En effet, qu’un homme puissant au pugilat vienne chez un peuple, eût-il la supériorité dans les cinq combats, fut-il le premier à la lutte et à la course, ce qui est le suprême degré de force dans les jeux, la ville, pour cela, n’en sera pas mieux gouvernée. […] Ce n’est pas là, sans doute, ce qu’approuvait Xénophane venu, par son choix, de cette Grèce asiatique, bientôt opprimée des Mèdes, dans la Grèce d’Europe, non moins ingénieuse et plus forte. […] Je viens à vous, dieu immortel, non plus homme ; je me mêle à la foule qui m’honore, paré, comme je le suis, de bandelettes et de guirlandes de fleurs. […] Lorsque, séparé du corps, tu viendras dans le milieu libre de l’air, tu seras dieu impérissable, incorruptible, non plus soumis à la mort. » Quelle que soit l’élévation de cette morale, on sent cependant ce qui peut y manquer.
M. le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur et M. le Ministre de l’Intérieur de désigner les ouvrages dramatiques, dont les auteurs lui paraîtraient dignes des primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, vient vous prier de vouloir bien transmettre à MM. les ministres qui l’ont conjointement nommée le résultat des travaux auxquels elle s’est livrée et que vous avez si bien dirigés vous-même. […] Cette moralité qui vient tard et seulement pour la forme, ne fait illusion à personne ; le public n’y donne jamais, et ce serait de la part des auteurs attribuer par trop de simplicité aux juges d’un concours que de les croire capables de se prendre à cette morale du lendemain. […] L’antique législateur ne craignait pas de montrer au noble enfant de Sparte l’Ilote ivre afin de le dégoûter à jamais de l’ivresse ; mais il est des images plus flatteuses et qui peuvent surprendre avant même que le temps de la réflexion et de la leçon soit venu.
L’abbé de Pons, né en 1683, avait pour père le sieur de Pons d’Annonville, d’une noble famille de Champagne et chevalier d’honneur du présidial de Chaumont (sur Marne) ; il naquit à Marly, chez son oncle qui en était alors seigneur, et de qui le roi ne tarda pas à l’acquérir, « fit ses premières études au collège des jésuites à Chaumont, puis vint à Paris et entra au séminaire de Saint-Magloire, d’où il suivit l’école de Sorbonne : « Il était bon humaniste, nous dit-on ; il possédait les principes de la théologie ; mais surtout il était grand métaphysicien, dans le sens le plus étendu qu’on donne à présent (1738) à ce terme. […] Je ne crois pas, ajoute Duclos, que ces cafés soient aujourd’hui sur le même pied… Parmi ceux qui venaient chez Procope, il y en avait qui allaient aussi au café de Gradot, tels que La Faye. […] Mais comme de belles paroles d’un ancien viennent éclairer à propos les bonnes raisons d’un moderne !
Les hommes dans la jeunesse se croient dans un espace infini ; quand elle est passée, et que l’âge de l’expérience est venu pour eux, ils se trouvent beaucoup plus rapprochés qu’ils ne croyaient l’être, et ils ont abouti presque tous à des résultats d’idées assez peu différents. […] Il vient un moment triste dans la vie, c’est lorsqu’on sent qu’on est arrivé à tout ce qu’on pouvait espérer, qu’on a acquis tout ce qu’on pouvait raisonnablement prétendre. […] Dans cette ode si connue où Horace énumère tout ce qu’il nous faudra quitter bientôt à l’heure de la mort (Linquenda tellus et domus et placens uxor…), il oublie une des plus profondes douceurs, une des plus durables et des plus chères à la vie déclinante, celle de lire Horace et les Anciens : un jour viendra bientôt, charmant poëte, où nous ne te lirons plus !
Les nouveaux venus, trop fiers pour acheter à coups de bassesses et de servilisme la place qu’on leur refusait, trop pressés d’agir pour se mettre à la file et attendre que la vieillesse ou la mort leur eût ménagé des vides, résolurent de marcher au combat avec leurs propres armes, créées de toutes pièces. […] À son front lisse perle une sourde langueur, Et son corsage en dur brocart semble moins roide ; Est-ce toi, si longtemps immobile, son cœur, Qui pourra la venir chasser cette langueur, Et faire étinceler enfin la somnolence De ses yeux, si longtemps glacés comme son cœur ? […] Ma Triste, les oiseaux de rire Même l’été ne volent pas Au Mutisme de mort de glas Qui vint aux grands rameaux élire, Tragique d’un passé d’empire, Un seul néant dans les amas, Plus ne songeant au vain soulas Vers qui la ramille soupire.
Le petit fou que nous présente Mendès n’ose pas non plus, le soir venu, allumer sa lampe ; il craint trop de diminuer les rayons du jour. […] Mais un autre affirme ou vient d’affirmer : « C’est de l’opérette. » Or M. […] Mais tout à coup éclate ce couac anachronique : « Il a dû naguère, à Guernesey, s’amuser beaucoup des journaux religieux, qui annonçaient, avec une douce charité chrétienne, que, frappé par Dieu dans son orgueil, Victor Hugo venait d’être atteint de folie. » Et Claretie nous raconte encore, en plein 1902 : « On entourait le poète qui, souriant devant cette mort, qui n’est heureusement pas près de le toucher, disait parfois avec sa gaîté robuste : — Il est peut-être temps de désencombrer mon siècle. » Que contiennent ces vieux articles mal repeints que Claretie et Fasquelle nous vendent honnêtement pour du neuf ?
D’où vient cette différence entre sa majesté léoparde et cette autre majesté ? […] Mais d’où vient qu’au renard, etc… Ce petit Prologue est assez peu piquant ; pourquoi commencer par contredire Ésope sur un point où l’on finit par convenir qu’il a raison ? […] Vient ensuite le récit très-rapide de la mort des trois jeunes gens ; mais ce qui est parfait, ce qui ajoute à l’intérêt qu’on prend à ce vieillard et à la force de la leçon, ce sont les deux derniers vers : Et pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que je viens de raconter.
