henri de Régnier, nous n’avons eu garde d’omettre le nom du jeune poète Adolphe Retté qui, lui du moins, racheta la stricte brièveté des deux premiers en nous adressant une fort aimable lettre dont nous ne pouvons malheureusement que donner les principaux extraits. […] Ce nom était une raison pour rechercher l’opinion de M.
Un véritable talent, vital, coloré, dissimula aux lecteurs les contradictions de la méthode plus réaliste de nom que de fait ; elles passèrent quasi inaperçues. […] Les noms qui ont fait souvent le plus grand bruit à leur époque, et c’est surtout en ce qui concerne le roman, tombent des mémoires et ne se retrouvent plus guère que dans des traités spéciaux de littérature. […] Nous ne sommes pas peu surprise et scandalisée d’entendre sous d’autres formes, et au nom des principes scientifiques, ratifier des erreurs qu’a enseignées le vieux dogmatisme religieux : la reconstitution des castes et le prolétariat avec le positivisme, tout comme le paupérisme avec Jésus-Christ. […] A la manière des maîtres, dignes de ce nom, il trace ses personnages à grands traits, il en fait ressortir les caractères distinctifs, il en constitue l’ensemble par de larges touches afin de frapper plus immédiatement son lecteur.
Nous disions tout à l’heure que, l’image buccale étant inobservable, il faut ou la déduire ou la nier ; ne tenons-nous pas maintenant le fait qui la suppose nécessairement et au nom duquel nous pouvons, nous devons peut-être l’affirmer ? […] Ce que je nie, c’est que l’image tactile soit un élément nécessaire de la parole intérieure et doive, en conséquence, entrer dans la définition de ce phénomène ; d’ordinaire, elle est absente, et cette absence est d’autant plus la règle que la parole intérieure mérite mieux son nom, qu’elle est mieux constituée à l’état de compagnon inséparable de la pensée. […] » Si les verbes parler et dire, avec un nom de chose pour sujet, ont si fréquemment le sens d’exprimer, faire penser, c’est assurément que les choses sont des signes plus ou moins directs de certaines idées, mais c’est aussi qu’en pareil cas elles suscitent des paroles intérieures, c’est qu’elles font dire intérieurement ce qu’elles font penser. […] citation inexacte du début de l’Eglogue au roi sous les noms de Pan et Robin de Marot (1539), condensant les v. 3-4 : « Sur le printemps de ma jeunesse folle, / Je ressemblais l’arondelle qui vole, / Puis çà, puis là : l’âge me conduisait / Sans peur ni soin, où le cœur me disait. » 21.
Le symbolisme, ou du moins l’école littéraire qui a vécu sous ce nom, achève de mourir. […] Mais je crois que pour arriver à ce résultat, il faudrait que la métaphysique devînt quelque chose de singulièrement plus vivant et profond que les pauvretés misérables qu’on enseigne à peu près partout sous ce nom, et que la poésie ouvre et élargisse considérablement ses ailes ! […] Permettez-moi de relever une légère inexactitude : ce n’est pas cette année, c’est l’année dernière, que j’ai fait suivre de réflexions personnelles le règlement du concours de poésie qui porte mon nom, mais dont la Société des gens de lettres m’a fait l’honneur d’accepter la gestion littéraire (comportant, bien entendu, l’entière indépendance de ses jugements). […] Adolphe Lacuzon vient de publier aux « Colloques » quelques pages qui me semblent décisives, en expliquant pourquoi, en son nom et au nom de tout un groupe de jeunes littérateurs, il a pris l’initiative de réclamer un monument pour Alfred de Vigny : Un comité s’est constitué, dont MM.
Or, les nécessités du prospectus, de la gloriole littéraire combinée avec l’industrie et avec la concurrence, ont conduit à signer de tous les noms et prénoms les plus minces jugements.
Avant la mort finale de cet être mobile qui s’appelle de mon nom, que d’hommes sont déjà morts en moi !
Jouffroy substitue le nom d’époques fondatrices à celui d’époques organiques, donné par Saint-Simon aux époques religieuses.
Sous la Restauration, l’idéal, c’est-à-dire ce qu’on n’avait pas, se reportait à la gloire de l’Empire et aux luttes de la Révolution ; depuis 1830, c’est-à-dire depuis que nous sommes devenus vainqueurs et glorieux apparemment, notre idéal se repose et semble être aux délices de Capoue, à ce bon xviiie siècle d’avant la Révolution, que, dès Louis XIV jusqu’après Pompadour, nous confondons volontiers sous le nom de Régence.
Ils diront leurs noms, selon le précepte de Boileau ; ce qu’ils veulent, ce qu’ils font, où ils vont.
Quand Firmin vint nommer l’auteur, ce fut une explosion d’enthousiasme, le duc d’Orléans se tenant debout et découvert pour écouter le nom de son employé.
L’auteur de Faust l’appelle mon frère, l’auteur d’Hamlet l’appelle mon fils, et toutes les femmes de France, méritant vraiment le nom de femmes, ont un volume de lui sous les coussins où elles rêvent.
Des éléments très contraires s’y mêlent harmonieusement ou dominent en certaines périodes d’une manière presque exclusive ; il a, pour parler par métaphore, un gout double et contradictoire pour les ordonnances symétriques des jardins à la française ^ et pour la beauté romanesque des parcs anglais ; et en réalité, malgré l’élection qu’il fit surtout d’époques antiques ou médiévales, ses vraies parentés, à les résumer en deux noms, seraient, par exemple, Racine et Tennyson ; il hésite presque toujours entre la régularité stricte jusqu’à une sorte d’austérité et la fantaisie plus libre de la pensée et du rythme.
Auguste Comte a bien exprimé l’antinomie entre ces deux façons d’entendre le droit quand il a prononcé sa fameuse condamnation du droit individuel : « L’idée du droit, dit-il, est fausse autant qu’immorale, parce qu’elle suppose l’individualité absolue. » Auguste Comte veut dire que l’idée du droit individuel est une idée antisociale parce qu’elle est un principe au nom duquel l’individu se tient en état de révolte virtuelle constante contre tout ordre social, en état de mécontentement virtuel à l’endroit de toute législation existante. — Et sans doute ces deux idées du droit : l’idée du droit social et celle du droit individuel ont des points de contact et réagissent l’une sur l’autre.
Il en est d’autres, où, au lieu d’exprimer en son nom ce qu’il pense, ce qu’il sent, ce qu’il désire, il prend pour intermédiaires des personnages qu’il fait parler et agir et derrière lesquels il semble parfois s’effacer et disparaître.
Le même Poëte n’a pas eu besoin d’employer le nom de Ramoneur, quand il a dit : J’estime plus ces honnêtes enfans.
enfin, l’abus qu’on fait d’une réputation acquise, pour se relâcher, & pour en imposer à la faveur d’un nom célèbre, en osant publier des ouvrages dignes des premiers qu’on a donnés ; cette inégalité choquante qu’on est étonné de voir quelquefois dans le même homme, me rappelle ce que les Italiens disoient du Tintoret, qu’il avoit trois pinceaux, un d’or, un d’argent, & l’autre de fer *.
Comme art, elle porte le nom de poëtique.
Son nom fut Jean-Baptiste Poquelin ; il était Parisien, fils d’un Valet de Chambre Tapissier du Roi, et avait été reçu dès son bas âge en survivance de cette Charge, qu’il a depuis exercée dans son quartier jusques à sa mort.
On crut que pour donner du Montesquieux il suffisoit de lancer des traits contre la Religion & ses Ministres, & de publier ces traits sous un nom étranger.
Il y a une logique propre à l’ecclésiastique, connue sous le nom de Lieux théologiques ; c’est un parallèle des autorités entre elles : de l’autorité de la raison, de l’autorité de l’Écriture, des conciles généraux et particuliers, des Pères considérés séparément et entre eux sur telle matière ou sur telle autre, des docteurs de l’Église, des grands hommes, de la tradition et des monuments ; logique de théologien à théologien, fort différente de celle d’un homme à un homme et d’un théologien à un philosophe.
Lorsque Dieu tira les étoiles du néant, et qu’il les appela chacune par son nom, il leur marqua l’aire de l’espace qu’elles devaient parcourir jusqu’à la fin des temps ; depuis elles ont invariablement décrit leurs ellipses immenses.
Il parle de Chateaubriand avec un accent presque émané de Chateaubriand lui-même, avec une mélancolie prise à la source de la sienne et qui n’a rien de la mièvrerie des tristesses de crème fouettée que je trouve dans les élégies de son recueil du Plaisir et de l’Amour, ni de celle-là, moins noble encore, qui pourrait venir de l’estomac de ce dîneur, abîmé (comme il dit) de champagne ; et ce sentiment, si étrange ici sous cette plume légère qui n’a jamais aspiré qu’à la gloire d’être de bonne humeur : Entre les noms dont se contente, Avec grand’peine, maint rimeur, Il n’en est qu’un seul qui me tente : Poète de la bonne humeur !
C’est un livre qui, par la beauté, peut ressembler à beaucoup de beaux livres, mais qui, par le genre de ce qu’il contient et la spécialité de son exécution, ne ressemble absolument à rien… Il est, à proprement parler, moins et plus que de la Critique ; mais, quel que soit le nom qu’il doive porter, c’est de l’érudition dans des proportions exorbitantes et de la poésie dans de ravissantes proportions.
Demogeot, qui est même, comme Sosie, l’ami de tout le monde, car, dès la préface du livre qu’il publie aujourd’hui, il commence par saluer je ne sais combien de personnes en les nommant toutes par leur nom, et il compare Villemain à ces dieux d’Homère qui en trois pas faisaient le tour du monde, — atroce politesse, — M.
C’est moins une histoire — comme le dit, du reste, son sous-titre, — qu’un Cours tout entier philosophique et critique de l’histoire moderne ; c’est une démonstration en sens contraire de tous les problèmes agités, à cette heure, par l’esprit révolutionnaire, et dont la solution dernière serait, sous le nom imposteur de progrès, de faire rétrograder la civilisation du monde… Après avoir, dans ses premières pages, comme donné le dictionnaire de la langue qu’il va parler en fixant l’origine et en déterminant la grandeur de la Monarchie française, en traitant de « la providence des dynasties inamovibles », de la propriété, du droit divin, dont il dit : « La primogéniture, le droit successif, la légitimité, le droit divin, ne sont qu’une même expression, une même vérité, une loi de raison », le métaphysicien politique aborde vaillamment l’Histoire.
Ce n’est pas moi qui ai donné, du reste, le premier, à Galiani ce nom d’Arlequin ; ce n’est pas moi qui ai plaqué le premier ce masque de la Comédie italienne sur son visage.
Ils ne tuèrent sous eux aucun système, et ils passèrent leur temps et leur jeunesse à faire sur la pensée et les systèmes des autres le petit travail critique que fait sur lui-même le pauvre enfant de Murillo dont je veux leur épargner le nom !
… Le nom même de Dieu, ce diable de vieux mot qui embarbouille l’esprit et nuit à sa clarté suprême, M.
Ils n’ont pas vu qu’ils étaient là tous, dans le livre d’Hayem, eux et leurs idées, si tant est que ce qui se remue de philosophie dans leurs cervelles mérite ce nom.
Il est vrai que Picard et Collin d’Harleville passèrent aussi pour de grands poètes comiques, et n’ont plus aujourd’hui qu’un nom qui finira par sombrer aussi comme leurs œuvres.
Dans le Rétif de la Bretonne, même clarté d’expression et d’exposition, même santé de style, même intérêt de notions acquises ; et si le critique ne vaut pas là le voyageur, c’est que le critique doit avoir des principes au nom desquels il juge et les œuvres et les hommes, et que Gérard de Nerval, romantique en ceci, n’en a pas… Telle est, en ses œuvres, la supériorité relative de Gérard de Nerval.
Aussi une voix (celle de la veuve du poète allemand) s’éleva-t-elle contre cette Correspondance indûment publiée, qui déshonorait ou du moins qui n’honorait pas assez la mémoire de l’homme dont elle portait le nom.
