Dieu, centre aimant du monde, à ses fibres divines Rattache tous les fils de toutes les racines, Et sa tendresse égale un ver au séraphin ; Et c’est l’étonnement des espaces sans fin Que ce cœur, blasphémé sur terre par les Ait autant de prêtres, rayons que l’univers a d’êtres. […] Mais vous n’êtes pas hors de Dieu complètement ; Dieu, soleil dans l’azur, dans la cendre étincelle, N’est hors de rien, étant la fin universelle. On remarquera cette conception aristotélique de Dieu présent à tout comme fin plutôt encore que comme cause. […] La fin de Satan, p. 337. […] La fin de Satan, p. 137.
A la fin, il se retira dans une campagne aux environs de Lide, où il se livra à de profondes études. […] Son histoire qui comprenoit tout ce qui s’étoit passé de plus considérable depuis le commencement des guerres puniques jusqu’à la fin de celle de Macédoine, a été écrite à Rome, mais en grec. […] Peut-être que cet ingénieux & éloquent auteur auroit mieux fait de rejetter ces discussions à la fin du livre, & d’écrire & raconter les faits avec rapidité. […] On le loue d’avoir débrouillé les deux premieres races de nos Rois, & on le blâme d’avoir montré de la partialité sur la fin de la troisiéme. […] Quoiqu’il eût promis une rélation fidéle de la guerre de Flandres, il se contente de coudre ensemble les éloges de quelques particuliers, & renvoie son principal sujet à la fin de l’ouvrage.
Les comédies d’Augier et de Ponsard en sont pleines, pour ne parler que de ceux-là, et en laissant de côté les Étienne, les Andrieux, les Collin d’Harleville, et tout le répertoire de second ordre de la fin du xviiie siècle.
Écoutez (le poète s’interroge si la mort est la fin) : Non, ce pesant silence est lui-même un mensonge, Ce sommeil décevant durera moins qu’un songe, Ce tableau du néant n’est qu’une illusion.
Les charmantes heures passées ainsi à feuilleter ces vers parfois encore inachevés, là-haut, dans le pittoresque logis que Gineste s’est trouvé sur les plus hautes cimes de Belleville, avec son jardin en terrasse qu’un corbeau apprivoisé ravage et au travers duquel d’innombrables chats, génération sans cesse augmentée, se font les griffes en déchirant la fine écorce des genêts et des lilas.
Entre tous ces portraits aucun qui arrête, un seul excepté, qui est de Roslin et que je viens d’attribuer à Perronneau, c’est celui de cette femme dont j’ai dit que la gorge était si vraie qu’on ne la croirait pas peinte, c’est à inviter la main comme la chair ; la tête est moins bien, quoique gracieuse et fesant bien la ronde bosse ; les yeux étincelent d’un feu humide ; et puis une multitude de passages fins et bien entendus, un beau faire, une touche amoureuse.
De telle sorte qu’à la fin il ne lui manque que les coups de bâton. […] Le soleil décline, c’est la fin du jour, mais l’astre se presse vers d’autres lieux et fait éclore une vie nouvelle… Hélas ! […] L’âme de Benjamin Constant était chose fine, impressionnable à l’infini, en perpétuel danger de se démentir elle-même. […] Juste de Constant s’était revêtu de cette ironie douloureuse, arme des natures blessées et fines, qu’un obstacle empêche d’être elles-mêmes. […] C’est que la possession met fin à une jouissance bien plus chère : le caprice et ses fureurs.
Ainsi, à quarante ans de distance, le même poète a chanté ; cette voix de femme, si émue dès le premier jour, si pleine de notes ardentes, éplorées et suaves, ne s’est pas brisée durant cette longue épreuve de la vie, épreuve qui cependant a été plus rude pour elle que pour d’autres ; elle a gardé jusqu’à la fin ses larmes, ses soupirs, ses ardeurs. […] Cette mère qui avait tant souffert du silence de sa charmante et sauvage enfant et de la voir ainsi mourir sans épanchement et sans plainte, arrivée elle-même aux dernières années et aux derniers mois qui précédèrent sa fin, s’enveloppa dans un silence résigné et profond, admettant à peine la lueur du jour, les soins du médecin ami, et les soulagements passagers par lesquels s’entretient l’illusion des mourants : elle s’éteignit elle-même, lentement, muette et sans illusion.
On sait la phrase finale du Pape, dans laquelle il est fait allusion au mot de Michel-Ange parlant du Panthéon : Je le mettrai en l’air. « Quinze siècles, écrit M. de Maistre, avaient passé sur la Ville sainte lorsque le génie chrétien, jusqu’à la fin vainqueur du paganisme, osa porter le Panthéon dans les airs, pour n’en faire que la couronne de son temple fameux, le centre de l’unité catholique, le chef-d’œuvre de l’art humain, etc., etc. » Cette phrase pompeuse et spécieuse, symbolique, comme nous les aimons tant, n’avait pas échappé au coup d’œil sérieux de M. […] Il entend, il comprend, était le mot de passe, faute de quoi on était exclu à jamais de la sphère supérieure des belles et fines pensées.
On ira de l’un à l’autre dans chaque série, et ainsi les séries se développeront en se réunissant et en se divisant sans cesse, jusqu’à ce qu’elles aboutissent enfin au dernier point et convergent à la fin de l’ouvrage. […] Mais il est rare qu’il y ait cette inégalité entre les arguments qui s’offrent : on choisira alors les plus efficaces et on les disposera autant que possible selon leur degré de force, de façon que les plus décisifs viennent à la fin et terminent toute contestation.
Hervieu nous donne enfin un roman agréable dont l’attrait vient de l’observation fine d’un milieu amusant. […] Qu’Hervieu ou Donnay nous semblent plus fins que Zola !
Or c’est là un état de choses qui prend fin de notre temps, et on ne doit pas s’étonner qu’il en résulte quelque ébranlement. […] Il n’est pas sûr que la Terre ne manque pas sa destinée, comme cela est probablement arrivé à des mondes innombrables ; il est même possible que notre temps soit un jour considéré comme le point culminant après lequel l’humanité n’aura fait que déchoir ; mais l’univers ne connaît pas le découragement ; il recommencera sans fin l’œuvre avortée ; chaque échec le laisse jeune, alerte, plein d’illusions.
