Je me fis à moi-même ce reproche sur une délicatesse qui me sembloit ridicule dans un mari, et j’attribuai à son humeur ce qui étoit un effet de son peu de tendresse pour moi. […] Continuez cependant à faire vos efforts ; ils feront leur effet lorsque vous y penserez le moins ; pour moi, je vais faire des vœux afin que vous soyez bientôt content.
où il suffit seulement d’avoir l’imagination fantasque & l’esprit Romanesque, où il ne faut qu’étudier quelques effets singuliers, & les dessiner, compasser le jeu des Interlocuteurs, pour en composer une pantomime, & se guindant sur les échasses d’une morale commune, étaler d’un ton emphatique des tirades, des maximes, & des sentimens préparés de loin & cousus après coup au Roman : genre où le style est ce qu’on soigne le moins, dont la lecture, dénuée de l’illusion & de l’appareil du Théâtre, n’est pas supportable ; monstre, en un mot, qu’Horace, dans son Art Poëtique, auroit eu peine à décrire, pour en donner l’idée. […] Celle de toutes les Langues qui approche le plus de la langue Grecque, la langue Françoise, adoptée par toutes les Nations, claire, précise, énergique, sublime, pleine de douceur & d’harmonie, susceptible des plus grands effets, n’est plus qu’une langue sourde & monotone, peu propre aux chants de Polymnie.
Et, envoyant promener mon éducation littéraire, je trouve Balzac, plus homme de génie que Shakespeare, et je déclare que son baron Hulot produit sur mon imagination, un effet plus intense que le Scandinave Hamlet. […] Là, après avoir fumé sept ou huit londrès, le tabac et le chloral faisant leur effet, Daudet a un peu dormichonné.
Il a craint l’effet de certains chapitres qui ne paraîtraient pas assez patriotiques, il a craint l’ennui d’une description de bataille ayant deux cents pages, il a craint la diminution de la vente du volume par la publicité du feuilleton, et il a traité avec la Vie populaire. […] Je porte à ta connaissance que l’an XXXIV du double règne de Philométor et d’Evergète II, lorsque Lochus est venu à Diospolis-la-Grande, certaines personnes ont envahi l’un des tombeaux qui m’appartiennent dans le Péri-Thèbes ; l’ayant ouvert, ils ont dépouillé quelques-uns des corps qui y étaient ensevelis, et en même temps ont emporté tous les effets, que j’y avais mis, montant à la somme de dix talents de cuivre.
Il nous montre le monde sortant des mains de Dieu par un effet de sa Toute-puissance ; l’homme né pour être juste & heureux, frappé de malédiction ; son Libérateur promis & annoncé dans tous les siécles aux Patriarches & aux Prophêtes ; sa venue dans ce monde au tems marqué ; sa Religion prêchée & reçue dans tout l’univers ; les Empires qui s’élévent & qui tombent successivement. […] M. de Louvois en fut à son tour occupé, & le Pere Mabillon fut désigné pour ce travail, qui pourtant resta sans effet jusqu’à la régence.
Il a été l’organe d’idées justes, neuves, opportunes le plus souvent, immédiates, qui ont eu leur effet au moment où elles se produisaient ; il a coopéré à l’éducation littéraire de son époque ; ces services de journaliste et d’écrivain de revue, si essentiels en eux-mêmes et si méritoires, sont depuis longtemps consommés et épuisés : nous, ses contemporains et ses amis, nous en avons mémoire et conscience, notre devoir est de les rappeler et de les mentionner ; mais nous ne saurions exiger des nouveaux venus de s’en former la même idée et d’en garder la même reconnaissance que nous.
Ce qu’il y a de certain, c’est que, la croyant plus mal, M. de Talleyrand était accouru, et il avait paru étonné de la trouver passablement : « Que voulez-vous, dit-elle, c’est d’un bon effet pour les gens. » M. de Talleyrand, après un moment de réflexion, reprit : « Il est vrai qu’il n’y a pas de sentiment moins aristocratique que l’incrédulité52. » La duchesse avait donné à sa fille, pour lui enseigner la religion, un jeune abbé, homme d’esprit et dont la réputation commençait à s’étendre.
Son jeune rival, qui depuis ce temps avait beaucoup vu et entendu, et qui s’était renouvelé sur bien des points, me fait, par rapport à lui retardataire et laissé sur le chemin, le même effet que le glorieux René dépassant de mille stades Oberman immobile et oublié.
. — Comme pendant à cette délicieuse chanson, il faut prendre aussitôt celle du Réformé content de l’être (1814), dont le refrain est d’un effet tout contraire au précédent, et dont l’air également va en sens inverse du trait final : Tout va bien (bis), Grâce au Ciel, je n’ai plus rien, Je n’ai plus rien, je n’ai plus rien.
Juste et fatal effet du privilège que l’on exploite à son profit au lieu de l’exercer au profit d’autrui.
Au-dessous d’eux et toujours à l’exemple de la taille, d’autres sont responsables. « Après que les premiers ont été discutés dans leurs personnes et dans leurs biens, le fermier est autorisé à exercer son action en solidarité contre les principaux habitants de la paroisse. » On a décrit tout à l’heure les effets de ce mécanisme.