Que de femmes, dont les noms resteront attachés au sien, il émut, il enflamma par ses seuls écrits ! […] Quiret de Margency, ainsi appelé parce qu’il possédait le château de ce nom, ayant titre et qualité gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, était un ami de Rousseau ; il avait été du monde de d’Holbach et des philosophes, et en était sorti ; on voit que, vers la fin, il avait même passé à une dévotion extrême. […] Au lieu de Bermond d’Ars, le nom est habituellement écrit Bremond d’Ars.
Il se tut ; pendant dix ans personne ne vit son nom dans une revue, ni même dans un catalogue. […] Alors Arthur murmura : Place-moi dans la barque. — Ils vinrent à la barque ; là les trois reines — étendirent leurs mains et prirent le roi et pleurèrent. — Mais celle qui était la plus grande entre elles toutes, — et la plus belle, mit la tête du roi dans son giron — et défit le casque brisé, et l’appela par son nom en pleurant tout haut1543. » La barque se détache, et Arthur, élevant sa voix lente, console sire Bedivere qui s’afflige sur le rivage, et prononçant ces paroles d’adieu, héroïques et solennelles : « Le vieil ordre change, cédant la place au nouveau ; — et Dieu s’accomplit lui-même en plusieurs façons, — de peur qu’une bonne coutume étant seule ne corrompe le monde […] Nom de la plante donnée par Mercure à Ulysse.
Vos noms vivront dans les chants des bardes ; ils toucheront à votre gloire leurs harpes harmonieuses : les filles de Selma les entendront, et votre renommée s’étendra dans les contrées lointaines. […] Qu’il ait vécu et qu’il soit mort sous le nom et pour la gloire d’Ossian, et que cet homme religieux et probe ait laissé en expirant, par testament, des sommes considérables pour éditer et confirmer mensongèrement sa découverte littéraire ? […] Mais les chants d’Alpin sauveront ton nom de l’oubli ; les siècles futurs apprendront ta gloire, ils entendront parler de Morar.
Il est triste de voir Wagner, l’ennemi acharné, irréconciliable, de nos théâtres, de nos concerts, de tout ce qui s’affuble chez nous du nom d’art, de le voir devenir aujourd’hui la proie précisément des directeurs de théâtre et de concerts ; et de voir que, grâce aux agissements de ces industriels, ce sont les habitués de leurs établissements qui forment aujourd’hui la grande majorité de ce qu’on se plaît à appeler des Wagnériens. Par la faute de ces soi-disant Wagnériens, le Wagnérisme n’apparaît guère plus que comme le nom d’une mélomanie de la pire espèce, et la lutte a été déplacée ; au lieu de rester ce qu’elle était, un combat que livrait l’Art à la vulgarité et au commerce, elle est devenue une querelle entre divers engouements. […] Je rappellerai, mêlant les noms avec le plus parfait éclectisme, que MM.
Désormais l’importance de cette idée va toujours en grandissant ; elle domine de plus en plus toutes les spéculations de l’esprit moderne, elle devient au xviiie siècle la loi de l’histoire, elle renouvelle au XIXe l’étude de la nature, et enfin, sous le nom d’évolution, prétend contenir la formule de l’existence universelle. […] Nul, en effet, avant Aristote, ne mérite mieux que Démocrite le nom de physicien. […] Rappelons seulement qu’il a distingué et défini, au moins en partie, ces diverses sortes de ressemblances des animaux que Geoffroy Saint-Hilaire devait désigner par les noms d’analogies et d’homologies.
Il lui fut donné d’être, au moins au début et pour la mise en train, le peintre de notre armée de Crimée et d’attacher son nom à ce réveil de notre grande gloire. […] Il est des noms populaires surtout qui appellent avec eux la gaieté des incidents, les quiproquos et les aventures.
Messieurs, cet amendement auquel le nom de son auteur restera attaché n’est peut-être qu’un épouvantail. […] Qu’on nous permette, à ce nom de M.
Dans le premier cas, le groupe social n’admet l’idée que partiellement et n’accepte ses conséquences que jusqu’à une certaine limite au-delà de laquelle il ne lui rend plus qu’un culte nominal, se bornant à inscrire son nom sur des phénomènes différents engendrés par son activité propre. […] Non pas, mais que les mesures destinées à régler ces questions vitales doivent être débattues, non sous le jour d’une idée abstraite dont on a dit l’artifice, mais au nom même des intérêts du groupe.
Sur un nom prononcé par quelqu’un de nous, M. […] Novembre Je rêvais (un rêve tout éveillé) que le bon Dieu descendait sur la terre, qu’il m’écrivait ma pièce (Les Hommes de lettres), qu’il la signait de son nom, qu’il la portait au Gymnase où le portier voulait bien le laisser monter chez M. de Montigny, qu’il obtenait une lecture, une réception, — et qu’enfin à la représentation, il se faisait claqueur.
De l’or, et puis c’est toute la magnificence des salles et des galeries ; du damas partout et à peine du velours, le tapissier en tout lieu, l’art nulle part ; et sur les murs chargés de plates allégories, peintes par des Vasari dont je ne veux pas savoir le nom, moins d’art encore qu’ailleurs… Ah ! […] 2 juillet Dans ces jours de la campagne qui ne semblent plus avoir de nom, qui ne sont plus ni jeudi, ni vendredi, ni samedi, parce qu’il n’est rien qui les distingue, qui les date par un fait, dans ces jours incolores que mesurent deux seuls événements : le déjeuner et le dîner ; — lu Richelieu et la Fronde de Michelet.
Où est l’égalité entre ces deux personnes, dont l’une remplit le livre de son nom et de son esprit, et dont l’autre est complètement absente ? […] Ce n’est pas pour des raisons de critique plus ou moins contestées entre les savants, c’est pour des raisons morales, c’est par respect pour le saint nom de la Divinité que nous nous refusons à cette théologie.
Il assure que le nom d’Ignace étoit redoutable aux puissances de l’enfer, & qu’on a entendu quelquefois les possédés s’écrier au milieu des exorcismes à la vue d’une image du serviteur de Dieu : Où est ton pouvoir, Lucifer, puisqu’un peu de papier avec la figure d’un Prêtre nous fait fuir sans que nous puissions résister ? […] CEtte partie de l’Histoire Ecclésiastique intéresse un si grand nombre de lecteurs par les combats que les Saints ont eu à soutenir contre leurs propres passions ou contre celles des ennemis du nom Chrétien, que plusieurs savans y ont consacré leurs veilles.
Ce Wallstein, à la vérité, ne porta jamais les armes que pour la maison d’Autriche ; mais l’armée qu’il commandait était à lui, réunie en son nom, payée par ses ordres, et avec les contributions qu’il levait sur l’Allemagne, de sa propre autorité. […] Les noms de Wallstein, de Tilly, de Bernard de Weymar, d’Oxenstiern, de Mansfeld, réveillent dans la mémoire de tous les spectateurs des souvenirs qui n’existent point pour nous.
Son livre, plus modeste que son héroïne, son livre indécis, manque déplorablement de ce relief paradoxal qui convenait à ce grand nom de Du Barry, — grand dans le mépris, et qui probablement y restera. […] Qu’on ébranle tant qu’on voudra le sens des mots, le nom du dix-huitième siècle n’en dira pas moins toujours à la pensée : corruption de mœurs, mépris du passé, c’est-à-dire de la paternité sociale, révolte de l’orgueil, impiété, vice du corps, abaissement de l’esprit et prostitution du génie.
L’effort est moins aisé que l’on ne pourrait croire, car son nom nous arrive chargé des mille défroques de la sottise, de la flatterie et de l’erreur. […] Quand bien même vos plus fortes œuvres, l’Assommoir, Germinal, la Terre, ne parleraient pas assez haut pour votre gloire (ce que je crois inadmissible), votre nom restera toujours synonyme d’une formidable prise de corps avec la réalité, d’une énorme poussée vitale.
En vain l’on dirait qu’elle n’y mettait pas grande importance, politiquement parlant ; que dans cette suite de favoris venant à la file, dont on sait les noms et le numéro d’ordre, depuis Soltikoff, depuis Orlof jusqu’à Zoubof, elle sut garder pour ministres investis de sa confiance les serviteurs habiles, fussent-ils même disgraciés à ses yeux à titre d’amants, et qu’elle ne prit, entre ceux-ci, pour serviteurs de l’État, que ceux qui en étaient réellement capables.
Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’aracle même.
Rien ne prête davantage aux suppositions vagues que l’incertaine existence d’une femme dont le nom est célèbre et la carrière obscure.
Enfin Turenne n’était pas un vain nom pour elle : elle avait vu l’homme familièrement, et le héros ôtait dans son esprit avec une physionomie, des gestes, une vie individuelle.
Rod le nomme de son vrai nom : « Ah !
“L’opinion du public est faite par des hommes à peu près à sa hauteur qui, au moyen des journaux, s’adressent à elle en ton nom sur la question du moment.”
Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent plus loin que, dans le commencement de la campagne de Flandre, au mois de mai 1667, le roi étant en marche pour l’armée, accompagné de la reine, de mesdames de Montespan et de La Vallière, dames de la reine, et d’elle, Mademoiselle, on s’arrêta trois jours dans une ville dont le nom est resté en blanc, et que là s’établit la liaison intime du roi et de madame de Montespan, Mademoiselle explique très distinctement la disposition qui fut faite pour assurer la communication secrète de l’appartement du roi à la chambre de madame de Montespan, et la manœuvre de l’un et de l’autre pour se trouver ensemble le plus longtemps qu’il était possible.
Ses parcs de cèdres, ses jardins de roses, remplis d’antilopes et de rossignols, étaient si magnifiquement délicieux que le « Paradis » en a pris leur nom.
Les partisans de l’illustre Fénélon ont fait le contraire ; ils ont soutenu que la versification n’est pas de l’essence de la poësie Croyant assurer à la nation la gloire d’avoir enfin un poëme épique, ils décorèrent de ce nom le Télémaque, quoique l’auteur lui-même ne l’ait jamais fait paroître sous ce titre, mais sous celui d’ Aventures de Télémaque.
En Égypte, par exemple, le livre approuvé ne paraissait que revêtu du nom d’Hermès ; et le livre rejeté était voué au néant.
Inévitable conséquence de l’esprit moderne et de notre état de société, admis par l’opinion en principe et en fait, les concours ont cependant besoin, pour mériter ce nom d’institution, qui implique l’ordre et la durée traditionnelle, d’un peu plus que d’un principe, même généralement consenti, et d’un fait irrégulier ou mal assis.
Cette Sophie Arnould, dont le nom de Sophie — dérision !
Le Ramayâna, dont l’auteur n’est connu que par son nom et sur lequel, par parenthèse, M.
de quelques prosélytes, va jusqu’au degré de folie devant lequel la plume et la pensée s’arrêtent… Quand la théorie d’une chasteté de ce genre, toute négative (je retiens le mot), se produit dans les esprits et dans les cœurs qui ne sont pas chastes, en vue de desseins chimériques comme la destruction du monde, elle aboutit dans la pratique à un système de compensations qui ne sont autre chose que des dérèglements sans nom… » Enfin, en France, le voilà qui perce, le Pessimisme, dans les idées !
Et puisque c’est ce principe de la Révolution, — le principe du nombre, — le principe de la démocratie, — la même chose sous trois noms différents, — qui sont la trinité du vrai pour le monde moderne, — ces principes, qui ont retourné l’histoire bout pour bout et jeté toutes les traditions par les fenêtres, se devaient à eux-mêmes de supprimer le mariage indissoluble d’une législation où il traînait comme la queue d’un temps disparu.
Pour nous, c’est une belle pierre de plus apportée à l’incomparable monument qui se bâtit depuis des siècles, et qui porte le nom révéré et si simplement grandiose d’Annales de la Propagation de la foi.
Il faut lire la préface qui précède ces études, et l’on aura, par cette seule préface, le diapason d’un livre qu’on pourrait appeler Souvenirs et Regrets, du nom de la fameuse gravure qui fait le bonheur des bourgeois.
Mais s’il l’avait pincée plus dru, s’il avait auguré (les poètes sont des augures) que là nichait, comme un rossignol divin, l’accord divin qu’on cherche si longtemps de la pensée et de la vie, — et que nous nommons la poésie, faute d’un autre nom, — il l’aurait peut-être fait jaillir !