L’action du cinquiéme acte où elle est placée, consiste à rendre la raison à Roland, qui est sorti furieux de la scéne à la fin du quatriéme acte. […] Pour le dire en passant, le premier air dansant du prologue d’Amadis, celui qui vient après la fin du sommeil, donne l’idée de ces airs, au son desquels les pithagoriciens achevoient de s’éveiller.
M. l’abbé Gravina dans sa dissertation sur la tragédie qu’il fit imprimer il y a dix-sept ans, dit que ses compatriotes adoptent sans discernement des pieces dramatiques françoises, dont les défauts sont blâmez de notre nation, qui s’en est expliquée par la bouche de deux de ses plus fins critiques. […] Il y a véritablement ajoûté trois scénes à la fin du cinquiéme acte, et comme elles sont propres à faire connoître le goût de la nation de Monsieur Philips, je dirai ce qu’elles contiennent.
Lui pourtant, qui accepte avec Spencer, contre Guyau, la théorie de l’art fin en soi, désintéressé, il sent bien que l’art doit avoir sa marque propre, que l’émotion esthétique se distingue en quelque chose des émotions ordinaires, et il recourt, pour se tirer d’embarras, à une hypothèse ingénieuse : « Nous croyons, écrit-il (p. 36), qu’il faudra à l’avenir distinguer dans l’émotion ordinaire (non plus esthétique) : d’une part, l’excitation, l’exaltation neutre qui la constitue, qui est son caractère propre et constant ; de l’autre, un phénomène cérébral additionnel, qui est l’éveil d’un certain nombre d’images de plaisir ou de douleur, venant s’associer au fond originel, le colorer ou le timbrer, pour ainsi dire, et produire la peine ou la joie proprement dites, quand elles comprennent le moi comme sujet souffrant et joyeux. » L’émotion esthétique aurait alors ceci de particulier, que, « tout en conservant intact l’élément excitation », elle « laisse à son minimum d’intensité l’élément éveil des images, etc. ». […] Les âmes qui retrouvent en cette œuvre leur âme, l’admirent, se groupent autour d’elle et se séparent des hommes d’âme diverse… En d’autres termes (remarquons la fin de ce paragraphe), la série des œuvres populaires d’un groupe donné écrit l’histoire intellectuelle de ce groupe, une littérature exprime une nation, non parce que celle-ci l’a produite, mais parce que celle-ci l’a adoptée et admirée, s’y est complue et reconnue. » En ces quelques lignes se trouvent exprimées une doctrine et une méthode, qui ne marchent pas nécessairement ensemble.
Et après Villemain, c’est Sainte-Beuve, non pas seulement, sur Byron, mais sur tout, le Sainte-Beuve qui plaît aux femmes, parce qu’il est fin et faux comme elles, fin de la finesse de leurs aiguilles et de leurs épingles, sans plus de largeur et de longueur !
Rien n’y suffirait, ni la décadence littéraire de la France, qui n’avait, au commencement du siècle, de l’ancien esprit français (madame de Staël et Chateaubriand exceptés), que les dernières gouttes qui tombent du toit après la pluie, ni le besoin de nouveauté enfantine qui nous emporte vers toute chose nouvelle avec notre délicieuse frivolité séculaire, ni cette espèce de catinisme intellectuel toujours prêt à se donner au premier venu, — qui nous fit Anglais à la fin du xviiie siècle, comme il nous avait faits Latins Grecs, Italiens et Espagnols, dans les siècles précédents, et qui, pour l’heure, nous faisait Allemands, en attendant que quelque autre littérature nous fît autre chose. […] Voir à la fin du volume le corps du délit.
Comment n’a-t-il pas senti que recommencer sans y être forcé, le pistolet sur la gorge, le détail écœurant (et connu d’ailleurs) de ces cérémonies de pantins, dans lesquelles s’abêtissaient et s’abolissaient les hommes, de 1739 à 1780, c’était inspirer ce mépris pour la monarchie que nous avons vraiment trop reproché à Chateaubriand, qui avait vu la fin de cette monarchie décadente, établie par le fils de Robert le Fort, et mourant d’un baisemain, comme le Bas-Empire. […] … Parmi toutes les descriptions de ces infiniment petites choses déjà décrites tant de fois, le critique du fin et du subtil, qui voit la veine de l’agrément où elle n’est perceptible pour personne, M.
Michelet avait les lèvres trop fines, pour que l’éclat de rire que pousse parfois Carlyle aux plus tristes ou aux plus terribles instants de l’Histoire pût s’y étaler à l’aise et y retentir. […] Pour faire du pittoresque, comme diraient les peintres plastiques, il descendait jusqu’à la vulgarité et le mauvais goût. « Le cruel Jean Bon, — dit-il quelque part, en parlant de ce représentant du peuple et à la fin d’une page très soutenue et très solennelle, — le cruel Jean Bon !
Paulin et Littré, ses éditeurs, n’ont songé qu’à la fin de 1857 à réunir en un corps d’ouvrage les écrits dispersés du célèbre rédacteur du National. […] À la fin du troisième volume, nous sommes en 1833, à l’année qui précéda la fondation du National, l’œuvre personnelle de Carrel, l’hégire de ce nouveau prophète d’une république qui se révélait.
Les raisons que l’éminent et fin critique donne à l’appui de son opinion, sont de plus d’une sorte. […] Fine dentelle d’aujourd’hui, qui ficelle ce petit et précieux paquet de vieilles dentelles rousses, cette Introduction est terminée ou plutôt couronnée par une étude sur l’atticisme d’une grande profondeur dans la nuance, et comme Sainte-Beuve pouvait seul l’écrire.
il enlève la science, cette puissante personne, — à la Rubens, — moins la couleur, il l’enlève dans les bras très fins de sa littérature, et lui ouvre ainsi dans le monde un chemin que, sans cette enlevante littérature, la science peut-être ne ferait pas. […] Sur la création, il est pour Moïse, et sur l’unité de la race dans le genre humain ; il croit aux causes finales, mais, comme il le dit, avec un sens délié et profond, il ne conclut pas « le dessein suivi, des causes finales, mais les causes finales du dessein suivi. » Il n’est guère possible de dire plus juste et de penser plus fin.