C’était naturel : les effets, en diplomatie comme en mécanisme, subsistent longtemps après la cause ; les traditions sont les idées de ceux qui n’en ont pas dans les négociations et dans les cabinets.
Mais bientôt, par cette mobilité de résolution, effet de la peur, qui fait que, parmi les choses qu’on redoute, celles qu’on a sous les yeux paraissent toujours plus redoutables, il revient furtivement dans son palais, qu’il trouve vide et désert, car tous ses serviteurs étaient dispersés ou s’évadaient pour éviter sa rencontre.
Le vallon de Saint-Claude surtout, dont la ville se confond au fond d’une gorge avec les falaises grises de ses rochers, a une profondeur, des tourments, des anfractuosités, des abîmes, des vertiges qui fascinent les yeux du haut de ces divers plateaux qui la dominent de si haut et de si loin ; je n’ai vu de pareils effets de perspective dans les profondeurs que dans le Liban, quand au pied des cèdres on plonge de l’œil sur la petite ville industrielle de Zharklé, pleine de couvents et de fabriques d’armes, sur les deux marches d’un ravin, dans une anse, entre deux parois perpendiculaires de rochers crénelés de sapins.
Rousseau écrivit, mal éveillé, le Contrat social, capable de donner le fanatisme de l’absurde à toute la bourgeoisie lettrée de la France, jusqu’à ce que la rage de l’impossible, le delirium tremens de la nation, s’emparât du peuple et lui fît commettre des crimes, des meurtres et des suicides, qui remontent, comme l’effet à la cause, à de mauvais raisonnements.
Et l’effet est d’autant plus saisissant que le poète, sans doute, ne l’avait ni cherché ni prévu.
En ce cas, il faudrait voir dans l’énorme supériorité du nombre de grands écrivains nés dans la France du Nord un effet de l’histoire même de notre développement en tant que nation.
Approuvons donc, ne serait-ce que pour cet effet salutaire, une habitude qui est à la fois bonne et mauvaise comme toutes les choses humaines.
Nous ne retrouverons ni les mêmes intonations, ni la même pantomime ; tout sera changé L’effet sera certainement moindre, s’il n’est pas complètement nul.
Il ne vit pas que les langues ne s’enrichissent que par les pensées ; que le secret de la noblesse du langage est tout entier dans la hauteur modérée et égale des pensées ; que l’harmonie est moins une musique qui flatte l’oreille, que l’effet général d’un langage qui réunit toutes les conditions de propriété de noblesse, de clarté.
Mais s’il accumule les traits sans ordre, sans gradation, si tout est confus chez lui, il n’en reste pas moins un orateur qui plaide une cause, il cherche un effet, d’une autre façon sans doute que ses écrivains abhorrés, mais il le cherche, et, que voulez-vous, je préfère l’éloquence de Bossuet, celle de Joseph de Maistre, son grand ennemi, même celle de Massillon, à cette avalanche de citations et d’exemples mal soudés les uns aux autres et enjolivés d’un commentaire criard.
Je me suis laissé dire que partout, une fois arrivé à ce passage, l’on faisait un grand ritardando pour produire un effet de « traînerie » de sorte qu’un ami qui l’avait entendu chanter de cette manière, a été très surpris de me l’entendre dire à la mienne.
D’ailleurs, rien qu’à considérer cette ville de Bayreuth que devant le monde entier j’élève à une telle importance, je vois que nous sommes en présence d’une création universellement bienfaisante, dont l’effet se répand immesurablement devant nous.
Tel autre, pour un effet d’art ou dans un élan sincère, poussera le réalisme jusqu’à la brutalité, et il ne me choquera point.
Pierre Brun ne fait pas d’effets de torse, pour cause, et les poids qu’il soulève n’effraieront personne.
d’avoir été, il y a de cela huit mois, en hiver, par la pluie, guetter toute une nuit, à Montmartre, le fils de la crémière qui l’avait chassée, pour savoir par quelle femme il l’avait remplacée : toute une nuit passée contre la fenêtre d’un rez-de-chaussée, et dont elle avait rapporté ses effets trempés jusqu’aux os avec une pleurésie mortelle !
D’ailleurs, nous n’aimons pas qu’on donne de si petites causes aux grands effets : c’est toujours une erreur, quand ce n’est pas un paradoxe.
Remarquez que La Fontaine ne méprise pas ces petits procédés de narration pour un effet de surprise.
… De preuve facile à justifier ou invincible à repousser, il n’y en a donc pas à ce livre qui nous fait l’effet de je ne sais quel immense mirage, éclairé d’une lumière qui semble la vie de l’histoire, mais qui ne semble l’être que parce qu’elle passe devant nos yeux, comme un tourbillon !
Son effet général est triste.