Cochin avait beau crier : que les mécontents viennent s’inscrire chez moi… on ne l’écoutait pas, on sifflait, on honissait, on bafouait. […] Mais écoutez une singulière rencontre de circonstances, c’est qu’au moment même où le pauvre Milot venait d’être dépouillé par l’académie, Falconnet m’écrivait : " j’ai vu chez Le Moine un élève appellé Milot, qui m’a paru avoir du talent et de l’honnêteté. […] Milot survint, je l’invitai à me venir voir.
versus… etc. les vers des prêtres saliens ont leur chant affecté, et comme leur institut vient du roi Numa ; ce chant montre que les romains tout feroces qu’ils étoient alors, ne laissoient point d’avoir déja quelque connoissance de la musique. […] Or comme Quintilien s’explique dogmatiquement dans l’endroit qui vient d’être cité, il se seroit bien donné de garde de se servir du terme carmen pour dire un chant musical, et d’emploïer ce mot dans un sens aussi opposé à la signification abusive que l’usage lui donnoit. […] Les modernes croïant que carmen eut toujours la signification abusive qu’il a dans les vers de Juvenal qui viennent d’être rapportez, et où il veut dire simplement des vers, la signification propre de ce mot leur a échappé, et faute d’en avoir eu l’intelligence, ils n’ont pas connu que les anciens avoient une déclamation composée, et qui s’écrivoit en notes sans être pour cela un chant musical.
est une fort belle chose et peut être entendu par le premier venu, et qu’il soit entendu du premier venu n’est point du tout une raison pour le trouver vulgaire et le forclore de la littérature. […] Vous vous habituerez — transportons-nous à une autre époque pour ne blesser personne — vous vous habituerez à lire Delille qui assurément n’offre aucune difficulté ; vous en viendrez peu à peu, fuyant l’effort et le redoutant, à ne lire que les romans de Mme Cottin, et vous ne pourrez jamais aborder le Second Faust, ce qui vraiment sera dommage.
Sans existence positive avant ce grand homme, fortement organisé sous ses successeurs, ébranlé par les croisades, frappé à mort par Louis XIV, le régime féodal vient d’être remplacé par le gouvernement constitutionnel, par le système représentatif, enfant lui-même de nos plus anciennes traditions, de nos traditions que l’on pourrait appeler primitives. […] Ici se présente encore une question que je ne puis traiter ; celle des directions nouvelles à donner à la société pour l’emploi d’une population surabondante, dans les hypothèses que nous venons d’établir. […] si vous pouviez supprimer le malheur, vous ne pourriez supprimer aussi la mort, qui viendrait toujours interrompre tant de félicités, après nous avoir successivement privés des êtres les plus chers.
Et ces esprits-là font des merveilles et rendent les plus grands services à la vérité quand ils viennent, le lendemain des amphigouris dans l’histoire, des impostures solennelles, des admirations déplacées, enfin du grossissement de toute chose par cette insupportable badaude que l’on appelle la gravité, mais qui, au fond, n’est que la niaiserie sans la primesautière naïveté de ce pauvre Jocrisse, que tous les jours nous apprenons à regretter. […] Vitu vient d’en ramasser, avec tant d’à-propos, quelques-uns, en ces pages tout à la fois corsées et légères, d’une érudition si peu attendue et si exacte, qu’il nous ferait grandement plaisir de les ramasser tous et d’entreprendre, à ce point de vue nouveau du ridicule, une histoire de la Révolution française. […] Tout à l’heure viendront, pour le compte de l’historien lui-même, des pages de ce comique plus tuant pour la gloire de la Révolution que les tragédies les plus horribles, — car l’horrible dégrade moins que l’abject, — mais en ce moment, dominé par l’idée de la fin de cet homme taillé dans toutes les élégances de l’héroïsme français, Vitu n’a songé qu’à être pathétique.
Mais le soir est venu. […] En un mot, quel est le grand secret de Dupont, et d’où vient cette sympathie qui l’enveloppe ? […] Quand un poëte vient affirmer des choses aussi bonnes et aussi consolantes, aurez-vous le courage de regimber ? […] Fourier est venu un jour, trop pompeusement, nous révéler les mystères de l’analogie. […] Or, une partie de la gloire d’Auguste Barbier lui vient des circonstances au milieu desquelles il jeta ses premières poésies.
Scribe, dans beaucoup de ses pièces, n’a trouvé d’abord qu’une situation, à peu près comme le chansonnier qui trouve, avant tout, son refrain ; le reste vient après et s’arrange en conséquence. […] Les ménagements d’entrée et de sortie, les adresses de ralentissement pour économiser l’action, se peuvent admirer au point de vue du métier : il y a une scène surtout, à la fin du second acte, une préparation de musique vocale qu’on voit venir et qui ne doit pas avoir lieu ; c’est le plus charmant escamotage.
Il venait merveilleusement à son heure. […] Tout cela est encore histoire des lettres, et le serait strictement resté malgré les incursions médicales les plus avancées6, si les nouveaux savants, fiers du titre arrogé, n’en avaient immédiatement tiré les conclusions suivantes : « Aujourd’hui que le roman s’élargit et grandit, qu’il commence à être la grande forme sérieuse, passionnée, vivante de l’étude littéraire et de l’enquête sociale, qu’il devient par l’analyse et la recherche psychologique l’histoire morale contemporaine, aujourd’hui que le roman s’est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises » 7, et treize ans plus tard, Edmond de Goncourt insistait encore : « Ces libertés et ces franchises, je viens seul, et une dernière fois peut-être, les réclamer hautement et bravement pour ce nouveau livre écrit dans le même sentiment de curiosité intellectuelle et de commisération pour, les misères humaines » 8.
La révolution des Trois Jours avait emporté et noyé dans son brusque courant tous ces discrets ombrages du Delta romantique, lorsque cette voix stridente et rauque vint à retentir, comme pour rompre aussi de ce côté — là avec le passé. […] Or, une partie de la gloire d’Auguste Barbier lui vient des circonstances au milieu desquelles il jeta ses premières poésies.
René Doumic Ce que M. de Montesquiou possède en propre et ce qu’il ne viendra à l’esprit de personne de lui contester, c’est une admirable fertilité. […] Certes, il la fuit, cette banalité, serait-ce parfois aux dépens de la clarté, de la régularité, de la forme ; tant pis pour les césures, pour les rimes, il s’élance résolument, cingle sans pitié son Pégase fin de siècle et arrive au but ; enfant de race habitué à réaliser tous ses caprices, les obstacles ne comptent pas pour lui ; rien ne l’arrête, il forge les mots que la langue ne lui donne pas, prend ses aspirations parfois d’une assonance ou d’une consonance, mais il dit tout ce qui lui vient à la tête, et, s’il y passe des choses un peu surprenantes, il y passe aussi, et le plus souvent, d’exquises… L’idée maîtresse du Chef des odeurs suaves, la dominante de cette œuvre de délicat, de raffiné, c’est l’influence qu’exercent sur nos sens les objets qui nous environnent.
Outre qu’il est désobligeant et le plus souvent injuste de rabaisser les travaux de ceux qui nous ont frayé la route, l’exposé seul de ce que j’entends réclamer des historiens à venir suffira pour montrer ce qui manque, selon moi, aux historiens présents ou passés. […] N’est-il pas nécessaire qu’il vienne un architecte pour coordonner les efforts et les travaux discordants, pour assigner leur place aux fondations, aux murs, aux piliers, pour ramener à des proportions justes ce qui est trop grand ou trop petit, pour construire enfin un édifice dont les différentes parties, comme les membres d’un corps, se fondent en un tout organique d’une harmonieuse complexité ?
