/ 2936
2746. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Directement il l’avait vu très peu, et il nous en avertit : « Je ne le connaissais que de visage, trop jeune quand il fut exilé. » C’était assez toutefois à un tel peintre qu’une simple vue pour saisir et rendre merveilleusement le charme : Ce prélat, dit-il, était un grand homme maigre, bien fait, pâle, avec un grand nez, des yeux dont le feu et l’esprit sortaient comme un torrent, et une physionomie telle que je n’en ai point vu qui y ressemblât, et qui ne se pouvait oublier quand on ne l’aurait vue qu’une fois.

2747. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Le sort des deux êtres unis se trouvait ainsi toujours remis au hasard d’une vanité ou d’une pétulance.

2748. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Ce projet devint tout à fait sérieux après la mort de Maupertuis, et quand Frédéric fut sorti de la guerre de Sept Ans.

2749. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

En philosophie, un jour que son professeur le fit taire, il se leva et sortit de la classe, suivi d’un camarade appelé Beaurain qui était en tout son second.

2750. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Il reste évident, malgré tout, après la lecture de ces lettres d’Italie, qu’il s’est senti un peu perdu dans ce champ immense ; son voyage l’a encore plus humilié que réjoui, en lui révélant toute l’étendue de ce qu’il est forcé d’ignorer ou d’effleurer ; il sent le besoin de se concentrer au retour, de s’enfermer tout en vie et de ne sortir de sa retraite qu’avec quelque gros ouvrage : Vous êtes heureux, dit-il trop obligeamment à M. de Caylus, mais avec un regret très sincère pour lui-même, d’avoir des sujets isolés et piquants.

2751. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Telle que je viens de la montrer dans l’ensemble, en fâchant de ne pas forcer les traits et en évitant toute exagération, elle a mérité ce nom de gentil esprit, qui lui a été si universellement accordé ; elle a été la digne sœur de François Ier, la digne patronne de la Renaissance, la digne aïeule de Henri IV par la clémence comme par l’enjouement, et, dans l’auréole qui l’entoure, on aime à lui adresser ce couplet que son souvenir appelle et qui se marie bien avec sa pensée : Esprits charmants et légers qui fûtes de tout temps la grâce et l’honneur de la terre de France ; qui avez commencé de naître et de vous jouer dès les âges de fer, au sortir des horreurs sauvages ; qui passiez à côté des cloîtres et qu’on y accueillait quelquefois ; qui étiez l’âme joyeuse de la veillée bourgeoise, et la fête délicate des châteaux ; qui fleurissiez souvent tout auprès du trône ; qui dissipiez l’ennui dans les pompes, donniez de la politesse à la victoire, et qui rappreniez vite à sourire au lendemain des revers ; qui avez pris bien des formes badines, railleuses, élégantes ou tendres, faciles toujours, et qui n’avez jamais manqué de renaître au moment où l’on vous disait disparus !

2752. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

C’est seulement au moment où l’acier du bistouri sort de la chair qu’on a le sentiment d’une cruelle déchirure.

2753. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Il sort.

2754. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Elle croira que les bourgeois de la seconde moitié du siècle étaient des vases de pureté, comme nous croyons que Pyrrhus y regardait à deux fois avant de faire subir à ses captives, fût-ce à Andromaque, le sort réservé autrefois aux belles femmes des héros morts.

2755. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

— L’indigène n’a pas de pitié pour les infirmes, peut-être parce que, sa sensibilité physique étant peu développée, il ne sent pas toute l’horreur de leur sort.

2756. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Ses livres ne sont point sortis de ses entrailles, mais de ses prétentions.

2757. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Vous avez dit à Dieu : “Sortez de nos lois, de nos institutions, de notre éducation !

2758. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

André Chénier souvent aussi n’a que dix vers, qui sont toute son haleine ; mais de quelle flûte ce peu d’air enchanté sort !