Une fois constitué, ce moule de la tragédie parut si beau que le public resta pendant deux siècles en admiration devant lui, et s’imagina qu’on y pouvait verser n’importe quoi… C’est que le public tient plus aux moules qu’aux choses qu’on met dedans… Le signe fait plus d’effet que la chose signifiée… Le drapeau tricolore symbolise plus d’idées (et quelquefois d’autres idées) que le gouvernement qu’il représente. […] Même, la possession, — que Carmosine je le répète, ne souhaite ni peut-être ne se figure, — aurait pour effet d’abolir ou tout au moins de modifier ce sentiment si étrangement désintéressé. […] Toutefois, le goût de la gymnastique et du muscle étant dans la nature, ce drame, plus sportique qu’humain, pouvait être humain encore ; et il devait y avoir quelque moyen de nous intéresser, — si démesurés qu’en fussent les effets, — au désespoir un peu spécial de cette Suédoise si résolument lacédémonienne. […] Courteline ne craint point d’user de certaines conventions effrontées, dont l’effet comique est d’une rare puissance, et qui ne sont d’ailleurs que des moyens d’atteindre à une vérité supérieure. […] Mais, considérée sous un troisième aspect, la guerre est la maîtresse, par excellence, du renoncement et du sacrifice : de sorte que la lutte entre les peuples peut avoir pour effet de purger momentanément les hommes des instincts mêmes qui perpétuent et rendent si atroce la lutte entre les individus.
La sobriété de son style, si favorable au relief de la pensée, eût été dans la comédie d’un merveilleux effet. […] Qu’une mère ferme les yeux sur la faiblesse de sa fille, le lecteur le conçoit sans peine ; mais qu’elle fasse le guet, qu’elle se pose en sentinelle tandis que sa fille se livre tout entière à sa passion, une pareille complaisance, qui peut bien se rencontrer, sera toujours d’un fâcheux effet. […] J’aurais souhaité que cette promesse demeurât sans effet, j’aurais souhaité que l’auteur, éclairé par les conseils de ses amis, comprît tout le danger d’une telle entreprise ; mais, puisqu’elle s’est accomplie, je ne crois pas inutile d’étudier ces commentaires en les comparant aux pensées qu’ils ont la prétention d’expliquer. […] Dargaud n’est, à proprement parler, qu’un effet sans cause. […] Hugo a cru obtenir un effet dramatique en faisant dire à Ruy Blas par don Salluste : Il fait froid, fermez la fenêtre, ramassez mon mouchoir, il s’est trompé complètement.
Un mot qu’on prend ainsi est beau de toute la pensée humaine qui se posa sur les objets et qu’il éveille comme par l’effet d’une magie. […] Plus timide que son maître, il n’a point tiré de son thème ces effets-là. […] Le vagabond Gottfried, qui soudain s’en va comme il était venu, reparaîtra dans la vie de Christophe ; il y fera l’effet d’un souffle de fraîcheur qui passe sur une fièvre. […] Pour modifier les journées de cette petite femme, il y a les incidents divers du hasard et il y a l’enchaînement naturel de la cause à l’effet, cette fatalité confuse qui, au désordre même des événements, impose une espèce de régularité. […] Il s’amuse à des effets d’archaïsme.
André Gide avait au moins une notion de la lumière, puisqu’elle imaginait le chant des oiseaux comme un de ses effets, ainsi que la chaleur qui caressait ses joues, et puisqu’il lui paraissait tout naturel que l’air chaud se mît à chanter, de même que l’eau bout près du feu. […] sont comparables au gros orteil de la statue de saint Pierre, qui doit aux baisers des dévots sa luisance. » Le goût de Gide pour la nuance et la demi-teinte est choqué par ces effets voyants ; cependant Corneille et Shakespeare ont eu raison de ne pas se les interdire ; ils conviennent au drame, ils sont beaux en soi, c’est à la vérité du sentiment tragique qu’ils doivent leur éclat ; et ils ne sont nullement usés : ce qui établit au moins deux différences entre eux et l’orteil de saint Pierre.
Que voulez-vous, dis-je, que conclue la logique humaine de cet écrasant despotisme exercé par quelques privilégiés sur tout le reste des hommes, sinon que les biens et les maux dans la société sont l’effet du hasard ? […] Mais maintenant il faut prendre garde qu’il n’avance sa main, et ne prenne aussi de l’arbre de vie, et qu’il n’en mange et ne vive à toujours10. » Ainsi Dieu lui-même nous incite à détruire l’effet du péché sans détruire la science acquise, sans retourner aux ténèbres.