L’honnête citoyen qui prend si tranquillement sa canne et son chapeau pour aller se rafraîchir aux sources premières, — à ces citernes qui s’appellent Ruth, Tobie, Josué, les Machabées, — n’est pas digne de ce nom de poète, et encore s’il y allait !
Comparez cette variété d’intelligences qui représentent, sous les noms de Daniel Darthès, de Michel Chrétien, de Canalis, de Bianchon, de Nathan, de Bixiou, de Blondet, etc., chacun un degré de l’esprit humain et de la civilisation parisienne, et mettez-les à côté des cinq gringalets pervers de MM. de Goncourt, Mollandeux, Nachette, Couturat, Malgras et Bourniche, ces gamins grandis et pourris sur leur tige de voyou (un mot de messieurs de Goncourt !).
Publié en Belgique, chez les éditeurs Lacroix et Verboeckhoven, les fonctionnaires publics du gouvernement Victor Hugo, descendu de la même planche qui, sans se rompre, a porté les Misérables, et bien autrement fort de café, disait-on, contre le sacerdoce et l’Église, que tout ce qu’on nous avait servi jusque-là, ce livre, intitulé sinistrement : le Maudit, était l’œuvre d’un prêtre, non d’un prêtre ébauché et d’un fuyard de séminaire comme Ernest Renan, mais d’un vrai prêtre, complet et héroïque, qui n’avait pas mis son nom à son ouvrage, parbleu !
» Les noms des morts doivent continuer à figurer sur les listes électorales, ils voteront par l’intermédiaire de leurs familles dont ils font la noblesse et qui leur vouent un culte pieux.
Parmi les écrivains grecs qui ont fait des éloges, on ne s’attend guère à trouver le nom de Lucien ; il est beaucoup plus connu par la finesse de ses satires : c’est le Swift des Grecs.
Il ne serait qu’une statue considérable, un nom glorieux, quelque chose comme un Le Sage ou un Mérimée, une célébrité nationale que l’on salue et avec laquelle on n’entre point en conversation. […] Balzac mettait debout une passion, lui donnait un nom propre et la lançait, emportée d’un mouvement terrible, à travers le monde ; Taine dressait une faculté maîtresse, lui donnait le nom de Corneille, Swift ou Racine, et ramenait tout Racine ou tout Swift à la démarche et au développement logique de cette faculté. […] Ce n’est pas non plus, pour être déjà en présence de quelque chose de plus saisissable, le moi qui s’appelle d’un autre nom, la conscience. […] J’ai oublié le nom de l’auteur. […] On y fait toutes sortes de connaissances, dont la plupart à la vérité sont mauvaises ; mais d’abord c’est le mot du philosophe, dont vous me pardonnerez d’avoir oublié le nom : « Mon Dieu !
Jeanne Armour l’abandonnait ; il ne pouvait donner son nom à l’enfant qu’il allait avoir. […] Elles sont étranges en Angleterre : un garçon d’environ quinze ans le prit comme victime, et le pauvre petit, incessamment maltraité, conçut « une telle crainte de son bourreau, qu’il n’osait lever les yeux sur lui plus haut que les genoux, et le connaissait mieux par ses boucles de souliers que par aucune autre partie de son habillement. » Dès neuf ans, la mélancolie le prit, non pas la rêverie douce que nous appelons de ce nom, mais le profond abattement, le désespoir morne et continu, l’horrible maladie des nerfs et de l’âme qui produit le suicide, le puritanisme et la folie. « Jour et nuit j’étais à la torture, me couchant dans l’angoisse, me levant dans le désespoir. » Le mal changeait d’aspect, diminuait, mais ne le quittait pas. […] Jouissons-en, et pour cela mettons-nous à la place de ceux qui l’ont inventée ; mettons-nous-y tout à fait ; ce ne sera point assez de représenter, comme les romanciers et les dramatistes précédents, des mœurs modernes et nationales sous des noms étrangers et antiques ; peignons les sentiments des autres siècles et des autres races avec leurs traits propres, si différents que ces traits soient des nôtres et si déplaisants qu’ils soient pour notre goût. […] La Dame du lac, Marmion, le Lord des îles, la Jolie Fille de Perth, les Puritains d’Écosse, Ivanhoe, Quentin Durward, qui ne sait par cœur tous ces noms ? […] À son seul nom, les voilà qui apparaissent en foule ; qui ne les voit sortir de tous les coins de sa mémoire ?
Un comité, qui mêlait de beaux noms à la science et au monde officiel avait d’organisé là une fête dramatique. […] Une sentence prononcée par le chœur fut composée une nuit d’hiver, en traversant un carrefour dont je n’ai point oublié le nom, tandis que la bise glaçait le poil de ma moustache. […] Artémis sans voiles l’offusque seulement, mais les divinités grecques sous des noms latins le font souffrir tout à fait. […] Tu ne l’ignores point, lecteur, Κόρη est un des noms de cette divinité souterraine. […] J’appris qu’elle portait le nom d’Hélène, qui est celui d’une princesse grecque célèbre par sa beauté et ses dérèglements, mais aussi d’une Sainte grecque, mère du grand Constantin.
Son père était un acteur du nom de Geyer. […] C’est le nom qu’il oppose à Wagner. « Le problème de Wagner » opposé au « problème de Bizet ». […] Thomas, Halévy, Liszt, aux noms desquels bien d’autres sont venus s’ajouter depuis : César Franck, Bizet, Joh. […] Un soir, elle prononça à Wahnfried le nom de Nietzsche. Wagner quitta le salon immédiatement en priant Mlle de Meysenbug de ne plus jamais prononcer ce nom devant lui.
Quand nous lisons le nom d’un objet, aussitôt, par association, nous imaginons cet objet lui-même ; de plus, nous prononçons mentalement son nom, nous entendons mentalement ce nom prononcé, et, si nous savons d’autres langues que la nôtre, nous lisons, entendons, prononçons mentalement le nom correspondant dans chacune des autres langues.
S’il n’en porte pas le nom, il en détient cependant toutes les façons. […] Investir une abstraction d’un nom ou d’une apparence humaine, la faire évoluer en la sombre atmosphère de sites surannés, et exprimer en paroles hautaines des idées qui vous sont chères et personnelles, voilà une esthétique déplorable. […] le rapprochement de ces deux noms me comble d’émotions. […] La Mort qui n’atteindra ni l’œuvre ni le nom de Paul Verlaine a, par une de ses facéties coutumières, frappé sa personne, quand allait sonner pour lui, peut-être, l’heure de la gloire et du bonheur.
17 » La Logique de Bossuet est plus explicite : « Par l’habitude que nous avons prise dès notre enfance d’expliquer aux autres ce que nous pensons, il arrive que nos idées sont toujours unies aux termes qui les expriment ; … par exemple, si j’entends bien ce mot de triangle, je ne le prononce point sans que l’idée qui y répond me revienne, et aussi je ne pense point au triangle même que le nom ne me revienne à l’esprit. Ainsi, soit que nous parlions aux autres, soit que nous nous parlions à nous-mêmes, nous nous servons toujours de nos mots et de notre langage ordinaire18. » Ce passage n’est pas le seul où Bossuet témoigne d’une connaissance exacte de la parole intérieure. « Nous ne pensons jamais, ou presque jamais, à quelque objet que ce soit, que le nom dont nous l’appelons ne nous revienne » ; telles sont ses expressions dans un chapitre du Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même 19 où il développe la thèse aristotélique : […] [ch. […] Il cite pourtant avec éloge une formule de Hegel : « c’est en noms que nous pensons » ; et il dit lui-même que « nos conceptions portent toujours le vêtement du langage » ; mais tout l’effort philosophique de l’éminent philologue se concentre sur la démonstration de l’aphorisme : « Sans le langage, pas de raison (discursive) ; sans la raison, pas de langage » ; il emploie un art merveilleux d’exposition, une science toute moderne et une logique un peu arriérée à continuer la tradition nominaliste et à réconcilier les paradoxes de Condillac et de Bonald122. […] » Mais, d’abord, le fait est faux [voir plus haut, § 4 et 5] ; ensuite l’expérimentation proposée sur le nom de Socrate (« essayez de le penser sans vous figurer les caractères ») est récusable [ch.
Quelques faits, des mots qu’on cite, des anecdotes, épars et puis groupés dans la tradition, réalisent autour de ce nom comme une légende fantastique, de gloire tout ensemble et de scandale, de turpitude et de beauté. […] » Dans les cercles littéraires, si l’on cite avec emphase les noms de Dante, de Racine, de Gœthe, Verlaine ajoute : « Arthur Rimbaud10 ! […] Il refuse de donner son nom ; il a l’accent de l’Est : on le soupçonne d’espionnage. […] Aussi proteste-t-il contre le nom de décadents que l’on s’acharnait alors à donner aux poètes de son groupe. […] La Dame merveilleuse, au doux nom si gracieux qu’on ne le saurait dire sans pleurer, lui est aussi, comme dit Villon, « haulte Déesse », et ainsi que de la Vierge Marie il attend d’elle des miracles, au spirituel comme au temporel.
Je crois bien que ce sonnet attribué à Hazlitt, comme le propos précédent à Diderot, n’a été pour moi qu’une manière indirecte d’exprimer, sous le couvert d’un nom autorisé, mes propres sentiments de critique.
Les noms de Ruhl, de Romme, de Goujon, de Bourbotte et de Soubrany ne font pas honte à ceux de Camille Desmoulins, de Roland, de Valazé, de Barba-roux, et pour devenir aussi célèbres il ne leur a manqué peut-être que des amis pieux qui recueillissent leurs cendres et relevassent leur mémoire.
Les seuls noms d’Ajax, d’Achille, d’Agamemnon, produisaient d’abord une émotion de souvenir.
Enfin, qu’on se rappelle les noms illustres que les siècles nous ont transmis, et l’on verra qu’il n’en est aucun dont l’histoire n’enseigne au moins une vertu.
Cet homme que nous fait entrevoir le grand romancier Tolstoï, lorsqu’il peint le défilé interminable des blessés de Borodino qui passe sous les yeux de son héros ému et navré, cet homme couché sur le ventre au fond d’une charrette, dans la demi-ombre de la bâche, blessé, on ne sait où ni quand, d’on ne sait quelle blessure, sans visage, sans nom, sans passé, sans avenir, forme obscure et vague un moment devinée et disparue pour jamais : c’est là, semble-t-il, un détail insignifiant ; et pourtant que de pensée, que d’émotion ramassée en ce seul trait !
Elle songea à se nommer Académie des beaux esprits, ou Académie de l’éloquence, ou Académie éminente, et finit par s’appeler du meilleur et du plus simple nom : Académie française.
vains mots qui n’existiez pas il y a deux mille ans et qui, dans deux mille ans ; ne serez plus que des noms historiques : les vents de folie qui soulèvent ici ou là votre poussière d’une heure ne peuvent faire douter du soleil moral que ceux qui sont esclaves de leur temps et des mouvements de foule ou eux chez qui les persistants instincts de la brute triomphent de l’homme à peine commencé.
Ce second vers, dira-t-on, est nécessaire pour exprimer tout ce que sent le vieil Horace ; sans doute il doit préférer la mort de son fils au déshonneur de son nom ; mais il doit encore de plus souhaiter que la valeur de ce fils le fasse échapper au péril, et qu’animé par un beau désespoir, il se défende seul contre trois.
Hennequin a voulu fonder la critique scientifique et donner le plan d’une étude complète d’esthopsychologie : il proposait ce nom pour désigner un ensemble de recherches qui formeraient une science véritable, ayant « un objet, une méthode des résultats, des problèmes » (p. 218).
Fut-ce un instrument à l’aide duquel il put crocheter tout doucement et sans faire de bruit la porte de certains salons qui, sans cela, ne se seraient jamais ouverts devant sa mince personne et l’obscurité de son nom ?
Aristocratiques ou bourgeoises, provinciales ou citadines, selon la distinction de Livet, ces idéales de travers, ces bons sens renversés comme leurs noms, dont elles faisaient des anagrammes, ces précieuses enfin de l’hôtel de Rambouillet ou d’ailleurs, ne méritaient pas vraiment l’honneur d’une histoire.