L’auteur des Philosophes, qui a mesuré le danger qu’elle court et l’abaissement dans lequel elle est tombée et où elle tombe chaque jour davantage, a donné dans son histoire critique la preuve de cette dégradation de la pensée par le Matérialisme, qui est à la fin de tout dans l’ordre philosophique : Finis Poloniæ ! […] Elles ont été vaincues, ces misérables philosophies, par le Matérialisme, qui a voulu faire aussi des systèmes et qui n’en avait pas besoin, tant il a pénétré dans le fin fond corrompu de la pensée et de la vie modernes !
« Mais le malheur voulut que vers la fin de son instruction le prêtre crut devoir parler à son troupeau de la protection des bons anges et des ruses des démons. […] Oui, le Christianisme tout entier, dans son principe et dans sa fin, dans son dogme et dans son histoire !
Quoiqu’il ait le sens critique beaucoup trop fin et trop exercé pour ne pas sentir les beautés et les suavités de toutes sortes qui sont dans Guérin, il n’a pas l’enthousiasme qu’il faudrait, l’éclat et la portée de voix, la souveraineté dans la parole, qui peuvent exiger l’admiration comme une justice et la décider du même coup. […] S’il a parfois, comme les rivages qui ont des anses et les forêts qui ont des clairières, de petits coins de descriptions bornées qui ravissent les contemplateurs au microscope comme Sainte-Beuve, il n’en est pas moins vrai qu’il est particulièrement le poète du mystérieux et de l’immense ; quand, au contraire, André Chénier, le graveur sur onyx avec un poinçon d’or, le faiseur de camées en deux vers et qui en incruste ses plus longues pièces, cet artiste puissamment fin, qui fait tenir tout un combat de Lapithes et de Centaures ou tout un univers émergeant des ondes sur une facette de saphir, est le poète de la ligne ramassée et du contour, cette borne de l’âme à laquelle, pour l’en consoler, Dieu, et l’Art qui répète Dieu, ont donné cette forme divine du contour !
Dans ce portrait dont il est question, son front, qui surplombe un visage tranquillement triste, jette l’ombre de sa voûte puissante à ces yeux rêveurs qui cherchent involontairement le ciel, mais qui, dans la réalité, revenaient se tourner vers les vôtres avec des airs fins et spirituels comme nous entendons le regard, nous autres polissons de la terre ! […] Elles n’opposent pas un de Vigny de la fin au de Vigny du commencement.
Armand Pommier est d’un intérêt très-passionné, et même très-haletant, tout le temps que, le livre dure, mais on se repent presque de l’avoir éprouvé à la fin, parce que cet intérêt n’est nullement justifié par la grandeur du résultat qu’on attendait. […] II C’est là, en effet, une question très-actuelle et très-grave, et qu’on ne peut pas écarter par une fin quelconque de non-recevoir superficielle.
Elle est plus fine que les alouettes… Les grands succès vrais, — car il y a les grands succès faux, comme celui des Misérables, tenant à des circonstances extérieures au livre, — les grands succès vrais sont toujours des impressions fraîches. […] Bataille, n’est pas simplement une passion dans laquelle le physique déborde l’âme et l’entraîne, à la fin.
Charrière, qui a pour Gogol les bontés d’un homme d’esprit pour la personne qu’il a pris la peine de traduire, n’hésite pas à mettre les Ames mortes à côté de Gil Blas, et, si cela lui fait bien plaisir, nous ne dérangerons rien à cet arrangement de traducteur, car la réputation de Gil Blas, — ce livre écrit au café entre deux parties de dominos, — a dit le plus fin et le plus indulgent des connaisseurs, — n’est pas une de ces gloires solides qui aient tenu contre le temps. […] Triste vie, triste fin, — plus triste livre encore !
Alfred, en Angleterre, vers la fin du neuvième siècle, fut lui-même grammairien, un peu philosophe, dit-on, historien et géomètre ; c’était beaucoup pour un roi, et surtout dans ce temps ; mais il étonna son pays, et ne le changea pas. […] Peu à peu ses sons se polirent, mais il ne devint une langue harmonieuse, précise et forte, que sur la fin du règne de Louis XIII.
Mais le concert recommença et Swann comprit qu’il ne pourrait pas s’en aller avant la fin de ce nouveau numéro du programme. […] Desjardins, à la fin de notre deuxième causerie, sur la tendance de Proust à dissocier l’individu. […] Eh bien, pour parvenir à ses fins, il déployait une énergie et une ruse formidables. […] Jamais peut-être la réalité n’avait été perçue d’une façon aussi fine et aussi touffue. […] » mais : « Faites-moi donc penser pour demain à commander du bois, je crois que la provision doit commencer à s’épuiser. » Peut-être se disait-il que si Rémi avait trouvé Odette dans un café où elle l’attendait, la fin de la soirée néfaste était déjà anéantie par la réalisation commencée de la fin de soirée bienheureuse et qu’il n’avait pas besoin de se presser d’atteindre un bonheur capturé et en, lieu sûr, qui ne s’échappait plus.
Hugo se contentera longtemps de multiplier les épithètes et les appositions : à la fin seulement, dans les œuvres de la période postérieure à 1830, la notation impressionniste, sans phrase faite, par juxtaposition de mots expressifs, se rencontrera chez lui ; et ce sera par exception739 . […] Sur la fin, il arriva à se dire que tout cet effort, toute cette bonté, toute cette pensée ne seraient pas en vain. […] Il n’y a rien en somme que de commun dans la vie de Musset : beaucoup de folie, beaucoup de plaisir, beaucoup de passion, à la fin le naufrage dans l’habitude insipide et tenace, avec l’amertume de la désillusion impuissante. […] Il y a là une délicate analyse des plus fines expériences de l’âme780, d’où se dégage l’originale philosophie de Musset, jusque-là assez peu heureux dans ses essais de pensée. […] Gautier ne fait plus de tableaux ici : il peint sur émail, il grave en pierres fines ; le travail est minutieux et large ; chaque pièce est d’un fini qui étonne.
