Un autre dira : René bourgeois et cloporte ; un troisième : Oberman de la plaine Montrouge ; un autre encore : Byron de faubourg, pauvre, laid et qui boite non d’un pied, mais de l’un et de l’autre côté, comme dit la Bible ; Pascal débauché qui s’en revient des lieux mauvais, le front bas, laver ses rougeurs dans le frais clair de lune d’un soir qui se lève et qui, à nous autres rêveurs, parle éloquemment de pureté.
Cette pyramide physique qui, en poésie, est une barbarie ou une corruption, l’audacieux poète s’est-il permis de l’élever, solitaire, parmi ses autres poésies, comme un avertissement de ne pas aller plus loin de ce côté sur le vu de ce qu’on y trouverait, ou une exhortation à passer outre ?
En laissant de côté l’histoire et la psychopathie et en s’appuyant sur la simple physiologie, il ne serait pas impossible de prouver que la continence, étant anormale, ne peut pas, comme tout ce qui s’oppose au libre jeu des fonctions vitales, ne pas perturber l’organisme, et par conséquent la pensée qui en est la fleur.
C’est que, pour laisser de côté l’idée paradoxale de Providence, depuis Gerbert, nous n’avons presque pas changé de civilisation. […] On croit trouver dans les Pensées, à côté des raisons du chrétien, les traces d’une raison très libre. […] Pratiquement il importe que le Symbolisme, art libre, acquière dans l’estime générale une valeur qu’on lui a, jusqu’à ce jour, déniée ; il importe qu’à côté des formes connues on tolère des formes inconnues et que de la serre chaude de la Littérature on n’expulse pas les plantes, nées de graines de hasard, ignorées des catalogueurs et des jardiniers. […] Le castor n’a pas d’autre but que de passer la rivière ; pourtant, quand il est de l’autre côté, il voudrait bien revenir, pour « repasser », mais il est trop tard : la foule des castors le presse et le pousse : on ne passe qu’une fois sur le pont des castors. […] Si le monde varie si peu, si Hérodote, comme le dit Schopenhauer, a pu raconter toute l’histoire future en écrivant l’histoire d’un petit moment et d’un petit coin de la terre, — c’est que les inutiles évolutions humaines ont été l’œuvre d’êtres inconscients, acharnés à suivre leur nature, à toujours recommencer la même chose, à toujours scier des arbres pour passer de l’autre côté de la rivière.
Quant à leur destructibilité, je laisse cette question de côté, ne la comprenant pas. […] De quelque côté que nous nous tournions, nous voyons se dresser l’obstacle qui, certainement, nous arrêtera. […] Quand le vent souffle toujours du même côté sur un rideau de pins, il les courbe tous dans le même sens. […] Il y a d’un côté les assassins et de l’autre ses assassinés. […] Il n’est pas de superstition qui n’ait son côté comique.
Barrès la soupçonne d’avoir contribué à la maîtrise de ce grand peintre dans un art où apparaîtraient, à côté du catholicisme à l’espagnole, des traces de la domination arabe. […] Les « cigarrales », ces villas de plaisance égrenées sur la montagne, de l’autre côté du Tage, abritaient de galants Décamérons. […] « Oui, se disait-il, l’odieuse pensée que j’ai accueillie, et non pas seulement une fois, l’assassin l’a eue de son côté, toute pareille ! […] Il y a partout, si l’on veut, une droite et une gauche, mais nul n’est tenu de siéger du même côté dans des assemblées différentes. […] Elle donna huit enfants à François de Gonzague et lui garda une fidélité à toute épreuve, bien qu’il n’observât point de son côté la même discrétion.
Mais, d’abord, il ne l’a choisi qu’entre un assez petit nombre de types divers, en s’arrêtant au maximum de douze pieds et, sauf exception, en laissant de côté les mètres impairs (les vers de 9 et de 11 syllabes sont rares dans les œuvres des Parnassiens). […] Et c’est, un jour, un soldat mort qu’il aperçoit, avec un trou rouge au côté, dans les glaïeuls, « le dormeur du val »… A Charleroi, le directeur du journal l’appelle « jûne homme », et l’éconduit. […] Et celui-ci, de son côté, débile et ombrageux, se vit relancer par sa famille, sa mère, sa belle-mère, sa femme. […] A côté du Symbolisme dont il vante l’intérêt littéraire, il préconise aussi, comme essentiel, un renouvellement de la langue. […] Et nous irons vers lui qui vient de l’occident, dans le frisson et dans le rire de nos dents… D’autres sont venus déjà, avec des rires, avec des cris, faciles triomphateurs et décevants, marchands de Tyr et de Cartilage, qui passaient supputant des nombres sur leurs doigts, et puis la troupe bariolée des bouffons et des astrologues, et les chevaliers en route vers les graals, et les pèlerins, besace au côté, et les Apôtres, drapés en gestes d’Evangile, et les Barbares en hordes tumultueuses, — foules diverses qui apparurent comme de vains espoirs à l’horizon vide, et ne s’arrêtèrent pas.