Victor Hugo, d’un puissant coup d’aile, a rompu la vieille entrave de l’école, il a mis en liberté la pensée ; à l’ode, il a rendu ses ailes d’aigle ou de rossignol ; il a fait du roman l’épopée moderne ; du ventre de la tragédie morte, il a tiré le drame vivant ; dans un ordre d’idées plus humble en apparence, — en apparence seulement, — il a quadruplé le nombre des mots en usage dans ce qu’on appelait la langue noble, — sans néologisme cependant, car le néologisme est hideux, — exhumant les expressions des époques naïves, acceptant les termes populaires de l’époque nouvelle ; enfin il a réalisé notre admirable vers français, que Ronsard avait entrevu, que Corneille avait voulu, que Chénier avait rêvé, ce vers peu compris peut-être par les oreilles étrangères et inconsidérément calomnié, qui, souple et divers, harmonieusement nombreux et propre à s’emplir de choses comme le vers métrique d’Homère et de Lucain, en outre porte à sa cime, comme une bannière claquante, sa retentissante rime, multiple, innombrable, et dont l’effet, personnel à notre langue, manque à toute autre poésie que la nôtre. […] J’accouple des mots jaunes, bleus ou roses, Où je crois trouver de jolis effets. […] Quel effet ! […] Certains événements historiques, aujourd’hui scientifiquement avérés et expliqués (ou tout comme), par exemple le Labarum de Constantin, les croix répercutées sur les nuages par des plaines de neige, les phénomènes de réfraction du mont Brocken et certains effets de mirage dans les contrées boréales, ayant singulièrement intrigué et, pour ainsi dire, piqué au jeu, un savant ingénieur méridional, M.
Michelet l’étudié en son principe et ses effets, dans le couple et dans la foule. […] La discipline a cet effet que, n’ayant pas à disposer de soi-même, on peut mieux vivre en soi-même, et il y vécut. […] Il existe pourtant une autre conséquence de cet ostracisme, dont l’effet est plus humblement tragique que la sanglante péripétie d’un André Chénier aux prises avec la brutalité d’une démocratie sanguinaire. […] Hugo ne connaît guère en prose la longue période classique qui s’ordonne et se balance, faite d’équilibre réfléchi, de pesées égales ; il ignore les soudures qui unifient le style et le fondent en un amalgame indissoluble, et ces grands effets primordiaux de la langue il ne les rencontre guère que dans la mécanique du vers. […] Il put en voir les effets et en suivre les conséquences.
On voit de l’autre les montagnes d’Auvergne fort proches, qui bornent la vue si agréablement, que les yeux ne voudraient point aller plus loin, car elles sont revêtues d’un vert mêlé qui fait un fort bel effet, et d’ailleurs d’une grande fertilité… Fléchier en chaque occasion aura de ces descriptions de la nature, descriptions un peu maniérées et qui empruntent volontiers aux choses des salons, au cristal, à l’émeraude, à l’émail, leurs termes de comparaison et leurs images : toutefois, sous l’expression artificielle, on retrouve un certain goût et un sentiment fleuri de la nature.
Il ne faut pas que l’idéal fasse jamais l’effet de la chimère : or il se glisse du chimérique dans l’idéal de M. de Vigny.
Dans la lettre si connue où elle raconte l’effet de cette mort sur Mme de Longueville, Mme de Sévigné ajoute aussitôt : « Il y a un homme dans le monde qui n’est guère moins touché ; j’ai dans la tête que s’ils s’étoient rencontrés tous deux dans ces premiers moments, et qu’il n’y eût eu personne avec eux, tous les autres sentiments auroient fait place à des cris et à des larmes que l’on auroit redoublés de bon cœur : c’est une vision. » Jamais mort, au dire de tous les contemporains, n’a peut-être tant fait verser de larmes et de belles larmes que celle-là.
L’intimité qui s’ensuivit eut un effet durable sur l’esprit de Mme de Rémusat, et détermina en quelque sorte le milieu social où elle passa sa vie.
C’est par une voie que Buffon ignore, qu’il arrive à des effets que Buffon n’atteint pas.
Je conclus qu’un bonheur aussi constant n’est point l’effet de cette puissance aveugle et capricieuse qu’on appelle la fortune : Alexandre dut ses succès à son génie et à la faveur signalée des dieux.
Dès lors il vous semble que vous n’avez qu’à dire vos perceptions pour traduire du même coup vos sentiments, que vous n’avez plus besoin de préciser le rapport entre la cause et l’effet, entre le signe et la chose signifiée, puisque les deux se confondent pour vous… Encore une fois, comprenez-vous ?
Ici l’on sent l’effet malencontreux du mot « interminables » placé entre « plages » et « voyages », en revanche j’aime à faire observer l’heureuse disposition, aux derniers vers, des mots âges, arbres, pâles ; celui-ci, dernier écho du son prépondérant de toute la strophe, s’unit par une allitération à la rime, qu’une homophonie annonce elle-même et vient soutenir à la césure.
Il entendit aussi la voix de ceux qui, par des preuves indubitables, avaient acquis la connaissance de l’être suprême, de ceux qui possédaient la grammaire, la poésie et la logique, et étaient versés dans la chronologie ; qui avaient pénétré l’essence de la matière, du mouvement et de la qualité ; qui connaissaient les causes et les effets ; qui avaient étudié le langage des oiseaux et celui des abeilles (les bons et les mauvais présages) ; qui faisaient reposer leur croyance sur les ouvrages de Vyasa, qui offraient des modèles de l’étude des livres d’origine sacrée et des principaux personnages qui recherchent les peines et les troubles du monde 204 ». » L’Inde me représente, du reste, la forme la plus vraie et la plus objective de la vie humaine, celle ou l’homme, épris de la beauté des choses, les poursuit sans retour personnel, et par la seule fascination qu’elles exercent sur sa nature.