2759. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

On a prétendu que ces bouillonnements tumultueux, embrasés et terribles, étaient sortis, non du volcan du cœur ou de l’esprit d’un homme, mais, le croira-t-on ?

2760. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Mais il en est d’autres qu’un État ainsi constitué adopte ou favorise, et ce sont ceux qui accaparent le tout de l’individu, dans lesquels il entre sans l’avoir voulu, et dont il ne peut sortir comme il veut.

2761. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Chaque langue, chaque race a ses traditions naturelles, en art comme en littérature, il est dangereux d’en sortir, si l’on tient à être compris, et surtout à être goûté. […] nous sommes à une époque de transition, on est las de suivre toujours la même voie, on veut du nouveau ; peut-être de cette juvénile fermentation sortira-t-il quelque chose de bon… Malheureusement, il est trop de mode de s’occuper des étrangers et non de nous ; je ne dis pas cela pour Mistral que j’aime beaucoup, qui est vraiment un grand et noble fils de France et dont la langue est le trait d’union entre le latin et la nôtre. […] Et si tu parcourus d’un vol précipité L’Égypte claire en quête avide d’un semblable, Et que ne le trouvant du Nil aux mers de sable, Ni des tombeaux aux obélisques des cités, Tu fus certain du sort et de ton unité Fut-ce, vibrant au ciel, un rouge cri de gloire ?

2762. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Et tremblant et ravi, l’on sort de la vulgaire salle où le miracle de cette essentielle musique s’est accompli, emportant avec soi, dans un nécessaire recueillement, l’indélébile souvenir de cette admirable ouverture de Tannhaeuser, de ce prodigieux et initial résumé de l’immense grandeur de ses trois babéliques actes. […] La musique et la poésie ont eu même naissance, même sort, et doivent se réunir dans le drame complet.

2763. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Ravaisson dans une de ses pages les plus souvent citées : « des profondeurs de la mémoire sort aussitôt tout ce qui peut y servir des trésors qu’elle contient. […] Au sortir d’une phase de sommeil hypnotique qui avait duré quelques minutes, une malade s’imagine qu’elle a dormi plusieurs heures ; M. 

2764. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Nous avons les révoltées qui agitaient au-dessus de l’émeute en furie, un mouchoir brodé à leurs armes ; nous avons les énergumènes-femmes de la plume et de la parole, armées jusqu’aux dents des paradoxes les plus furieux ; nous avons eu les Mirabeau déguenillées du Club des Femmes ; la femme libre, amie et enfant de chœur de l’abbé Chatel ; nous avons eu une race à part de Saint-Simoniennes qui réclamaient la pluralité des, femmes dans la petite église d’où sont sortis, à la plus grande gloire de la doctrine, tant d’apôtres réservés aux plus hautes destinées ; nous avons eu la femme découverte par M. de Balzac, La Femme de trente ans, un saule-pleureur tout chargé des guirlandes, des lyres, des sonnets de la jeunesse et des hoquets de la suprême passion !

2765. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Il sort presque toujours de son sujet par la multiplicité & par l’attirail de ses épisodes. […] On connoît cet Ecrivain que l’esprit d’indépendance fit sortir d’un Ordre respectable où il s’étoit lié par des vœux, & qui après avoir secoué le joug de la Religion Catholique, ne fit presque plus d’autre usage de ses foibles talens que pour attaquer aussi vainement que lottement la foi & les bonnes mœurs.

2766. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Tant de suavités ne peuvent sortir que d’une angoisse ! […] Le Roi Lear, comme Roméo, comme Macbeth, comme Hamlet, comme la plupart des drames de Shakespeare, paraît, quand on sort de sa lecture, le chef-d’œuvre hors ligne, la master-piece des pièces de Shakespeare ; mais ce n’est peut-être là que le recommencement d’une impression.