Ce sont là les grandes lignes de son travail ; ce sont les cadres où doit venir s’enchâsser l’étude des grandes œuvres individuelles qui retrouveront ainsi leur place naturelle dans la série des œuvres environnantes. La suite de cet ouvrage est destinée à développer le détail du plan général que je viens d’esquisser.
Le génie seul, & le génie exercé sur de grands objets, ou sur des objets utiles, peut transmettre les Productions aux siecles à venir ; & ce rare présent n’est pas celui que la Nature a fait à M. […] Une connoissance profonde des hommes, des pensées neuves, des caracteres bien saisis, des peintures vraies, des réflexions justes, en font aimer la lecture à ceux qui ne sont pas révoltés par un certain pédantisme qui ne devroit pas se trouver au milieu des belles qualités que nous venons d’y reconnoître.
L'envie de dominer les Esprits de son temps, de devenir le Législateur du Parnasse, prétention absurde qui ne manque pas d'exemples actuels, le jeta dans le galimatias ; mais les bornes du bon goût sont fixées, & ce ne sont pas des idées particulieres qui décideront les suffrages présens & à venir. […] Après un fâcheux soir, vient un beau lendemain ; Et le grand Jupiter, de cette même main Dont il lance la foudre, il prend la pleine coupe, Et s'assied tout joyeux au milieu de la troupe.
Le succès est venu d’abord aux écrivains nationaux qui se réclamaient de modèles étrangers. […] Puis on vint aux auteurs exotiques eux-mêmes, à Walter Scott, d’abord, à d’autres Anglais, aux contes d’Hoffmann.
Mais d’où vient cette ardeur nouvelle ? Leur coryphée Crispin, saisi d’un transport belliqueux, vient publiquement défier leur ennemi commun.
C’est pour lui que je viens à la flotte des Grecs ; je viens racheter son corps, et je vous apporte une immense rançon.
On se trouvait tout à coup reporté à ces temps où les cénobites, après avoir médité dans les bois de leurs monastères, se venaient prosterner à l’autel, et chanter les louanges du Seigneur, dans le calme et le silence de la nuit. […] On pense qu’il nous vient des Arabes, ainsi que la sculpture du même style.
Je viens seulement de le lire. […] Moi, du moins, je l’entends toujours venir avec ses gros sabots. […] Il vint à Paris avec Forster, et, comme je l’ai dit, pour le même objet. […] France, ni, du reste, ce qui vient en second lieu, qui soient plus beaux. […] Quinet venait au Collège de France pour faire un cours de démocratie.
Je l’ai attendue toute la matinée, et elle n’est point venue. […] L’influence de Baudelaire n’est venue que plus tard. […] Après dix ans écoulés vient-elle peut-être empêcher son mariage ? […] Elle y vient tout simplement mourir. […] Toutes les autres, en effet, n’y viennent-elles pas comme aboutir ?
D’où vient-elle ? […] La vocation artistique vient donc bien du dedans. […] La réponse vient d’elle-même. […] Mais bientôt la fatigue vient. […] D’où vient à cette femme une telle désespérance ?
Vous nous avez représentés écoutant des voix qui viennent on ne sait d’où. […] D’où vient d’abord ce titre de L’Astre noir ? […] Mais fallait-il en venir au fait ? […] Jean Rameau, qui nous conte cette idylle mélodramatique, n’est pas le premier venu. […] Ce ne sont pas tout à fait les premiers venus.
Albalat vient d’entreprendre encore une fois de nous guider par la main vers la conquête du style. […] Albalat ne venait obligeamment m’ouvrir la porte de la prison. […] C’est le dernier venu qu’utilise M. […] Une heure vient où la médaille décapée est nette et brillante de son seul métal. […] Une autre mode viendra, portée par une autre génération.
j’en découvre au moins deux qui viennent en droite ligne de l’Anthologie grecque. […] En lisant au peuple des chefs-d’œuvre, l’idée devait venir à Maurice Bouchor d’éditer pour le peuple tous ces écrits éducateurs. […] Quand les acteurs anglais vinrent jouer Shakespeare à Paris, en 1828, ils avaient supprimé le personnage du fou. […] « C’est un nouveau Béranger qui vient d’éclore », disait-on. […] Des jeunes gens venaient d’en exalter l’ambitieuse activité ; il avoua que cette époque était un peu tumultueuse et trouble pour son goût.
Et l’on chercha aussi d’où avaient pu venir à ces messieurs des scrupules si honorables. […] Il y vint des Islandais, des ouvriers du port, des matelots de la petite pêche. […] Car le roman qu’il rêvait alors et le roman qu’il vient d’écrire ne font qu’un. […] Je veux des amants chics ; vous viendrez le troisième, hein ? […] Pour une nouvelle bien venue, que d’autres où la lassitude se marque !
Il y a plus : même sous l’influence de passions puissantes : colère, jalousie, amour, la volonté peut venir à notre secours. […] Viens, Miguel de Cervantès Saavedra, viens en finir avec une race d’écrivains absurdes, viens abattre, un idéal chimérique, patronner la réalité, concevoir le meilleur roman du monde ! […] George Sand vint aussi chez nous amenée la main dans la main par son illustre rivale la Avellaneda. […] Mais laissons-là les hypothèses et venons-en aux romanciers qui représentent en Espagne le réalisme. […] Qui viendra après nous trouvera cependant sa toile toute prête.
S’il les ignore, il peut arriver qu’il lui vienne à l’idée de s’en enquérir. […] Le succès lui vient. […] Maurice Barrès, de romantique qu’il fut donc à son heure, en vint-il à se déromantiser ? […] On causa de divers sujets, et on en vint à celui du surnaturel. […] Cependant, la nuit est venue et avec elle la fatigue.
À force de discuter sur l’art, ou plutôt sur la direction à lui donner, on en vient à perdre pour ainsi dire de vue cette question préalable : — Qu’est-ce que l’art ? […] Puis vinrent les scandales successifs : 1er scandale. — L’Enterrement à Ornans (1850). […] À côté de Valentin viennent d’autres figures, et comme M. […] Viennent ensuite trois phrases coupables de répétition du même mot. […] Le champ a été retourné dans tous les sens, du moins il le semblait, et cependant la moisson est encore à venir.
Rigby, qui l’avait vu venir si souvent chez sir G. […] On ne comprend pas du premier coup où le poète en veut venir. […] Venons à la partie technique. […] Seulement ce journal n’est pas venu en son temps. […] D’où lui vient donc cet étrange bonheur ?
Il semblera peut-être que ce soit venir bien tard aujourd’hui, et qu’il y ait peu de chose à ajouter aux hommages de plus d’une sorte qui lui ont été publiquement rendus. […] Son père, chirurgien estimé, sorti de l’Agenois, était venu prendre femme dans le Boulonnais et s’y établir. […] Il venait à Paris une fois par quinzaine environ, à pied durant l’été, se mettant en route avec le jour et lisant tout le long du chemin. […] Daunou, dans l’Oratoire, une grande réputation d’écrivain, que venait confirmer au même moment un accessit remporté à l’Académie de Berlin. […] A un certain moment, la génération qui surgissait vers 1822, surtout la jeune école historique, venait à M.