On ne saurait protester trop énergiquement contre la mise en scène baroque, ne cherchant que des effets de féerie, — aujourd’hui, surtout, que les œuvres de Wagner vont traverser la frontière, et que les directeurs de théâtres français viennent en Allemagne les étudier.
Si l’on juge des Perses par l’effet produit, quelle tragédie excita jamais de pareils transports !
L’hérédité du châtiment abolie, la chaîne brisée entre le destin du père et le sort du fils ; la responsabilité qui enveloppait aveuglément toute une race pour le forfait d’un des siens, restreinte à la personne du coupable ; la peine du talion, quelquefois inique quand elle égalise, toujours atroce quand elle excède, définitivement supprimée ; l’expiation rituelle qui implique le repentir, remplaçant l’expiation du sang ; le motif ajouté à la faute dans les considérations du jugement porté, et l’allégeant lorsqu’il l’atténue, de son poids mortel ; tels sont les effets de l’arrêt d’Athènes inspiré par la raison de Pallas.
L’effet de cette scène cruelle est indicible.
En homme qui sait la force de certaines conséquences, il n’oublie pas, avant de terminer ce livre, qui restera, sur bien des mémoires, comme un écriteau, de constater l’effet produit par l’abolition sur l’Ordre même.
Toutefois, par une étrange contradiction, où l’on ne peut voir qu’un effet de sa partialité antigrecque et de sa manie biblique, il compare le Dieu de Platon et de Parménide au Dieu d’Israël. […] Le Sophiste aussi est fort plaisant, surtout dans sa première partie, mais le Parménide est le chef-d’œuvre d’un humour tout spécial qui produit des effets désopilants en jonglant avec les notions les plus abstraites. […] Roberty, nous ferait, chez tout autre, l’effet d’un affreux blasphème. […] Quoi qu’on en ait pu dire, l’effet a été foudroyant et durable. […] Il a fait à Rouen grand effet, m’a-t-on dit. » Paulin Limayrac — « Si Limayrac devenait fleur… » — n’en fut pas moins indigné des complaisances du lundiste pour cet « art qui s’enfonce dans la réalité jusqu’au cou et n’en veut pas sortir ».
Ce sont là les hommes qui, en ce moment, débarquaient en Angleterre pour y importer de nouvelles mœurs et y importer un nouvel esprit, Français de fond, d’esprit et de langue, quoique avec des traits propres et provinciaux ; entre tous, les plus positifs, attentifs au gain, calculateurs, ayant les nerfs et l’élan de nos soldats, mais avec des ruses et des précautions de procureurs ; coureurs héroïques d’aventures profitables ; ayant voyagé en Sicile, à Naples, et prêts à voyager à Constantinople, à Antioche, mais pour prendre le pays ou rapporter de l’argent ; politiques déliés, habitués, en Sicile, à louer leur valeur au plus offrant, et capables, au plus fort de la croisade, de faire des affaires, à l’exemple de leur Bohémond qui, devant Antioche, spéculait sur la disette de ses alliés chrétiens et ne leur ouvrait la ville qu’à condition de la garder pour lui ; conquérants méthodiques et persévérants, experts dans l’administration et féconds en paperasses, comme ce Guillaume qui avait su organiser une telle expédition et une telle armée, qui en tenait le rôle écrit, et qui allait cadastrer sur son Domesdaybook toute l’Angleterre : seize jours après le débarquement on vit à Hastings, par des effets sensibles, le contraste des deux nations. […] Solidarité et lutte : voilà les deux effets de ce grand établissement réglementé qui forme et maintient en corps, d’un côté l’aristocratie conquérante, de l’autre la nation conquise ; de même qu’à Rome l’importation systématique des vaincus dans la plèbe, et l’organisation forcée des patriciens en face de la plèbe, enrégimenta les particuliers en deux ordres dont l’opposition et l’union formèrent l’État.
Ce qui a vaincu la France, c’est un reste de force morale, de rudesse de pesanteur et d’esprit d’abnégation qui s’est trouvé avoir encore résisté, sur un point perdu du monde, à l’effet délétère de la réflexion égoïste. […] Le catholicisme est trop hiératique pour donner un aliment intellectuel et moral à une population ; il fait fleurir le mysticisme transcendant à côté de l’ignorance ; il n’a pas d’efficacité morale ; il exerce des effets funestes sur le développement du cerveau.
Dujardin, excellent musicien, ne transporte en ses vers presque aucun des dons du musicien ; les effets qu’il cherche et qu’il trouve ne sont pas de rythme ou d’harmonie. […] L’idée n’est pas banale et je ne suis pas surpris qu’à l’audition, dit avec émotion et force par le poète, ce morceau soit d’un effet saisissant. […] Il y a un lien de cause à effet, cela est naïvement clair, entre l’homme et l’œuvre, mais de quel intérêt peut bien être la connaissance de l’homme pour qui s’amuse aux fantastiques marines de Claude Lorrain ?