2767. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Pour lui, Minerve sort tout armée du cerveau de Jupiter ; c’est pourquoi il se moque de la technique, des limites prescrites aux différents arts, et des genres littéraires. […] Voilà donc, sans sortir de l’évolution normale, plusieurs facteurs qui pourraient ralentir considérablement le travail d’élaboration des époques futures.

2768. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

. — Et en effet, on voit dans l’Histoire de l’Académie de Pellisson, qu’il y eut, à partir de janvier 1635, une suite de discours, un chaque semaine, jusqu’au nombre de vingt, prononcés par les académiciens, chacun à son tour, selon l’ordre indiqué par le sort.

2769. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Il semblait que ce fût une ironie du sort d’avoir donné pour seconde femme à Monsieur, à ce prince si mou et si efféminé, une personne qui par ses goûts ressemblait le plus à un homme et qui avait le regret de ne pas être née garçon.

2770. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Un assaut de la même maladie qui ne faisait que sommeiller, en quelque sorte, aux heures riantes, le reprit en 1787 ; il en sortit encore ; mais l’abattement et la mélancolie devinrent son état habituel et constant depuis 1793.

2771. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

M. de Girac, poussé à bout, traité comme un sauvage qui, pour juger des élégances, sortirait tout hérissé de la lecture d’un rabbin ou du scholiaste de Lycophron, ne se contint plus, et, comme s’il eût voulu justifier le reproche, il se mit à puiser à pleines mains dans l’arsenal des Scaliger et des Scioppius, ou, si l’on aime mieux, dans le vocabulaire de Vadius.

2772. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Son mobile d’ailleurs n’est pas plus élevé en cette occasion que dans toutes les autres ; il ne songe qu’à se rendre nécessaire, à se faire un sort, comme on dit, du côté de l’abbé Bossuet, en lui prouvant qu’il est l’homme indispensable pour une édition des œuvres, et surtout pour la publication des écrits posthumes.

2773. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

… Ce sont des réflexions que notre sujet nous présente… réflexions salutaires quand nous savons nous les appliquer, mais téméraires quand nous les portons hors de nous-mêmes ; car alors nous jugeons ce que nous ne connaissons pas, au lieu que nous devrions être uniquement attentifs à juger ce que nous connaissons… Ce sont ces vagues et inutiles discours que Job reprochait à ceux qui voulaient raisonner sur le malheur de son sort.

2774. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Je ne saurais ici que donner l’idée du livre qui serait à faire et en présenter un raccourci ; mais je me figure que le tableau de cette existence si délicate, si généreuse et si combattue, pourrait être d’un véritable intérêt et d’une consolation efficace pour bien des âmes également éprouvées, à qui le sort n’a cessé d’être inclément et dur.

2775. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

elles me font sortir les yeux de la tête.

2776. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Et tout d’abord, par exemple, sans sortir de cette relation même avec madame de Charrière, il y avait un mari, très-peu gênant et très-peu visible, comme la plupart des maris, pourtant il y en avait un, bon homme, obligeant ; on voit, par une lettre de Benjamin, que celui-ci lui avait emprunté quelque argent à son départ pour Brunswick et qu’il devait lui envoyer un billet ; rien de plus simple ; mais, si on lit des lettres de madame de Charrière à Benjamin Constant publiées depuis, on y trouve ce passage87 : « …..

2777. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Aussi que sort-il tout à coup, et pour premier essai, de cette verve de vingt-quatre ans, de cette existence de poëte si longtemps misérable et comprimée ?

2778. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Dès lors, en possession des définitions nécessaires, Montesquieu va faire une construction d’une hardiesse singulière : il va monter pièce à pièce ces trois grandes machines politiques, république, | monarchie, despotisme, chacune en son type idéal ; il va montrer comment toutes les lois particulières s’adaptent au principe fondamental de la constitution, faisant sortir le bonheur et le malheur, le progrès et la ruine des États du plus ou moins d’adaptation, du plus ou moins de cohésion et de concordance de toutes les institutions, exposant comment, par le manque ou la disconvenance de telle pièce, tel peuple s’est détruit, comment, par l’invention ou le remaniement de telle disposition législative, tel autre se serait arrêté sur la pente de sa décadence.