Il fut saisi, dans l’assemblée même, d’une douleur de côté, suivie d’une sueur abondante et d’un frisson violent ; il rentra chez lui avec la fièvre, et au bout de sept jours il n’était plus. […] — J’ai grand plaisir à les suivre, répondit Lucius avec une honnête timidité ; mais vous avez parlé de Charmadas : je me sens entraîné de ce côté-là.
Enfin, si, comme il est vraisemblable, Platon a rendu plus fidèlement que Xénophon certains côtés du caractère de Socrate, celui-ci a dû souvent évoquer en souriant le signe divin et le mêler par ironie à des événements sans importance205 ; il a pu quelquefois présenter à ses amis les conseils réfléchis de sa prudence comme des avis mystérieux de la sagesse divine, afin d’éviter une discussion qui, malgré toute son habileté, eût risqué d’être moins persuasive206 ; sans doute aussi, il y avait une part d’ironie dans les rapprochements qu’il aimait à faire entre les grossiers procédés de divination de ses contemporains et le subtil oracle qu’il savait si bien interpréter. […] Fouillée traduit : « J’ai entendu par ici une certaine voix » ; Cousin : « de ce côté.
Et quoi d’étonnant, puisque, de nature et de volonté, Gœthe ne voit jamais les choses que par leur côté extérieur ? […] De même encore il se balança, harpe éolienne littéraire placée au confluent de toutes les littératures, au vent de la mythologie du Nord, qui le ravit (nous dit-il) par le côté humoristique d’une poésie qui avait inventé des géants et se moquait des dieux, — l’impiété étant en lui au même degré que le polythéisme, ce jour-là, esprit ouvert à tout venant qui ressemblait à une auberge dans laquelle toute idée quelconque pouvait passer la nuit.
Lorsqu’il se trouve dans un théâtre, et qu’il y a des dames auprès de lui, si l’ouvreuse vient lui proposer un journal, il répond tout haut : « Je n’en ai pas besoin ; c’est moi qui le fais. » Dans les foyers, les jours de première représentation, il marche à côté des critiques célèbres qui ne le connaissent pas, et remue les lèvres pour faire croire au public qu’il est en conversation réglée avec eux. […] l’habit noir. — Oui, — mais nous n’irons pas du côté du buffet. […] Il en tira facilement cette conclusion, que les deux premiers artistes subventionnaient à leurs frais, — et chacun de son côté, — une brigade d’enthousiasme, et que les deux groupes, se croyant rivaux, pensaient se montrer plus agréables à leur commettant en faisant de la contradiction systématique. […] Le Charançon est invulnérable de ce côté ; son amour-propre, habillé de toile imperméable, peut impunément recevoir toutes les averses de dédain qui pleuvent sur lui. […] À l’issue du banquet qui nous a été offert à l’hôtel des Bains, — Et qui a clos cette journée hospitalière, — Nadar m’a appris qu’il partait pour Londres le soir même, et qu’il m’attachait à sa suite. — À toi donc, je t’écrirai de l’autre côté de la Manche.
Roederer essayait de se tracer une marche raisonnable, prématurée, entre le système conventionnel et celui de l’émigration, entre la Terreur révolutionnaire et la contre-révolution, « faisant, disait-il, la guerre à l’un et à l’autre, et s’attirant des ennemis des deux côtés ».
Non, la tradition nous le dit, et la conscience de notre propre nature civilisée nous le dit encore plus haut, la raison toujours doit présider et préside en définitive, même entre ces favoris et ces élus de l’imagination ; ou si elle ne préside pas constamment et si elle laisse par accès courir la verve, elle n’est jamais loin, elle est à côté qui sourit, attendant l’heure prochaine et l’instant de revenir.
De quel côté sont les barbares ?
Je ne m’écarte pas trop de Marais en parlant de la sorte, et je ne lui prête pas plus qu’il ne convient en marquant chez lui le côté affectueux.
On en est quitte envers la plus haute naissance pour les respects qui lui sont dus ; mais la beauté et les grâces qui se joignent à cette naissance ont des droits encore plus puissants, et principalement les grâces d’une si grande jeunesse qu’on ne peut guère les accuser d’aucun dessein de plaire, quoique ce dessein même fût une faveur. » Puis, comme il ne faut pas seulement persévérer dans les agréables défauts que vos ennemis vous reprochent, il fit peu après, et dès que l’occasion s’en offrit, son Éloge de Newton qu’il lut à l’Académie des Sciences, et se vengea ainsi noblement et avec sérénité, en mettant dans le plus beau jour le côté supérieur de son esprit.