Et d’ailleurs, que m’apprend cette philosophie sur ma fin ? […] Dès le milieu du dix-septième siècle, il prévoit et indique les grands changements de la fin du dix-huitième. […] La fiction de ce bon père jésuite qui, dans six des Provinciales 49, sert si agréablement de plastron à Pascal, est une création du comique le plus fin. J’entends par la fin comique l’art de tirer le ridicule de l’observation, plutôt que de certains contrastes inattendus d’où naît le plaisir fugitif de la surprise. […] Je ne le vois pas, sans regret, quitter la scène à la fin de la dixième Provinciale, alors que Pascal, passant tout à coup de la raillerie déguisée à l’attaque ouverte, et prenant le père à partie sur la maxime qui dispense d’aimer Dieu, l’exhorte à ouvrir les yeux et à se retirer des égarements de sa Société, ajoutant ainsi à l’effet moral de cette petite pièce par le sérieux du dénoûment.
S’il est un résultat acquis par l’immense développement historique de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe, c’est qu’il y a une vie de l’humanité, comme il y a une vie de l’individu ; que l’histoire n’est pas une vaine série de faits isolés, mais une tendance spontanée vers un but idéal ; que le parfait est le centre de gravitation de l’humanité comme de tout ce qui vit 92. […] Rien n’est inutile quand on sait le rapporter à sa fin ; mais il faut bien se persuader que la médiocrité n’a de valeur que dans le tout dont elle fait partie. […] D’élégantes et fines causeries morales, jamais des œuvres majestueuses et scientifiques. […] Ce qu’on appelle psychologie, celle des Écossais par exemple, n’est qu’une façon lourde et abstraite, qui n’a nul avantage, d’exprimer ce que les esprits fins ont senti bien avant que les théoriciens ne le missent en formules. […] Ce n’est toutefois que vers la fin du XVIIIe siècle qu’elle nous apparaît parfaitement dessinée.
Il y a eu un peuple d’aristocrates, un public tout entier composé de connaisseurs, une démocratie qui a saisi des nuances d’art tellement fines que nos raffinés les aperçoivent à peine. […] Le trait caractéristique de la race bretonne, à tous ses degrés, est l’idéalisme, la poursuite d’une fin morale ou intellectuelle, souvent erronée, toujours désintéressée. jamais race ne fut plus impropre a l’industrie, au commerce. […] Cela me plongeait dans des rêves sans fin. […] Ma bonne maman avait alors de fines railleries, qui n’étaient pas sans danger : « Ah ! […] Il m’exposa en breton (il ne savait pas un mot de français) ses idées sur la fin de toute poésie et sur l’infériorité des nouvelles écoles.
Ils l’enferment dans leur armoire, déclarant que si on ne leur demande pas comment on doit au juste aimer Wagner, personne n’a le droit d’ouvrir ses partitions et que, seuls, ils peuvent en deviner les beautés cachées, et le fin du fini C’est avec cela qu’ils vivent, au risque de tuer leur dieu, j’allais dire leur idole. — « Vous ne pouvez comprendre Wagner qu’à Bayreuth, avec sa mise en scène spéciale, ses accessoires, ses décors particuliers, son exécution absolument inimitable ! […] Carvalho, est, à l’heure présente, absolument décidé à jouer Lohengrin au mois de février … il a pris cette résolution après avoir pris conseil des personnes les plus autorisées … Chaque jour, pendant toute la fin de novembre, les journaux annoncent, les uns que M. […] … C’est à cette époque (fin de décembre), que commence l’intervention de Madame Juliette Adam dans l’affaire. […] IV — Incident Saint-Saëns A cette époque se place l’incident Saint-Saëns, qui a été la fin et la conclusion de toute l’affaire. […] On voit bien ici que les questions soulevées ne sont absolument pas musicales mais uniquement politiques entre l’Allemagne et la France au point de définir le wagnérisme comme « une monstruosité engendrée par l’immense orgueil de l’Allemagne victorieuse, orgueil habilement exploité par un maniaque, qui fut, dans sa vie publique et privée, un misérable… », comme on peut le lire à la fin de l’article.
Nous terminions, au mois de décembre 186320, le drame intitulé Henriette Maréchal ; et vers la fin de janvier 1864, nous le présentions à M. de Beaufort, alors directeur du Vaudeville. […] À la fin de la lecture, l’ami fut pris par l’intérêt de la pièce, nous complimenta, nous prédit que nous serions joués. […] J’ouvre notre Journal en octobre 1863, à la fin d’un séjour chez Mme Camille Marcille, à Oisème, près de Chartres, je trouve cette note écrite par mon frère : Voici, je crois, la première aventure d’amour flatteuse qui m’arrive. […] Préface (1879)29 Sur une grande table à modèle, aux deux bouts de laquelle, du matin à la tombée du jour, mon frère et moi faisions de l’aquarelle dans un obscur entresol de la rue Saint-Georges, un soir de l’automne de l’année 1850, en ces heures où la lumière de la lampe met fin aux lavis de couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine. Jusqu’à ce jour, toute notre littérature consistait en un carnet de notes, contenant les étapes et les menus de repas d’un voyage en France de six mois à pied, le sac sur le dos, et où seulement, tout à la fin, s’étaient glissées quelques notes sur le ciel, la terre, les Mauresques de l’Algérie.
Paris avait une certaine sensibilité particulière qu’on ne trouvait que chez lui, une façon de voir les choses, de concevoir la vie, de juger qui était sa marque ; il avait un ton plus délicat et plus vif qu’ailleurs, une élégance plus fine. […] Notre génération était tout imprégnée des théories et de la méthode de Darwin ; nous avions lu et relu dix fois l’Origine des Espèces, et nous étions convaincus que ce livre illustre contenait le commencement de la fin de la philosophie. […] Au Figaro se trouvait alors, dans la foule des rédacteurs, un garçon de vingt-cinq ans, d’une allure discrète et d’un esprit dont la fine bienveillance contrastait singulièrement avec le ton hautain de la maison, où venait de finir à peine le règne d’un despote, Villemessant. […] » ; à la fin ils sont ravis, et le lendemain ils en demandent le double : c’est la progression à laquelle nous assistons. […] Elle a, décidément, trop d’instruction et de goût ; elle a trop réfléchi ; elle a trop de curiosité de la vie ; elle se sent trop fine et trop jeune pour risquer tout cela dans cette aventure.