2779. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Comment dès lors construire une théorie qui convienne d’avance à des choses dont le principal mérite sera de sortir du connu et du déjà vu ?

2780. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Mais, dans la première de ces scènes, la passion qu’il y porte ne sort pas de certaines bornes ; il y reste encore moraliste et peintre avant tout, et il ne s’y montre pas, comme dans la seconde, avec les excès, les vices, et, si je puis dire, les férocités de sa nature vindicative.

2781. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Fontenelle, qui marque mieux que toute définition (comme l’a si bien dit Fontanes) la limite de l’esprit et du génie ; et Diderot, une espèce de génie extravasé et en ébullition, qui ne peut se contenir à une limite ; l’un qui ouvre discrètement le siècle, et qui retient dans sa main à demi fermée plus de vérités qu’il n’en laisse sortir, qui semble dire chut !

2782. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Son esprit se distingue à la fois par la fermeté et par la finesse ; son âme ne sort jamais d’elle-même ni de son assiette, comme il dit.

2783. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Le murmure éclatait de toutes parts ; mais le ministre sort et tout se tait : Lorsqu’il monta en carrosse pour s’en aller, toute la cour du Palais-Royal était pleine de cordons bleus, de grands seigneurs, de gens de cette qualité, qui, par leur empressement, paraissaient s’estimer trop heureux de l’avoir pu regarder de loin.

2784. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Ce discours nous livre à nu Louis XIV jeune, dans son premier appareil d’ambition : « Il me semble, dit-il, qu’on m’ôte de ma gloire quand on en peut avoir sans moi. » Ce mot de gloire revient à chaque instant dans sa bouche, et il finit lui-même par s’en apercevoir : « Mais il me siérait mal de parler plus longtemps de ma gloire devant ceux qui en sont témoins. » Dans cette exaltation et ce commencement d’apothéose où on le surprend, on le trouve pourtant meilleur et valant mieux que plus tard : il a quelques mots de sympathie pour les amis, pour les serviteurs qui s’exposent et se dévouent sous ses yeux : « Il n’y a point de roi, dit-il, pour peu qu’il ait le cœur bien fait, qui voie tant de braves gens faire litière de leur vie pour son service, et qui puisse demeurer les bras croisés. » C’est pourquoi il s’est décidé à sortir de la tranchée et à rester exposé au feu à découvert : dans une occasion surtout, dit-il, « où toutes les apparences sont que l’on verra quelque belle action, et où ma présence fait tout, j’ai cru que je devais faire voir en plein jour quelque chose de plus qu’une vaillance enterrée ».

2785. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Les grands seigneurs complices du prince de Condé, le voyant pris, se sauvent et sortent de Paris à l’instant.

2786. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

N’avoir pas deviné la grandeur des sociétés protestantes ni la grandeur des sociétés libres, c’est avoir eu les yeux fermés sur les plus grands faits des temps modernes, sur l’esprit moderne lui-même, tel qu’il est sorti du xvie  siècle, génie momentanément interrompu dans ses destinées par la halte glorieuse de Louis XIV, mais qui devait en avoir de tout autres que celles que rêvait Bossuet.

2787. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Lorsqu’on observe la nature, il est de la dernière nécessité d’avoir toujours présent à l’esprit que chaque être organisé qui vit autour de nous doit être regardé comme s’efforçant dans toute la mesure de son pouvoir de multiplier son espèce ; que chaque individu ne vit qu’en raison d’un combat livré à quelque période de sa vie et dont il est sorti vainqueur ; et qu’une loi de destruction inévitable décime, soit les jeunes, soit les vieux, à chaque génération successive, ou seulement à des intervalles périodiques.