Nous trouverons peut-être qu’il l’a répété dans le prochain ouvrage de Fournier, qui va continuer ses publications érudites, et va, je l’espère bien, continuer à râper son sucre toujours aussi fin, dans ces sucriers recherchés des dames et qui s’appellent de ces agréables noms : le Vieux-neuf 21 (j’aimerais mieux du Vieux-Sèvres !)
Faux en métaphysique, si on peut dire qu’il y ait de la métaphysique dans ces bigarrures de philosophie sans étoffe ; — faux en morale, puisqu’il la fait naturelle ; — et faux en conception du rôle social de la femme, qui n’est plus qu’un rôle physiologique, car l’idéal est imposé par la nature au nom des lois physiologiques, lesquelles, pour Weill, doivent comprendre toutes les espèces de lois, il est faux encore, le plus souvent, par le style romanesco-philosophique, et, par-dessus tout cela, il n’est pas amusant !
Ce nom ridicule n’a pas encore été écrit, mais on l’écrira… Et pourquoi pas ?
Ce livre, qui joue la pensée et qui met des idées générales sous des noms propres, est divisé en quatre parties : le Pape, l’Antipape, l’Empereur et le Citoyen, correspondant à quatre hommes célèbres qui les expriment : de Maistre, Lamennais, Béranger et Lamartine.
Je ne sache que Lope de Vega, qui, avec ses dix-huit cents pièces de théâtre, ait plus écrit que Balzac, mais Lope de Vega est plus un nom qu’on prononce qu’une chose intégrale qui se lit, et il n’a pas fait, dans ses œuvres, vingt volumes qui puissent égaler les vingt volumes de la Comédie humaine, qui sont immortels, et qui, si le vieux monde ne tombe pas en enfance, resteront, comme l’Iliade, sous les yeux et dans les préoccupations de l’humanité.
Comme poète et comme homme, le Lord Byron du bruit que fait son nom n’est pas le Lord Byron de la réalité, le Lord Byron de ceux qui l’aiment et qui, à force de le regarder et de cohabiter avec son génie dans ses œuvres, et dans ses Mémoires avec sa personne, ont vu le vrai Byron sous les attitudes, les affectations et le masque.
Mais quel que soit, du reste, le grand nom dont on abuse en s’en couvrant, et n’importe à qui elle appartienne, l’idée d’une vie antérieure pour expliquer l’intelligence actuelle de l’homme peut être un système, mais n’est pas, certes, une solution.
Sans le geste de la phrase, qui d’ailleurs ne varie pas et qui remue toutes ces idées assez communes, débitées partout sur la chute de l’empire romain, sur les Barbares, sur les premières grandeurs morales du christianisme, vous n’avez plus là, sous le nom de M. de Montalembert, que le style et les aperçus du Correspondant, c’est-à-dire de la Revue des Deux-Mondes, en soutane.
Les sciences positives qui usurpent son nom, le Naturalisme de Darwin, emportent, à dos d’âne (puisque nous sommes dans les bêtes !)
Langue sans nom d’humilité volontaire, que Vincent, ce grand artiste en abaissements, s’était faite, et dont il nous a donné toute la rhétorique dans un seul précepte ravissant : « Entre deux expressions, — disait-il, — retenez toujours la plus brillante pour en faire un sacrifice à Dieu dans le fond de votre cœur, et n’employez que celle-là qui, moins belle, ne plaît pas tant, mais édifie. » L’humilité est, je crois, en effet, le caractère de sainteté de Vincent de Paul encore plus que l’amour ; personne, même parmi les saints, n’a eu cette soif de bassesse ; personne n’a dit comme cet homme : « Donnez-moi encore ce verre de mépris !
Notre mission n’est pas de chanter un hymne, mais de conjurer un fléau. » Et il ajoute : « Nous prendrons de plus l’engagement de n’appeler à notre aide que l’élite de la science, ou les autorités les plus graves, car ce premier mémoire n’est guères qu’une exposition sur pièces officielles, exposition raisonnée, il est vrai, discutée et terminée par des conclusions ; mais ces conclusions auront leur conséquence et ne sont, en définitive, que le prélude de débats et de questions bien autrement graves, réservés pour un second mémoire. » Après avoir tracé et déterminé les caractères qui doivent donner son autorité à tout témoignage et garantir l’authenticité de chaque fait, il commence l’histoire de ces phénomènes qui ne sont pas d’hier dans le monde, mais qu’une science infatuée et superficielle y croit d’hier, parce qu’elle les a nommés de noms nouveaux.
Le souffle, chez des poètes dignes de ce nom, vient de l’enthousiasme.
Les ruffians de Séville, dit Ambrosio de Salazar, dans son Miroir général de la Grammaire, ont toujours été réputés vaillants mâles, plus lestes qu’aucun moine à expédier un chrétien avec le viatique d’un blasphème et du sang frais en guise d’huiles saintes. » Voilà la manière de José-Maria de Heredia, — de ce peintre qui ne porte pas pour rien, comme vous voyez, un nom espagnol.
Le livre qu’il publie aujourd’hui ne porte pas ce nom de L’Illustre Docteur Mathéus pour marquer un ensemble commun de récits, reliés sous une idée qui les embrasse dans un but unitaire de composition, mais tout simplement L’illustre Docteur Mathéus est la plus grosse pièce du recueil.
J’ajouterai encore à ce nom celui de ce célèbre Gustave-Adolphe, qui, au commencement du dix-septième siècle, fit trembler le Danemark, la Pologne et la Russie, parcourut ensuite l’Allemagne en conquérant, ébranla le trône de Ferdinand second, vengea la liberté germanique écrasée, donna à la Suède l’ascendant sur l’empire, créa plusieurs grands hommes, fit tous ces prodiges en deux ans, et mourut dans une victoire.
Je passe rapidement sur tous les discours, pour venir à celui qui a, et qui mérite en effet le plus de réputation ; c’est l’éloge funèbre de Turenne, de cet homme si célèbre, si regretté par nos aïeux, et dont nous ne prononçons pas encore le nom sans respect ; qui, dans le siècle le plus fécond en grands hommes, n’eut point de supérieur, et ne compta qu’un rival ; qui fut aussi simple qu’il était grand, aussi estimé pour sa probité que pour ses victoires ; à qui on pardonna ses fautes, parce qu’il n’eut jamais ni l’affectation de ses vertus, ni celle de ses talents ; qui, en servant Louis XIV et la France, eut souvent à combattre le ministre de Louis XIV, et fut haï de Louvois comme admiré de l’Europe ; le seul homme, depuis Henri IV, dont la mort ait été regardée comme une calamité publique par le peuple ; le seul, depuis Du Guesclin, dont la cendre ait été jugée digne d’être mêlée à la cendre des rois, et dont le mausolée attire plus nos regards que celui de beaucoup de souverains dont il est entouré, parce que la renommée suit les vertus et non les rangs, et que l’idée de la gloire est toujours supérieure à celle de la puissance.
Elle disait encore : — Je ne sais même pas lire les noms des rues. […] Les ponts biais forment des ouvrages d’art admirables, surtout pour les chemins de fer, sous le nom de viaducs, et surtout quand ils sont en pierre, et qu’ainsi ils ont la forme de voûte romaine. […] Le nom propre Duilius est de même devenu Bilius. […] Mais l’avarice et la vénalité moderne, sous le nom d’épargne, et le raidissement et le durcissement moderne, sous le nom d’intellectualisme et de déterminisme et de matérialisme et d’associationnisme et de mécanisme sont autrement dangereux. […] Mais enfin il faut bien mettre sur nos directives, sur nos coordonnées, les noms qu’il faut.
Bref, la justice ne peut être exercée par les individus en leur nom propre, sous peine d’être injuste par quelque point. […] Il y a une chose qui condamne Molière (je continue à parler au nom des âmes pieuses) : c’est que Tartuffe est ridicule. […] en v’là un qui n’a pas volé son nom ! […] Ce n’est ni Kant, ni Fichte, ni Hegel ; mais il m’est impossible de retrouver son nom… Je ne sais plus au juste ce qu’il entendait par cet axiome. […] Pour se rapprocher de celle qu’il aime, il est entré chez les Dauberthier, sous le nom de Turquet, comme précepteur de leur petit cousin Octave.
Songez à ceci : à peine connaissons-nous et pouvons-nous nommer par des noms nos instincts les plus grossiers ; quant à « leur force, leur flux et leur reflux, leur jeu réciproque, et aux lois de leur nutrition, c’est chose qui nous est complètement inconnue ». […] Je ne blâme que l’égoïsme en tant que se cachant et se donnant de favorables noms, parce que cela le gâte. […] toujours du manteau du silence avisé, de l’affabilité, de la douceur, et, quels que soient les noms que l’on donne au manteau de l’idéal sous lequel se cachent les incurables contempteurs de soi qui sont en même temps les incurables vaniteux. […] Un peu trop orgueilleux pour en convenir, il s’est ingénié à poser la question un peu autrement, à donner à la chose un autre nom, et à avouer qu’il était moraliste, sociologue et théologue, sans le reconnaître. […] Au-delà et au-dessus de l’optimisme et du pessimisme il n’y a plus ni optimisme, ni pessimisme, il y a… Au-delà et au-dessus de la morale et de l’immoralisme, il n’y a plus ni moralité ni immoralité, et ces noms disparaissent, il y a… » et ainsi de suite.
Sans craindre le ridicule, et avec la roideur d’un spéculatif tout d’un coup heurté par la vie réelle, il écrivit des traités en faveur du divorce, les signa de son nom, les dédia au Parlement, se crut divorcé, de fait, puisque sa femme refusait de revenir, de droit, parce qu’il avait pour lui quatre passages de l’Écriture ; là-dessus il fit la cour à une jeune fille, et tout d’un coup, voyant sa femme à ses genoux et pleurante, il lui pardonna, la reprit, recommença son sec et triste mariage, sans se laisser rebuter par l’expérience, au contraire destiné à contracter deux autres unions encore, la dernière avec une femme plus jeune que lui de trente ans. […] Quand, par un accident inattendu, ils sont réduits à ce genre de combat, ils n’offrent qu’un débile et petit adversaire. » Néanmoins, pour l’amour de ceux qui se laissent accabler par ce nom éblouissant de majesté, il consentit « à ramasser le gant du roi Charles », et l’en souffleta de manière à faire repentir les imprudents qui l’avaient jeté. […] Il déclara « que l’Erreur soutient la Coutume, que la Coutume accrédite l’Erreur, que les deux réunies, soutenues par le vulgaire et nombreux cortége de leurs sectateurs, accablent de leurs cris et de leur envie, sous le nom de fantaisie et d’innovation, les découvertes du raisonnement libre. » Il montra que « lorsqu’une vérité arrive au monde, c’est toujours à titre de bâtarde, à la honte de celui qui l’engendre, jusqu’à ce que le Temps, qui n’est point le père, mais l’accoucheur de la Connaissance, déclare l’enfant légitime et verse sur sa tête le sel et l’eau. » Il tint ferme par trois ou quatre écrits contre le débordement des injures et des anathèmes, et au même moment osa plus encore : il attaqua devant le Parlement la censure, œuvre du Parlement463 ; il parla en homme qu’on blesse et qu’on opprime, pour qui l’interdiction publique est un outrage personnel, qu’on enchaîne en enchaînant la nation. […] Ne vous effrayez pas des divergences, réjouissez-vous de ce grand labeur ; pourquoi insulter les travailleurs du nom de schismatiques et de sectaires ? […] Je doute pourtant que la perçante phrase de Voltaire soit plus mortelle que le tranchant de cette masse de fer. « Si, dans des arts moins nobles et presque mécaniques, celui-là n’est pas estimé digne du nom d’architecte accompli ou d’excellent peintre qui ne porte une âme généreuse au-dessus du souci servile468 des gages et du salaire, à bien plus forte raison devons-nous traiter d’imparfait et indigne prêtre celui qui est si loin d’être un contempteur du lucre ignoble, que toute sa théologie est façonnée et nourrie par l’espérance mendiante et bestiale d’un évêché ou d’une prébende grasse469. » Si les prophètes de Michel-Ange parlaient, ce serait de ce style, et vingt fois en lisant l’écrivain on aperçoit le sculpteur.