Ses recherches sont curieuses ; ses réfléxions judicieuses ; ses anecdotes bien choisies, & le style a ces graces fines & piquantes qui brillent dans tout ce qui est sorti de la plume de cet illustre centenaire. […] Sa touche est plus forte que fine & délicate ; mais elle est toujours naturelle. […] L’esprit de galanterie, les graces fines & délicates sont les principaux ornemens des Pastorales de Fontenelle. […] Ils se disent souvent des choses fines, qui ne sont guéres à leur portée, mais qui couloient de source chez l’auteur qui les fait parler. […] Les idées de cet Ecrivain sont toujours fines ; mais ses expressions sont presque toujours communes.
Le cas échéant par exemple où nos Pigeons-Paons seraient tous détruits, il se pourrait que des amateurs, en s’efforçant pendant de longues années de les reproduire, réussissent à la fin à refaire une race à peine reconnaissable de la race actuelle. […] Les espèces considérées isolément, de même que les groupes entiers, se perpétuent pendant des périodes d’une longueur très inégale : ainsi, quelques groupes ont existé depuis la première aube de la vie jusqu’aujourd’hui, et quelques autres, au contraire, ont disparu avant la fin de la période paléozoïque. […] En quelques cas, pourtant, la destruction de groupes entiers d’êtres vivants, tels que celui des Ammonites vers la fin de la période secondaire, semble avoir été extraordinairement brusque, relativement à celle de la plupart des autres groupes. […] Lorsque des familles ou même des ordres entiers paraissent s’être éteints subitement, comme par exemple les Trilobites à la fin de la période paléozoïque, et les Ammonites avec la période secondaire, il faut se souvenir des intervalles de temps considérables qui ont dû s’écouler entre chacune de nos formations en apparence consécutives, intervalles durant lesquels il peut y avoir eu un grand nombre d’extinctions lentes. […] L’accumulation de chaque formation ayant dû être souvent interrompue, et de longs intervalles négatifs s’étant écoulés entre les formations successives, ainsi que j’ai essayé de le démontrer dans le dernier chapitre, nous ne saurions nous attendre à trouver dans une même formation, ou dans deux formations en apparence consécutives, toutes les variétés intermédiaires entre les espèces qui apparurent au commencement et à la fin de ces périodes.
Ce divorce est chose grave assurément, en ce qu’il a suscité l’école et la méthode dites positivistes, qui relèguent les questions de cause, de principe et de fin, parmi les problèmes scientifiquement insolubles, et en font un pur objet d’imagination, de sentiment et de foi peur l’âme humaine. […] Mais, si ces lois expliquent comment les éléments se composent, se combinent, s’assimilent, elles n’expliquent point pourquoi ces éléments obéissent dans ces diverses opérations à une direction vers une fin déterminée. […] Toujours est-il qu’il tend à une fin, laquelle n’est autre que la vie, l’être vivant. […] Claude Bernard ne parle qu’à propos de la nature organique, que tout y est force, non pas volontaire et libre, mais spontanée, c’est-à-dire tendant d’elle-même vers une fin, cause réelle de tous les mouvements dont la mécanique, la physique, la chimie ne font que déterminer les lois. […] En tout cas, ce que nous savons de science expérimentale et certaine, c’est que tout être vivant, ayant sa fin en lui-même, est la véritable cause des mouvements qui se rapportent à lui, que l’animal est cause spontanée, que l’homme est cause libre.
Il a conservé jusqu’à la fin le goût des choses religieuses. […] Car nul ici-bas n’est à lui-même sa propre fin. […] — C’est idiot à la fin ! […] La fausseté même de ces biens, en éclatant à la fin, le sauve. […] Toutefois il était temps que ce malentendu prît fin.
Ainsi l’ombre, à la fin du jour, grandit, mais ne quitte pas le pied de l’arbre. » — « Voilà un homme heureux. […] j’ai juré que ce jour verrait la fin de ma haine. […] Un monsieur escorté d’une noce poursuit un chapeau de paille à travers cinq actes, et ne le trouve qu’à la fin du cinquième. […] Ce Regnard, qui a tant diverti la fin du dix-septième siècle, assomme à présent quelques renchéris. […] Nous sommes dans une place d’armes des Balkans, vers la fin du quinzième siècle.
Eugène Ledrain Pas de violence, rien d’exubérant chez le poète, lequel montre plus de délicatesse que d’ardeur et se plaît dans les tons adoucis et fins.
C’est une série de paysages, souvent très fins de tons, qui s’enfuient délicatement dans de très lointaines perspectives.
La caducité de l’âge n’eut pas le pouvoir d’amortir les saillies de sa Muse, ni d’altérer ses goûts ; il aima toujours les plaisirs, & les chanta jusqu’à la fin de sa vie.
Après ce début, l’amour, le vin & les plaisirs furent les objets de ses Chants, sur lesquels une imagination gaie, une touche fine & délicate, un génie agréable & facile, répandent un coloris que les regles austeres du Parnasse n’avoueront pas toujours, mais qui n’en paroît que plus original.
On peut en dire autant de l'Histoire Romaine, poussée jusqu'à la fin de la République, avec cette différence que dans celle-ci l'Historien est plus judicieux, moins diffus, & plus animé.
Je la supplie seulement de considérer que beaucoup de choses pourront lui paraître superflues pour le moment qui deviendront nécessaires avec le temps, avant même la fin de son règne, s’il dure autant qu’elle me l’a promis.
Avertissement de la première édition imprimée en 1818 L’Essai que l’on présente au public était destiné à paraître sur la fin de l’année dernière, avant l’ouverture des Chambres.
On ne sauroit trop avertir les Auteurs de se prémunir contre le dégoût du travail, qui fait languir sur la fin les productions littéraires entreprises d’abord avec le plus d’ardeur, & accueillies avec estime.
La Métromanie, mieux écrite & plus fine quant au choix des caracteres & à la maniere de les mettre en jeu, sera toujours regardée comme une excellente Comédie ; Moliere lui-même eût ambitionné la gloire de l’avoir faite, en même temps qu’il eût conspué cette multitude de Drames insipides qui continuent si obstinément à défigurer la Scene.
