Il en est de même des morceaux estimables & chaudement écrits qu’on rencontre par intervalles dans son nouveau Poëme, intitulé les Fastes François.
Soudain d’un nouveau Ciel la lumiere éclatante Offre aux yeux de Clovis une plaine riante….
Veut-il s’en saisir, il lui faut s’endétacher, la repousser dans le royaume mort du passé, et tirer de sa propre substance un nouveau sujet qui va échapper à son tour à ce nouvel effort de possession intégrale.
Je meurs ; le voile tombe, un nouveau jour m’éclaire : Je ne me suis connu qu’au bout de ma carrière.
… Un monde nouveau pend au-dessus de mon empire, du côté où tes légions tombèrent.
On leur en peut arracher quelques parties, mais il en reste des lambeaux, qui forment, avec les nouveaux vêtements, une effroyable bigarrure.
À cette première cause de l’infériorité de nos historiens, tirée du fond même des sujets, il en faut joindre une seconde, qui tient à la manière dont les anciens ont écrit l’histoire ; ils ont épuisé toutes les couleurs ; et si le christianisme n’avait pas fourni un caractère nouveau de réflexions et de pensées, l’histoire demeurerait à jamais fermée aux modernes.
J’ouvre au vaudeville de nouveaux horizons !!!
Tout à coup il aperçut l’étranger qui, de nouveau, venait à lui : « Vite !
Les Légendes de la Vallée se composent de trois nouvelles que nous conseillerons de lire, mais que nous n’analyserons pas, par la raison que plus les fleurs sont veloutées, moins il faut froisser leurs calices.
Derrière nous, tout le long de la route parcourue, se dressent des autels qui s’illuminèrent jadis, l’un après l’autre, comme des phares, de la flamme des sacrifices offerts à des divinités bienfaisantes, aujourd’hui déchues ; c’est plus loin, c’est plus haut, sur un autel nouveau, que la flamme nous appelle vers un dieu encore inconnu.
Nouveau pas que nous faisons dans la recherche du véritable Homère.
Mais une fois une œuvre achevée et publiée, il la défendait soigneusement, la corrigeait pour des éditions nouvelles au lieu d’en entreprendre une autre. […] Le miracle des strophes, des images uniques, mûries à un soleil nouveau, n’atteignait que quelques cimes privilégiées de son temps, laissait le reste infécond et obscur. […] (A toutes les gloses nouvelles de Hamlet, consentons, comme Polonius aux formes de la nuée). […] C’est l’esthétique raffinée, distillée à nouveau dans un difficile alambic, du Placet Futile. […] L’image mystique se donne l’air de pénétrer un mystère au moment même où elle ne fait qu’en établir un nouveau, — le troisième homme du Stagyrite.
Il faisait mieux : il les pillait ; les nouvelles de Cervantès et les pièces de Lope de Vega étaient sa mine d’or. » Qui ne croirait, en lisant ces lignes, que les Nouvelles de Cervantès se comptent au moins par dizaines, comme celles de Boccace ou de Marguerite ? […] Lisez plutôt les Repues franches, qu’on attribue quelquefois à Villon, ou les Cent Nouvelles nouvelles. […] Si ces questions ne sont pas nouvelles, cependant on n’a pas serré d’assez près la première. […] Mais ils devraient plutôt s’en réjouir, en y voyant autant de motifs nouveaux de consolation et d’espérance. […] Les idées qu’apportait le cartésianisme étaient-elles si nouvelles, ou tellement inouïes, qu’avant de se faire accepter, il leur ait fallu cinquante ans pour mûrir ?
Lorsque Kant faisait ses admirables ouvrages de critique, ce n’était pas pour que les philosophes ses successeurs recommençassent éternellement son œuvre de ruine ; c’était pour donner à la philosophie de nouvelles bases, plus modestes et plus sûres. […] Mais, comme il s’imagine avoir fondé la critique littéraire sur quelque chose en la fondant sur le goût, avant d’exposer mes nouveaux principes, j’ai à suivre l’exemple qu’il m’a donné lui-même : moi aussi, je dois lui dire pourquoi je considère sa méthode comme chimérique. […] Vous dites qu’il est contraire à la nature qu’on trouve à débiter d’aussi beaux vers à un père qui attend avec anxiété des nouvelles de son enfant. […] Il ne faut pas que la mort violente de la victime, en révélant à tous l’affront qu’il a reçu, vienne le couvrir d’un déshonneur nouveau. […] Si les grands courants qui forment l’esprit d’un peuple ou d’un siècle, ne suffisent pas à nous expliquer l’existence et la nature d’une œuvre, à l’histoire nous ajouterons la biographie, et nous finirons bien par éprouver dans tous les cas réels et possibles l’éternelle vérité de cet axiome nouveau, parce qu’il est méconnu : que tout phénomène a sa cause.
Il me conduisait le soir au nouveau muséum, tout peuplé de spécimens : on y professe de petits cours, on met en jeu des instruments nouveaux ; les dames y assistent et s’intéressent aux expériences ; le dernier jour, pleines d’enthousiasme, elles chantèrent God save the Queen. […] Regardez ce petit recueil tout nouveau, Essays and Reviews ; vos libertés philosophiques du dernier siècle, les conclusions récentes de la géologie et de la cosmogonie, les hardiesses de l’exégèse allemande y sont en raccourci. […] — Oui. — A-t-il rassemblé les opérations et les découvertes de l’intelligence sous un principe unique qui leur donne à toutes un tour nouveau ? […] Je ne dis donc rien de nouveau, maintenant que j’en parle. […] Ils ne sont pas un nouveau fait ajouté aux premiers ; ils en sont une portion, un extrait : ils sont contenus en eux, ils ne sont autre chose que les faits eux-mêmes.
Le nouveau récipiendaire est Renan. […] Enfin la seule œuvre pour laquelle il mérite de vivre, son fameux Candide, c’est du La Fontaine en prose, du Rabelais écouillé… Que valent ces 80 volumes auprès d’un Neveu de Rameau, auprès de Ceci n’est pas un conte, — ce roman et cette nouvelle, qui portent, dans leurs flancs, tous les romans et toutes les nouvelles du xixe siècle. […] Il y a deux nouveaux : Théophile Gautier et Nefftzer. […] — Vous avez tort et vous n’y arriverez pas, riposte Gautier, je vous montrerai dans vos livres quatre cents mots qui ne sont pas du xviie siècle… Vous avez des idées nouvelles, n’est-ce pas, eh bien à des idées nouvelles il faut des mots nouveaux ! […] Oui, c’est bien le nouveau Paris.
Il me conduisait le soir au nouveau muséum, tout peuplé de spécimens : on y professe de petits cours, on met en jeu des instruments nouveaux : les dames y assistent et s’intéressent aux expériences ; le dernier jour, pleines d’enthousiasme, elles chantèrent God save the Queen. […] Regardez ce petit recueil tout nouveau, Essays and Reviews ; vos libertés philosophiques du dernier siècle, les conclusions récentes de la géologie et de la cosmogonie, les hardiesses de l’exégèse allemande y sont en raccourci. […] — Oui. — A-t-il rassemblé les opérations et les découvertes de l’intelligence sous un principe unique qui leur donne à toutes un tour nouveau ? […] Je ne dis donc rien de nouveau maintenant que j’en parle. […] Ils ne sont pas un nouveau fait ajouté aux premiers ; ils en sont une portion, un extrait : ils sont contenus en eux, ils ne sont autre chose que les faits eux-mêmes.
Depuis, il change son style, en crée un tout nouveau, qui lui est personnel. […] Quelques années se passent, au bout desquelles, après de nouvelles recherches infructueuses, il se décide à se remarier à une seconde femme et a une fille qui sera « l’Assiette cassée ». […] Le ministre leur apprend qu’il a changé de nom, leur donne son nouveau nom indiquant de la main une maison où il y a un grand arbre. […] Vers le même moment paraît encore Shimpan Daïdô Zoui, Nouvelles planches des dessins sur la voie publique , une série de douze feuilles en largeur. […] Et il est à croire que le buveur, au crâne socratique, au petit nez relevé, aux yeux railleurs, habillé d’une robe d’un brun fauve, et qui montre sa coupe de saké vide, pour la faire remplir à nouveau, est Hokousaï.
Car les livres nouveaux que Paul met en lumière Sont combinés par Jean et sont écrits par Pierre.
Les ingénieurs étaient donc à l’œuvre ; on essayait de tracer à la moderne bande des novateurs dramatiques une route qui tournât les temples de Racine et de Corneille et qui n’en fût pas écrasée ; car les vieux critiques, logés dans ces temples, en faisaient des espèces de forteresses d’où ils tiraient sur les nouveaux venus et croyaient leur barrer le passage.
Ce n’est pas tout : la chaleur, l’électricité, la lumière, les vents, l’empire des localités, en sont autant d’éléments nouveaux, et le climat n’est que la force résultante de toutes ces forces.
Le second a été présenté l’année suivante, à, l’occasion de la loi sur la Propriété littéraire, et a été recueilli par l’auteur dans les Nouveaux Lundis, t.
. — Nouvelles (1884). — Eusèbe Lombard (1885). — Les Œillets de Kerlaz (1885). — Péché mortel (1885).
Louis Ulbach Un journaliste n’ayant d’autre ambition que son journal, s’y renfermant par honneur et par fierté, refusant tout, ne se prêtant à aucune vanité de place, de ruban, de tribune, dépensant dans un labeur quotidien, mais non routinier, toujours nouveau et toujours égal, de l’esprit, de la logique, de l’éloquence, de la poésie, sans tarir aucune source.
C’est lui, c’est ce Sage intrépide, Qui triompha du sort perside, Contre sa vertu conjuré, Et de la discorde étouffée Vient dresser un nouveau trophée Sur l’Autel qu’il a consacré*.
Ce Poëte a fait encore des Hymnes & des Cantates, qui prouvent que l’Ecriture Sainte, d’où elles sont tirées, n’a pas été mieux traitée que l’Iliade, & sont de nouveaux motifs pour nous confirmer dans l’idée que le génie de la Mothe n’étoit pas propre à la Poésie sublime.
Amoureux du bizarre, avide du nouveau, Et, pour comble d’erreur, ennemi du vrai beau.
Ses Eglogues sur-tout lui donnent un nouveau trait de ressemblance avec le Chantre de Mantoue, & peuvent trouver place à côté des Bucoliques.
Si nous voulions d'abord en critiquer le titre, nous dirions que le mot Maximes ne sauroit convenir qu'à des vérités évidentes & consacrées par une adoption générale, non à des pensées qui peuvent être vraies, mais qui sont nouvelles, & ne doivent être regardées que comme le fruit de la méditation d'un esprit qui réfléchit pour lui même, sans avoir droit de fixer les idées d'autrui.
Ainsi, après avoir réprouvé les très anciens termes couperose, nitre, esprit-de-sel, vitriol, pour leur substituer sulfate de cuivre, azotate de potasse, acide chlorhydrique, acide sulfurique, les chimistes ont dû, tout comme les alchimistes, négliger dans le mot nouveau la notation des éléments combinés dans la matière nouvelle.
Au reste, cet écho intime et secret étant, aux yeux de l’auteur, la poésie même, ce volume, avec quelques nuances nouvelles peut-être et les développements que le temps a amenés, ne fait que continuer ceux qui l’ont précédé.
Ici nous proposons d’ouvrir un nouveau sentier à la critique ; nous chercherons dans les sentiments d’une mère païenne, peinte par un auteur moderne, les traits chrétiens que cet auteur a pu répandre dans son tableau, sans s’en apercevoir lui-même.
Les poètes modernes ont tiré une foule de traits nouveaux du caractère chevaleresque.
Cette seule transmutation de principes montre la nature humaine sous un jour nouveau, et nous devons découvrir dans les passions des rapports que les anciens n’y voyaient pas.
Concluons donc que c’est au changement des affaires humaines, à un autre ordre de choses et de temps, à la difficulté de trouver des routes nouvelles en morale, en politique et en philosophie, que l’on doit attribuer le peu de succès des modernes en histoire ; et, quant aux Français, s’ils n’ont en général que de bons mémoires, c’est dans leur propre caractère qu’il faut chercher le motif de cette singularité.
Il est certain que l’Abbé du Bos est trop diffus ; mais ce défaut ne doit pas empêcher de reconnoître qu’il a eu des vues nouvelles sur bien des objets, & ses réfléxions sont encore très-utiles.
Ainsi tant que les hommes découvriront des païs inconnus, et que les observateurs pourront leur en apporter de nouvelles richesses, il sera vrai de dire que la nature considerée dans les portefeüilles des peintres et des sculpteurs, ira toujours en se perfectionnant.
Il se peut faire tout au plus qu’une jeune personne d’un naturel très-sensible, sera tellement transportée par un plaisir encore nouveau pour elle, que son émotion et sa surprise lui feront faire quelque exclamation ou quelques gestes involontaires, qui montreront qu’elle ne fait point une attention actuelle à la contenance qu’il convient de garder dans une assemblée publique.
Toutes ces images agissent et réagissent les unes sur les autres dans toutes leurs parties élémentaires selon des lois constantes, que j’appelle les lois de la nature, et comme la science parfaite de ces lois permettrait sans doute de calculer et de prévoir ce qui se passera dans chacune de ces images, l’avenir des images doit être contenu dans leur présent et n’y rien ajouter de nouveau. […] Ou bien donc toutes les apparences sont trompeuses, ou l’acte auquel l’état affectif aboutit n’est pas de ceux qui pourraient rigoureusement se déduire des phénomènes antérieurs comme un mouvement d’un mouvement, et dès lors il ajoute véritablement quelque chose de nouveau à l’univers et à son histoire. Tenons-nous en aux apparences ; je vais formuler purement et simplement ce que je sens et ce que je vois : Tout se passe comme si, dans cet ensemble d’images que j’appelle l’univers, rien ne se pouvait produire de réellement nouveau que par l’intermédiaire de certaines images particulières, dont le type m’est fourni par mon corps. […] Il n’y aura rien là de positif, rien qui s’ajoute à l’image, rien de nouveau. […] Notre perception nous livre de l’univers une série de tableaux pittoresques, mais discontinus : de notre perception actuelle nous ne saurions déduire les perceptions ultérieures, parce qu’il n’y a rien, dans un ensemble de qualités sensibles, qui laisse prévoir les qualités nouvelles en lesquelles elles se transformeront.
Chaque fois qu’il traverse la lande bretonne, le « frère » d’Yves Kermadec trouve des mots nouveaux pour caractériser cette flore indigente. […] Mais Loti prête à sa mer, à lui, des passions nouvelles, plus compliquées, plus humaines, sans amoindrir ses appétits engloutissants. […] Combien de fois le nouveau pèlerin parle-t-il du « consolateur perdu », de la « lueur souhaitée » ! […] Ce qui vaut encore des lecteurs aux nouvelles comme le Comte Danois, c’est leur faux air d’histoire. […] Il se faisait applaudir en plaidant pour Saint-Clair, les vieux professionnels le distinguaient, les journaux signalaient ce nouveau venu, si brillant et si fort.
Les devoirs ne Vous semblent jamais des bornes mais des appuis, et c’est ainsi que Votre déférence habituelle pour la sagesse expérimentée du Roi ajoute un nouveau lustre au pouvoir qu’il Vous confie. […] Je me flatte de présenter quelques aperçus nouveaux sur les motifs qui peuvent conduire à cette action, et sur ceux qui doivent en détourner. […] Cette mère se revêt de parures nouvelles ainsi qu’une victime sainte. […] Mais créer, pour ainsi dire, un nouveau monde dans lequel la vertu fasse abandonner ses devoirs ; la religion, se révolter contre l’autorité divine ; l’amour, immoler ce qu’on aime : c’est le triste résultat de quelques sentiments sans harmonie, de quelques facultés sans force et d’un besoin de célébrité auquel les dons de la nature ne se prêtaient pas. […] L’on ne connaît d’ordinaire que l’extérieur du caractère de l’homme, ce qui se passe en lui-même peut offrir encore des aperçus nouveaux pendant des milliers de siècles.
II Au commencement, un cri de reconnaissance et d’admiration s’éleva unanimement à la gloire de Macpherson, l’inventeur patient et laborieux de ce nouveau monde, le Christophe Colomb de cette terre des découvertes ; nul n’osait contester à cet homme extraordinaire l’authenticité et le mérite de son invention ; comment un seul homme aurait-il recomposé un monde évanoui, des paysages, des histoires, des mœurs, des héros, des chanteurs lyriques ou épiques, des sentiments et des tristesses inconnus jusqu’alors du genre humain et fait par une misérable supercherie ce qu’un Dieu seul pouvait faire, la résurrection d’un monde inconnu ? […] Il donna, deux ans après, de nouveaux développements à son ouvrage, et y joignit un appendice contenant les nombreux témoignages dont cette authenticité était appuyée ; témoignages tels, qu’il faudrait croire qu’une foule d’honnêtes gens d’un caractère grave et d’un esprit éclairé avaient renoncé à leur probité et à leurs lumières, ainsi que le docteur Blair lui-même, pour soutenir un mensonge ? […] Ducomar, quelles nouvelles de l’ennemi ? […] Il s’élance de nouveau au milieu des flots en courroux et cherche l’Esprit des vents, tandis que trois jeunes matelots gouvernent la barque agitée, il est debout l’épée nue. […] ou attend-il un nouveau combat ?
Année 1890 Mercredi 1er janvier 1890 En ce premier jour de l’année, un vieux maladif comme moi, tourne et retourne entre ses mains l’almanach nouveau, songeant que 365 jours, c’est de la vie pour un bien long temps, et interrogeant, tour à tour, chaque mois, pour qu’il lui dise par un signe, par un rien mystérieusement révélateur, si c’est le mois, où il doit mourir. […] Il arrivait à lord Oliphant d’employer Blowitz, ayant dans le reportage une audace sans exemple, et qui dans ce moment, où toute la diplomatie européenne à l’affût de nouvelles, était à Versailles, et ne pouvait parvenir auprès de Thiers, — lui, Blowitz y pénétrait par les cuisines. […] Vendredi 3 janvier C’est curieux comme le contact intime avec la cuisine d’un art, est pour un littérateur, la révélation de choses nouvelles et originales à apporter dans son métier. […] Et Mme Lockroy, nous racontait, ce soir, qu’au commencement de la guerre, où tout le monde haletait après les nouvelles, un jour de brouillard, où les journaux étaient arrivés à la nuit, et où on se les arrachait, il n’avait touché à aucune des feuilles éparses devant lui, demandant qu’on lui racontât ce qu’il y avait dedans. […] » Non ce n’est plus du vieux théâtre, c’est du théâtre nouveau !
Il ruisselait ensuite dans un bassin, s’engouffrait de nouveau sous terre, et allait s’étendre et se reposer enfin dans un étang au pied du monticule de mousse. […] « Laissez chanter ce qu’il veut à ce poète : les chants les plus nouveaux sont toujours ceux que les hommes rassemblés préfèrent ; retournez dans votre appartement ; reprenez vos travaux habituels, la toile et le fuseau. […] À ce geste Ménélas reconnaît le fils d’Ulysse. » — « N’est-ce pas, nous dit notre mère, le geste de la pauvre orpheline du village à qui je demandais, l’autre jour, des nouvelles de sa mère dont j’ignorais la mort ? […] « Fils d’Atrée, dit-il, chef du peuple, je suis venu dans l’espoir d’apprendre auprès de vous quelques nouvelles de mon père. […] Quand Démodocus suspendait ses accents, le héros séchait ses pleurs, découvrait sa tête et versait le vin à grands flots dans sa coupe ; mais lorsque les convives excitaient Démodocus à chanter, parce qu’ils étaient charmés de ses récits, alors Ulysse de nouveau pleurait en se couvrant le visage. » Nous arrivâmes ainsi de chant en chant jusqu’au dénouement de tant de merveilleuses histoires commentées à des enfants par les lèvres intelligentes d’une mère.
On y remarque presque à chaque page une affectation ridicule à se servir de termes figurés & nouveaux qu’il croit propres à égayer. […] Sans parler des anciennes versions, nous en avons eu un grand nombre de nouvelles que j’examinerai en partie d’après l’Abbé des Fontaines. […] Il traduit : Nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus : “C’est à présent qu’il faut boire, & que sans rien craindre il faut danser de toute sa force :” Mox juniores quærit adulteros : “Elles ne sont pas plûtôt mariées qu’elles cherchent de nouveaux galans.” […] Partout il met de nouveaux titres & de nouveaux argumens.
Mais qu’en plein xixe siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société ; enfin, qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, — Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, — la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner ! […] Malgré les défauts de ce nouveau roman d’aventures, on est tellement saisi par cette gaîté, comme on n’en voit plus dans les livres de cette heure du siècle, qu’elle fait disparaître tout le reste dans son enchantement ! […] Quand on annonça, presque immédiatement après Les Étapes d’une conversion, un livre du nouveau converti Paul Féval, j’étais loin de m’attendre, je l’avoue, à celui-ci. […] XXI Cependant, malgré cette position d’historien qu’il vient de prendre et qu’il pourrait garder, je crois bien que l’auteur des Merveilles du Mont Saint-Michel reviendra au roman, la vocation de toute sa vie, ardemment et continuellement obéie, par conséquent devenue maintenant presque une destinée… Seulement, en revenant au roman, il lui donnera un caractère nouveau qui l’élèvera bien au-dessus de tous ceux qu’il ait jamais écrits. […] Un journal catholique, qu’il n’est pas besoin de nommer pour que tout le monde le reconnaisse, saluant, justement à propos de ces Merveilles du Mont Saint-Michel, la bienvenue du grand romancier dans l’histoire, par la plume sans autorité d’un de ces rédacteurs impersonnels qui ne sont pas plus que des soldats dans le rang et qui n’en sortent jamais, faisait, sous des formes impertinemment protectrices, une petite leçon rogue au nouveau converti, tout en le félicitant d’un livre qui — celui-là !
Et la petite lumière, qu’alluma l’éclosion brusque de ce sentiment nouveau, ne s’est jamais éteinte. […] Lili fut convoquée, pour admirer les nouveaux achats et donner son avis. […] J’entendis de nouveau la cloche ; et bientôt un grand silence s’établit. […] Mais c’était si bref et si furtif, que je ne pouvais rien découvrir de nouveau. […] s’écria mon père, en tendant la main au nouveau venu.
Il était en proie à une foule de sensations nouvelles. […] VI Fantine se traîne dans la misère et échoue à la prostitution la plus abjecte, corrompue par la faim dans sa petite ville natale de M… sur M… Mais Valjean se retrouve là sous un nom qui cache son passé : il a passé dix-neuf ans au bagne, il s’est évadé cinq ou six fois, enfin il a fini par tenter fortune et par la gagner en inventant je ne sais quel procédé nouveau pour économiser la façon sur le noir de jais. […] Quand il était repris, les nouvelles sévérités qu’on lui infligeait ne servaient qu’à l’effarer davantage. […] lui crie-t-on de nouveau.
Lui qui, lors des premières éditions de cette biographie, les accueillit d’une façon si amicale, si chaleureuse, et fit l’éloge répété du soin, de la fidélité, de la discrétion de formes de l’ouvrage, exprime encore à l’auteur la plus grande satisfaction, lorsqu’il apprit, au commencement de 1859, qu’une nouvelle édition, la troisième, était sous presse ; il nous fournit de nouvelles notices sur Bonpland, nous exprima le vœu sincère que cette nouvelle édition fût adoptée dans les États Argentins comme un souvenir de Bonpland, et s’adressa, pour nous recommander à cet effet, à ses amis qui résidaient et gouvernaient dans le pays. […] De gracieux palmiers à éventail et des plantes tropicales en fleurs entouraient le cercueil et rappelaient l’époque de sa vie où Humboldt ouvrit, dans leur lointaine patrie, un nouveau monde à la science. […] Ses manuscrits et ses journaux furent trouvés classés et attachés, et la deuxième partie du 4e volume du Cosmos, dont, jusqu’à sa mort, il avait déjà fait imprimer sept feuilles, et qui devait en même temps renfermer une table détaillée des matières de tous les volumes, sera, nous en avons le ferme espoir, bientôt achevée par la main expérimentée d’un ami…… « Puisse ce livre, monument biographique commencé du vivant de Humboldt et pour lequel nous avons mis à profit ses actes et les œuvres de sa pensée, puisse ce livre, dont il a cordialement accueilli la troisième édition avec son complément nouveau, et qu’il a payé d’un mot de reconnaissance, ne pas être, aux yeux du monde, au-dessous du grand nom de Humboldt ! […] « Exposer dans des cours publics les idées qu’on croit nouvelles, m’a toujours paru le meilleur moyen de se rendre raison du degré de clarté qu’il est possible de répandre sur ces idées : aussi ai-je tenté ce moyen en deux langues différentes, à Paris et à Berlin.
Aussi Louis IX essaya-t-il vainement de l’entraîner de nouveau en Orient. […] De profondes différences sont à remarquer entre ces deux monuments, et ces différences sont de nouveaux traits de l’esprit français, de nouveaux progrès de la langue. […] Il allait travellant et chevauchant, querant de tous côtés nouvelles », souvent appelé par les princes ou les barons, qui lui demandaient une place dans ses chroniques, écrivant leurs prouesses presque sous leur dictée, et risquant fort d’exagérer ; car je n’imagine pas que les chevaliers du moyen âge parlassent de leurs exploits plus sobrement que les gens de guerre d’aujourd’hui.
Ses auteurs de prédilection étaient Duperron et Coeffeteau, qui figuraient parmi les autorités du nouveau dictionnaire. […] S’il favorise certains mots nouveaux, c’est qu’il les juge à la fois nécessaires et commodes ; mais il les recommande discrètement, sans les imposer, également ferme entre l’archaïsme et le néologisme. […] A côté des esprits timides ou stériles, qui ne songeaient qu’à échapper à des écueils de grammaire, d’autres, en suivant naïvement leurs pensées, rencontraient, par l’analogie, des beautés nouvelles de langage, et les hasardaient dans quelque écrit, où souvent les lecteurs croyaient les revoir plutôt que les voir pour la première fois. L’invention, soit celle qui crée de nouveaux termes, soit celle qui en fait renaître d’anciens par une appropriation nouvelle, non seulement remplaçait ce qui avait dû disparaître, mais réparait les pertes que coûtait l’excès dans le choix.
Et là-dessus, un nouveau despotisme social, très dur, très absolu, va se fonder. […] Alors l’esprit social inspire ou tourne à son profit de nouvelles idées. […] Les nouveaux facteurs que l’on étudierait sont des formes ou des produits de l’instinct social, de l’âme sociale telle que je l’ai comprise ici. […] On comprend les luttes continuelles qui s’engagent, les associations qui se font et se défont, les synthèses qui naissent, se divisent, se développent, se désagrègent, meurent, cependant que leurs éléments s’engagent, plus ou moins transformés, en de nouvelles combinaisons.
Jeté ensuite dans le courant de mon siècle, que j’ignorais totalement, je me trouvai en face d’un spectacle en réalité aussi nouveau pour moi que le serait la société de Saturne ou de Vénus pour ceux à qui il serait donné de la voir. […] Les sensations entièrement nouvelles que j’y trouvai, les visions que j’y eus d’un monde divin, étranger à nos froides et mélancoliques contrées, m’absorbèrent tout entier. […] Chaque année, sa jouissance était d’aller, le jour où l’on tirait au sort, humilier les recrues nouvelles de ses souvenirs de volontaire. […] Il m’exposa en breton (il ne savait pas un mot de français) ses idées sur la fin de toute poésie et sur l’infériorité des nouvelles écoles.
De là un nouveau point de vue qui domine toute l’Histoire des François, et qui tend à la ramener aux lois de l’économie politique. […] Michelet et Quinet, admiraient avec nous l’organe puissant et inspiré des nouvelles idées sur l’histoire et sur la philosophie, tant on était rassasié alors des lieux communs des historiens moralistes. […] Il faut bien l’avouer, même en écartant la doctrine de la nécessité, qui lui ôte tout son relief dramatique et tout son intérêt moral, il est manifeste que l’histoire, traitée par les méthodes nouvelles, ne laisse plus à la personnalité humaine le rôle que lui assignait l’antiquité dans la destinée des sociétés. […] Dans ces nouvelles conditions de la vie nationale, chaque individu trouve sa place et son rôle.
Parlant de ces habitudes asiatiques et lâchement cruelles par lesquelles ces empereurs grecs rivaux se réconciliaient en apparence, faisaient mine de s’embrasser, s’invitaient à des festins, et se crevaient les yeux à l’improviste, Villehardouin nous dit : « Jugez maintenant s’ils étaient dignes de tenir la souveraineté et l’empire, des hommes qui exerçaient de telles cruautés les uns envers les autres ; qui se trahissaient les uns les autres si déloyalement. » S’il y a quelque moralité naturelle dans cette croisade des Français d’alors et dans leur victoire sur Byzance, elle est tout entière dans cette réflexion, qui était aussi celle de Baudouin et de son frère, de ces nouveaux empereurs, vrais chrétiens et honnêtes gens. […] Il serait évident, rien qu’à voir les deux styles, que, dans l’intervalle de Villehardouin à Du Cange, il est arrivé un accident à la langue ; qu’elle s’est de nouveau compliquée, qu’elle a été reprise de latinisme et ne s’en est pas encore débarrassée.
Eh bien, on en parlera encore pendant l’établissement du nouveau gouvernement (le Directoire) dont nous attendons notre bonheur. […] D’ailleurs, ce qu’on appelle réputation dépend toujours des événements, et encore une fois je serais un fou de courir de nouvelles chances sans ambition.
Plus tard pourtant, et peu à peu, tout ce qui est romans, nouvelles, commence à vous échapper, surtout venant d’auteurs jeunes, et, une fois le fil perdu, on ne le rattrape pas aisément. […] Tel est le public : quand il est à bout d’une veine, il aime à en changer, et il adopte vite l’auteur à qui il est redevable d’une série de sensations nouvelles.
« Je ne m’inquiète pas de la valeur de Térence, me disait à ce sujet un des maîtres qui l’entendent le mieux ; tout ce que je sais, c’est qu’il me plaît infiniment ; je l’oublie, j’y reviens, et chaque fois il me plaît de nouveau. […] « Je m’en réjouissais fort », dit le père. — « Vous aviez bien raison, répond Sosie, qui ne perd jamais l’occasion de glisser son proverbe : je suis bien d’avis qu’il n’y a rien de plus utile dans la vie que rien de trop. » — Simon continue l’éloge de ce modèle de fils qui s’accordait si bien avec tous ceux de son âge, prenait sa part modérée dans leurs plaisirs, se prêtant à tous, ne se préférant à personne : manière sûre de se faire bien venir et d’acquérir des amis. — Le bon Sosie ne manque pas de glisser de nouveau son proverbe et de pousser, selon son habitude, l’idée de son maître jusqu’à en faire une maxime : « C’était bien sage à lui, dit-il, d’en agir ainsi ; car, par le temps qui court, la complaisance engendre l’amitié, la vérité fait des ennemis. » — « Cependant, poursuit le père, voilà bien trois ans de cela, arriva ici dans le voisinage une femme d’Andros, sans parents, pauvre, belle, à la fleur de l’âge. » — « Aïe !
Pendant la guerre de Prusse (1806) dans laquelle l’Électeur de Saxe avait commis la faute de se laisser entraîner malgré les avis certains transmis par M. de Senfft, celui-ci se conduisit jusqu’au bout avec tact et prudence ; il ne quitta point son poste, même après Iéna et en apprenant la défaite des armées dont le corps saxon faisait partie ; il attendit à Paris de nouveaux ordres, et on lui en sut gré dans sa Cour et ailleurs. […] C’était lui sans doute qui avait le plus fait dans le principe pour l’asservissement de l’Allemagne, et ayant préparé par une politique artificieuse l’immense prépondérance de la France sur le continent, il s’était ôté lui-même les moyens d’arrêter l’ambition insatiable de celui qui gouvernait… Néanmoins, au risque même de déplaire au maître, il s’opposa toujours aux projets qui, au milieu de la paix, tendaient à engager la France dans de nouvelles guerres interminables.
Les nouvelles lettres n’ajouteront rien d’essentiel à l’idée qu’on avait pu se faire d’elle, mais elles contribueront à développer l’aimable portrait, ce modèle de belle âme religieuse et poétique, et à le mettre de plus en plus dans tout son jour. […] Type, dans notre mythologie abstraite, dans notre nouveau panthéon esthétique, c’est comme qui aurait dit autrefois demi-Dieu, Divus.
L’éclat de la dernière affaire, la part importante qu’il y avait prise, paraissent avoir excité l’ambition du comte de Clermont : il aspirait à être chargé de ce nouveau siège, comme il l’avait été de celui de Namur. […] Désigné deux fois par le sort pour être directeur, il n’en remplit pas les devoirs en recevant les nouveaux élus, qui l’avaient été sous sa présidence.
Qu’est-ce à dire quand il fut question peu après de consacrer les membres du nouveau clergé constitutionnel, les premiers évêques ? […] Dumont, qui fit avec lui le voyage de retour en France, nous a dit combien il était délicieux « dans le petit espace carré d’une voiture. » Revenu à Paris et ne trouvant plus son ami Narbonne dans le ministère, Talleyrand, qui n’en était pas à une liaison près, s’arrangea avec la Gironde, avec Dumouriez, et il retourna de nouveau à Londres, toujours chargé d’une mission, à côté de Chauvelin, ambassadeur, et comme pour le seconder (mai 1792).
En même temps que l’activité industrielle et l’invention scientifique se portent en avant dans toutes les voies vers le nouveau et vers l’inconnu, l’activité intellectuelle, qui ne trouve pas son aliment suffisant dans les œuvres ni dans les pensées présentes, et qui est souvent en danger de tourner sur elle-même, se rejette en arrière pour se donner un objet, et se reprend en tous sens aux choses d’autrefois, à celles d’il y a quatre mille ans ou à celles d’hier : peu nous importe, pourvu qu’on s’y occupe, qu’on s’y intéresse, que l’esprit et la curiosité s’y logent, ne fût-ce qu’en passant. De là ces réimpressions sans nombre qui remettent sous les yeux ce que les générations nouvelles ont hâte d’apprendre, ce que les autres sont loin d’avoir oublié.
Il insistait sur la nécessité de l’aire du nouveau, en cultivant les genres où les classiques étaient restés inférieurs, l’épique surtout et le lyrique. […] Il a fait les Proscrits (1802), le Peintre de Salzbourg (1803), dans le genre allemand sentimental, les Essais d’un jeune barde (1804), l’Histoire des Sociétés secrètes de l’armée (1815), où il invente un colonel qui est à Napoléon ce que d’Artagnan est à Mazarin, des nouvelles et romans, de Jean Sbogar (1818) à Trilby (1822), Bertram ou le Château de Saint-Ablebrand, tragédie imitée de l’anglais (1821), etc.
La pose de Musset, le manque manifeste de sincérité de cet écrivain dégingandé, amusant et libre, homme de théâtre, mais rien autre, a pu lasser assez tôt les lecteurs nouveaux. […] Comme nous disons : « 1857, l’année de Bovary, des Fleurs du Mal, des Poésies barbares, de Fanny », on dira seulement, mais c’est quelque chose : « 1893, l’année des Trophées », et dans un tiers de siècle, j’espère, les nouveaux me permettront de mentir un peu sur ce 1893 et sur cette apparition des Trophées, avec la grâce délicate que les jeunes gens ont tant raison de garder au bon chroniqueur devenu mûr et qui se souvient tout haut.
Ses découvertes dès l’enfance sont célèbres ; partout où il portait son regard, il cherchait et il trouvait quelque chose de nouveau ; il lui était plus facile de trouver pour son compte que d’étudier d’après les autres. […] Âgé de trente-cinq ans, il se tourna à cette œuvre avec le feu et la précision qu’il mettait à toute chose : de nouveaux désordres plus graves, qui survinrent dans sa santé, l’empêchèrent de l’exécuter avec suite, mais il y revenait à chaque instant dans l’intervalle de ses douleurs ; il jetait sur le papier ses idées, ses aperçus, ses éclairs.
Le cerveau n’étant jamais tout d’un coup changé dans sa masse entière, il reste toujours dans l’état nouveau quelque chose de l’ancien. […] Lorsque, dans l’état nouveau de la conscience, il reste encore un souvenir de l’ancien état, l’être s’apparaît toujours à lui-même comme un ; s’il y a une scission plus complète, il semble scindé en deux et peut alors attribuer à un autre ce qu’il a fait lui-même.
L’Apollon de la France ainsi humilié se plaignit, menaça, reclama la justice & l’autorité : mais ses plaintes lui attiroient de nouvelles dérisions. […] Mais Despréaux suivit l’opinion commune, & parla des saints nouveaux, mis dans le Calendrier de Bussi.
Quand on avoit une fois l’intelligence de ce langage, les gestes qu’on connoissoit faisoient deviner les nouveaux gestes que les pantomimes inventoient, suivant les apparences, de temps en temps, et ces gestes servoient dans la suite pour en deviner encore de plus nouveaux.
Et, bon an mal an, il naît, de nos jours encore, un ou deux nouveaux petits Robinsons4. […] Certains, par raffinement de dilettantisme, s’emparent du titre d’un ouvrage très connu et l’accommodent à leur nouveau sujet.
Pour nous, studieux collecteurs des reliques de l’antiquité, réduits souvent à la deviner sur de bien faibles indices, nous croyons, avec un de ses plus beaux génies, que chez les Grecs, innover dans la musique, c’était bouleverser l’État ; nous voyons la constitution de Sparte garantie par ce magistrat qui coupe deux cordes nouvelles ajoutées à la lyre d’Alcman ; et nous supposons, en revanche, sur le théâtre et dans les fêtes d’Athènes une musique aussi hardie, aussi diverse que les orages de la démocratie. […] Ce genre d’exposition muette dut prospérer de plus en plus ; et le peu de nouvelles œuvres tragiques citées sous Auguste, le Thyeste de Varius, la Médée d’Ovide, par les sujets mêmes, traités tant de fois à Rome, ne donnent l’idée que d’un drame d’autant plus bienséant sous l’empire qu’il était plus mythologique et plus loin de la réalité des passions humaines.
Son étude des plus anciens Grecs et son esprit nouveau. […] « J’ai, dit-il lui-même dans le sommaire de sa vie, rétabli, à titre de consul et par décret du sénat, quatre-vingts temples dans Rome. » Une autre phrase dénombre les temples qu’il fit bâtir, les lieux nouveaux qu’il consacra dans l’enceinte du Capitole et du palais ; et on ne peut douter, à travers les lacunes des Tables d’Ancyre, que le même zèle n’ait réparé bien d’autres anciens monuments religieux de l’Italie, puisqu’on voit Auguste noter dans un autre passage de cette inscription le soin qu’il avait eu, même dans la Grèce et dans l’Asie, de rendre à tous les temples dépouillés pendant la guerre leurs ornements et leurs richesses.
De nouvelles perspectives, dont peut-être vous serez surpris vous-même, s’ouvriront à votre regard.
Cela constitue en France un genre nouveau de littérature : l’Essai historique dans tout son sérieux et tout son développement.
Ce langage confus que nous parlent les choses n’a jamais plus de mystère et de volupté qu’au premier éveil de la passion, lorsque notre âme, s’ignorant encore, s’essaye déjà à interroger ses impressions nouvelles.
Victor Hugo. » Cette simple annonce excite, en ce moment, plus d’intérêt qu’on n’a coutume d’en accorder à ces sortes de nouvelles.
On se heurte de nouveau à la réalité ; on la trouve plus rude qu’auparavant, et l’on s’irrite.
Je cueille au hasard ces beaux vers : Ne te lamente pas, homme des nouveaux âges, Parce que, dans les yeux des voyants et des sages, Les rêves du passé ne resplendiront plus.
Tantôt louangeuse et tantôt railleuse, toute la presse européenne s’occupa de cet ouvrage, dont deux nouvelles éditions, en 1887 et en 1888, achevèrent de faire connaître M.
Rimbaud qui était un révolté, ayant la haine de la vieille Europe, de tout ce qui est rectiligne, et partant pour du « nouveau » dans son Bateau ivre, aurait été un révolté aussi contre les vieilles prosodies.
Son nom figurera parmi ceux des vaillants travailleurs qui auront marché au premier rang à la conquête de ce monde nouveau.
Du nombre de ces nouveaux académiciens, étaient.
Ce qu’il faut, c’est partir de bonne heure, marcher sans arrêt, agiter un drapeau bien connu, sourire à ses voisins en les rejetant en arrière d’un coude habilement anonyme et crier bien fort sans rien dire de nouveau ou de compromettant.
Semblable à ces vastes réservoirs destinés à entretenir de leur superflu les canaux qui en dépendent, l’éloquence de l’Orateur Historien répand une riche abondance sur toutes les matieres qu’il traite* Les Oraisons funebres de Bossuet sont un nouveau triomphe pour sa gloire, ajoutons, pour celle de la Religion.
Qu’on ne dise pas que c’est un nouveau présent qu’on a fait à notre Scène.
On sait encore qu’après avoir contribué, par leurs libelles & par leurs intrigues, à le faire exclure de son Corps, ils sont parvenus, par de nouvelles menées, à surprendre des ordres à l’autorité pour lui ôter la rédaction du Journal de Politique & de Littérature, & le dépouiller ainsi du seul bien qui lui restoit : ce bien est devenu aussi-tôt la proie du plus acharné de ses ennemis, qui, au mépris des bienséances les plus indispensables, n’a pas rougi de le briguer & de s’en revêtir.
Ces découvertes capitales qui ont ouvert sur la Mythologie des points de vue si nouveaux, j’ai lâché de les amener en partie de l’érudition à la vie de l’art, en les introduisant dans le théâtre d’Athènes, par les personnes divines ou héroïques qui y jouent un rôle.
Voilà donc un nouveau moyen de situations poétiques, que cette religion si dénigrée a fourni aux auteurs mêmes qui l’insultent : on peut voir, dans une foule de romans, les beautés qu’on a tirées de cette passion demi-chrétienne.
Mais ce qu’on cherche et ce qu’on désire, ce qui est nécessaire pour que la littérature d’un peuple se soutienne, pour que son niveau intellectuel ne s’abaisse pas, c’est la continuité dans l’effort, c’est la succession dans les œuvres, ce sont les noms nouveaux, des noms jeunes, à auspices favorables, pour remplacer les noms éteints et les talents fatigués.
Ce dernier naviguait dans des eaux trop explorées pour n’être pas obligé d’en faire jaillir de nouvelles, sous peine de rappeler ce que chacun sait.
Il est vrai qu’alors de nouvelles questions se poseront. […] Bref, la science exige un double effort, celui de quelques hommes pour trouver du nouveau, celui de tous les autres hommes pour adopter et s’adapter. […] Poursuivant notre étude, nous retrouverons les autres nuances de signification et nous en ajouterons peut-être une ou deux nouvelles. […] Plus tard, et par un effort qui aurait pu ne pas se produire, l’homme s’est arraché à son tournoiement sur place ; il s’est inséré de nouveau, en le prolongeant, dans le courant évolutif. […] Bien au contraire, ce sont les dieux principaux des religions antiques qui ont le plus change, s’enrichissant d’attributs nouveaux par l’absorption de dieux différents dont ils grossissaient leur substance.
Puis il interroge de nouveau Gina, car un soupçon lui est venu : Edwige serait elle la fille de Werlé ? […] Ce n’est point qu’il me fût absolument nouveau. […] Elle use donc d’un nouveau stratagème. […] Si les idées nouvelles doivent triompher, je voudrais triompher avec elles. […] De nouveau, l’énergique Elisabeth réconcilie de force les deux beaux-frères.
C’est une floraison ; une branche sort du tronc, et de celle-ci une autre, qui se multiplie par de nouveaux rameaux. […] Ainsi fait la nourrice, et quand elle rapporte à Juliette des nouvelles de son amant, elle la tourmente et la fait languir, moins par taquinerie que par habitude de divagation. […] … — Tes nouvelles sont-elles bonnes ou mauvaises ? […] J’ai sous les yeux des nouvelles et des romans que je découpe en scènes. […] On ne s’y trouve pas en pays nouveau.
Pour lui, qui s’est chargé d’envoyer de Francfort les anneaux d’alliance et qui y a joint toutes sortes de bons souhaits, il se contente, pour punir à sa manière les nouveaux mariés, de leur écrire : Je suis vôtre, mais, pour le moment, je ne suis guère curieux de voir ni vous, ni Lotte. Aussi sa silhouette disparaîtra de ma chambre le premier jour de Pâques, qui sera probablement le jour de votre mariage, ou même dès après demain, et elle n’y sera de nouveau suspendue que quand j’apprendrai que Lotte est mère. […] Goethe revient en un autre endroit sur cette promesse mystérieuse qu’il n’a pas exécutée, d’inventer je ne sais quoi, je ne sais quel nouveau roman ou poème, qui, par un coup de son art, placerait les deux époux au-dessus de toutes les allusions et de tous les soupçons : « J’en ai la puissance, dit-il avec l’orgueil de celui qui est dans le secret des dieux et qui tient le sceptre de l’apothéose, mais ce n’est pas encore le temps. » — S’il ne réussit point tout à fait à entraîner avec lui Kestner dans cette marche en triomphe vers l’idéal, celui-ci, du moins, n’était pas indigne de sentir ce qu’il y avait d’élevé dans de telles paroles, et il répondait à ceux qui le questionnaient sur cet étrange et assez dangereux ami : « Vous ne vous imaginez pas comment il est.
Horace, en une ou deux circonstances, ne craignit pas d’aborder avec lui par lettres ce sujet délicat et intime, et il le fit avec une noblesse de cœur, une élévation de sentiments qui nous le montrent sous un jour vraiment nouveau. […] « En arrivant, j’ai trouvé, comme vous me l’aviez dit, une lettre de vous datée du 9, mon cher Delaroche ; quoique vous ayant vu depuis, j’y réponds par la raison toute simple qu’elle traite des questions graves qu’il m’importe à mon tour de traiter de vous à moi ; car je veux et je dois vous ouvrir mon cœur tout entier, au risque de vous déplaire sous certains rapports, et peut-être de voir nos relations se refroidir de nouveau ; mais il est des circonstances où ce serait un crime de se taire, puisqu’il y va de votre bonheur à venir et de vous préserver du plus affreux de tous les malheurs, de cette douleur sans compensation de rester seul sur la terre ! […] Et puis il ne savait pas bien comment ces hommes des écoles nouvelles étaient disposés à son égard.
Rien de lui n’était connu jusque-là ; l’Essai sur les Révolutions, publié en Angleterre, n’avait nullement pénétré en France ; quelques articles du Mercure et les promesses de M. de Fontanes présageaient depuis plusieurs mois aux personnes attentives un talent nouveau, quand le Génie du Christianisme remplit l’horizon de ses subites clartés. […] Après le xviiie siècle, qui est en général sec, analytique, incolore ; après Jean-Jacques, qui fait une glorieuse exception, mais qui manque souvent d’un certain velouté et d’épanouissement ; après Bernardin de Saint-Pierre, qui a bien de la mollesse, mais de la monotonie dans la couleur, M. de Chateaubriand est venu, remontant à la phrase sévère, à la forme cadencée du pur Louis XIV, et y versant les richesses d’un monde nouveau, les études du monde antique. […] Le Ciel en eut pitié, il lui rendit ses tièdes rosées ; puis la bise souffla de nouveau.
On peut découvrir demain toute l’Égypte et toute l’Inde, lire au cœur des religions antiques, en tenter de nouvelles, l’ode d’Horace à Lycoris n’en sera, ni plus ni moins, une de ces perles dont nous parlons. […] Cependant, accablé de nouvelles charges, livré à des travaux pénibles, traduisant, aux gages des libraires, quelques ouvrages anglais, une Histoire de la Grèce, un Dictionnaire de Médecine, et méditant déjà l’Encyclopédie, Diderot se désenchanta bien promptement de cette femme, pour laquelle il avait si pesamment grevé son avenir. […] On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.
La gloire de François Ier est d’avoir, à peine sur le trône, senti avant tous ce grand souffle d’un printemps nouveau qui voulait éclore, et d’en avoir inauguré la venue. […] L’épitaphe d’Agnès Sorel est connue ; rien n’empêche de croire à cette improvisation de cinq vers, et de nouveaux témoignages recueillis par M. […] Après cela, si l’on s’étonnait, si l’on souriait encore de voir cette Marguerite si fort en contraste avec la première idée qu’on se fait de l’auteur des Contes et nouvelles, nous répondrions que notre impression ne s’est formée que sur la lecture des pièces qui attestent la suite sérieuse de ses pensées.
Quoi qu’il en soit, il s’évade encore en accomplissant un acte de sauvetage sur un vaisseau de guerre ; puis, se laissant en apparence tomber à la mer et nageant entre deux eaux, il disparaît de nouveau. […] La maison, nous venons de le dire, était encore à peu près meublée des vieux ameublements du président ; le nouveau locataire avait ordonné quelques réparations, ajouté çà et là ce qui manquait, remis des pavés à la cour, des briques aux carrelages, des marches à l’escalier, des feuilles aux parquets et des vitres aux croisées, et enfin était venu s’installer avec une jeune fille et une servante âgée, sans bruit, plutôt comme quelqu’un qui se glisse que comme quelqu’un qui entre chez soi. […] « Le pavé de Paris avait beau être là tout autour, les hôtels classiques et splendides de la rue de Varenne à deux pas, le dôme des Invalides tout près, la Chambre des députés pas loin ; les carrosses de la rue de Bourgogne et de la rue Saint-Dominique avaient beau rouler fastueusement dans le voisinage ; les omnibus jaunes, bruns, blancs, rouges, avaient beau se croiser dans le carrefour prochain : le désert était rue Plumet ; et la mort des anciens propriétaires, une révolution qui avait passé, l’écroulement des antiques fortunes, l’absence, l’oubli, quarante ans d’abandon et de viduité, avaient suffi pour ramener dans ce lieu privilégié les fougères, les bouillons-blancs, les ciguës, les achillées, les hautes herbes, les grandes plantes gaufrées aux larges feuilles de drap vert pâle, les lézards, les scarabées, les insectes inquiets et rapides ; pour faire sortir des profondeurs de la terre et reparaître entre ces quatre murs je ne sais quelle grandeur sauvage et farouche ; et pour que la nature, qui déconcerte les arrangements mesquins de l’homme et qui se répand toujours tout entière là où elle se répand, aussi bien dans la fourmi que dans l’aigle, en vînt à s’épanouir dans un méchant petit jardin parisien avec autant de rudesse et de majesté que dans une forêt vierge du nouveau monde.
Reste à savoir aussi comment les spectateurs s’accommoderaient de ce nouveau système ; car enfin les révolutions littéraires et même politiques ne s’accomplissent parfaitement en France, que lorsqu’elles sont ou secondées ou tolérées par la multitude ; et les étrangers même ne réussissent pas toujours à les consommer. […] À Londres, Othello, quand sa jalousie est portée au dernier excès, s’approche du lit où Desdémona s’est couchée, la regarde avec un tendre regret, l’embrasse, l’envisage encore, et lui donne de nouveaux baisers. […] Non, si la route des beaux-arts est tracée, leur carrière n’en est pas moins indéfinie ; et les succès y provoquent, y enfantent des succès nouveaux ; il n’y a de limite que le mauvais goût, et c’est lui seul qui peut éteindre la postérité des chefs-d’œuvre.