2788. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Je l’ai dit plus haut, mais avec désespoir : pour avoir ce Rivarol-là qui ne peut pas sortir des livres qu’on exhume aujourd’hui, pour avoir une idée de ce génie de la conversation évaporé avec la vie, nous n’avons plus que la biographie de M. de Lescure, qui ne l’a pas entendu… Insuffisante et impatientante biographie, très bien faite pourtant.

2789. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

A mesure que le nationalisme se constitue sur des bases scientifiques, l’internationalisme doit peu à peu sortir de l’ombre ; car le défaut d’équilibre entre la vie intérieure et la vie extérieure est aussi funeste à « l’être social » qu’à l’individu.

2790. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

La supputation des probabilités, à laquelle on fait appel, nous montrerait que c’est impossible, parce qu’une scène où des personnes déterminées prennent des attitudes déterminées est chose unique en son genre, parce que les lignes d’un visage humain sont déjà uniques en leur genre, et que par conséquent chaque personnage — à plus forte raison la scène qui les réunit — est décomposable en une infinité d’éléments indépendants pour nous les uns des autres : de sorte qu’il faudrait un nombre de coïncidences infini pour que le hasard fît de la scène de fantaisie la reproduction d’une scène réelle 7 : en d’autres termes, il est mathématiquement impossible qu’un tableau sorti de l’imagination du peintre dessine, tel qu’il a eu lieu, un incident de la bataille.

2791. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Ils en sortent dans l’état où l’analyse les a mis, hachés menu en affirmations élémentaires ; car une seule phrase contient plusieurs affirmations, on a souvent accepté les unes et rejeté les autres ; chacune de ces affirmations constitue un fait. […] Suivant la nature des documents d’où ils sortent, ils arrivent à tous les degrés différents de précision depuis le récit détaillé des moindres épisodes (bataille de Waterloo) jusqu’à la mention en un mot (victoire des Austrasiens à Testry). […] De cette première opération doivent sortir des formules qui expriment les caractères conventionnels et réels de toutes les habitudes des différents groupes. […] De la même source métaphysique sort aussi la théorie hégélienne des idées qui se réalisent successivement dans l’histoire par l’intermédiaire des peuples successifs. […] De cette crise de rénovation l’enseignement de l’histoire sortira sans doute organisé, pourvu d’une pédagogie et d’une technique rationnelles comme ses aimés, les enseignements des langues, des littératures et de la philosophie.

2792. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Presque toute la bonne humeur de nos bons aïeux gît en ces six volumes in-8º, compacts, l’air bien clos, solides comme de petits sépulcres ; c’est la nécropole en papier de la gaieté gauloise : il en sort une odeur charneuse, pourrie, malsaine, comme celle des gargotes où l’on mange des tripes, et des relents de clapier. […] Nous avons été non pas des vainqueurs, mais des vaincus, qui, faisant contre fortune bon cœur, feignirent d’être satisfaits de leur sort. […] Puis, de ce peuple fantasque et charmant, plus belle que les plus belles, d’une beauté où la nature et l’art s’associèrent pour réaliser au-delà du possible la miraculeuse créature, athénienne et parisienne, toute d’or et de jasmin, aux lèvres de pourpre, qui traverse, avec la nonchalance des rythmes, toute l’œuvre du Maître, sortirait une jeune femme traînant une longue jupe aux chamarrures murmurantes ; s’approchant, et non sans une rougeur aimable, elle dirait : « Monsieur, « Je ne sais pas écrire. […] Cependant, je le répète, quand même je n’aurais pas eu l’honneur de prendre part, — le plus humble sans doute, mais, par la date, l’un des premiers, — aux combats d’où mes amis sont sortis triomphants, mon admiration pour José-Maria de Heredia ne serait pas moindre ; et c’est avec la conscience d’une absolue impartialité que je salue dans les Trophées, — ah ! […] Maintenant, il ne sortait plus.