Dans cet ouvrage donc que je ferai, ou que je voudrais qu’on fit, il faudrait mettre absolument de côté tout ce qui tient à l’esprit de parti ou aux circonstances actuelles, la superstition de la royauté, la juste horreur qu’inspirent les crimes dont nous avons été les témoins, l’enthousiasme même de la république, ce sentiment qui dans sa pureté est le plus élevé que l’homme puisse concevoir.
Car la théorie a deux faces, et, tandis que d’un côté elle conduit à la démolition perpétuelle du gouvernement, elle aboutit de l’autre à la dictature illimitée de l’État.
Homère est emphatique à côté.
Il ne s’avise pas que Virgile et Homère ont mis des dieux dans leurs poèmes parce que c’étaient leurs dieux, les dieux nationaux et populaires : un coup d’œil jeté à côté du livre, sur la réalité que l’histoire représente, l’eût averti de son erreur.
Un réalisme naïf ou grossier évoque les âmes à côté des corps, et de même sorte est le symbolisme qui revêt Jésus et le bon larron de chemises blanches, tandis qu’une chemise noire exprime l’irrémissible impénitence du mauvais larron.
Dans Angelo, Catarina, la Tisbe, c’est « la femme dans la société, la femme hors de la société », donc en deux types, « toutes les femmes, toute la femme » ; en face, deux hommes, le mari et l’amant, le souverain et le proscrit, symboles de « toutes les relations que l’homme peut avoir avec la femme d’un côté, et la société de l’autre ».
C’est le bon côté de la blague.
Souchon, et c’est déjà prendre la question par le côté négatif.
Le tort de Pouchkine, en employant les superstitions populaires de son pays pour les machines de son poème, fut de les prendre du côté ridicule, et de donner à tout son récit une tournure ironique.
Cette adolescente expansion dans l’enthousiasme des choses soudain comprises, cet élan vernal et clair dont j’ai parlé aux premières pages de cette étude, M. de Régnier semble en avoir trop tôt réglé la bondissante énergie ; l’artiste est né précocement à côté du poète qu’il a voulu dominer jusqu’à l’asservir.
Mauvais effet d’une lecture par tant d’autres côtés bienfaisante, si l’Esprit des lois était lu avant les Pensées, ou si Montesquieu ôtait l’envie de connaître Pascal.
L’humanité est ainsi dans la position d’un malade qui souffre dans toutes les positions et pourtant se laisse toujours leurrer par l’espérance qu’il sera mieux en changeant de côté.
De nos jours, par exemple, il est évident qu’il existe, à côté d’un bon nombre de préceptes universellement acceptés, des questions qui sont matière à controverses passionnées.
Nous laisserons donc la logique de côté, quoique nous ayons affaire ici à l’un des plus célèbres logiciens du xixe siècle, et nous n’exposerons que sa théorie psychologique du raisonnement.
Palissot ; celui de la Lettre d’un pere à son fils, prétend, de son côté, que les Trois Siecles ont été fabriqués par une Société de Polissons.
Pour justifier leurs déclamations anti-Chrétiennes, l'Auteur du Systême de la Nature, & celui du livre de l'Homme & de ses Facultés, prétendent, d'un côté, que le joug de la foi contredit & humilie la raison, &, de l'autre, que sa morale flétrit & endurcit le cœur : ils rejettent la Doctrine comme incroyable, & les préceptes comme impossibles.
Elle-même reste éclaboussée de cette lessive de famille : on doutera qu’elle soit honnête, comme le veut la pièce, en la sachant, d’un côté du moins, si mal engendrée.
Puis, tout à côté, parlant des journalistes du temps, il fait presque un éloge de Marat, dans lequel il ne voit guère qu’un Scythe ou un paysan du Danube dans la grande Babylone, et dont il dit pour toute critique : « il eut une âme pleine de sens, mais trop inquièt. ».
Le même état de sensibilité qui explique les premières hypothèses où le désir se satisfait dans la foi, sans regarder à l’invraisemblance de ses inventions, le même état de sensibilité explique encore ces échafaudages plus complexes au moyen desquels l’esprit s’ingénie à construire, à côté du monde visible, ces apparences logiques dont l’harmonie dissimule la fragilité et qui composent les métaphysiques.
Les Espagnols, non ; cependant il a encore le regard tourné de ce côté-là, mais enfin, je ne connais que le fameux Paysan du Danube, qu’il a tiré d’un auteur espagnol tout récemment traduit.