On ignore encore si les jeunes gens soumis à ce nouveau régime seront, en effet, des maîtres de la vie « moderne », mais ce qu’on sait déjà, c’est qu’ils ne seront jamais des maîtres en fait de langage… « La valeur exacte des mots est par eux de plus en plus ignorée : d’où des confusions croissantes entre les mots d’aspect à peu près semblable, confusions qui font écrire : “Il était compatible aux malheurs d’autrui. […] Tous les professeurs de sciences vous le diront comme moi… » Cette remarque très grave d’un professeur qui, sous ses yeux, chaque jour, voit se former et se développer les jeunes intelligences nouvelles, est confirmée d’une façon extrêmement forte par une lettre au ministre de l’Instruction publique, écrite par M. […] Hé bien, le rôle des nouveaux venus, s’ils le comprennent, sera de mettre un peu d’ordre et de style dans les excès d’une sensibilité trop aiguë.
La jambe avait été mal remise ; j’eus le cou rage de la casser de nouveau. […] Elle reprend toute sa vivacité chaque fois que la figure de ce monde, qui change sans cesse, amène quelque tournant nouveau sur lequel nous avons à nous interroger. […] Si elle m’était offerte, je l’accepterais de nouveau avec reconnaissance.
La méthode objective coordonne simplement les matériaux fournis par l’expérience, sans en introduire de nouveaux. […] Les voici devant cet objet nouveau. […] On oublia le progrès des siècles, et les méthodes des scolastiques furent de nouveau mises en vogue.
Je voudrais dépeindre et montrer Chamfort au point de vue de la société de son temps, dans ses rapports avec l’ancien ordre social, dans sa rupture éclatante avec le régime qui avait tout fait pour se le concilier, et dans son acceptation ardente du régime nouveau. […] Mais son humeur âcre, sa bile amassée dans le sang déjouait bientôt ses projets d’une semaine ; il était en proie à toutes les contradictions, et finalement à des passions nouvelles.. […] Heureux si je pouvais, Madame, la consacrer par de nouveaux efforts, si je pouvais justifier vos bienfaits par d’autres travaux, et trouver grâce devant Votre Majesté par le mérite de mes ouvrages plus que par le choix de leur sujet !
Vous auriez dû voir que les vérités les plus certaines, que les meilleures idées ouvrent aux fripons et aux coquins de nouveaux moyens d’exercer leurs funestes passions. […] Cet effet de nouvelles vérités a été frappant, et cependant il (Sieyès) l’a aperçu longtemps avant vous, et il a fermé sa main. […] Après avoir partagé sa première méprise, l’avoir partagée avec tout votre pays, vous avez concouru vivement à abuser35, à gâter, à renverser jusqu’aux antipodes les principes offerts ; enfin, vous qui exigez une expérience que vous étiez loin d’avoir vous-même, vous trouvez mauvais aujourd’hui qu’on profite de l’expérience acquise, et qu’on ne veuille pas s’exposer de nouveau à vos reproches.
Il n’y a pas plus de nouveau en eux qu’en moi. […] Trouver un comique nouveau. […] Donner les nouvelles sociales, la philosophie des aspects des salons et de la rue, — commencer par un premier article sur l’influence de la fille dans la société présente, — un second sur l’esprit contemporain et sur ce que le monde et même les jeunes filles ont emprunté à la blague et à l’esprit de l’atelier, — un troisième sur la bourse et la plus-value des charges d’agent de change, etc., etc.
Zola, qui a amené la conversation sur ce sujet, un peu à propos de son nouveau livre, déclare que l’amour n’est pas un sentiment particulier, qu’il ne prend pas les êtres aussi absolument qu’on le peint, que les phénomènes qu’on y rencontre, se retrouvent dans l’amitié, dans le patriotisme, et que l’intensité grande de ce sentiment n’est amenée que par la perspective de la copulation. […] Il sent qu’un nouveau livre le laisse où il est, ne le porte plus en avant. […] Ce sont des journées toutes noires, en proie à l’angoisse du matin, quand je demande à sa fille des nouvelles de la nuit, en proie à l’angoisse du soir, quand je rentre, et que je monte chez elle pour savoir comment elle a passé la journée.
De siècle en siècle, en effet, l’aspect du inonde change pour les hommes ; en parcourant le cycle de la vie, il leur arrive ce qui arrive aux voyageurs parcourant les grands cercles terrestres : ils voient se lever sur leurs têtes des astres nouveaux qui se couchent ensuite pour eux, et c’est seulement au terme du voyage qu’ils pourront espérer connaître toute la diversité du ciel. […] … » L’aigle, vers le rayon s’élevant dans la nue, Vit la montagne fondre et baisser à sa vue ; Et quand il eut atteint son horizon nouveau, A son œil confondu tout parut de niveau. […] Enfants de six mille ans qu’un peu de bruit étonne, Ne vous troublez donc pas d’un mot nouveau qui tonne, D’un empire éboulé, d’un siècle qui s’en va !
Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices. […] Iris, je vous louerais ; il n’est que trop aisé ; Mais vous avez cent fois notre encens refusé ; En cela peu semblable au reste des mortelles, Qui veulent tous les jours des louanges nouvelles. […] Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau.
C’est tout simplement le Cours de Michelet en 1847, qui ne nous donne pas un Michelet nouveau. Il n’y a pas dans ce Cours une idée de plus que celles qui circulent dans l’Histoire de France des dernières années ; car, il ne faut pas l’oublier, il y a deux temps dans l’esprit de Michelet : le temps où toujours magicien, du talent le plus adorable et le plus exécrable tour à tour, il écrit l’Histoire avec la magie de la vérité, et le temps où il l’invente avec la magie du mensonge… Or, s’il n’y a pas dans ce Cours un Michelet nouveau, il y a un Michelet intégral et concentré. […] — des théâtres du Moyen Âge, qui exaltaient l’amour des choses saintes et resserraient l’union du peuple dans la communauté d’une même foi, et il n’a oublié qu’une seule chose : c’est que le théâtre, au Moyen Âge, avec ses Mystères et ses Légendes, n’était que la conséquence d’un état de sentiments et de mœurs qu’aujourd’hui il faudrait créer pour sauver la France et pour laquelle ni lui, Michelet, ni personne parmi ceux qui se targuent de la régénérer, n’apporte un moyen de salut nouveau, absolu, infaillible, et dont la Libre Pensée puisse dire : « Ceci est à moi, car je l’ai trouvé !
Que les amateurs de choses nouvelles cherchent ailleurs ! […] Je n’ai jamais manqué de parler de lui quand il a publié quelque chose, et j’aurais, je l’avoue, aimé à me taire sur son nouveau livre, parce que ce livre n’ajoute pas aux qualités de son auteur et à l’estime que je fais de lui. […] Il n’a pas fait comme beaucoup d’esprits moins délicats que lui, qui se sont laissé aller et corrompre aux Écoles nouvelles.
Son livre est d’ailleurs réédité dès la première année, puis de nouveau en 1919 chez Garnier. […] , dont la doctrine se résume à cette déclaration : « Il me faut du nouveau à tout prix […] mais qui soit exactement semblable à l’ancien ! […] Jean-Jacques apportait aux imaginations de ses contemporains des plaisirs nouveaux. […] Il y eut des révoltes, les propriétaires furent spoliés, mais remplacés par de nouveaux propriétaires, également oppresseurs. […] Chaque œuvre, chaque individu va contenir un monde nouveau.
René d’Argenson qui avait donné l’édition des Mémoires en 1825, et qui a cherché à prouver par quantité de raisons que ces curieux documents nouveaux sur son arrière-grand-oncle étaient d’autant moins dignes de confiance qu’ils étaient plus intimes et plus personnels, plus complètement sincères et écrits en vue du bonnet de nuit.
Le public, très attentif pendant cette première partie du discours, attendait cependant la seconde, celle où le directeur de l’Académie devait analyser et apprécier les œuvres de son jeune et nouveau confrère.
Le journal la Presse et un journal des tribunaux, le Droit, viennent, dit-on, de faire marché avec le chemin de fer d’Orléans pour recevoir par un convoi à part des nouvelles du procès Lacoste qui va se débattre dans le Midi : madame Lacoste est, comme madame Lafarge, une jeune femme qu’on accuse, d’avoir empoisonné son vieux mari.
Le spectateur entre tout à fait dans l’illusion de la tragédie ; il s’intéresse assez au héros de la pièce, pour comprendre des mœurs étrangères, pour se transporter dans des pays entièrement nouveaux.
Si l’on veut en effet se faire une fois le spectateur de sa réflexion solitaire, on s’apercevra qu’on ne pense point avec le langage de tout le monde, et que la rapidité de la conception crée à chaque moment un langage nouveau, hiéroglyphique, symbolique, sténographique surtout, où les mots prennent des sens étranges, lointains, méconnaissables à tous, où ils s’associent selon des affinités créées par les caprices les plus imprévus de notre mémoire, où ils se groupent selon les lois d’une grammaire et d’une syntaxe qui sont un perpétuel défi à la grammaire et à la syntaxe établies.
« La foule, qui d’abord avait sursauté comme une hydre en entendant cet ange donner un sens nouveau et plus pur aux mots du langage vulgaire, proclama très haut que le sortilège qu’il nous jetait, il l’avait puisé dans l’ignoble ivresse des alcools ou des absinthes.
Ce Libelle, qui a d’abord paru sous le titre d’Extrait d’un Ouvrage nouveau, Chap. 15, fait à présent partie du tome 13 de la Collection complette des Œuvres de M. de Voltaire, en 41 vol.
Elle serait chargée de baptiser les idées nouvelles ; elle trouverait les mots nécessaires dans le vieux français, dans les termes inusités, quoique purs, dans le système de la composition et dans celui de la dérivation.
Le nouveau drame qu’il vient de faire représenter est un effort de plus vers ce but rayonnant.
De ce nombre sont l’Oracle des nouveaux Philosophes, par l’Abbé Guion, les Erreurs de V.
Les décisions des gens du métier, bien que sujettes à toutes les illusions dont nous venons de parler, ne laissent point d’avoir beaucoup de part à la premiere réputation d’un ouvrage nouveau.
. — Peu à peu, à mesure qu’il avance en âge, il apprend de nouveaux mots ; il les applique aux couples anciens de représentations que l’expérience antérieure a déjà établis en lui, et aux couples nouveaux de représentations que l’expérience incessante établit en lui tous les jours ; ainsi naissent de nouveaux couples de mots compris, c’est-à-dire d’idées. — C’est de dix-huit mois à cinq ou six ans que la majeure partie de ce travail s’accomplit ; plus tard, jusqu’à l’âge adulte, il continue, mais avec des acquisitions moindres. […] Car, en appliquant à des cas nouveaux le jugement primitif, nous le trouvons inexact. […] Au couple d’idées abstraites associées dans notre esprit correspond, trait pour trait, un couple de caractères abstraits associés dans la nature ; désormais, à chaque cas nouveau que nous observons, notre proposition reçoit une justification nouvelle, et la loi énoncée ne rencontre plus d’exceptions. — Au bout d’un temps fort long, après beaucoup de correspondances ainsi vérifiées, les hommes de certaines races et de certaines civilisations, les Européens modernes par exemple, ont fini par croire qu’il en est ainsi dans tous les cas, que telle est la constitution des choses, que toute la nature est régie par des lois, que tout son cours est uniforme, qu’en tout temps et en tout lieu, dans le monde moral et dans le monde physique, tout caractère donné a des conditions dont la présence entraîne sa présence. […] Une pierre lancée, un pendule qui oscille finissent par s’arrêter, et on est tenté de croire qu’ils s’arrêtent d’eux-mêmes ; un mélange détone, une pomme tombe de son arbre, sans que nos sens démêlent la circonstance nouvelle qui, s’ajoutant à l’ancien état, a provoqué le nouveau. […] D’où il suit que, puisque le caractère par lequel le deuxième diffère du premier, à savoir la propriété de venir ensuite, n’a pas eu d’influence sur le mouvement, le caractère par lequel le troisième diffère du second, à savoir la propriété de venir ensuite, n’aura pas d’influence sur le mouvement ; par rapport au mouvement, ce caractère sera aussi indifférent et nul, et, de même que pendant le deuxième moment le corps a continué son mouvement uniforme et rectiligne, de même pendant le troisième moment, sauf introduction d’un nouveau caractère influent, il continuera son mouvement uniforme et rectiligne.
Le reste était en quelque sorte le commencement d’une autre tragédie, où l’on entrait dans des intérêts tout nouveaux. […] Voici de nouveaux deuils et de pires remords. […] Albert une histoire proprement littéraire, l’histoire des genres nouveaux que les théâtres du boulevard ont acclimatés en France. […] Ce genre nouveau procédait, bien entendu, de quelque chose. […] Et par conséquent, ils n’étaient nullement gens à créer un théâtre nouveau, à faire de toutes pièces un théâtre qui ne ressemblât pas au théâtre précédent.
Chez les critiques littéraires, une transfusion de jeune sang s’est faite, et les plus arriérés, les plus inféodés au classicisme étroit, sont moins fermés, plus ouverts aux choses nouvelles de la littérature, tandis que les critiques dramatiques, surtout ceux des petits journaux populaires, des petits journaux illustrés, sont restés de vrais critiques du temps de la Restauration. […] Une jeunesse hostile à l’Empire avait cru à deux choses chez les hommes nouveaux : à un relèvement de l’intelligence, à un relèvement de la morale, — et malheureusement, il faut bien reconnaître, que chez les gouvernants de l’heure présente, l’intelligence et la morale sont peut-être encore inférieures à l’intelligence et à la morale des gens de l’Empire. […] » Car cet enfant a une terreur de la mort, et demande, de temps en temps, avec un intérêt tout particulier, des nouvelles de M. […] Dimanche 20 décembre « Eh bien, le voilà le nouveau théâtre, votre nouveau théâtre. » C’est Daudet qui entre dans mon grenier, marchant avec effort sur des jambes mal d’aplomb. « Oui, Le Matin fait un article sur le nouveau théâtre, et Duret doit à ce sujet vous interviewer, vous, Zola et moi. » Et de suite la conversation est sur Sapho, et l’on cause du tact qu’il faut pour faire passer de la vérité sur les planches, et de son délicat dosage près d’un public de théâtre.
La duchesse me nomma seulement à elle et me fit asseoir ; après les premières interrogations sur mon voyage, sur Rome, sur nos amis communs d’Italie, l’inconnue, qui paraissait prête à partir, se rassit sans rien dire à l’autre coin de la cheminée en face de moi ; c’était sans doute une politesse de quelques minutes qu’elle s’imposait pour ne pas avoir l’air de manquer d’égards au nouveau venu ; mais après cette courte halte sur le canapé elle se leva de nouveau, et vera incessu patuit dea ! […] J’entrevoyais bien que la belle visiteuse, tout en ayant l’air de se retirer modestement devant un nouveau venu, n’était pas fâchée d’être contemplée à loisir par un admirateur de plus, dont l’enchantement ne pouvait lui échapper tout entier, malgré la discrétion de mon attitude et la distraction affectée de mon coup d’œil. […] Elle était dans l’ivresse de ses souvenirs en les visitant avec moi ; elle désirait beaucoup entrevoir au moins ces figures d’hommes nouveaux et de femmes célèbres qui portaient des noms chers à son imagination ou à sa piété.
Astolphe raconte la puissance et les merveilles de ses enchantements : après l’avoir aimé deux mois, Alcine se dégoûte de lui par un nouveau caprice ; pour se débarrasser de lui, elle l’a changé en arbre dans cette forêt, toute peuplée de ses amants, métamorphosés comme lui. […] Le poète ici l’abandonne ; il revient à Roland dont il chante de nouveaux exploits de chevalier en faveur des dames. […] Nous ne les traduisons pas, par le scrupule, peut-être excessif, d’une langue plus réservée que l’italien ; mais le doux loisir des deux nouveaux époux, dans un lieu enchanté et solitaire, égale tout ce que les églogues de Virgile et les pastorales du Tasse ont de plus langoureux. […] VII Ici le poète s’amuse de nouveau à éluder la curiosité de son lecteur par une autre curiosité.
On éprouve alors comme une convalescence de l’âme, qui n’est ni le trouble de l’adolescence, ni la paix de l’âge mur, ni la pleine santé, ni la maladie ; état mixte, et, pour ainsi dire, neutre et passif, pendant lequel les blessures de l’âme se cicatrisent pour nous laisser vivre de nouveau, malgré tout le sang que nous avons perdu. […] IV Je partis sur ce bon augure et je m’arrêtai seulement quelques jours, dans ma famille, à Mâcon, où m’attendait un nouveau bonheur, préparé et négocié par ma mère en mon absence. […] XX Les nouvelles circonstances politiques où se trouvait le royaume de Naples après le retour du roi ne permettant guère au ministère français d’y employer avec convenance les mêmes agents qui avaient eu à traiter avec la révolution, je reçus un congé indéfini pour rentrer en France. […] Le passage inculpé est une imprécation poétique contre l’Italie en général ; imprécation que prononce Childe Harold au moment où, quittant pour jamais les contrées de l’Europe, contre lesquelles sa misanthropie s’exhalait souvent avec toutes les expressions de la haine, il s’élançait vers un pays où son imagination désenchantée lui promettait des émotions nouvelles.
Je n’aime guère l’excuse qu’il en donne à son valet : J’aime à braver ainsi les conteurs de nouvelles, Et sitôt que j’en vois quelqu’un s’imaginer Que ce qu’il veut m’apprendre a de quoi m’étonner, Je le sers aussitôt d’un conte imaginaire Qui l’étonne lui-même et le force à se taire45 . […] C’est un art nouveau : c’est nous qui de spectateurs sommes devenus les personnages. […] Il affectionne les vieilles modes, pour le plaisir de ne pas faire comme tout le monde ; il attaque les nouvelles, par dépit d’être seul de son goût. […] Témoin ce passage de l’Épître de Boileau à Racine : L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces, En habits de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau.
» Il vient jeter les yeux sur les modes nouvelles de la mascarade. Nous restons une heure à regarder, d’une loge, la danse et les masques, une heure où il semble faire une sérieuse étude du costume nouveau et presque général des danseuses : de ce costume de bébé, de cette petite robe-blouse descendant au genou, laissant voir la jambe et les hautes bottines ballantes dans l’air, et dessinant des nimbes au-dessus de la tête des danseurs. […] Qu’ils sachent donc qu’après dix ans de travail, la publication de 13 volumes, tant de veilles, une si persévérante conscience, des succès même, une œuvre historique qui a déjà une place en Europe, après ce roman même, dans lequel nos ennemis mêmes reconnaissent « une force magistrale », il n’y a pas une gazette, une revue petite ou grande qui soit venue à nous, et nous nous demandons si le prochain roman que nous publierons, nous ne serons pas encore obligés de le publier à nos frais ; — et cela quand les plus petits fureteurs d’érudition et les plus minces écrivailleurs de nouvelles, sont édités, rémunérés, réimprimés. […] Je suis étranger à ce qui vient, à ce qui est, comme à ces boulevards nouveaux sans tournant, sans aventures de perspective, implacables de ligne droite, qui ne sentent plus le monde de Balzac, qui font penser à quelque Babylone américaine de l’avenir.
Et leur pensée incapable d’être sérieusement quelque temps avec vous, est toujours à un rien du dehors, à la toilette qu’elles avaient hier, à la soirée où elles iront demain, ou même derrière la porte du salon, qu’elles espèrent voir pousser par un monsieur quelconque, apportant à leur satiété de l’être, avec lequel elles se trouvent depuis dix minutes, la distraction d’un personnage nouveau. […] Mardi 23 mars Je partais savoir des nouvelles de Robert Caze, que Daudet m’avait dit aller mieux, et j’étais presque arrivé au chemin de fer, lorsqu’un jeune homme s’approche de moi, me salue, me demande si je ne suis pas M. de Goncourt. […] Or un auteur qui a un idéal d’art élevé, qui s’efforce d’écrire, et de créer des types nouveaux, quand même il ne réussirait pas… c’est une raison pour tuer son œuvre. […] Et par un nouveau procédé, le traité est aussitôt imprimé sur une espèce de piano, et l’avocat nous verse l’argent, et nous aide très aimablement à passer nos paletots.
» Les apologistes de la foi sous toutes ses formes, — foi morale à la façon de Kant ou foi proprement religieuse, — les criticistes comme les adeptes des religions protestante ou catholique, ont été heureux du renfort que semblait leur apporter cette « bible », si propre à produire le dégoût pour le nouveau Credo de la science. […] Après tout, l’incrédulité est devenue chose assez banale ; mais ce qui est un moyen toujours ancien et toujours nouveau de succès, c’est le scandale. […] Telles sont les révélations scientifiques de ce nouveau Lucrèce sur la paternité du « Hasard » et sur le mépris qu’un fils doit à ses parents. […] Le nouveau capitaine Fracasse provoque également en duel la Raison, la Nature et le Progrès : Et d’abord, toi, Raison, à nous deux !
Taine, à la fin de son Histoire de la littérature anglaise, a excellemment défini en Dickens l’artiste, encore qu’avec trop de sévérité ; cette étude peut être complétée sur de nouveaux renseignements, et l’on trouvera que les notions psychologiques qui en seront déduites sur la nature même de cet homme essentiellement affectif présenteront quelque intérêt autant que la connaissance précise de son génie vigoureux et défectueux. […] Dans une des plus belles pages de l’écrivain, quand les Micawber, Peggotty et la malheureuse Émilie s’embarquent à Gravescend, sur un navire d’émigrants, le soir, au couchant, tous les minces agrès profilés sur le ciel éclatant, c’est non ce grand spectacle que décrit Dickens, mais la tristesse du départ, l’espoir de nouvelles destinées ; une antre de ses meilleures scènes, le récit du sinistre où Steerforth perdit si bravement la vie, agitant son bonnet rouge au-dessus des grandes lames vertes, paraîtra à tout lecteur moderne bien peu pittoresque et trop rempli des sensations d’effroi et de compassion du narrateur. […] Que l’on joigne à ces livres le fantastique plus grossier des Contes de Noël, l’étrangeté parfois puissante de certaines nouvelles, comme ce Hunted down (Chassé à mort), où l’on finit par traquer un être sombre et farouche appliqué à tuer lentement les parents qu’il a d’abord fait s’assurer ; que l’on prenne encore l’effrayant suicide de Nicolas Nickleby et les réflexions mortelles qui le hantent quand, revenant le soir dans la noire maison où il a décidé de se rendre, il longe le mur du cimetière abandonné qui l’avoisine ; les scènes où cette percluse, fière et bigote négociante, Mme Clennam, languit morosement, toute vêtue de noir, dans un fauteuil à oreillettes, si semblable à un cercueil, autour duquel tourne la vieille Affery avec ses airs de somnambule effarée ; on aura un ensemble de récits terrifiants où Dickens ne touche plus que respectueusement aux vices qu’il déteste et où il parvient presque à créer les êtres complexes et réels, fantomatiques sans doute et entourés de mystère, mais recelant dans leur esprit, que l’auteur laisse deviner sans l’analyser, ces profondeurs et ces crises contradictoires qui constituent l’homme véritable. […] De La Petite Dorrit aux Grandes Espérances, il use de procédés de description nouveaux, d’indications disconnexes, et du même coup il affectionne des personnages à la fois vagues et mystérieux, mais mieux pénétrés et plus visibles.
Michelet, avec un désespoir qui s’accroît à chacune de ses publications nouvelles, connaissent suffisamment ces passions affreuses, qu’on ne saurait défendre ni même excuser, dans le coupable historien, si ce n’est en les couvrant de l’inconsistance naturelle à sa pensée ou des ardeurs fébriles d’un tempérament trop nerveux et trop aisément enivré pour écrire décemment l’histoire. […] Il est en effet translucide, ce génie ferme et français de Richelieu, qui a toujours voulu la même chose : refaire, coûte que coûte, sur un plan nouveau, la France qu’on lui avait brisée ; guérir de son énorme plaie un État qu’il avait reçu déchiré, et dont l’effort de toute sa vie fut d’en rapprocher, comme il put, et d’en ressouder les morceaux. […] Il faut confesser l’un ou l’autre, ou reculer dans le passé, comme l’Empire l’a fait franchement, ou suivre la voie révolutionnaire contre la théologie arbitraire de la grâce et du privilège, et mettre en tête de la loi le nom du Dieu nouveau : Justice. » La Révolution l’y mit en effet, mais en lui donnant une sanction permanente et active : le couperet de Guillotin. […] S’il n’y avait de dangereux que les chefs-d’œuvre, la Critique pourrait devenir sans inconvénient une bonne fille et le nouveau livre de M.
Un bénédictin survivant, dom Brial, devenu membre de l’Institut, fut le lien entre les nouveaux et les anciens rédacteurs ; non pas que dom Brial eût participé à la rédaction des derniers volumes de l’Histoire littéraire, qui remontaient déjà à une date si éloignée, mais il avait été employé à d’autres publications historiques des Bénédictins, et il avait hérité des traditions et de la méthode. […] Chabaille a publié, en 1835, un volume supplémentaire contenant quelques branches nouvelles, et surtout beaucoup de variantes et des corrections utiles qui se rapportent au texte publié par M.
Après des assemblées tenues à Soissons et à Compiègne, et où les principaux croisés n’avaient pu s’accorder ni sur la date du départ ni sur la route à suivre, il fut résolu que l’on s’en remettrait à six messagers ou députés, à qui l’on donnerait pleins pouvoirs par lettres afin de traiter des voies et moyens d’exécution, et de passer les marchés pour l’embarquement et le transport De ces députés, deux furent nommés par Thibaut, comte de Champagne, deux par Baudouin, comte de Flandre, et deux par Louis, comte de Blois ; c’est-à-dire que les commissaires choisis représentaient en nombre égal les trois seigneurs les plus qualifiés et les plus puissants d’entre les nouveaux croisés. […] Tant que les Vénitiens croient que le roi de France n’avancera pas en Italie et qu’il ne réussira pas dans ses projets de conquête, ils protestent volontiers de leur amitié et de leurs services désintéressés pour lui ; quand ils le voient s’avancer et vaincre au-delà de leurs prévisions, ils s’effrayent, travaillent à nouer la ligue et dissimulent, non pas si bien toutefois que Commynes, le jour où ils lui apprennent la reddition du château de Naples aux Français, ne lise la consternation sur le visage des principaux dans la chambre du doge : « Et crois que quand les nouvelles vinrent à Rome de la bataille perdue à Cannes contre Annibal, les sénateurs qui étaient demeurés n’étaient pas plus ébahis ni plus épouvantés qu’ils étaient. » Patience !
Agréé toutefois de Louis XIV au début de ses conquêtes de Flandre pour son expérience et sa bonne mine, et devenu l’un de ses aides de camp, il se reprenait aux grandes espérances, lorsque l’inimitié de Louvois, qui haïssait en lui l’allié du maréchal de Bellefonds, l’arrêta de nouveau, du moins dans son avancement militaire ; car le marquis de Villars eut depuis de grandes missions et des ambassades. […] Ce que Villars n’avait fait jusque-là que par instinct et pour trouver des occasions, il le fit dès lors avec le désir de s’instruire : Il passait souvent trois et quatre jours de suite dans les partis avec les plus estimés dans cet art : c’était alors les deux frères de Saint-Clars, dont l’un, qui était brigadier, fut une fois six jours hors de l’armée, toujours à la portée du canon de celle des ennemis, poussant leurs gardes à tout moment à la faveur d’un grand bois dans lequel il se retirait, faisant des prisonniers, et donnant à toute heure au vicomte de Turenne des nouvelles des mouvements des ennemis.
On publie en ce moment deux éditions nouvelles des chroniques les plus particulières de ce temps-là. […] Paulin Paris trouvera de nouveaux renseignements à ajouter à ceux qu’on a déjà donnés ; la notice qu’il prépare ne viendra que dans le dernier volume, qui n’a point encore paru25.
Mettons d’abord le lecteur au fait de tout ceci, car le nom et l’idée que j’y applique lui sont probablement choses nouvelles. […] Ses amis, devenus ministres après 1830, le nommèrent professeur ; on put d’abord regretter que ces fonctions nouvelles le détournassent des grands travaux historiques qu’il poursuivait depuis des années : en y songeant mieux pourtant, je ne sais s’ils ne lui rendirent pas service, à lui et à nous, dans tous les sens.
Oui, un Fontanes libéral et rajeuni, au courant de tous les progrès, un Royer-Collard jeune, en permanence, et condescendant aux besoins nouveaux, voilà comment je me le définis. […] J’ai noté cependant une belle et bonne page (tome II, p. 105), dans laquelle il caractérise ses premiers débuts à la tribune et nous fait part de ses hésitations, de sa prudence sur ce terrain tout nouveau ; car il était d’abord professeur plutôt qu’orateur politique, ce qui est fort différent.
On peut dire que le jour où un tel discours fut proféré du haut d’une colline de la Galilée, il s’était produit et révélé quelque chose de nouveau et d’imprévu dans l’enseignement moral de l’homme. […] Que disait-il donc, dans son enseignement populaire, de si pénétrant et de si nouveau ?
La mobilité française, qu’on croit toujours vaincue et qui reparaît toujours, a fait de nouveau ses preuves. […] Viollet-Le-Duc était, de tous les professeurs nouvellement nommés, celui dont le Cours était le plus attendu parce que l’Histoire de l’Architecture qui en fait le sujet est d’un intérêt plus général, et que le professeur représente un esprit connu, un esprit nouveau dans l’enseignement.
L’idée de Sismondi y fait un progrès nouveau et y est poussée encore plus à fond. […] Soldat, aventurier, esclave algérien, employé de finance, prisonnier, romancier, c’est un Gil Blas, mais un Gil Blas assombri, et qui n’est pas destiné à s’écrier comme l’autre dans sa jolie maison de Lirias : Inveni portum… » C’est étrangement rabaisser Cervantes (toujours d’après notre auteur), que de soutenir qu’il a employé la fleur de son génie à combattre l’influence de quelques romans de mauvais goût, dont le succès retardait sur les mœurs du siècle et n’avait plus aucune racine dans la société d’alors : « Ce que je crois plutôt, s’écrie le nouveau commentateur, qui a lu son Don Quichotte comme d’autres leur Bible ou leur Homère, et qui y a tout vu, c’est que le chevaleresque Cervantes, qui s’était précipité dans ce qui, à la fin du xvie siècle, restait de mouvement héroïque, dut se sentir abattre par le désenchantement d’un croyant plein de ferveur qui n’a pas trouvé à fournir carrière pleine, qui dans l’exagération de son idéal s’est heurté et blessé contre les réalités, et qui, après avoir été contraint d’abdiquer l’action, s’est condamné à une retraite douloureuse, s’est réfugié dans ses rêves, et en dernier lieu, dans un testament immortel, lance à son siècle une satire qui n’était pas destinée à être comprise de ce siècle et dont l’avenir seul était chargé de trouver la clé. » Et nous adjurant à la fin dans un sentiment de tendre admiration, essayant de nous entraîner dans son vœu d’une réhabilitation désirée, l’écrivain, que je regrette de ne pas connaître, élève son paradoxe jusqu’aux accents de l’éloquence : « Ah !
Que l’on me permette cependant de ne pas fuir l’illustre souvenir et de l’aborder même de front, résolument : sans prétendre établir aucun rapprochement en effet, il y a lieu de se rendre compte de la différence des temps, de celle des points de vue, et d’apprécier de nouveau et en tout respect, mais aussi en pleine connaissance de cause, la plus mémorable des œuvres qu’a laissées Bossuet après ses Oraisons funèbres. […] Et reprenant de nouveau l’histoire de la Création et des époques primitives, tous ces récits dont Moïse est censé avoir recueilli les traditions, Bossuet nous montre le grand Ouvrier à l’œuvre, tantôt bienfaisant et clément, tantôt terrible et jaloux, toujours efficace, présent, vigilant, vivant : on n’en saurait prendre nulle part une idée plus forte, celle d’un Dieu qui tient le monde à chaque instant dans sa main, qui ne lui laisse pas le temps de s’engourdir, qui est toujours prêt à recommencer la création, à la retoucher, à secouer son monde.
Au moment de pire souffrance, un volume de Bernardin de Saint-Pierre tomba sous la main du jeune homme ; il n’avait rien lu ; ce fut comme un rayon consolateur qui vint luire à ses yeux et lui révéler un monde nouveau. […] On a fort applaudi et l’on goûte de nouveau à la lecture cette parole de moraliste sur l’indulgence : « Pour moi, je le confesse, le résultat d’une longue suite de jours qui ne sont pas sans souvenirs, n’aura pas été uniquement de rendre mes convictions d’autant plus inébranlables, mais aussi, mais surtout de m’apprendre que l’indulgence, dont on se vante, a encore des rigueurs que n’aurait pas une complète justice105. » De simples mots ont produit un effet au passage : « Voilà, me dit-il un jour (en parlant de l’abbé Émery), voilà la première fois que je rencontre un homme doué d’un véritable pouvoir sur les hommes, et auquel je ne demande aucun compte de l’usage qu’il en fera. » Ce me dit-il un jour a fait mouvement ; il s’agissait de Napoléon.
Les goûts font mettre un nouveau prix à ce qu’on possède ou à ce qu’on peut obtenir ; mais les passions ne s’attachent dans toute leur force qu’à l’objet qu’on a perdu, qu’aux avantages qu’on s’efforce en vain d’acquérir. […] Ces êtres seuls n’ont plus de droits à l’association mutuelle de misères et d’indulgence, qui, en se montrant sans pitié, ont effacé dans eux le sceau de la nature humaine : le remords d’avoir manqué à quelque principe de morale que ce soit, est l’ouvrage du raisonnement, ainsi que la morale elle-même ; mais le remords d’avoir bravé la pitié, doit poursuivre comme un sentiment personnel, comme un danger pour soi, comme une terreur dont on est l’objet ; on a une telle identité avec l’être qui souffre, que ceux qui parviennent à la détruire, acquièrent souvent une sorte de dureté pour eux-mêmes, qui sert encore, sous quelques rapports, à les priver de tout ce qu’ils pourraient attendre de la pitié des autres ; cependant, s’il en est temps encore, qu’ils sauvent un infortuné, qu’ils épargnent un ennemi vaincu, et, rentrés dans les liens de l’humanité, ils seront de nouveau sous sa sauvegarde.
Il en resterait là, s’il ne faisait pas d’expériences nouvelles ; les deux choses seraient toujours pour lui différentes en qualité ; elles formeraient deux mondes entre lesquels il n’y aurait pas de passage. […] Mais, à mesure que nous avançons dans le livre, ils le sont moins, et, de chapitre en chapitre, il s’y glisse quelques caractères nouveaux qu’on a peine à ramener aux premiers.
Et qu’on ne dise point que le procédé est facile ; car ces aspects nouveaux, c’est bien lui qui les découvre ; nous n’y aurions jamais songé sans lui ; et c’est chose si rare et si précieuse que d’avoir dans la critique littéraire, où la tradition est encore si puissante, des impressions et des vues vraiment personnelles ! […] A propos d’un mauvais drame de Ponson du Terrail, il nous trace de Henri IV, envisagé par certains côtés secrets, un portrait, avec preuves à l’appui, qu’il est impossible d’oublier. « … Il faut donc conclure, pour Henri IV jeune ou vieux, à un fonds ingénu de vilenie bestiale qu’il dominait moins dans son âge mûr et sa vieillesse, mais qui au temps de sa jeunesse, n’étant point revêtu par la gloire, choquait plus en sa nudité. » — A propos de Kléber, drame militaire, il développe ingénieusement et magnifiquement « le rêve oriental de Napoléon ». — A propos du Nouveau Monde, de M.
A Lyon, où il fait souvent l’école buissonnière et passe des journées dans les bois ou le long de l’eau ; au collège de Sarlande, où il invente des histoires pour les « petits », à Paris même, où, fraîchement débarqué, de ses yeux de myope encore tout pleins de songerie, il s’essaye à regarder ce monde nouveau qu’il peindra si bien, le petit Chose, délicat et joli comme une fille, timide, fier, impressionnable, distrait, continue de rêver effrontément, fait des vers sur des cerises, des bottines et des prunes, chante le rouge-gorge et l’oiseau bleu, soupire le Miserere de l’amour, et adresse à Clairette et à Célimène des stances cavalières qui semblent d’un Musset mignard et où l’ironie, comme il convient, se mouille d’une petite larme. […] Le nouveau venu n’est pas plus heureux que les autres.
Le procédé mental doit, sans doute, être le même dans toutes ; mais les moyens sont nouveaux et sans précédents. […] « Les phénomènes classés sous ce titre sont expliqués par les philosophes modernes d’après les principes de l’Association. » Dugald Stewart a donné au mot imagination un sens technique, sans qu’on en puisse retirer aucun avantage ; il le restreint au cas où l’esprit crée, forme de nouvelles combinaisons.
Ce fut le dernier grand succès littéraire du xviiie siècle, au moment où la société française tout entière sortait de son lac heureux et, en quelque sorte, de sa Méditerranée paisible, et s’engageait dans les détroits inconnus d’où le Génie des temps nouveaux allait, d’une main puissante, la lancer sur l’Océan. […] Il semble qu’il faille que tout talent, tout génie nouveau entre ainsi dans les sujets l’épée à la main, comme Renaud dans la forêt enchantée, et qu’il doive frapper hardiment jusqu’à ce qu’il ait rompu le charme : la conquête du vrai et du beau est à ce prix.
C’est un geste, une coiffure, c’est un port de tête, un mot, une piété en commun pour un nom d’artiste nouveau ou oublié, et ce signe, qui symbolise leur supériorité, reçoit son efficacité et sa puissance de suggestion de l’unanimité de leur accord. […] Il nous les a montrés misant sur le succès de tous les noms nouveaux, sur celui de Racine remplaçant Corneille dans l’admiration de la cour et de nos jours sur ceux de Tolstoï, d’Ibsen ou de Nietzsche.
Les lecteurs reconnurent en ces livres frustes le don suprême de susciter des émotions nouvelles ; l’on y sentit une âme farouche et sombre, interprétant le spectacle de la vie et l’agitation des âmes en sensations primitives ou barbarement subtiles ; et le sérieux profond, l’âpre signification humaine d’écrits aussi tristes qu’Humiliés et offensés, Crime et châtiment n’échappa à aucun de ceux que sollicite le penchant à comprendre ce qu’ils lisent. […] Le mystère du sort de Nelly, entrevu dès le début, est maintenu sans alternative pendant tout le livre, comme le problème de la constance du prince Alexis ; les Possédés, L’Idiot, d’autres nouvelles sont de même des œuvres immobiles, d’inutile et morne agitation ; quant à Crime et châtiment, il est d’un bout à l’autre la description merveilleusement monotone et saisissante de la lutte d’un inaccusable criminel contre toute la société, sans que ce duel ait d’autres phases que de durs assauts sans cesse donnés et repoussés.
Soit que l’on travaille, dit-il, sur un sujet connu, soit que l’on en tente un nouveau, il faut commencer par esquisser la fable et penser ensuite aux épisodes ou circonstances qui doivent l’étendre. […] C’est un sujet d’incidents, lorsque, d’acte en acte et presque de scène en scène, il arrive quelque chose de nouveau dans l’action ; c’est un sujet de passion, quand, d’un fonds simple en apparence, le poète a l’art de faire sortir des mouvements rapides et extraordinaires, qui portent l’épouvante ou l’admiration dans l’âme des spectateurs.
J’ai donc la confiance, cher cousin, que mon nouveau titre de rédacteur au Figaro ne me déshonore pas tout à fait à tes yeux, et que tu n’as pas encore recommandé à ton concierge le frère de Madeleine. […] — Tes amis commencent à remuer Quévilly, dans l’attente des nouvelles élections au Corps législatif.
Non seulement nous ne sommes pas les premiers à y avoir songé ; mais le genre de notre démonstration, qui nous a valu tant d’attaques, n’a même pas le mérite d’être nouveau. […] J’ai de nouveau recours à des exemples.
C’est un livre qui nous apprend de singulières nouvelles et qui affecte de singulières prétentions. […] Tel est le fond et même le texte du livre nouveau de Mme Sand, la romancière, comme La Fontaine était fablier.
Maurice Rollinat, le nouveau débarqué en trois bateaux dans la poésie contemporaine, qui, dès son début, trouvait un public qui s’offrait presque de lui-même, M. […] Ce n’est même pas là des pauvretés qui aient le mérite d’être nouvelles !
— Rien de nouveau dans cette dernière huitaine que le discours de Lamartine à Mâcon.
Je commence à bâtons rompus de petites nouvelles : — L'abbé Lacordaire continue de prêcher l’Avent à Notre-Dame devant un auditoire immense.
M. de Ségur le mettait adroitement sur son sujet favori, qui était l’origine et les causes du schisme grec, et l’entendant patiemment discourir pendant des heures entières sur les conciles œcuméniques, faisait chaque jour de nouveaux progrès dans sa confiance.
Augustin-Thierry soient aussi nouveaux qu’il le croit, c’est ce que je ne puis vous garantir.
Or les Mystères et les Moralités étaient de vastes compositions entre lesquelles la Farce fluette ne se faisait qu’une toute petite place : pour quelques scènes de Maître Pathelin, combien de lourdes Moralités comme celle des Blasphémateurs du saint nom de Dieu, ou d’immenses Mystères comme ceux de l’Ancien et du Nouveau Testament !
Les droits de la conscience, soustraits à la loi politique, arrivent à constituer un pouvoir nouveau, le « pouvoir spirituel. » Ce pouvoir a menti plus d’une fois à son origine ; durant des siècles, les évêques ont été des princes et le pape a été un roi.
La reine envoya hier savoir des nouvelles de sa santé.
Extrait des Nouvelles de Ferney, dans le Pays de Gex.
La Nature en eux, lassée d'incommodités & de peines, s'abandonne aux premiers plaisirs qu'elle rencontre ; alors ce qui avoit paru vertueux, se présente avec un air rude & difficile, & l'ame, qui croit s'être détrompée d'une vieille erreur, se complaît en elle-même de son nouveau goût pour les choses agréables.
Ils ne témoignent par la suite qu’ils furent pourtant accomplis, que par leurs conséquences, perçues et appréciées en un temps postérieur, alors que la complexité des nouveaux actes à commettre a fait surgir chez l’individu l’apparition de la conscience.
Il fit imprimer à Padoue, 1590, un nouveau discours en confirmation de ses sentimens.
Le tribunal ordonna, sans rien prononcer, que les deux parties eussent à comparaître de nouveau dans cent ans.
Enfin notre molesse vient-elle de notre genre de vie, ou bien est-ce parce que nous naissons plus foibles par l’estomac et par les visceres que nos ayeux, que chacun dans sa condition cherche de nouvelles préparations d’alimens, des nourritures plus aisées, et que les abstinences que ces ayeux observoient sans peine, sont aujourd’hui réellement impraticables au tiers du monde.
Ses romans, qui n’attestent ni profondes études sur la nature humaine ni intuitions nouvelles sur les passions ou les caractères, défient l’analyse et la désespèrent.
Un monde d’idées nouvelles, ou plutôt de sentiments s’agitaient.
À chaque époque, nouvelle fête et nouveaux éloges ; au bout du siècle, panégyrique de l’empereur régnant ; au milieu, même cérémonie ; à chaque quart, la même encore.
Les premiers essais de l’agriculture furent exprimés symboliquement par trois nouveaux dieux, savoir : Vulcain, le feu qui avait fécondé la terre ; Saturne, ainsi nommé de sata, semences [ce qui explique pourquoi l’âge de Saturne du Latium, répond à l’âge d’or des Grecs] ; en troisième lieu Cybèle, ou la terre cultivée.
Si encore ces choses eussent été nouvelles en 1829 ! […] Pailleron, la Souris, n’a fait que constater ces nouvelles mœurs. […] Cette totale absence de liaison, de plan, de composition, c’est peut-être un art nouveau ; mais alors cet art nouveau n’est donc qu’un retour aux essais amorphes des littératures enfantines. […] Dikoï étale de nouveau sa méchanceté avec une complaisance saugrenue. […] Ils parlent tous, comme on dit, « la bouche ouverte », et cela déjà nous paraît extraordinaire et nouveau.
Le ridicule n’est qu’un motif de la gaieté comique, le motif le plus ancien et le plus nouveau, la source la plus riche, j’y consens ; mais il est si peu la gaieté elle-même, qu’il ne réussit pas toujours à la provoquer, et que celle-ci peut très bien prendre ailleurs ses inspirations. […] Il serait assurément fort injuste de juger Plaute, Térence, Molière, en un mot l’école de Ménandre, en prenant pour mesure et pour terme de comparaison les poétiques merveilles d’Aristophane et le vieil idéal comique disparu ; il faut juger les poètes de la comédie nouvelle d’après un idéal nouveau. […] La forme de la comédie ancienne est morte, et bien morte ; mais son essence est indestructible comme la poésie même, et elle peut revivre dans les formes nouvelles qu’a faites une autre civilisation. […] Ces pédantes, parce qu’elles savent « citer les auteurs et dire de grands mots », prétendent être, « par leurs lois, les juges des ouvrages » ; elles font des « règlements » nouveaux et des « remuements » dans la littérature. […] Les nouveaux auteurs comiques, privés du libre exercice de la plaisanterie, cherchèrent une compensation à cette perte, en empruntant de la tragédie un élément sérieux ; ils l’introduisirent dans la forme de la composition, dans le nœud de l’intrigue.
Elle reçoit auprès de son lit un homme qui vient lui faire visite, joue avec lui toute une après-midi au piquet, se promène avec lui deux ou trois heures au clair de la lune, devient familière avec un étranger dès la première vue, et n’a pas l’étroitesse d’esprit de regarder si la personne à qui elle parle a des culottes ou des jupons910. » Il combat en prédicateur l’usage des robes décolletées, et redemande gravement la chemisette et la décence des anciens jours : « La modestie donne à la jeune fille une beauté plus grande que la fleur de la jeunesse, répand sur l’épouse la dignité d’une matrone, et rétablit la veuve dans sa virginité911. » Vous trouverez plus loin des semonces sur les mascarades qui finissent en rendez-vous ; des préceptes sur le nombre de verres qu’on peut boire et des plats qu’on peut manger ; des condamnations contre les libertins professeurs d’irréligion et de scandale ; toutes maximes aujourd’hui un peu plates, mais nouvelles et utiles, parce que Wycherley et Rochester avaient mis les maximes contraires en pratique et en crédit. […] Il écrit le journal satirique de l’homme qui va au club, apprend les nouvelles, bâille, regarde le baromètre, et croit son temps bien rempli. […] Partout de justes oppositions qui ne servent qu’à la clarté et ne sont point trop prolongées ; d’heureuses expressions aisément trouvées qui donnent aux choses un tour ingénieux et nouveau ; des périodes harmonieuses où les sons coulent les uns dans les autres avec la diversité et la douceur d’un ruisseau calme ; une veine féconde d’inventions et d’images où luit la plus aimable ironie. […] Si tout cela n’est point assez pour lui arranger un paysage agréable, il peut faire des espèces de fleurs nouvelles, aux parfums plus riches, aux couleurs plus puissantes que toutes celles qui croissent dans les jardins de la nature. […] « Constance, sachant que la nouvelle de son mariage pouvait seule avoir poussé son amant à de telles extrémités, ne voulait pas recevoir de consolations ; elle s’accusait elle-même à présent d’avoir si docilement prêté l’oreille à une proposition de mariage, et regardait son nouveau prétendant comme le meurtrier de Théodose ; bref, elle se résolut à souffrir les derniers effets de la colère de son père plutôt que de se soumettre à un mariage qui lui paraissait si plein de crime et d’horreur931. » Est-ce ainsi qu’on peint l’horreur et le crime ?
Le contraste, la succession rapide, le nombre des sentiments ajoutent encore à son trouble ; nous roulons pendant deux cents pages dans un torrent d’émotions nouvelles, contraires et croissantes, qui communique à l’esprit sa violence, qui l’entraîne dans des écarts et des chutes, et ne le rejette sur la rive qu’enchanté et épuisé. […] Pecksniff avec une sensibilité exquise, et quand je sais qu’elle va, je sens que la leçon offerte par elle aux hommes fait de moi un des bienfaiteurs de mon espèce. » Vous reconnaissez un nouveau genre d’hypocrisie. […] Il n’ose parler ni remuer ; il a peur d’embrasser sa mère ; il sent peser sur lui, comme un manteau de plomb, le regard froid des deux nouveaux hôtes. […] Cela n’est point nouveau en France : les romans de M. […] La politique, les affaires et la religion, comme trois puissantes machines, ont formé, par-dessus l’homme ancien, un homme nouveau.
Son théâtre n’a pas plus duré que les décorations et les fêtes du nouveau règne. […] Alexandre imite cet enthousiasme sublime de l’amour heureux dans ces paroles à Cléofile, moins connue que Chimène : Par des faits tout nouveaux je m’en vais vous apprendre Tout ce que peut l’amour dans le cœur d’Alexandre : Maintenant que mon bras, engagé sous vos lois, Doit soutenir mon nom et le vôtre à la fois, J’irai rendre fameux, par l’éclat de la guerre, Des peuples inconnus au reste de la terre, Et vous faire dresser des autels en des lieux Où leurs sauvages mains en refusent aux dieux13. […] On sentit que l’art venait de faire un pas, et qu’il y avait là quelque chose de nouveau et de durable. Les amis de Corneille s’en émurent. « Andromaque a bien l’air des belles choses », disait Saint-Evremond ; « il ne s’en faut presque rien qu’il n’y ait du grand. » L’admiration sincère pour le nouveau chef-d’œuvre perce dans cette réserve d’un des plus fermes amis de Corneille. […] Qu’y avait-il donc de si nouveau dans l’Andromaque ?
Je n’ai pu m’empêcher de parcourir de nouveau cette baroque comédie des Visionnaire, que j’ai toujours aimée. […] A l’avant-dernière scène, quand nous croyons la pièce finie, surgit un nouveau personnage, dont on ne nous avait point parlé : la mère d’Hémon. […] Il écrivit des nouvelles rustiques et édifiantes et fut le George Sand des fiords. […] Mais je serais assez tenté de mettre les trois nouveaux poèmes de M. […] Et, dans tous les cas, comme je reviendrais, chaque fois, avec mon âme antérieure, de quoi aurais-je l’air, je vous prie, dans ce monde nouveau ?
Ce sera un aspect nouveau, mais non imprévu, de sa personne morale.
Jeté par sa position militaire dans le midi de la France, pendant les premières années de nos troubles, transporté tour à tour d’Uzès à Avignon et de Carpentras à Jalès, il aurait pu sans doute nous exposer avec clarté et franchise les déplorables agitations de ces provinces tant de fois ensanglantées ; nous dire comment la patrie des plus ardents fauteurs de l’ordre nouveau se trouva si proche du camp où le régime ancien se retrancha ; comment ces Cévennes, encore retentissantes de la voix des pasteurs proscrits, prêtèrent leurs asiles à la monarchie et à la religion déchues de Louis XIV ; comment, en un mot, les partis se caractérisèrent dans ces vives contrées, s’y constituèrent en présence l’un de l’autre, d’autant plus terribles et inexorables qu’ils s’alimentaient de rivalités plus immédiates et pour ainsi dire plus domestiques, que de vieilles haines inextinguibles se rallumaient aux haines récentes, et que les séductions étrangères les plus habilement ménagées s’y combinaient avec ce qu’ont de plus irrésistible et de plus spontané les mouvements populaires.
Comme si l’humanité n’eût pu rester délaissée, il s’éleva pour elle des voix parmi ceux mêmes qui l’avaient outragée si longtemps ; et tandis que l’insensée frénésie d’Hébert invoquait de nouvelles horreurs, et que la politique froide et louche de Robespierre en méditait silencieusement, un troisième parti s’isola d’eux, leur cria d’arrêter, qu’il était las de meurtre, et que le glaive devait reposer après la victoire.