Les protecteurs auront le nom de « patrons du Bühnenfestspiel de Bayreuth L’exécution de l’entreprise sera laissée à mes soins. […] Cette étourdissante et électrique effluence de volupté est interrompue par le silence absolu qui se fait, dès que Wolfram prononce le nom d’Elisabeth, répété par Tannhaeuser dans une sorte de stupeur paralysée. […] Ainsi sont nées les Notions, groupes de sensations abstraits, généraux, fixés dans l’esprit par des noms ; et ce qu’on appelle la vie intérieure, la pensée, le jugement composé, le raisonnement : c’est un mode nouveau de la vie, issu logiquement de la sensation.
Strictement parlant, on ne peut tirer de ligne de démarcation entre lui et l’action réflexe simple, de laquelle il sort par des complications successives. » Tandis que dans l’action réflexe simple, une seule impression est suivie d’une seule contraction ; tandis que dans les formes plus développées de l’action réflexe, une seule impression est suivie d’une combinaison de contractions ; dans celle que nous distinguons sous le nom d’instinct, une combinaison d’impressions produit une combinaison de contractions ; et dans la forme la plus élevée, dans l’instinct le plus complexe, il y a des coordinations qui tendent à la fois à diriger et à exécuter. […] Il se produit sur ma rétine l’image d’un fruit jaune et sphérique ; je le classe avec d’autres semblables, vus antérieurement, sous le nom d’orange. […] Il prend trois aspects distincts, selon qu’il y a activité de la part de l’objet, de la part du sujet, ou de la part des deux : 1° Si, tandis que le sujet est passif, l’objet produit un effet sur lui (ex. : rayonnement de chaleur, émission d’odeur, propagation du son), il en résulte dans le sujet une perception de ce qu’on appelle vulgairement une propriété seconde du corps ; mais qu’on appellera plus proprement une propriété dynamique ; 2° Si le sujet agit directement sur l’objet en le saisissant, tirant, poussant ou en usant de quelque autre procédé mécanique, et si l’objet réagit en une mesure égale, le sujet perçoit ces sortes de résistance qu’on a appelées secundo-premières, mais que je préfère classer sous le nom de statico-dynamiques ; 3° Et si Le sujet seul est actif, si ce qui occupe la conscience, ce n’est pas une action ou réaction de l’objet, mais quelque chose qui a été connu par le moyen de ces actions et réactions (comme la figure, la forme, la position), alors la propriété perçue est de l’espèce qu’on nomme communément premières, mais qu’on appellera ici statiques.
Je donne à ces trois visions leur appellation littéraire ; dans d’autres domaines de l’art, dans la psychologie pure, ou encore dans une esthétique générale, on leur donnerait peut-être d’autres noms ; ce sont des problèmes dont je n’ai pas à m’occuper ici Si maintenant le pédantisme de certains théoriciens, docilement suivis par d’autres, a prétendu imposer à ces visions et à ces combinaisons individuelles des formes précises, immuables, en dehors desquelles il n’y aurait point de salut, si ces mêmes théoriciens se sont plu à inventer, pour telles créations personnelles, des genres et sous-genres nouveaux, si enfin on s’est habitué à confondre les sujets, les genres et les formes les uns avec les autres, ce sont là des erreurs qui ne prouvent rien contre l’idée que je défends ici. […] Toutefois les noms cités plus haut sont tous (à l’exception de Cléopâtre) empruntés au théâtre de Racine ; c’est dire que, plus ou moins sans le vouloir, Brunetière a étendu son plaidoyer à toute la tragédie classique ; mais Shakespeare n’a-t-il pas, lui aussi, pris ses sujets dans l’histoire, et ses personnages ne sont-ils pas des souverains ? […] Pourvu qu’on affuble de noms historiques même les personnages les plus fantaisistes, le public peu cultivé croira à leur réalité, puisque souvent il croit même à celle de personnages totalement obscurs ; inversement le public cultivé sera toujours plus sensible à la vraisemblance psychologique qu’à l’authenticité bien établie d’un fait invraisemblable ; Corneille a beau déployer son érudition, Rodogune nous laisse froids. — Que signifie cette obligation que, de nos jours encore, on prétend imposer aux poètes, de respecter la vérité historique ?
me disais-je, si c’était lui, pourtant, et si le hasard, ou le saint nom du hasard, le bon Dieu, nous avait rapprochés ainsi, dès le second jour, l’un de l’autre, pour nous secourir ou pour mourir du moins ensemble du même déchirement et de la même mort ! […] La bonne femme, me croyant vraiment des Abruzzes, ne me demanda même pas le nom de mon village.
Je ressusciterai les cités submergées, Et celles dont le sable a couvert les monceaux ; Dans leur lit écumeux j’enfermerai les eaux ; Et les petits enfants des nations vengées, Ne sachant plus ton nom, riront dans leurs berceaux ! […] Il pense comme Vigny, son maître le plus direct, qui avait fait dire à la Nature dans un langage superbe : Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre, A côté des fourmis, les populations ; Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre ; J’ignore en les portant les noms des nations.
Osons le dire, ces inexactitudes, ces habiletés d’interprétation à demi volontaires, vous les trouverez chez tout historien digne de ce nom, qu’il soit artiste, philosophe ou politique. […] pour nous présenter en fin de compte, sous le nom de bonheur idéal, les joies mêlées, les joies terrestres que nous connaissions déjà) ; il se torture si fort l’entendement pour aboutir à ce chétif résultat, que, vraiment, le drame est beaucoup moins dans l’âme de Faustus et de Stella, les pauvres bienheureux, que dans celle du poète tristement acharné à la construction de ce pâle Eden et de ce douteux Paradis, Rien n’est plus touchant, par son insuffisance et sa stérilité même, que ce rêve laborieux du bonheur.
Byron, par la nature particulière de son génie, par l’influence immense qu’il a exercée, par la franchise avec laquelle il a accepté ce rôle de doute et d’ironie, d’enthousiasme et de spleen, d’espoir sans borne et de désolation, réservé à la poésie de notre temps, méritera peut-être de la postérité de donner son nom à cette période de l’art : en tout cas, ses contemporains ont déjà commencé à lui rendre cet hommage. […] Mais ceux qui la feront, cette poésie, ne reculeront pas sur leurs devanciers ; je veux dire qu’ils n’abandonneront pas cette élévation du sentiment et de l’idée, que l’on voudrait vainement flétrir du nom de folle exaltation.
Une voix de matelot, claire et forte, rythme je ne sais quelle chanson marine d’une profonde nostalgie, poème sans nom, chanté sans accompagnement, inexplicable de gaieté voilée et de mélancolie caressante, où se reflète l’âme des gens de mer. […] Tristan s’est dressé convulsif, l’œil hagard, les narines dilatées, haletant, livré tout entier aux sensations suraiguisées de l’agonie ; il a prononcé un seul mot, — le nom de son idole. — et il a rendu le dernier soupir dans un dernier baiser.
Lewes raconte que, étant entré dans un restaurant, il y trouva un garçon endormi au milieu du bruit ; qu’il l’appela vainement par son nom et par son prénom, mais dès qu’il eut prononcé le mot « garçon ! […] L’extériorité des sensations des sens et l’intériorité des sensations du système, créent une large ligne de démarcation entre les perceptions qui naissent des unes, et les appétits ou instincts qui naissent des autres ; et celles-ci à leur tour donnent naissance aux diverses formes de sensibilité, connues sous les noms de pensée et d’émotion.
Parmi les mots, le malade oublie d’abord les noms propres, puis les noms communs, qui ne sont que des adjectifs érigés en substantifs, puis les adjectifs, puis les verbes.
Cependant, quand j’ai vu qu’après de vains efforts vos apôtres n’avaient pu faire chanceler sur leurs bases les statues de nos grands hommes, quand j’ai vu que des étrangers vraiment patriotes venaient nous demander si les écrivains qui avilissaient des noms immortels, qui reniaient les gloires de leur pays étaient Français…8, je me suis rassuré sur les attaques répétées de ces mauvais citoyens, et j’ai commencé à douter de leur succès à venir. […] En France, ce n’est pas par notre respect pour les noms illustres que nous prouvons notre patriotisme, nous avons sans doute le malheur d’avoir trop de grands hommes.
En ces quatre volumes à peine, — par l’histoire des Révolutions d’Italie s’arrête vers le milieu du quatrième, où l’auteur nous apprend tout à coup que sa tâche est finie parce qu’il touche à l’époque de Charles-Quint, et qu’à cette époque l’ère des révolutions est fermée, — il n’y a pas moins (l’auteur s’en est assez vanté) que sept mille révolutions qu’il a mesurées « à l’équerre et au compas », nous dit-il, avec l’orgueil d’un Képler de l’Histoire, Assurément, sept mille révolutions, poussées, bousculées en quinze cents pages à peu près, font un entassement formidable, et on aurait vraiment le droit de se demander comment elles sont passées sous l’angle d’un compas si peu ouvert, pour peu qu’elles méritent le nom qu’on leur donne et qu’elles soient réellement des révolutions ! […] Ferrari, à ne voir que son livre actuel, et malgré ses erreurs nombreuses, est un des hommes les plus richement doués de tous ceux-là qui, dans les sciences ou dans les lettres, aiment à porter ce nom si sec d’esprits positifs, et ne s’occupent que de l’objet de leur recherche, disant du reste, le : Cela ne me regarde pas, qu’autrefois écrivait Descartes, et cependant voilà que ce positif, qui ne voit que les faits dans le monde, et qui ne se soucie même pas de leur raison d’exister, finit en chimérique un livre où les faits seuls devaient se montrer glorifiés.
Poète qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas, Gardons-le particulièrement gravé, nous à qui il a laissé le soin de vieillir, et qui pouvions dire l’autre jour avec vérité en revenant de ses funérailles : « Notre jeunesse depuis des années était morte, mais nous venons de la mettre en terre avec lui. » Admirons, continuons d’aimer et d’honorer dans sa meilleure part l’âme profonde ou légère qu’il a exhalée dans ses chants ; mais tirons-en aussi cette conséquence de l’infirmité inhérente à notre être, et de ne nous enorgueillir jamais des dons que l’humaine nature a reçus.
Mme d’Houdetot, cette Sophie avec laquelle il aimait à renouer des entretiens d’un ordre si élevé, avait une belle-fille du même nom.
Babou, qui estime apparemment son nom plus fait que celui de Feydeau pour retentir au loin et pour éveiller l’écho sonore.
« Je me suis convaincu depuis longtemps », m’écrivait à ce sujet un étranger qui sait à merveille notre littérature, « que, pour presque tout le monde, la vérité dans la critique a quelque chose de fort déplaisant ; elle leur paraît ironique et désobligeante ; on veut une vérité accommodée aux vues et aux passions des partis et des coteries. » Et, pour me consoler, cet étranger, qui est Anglais, ajoutait qu’une telle disposition à se révolter contre une entière vérité et sincérité de critique appliquée à de certains hommes et à de certains noms consacrés, était poussée plus loin encore en Angleterre qu’en France, où l’amour des choses de l’esprit est plus vif et fait pardonner en définitive plus de hardiesse et de nouveauté, quand on y sait mettre quelque façon.
Stace, Silius, et ces mille et un 163 auteurs et poëtes de Rome dont on peut demander les noms à Juvénal, se nourrissaient de lectures, de réunions, et les tièdes atmosphères des soirées d’alors, qui soutenaient quelques talents timides en danger de mourir, en faisaient pulluler un bon nombre de médiocres qui n’aurait pas dû naître.
Dans son morceau sur l’influence méridionale, sur la sonorité harmonieuse et un peu vaine de la langue et de la mélopée des troubadours, dans les hautes questions qu’il a posées sur les conditions d’une véritable et vivante épopée, dans sa définition brillante et presque flatteuse du peintre exclusif et du coloriste, il s’est montré un juge supérieur jusqu’au sein du panégyrique, et en même temps la plus religieuse amitié n’a pas eu un moment à se plaindre ; car s’il a eu le soin de maintenir et comme de suspendre ses critiques à l’état de théorie, il a mis le nom à chacun de ses éloges.