Ayant aperçu l’ennemi, il tira tant qu’il eut des munitions ; au moment où il allait rejoindre ses camarades, une balle lui traversa la tête et blessa son lieutenant qui se trouvait à son côté.
Je laisse de côté la question de savoir si, délicatisant l’humanité en proportion des jouissances nouvelles qu’il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture ; si, procédant par une opiniâtre négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait son éternel désespoir ?
L’admiration muette et prosternée devant une œuvre d’art, à côté du mépris devant le plus simple fait de la vie réelle, nous paraît l’odieux héritage de siècles sans esthétique véritable et profonde.
Ce genre de littérature, quand on s’y livre, a l’inconvénient de ne faire considérer les choses et les hommes que du côté ridicule, et, par conséquent, de rabaisser, de ravaler, de fausser l’esprit, comme de dégrader la langue. […] « On m’aborda de tous côtés dans les rues pour me demander compte de ce qu’ils appelaient mon revirement et mon imprudence. — N’était-ce pas le moment, me disaient-ils, d’abolir la royauté, qui s’était abolie elle-même ?
Perrée, lorsque de son côté M. […] Ainsi, l’auteur des Trois Mousquetaires a pris l’héroïque résolution de limiter sa fabrication littéraire ; c’est ce dont il est permis de douter, et le torrent de ses produits, arrêté du côté des journaux, inondera bientôt le théâtre, etc., etc. » Comme c’est reconnaissant de la part du directeur des deux Revues auquel ma fabrication littéraire a livré, en dix ans, vingt ou vingt-deux volumes !
À côté d’eux quelques rares auteurs, les La Bruyère, les Baudelaire, les Mallarmé ont donné une œuvre parfaite, mais d’un petit volume. […] Ce côté décoratif que nous avons reconnu à son talent est un trait qui l’individualise nettement. […] L’âme allemande lui fut pareillement lisible en quelques-uns de ses côtés, et le monde cosmopolite qui grouille dans l’Orient méditerranéen n’a pour lui aucun mystère. […] Mais peut-être qu’à d’autres yeux l’autre côté déploie le rêve et les fleurs de la joie d’un dessin merveilleux.
Les livres de M. de Gourmont se recommandent pourtant par des qualités assez nationales pour qu’on doive les estimer surtout de ce côté du Rhin et de l’Océan. […] Ils sont à côté les uns des autres et ils s’ignorent. […] Une nuit qu’il entrait dans Tournai avec son armée, le jeune Louis XIV a vu, à la lueur des torches, Poccancy sur un balcon à côté d’une femme belle, désirable, dans un désordre galant. […] C’est ainsi qu’il dira : « Des milliers d’hommes dormaient là, le mousquet ou la pique à côté d’eux, sur l’échiquier des batailles et sous la bombe limpide et claire de la lune silencieuse ».
Rollin a suivi cette division dans son traité des études ; &, ce que Cicéron ne dit pas, il prétend que le tempéré est une belle riviere ombragée de vertes forêts des deux côtés ; le simple, une table servie proprement dont tous les mêts sont d’un goût excellent, & dont on bannit tout rafinement ; que le sublime foudroie, & que c’est un fleuve impétueux qui renverse tout ce qui lui résiste. […] Un homme a de la fausseté dans l’esprit, quand il prend presque toûjours à gauche ; quand ne considérant pas l’objet entier, il attribue à un côté de l’objet ce qui appartient à l’autre, & que ce vice de jugement est tourné chez lui en habitude. […] Il ne suffit pas de sentir, d’être touché d’une maniere confuse, il faut démêler les differentes nuances ; rien ne doit échapper à la promptitude du discernement ; & c’est encore une ressemblance de ce goût intellectuel, de ce goût des Arts, avec le goût sensuel : car si le gourmet sent & reconnoît promptement le mélange de deux liqueurs, l’homme de goût, le connoisseur, verra d’un coup-d’oeil prompt le mélange de deux styles ; il verra un défaut à côté d’un agrement ; il sera saisi d’enthousiasme à ce vers des Horaces : Que vouliez-vous qu’il fît contre trois ? […] On appelle bonnes graces, ces demi-rideaux d’un lit qui sont aux côtés du chevet.