Au cinquième chant, après qu’Adam et Ève ont récité le psaume cxlviii, l’ange Raphaël descend du ciel sur ses six ailes, et vient leur rendre visite, et Ève lui prépare à dîner. […] Il ne faut pas que la mort violente de la victime, en révélant à tous l’affront qu’il a reçu, vienne le couvrir d’un déshonneur nouveau. […] D’où vient cela ? […] D’où vient ce luxe du poète anglais, et cette économie de Molière ? […] Je la suivis d’assez près pour m’être trouvée en tiers lorsque celle-ci lui conta que son mari était venu lui dire mille injures, dont elle paraissait si outrée qu’elle tremblait de colère sur son lit.
Saint-Victor vient à sa rescousse, en jetant : « Ça doit ressembler à un menton de curé ! […] Il est venu l’autre jour me dire qu’il fallait nommer des bonapartistes inoffensifs. […] C’étaient tous ses amis de Marseille qui venaient pour une pièce, qu’il faisait jouer en ce moment. […] C’est la bonne de la maison, une petite Fadette que Mme Sand a prise dans le pays, pour jouer les pièces de son théâtre, et qui vient au salon, le soir. […] Gautier reçoit un mot d’elle où elle le prie de venir la voir.
Qu’est-ce qu’un ordre qu’aucune fantaisie ne vient plus animer ? […] C’est pour cela qu’il était venu chez nous se mettre à l’école de Mérimée. […] Celui de l’Infirmerie spéciale vient d’être pris à même son existence coutumière. Il y a un jour, il y a quelques heures, il allait et venait. […] Il vient seulement de franchir la frontière qui sépare le normal de l’anormal.
D’où vient ce privilège acquis aux habitants de l’ancienne Grèce, de s’être rendus les maîtres de toutes les nations modernes dans la poésie, l’éloquence, et les beaux-arts ? […] D’où viendrait pourtant que nos arrêts ne seraient pas moins rigoureux, ni moins injustes, que ceux de Voltaire, à l’égard de cette sorte de comédie ? […] Le Juste et l’Injuste vinrent contester devant les spectateurs, en avocats subtils et captieux. […] Mais d’où vient qu’il blâme l’une après avoir loué l’autre ? […] Il leur suffit d’un cadre simple sous lequel passent tour à tour les portraits qui viennent s’y placer.
La mort devait au monde, la mort devait à mon âge de me prendre le premier, moi qui étais venu le premier. […] Beauséant, ci-devant marquis, vient la demander en mariage. […] Guizot d’après les œuvres que je viens d’analyser. […] Il faut que les passions viennent au secours de la vérité. […] Que l’art vienne s’ajouter à la vérité de la donnée, qu’une méditation laborieuse féconde le germe offert par la fantaisie, que la prévoyance vienne au secours de la puissance, et les forces du talent ou du génie seront doublées.
En premier lieu il y a l’événement physique extérieur, ondulation aérienne ou éthérée, action chimique du corps liquide ou volatil, presque mécanique, changement de température qui, par la dilatation ou le resserrement des parties, vient agir sur le nerf. […] Qu’est-ce que cette rampe si étroite, et d’où vient que nulle part ailleurs la pensée n’apparaisse en pleine lumière ? […] Bien plus, « si l’on place une goutte d’acide acétique sur le haut de la cuisse d’une grenouille décapitée, le membre postérieur se fléchit de façon que le pied vienne frotter le point irrité ». […] Ainsi qu’on l’a vu, si l’on prend le tronçon postérieur d’une grenouille et si l’on dépose une goutte d’acide acétique sur le haut de la cuisse gauche ou sur la portion adjacente du dos, on voit la patte postérieure gauche se fléchir de façon que le pied gauche vienne frotter le point irrité. […] Si je fais du bruit auprès de la première, parfois elle se retourne pour regarder d’où vient le bruit, parfois elle s’enfuit plus loin; chez la deuxième, il se produit un léger soubresaut, mais elle ne bouge pas.
On en vient donc jusqu’à parler le pur langage du cœur. Jusqu’à ce qu’on en soit venu à ce point, on parle toujours en soi-même un langage humain et on revêtit ses pensées des paroles dont on se servirait pour les exprimer à un autre. Mais dans la pure contemplation, on en vient tellement à parler à Dieu qu’on n’aplus un autre langage que celui que lui seul entend… ; on ne lui dit qu’on l’aime qu’en aimant… Si l’on vient et jusqu’où l’on vient à la perfection d’un tel acte pendant cette vie, et si l’on en peut venir jusqu’au point de faire entièrement cesser au dedans de soi toute image et toute parole, je le laisse à décider aux parfaits spirituels. […] Aussi avons-nous, dans la suite de ce travail, négligé la distinction de Cardaillac pour nous attacher de préférence aux deux autres que nous venons d’indiquer : l’antériorité du mot sur l’idée ou de l’idée sur le mot [ch. […] Dans quelques passages, entraîné par la logique de ses formules, il paraît nier l’intermédiaire entre les mots et les réalités, c’est-à-dire l’esprit individuel, et soutenir que les mots n’éveillent pas des idées latentes, mais les apportent avec eux : il dit, par exemple, que l’idée de Dieu « entre naturellement dans notre entendement » dès que l’expression qui lui est propre vient la rendre présente (Dissert.
Aux funérailles de Jean Moréas vint toute la jeunesse et notre peine visible, n’était point parure d’occasion. […] Vint ensuite, la préface du Cornet à dés. […] Jouve. — Toute la souffrance, toute la douleur, tout le désespoir angoissé des hôpitaux oh venait mourir le bétail humain ravagé par la guerre. […] Aussi l’Expressionnisme vient au moment où toutes les religions font faillite, même le panthéisme des poètes. […] Ce juif allemand venu à Paris en 1928 meurt noyé le 5 juillet 1940 en se jetant dans le Gave du Pau pour échapper à la Gestapo.
Et d’abord, il s’est présenté lui-même, tel qu’il est, avec son propre accent, avec ses sentiments et ses doctrines ; il n’a pas emprunté aux traditions académiques les exordes tant de fois renouvelés : il a parlé à sa manière, modestement, honnêtement, traçant de l’homme de lettres et du poète le caractère et le rôle qu’il conçoit, et s’y peignant lui-même avec cette sincérité élevée qui vient du cœur : on a senti dès ses premières paroles quelqu’un qui ne se mettait ni au-dessus ni au-dessous de ce qu’il devait être. […] Nisard, peuvent venir d’eux-mêmes visiter le poète dans sa province ; mais les héros de la comédie ne sont pas si commodes ; il faut les aller chercher de sa personne au milieu du monde et à Paris, où se trouvent les plus illustres. » On ne saurait mieux penser ni mieux dire, et avec plus de piquant.