Et d’abord, le jour de la première séance, il nous montre « tous les yeux fixés sur les représentants du tiers état, vêtus d’un habit modeste, conformes à leur humble naissance et à leurs occupations habituelles. » Il nous apprend que, parmi ces représentants, si modestement vêtus, se trouvaient beaucoup de gens de lettres « qu’on a y avait appelés, parce qu’on les savait partisans de systèmes, la plupart incompatibles avec l’état présent des choses ; que, dans le principe, ces gens de lettres avaient été tenus à l’écart par les avocats et les financiers, leurs collègues ; mais qu’à la fin ils avaient repris le dessus et s’étaient faits républicains décidés » ; — que pourtant ces républicains décidés, lesquels étaient« d’un ordre plus élevé et de sentiments plus honorables » — que les jacobins de club, avaient surnommé ceux-ci « les enragés » ; — que néanmoins il y avait dans l’Assemblée de furieux démagogues, désignés sous le nom de Montagne ; et que, « quand les jacobins de la Montagne s’efforçaient d’interrompre Mirabeau par leurs rugissements, celui ci s’écriait d’une voix de tonnerre : Silence aux trente voix !
En ouvrant le tome V des Contes de toutes les couleurs, je tombe sur Cyprien, fragment philosophique de Jules Sand12, ce nom de Sand m’ayant tout d’abord alléché.
Laissons un moment le nom de César : que n’a-t-on pas dit en France contre la partie véritablement nationale de l’administration du cardinal de Richelieu ou de son successeur et continuateur Mazarin ?
Le voilà enfin qui parle, quand il fait la langue vulgaire, dans les fabliaux, les mystères, les chansons de geste ; mais toute cette littérature s’arrête au milieu de sa poussée ; elle ne s’achève point ; elle n’a point son Dante ou son Boccace ; elle s’enfouit, s’efface de la mémoire des hommes ; les écrivains du dix-septième siècle n’en savent que deux ou trois noms, et les derniers, Villon, Marot, la reine de Navarre ; elle n’a été qu’un babil d’enfants malicieux et gentils.
» Cette scène, qui saisit l’imagination à la lecture, se réduit à cette pensée : « Vous me demandez, Sire, de déshonorer le nom que mes aïeux m’ont transmis glorieux et pur. » À l’idée des aïeux, de la race, le poète s’est contenté de substituer celle des individus : il a mis les unités à la place du groupe.
Les lapins n’ont de grâce et de gentillesse que pour un poète comme La Fontaine : ce nom fait voir au forestier des arbres rongés, avec des plantations dévastées, un ennemi qui pullule et qu’on ne peut exterminer.
Et, se dilatant d’aise à cause de moi, le convive exhalait toute sa gaieté par les ouvertures de son corps… Mais à présent je suis confiné dans la populace, et l’on se récrie, même à mon nom… M.
On s’est habitué à ne donner presque le nom de foi qu’aux croyances imposées par les religions.
Die lui à nous, l’écart s’accentue sans cesse : et veuillez le remarquer, notre langue même, si nous la gardons pure, l’éloigne de nous, car il a peu à peu perverti l’instrument merveilleux et ne sait plus guère se repaître que de termes impropres et de métaphores mal faites, des choses sans nom.
Dans le mois d’avril, madame Scarron, sous le nom de marquise de Suger, conduisit, comme son fils, le duc du Maine à Anvers, près d’un empirique qui devait rétablir la jambe de cet enfant dans l’état naturel.
Le plus souvent par la bouche de Suzanne, quelquefois par celle des autres personnages, et aussi en son propre nom, Thomas Hardy fait une critique victorieuse de ce « contrat permanent basé sur un sentiment éphémère », de cet « abominable contrat qui m’engage à sentir d’une manière particulière dans une chose dont l’essence même est la spontanéité ».
Binet, le nom de cette personne ou de l’objet, ou le chiffre. » Le sujet, quand ses yeux sont fermés ou que son attention est portée ailleurs, ne s’aperçoit pas du mouvement de sa main, qui révèle à l’expérimentateur le fond intime de sa pensée.
Nous considérerions comme une simple preuve d’ignorance de méconnaître les gloires étrangères ; le nom de Byron, par exemple, a été beaucoup moins contesté en France qu’en Angleterre ; de même pour celui de Shelley, du moins à partir du jour où il a été connu.
Aujourd’hui pour toute la terre la France s’appelle Révolution ; et désormais ce mot, Révolution, sera le nom de la civilisation jusqu’à ce qu’il soit remplacé par le mot Harmonie.
J’avois mangé souvent à la table du roi avec des personnes dont j’ignorois le nom.
Jules Falret qui dans la médecine mentale soutient dignement le nom paternel, que les lésions les plus légères des membranes ou de la surface du cerveau sont accompagnées des troubles les plus marqués des fonctions intellectuelles, motrices et sensitives, tandis que les lésions les plus considérables peuvent exister pendant de longues années dans l’encéphale sans déterminer de perturbation notable des fonctions cérébrales, quelquefois même sans donner lieu à aucun symptôme appréciable… Comment comprendre en outre l’intermittence fréquente des symptômes coïncidant avec la constance des lésions34 ?
Cette accusation de meurtre a beau être accolée à un nom de fantaisie (Chien-Caillou), elle met Rodolphe hors de lui toutes les fois qu’il y songe.
Me montrant l’affiche du doigt : « Vous voyez bien, me dit-il, cette pièce en un acte qui allonge son titre au-dessus de ces trois noms d’auteurs ?
Elle a l’aperçu, l’aperçu ingénieux et profond qui tient à cette finesse dont on peut dire : Ton nom est femme !
En lisant le nom des deux célèbres sinologues au front du livre de Didot, nous nous promettions une grande volupté de lecture ; car un sinologue, ce doit être au moins la moitié d’un Chinois, tant la langue tient de place en Chine !
Voltaire, puisqu’il faut l’appeler par son nom, cet odieux détracteur de notre sainte Pucelle, en parlant des Français quelque part, peut-être dans ces lettres à Frédéric qui sont des crimes contre la patrie, avait écrit le vers qui devait égarer l’opinion et plus tard changer la tactique : Le Français qu’on attaque est à demi vaincu.
Certainement, à elle seule elle n’a pas créé cet amour fiévreux du théâtre, naturel à l’homme, et qui devient la plus malsaine manie des peuples vieux, civilisés et corrompus ; mais elle l’a exaltée outre mesure, et elle en a fait à cette heure quelque chose d’inouï, — sans exemple et sans nom.
J’ai pris seulement la pensée qui plane sur tout ce fouillis de noms et d’œuvres, et cette pensée, toute politique, invalide pour moi le livre entier… En résumé, l’histoire littéraire ne peut et ne doit être écrite que par des plumes exclusivement littéraires.
Avant de légiférer pour son propre compte et en son privé nom, il nous a donné, en abrégé, l’histoire du duel en France, et cette histoire démontre, à toute page, l’inanité des législations quand il s’agit de changer et de modifier des mœurs toujours victorieuses d’elles… L’esprit moderne, dont la manie est de croire aux constitutions, qui sont les créations de son orgueil et que le vent de cette girouette a bientôt emporté, l’esprit moderne, qui méprise si outrageusement et si sottement le passé, apprend ici, une fois de plus, que tout dans l’histoire ne se fait pas de main d’homme, et que les coutumes ne s’arrachent pas du fond des peuples comme une touffe de gazon du sol… Saint-Thomas, dont le bon sens (heureusement pour lui) ne me fait point l’effet d’être dévoré par l’esprit moderne, semble l’avoir compris.
nous croyons bien qu’en pressant un peu ce livre de La Femme et l’Enfant il serait aisé d’en faire jaillir une philosophie, et, comme nous l’avons dit, ce serait cette philosophie du xviiie siècle dont on ne se défie plus parce qu’on la croit morte, lorsqu’elle vit et qu’elle est partout, il est vrai, sous un autre nom.
II Vous rappelez-vous le mot du vicomte de Bonnay au comte de Mirabeau, un soir d’une de ces orgies politiques connues sous le nom de séances de l’Assemblée Nationale ?
Avec l’explication, qu’une Critique historique digne de ce nom aurait hasardée, d’un sacrifice à l’opinion blessée de l’Espagne et dans l’intérêt de sa race, non seulement l’abdication de Charles-Quint devient intelligible, mais encore l’homme qu’il fut à Yuste et qui resterait incompréhensible, si on n’avait pas cette explication !
Au milieu de cette logomachie théologique, si incroyablement obstinée, et dans laquelle pourtant exclusion est faite des miracles, de la virginité, des sacrements, de l’idée de famille, il n’y a de clair, pour qui sait voir, que la haine de Jésus-Christ, sous le nom de Moyen Âge.
« Je ne veux pas que mon nom résonne, dit-il dans une de ses lettres ; je ne veux pas que les échos le répètent et qu’il retentisse sur les montagnes.
Quand on n’a pas ce bienheureux côté de médiocrité dans le talent qui nous vaut la sympathie vulgaire, on a besoin du temps pour la renommée de son nom ou la vérité qu’on annonce.
Cette vie de Sainte, qui pouvait avoir le grand caractère ferme, austère, et surnaturellement édifiant des hagiographies, dignes de ce nom, n’a point cet effroyable et ennuyeux inconvénient.
Or, ce Triumvirat de la philosophie et de la critique du quart d’heure, il faut bien aussi que moi, comme Caro, je le nomme par ses trois noms propres : c’est Renan, Taine et Vacherot.
Roger de Beauvoir pour donner une idée complète de ce talent simplifié et sorti, au moment où l’on y pensait le moins, de la fontaine de Jouvence que le Temps fait filtrer dans la pensée de tout poète digne de ce nom, nous indiquerons comme étant les plus remarquables et les plus beaux du recueil les morceaux suivants : La Colombe, Dolor, Les Morts qui vivent (superbe pensée !)
Il n’est pas une seule pièce parmi toutes ces pièces qui mérite ce nom.
Le roman qui porte son nom est l’histoire de ce défricheur de génie, et quoique cette histoire, trop simple pour qu’on puisse l’analyser, ait moins d’étoffe et de sensibilité que les romans de M.
Quelques caricaturistes étrangers Hogarth — Cruikshank — Goya — Pinelli — Brueghel I Un nom tout à fait populaire, non-seulement chez les artistes, mais aussi chez les gens du monde, un artiste des plus éminents en matière de comique, et qui remplit la mémoire comme un proverbe, est Hogarth.
L’homme, dans cet état, devient un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue.
Son oncle pressait sa tête contre ses genoux chancelants d’émotion ; moi, je pleurais sans rien lui dire que son nom dans mes sanglots, en tenant sa main toute mouillée dans la mienne. […] — Quand il sera libre, continua la voix, tu revêtiras le froc et le capuchon des pénitents noirs qu’il aura laissés tomber de la fenêtre en s’enfuyant, et tu reviendras dans son cachot, avant le jour, prendre sa place, pour que les sbires te mènent au supplice, en croyant que c’est lui qu’ils vont fusiller pour venger le capitaine ; tu marcheras en silence devant eux, suivie des pénitents noirs ou blancs de toute la ville qui prieront pour toi ; et quand tu seras arrivée au lieu du supplice, tu mourras en prononçant son nom, heureuse de mourir pour qu’il vive !
Ce n’est qu’un paysage de la terre, allégé, angélisé, un paysage avec des fleurs, des arbres, des clochers et des noms de paroisses, et des angélus, et des cérémonies, et des processions ; et les saints et les élus continuent d’y faire ce qu’ils ont fait ici-bas, — comme les ombres des morts dans l’île des Cimmériens, avec plus de joie seulement. […] C’est quand Bernadette, retirée en un couvent de Nevers avant l’érection de la basilique de Lourdes, avant la splendeur des pèlerinages nationaux, vit humble et cachée et comme absente de sa gloire, durant que toute la catholicité exalte son nom.
Si, dans un poème, on les change sans repos selon les exigences du rythme, elles n’ont plus d’existence réelle puisqu’elles ne sont plus un nombre périodique, et leur nom, vainement conservé, ne peut servir qu’à faire confondre encore une fois les rythmes avec le chiffre des syllabes alignées. […] Je ne veux pas omettre non plus le nom de M.