Au xviie siècle aussi, il y avait d’importantes sociétés littéraires qui entretenaient la vie dans le monde des lettres, en s’intéressant passionnément aux choses de l’esprit ; mais ni le parti de Racine, ni même celui de Pradon, ne constituaient le véritable public, toujours passif, toujours routinier, toujours résistant aux idées et aux formes nouvelles, quoique prêt à se ranger finalement, même dû côté de la raison, s’il était le plus fort et avait la victoire. […] Ce qui est devenu distingué depuis sa mort, c’est, au contraire, de faire ressortir les côtés graves de son esprit et de son caractère ; ce qu’on aime à présent en lui, c’est ce qu’il était quand il écrivit l’Avenir de la science ; ce qu’on cherche dans sa production ultérieure, dans sa pensée et dans sa vie, c’est tout ce qu’il en a conservé. […] Le courage du critique nain attaquant une grande réputation contemporaine mériterait souvent notre estime ; mais l’humanité est lâche, et il suffit toujours d’un seul bon mot du géant pour mettre les rieurs de son côté. […] Bayle, qui nommait à côté l’une de l’autre « l’Iphigénie de M. […] De leur côté, les sculpteurs, les dessinateurs, les peintres, les musiciens sont légion.
La science, les philosophies, les religions sont là, à côté, avec leurs profondeurs et leurs gouffres souvent insondables ; qu’importe ?
Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) I Quoi qu’il en soit de ce vœu, comme de tant d’autres, le livre de M. de Marcellus est un des livres de jeunesse qui sont les plus doux à emporter dans son bagage de voyageur ou à feuilleter dans son âge avancé, quand on veut se donner une odeur du printemps de la vie ; on y vogue, on y change d’horizon à tous les levers de l’aurore ; on y chante à demi-voix les vers mémoratifs de ses études, on y parle la plus riche et la plus sonore des langues ; et, par-dessus tout, on y cause avec un compagnon de route toujours instruit, toujours spirituel, toujours tempéré et souriant, qui semble avoir en lui la précoce et froide sagesse du vieillard à côté des belles illusions de la vie.
Si nous étions à Florence, nous éprouverions quelque consolation, ne fût-ce qu’à revoir Laurent, lorsqu’il rentre chez lui ; mais ici nous sommes dans une anxiété continuelle, et quant à moi, la solitude et l’ennui me tuent ; la guerre et la peste sont sans cesse présentes à mes yeux : je déplore nos maux passés, j’anticipe sur ceux de l’avenir, et je n’ai plus à mes côtés ma chère madame Lucretia, dans le sein de laquelle je puisse épancher mes inquiétudes. » À sept ans, Jean, depuis Léon X, dont la vocation était de devenir un grand pape, recevait des bénéfices ecclésiastiques de Louis XI.
On réclame d’un côté la vérité des faits matériels, de l’autre celle des mœurs et des caractères.
Avant tout, donc, il faut mettre le public de son côté.
Je me reprocherais de ne pas citer cette phrase de la lettre de René à Céluta : « Je vous ai tenue sur ma poitrine au milieu du désert, dans les vents de l’orage, lorsque, après vous avoir portée de l’autre côté du torrent, j’aurais voulu vous poignarder pour fixer le bonheur dans votre sein et pour me punir de vous avoir donné ce bonheur !
Le plus à la mode alors, le cavalier Marin, s’en vengea par des épigrammes ; mais Malherbe eut plus que les rieurs de son côté, il eut la nation.
Pascal, par le langage de la raison animée et piquante, mettra de son côté tous ceux qui cherchent la vérité dans ces sortes de querelles, comme tous ceux qui n’y veulent trouver qu’à rire.
Le français de Paris s’y montre dans ses nuances si variées et si justes, ses délicatesses, son coloris modéré, cette rigueur logique qui sent sa langue universelle ; et, à côté, le français des provinces y trouve à loger çà et là, dans quelque coin, ses naïvetés locales, sa rusticité expressive, ses fautes gracieuses.
Non ; c’est par l’expérimentation universelle de la vie, c’est en poussant ma pensée dans toutes les directions, en battant tous les terrains, en secouant et creusant toute chose, en regardant se dérouler successivement les flots de cet éternel océan, en jetant de côté et d’autre un regard curieux et ami.
Berthelot ; mais bientôt je trouvai de tous côtés des sourires et des encouragements.
Si révolution semble étendre d’un côté la sphère de l’inconscience, c’est pour pouvoir étendre d’un autre côté celle de la conscience même : les chefs-d’œuvre de son subtil mécanisme ont pour effet de rendre possible une sensibilité plus subtile encore.
On voit donc par ces deux exemples, à côté desquels on en pourrait citer beaucoup d’autres que les Grecs et les Romains des premières périodes historiques appliquèrent à leur propre gouvernement des règles et des maximes instituées naguère en vue de satisfaire une croyance qui n’existait, plus dans leur âme et des intérêts qui n’étaient plus les leurs.
A côté du français singe-singer, il y a l’allemand affe-nachaffen ; le suédois apa-esterapa ; le danois abe-esterabe ; le flamand aep-waapen ; l’anglais ape-ape ; l’italien scimio-scimiottare ; le portugais : macaco-macaquear ; le polonais malpa-malpowac ; le grec moderne [mot en caractères grecs].