Quelques années encore, et les nouveaux besoins déposés dans nos cœurs se sont démêlés ; chaque jour ils se démêlent davantage.
Quoi qu’il en soit, tout le livre de madame Belloc est une estimable protestation du talent contre cette politique, et un titre nouveau qui honore les dames françaises.
Celui-ci a, de nouveau, fait preuve d’esprit dans le détail, d’un tour heureux dans la versification, de ressources fréquentes dans le dialogue ; mais les caractères d’une part, et de l’autre la contexture même de la pièce, font défaut.
La grandeur du moyen âge est dans son double principe : par ce libre contrat féodal qui assure les relations en maintenant l’indépendance des individus, il crée un sentiment nouveau, celui de l’honneur, et en fait la base même de l’organisation sociale.
Les anciens de l’École polytechnique ayant fait subir aux nouveaux d’excessives « brimades », et l’administration étant intervenue pour y mettre fin, toute l’École, en guise de protestation, s’est consignée deux dimanches de suite.
C’est que, d’instinct, le nouveau venu marchait sans balancier sur la corde raide du paradoxe ; il trouvait la formule d’un style clownique, désarticulé, chahutant et cascadeur ; des mots alertes, des phrases retroussées, lestes, pimpantes, décolletées, agaçant l’œil, qui complétaient et servaient merveilleusement son esprit incisif, mordant, railleur, prompt à la riposte et rompu à toutes les charges, à tous les argots d’atelier, de coulisses, de boulevard.
Quoique très attaché à la tradition classique, il poursuivit en tous sens l’inconnu et le nouveau, tantôt avec une inquiétude nerveuse, tantôt avec une décision clairvoyante et virile. « Le génie fait sa langue », disait-il, et les épigraphes de ses œuvres prouvent qu’il ne craignait ni les difficultés ni les injustices : Me raris juvat auribus placere… incedo per ignes !
Par une opposition curieuse, des poètes nouveaux étaient venus à lui en ces dernières années, attirés par l’aristocratie de son talent : mais il va sans dire que le vieillard ne les entendait pas.
Semblable à un Architecte, qui, sur les débris informes d’un édifice miné, en traceroit le plan, en dessineroit les proportions, en sentiroit les beautés & les défauts, & assigneroit, sur les plus foibles indices, la cause de sa chute : son génie, par d’heureuses combinaisons, a ranimé les objets effacés, a rappelé ceux qui avoient disparu, en a recréé de nouveaux, pour achever le tableau qu’il vouloit mettre sous les yeux.
Ça été, tous les jours, un interview nouveau, où, en son indignation grandissante d’heure en heure, il déclarait : Le 6 décembre, dans Le Paris, que le sens des choses abstraites me manquait absolument.
Au milieu de ces animosités, de ces violences dont toute la ville d’Athènes étoit témoin, & dont les amateurs gémissoient, on voyoit souvent éclore des pièces nouvelles de la part de ces deux grands génies.
Les œuvres de Voiture, imprimées après sa mort, furent un nouveau sujet de guerre.
Qui ne sent combien cette transition repose agréablement l’âme agitée par les passions, et quel nouveau prix elle donne ensuite aux mouvements renaissants de ces mêmes passions ?
Lorsque le systême de l’Europe vient à changer, on fait un nouveau livre, et on substituë la puissance qui est devenuë redoutable à l’état à la place de celle qu’il a cessé de craindre.
Il a cru mieux faire et attirer sur son œuvre un intérêt plus grand, en commençant la publication qu’il prépare par l’examen des livres les plus actuels, quitte à se replier plus tard sur les plus anciens, les éditions nouvelles offrant une occasion toute naturelle d’en parler.
M. de Talleyrand, pressé de nouveau par ses nièces, en vint à dire qu’il ne savait comment rédiger la chose ; que l’on essayât d’une formule, et qu’il verrait : — ce qu’on s’empressa de faire. […] Ces communications sont restées à l’état de notes et de dossier : ce sont des matériaux dont l’éditeur ne se croit pas le droit de faire usage, à l’aide d’une rédaction qui trouverait place dans un volume même des Nouveaux Lundis. […] Claretie en cite un encore des moins patriotiques, parodiant un mot célèbre de Napoléon, daté du 20 janvier 1815, et adressé toujours à la duchesse de Courlande : « Les puissances ne sauraient prendre trop de sûretés dans le traité qu’elles feraient, si elles ne veulent pas être obligées à recommencer sur nouveaux frais l’année prochaine.
……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… XIV Un chien aboya tout à coup, et deux autres chiens, couchés à nos pieds, se levèrent en sursaut, et traversèrent à grands bonds le ravin sous le bois pour aller voir quel nouveau venu du château faisait aboyer leur chef de meute. […] Entre les fleurs, Psyché, dormant au bord de l’eau, S’anime, ouvre les yeux à ce monde nouveau ; Et, baigné des vapeurs d’un sommeil qui s’achève, Son regard luit pourtant comme après un doux rêve. […] Qu’à ces autels nouveaux notre encens se refuse : L’édifice est construit de bassesse et de ruse.
Ce nouveau venu de la couvée de nos poètes commence, comme ces oiseaux jaseurs, à chanter comme s’il avait peur de sa voix. […] Cette poésie qui marche à pied, qui ne se drape pas à l’antique, qui ne se met ni blanc ni rouge sur la joue, qui ne porte ni masque tragique ni masque comique à la main, mais qui a le visage véridique de ses sentiments, et qui parle la langue familière du foyer, cette poésie qui semble une nouveauté parce qu’elle est la nature retrouvée de nos jours sous les oripeaux de la déclamation et de la rhétorique en vers, sera la poésie de ce nouveau venu dans la famille qui chante. […] Alexandre, sont pleins de vertu, de patriotisme et de vrai talent ; mais, selon nous, ils se trompent d’instrument en entrant dans ce grand concert des âmes qui accorde ses lyres pour remuer le siècle nouveau ; ils veulent nous faire penser, il s’agit de nous faire jouir.
Tantôt on la poussait à humilier ou à coaliser l’Allemagne au nom des limites du Rhin ; tantôt à braver l’Angleterre, qui ne pouvait que s’en réjouir, en conquérant en Afrique un onéreux empire dont la France aurait la charge et dont l’Angleterre nous couperait la route en cas de guerre par de nouveaux Trafalgars et par d’autres Aboukirs. […] La moitié de l’humanité serait éternellement occupée à massacrer l’autre moitié ; et, ces moitiés de croyants se divisant de nouveau en sectes antipathiques, l’humanité tout entière finirait par être immolée au dernier croyant ! […] Les publicistes quotidiens de Paris et de Londres l’ont adopté avec l’enthousiasme des nouvelles découvertes et des généreux patriotismes ; c’est un beau cri de guerre, mais est-ce un principe ?
« Est-ce que je souffrirai que, pour ma cause, tant de belle jeunesse romaine, tant de braves armées, égorgées de nouveau les unes par les autres, soient enlevées à la république ? […] Les mœurs des peuples qu’il décrit interrompent habilement le récit des tragédies romaines, et reposent l’âme pour la préparer à de nouvelles émotions. […] « Anicétus, informé, en sortant, de l’arrivée d’Agérinus envoyé par Agrippine au palais, conçoit à l’instant le plan d’un nouveau drame.
II Mais les scandales de ce gouvernement inexpérimenté, qu’on appelait le gouvernement parlementaire, me convainquirent que le pouvoir vraiment national et populaire n’était plus là ; qu’aucune des dynasties rivales tombées, retombées, retombant encore, ne pouvait le reconstituer solidement en elle ; que l’aristocratie y avait renoncé implicitement en donnant un mandat d’éloquence, une procuration d’opinion, au lieu de combattre de sa personne dans ces compétitions d’influence, de popularité et de trône ; que cette classe moyenne exclusive, intéressée, adulée, à qui ses exploitateurs recommandaient de s’adjuger à elle-même le nom et les prétentions d’une aristocratie de second étage, n’était ni assez antique, ni assez enracinée, ni assez large, ni assez populaire, pour affecter le privilège d’un gouvernement national ; qu’elle n’avait rien de permanent, de chevaleresque, de prestigieux, excepté ses industries et ses commerces, aussi mobiles que ses convoitises de monopoles financiers : jalouse en haut, jalousée en bas, menaçante et menacée de toutes parts ; que le dernier mot de la Révolution française ne pouvait être cette petite oligarchie groupée par la peur et par l’orgueil autour d’un roi d’expédient ; que cela allait crouler aux premières lueurs de l’incendie parlementaire allumé par ceux-là même qui l’avaient si mal éteint en 1830 ; qu’il fallait pourvoir d’avance aux catastrophes inévitables de ce gouvernement déjà démoli dans l’opinion des masses, en donnant à ces masses envahissantes une histoire vraie de la Révolution qu’elles auraient bientôt à reprendre en sous-œuvre, afin qu’elles ne s’égarassent pas de nouveau sans plan et sans sagesse dans les démences et dans les crimes qui avaient perdu jusqu’au nom de cette Révolution. […] Mais à des vérités si neuves il faut un monde neuf aussi pour les accueillir et pour s’y conformer sans hésitation, sans froissement, sans partialité, sans récrimination dans les dépossédés de l’erreur, sans excès et sans violence dans les nouveaux venus à la liberté. […] Le prince appelle ses troupes pour défendre le peu de majesté royale qui lui reste ; le peuple irrité corrompt les troupes et donne de nouveaux assauts au roi jusque dans son palais.
Mais ces nouvelles exceptions ne feraient non plus que confirmer la règle. […] Il a fait rendre à la langue des sons qui n’avaient pas été entendus avant lui ; et, en saisissant de nouveaux rapports entre le monde physique et l’Homme, il a créé d’éternelles images. […] Chaumié, dans son article, ne tient pas assez compte des gloires éphémères, que la mode, une sensibilité nouvelle, ou de nouvelles conceptions rendront peut-être caduques.
Introduction Un missionnaire du siècle dernier, montant en chaire pour la première fois devant l’élite de la société parisienne, s’exprimait ainsi : « À la vue d’un auditoire si nouveau pour moi, il semble que je ne devrais ouvrir la bouche que pour vous demander grâce en faveur d’un pauvre missionnaire dépourvu de tous les talents que vous exigez, quand on vient vous parler de votre salut. » Ne devrais-je pas, à l’exemple du père Bridaine, vous demander grâce en faveur d’un obscur missionnaire de la religion des lettres qui vient vous entretenir des objets sacrés de son culte ? […] Disons pourquoi nous adoptons ces bases nouvelles dans l’appréciation des œuvres du génie. […] Lorsque tout est nouveau, tout est incertain.
Sainte-Marthe disait qu’Amyot, « en portant la langue au plus haut point de pureté dont elle semblait capable, n’avait guère moins acquis de gloire par cette voie que s’il avait conquis de nouvelles provinces par l’épée, et étendu les limites du royaume130. » Huet le loue « d’avoir apporté dans sa traduction tant d’esprit et tant de bonnes dispositions, tant de subtilité et tant de politesse, qu’on peut dire qu’il a été le premier qui ait montré jusqu’où pouvaient aller les forces et l’étendue de notre langue131. » — « Quelle obligation dit Vaugelas, ne lui a point notre langue, n’y ayant jamais eu personne qui en ait mieux su le génie et le caractère que lui, ni qui ait usé de mots ni de phrases si naturellement françaises, sans aucun mélange des façons de parler des provinces, qui corrompent tous les jours la pureté du vrai langage français ! […] C’est un nouveau trait de Montaigne il n’est guère moins curieux que sceptique. […] Ce sont de ces livres qui commencent et finissent à toutes les pages ; on le rouvrira dix fois au même feuillet sans le trouver ni moins nouveau, ni moins inattendu.
Et « ses paroles saccadées volent sur ses lèvres flétries : il dit que la terre use le fer ; que l’anneau diminue au doigt qui le porte ; que le sel, la pluie et les pas usent le rocher… Il proclame la dispersion des atomes » et, sous les apparences de la mort, devine la vie souterraine qui se redressera plus tard au baiser de nouveaux soleils. […] La femme restée seule vivante sur la colline du sacrifice croit voir, dans une sorte de songe éveillé, le Christ descendre de sa croix : l’ancien crucifié vient donner au crucifié nouveau le baiser de paix. […] Ils s’éprennent des nouveaux gazouillements entendus et des dernières ailes aperçues voltigeantes dans le ciel ; mais ils ne sont point les couleurs des générations successives de doctrines.
Olivier éclaircit d’un mot le malentendu ; il jure à M. de Nanjac — il le peut maintenant — qu’il n’est pas l’amant de madame d’Ange ; mais il plaint, en lui-même, ce naïf et loyal soldat tombé dans un amour trop scabreux pour lui ; il en revient, il en échappe, il a vu le crocodile là où le nouveau venu croit voir un trésor. […] Là, nous retrouvons madame d’Ange, qui porte, dans le salon de la Vernières, les airs et la hauteur d’une duchesse à un bal bourgeois ; puis les deux nouveaux amis Olivier et Raymond. […] Et déjà la dame, sans plus songer à son amant mort se suspend au bras de son nouveau maître, lorsque le meurtrier par amour se métamorphose subitement en joyeux railleur, et lui lance en pleine figure un éclat de rire ironique ; puis la porte s’ouvre, et M. de Nanjac ressuscite pour l’accabler de son froid mépris, et M. de Thonnerins, et la petite Marcelle elle-même viennent assister à la curée de l’hypocrite prise au piège.
Je reste debout pour récolter à nouveau la gloire que me vaut l’héroïque sacrifice de mes braves. […] Si elle finit avant un an, il faudra s’armer de nouveau et se préparer résolument, car cette paix-là serait dès maintenant condamnée à n’être pas définitive, à n’imposer aucune solution acceptable. […] Ses modèles sont nouveaux, mais son ardeur renouvelle celle des innombrables jeunes Français qui voulurent avant lui ne vivre que pour le danger et la gloire. « Tout ce qui est fade nous écœure, tout ce qui est âpre nous attire », déclare-t-il.
Si on leur reproche avec raison, au nom de la physiologie, de classer l’homme à part et d’en faire le type d’un règne nouveau et suprême, sans pouvoir fonder cette classification sur des caractères vraiment anatomiques, on peut leur objecter, au nom de la psychologie, qu’ils s’arrêtent forcément, dans la définition de ce type, à des caractères psychologiques réels, mais superficiels, et réductibles à des facultés plus élémentaires. […] L’école tout expérimentale de Stuart Mill, Bain et Spencer n’a fait que reprendre ces thèses pour les développer de nouveau, en les fondant sur des observations, des analyses, des explications qui lui appartiennent. […] Mais ce serait mal apprécier la valeur d’une méthode féconde en résultats positifs ; ce serait méconnaître les services d’une école qui répond à un point de vue nouveau, dans l’étude de la nature humaine.
Lorsque l’Europe fut retombée dans la barbarie, et qu’il se forma deux nouvelles langues, la première, que parlèrent les Espagnols, fut la langue romane (di romanzo), langue de la poésie héroïque, puisque les romanciers furent les poètes héroïques du moyen âge. […] Plus tard, les esprits et les langues ayant plus de facilité, le dactyle entra dans la poésie ; un nouveau progrès détermina l’emploi de l’iambe, pes citus, comme dit Horace. […] Nous avons vu que les premiers écrivains dans les nouvelles langues de l’Europe, avaient été des versificateurs.
Ici se présente de nouveau cette question : le caractère d’un peuple est-il préexistant à sa civilisation, ou se forme-t-il à mesure que cette civilisation se déroule ? […] Désappointé de nouveau, lord Herbert s’offre pour servir de second à un gentilhomme français qui avait une querelle. […] Il mourut en 1648, à la veille du procès du roi Charles, juste à temps pour que sa conscience ne fût pas mise à de nouvelles épreuves. […] le brave nouveau monde qui contient un tel peuple ! […] Il invente par exemple un nouveau démon qui s’appelle le démon du tabac, lequel vient de faire son apparition en Angleterre comme député de Lucifer.
Jadis ils étaient des sujets ; jusqu’à un certain point, ils le sont encore, et les exigences nouvelles de la vie mondaine achèvent de les mettre ou de les tenir à l’écart. […] Ils chantent, ils dansent, et viennent tour à tour débiter de petits vers de circonstance qui sont des compliments bien tournés286. — À Chantilly, « la jeune et charmante duchesse de Bourbon, parée en voluptueuse Naïade, conduit le comte du Nord, dans une gondole dorée, à travers le grand canal, jusqu’à l’île d’Amour » ; de son côté, le prince de Conti sert de pilote a la grande-duchesse ; les autres seigneurs et les dames, « chacun sous des vêtements allégoriques », font l’équipage287, et, sur ces belles eaux, dans ce nouveau jardin d’Alcine, le riant et galant cortège semble une féerie du Tasse Au Vaudreuil, les dames, averties qu’on veut les enlever pour le sérail, s’habillent en vestales, et le grand prêtre, avec de jolis couplets, les reçoit dans son temple au milieu du parc ; cependant plus de trois cents Turcs arrivent, forcent l’enceinte au son de la musique, et emportent les dames sur des palanquins le long des jardins illuminés Au Petit Trianon, le parc représente une foire, les dames de la cour y sont les marchandes, « la reine tient un café comme limonadière », çà et là sont des parades et des théâtres ; la fête coûte, dit-on, quatre cent mille livres, et l’on va recommencer à Choisy sur plus grands frais. […] Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, XII, 13 Comte de Tilly, Mémoires, I, 12 Duc de Lauzun, 5. — Beaumarchais, par L. de Loménie, II, 289. […] (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, VII, 414.)
Mais le paradoxe est si grand, qu’il convient de la présenter de nouveau et d’y adjoindre les preuves complémentaires. […] « Supposons un poids élevé d’abord de quatre pouces, puis de huit pouces par la flexion du bras. » Il est clair que nous distinguerons la deuxième sensation de la première, d’abord évidemment parce que, toutes choses restant égales, la deuxième dure deux fois plus longtemps que la première, et ensuite, probablement, parce que, dans le second temps de l’effort, d’autres muscles, entrant en jeu, provoquent de nouvelles sensations musculaires qui s’ajoutent à la continuation des anciennes, non seulement pour prolonger, mais aussi pour diversifier l’opération. […] Je n’ai plus les sensations qu’il me donnait ; mais je crois que, si je me place de nouveau dans les circonstances où je les ai eues, c’est-à-dire si je rentre dans la chambre, je les aurai encore, et, de plus, qu’il n’y a eu aucun moment intermédiaire dans lequel je n’eusse pu les avoir. » — Ceci est un spécimen de nos opérations ordinaires, et il est clair que, pour toute autre perception de la vue ou d’un autre sens, l’analyse serait la même. — Or, d’après cette analyse, on voit « que ma conception du monde à un instant donné ne contient qu’une petite proportion de sensations présentes. […] Dès lors deux séries nouvelles de propriétés viennent s’ajouter à lui et parfaire son être. — D’un côté, nous remarquons qu’il est capable de tels changements précis sous telles conditions précises ; il peut changer de lieu, de figure, de grandeur, de consistance, de couleur, d’odeur, être divisé, devenir solide, liquide, gazeux, être échauffé, refroidi, etc.
Cette brillante conversation est interrompue par l’arrivée de trois masques que nous avons laissés à la porte du château, et dont la présence est annoncée par un nouveau changement de mesure et de tonalité. […] Et sur un ordre de don Juan, qui ordonne à Leporello de préparer un nouveau souper, l’esprit de la mort lui crie : “Arrête ! […] mon enfant, me répondit-il avec un nouveau soupir qu’il ne pouvait comprimer, nous causerons demain.” […] Mais un nouveau soupir échappé de mon père me rappela ses respirations pénibles de la nuit, et je lui en demandai encore une fois la cause : il ne me répondit pas, mais moi, m’apercevant que ses yeux se remplissaient de larmes, j’en devinai trop la source, et je me hâtai de changer de discours.
Il avait déposé Jean XXII et fait élire un nouveau pape, du nom de Mathéi. […] » XI Jean XXII venait de mourir ; Jacques Fournier, fils d’un boulanger de Saverdun, ayant passé sa vie dans un cloître, venait d’être élu : ce nouveau pape ne partageait pas l’aversion de Jean XXII pour l’Italie. […] Si j’aperçois une petite fente dans les murs nouveaux, je gronde les maçons ; ils me répondent que tout l’art des hommes ne saurait rendre l’argile plus solide, qu’il n’est pas surprenant que des fondements récents se tassent un peu, que les mains mortelles ne peuvent construire rien de durable ; enfin, que ma maison durera encore plus que moi et mes neveux. […] « Le nouveau tribun, dit-il, que je regarde comme votre troisième libérateur, réunit en lui seul la gloire des deux autres, ayant fait mourir une partie de vos tyrans et mis en fuite le reste… « Homme courageux, continue Pétrarque, qui portez tout le fardeau de la république, que l’image de l’ancien Brutus vous soit toujours présente !
Puis les intérêts des dettes constituées et des dettes nouvelles se sont accumulés sur le capital. […] Il y a là, entre le modeste demi-jour du nouveau possesseur et la célébrité du dépossédé, un contraste qu’on n’aime pas à subir pour soi ni pour ses enfants. […] Chaque lecteur bénévole de ce Cours est un ami auquel je voue un battement de mon cœur reconnaissant ; chaque nouveau lecteur qu’il pourra s’adjoindre parmi les amis des lettres sera une souscription indirecte que je me glorifierai de lui devoir. […] S’il s’agit de quelque nouvelle loi, de quelque nouveau système, de quelque arrangement dans les finances, de quelque nation étrangère, de quelque réforme de police, Sa Majesté envoie demander à celui qui est chargé de répondre ce qu’on trouve là-dessus dans l’histoire ; et le lendemain ou surlendemain ce savant lui présente un Mémoire raisonné, où elle voit ce qui a réussi ou échoué autrefois, pourquoi ce qui a été tenté a été rejeté, et pour quelles raisons, etc.
… » X Quelques jours après, les deux cousins, ses amis, l’invitèrent de nouveau à se divertir avec eux à leur table. […] XXVII La scène change de place ; on est de nouveau dans le cabinet d’étude de Faust. […] Il est bien beau et il doit être de noble race ; cela se lit sur son visage ; autrement il n’aurait pas été si familier. » (Elle sort de nouveau.) […] Après cette apparition et cette complainte mélancolique qui fait lire dans le cœur muet de Marguerite, la scène est transportée de nouveau au jardin de Marthe, la voisine veuve, entremetteuse des entrevues.
Par Erckmann Chatrian I Un phénomène, c’est-à-dire un nouveau genre de beauté en littérature, inventé comme par accident, sorti du néant, ne répondant à rien de ce qui a été conçu jusqu’ici, n’ayant été ni prédit, ni annoncé, ni vanté d’avance, mais né de soi-même, comme un instinct irréfléchi, et s’emparant de l’attention comme par une force de la nature, vient de se produire inopinément parmi nous. […] Le vieux Melchior, son bonnet de soie noire tiré sur ses larges oreilles poilues, les paupières flasques, le nez pincé dans ses grandes bésicles de corne et les lèvres serrées, ne pouvait s’empêcher de déposer sur l’établi sa loupe et son poinçon et de jeter quelquefois un regard vers l’auberge, surtout quand les grands coups de fouet des postillons à lourdes bottes, petite veste et perruque de chanvre tortillée sur la nuque, retentissaient dans les échos des remparts, annonçant quelque nouveau personnage. […] Goulden ne rentrait qu’après le Te Deum ; il ôtait son grand habit noisette, remettait sa perruque dans la boîte et tirait de nouveau son bonnet de soie sur ses oreilles en disant : « L’armée est à Vilna, — ou bien à Smolensk, — je viens d’apprendre ça chez M. le commandant. […] Quand j’eus fini, l’homme se leva : « Oui, dit-il, nous avons un fils à l’armée ; il est parti l’année dernière pour la Russie, et nous n’en avons pas eu de nouvelles… Ces guerres sont terribles !
La littérature orientée de nouveau vers l’art. […] A Paris, Rousseau apportait quinze louis, une comédie de Narcisse, et un système nouveau de notation musicale qui devait lui donner gloire et fortune. […] Dans une crise douloureuse de sa conscience, Julie se relève de sa faute, purifie son âme, et la crée à nouveau : elle sort de l’église, où on la mène malgré elle, avec une volonté prête à l’effort moral. […] Ritter, les Nouvelles recherches sur J.
Il pourra survenir, dans le développement du système nerveux et cérébral, de nouveaux accidents heureux, et la sélection les fixera enfin dans l’espèce. […] La série de phénomènes extérieurs ne demeure donc pas pour nous une suite indifférente de changements neutres et mornes : elle s’anime et se vivifie, elle s’anthropomorphise, elle devient, elle aussi, une série d’actions, de passions, de réactions, de nouvelles passions, etc. […] Si à chaque instant, dans l’univers, tout était phénomène nouveau ou ensemble nouveau de phénomènes sans que rien ne durât, si, à l’instant présent, tout était à la fois produit et anéanti, pour laisser place dans l’instant suivant à une apparition également instantanée, comme un éclair infiniment petit par la durée et infiniment grand par l’étendue, il faudrait supposer que le monde à chaque instant meurt et renaît.
IV Cependant la vocation d’Audin, éprouvée par des études nouvelles, allait l’emporter. […] Elles sont toutes permises peut-être, parce qu’il n’y en a plus de nouvelles à attendre de l’esprit humain affaibli. […] … Du reste, malgré ces fléchissements de la raison d’Audin, quand il s’agit de la gloire d’un siècle qui a dupé l’Histoire elle-même, — car l’Histoire dit « le siècle de Léon X » et elle l’a placé entre celui de Périclès et celui de Louis XIV, — ce livre rentre, par des côtés nouveaux et courageux, dans l’ensemble des travaux accomplis par Audin contre les idées et les thèses du Protestantisme. […] Collombet, son ami, qui devait l’accompagner dans ce voyage : « Nous écririons de conserve deux volumes in-8o qui auraient pour titre : Voyages sur les scènes de la Bible et du Nouveau Testament.
Ils se sont imaginé reculer à l’infini les bornes de la langue, créer tout un nouveau mode d’expression à la fois plus subtil et plus abondant. […] Les romans et les nouvelles de Théophile Gautier offriraient peut-être la preuve la plus concluante que ce fut une lourde méprise. […] Ainsi nous développerons notre goût, nous enrichirons nos idées ; et si nous avons vraiment l’amour de la vie, si nous savons la contempler avec un étonnement toujours nouveau, nous serons excellemment préparés pour la mise en œuvre des lieux communs éternels de l’art. […] Pour cette besogne, nous ferons appel de nouveau et toujours à cet instinct de choix qui est l’instinct classique par excellence : nous ne pouvons plus nous permettre d’innovations verbales, à moins de parler un idiome inintelligible ou intelligible pour nous seuls, oubliant, comme les décadents, que la langue, produit de la collaboration de tous, est le premier lien social.
Le prince de Ligne qui, malgré ses alliances d’esprit avec le xviiie siècle, n’hésita pas un instant dans son antipathie contre la Révolution, fut des premiers à bien juger du grand mouvement nouveau, de sa portée et de ses conséquences dans l’avenir. […] [NdA] Il existe une bonne biographie du prince de Ligne, une notice sur lui par M. de Reiffenberg (Nouveaux Mémoires de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, t.
Et pourtant, comme il est sincère, il convient qu’il ne s’ennuie pas trop ; car, s’il est paresseux, il est curieux aussi ; il aime les anecdotes, il ne hait pas les nouveaux venus, s’ils sont agréables : Vous croyez peut-être que je me divertis ici comme un compère ? […] Si on voulait passer la journée en visites, on la passerait, et doucement : toujours nouveaux usages, honnêtes gens d’ailleurs, surtout fort civils, il ne s’y peut y ajouter ; diantre !
Sayous, dans ses Études sur les écrivains français de la Réformation, a donné sur d’Aubigné des jugements étendus, confirmés par des témoignages nouveaux ; puisant à des sources domestiques, il a ajouté sur lui à ce qu’on savait déjà. […] Le roi de Navarre parla d’abord et posa cette première question : si, dans les circonstances présentes et nouvelles, les huguenots devaient avoir les mains croisées durant le débat des ennemis, envoyer tous leurs gens de guerre dans les armées du roi sans en faire montre (ce qui était l’opinion de plusieurs), ou s’ils devaient prendre séparément les armes pour secourir le roi en leur propre nom, et profiter de toutes occasions pour s’affermir ?
Son jugement sur les choses publiques en est affecté et va changer dès lors de point de vue : lui qui jusque-là considérait la Révolution comme une sorte de grand chemin uni où l’on n’avait qu’à marcher droit en se tenant, il croira, à dater de ce moment, à je ne sais quel moteur invisible et qu’il ne désigne pas ; il lui attribuera toutes les fausses nouvelles, les craintes, les défiances, ce qui corrompra et dénaturera désormais la liberté : « Pour avoir tissu et suivi ce plan abominable, il faut, disait-il, et un esprit profond et beaucoup d’argent. […] Tel fut Bailly ; savant ingénieux, écrivain élégant et pur, l’un des plus louables produits et des meilleurs sujets que l’Ancien Régime ait légués au nouveau ; qui n’eut rien en lui du mouvement d’initiative ni du levain révolutionnaire des Mirabeau, des Condorcet, des Chamfort, de ces novateurs plus ou moins aigris, irrités ou inspirés ; qui n’accepta dans sa droiture que ce qui lui parut juste, qui s’y tint, et qui, malgré des faiblesses de vue et des illusions de bon naturel, laisse à jamais l’idée d’un homme aussi éclairé que modéré et vertueux.
Le jugement que j’aurai à donner ne sera pas nouveau, mais il n’a pas été mis suffisamment en lumière jusqu’ici, et ce qui a été dit de vrai sur un ou deux points essentiels est demeuré trop épars et sans assez de développement. […] Loin que cet apparent pyrrhonisme soit contraire à la religion et à la piété, c’est, selon lui, la chose qui y peut le plus aider et servir, comme faisant place nette au-dedans et rendant la maison vide pour y recevoir un hôte nouveau.
Aussitôt que je sus la résolution du roi d’accepter le testament, je songeai que l’intérêt de la France était principalement de détruire en Espagne le parti qui reste affectionné à l’empereur, et, par conséquent, qu’il fallait éviter d’y introduire une Allemande, à qui il serait aisé d’acquérir de nouvelles créatures et de conserver les anciennes par le crédit qu’ont ordinairement les reines dans ce royaume. […] Je vous ai déjà marqué, madame, que je ne songerai à votre damas qu’après les nouvelles soies…, etc.
Il monta dans ma voiture et me pria de le faire descendre au Salon des princes, club fréquenté par toute la noblesse, où il espérait rencontrer des gens qui lui donneraient des nouvelles. » Le club était fermé, et il fallut aller jusqu’à Monceaux, en traversant la place Louis XV remplie de troupes. […] Je ne vis personne le mardi… Le mercredi, je reçus un mot du duc de Biron qui me priait de venir passer la soirée avec lui, Mme Laurent et Dumouriez, à l’hôtel Saint-Marc, rue Saint-Marc, près de la rue de Richelieu ; que là j’apprendrais des nouvelles et qu’il espérait beaucoup que les choses pourraient s’arranger.
. ; prenez garde, il va vous la reprendre, la traduire de nouveau, y introduire précisément ce que vous n’y aviez pas vu. […] Ferrari, s’arrêtant sur le rôle et la fonction historique de la Rome moderne, et cherchant en vain à se la représenter sous une figure nouvelle digne de son passé, il va jusqu’à la vouer à jamais à la destinée mélancolique et pittoresque de gardienne des tombeaux ; il est poëte et peintre à outrance ce jour-là, ni plus ni moins que Chateaubriand : « Pour moi, s’écrie-t-il, je ne puis envisager sans terreur le jour où la vie pénétrerait de nouveau ce sublime tas de décombres.
Il faut que les choses en effet aient bien marché, que les générations se soient bien renouvelées, et que quelques-uns des nouveaux et spirituels rédacteurs des Débats soient bien jeunes (heureux défaut !) […] Tertullien combattant l’hérétique Marcion qui suppose deux dieux, l’un bon d’où procède le Nouveau Testament, l’autre méchant et cruel de qui l’Ancien Testament est venu, s’efforce d’expliquer comme quoi c’est toujours le même Dieu, lequel était bon d’abord, mais qui, depuis que l’homme a péché, avait dû devenir plus sévère.
Puis on entend un nouveau chant du chœur, le verset latin de la Bible qui se rapporte à cette entrée dans le Paradis terrestre. […] Puis il revient presque aussitôt sous une autre, forme, sous celle d’un serpent qui monte à l’arbre, et ce n’est qu’après l’avoir écouté de nouveau et avoir fait mine de lui prêter l’oreille qu’Ève présente la pomme à Adam.
Peu à peu tout l’Ancien et le Nouveau Testament y passèrent et y défilèrent, mis et traduits en scènes et en personnages ; et les Vies des Saints, et les Miracles de la Vierge également. […] Cependant Dieu le Père parle de nouveau, mêlant un peu de latin au français : Hic est filius meus dilectus In quo mihi bene complacui.
La Chambre de 1815, élue sans qu’il y eût encore de loi d’élection organique et applicable, l’avait été en vertu d’une Ordonnance royale où l’on avait assez bien combiné quelques nouvelles précautions, jugées nécessaires, avec des débris et des cadres restants de législation précédente. […] Mais d’où sortent-elles donc ces générations nouvelles, qu’un fanatisme abstrait séduirait et qui iraient choisir si mal leurs oracles ?
Une calomnie de fabrique rivale avait insinué que la princesse était épileptique : on envoya de nouveau aux informations ; on dépêcha un médecin : la santé de Marie Leckzinska en sortit à son honneur et parut aussi claire que sa vertu. […] La reine, on le voit par ce début, aimait assez les Lettres ; elle allait un peu vite en appelant d’emblée Voltaire son pauvre Voltaire ; elle eut bientôt, parmi les gens d’esprit d’alors, d’autres choix et des préférences : on la verra plus tard goûter Fontenelle, le président Hénault, se plaire surtout avec ce dernier et avec Moncrif ; mais pourtant, malgré les lectures sérieuses qu’elle faisait, c’est tout au plus si l’on peut dire,-avec son nouveau biographe, « qu’elle ne s’isolait pas du mouvement intellectuel de l’époque. » Cette idée de mouvement ne cadrait en rien avec sa nature d’esprit, et si c’est un éloge, ce n’est pas elle, c’est Mme de Pompadour, à son heure, qui le méritera.
Comme un bon nombre de ses collègues, il arrivait à cette assemblée déjà mûr et tout formé par l’ancien régime pour le nouveau. […] Il n’est pas moins vrai qu’autant il est simple et naturel qu’un invalide, soldat sous Louis xiv, soit allé vieillir et mourir très tard à la Guyane (n’y ayant d’extraordinaire en cela que la longévité du personnage), autant il est singulier qu’un sauvage, un pur Natchez, soit venu à la Cour de Louis xiv et s’y soit vu admis dans la familiarité des grands hommes, pour retourner ensuite s’ensauvager de nouveau dans ses solitudes.
Oui ; mais, en ne les désarçonnant pas visiblement, cette révolution, au moment du saut, du relais imprévu, les a pris, pour ainsi dire, et les a portés du bond, sans qu’ils eussent le temps de s’en douter et sans qu’il y parût, sur un cheval nouveau, pareils à ces coureurs de l’antiquité (desultores), et ils ont couru comme fraîchement dans la carrière recommençante. […] Dès qu’on n’est plus inspiré par un sentiment souverain, impétueux, unique, qui décide et apporte avec lui l’expression ; dès qu’on flotte entre plusieurs sentiments, et qu’on peut choisir ; qu’on en est à redire les choses profondes, à exhaler le superflu des émotions nouvelles, il faut que le travail, l’art, ou, pour exiger le moins possible, un certain soin quelconque aide à l’exécution, et y ajoute, y retranche à l’extérieur par le goût ce que l’âme, tout directement et du premier coup, n’a pas imprimé.
Nous n’avons qu’à jeter un regard sur la société, pour constater le progrès des idées nouvelles. […] Il avait eu la chance devenir à point : on lui savait un gré infini d’avoir été si amusant contre les juges du chancelier Maupeou, et les nouveaux Conseils en restèrent absolument déconsidérés.
La langue est molle, pâteuse, diffuse, elle se défait jusque chez les plus vigoureux orateurs ; le vocabulaire n’est pas pur, et je ne parle pas des néologismes nécessaires, des noms d’institutions ou d’opinions nouvelles, des abréviations pratiques du jargon politique : je parle de l’emploi des termes courants et communs de la langue française. […] Il a vu que la Révolution ne pouvait se sauver que par une translation de propriété qui intéresserait des milliers d’individus à garantir l’ordre nouveau : mais les biens du clergé vendus, les privilèges de la noblesse supprimés, l’égalité civile et politique établie, la liberté assurée, la royauté devenue constitutionnelle, Mirabeau fut content ; il ne s’occupa plus que de conserver cet ordre qu’il estimait conforme au gouvernement idéal ; et comme pour le fonder il avait fallu vaincre la royauté, tout son soin tendit à fortifier la royauté.
Fustel de Coulanges (1830-1889), professeur à la Faculté des Lettres de Paris : la Cité antique, in-18, 1861, Hachette ; Recherches sur quelques problèmes d’histoire, in-8, 1885 ; Nouvelles recherches sur quelques problèmes d’histoire, in-8 ; Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, Hachette, 5 vol. in-8 ; le t. 1 est de 1875 ; a été refaite ensuite en 3 volumes, 1888 et suiv.), etc. […] Pendant la publication de ces deux grands ouvrages : Questions contemporaines, 1868, in-8 ; Dialogues philosophiques, 1876, in-8 ; Nouvelles Études d’histoire religieuse, 1884, in-8 ; Mélanges d’histoire et de voyages, in-8, 1878 ; Drames philosophiques (Caliban, l’Eau de Jouvence, le Prêtre de Némi, l’Abbesse de Jouarre, 1878-1886), in-8 ; Conférences d’Angleterre, in-18, 1880 ; Souvenirs d’Enfance et de Jeunesse, in-8, 1883 ; Feuilles détachées, in-8, 1892 ; Discours et Conférences, in-8, 1887, etc. — A consulter : J.
Et enfin, par une sorte de contradiction, tandis que nous imaginons de nouveaux aspects de l’univers, il arrive qu’une fois bien entrés dans ces visions, nous y sommes mal à l’aise et vaguement angoissés, nous y sentons le regret nostalgique des visions connues, familières, et que l’accoutumance nous a rendues rassurantes… Ainsi il y a dans l’exotisme quelque chose de délicieux et de mélancolique. […] On peut dire que l’image totale de la terre est obscurément évoquée par chaque paysage de Loti ; car chaque paysage ne nous retient que parce qu’il nous est nouveau et que nous le sentons séparé de nous par des espaces démesurés.
Ces ambitions féodales se liguèrent et s’armèrent ; on appelait cela la Ligue du bien public ; et tous ces grands vassaux, ces seigneurs vinrent livrer bataille au nouveau roi à quelques lieues de sa capitale, au bas de la colline de Montlhéry (1465). […] C’est le côté le plus sérieux et le plus nouveau par où il a mérité d’être le bréviaire des hommes d’État qui ont suivi.
Voici quelques lettres nouvelles du poète Chaulieu qu’on vient de publier : elles n’ajouteront pas beaucoup à sa réputation et ne répondent pas tout à fait à l’idée que son renom d’amabilité réveille. […] Dans une des lettres nouvelles, on le voit, après un voyage en Nivernais, qui a été des plus fatigants, arriver à une terre appelée les Bordes ; il faut entendre comme il en décrit les délices : « On y mange quatre fois par jour ; on y dort vingt heures, et il n’y a pas de lit que le Sommeil n’ait fait de ses propres mains. » Et il entre alors dans tous les détails sur les avantages du lieu, et sur certains agréments de garde-robe qu’il décrit au long à sa belle-sœur avec un enthousiasme, avec une sorte de verve lyrique que je me garderai de citer ; nous sommes devenus trop petite bouche pour cela.
Comparant sur ce globe la chétive étendue de la terre par rapport à celle de l’Océan et des mers (disproportion qui semblera encore évidente aujourd’hui malgré la découverte des continents nouveaux), il nous montre avec ironie ce théâtre de notre gloire, de nos ambitions, de nos fureurs ; il dira presque comme a dit depuis le poète Racan, qui, dans de beaux vers, nous transporte en idée avec le sage au haut de l’Olympe : Il voit comme fourmis marcher nos légions Dans ce petit amas de poussière et de boue, Dont notre vanité fait tant de régions ! […] C’est ainsi qu’à certaines époques du monde la prudence et même la vertu des modérés et des sages se trouvent vaines, et le malade réclame je ne sais quels miracles ou quelles vertus nouvelles pour se sauver.
Brienne nous a très bien raconté le moment décisif où, grâce à elle, Mazarin fixa de nouveau et plus solidement que jamais le nœud de sa fortune. […] Je désirerais pourtant que, dans le nouveau choix qu’il doit faire en réimprimant, l’auteur réduisît ses citations et ses notes à ne jamais signifier plus qu’elles ne prouvent en effet, et qu’il n’avançât rien que ne pût avouer une critique impartiale et précise.
Mme de Genlis, parmi les noms vieillis, est un des noms les plus cités, les plus familiers à l’oreille, et l’un de ceux qui laissent, ce me semble, l’idée la moins nette dans l’esprit des générations nouvelles. […] Chénier, dans sa jolie satire Les Nouveaux Saints, a pu la railler sur cette disposition de maîtresse d’école, et la cribler de ses traits les plus perçants et les plus acérés : J’arrive d’Altona pour vous apprendre à lire ; et tout ce qui suit.
J’ai dit qu’il manqua l’occasion ; il n’interpréta point en ce sens public une démonstration générale si honorable pour lui ; il craignit de paraître déclamatoire, en datant hautement de ce point de départ nouveau dans sa reprise de plume au journal. […] Je sens plus que personne que, depuis le licenciement de la force brutale, notre politique n’a plus l’importance qu’elle avait lorsqu’elle n’exprimait que l’emportement, les passions et l’audace du parti ; nous dépendons encore du procès d’avril ; quand il sera terminé, nous aurons un système de guerre tout nouveau à suivre… Mais l’attentat de Fieschi éclatait quelques mois après ; les lois de Septembre s’ensuivaient, et la nouvelle ligne de politique projetée par Carrel s’ajournait indéfiniment.
En littérature, la tradition sans doute est chose délicate, et qui ne se renoue pas si aisément ; mais, outre que l’héritage de ces hommes célèbres est depuis longtemps déjà aux mains d’hommes instruits et habiles qui en savent le prix et le poids, je dirai que la grande tradition ne se continue jamais par les disciples, mais par de nouveaux maîtres qui, en paraissant, reprennent l’ensemble des faits et des idées par d’autres aspects, et qui se placent d’eux-mêmes sur des hauteurs qui font la chaîne. […] Un léger tort, qui tient de près au savoir-faire, c’est, en réimprimant ces morceaux, d’en dissimuler l’origine et la destination première, et de laisser croire que c’est du nouveau pour le public, un fond de portefeuille inédit.
… Il ne s’arrête que devant le premier président Nicolaï, son dernier et imprévu adversaire, après l’avoir désigné et au moment où il va le nommer à la suite de ces tristes acolytes de Goëzman ; cette réticence envers un nom respecté, qui s’est mis si bas, devient un nouveau trait d’éloquence. […] Dans ces termes nouveaux où il était désormais, peu lui importait presque la sentence du Parlement.
Dans les premiers temps de son nouveau séjour, Franklin eut à triompher de cette difficulté de conversation, et, malgré son âge avancé, il en vint à bout par sa persévérance. […] » Ainsi, étant aisément convaincu, et, comme bien d’autres créatures raisonnables, me payant d’une petite raison quand elle est en faveur de mon désir, je bats de nouveau les cartes, et je commence une autre partie.
Ces faits ont une haute signification, s’il est vrai que les espèces ne soient que des variétés permanentes et bien tranchées : car, partout où de nombreuses espèces du même genre ont été formées, c’est-à-dire partout où les causes de leur formation ont eu une grande activité, nous devons généralement nous attendre à les trouver encore en action, d’autant plus que nous avons toute raison pour croire que le procédé de formation des espèces nouvelles est extrêmement lent. […] Nous avons vu aussi que ce sont les espèces les plus florissantes, c’est-à-dire dominantes, des plus grands genres dans chaque classe qui, en moyenne, varient le plus ; et leurs variétés, ainsi que nous le verrons plus tard, tendent à se convertir en espèces nouvelles et distinctes.
Qui veut apprendre à connaître réellement quelque chose de nouveau, que ce soit un homme, un événement, un livre, fait bien d’adopter cette nouveauté avec tout l’amour possible, de détourner résolument sa vue de ce qu’il y trouve d’hostile, de choquant, de faux, même de l’oublier, si bien qu’à l’auteur d’un livre, par exemple, on donne la plus grande avance et que, d’abord, comme dans une course, on souhaite, le cœur palpitant, qu’il atteigne son but. […] Cette estime trop haute, cette suspension momentanée du pendule critique n’était qu’un artifice pour prendre à la pipée l’âme d’une chose. » Il faut donc être un lecteur armé, qui désarme par méthode et pour comprendre, qui reprend ses armes pour discuter, qui désarme enfin de nouveau quand l’examen critique lui a prouvé qu’il est en face d’une chose dont la vérité ou la beauté est indiscutable.
Cet homme, beaucoup trop littéraire pour une époque qui ne l’est plus, ne pouvait guère passionner les générations nouvelles. […] Rappelez-vous la Psychologie sociale des nouveaux peuples, et, vous qui avez aimé Chasles, attristez-vous !
La lettre h, qui est le signe de l’explosion gutturale, est donc une véritable consonne, & ses rapports analogiques avec les autres consonnes, sont autant de nouvelles preuves de cette décision. […] Je laisse au lecteur à juger du poids de ces opinions, & je me réduis à conclure tout de nouveau que toutes ces analogies de la lettre h avec les autres consonnes, lui en assûrent incontestablement la qualité & le nom. […] J’aurai occasion, dans plusieurs articles de cet Ouvrage, de confirmer cette pensée par de nouvelles observations, & principalement a l’article […] La construction est, animus fert me dicere formas mutatas in nova corpora ; mon génie me porte à raconter les formes changées en de nouveaux corps : il étoit plus naturel de dire, à raconter les corps, c’est-à-dire, à parler des corps changés en de nouvelles formes… Virgile fait dire à Didon, Æn. […] de leg.) ; & elle trouve un nouveau degré de probabilité dans les passages mêmes que l’on vient de citer.
Car la conscience, comme le reste, a son poëme ; par un envahissement naturel, la toute-puissante idée de la justice déborde de l’âme, couvre le ciel, et y intronise un nouveau Dieu. […] Une nouvelle Église paraît, et avec elle un nouveau culte ; les ministres de la religion changent de rôle, et l’adoration de Dieu change de forme ; l’autorité du clergé s’atténue, et la pompe du service se réduit ; elles se réduisent et s’atténuent d’autant plus, que l’idée primitive de la théologie nouvelle est plus absorbante, tellement, qu’il y a des sectes où elles disparaissent tout à fait. […] Un jeune homme, Maldon, contait plus tard qu’il avait mis ses économies avec celles d’un apprenti de son père pour acheter un Nouveau Testament, et que, par crainte de son père, ils l’avaient caché dans leur paillasse. […] Un mois après, réprimandé par une femme, tout d’un coup « à ce reproche je me tus, et baissant la tête, je souhaitai d’être de nouveau un petit enfant pour que mon père m’apprît à parler sans cette méchante habitude de jurer. […] Les brasiers des diables, — les harpes d’or du ciel, — le Christ nu sur la croix sanglante, — chacune de ces idées enracinées végète vénéneuse ou salutaire dans son cerveau malade, s’étend, plonge plus avant et fleurit plus haut par une ramification de visions nouvelles, si épaisses, que dans cet esprit obstrué il n’y a plus de place ni d’air pour d’autres conceptions. — Se reposera-t-il quand, l’hiver venu, il partira pour sa tournée ?
Renée eut à entreprendre ce tableau du règne de Louis XVI, qu’il mena jusqu’à l’époque de la Révolution : « C’est cet ouvrage que je réimprime, dit-il, après en avoir soumis le fond et la forme à une révision laborieuse, et l’avoir, en quelque sorte, renouvelé par des recherches et des documents nouveaux. » Ceux qui liront le volume de M.
Encore un regard, encore l’offrande d’une couronne de roses nouvelles !
Chassé d’Anvers, de Bruxelles, de l’Électorat de Cologne, et finalement de tous les États de l’empereur, repoussé même de la Grande-Bretagne, Dumouriez arriva, après deux mois de dangers et de misères, sur le territoire de Venise, où de nouvelles tracasseries l’attendaient.
Cooper manque du tout de cette faculté créatrice qui enfante et met au monde des caractères nouveaux, et en vertu de laquelle Rabelais a produit Panurge ; Le Sage, Gil Blas ; et Richardson, Clarisse.
Si vieille que soit une littérature, si vieux même que soit le monde, les sujets ne manqueront jamais au génie, qui est précisément la faculté de voir et de faire voir les choses sous des points de vue nouveaux.
Brunetière, après avoir cité une description d’un romancier contemporain, je puis voir effectivement toutes ces choses… Ce sont des tableaux… dont nous n’avons pas besoin d’avoir vu les modèles, pour louer la ressemblance, puisqu’ils ne sont, après tout, que des associations nouvelles d’éléments anciens, de formes familières et de couleurs accoutumées… Nous sommes rentrés ici dans la vérité de l’art, qui consiste à décrire les choses les plus particulières par les termes les plus généraux, et d’autant plus généraux, qu’il s’agit de nous communiquer l’impression de choses plus particulières. » Il semble que nous soyons ramenés au fameux précepte de Buffon, qui recommande d’avoir attention à ne nommer les choses que par les termes les plus généraux.
A toute époque, il y a dans une société certaines idées nouvelles qui naissent à la fois dans un grand nombre d’esprits, des germes de pensées et de sentiments qu’on sent flotter autour de soi et qu’on respire, pour ainsi dire, dans l’air ambiant.
obscénité : je ne sais ce que ce mot veut dire, mais je le trouve le plus joli du monde. » Pourquoi ce mot, aujourd’hui un peu vieilli, était-il nouveau du temps de Molière ?
Et cependant madame de Maintenon n’était point heureuse : on devinera aisément pourquoi, en lisant ce qu’elle écrivait à son frère après un nouveau séjour à Maintenon, « Maintenon, dit-elle, est fort embelli ; en entrant dans la galerie, la première chose que j’ai vue, c’est le portrait du maréchal d’Albret : j’ai pleuré.
Le nom de jet-d’eau donné à une sorte de rabot est fort joli par l’image évoquée des copeaux qui surgissent au-dessus du contre-fer ; il semble nouveau dans cette signification47, mais la langue des métiers toujours vivante et si inconnue est en perpétuelle transformation.
C’est un devoir strict envers notre langue de n’ouvrir les portes sévères de son vocabulaire qu’à des termes nouveaux qui apportent avec eux une idée nouvelle et qui prennent au dépourvu nos propres ressources linguistiques.
Et puis, mettre au jour un nouveau drame six semaines après le drame proscrit, c’était encore une manière de dire son fait au présent gouvernement.