ô forêts, pierres sombres et hautes, Bois qui couvrez nos champs, mers qui battez nos côtes, Villages où les morts errent avec les vents, Bretagne, d’où te vient l’amour de tes enfants ? […] L'orgueil de la vie, l’enivrement de la jeunesse et des sens, c’est là trop souvent l’inspiration unique de la poésie moderne, et il vient un moment où, poussée trop loin, prolongée au delà des termes, cette inspiration sans partage devient imprudence fatale, tourbillon et ruine.
Mais voilà, d’autres sont venus depuis, des frères, des sœurs, toute une famille bien portante qui fait l’admiration des passants. […] Vous êtes une enfant de belle venue, anémique ni laide, je vous le jure.
Et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne venaient pas jusqu’à lui… » Hélas ! […] Pailleron non plus ne fait pas venir jusqu’à nous les bonnes odeurs de la campagne.
A l’âge de dix-neuf ans elle vint à Paris. […] C’est lui, c’est ce Sage intrépide, Qui triompha du sort perside, Contre sa vertu conjuré, Et de la discorde étouffée Vient dresser un nouveau trophée Sur l’Autel qu’il a consacré*.
De l’examen des caractères nous venons à celui des passions. […] Chez les hommes de l’antiquité, l’avenir des sentiments ne passait pas le tombeau, où il venait faire naufrage.
Le mauvais larron s’est donc soulevé sur son gibet, et dans cet effort que la douleur lui a fait faire, il vient d’arracher la jambe qui a reçu le coup en forçant la tête du cloud, qui tenoit le pied attaché au poteau funeste. […] Cette pensée a fait venir depuis long-tems à quelques poëtes le dessein d’imiter La Fontaine, mais il s’en faut beaucoup qu’en l’imitant, ils aïent fait comme lui.
La temperature du climat des Païs-Bas et la nature du sol, y font croître les arbres plus près l’un de l’autre, plus droits, plus hauts et mieux garnis de feüilles, que les arbres de la même espece qui viennent en Grece, en Italie et même en plusieurs provinces de la France. […] Mais il falloit néanmoins que les anciens les estimassent beaucoup, puisque Constantin les fit venir d’Alexandrie à Rome comme un monument précieux dont il vouloit orner ses thermes.
Ces Leçons de philosophie 9 viennent d’être publiées par un élève de Noirot, Tissandier, auteur d’un ouvrage sur la poésie et les beaux-arts qui n’est aussi que le développement de la doctrine de l’abbé Noirot. […] Un jour viendra, nous aimons à l’espérer, où l’abbé Noirot aura groupé autour de lui une véritable école philosophique, et alors il sera obligé de donner aux hommes que les hautes recherches de la philosophie intéressent un exposé agrandi et approfondi de sa doctrine.
Ainsi chez les Latins, il s’écoule plus de neuf cents ans depuis le siècle d’or du Latium, depuis l’âge de Saturne jusqu’au temps où Ancus Martius vient sur les bords de la mer s’emparer d’Ostie. — L’âge héroïque qui vient ensuite, comprend deux cents années pendant lesquelles nous voyons d’abord les courses de Minos, l’expédition des Argonautes, la guerre de Troie et les longs voyages des héros qui ont détruit cette ville.
La remarque même en est puérile ; car en quoi la connaissance qui nous vient du commerce des hommes nous est-elle moins propre que celle que nous tirons de l’éducation ? […] Où la nature a tout fait, faut-il que l’art vienne étaler son impuissance à l’embellir ? […] Le plaisir de le dire Vint m’apprendre à louer au sein de la satire216 . […] La tâche de gouverner était la sienne, et, eût-il été d’humeur à la partager, il ne pouvait pas lui venir à l’idée de la partager avec des poètes. […] Sa hardiesse était d’autant plus efficace qu’elle lui venait, non de témérité et d’impunité, mais d’une connaissance plus exacte des droits qu’elle tire de la foi, et des limites que doit y mettre la charité.
De là vient, selon nous, la contraction persistante ; c’est une résultante extérieure et mécanique qui exprime au dehors la résultante interne et mentale. […] Gibert convient d’endormir de chez lui Mme B… par la pensée, puis de la forcer à se lever et à venir le rejoindre. […] Paul Janet, venu au Havre pour y assister, une autre fois devant M. Myers, venu d’Angleterre, M. […] Lucie 3 vient réellement au cabinet du docteur, tandis que Lucie 1 se croit réellement à la maison.
là-bas, derrière, arrête cette trompette un instant ; viens ici, conducteur, accroche-toi à la bâche, grimpe sur la banquette. […] Un homme vient qui, tout d’un coup, les rend intéressantes ; bien plus, il en fait des drames ; il les change en objets d’admiration, de tendresse et d’épouvante. […] » Elle vient et se penche jusqu’à ce que ses yeux soient entre ceux du blessé et le ciel, car il n’a pas la force de tourner les siens pour la regarder. […] L’hypocrisie vient, s’en va et varie selon l’état des mœurs, de la religion et des esprits ; aussi voyez comme l’hypocrisie de Pecksniff est conforme aux dispositions de son pays ! […] Il trouvera une leçon de morale dans les beefsteaks qu’il vient d’avaler.
Nous avons essayé autrefois de caractériser le genre de mérite et d’intérêt de ce premier ouvrage, mais sans faire assez ressortir peut-être l’inspiration philosophique et l’esprit de révolte contre la société qui perçait en maint endroit ; ce même esprit, qui ne s’était montré dans Valentine que sous des nuances moins directes et plus distrayantes, vient d’éclater avec toute son énergie et sa plénitude dans Lélia, roman lyrique et philosophique. […] Aussi ç’a été un curieux spectacle que ce débordement soudain de continence et de chasteté virginale de la part des vigoureux convertis ; chaque critique, subitement recouvert du bouclier de diamant de la vertu, est venu en accabler à son tour l’impie, l’effrontée Tarpéia. […] J’attribue à la rapidité de l’exécution ce surcroît de talent qui, d’après ma conjecture, vient au secours de la pensée primitive et la perd bientôt de vue en allant au delà.
Pourquoi vint-il, n’osant vouloir ? […] Un vers de Pindare vient aussi caresser le souvenir : la vie est le songe d’une ombre . […] M. de Régnier, plus éloigné, plus tranquille, dit une parole aussi pénétrante mais sans se montrer jamais : il s’efface derrière les formes qu’il suscite et parle noblement de la tristesse avec une voix venue d’un tel horizon de songe qu’en nous faisant ressentir le poids de sa mélancolie il semble n’avoir jamais courbé le front sous elle.