On reconnaît le vrai génie à ce qu’il est assez large pour vivre au-delà du réel, et assez logique pour ne jamais errer à côté du possible.
« Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre A côté des fourmis les populations Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre, J’ignore en les portant les noms des nations.
Nous n’envisageons guère en France la superstition que de son côté ridicule.
Composée d’habitudes particulières, mais dont l’ordre de réalisation reste pour une grande part indéterminé, l’habitude totale n’est qu’une habitude générale 239 ; pour se réaliser en actes particuliers, mais complexes, elle doit appeler à son aide l’imagination [§ 3] ; celle-ci est nécessaire pour faire franchir à la phrase la faible distance qui la sépare de l’actualité ; mais elle n’a besoin pour cela d’aucun effort, tant les matériaux qu’elle emploie ont été bien construits, et tant ils sont habitués à s’enchâsser sans heurt entre des phénomènes de même nature aux côtés desquels ils se sont déjà souvent trouvés ; d’une part, l’analogie des images, qui toutes sont des sons, facilite leur enchaînement ; d’autre part, l’habitude totale contient, outre les habitudes particulières, spéciales à chaque mot, des habitudes encore générales, mais plus déterminées, qui résultent de l’association fréquente de certains mots ou de certains genres de mots : par exemple, après un substantif, l’habitude conseille, sans l’imposer absolument, un verbe, et, après un verbe, un adjectif240 [ch.
Les bons moines ont trouvé tout simplement un arbre habité par deux espèces de gens, par des souris d’un côté, par un hibou de l’autre, mais qui n’avaient aucun rapport entre eux, pas même un rapport alimentaire, si je peux me servir de cette expression.
Cousin, qui a de l’imagination et de la fantaisie dans l’esprit, à sa manière, s’est épris d’un amour intellectuel pour la figure historique de Mme de Longueville ; et si nous mettons de côté, par hypothèse, l’homme philosophique, ses préoccupations et presque ses devoirs, cet amour se conçoit fort bien au point de vue poétique et peut avoir son intérêt aux yeux de ceux qui aiment dans l’histoire moins ce qui s’y trouve que ce qui n’y est plus.
III A qui nous reprocherait de n’envisager ici que la pensée générale de Zola, en laissant de côté son œuvre d’écrivain et d’artiste, nous pourrions répondre par une phrase du romancier lui-même : « Au fond des querelles littéraires, il y a toujours une question philosophique ».
Que si maintenant on relit, au sombre crépuscule du poëte d’Alexandrie, cette prophétie de la grandeur romaine, à côté des chants de l’Iliade, des strophes guerrières d’Eschyle, du chœur héroïque d’Aristophane dans les Guêpes, des digressions triomphales de Pindare sur la Sicile et la Grèce délivrées, et enfin des vers de Virgile et d’Horace célébrant la durée des grandeurs romaines, comment ne pas reconnaître quelle place les arts d’imagination avaient dans l’antiquité, et quelle puissance ils ont exercée sur ses destinées ?
Don Juan d’Autriche avait disposé lui-même l’ordre du combat et parcouru l’avant-garde et les côtés de la flotte, debout sur un esquif, un crucifix à la main, exhortant du geste et de la voix tous les confédérés, dont il avait mêlé les pavillons, pour ne faire qu’un seul peuple ; puis, remonté à son bord, où l’entourait une élite de jeunes nobles castillans et de soldats sardes, après que les grands navires vénitiens eurent porté les premiers coups et fait une large trouée, il s’acharna lui-même à l’attaque du vaisseau amiral turc, et, par cette prise et la mort de l’amiral, hâta la victoire.
Cela continua ainsi jusqu’au moment suprême où la Providence sépara le maître et l’élève et fit tomber, chargé d’années, le vieux tronc à côté du fruit vert. […] Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha Molière ; il s’applaudit d’être en état de faire du bien à un jeune homme qui paraissait avoir toutes les qualités nécessaires pour profiter du soin qu’il voulait prendre de lui ; il n’avait garde d’ailleurs, à le prendre du côté du bon esprit, de manquer une occasion si favorable d’assurer sa troupe en y faisant entrer le petit Baron.