Au-dessus de ces foules confuses surgissent quelques noms de chefs secouant, comme des panaches, de grandes épithètes : Mégabaze et Astapès « à l’aspect farouche », Artembarès, « roi des combats équestres », Imaios « le sagittaire infaillible », Sosthanès « l’agitateur des chevaux », Arcteus et Métrangathès « roulant en tête de leur mille quadriges ». — « Toute l’Asie, armée de l’épée, marche ainsi, sous le commandement redouté du Roi ». […] « Voilà ceux dont les noms me reviennent », — dit le Messager en terminant son appel funèbre, — « mais je ne t’ai dit que très peu de nos pertes qui sont innombrables. » Alors Atossa lui demande de raconter l’action plus au long.
De nos jours, d’ailleurs, je ne vois pas d’emploi plus honorable et plus agréable de la vie que d’écrire des choses vraies et honnêtes qui peuvent signaler le nom de l’écrivain à l’attention du monde civilisé, et servir, quoique dans une petite mesure, la bonne cause.
Que manquait-il donc à ce brillant esprit, à cet esprit de haut vol, si plein de vues et même d’éclairs de bon sens sur toutes choses, pour être un vrai génie et pour mériter d’être salué de ce nom ?
Chaque passant, avec son clou rouillé, y a écrit un nom profane, un mot quelquefois impie, impur.
Les hommes à imagination, en se transportant dans le rôle d’un autre, ont pu découvrir ce qu’un autre aurait dit ; mais quand on parle en son propre nom, ce sont ses propres sentiments que l’on montre, même alors que l’on fait des efforts pour les cacher.
Ils n’appellent pas les choses par leur nom, surtout en matière d’amour, ils vous les laissent deviner ; ils vous jugent aussi éveillés et avisés qu’eux-mêmes.
La lutte fut d’autant plus âpre, que les passions fanatiques furent aigries, enflammées, utilisées par les intérêts et les égoïsmes : la noblesse y prit l’occasion de jouer une dernière et sérieuse partie contre la royauté envahissante, et, sous les noms de protestants ou de catholiques, abrita des rancunes et des ambitions féodales.
Disons-nous bien que toutes les opérations, qui pour la science des laboratoires sont réelles, ne peuvent être dans l’histoire littéraire que métaphoriques ou idéales, que l’analyse du génie poétique n’a rien de commun que le nom avec l’analyse du sucre, et se passe tout entière dans la tête qui la fait, que l’identification du genre littéraire qui se maintient par imitation, avec l’espèce vivante qui se perpétue par génération, est purement verbale, et qu’enfin tout ce qui est méthode dans les sciences de la nature, si on le transporte dans notre domaine, devient système.
Notre vraie raison de défendre l’instruction primaire, c’est qu’un peuple sans instruction est fanatique et qu’un peuple fanatique crée toujours un danger à la science, les gouvernements ayant l’habitude, au nom des croyances de la foule et de prétendus pères de famille, d’imposer à la liberté de l’esprit des gênes insupportables.
Ils sont d’un autre monde, ils ne méritent pas le nom d’hommes, puisqu’ils n’ont pas la faculté qui fait la noble prérogative de l’humanité.
N’y a-t-il pas en France de vrais Français portant des noms germaniques ?
On le sait, la prodigieuse sonorité de la presse française, si puissante, si féconde et si utile d’ailleurs, donne aux moindres noms littéraires de Paris un retentissement qui ne permet pas à l’écrivain, même le plus humble et le plus insignifiant, de croire hors de France à sa complète obscurité.
Une certaine cause externe, dont la nature échappe à nos sens, produit sur nos organes un certain effet que l’on appelle la sensation de chaleur, et par suite on a donné le nom de chaleur à la cause qui produit cet effet ; mais cette cause est très-différente de la sensation qu’elle produit.
Chez le poète, il est nécessaire que cet état d’âme passe du mode affectif à l’état actif, se dynamise en quelque sorte, et c’est sans doute alors qu’il prend le nom d’inspiration.
Joseph parle à des frères qui l’ont vendu ; il ne leur dit pas je suis votre frère ; il leur dit seulement, je suis Joseph, et tout est pour eux dans ce nom de Joseph.
Je ne m’étendrai point sur les devoirs de ces supérieurs, ils seront détaillés dans les règlements, et il n’y a rien qui distingue leurs devoirs de ceux que Sa Majesté Impériale a prescrits aux maîtres qui dirigent ses autres établissements sous des noms différents.
Je n’ignore pas qu’on ne sait quel rôle ni quel nom donner à la grande figure nue, au grand manequin barbu.
Après avoir fait sonner bien haut devant l’assemblée qui leur donna cette audiance, les grands noms du peuple et du sénat romain, dont nos gaulois n’avoient entendu parler que comme des ennemis de ceux de leurs compatriotes qui s’étoient établis en Italie, ils proposerent de fermer le passage aux carthaginois.
Sans doute, il peut y avoir intérêt à réserver le nom de morphologiques aux faits sociaux qui concernent le substrat social, mais à condition de ne pas perdre de vue qu’ils sont de même nature que les autres.
Ce qui suit n’est qu’une phrase nombreuse ; du reste, elle l’est à souhait, et sans affectation ni raffinement, par où elle est un vrai modèle : « Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, | la félicité sans bornes aussi bien que les misères, | une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’Univers, | tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulée sur une seule tête, | qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; | la bonne cause d’abord suivie de bon succès | et, depuis, des retours soudains, des changements inouïs, | la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse, | nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus, | l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté, | une reine fugitive qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes | et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil, | neuf voyages sur mer entrepris par une princesse malgré les tempêtes, | l’océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers et pour des causes si différentes, | un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. » Cette période est composée de membres de phrase d’une longueur inégale, mais non pas très inégale, de membres de phrase qui vont d’une longueur de vingt syllabes environ à une longueur de trente syllabes environ et c’est-à-dire qui sont réglées par le rythme de l’haleine sans s’astreindre à en remplir toujours toute la tenue, et qui ainsi se soutiennent bien les uns les autres et satisfont le besoin qu’a l’oreille de continuité à la fois et de variété, de rythme et de rythme qui ne soit pas monotone.
C’étaient des Précieuses d’une insupportable manière d’être, que le bon sens de Molière traita, dans la pièce de leur nom, comme les porteurs de Mascarille le traitent, avec les bâtons de leur chaise.
Elle avait pu condescendre avec son nom de Guiccioli, immortalisé par Byron, à épouser le marquis de Boissy, ce personnage de comédie politique dont, en ce temps-là, toute la France riait ; et la marquise de Boissy ne devait pas oser, avec la décence comme le monde comprend la décence, tout dire de l’intimité de la comtesse Guiccioli avec lord Byron, L’embarras qu’elle éprouvait fut si grand, qu’il résista aux picotements de l’amour-propre du bas-bleu, du bas-bleu qui l’excitait à profiter de cette position, unique pour le succès d’un livre, d’avoir été la maîtresse de lord Byron !
Le peuple, musqué jusqu’à l’intelligence, chez lequel il s’écrit de telles choses, sans nom d’auteur, est certainement, en masse, fort au-dessus de tous ses mandarins « à globule rouge » ou « à globule bleue », mais ce n’est qu’un malheur de plus, car il périra faute de chefs.
Et il le sent si bien, cet esprit positif au fond, qui arrache un si riche lambeau de bon sens à la philosophie contemporaine dont il est féru, que, malgré sa tendance à généraliser, malgré les catégories qu’il dresse des différentes formes de la main correspondant aux différentes spécialités de l’intelligence, il n’ose pas donner à son livre un autre nom que celui d’aperçu, et qu’il dit dans l’introduction, avec une modestie antiphilosophique : « Qui n’a lu Gail et ses adeptes enthousiastes, les phrénologistes ?
Veut-on que nous citions des noms ?
Toutes les abeilles et tous les frelons de la littérature ont été enchantés de revenir picorer quelque chose sur l’écorce de ce grand nom.
Hors le christianisme, y a-t-il un idéal de société, en d’autres termes, une société digne de ce nom, dans son sens absolu et métaphysique, et, s’il n’y en a pas d’autre, cette unique société est-elle soumise ou ne l’est-elle pas à la loi du progrès indéfini, comme les philosophes la comprennent ?
Theiner, outre que c’est là un nom modéré et honnête pour toutes les lâchetés politiques, c’est précisément la question, et elle nous semble suffisamment résolue par les événements déplorables dont l’abolition fut suivie.
Et, d’ailleurs, il ne s’agit ici ni de guérison ni de description : il s’agit uniquement et exclusivement de critique, — et d’une critique qui, pour être complète, pour mériter ce nom de critique, doit être tout à la fois esthétique et morale, parce que toute œuvre de littérature ou d’art s’adresse nécessairement, et du même coup, à l’intelligence et au cœur.
On ne peut pas dire qu’il ait déchiré d’un seul coup cette nuée impatientante, ce je ne sais quoi d’importun et d’opaque qui sépare parfois, pendant si longtemps, les plus grands talents de la gloire ; car son nom se dégageait déjà de l’obscurité et montait, sans lutte, dans la lumière, à mesure que les chapitres de son livre, imprimés d’abord dans une Revue, passaient sous les yeux du public.
Mais quand il s’agit de nos états de conscience, nous avons tout intérêt à entretenir l’illusion par laquelle nous les faisons participer à l’extériorité réciproque des choses extérieures, parce que cette distinction, et en même temps cette solidification, nous permettent de leur donner des noms stables, malgré leur instabilité, et distincts, malgré leur pénétration mutuelle.
Les pays y ont leur nom noble : l’Italie s’appelle l’Ausonie, la mer Noire s’appelle la mer Scythique ; il y a des montagnes de morts et un fracas d’éloquence autorisé par Lucien ; il y a de jolis tours d’adresse oratoire imités d’Ovide ; les canons sont désignés par des périphrases poétiques comme plus tard dans Delille900. […] Il interdit les jurons en nous recommandant d’avoir perpétuellement présente l’idée du souverain Maître. « Cet hommage habituel bannirait d’entre nous l’impiété à la mode qui consiste à employer son nom dans les occasions les plus triviales… Ce serait un affront pour la raison que de mettre en lumière l’horreur et le sacrilége d’une telle pratique925. » Un Français, au premier mot, entendant qu’on lui défend de jurer, rirait peut-être : à ses yeux, c’est là une affaire de bon goût, non de morale. […] On dit, à la vérité, qu’un jour il lui fit une déchirure dans son pourpoint couleur de chair, mais c’était seulement pour se procurer de l’ouvrage et en sa qualité particulière de tailleur… Le lion qui joue à présent est, à ce que j’apprends, un gentleman de province qui fait cela pour son amusement, mais souhaite que son nom reste caché.
Dickens a la passion et la patience des peintres de sa nation : il compte un à un les détails, il note les couleurs différentes des vieux troncs d’arbres ; il voit le tonneau fendu, les dalles verdies et cassées, les crevasses des murs humides ; il distingue les singulières odeurs qui en sortent ; il marque la grosseur des taches de mousse, il lit les noms d’écoliers inscrits sur la porte et s’appesantit sur la forme des lettres. […] Il a donné à ses filles les noms de Mercy (compassion) et Charity. […] S’il dédaigne sa fille et s’il souhaite un fils, c’est pour perpétuer l’ancien nom de sa banque.
Si la vraie sociabilité des sentiments est la condition d’un naturalisme digne de ce nom, le réaliste, en voulant être d’une froideur absolue, arrive à être partial. […] Là, devant ces plaques rappelant les noms des Gaos morts en mer, son amour devient plus fort, prend à jamais racine dans son cœur : il prévoit l’au-delà et il va par-delà la mort. […] Une sorte de révolution a été commencée par Boileau, qui demandait qu’on appelât chat un chat, continuée par le romantisme de Victor Hugo, qui prescrit d’appeler un cochon par son nom, et achevée, du moins il faut l’espérer, par le naturalisme, qui a appliqué comme qualificatif à l’homme le substantif du romantisme.
I Je crois pouvoir affirmer que chaque révolution en littérature, en art, éclate au nom des mêmes principes : Nature et Vérité 1. […] Il en résulte que des œuvres goûtées par leur fidélité aux lois de la nature, cause première de tout art, sont bientôt répudiées au nom des mêmes lois9. […] Mais pour mieux affirmer la volonté de ne présenter ici que de simples linéaments de doctrine, on s’est abstenu de citer des vers et des noms propres.