Pour joindre la fine Littérature à la saine Morale, il apprend au Public que les Auteurs anciens sont obscurs & la nuit même ; qu'Horace n'est qu'un homme de table & de plaisirs, qui ne cherche qu'à rire & à boire.
Si l'expression de la sensibilité inépuisable de son cœur paroît quelquefois emprunter le langage de l'esprit, ce n'est que pour produire de ces traits fins & délicats, fruit d'une imagination tendre & vive, & rendus dans un style qui peint & anime tout.
Je ne sais ce que c’est que son Jesus et son Ange avec les attributs de la Passion ; je ne connais pas mieux ses Jeux d’enfants, et Dieu merci, je verrai la fin de cet examen.
Le commencement et la fin du xviie siècle se rejoignent. […] Mais, visiblement, il va du fin au fin du fin. […] Nouvelle suspension, à la fin de l’année 1754. […] que d’exagération ou de grossièreté, dans chaque trait du dialogue, et que d’indéfinies préparations pour amener le mot de la fin ! […] Mais on y rencontre de fort jolies choses, de fines distinctions, des comparaisons ingénieuses.
Mille lapidaires se sont attaqués tour à tour à cette enveloppe, et à la fin le diamant s’est montré, brillant mais froid, dur, rebelle aux instruments qui le taillaient. […] C’est lui qui met réellement fin à la littérature chevaleresque et aristocratique. […] Pour y parvenir, il faut traverser bien des erreurs, subir bien des déceptions ; mais celui qui persévère trouve à la fin la récompense de ses efforts. […] En quelques pages très nettes, Daniel Stern, à la fin de son livre, a exposé ces vicissitudes étranges de la gloire des deux grands poètes. […] Chaque jour cette âme avait absorbé un globule évangélique, et à la fin elle avait été saturée de paix religieuse et radicalement transformée.
Notre amateur est né à la fin du siècle passé. […] Il était fin, léger, hardi, railleur ; figurez-vous Mascarille élevé et dressé à l’école de Figaro. […] dit-on à la fin. […] Car à la fin on savait non seulement son nom, mais sa demeure. […] À la fin, et après de longues heures d’attente, cette porte s’ouvrit lentement.
Ils eurent deux fils : l’aîné, Charles, solide, simple, pratique, brave homme, qui fut médecin comme son père, et Eugène, garçon délicat et féminin, aimant, joyeux et fin. […] Sur la fin de sa vie il en était sans doute de même pour sa peinture. […] Et le même sens très fin de la composition et des valeurs, naturel à un peintre, lui a fait disposer autour de Dominique Olivier et Augustin. […] Le mécanisme de ce graphique allait selon la nature d’Amiel, faisait corps avec l’élan de l’âme et de la main, et chaque soir quelques pages de cette fine écriture sans ratures allait accroître le magasin du Journal. […] Il a été, sur la fin de sa vie, presque aussi dur à l’égard de l’Allemagne qu’à l’égard de la France.
reprise et fin de la querelle de janin et de dumas. — eugène sue. — théodore burette.
Il sait formuler d’une voix légère les axiomes et les contradictions de la fine diplomatie de l’amour.
Sainte-Beuve Georges Lafenestre qu’on a fort salué pour ses Espérances, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur, en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse.
Larue a quelquefois plus d’élévation, & sa morale annonce un esprit aussi fin observateur, qu’heureux à trouver des expressions & des tours propres à rendre ses idées, & à les faire saisir par une vive impression.
Il faut sur-tout renvoyer nos ingénieux Mécréans à celle d'un prétendu Militaire à un jeune Impie, placée à la fin de l'Ouvrage, pour les mettre à portée de juger sainement du cas qu'on doit faire de la déplorable gloire attachée à la Philosophie.
Et fin des graveurs, et du sallon de 1767.
Ils se continuent les uns les autres en un écoulement sans fin. […] Mais il y a une finalité interne : chaque être est fait pour lui-même, toutes ses parties se concertent pour le plus grand bien de l’ensemble et s’organisent avec intelligence en vue de cette fin. […] Il n’était donc pas contenu dans le présent sous forme de fin représentée. Et néanmoins, une fois réalisé, il expliquera le présent autant que le présent l’expliquait, et même davantage ; il devra être envisage comme une fin autant et plus que comme un résultat. […] Sans doute il a fait table rase de la fin poursuivie ou du modèle idéal.
La suite sera ce qu’elle sera, et la fin, puisque, bon gré mal gré, il faut une fin. […] Et leur querelle prit fin. […] La fin de cette lettre désolée nous dit leur pauvre secret : cette peur du « bateau », si j’ose encore m’exprimer ainsi. […] L’idée, toujours fine et poétique, y est exprimée avec exactitude, avec beaucoup de propriété, mais " sans mystère. les mots disent littéralement ce qu’ils disent et rien de plus " …. etc : cela m’a donné l’idée de reprendre le vieux livre de nos poètes (1888), que je n’avais pas relu depuis bien longtemps. […] Définir et peindre, cela est pour elle un moyen, non une fin, et un moyen qui, seul, ferme tout.
Il est du drap le plus fin, couleur lilas, la veste en moire de la même couleur, habit et veste garnis d’une double bordure en or. […] La maladie touche à sa fin ; elle nous coûte cher : elle nous fait perdre au moins cinquante ducats. […] Mais à la fin de ces lettres, datées des différentes villes d’Italie qu’il parcourt, il y a toujours la note tendre : c’est le moment où il pense à sa mère absente et au foyer attristé de Salzbourg. […] Tous les auditeurs furent ravis, et il y eut un immense applaudissement ; mais comme je savais en l’écrivant quel effet produirait ce passage, je l’avais fait reparaître à la fin, puis répéter encore ; les mains partirent, et les bravos s’unirent au chœur des instruments. Aussitôt après la fin j’allai dans ma triste joie au jardin du Palais-Royal.
À la fin du troisième jour, vers le soir, il se fit un reproche à lui-même de sa longanimité. […] Moi-même, à la fin de l’année 1830, j’éprouvai dans ma vie morale des troubles et des orages d’un genre nouveau. […] C’était, selon moi, un livre à deux fins. J’ai été homme de cheval, je n’ai jamais aimé ce qu’on appelle un cheval à deux fins. Volupté était pour moi un cheval à deux fins : amour sensuel et dévotion mystique.