À mesure qu’on nous a doné du pain, et qu’on nous a prononcé le mot pain ; d’un côté le pain a gravé par les yeux son image dans notre cerveau, et en a excité l’idée : d’un autre côté le son du mot pain a fait aussi son impression par les oreilles, de sorte que ces deux idées accessoires, c’est-à-dire, excitées en nous en même tems, ne sauroient se réveiller séparément sans que l’une excite l’autre. […] Neptune se prend pour la mer ; Mars le dieu de la guerre se prend souvent pour la guerre même, ou pour la fortune de la guerre, pour l’événement des combats, l’ardeur, l’avantage des combatans : les historiens disent souvent qu’on a combatu avec un Mars égal, (…), c’est-à-dire, avec un avantage égal ; (…), avec un succès douteux : (…), quand l’avantage est tantot d’un côté et tantot de l’autre. […] Or, en latin (…) être souhaité se prend pour être mort, être perdu, être absent, c’est le conséquent pour l’antécédent, c’est une métalepse. (…) ; du côté d’Alexandre il n’y eut en tout que trois cens fantassins de tués, Alexandre ne perdit que trois cens homes d’infanterie. (…) : aucun vaisseau n’étoit désiré, c’est-à-dire, aucun vaisseau ne périt, il n’y eut aucun vaisseau de perdu. […] louche est ici un terme métaphorique : car come les persones louches paroissent regarder d’un côté pendant qu’elles regardent d’un autre, de même dans les constructions louches, les mots semblent avoir un certain raport, pendant qu’ils en ont un autre ; mais quand on ne voit pas aisément quel raport on doit leur doner, on dit alors qu’une proposition est équivoque, plutot que de dire simplement qu’elle est louche.
Cette chaîne, boisée d’épaisses bruyères et de rares châtaigniers, est un amphithéâtre d’où l’on a pour spectacle, d’un côté, les neiges dentelées des Alpes, de l’autre, la vallée creuse et verte de Saint-Point, avec ses tours dorées par le soleil des soirs : site solennel, quand on s’y assied en regardant le mont Blanc ; site modeste et recueilli, quand on s’y retourne pour regarder la vallée sombre et la vieille ruine du château.
Elle commence par nous montrer la place où cet événement va se passer, un site, un paysage, une ville, une maison, un palais, un temple, un champ de bataille, une assemblée publique, un peuple en ébullition ou en silence, mêlé ou attentif à un événement : puis elle nous montre un personnage qui arrive sur cette scène pour y figurer au premier plan, son visage, son attitude, sa démarche, sa physionomie calme ou convulsive, son costume même et jusqu’à l’ombre que son corps projette à côté ou derrière lui sur la place ou sur la foule au milieu de laquelle il apparaît.
On la lui laissa, et il n’en fit usage que pour flatter les républicains par ses injures à Louis-Philippe et par ses caresses officielles à la monarchie exilée : sans dignité dans son style, sans sincérité dans ses démonstrations ; ami de Carrel et de Béranger en France, et ami des Bourbons exilés en Allemagne, flairant la popularité sur les débris du trône légitime et sur les pressentiments de la démocratie prochaine, faux des deux côtés.
À ces cris, à ces chants, qui toujours se répondent, Où le sens et les mots jamais ne se confondent, Où d’un côté se traîne un débit languissant, Lorsque de l’autre éclate un frénétique accent ; L’auteur, qui de ses vers voit briser l’harmonie, Indigné de l’affront qu’on fait à son génie, Se lève, et gravement prenant son manuscrit : « Pardon, messieurs, dit-il, vous avez trop d’esprit, « Vous, monsieur l’avocat, et vous, mon cher confrère, « Pour ne pas me permettre un avis salutaire : « De votre complaisance il doit être le prix.
Bien que l’éminent chef d’orchestre n’ait d’autre souci que de faire œuvre d’art et que toute idée de spéculation lui soit étrangère, on conçoit aisément qu’il ait voulu mettre de son côté toutes les chances de succès.
Les Chansons Éternelles forment une ligne parabolique dont les deux côtés vont se perdre dans l’infini.
Et si les phrases d’un critique s’enroulent autour de M. de Max comme des bras caressants ou si, vigoureuses, elles ne pénètrent qu’un côté de son exceptionnel talent ?
» A côté de cette vilaine tête s’évapore et sourit à vide madame de Santis, une créature de rubans et de grimaces, une poupée écœurée et écervelée, et pas plus de sens moral que dans la tête d’une perruche qui croque une praline !
A l’intersection de deux lignes on mesure aisément leur angle ; mais que ces côtés soient prolongés à l’infini, ils comprendront l’infini.
Après avoir effleuré et touché cela d’un long coup d’œil, envoyé du cœur une pensée, un souvenir, une adoration à chaque lieu et à chaque pan de ce firmament, je descendis par un sentier rapide et sombre, bordé d’un côté de forêts, de l’autre de prés ruisselants de sources, le revers de la chaîne que je venais de franchir.
Il y a, dit-on, des cœurs de toute part ouverts : la science, avant Auguste Comte, était comme un système de tous côtés fermé.