Elle décrit en termes pathétiques, à l’envoyé de Charles IX à Londres, les disgrâces de son avant-dernière prison : « Elle n’est que de vieille charpenterie, écrit-elle, entr’ouverte de demy pied en demy pied, de sorte que le vent entre de tous costez en ma chambre, je ne sais comme il sera en ma puissance d’y conserver si peu de santé que j’ay recouverte ; et mon médecin, qui en ha esté en extresme peine durant ma diette, m’ha protesté qu’il se déchargeroit tout à fait de ma curation, s’il ne m’est pourveu de meilleur logis, luy mesme me veillant durant ma dite diette, ayant expérimenté la froydure incroyable qu’il faisoit la nuit en ma chambre, nonobstant les estuves et feu continuel qu’il y avoit et la chaleur de la saison de l’année ; je vous laisse à juger quel il y fera au milieu de l’hyver, cette maison assise sur une montagne au milieu d’une plaine de dix milles à l’entour, estant exposée à tous ventz et injures du ciel… Je vous prye luy faire requeste en mon nom (à la reine Élisabeth), l’asseurant qu’il y a cent païsans en ce meschant villaige, au pied de ce chasteau, mieuz logez que moy, n’ayant pour tout logis que deux méchantes petites chambres… De sorte que je n’ay lieu quelconque pour me retirer à part, comme je peux en avoir diverses occasions, ni de me promener à couvert : et pour vous dire, je n’ay esté oncques si mal commodée en Angleterre... » Les serviteurs écossais et les compagnes de sa fuite et de sa captivité succombaient un à un à cette longue agonie des prisons. […] Au dessert, Marie parla de son testament où pas un nom ne devait être omis.
Nom de quelques variétés d’émeraude commune ou de béryl. […] — Nom des membranes qui tapissent les cavités du corps humain, ouvertes au dehors.
C’est la faute, la faute qui plane sur tout son règne, à ce roi certainement le plus profondément catholique par la Foi qui ait jamais existé, et cette faute-là, il n’y a qu’une main catholique, au nom même du Catholicisme, qui ait le droit et le devoir de la relever. […] Ce ministre de Philippe II, qui exagérait Philippe II, et dont le front, étroit comme une lame d’épée, avait moins valu pour la besogne qu’on lui avait imposée que la cornette et la quenouille d’une femme, de cette Marguerite de Parme, bâtarde aussi de Charles-Quint, et qui a mérité de garder dans l’Histoire son nom officiel de grande Gouvernante des Pays-Bas.
Chapitre IV : La métaphysique S’il est une science qui soit de nature à contredire les enseignements de la conscience, c’est cette spéculation supérieure qu’Aristote appelait philosophie première, qui a reçu depuis le nom de métaphysique, et qui, sous un titre quelconque, restera dans le domaine de la pensée humaine, tant que celle-ci aura le souci des vues générales et des conceptions synthétiques. […] Or la liberté consciente d’elle-même, telle est la source initiale d’une série de phénomènes qui prendront le nom de moraux et qui constitueront pour l’homme une sphère d’activité inconnue au reste de la nature43. » Nous avons cité de préférence deux écrivains appartenant à l’école critique, parce qu’ils ne sont pas suspects de spiritualisme chimérique dans leur énergique revendication des vérités de conscience.
C’est déjà un plaisir assez grand que celui de faire la guerre ; on est dans le bruit, dans la fumée, dans le mouvement : et puis, quand on s’est fait un nom, eh bien !
C’est en vertu du même principe de modestie, et de juste et rigoureuse distinction entre l’homme et le talent qu’au lit de mort et dans sa dernière maladie, comme le curé de Vareddes lui exprimait son étonnement qu’il voulût bien le consulter, lui à qui Dieu avait donné de si grandes et si vives lumières, il répondait : « Détrompez-vous, il ne les donne à l’homme que pour les autres le laissant souvent dans les ténèbres pour sa propre conduite. » Nous savons de nos jours, et par toutes sortes d’expériences, ce que c’est que l’homme de lettres livré à lui-même, dans toute la liberté et la verve de son caprice et de son développement ; nous savons ce qu’il est, même dans le cas où il se combine avec l’écrivain religieux et où il le complique par des susceptibilités sans nom.
Il faut bien s’y résigner ; il y a des noms qu’on ne connaissait pas hier et qu’il faut se mettre à apprendre aujourd’hui ; il y a, en dehors de ceux qu’on cite tous les jours, des mérites et des talents réels qui font tôt ou tard leur entrée et leur avènement dans notre monde.
Ce malheureux homme, au milieu de ses extravagances, avait un vague instinct et un pressentiment de la destinée funeste qu’il se tramait de ses propres mains : il répétait souvent, parlant à la grande-duchesse elle-même, quand elle essayait encore de le ramener à l’idée du rôle qu’il aurait à remplir, « qu’il sentait qu’il n’était pas né pour la Russie, que ni lui ne convenait aux Russes, ni les Russes à lui, et qu’il était persuadé qu’il périrait en Russie. » Les Anciens avaient personnifié l’imprudence et l’aveuglement des hommes sous la figure d’une déesse aussi terrible que Némésis, aussi inévitable que la Destinée elle-même : Atè, c’était son nom.
Chez les Bachkirs le terme des désirs de la famille la plus laborieuse est de posséder huit ou dix juments, au moyen desquelles elle puisse se soustraire à tout travail agricole et se nourrir presque exclusivement de khoumouis (c’est le nom de la délicieuse boisson qui endort et fait doucement rêver).
Il est dommage qu’on n’ait pas la clef des noms, mais on sent bien que le romancier peint ici d’après ses souvenirs.
Mettons les vrais noms aux choses.
cette nation malheureuse n’a-t-elle pas entendu prodiguer les noms de toutes les vertus pour défendre tous les crimes ?
» Il continue sa harangue, répétant encore diverses fois que Brutus est un homme honorable ; mais à mesure qu’il se sent plus maître de la populace qui l’entend, à mesure qu’il peut louer César sans ameuter contre lui toutes les fureurs, il espace le retour de l’éloge donné à Brutus, jusqu’à ce qu’enfin cet éloge ne serve plus qu’à provoquer contre lui les mêmes injures dont le nom de César était couvert tout à l’heure.
Deux noms résument les tendances du groupe : Maurice Scève, compliqué, savant, singulier, obscur, avec une sorte d’ardeur intime qui soulève parfois le lourd appareil des allusions érudites et de la forme laborieuse ; Louise Labé, la fameuse cordière, qui fit le sonnet mignard aussi brûlant qu’une ode de Sapho191.
Mais il peut arriver aussi que le choix du « chef-d’œuvre » unique auquel reste attaché le nom d’un poète ait été arbitraire et maladroit et que la pièce trop connue fasse tort à d’autres qu’elle dispense de lire et qui valent quelquefois mieux.
Si j’ignorais leurs noms, et je croyais leurs livres composés par des hommes, je les admirerais davantage.
» — « Elle était jeune, riche, d’un nom superbe, belle, spirituelle, d’une large intelligence d’artiste, et naturelle avec cela, comme on l’est dans votre monde, quand on l’est … » Mais cette illusion se rattache à une autre plus générale et qui a été celle de tous les romantiques.
Puis, il ne s’agit guère, chez eux, que de l’amour-maladie, — ou de l’amour-libertinage, — quelques noms qu’ils lui donnent ; bref, d’un amour dans lequel il y a toujours un principe de haine.
L’empereur mort qui doit revenir est Néron, dont le nom est donné en chiffres (XIII, 18).
Jésus n’ayant que des soupçons ne voulut prononcer aucun nom ; il dit seulement à Jean de bien remarquer celui à qui il allait offrir du pain trempé.
Encore une fois, son nom est tout trouvé : c’est la Manon Lescaut du xviie siècle.
Expliquons-nous pourtant, non pas avec la police à laquelle, moi, honnête homme, je défends de parler de ces matières, mais avec le petit nombre de personnes respectables et consciencieuses qui, sur des ouï — dire ou après avoir mal entrevu la représentation, se sont laissé entrainer à partager cette opinion, pour laquelle peut-être le nom seul du poëte inculpé aurait dû être une suffisante réfutation.
On a pris pour autant de dieux les perfections de l’être suprême, représentées sous des noms divers & sous les différens attributs ; & on a rendu également un culte aux signes & à la chose signifiée.
Les choses s’arrangeront, du reste, assez bien d’elles-mêmes, puisque le cours d’histoire littéraire invitera l’enfant à lire tel ou tel auteur dont le nom l’aura frappé dans le cours.
En effet, s’ils trouvaient aujourd’hui dans un livre, sans nom d’auteur, que les lettres ne guérissent de rien, qu’elles ne nous apprennent point à vivre, mais à disputer ; que la raison est un mauvais présent fait à l’homme ; que depuis que les savants ont paru, on ne voit plus de gens de bien ; ils ne manqueraient pas d’attribuer cette satire de l’esprit et des talents à quelque déclamateur moderne, ami des paradoxes et des sophismes ; l’antiquité, diront-ils, était trop sage pour penser de la sorte, et encore moins pour l’écrire.
Le créancier, le procureur qui poursuit en son nom, le voisin incommode, parfois le confrère envieux, souvent même le parent importun ; mais surtout c’était l’homme illettré, le rustre, le rustique, méprisant les travaux de l’esprit, dont il n’est apte à saisir ni la valeur, ni le charme ; l’homme qui n’achète pas les livres, et borne le catalogue de ses lectures aux ouvrages surannés : Les Quatrains de Pibrac et les doctes Tablettes Du conseiller Mathieu.
Il s’agit du duc de la Meilleraie, qui épousa Hortense Mancini, la plus belle des Mancines, et qui reste connu, dans la splendeur d’un ridicule égale à sa fortune, sous le nom de duc de Mazarin.
Et, cependant, voici un écrivain qui a plus de talent qu’il n’en faut pour faire du bruit, — voici un écrivain qui publie un livre, grave et pourpensé, qu’il appelle d’un nom, rouge, pour les uns, comme le voile d’écarlate qui fait écumer le taureau ; lumineusement vermeil, pour les autres, comme une banderole de victoire ; et ni ceux qui pensent comme lui ni ceux qui pensent autrement que lui ne semblent disposés à prendre à partie cette Histoire de la Liberté religieuse et à en affronter l’examen !
Le point principal est la distinction de la sensation passive et de l’attention active que Condillac réunissait toutes deux sous le nom unique de sensation.
Et ces noms indiquent que la question dépasse le vers libre, que l’unité de la poétique symboliste consiste dans le problème plus que dans les solutions.
Ainsi, multipliant leur fortune par la misère des autres, ils étendaient leur insatiable avidité aux bornes de la terre, demandant, au nom et sous l’autorité du prince, tout ce qui flattait leurs désirs, sans qu’il fût jamais permis de refuser ; les villes les plus anciennes étaient dépouillées ; des monuments qui avaient échappé au ravage des siècles, étaient conduits à travers les mers pour embellir les palais destinés à des fils d’artisans, et leur faire des habitations plus belles que celles des rois : ces oppresseurs en avaient d’autres sous eux qui les imitaient ; l’esclave avait son ambition comme le maître ; à son exemple, il outrageait, tourmentait, dépouillait, chargeait de fers, et pour s’enrichir, reversait sur d’autres le despotisme que son maître exerçait sur lui.
Pour abréger, je donnerai à la ligne de convergence optique le nom plus court de ligne optique. […] Ce point est le centre d’un cercle, auquel je donnerai le nom de lieu optique, qui a à peu près pour diamètre le tiers de la largeur de la scène, et dont tous les points également éclairés sont facilement accessibles aux regards de tous les spectateurs. […] C’est un fait important à constater, puisqu’il nous montre que les progrès de l’art dramatique sont loin d’exiger un luxe disproportionné de mise en scène, et que souvent c’est en s’effaçant modestement que la mise en scène mérite le nom d’art. […] Ce qui, d’ailleurs, fait l’excellence d’une règle, c’est de ne pas être restreinte à un fait spécial : l’exiguïté du cercle où se meut une règle est un signe certain d’empirisme ; et, dans ce cas, la règle prend le nom de procédé. Les procédés, je l’accorde, ont leur utilité et même leur prix, surtout lorsqu’ils portent ce beau nom de traditions, usité à la Comédie-Française.