Platon a l’imagination vive, abondante, fertile en inventions, en idées, en expressions, en figures ; donnant mille tours différens, mille couleurs nouvelles, & toutes agréables, à chaque chose : mais, après tout, ce n’est souvent que de l’imagination.
Indépendamment de ces examens publics, lorsqu’il s’agit de passer d’une classe dans une autre, il serait encore à propos que celui qui a rempli son cours de droit et qui sollicite une place dans un tribunal subît de nouveaux examens devant les membres du corps auquel il désire d’être agrégé.
Telle fut la destinée du Correge, qui se trouva être un grand peintre avant que le monde eut entendu dire qu’il y avoit dans le bourg de Corregio un jeune homme d’une grande esperance, et qui montroit un talent nouveau dans son art.
Section 25, du jugement des gens du métier Après avoir parlé des jugemens du public sur un ouvrage nouveau, il convient de parler des jugemens que les gens du métier en portent.
Elle a fondu comme beurre et, ce fleuve nouveau que tu aperçois dans le lointain, c’est elle qui lui a donné naissance en fondant de la sorte. » « — Il me faut ma Takisé !
Tu passeras de nouveau la bague à ton doigt et, le lendemain matin, tu verras que tu possèdes déjà ce que tu auras demandé à Dieu. » Le Maure rentre dans son village.
Et malgré cette magique habileté, nous sommes après trente ans déroutés à nouveau.
C’est ainsi que dans le Bourgeois gentilhomme, la grossiereté de Nicole jette un nouveau ridicule sur les prétentions impertinentes & l’éducation forcée de M. […] Les sciences se réduisent à trois points : à la démonstration des vérités anciennes, à l’ordre de leur exposition, à la découverte des nouvelles vérités. […] nouvelle difficulté, nouvelles contradictions. […] La Mothe a beau dire qu’il se trace un nouveau chemin ; ce chemin l’éloigne du but. […] Les premiers maîtres du théatre sembloient avoir épuisé les combinaisons des caracteres, des intérêts, & des passions ; la Philosophie lui a ouvert de nouvelles routes.
Celle-ci, à ce qu’il paraît, n’y put réussir, et elle adressa de nouveau son projet d’article à La Rochefoucauld, lui avouant qu’elle a laissé ce qui lui avait été sensible, mais l’engageant à user de son article comme il lui plairait, à le brûler ou à le corriger à son gré.
Molé était un nom ancien, qui avait senti de bonne heure la nécessité d’être un homme nouveau. « Vous avez fait comme nous, monsieur, lui disait M.
L'intérêt du sujet est grand, et l’historien a rempli tout ce sujet par sa lucidité parfaite, par son impartialité élevée, et par l’innombrable quantité de notions précises et nouvelles qu’il a su combiner et conduire.
Cet état devient quelquefois tellement nécessaire à ceux qui l’ont éprouvé, qu’on voit des marins traverser de nouveau les mers, seulement pour ressentir l’émotion des dangers auxquels ils ont échappé.
Chaque phrase tombe isolée, détachée, indépendante, comme un axiome ou un oracle : l’abus de l’alinéa achève de donner à ce style son relief propre, et complète un nouveau genre de pédantisme, contraire au pédantisme raisonneur, aussi insupportable dans sa légèreté tranchante que l’autre dans sa raisonneuse gravité.
De leurs fécondes controverses va jaillir le tour nouveau.
Elles employèrent les heures de la soirée qui leur restaient à faire de nouveaux préparatifs pour l’embaumement.
Tout en regrettant que le français se serve de moins en moins de ses richesses originales, je ne le verrais pas sans plaisir se tourner exclusivement du côté du vocabulaire latin chaque fois qu’il se croit le besoin d’un mot nouveau, s’il voulait bien, à ce prix, oublier qu’il existe des langues étrangères, oublier surtout le chemin du trop fameux Jardin des Racines grecques .
Tous les nouveaux désastres qui suivirent de près le sac de Rome par Totila, firent sécher, pour ainsi dire, les plantes qu’il avoit déracinées.
Mais, même pendant que l’on croit écrire ce que l’on sent, que de façons nouvelles se présentent de sentir ce que l’on écrit !
C’est en Angleterre et en France qu’il a vu la germination des idées et des sentiments dans les classes travailleuses, et qu’il s’est rendu compte des forces nouvelles qui émergeaient.
Et il est vrai de dire que, par là, la comédie de Beaumarchais rend en effet un son « nouveau ». […] Et, tenez, voici qui pourrait servir de canevas pour un nouveau chapitre du Livre de mon ami. […] Le défilé va recommencer des pièces cent fois vues, même lorsqu’elles sont nouvelles. […] Georges, pas fier, lui a demandé des nouvelles de sa femme : il en est encore tout ému. […] Mais bientôt Claude arrive tout effaré, apportant des nouvelles.
» Quatre fois de suite ils l’imaginent et toujours sous un aspect nouveau. […] L’enthousiasme est leur état naturel, et leur Dieu nouveau les remplit d’admiration comme leurs dieux anciens les pénétraient de fureur. […] Les monstres scandinaves, les Iotes ennemis des Ases ne se sont point évanouis ; seulement ils descendent de Caïn, et des géants noyés par le déluge64 ; l’enfer nouveau est presque le Nastrond antique, « mortellement glacé, plein d’aigles sanglants et de serpents pâles » ; et le formidable jour du jugement dernier, où tout croulera en poussière pour faire place à un monde plus pur, ressemble à la destruction finale de l’Edda, à « ce crépuscule des dieux », qui s’achèvera par une renaissance victorieuse, et par une joie éternelle « sous un soleil plus beau. » Par cette conformité naturelle, ils se sont trouvés capables de faire des poëmes religieux qui sont de véritables poëmes ; on n’est puissant dans les œuvres de l’esprit que par la sincérité du sentiment personnel et original. […] En effet, c’est un scalde qui latinise, et transporte dans son nouveau langage les ornements de la poésie scandinave, entre autres la répétition de la même lettre, tellement que, dans une de ses épîtres, il y a quinze mots de suite qui commencent de même, et que, pour compléter ce nombre de quinze, il met un barbarisme grec parmi les mots latins73. […] Telle est cette race, la dernière venue, qui, dans la décadence de ses sœurs, la grecque et la latine, apporte dans le monde une civilisation nouvelle avec un caractère et un esprit nouveaux.
II Mais voici de la même main un nouveau fragment d’un roman de mœurs ; roman aussi prodigieux d’invention que l’autre est prodigieux de mémoire. […] De petits coups de vent tiède soulevaient les rideaux de Fritz et les laissaient retomber ; puis, aussitôt après, le souffle de la montagne, refroidi par les glaces qui s’écoulent lentement à l’ombre des ravines, remplissaient de nouveau la chambre. […] IV Est-il rien de plus agréable en ce bas monde que de s’asseoir, avec trois ou quatre vieux camarades, devant une table bien servie, dans l’antique salle à manger de ses pères ; et là, de s’attacher gravement la serviette au menton, de plonger la cuillère dans une bonne soupe aux queues d’écrevisses qui embaume, et de passer les assiettes en disant : « Goûtez-moi cela, mes amis, et vous m’en donnerez des nouvelles. » Qu’on est heureux de commencer un pareil dîner, les fenêtres ouvertes, sur le ciel bleu du printemps ou de l’automne ! […] Au petit jour, quand le coq lançait son cri dans la vallée encore toute grise, et qu’au loin, bien loin, les échos du Bichelberg lui répondaient dans le silence ; quand Mopsel se retournait dans sa niche, après avoir lancé deux ou trois aboiements ; quand la haute grive faisait entendre sa première note dans les bois sonores ; puis, quand tout se taisait de nouveau quelques secondes, et que les feuilles se mettaient à frissonner sans que l’on ait jamais su pourquoi, et comme pour saluer, elles aussi, le père de la lumière et de la vie, et qu’une sorte de pâleur s’étendait dans le ciel, alors Kobus s’éveillait ; il avait entendu ces choses avant d’ouvrir les yeux et regardait. […] C’était quelque chose de nouveau d’en voir une sur la place.
C’est une chose digne de remarque, que dans un siècle où des hommes d’une haute éloquence s’efforçaient de chercher des idées nouvelles sur la morale et les sciences, dans un siècle où l’on croyait avoir tout dit, un solitaire inconnu ait publié un livre où tout était nouveau. […] Il est douteux cependant qu’il eût obtenu ce succès en suivant la marche tracée, c’est-à-dire en composant des genres nouveaux, et en se retranchant dans les systèmes de classifications: toutes choses faciles à la mémoire, qu’il ne faut pas ignorer pour écrire, mais qu’il faut oublier quand on écrit. […] Aimé Martin avait quelque fortune et mademoiselle de Pelleport quelques pensions littéraires et quelque héritage de Paul et Virginie, que le travail de son nouveau mari accréditait tous les jours. […] L’Ancien et le Nouveau Testament nous fournissent quantité d’exemples de songes qui se sont réalisés.
Heureusement que les nouvelles d’aujourd’hui sont bonnes. […] « Vous n’avez eu de plus chère ambition que de savoir et de voir ; vous n’avez connu de plus exquises jouissances que celles des idées, des lignes et des couleurs ; et les sensations que vous avez aimées, vous les avez voulu rendre avec l’effort de signes nouveaux, et le frémissement de notations personnelles. […] Finot ; le directeur de la Revue des Revues, un Polonais, qui me parle aimablement du succès de ma littérature dans les pays slaves, dans ces contrées, où se forment des réunions d’une trentaine de personnes, pour entendre la lecture d’un livre nouveau, et il m’apprend, à mon grand étonnement, que Charles Demailly est le roman de tous mes romans, qui a eu le plus grand succès là-bas. […] Voici le libretto : l’Amour se trouve tout à fait dans la dèche ; des châtelaines du Midi, qui lui doivent beaucoup, s’adressent au Saint-Père, pour qu’il soit canonisé, et elles obtiennent sa canonisation, et une chapelle pour lui, dans l’église de Saint-Amour, où une ancienne statue d’un petit amour, enguirlandé de chapelets, serait la figuration du nouveau petit saint. […] Or le jour, où, après avoir fait tous deux de la peinture, nous passions à la littérature, mon frère, je l’avoue, était un styliste plus exercé, plus maître de sa phrase, enfin plus écrivain que moi, qui alors, n’avais guère l’avantage sur lui, que d’être un meilleur voyant autour de nous, et dans le commun des choses et des êtres, non encore mis en lumière, de ce qui pouvait devenir de la matière à de la littérature, à des romans, à des nouvelles, à des pièces de théâtre.
Là, tandis que les uns perdaient autour d’un tapis verd les plus belles heures du jour, les plus belles journées, leur argent et leur gaieté, que d’autres, le fusil sur l’épaule, s’excédaient de fatigue à suivre leurs chiens à travers champs ; que quelques-uns allaient s’égarer dans les détours d’un parc dont, heureusement pour les jeunes compagnes de leurs erreurs, les arbres sont fort discrets ; que les graves personnages faisaient encore retentir à sept heures du soir la salle à manger de leurs cris tumultueux sur les nouveaux principes des économistes, l’utilité ou l’inutilité de la philosophie, la religion, les mœurs, les acteurs, les actrices, le gouvernement, la préférence des deux musiques, les beaux-arts, les lettres et autres questions importantes dont ils cherchaient toujours la solution au fond des bouteilles, et regagnaient, enroués, chancelans, le fond de leur appartement, dont ils avaient peine à retrouver la porte, et se remettaient, dans un fauteuil, de la chaleur et du zèle avec lesquels ils avaient sacrifié, leurs poumons, leur estomac et leur raison pour introduire le plus bel ordre possible dans toutes les branches de l’administration ; j’allais, accompagné de l’instituteur des enfans de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde. […] C’était le cicerone de la contrée ; il en faisait les honneurs aux nouveaux venus, et personne ne s’entendait mieux à ménager à son spectateur la surprise du premier coup d’œil. […] Ne voyez-vous pas qu’il établit pour nos yeux un nouveau plan ; qu’il annonce un espace en deçà et au-delà, qu’il recule le ciel, et qu’il fait avancer les autres objets ? […] L’abbé en demeura quelque temps aveuglé ; tandis qu’il se frottait les paupières, j’ajoutais : ce tourbillon qui ne vous semble qu’un chaos de molécules dispersées au hazard, eh bien, cher abbé, ce tourbillon est tout aussi parfaitement ordonné que le monde… et j’allais lui en donner des preuves, qu’il n’était pas trop en état de goûter, lorsqu’à l’aspect d’un nouveau site, non moins admirable que le premier, ma voix coupée, mes idées confondues, je restai stupéfait et muet. […] Nous allions en silence, l’abbé me précédant, moi le suivant, et m’attendant à chaque pas à quelque nouveau coup de théâtre.
Avant le nouveau texte des Mémoires, découvert en 1817, et qui donne sur cette période première une foule de particularités retranchées par l’auteur dans la version jusqu’alors connue, on ne se pouvait douter du degré de chevalerie et de romanesque auquel se porta tout d’abord le jeune prince de Marsillac. […] Il est fort bien disposé pour sa conscience ; voilà qui est fait… Croyez-moi, ma fille, ce n’est pas inutilement qu’il a fait des réflexions toute sa vie ; il s’est approché de telle sorte de ses derniers moments, qu’ils n’ont rien de nouveau ni d’étranger pour lui. » Il est permis de conclure de ces paroles, ajoute M. […] En entrant au bal masqué, tout paraît nouveau ; mais il vient un moment où l’on peut dire à toute cette bigarrure : Beau masque, je te connais !
La nature entière se réveille ; de nouvelles feuilles, de nouvelles fleurs poussent à vue d’œil. […] Ce sont des voix nouvelles qui entrent une à une dans le cantique du Cosmos, dans l’hosanna de la création.
Mais, en outre, la préface de la Correspondance intime nous apporte un renseignement entièrement nouveau, et qui nous fait comprendre l’intensité singulière de certains cris des Élégies, et l’âcreté de quelques-unes de leurs larmes. […] Il la quitta sans rupture déclarée ; il partit un beau jour, puis oublia de donner de ses nouvelles : J’ai tout perdu ! […] … Et c’est pourquoi je suis tenté d’en revenir à ma première hypothèse et de troubler de nouveau les mânes paisibles de M. de Marcellus.
La religion était reçue à cette époque comme une lettre close et cache-tée, qu’il ne fallait pas ouvrir, mais qu’on devait recevoir et transmettre, et pourtant, la vie humaine s’élargissant toujours, il était nécessaire que les besoins nouveaux forçassent tous les scrupules et que, ne pouvant se faire une place dans la religion, ils se constituassent vis-à-vis d’elle. […] Il devait résulter de là que la religion, étant isolée, interceptée du cœur de l’humanité, ne recevant plus rien de la grande circulation, comme un membre lié, se desséchât et devînt un appendice d’importance secondaire, qu’au contraire la vie profane où l’on plaçait tous les sentiments vivants et actuels, toutes les découvertes, toutes les idées nouvelles, devînt la maîtresse partie. […] Nouveau Journal asiatique, vol.
Jeunes, on lui préféra les anciens, Thespis et Phrynichus ; vieux, on lui préféra les nouveaux, Sophocle et Euripide. […] C’était lui qui disait : Il n’est chasse que de vieux chiens et châsse que de vieux saints ; et quoiqu’il n’aimât pas les nouveaux venus de la sainteté, il était l’ami de saint François de Sales, sur le conseil duquel il fit des romans. […] Agathon demanda à Apollon si le nouveau genre n’était pas impie, et si la comédie existait de droit aussi bien que la tragédie.
Madame Gay, liée d’antécédents et d’opinion avec les royalistes, conduisit sa fille dans les salons de cour de madame la duchesse de Duras et de quelques autres femmes supérieures du temps ; les salons, longtemps fermés ou muets sous l’Empire, se vengeaient de leur silence par un culte passionné pour les talents qui promettaient un nouveau siècle de Louis XIV aux Bourbons. […] Je restai seule, en proie à mes nouveaux transports ; Un céleste pouvoir secondait mes efforts ; Le Seigneur m’inspirait ; sa divine lumière Embrasait de ses feux mon âme tout entière, Et déjà l’avenir était changé pour moi. […] … …………………………………………………… XXVIII La force dans la tragédie, une finesse féminine dans la comédie, se révélaient à chacun de ses nouveaux ouvrages.
» VI10 Il y a des années qu’on parlait de La Tentation de saint Antoine, ce vieux nouveau livre de Gustave Flaubert, lequel n’a point, comme on le sait, la production facile, et à qui il faut du temps pour accoucher. […] Les amis de Flaubert, qui ne sont pas des sauvages, mais des apprivoisés très aimables et très doux, pratiquent un peu le même système… Pour délivrer leur ami de sa grossesse intellectuelle, ils font du bruit, autour du livre qu’il porte, tout le temps de sa laborieuse gestation, croyant par là l’exciter et lui donner la force de le pousser et finalement de le pondre : Ce sera superbe, disent-ils, ce nouveau livre de Flaubert, mais il y met le temps, car de pareilles œuvres ne sortent pas aisément d’un homme. […] Et si, un jour, on a cru voir la crinière du lionceau pointer autour de la tête de ce nouveau venu en littérature qui publia Madame Bovary, elle ne poussa bientôt plus, et le lion qu’on avait cru voir dans Flaubert, et qui s’est détiré opiniâtrement toute sa vie pour sortir de sa gaine, n’en est point sorti, et même ses efforts pour en sortir l’y ont enfoncé davantage !
Il n’appartient plus, et nous espérons qu’il n’y retournera jamais, au Réalisme, dont son nouveau livre n’est ni entiché ni maculé… La Critique, heureuse de ce retour, tuerait le veau gras — si elle en avait un ! […] Seulement, le drame qu’il a noué et dénoué autour de son type est un drame que l’on joue depuis trop longtemps pour beaucoup passionner les esprits difficiles qui veulent que le talent leur apporte de nouvelles sensations. […] Elle est moderne pour ce vieux roman perclus et vautré dans le bain de boue qu’on lui fait prendre, et qui ne le guérira pas de ses ankylosés, et c’est pour ses veines épuisées un sang nouveau à lui transfuser ; mais il faudrait une opération de génie.
Présenté au jeune roi, qui n’avait que six ans plus que lui, La Fare entrait dans le nouveau régime quand tout commençait et sous l’œil du maître ; il n’avait qu’à y tourner son esprit avec quelque suite pour se concilier la faveur : « J’oserais même dire que le roi eut plutôt de l’inclination que de l’éloignement pour moi ; mais j’ai reconnu dans la suite que cette impression était légère, bien que j’avoue sincèrement que j’ai contribué moi-même à l’effacer. » Doué d’un esprit fin et libre, d’un jugement élevé et pénétrant, il aima mieux être indépendant qu’attentif et flatteur, et ce n’est pas ce qu’on peut lui reprocher ; mais il devint évident par la suite qu’il prit souvent pour de l’indépendance ce qui n’était que le désir détourné de se retirer de la presse et de chercher ses aises. […] Il prédit donc, sous Louis XIV, qu’un jour viendra où, à la première occasion, l’excès de cette autorité amènera de nouveaux désordres, et il anticipe de loin par la vue sur le xviiie siècle.
bientôt que c’était une assemblée des précieuses de Montpellier ; mais, bien qu’elles fissent de nouveaux efforts à cause de nous, elles ne paraissaient que des précieuses de campagne et n’imitaient que faiblement les nôtres de Paris. […] Cependant, ayant entrevu quelqu’un près de moi, je lui demandai ce qu’il y avait de nouveau.
Je tiens à conserver ma foi dans l’humanité. » Puis, à d’autres jours, la sociabilité dont il avait une si forte dose l’emportait sur son rassasiement des hommes ; il sentait le besoin du monde, des vieux amis ou même des jeunes visages nouveaux, et il se rapprochait, il revenait au gîte, à ce maudit Paris qu’on aime tant. […] S’il s’agissait de juger d’œuvres nouvelles, inédites ou tout fraîchement imprimées, il n’avait pas, à mon sens, le jugement très sûr, le coup d’œil bien précis : il tâtonnait un peu, il ne devançait pas le public ; il prédisait souvent à côté.
Rousset, le seul point où son excellent esprit me paraît avoir cédé à la prévention, est celui-ci, et j’ai peine à comprendre qu’au moment où il nous produit tant de preuves directes et nouvelles de l’élévation de sentiments, de la magnanimité et du bon esprit du jeune monarque, il soit si attentif à nous le présenter sous l’aspect le plus saillant de ses défauts. […] Homme antique, qui au génie d’un Français nouveau unit toutes les qualités des vieux Gaulois, ou mieux peut-être des Romains de vieille roche.
Mignet a résumé pour tous la plupart des nouveaux résultats et y a ajouté pour son propre compte, dans le grave et majestueux tableau qu’il a consacré aux dernières années du vieil empereur. […] Pour nous, les témoins de cette scène, ce fut un spectacle bien imposant et bien nouveau que des funérailles faites ainsi pour un personnage qui vivait encore, et j’assure que le cœur nous fendait de voir qu’un homme voulût en quelque sorte s’enterrer vivant et faire ses obsèques avant de mourir.
Autrefois, quand on prenait un livre ancien ou nouveau, on voulait être ému, touché, intéressé ; maintenant on veut être empoigné, c’est le mot. […] Ces triomphes obscurs et journaliers sont plus méritoires que les grandes vertus, où l’on est soutenu par l’importance de la victoire et l’étendue même du sacrifice ; ces triomphes, mon ami, sont dignes de vous. » De loin, il cherche à le distraire en lui donnant des nouvelles du théâtre, des succès ou des chutes, — de l’arrivée de Voltaire, fêté, couronné, visité, qui vient de se rompre un petit vaisseau dans la poitrine et qui va succomber à son triomphe : « Bon Dieu !
On en abuse depuis quelque temps ; non qu’on puisse jamais nous en trop dire sur Molière, sur La Fontaine, sur Bossuet, sur Pascal, sur Mme de Sévigné, si ce sont des choses vraiment nouvelles qu’on nous apporte, soit des textes plus exacts, soit des documents biographiques plus certains ; mais si ce sont des redites, des inutilités, des parties secondaires qu’on nous donne pour principales, des papiers de valeur purement historique qu’on exalte comme des chefs-d’œuvre littéraires, ah ! […] Dans une Introduction qui n’offre rien de nouveau, il vient après MM.
Villars de son lit de souffrance, envoyant au roi des drapeaux pris sur l’ennemi, put écrire sans trop de fanfaronnade : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits. » Ce qui reste vrai et ce qui est reconnu pour exact par les historiens militaires et les gens du métier les plus compétents, c’est que Villars, avec une armée inégale, recevant d’une telle vigueur le choc de ces énormes forces combinées des généraux alliés, et leur mettant plus de trente mille hommes hors de combat, garantit cette année-là nos frontières et obligea la Coalition à de nouveaux efforts qui demandaient du temps. […] Voisin, dans une lettre au comte de Broglie qui servait sous Villars et commandait les réserves de l’armée, écrivait à la même date : « On prétend que le prince Eugène doit se déterminer ces jours-ci à faire un nouveau siège de Landrecies ou de Maubeuge.
» Tallemant dit que ce fut Mme de Carignan « qui fit mourir ce pauvre M. de Vaugelas, à force de le tourmenter et de l’obliger à se tenir debout et découvert. » — Quand Vaugelas était à Paris, il allait tous les jours à l’hôtel de Rambouillet ; il y débitait des nouvelles « où il n’y avait aucune apparence, et il croyait quasi tout ce qu’il entendait dire. » Il était plein de candeur, surtout attentif aux formes du langage et aux mots bien plus qu’aux choses ; gentilhomme d’ailleurs de belle apparence, de bonne mine, fort dévot, civil et respectueux jusqu’à l’excès, particulièrement envers les dames ; craignant toujours d’offenser quelqu’un, circonspect dans les disputes ; — tout à son procès-verbal élégant et perpétuel. […] Il n’est nullement d’avis d’épurer, de retrancher sans motif, de faire le dégoûté à tout propos ; si vous lui demandez ce qu’il préfère, il vous le dira nettement et en fera même une de ses règles : « Un mot ancien, qui est encore dans la vigueur de l’usage, est incomparablement meilleur à écrire qu’un tout nouveau qui signifie la même chose.
Il faut voir comme l’orateur, après avoir exalté toutes les vertus de la mère, y célèbre dans le jeune prince — « Le rayon divin qui brille avec tant d’éclat sur son visage et dans toute sa personne ; cet air noble, fin et délicat, cette vivacité ingénieuse qui n’a rien de rude, de léger ni d’emporté ; cette physionomie haute, sérieuse et rassise qu’on lui voit prendre dans les fonctions publiques, et qui donne un nouveau lustre aux grâces naïves de son âge ; enfin l’agrément inexprimable que le Ciel a répandu dans toutes ses actions, qui le rend le centre des cœurs aussi bien que des yeux dans les assemblées et dans les cérémonies, qui le distingue beaucoup plus que le rang qu’il y tient, et dans lequel on entrevoit toujours pour dernier charme un fond de bonté, de droiture, de discernement et de raison qui se découvre tous les jours de plus en plus dans tous ses sentiments et toutes ses inclinations. […] Ce sont chaque jour de nouveaux incidents, des objections de détail : questions de douanes, questions de régiments à accorder au roi et du chiffre des hommes, tout devient matière à discussion, à retard, il vire et revire dans son procédé, à chaque changement de fortune plus ou moins favorable à nos armes.
Jamais le feu de l’enthousiasme pour la chose publique, jamais la grandeur et la terreur qu’inspirent ces grands sauveurs révolutionnaires, hommes de glaive et d’épée, ne trouvèrent de plus vibrants et de plus vrais accents s’échappant à flots pressés d’une poitrine sincère : « C’est folie, s’écrie le poète, de braver ou d’accuser l’éclair et la foudre du Ciel irrité : et, à parler franc, beaucoup est dû à cet homme qui, de l’enclos de ses vergers domestiques, où il vivait retiré et austère comme si son plus profond dessein eût été de planter ses poiriers et de greffer sa bergamote, a su par son industrieuse valeur gravir et s’élever jusqu’à ruiner l’œuvre antique des temps et à jeter ces vieux royaumes dans un nouveau moule. » On sent ici comme la réalité anglaise et la franchise du ton se contiennent mal sous l’imitation classique, comme elles percent et crèvent en quelque sorte l’enveloppe d’Horace. […] … de nouveaux ennemis s’élèvent, menaçant de lier nos âmes avec des chaînes séculaires ; aide-nous à sauver notre libre conscience des ongles des loups mercenaires qui pour tout Évangile ont leur panse. » C’est le même sentiment que chez Marwell, plus héroïque et plus martial chez celui-ci, plus purement chrétien chez Milton.
La reine croit, et cela paraît certain, que Mme de Mailly l’examine sans cesse pour lui trouver de nouveaux ridicules et égayer le roi à ses dépens dès qu’elle l’a quittée : c’est une indignité. » Lors même que cela n’était pas (car Mme de Mailly n’avait point ce caractère de méchanceté), il suffisait que la reine se figurât qu’il en était ainsi pour qu’elle éprouvât un lent et continuel supplice. […] Mme de Brancas vient de parler des transports frénétiques qui accueillirent partout dans les provinces la nouvelle de la convalescence du roi : « Pendant ces transports vraiment populaires, la reine et Mesdames, rassurées sur la santé du roi, à mesure qu’elles approchèrent de Metz, y arrivèrent avec bien des espérances nouvelles.
La Noblesse crut dans le premier instant à un triomphe ; les gentilshommes, en quittant la séance, allèrent chez la reine qui leur présenta son dernier fils, le nouveau Dauphin, et leur dit : « Je le confie à la Noblesse ; je lui apprendrai à la chérir, à la regarder toujours comme le plus ferme appui du trône. » Cependant, après que le roi était sorti, suivi de la Noblesse et d’une partie du Clergé, la séance continuait ; Mirabeau lançait à M. de Dreux-Brézé le mot mémorable ; l’Assemblée s’enhardissait, s’investissait du pouvoir et faisait acte de souveraineté. […] La reine lâchait de nouveau Necker et obéissait aux suggestions de M. de Breteuil.
Grote a reprises sans aucune prévention pour ou contre, qu’il a traitées à nouveau avec une pleine connaissance du sujet et en véritable arbitre, ne se donnant lui-même modestement que pour un rapporteur fidèle et judicieux. […] La colère d’Achille, qui est annoncée au début comme en devant faire le sujet, semble oubliée et mise de côté après le IIe livre ; elle n’est rappelée qu’à peine et comme par acquit de conscience dans les livres suivants ; elle ne se représente sérieusement à l’esprit que dans le courant du VIIIe et ne reparaît sous les yeux qu’au IXe, pour s’éclipser de nouveau dans le chant suivant, et elle ne reprend d’une manière ininterrompue qu’à partir du XIe livre jusqu’à la fin.
Tout en lisant le présent ouvrage où l’ancien élève de l’Observatoire de Paris a réuni, comme en se jouant, toutes les découvertes de la science la plus avancée et les a combinées avec d’autres idées moins précises à l’appui de ses hypothèses, je me suis pris pourtant à rouvrir Fontenelle dans son ingénieux livre de la Pluralité des Mondes, publié en 1686, une année avant que Newton donnât le livre immortel des Principes, et j’ai de nouveau rendu justice à ce philosophe supérieur qui avait sans doute quelques défauts de manière, mais qui voyait si juste et si loin quant à ce qui est du fond des choses. […] L’homme ne consent pas à être humilié longtemps ; il est prompt à accueillir de nouveau ce qui le flatte, et à croire selon qu’il désire ou qu’il espère.
C’était lui sans doute qui avait le plus fait dans le principe pour l’asservissement de l’Allemagne, et, ayant préparé par une politique artificieuse l’immense prépondérance de la France sur le continent, il s’était ôté lui-même les moyens d’arrêter l’ambition insatiable de celui qui gouvernait ce colosse de puissance ; néanmoins, au risque même de déplaire au maître, il s’opposa toujours aux projets qui, au milieu de la paix, tendaient à engager la France dans de nouvelles guerres interminables. […] Vieux, il donnait ce conseil à l’un de ses protégés : « Ne jouez pas ; j’ai toujours joué sur des nouvelles certaines, et cela m’a coûté tant de millions » ; et il disait un chiffre de perte.
Les peintures nuancées dont nous parlons supposent un goût et une culture d’âme que la civilisation démocratique n’aurait pas abolis sans inconvénient pour elle-même, s’il ne devait renaître dans les mœurs nouvelles quelque chose d’analogue un jour. […] Les grâces discrètes reviendront peut-être à la longue, et avec une physionomie qui sera appropriée à leurs nouveaux alentours ; je le veux croire : mais, tout en espérant au mieux, ce ne sera pas demain sans doute que se recomposeront leurs sentiments et leur langage.
CCLXXI Les samedis de tous les mois, j’allais, comme je l’avais promis à mon père et à ma tante, au châtaignier leur porter des nouvelles de leur enfant, et lui rapporter des châtaignes, et leur porter à eux la nourriture et les petites gouttes de rosolio que j’avais gagnées pour Hyeronimo et pour eux, et je revenais la nuit, sans peur et sans honte, à Livourne, passer la journée dans la cour, auprès de la loge de mon sposo, l’écoutant gémir de la fièvre, et veillant quand il dormait. […] CCLXXII Enfin, monsieur, nos deux figures amenaient trop de foule dans la rue, et la supérieure me fit venir pour me dire que l’enfant et moi nous étions trop beaux à présent pour rester plus longtemps à Livourne, que cela pourrait donner lieu à de nouveaux bruits, bien qu’il n’y eût rien à me reprocher que l’enfant, dont tout le monde ne connaissait pas l’origine ; que Hyeronimo n’avait plus que six semaines pour achever sa peine, après quoi il pourrait revenir en liberté rejoindre, dans notre montagne, sa femme, son fils, sa mère et son oncle, et qu’il convenait que je disparusse immédiatement de Livourne, où ma jeunesse et ma figure faisaient trop de bruit et de scandale.
Selon ses nouvelles vues, à vrai dire, toute son œuvre était à refaire : il y avait un autre Art poétique à écrire. […] Ou plutôt ne se douta-t-il pas qu’il avait devant les yeux un monde nouveau ?
Ô pensée restée puérile et qui s’amuse, jusque dans la vieillesse, aux plus naïfs enfantillages… « Aujourd’hui encore, dis-tu, en février 1901, je suis suspendu de mon grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur. » Tu consentirais donc de nouveau à la honte de cet honneur légal, tu consentirais donc de nouveau à porter la marque rouge des généraux et des juges de conseils de guerre.
De ce côté se trouvaient alors la jeunesse, le sentiment nouveau et l’avenir. […] Le coup de soleil qui suivit le 18 Brumaire s’était fait sentir mieux qu’ailleurs dans ce coin du monde : on aimait, on adoptait avec bonheur tout génie, tout talent nouveau ; on en jouissait comme d’un enchanteur ; l’imagination avait refleuri, et on aurait pu inscrire sur la porte du lieu le mot de M.
Mais, moralement, non moins que poétiquement, il y avait des qualités et des vertus que l’âge nouveau, avec ses inventions et ses recettes industrielles ou philosophiques, n’a pas su remplacer encore. […] Ce fut Jean-Jacques qui le premier eut la gloire de découvrir la nature en elle-même et de la peindre ; la nature de Suisse, celle des montagnes, des lacs, des libres forêts, il fit aimer ces beautés toutes nouvelles.
Donnez-leur un ouvrage nouveau, ils vont discourir à merveille sur le sujet ou à côté du sujet, développer leur esprit, se mettre en scène, vous conter leur humeur ou vous débiter leur science ; ils vous diront tout, excepté un jugement. […] À mesure qu’ils s’éloignèrent de leur point de départ de 1800, ils perdirent de leur utilité d’action et de leur netteté de vue ; ils avaient eu besoin d’une crise décisive qui les éclairât, et ils tâtonnèrent un peu quand survinrent des complications nouvelles.
Il commençait à arriver à la réputation en même temps que s’installait le nouveau régime promu en juillet 1830. […] Le mode de publication en feuilletons, qui obligeait, à chaque nouveau chapitre, de frapper un grand coup sur le lecteur, avait poussé les effets et les tons du roman à un diapason extrême, désespérant, et plus longtemps insoutenable.
Frédéric est d’ailleurs dans le vrai du cœur humain, dans la réalité de l’observation morale et de la prophétie pratique, quand il ajoute : Le temps, qui guérit et qui efface tous les maux, rendra dans peu sans doute aux États prussiens leur abondance, leur prospérité et leur première splendeur ; les autres puissances se rétabliront de même ; ensuite d’autres ambitieux exciteront de nouvelles guerres et causeront de nouveaux désastres ; car c’est là le propre de l’esprit humain, que les exemples ne corrigent personne ; les sottises des pères sont perdues pour leurs enfants ; il faut que chaque génération fasse les siennes.
Étienne Pasquier a été, dans ces dernières années, l’objet d’études nouvelles et approfondies. […] Mais voilà que, le roi étant au Louvre, tout le Parlement s’achemine en robes rouges par devers lui, lequel, infiniment ébahi de ce nouveau spectacle en temps et lieux indus, s’informe d’eux de ce qu’ils lui vouloient demander. — La mort, sire (répondit le seigneur de La Vacquerie, premier président, portant la parole pour toute la compagnie) ; la mort qu’il vous a plu nous ordonner, comme celle que nous sommes résolus de choisir plutôt que de passer votre édit contre nos consciences.
Dès que j’ai vu l’espérance me fuir, J’ai suspendu ma course volontaire, J’ai dans un sort nouveau pris un nouveau plaisir, Et mon repos forcé devient un doux loisir.
Mme de Maintenon au contraire, une fois son cercle fait, n’en sort pas ; elle s’y enferme et s’y resserre le plus qu’elle peut, et ne craint rien tant que de faire de nouvelles connaissances : chez elle, c’est à la fois tactique, méthode industrieuse pour échapper aux ennuyeux, aux importuns, et pour ne voir que ceux qu’elle préfère ; et c’est preuve aussi d’une nature exclusive, qui ne prend plus aux choses et qui a sa fatigue intérieure. […] Ne la chicanons pas sur ce dernier mot : il y avait confusion alors de l’idée de roi à l’idée de France. — Les plaintes hardies, les conseils, elle ne les ménage pas ; elle espère toujours qu’il en arrivera quelque chose par Mme de Maintenon aux oreilles de ceux qui gouvernent à Versailles : Est-il bien possible, madame, que tous les hommes que vous connaissez vous paraissent à bout, et qu’il n’y en ait point qui imaginent de nouvelles ressources ?
Avec cela il était devenu d’emblée colonel d’un nouveau régiment dit de l’Île de France. […] — Le duc d’Orléans le choisit toutefois pour entrer dans le nouveau gouvernement, et d’Antin, qui ne savait pas dire non à celui qui régnait, se laissa faire.
L’intérêt qui se porte à tel ou tel ordre de la connaissance humaine, voyage et se déplace, en quelque sorte, avec la société même et avec les besoins nouveaux ; mais on n’est point, pour cela, barbare. […] On a cité quelques-uns des noms qui furent les derniers tenants et demeurants de la féodalité déjà détruite : lui, il est le dernier et le plus considérable des grands littérateurs provinciaux qui gardèrent jusque dans les idées nouvelles quelque chose de l’allure des siècles précédents.
Richelieu reste attaché à la reine mère dans son gouvernement d’Anjou ; il est le surintendant de sa maison, et proprement le ministre de ce demi-exil et de cette disgrâce ; car, malgré l’entrevue et l’embrassement de Cousières, les mauvaises passions s’interposent et travaillent à semer des divisions nouvelles entre le fils et sa mère. […] Les grands et les seigneurs, qu’il avait autrefois combattus, se soulèvent cette fois de son côté, ce semble, et au nom de la reine mère ; ils entourent celle-ci de leurs intrigues, et, sous prétexte de délivrer le royaume d’un nouveau favori, ils ne songent qu’à leurs affaires particulières.
Peut-être avec de nouvelles connaissances acquises, d’autres secours, le choix d’une forme originale, réussirais-je à conserver le charme de l’intérêt à une matière usée : mais je n’ai rien acquis ; j’ai perdu Falconnet, et la forme originale dépend d’un moment qui n’est pas venu. […] Obtenez des personnes opulentes, auxquelles vous destinez mes cahiers, l’ordre ou la permission de faire prendre des esquisses de tous les morceaux dont j’aurai à les entretenir ; et je vous réponds d’un sallon tout nouveau.
Faveurs aux nouveaux convertis). […] Le sabre de Malick Sy roi des Diawara (Lanrezac) celui d’Alioun (Faveurs aux nouveaux convertis) (B.F.)
V. aussi le conte d’Amady Sy et ce qu’il y est dit des arbres prophétiques de Sendêbou, qui approuvent ou désapprouvent l’élection des nouveaux chefs et annoncent à l’almamy sa mort ou sa guérison en cas de maladie. […] Voyez avec quelle indifférence le conteur narre la mort des porteurs de mauvaises nouvelles (S.
Son livre, écrit du style d’un homme qui a agi sur la langue qu’il parle avec la même force qu’il a pensé sur elle, fourmille de faits et de rapprochements inattendus à enchanter les scholiastes et les bibliophiles ; mais, il faut bien que la critique le lui dise : ces détails, curieux pour des… curieux, n’apprennent, en somme, rien d’important et de nouveau et qui fasse trouée de boulet dans nos esprits et dans l’ordre de nos connaissances sur l’histoire de la comédie. […] L’auteur est si savant, si admirablement savant, qu’on ne voudrait voir dans son livre que des choses nouvelles, et que cette nappe merveilleuse de connaissances et de renseignements ne devrait point rouler l’écume et le sable des choses connues de tout le monde.
peut-être avec de nouveaux traducteurs. […] Il a publié un recueil de Nouvelles anglaises, dont, par parenthèse, quelques-unes sont charmantes.
Seulement, comme ceux-là qui regrettent le mal accompli, lorsqu’il est irréparable, Brizeux, à qui l’Italie ne donna pas de facultés nouvelles, voulut revenir une dernière fois aux inspirations premières de sa jeunesse, et le poème de Primel et Nola marqua cette volonté du retour. […] C’est cette cliquette que nous entendons, à chaque nouveau recueil de poésies, depuis Lamartine ou Chénier.
S’est à nouveau distingué, le 1er juillet 1916, en partant en tête de la première vague d’assaut sans armes, encourageant les hommes de la voix et du geste. » (J. […] Vite, un pansement sommaire, et le voilà de nouveau à la tête de sa compagnie.
Comment, me dira-t-on, est-ce que le Père Goriot, Ursule Mirouët, le Lys dans la Vallée, les Chouans et dix autres romans de Balzac, est-ce que Madame Bovary, Bouvard et Pécuchet de Flaubert, est-ce que la grande majorité des nouvelles de Maupassant n’ont pas pour théâtre la Touraine, l’Anjou, la Bretagne, la Normandie, la province enfin, qu’ils devaient connaître, puisqu’ils en ont écrit ? […] Quelques réminiscences de Balzac, un démarquage maladroit de Madame Bovary, deux ou trois portraits, qui voudraient être méchants, d’êtres inoffensifs connus et peut-être aimés autrefois, et nous avons un nouveau livre sur la province ou plutôt contre elle.
Dans un Empire comme l’Empire allemand, mosaïque de royaumes et de principautés, les anciens pouvoirs locaux opposent au nouveau pouvoir central une certaine force de résistance ; les pays conservent un souvenir assez vivace de leurs coutumes, les villes de leurs franchises, les universités de leurs privilèges. […] Une autorité centrale a en effet tout intérêt à ne pas respecter, dans le cercle nouveau où elle fait entrer toutes les unités sociales, les distinctions collectives qui les départageaient dans les cercles partiels.
Il est très possible qu’autrefois il ait été plus réellement amoureux qu’il ne se peint dans son livre ; mais, quand je l’ai connu, il était tel qu’Adolphe, et, avec tout aussi peu d’amour, non moins orageux, non moins amer, non moins occupé de flatter ensuite et de tromper de nouveau, par un sentiment de bonté, celle qu’il avait déchirée.
. — On a dans cette brochure tous les détails sur les représentations d’Esther et d’Athalie, quelques-uns de nouveaux, quelques petits billets inédits de Louis XIV.
La disette de nouvelles est toujours grande, quoique le bruit augmente un peu et que les arrivants de la campagne s’informent activement de ce qui s’est passé et de ce qui ne se passe pas.
Agréez de nouveau, monsieur, je vous prie, les remercîments bien sincères d’une reconnaissante admiration.
Les comités créés dans son sein et chargés des mesures administratives, financières et militaires, reçoivent d’elle un nouveau ressort et une force plus illimitée.
Osons avouer toutefois que, malgré le silence prolongé de ses adversaires, la querelle ne nous paraîtras définitivement vidée, qu’elle renaîtra probablement d’ici avant peu, moins prématurée et moins inégale, et qu’il en jaillira à coup sûr pour tout le monde de nouvelles et vives lumières sur les grandes questions sociales.
Damiron avec lequel nous sommes, bien malgré nous, en retard, a publié, il y a quelques mois, la seconde partie de son cours de philosophie : la première contenait la psychologie proprement dite ; le volume nouveau comprend la morale.
L’empereur décida que le nouveau contre-amiral passerait, avec le grade de général de brigade, dans l’armée de terre.
Je développerai dans une note de la seconde Partie de cet ouvrage quelles règles il me semble raisonnable d’adopter aujourd’hui relativement aux mots nouveaux.
Rappellerai-je que ce roi de l’élégie amoureuse et religieuse est aussi le poète de la Marseillaise de la paix, des Révolutions, des Fragments du livre antique ; que nul n’a plus aimé les hommes, ni annoncé avec une éloquence plus impétueuse l’Evangile des temps nouveaux ; qu’il a fait Jocelyn, cette épopée du sacrifice et le seul grand poème moderne que nous ayons ; que nul n’a exprimé comme lui la conception idéaliste de l’univers et de la destinée, et qu’enfin c’est dans Harold, dans Jocelyn et dans la Chute d’un Ange que se trouvent les plus beaux morceaux de poésie philosophique qui aient été écrits dans notre langue ?
Alors il va guetter son ennemi au bord d’un canal, le provoque de nouveau et, comme il refuse de se battre, le fait, d’un vigoureux coup de poing, rouler dans l’eau profonde.
Mais, s’il la faisait, il pourrait se glorifier d’avoir été, moralement, le plus grand des pasteurs d’hommes, d’avoir accompli un acte prodigieusement méritoire et original, et d’avoir, le premier de tous, rompu avec la vieille politique égoïste et inauguré les temps nouveaux… Notez que si une âme droite, simple et bonne, qui ne serait point de race royale, qui ne serait retenue ni par l’éducation ni par la tradition, si un véritable enfant de Dieu se trouvait subitement, comme dans les contes, élevé sur le premier trône de l’Europe, toutes ces choses extraordinaires et folles, il les ferait, du premier coup, avec sérénité.
Les bons esprits se méfient ; ils sont tentés de croire que « tout a été dit depuis qu’il y a des hommes et qui pensent. » Ils ont la manie de reconnaître des choses très anciennes dans ce qu’on leur présente comme nouveau.
En relisant ces deux tomes de poésies complètes (nous espérons bien que des vers nouveaux viendront encore augmenter sa gloire), on est surpris de l’initiale solidité, de cette œuvre et de voir combien tout, après les années écoulées, reste debout, ferme et gracieux, combien les mélancolies de Dierx ont gardé toute la fraîcheur du décor sylvestre dont il s’est plu à les parer.
Stuart Merrill sous un jour nouveau et mélancolique.
Mais dire que — païen et, malgré son bon vouloir, nullement métaphysique — l’auteur des Reposoirs est notre Victor Hugo, c’est dire qu’il est, à notre sens, de cette demi-douzaine d’écrivains nouveaux qui sont les maîtres du Futur et dont les moins contestés sont Henri de Régnier et… et qui ?
Sully Prudhomme un poète lyrique chargé de dire des vers officiels devant les statues nouvelles : Baour-Lormian l’attend au seuil du Paradis.
Est-ce en souvenir du séjour que les Fedeli avaient fait à Paris en 1624-1625, ou à l’occasion d’un nouveau voyage de cette troupe, qu’un des organisateurs des divertissements de la Cour eut l’idée de faire danser « un ballet du roi représentant les comédiens italiens » pour lequel Bordier fît des vers 23 ?
Il ne faut pas comparer la marche de la Science aux transformations d’une ville, où les édifices vieillis sont impitoyablement jetés à bas pour faire place aux constructions nouvelles, mais à l’évolution continue des types zoologiques qui se développent sans cesse et finissent par devenir méconnaissables aux regards vulgaires, mais où un œil exercé retrouve toujours les traces du travail antérieur des siècles passés.
Mon vieux principe de fidélité bretonne fait que je ne m’attache pas volontiers aux gouvernements nouveaux.
Les nations, entendues de cette manière, sont quelque chose d’assez nouveau dans l’histoire.
Il est vrai que de nouvelles taxes imposées par la régente et Mazarin furent l’occasion de cette guerre.
Lucain avoit composé un poëme d’Orphée, dans le dessein de remporter le prix de poësie : mais Néron avoit la même prétention, & se hâta de lui faire défense de prononcer aucun nouveau poëme.
Sa versification dure, Gallo-Grecque, & souvent inintelligible, chargée d’érudition & de mots nouveaux, servoit de modèle.
Il ne se contenta pas de faire imprimer un Avis au public, où il attestoit qu’il n’étoit pas sorti de sa maison le jour marqué dans la relation ; il voulut encore, pour se venger de ses ennemis, retoucher la Dunciade & y ajouter de nouveaux traits.
Le sujet d’Œdipe ayant paru au jeune poëte digne d’être traité de nouveau, il se hâta d’y mettre la main.
La précision qui règne dans ces quatre premiers vers, exprime à merveille la facilité avec laquelle l’homme se familiarise avec les objets les plus nouveaux pour lui et les plus effrayans.
L’Europe, par le plus heureux des contrastes, présentait au poète le peuple pasteur en Suisse, le peuple commerçant en Angleterre, et le peuple des arts en Italie : la France se trouvait à son tour à l’époque la plus favorable pour la poésie épique ; époque qu’il faut toujours choisir, comme Voltaire l’avait fait, à la fin d’un âge, et à la naissance d’un autre âge, entre les anciennes mœurs et les mœurs nouvelles.
Mais il n’en est pas moins que mesurer les distances aide singulièrement à évaluer les hauteurs et, s’il n’est pas mauvais de connaître les prédécesseurs et les contemporains de Corneille pour bien entendre, pour entendre distinctement combien il est nouveau et combien il est grand, à toutes les époques il en est de même, et il faut pousser des reconnaissances dans le pays des médiocres pour revenir aux grands avec une faculté renouvelée d’admiration.
Chaque jour nous sommes envahis par des générations nouvelles de Jean-Jeannot, fils de Jean-Jacques.
Nous croyons que ce livre nouveau n’est pas fait pour la diminuer.
Auteur déjà connu du Bouscassié, cette robuste églogue qui monte parfois jusqu’à l’épique, Léon Cladel publie à l’instant même un nouveau livre, de l’haleine du premier, plein de rutilance et de furie pittoresque… Ce n’est pas que cela m’étonne ; non !
., répugnent complètement aux conditions nouvelles de notre vie française où le fonctionnarisme, la spécialisation et la domination exclusive de l’argent accentuent chaque jour leur progrès.
Le nombre et la valeur des hommes distingués qui sortaient de la nation se maintenaient, augmentaient peut-être ; dans plus d’un genre de mérite, les nouveaux venus né le cédaient à aucun des noms illustres des générations écloses sous un meilleur soleil ; mais l’atmosphère s’appauvrissait ; on mourait de froid. […] Paris était envahi par l’étranger viveur, par les provinciaux, qui n’y encourageaient qu’une petite presse ridicule et la sotte littérature, aussi peu parisienne que possible, du nouveau genre bouffon. […] Si la révolution de la fin du dernier siècle doit un jour être considérée comme le point de départ d’une France nouvelle, il est possible que la maison Bonaparte devienne la dynastie de cette nouvelle France ; car Napoléon Ier sauva la révolution d’un naufrage inévitable, et personnifia très bien les besoins nouveaux. […] La haine des Allemands et des Français, l’occupation de Rome par le roi d’Italie, ont ajoute un élément explosible nouveau à ceux qu’avait entassés le concile. […] Guadet, Du suffrage universel et de son application d’après un mode nouveau, Bordeaux.
Arrachés à leur solitude, les gens de lettres se voient emportés dans un tourbillon nouveau, où ils ont de fréquentes occasions de se trouver fort déplacés. […] Comme dans des circonstances pareilles et avec des intérêts semblables, les hommes voient à peu près les mêmes choses, je ne doute pas que plusieurs gens de lettres n’aient fait les mêmes observations que moi ; tant pis même pour ceux à qui elles seront nouvelles : mais la plupart d’entre eux ne peuvent faire part aux autres de ces observations, parce qu’ils sont en quelque sorte établis dans le pays où je n’ai fait que passer, et qu’il faut être de retour chez soi pour parler à son aise des nations qu’on a parcourues ; je souhaite que mes réflexions puissent être de quelque secours à ceux qui me suivront dans la même carrière ; et quand je ne me proposerais pas un but si raisonnable, je serais du moins semblable à la plupart des voyageurs, assez rassasiés de leurs courses pour n’avoir nulle envie de les recommencer, mais en même temps assez pleins de ce qu’ils ont vu pour vouloir en entretenir les autres. […] Tout à coup nos yeux se sont ouverts comme à un phénomène extraordinaire et nouveau : on a été tout étonné qu’un géomètre ne fût pas une espèce d’animal sauvage. […] Ainsi on ne fait par cette démarche qu’affaiblir le zèle des partisans qu’on avait chez soi et dans le pays où l’on se retire, pour aller chercher dans ce pays même de nouveaux ennemis.