Devenus prédicants passionnés de la loi nouvelle, ils ont voulu la faire exécuter dans ces derniers temps, comme les guerriers de Mahomet ou comme les satellites de Robespierre, la barbe au menton et le sabre au côté.
De quel côté se trouve la portion divine de l’humanité ? […] Or, bien que la critique ainsi entendue ait une puissance et une action tellement considérables qu’on ne peut pas se faire une trop haute idée de son influence, tantôt heureuse et tantôt funeste, dans la distribution des renommées ; bien même qu’elle compte certains hommes dignes d’être placés à côté des génies comme penseurs et comme écrivains, nous devons pourtant reconnaître que l’opinion publique témoigne une invincible répugnance à égaler jamais aux grands artistes les grands critiques qui les jugent et qui les classent ; et, ce qui me coûte davantage encore, force m’est d’avouer que cette répugnance est justifiable. […] On conçoit, d’ailleurs, des degrés dans l’éclat d’une gloire nominale ; à côté des soleils, il y a place au firmament pour la poussière d’or des étoiles de dernière grandeur. […] Brunetière dit, de son côté : « C’est une opinion très répandue, de nos jours, que la critique et l’histoire ne seraient qu’une perpétuelle matière de contradictions, de disputes et d’incertitudes. […] Lorsqu’une œuvre échappe en quelque mesure et par quelque côté à sa juridiction, il faut s’en réjouir ; car ce point qui a la bonne fortune de rester hors de la prise de l’histoire est la partie vraiment vivante par où l’œuvre nous touche, nous émeut et nous intéresse immédiatement.
Je laisse provisoirement de côté les coups frappés, les gonflements de rideaux et de la robe d’Eusapia, les apparitions de figures et de mains, toutes ces choses prêtant à la suggestion et étant, par leur nature même, rebelles à l’enregistrement mécanique. […] Un soir qu’il se trouvait seul avec le médium dans le bureau du secrétaire, Eusapia se mit à faire des sortes de passes magnétiques des deux côtés du verre du bec de gaz, sans le toucher aucunement et le verre, mal serré dans les griffes, allait et venait, suivant les mouvements des mains. […] je me souviens : c’est là que j’ai acheté ce si mauvais gilet de flanelle. » A côté de ceux qui ne voient rien ou presque rien, il y a ceux qui voient de travers ou à l’envers, qui se laissent guider beaucoup moins par leurs yeux que par leur sensibilité, qui croient qu’une chose existe parce qu’il leur a semblé en avoir reçu l’impression. […] si je chargeais ma voiture tout du même côté, je verserais.
Ainsi, Louis Veuillot, personnage très moderne, malgré les prétentions surannées de sa forme, fut réellement un chrétien plein de foi, mais harcelé de tartufferie et persécuté du désir pervers de faire semblant de n’être pas hypocrite, — tombant ainsi du côté où l’inclinait sa vile nature et entraînant avec lui dans cette chute ignoble, comme le Dragon de l’Apocalypse, les deux tiers de « l’armée du ciel ». […] L’effet ordinaire de cette physionomie profondément cocasse est de faire rêver d’un ruminant qui aurait pris l’habitude de brouter du côté du ciel. […] L’âme humaine était spiritualiste et surélevée du côté du ciel. […] Mais voici : l’Église et l’État ayant été séparés par le simple fait d’une législation athée, l’Église a été privée du concours des lois civiles de répression et le pauvre têtard politique appelé bourgeois, sollicité à la fois, comme Hercule adolescent, par le vice et par la vertu, s’en est allé du côté où on avait l’air de s’amuser davantage et il est devenu franc-maçon.
L’imperceptible y vit à côté du gigantesque ; la science s’y mêle à la rêverie ; l’élément y explique l’animal. […] Bruges, peut-être, la mélancolique, l’allégorique Bruges, la ville où, quand on s’y hasarde, on a vraiment, au bout d’un instant, l’impression de se promener à côté d’une âme voilée ; alors il semble qu’on se voie à travers la transparence de ses pensées ; le songe qu’on y fait est tellement selon ce qu’il y a de plus profond en nous qu’il prend notre propre visage pour nous regarder d’au-delà l’eau du vieux canal où nous croyons nous apparaître si nous nous penchons sur son presque mental miroir. […] Quand l’automne redore ses feuillages à l’or des soleils couchants, on sent, dans le labyrinthe coquet des allées ou sur l’herbe des boulingrins, qu’on marche à côté d’une ombre invisible. […] Hugo, de son côté, se rendit un compte si exact que tout cela, en principe, sortait de lui, qu’il n’hésitait pas à s’approprier tout ce qui lui parut à sa convenance chez ces disciples même indirects. […] De l’autre côté de la Manche, un des plus fervents admirateurs de Hugo fut sans doute le poète Algernon Charles Swinburne.