Le désir d’une grande richesse lui amena une mauvaise fin. […] Vous avez tué Sîfrit, mon époux bien-aimé, dont je déplorerai de plus en plus la mort jusqu’à ma fin. » Il dit: « En voilà assez, n’en dites pas davantage. […] Une épée de fin acier résonnait en sa main à coups pressés. […] La terrible lutte dura jusqu’à ce que la nuit y mît fin. […] Ici prend fin ce récit.
Ces trois génies, le génie fin et classique du sous-entendu et du ridicule, le génie patriotique et martial du corps de garde, le génie élégiaque et pastoral de la chaumière, étaient difficiles à rencontrer dans un même homme. […] De son œil malicieux et fin, il les regarde avec un sourire d’intelligence qui leur dit : Je suis un d’entre vous, je suis votre compère, je suis votre ménétrier. […] Le buveur illettré croyait se montrer aussi fin que lui en affectant de l’entendre, et l’amour-propre flatté du peuple concourait à la popularité du chansonnier ! […] J’ai eu l’ambition de Diogène ; mais mon tonneau est plus commode et plus grand que le sien », poursuivait-il avec un fin sourire ; « il contient bien des amis, et il a contenu un fidèle amour ; il dépasse encore mes désirs. […] Je suis né dans ces bois, j’y passai ma jeunesse ; Une épouse et deux fils embellissent ma fin.
C’est d’elle que nous continuons de vous entretenir aujourd’hui en feuilletant jusqu’à la fin cette correspondance et ce journal intime de cet ange terrestre qu’on appelait Eugénie de Guérin, ce saint Augustin des femmes, seulement un saint Augustin sans péché, dont les larmes ne furent point de l’expiation, mais des effusions du cœur, effusions tantôt d’enthousiasme pour Dieu, tantôt de pitié pour ses créatures, tantôt d’admiration pour la nature, et qui ne vécut comme la fleur de l’herbe des champs que pour verser sa douce odeur sous les pieds de son père, de son frère et de ses amis. […] Je lisais hier au soir Bernardin, au premier volume des Études, qu’il commence par un fraisier, ce fraisier qu’il décrit avec tant de charme, tant d’esprit, tant de cœur, qui ferait, dit-il, écrire des volumes sans fin, dont l’étude suffirait pour remplir la vie du plus savant naturaliste par les rapports de cette plante avec tous les règnes de la nature. […] L’âge des cloches prend des siècles, du temps sans fin, à moins d’un malheur ou d’une révolution. […] Dieu fait ses dons à tant de fins !
A la fin de ce siècle, l’art d’écrire en prose n’avait plus guère à acquérir quant à la matière ; et quant à la langue elle-même, elle ne demandait plus que des perfectionnements de détail, et une certaine discipline dont nous nous occuperons en son lieu. […] Vrai magasin comme dit Vaugelas, d’idées raisonnables et pratiques sur la vie humaine inventaire complet de la sagesse antique personnifiée elle-même dans un homme supérieur, recueillant les traditions d’un monde qui touchait à sa fin. […] « De toutes les opinions, dit-il, que l’ancienneté a eues de l’homme en gros, celles que j’embrasse le plus volontiers, et auxquelles je m’attache le plus, ce sont celles qui nousmesprisent et avilissent, et aneantissent le plus138. » Pour la théologie, il l’évita jusqu’à la fin. […] Sur la fin du siècle toutefois, on commence à le lire, et on le juge mieux.
Veuillez donc me dire si je puis me tranquilliser là-dessus, et si vous, cher ami, le régisseur et le chef d’orchestre, reconnaissez la grande difficulté de la tâche et si vous êtes décidé à la mener à bonne fin. […] Il y a de la bonne humeur dans sa colère. « L’orage touche à sa fin, compagnons ! […] Tel est, dans sa simplicité poignante, ce drame musical, et nous n’avons pas même tenté — connaissant l’insuffisance de notre parole — d’exprimer les beautés poétiques et musicales dont il abonde, il est enveloppé tout entier de ténèbres et de tempêtes ; il est lui-même comme un grand vaisseau battu sans fin par l’orage ; tous les vents de l’abîme soufflent, toutes les voix des profondeurs mugissent dans ses sauvages harmonies, et l’âme du spectateur se sent entraînée, roulée, dispersée dans les noires vagues de la mer. […] Si nous considérons chez maints modernes compositeurs allemands, le désordre sans bornes, le gâchis des formes, par lesquelles si souvent ils nous gâtent la joie de beaucoup de beautés isolées, nous désirerions bien voir ces pelotes enchevêtrées mises en ordre par cette forme italienne fixe ; et en effet, si elle est, avec tous ses sentiments et sensations, entièrement coordonnée et saisie d’un ferme trait en une claire et convenante mélodie, l’instantanée et simple compréhension de toute une passion sera de beaucoup plus facile, que lorsque, par mille petits commentaires, par telle ou telle autre, nuance d’harmonie, par le timbre de tel instrument ou de tel autre elle aura été cachée et à la fin tout à fait subtilisée.
Hors que, se transportant en rapport du Cercle virtuellement éternel et illimité, à la suprême équivalence de l’elliptique périphérie en une Droite d’immuance, l’Ellipse n’ira pas : et de la virtuelle Fatalité ne pouvant avoir la Fin, éternellement en déviation excentrique, elle meut. […] Mais il n’est point en elle impliqué, — en contre-sens, — ainsi que l’ont vu Darwin et Spencer, que cette nécessité vitale soit pour l’évolution, une Fin : tandis qu’en essentielle réalité elle s’en dénonce, pour parvenir à plus d’harmonie et d’équilibre — un moyen. […] La Matière est « une » primordialement, d’une unité amorphe et in-sciente, si nous la prenions, un instant idéal, en son éternité où l’une de l’autre l’Origine et la Fin sont en virtuelle puissance. […] Nous hâtant de protester que pareil rêve normalement surgi, d’un esprit qui trouverait sous les Apparences et dans leur relativité le Vrai et l’Immuant, n’est qu’un songe : l’évolution de la Matière, nous le vîmes, ne pouvant avoir sa Fin, — qui serait son principe su !