Si l’on essayait un pointage de ce vocabulaire, on verrait quelle place y tiennent les termes violents : « crispe, tendu, raidi, âpre, effréné, forcené » … Parfois l’écrivain cherche l’effet de vigueur dans les allitérations, les assonances : « Ce n’est pas une révolution, c’est une dissolution » … « Il faut que les pouvoirs publics s’accordent, sans quoi ils s’annulent… Il faut que les pouvoirs publics soient obéis, sans quoi ils sont nuls… » Le plus souvent, c’est par les images qu’il veut frapper, et il les choisit du plus haut relief. […] Nous en pourrions citer d’autres d’autant de sérieux et de mêmes effets. […] Écrire d’un bout à l’autre, arranger des effets, s’échauffer artificiellement devant son bureau, il ne saurait. […] le pont du Rhin n’avait cessé d’être indivis entre nos voisins et nous, nous ririons de l’effet moral qu’il attendait (en 1869) d’un concert donné sur ses arches par « mille exécutants français et allemands ».
Sachant ce qu’est le roman, l’œuvre que doit être un roman, il sacrifiait tout à l’effet d’ensemble. […] Cependant il parvient à l’effet d’ensemble, par la vie même, par l’énergie vitale dont toute son œuvre est imprégnée. […] Son talent en eût tiré quelques-uns de ces effets dont il était avide. […] Et, de même que les guerres entre protestants et catholiques avaient laissé un tel souvenir d’horreur — et d’inutilité — que leur mémoire fut pour quelque chose dans le principe nouveau qu’institua le xviiie siècle et qui est que nul ne doit être mis à mort, ni même molesté, en raison de sa foi religieuse, on en vint à se demander s’il ne fallait pas imposer des bornes aux effets que produisait cette religion-là.
— Soyez certain, dit-il encore à propos de quelques manèges qu’il voit se pratiquer autour de lui, que cela ne me fera pas prendre un moment d’humeur ; mais je vous avoue que je voudrais que mon caractère pût se prêter à un peu de hauteur, qui, quand elle sera jointe avec de la sagesse et de la raison, fera toujours, je crois, un bon effet ici ; je sens que cette qualité me manque, mais je ne chercherai pourtant pas à affecter de l’avoir, parce que, ne l’ayant pas intérieurement, il serait impossible que je l’affectasse si bien que le naturel ne me trahît souvent ; et je pense, pour cette raison, qu’il ne faut jamais se proposer un système de conduite qui ne s’accorde pas avec le caractère qu’on a ; car, celui-ci venant à démentir le système comme il arrive toujours en ce cas, la conduite d’un homme ne paraît plus qu’une bigarrure tissu d’inégalités, ce qui est, je crois, fort préjudiciable à la réputation, et par conséquent aux affaires.
Autre effet du désœuvrement. — L’esprit sceptique, libertin et frondeur
“J’ai connu Mme d’Albany à Florence, écrit M. de Chateaubriand dans les Mémoires d’outre-tombe ; l’âge avait apparemment produit chez elle un effet opposé à celui qu’il produit ordinairement : le temps ennoblit le visage, et, quand il est de race antique, il imprime quelque chose de sa race sur le front qu’il a marqué.
Il n’est que trop vrai qu’un petit nombre de boutades d’esprit, éparses çà et là dans ses lettres au roi de Prusse, à d’Alembert, à Diderot, à madame du Deffand surtout, semblent jeter quelques doutes ou quelques dédains sur la nature et sur l’immortalité de l’âme, sur la personnalité et sur la providence de cet être suprême et infini appelé Dieu, auteur de tous les êtres, sans lequel tous les êtres seraient des effets sans cause ou des existences plus irrationnelles que le néant ; mais ces crimes de la raison contre elle-même dans Voltaire sont de lâches complaisances de plume, de honteuses concessions de bon sens faites par adulation à la femme impie, au prince immoral, aux écrivains sceptiques à qui ses lettres étaient adressées.
C’est par là qu’il s’élève quelquefois à des effets jusqu’à présent inconnus ; et c’est là aussi ce qui le fait tomber dans ce qu’on prendrait pour de misérables jeux de mots.
La morale reçue, admise à chaque époque, celle en dehors de laquelle les autres conceptions aventureuses de la conduite passent pour des immoralités, cette morale-là supposerait une observation, un classement des tendances, de leurs effets, de leur valeur qui ne peuvent être achevés qu’au moment où ces tendances vont être remplacées, partiellement, par d’autres.
Ici se place une scène hardie et brûlante, comme un fer rouge qui mord une chair vive, une scène dont l’effet déjà grand serait centuplé si elle était énergiquement amenée.
Ce n’est point par des raisons de sentiment ou par l’effet de ses tendances politiques, que l’auteur de l’Étape et du Divorce y est arrivé.
Vielé-Griffin il demeure obstinément fidèle à cette formule à laquelle, il doit des effets heureux et des notations nouvelles.
Hegel amnistie également les anachronismes et les défauts de couleur locale, comme choses peu importantes et quelquefois même utiles à l’effet poétique.