Des ombres traversent rapidement la cour inondée et viennent échouer dans le couloir avec un froissement d’étoffes mouillées, un bruit sec de parapluies refermés brusquement. […] Il n’y a ici que des amis sincèrement émus, venus avec la conscience de remplir un dernier devoir. […] Évidemment, on attend quelqu’un qui ne vient pas… L’ordonnateur se décide enfin.
Une musique de scène et des parfums combinés s’adaptant au sujet du tableau, viendront parfaire l’impression »… Je copie le programme du spectacle du 27 janvier : I. […] S’il n’y avait pas chez Verlaine d’épouse attentive pour accueillir les visiteurs, la première venue y suppléait. […] Les nouveaux venus, qu’elle intimidait, la considéraient de loin comme une fée redoutable, mais quels feux d’artifice d’esprit et quelle verve endiablée, lorsqu’elle croisait le fer en paroles avec Villiers de l’Isle-Adam aux paradoxes étincelants ou avec Laurent Tailhade, aux réparties féroces.
Vient après cela l’intrigue, l’action, c’est-à-dire la suite et l’enchaînement des événements où les personnages sont intéressés. […] Le premier venu, en revanche, saura voir et faire voir dans l’Oraison funèbre du prince de Condé, par Bossuet, un ordre nettement indiqué dès le début et rigoureusement suivi jusqu’à la fin9. […] Les opérations que nous venons d’indiquer s’appliquent aussi bien aux vers qu’à la prose ; mais il est évident que les vers prêtent à des remarques nouvelles et qui leur sont propres.
Les femmes, l’action intéresse d’ailleurs, sont si absorbées par les développements de la passion, qu’elles se préoccupent peu du dessin des caractères ; quant aux penseurs, ils ont un tel goût de voir des caractères, c’est-à-dire des hommes, vivre sur la scène, que, tout en accueillant volontiers la passion comme incident naturel dans l’œuvre dramatique, ils en viennent presque à y être importunés par l’action. […] Il a d’abord habité le haut de la société, voici maintenant qu’il vient se loger dans le bas, et qu’il s’en accommode ; il se moque de son parent l’ambitieux, qui est riche et qui est puissant ; il devient philosophe, et il compare les voleurs aux courtisans. […] De même, pour tomber d’une très grande chose à une très petite, ce drame, dont nous venons d’indiquer le sens historique, offrirait une tout autre figure, si on le considérait d’un point de vue beaucoup plus élevé encore, du point de vue purement humain.
La curiosité de voir les deux hommes les plus célèbres de leur siècle en venir aux mains, étoit extrême. […] S’il en vint à cette démarche, s’il donna cette apologie de sa doctrine, sa chère Héloïse en fut la principale cause. […] Loin de me rendre à moi, le silence des nuits, Dans mille illusions, vient plonger mes esprits.
Dans notre religion et la religion de Sa Majesté Impériale, le chef de la société vient se confesser et rougir des fautes qu’il a commises, et le prêtre l’absout ou le lie. […] A ces auteurs je joindrais un petit ouvrage qui vient d’être nouvellement publié par un de nos professeurs de Sorbonne appelé Duvoisin103, De l’autorité des livres du Nouveau Testament contre les incrédides. […] Dans une contrée où le culte oblige à la confession, qui est assez bonne quand elle est faite par un pénitent sincère et entendue par un honnête homme, et où l’on va demander au premier venu l’absolution qui est toujours mauvaise, il faut deux professeurs de la science des conseils, du jugement des actions et de la nature des réparations et expiations.
Le goût pour les beaux arts, ne vint pas aux romains, tandis qu’ils faisoient dans leur propre païs une guerre, dont tous les évenemens pouvoient être mortels à la republique : puisque l’ennemi pouvoit, s’il gagnoit une bataille, venir camper sur les bords du Tévéron. […] Les recompenses du souverain viennent à la suite de l’attention des contemporains.
Les yeux cachés passèrent hardiment par-dessus les éventails pour regarder le poète inconnu qui tout à coup venait d’apparaître. […] Or bien, voilà que tout à coup le poète, qui n’est plus celui de l’Amour et du Plaisir, mais de la douleur, venue enfin, comme elle vient toujours, par la vie, s’est mêlé, en ce livre de Portraits, au critique de la réflexion, et tout cela dans une si heureuse mesure qu’on se demande maintenant si le Monselet du pâté de foie gras n’était pas un mythe… ou un mystificateur, qui nous jouait, avec sa gastronomie, une comédie littéraire, et qui avait mis, pour qu’on ne le fît pas trop souffrir, son cœur derrière son ventre, mais non dedans !
Venu plus tard, comme Thucydide, par exemple, qui vit flotter au-dessus de son jeune front la barbe de l’homme d’Halicarnasse et qui l’entendit lire son histoire aux Jeux olympiques, il n’aurait plus été, à génie égal, le même Hérodote. […] Dans ce siècle, dont la langue ressemble à une charmille taillée de Versailles, je ne connais qu’un homme qui aurait pu traduire Hérodote, s’il l’avait voulu : c’est le traducteur d’Anacréon qui, d’un coup de sa baguette gauloise, a transfiguré, à ravir les Grecs s’ils avaient pu l’entendre, L’Amour mouillé, ce chef-d’œuvre, en ce double chef-d’œuvre : J’étais couché mollement, Et, contre mon ordinaire, Je dormais tranquillement, Quand un enfant s’en vint faire À ma porte quelque bruit : Il pleuvait fort cette nuit, etc., etc. […] Mais Saliat était le premier venu !
Mais il serait facile de montrer, l’histoire à la main, et ce serait là une étude curieuse et utile, que leurs plus grandes fautes vinrent justement de l’oubli de leur caractère et de leur devoir. […] La supériorité de Ximénès sur Richelieu vient précisément de la valeur incontestable de Ferdinand et d’Isabelle. […] Les titres qui lui vinrent plus tard ne furent que des titres.
I Les Américains sont en hausse… On pourrait dire que c’est d’eux, maintenant, que nous vient la lumière, comme le disaient des Russes, si patriotiquement, les philosophes du xviiie siècle, laquais de Catherine II. […] Le poète Longfellow, venu dans ces dernières années à Paris, a été fêté par les poètes parisiens avec enthousiasme, et eût été le lion de la saison si, dans cette époque de biches et de platitudes, il y avait eu des lions encore. […] La fin de l’auteur est venue plus vite que celle du livre.
Le journalisme, ce tard venu, qui n’est pour ainsi parler que d’hier dans le monde, a l’ivresse de tout ce qui est très jeune, et les fautes qu’il a commises ne l’ont pas dégrisé. […] La presse est « aujourd’hui dans un de ces moments de torpeur qui, par une loi que l’on retrouve partout dans la nature, succède toujours aux grandes agitations ». — voilà les idées dont se paie le penseur historique qui vient se colleter avec cette terrible histoire du journalisme, et qui croit en légitimer les ambitions dévorantes ! […] La tête de l’homme à qui la pensée est venue d’écrire l’histoire du journalisme en France, a été faite évidemment pour mieux que pour entreprendre des catalogues.