Quand une fois il nous a montré toutes les plaies dont elle était morte, l’historien nous met au courant de cette Constitution de l’an III, qui régnera jusqu’au moment où commencera de souffler ce vent que l’on n’apaisera plus et qui doit emporter toutes les constitutions, les unes après les autres ; puis il nous frappe en effigie ces têtes molles qui répugnent à la ferme précision des médailles, ces traits brouillés de sang, blafards de peur, des maîtres nouveaux de la France : Barras, La Révellière-Lépeaux, Rewbell, Le Tourneur et Carnot. […] Ce nouveau livre l’atteste une fois de plus. […] Dès ses premières polémiques sur le nouveau terrain où il s’engageait, Granier de Cassagnac apparut immédiatement le formidable et l’invulnérable polémiste qu’il n’a pas cessé d’être jusqu’à sa dernière heure, et — comme la polémique des idées ressemble à la guerre ! […] Pourquoi donc le Bravo à tout faire n’est-il pas passé du côté de ces Pouvoirs nouveaux ?
Les sentiments esthétiques nous offrent des exemples plus frappants encore de cette intervention progressive d’éléments nouveaux, visibles dans l’émotion fondamentale, et qui semblent en accroître la grandeur quoiqu’ils se bornent à en modifier la nature. […] Il est possible que ce sentiment d’horreur se trouve à l’origine de la pitié ; mais un élément nouveau ne tarde pas à s’y joindre, un besoin d’aider nos semblables et de soulager leur souffrance. […] Au sein de la sensation caractéristique, qui donne le ton à toutes les autres, la conscience démêlera une multiplicité plus ou moins considérable de sensations émanant des différents points de la périphérie, contractions musculaires, mouvements organiques de tout genre : le concert de ces états psychiques élémentaires exprime les exigences nouvelles de l’organisme, en présence de la nouvelle situation qui lui est faite. […] Quand nous parlons de l’intensité d’un son de force moyenne comme d’une grandeur, nous faisons donc surtout allusion au plus ou moins grand effort que nous aurions à fournir pour nous procurer à nouveau la même sensation auditive.
Ses officiers principaux l’entourent, et Joinville ne le quitte pas qu’il ne l’ait reconduit jusqu’à sa tente : « Pendant le chemin, je lui fis ôter son casque et lui donnai mon chapel de fer pour qu’il pût avoir le frais au visage. » C’est alors qu’aux nouvelles qu’on lui demandait de son fière le comte d’Artois, le roi dit qu’il en savait et qu’il était bien certain que son frère était en paradis. […] Les grands dangers ne sont pas finis : une révolution de palais éclate chez les Sarrasins ; les mamelouks tuent le nouveau Soudan qui avait succédé à son père.
La lecture du théâtre de Shakespeare, qu’on traduisait alors, donna au président l’idée d’un Nouveau Théâtre français, et de pièces historiques où se retraceraient en dialogues animés les principaux événements de nos annales : c’était une idée, et le président n’en manquait pas. […] Or, dans les Mémoires du président tels qu’on nous les donne il est dit (p. 203) : « Le contrôle général fut donné à M. de Suselly, si connu par ses grands talents et par etc., etc. » Suit tout un portrait de ce nouveau personnage historique, M. de Suselly, auquel s’entremêle bizarrement et d’une manière inintelligible le nom de M. de Séchelles (p. 204) comme d’un personnage distinct, lorsque ce dernier nom est plus lisible sur le manuscrit.
Frédéric fit remarquer à son frère que la guerre tirait peut-être à sa fin, et qu’il n’y aurait probablement aucun événement nouveau à cause de l’hiver, jusqu’à ce que cette question de paix fût tranchée ; il le pria de différer sa résolution de quelques mois : Je suis bien fâché d’apprendre que votre santé, mon cher frère, n’est pas telle que je la désire. […] Il ajouta, entre autres propos remarquables, que Frédéric redoutait beaucoup la guerre, et que cette crainte précisément occasionnerait peut-être l’explosion de nouvelles hostilités : Sur quelque fausse alarme, le roi, dit-il, rassemblera des troupes nombreuses vers les frontières ; l’empereur Joseph en fera autant ; et alors la moindre étincelle déterminera la conflagration, sans qu’ancun des deux souverains l’ait préméditée.
En général, et à ne les considérer que d’après les points qui leur sont communs, ces doctrines de Mirabeau et des autres réformateurs aristocratiques ou monarchiques d’alors tendaient à opérer la réforme par en haut, pour éviter une révolution par en bas, à refaire, à relever après Louis XIV ce qu’il avait en grande partie détruit et nivelé sans parvenir à le simplifier définitivement : elles tendaient à remettre quelque peu les choses sur le pied et comme à partir de Louis XIII et de Henri IV, et à introduire dans l’État une constitution moyenne en accord à la fois avec les besoins nouveaux et avec les mœurs et les restes d’institutions de l’ancienne France. […] Il nous reste à les voir avec le détail qu’elles méritent, paraissant aujourd’hui pour la première fois. — Heureux âge de vingt-cinq ans qui permet et sollicite de tels épanchements entre égaux, qui ouvre un infini de perspective dans toutes les carrières, les montre plus simples et plus droites qu’elles ne sauraient jamais l’être à les parcourir en réalité ; qui, des oppositions même et des contrariétés du sort, sait tirer des combinaisons nouvelles, et se fraye en idée, par-delà l’obstacle, de plus belles routes inconnues !
Je ne reviendrais pas sur ce volume qui a paru il y a plus d’un an, qui a été accueilli assez favorablement par la critique, qui a appris à ceux qui l’ignoraient que La Beaumelle (ce La Beaumelle tant honni de Voltaire et resté en si mauvais renom comme éditeur) avait de l’esprit, de la plume et du tour ; mais dans lequel ce qu’on avait surtout remarqué c’étaient les quatre-vingt sept lettres du grand Frédéric à Maupertuis ; — je n’y reviendrais pas aujourd’hui, un peu tard, s’il n’y avait quelque chose de nouveau et d’essentiel à en dire, et si une obligeance amicale ne m’avait mis à même d’en porter un jugement bien fondé. […] C’est ce faux goût et cette absence de tout scrupule que nous avons de nouveau à constater et qui se vérifie trop bien dans l’ouvrage posthume de lui qu’on vient de publier.
Et comme il savait que pour l’amuser il fallait des contes un peu bouffons ou des nouvelles littéraires, il ne manqua pas de l’entretenir de la petite assemblée ; il lui en donna si bonne idée que Richelieu conçut à l’instant le dessein de l’adopter, de la constituer en corps et de s’en servir pour la décoration littéraire du règne. […] Lorsque plus tard on créa l’Institut, et, au sein de l’Institut, une classe qui correspondait assez bien à l’Académie française, il n’y eut cependant aucune liaison directe de l’une à l’autre ; ceux des anciens académiciens qui furent nommés de l’Institut, le furent à titre nouveau, et non par une sorte de reprise de possession.
Au milieu de toutes leurs prévenances pour leurs nouveaux hôtes (car elle avait quelques amis de France avec elle), les Anglais faisaient leurs observations sur ce qu’on appelait la légèreté, la vivacité française, et ils ne la trouvaient pas tout à fait à la hauteur de sa réputation. […] C’était le moment où Rousseau était en passage à Paris, avant d’aller en Angleterre ; Horace Walpole fit, un soir, en rentrant de chez Mme Geoffrin, cette plaisanterie cruelle de la prétendue lettre d’invitation du roi de Prusse à Jean-Jacques, qui courut bientôt Paris et toute l’Europe, et où on lisait entr’autres ironies : « Si vous persistez à vous creuser l’esprit pour trouver de nouveaux malheurs, choisissez-les tels que vous voudrez ; je suis roi, je puis vous en procurer au gré de vos souhaits. » Walpole se raillait de Rousseau et le traitait en pur charlatan ; il se représentait aussi Mme de Boufflers comme ambitieuse elle-même d’être enlevée jusqu’au Temple de la Renommée en s’accrochant à la robe de l’Arménien philosophe.
Le séjour de Genève devenant trop pénible, la famille Simonde se résolut de nouveau à se transplanter et, retournant cette fois sur la trace de ses antiques origines, à revoir l’Italie et la Toscane. […] Les premiers volumes furent accueillis dans toute l’Europe avec un succès assez vif ; l’apparition de chaque tome nouveau était attendue, désirée des lecteurs libéraux et sérieux de tous les pays.
L’idée d’Assemblée constituante naquit, selon lui », de l’état passif et incertain du monarque, s’effaçant lui-même devant le nouveau pouvoir qu’il avait appelé à l’origine pour consolider le sien, non pour l’annuler. […] Revoyant Malouet à l’Assemblée, il passa, tout rouge de colère, à côté de lui, et lui dit, en enjambant un des bancs qui les séparaient : « Votre homme est un sot, il aura de mes nouvelles. » Les négociations de Mirabeau avec M. de Montmorin et avec la Cour ne se renouèrent que bien plus tard, après la retraite de l’incompatible M.
(26 décembre 1821.) » — Cette Mme de Launay, nièce par alliance de l’ancien gouverneur de la Bastille, avait la plume alerte et gaie, l’esprit légèrement bigarré, railleuse, bonne royaliste d’ailleurs, et même, ce semble, assez bonne catholique : elle accommodait tout cela dans son joli caquetage, nouvelles de coulisses et nouvelles d’église : « (15 août 1822)… Tu dois savoir, par les journaux, que Damas (du Théâtre-Français) vient de donner sa démission.
Pendant que les hommes en possession de la vogue et de la faveur publique continuaient plus ou moins heureusement d’en user ou d’en abuser, que trop souvent ils traînaient sans relâche, sans discrétion, qu’ils appesantissaient leur genre, ou qu’ils le bouleversaient brusquement un beau matin plutôt que de le renouveler, quelles œuvres vraiment nouvelles, quelles apparitions inattendues sont venues varier et rafraîchir le tableau ? […] On a eu au théâtre Mlle Rachel, qui nous a rendu toute une veine dramatique de chefs-d’œuvre, lesquels avaient naguère semblé moins actuels, moins nouveaux ; on a eu hier une tragédie qui a attiré la foule, et qui, par des qualités diverses et sérieuses, a mérité de faire bruit.
Le nouveau ministre conçut sa tâche dans toute son étendue. […] Il étendit la gratuité, amena même plus de six mille communes à voter la gratuité absolue, créa dix mille écoles nouvelles ; fonda les cours d’adultes, les bibliothèques scolaires, la caisse des écoles ; réforma les études dans les écoles normales d’instituteurs ; essaya d’accommoder l’enseignement aux milieux et aux régions ; introduisit des notions industrielles dans les écoles de villes, agricoles dans les écoles de campagne ; mit un peu de maternité dans les salles d’asile ; améliora notablement les traitements des instituteurs et des institutrices… Je m’arrête avant la fin de l’énumération et vous prie de considérer, Messieurs, que ce n’est point ma faute si l’abondance des œuvres de M.
Au contraire, l’art atteint la Vérité à travers la Beauté, l’unité à travers les formes ; il illumine la soudaine effusion de l’Idée dans la nature et, prêtant par son harmonie un nouveau motif à l’intuition, lui permet de saisir tout-à-coup et d’ensemble les notions que la science s’efforce brin à brin de nouer en gerbe. […] Parfois il choisit même les épisodes d’une narration qui semble sans portée, et, laissant deviner ensuite leur union avec quelque légendaire attitude, fait graduellement jaillir le sens nouveau du poème comme dans une clarté grandie.
L’alerte a été donnée, la Cité en armes vient reconnaître les nouveaux venus. […] » — « À parer ces figures d’ornements nouveaux. » — Tu parles par énigmes. » — « Nous nous pendrons aussitôt aux statues des dieux. » — Terrible image qui rappelle les servantes d’Ithaque, qu’Homère nous montre dans l’Odyssée, pendues, à la file, au câble tendu entre les colonnes du palais d’Ulysse. — « De même que les grives aux ailes ployées et les colombes se prennent dans un filet, au milieu des buissons du champ clos de murs où elles sont entrées, et y trouvent un lit funeste ; de même ces femmes avaient le cou serré dans un lacet, afin de mourir misérablement, et leurs pieds ne s’agitèrent point longtemps. » — Cette fois, Pélasgos n’hésite plus, l’horreur le saisit.
Malgré tout, ce ne serait pas une raison suffisante pour moi de m’immiscer à ces choses de théâtre et de venir empiéter sur un domaine qui n’est pas le mien, si je ne me trouvais informé de certains documents nouveaux, de pièces originales, relatives à l’affaire de l’empoisonnement, et aussi de quelques lettres inédites qui font honneur à cette personne remarquable par l’esprit et la droiture comme par le talent. […] Une imagination vive, brillante, tours fins et délicats, expressions nouvelles et toujours heureuses, en font l’ornement.
Ce genre de disgrâce, tout nouveau pour lui, le trouva singulièrement vulnérable : « Cette époque de ma vie publique est la seule, nous avoue-t-il, où je n’aie pas été parfaitement moi-même ; une faute m’entraînait dans une autre. » Et il les énumère. […] Nous avons remué la terre bien profond, nous avons trouvé un sol fécond et nouveau ; mais combien en est-il sorti d’exhalaisons corrompues !
On a publié en 1820, sous le titre de Nouvelles lettres de Mlle de Lespinasse, un volume qui ne saurait être d’elle, qui n’est digne ni de son esprit ni de son cœur, et qui est aussi plat que l’autre est distinguéa, ou, pour mieux dire, unique. […] Elle croit qu’elle aime encore M. de Mora, et qu’elle peut arrêter, immoler à volonté le nouveau sentiment qui la détache et l’entraîne loin de lui.
Villemain, dans son excellent Rapport de 1840, a indiqué les mérites et donné à deviner les lacunes, quand il a dit : L’histoire est toujours à faire ; et tout esprit distingué, en s’aidant lui-même du progrès d’idées qu’il adopte ou qu’il combat, découvre dans les événements racontés par d’autres des leçons et des vues nouvelles. […] À ce morceau sur Bussy il faut joindre ce qu’il a écrit sur Molière dans la Revue des deux mondes : il y détruit quelques erreurs traditionnelles répétées par tous les biographes ; il rectifie des dates et ajoute aux faits connus sur les origines du grand poète quelques faits nouveaux.
ange protecteur à qui le ciel a confié les jours et les vertus de sa chère Émilie, ange qui vous attachez à ses pas au milieu des dangers dont elle est environnée, faites qu’elle acquière encore de nouvelles vertus et de nouveaux charmes ; secondez ses touchants efforts, et hâtez ses progrès vers la perfection !
« Le désordre est un effet qui devient cause toute-puissante lorsqu’il est manié par une force qu’aucune autre ne contrebalance » ; il s’accroît de ses propres ravages, il se fortifie, il s’organise, il crée des intérêts nouveaux, tout s’enchaîne. […] La soumission possible, celle qu’on doit invoquer, celle qui, en écrasant les bases d’une féroce anarchie, préviendrait de nouvelles révolutions, ne résultera jamais que de la force et de la persuasion réunies.
En effet, le jeune Marigni, pour exalter les Templiers et faire admirer leur vertu, raconte devant le roi que, dans les murs d’une ville assiégée, une troupe de Templiers, ne pouvant résister à des forces supérieures, se rendit aux musulmans ; le vainqueur veut les faire abjurer, il les insulte, il les menace, rien n’y fait : Intrépides encor dans ce nouveau danger. […] Je ne sais s’il y eut beaucoup de calcul ou encore plus de bonheur dans cette première tragédie représentée de Raynouard, mais il est impossible de prodiguer moins qu’il ne l’a fait les moyens nouveaux, et de tirer un plus heureux parti des quatre ou cinq mots ou hémistiches qui décidèrent du triomphe de sa pièce.
Le cardinal, d’un esprit doux et adroit, allait travaillant à se gagner les uns et les autres. » Mais un bon nombre, se croyant sûrs du terrain, résistent aux avances ; Mme de Motteville nous montre dans cet intérieur les revers imprévus d’où vont résulter pour les présomptueux et ceux qui font les importants de nouvelles disgrâces. […] Ce n’est là qu’un trait piquant ; mais bientôt, parlant plus en détail de Mlle de Pons, aimée du duc de Guise, qui va conquérir Naples à son intention, et, avec cela, non contente ni rassasiée d’une telle proie : Cette âme gloutonne de plaisirs, dit-elle, n’était pas satisfaite d’un amant absent qui l’adorait, et d’un héros qui, pour la mériter, voulait se faire souverain… L’ambition et l’amour ensemble n’étaient pas des charmes assez puissants pour occuper son cœur ; il fallait, pour la satisfaire, qu’elle allât se promener au cours, et qu’elle reçût de l’encens de toutes ses nouvelles conquêtes.
« Le grand tort qu’ont les journalistes, c’est qu’ils ne parlent que des livres nouveaux, comme si la vérité était jamais nouvelle. Il me semble que jusqu’à ce qu’un homme ait lu tous les livres anciens, il n’a aucune raison de leur préférer les nouveaux. » C’est Usbek ou plutôt c’est Montesquieu qui dit cela dans les Lettres persanes, et il est juste de le lui appliquer.
Mais, si vous ne voulez point adoucir la rigueur de mes travaux, cachez le travail même : faites qu’on soit instruit et que je n’enseigne pas ; que je réfléchisse, et que je paraisse sentir ; et, lorsque j’annoncerai des choses nouvelles, faites qu’on croie que je ne savais rien, et que vous m’avez tout dit… Toute cette Invocation est pleine de beauté, et le sentiment de jouissance de la raison, qui y est définie « le plus parfait, le plus noble et le plus exquis de nos sens », y est élevé jusqu’à la poésie. […] Bien loin en cela de Jean-Jacques, il voulait que chacun, après l’avoir lu, eût « de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois » ; et pourtant il ne s’est nulle part inquiété du résultat de la comparaison qu’il présentait aux imaginations de ses compatriotes.
C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune. […] Il pense que c’eût été assez de le faire prisonnier et de le renvoyer en Italie, et il blâme le commencement si sanguinaire de ce nouveau gouvernement.
Zola célèbre un nouveau triomphe. […] L’œuvrea Par Emile Zola Le nouveau livre de M.
Talent d’expression, non de composition, l’auteur des Horizons prochains est un conteur de la plus extrême simplicité ; ses Nouvelles (presque sans événements) sont plutôt des études de têtes sur fond de paysage qu’autre chose ; seulement le paysage est si exubérant et si foisonnant, et ces belles têtes pâles, mourantes ou malheureuses, y portent si bien ou le nimbe de la sainteté ou l’auréole de l’idéal, que l’effet qui résulte de tout cela va parfois, — malgré les ténuités de femme qui s’y mêlent, — jusqu’à la grandeur. […] Ces Horizons prochains étaient, comme vous venez de le voir, un recueil de nouvelles d’un ton fort rare, dans la littérature contemporaine, car ce ton était celui d’une mysticité singulièrement émue, mêlée aux réalités extérieures d’une observation très bien faite.
La vie me paraît simple, simple, et toujours si admirable que je ne comprends pas qu’on ne s’y prête pas avec reconnaissance… Un des jeunes amis à qui il adresse ces belles lettres cherche à le classer et lui dit ; « Tu es fataliste. » Roger Cahen proteste avec vivacité : « Ni fataliste, ni déterministe ; j’accepte seulement avec amour tous les événements qui sont créateurs de sentiments nouveaux, de forces nouvelles ; je suis celui qui espère toujours, je suis persuadé que le Messie est à venir. » Un autre jour, il écrira : « Je suis d’une âme très pieuse, mais ma piété est celle de Jean Christophe : “Sois pieux envers le jour qui se relève.”
Il en sera donc encore ainsi pour la durée du voyage unique, comptée par ce nouveau procédé sur deux horloges : on constatera par conséquent encore la constance de la vitesse de la lumière. […] D’ailleurs, s’il a un doute, il procède de nouveau au réglage : il trouve simplement la confirmation de ce qu’il avait observé dans l’immobilité.
Ici dans ce lieu nouveau et d’une destination toute spéciale, devant cet auditoire, cette audience (comme il dit) toute de souffrance et de charité, en présence ou dans le voisinage de ces 5000 indigents, il prend un texte et un point de vue appropriés : il veut non seulement consoler, mais glorifier, exalter l’infirmité dans saint Paul lui-même, et, de toutes ces infirmités de l’apôtre, il va tirer précisément et déduire toutes ses forces invincibles et ses grandeurs.
Dans la destruction complète de l’ancien régime, trop d’intérêts et de croyances étaient blessés ; dans le triomphe des idées nouvelles, trop d’enivrement de victoire et de vengeance gagnait et débordait de jour en jour.
Sainte-Beuve, dont la sensibilité est vraie et profonde, a cru que des émotions neuves ne pouvaient, pour ainsi dire, prendre consistance que dans un moule poétique tout nouveau.
Je n’y chercherai donc qu’une occasion d’exprimer de nouveau au plus cher de mes maîtres spirituels mon admiration reconnaissante, et aussi d’avertir les personnes frivoles d’une des erreurs où elles tombent le plus aisément au sujet de l’auteur des Origines du Christianisme, de protester enfin contre une légende fâcheuse et très mal fondée : celle du scepticisme de M.
(Palais nomades, Chansons d’amant, aux yeux de tels nouveaux poètes : bibles.)
Le fait d’avoir passé une fois sous les yeux de la maîtresse de la maison, conférait aux nouveaux venus le droit d’amener, à leur tour, des convives au prochain festin.
La science ne fera de rapides conquêtes que quand des bénédictins laïques s’attelleront de nouveau au joug des recherches savantes et consacreront de laborieuses existences à l’élucidation du passé.
Enfin, il lui prêtait dans l’économie du mystère chrétien une place à part, qui faisait de lui le trait d’union entre le vieux Testament et l’avènement du règne nouveau.
À chaque ouvrage nouveau qu’il met au jour, il soulève un coin du voile qui cache sa pensée et déjà peut-être les esprits attentifs aperçoivent-ils quelque unité dans cette collection d’œuvres au premier aspect isolées et divergentes.
Milton fondit sur ses deux nouveaux adversaires, comme un vautour sur sa proie, & les écrasa l’un & l’autre.
Il prépare aussitôt de nouvelles armes, pour combattre le jésuite & ses partisans.
Dans celui de la guerre, on a fait de nouveaux noms : dans le barreau, on a créé des charges & des dignités qui n’ont aucun rapport à celles d’autrefois.
En défendant aux avocats de faire le fond de leurs études de tant de livres inutiles à leur profession, ils les bornèrent à l’étude des loix naturelle, divine & humaine ; loix anciennes & nouvelles ; loix païennes & chrétiennes ; loix étrangères & loix du royaume.
La première est sentencieuse, et revient aux mêmes locutions pour exprimer des choses nouvelles.
On écrit des poétiques ; on imagine de nouveaux genres ; on devient singulier, bizarre, maniéré ; d’où il paraît que la manière est un vice d’une société policée, où le bon goût tend à la décadence.
Mais il a pensé sur ce sujet, en son propre et privé nom, avec une profondeur et une énergie nouvelles.
Notre raisonnement, si sûr de lui quand il circule à travers les choses inertes, se sent d’ailleurs mal à son aise sur ce nouveau terrain.
Ces nouvelles venues, qu’il se hasarde à introduire en Cour de France à deux ou trois reprises, et que tant de malicieux brocards attendaient d’abord, ne lui firent pas de déshonneur, bien qu’elles lui aient causé parfois de l’embarras. […] Il fit les campagnes de Bohême, en 1742, et de Bavière, en 1743 ; mais déjà sa santé ruinée par les fièvres ne lui permettait plus d’encourir de nouvelles fatigues, et il dut renoncer pour toujours au service militaire. […] On savait aussi qu’il cultivait l’élégie de société ; l’archevêque, qui l’avait entendu réciter quelques-uns de ses vers, fit encore à sa modestie la trahison d’indiquer ce nouveau titre littéraire.
Enfin les sentiments de M. de La Rochefoucauld cessent positivement d’être la boussole de Mme de Longueville : elle semble accueillir sans défaveur les hommages de M. de Nemours ; elle les perd peu après par l’intrigue de Mme de Châtillon, qui les ressaisit comme son bien, et qui en même temps trouve moyen d’obtenir ceux du prince de Condé, lequel échappe de nouveau à la confiance de sa sœur. […] De nouvelles atteintes s’ajoutaient à chaque instant aux anciennes ; la moindre annonce de quelque succès de M. le Prince, qui avait passé aux Espagnols, et qui n’y était en définitive que par suite des suggestions de sa sœur, ravivait tous les remords de celle-ci, et prolongeait l’équivoque de sa situation par rapport à la cour. […] Brayer monte, et, après le pouls tâté, il se met à parler d’un livre nouveau qui fait bruit, et qu’on attribue, dit-il, à messieurs de Port-Royal : « Les uns le donnent à M.
Un nouveau trône l’attendait à Édimbourg, elle se prépara à ce départ. […] … » XIII Murray, le frère bâtard de Marie, qui lui avait affermi le royaume sous ses pas par sa haute et sage administration, ne tarda pas à être congédié par le nouveau roi, conseillé et dominé par le favori Rizzio. […] La modestie ne permet pas de répéter ce qu’elle a dit de lui, et cela ne serait pas à l’honneur de la reine. » L’insolence du nouveau favori avait la férocité de son origine.
Dans cette solitude, si opiniâtrement défendue contre tout le monde, contre sa gloire même, qui attirait tous les yeux du côté d’où partaient des lumières si nouvelles, il conçut et mit à fin l’ouvrage étonnant qu’il appela d’abord l’Histoire de son esprit 21. […] Vous voyez d’avance où va le conduire ce nouveau degré, si hardiment franchi, de l’échelle mystérieuse par laquelle il s’élève de la notion de son existence à la connaissance de Dieu. […] Avant lui, la raison n’ose guère se séparer de l’autorité, ni le nouveau de l’ancien ; tout se prouve par des témoignages discutés et interprétés, par des livres, par des auteurs ; toute argumentation est historique.
Sous le nom de mystères on représentait généralement les récits de l’Ancien et du Nouveau Testament, les vies des prophètes et des apôtres, celles des saints. […] Louis XII lui rendit son franc parler, que lui ôta de nouveau la Sorbonne, sous le règne de François Ier. […] Tantôt Corneille commente en homme de génie les règles de la critique ancienne ; tantôt il en établit lui-même de nouvelles, tirées d’une connaissance encore plus profonde de l’homme.
Notes et nouvelles Le patriotisme : allons-nous voir encore, à propos de Lohengrin, surgir cette funèbre plaisanterie ? […] Il faut aller au poème spécial de Lohengrin pour voir se dessiner un personnage nouveau, Frédéric de Telramund. […] Quand il apparaît au troisième acte, fatigué de son voyage d’épreuve, couvert d’une armure noire, le heaume fermé et la lance inclinée, un nouveau caractère s’est imprimé en lui.
Enfin, lorsque des êtres organisés sont placés pendant plusieurs générations sous des conditions de vie nouvelles, ils sont extrêmement sujets à varier ; ce qui provient, je pense, de ce que leur système reproducteur a été spécialement affecté, bien qu’à un moindre degré que lorsque la stérilité en résulte. […] Nous voyons donc que, lorsque des êtres organisés sont placés sous des conditions de vie nouvelles et contre nature, ou lorsque des hybrides sont produits par le croisement aussi contre nature de deux espèces distinctes, le système reproducteur des uns et des autres, indépendamment de l’état général de leur santé, est frappé de stérilité d’une manière parfaitement semblable. […] Enfin, et ceci me semble la plus importante de toutes les considérations, les nouvelles races d’animaux domestiques et de plantes cultivées sont produites par la sélection méthodique ou inconsciente de l’homme, pour son utilité ou son agrément ; mais de légères différences dans le système reproducteur ou d’autres différences en corrélation avec ce système, ne sont jamais et même ne peuvent être l’objet de son action sélective.
. — J’y pense, le meilleur moyen de gagner les nouveaux bâtards, c’est de flatter les anciens bâtards ; pour gagner le duc du Maine, saluons bien bas le duc de Vendôme. […] Pour empêcher les nouveaux venus d’avoir le pas sur lui, il combat en héros, il chicane en avocat, il souffre en malade ; il éclate en expressions douloureuses comme s’il était coudoyé par des laquais. […] « Je ne pus me contenir de lui dire à l’oreille que je ne serais point heureux avec une autre qu’avec sa fille. » On lui oppose de nouvelles difficultés ; à l’instant un poème d’arguments, de réfutations, d’expédients, pousse et végète dans sa tête ; il étourdit le duc « de la force de son raisonnement et de sa prodigieuse ardeur » ; c’est à peine si enfin, vaincu par l’impossible, il se déprend de son idée fixe.
Tout ce qui est nouveau lui est suspect et ennemi. […] Suspect, le nouveau calendrier du grand astronome Méton ! […] Nous avons des livres infiniment plus abominables que les livres les plus « joyeux » des païens ; et ceci, je le répète, est bien un fruit indirect de la religion qui, il y a dix-neuf siècles, maudit la chair, et, créant une loi nouvelle, créa des péchés nouveaux et, par suite, de nouveaux et coupables artifices littéraires… Je n’ai pas besoin de vous dire maintenant pourquoi M. […] Qu’est-ce que c’est que ce Brémond, le nouveau mari ? […] Et l’esprit des temps nouveaux, c’est d’écouter un peu son cœur en se mariant, de faire recrépir sa maison, de manger du pain blanc, de forcer la fumure et d’employer la machine à battre.
C’est là non pas le frisson nouveau, mais la situation nouvelle que Baudelaire a créée à la poésie. […] Évidemment la vie urbaine, en ce qu’elle présente de nouveau et de particulier, peut être appelée artificielle et corrompue. […] Mais pour ce voyage il faut de l’argent : nouveaux tiraillements. […] Ils ont cru ajouter à la découverte d’un art nouveau en la doublant par la découverte d’une matière nouvelle. […] Il a ajouté un tiers de fragments nouveaux, qui changent déjà assez considérablement nos perspectives sur la vie intérieure d’Amiel.
C’est de cette façon qu’un cuirassier ou un maçon accueille aujourd’hui et essaye un nouveau camarade. […] La paix, la prospérité, le bien-être ont commencé ; les industries nouvelles et l’activité croissante ont tout d’un coup décuplé les objets de commodité et de luxe ; l’Amérique et l’Inde découvertes ont fait briller à tous les yeux des trésors et des prodiges entassés dans le lointain des mers inconnues ; l’antiquité retrouvée, les sciences ébauchées, la Réforme entreprise, les livres multipliés par l’imprimerie, les idées multipliées par les livres, ont doublé les moyens de jouir, d’imaginer et de penser. […] Il y en a pour l’imagination, dans ces palais nouveaux, arrangés à l’italienne ; dans ces tapisseries nuancées, apportées de Flandre ; dans ces riches costumes, brodés d’or, qui, incessamment changés, rassemblent les fantaisies et les magnificences de toute l’Europe. […] Comment ont-ils réussi, et quel est cet art nouveau qui foule toutes les règles ordinaires ? […] À proprement parler, le spectateur est comme un homme qu’on promènerait le long d’un mur percé de loin en loin de petites fenêtres ; à chaque fenêtre, il embrasse pour un instant, par une échappée, un paysage nouveau avec ses millions de détails ; la promenade achevée, s’il est de race et d’éducation latines, il sent tourbillonner dans sa tête un pêle-mêle d’images, et demande une carte de géographie pour se reconnaître ; s’il est de race et d’éducation germaniques, il aperçoit d’ensemble, par une concentration naturelle, la large contrée dont il n’a vu que des fragments.
Il n’y a point d’autres assemblées publiques que celles où l’on reçoit quelque académicien nouveau, et une assemblée qui se fait tous les ans le jour de la Saint-Louis, et où l’Académie distribue les prix d’éloquence et de poésie, qui consistent chacun en une médaille d’or. […] La probabilité est pour f ; car f se trouve plus souvent que a, et t est très fréquent dans le latin : donc il faudra chercher de nouveau a et q, qu’on a cru trouver ci-dessus. […] Un bon écrivain, un philosophe qui fait un dictionnaire de la langue, prévoit toutes ces révolutions ; le précieux, l’impropre, l’obscur, le bizarre, l’entortillé, choquent la justesse de son esprit ; il démêle dans les façons de parler nouvelles, ce qui enrichit réellement la langue, d’avec ce qui la rend pauvre et ridicule ; il conserve et adopte l’un, et fait main-basse sur l’autre. […] Un auteur de dictionnaire ne doit, sans doute, jamais créer de mots nouveaux, parce qu’il est l’historien et non le réformateur de la langue ; cependant il est bon qu’il observe la nécessité dont il serait qu’on en fit plusieurs, pour désigner certaines idées qui ne peuvent être rendues qu’imparfaitement par des périphrases ; peut-être même pourrait-il se permettre d’en hasarder quelques-uns, avec retenue, et en avertissant de l’innovation ; il doit surtout réclamer les mots qu’on a laissé mal à propos vieillir, et dont la proscription a énervé et appauvri la langue au lieu de la polir. […] Ainsi, pour réussir après lui, s’il est possible, dans cette carrière épineuse, il faut nécessairement prendre un ton qui ne soit pas le sien ; il faut de plus, ce qui n’est pas le moins difficile, accoutumer le public à ce ton, et lui persuader qu’on peut être digne de lui plaire en se frayant une route différente de celle par laquelle il a coutume d’être conduit : car malheureusement le public, semblable aux critiques subalternes, juge d’abord un peu trop par imitation ; il demande des choses nouvelles, et se révolte quand on lui en présente.
C’est une dissertation continuelle et ennuyeuse : rien n’est plus plat qu’une politique superficielle. » Il redira cette même pensée avec une grâce et une vigueur nouvelles, et en résumant sous forme piquante les diverses variations de modes et d’engouements auxquelles il avait assisté dès sa jeunesse : À l’égard de Paris (juillet 1762), je ne désire d’y habiter que lorsque la conversation y sera meilleure, moins passionnée, moins politique. […] Bernis qui, plein d’autorité, cette fois, et d’influence au sein du conclave, contribua pour sa bonne part à ménager l’élection du nouveau pape Pie VI (février 1775), obtint également son amitié et avec un degré de plus de confiance.
Je n’ai pas à développer tous les mérites et les perfections que Roederer reconnaît en Louis XII ; il en fait je ne sais quel type accompli, il semble, en vérité, que du moment que Bonaparte, premier consul, ne s’était point tenu dans sa forme première et avait brisé le cadre où il s’était plu d’abord à l’enfermer, Roederer s’était, de regret, rejeté en arrière, et qu’il avait cherché loin des régions historiques brillantes, loin de la sphère de l’admiration et de la gloire, et, comme il dit, « dans l’obscure profondeur d’un gouvernement utile », un héros d’un nouveau genre, pour se consoler et se dédommager de celui qu’il n’avait pu fixer. […] [NdA] On devine assez, sans que j’avertisse, que tout ce que Napoléon dit ici de lui, il est amené à le dire par opposition au roi Joseph, aux goûts littéraires de ce dernier, à ses illusions de souverain nouveau, et aux qualités militaires et de commandant en chef qu’il n’avait pas.
Saint-Martin croit qu’il y a dans la Révolution française autre chose encore qu’une destruction et qu’un jugement de Dieu, et qu’elle a introduit quelque élément nouveau dans le monde. […] À cette nouvelle séance, il demanda, par une lettre motivée qu’il lut à haute voix, trois nouveaux amendements à la doctrine du professeur : 1º sur le sens moral dont il réclamait la reconnaissance nette et distincte et le rétablissement formel dans une bonne description de la nature humaine ; 2º sur la nécessité d’une première parole accordée ou révélée à l’homme dès la naissance du monde, et sur la vérité de ce mot de Rousseau que la parole a été une condition indispensable pour l’établissement même de la parole ; 3º sur la matière non pensante, et qu’il fallait remettre à sa place bien loin de ce sublime attribut : Je fus mal reçu par l’auditoire, dit-il, qui est dévoué en grande partie à Garat à cause des jolies couleurs de son éloquence et de son système des sensations.
Cela m’est toujours nouveau ; j’en ai le cœur flétri, j’en suis accablé quand j’y pense ; cela a attenté sur mes jours ; l’injustice me révolte et me passionne, ma voix tremble en en parlant et y pensant. […] Remarquez qu’il y a aujourd’hui plus de journaux critiques périodiques par mois qu’il n’y a de livres nouveaux ; la satire mâche à vide, mais mâche toujours.
Dans les lectures d’histoire qu’on lui fait faire, il lui semble qu’il n’y a pas de roi préférable à Louis XII ; l’écho des victoires l’atteint peu ; et cependant elle a aussi la marque de son temps, et lorsqu’il vient là pendant quelques jours un beau monsieur de Paris, très riche, très gai, très galant pour elle, et qui cause politique avec Mme de Coigny, qui apporte les dernières nouvelles et les commente avec cet esprit de dénigrement propre aux salons, elle n’est pas séduite, elle aperçoit d’abord ce qui manque à l’élégant monsieur, en fait de chevaleresque, et celle dont le cœur est destiné à des cœurs braves, finit par ce trait en le dépeignant : « Et puis il n’a été à aucune bataille, et c’est vraiment ridicule30. » Mme de Coigny aime les longues lectures régulières et qui se continuent, qui occupent et reposent : on lit donc Rulhière, Histoire de l’anarchie de Pologne, toutes les Révolutions de Vertot, La Guerre de Trente Ans de Schiller, Le Siècle de Louis XIV ; toutes ces lectures ne sont pas également intéressantes. […] Nous avons de bonnes nouvelles de nos enfants.
Ne demandez point à cette histoire les formes, les allures nouvelles, ces surprises de vues et de couleurs, ce paradoxe des conclusions, ni tout cet imprévu auquel maintenant l’on est fait et auquel on s’attend. […] Toutefois, en pourvoyant ainsi au plus pressé, il demeurait dans une position fausse et féconde en périls : il ne pouvait abjurer immédiatement sans s’avilir aux yeux de ses nouveaux sujets, sans se perdre aux yeux de son ancien parti ; et retarder cette conversion comme il le devait faire, c’était tenir incertaine et pendante la chance des événements et laisser la carrière ouverte à toutes les ambitions.
Le vieux général Dagobert y commande et essaye, à force d’activité, de suppléer à l’inexpérience des nouvelles recrues. […] Le chef de bataillon Suchet, depuis l’illustre maréchal d’Empire, est de ceux qui paraissent compter le moins sur le nouveau général, « cet intrigant, disait-il, qui ne s’appuie sur rien ».
Laboulaye ne paraît pas douter que si la liberté la plus entière d’association et de propagande était laissée à toutes les communions, à toutes les sectes anciennes ou nouvelles, ce serait la doctrine chrétienne, évangélique et noblement spiritualiste des Channing, des Vinet, des Tocqueville, qui l’emporterait en fin de compte et qui prendrait le dessus : et ainsi du reste, dans toutes les branches de l’activité humaine. […] Quand je me rapprochais du petit nombre de terroristes déguisés qui avaient survécu, j’entendais dire qu’il fallait exterminer le nouveau gouvernement, les émigrés et les étrangers ; quand je me laissais séduire par les opinions modérées et doucereuses des écrivains qui prêchaient le retour à la morale et à la justice, on m’insinuait à la deuxième phrase que la France ne pouvait se passer d’un roi, chose qui me choquait singulièrement.
Aujourd’hui on est plus avancé ; l’habitude est prise, la partie est gagnée, et presque au-delà ; depuis trente ans et plus, les nouvelles générations de lettrés et d’artistes, qui s’élèvent et se pressent à la file, se mêlent familièrement entre elles, se confondent même volontiers. […] Vuillart, souhaitant une bonne fin d’année à l’un de ses amis le jeudi, dernier jour de l’an 1699, écrivait : « Il y en a qui prennent ce nouvel an pour le premier d’un siècle nouveau ; mais il me paraît bien plus naturel de le prendre pour le dernier de celui-ci.
L’époque, en tant que nouvelle et que moderne, n’avait rien produit encore de grand et de vraiment beau ; je parle de ce beau et de ce nouveau qui est propre à chaque époque et qui la marque d’un cachet à elle. […] Ceux qui, comme Mme de Sévigné et Saint-Évremond, avaient admiré le Cid encore nouveau, et étant eux-mêmes dans leur première jeunesse, ne lui comparaient rien et souffraient difficilement que l’on comparât personne à Corneille.
Mais cette idée de rival était un trait qui la faisait de nouveau bondir, en lui montrant présent le danger. […] A ce soir donc, chez ma tante. » Et elle s’échappa là-dessus, et courut à la petite porte qui donnait vers le couvent voisin, le laissant assez étonné de sa brusque sortie, et comme si, dans ce début nouveau qu’il implorait, elle essayait déjà les ruses des premières rencontres.
Ils la fouillèrent de nouveau. […] XIII « Une intention droite au commencement ; un dévouement volontaire au peuple représentant à ses yeux la portion opprimée de l’humanité ; un attrait passionné pour une révolution qui devait rendre la liberté aux opprimés, l’égalité aux humiliés, la fraternité à la famille humaine ; des travaux infatigables consacrés à se rendre digne d’être un des premiers ouvriers de cette régénération ; des humiliations cruelles patiemment subies dans son nom, dans son talent, dans ses idées, dans sa renommée, pour sortir de l’obscurité où le confinaient les noms, les talents, les supériorités des Mirabeau, des Barnave, des La Fayette ; sa popularité conquise pièce à pièce et toujours déchirée par la calomnie ; sa retraite volontaire dans les rangs les plus obscurs du peuple ; sa vie usée dans toutes les privations ; son indigence, qui ne lui laissait partager avec sa famille, plus indigente encore, que le morceau de pain que la nation donnait à ses représentants ; son désintéressement appelé hypocrisie par ceux qui étaient incapables de le comprendre ; son triomphe enfin : un trône écroulé ; le peuple affranchi ; son nom associé à la victoire et aux enthousiasmes de la multitude ; mais l’anarchie déchirant à l’instant le règne du peuple ; d’indignes rivaux, tels que les Hébert et les Marat, lui disputant la direction de la Révolution et la poussant à sa ruine ; une lutte criminelle de vengeances et de cruautés s’établissant entre ces rivaux et lui pour se disputer l’empire de l’opinion ; des sacrifices coupables, faits, pendant trois ans, à cette popularité qui avait voulu être nourrie de sang ; la tête du roi demandée et obtenue ; celle de la reine ; celle de la princesse Élisabeth ; celles de milliers de vaincus immolés après le combat ; les Girondins sacrifiés malgré l’estime qu’il portait à leurs principaux orateurs ; Danton lui-même, son plus fier émule, Camille Desmoulins, son jeune disciple, jetés au peuple sur un soupçon, pour qu’il n’y eût plus d’autre nom que le sien dans la bouche des patriotes ; la toute-puissance enfin obtenue dans l’opinion, mais à la condition de la maintenir sans cesse par de nouveaux crimes ; le peuple ne voulant plus dans son législateur suprême qu’un accusateur ; des aspirations à la clémence refoulées par la prétendue nécessité d’immoler encore ; une tête demandée ou livrée au besoin de chaque jour ; la victoire espérée pour le lendemain, mais rien d’arrêté dans l’esprit pour consolider et utiliser cette victoire ; des idées confuses, contradictoires ; l’horreur de la tyrannie, et la nécessité de la dictature ; des plans imaginaires pleins de l’âme de la Révolution, mais sans organisation pour les contenir, sans appui, sans force pour les faire durer ; des mots pour institutions ; la vertu sur les lèvres et l’arrêt de mort dans la main ; un peuple fiévreux ; une Convention servile ; des comités corrompus ; la république reposant sur une seule tête ; une vie odieuse ; une mort sans fruit ; une mémoire souillée, un nom néfaste ; le cri du sang qu’on n’apaise plus, s’élevant dans la postérité contre lui : toutes ces pensées assaillirent sans doute l’âme de Robespierre pendant cet examen de son ambition.
Le respect même et la foi sans réserve qu’on prêtait aux anciennes légendes de Charlemagne ou de Guillaume au Court Nez suscitèrent de nouveaux poèmes d’un caractère plus strictement historique : non qu’on se fit une idée plus scientifique de la vérité, ou qu’on la cherchât par une méthode plus sévère, mais simplement parce que les faits, soit extraits de chroniques latines, soit fixés tout frais et encore intacts dans une rédaction littéraire, n’avaient point subi la préparation par laquelle l’imagination populaire forme l’épopée. […] Son originalité, sa caractéristique, c’est une curiosité toujours éveillée, toujours active, d’autant qu’à son esprit vierge de toute science solide et positive, tout est nouveau.
Le public, si digne alors des auteurs, et qui pouvait aider les plus illustres à se connaître, sentit que ces trop rares portraits donneraient seuls à La Bruyère une place à côté de La Rochefoucauld et de Pascal, et il lui en commanda de nouveaux. […] Il en est une infinité d’autres qui, quoique justes et d’une application de tous les jours, ne nous viennent à l’esprit qu’à la suite de quelque avertissement qui nous les rend nouvelles.
Les mêmes questions qui se posaient à propos des vérités de la géométrie euclidienne, se posent de nouveau à propos des théorèmes de l’Analysis Situs. […] Mais on trouverait toujours entre A et B et entre B et C de nouveaux éléments D et E tels que : A = D, D = B, A < B ; B = E, E = C, B < C, et la difficulté n’aurait fait que reculer et la nébuleuse ne serait toujours pas résolue ; c’est l’esprit seul qui peut la résoudre et c’est le continu mathématique qui est la nébuleuse résolue en étoiles.
Il a, en outre, rendu service aux écrivains nouveaux, car plus que personne il a contribué à créer autour de leurs œuvres une agitation profitable. […] Et l’on put lire désormais des sonnets du nouveau promu qui déclarait : Moi, j’ai des cornes d’antilope dans la bouche.
Ainsi depuis 1830, en notre siècle où les courants contraires se sont succédé avec rapidité, où les vagues d’idées ont été, pour ainsi dire, plus courtes, on compte en moins de cinquante ans trois de ces coalitions avec les forces de résistance ; l’une après la première explosion de socialisme qui menaça la société bourgeoise, c’est-à-dire au lendemain des journées de juin 1848 ; l’autre après la seconde grande levée du prolétariat, lors de la Commune de 1871 ; la troisième enfin qui a commencé de 1885 à 1890 et qui dure encore, causée par les craintes que le progrès des nouvelles théories sociales inspire aux détenteurs des derniers privilèges. […] Il faut relever le caractère spécial qu’a revêtu alors le catholicisme ; quelle secte, quel ordre y dominait ; quel saint, quel grand homme du passé y était pris pour modèle ; quelle face du dogme y était exposée en plein jour et quelle laissée dans l’ombre ; si la première place y était donnée à l’Ancien ou au Nouveau Testament ; s’il s’adressait de préférence au peuple ou bien à telle ou telle classe privilégiée ; s’il voulait parler à la raison, au cœur, à l’imagination, aux sens ; quels étaient les ; sujets de controverse où il se complaisait, etc.
Nouvelles Nous apprenons que les Maîtres Chanteurs seront joués à Bayreuth l’année prochaine (au lieu de Tannhæuser) avec Tristan et Parsifal. […] Le bâtiment fut reconstruit mais il prit feu à nouveau en cette année 1887, à cause d’une mauvaise utilisation de l’éclairage au gaz, ce qui causa la mort de quatre-vingt-quatre personnes.
Mettez des violettes dans un vase de porcelaine de vieux Sèvres, et vous me direz bientôt des nouvelles de leur modestie. […] J’entends sous les roseaux murmurer des génies… Ai-je de nouveaux sens inconnus à ma sœur ?
Voici le baron d’Estrigaud, qui, averti par la comtesse, se hâte de venir combattre son nouveau rival. […] Deux nouvelles à la main insérées dans le Moustique !
Ainsi dans le premier couplet : Quand le Sort à ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats. […] À chacun son tour : Je viens de lire les Nouvelles causeries de M. de Pontmartin.
C’était un être nouveau et plein de grâce, qui venait s’offrir à son observation de poète et de naturaliste. […] Paraissait-il un poète nouveau, un talent marqué d’originalité, un Byron, un Manzoni, Goethe l’étudiait aussitôt avec un intérêt extrême et sans y apporter aucun sentiment personnel étranger ; il avait l’amour du génie.
Les scènes de comédie sont sans nombre chez Gil Blas, et elles ne laissent pas trop le temps de s’apercevoir de ce que peuvent avoir de commun ou d’ennuyeux certains épisodes, certaines nouvelles sentimentales que l’auteur a insérées çà et là pour grossir ses volumes, et qu’il a imitées on ne sait d’où. […] Depping, dans un article du journal Le Temps (numéro du 29 décembre 1835), a donné, d’après un auteur anglais, quelques détails nouveaux sur Lesage.
Rémond (un de ces paresseux délicats qui n’ont laissé que quelques lignes)7, nous la montre sous un jour nouveau, même après les éloges de Choisy et de Saint-Simon. […] Il est vrai que Mme de Caylus est si parfaite, si respectueuse à la fois et si familière ; elle sait si bien la mesure qu’il faut garder en lui écrivant, le degré d’information qu’il faut tenir, les tristes nouvelles du monde, les vérités fâcheuses qu’il ne faut pas lui cacher, et celles sur lesquelles il est inutile de s’étendre ; elle sait si bien être sérieuse en courant : « Je ne vous dis rien de la beauté de vos lettres, lui écrivait Mme de Maintenon(1716) ; je vous paraîtrais flatteuse, et, à mon âge, il ne faut pas changer de caractère. » On prendrait pourtant de Mme de Caylus, si l’on s’en tenait à ses lettres, une idée un peu trop sérieuse.
Les nouveaux venus n’ont pas tous été si conciliants que les parvenus du temps de La Bruyère. […] En regard de ces gens nés demi-dieux et qui étaient le produit monstrueux de l’Ancien Régime, plaçons en idée les parvenus, qui sont le produit si habituel du régime nouveau.
Et il n’y a pas de raison pour que cette maturité ne se maintienne avec vigueur, en héritant des résultats accumulés des âges précédents, et en y ajoutant sans cesse des acquisitions nouvelles. […] Condorcet restera, quoi qu’on fasse, le plus manifeste exemple de ce que peuvent engendrer de funeste un coin d’esprit faux et d’esprit de système opiniâtrement logé au sein des plus vastes connaissances et de ce qu’on appelle lumières, un germe de fanatisme et de malignité développé au cœur d’une nature primitivement bienveillante, l’application indiscrète et outrée des méthodes mathématiques transportées dans les sciences sociales et morales, l’abus de l’analyse et une crédulité, une superstition abstraite, d’un genre tout nouveau chez ceux même qui se proclament le plus affranchis de toute illusion et de toute croyance.
L’Empire était tombé ; la Restauration s’inaugurait avec de nouvelles modes et un changement complet de décoration, bien qu’avec bon nombre des mêmes personnages : c’était l’heure de la dévotion de salon, de l’aristocratie plus fine, de l’élégance plus assaisonnée d’esprit. […] L’actrice était belle et dans son rôle ; il y avait des scènes à effet, bien théâtrales, des tirades éblouissantes, un vernis tout frais et tout nouveau, quelques mouvements qui accusaient la force et l’impétuosité de la muse, un peu de Sapho, pas mal de Phèdre.