Il pense moins faire des effets de fleuret qu’à donner de rudes coups qui portent. […] Il sait combiner selon de justes proportions les apports merveilleux que lui charrient ses sens, il orchestre ses sentiments, donne à leur déroulement des inflexions musicales ; il en obtient des effets symphoniques.
L’enfant éprouve déjà le ravissement et les enivrances de l’Enfer. » Il les éprouva : il aimait, en baudelairien, le blasphème, pour ses occultes effets, le risque immense d’un plaisir qui se prend aux dépens de Dieu même. […] c’est tiré des singulières Poésies : « Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne faut pas faire, les singularités chimiques du vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la démence, le spleen, les épouvantements raisonnés, les inquiétudes étranges, que le lecteur préférerait ne pas éprouver, les grimaces, les névroses, les filières sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagérations, l’absence de sincérité, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cour d’assises, les tragédies, les odes, les mélodrames, les extrêmes présentés à perpétuité, la raison impunément sifflée, les odeurs de poule mouillée, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des déserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifère, noctambule, visqueux, phoque parlant, équivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anémique, borgne, hermaphrodite, bâtard, albinos, pédéraste, phénomène d’aquarium et femme à barbe, les heures soûles du découragement taciturne, les fantaisies, les âcretés, les monstres, les syllogismes démoralisateurs, les ordures, ce qui ne réfléchit pas comme l’enfant, la désolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfumés, les cuisses des camélias, la culpabilité d’un écrivain qui roule sur la pente du néant et se méprise lui-même avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats sérieux sur les axiomes sacrés, la vermine et ses chatouillements insinuants, les préfaces insensées comme celles de Cromwell, de Mademoiselle de Maupin et de Dumas fils, les caducités, les impuissances, les blasphèmes, les asphyxies, les étouffements, les rages, — devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de réagir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe souverainement. » Maldoror (ou Lautréamont) semble s’être jugé lui-même en se faisant apostropher ainsi par son énigmatique Crapaud : « Ton esprit est tellement malade qu’il ne s’en aperçoit pas, et que tu crois être dans ton naturel chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensées, quoique pleines d’une infernale grandeur. » Tristan Corbière Laforgue, au courant d’une lecture, crayonna sur Corbière des notes qui, non rédigées, sont tout de même définitives ; parmi : « Bohème de l’Océan — picaresque et falot — cassant, concis, cinglant le vers à la cravache — strident comme le cri des mouettes et comme elles jamais las — sans esthétisme — pas de la poésie et pas du vers, à peine de la littérature — sensuel, il ne montre jamais la chair — voyou et byronien — toujours le mot net — il n’est un autre artiste en vers plus dégagé que lui du langage poétique — il a un métier sans intérêt plastique — l’intérêt, l’effet est dans le cinglé, la pointe-sèche, le calembour, la fringance, le haché romantique — il veut être indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé detoutes les latitudes, de toutes les mœurs, en deçà et au-delà des Pyrénées. » Ceci est sans doute la vérité : Corbière fut toute sa vie dominé et mené par le démon de la contradiction.
Il ne dédoublait pas les syllabes, mais les différait, les faisait attendre, et cela produisait de curieux effets. […] Il en tirait même des effets comiques. […] Moi je suis le bègue amateur. » Il fallait voir l’effet que produisaient certaines suspensions de syllabes, quand il prononçait, par exemple, des phrases comme celle-ci : — Comment ! […] Ils me font l’effet de ces gens qu’on a connus indéfiniment, sans qu’ils se soient jamais révélés, et qui soudain un soir, à propos de rien, se mettent à bavarder sans fin, à raconter tout leur être et leur intimité, qu’on ne soupçonnait nullement. […] Ils lui faisaient l’effet de ces gens qu’on a fréquentés longtemps, sans qu’ils se soient jamais révélés, et qui soudain, un soir, à propos de rien, se mettent à bavarder sans fin, à raconter toute leur âme, qu’on ne soupçonnait pas.
La route, de plus en plus raide, monte en zigzags presque parallèles, si bien que nos mules ne font que six kilomètres en sept quarts d’heure, et que nous nous faisons l’effet de ne pas avancer, voyant toujours, semble-t-il, du haut de la banquette où nous sommes juchés, à la même distance dans le fond de la vallée, le point que nous avons quitté il y a deux heures. […] Les Basques avaient pour eux, en cette circonstance, et la légèreté de leur armement et la situation du lieu où se livrait le combat, tandis que la lourdeur de leurs armures et la disposition défavorable des lieux constituaient pour les Francs une grande infériorité. » Cela, nous l’avons vu, paraît écrit en partie pour atténuer l’effet moral qui dut être produit en France par le fait que Charles n’avait pas essayé de tirer vengeance du guet-apens de Roncevaux. […] Il résulte de toutes ces remarques, — dont je demande qu’on veuille bien excuser la longueur et la minutie, — que la Chanson de Roland repose certainement, à l’origine, sur une connaissance directe des faits, des hommes et des lieux, et présente même en certains points une concordance tout à fait remarquable avec les renseignements fournis par l’histoire ; mais que la forme où elle nous est arrivée, postérieure de trois siècles à la forme première, est extrêmement éloignée de celle-ci et est due en très grande partie aux inventions successives d’amplificateurs et remanieurs qui se souciaient uniquement de l’effet poétique, et qui d’ailleurs, en dehors de la Chanson même, n’avaient aucun moyen — ni par les livres, qu’ils ne lisaient pas, ni par la tradition orale, qui n’existait pas, — de se procurer des renseignements, sur les faits célébrés dans le poème. […] Entre son récit et celui du moine anglais il subsiste des coïncidences tellement frappantes qu’elles ne peuvent être l’effet du hasard ou le produit d’une tradition vraiment populaire.