Elle est enfin venue. […] Ce sont des sornettes de sonnet… La critique qui vient tard, mais qui vient, et qui doit dire sur un homme des choses justes et définitives, ne se paie point de ces mièvreries.
Il est parent de celui-là qui disait, mélancolique avec lui-même : « Quand une pensée ne vient pas, un coup de bon vin la fait venir, et quand elle est venue, un coup de bon vin la récompense !
On en jugera par les premiers vers venus qui nous tombent sous la main, en ouvrant son poème : …….. […] Enfin, lorsque ma vie aux choses fut ouverte, Quand vint l’ambition dans la maturité, La fortune toujours se tint de mon côté. […] Le poète légendaire doit tenir de la nourrice, de la vieille fileuse, du mendiant, ces trois immenses poètes sans le savoir, venus en pleine terre de toute civilisation imparfaite.
Elle nous est venue — par Byron entre autres — d’Angleterre. […] On sait d’où ils viennent. […] Il venait donner « aux mots de la tribu » un sens sinon plus pur, du moins rajeuni. […] La neuvaine s’achève, le mari ne vient pas, la jeune fille jette le saint par la fenêtre. […] Et je viens vous enseigner une morale d’amour. » La morale d’amour ne suffit pas.
Minerve vient d’y arriver sous la figure d’un étranger. […] Euryclée, n’est-ce pas votre Philiberte, qui vous a portés tous à votre tour dans son tablier, qui vieillit avec nous, et qui me remplacerait auprès de vous et de votre père si je venais à mourir avant elle ? […] La nuit vient ; Télémaque s’embarque en secret. — « Écoutez, mes enfants, comme tous les détails de la mer prennent dans la bouche de ce poète universel la même précision et la même vie que les détails de la maison. […] Mais suivez-moi, venez dans ma cabane, ô pauvre vieillard ! […] Eumée tout en larmes baise la tête, les yeux, les mains de son jeune maître. « D’où nous vient cet étranger ?
Il faut qu’un Socrate, un Descartes, viennent lui demander de quel droit il les possède, et que les attaques opiniâtres d’un impitoyable scepticisme l’obligent de se les approprier en les défendant. […] les tours ne vinrent que de la difficulté de s’exprimer ; les épisodes de l’inhabileté qui ne sait pas distinguer et écarter les choses qui ne vont pas au but. […] Quand ce remède est impuissant, il en vient inévitablement du dehors un autre plus efficace. […] À travers les concetti ordinaires aux poètes de cette époque, on y démêle un sentiment vrai : « Douces images du bonheur, venez encore aggraver ma peine ! […] Chez tous les écrivains que nous venons d’énumérer, les idées de Vico sont plus ou moins modifiées par l’esprit français du dernier siècle.
Est-ce qu’elle ne devrait pas venir d’elle-même sur ses épaules ? […] Elle vient au jour, elle aussi, presque au commencement du siècle. […] — Lisette, le marquis vient moins souvent. […] C’est à elle qu’on vient. […] Et de là viendra un premier développement de la pensée de Voltaire.
Je serai son valet de chambre, si l’on veut, et de bien bon cœur. » Bernis n’avait rien qui imposât au roi ni à Mme de Pompadour : celle-ci l’avait vu exactement dans la pauvreté ; elle l’en avait tiré ; elle le goûtait pour la douceur de son commerce et l’agrément de sa société, mais elle le considérait en tout temps comme sa créature ; le ministre était toujours pour elle ce petit abbé riant et fleuri qui venait à son lever le dimanche, et à qui elle tapait familièrement sur la joue en lui disant : « Bonjour, l’abbé ! […] Des 70 millions que nous venons d’avoir, il y a plus de 20 millions qui sont déjà dépensés. […] Dieu seul peut y mettre ordre. » À Paris, l’exaspération du public était arrivée à son comble dans cet été de 1758, et ce déchaînement dura jusqu’à ce que quelques succès de M. de Broglie, l’année suivante, vinssent rompre l’uniformité des revers : On me menace par des lettres anonymes, écrivait Bernis, d’être bientôt déchiré par le peuple, et, quoique je ne craigne guère de pareilles menaces, il est certain que les malheurs prochains qu’on peut prévoir pourraient aisément les réaliser. […] En ce moment, Bernis en était venu lui-même à un état tout à fait maladif, à une exaltation nerveuse réelle, infiniment honorable dans son principe, mais qui devait le rendre médiocrement propre au rôle qu’au fond il n’ambitionne même plus : « Ne parlez plus de moi pour la première influence, écrit-il d’un ton sincère à Choiseul ; vous me faites tort ; j’ai l’air de vous pousser et de n’être qu’un ambitieux, lorsque je ne suis que citoyen et homme de bon sens. » Dès août 1758, il s’ouvre nettement à Choiseul pour lui offrir sa succession : Réfléchissez mûrement sur une idée que j’ai depuis longtemps : je crois que vous seriez plus propre que moi aux Affaires étrangères en les considérant sous le point de vue de l’alliance. […] J’ai l’esprit trop juste, madame, et j’ai l’âme trop sensible pour résister à l’idée de notre situation présente et à venir, il est vrai que l’état de mes nerfs ajoute beaucoup à ma sensibilité naturelle.
Après que la Révolution eut fait son œuvre de ruine, bien des anciens adorateurs de Voltaire se détachèrent de son culte plus qu’à demi ; ils sentirent le prix des institutions qu’il avait imprudemment sapées ; ils se dirent qu’il les aurait, lui aussi, regrettées comme ils les regrettaient eux-mêmes ; on se rendit mieux compte de ses inconséquences, et, en gardant de l’admiration pour l’esprit inimitable et séduisant, on en vint à le juger avec une sévérité morale justifiée par l’expérience. […] On se donne bien du mal pour arriver à être juste, à voir juste, et quand on a à peu près atteint le point, entrent à l’instant de nouveaux venus qui brouillent tout encore une fois, remettent tout en jeu, et, au nom de leurs passions ou de leurs convictions, ne veulent voir qu’un côté, sont excessifs dans l’enthousiasme comme dans l’invective ; et c’est ainsi que tout est à recommencer toujours. […] Il faut voir comme le gentilhomme Voltaire reçoit l’avis de ces messieurs, les hommes d’argent ; c’est à Mme de Bernières toujours qu’il écrit (1718) : Si j’avais eu une chaise de poste, madame, je serais venu à Paris par l’envie que j’ai de vous faire ma cour, plus que par l’empressement de finir l’affaire. […] J’avais cru d’abord que la lettre suivante, qui dans le nouveau recueil est mise à la date de 1724, était de 1726, et devait se rapporter au moment où Voltaire venait d’avoir affaire au chevalier de Rohan et se disposait à quitter la France, ou du moins Paris, avant d’être mis à la Bastille : il y a un accent qui me semblait déceler son âme en cette crise la plus douloureuse de sa vie. […] Il vient un temps, aimable Thalie, où le goût du repos et les charmes d’une vie retirée l’emportent sur tout le reste.