Sans prétendre rien découvrir de nouveau en elle, donnons-nous le plaisir de la considérer un moment. […] « Ils étaient convenus plusieurs fois, dit Mme de La Fayette, que, quelque brouillerie qu’ils eussent ensemble, ils ne s’endormiraient jamais sans se raccommoder et sans s’écrire. » La nuit se passa sans nouvelles et sans message ; le matin, Mme de La Vallière, croyant tout perdu, sortit des Tuileries au désespoir et s’en alla se cacher dans un couvent, non de Chaillot cette fois, mais de Saint-Cloud.
Mademoiselle imagine donc, en une prairie, près d’une forêt, en vue de la mer, une société des deux sexes, toute composée de gens aimables et parfaits, délicats et simples, qui gardent les moutons les jours de soleil et pour leur plaisir, qui se visitent le reste du temps d’un ermitage à l’autre, en chaise, en calèche, en carrosse ; qui jouent du luth et du clavecin, lisent les vers et les ouvrages nouveaux ; qui unissent les avantages de la vie civilisée et les facilités de la vie champêtre, sans oublier les vertus de la vie chrétienne ; qui, tous célibataires ou veufs, polis sans galanterie ou du moins sans amour, vivent honnêtement entre eux, et n’ont nul besoin de recourir au remède vulgaire du mariage. […] Mme de Motteville, en répondant à Mademoiselle avec toutes sortes de compliments et en l’appelant tour à tour illustre princesse et belle Amelinte, la raille finement sur cet article d’interdiction matrimoniale qui était le grand point du nouveau code de bergerie, et elle essaie d’insinuer un peu de réalité, un peu de bon sens, dans la peinture de cette république à la fois galante, platonique et chrétienne.
C’était se barrer de nouveau la carrière au moment où elle se rouvrait devant lui. […] C’est l’honneur, disons-le hautement, c’est le rachat moral de Mirabeau d’avoir ainsi souffert, d’avoir été homme en tout, non seulement par ses fautes, par ses entraînements, et, nommons les choses à regret, par ses vices, mais aussi par le cœur et par les entrailles ; d’avoir été pauvre et d’avoir su l’être ; d’avoir été père et d’avoir pleuré ; d’avoir été laborieux comme le dernier des hommes nouveaux ; d’avoir été captif et persécuté, et de n’avoir point engendré le désespoir, de ne s’être point aigri ; d’avoir prouvé sa nature ample et généreuse en sortant de dessous ces captivités écrasantes, à la fois dans toute sa force et dans toute sa bonté et même sa gaieté, ni énervé, ni ulcéré, sans ombre de haine, mais résolu à conquérir pour tous, à la clarté des cieux, les droits légitimes et les garanties inviolables de la société libre et moderne.
Il montre les gens d’esprit, les gens riches trouvant la noblesse insupportable, et si insupportable que la plupart finissaient par l’acheter : « Mais alors commençait pour eux un nouveau genre de supplice, ils étaient des anoblis, des gens nobles, mais ils n’étaient pas gentilshommes… Les rois de France guérissent leurs sujets de la roture à peu près comme des écrouelles, à condition qu’il en restera des traces. » Cette cause morale, la vanité, qui fut si puissante alors dans la haine irréconciliable et l’insurrection de la bourgeoisie excitée par les demi-philosophes, est démêlée et exposée par Rivarol avec une vraie supériorité. […] Si un troupeau appelle des tigres contre ses chiens, qui pourra le défendre contre ses nouveaux défenseurs ?
Marie-Joseph Chénier, vers ce temps aussi, publia sa satire, Les Nouveaux Saints, dans laquelle La Harpe joue un grand rôle, et où on lui fait dire : Avant Dieu, j’ai jugé les vivants et les morts. […] II, p. 339), acquiert un nouveau degré de certitude du témoignage de Laya.
Les nouvelles de Paris se succédaient à chaque heure ; les décrets du gouvernement provisoire, les actes du Sénat arrivaient au quartier général d’Essonne. […] ils doivent être indulgents. » Ne voulant pourtant rien prendre sur lui sans avoir consulté ses généraux de division, il les assembla, leur fit part des nouvelles de Paris, obtint leur adhésion unanime, et il fut résolu qu’on reconnaîtrait le gouvernement provisoire.
Dès que Mme de Calvimont me vit, elle crut que je lui portais de bonnes nouvelles, me reçut avec un visage riant et me demanda avec empressement quand arriverait M. le prince de Conti. […] Alors, piqué sans doute de ce que je lui résistais devant tout le monde, il ajouta : « Je ne m’étonne pas, monsieur, si cela est nouveau pour vous, ce n’est pas un point de théologie. » — « Monsieur, lui répondis-je fièrement, je crois être de qualité à savoir non seulement la théologie, mais de quelle manière on vit dans le plus grand monde, et j’espère que Sa Majesté sera satisfaite lorsqu’elle saura que je n’ai rien fait qui ne soit conforme à ses déclarations, à ses règlements et à ses arrêts ; mais, comme ce sont des arrêts et des règlements faits dans un temps où vous n’aviez pas encore les emplois que vous avez aujourd’hui, je ne m’étonne pas si vous me blâmez. » — Cela dit, je me retirai.
Guerre aux nouvelles générations ! guerre à l’esprit nouveau !
Dans ce triage, de nouvelles erreurs se glisseront encore comme conditions préparatoires d’une vérité supérieure ; c’est à la discussion de faire tomber successivement les erreurs contraires : de ce conflit se dégagent certains principes qui vont en se multipliant avec le temps. […] Quand ils seront une minorité, ils réclameront le droit de penser autrement que la foule ; quand la société nouvelle se sera fait sa foi, ses préjugés, ses traditions, ses lieux communs, tout ce qui ne manque jamais de s’établir dans une société bien assise, les partisans des anciennes idées et des anciennes mœurs demanderont à ne pas obéir aveuglément à ce nouveau genre d’autorité.
Il a souffert, il souffre : aveugle d’espérance, Il se traîne au tombeau de souffrance en souffrance ; Et la mort, de nos maux ce remède si doux, Lui semble un nouveau mal, le plus cruel de tous. […] ……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux.
D’une instruction étendue, mais sans profondeur, il ne traite vraiment aucun sujet dans sa revue de la semaine : — il les effleure tous (agriculture, opéra, livres nouveaux, hospices, embellissements de la ville), et donne, dans le même alinéa, un coup de fouet au ténor qui s’attarde dans une note, et au conseil municipal qui s’obstine dans les routines administratives. […] Taillez à nouveau votre plume, ô Villemots de la presse !
S’il eût dû lire à la France assemblée, dans de nouveaux jeux olympiques, tout ce qu’il a écrit sur l’histoire, il n’aurait pas si souvent désolé la raison. […] Ils ont cru pouvoir commencer à écarter le merveilleux de leurs récits, et bientôt ils se sont arrogé le droit de choisir dans leurs matériaux, ou, pour parler plus exactement, de choisir dans les traditions, et même de modifier celles qu’ils consentaient à consacrer de nouveau.
Nettement, on ne trouve pas un seul aperçu nouveau qu’on puisse signaler et qui lui appartienne en propre. […] Nettement ne sont pas plus nouvelles que ses appréciations générales.
Or, la sauvegarde de leurs enfants les regarde ; et celle-ci serait définitivement compromise, si la prolongation des idoles amenait demain un nouveau massacre. […] Nous allons, de nouveau, le voir à l’œuvre, en philosophie et dans l’Enseignement. […] A toutes les époques, des remèdes nouveaux, administrés par des médecins célèbres, ou de mystérieux rebouteux, ont guéri de très nombreuses diathèses. […] Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, t. […] Leurs masques, mal attachés, faisaient rire ; et en se ralliant à l’erreur politique, ils lui apportaient un appoint nouveau.
C’est le droit et l’usage de l’Académie de ne dire jamais que Monsieur, à pareil jour, au nouveau membre qu’elle a élu ; on a dit monsieur tout court au duc de Noailles, on a dit monsieur et non pas monseigneur à l’évêque d’Orléans.
J’ai besoin de le répéter, parce que je viens de le relire : vous avez vraiment créé une critique haute qui vous appartient en propre, et votre manière de passer de l’homme à l’œuvre et de chercher dans ses entrailles le germe de ses productions est une source intarissable d’aperçus nouveaux et de vues profondes. » On peut rabattre tout ce qu’on voudra de l’éloge, mais M. de Vigny admettait évidemment cette méthode critique en 1829.
J’avais vu dans une splendeur inusitée cette reine superbe : Saint-Pierre m’avait apparu avec un surcroît de baldaquins et d’or, avec de magnifiques tentures et des tableaux où figuraient les miracles d’un certain nombre de nouveaux saints qu’on venait de canoniser.
Mais son exemple n’en demeure pas moins fécond et mémorable ; encourageant pour les esprits supérieurs qu’un instinct invincible pousse en toute espèce d’étude à la recherche des principes et des lois, puisqu’il agrandit pour eux la carrière, en leur ouvrant l’histoire ; glorieux pour celle-ci, puisqu’il l’enrichit d’un genre nouveau, l’élève en quelque sorte au rang de science, et lui assure ainsi les veilles de ceux-là même qui autrement peut-être lui eussent refusé jusqu’à leur estime.
Il y a une quinzaine d’années environ qu’un critique aussi instruit que spirituel, chargé, dans le Journal de l’Empire, d’examiner les traductions nouvelles qui paraissaient alors en foule, s’avisa un matin, comme par boutade et pour couper court à sa tâche, de signifier nettement que les grands écrivains de l’antiquité étaient et seraient à jamais intraduisibles, et qu’il y avait bien de la simplicité à se donner sérieusement le soin Ingrat de les reproduire.
La condition de la critique, en ce qu’elle a de journalier, de toujours mobile et nouveau, la fait ressembler un peu, je réprouve parfois, à un homme qui voyagerait sans cesse à travers des pays, villes et bourgades, où il ne ferait que passer à la hâte, sans jamais se poser ; à une sorte de Bohémien vagabond et presque de Juif errant, en proie à des diversités de spectacles et à des contrastes continuels.
La gaieté piquante, plus encore même que la grâce polie, effaçait toutes les distances sans en détruire aucune ; elle faisait rêver l’égalité aux grands avec les rois, aux poètes avec les nobles, et donnait même à l’homme d’un rang supérieur un sentiment plus raffiné de ses avantages ; un instant d’oubli les lui faisait retrouver ensuite avec un nouveau plaisir ; et la plus grande perfection du goût et de la gaieté devait naître de ce désir de plaire universel.
Sur quoi il écrit un nouveau chapitre, extrêmement féroce, de sa Physiologie de l’amour moderne.
La joyeuse ivresse du vin nouveau de la vie, qui vous rend sourds aux plaintes pusillanimes des découragés, est donc légitime, jeunes élèves.
L’opinion commune veut que la possibilité d’acquérir des connaissances nouvelles soit pour nous sans bornes.
Aime-moi, rêve de moi, invente pour moi des caresses nouvelles.
Du reste, le lecteur bénévole pourra remarquer qu’on a rectifié plusieurs dates, ajouté quelques notes historiques, surtout enrichi un ou deux chapitres d’épigraphes nouvelles ; en un mot, il trouvera à chaque page des changements dont l’importance extrême a été mesurée sur celle même de l’ouvrage.
Enfin, au-dehors comme au-dedans, les croyances en lutte, les consciences en travail ; de nouvelles religions, chose sérieuse !
Ses ennemis prétendoient qu’il étoit odieux qu’un citoyen s’élevât une espèce de tribunal, auquel tous les auteurs ressortissoient ; de sorte qu’il fallut que les ouvrages nouveaux, & sur-tout les pièces de théâtre, méritassent son approbation pour avoir celle du public.
Il se confirme aussitôt dans l’idée de garder toujours l’anonyme, & se hâte d’écrire à Bayle pour lui recommander de nouveau le secret.
Pour plus grande, elle le sera certainement : car il faudra proportionner l’hôte à son nouveau domicile.
Il faut un Abrégé de l’Ancien Testament, un Abrégé du Nouveau.
Quand ils composerent leurs pieces, la comedie étoit à Rome un poëme d’un genre nouveau, et les grecs avoient déja fait d’excellentes comedies.
Le tableau ne livre qu’un assaut à notre ame, au lieu qu’un poëme l’attaque durant long-temps avec des armes toûjours nouvelles.
De pareilles révolutions sur la surface de la terre, qui causent toujours beaucoup d’altération dans les qualitez de l’air, et qui ont encore été suivies d’un si grand changement dans les alimens ordinaires, que les nouveaux habitans se nourrissent en pêcheurs et en jardiniers, au lieu que les anciens habitans se nourrissoient en chasseurs, de pareilles révolutions, dis-je, ne sçauroient arriver sans que le caractere des habitans d’un païs cesse d’être le même.
Qu’on demande à nos navigateurs si les vieux pilotes qui n’ont que leur expérience, et si l’on veut leur routine pour tout sçavoir, ne devinent pas mieux dans un voïage de long cours en quel lieu peut être le vaisseau que les mathematiciens nouveaux à la mer, mais qui durant dix ans ont étudié dans leur cabinet toutes les sciences dont s’aide la navigation.
Quelques endroits des opera nouveaux où le poëte fait adresser la parole au choeur par un principal personnage à qui le choeur répond quelques mots, ont plû beaucoup, quoique les acteurs du choeur ne déclamassent point.
Ce n’est pas que la doctrine n’ait grand besoin d’être refondue et repensée à nouveau par un esprit plus vigoureux, plus apte aux vues d’ensemble et muni d’une culture scientifique beaucoup plus étendue.
Je compare, je cherche, je corrige, et, par ce seul effort de volonté, il se trouve que je parviens à sentir autrement, je découvre des images nouvelles, ma volonté a éveillé mon émotivité et ma sensibilité.
Consciencieux, travaillé, fouillé, positif comme une instruction criminelle, son livre, la Défection de Marmont en 1814 22, nous paraît d’un péremptoire affreux pour l’honneur de Marmont, et nous croyons qu’après l’avoir lu personne ne reprendra pour la plaider à nouveau la cause du coupable défectionnaire d’Essonnes, malgré la manie des circonstances atténuantes dont les sociétés sans force soutiennent leur faiblesse, et qui pour le moment s’introduisent partout, même en histoire.
Ce qui est nouveau, ce qui communique à l’œuvre une originalité inattendue, c’est le conseil assez traîtreusement donné au prince Louis-Napoléon de se faire le serviteur couronné de la révolution sociale.
Que dit-on de nouveau, Athéniens ?
Gramont est un homme de race militaire, et la virilité de sa pensée donne souvent à l’accent de sa poésie quelque chose de stoïquement inconsolable, d’un effet très pénétrant et très nouveau… Sorti d’un père vendéen, ami de Talmont et de Charette, ce fiancé de l’épée, à qui l’épée a manqué, victime fière et pure de la fidélité du souvenir, nous dit dans ses Chants du Passé tous les veuvages de sa jeunesse : Je comptais retrouver cette épouse de fer Que de ma destinée une erreur a disjointe.
Or, c’est là le reproche que l’on pourrait faire au nouveau chantre de l’Empire : l’expression sort bien, déprimé saut et de prime jet, de sa plume, mais souvent elle s’interrompt, se trouble et se fausse tout à coup, comme un marbre qui se fendrait au second coup de maillet du sculpteur.
et ce que j’aime et veux vous montrer, c’est le Monselet nouveau, le Monselet inconnu tendre et chaste, et de cette nuance de mélancolie qui est le velouté de l’âme des poètes et que rien de la vie qu’ils ont menée ne détruit, quand une fois ils l’ont.
En Espagne, vous trouverez Ferdinand-le-Catholique, qui chassa et vainquit les rois Maures, et trompa tous les rois chrétiens ; Charles-Quint, heureux et tout-puissant, politique par lui-même, grand par ses généraux, et cette foule de héros dans tous les genres qui servaient alors l’Espagne ; Christophe Colomb, qui lui créa un nouveau monde ; Fernand Cortez qui, avec cinq cents hommes, lui soumit un empire de six cents lieues ; Antoine de Lève qui, de simple soldat, parvint à être duc et prince, et plus que cela grand homme de guerre ; Pierre de Navarre, autre soldat de fortune, célèbre par ses talents, et parce que le premier il inventa les mines ; Gonzalve de Cordoue, surnommé le grand Capitaine, mais qui put compter plus de victoires que de vertus ; le fameux duc d’Albe, qui servit Charles-Quint à Pavie, à Tunis, en Allemagne, gagna contre les protestants la bataille de Mulberg, conquit le Portugal sous Philippe II, mais qui se déshonora dans les Pays-Bas, par les dix-huit mille hommes qu’il se vantait d’avoir fait passer par la main du bourreau ; enfin, le jeune marquis Pescaire, aimable et brillant, qui contribua au gain de plusieurs batailles, fut à la fois capitaine et homme de lettres, épousa une femme célèbre par son esprit comme par sa beauté, et mourut à trente-deux ans d’une maladie très courte, peu de temps après que Charles-Quint eut été instruit que le pape lui avait proposé de se faire roi de Naples.
J’ajoute que ce qu’elle dit nous est moins nouveau que la façon dont elle le dit. […] C’est donc contre ce pouvoir nouveau qu’Emile Augier a dirigé le plus constant effort de son honnête satire. […] Ainsi un nouvel état social crée des vertus nouvelles ou modifie, tout au moins, la hiérarchie des vertus. […] Ainsi nous en jouirons de nouveau, et nous nous en moquerons aussi : double plaisir, il était impossible que Paris prît longtemps tout cet exotisme au sérieux. […] Les drames du grand poète ont été rêvés de nouveau par toutes ces imaginations et repensés par toutes ces intelligences ; et j’ose dire qu’ils ont été singulièrement éclaircis, agrandis et enrichis par elles.
Lorsque la guerre de la Succession commença (1702), voyant de nouvelles promotions se faire, dans lesquelles figuraient de moins anciens que lui et y étant oublié, il songea à se retirer du service, consulta plusieurs amis, trois maréchaux et trois hommes de Cour, et sur leur avis unanime « qu’un duc et pair de sa naissance, établi d’ailleurs comme il était et ayant femme et enfants, n’allait point servir comme un haut-le-pied dans les armées et y voir tant de gens si différents de ce qu’il était, et, qui pis est, de ce qu’il y avait été, tous avec des emplois et des régiments », il donna, comme nous dirions, sa démission ; il écrivit au roi une lettre respectueuse et courte, dans laquelle, sans alléguer d’autre raison que celle de sa santé, il lui marquait le déplaisir qu’il avait de quitter son service. « Eh bien ! […] Saint-Simon, après avoir échappé à bien des crocs-en-jambe, à bien des noirceurs et des scélératesses calomnieuses qui avaient failli par moments lui faire quitter de dégoût la partie et abandonner Versailles, s’était assez bien remis dans l’esprit du roi ; la duchesse de Saint-Simon, aimée et honorée de tous, était dame d’honneur de la duchesse de Berry, et lui-même s’avançait chaque jour par de sérieux entretiens en tête à tête, sur les matières d’État et sur les personnes, dans la confiance solide du nouveau dauphin. […] Il tournait depuis longtemps le dos au nouveau siècle, et il habitait dans ses souvenirs.
Si l’homme perdait le langage, il l’inventerait de nouveau. […] L’idée de l’humanité est la grande ligne de démarcation entre les anciennes et les nouvelles philosophies. […] Les catholiques, après beaucoup de tâtonnements, ont fini par s’accorder sur un mot ; mais, lorsque les protestants ont commencé, il y a une trentaine d’années, à traduire la Bible en chinois, les difficultés se sont de nouveau présentées.
C’est ainsi qu’au sortir d’une profonde éclipse, l’astre brillant des nuits retrouve de nouveau sa chère Rohini, et qu’ils confondent ensemble leurs rayons argentés. […] Pourrais-tu craindre encore d’être de nouveau abandonnée par moi ? […] Qu’il brille donc de nouveau à ton doigt, comme une fleur éclatante dont se pare une jeune plante au retour du printemps.
« Tel qu’un astre nouveau que Jupiter, fils de Saturne, fait resplendir tout à coup aux yeux des nautoniers ou d’une nombreuse armée, globe éblouissant d’où jaillissent mille lueurs, ainsi Pallas fond d’en haut sur la terre, balançant son vol entre les Troyens et les Grecs. » Pallas se transfigure ; elle persuade à Pandarus, héros auxiliaire des Troyens, de lancer une flèche contre Ménélas. […] XIV Nous avons laissé, à la fin du sixième chant, les Troyens réunis aux portes Scées, discourant sur le sort de leur ville pendant qu’Hector et Pâris s’élançaient de nouveau dans la plaine pour combattre les Grecs. […] Il envoie cet ami dans le camp des Grecs pour lui rapporter des nouvelles. […] En vain leur conducteur nouveau, Automédon, les presse du fouet rapide, les encourage par de flatteuses paroles ou les intimide par des reproches ; ils ne veulent ni retourner au bord du large Hellespont, ni se rejeter dans la mêlée contre les Grecs.
Ces quinze années, je les ai passées au milieu des orages de la vie publique ; j’ai vu s’écouler un trône ancien et s’élever un trône nouveau ; j’ai vu la Révolution française poursuivre son invincible cours. […] Le premier Consul se choisit pour nouveaux collègues Cambacérès et Lebrun. […] Thiers le remarque avec justesse : c’était donner au premier Consul le prétexte de soulever la France contre une coalition qui se déclarait coalition à mort ; c’était, de plus, donner au nouveau chef de la France l’occasion de concentrer son pouvoir et de devenir l’idole des armées et l’arbitre des victoires. […] Il voyait le siècle nouveau de toute la hauteur de l’ancien siècle ; c’était l’Assemblée constituante réapparaissant avec ses aristocraties d’esprit et ses traditions monarchiques dans les conseils d’un jeune dictateur.
Le nouveau converti eut quelques mois de profonde angoisse : il regrettait ce qu’il voulait quitter. […] J’en avertis ici le directeur du « supplément littéraire » des Temps nouveaux. […] Mais l’Encyclique du nouveau pape sur la question ouvrière eût répondu à ses plus chères pensées. […] Ce n’était pas Veuillot, c’étaient eux qui avaient changé, ou c’étaient les circonstances qui lui montraient ces hommes sous de nouveaux aspects.
Et deux petits chiens, nouveaux nés, gros comme des rats, se tiennent fraternellement dans les pattes l’un de l’autre, se mordillant leurs petites gueules entrouvertes. […] Oui, pour une intelligence de l’art, il y aurait à faire un salon tout nouveau, tout original, un salon qui ne parlerait que de la vingtaine de tableaux marquants, — un salon à faire une fois dans sa vie, et à ne plus jamais recommencer. […] Là-dessus, et dans ce milieu, Dalloz s’est mis à parler bêtement des choses psychologiques, toutes nouvelles, qu’avait apportées Dumas fils au théâtre. […] Les vers qu’il nous lit cette fois sont tirés d’un nouveau poème qu’il appelle : « Toute la lyre », un poème où il veut mettre tout — et qui lui permet d’être jeune, dit-il en souriant.
Et le mérite de cette scène n’est pas seulement dans un ou deux jolis traits que l’on en peut détacher, il consiste aussi dans un jet qui recommence et redouble à plusieurs reprises, toujours avec un nouveau bonheur et une fertilité d’images, une verve d’expressions comme il s’en rencontre chez les bons comiques.
Il vient de faire, pour sa santé, le voyage d’Ischia où il a pris les eaux, il est revenu par Florence, et rapporte, dit-on, des fruits nouveaux de son inspiration dans ces contrées déjà chantées par lui et gardiennes de ses plus beaux souvenirs43.
Il y a toujours sans doute beaucoup de tendresse et de douce intimité dans les lettres du philosophe à sa maîtresse ; mais la passion éclatante, épurée, et par moments sublime, a disparu dans une causerie plus molle, plus patiente, plus désintéressée ; les nouvelles, les anecdotes, les conversations sur toutes choses, s’y trouvent comme auparavant ; une analyse ingénieuse et profonde du cœur y saisit toujours et y amuse ; mais la verve de l’esprit supplée fréquemment à la flamme attiédie de la passion ; un gracieux commérage, si l’on peut parler ainsi, occupe et remplit les heures de l’absence ; on s’aime, on se le dit encore, on ne sera jamais las de se le dire ; mais par malheur les cinquante ans sont là qui avertissent désagréablement le lecteur et le désenchantent sur le compte des amants ; les amants eux-mêmes ne peuvent oublier ces fâcheux cinquante ans qui leur font l’absence moins douloureuse, la fidélité moins méritoire, et qui introduisent forcément dans l’expression de leurs sentiments les plus délicats, je ne sais quelle préoccupation sensuelle qui les ramène à la terre et les arrache aux divines extases de l’âme où s’égare et plane en toute confiance la prodigue jeunesse.
Elle vous fait parcourir une suite d’objets nouveaux, elle vous fait éprouver une sorte d’événements qui suffisent à la pensée, l’occupent et l’animent sans aucun secours étranger.
Nous y avons déjà rencontré bien des choses qui étaient comme la préparation d’un avenir nouveau.
A force de secouer les mots comme des noix dans un sac, on amène entre eux d’étranges rencontres, des façons nouvelles et baroques de s’accrocher.
II Je veux vous le dire tout de suite : le nouveau roman de M.
De ce moment, il ne fait plus que rire à toutes les mauvaises nouvelles qu’on lui annonce, et ne dit plus que des folies.
Deux mois après les Nouvelles lettres de femmes, où j’ai plaisir à reconnaître que le libertinage grossier a disparu par quoi les premières étaient tachées, voilà qu’il nous donne Les Demi-Vierges. « Les Demi-Vierges, centième mille !
Le mariage a lieu à Londres, sans autre formalité que la présence d’un clergyman et de quatre témoins, et les nouveaux époux viennent s’installer à Paris, au 8 de la rue de Commaille.
Là est le prix de l’érudition, créant de nouveau le passé, explorant toutes les parties de l’humanité ; qu’elle en ait ou non la conscience, l’érudition prépare la base nécessaire de la philosophie.
Point de changement grave dans les conditions atmosphériques ; le ciel n’est pas devenu plus bleu, les roses plus roses ; les hommes n’ont pas été doués d’un sens nouveau.
Si les paroles du roi ne prouvent pas en lui réveil d’un sentiment nouveau, il est du moins certain qu’elles durent faire une vive impression sur deux personnes fort intéressées a les étudier, après les avoir entendues.
» Dix jours après, c’est-à-dire le 25 juin, elle donne encore des nouvelles de madame de Ludres, toujours la désignant sous le nom de Jo, et orthographiant ce qu’elle en dit comme madame de Ludres prononçait.
Par son étude de l’univers, par sa patience obstinée à en reproduire des péripéties, par l’attention qu’il a prêtée pendant trente années de sa vie aux phénomènes extérieurs, ce grand et rigoureux esprit était plus préparé qu’un autre à la création d’une sagesse pratique, assisse sur des réalités, conforme à notre évolution et appropriée aux besoins des races nouvelles.
Pour Herbart, les représentations sont aperçues quand une masse isolée de représentations nouvelles vient se fondre avec une autre antérieure, supérieure en extension et en homogénéité interne ; c’est donc un rapport entre des groupes de représentations.
Une réalité est d’autant plus modifiable, elle peut accepter indifféremment un nombre d’autant plus grand de vérités nouvelles qu’elle a subi moins longtemps le joug d’une vérité spéciale ; car, dans ce et », elle est encore indéterminée, elle est encore, dans une certaine mesure, une matière première.
On doit dire, il est vrai, pour sa justification, que ses lettres n’ont été écrites à personne ; qu’elles ne traitent ni de nouvelles ni d’affaires ; qu’elles ne sont proprement que des discours travaillés avec autant de soin que ses autres écrits ; qu’ainsi son imagination étoit moins à craindre & qu’il a pu se donner carrière, s’éloigner du ton des Bussy-Rabutin & des Sévigné, faire des ouvrages académiques plutôt que des lettres simples & ordinaires.
L’histoire naturelle et la chimie exigent deux nouvelles chaires.
Or, ces tableaux qui nous sont toujours présens, et dont le rang est certain, dont le mérite est décidé, servent, s’il est permis de parler ainsi, de pieces de comparaison, qui donnent le moïen de juger sainement à quel point l’ouvrage nouveau qu’on expose sous nos yeux approche de la perfection où les autres peintres ont atteint, et dans quelle classe il est digne d’être placé.
Voit-il juste, enfin (car nous pourrions multiplier à l’infini de tels exemples), lorsque, à propos de Richard II, le bienfaiteur de ces moines qui firent tomber à genoux la barbarie devant eux, il parle de sa piété peu éclairée, comme si, dans ce sincère xe siècle, coulé d’un seul jet dans le monde virginal des peuples nouveaux, il y avait deux sortes de piétés, dont l’une fût éclairée et dont l’autre ne le fût pas !
Seulement, que le Journal des Débats, le journal de la tolérance universelle, — et des coups de chapeau, — qui proclame depuis quarante ans la liberté des poids et des mesures, des mathématiques et de la conscience, fasse, à propos de nous et contre nous, ce terrible partage en deux camps et se fourre dans le bon, n’est-ce pas inconséquent, nouveau et comique ?
je les vois, ceux-là, d’ici, entrant dans la lecture de ce livre compact non pas seulement par les feuilles, comme si c’était dans un livre de plaisance où ils vont ripailler de choses nouvelles, ingénieuses, profondes et sublimes, et en sortant au plus vite ou n’en sortant pas, mais, dehors ou dedans, étonnés, fatigués, suant de fatigue, que dis-je ?
Or, si cela est pour les Juifs négateurs qui se sont dépouillés de leur foi pour se faire des croyances nouvelles, que sera-ce pour ceux qui sont restés fidèles à l’esprit de leur race ?
Arrivé à la dernière limite que les sensations puissent atteindre, et toujours affamé de sensations nouvelles, il s’imagine que de prendre la vie à rebours c’est le seul parti qui lui reste pour y trouver quelque goût et quelque saveur, et il le prend, ce parti de la vie à rebours, et il décrit tous les vains efforts qu’il fait pour l’y mettre.
Tous ces insurgés de l’heure présente, dans un aveuglement que Dieu permet et qu’ils ont mérité, retournent, croyant faire du nouveau, l’esprit chrétien faussé contre le Christianisme.
« Voici le printemps nouveau, le printemps harmonieux, la renaissance du printemps pour le monde.
Sa patrie avait puni ses vertus, il ne se vengea qu’en lui en montrant de nouvelles ; et l’on vit tout à coup une troupe d’ingénieurs habiles sortir de ces régions barbares, se répandre dans l’armée, et fonder le corps du génie militaire russe. […] Jeune encore, il ne fut pas insensible à l’élégance de son nouveau costume. […] Un motif secret semblait d’ailleurs le guider dans cette circonstance, et tout doit faire présumer qu’il avait conçu le dessein de renverser le pouvoir d’Orlof par celui d’un nouveau favori, et de s’emparer ainsi de la volonté de sa souveraine. […] Dans les villes d’Europe, une rue, un simple mur, empêchent les membres d’une même famille de se réunir pendant des années entières ; mais dans les colonies nouvelles, on considère comme ses voisins ceux dont on n’est séparé que par des bois et des montagnes. […] Nous y trouvâmes madame de la Tour et Marguerite en prière, en attendant des nouvelles du vaisseau.
Il se les faisait relire dans sa vieillesse, soit pour les vérifier de nouveau, soit que, sur la fin de sa vie, les travaux de polémique ayant cessé, et avec eux le surcroît de foi qui tenait le doute si loin de lui, il voulût, pour quelque atteinte possible, se couvrir de ses meilleures armes. […] Tout à coup, elle sort de sa retraite et recommence ses étranges nouveautés de la grâce, dont la plénitude était telle qu’il fallait, selon ses paroles, « la délacer pour l’empêcher d’en crever. » Elle professe de nouveau cet état passif « où Jésus-Christ même est un dernier obstacle à la perfection d’un cœur qui reçoit Dieu immédiatement, dans le vide de toute affection, de toute crainte, de toute espérance, de toute pensée quelconque. » Un poète du temps décrit cet état dans ce portrait plaisant de Mme Guyon : Ce modèle parfait, ce Paraclet nouveau, Donne du pur amour un spectacle bien beau, Quand tout d’un coup, sentant un gonflement de grâce, Elle crève en sa peau si l’on ne la délace. […] Il avait pour lui le savant abbé Nicaise, de Dijon, le correspondant de Leibniz, qui, chose remarquable, attaquait les nouveaux quiétistes comme « ennemis des belles-lettres143. » C’est à l’abbé Nicaise que Mlle de Scudéry, dont l’esprit valait beaucoup mieux que les livres, écrivait ces paroles si sages : « Je ne veux point me mêler dans une dispute d’une matière si élevée, et je me tiens en repos, en me bornant aux commandements de Dieu, au Nouveau Testament et au Pater ; car je crois, ajoute-t-elle, qu’une prière que Jésus-Christ a enseignée ne contient pas un intérêt criminel, quoique Mme Guyon la regarde comme une prière intéressée ; ce qui renverserait les fondements du christianisme. » Un autre correspondant de l’abbé Nicaise, l’abbé Bourdelot, lui écrit : « Depuis la Relation sur le quiétisme, M. de Cambrai est tombé dans le dernier mépris, et l’on en veut mal à M. l’archevêque de Paris et à M. de Meaux de l’avoir laissé faire archevêque, sachant tout ce qu’ils en savaient… Tant qu’il n’a été question que du dogme, il partageait les esprits ; mais l’histoire et les faits l’ont accablé. » Il n’y a rien là que de vrai. […] Ce livre ruinait les doctrines de l’archevêque de Cambrai, d’abord par les vrais principes, présentés de nouveau et résumés avec une invincible exactitude, puis par les motifs secrets que Bossuet eut le tort de révéler.
Un poison tout nouveau me surprit en ces lieux ; La tranquille Idamé le portait dans ses yeux. […] L’expérience leur a beaucoup ôté de leur crédit : aujourd’hui elles ne sont plus ni nouvelles, ni brillantes, ni hardies ; elles ne paraissent plus que fausses, chimériques et funestes. […] Palissot, protégé de M. de Choiseul, profita du moment où les nouveaux docteurs venaient d’insulter, dans un libelle, la princesse de Robecq et la princesse de Lamarck ; il fit jouer, par l’ordre du ministre, sa comédie des Philosophes qui eut un grand succès. […] …………………………………………… Porter un nouveau trouble à mon âme éperdue. […] Ce qui le rend illustre, ce n’est point son amour pour la liberté, c’est la fondation d’un nouveau gouvernement qui, sous le nom de république, a subjugué l’univers.
Son ambition la plus caressée à cette heure vespérale de sa vie, c’est l’avènement d’un César philosophe, d’un « nouveau Marc-Aurèle entouré de Frontons et de Junius Rusticus ». […] Cette conception est bien simple et n’aurait rien de nouveau sans l’expression qui l’originalise avec tant de puissance. […] Étant un nouveau venu tout rempli du spiritualisme de la solitude et des préjugés aristocratiques du désert, il n’y a pas à espérer que je vais me traîner en bavant, comme une limace de feuilleton, sur cette fleur de l’art, éclatante et mystérieuse. […] Découvrira-t-il, lui aussi, un nouveau monde esthétique ? […] Les plus atroces démentis historiques ont beau les souffleter, ils ne perdent pas contenance et ne se mettent jamais en frais de nouveaux mensonges.
Oui, peut-être ; et toutefois, dans ce Molière nouveau, imprévu, à certains égards, nous le reconnaissons, combien de parties du Molière de tout le monde, du Molière du peuple et des doctes, du Molière à bon droit traditionnel, se retrouvent les mêmes, de nouveau appréciées, commentées, caractérisées, avec un degré d’approfondissement qui les met en plus vive et plus pleine lumière3. […] Ces pages nouvelles sont l’œuvre sincère du même esprit, de cet esprit chercheur, indépendant, jamais frivole dans ses audaces, lumineux et puissant jusque dans ses écarts, qu’on ne risque pas, ce nous semble, de surfaire en l’honorant du nom de génie. […] Weiss l’a recueillie à peu près telle quelle, l’a parlée, de nouveau, au papier, en quelque sorte pour mémoire, en vue d’une publicité possible, mais lointaine, et dont l’heure n’est jamais venue. […] Sarcey, Deschanel, Étienne Arago et autres, m’occuper de Molière lui-même, de voir et de saisir, dans cette controverse ardente, un prétexte, une occasion d’étudier à nouveau l’écrivain, sinon le plus grand, sinon le premier, du moins certainement le plus extraordinaire de notre littérature. […] À trente-neuf ans, il fait Les Précieuses ridicules ; c’est à trente-neuf ans qu’il fait ce chef-d’œuvre ; et voyez combien il doit courir longtemps après la réputation : il y avait alors à la cour un gazetier, qui faisait métier de courir après toutes les singularités, l’homme du temps le mieux informé, à l’affût de toutes les gloires nouvelles.
On dit alors que ce nouveau sens est à lineâ, c’est-à-dire qu’il est détaché de ce qui précede, & qu’il commence une nou velle ligne. […] En matiere de langage, nous disons que les mots nouveaux sont formés par analogie, c’est-à-dire, que des noms nouveaux sont donnés à des choses nouvelles, conformément aux noms déjà établis d’autres choses, qui sont de même nature & de même espece. […] Enfin cette préposition sert à former des façons de parler adverbiales ; de integro, de nouveau. […] cela est nouveau. […] Il y a de la petitesse à certains gentilshommes d’ajoûter le de à leur nom de famille ; rien ne décele tant l’homme nouveau & peu instruit.
Je le suis, je l’examine sans passion, et chaque jour je lui découvre de nouvelles qualités ; mais il a bien les défauts de ses qualités. […] Le maréchal a obtenu pour Saint-Arnaud le grade de colonel ; le 53e régiment et le commandement de la subdivision d’Orléansville, qui est en réalité un poste de général, voilà des occupations nouvelles et brillantes (novembre 1844) ; Saint-Arnaud s’y adonne tout entier. […] Le Roy de Saint-Arnaud, dans ces grandes expéditions, l’homme, c’est bien peu de chose ; ses desseins, ses projets, c’est moins encore : il faut que Dieu sanctionne et protège tout cela. — Je ferai de mon mieux : Dieu est le maître ; je ne néglige rien pour mettre les bonnes chances de mon côté ; mais je sens bien que je navigue dans une mer semée d’écueils, et que chaque jour j’en vois sortir de nouveaux du fond des eaux… — À la volonté de Dieu !
J’ai cité l’histoire de Balzac qui décrit un jour, chez Mme de Girardin, un cheval blanc qu’il veut donner à son ami Sandeau et qui, plusieurs jours après, persuadé qu’il l’a donné effectivement, en demande des nouvelles à Sandeau. […] « Quand on lui demandait des nouvelles de sa santé, il répondait : Vous voulez savoir comment va le père Lambert ? […] Par cet accolement d’une sensation contradictoire, la représentation de la bille paraît chose interne, événement passé ; et, à ce titre, elle éveille d’autres représentations analogues, parmi lesquelles elle s’emboîte pour constituer avec elles une file d’événements internes ; cette file s’oppose aux autres groupes, parce que tous ses éléments présentent un caractère constant qui, étant toujours répété, semble persistant, à savoir la particularité d’être un dedans par opposition au dehors : ce qui fournira plus tard à la réflexion et au langage la tentation de l’isoler sous le nom de sujet et de moi. — Dans cette chaîne immense, chaque classe d’événements internes, sensations, perceptions, émotions, chaque espèce de perceptions, de sensations et d’émotions a son image associée avec celle de ses conditions et de ses effets internes et externes ; et cela forme une infinité de couples nouveaux, dont les deux anneaux se tirent l’un l’autre à la lumière ; en sorte que nous ne pouvons pas imaginer telle douleur, sans en imaginer la condition qui est telle lésion nerveuse, et sans en imaginer l’effet qui est telle contraction ou telle plainte. — Maintenant, par une suggestion forcée, lorsqu’un corps extérieur nous présente les conditions et les effets du nôtre, le groupe de sensations qui le représente évoque en nous un groupe d’images analogues à celles par lesquelles nous nous représentons nos propres événements ; ce qui fait un dernier composé, le plus vaste de tous, puisqu’il comprend un corps et une âme, avec toutes leurs attaches mutuelles et toutes les attaches qui soudent leurs événements aux événements d’autrui. — Ainsi, dans notre esprit, tout composé est couple : couple d’une sensation et d’une image ; couple d’une sensation et d’un groupe ou de plusieurs groupes d’images ; couples plus compliqués dans lesquels une sensation, jointe à son cortège d’images, contredit une représentation ou groupe d’images ; couples encore plus vastes dans lesquels une sensation, présente, avec son cortège d’images, refoule dans le passé les images abréviatives d’un grand fragment de notre vie ; couples les plus compréhensifs de tous, où, par des abréviations encore plus sommaires, la sensation et les images qui nous représentent toutes les propriétés d’un corps évoquent le groupe d’images qui nous représentent toutes les propriétés d’une âme.
Mais lorsque je considère qu’il ne s’agit point d’un objet entièrement nouveau, que nous possédons tous une langue maternelle, que le long exercice de la parole nous dispose dès notre enfance à l’étude de ces principes, ou à leur application à l’idiome qui nous est familier, et dont nous avons appris les éléments de nos parents, lorsqu’ils environnaient notre berceau, ou qu’ils nous portaient dans leurs bras ; lorsque je vois la liaison étroite de cette science avec la logique, je la laisse où je l’ai placée. […] Le naturel, la vérité, la pureté et l’élégance de Térence, qui, semblables à ces chefs-d’œuvre de la sculpture antique, ont peu de mouvement, mais tant de charmes, des grâces si imperceptibles qu’on n’en remporte après les avoir vues qu’une admiration vague et qu’on y découvre, en les revoyant, toujours quelque chose de nouveau. […] Système de Réflexions qui peuvent contribuer à la netteté et à l’étude de nos connaissances, ou Nouveau Traité de logique, 1712… 1746, 6 vol. in-12.
J’en demande pardon à Saint-Simon : mais il est fâcheux, lorsqu’après tant de langueur et de médiocrité dans la conduite des armées, on apprend qu’on a enfin gagné une bataille, et qu’on l’a gagnée dans des circonstances difficiles et par un général nouveau qui se déclare, il est fâcheux de ne la prendre aussitôt que par un petit côté et par le ridicule. […] En attendant, « j’ose assurer Votre Majesté, écrivait le maréchal de Villars après Friedlingen, que ce qui ne sera pas exécuté par l’armée dont il lui a plu de me donner le commandement n’aura pu l’être ; et il ne viendra pas de lettre de ladite armée qui dise que l’on pouvait faire plus. » Villars pense à assurer ses quartiers d’hiver et à parer aux nouvelles dispositions de l’ennemi.
Wolf57 ; — le Poème ou la Chanson du Cid, publiée de nouveau et traduite par M. […] Lorsque, vainqueur et conquérant de Valence, il a fait hommage de sa terre au roi Alphonse comme à son seigneur et a obtenu de lui de laisser venir Chimène et ses deux filles qu’il n’a pas revues depuis cet adieu déchirant, le Cid va à leur rencontre ; il les reçoit avec honneur dans cette belle ville qu’il se flatte de leur avoir gagnée en héritage, et il les fait monter sur un endroit élevé pour qu’elles puissent embrasser du regard leur conquête ; mais un ennemi nouveau se présente ; le roi de Maroc vient de delà la mer, pour assiéger le conquérant à son tour.
Ses lettres à Mme Valmore, d’un ton vif et résolu, presque viril, la font voir sous ce jour, — un fidèle et brave cœur, d’une affection active, et sur qui l’on pouvait compter ; et Mme Valmore le lui rendait par un véritable culte de reconnaissance : « (7 avril 1847)… Cette bonne lettre me trouve au milieu de nouvelles et vives afflictions. […] Monsieur, Mme Desbordes-Valmore, que vous nous faites aimer, a mérité par ses œuvres de constituer un genre nouveau, le genre plaintif, toutefois en prenant cette expression en bonne part.
Au seuil nouveau déposant ta piqûre Et n’abjurant nulle ancienne amitié, Du mal présent que tu prends en pitié Tu vois le terme, et ton espoir s’épure. […] Quoi qu’il en soit, et voici le seul point où j’insiste, il a de bonne heure témoigné à ce qui s’annonçait d’heureux et de grand dans les groupes nouveaux une bienveillance sincère, intelligente, qui, de la part de tout écrivain célèbre, à l’égard des générations qui s’élèvent, n’est pas, j’ose le dire, la moindre marque d’une âme saine et d’un cœur justement satisfait.
Sainte-Beuvese lève de nouveau. […] « Veuillez agréer, monsieur le baron, l’assurance de ma considération respectueuse, « Sainte-Beuve. » M. le baron de Heeckeren écrivit de nouveau à M.
Le père de David, Isaï, qui avait ses trois fils les plus avancés en âge à l’armée, dit un jour au petit David : « Va au camp, et porte à manger, à tes frères, ces pains d’orge et ces dix fromages ; tu me rapporteras de leurs nouvelles. » David obéit, remet son troupeau à un berger et va dans le camp. […] XIX Poursuivi de nouveau par Saül, le jeune chef ose descendre une nuit dans le camp avec Abisaï, un de ses plus intrépides compagnons.
Le nouveau Périclès venait de manquer, jeune encore, à la nouvelle Athènes. […] Les Médicis, bourgeois de Toscane, ayant acquis de grandes richesses, les consacrèrent à seconder et à semer cette passion à Florence, à Naples, à Venise ; ils devinrent ainsi les apôtres de la renaissance, Évangile nouveau qui s’associait bien avec l’Évangile romain.
D’une génération à l’autre, la brutalité, la volonté diminuent ; la raison étend son activité en élargissant son indépendance, et développe un individualisme intellectuel ; les âmes ont moins de ressort, moins de fierté, une étoffe plus fine et plus molle ; les esprits se clarifient en se simplifiant, jusqu’au moment où ils se compliquent de nouveau, non plus pour obéir à des modes du dehors, mais par un effet de leurs multiples acquisitions. […] Il s’appliqua à payer ses dettes énormes ; il jouit de la conversation des honnêtes gens ; il écouta Boileau, Molière, qui parfois vinrent lui lire leurs œuvres nouvelles.
Que ces modes soient passagères ou que quelques-unes soient durables et répondent à quelque réel besoin des générations nouvelles, c’est une autre question. […] Le moment qui s’est trouvé favorable à l’éclosion de l’opérette, ça été le second Empire : 1° l’opérette rendait aux Parisiens, sous une nouvelle forme, deux genres abolis et sourdement regrettés : l’opéra-comique et le vaudeville à couplets ; elle était en harmonie secrète avec les mœurs et les goûts du jour : entre ce genre nouveau et l’esprit du public tel que l’avait fait le second Empire, il y avait de nombreux points d’attache.
Sans doute l’expérience ne donne de cette vérité qu’une connaissance actuelle, et par là ne semble pas suffisante à fonder un axiome ; mais, qu’on le remarque, l’imagination y supplée ; nous nous formons une image mentale des deux lignes, et nous voyons que, dès qu’elles se rencontrent de nouveau, elles cessent d’être droites. […] C’est là une conséquence naturelle chez les hommes qui possèdent un riche fonds de faits particuliers et ont été habitués à conclure de ces faits aux faits nouveaux, sans se préoccuper d’établir les propositions générales correspondantes. » Les propositions générales sont de simples registres des inférences déjà effectuées, et de courtes formules pour en faire d’autres103.
« On a mille fois entendu vanter, disait-on de lui en son temps, la politesse de son esprit, la délicatesse des pensées, un noble enjouement, une naïveté fine, un tour toujours naturel et toujours nouveau, une certaine langue qui fait paraître toute autre langue barbare. » C’est beaucoup dire, et je dois avertir aussi que c’est d’une harangue d’académie que je tire ces louanges. […] Mais ce qui reste vrai et ce qu’il importe de bien remarquer, c’est que le mérite de M. de Turenne, à force de persister et d’éclater à tous les yeux, finit par désarmer Bussy, qui écrivait à Mme de Sévigné, le 20 mars 1675 : « Je ne réponds point à vos nouvelles du mois de janvier… Je vous dirai seulement que j’aime autant M. de Turenne que je l’ai entendu haï ; car, pour vous dire la vérité, mon cœur ne peut plus tenir contre tant de mérite. » Et au moment de la mort du grand capitaine : « Je suis si rempli du mérite du maréchal de Turenne que je ne puis me lasser d’en parler, et quand je suis épuisé sur cette matière, je redis ce que les autres ont bien dit. » Et il transcrit l’éloge que Guilleragues, secrétaire du cabinet, avait fait de lui dans la Gazette. — On sait, de plus, que le premier président de Lamoignon s’était mis en tête de réconcilier Bussy avec M. de Turenne, et qu’il y avait trouvé ce grand homme tout disposé.
Dans le repos maintenir mes sujets, Et tous les jours de mon empire auguste Seraient marqués par de nouveaux bienfaits. […] Une circonstance particulière a contribué à atténuer parmi les générations nouvelles l’horreur de cette mission de Saint-Just et de Lebas.
29 juillet Retour anxieux à Paris, vers l’aimant de notre vie, vers notre livre, vers les nouvelles de notre succès ou de notre insuccès. […] * * * — Saint-Victor, à propos de l’article de Sainte-Beuve sur Mme Swetchine, nous dit : « C’était assez gênant d’aller chez elle, elle vous demandait des nouvelles de votre âme, comme on demande aux gens s’ils vont bien… et s’informait si vous étiez en état de grâce, absolument comme si elle se fût informée si vous étiez enrhumé !
Faveurs accordées aux nouveaux convertis et Légende de Siegmund. […] La mort aux porteurs de mauvaises nouvelles.
Le corps conserve des habitudes motrices capables de jouer à nouveau le passé ; il peut reprendre des attitudes où le passé s’insérera ; ou bien encore, par la répétition de certains phénomènes cérébraux qui ont prolongé d’anciennes perceptions, il fournira au souvenir un point d’attache avec l’actuel, un moyen de reconquérir sur la réalité présente une influence perdue : mais en aucun cas le cerveau n’emmagasinera des souvenirs ou des images. […] L’intelligence, se mouvant à tout moment le long de l’intervalle qui les sépare, les retrouve ou plutôt les crée à nouveau sans cesse : sa vie consiste dans ce mouvement même.
On voit que, dans une chose quelconque, son goût apathique le porte du côté où il y a le moins d’embarras, dût-il être le plus mauvais. » Et plus loin : « Les nouvelles de la Bavière sont en pis… On prétend que le roi évite même d’être instruit de ce qui se passe, et qu’il dit qu’il vaut encore mieux ne savoir rien que d’apprendre des choses désagréables.
On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.
Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques13 24 juin 1833.
La première partie de l’ouvrage nouveau contient quatre grands portraits, ou plutôt quatre statues, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, qui n’ont jamais apparu avec plus de jeunesse divine et de majesté.
Voici un second et plus grave effet de la même cause : le journal périodique, quotidien surtout, a singulièrement développé la légèreté, la curiosité du public ; il l’entretient dans un état d’excitation, de fièvre ; en lui présentant toujours du nouveau, il le rend plus avide de nouveauté.
Halevy on a des études satiriques, des nouvelles et des romans qui sont d’un écrivain délicat ; de M.
Ce que je dis là, il est aisé de le constater dans ses deux derniers romans et jusque dans son dernier volume de nouvelles : la Main gauche.
Et c’est peut-être ce qu’il écrit de plus joli, ces brèves nouvelles de catholique sceptique, mais déférent et attendri, de plus rare car personne ne saurait les imiter, ni même les pasticher.