On parle du discours de Clemenceau, à la fin duquel l’orateur était très fatigué… Une conversation générale, où l’on entend la voix tendre du gros Spuller, disant à Berthelot : « Il a trouvé dans le cerveau de notre grand ami, une finesse… » Et les apartés se taisent, et l’on écoute Spuller parlant de son grand ami mort, avec un peu de la religion d’un amoureux. […] Et le voilà tout à coup travaillant, et étant le premier, jusqu’à la fin de ses classes. […] Dans le livre, on se le rappelle, c’était fait avec un sécateur de rencontre… À la fin, des sifflets très aigus partant d’une loge, se mêlent aux applaudissements. […] Lundi 31 décembre La patrie de mon esprit, toute cette fin d’année, a été la salle à manger et le petit cabinet de travail de Daudet.
Pourtant le soir qui tombe a des langueurs sereines Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines ; Le linceul même est tiède au cœur enseveli : On a vidé ses yeux de ses dernières larmes, L’âme à son désespoir trouve de tristes charmes Et des bonheurs perdus se sauve dans l’oubli. […] … Non, c’est pour rendre au temps à la fin tous ses jours, Pour faire confluer, là-bas, en un seul cours Le passé, l’avenir, ces deux moitiés de vie Dont l’une dit jamais et l’autre dit toujours. […] Fin. […] père Dutemps », lui dis-je, « cela prouve que ma voix a bien changé, comme mon visage ; car vous l’avez entendue bien souvent sous le vieux sorbier de votre cour, quand nous ramassions au pied de l’arbre les sorbes que la Madeleine votre femme faisait mûrir sur la paille, ou quand je rappelais les chiens courants de mon père au bord du grand bois, au-dessus de votre champ de blé noir. » Il renversa sa tête en arrière, ôta son bonnet, d’où roulèrent sur ses joues des écheveaux de cheveux blancs et fins comme une toison, et il recula machinalement en arrière, à deux pas.
La pesanteur n’a pas de vogue en France, où la malice fut toujours une chose fine, hardie et légère. […] Certes, nous ne pouvions pas demander une si grande chose à Villemain, mais, nous le lui dirions à lui-même, nous le croyions réservé à une moins triste fin que cette extinction de son ancien talent dans la littérature fusionniste et les fautes de français ! […] Encore une fois, c’est là une triste fin. Le commencement paraît splendide ; le milieu brille encore des reflets d’une aurore évanouie, de ces reflets qui ne sont plus dans le ciel mais dont on garde longtemps l’impression dans les yeux ; puis vient la fin grise, déteinte, obscure : telle est l’histoire de Villemain.
Trois fois la salle a été pleine d’amis ; la quatrième ou la cinquième fois le public a tant sifflé vers la fin qu’on a fait baisser la toile.
Mérimée l’a certainement été ; on n’a jamais mieux réussi à l’Académie, en étant moins académique ; il n’a fait aucune concession au genre et il en a triomphé ; il est resté dans sa propre manière, avec son genre d’esquisse précise, voisine du fait, son ironie contenue, sa fine raillerie qui ne sourit pas, mais dont le public n’a rien laissé échapper.
« Cher monsieur et ami, « Je reçois et je lis cette seconde partie (d’un Mémoire sur le cardinal de Retz, inséré en appendice à la fin du tome V de l’édition définitive de Port-Royal), … Vous nous y faites voir, en effet.
André Lemoyne mérite une mention spéciale parmi les fins ouvriers du style.
Mais il ne voyait pas le moyen de parvenir à ses fins.
(Fin.) […] Vers la fin de son livre, on dirait que Joinville, en le dictant98, s’accoutume peu à peu à être auteur ; parlant de saint Louis et des maisons religieuses de tout genre, des monastères de tout ordre qu’il fonda, il dit : « Et ainsi que l’écrivain qui a fait son livre et qui l’enlumine d’or et d’azuram, enlumina ledit roi son royaume de belles abbayes qu’il y fit. » Voilà une comparaison littéraire proprement dite ; et elle est encore vive et riante. […] — Joinville survécut à saint Louis de quarante-sept ans environ ; il persista jusqu’à la fin à croire que ceux qui avaient conseillé au roi ce dernier départ avaient fait péché mortel.
Cowper, avec son tour d’imagination frappée, y voyait non seulement des avertissements divins et des châtiments infligés au monde, mais encore des signes précurseurs de la fin des temps et du Jugement dernier. […] Cette fin de vie de Cowper est triste, humiliante pour l’esprit humain, et bien propre à faire rentrer en soi quiconque est tenté de s’enorgueillir. Il eut d’ailleurs jusqu’à la fin des amis, des parents affectueux qui se renouvelèrent autour de lui et se disputèrent l’honneur de soigner et d’abriter ses agonies et ses lentes souffrances.
Heureux dès sa jeunesse, ayant reçu du ciel la fortune, la bonne mine, le désir de plaire et l’art de jouir, il vécut de bonne heure dans le meilleur monde ; il respira, sur la fin du règne de Louis XIV, cet air civilisé le plus doux et le plus tempéré pour lequel il était fait ; il continua sa carrière fort avant dans le xviiie siècle sans en partager les licences ni les ardeurs, fut l’ami intime et le familier de tous les gens en place, le patron ou l’amphitryon des gens de lettres, parmi lesquels il prit un rang distingué que chacun s’empressa de lui offrir. […] Voltaire, qui l’a plus loué que personne, a retiré, à la fin, tous ses éloges, lorsqu’il a vu le président mourir en reniant la philosophie. […] du moins la religion des païens avait-elle des ressources : Pandore leur avait laissé une boîte au fond de laquelle était l’espérance ; elle était cachée sous tous les maux, comme si elle était réservée pour en être la réparation ; et nous autres, plus barbares mille fois, nous anéantissons tout ; nous n’avons conservé que les malheurs ; nous détruisons toute spiritualité… Adieu, mon cher confrère ; Dieu vous fasse la grâce de couronner tous les dons dont il vous a comblé, par une vérilable gloire qui n’aura point de fin !