II L’effet produit par les Méditations fut impérieux, irrésistible. […] Ne fût-ce qu’un jeu de versification, il n’est donné qu’au génie de reproduire en se jouant de tels effets et de construire une œuvre avec des fragments détachés. […] Corriger l’effet d’un scandale, atténuer par les teintes grises une couleur trop crue, telle est par trop visiblement l’intention de l’auteur. […] Il visait à la perfection et l’obtenait par des effets savamment calculés.
« Toi qui as lu l’Hamlet de Shakespeare, tu sais quel effet produit sur lui le savant et érudit Polonius ! […] Je ne puis regretter la vie orageuse et misérable que je quitte, je ne puis mépriser un homme que, sous le rapport de l’honneur, je connais aussi bien… Je vous avais prié seulement de me parler de sa santé et de l’effet que lui ferait mon départ. […] Il n’a ignoré aucun des effets infiniment divers produits par l’entrelacement des syllabes sourdes et des syllabes éclatantes, des syllabes pleines et des syllabes muettes.
Son visage d’Antinoüs, ses cheveux parfumés, ses vêtements élégants, ses attitudes étudiées pour l’effet, sans mélange visible d’affectation, le faisaient remarquer partout ; son esprit très cultivé aimait le beau dans les lettres et dans les arts comme dans la toilette ; il sentait vivement la poésie et la piété, cette poésie des âmes tendres.
Il ne songe seulement pas à son style : le mot, chez lui, c’est la pensée ; la couleur, c’est la lumière ; le seul effet qu’il recherche et qu’il obtient toujours, c’est la vérité.
« Le mot de Cambronne fait l’effet d’une fracture.
L’étrange erreur où je me suis laissé entraîner est l’effet d’une crainte novice et qu’il faut mener un peu rudement.
C’est que nul n’a su mieux que lui reproduire, avec une parfaite originalité, l’effet de cette poésie Shakespearienne dont l’Allemagne et la France sont aujourd’hui plus enthousiastes que l’Angleterre elle-même.
Malheureusement pour la jeune Indienne, le citoyen Chateaubriand avait promis à son Mentor, Fontanes, d’imiter Berquin et de donner aux femmes de France une leçon de saine morale : la vérité l’avait emporté si loin, qu’il ne lui restait plus qu’à sacrifier son amoureuse, il l’empoisonna, mais, dans sa bouche mourante, il mit ce cri de la nature : « J’emporte le regret de n’avoir pas été à toi », qui détruit l’effet moral du suicide de la vierge malgré elle.
Tantôt c’était un Montesquieu, ce prophète de l’expérience, qui montrait la source et les effets des législations ; tantôt un J.
Viens-tu à surprendre sur ta paupière humide une larme qui chercherait à détruire l’effet de tes résolutions ?
Ces poésies toujours trempées de larmes me font l’effet de ces pleureuses gagées des obsèques des anciens et des Orientaux d’aujourd’hui, qui ne savent qu’un métier, et qui meurent de faim si personne ne les loue à tant le sanglot pour pleurer à l’heure.
C’est l’onction qui assure les effets de la solidité.
Ainsi que nous venons de le dire, toutes les espèces éteintes et vivantes descendues de A forment un ordre ; et cet ordre, par suite des effets continus de l’extinction et de la divergence des caractères, est divisé en plusieurs familles ou sous-familles, dont on suppose que quelques-unes ont péri à différentes époques, tandis quelques-unes ont vécu jusqu’aujourd’hui.
— Je suis également soumis à ces deux effets de la liberté, répondit tranquillement Pierre. […] En attendant encore, je trouverai peut-être un meilleur parti ; et, soit qu’on reste dans le célibat ou qu’on se marie à la première occasion, c’est toujours l’effet de l’amour-propre ou de l’orgueil.
Mais comme cet effet tient à la passion encore plus qu’au talent, comme c’est l’éclair de l’héroïsme reflété dans les vers, en ce genre la poésie des troubadours n’a pas produit de longs ouvrages. […] Vous trouverez dans la poésie provençale tout l’art d’entrelacer les rimes, toute la science de mètre, tout le calcul de consonnances habilement mêlées, toutes les règles quinteuses et difficiles qu’on peut s’imposer à soi-même, pour multiplier les effets de l’harmonie. […] Dans cette époque du moyen âge, les deux puissances morales, inégales dans leurs effets, bien diverses dans leur origine, c’étaient la religion et la poésie populaire.