Lorsqu’il y fut établi, le roi le vint voir, l’entretint pendant deux heures. […] Eugène, plein de confiance, venait d’investir Landrecies, qui était de ce côté la clef du royaume ; il tirait ses munitions et ses vivres de Marchiennes, un peu éloignée, et croyait sa communication assurée par le camp retranché de Denain. […] Il aurait bien voulu pour récompense l’épée de connétable, cette épée de du Guesclin, trop profanée par de Luynes, enterrée avec Lesdiguières, refusée à Turenne lui-même, et que lui, Villars, poursuivit toujours ; il aurait désiré du moins (car il ne faisait pas fi des pis-aller) être nommé chef du conseil des finances, cette charge étant venue à vaquer en ce temps-là ; mais elle fut donnée au maréchal de Villeroy. « Pour moi, madame, écrivait-il à ce propos à Mme de Maintenon, je me trouve toujours trop heureux quand je songe qu’ayant le bonheur d’approcher le plus grand et le meilleur maître du monde, je ne lui rappelle pas de fâcheuses idées ; qu’il peut penser : Celui-là m’a plusieurs fois mis en péril, et cet autre m’en a tiré. […] Il se plaignit au roi ; il lui dit avec sa hardiesse ordinaire à demander, et avec cette aisance à parler pour soi qui serait la chose la plus impossible à des âmes de la race pudique de Catinat : Ayant mon départ pour Bade, j’ai supplié Votre Majesté de vouloir bien se souvenir de moi lorsque la charge de chef du Conseil des finances viendrait à vaquer. […] [NdA] On a publié, depuis, toutes les pièces qui se rapportent à l’affaire de Denain, et d’où l’on peut déterminer, avec certitude, la part de chacun dans le conseil et dans l’entreprise : la première idée, mais vague, en vint du roi ; l’idée militaire, à proprement parler, fut suggérée par Montesquiou, mais Villars y entra vite et présida à tout de concert avec cet autre maréchal.
Venu à Paris où il se fixa vers l’âge de vingt-six ou vingt-huit ans, introduit dans le monde littéraire sous les auspices de Conrart, il composa pour sa bienvenue, sous forme de lettre à un ami, cette relation ou Histoire de l’Académie française qu’il fut admis à lire devant elle en pleine assemblée. […] Mais par cela même que Chapelain vécut et se survécut, il vint un moment sous Louis XIV, et à la plus belle heure, où l’on aurait pu noter au sein de l’Académie un esprit légèrement arriéré. […] Mais un jour, un ordre précis arrive de Ruel où était le cardinal, à tous ceux qui font partie de l’Académie, d’avoir à opter dans trois jours ou d’y donner leurs soins et leurs assistances régulières, lorsqu’ils seront à Paris et qu’ils ne seront point malades, ou de faire place à beaucoup de personnes de considération qui demandent à y entrer : Et cet ordre sérieux, et témoigné par Mme la duchesse d’Aiguillon qui y était présente, a eu un tel effet, nous dit Chapelain, que notre homme (Voiture) s’est résolu de contraindre son libertinage et de venir plutôt à l’Assemblée en enrageant que de la négliger comme il l’avait fait, de peur d’attirer sur lui l’indignation de celui qui peut toutes choses. La nouvelle s’en est répandue partout où il est connu, et amis et ennemis s’en sont réjouis presque également, et lui en ont fait des huées qui le persécutent : l’Académie même ne s’en est pas abstenue, et s’est réjouie, en sa présence et à ses dépens, de l’avoir vu venir par force au lieu où il faisait profession de ne point venir de son bon gré. […] Et puisque j’en suis sur ce sujet de l’Académie, un des sujets les plus nationaux en France, dont tout le monde parle, qu’il est, ce semble, si aisé de connaître, et dont pourtant on raisonne si souvent à faux, je demande à rappeler quelques faits et à présenter quelques observations sans beaucoup de suite et dans le pêle-mêle où elles me viendront.
Elle me venait voir assez souvent avec le chevalier de Lorenzy. […] Rousseau, à peine arrivé en terre libre, à Yverdun, s’était empressé d’écrire à M. et à Mme de Luxembourg ainsi qu’au prince de Conti, pour les remercier de leurs bontés ; dans ces premiers moments d’inquiétude et de délivrance, ses sentiments obéissant à la pente naturelle n’étaient pas encore aigris par la réflexion, ni son jugement faussé par la méfiance : il faut du temps et du travail pour en venir à sophistiquer et à se dénaturer à soi-même cette première sincérité des impressions involontaires. […] Je conçois que votre générosité vous fasse dédaigner de recevoir le superflu, de quelque main qu’il vienne : il n’en est pas ainsi de ce qui est nécessaire pour vivre, et vous ne pouvez, sans m’offenser grièvement, me refuser de tacher de vous le procurer. […] » Puis bientôt, à force de ruminer et de combiner dans son esprit de petites circonstances accessoires et des plus insignifiantes, il en vint à se poser cette alternative burlesque : « Si M. […] Mme du Deffand, dans son esprit de dénigrement et sa sévérité habituelle pour « la divine comtesse », suppose dès le commencement de la querelle, en la voyant rester neutre et s’abstenir, qu’elle attend d’où le vent viendra et qu’elle sera pour le parti « duquel il résultera le plus de célébrité. » Elle se trompe : Mme de Boufflers est meilleure que Mme du Deffand ne le suppose.
Une maladie nerveuse singulière, bizarre, qui se déclara en lui après l’usage du petit vin blanc de Saint-Maurice, et le projet de sa mère de le venir rejoindre, décidèrent M. de Sénancour à demeurer en Suisse ; seulement il quitta le Valais pour le canton de Fribourg, et s’y mit en pension à la campagne, dans une famille patricienne du pays. […] Il s’exposa, à diverses reprises, en passant les frontières pour venir visiter sa mère, restée à Paris. […] Oberman, qui parut en 1804, n’en était pas venu encore à cette simplification du moraliste. […] Il n’y a pas de roman ni de nœud dans ce livre ; Oberman voyage dans le Valais, vient à Fontainebleau, retourne en Suisse, et, durant ces courses errantes et ces divers séjours, il écrit les sentiments et les réflexions de son âme à un ami. […] C’est pour l’amour que la lumière du matin vient éveiller les êtres et colorer les cieux ; pour lui les feux de midi font fermenter la terre humide sous la mousse des forêts ; c’est à lui que le soir destine l’aimable mélancolie de ses lueurs mystérieuses.