Cet éclat pénétrant du style qui nous force à voir par des clartés nouvelles et inédites, les détails de sa pensée a étonné des lecteurs d’En route, ceux du moins qui sont mal familiers des habitudes littéraires de Huysmans.
Aujourd’hui, nous ne sollicitons plus la Nature : nous lui commandons, parce que nous avons découvert quelques-uns de ses secrets et que nous en découvrons chaque jour de nouveaux.
Voici comment j’y rendais compte de l’édition définitive des Poètes maudits : « La mince plaquette de jadis, dont s’enthousiasma l’Élite que nous sommes, vient de réapparaître par les soins de Vanier, amplifiée de trois notices nouvelles.
Quoique né avec les plus grands talens, il a eu la sage précaution de ne se montrer au Public, que quand il s’est cru capable de l’étonner par ses premiers essais, & de nourrir son admiration par de nouvelles Productions aussi vigoureuses que les premieres.
Un jour le roi demanda au premier ce qu’il y avoit de nouveau dans la littérature à Paris.
Des peuples nouveaux recommencent à penser, à parler, à écrire des choses dignes de mémoire.
Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices.
Et toi dont le nom seul trouble l’âme amoureuse, Des bois du Paraclet vestale malheureuse, Toi qui, sans prononcer de vulgaires serments, Fis connoître à l’amour de nouveaux sentiments ; Toi que l’homme sensible, abusé par lui-même, Se plaît à retrouver dans la femme qu’il aime, Héloïse !
Cependant un séjour dispendieux et long, la honte d’appeler de chez soi de nouveaux secours vous jettent dans la plus fâcheuse détresse, et l’on s’en tire comme on peut, avec le secours d’un pauvre philosophe, d’un ambassadeur humain et bienfaisant, et d’une souveraine généreuse.
Il sort tous les ans de l’école de Paris trois élèves qui vont à l’école de Rome et qui font place ici à trois nouveaux entrans.
Ainsi avant que d’appuïer mon sentiment par de nouvelles preuves tirées de la maniere dont la déclamation composée s’executoit sur le théatre des anciens, je crois qu’il est à propos de faire voir que le mot de chant signifioit en grec comme en latin, non seulement le chant musical, mais aussi toute sorte de déclamation, même la simple recitation ; et que par conséquent on ne doit pas inferer de ce qu’il est dit dans les anciens auteurs, que les acteurs chantoient ; que ces acteurs chantassent, à prendre le mot de chanter dans la signification que nous lui donnons communement.
Après avoir dit que l’an de Rome, trois cens quatre-vingt-dix, Rome fut affligée d’une peste, et que pour l’y faire cesser on y célebra des jeux qui consistoient en réprésentations de pieces de theatre, il ajoûte : l’art de ces réprésentations étoit alors nouveau à Rome, l’on n’y connoissoit que les spectacles du cirque.
Du moins, il a fait un tableau du mariage du marquis de Grignan et du supplice de la malheureuse qu’il a épousée, et qui, pour l’avoir sauvé de la ruine, passa sa vie dans l’abandon et dans le mépris ; et ce tableau, digne d’un romancier, semble en promettre un… Quoiqu’il en puisse être, ces facultés d’imagination et d’observation dont le livre que voici a révélé l’existence dans un auteur qui avait paru moins brillamment et moins richement doué, ces facultés, qui ont donné à ce livre nouveau un genre de piquant qu’on n’était pas accoutumé de trouver en un livre d’histoire, prendront-elles assez de développement et de place dans la tête du mâle auteur du Cardinal de Bernis, pour l’entraîner un jour hors d’une voie marquée par un livre si ferme et si exclusivement historique, ou continuera-t-il de les consacrer à l’histoire ?
Il y avait là et il y a toujours des voyages dans le nord ou le sud de l’Amérique, des dissertations sur les nègres, des recherches sur les sources du Nil, de l’astronomie et des nouvelles.
IV Et maintenant que nous avons fait émerger un Louis XVI nouveau du Journal de Louis XVI, il s’agit de conclure.
Vitu vient d’en ramasser, avec tant d’à-propos, quelques-uns, en ces pages tout à la fois corsées et légères, d’une érudition si peu attendue et si exacte, qu’il nous ferait grandement plaisir de les ramasser tous et d’entreprendre, à ce point de vue nouveau du ridicule, une histoire de la Révolution française.
tel est, en effet, le titre plaintif et pittoresque des nouvelles et dernières poésies de Lefèvre-Deumier.
car ce cri final (daté de 1862), qui n’est plus de l’Alfred de Musset amoureux, mais du Roger de Beauvoir trahi par la vie, ce cri qui promettait un poète nouveau dans le poète connu, dans le poète de Cape et d’Epée et même dans le poète de Colombes et Couleuvres, déjà si personnel et presque profond, ce cri qui promettait un de ceux-là qui sont les plus grands parce qu’ils sont les phénix de la douleur !
II Et tel est le poète nouveau qui se présente aujourd’hui au public, son œuvre à la main.
De même, l’homogénéité sociale est sans doute favorisée par l’égalitarisme : des gens qui, se croient égaux puisent dans cette croyance de nouvelles raisons de s’imiter de plus en plus ; et en ce sens, l’uniformité peut naître de l’égalité même.
Le petit nombre d’hommes qui restent à la fin, se trouvant dans l’abondance des choses nécessaires, redeviennent naturellement sociables ; l’antique simplicité des premiers âges reparaissant parmi eux, ils connaissent de nouveau la religion, la véracité, la bonne foi, qui sont les bases naturelles de la justice, et qui font la beauté, la grâce éternelle de l’ordre établi par la Providence.
Point de colère ; il fléchit à l’instant le genou et appelle le nouveau roi par ses titres ; il a même voté pour lui. […] L’une fait tort à l’autre, et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. […] Le nouveau roi bâille après la finance ; Lui-même y court, pour n’être pas trompé. […] Marchait en haletant de peine et détresse ; Enfin, las de souffrir, jetant là son fardeau, Plutôt que de s’en voir accablé de nouveau, Il souhaite la Mort, et cent fois il l’appelle.
Trois jours de combat, et les ateliers se rouvrirent avec la certitude d’une longue sécurité ; c’est ce que voulait un peuple qui craint le joug du besoin, mais qui a accepté la nécessité du travail depuis qu’il jouit d’un peu d’aisance et d’un peu d’instruction qui doivent tendre à s’accroître, dès que des habitudes nouvelles lui ont fait comprendre qu’il n’y a rien de plus moral que le travail pour ceux qui ont leur fortune à commencer, et que la vie publique pour ceux dont la fortune est faite. » Après ce qui s’est passé dans les rues, l’auteur de la brochure comprend et indique très-bien ce qui doit se passer dans le gouvernement par rapport à la société.
On dirait que, nouveaux dans la vie, ils ne savent pas si ce qui est pourrait exister autrement.
Enfin, un homme avait vu toutes les prospérités de la terre se réunir sur sa tête, la destinée humaine semblait s’être agrandie pour lui, et avoir emprunté quelque chose des rêves de l’imagination ; roi de vingt-cinq millions d’hommes, tous leurs moyens de bonheur étaient réunis dans ses mains pour valoir à lui seul la jouissance de les dispenser de nouveau ; né dans cette éclatante situation, son âme s’était formée pour la félicité, et le hasard qui, depuis tant de siècles, avait pris en faveur de sa race un caractère d’immutabilité, n’offrait à sa pensée aucune chance de revers, n’avait pas même exercé sa réflexion sur la possibilité de la douleur ; étranger au sentiment du remord, puisque dans sa conscience il se croyait vertueux, il n’avait éprouvé que des impressions paisibles.
Mais vous répondrez de nouveau : « La vérité comme dans la vie !
Augustin-Thierry C’est avec une sorte de respect religieux, avec un peu de ce frisson auguste dont l’âme frémit à l’étude des grandes manifestations de la pensée humaine : Œdipe roi, Hamlet, le Cid, Andromaque, Faust, Hernani, que j’abordai celle de ce nouveau chef-d’œuvre : Cyrano de Bergerac.
Il est temps de revenir à l’acception antique, non pas sans doute pour renfermer de nouveau dans la philosophie toutes les sciences particulières avec leurs infinis détails, mais pour en faire le centre commun des conquêtes de l’esprit humain, l’arsenal des provisions vitales.
Les opérations que nous venons d’indiquer s’appliquent aussi bien aux vers qu’à la prose ; mais il est évident que les vers prêtent à des remarques nouvelles et qui leur sont propres.
Ces nouvelles précieuses sont d’un esprit un peu plus élevé que Cathos et Madelon, et portent plus loin leurs prétentions.
Voici de nouvelles preuves pour ou contre le système de composition lyrique indiqué ailleurs par l’auteur de ces Odes.
Ceci posé, et après avoir prié de nouveau le lecteur de ne pas attacher un sens trop absolu aux quelques mots qui nous restent à dire, nous reprenons.
A la face d’un Dieu, dans ce temps de prière Où je devrois à lui me livrer toute entière, De si douces erreurs embrâsent tous mes sens ; Dieu même est oublié, l’homme a tout mon encens Loin que ma passion soit par moi détestée Vers de nouveaux desirs mon ame est emportée.
A-t-il donné à la littérature, ou à la langue, quelque caractère nouveau ?
Ces nouveaux Acteurs ne déplurent point, et on fut surtout fort satisfait de l’agrément et du jeu des Femmes.
A ces auteurs je joindrais un petit ouvrage qui vient d’être nouvellement publié par un de nos professeurs de Sorbonne appelé Duvoisin103, De l’autorité des livres du Nouveau Testament contre les incrédides.
Toutes les personnes qui ont quelque lueur d’esprit, ou quelque teinture des lettres, veulent se mêler de faire des vers, et pour le malheur des poëtes, elles deviennent ainsi des juges qui prononcent sur tous les poëmes nouveaux, avec la séverité d’un concurrent.
En rééditant leurs histoires avec un impayable sérieux, en les accompagnant d’une introduction animée, d’un enthousiasme presque tendre, en devenant mélancolique lorsque son livre finit et qu’il est obligé de renoncer à cette douce familiarité avec des hommes l’orgueil, à juste titre, de la littérature, Livet, qui a quêté partout des annotations pour la plus grande gloire de l’Académie, a cru évidemment que cette assemblée discoureuse, fondée pour discourir et ouvrir ou fermer la porte aux mots nouveaux qui se risqueraient dans la langue, enfin que cet hôtel de Rambouillet sans femmes avait le privilège de créer véritablement des grands hommes, parce qu’il pouvait, pour le récompenser de son zèle, le faire un jour académicien, lui, Livet !
Et ceci tiendrait-il à un développement nouveau de cet esprit vigoureux, ou au genre du sujet qu’il traite ?
En effet, qu’y a-t-il pour nous d’important et de nouveau dans cette enfance de Laïs, remarquée d’abord pour sa beauté et bientôt choisie pour modèle par le sculpteur Scopas, chez une nation où la sculpture était adorée ?
Dernièrement un journal, en rendant compte des Mémoires nouveaux qu’on publie, a raconté vingt traits de courage de Vaublanc qui ne voulait pas mourir, à une époque où l’héroïsme était de se laisser égorger comme des moutons et de se coucher sous la guillotine ; mais il a oublié le bon sens qui, chez Vaublanc, doublait le courage, et en l’oubliant il a, à son tour, mutilé l’homme de ces intéressants mémoires, mutilés !
Or, comme Ranke l’historien n’a pas plus d’idées à lui qu’un historiographe, et comme il n’a établi nulle part, ni par un raisonnement, ni par une théorie, que cette idée de l’État comme on essayait de la réaliser à Berlin est le dernier progrès de la philosophie et de la politique, il résulte qu’il n’y a pas plus de vue supérieure que de faits nouveaux à chercher dans son Histoire de France, laquelle n’ajoutera pas plus à sa renommée qu’elle n’ajoutera à notre instruction.
Naïvement épouvanté de ce qu’il trouvait dans ce livre contre ses nouveaux seigneurs et maîtres, M. de Riancey s’écria : « Je n’en parlerai certes pas !
Enfin, relevée un instant par l’abbé Aubert, et retombant de nouveau sous la plume insignifiante de Bret, la Gazette, journal privilégié, atteignit l’époque mortelle à tous les privilèges, et, en 1792, retomba sous le droit commun.
Il fallait, en effet, pour m’y prendre, un autre morceau que le Sismonde de Sismondi déterré, à Montpellier, et qui, je vous le jure, n’est un Sismondi nouveau que parce qu’il est plus médiocre encore que le Sismondi connu.
Ces deux éditions, disent les deux nouveaux éditeurs dans leur Préface, ont disparu, absorbées par les bibliothèques.
Nous pensons que si on opposait aux droits de l’homme de Rousseau la déclaration des droits de la famille française représentée par le Père, ceci nous infuserait un sang nouveau dans les veines, et que le pouvoir politique bénéficierait, à l’instant même, car le Notre Père ne s’adresse pas qu’à Dieu.
Pour Francis Lacombe, pour nous autres catholiques, les sociétés ayant leurs lois fixes d’après lesquelles elles agissent toujours, malgré les différences d’époque et ce qu’on appelle à cette heure, avec une arrogance si impérieuse, des besoins nouveaux, il a cru pouvoir montrer toute faite, et fonctionnant, en vertu de sa convenance profonde, une organisation du travail.
Après Hegel, voici du Renan, ce lâche hégélien que Hegel aurait méprisé : « Nous nous consolons de passer à travers le souvenir de la pensée universelle, comme passent les êtres à travers la vie, dans l’immensité de l’inconnu. » « La dispute philosophique, — dit encore, par la plume d’Armand Hayem, le vaniteux mandarin des mandarins qui veut constituer à son profit l’aristocratie de l’écritoire, — la dispute philosophique est le privilège de quelques esprits, jusqu’aux temps où ils pourront ouvrir à l’humanité des vues et des destinées nouvelles.
… Quelles poésies nouvelles sur la corde raide, sur la corde lâche et sur le fil d’archal, devons-nous subir encore ?
Quand je serai loin, tu pourras, Minette, Le relever sur un amour nouveau.
Dans tous les cas, c’est là un titre beaucoup trop fort en gueule et en éclats de rire pour le recueil de poésies de ce nouveau poète, d’un nom si beau, — M.
Ce sont, la plupart, d’anciennes traditions populaires, mais qui ont été déjà travaillées avant le travail auquel il les a soumises de nouveau.
» Il exhorte les pères qui sont encore dans la force de l’âge, à donner de nouveaux défenseurs l’État.
Ceci jette un nouveau jour sur les principes des obligations qui naissent des pactes et contrats, tels que nous les avons établis plus haut.
Elle y ajouta les grâces nouvelles d’Alcman.
De la sorte il put plaire diversement à ceux de Sicile et à ceux d’Alexandrie, demeurer vrai pour les uns et paraître tout nouveau aux autres. […] Ménalcas, qui a provoqué, donne le thème ; Daphnis le reprend, le varie, l’embellit, et en tire de nouvelles douceurs. […] Ménalcas, qui vient de gronder son chien endormi, dit à ses brebis, avec ce naturel de langage qui anime toute chose : « Les brebis, ne soyez point paresseuses, vous autres, à vous rassasier d’herbe tendre ; vous n’aurez pas grand’peine pour la faire repousser de nouveau. » — Daphnis, à l’une de ses répliques d’amour, dira : « Et moi aussi, hier, une jeune fille aux sourcils joints, me voyant du bord de l’antre passer tout le long avec mes génisses, se mit à dire : « Qu’il est beau !
On leur répondit rudement des fenêtres que l’heure était indue, qu’on n’ouvrait plus à de nouveaux hôtes, et que d’ailleurs le monastère était plein de visiteurs arrivés avant nous. […] Il ne s’arrêta de nouveau qu’à Florence. […] Léopold Robert survivra, parce qu’il est, comme le tendre et pieux Scheffer, qui vient de mourir, un novateur, un initiateur, un inventeur d’un nouveau genre de peinture : la peinture d’expression, la peinture spiritualiste, la peinture qui vient de l’âme, qui s’adresse à l’âme, qui émeut l’âme presque sans passer par les sens.
Vous vivrez entièrement à votre guise ; de nouveaux points de contact s’établiront ainsi entre nous. » — « J’irai », écrit à l’instant Schiller. […] Je la suppliai en pleurant amèrement d’avoir pitié de moi ; je me jetai de nouveau à son cou, et je baisai ses mains froides et frissonnantes. […] XXI La mort de Schiller, de Goethe, du grand Frédéric, de Klopstock, de Herder, de Wieland, de Kant et de leurs contemporains les plus rapprochés par l’âge, tels que les Stolberg, les Guillaume de Humboldt, les Schlegel, les Jacob, etc., etc., laissa l’Allemagne littéraire et philosophique vide, froide et inanimée comme une terre épuisée qui a perdu sa vigueur et qui a besoin de renouveler sa sève par le temps avant de produire de nouvelles moissons de grands hommes.
Après le dîner, chacun se retirait de nouveau dans sa chambre pour la sieste ; on dormait ou on rêvait, jusqu’à quatre heures. […] — Cette charmante veuve, répondit le professeur, était de la riche famille des Amerighi de Florence dont un membre, Amerighi Vespuzio, donna son nom au nouveau monde. […] « Angélique s’arrête à la fin dans un délicieux bocage dont une brise légère fait frissonner les feuilles ; deux clairs ruisseaux murmurent à son ombre ; leur onde fraîche y fait verdoyer en tout temps des herbes tendres et nouvelles ; les petits cailloux dont leur courant était ralenti leur faisaient rendre une suave harmonie qui charmait l’oreille.
La lecture, l’écriture, un peu de latin pour qu’elle pût suivre plus tard les études domestiques de son jeune frère, l’intelligence et le goût des livres classiques français qui étaient le fond de la bibliothèque de la vieille maison, quelques-uns des modernes, tels que Chateaubriand et Lamennais, qui venaient de revernir le catholicisme, enfin un petit nombre de livres tout à fait nouveaux, venus de Paris par des amis qui les prêtaient au Cayla : voilà l’éducation de mademoiselle de Guérin, éducation toute passée d’abord par l’âme du père, comme l’eau suspecte filtrée par le crible. […] « J’aime peu les nouvelles, mais celles des amis font toujours plaisir, et on les écoute avec plus d’intérêt que celles du monde et de l’ennuyeuse politique. […] « Aujourd’hui on a placé un âtre nouveau à la cuisine.
Sa méthode était un art tout nouveau dans le sermon. […] Que penserait-on, en littérature, d’un critique qui s’évertuerait à nous prouver que nous avons le droit de faire du nouveau à tout prix, et qui pousserait à la production des livres, au nom des libertés de l’esprit humain ? […] Suffisait-il que Vauvenargues vécût quelques années de plus, pour que le dix-huitième siècle, ce temps des liaisons intéressées, et fragiles, où les amis ressemblent à des partisans enrôlés sous un chef, vît un exemple nouveau de ces amitiés littéraires dont la gloire aimable s’ajoute à toutes celles qui ont valu au dix-septième siècle son nom de grand ?
Ceux qui avoient déjà écrit pour les anciens écrivirent, de nouveau, pour Homère. […] Ne se moqueroit-on point d’un homme, remarque Ségrais, qui, en considérant le Louvre ou quelqu’autre palais magnifique, diroit que ces ouvrages ne sont pas nouveaux, parce qu’il auroit vu ailleurs des dômes & des pavillons ? […] On convient généralement qu’Énée vivoit trois cens ans après Didon : sur quoi les sçavans, scrupuleux en fait de noms & de dattes, se récrient contre l’audace de Virgile ; lui demandent raison d’avoir fait rencontrer deux illustres personnages qui ont vécu dans des siècles différens ; d’avoir supposé à la reine de Carthage la passion la plus violente & la plus éloignée de son caractère, puisqu’à la mort de Sichée, elle lui voua une fidélité inviolable & préféra le bûcher à de nouveaux engagemens.
Mentionnons pourtant deux de ces visions encore inconnues : l’une parce qu’elle n’est point terminée (qui rejoindra un de ces jours la Sainte Cécile chez Le Barc : une famille de Bretons, des figures plus grandes qu’à l’ordinaire) ; l’autre sur une lettre à M. de Gourmont, voici deux ans, un bien vrai Filiger10 : je découpe deux morceaux au hasard de l’encadrement, car on sait que Filiger, œuvres assez reconnaissables, les aime signer en plus sur la bordure (j’ai gardé sa ponctuation rythmée de lied) : « La petite vierge en tête de ma lettre a été faite à votre intention, voilà quelques jours déjà… Vous voyez que je n’ai pas attendu de recevoir de vos nouvelles pour penser à vous ? […] Nous ne les pousserons pas de l’épaule, n’étant plus au XVIIe siècle ; nous attendrons que leur Ame raisonnable par rapport à elle-même et aux simulacres qui entouraient leur vie, se soit arrêtée (nous n’avons pas attendu d’ailleurs), nous deviendrons aussi des hommes graves et gros et des Ubus et après avoir publié des livres qui seront très classiques, nous serons tous probablement maires de petites villes où les pompiers nous offriront des vases de Sèvres, quand nous serons académiciens, et à nos enfants leurs moustaches dans un coussin de velours ; et il viendra de nouveaux jeunes gens qui nous trouveront bien arriérés et composeront pour nous abominer des ballades ; et il n’y a pas de raison pour que ça finisse. […] A l’apparition de la vierge mystique et du nouveau nombre, Don Juan abandonne Mille-et-trois, et l’on voit s’avancer l’une vers l’autre les deux forces.
La révolution de 1848 lança dans la langue honnête et modérée un peuple nouveau de mots ; depuis la réaction littéraire commencée sous le consulat, ils dormaient dans les discours, les pamphlets, les journaux et les proclamations de la grande époque révolutionnaire et ne s’aventuraient en plein jour que timidement, dans le langage populaire. […] Il avait de nouveaux maîtres à satisfaire. […] Les amateurs d’acrobatie politique trouveront dans le Dictionnaire des Girouettes de Prosny d’Eppe et dans le Nouveau Dictionnaire des Girouettes de 1831, de quoi exciter leur admiration la plus exigeante.
» Il s’attendrit de nouveau sur son propre supplice ; il amollit son discours ; il a pitié de lui-même, il essaye d’apitoyer ses accusateurs. […] l’arbre qu’on a coupé n’est pas encore sans espérance ; il peut reverdir, il peut végéter de nouveau ; lors même que ses racines auraient été desséchées sous la poussière, l’humidité de l’eau lui rendrait la sève, et ses feuilles renaîtront comme au jour où il fut planté. […] « La terre, comme une molle argile, prend une face nouvelle ; elle se pare d’un nouveau vêtement.
Actuellement, on prononce rarement son nom, qu’ignorent peut-être les générations nouvelles — auprès de qui pour le moins, il doit avoir peu de signification. […] Hors du royaume des arts, la société cultivée témoignait de nouvelles aspirations et poursuivait éperdument la recherche de sensations raffinées dans une production artistique extrêmement intellectuelle. […] Si nous ne ressentions nous-même un certain ennui à toujours penser, à propos de leurs œuvres, à celles d’autres auteurs, nous ferions sentir par un nouveau rapprochement l’indigence de leur observation et leur impuissance à dessiner des caractères. […] Toutes les recherches techniques de ce temps (l’un de ceux qui les poussèrent le plus loin et le plus avant) se reflètent dans le langage de cet écrivain, dont l’originalité tient pour partie à l’étrange combinaison de l’héritage traditionnel avec un effort si nouveau. […] Soit sous des ciels nouveaux, soit à travers les classes de la société, il voyage, recherchant derrière les manifestations essentielles et les gestes de la passion, quelque chose qui lui échappe sans cesse.
De même que l’alexandrin s’est assoupli, diversifié, enrichi de toute sorte d’effets, depuis le xviie siècle, sans perdre pour cela sa structure intime, de même les genres peuvent subsister dans leur essence, et la voiler d’apparences multiples pour répondre à des besoins nouveaux de l’esprit moderne. […] Le fameux morceau de la Première Philippique, où Démosthène montre les badauds d’Athènes allant aux nouvelles sur la place publique et se communiquant tous les « racontars » sur les projets et la santé de Philippe, c’est ce qu’il y a « de plus simple, de plus naturel et de moins enflé » ; et cependant « qui est-ce qui n’en sent point le sublime ?
C’étaient de nouveaux enrichis, passant soudainement de la pauvreté à l’opulence, et possédés par leur fortune au lieu de la posséder, selon le précepte des sages. […] Je reconnais encore le grand écrivain de tous les temps dans cette critique de certains auteurs de son siècle : « Pourveu, dit-il, qu’ils se gorgiassent en la nouvelleté, il ne leur chault de l’efficace ; pour saisir un nouveau mot, ils quittent l’ordinaire, souvent plus fort et plus nerveux168. » Mais voici qui est de l’écrivain du xvie siècle « Le langage françois n’est pas maniant et vigoureux suffisamment ; il succombe ordinairement à une puissante conception ; si vous allez tendu, vous sentez souvent qu’il languit soubs vous et fleschit ; et qu’à son default le latin se presente au secours, et le grec à d’aultres. » Cette crainte d’en dire trop peu dans le discours, de laisser quelque chose de reste, et que ce reste soit le plus important, est bien d’un siècle plus affamé de connaissances que de vérité.
Lorsqu’il vit, vers 1829, de nouvelles générations arriver et prendre rang dans le camp des novateurs, à des postes plus avancés que n’était le sien, son impatience redoubla et ses colères devinrent plus fréquentes. […] Depuis ce jour, M. de Latouche se montra plus circonspect avec les nouveaux venus ; il eut des avances toutes particulières pour les jeunes talents, pour Musset, pour Gautier, pour Hégésippe Moreau ; il eut même des retours et des repentirs sur ses rancunes passées ; mais il était trop tard, sa réputation était faite et trop faite : l’écriteau lui resta.
La banalité de cette conclusion nécessaire me réjouit, car une étude de ce genre doit, pour avoir son intérêt, aboutir, quoique par un chemin détourné et nouveau, à la vieille route royale piétinée par les longues caravanes. […] Max Muller (Nouvelles leçons, I, ve leçon) montre que l’épervier et le tiercelet, délaissés comme instruments de chasse, donnèrent leurs noms à des armes à feu : l’épervier, muscatus, devint le mosquet ou mousquet ; en italien le tiercelet, terzuolo, devint un petit pistolet, terzeruolo.
Elle doit employer sa toute-puissance à faire qu’aux deux premières représentations des ouvrages nouveaux donnés aux grands théâtres, il n’y ait absolument aucun billet donné.
C’était là le fondement de son aversion pour le drame : il l’estimait surtout inutile, et, quand on lui parlait d’un certain Vindicatif que composait un des partisans du nouveau genre, il demandait s’il pouvait y avoir un plus grand « vindicatif » qu’Atrée.
Huysmans L’Exilée : « De douces fleurs… mouillées des larmes du sincère amour », voilà, fidèlement décrits par l’épigraphe de Shakespeare, qui les précède, les nouveaux vers de M.
La terre lui paraît encore divisée en royaumes qui se font la guerre ; il semble ignorer la « paix romaine », et l’état nouveau de société qu’inaugurait son siècle.
Le mouvement qu’il dirigeait était tout spirituel ; mais c’était un mouvement ; dès lors les hommes d’ordre, persuadés que l’essentiel pour l’humanité est de ne point s’agiter, devaient empêcher l’esprit nouveau de s’étendre.
L’auteur y oppose l’amour de la gloire qui, chez les peuples anciens, à Rome surtout, payait les plus grands services ; il s’exalte de nouveau et avec une éloquente chaleur au souvenir de ces grands hommes de la république romaine, dont il sent si bien la dignité.
Cette hérédité le constitue intégralement, impliquant jusqu’à l’élasticité qui lui permettra de prendre, avec plus ou moins d’aisance, un plus ou moins grand nombre de formes nouvelles, impliquant une tendance à varier dont elle détermine strictement la mesure.
Les découvertes sur l’électricité ne laissent rien à désirer à cet égard, et nous ont donné de nouvelles raisons d’admirer l’Être suprême.
Mais le livre de Mme de Staël et de la Princesse Louise nous apprend aujourd’hui, comme les Souvenirs de Mme Récamier nous l’avaient déjà appris, que ce n’est pas uniquement avec cela qu’on fait des portraits ressemblants et vivants et placés dans des jours nouveaux, qu’on annonce, — dans la perspective, définitive et suprême, où jusqu’ici on ne les avait jamais vus !
À travers champs et Autour d’un phare ne sont, en effet, que deux nouvelles médiocres — comme toutes les femmes d’un temps, si prodigieusement et si aisément écrivailleur, pourraient en écrire.
Elle ne renferme ni faits ignorés et nouveaux, ni valeur d’homme méconnue et restituée, ni lumière éteinte et rallumée dans les ténèbres.
Ardemment synthétique de tendance, quand le siècle et ses misérables philosophies ne jurent que par cette Fée aux miettes de l’analyse, en avant sur toutes les idées de son temps, et, pour preuve, dès 1845 repoussant, avec un mépris mérité, cette théorie obstinée de l’art pour l’art, triomphante alors, et qui prétend encore, à l’heure qu’il est, n’être pas battue, la revue de César Daly avait, parmi les autres buts qu’elle voulait atteindre, le but plus difficile et plus spécial de dégager l’inconnue de l’art qui va naître, et de prédire, en étudiant profondément la société moderne et ses nouvelles conditions, le caractère du style architectonique de l’avenir ; car l’architecture du xixe siècle n’est pas née.
Eh bien, c’est dans ce ton qu’il va, qu’il va droit devant lui, comme s’il revenait de… Stockholm ou de Pontoise, ne faisant jaillir sur sa route ni aperçu nouveau, ni opinion nette dont l’esprit du lecteur puisse être reconnaissant au sien, sur ce règne brillant et délabré qui commença si bien et finit si mal, plus semblable à un carrousel ou à une représentation théâtrale qu’au règne d’un roi sérieux qui sent sa fonction jusque dans le plus profond de sa conscience !
Assurément, aux yeux de qui sait discerner et sait conclure, l’histoire de la maison de Saint-Cyr, du temps de Louis XIV et de madame de Maintenon, telle que Lavallée nous la raconte, est une vue, prise par un côté nouveau, sur l’esprit et les mœurs du grand siècle, saisis, comme au plus frais et au plus pur de leur source, dans l’âme des jeunes filles qui y étaient élevées et dans l’éducation qu’on leur donnait.
À peu d’exceptions près, je les y vois tous, sans aucuns faits nouveaux.
Si aujourd’hui, par impossible, les atroces Tartuffes qui veulent la mort du Christianisme par l’appauvrissement de la Papauté, et les imbéciles, plus nombreux encore, qui croient que pour la gloire et le renouvellement de la Papauté, avilie, selon eux, dans le pouvoir et les richesses, il faudrait la jeter vivante à la voirie des grands chemins et qu’elle allât tendre sa tiare à l’aumône comme Bélisaire y tendait son casque, avaient une vue juste de la réalité, le sou que la Chrétienté y ferait pleuvoir de toutes parts serait l’atome constitutif d’un pouvoir temporel nouveau, qui — le monde étant différent de ce qu’il était il y a dix-huit siècles — ne se développerait pas comme la première fois, mais trouverait une autre forme de développement.
Je ne le fais pas aussi nouveau que cela dans notre Histoire.
Elle disait avec Madame de Staal (Mademoiselle Delaunay) : « Je suis toujours enchantée de faire de nouvelles connaissances.
À peu d’exceptions près, je les y vois tous, sans aucuns faits nouveaux.
I Ce n’est pas un livre nouveau, mais la reproduction d’un livre ancien déjà, mais qui n’a point vieilli.
Guizot en parla dans une de ses nouvelles préfaces.
Tout cela n’est pas nouveau ; mais rappelez-vous le mot de Pascal, vous qui avez au moins le respect des noms écrasants, et taisez-vous !
Je me demande encore ce qu’aurait dit Napoléon, qui n’aimait pas les philosophes, s’il avait vécu du temps de ces nouveaux après lesquels on peut espérer qu’on n’en reverra plus, et si M. l’académicien Caro les lui avait présentés ?
Ce fossoyeur d’un genre nouveau, qui ne ressemble pas à celui d’Hamlet et qui creuse son propre trou à lui-même ; ce creuseur à bêche sanglante, qui regarde, avec des yeux scientifiques et épouvantés, dans le mal certainement destructeur de sa chair et dans le mystère horriblement incertain de la mort, est, esthétiquement, d’un effet terrible.
Malgré le dépit très vrai de vaincu et le désir très vif d’être impertinent pour le vainqueur qui anime l’auteur de l’Angleterre au xviiie siècle, on reconnaît pourtant dans ce nouveau livre l’impérissable goût de la substance bien connue… C’est du navet aigri, mais, au bout du compte, c’est toujours du navet !
… Quand nous nous en allons en égoïstes Contemplations de toutes sortes, quand nous ne méditons que sur nous-mêmes, quand la poésie du moi, dans la littérature du xixe siècle, suit la philosophie du moi, comme le laquais suit son maître, nous trouvons nouveau et excellent ce titre impersonnel et viril qui nous promet des peintures saines et mâles, des mœurs naïves et touchantes et des sentiments de héros.
Comme Godwin, ce fort romancier anglais qui le premier eut l’audace de faire un livre où l’intérêt n’est plus l’amour, Ferdinand Fabre s’est adressé à d’autres passions que celle de la femme, et il a prouvé que, démêlées par une griffe de moraliste qui sait les carder, elles sont d’un intérêt, pour qui les comprend, tout aussi intense que la banale passion de la femme, qui est au niveau de toutes les âmes, même les plus basses… C’est l’ambition aussi — comme l’auteur du Caleb William — que Fabre a mise en scène dans son nouveau roman ; mais c’est l’ambition spécialisée dans un prêtre, c’est-à-dire la plus profonde, la plus terrible et la plus grandiose des ambitions !
Victor Hugo respire de nouveau dans le roman de M.
Théophile Gautier dans son fameux Capitaine Fracasse, lesquelles étaient faites, avant ce surprenant Capitaine, dans toutes les comédies sans exception de l’ancien théâtre espagnol, italien et français ; dans toutes les Nouvelles des vieux romanciers du commencement du dix-septième siècle, et que seul un romantisme impuissant, qui travaille en vieux, quand il croit faire du neuf, peut nous donner, après trente ans de romantisme plus heureux, pour de colossales inventions !
Si vous joignez de plus à cela l’horripilation impudique que causent, à ces sensitives du mariage des prêtres, le dogme de l’immaculée Conception et la haine profonde pour le Marianisme, — cette affreuse religion entrevue par Michelet, — qui remplacerait prochainement le Christianisme si nous n’avions pas pour le sauver des docteurs comme des Julio de la Clavière et des abbés Trois-Étoiles, vous aurez à peu près tout ce qu’il y a de vues et de choses nouvelles dans ce Maudit, que j’appelle plutôt le mal dit ; car il est impossible de plus mal dire, il est impossible de plus manquer que ce livre du talent qui sait exprimer même des sottises, et qui parfois les fait passer !
La cristallisation des nouveaux sentiments ne commença que plus tard, et non par la surface mais par les couches les plus profondes, les couches subconscientes de nos âmes.
Lors donc qu’un genre a été traité par quelques grands hommes dans un pays ou dans un siècle, pour exciter un nouvel intérêt, et avoir des succès nouveaux, il faut attendre que les idées prennent un autre cours, par des changements dans le moral, dans le physique, et peut-être par des révolutions et des bouleversements.
En 1636, il crée, pour avoir de l’argent, vingt-quatre charges nouvelles : le parlement se plaint ; le cardinal fait emprisonner cinq magistrats.
Un « caractère » nouveau c’est un homme ou une femme qui a inventé un nouveau moyen de souffrir soi-même et de faire souffrir les autres. […] Parcourez encore une fois ses pièces à ce nouveau point de vue. […] Sans songer à les énumérer toutes, il y a le Don Juan par curiosité d’explorations et de découvertes nouvelles, et il n’est qu’esquissé dans l’œuvre de Molière ; il y a le Don Juan artiste qui cherche éternellement son idéal de beauté et qui ne le trouve jamais, et celui-ci n’est pas même indiqué par Molière ; il y a surtout le Don Juan par bonté (précisément le contraire de celui de Molière), qui ne séduit jamais les femmes, mais qui, ayant en lui je je ne sais quoi qui les attire, est désiré par elles, obsédé par elles et n’a jamais la cruauté de les refuser, et ce type, dessiné, au comique, par quelques auteurs, mériterait : d’être traité au sérieux par un grand poète. […] C’est un bourgeois parisien catholique du xvie siècle, rien de nouveau ne s’étant introduit par la lecture ou par le commerce du monde dans sa famille depuis son grand-père. […] Car « on apprend par là chaque jour les petites nouvelles galantes, les jolis commerces de prose et devers ; on sait à point nommé qu’un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet, qu’une telle a fait des paroles sur un tel air ; que celui-ci a fait un madrigal sur une jouissance et que celui-là a composé des stances sur une infidélité… » et en effet « n’est-ce pas renchérir sur le ridicule qu’une personne se pique d’esprit et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque jour ».
Oriane désirerait qu’il montât, afin de le voir ; et le marchand descend, comptant bien ramener en haut le nouveau chaland sous prétexte de quelque dentelle ; mais il revient bientôt seul. « Madame, dit-il à Oriane, je suis au désespoir de n’avoir pu vous satisfaire ; depuis que je suis descendu, Élomire n’a pas dit une seule parole ; je l’ai trouvé appuyé sur ma boutique dans la posture d’un homme qui rêve. […] Ces imitations, en un mot, ne sont le plus souvent pour nous que le résumé heureux de toute une famille d’esprits et de tout un passé comique dans un nouveau type original et supérieur, comme un enfant aimé du ciel qui, sous un air de jeunesse, exprime à la fois tous ses aïeux. […] De l’autre qu’on connoît la traitable méthode Aux foiblesses d’un peintre aisément s’accommode : La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur ; Elle sait secourir, par le temps qu’elle donne, Les faux pas que peut faire un pinceau qui tâtonne ; Et sur cette peinture on peut, pour faire mieux, Revenir, quand on veut, avec de nouveaux yeux. […] Le grand nombre superficiel salue au passage un trait de sa connaissance et s’écrie : « C’est le portrait de tel homme. » On attache pour plus de commodité une étiquette connue à un personnage nouveau.
Mardi 10 janvier Dans la préface de son nouveau roman, Maupassant attaquant l’écriture artiste, m’a visé, — sans me nommer. […] On appelle l’auteur au journal, mais pendant trois mois, avant de donner son nom de Platel, le nouveau rédacteur envoie de province des articles, signés : Unus. […] Tout en entrant, il déclare qu’il a fini d’écrire, qu’il publiera encore quelques nouvelles, mais qu’il ne publiera plus un volume, qu’il se sent complètement épuisé, vidé. […] Enfin il se guérit de sa maladie nerveuse, en se livrant à des promenades à pied de six heures, passant toujours par les mêmes routes, en évitant ainsi l’inquiétude des nouveaux et inconnus chemins.
La peinture qui suit est un nouveau mélange d’idées et de symboles orientaux : Et d’abord, sache Que le monde où tu vis est un monde effrayant Devant qui le songeur, sous l’infini ployant, Lève les bras au ciel et recule terrible. […] Toutes les Vérités, comme autant de constellations du firmament moral, vont lui apparaître l’une après l’autre ; toutes les divinités de l’âme vont surgir, chacune avec son « attribut », et les ailes du poète nous transportent dans cet Olympe nouveau. […] plaindre, c’est déjà comprendre La grande vérité sort de la grande excuse… Dès que, s’examinant soi-même, on se résout A chercher le coté pardonnable de tout, … Le réel se dévoile, on sent dans sa poitrine Un cœur nouveau qui s’ouvre et qui s’épanouit. […] Ne demandez pas de droits pour le peuple tant que le peuple demandera des têtes215. » Après les événements de l’année terrible, il exprime de nouveau éloquemment le droit de l’individu devant les masses : Le droit est au-dessus de tout ; . . . . . . . .
“C’est un des abrégés les plus exacts de notre histoire (dit l’auteur du Nouveau Dictionnaire historique,) il est écrit d’un style simple & un peu lâche. […] Ils commencerent sur un nouveau plan. […] “Il falloit (dit Clément dans ses nouvelles littéraires) avoir une tête de fer & un cul de plomb pour soutenir le travail immense qu’a dû coûter un si vaste projet. […] Kœmpfer, dit l’auteur du Nouveau Dictionnaire historique, voit en savant ; il écrit de même.
— « Nous, m’ont dit les Voyages ; Laisse-nous t’emporter vers de lointaines fleurs. » — Mais, tout éprise encor de mes premiers ombrages, Les ombrages nouveaux n’ont caché que mes pleurs.
Ainsi Euripide débitait des maximes ; mais Aristophane, nouveau Moïse, fit tomber sur lui sa pluie de Grenouilles, pour le punir de sa morale affadissante167. — La tragédie française est non seulement terriblement froide, mais aussi froidement terrible.
Elles se rapprochent, se croisent, se confondent, se séparent de nouveau.
La première séance fut celle du 13 mars 1634 : le Parlement, inquiet et jaloux de la constitution d’un nouveau corps, dont il ne concevait pas nettement les attributions, refusa pendant longtemps d’enregistrer les lettres patentes qui établissaient l’académie ; il ne céda qu’au bout de trois ans, le 10 juillet 1637.
L’Écornifleur est un roman nouveau, et c’est déjà extraordinaire.
Comment, n’allant presque jamais au théâtre, depuis qu’après un an d’expérience quotidienne, poursuivie par devoir ou plutôt par métier, en 1888, je reconnus dès 1889 que, plus ça changeait plus c’était la même chose, que, si aux reprises du Courrier de Lyon, le régisseur, je suppose, a l’attention gracieuse de rafraîchir les scènes les plus défraîchies, pour les vaudevilles d’usage courant on néglige même ce soin ingénu, qu’on change, il est vrai sur l’affiche Boucheron en Burani, et dans la pièce Molinchart en Dupotard, mais que ces corrections nominales ne font différer en rien les produits nouveaux de l’invariable étalon déposé dans les prisons où le Palais-Royal fait travailler, — comment, avec ce parti pris évident d’indifférence aux manifestations, dramatiques, viens-je, en personnage de prologue, improviser sur cette scène mon petit solo de rhétorique ?
Duportal du Goasmeur des détails nouveaux, qui ne confirment pas certaines suppositions que taisait ma mère sur ce qu’il y avait de mystérieux dans les allures du vieux solitaire.
Jésus fut donc livré à une cohorte de troupes auxiliaires, et tout l’odieux des supplices introduits par les mœurs cruelles des nouveaux conquérants se déroula pour lui.
S’il me parle des sourcils, du nez, de la bouche, des joues, du menton, du cou, de la gorge, je les vois ; mais chacune de ces parties qui me sont successivement indiquées, ne s’accordant plus avec l’ensemble des précédentes, il me force soit à n’avoir dans mon imagination qu’une figure incorrecte, soit à retoucher ma figure à chaque nouveau trait qu’il m’annonce.
Il a trop souvent renvoyé les images nouvelles qui venaient à lui, pour faire accueil à de vieilles connaissances ».
Le livre est intéressant, il est bien ordonné, il est nouveau.
À ne le prendre que pour ce qu’il est, un anecdotier, moitié perroquet et moitié pie, un caquet-bonbec historique qui fit toute sa vie métier et marchandise de propos libertins et de sales nouvelles, il n’y a trace ni d’imagination ni de goût dans sa façon de raconter l’anecdote.
S’il n’y avait de dangereux que les chefs-d’œuvre, la Critique pourrait devenir sans inconvénient une bonne fille et le nouveau livre de Michelet rester bien tranquille dans sa primitive innocence.
Elle révéla un type nouveau, où toutes les adresses, tous les dons, toutes les finesses, toutes les sortes d’esprit de son sexe, se tournèrent en une sorte de cruauté réfléchie qui donne l’épouvante.
Ils furent comme la semaille des dents de ce nouveau dragon de Cadmus… Il y eut, dans des camps d’opinions différentes : Suleau, Loustalot, Camille Desmoulins, Mallet-Dupan, Rivarol, Champcenetz, Mirabeau lui-même qui s’en mêla, et Mirabeau Tonneau, son frère, et, parmi eux, le plus noblement désintéressé des partis qui souillaient tout alors, le plus pur, le plus probe et le plus sublimement énergique, André Chénier, qui mourut pour l’avoir été… Tels furent les premiers clairons de cette légion de trompettes qui sonnèrent la diane de la Révolution, et qui continueront, je le crains bien, de sonner l’anarchie, jusqu’à la trompette, qui les fera taire enfin, du jugement dernier !
Vera, dans des notes d’une transparence profonde et, selon moi, bien supérieures au texte de sa traduction, s’est efforcé à nouveau de dégager cette chétive lueur, si c’en est une, qui a tant de peine à sortir de la langue obscure et rétractée d’Hegel… Eh bien !
Comme mathématicien, en effet, il fut pour les méthodes anciennes contre les méthodes nouvelles, dont il méconnut la portée, ce qui lui mérita peut-être que Voltaire le mît, comme géomètre, très au-dessous de Condorcet.
L’historien fait tourner tout le siècle dans cette lumière sacrée, — espèce de jour nouveau qui ne l’avait jamais pénétré.
Walckenaer a publié un livre exact, ramassé partout où il y avait un renseignement à prendre, et dans lequel il a répété, en digne érudit, c’est-à-dire en cultivateur exclusif de la faculté de la mémoire, toutes les formules de l’admiration classique sur La Fontaine, sans une phrase nouvelle ni un aperçu nouveau.
Laurent Pichat, ce cygne des années lointaines qui s’est mis, comme un jeune coq, à chanter l’aurore qui se lève sur un monde nouveau le poulailler de la Démocratie, aurait, assurément, plus de grâce et de profondeur dans ses chants s’il chantait les heures crépusculaires, voisines de la nuit qui nous menace.
— l’empêcher d’écrire ce livre d’Elle et Lui dont elle croit orner son déclin, il n’y aurait ici qu’un roman, triste en soi, ni meilleur, ni pire, ni plus nouveau en talent et en morale, que les autres productions de l’auteur d’Indiana, de Jacques et de Leone Leoni 9 !
Nous a-t-il montré une maladie à formes nouvelles, une affection ou une combinaison inattendue d’affections, dans ce terrible principe morbide omnipotent et menaçant que nous portons dans nos poitrines et que nous appelons notre cœur ?
Par la même raison, ils doivent encore être plus loin de la finesse de l’esprit et des idées, qui ne peut être que le partage d’un siècle exercé et très poli, et qui peut-être suppose déjà un peu le dégoût des grandes choses et le désir de s’ouvrir de nouvelles routes.
Les deux premières parties peignent avec noblesse les talents d’un général et les vertus d’un sage ; mais, à mesure que l’orateur avance vers la fin, il semble acquérir de nouvelles forces.
Il a préféré, comme il fait presquetoujours, la vérité complète et c’est-à-dire ceci : un homme sincère, bourru et candide ; du reste, en tant qu’intelligent et mêlé au monde, sachant les choses et connaissant les hommes ; donc tantôt et même le plus souvent s’attendant très bien à ce que sa franchise lui soit imputée à injuriosité ; quelquefois donnant à nouveau dans la candeur, parce que le naturel, que rien n’efface, reprend le dessus. […] Qu’il s’emporte contre tous les désordres dont il n’est que le témoin, ce sont toujours de nouveaux traits au tableau, mais qu’il soit froid sur celui qui s’adresse directement à lui ; car ayant déclaré la guerre aux méchants, il s’attend bien qu’ils la lui feront à leur tour. […] Dès ses débuts à Paris, Molière le fait remarquer, et précisément pour accoutumer le public à ces procédés nouveaux. […] Or « le talent de parler tient le premier rang dans l’art de plaire ; c’est par lui seul qu’on peut ajouter de nouveaux charmes à ceux auxquels l’habitude accoutume les sens. […] De même enfin, j’y reviens, mais à un point de vue nouveau, les attaques de Molière
Nouveau caractère à noter. […] D’abord il agit comme initiateur des mouvements qui accompagnent la perception, l’image ou l’idée ; puis ces mouvements, souvent intenses, reviennent au cerveau par le moyen du sens musculaire à titre de sensations des mouvements ; celles-ci augmentent la quantité d’énergie disponible qui d’une part sert à maintenir ou à renforcer la conscience, d’autre part revient à son point de départ sous la forme d’un nouveau mouvement. […] La surprise, à un plus haut degré l’étonnement, est un choc produit parce qui est nouveau et inattendu : si, par exemple, une personne casanière, que je crois chez elle à deux cents lieues, entre brusquement chez moi. […] Au moment du choc, le polyidéisme antérieur s’arrête net, parce que l’état nouveau fait irruption, comme un géant, dans le struggle for Life qui existe entre les états de conscience. Peu à peu, l’état nouveau est classé, mis en connexion avec d’autres, l’équilibre tend à se rétablir ; mais, la surprise passée, l’état qui lui succède d’abord c’est l’attention, c’est-à-dire un monoïdéisme ajusté : l’adaptation a eu le temps de se faire.
Sous ce portique circulaire, tous les seigneurs qui ont l’entrée de la chambre pourront assister ensemble au jeu d’un nouveau jet d’eau. […] Pourtant l’ambassadeur Mercy181, homme fort appliqué, semble trouver que cela est suffisant ; du moins il juge que Louis XVI « a beaucoup d’ordre, qu’il ne perd pas de temps aux choses inutiles » ; en effet son prédécesseur travaillait beaucoup moins, à peine une heure par jour Ainsi les trois quarts de son temps sont livrés à la parade Le même cortège est autour de lui, au botté, au débotté, quand il s’habille de nouveau pour monter à cheval, quand il rentre pour prendre l’habit de soirée, quand il revient dans sa chambre pour se mettre au lit […] Et ne croyez pas que cette suite soit mince183 : le jour où M. de Chateaubriand est présenté, il y en a quatre nouveaux, et « très exactement » tous les jeunes gens de grande famille viennent deux ou trois fois par semaine se joindre au cortège du roi. — Non seulement les huit ou dix scènes qui composent chacune de ses journées, mais encore les courts intervalles qui séparent une scène de l’autre, sont assiégés et accaparés.
C’est lui qui détruit l’ancien drame, abaisse le nouveau, appauvrit et détourne la poésie, produit l’histoire correcte, agréable, sensée, décolorée et à courtes vues. […] Il marque tout dans le vol du faisan, le frou-frou de son essor, « ses teintes lustrées, changeantes, — sa crête de pourpre, ses yeux cerclés d’écarlate, — le vert si vif que déploie son plumage luisant, — ses ailes peintes, sa poitrine où l’or flamboie1121. » Il a la plus riche provision de mots brillants pour peindre les sylphes qui voltigent autour de son héroïne, « lumineux escadrons dont les chuchotements aériens semblent le bruissement des zéphyrs, — et qui, ouvrant au soleil leurs ailes d’insectes, — voguent sur la brise ou s’enfoncent dans des nuages d’or ; — formes transparentes dont la finesse échappe à la vue des mortels, — corps fluides à demi dissous dans la lumière, — vêtements éthérés qui flottent abandonnés au vent, — légers tissus, voiles étincelants, formés des fils de la rosée, — trempés dans les plus riches teintes du ciel, — où la lumière se joue en nuances qui se mêlent, — où chaque rayon jette des couleurs passagères, — couleurs nouvelles qui changent à chaque mouvement de leurs ailes1122. » Sans doute ce ne sont point là les sylphes de Shakspeare ; mais à côté d’une rose naturelle et vivante, on peut encore voir avec plaisir une fleur en diamants, comme il en sort des mains d’un joaillier, chef-d’œuvre d’art et de patience, dont les facettes font chatoyer la lumière et jettent une pluie d’étincelles sur le feuillage de filigrane qui les soutient. […] Alors parut un nouveau personnage, idole et modèle de son temps, l’homme sensible qui, par son caractère sérieux et par son goût pour la nature, faisait contraste avec l’homme de cour.
« Quand le nouveau châtelain fut instruit de cela, il fit beaucoup de bruit, et voulut voir cette poudre ; mais il se tut ensuite, se doutant qu’elle m’était donnée par l’ordre du pape. […] « Le nouveau châtelain, oubliant que son frère en mourant m’avait fait présent de toutes ses dépenses pour moi, voulut en agir comme un vrai barrigel et ses semblables, et me força de les lui rembourser ; ce qui me coûta beaucoup d’argent. […] Le moment arrivé, je courus au palais ; mais, comme les mauvaises nouvelles viennent plus vite que les bonnes, M.
Rien de nouveau sous le soleil, pas même les raffinements et les proverbes de la politique. […] Il faut créer en plus grand nombre de nouvelles phratries ; il faut substituer aux sacrifices particuliers des fêtes religieuses, peu fréquentes, mais publiques ; il faut confondre autant que possible les relations des citoyens entre eux, en ayant soin de rompre toutes les associations antérieures. […] Supprimez-y deux chapitres et vous n’avez rien à ajouter, rien à retrancher pour que la Politique d’Aristote, écrite 350 ans avant Jésus-Christ, soit le manuel de l’homme d’État de toutes les époques, preuve que la vérité est éternelle et qu’il n’y a rien de nouveau sous le ciel que le mensonge et le sophisme destinés à soutenir toutes les tyrannies, celle du peuple comme celle des rois.
Celui-là trouvera dans le fleuve une mort honteuse. » Quand le chapelain du Roi vit Hagene briser le navire, il lui adressa de nouveau la parole de l’autre rive: « Assassin sans loyauté, que vous ai-je fait pour que vous vouliez ainsi me noyer, moi, innocent de tout crime ? […] sommeliers, dit le héros fatigué, songez à servir convenablement vos hôtes, apportez de bons mets à ces seigneurs et laissez-moi porter des nouvelles à mes maîtres chéris. » Parmi ceux qui, confiants en leur force, s’avancèrent devant les marches, il en frappa quelques-uns de si lourds coups d’épée, que tous par crainte remontèrent les degrés. […] Ces horribles nouvelles causèrent la mort du petit enfant.
George Farcy72 La Révolution de Juillet a mis en lumière peu d’hommes nouveaux, elle a dévoré peu d’hommes anciens ; elle a été si prompte, si spontanée, si confuse, si populaire, elle a été si exclusivement l’œuvre des masses, l’exploit de la jeunesse, qu’elle n’a guère donné aux personnages déjà connus le temps d’y assister et d’y coopérer, sinon vers les dernières heures, et qu’elle ne s’est pas donné à elle-même le temps de produire ses propres personnages. […] Morin, à Fontenay-aux-Roses ; il s’y rendait deux fois par semaine, et le reste du temps il vivait à Paris, jouissant de ses anciens amis et des nouveaux qu’il s’était faits.
Contre eux, depuis un siècle, un long murmure s’élève et va s’enflant jusqu’à devenir une clameur où l’esprit ancien et l’esprit nouveau, les idées philosophiques grondent à l’unisson. « Je vois, disait le bailli de Mirabeau119, que la noblesse s’avilit et se perd. […] Il se contente d’être économe pour lui-même ; il inscrit sur son journal un raccommodage de montre, et laisse la voiture publique, aux mains de Calonne, se charger d’abus nouveaux pour rentrer dans l’ancienne ornière, d’où elle ne sortira qu’en se disloquant.
Elle rougissait déjà de sa modération d’un jour, et cherchait à semer de nouveaux ombrages entre le trône et la nation. […] XXI De la situation dégradée du roi au moment où la constitution de 1791 était proclamée, où sa puissance n’existait plus, et où sa responsabilité pesait tous les jours sur sa tête, j’en conclus qu’il eût mieux valu alors pour le roi dégradé et pour la nation exigeante proclamer une république ou une dictature de la nation qui aurait laissé le roi à l’écart et en réserve pendant les essais d’application des principes populaires nouveaux.
III En ce temps-là, ma famille voyait souvent des émigrés rentrer dans le pays, et revendiquer leur domaine les uns de l’impartiale bienveillance du gouvernement nouveau, les autres de leurs acquéreurs. […] Ce volume, malgré les chicanes que quelques puristes jaloux et malveillants répandirent dans le public contre son authenticité, à cause de quelques termes évidemment nouveaux insérés çà et là dans le texte, triompha et triomphera de tout.
… Tandis qu’en marchant il crée pour ainsi dire de nouveaux peuples, on doit être bien frappé d’un bout de l’Europe à l’autre de l’état remarquable de la France. […] Quand le poète nous a dit que cette eau est suave et fortifiante, que tel parfum est discret comme la pudeur, ou léger comme l’espoir, ou chaud comme un baiser, et que les « arbres somptueux » portent des « fruits nouveaux », il est au bout de ses imaginations ; et nous sentons bien que ce ne sont là que des mots et que, moins timoré ou plus franc, il eût simplement transporté dans son Paradis les coulis du café Anglais et les meilleurs produits de la parfumerie moderne, ou qu’il se fût contenté de mettre en vers cet admirable conte de l’Ile des plaisirs, où le candide Fénelon exhorte les enfants à la sobriété en les faisant baver de gourmandise.
C’est par eux qu’il apprenait les nouvelles de cette planète. […] Oui, je l’aime, je l’aime pour tout ce qu’il y a dans son œuvre d’encouragement à vivre, je l’aime pour son grand cantique à la nature, bien que ce soit le cantique d’un protestant, je l’aime parce qu’il n’a rien des superstitions modernes et qu’il est d’une parfaite irrévérence, comme doivent l’être tous les grands esprits aux nouvelles idoles de la démocratie, à ses prétendus grands hommes et à ses dieux et déesses : sainte Morale, sainte Science, sainte Hygiène, sainte Dignité, saint Progrès, saint Socialisme, etc.
On employa toutes les pieuses fraudes pour prouver que saint Samson avait été métropolitain ; mais les cadres de l’Église universelle étaient déjà trop arrêtés pour qu’une telle intrusion pût réussir, et les nouveaux évêchés furent obligés de s’agréger à la province gallo-romaine la plus voisine : celle de Tours. […] Il la saluait, lui demandait de ses nouvelles, mais ne causait jamais avec elle, si ce n’est de choses insignifiantes.
Un poète vint, qui avait toutes les qualités de Racan à un degré supérieur et qui y joignait quelques mérites nouveaux ; qui aimait d’une sincérité première et spontanée, et qui, d’un accent plus pénétré, chantait comme les plus précieux des biens, ce qui n’était pour Racan que des consolations. […] Il n’ose pas tout à fait nous vendre les contes de Boccace ; il nous détaille des analyses chatouilleuses, encore que critiques, de toutes sortes de nouvelles florentines.
Des personnages de son théâtre, aux héros de la Légende des Siècles aux femmes et aux enfants qui traversent certains poèmes, tous sont ainsi peints au décuple, saisis une première fois d’un coup, repris, traités à nouveau, enclos de mille contours semblables et déviants, obsédés et retouchés par une main sans cesse retraçante. […] Est-il maintenant son habitude de désigner les chapitres de ses livres, ses poèmes et ses recueils par les titres métaphoriques, qui ne donnent pas le contenu de l’œuvre ; son érudition qui comprend toutes les sciences verbales, la métaphysique, la théologie, la jurisprudence, la philologie, les nomenclatures, et aucune des sciences réalistes et naturelles ; sa réforme de la versification, qui a eu pour effet, par l’introduction de l’emjambement, de permettre d’exprimer une idée en plus de mots que n’en contient un vers ; le résultat même du romantisme qui, parti en guerre au nom de Shakespeare contre l’irréalisme classique, n’a abouti qu’à enrichir la langue française de nouveaux mots ; toute la vie du poète, la mission sacerdotale qu’il s’est assignée, son entrée en lice pour la « révolution » contre le « pape », sa haine des « tyrans » et sa philantropie générale ; tous ces traits résultent du verbalisme fondamental de son intelligence.
Je ne sais pas ce qu’il ordonnera de nous ; mais souvenez-vous toujours de mon père, de ma mère, de mes sœurs, de ma femme et de moi ; et quand vous direz vos prières sur votre chapelet, réservez toujours sept ou huit grains en mémoire d’eux. » Je serrai de nouveau la main du coquetier, et je continuai mon chemin. […] J’avais douze ans, j’en avais vingt, j’en avais trente ; regards de ma mère, voix de mon père, jeux de mes sœurs, entretiens de mes amis, premières ivresses de ma vie, aboiements de mes chiens, hennissements de mes chevaux, expansions ou recueillements de mon âme tour à tour répandue ou enfermée dans ses extases, matinées de printemps, journées à l’ombre, soirées d’automne au foyer de famille, premières lectures, bégayements poétiques, vagues mélodies : tout se levait de nouveau, tout rayonnait, tout murmurait, tout chantait en moi comme ce chant de résurrection, comme l’Alleluia trompeur qu’entend Marguerite à l’église le jour de Pâques dans le drame de Gœthe.
Un peuple ne dépérit pas ainsi… S’il prévient, au contraire, la décadence par le travail continu des esprits, par le sentiment élevé du devoir, par quelque grandeur dans la vie publique, il ne subit pas la loi du temps et il peut compter indéfiniment sur de nouveaux âges virils. » Villemain, évidemment, a trop l’expérience de la vie pour croire à cette plaisanterie de jeunesses successives. […] En effet, lorsque la faute de grammaire ou d’intelligibilité n’est pas dans la langue de Villemain ; quand il a le hasard d’une pureté dont il semble avoir la recherche, il traîne toujours je ne sais quelle glaise visqueuse autour de sa pensée, et il nous empêtre dans des phrases de ce terne et de cette lourdeur : « La pensée toute française — dit-il au commencement d’un de ses rapports — qui, pour susciter d’éloquents travaux sur notre histoire, a réservé au talent une sorte de majorat annuellement électif, reçoit de nouveau la destination que lui avait indiquée dès les premiers jours le suffrage public. » On n’a jamais attendu en se travaillant davantage une éloquence qui ne veut pas venir !
Après un intervalle de plus de quarante ans l’Europe serait-elle donc destinée à servir de nouveau de théâtre à la reprise des mêmes drames sanglants ?
C’est à cause de cette rigoureuse recherche d’exactitude que je me permettrai de remarquer qu’en appréciant si bien André Chénier et en rendant à ce jeune et nouveau classique la part entière qui lui est due, il l’a un peu trop appareillé, en tout, et même pour la destinée, avec cet autre charmant poète de nos jours, Alfred de Musset.
Mais le lendemain 16, dans la matinée, il y eut de nouvelles lenteurs, de plus graves incertitudes.
L’ordre de bataille que prennent les deux armées, les premiers mouvements pour en venir aux mains, sont l’exposition ; les contre-mouvements que fait l’armée attaquée forment le nœud, ce qui oblige à de nouvelles dispositions et amène la crise, d’où naît le résultat ou dénouement. » Par malheur, le plan de Waterloo ne put être exécuté à aucun moment comme il avait été conçu.
Dans ses descriptions de la nature, le poëte a souvent de l’éclat, des traits vifs et nouveaux : mais parfois, pour vouloir trop rajeunir la peinture éternelle, il tombe dans une manière étrange.
La Bruyère, dans une remarque souvent citée, a dit : « L’on écrit régulièrement depuis vingt années : l’on est esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux tours, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement françoise : l’on a presque retrouvé le nombre, que Malherbe et Balzac avoient les premiers rencontré, et que tant d’autres depuis eux ont laissé perdre.
De nos jours, la poésie, en reparaissant parmi nous, après une absence incontestable, sous des formes quelque peu étranges, avec un sentiment profond et nouveau, avait à vaincre bien des périls, à traverser bien des moqueries.
Vitet, l’un des écrivains qui ont le plus contribué comme critiques à l’organisation et au développement des idées nouvelles dans la sphère des arts, un de ceux qui avaient le plus travaillé à mettre en valeur la forme dramatique de l’histoire et à la dégager des voiles de l’antique Melpomène ; homme politique des plus distingués, il se trouvait en présence d’un homme d’État chargé de le recevoir sur un terrain purement littéraire.
Mais voici de nouvelles et importantes révélations qui sont dues à l’historien écossais.
Mais, malgré ces différences profondes, et qui intéressent surtout notre avenir et notre destinée (car il s’ensuit que la décadence dont on nous menace par analogie n’est nullement nécessaire), malgré cet élément essentiellement nouveau d’une industrie libre marchant au flambeau de la science, et travaillant non pas à corrompre, mais à améliorer la vie, il y a des ressemblances frappantes dans l’ordre politique.
S’il vivait de nos jours, et qu’il osât suivre les règles nouvelles, il ferait cent fois mieux qu’Iphigénie.
Pour que ces dieux convinssent mieux encore à leur nouveau peuple, il leur a donné quelque chose d’enfantin.
Vivantes pour le chrétien, nouvelles pour l’écrivain, à ce double titre les lieux communs de la morale chrétienne sur la pauvreté, la charité, et surtout sur la mort, pouvaient le séduire.
L’impôt, nouveau pour eux, était le signe de leur vassalité ; une école, celle de Juda le Gaulonite, soutenait que le payer était un acte de paganisme.
Toutefois, ces romans quelconques, ces nouvelles d’une douceur fade, ces chroniques d’un socialisme naïf et incertain, ont une incontestable utilité : quand les vers de M.
Cousin a pris à cœur de recueillir les moindres opuscules de ces femmes plus ou moins célèbres, leurs petits romans ou nouvelles, leurs lettres publiées ou inédites.
La synérèse se rencontre à chaque instant : quand une syllabe muette gêne pour la mesure, on la laisse tomber dans la prononciation ; (6) Il ne faut qu’un petit vent (6) Pour envoler les fleurs… (8) Elle fait l’hiver, elle fait l’été (6) Sous le pli de sa mante… (8) Elle fait le rossignol chanter (6) A minuit dans sa chambre (8) Elle fait la terre reverdir (6) Sous ses pieds, quand elle danse… (5) Gentil coquelicot Mesdames (5) Gentil coquelicot Nouveau (Les syllabes soulignées ne comptent pas dans la mesure du vers.)
Trousseau (qui entre autres mérites a celui de citer des faits saillants, et, comme dirait Bacon, prorogatifs), il y en a un qui à toutes les questions répondait : « N’y a pas de danger » ; quelque temps après, il disait encore : « N’y a pas de doute » ; enfin, il fit un nouveau progrès, et disait de temps à autre : « Tout de même. » Il en est resté là53. — Un autre disait : « Coucici », et, quand on l’irritait : « Saccon. » Tels sont les cas d’aphasie simple, extrêmement rares, comme nous l’avons dit.
Par la même raison, quoiqu’on reconnaisse tout le mérite de la poésie d’image, quoique dans la jeunesse, où tout est frappant et nouveau, on préfère cette poésie à toute autre, on lui préfère dans un âge plus avancé la poésie de sentiment, et celle qui exprime avec noblesse des vérités utiles.
; c’est, dit textuellement et emphatiquement le roman, à « l’homme nouveau qui jette dans l’esprit des hommes les semences destinées à fertiliser l’avenir ».
Car ce dont il s’agit dans ces livres, c’est de l’âpre, fier et religieux ennemi dont les résistances ont développé dans notre armée non seulement les vieilles qualités traditionnelles qui constituent le génie militaire de la France, mais des qualités entièrement nouvelles et qu’on ne lui connaissait pas.
Et même une histoire générale des peuples disait davantage, car elle comprenait aussi les barbaries, et l’histoire des civilisations ne comprend, comme le mot le dit, que les Civilisations… Les Études de Louis Faliés, dont le mot de civilisation, plus hardiment employé, aurait pu faire la fortune, ne sont donc un livre ni d’idée ni de forme nouvelles.
Ce colonel, à longue vue toujours comme s’il était devant l’ennemi, ne se borne pas aux détails d’un métier qu’il adore et qu’il veut rendre plus puissant par des combinaisons nouvelles.
— parce que les civilisations sont éteintes qu’il n’est pas permis au législateur d’en soulever l’image inanimée dans de nouvelles institutions, ou au philosophe politique d’en évoquer le souvenir et de l’imposer comme un modèle.
Aujourd’hui, un ordre nouveau se présente ; ne croyez pas que la douleur va s’affaiblir.
Or, pour aller droit tout d’abord au nouveau livre de Renée, quelle est cette madame de Montmorency qu’il a choisie pour nous la représenter avec un pinceau si épris d’elle ?
vous qui demandez toujours du nouveau comme au temps de Démosthène, ô Athéniens !
IV Enfin, observation dernière, il n’y a pas que les points de vue qui soient nouveaux dans cette histoire, où l’imagination et les raisonnements de l’auteur frétillent allègrement comme le poisson dans l’eau.
C’est cette anecdote, désavouée dans le temps par une critique superficielle et amie de Voltaire, qui a été l’occasion du livre nouveau que M.
Après tout ce que l’Histoire nous a apporté de notions sur Saint Louis, il fallait, puisqu’on n’apportait pas de notions nouvelles, puisque l’investigateur n’avait pas un fait inconnu à nous jeter, s’embraser au moins à la lumière et au rayonnement de la figure céleste de Saint Louis.
Nouveau rapport avec Stendhal.
I Puisqu’il n’y a pas de livres nouveaux, et que l’anémie littéraire continue, il faut bien se replier vers les réimpressions… En voici une toute récente d’un livre publié en 1870 par les deux Goncourt, et que celui qui reste des deux frères a remanié avec l’ambition d’atteindre aux qualités les plus solides de l’historien, après en avoir eu les plus brillantes… Et il faut lui savoir gré de ce noble effort !
. ; ces passages, magnifiques comme expression, n’apprenaient rien de nouveau, ne modifiaient rien de ce qu’on sait sur la manière de Lamennais, et n’avaient le droit d’étonner personne.
Voilà ce que les nouvelles Lettres publiées nous montrent de cet homme, qui avait en lui du signor Pococurante, du cousin Pons, alors inconnu, et du dandy qui commençait à poindre.
Sa légèreté première le reprit-elle pour faire souffrir à nouveau la femme que les grâces sorcières de son esprit avaient comme envoûtée ?
Son mérite le plus net, à nos yeux, le plus grand honneur de sa pensée, c’est d’avoir ajouté à une preuve infinie ; c’est, après tant de penseurs et d’apologistes, qui, depuis dix-huit cents ans, ont dévoilé tous les côtés de la vérité chrétienne, d’avoir montré, à son tour, dans cette vérité, des côtés que le monde ne voyait pas ; c’est, enfin, d’avoir, sur la Chute, sur le Mal, sur la Guerre, sur la Société domestique et politique, été nouveau après le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, ces imposants derniers venus !
Flourens, mais la description naturelle, — l’art de peindre avec des mots, — et qui, dans l’ordre hiérarchique de cet art nouveau précéda immédiatement Chateaubriand, lequel commença sa carrière d’écrivain par être aussi naturaliste.
Tant que le dieu était là, il n’était pas prudent de parler de sa sagesse, car il pouvait se livrer à des incartades cérébrales nouvelles qui auraient tout déconcerté.
Seulement, si elle a touché à cet ouvrage avec une gravité et une considération qui l’honore, elle a été bien payée de sa politesse, car elle a trouvé dans le nouveau livre de M. de Rémusat les idées qui lui sont le plus chères, ce rationalisme contemporain qu’on voit partout maintenant, de quelque côté qu’on se tourne, et qu’il nous faut bien appeler par son nom, puisque, aujourd’hui, nous avons à parler de philosophie.
L’auteur, solide et mesuré, ne passionne jamais son lecteur, et même il l’impatiente, quand ce lecteur est passionné… Rien dans son livre de nouveau et de révélateur sur les hommes et les événements du temps qu’il parcourt.
Mais, dans ce livre nouveau, dans ce livre tout de sentiment, de rêverie et de ressouvenir, nous ne pensons pas qu’on puisse reprocher à l’auteur les qualités de sa manière, si appropriées et si seyantes à son sujet.
Il y a encore autre chose… quelque chose de plus malin et de plus profond, mais non de plus nouveau que l’action de cette épopée puérile et rabâcheuse, et c’est sa signification philosophique, son enseignement, sous les marionnettes ; enfin son quatrième dessous !
Balzac, ce colossal, a été obligé de se courber sous cette fourche caudine, et le feuilleton a quelquefois eu l’insolence de ne pas trouver amusants (c’est le mot dont on se sert) les chefs-d’œuvre que Balzac, l’Antonio de ce nouveau Shylock, donnait à couper dans la chair vive de son génie.
Eugène Poitou, le nouveau critique qui vient de naître à La Comédie humaine ?
En sortant de Germaine, nous sortons d’une littérature diabétique, et dans Maître Pierre nous entrons dans quelque chose de nouveau, de particulier, de moderne, qui sera peut-être demain toute la littérature de ces derniers temps.
Je le sais, et je ne m’en étonne pas ; mais qu’aujourd’hui, en plein dix-neuvième siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société, enfin qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner !
Mérimée) ne sont que des nouvelles.
… Il fut un temps où l’on trouvait de mauvais goût la cathédrale gothique… C’était le temps absolu du style simple, comme le vantent les incapables d’enluminure… il a passé, et la nature et l’art, reprenant tous leurs droits, de nouveau se sont épanouis.
Souvent, du milieu des maux, ils relèvent les hommes abattus sur le sol noir de la terre ; souvent ils renversent et courbent, la tête en bas, ceux qui prospéraient ; puis arrivent de nouvelles misères ; et l’homme vague au hasard entre la vie qui lui manque et la raison d’où il s’écarte. » Ailleurs, c’est seulement un éclat d’images qui rappelle la forte poésie d’Horace et ses allégories si courtes et si vives : « Regarde, avait dit Archiloque51 : la mer profonde est soulevée dans ses flots.
Liberté et indulgence abondaient chez ses nouveaux père et mère, l’oncle Frédéric et la tante Fanchette. […] Mais il eût fallu un autre Mistral, sinon un nouveau Rousseau. […] En 1845, renonçant à la France où décidément il ne pouvait habituer sa culture germanique et son âme protestante, nouveau Calvin il arrivait à Genève, professeur à l’École libre de théologie. […] Un jour d’hiver, en février 1853, on cause longuement de la liberté en Dieu, — le problème cartésien sur lequel, de l’autre côté du lac, Secrétan écrit son grand ouvrage, — de l’essence du christianisme, et des livres nouveaux de théologie. […] Quelle vie eût-il vécue, dans la fraction de son nouveau demi-siècle ?
Nous pensions à cette liberté, à ce charme de brusquerie, à cette parole passionnée, à cette langue colorée d’artiste, à ce sabrement des choses bêtes, à ce mélange de virilité et de petites attentions féminines, à cet ensemble de qualités, de défauts même, marqués au coin de notre temps, et tout nouveaux dans une Altesse, — et qui font de cette femme le type d’une princesse du xixe siècle : une sorte de Marguerite de Navarre dans la peau d’une Napoléon. […] C’est ainsi qu’il conte, en épais universitaire au ton léger, cette vieille histoire des Cent nouvelles, la belle jeune fille de la peste de Grenoble, se repentant, au lit de mort, d’avoir désespéré l’amour de sept ou huit soupirants, et leur en demandant un pardon si vif, qu’ils en meurent et qu’elle en guérit. […] Elle comprend si vite qu’elle comprend chaque jour quelque chose de nouveau. […] j’ai la conscience d’avoir dit la vérité, et d’avoir signalé la tyrannie des brasseries et de la bohème à l’égard de tous les travailleurs propres, de tous les gens de talent qui n’ont pas traîné dans les caboulots, d’avoir signalé ce socialisme nouveau, qui dans les lettres recommence tout haut la manifestation du 20 mars, et pousse son cri de guerre : « À bas les gants !
Je vais déposer votre lettre, afin qu’à tout événement vous puissiez joindre à ma justification que je vous recommande le témoignage des précautions que vous aviez prises pour leur épargner un crime nouveau. […] On le fait périr, mon ami, à coups d’épingle ; la vie se passe en bouderies, en querelles, en raccommodements suivis de nouvelles querelles ; et puis il faut donc que je partage tous les amusements que ce monsieur lui offrira ? […] Bon gré, mal gré, vous partagerez avec elle la portion de tendresse qu’on me restituera moitié par moitié ; je crève de nouvelles à vous apprendre. […] J’ai voulu fermer la bouche aux malveillants de son empire qui disaient que j’étais venu solliciter de nouvelles grâces sous prétexte de remercier des anciennes et avoir mon franc-parler avec vous, gens incrédules de Paris. […] Je vous dirais bien quelques nouvelles publiques, mais le lendemain détruit l’ouvrage du jour ou de la veille.
Il connut Conrart, secrétaire perpétuel de l’Académie française, et qui se plaisait à produire les talents nouveaux. […] À quoi, monsieur, ne servirait pas peu encore quelque autre ouvrage latin ou français sur la nouvelle largesse du roi dans la liberté qu’il a procurée par la terreur de ses armes et par l’effusion de ses trésors aux chrétiens captifs en Barbarie, qu’on n’attend que l’heure de voir revenir délivrés… L’estimable Chapelain suggérait là à son jeune ami un nouveau sujet de poème officiel et ennuyeux, pour trouver occasion de le faire valoir en Cour et auprès de Colbert.
Ses lettres à Mme Valmore, d’un ton vif et résolu, presque viril, la font voir sous ce jour, — un fidèle et brave cœur, d’une affection active, et sur qui l’on pouvait compter ; et Mme Valmore le lui rendait par un véritable culte de reconnaissance : « (7 avril 1847)… Cette bonne lettre me trouve au milieu de nouvelles et vives afflictions. — A peine avais-je été frappée de la perte foudroyante de M. […] Ils y restent inédits, à l’état de ces graines cachées dans les armoires qui sèchent sans avoir été semées. — Par exemsople, v craintes de vivre entre des habitudes perdues et d’autres à refaire par ce mouvement incessant vers des demeures nouvelles, c’est ma vie.
Pourtant, lorsque je lis ces noms nouveaux de Rufinus, de Paul le Silentiaire, du consul Macédonius et de bien d’autres, je me sens toujours en garde ; malgré le dédain persistant et la prévention bien établie du goût grec contre l’influence romaine, je ne puis m’empêcher de soupçonner le mélange. […] Et si l’on me demande à mon tour pourquoi ce souci perpétuel du nouveau, et à quoi bon Méléagre à cette heure plutôt que tant d’autres, je répondrai avec Ulysse en son récit chez Alcinoüs : « Je ne puis souffrir de venir répéter aujourd’hui ce qui a été dit (par moi ou par d’autres) assez clairement hier. » 15 décembre 1845.
Descendons d’un degré ; un nouveau monde paraît, encore plus simple et plus calme, celui des plantes, des pierres, des nuages, des eaux, de toutes les choses qui semblent inanimées. […] Là, prenant leurs repas, se contant les nouvelles, Ils n’en trouvaient pas de plus belles Que de se répéter qu’ils s’aimeraient toujours.
Il était mort sans bruit ; le concierge nouveau ne connaissait pas même son nom, il ne savait pas de qui je voulais parler. « Ce petit vieillard si bon et si gai, me dit-il, oui, on s’entretient encore de lui dans le quartier ; on l’a porté au cimetière du Mont-Parnasse ; ses livres de prières ont été son seul héritage. » Ainsi passe la mémoire d’un siècle, un à un et sans bruit ; puis l’histoire vient, qui nous raconte emphatiquement ses fables, et le monde croit que la terre était peuplée de géants, quand ces prétendus géants, bons ou mauvais, n’étaient que des hommes comme nous : major e longinquo ! […] Favorite charmante et dangereuse d’une monarchie vieillie, plutôt que reine d’une monarchie nouvelle, elle n’eut ni le prestige de l’ancienne royauté : le respect ; ni le prestige du nouveau règne : la popularité.
Quand il me disait : Allons ici ou là, j’allais ; quand je l’appelais, il venait partout où j’avais fantaisie d’aller moi-même ; nous ne savions jamais qui est-ce qui avait pensé le premier, mais nous pensions toujours la même chose : à la source, pour puiser l’eau de la maison ; sur les branches, pour battre les châtaignes ; aux noisetiers, pour remplir lui sa chemise, moi mon corset de noisettes vertes ; au maïs, pour sarcler les cannes ou cueillir les grains jaunis par l’été ; à la vigne, aux figuiers, pour couper les grappes ou pour sécher les figues mûres ; à l’étable, pour traire les chèvres, pendant qu’il les tenait par les cornes ; dans le ravin, où il y a l’écho de la grotte, pour nous apprendre à remuer les doigts sur les trous du chalumeau de la zampogna, à chercher à l’envi l’un de l’autre des airs nouveaux dans l’outre du vent qui s’enflait et se désenflait de musique sous notre aisselle ; ici, là, enfin partout, toujours deux, toujours ensemble, toujours un ! […] Je profitai de leur hésitation pour m’arracher de nouveau de leurs bras, qui me retenaient plus faiblement, et pour m’élancer, sans plus de réflexion, sourde à leurs cris, par le sentier qui descend dans la plaine.
Pas plus de nouvelles de l’armée bruyante partie l’autre année, que d’un torrent perdu dans les sables. […] Tel est ce nouveau désastre que tu peux pleurer comme le premier. » Ce n’est pas tout ; le linceul déroulé qu’on croyait cette fois à bout, se rallonge démesurément.
Et il avait raison : c’est un signe d’aristocratie, qui disparaît des nouvelles couches de femmes. […] Mardi 23 juillet L’introduction d’un nouveau médecin à chaque dîner de Brébant.
Baudelaire d’avoir compris ces conditions nouvelles de la poésie, car c’est assurément une preuve de force que de se trouver du premier coup à la hauteur de son temps. […] Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
Mais comme le divorce entre eux n’est pas nouveau, Et que peu de beaux corps, hôtes d’une belle âme, Assemblent l’un et l’autre point, Ne trouvez pas mauvais que je ne cherche point. […] Bezons, l’année suivante, 1684, Bezons étant mort, Boileau se représenta de nouveau, il fut nommé à l’unanimité, car il y avait un ordre tacite du Roi ; et quand on vint annoncer au Roi la nomination de Boileau, il eut un sourire et il dit : « Je suis satisfait de cette élection.
Avant de laisser le brillant et nouveau témoignage de force et de talent donné par M. de Musset, aux limites et presque en dehors de la critique littéraire sur laquelle nous avons trop insisté peut-être, que l’auteur, que l’ami nous permette un vœu encore.
Elle subsistait avant Pisistrate qui l’avait fait rassembler, elle subsiste après Wolf qui l’a voulu de nouveau démolir.
Les anciens habitaient un monde trop nouveau, possédaient encore trop peu d’histoires, étaient trop avides d’avenir, pour que le malheur qu’ils peignaient fût jamais aussi déchirant que dans les pièces anglaises.
Un air nouveau moins froid vous souffle aux joues ; le ciel change et le sol aussi.
La Fontaine est le seul qui nous ait donné le vers qui nous convient, « toujours divers, toujours nouveau », long, puis court, puis entre les deux, avec vingt sortes de rimes, redoublées, entrecroisées, reculées, rapprochées, tantôt solennelles comme un hymne, tantôt folâtres comme une chanson.
(avant 1566) ; Deux Dialogues du nouveau langage françois italianisé, 1579 ; Projet du livre intitulé : De la précellence du langage françois, 1579.
Une fois à Naples, le capitaine, oubliant ses promesses, y demeura trois ans, Cinthio, n’en recevant point de nouvelles, se décida à chercher, et avec une meilleure fortune, un mari à sa sœur.
Des causes nouvelles, négligées jusqu’ici, électriques, magnétiques ou autres, viendraient apporter de petites perturbations.
Si je m’étais arrêté à faire disparaître d’innombrables incorrections, à modifier une foule de pensées qui me semblent maintenant exprimées d’une façon exagérée, ou qui ont perdu leur justesse 14, j’aurais été amené à composer un nouveau livre ; or le cadre de mon vieil ouvrage n’est nullement celui que je choisirais aujourd’hui.
Quelques grands hommes sont devenus l’objet d’une véritable idolâtrie ; ils ont eu leurs pontifes, leurs dévôts, leurs fanatiques ; leurs livres ont été commentés comme un texte sacré ; les plus minces événements de leur vie ont donné lieu à des querelles quasi théologiques ; des reliques problématiques de ces nouveaux saints ont même été pieusement recueillies sous verre et exposées à l’adoration des fidèles.
Bain ; quand on voit combien la dernière l’emporte en richesse de faits observés, en précision, en exactitude descriptive, on ne peut s’empêcher de concevoir une bonne opinion de la méthode expérimentale en psychologie, — d’une méthode qui, prenant la tache où les devanciers l’ont laissée, profite des résultats acquis, du progrès des années, des découvertes, en ajoute de nouveaux et accroît ainsi la science, au lieu de la recommencer toujours.
Il s’y reforma tout d’abord des salons distingués, débris de l’ancien régime ou création du nouveau.
Ce n’est qu’à titre de reconnaissance qu’il a lieu maintenant de regretter la Chambre des pairs ; mais ces assemblées nouvelles, si diversement composées et si orageuses, lui vont à merveille ; il ne craint pas les interruptions, il les aime ; il y trouve grand honneur, dit-il, et grand plaisir.
Ceux qui soutiennent que la pensée est un mouvement font valoir aujourd’hui deux considérations empruntées aux nouvelles découvertes de la science. — Nous voyons, disent-ils, les vibrations de l’éther se changer en lumière ; nous voyons la chaleur se transformer en mouvement, et le mouvement en chaleur.
Au bout de l’année chaque classe se trouvera composée de nouveaux et de vétérans.
Ainsi je ne puis appuïer sur trop de preuves, mon opinion nouvelle concernant la melopée tragique et la melodie tragique, comme je ne pourrai trop appuïer mon sentiment concernant la saltation antique, lorsque je viendrai à traiter de la musique hypocritique ; il est aussi un sentiment nouveau.
Lorsqu’il écrivit ces lignes, l’auteur n’avait pas encore lu Pro aris, nouvelles poésies de M. de Laprade pleines de mouvement et de vigueur.
Elle s’est donnée d’abord comme un nouveau genre de littérature ; elle tend aujourd’hui à les absorber tous ou du moins à les dominer.
Après un long silence d’une résignation presque dédaigneuse, le capitaine d’Arpentigny réimprime son livre oublié et le présente de nouveau au public, avec le calme d’un homme qui sait ce qu’on lui a refusé une première fois et qui a le droit d’insister pour qu’enfin on le prenne !
C’est tout un monde et un monde nouveau qui se mêle à l’ancien et qui l’agite.
Cela peut être, à certains yeux, mais non aux miens, imposant et nouveau d’aspect, ingénieux et savant, souple et subtil.
Pour les uns, en effet, ces lettres, exhumées d’une correspondance de famille, étaient une occasion excellente de reclasser à nouveau, sans le changer de place, un livre (Werther qui fut l’engouement de toute une époque, et dont, selon nous, le succès fut plus le fils des circonstances que du génie).
La chose est devenue si forte que ce ne sont plus les lauriers de Miltiade qui doivent empêcher de dormir ce nouveau Thémistocle : ce sont les siens.
Quand on voit des choses si nouvelles, on est donc en droit de se demander quel but le P.
Ce livre n’est point un simple recueil de nouvelles.
Traduire, interpréter, remanier, renverser les choses faites pour les renouveler en les renversant et en tirer des effets nouveaux, tout ce labeur, volontaire et retors, atteste bien plus la patience du lettré curieux que l’entrain et l’entrainement d’un homme de génie. […] On y naît de nouveau et l’on reporte ses regards sur ses anciennes idées, comme sur ses souliers d’enfant » L’expression est même plus jolie, pour dire une chose vraie, qu’elle n’a coutume de l’être sous cette plume solennelle et vague. […] Monumentale de longueur, cette biographie n’en est pas moins vide de choses nouvelles, comme la tour de la Faim, remplie seulement de choses que Gœthe a jetées par tous ses écrits dans la circulation et qui courent le monde depuis longtemps.
La vraie douleur, sans aucune dramatisation, avec des pleurs qu’elle comprime. « Hier, dit-elle, en phrases scandées par de petits sanglots, je me suis échappée d’ici un moment… j’ai été poussée par un pressentiment… J’ai trouvé ma mère qui pleurait et qui m’a dit que mon père était en train de lui dire des choses désolantes… Il se plaignait d’être faible, faible à toute extrémité… J’ai compris qu’il était bien mal, parce qu’il ne demandait des nouvelles de personne… Cependant il a mangé un peu le soir, et mon frère est passé me rassurer… Dans la nuit il a voulu dire des choses qu’il n’avait plus la force de dire… Enfin, ce matin, on m’a prévenue à huit heures… Il ne m’a pas reconnue… Il est mort à neuf heures. » Lundi 11 mars Enterrement du père de Mme Daudet. […] Et je disais à Daudet : Oui, peut-être le mouvement littéraire, baptisé naturalisme est à sa fin, il a à peu près ses cinquante ans d’existence, et c’est la durée d’un mouvement littéraire en ces temps, et il fera sans nul doute place à un mouvement autre ; mais il faut pour cela, des hommes à idées, des trouveurs de nouvelles formules, et je déclare que dans ce moment-ci, je connais d’habiles ouvriers en style, des vrais maîtres en procédés de toutes les écritures, mais pas du tout d’ouvriers-inventeurs pour le mouvement devant arriver. […] Quant au mariage avec l’écrivain, auquel tout d’abord la grande dame russe n’était pas disposée, ce mariage avait été commandé par une grossesse de Mme Hanska, qui aurait fait à trois mois une fausse couche, et à la suite de cette fausse couche, il y eut chez la femme de nouvelles hésitations, que Balzac avait eu toutes les peines du monde à surmonter. […] Ces jours-ci on l’a vu couché au soleil sur le côté, au fond du jardin, puis le soir il est encore venu à la porte de la cuisine, a regardé Pélagie et sa fille, avec son œil éveillé de rat, a laissé au matin, la trace d’un petit lit, qu’il s’était fait dans les feuilles près de la maison, puis à partir de cette nuit, nous n’en avons plus eu de nouvelles.
La statue du poète Henri Heine, que son expresse volonté avait dressée auprès des héros de l’Achilléion, et qu’une grossièreté toute tudesque fit enlever récemment par le nouveau possesseur, nous était le meilleur témoignage d’un culte qui pourtant, à la différence de tant d’autres, n’opprima jamais sa personnalité. […] Emma épouse celui à qui l’unissait un si fidèle attachement : femme heureuse et mère comblée, elle voit, à l’automne de sa vie et dans une seconde jeunesse, s’épanouir à nouveau des charmes que la solitude avait flétris. […] Danaé d’un nouveau genre, elle veut bien recevoir la pluie d’or, mais n’admet pas d’autre fécondation que celle du cerveau ! […] Un minimum de personnages : Grâce Mirbel, qui subit une première fois le despotisme amoureux, puis, s’étant reprise, lutte à nouveau contre le maître de son cœur et de ses sens… Antoine Ferlier qui marche, avec la certitude d’une nouvelle victoire, vers la conquête de celle qui une fois déjà fut à lui… Charlie, le doux et tendre Charlie, qui livre toute son âme, et se trouve broyé entre les deux ! […] Ici, par une interversion des lois naturelles, l’amant ne poursuit plus le bonheur, mais la torture de son objet, et si les sanglots viennent aviver le frémissement de la machine nerveuse, c’est encore un témoignage nouveau, ajouté à tant d’autres, de sa main-mise sur elle.
En vain nous trouvons dans la forme sui generis de la négation quelque chose d’extra-intellectuel, la négation étant le jugement d’un jugement, un avertissement donné a autrui ou à soi-même, de sorte qu’il serait absurde de lui attribuer le pouvoir de créer des représentations d’un nouveau genre, des idées sans contenu. […] Dans ce cas, Achille aurait en effet toujours un nouveau bond à faire. […] Plus j’approfondis ce point, plus il m’apparaît que, si l’avenir est condamné à succéder au présent au lieu d’être donné à côté de lui, c’est qu’il n’est pas tout à fait déterminé au moment présent, et que, si le temps occupé par cette succession est autre chose qu’un nombre, s’il a, pour la conscience qui y est installée, une valeur et une réalité absolues, c’est qu’il s’y crée sans cesse, non pas sans doute dans tel ou tel système artificiellement isolé, comme un verre d’eau sucrée, mais dans le tout concret avec lequel ce système fait corps, de l’imprévisible et du nouveau. […] Ce qui y paraît de nouveau sort d’une poussée intérieure qui est progrès ou succession, qui confère à la succession une vertu propre ou qui tient de la succession toute sa vertu, qui, en tous cas, rend la succession, ou continuité d’interpénétration dans le temps, irréductible à une simple juxtaposition instantanée dans l’espace. […] Tandis que la conception antique de la connaissance scientifique aboutissait à faire du temps une dégradation, du changement la diminution d’une Forme donnée de toute éternité, au contraire, en suivant jusqu’au bout la conception nouvelle, on fût arrivé à voir dans le temps un accroissement progressif de l’absolu et dans l’évolution des choses une invention continue de formes nouvelles.
L’élément nouveau appelé l’opinion, force morale, s’est mêlé aux autres éléments de force matérielle que les négociations et les traités avaient pour objet de concilier et d’asseoir. […] Or la seule menace d’insurger la Hongrie précipite de nouveau l’Autriche dans les bras de la Russie.
Un homme seul peut rêver éveillé tout ce qui lui plaît ; il soulève le monde, mais le monde ne se sent point soulevé ; et, s’il se sentait soulevé un moment par le rêve de l’utopiste, il écraserait, en retombant de tout son poids de monde réel, le monde chimérique du nouveau Platon. […] L’Angleterre, emprisonnée dans une île sans proportion avec la grandeur de son intelligence, de son caractère et de son activité, devait, pour favoriser son expansion extérieure et pour conserver sa fierté au-dedans, se façonner un gouvernement nouveau dans le monde.
Ce n’était pas, hélas, nouveau pour moi ! […] Si ce que je reçois ne suffit pas, je demanderai de nouveau une autorisation au ministre. » Je fais valoir cette considération, mais l’heure est passée ; l’autorisation avec elle.
Par des congrégations d’un type nouveau, distinct des anciennes règles monacales et imité en quelques points des jésuites, ils créent le séminaire, c’est-à-dire la pépinière soigneusement murée où se forment les jeunes clercs. […] Qu’on ne vante plus la Touraine Pour son air doux et gracieux, Ny Chenonceaus, qui d’une reyne Fut le jardin délicieux, Ny le Tivoly magnifique Où, d’un artifice nouveau, Se faict une douce musique Des accords du vent et de l’eau.
Dans Tristan, enfin, son idéal s’est clairement dégagé, et l’art nouveau dont il s’est fait le fondateur et l’apôtre, en s’inspirant, dit-il, des plus grands maîtres, s’y impose avec une autorité qui qui ne souffre pas de compromis. […] Il s’agit de nouveau d’un morceau lent, commencé pianissimo, s’élevant peu à peu jusqu’au fortissimo, et retombant à la nuance de son point de départ, sans autre thème qu’une sorte de gémissement chromatique, mais rempli d’accords dissonants, dont de longues appogiatures, remplaçant la note réelle de l’harmonie, augmentent encore la cruauté.
À la longue, la figure de l’ancien ministre de la guerre, cette figure qui semble la figure d’un puritain d’un roman de Walter Scott, s’allonge, s’assombrit, et le nouveau dîneur a l’air de trouver qu’on cause chez nous, trop longtemps de la même chose. […] En remontant la rue de Clichy, il nous parle de plusieurs projets de nouvelles, dont l’une serait les sensations dans la steppe, d’un vieux cheval ayant de l’herbe jusqu’au milieu de la poitrine.
. — Ce mot nouveau était nécessaire pour désigner l’aspect très vierge d’un acte. […] … Neuf nouvelles pelviennes ont une préface qui relate allusivement le procès.
… X Malgré son grand nom révolutionnaire, le nouveau roman de Victor Hugo, qui vient d’éclater comme le dernier coup d’un fusil qui crève, ne fait déjà plus de bruit. […] Mais je n’ai découvert, moi, dans ce nouveau livre, qu’un royaliste de plus, — un fier cloporte, du reste, pour les amis d’Hugo !
Mansfeld, en force, s’avança au secours de la place ; il pouvait en faire lever le siège, pour peu qu’il reçût des Pays-Bas de nouveaux renforts.
Les articles de M. de Sacy ne sont pas des études proprement dites : il ne fait pas de recherches, il ne vise pas à du nouveau sur les sujets qu’il traite.
Edmond Scherer s’est fait une réputation solide et originale, non seulement comme hébraïsant, mais comme critique théologien, comme investigateur historique aussi précis que hardi dans l’examen des textes du Nouveau Testament, et aussi comme écrivain philosophique du premier ordre.
Deux élégies qui se suivent, après la rupture, l’une dans laquelle l’amant trahi menace l’infidèle de tristesse et de remords au sein de son nouveau bonheur (« Toi qu’importune ma présence… ») ; l’autre dans laquelle il la devine, il la plaint et a peur que sa menace ne s’accomplisse (« Par cet air de sérénité… »), sont d’une tendresse bien délicate et ingénieuse.
Lorsque Ulysse, après avoir tiré vengeance des prétendants et avoir reconquis son palais, veut se faire reconnaître de Pénélope, l’intendante Eurynome le met au bain et le parfume ; puis, au sortir de là, Minerve le revêt de toute sa beauté première et même d’un éclat tout nouveau ; elle le fait paraître plus grand de taille, plus puissant encore d’attitude ; elle répand autour de sa tête, par boucles épaisses, sa chevelure semblable à une fleur d’hyacinthe : « Et comme lorsqu’un artiste habile, que Vulcain et Minerve ont instruit dans la variété de leurs arts, verse l’or autour de l’argent et accomplit ses œuvres gracieuses, ainsi elle verse la grâce autour de la tête et des épaules du héros, et il sort du bain tout pareil de corps aux Immortels… » Certes l’habile critique Aristarque, si bien enseigné qu’il fût par Minerve, n’en a pas tant fait pour son poëte ; il n’a pas ajouté la couche d’or, il n’a pas rehaussé l’Homère qui lui était transmis ; mais il l’a lavé de ses taches, il lui a enlevé la rouille injurieuse des âges et a dissimulé sans doute quelque cicatrice ; il l’a fait, en un mot, sortir du bain avec toute sa chevelure auguste et odorante, ambrosiæque comæ : c’est tel à jamais que nous le reconnaissons.
. — Hallucinations de l’odorat : « Sa chambre embauma la frangipane ; il vérifia si un flacon ne traînait pas débouché, il n’y avait pas de flacon dans la pièce ; il passa dans son cabinet de travail, dans sa salle à manger, l’odeur persista. » Puis, à la suite de la symphonie olfactive, « à nouveau la frangipane dont son odorat avait perçu les éléments… assaillit ses narines excédées, ébranlant encore ses nerfs rompus… » Perversions du goût : Il a le désir d’une « immonde tartine » mâchée par un « sordide gamin ».
Cela nous mène à une autre considération : c’est la substitution chez Diderot d’un idéal nouveau à l’idéal classique.
Je sais maintenant que Paul Verlaine avait tenu la plus grande et la plus juste place dans l’admiration et la sympathie des écrivains nouveaux.
Descartes qui s’emprisonne trente années fondant la Terre & les Cieux ; Mallebranche loin de ce monde lorsqu’il médite ; Corneille dans l’enthousiasme jusqu’au lever de l’aurore ; la Fontaine assis un jour entier au pied d’un arbre, exposé à l’inclémence d’un Ciel pluvieux ; Archiméde qui n’apperçoit point la main qui va l’assassiner ; voilà le charme invincible & profond qui retient dans ses chaînes invisibles l’ame du Poëte, & du Philosophe ; qui la pénétre, la remplit sans la fatiguer, qui accroît sa force & lui découvre des régions nouvelles étincelantes de beautés neuves & sublimes.
Aussi, les confrères de la Passion, qui continuaient à jouer leurs Farces, leurs Soties et leurs Moralités à l’Hôtel de Bourgogne, et qui jouissaient d’un privilège en vertu duquel il était fait défense à tous autres de représenter des jeux dramatiques dans la ville, faubourgs et banlieue de Paris, s’émurent de la redoutable concurrence que leur faisaient les nouveaux venus.
Un certain nombre d’autres pièces sont indiquées par Louis Riccoboni, dans la liste qu’il a placée en tête du Nouveau Théâtre italien, comme étant « très anciennes ».
La vie collective n’est pas un simple prolongement de la vie individuelle ; elle est quelque chose de nouveau ; une puissance sui generis qui se forme en dehors et au-dessus des individus ou plutôt qui coexiste avec eux ; car jamais on n’a connu d’individus vivant dans l’isolement.
Les nouveaux venus se firent baptiser comme tout le monde.
Le succès de la parole du nouveau prophète fut cette fois décisif.
Le mot « fils » a, dans les langues sémitiques et dans la langue du Nouveau Testament, les sens les plus larges 700.
Les actions réflexes, les actes habituels sont de cette nature, « Les actes volontaires se distinguent des actions réflexes par l’intervention d’une conscience, et le phénomène est très remarquable, en ce qu’il nous introduit, pour ainsi dire, dans un nouveau monde Nous sommes même libres, si cela nous plaît, de dire que l’esprit est une source de puissance ; mais nous devons alors entendre par esprit la conscience jointe à tout le corps, et nous devons aussi être prêts à admettre que l’énergie physique est la condition indispensable ; la conscience, la condition accidentelle187. » V « Tout ce qui a été exposé jusqu’ici188 relativement aux actions volontaires des êtres vivants, implique la prédominance d’une uniformité ou d’une loi dans cette classe de phénomènes, en supposant toutefois une complication de nombreux antécédents qui ne sont pas toujours parfaitement connus. » La pratique de la vie s’accorde en général avec cette théorie : nous prédisons la conduite future de chacun d’après son passé ; nous appelons Aristide un juste, Socrate un héros moral, Néron un monstre de cruauté.
Bussy-Rabutin, historien trop véridique de son siècle, nous a transmis les noms des principales héroïnes de la galanterie qui commençait à fatiguer la cour par ses excès, et qui amena un nouveau genre de dissolution.
Le nouveau bienfait qu’elle recevait, la confiance et l’estime dont ce bienfait était le témoignage, ne durent pas affaiblir la reconnaissance qu’elle avait gardée du premier, et le roi n’eut pas besoin de donner à ses paroles un accent d’affection extraordinaire pour accroître ce tendre sentiment dans l’âme de madame Scarron.
La renaissance, avec un art exquis et bizarre, y fait toujours répercuter l’Ancien Testament dans le Nouveau.
Il en fit passer les principes & les preuves dans un ouvrage intitulé, Nouvelles réflexions sur l’art poëtique.
A l’aide de ce nouveau point de vue, toutes les contradictions apparentes que nous avons signalées dans nos premiers chapitres peuvent s’expliquer facilement.
Ici la discussion change d’aspect et un nouveau point de vue se présente à nous.
La lettre de Douja, le libelle de Charpentier, circulèrent de nouveau.