2793. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

malheur à celui qui, dans une génération, est sorti le premier de l’obscurité ; les cénacles s’insurgent contre lui, il connaît l’envie et la haine. […] Ils craignent les tempêtes des océans septentrionaux d’où sont sortis les monstres romantiques, leurs yeux se portent vers le lac méditerranéen, berceau du classicisme, qui a roulé dans ses flots la corporelle blancheur des belles nymphes païennes. […] D’où naîtra-t-il l’enfant divin, l’homme nouveau, d’où sortiront les futures races ?

2794. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Si vous me connaissiez davantage, vous sauriez que je suis arrivé en place philosophe, que j’en suis sorti plus philosophe encore, et que trois ans de retraite ont affermi cette façon de penser au point de la rendre inébranlable.

2795. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

À un an de là, à la Malmaison, en janvier 1801, le premier consul disait aux sénateurs Laplace et Monge, et à Roederer, au sujet même des injures qu’on s’était permises au Tribunat contre le Conseil d’État pour la loi sur les tribunaux spéciaux : « Je suis soldat, enfant de la Révolution, sorti du sein du peuple : je ne souffrirai pas qu’on m’insulte comme un roi. » Il disait dans un autre moment : « Il faut que le peuple français me souffre avec mes défauts, s’il trouve en moi quelques avantages : mon défaut est de ne pouvoir supporter les injures. » Vers le même temps à Paris, toujours au sujet de la même affaire, comme Roederer lui disait : Les parlements autrefois parlaient toujours aux rois dans leurs remontrances des conseils perfides qui trompaient Leur Majesté, mais leurs séances n’étaient pas publiques. — Et d’ailleurs, reprenait vivement le premier consul, ces choses-là les ont renversés ; et moi j’ose dire que je suis du nombre de ceux qui fondent les États, et non de ceux qui les laissent périr.

2796. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Magistrat, époux, n’étaient les malheurs de la patrie, il paraît satisfait de son sort.

2797. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Sort-il du spectacle un jour de première représentation, il s’amuse à regarder passer le monde, les jolies femmes qui font les coquettes, les laides qui n’ont pas moins de prétention et qui trouvent moyen de faire concurrence aux jolies, les jeunes gens aussi, qui font les beaux ; il s’amuse à interpréter ce que signifient toutes ces mines qu’il voit à ces visages, ces grands airs et ces maintiens complaisants ; il leur fait tenir de petits discours intérieurs bien précieux, bien vaniteux, qu’il déduit par le menu : Ce petit discours que je fais tenir à nos jeunes gens, on le regardera, dit-il, comme une plaisanterie de ma part.

2798. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

C’est alors que, voyant qu’il ne devait compter que sur lui-même et guettant l’occasion de sortir du pas difficile où il se trouvait, pressé qu’il était déjà entre deux armées, il livra aux troupes du comte de Stirum, près de Donawerth, la bataille d’Hochstett, qu’il gagna complètement (20 septembre 1703).

2799. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Elle disait enfin : Ma santé se rétablit à vue d’œil… Je sors, je rentre, je marche.

2800. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Campaux, surtout en un siècle où le sentiment de patrie était encore si peu commun ; il y avait un Français dans ce vagabond qui n’avait ni feu ni lieu. » Admirons moins : il faut bien que Villon, puisqu’il nous occupe, ait eu quelque chose en lui et qu’il soit quelquefois sorti de sa vie de taverne et de crapule ; sans quoi nous l’y laisserions tout entier.

2801. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Et de plus, en ce qui est de la poésie du xvie  siècle en particulier, on voit assez par tout cela qu’on est sorti des lignes de l’histoire littéraire proprement dite, qui, à moins d’être une nécropole, doit se borner à donner la succession et le jeu des écoles et des groupes, les noms et la-physionomie des vrais chefs, à marquer les caractères et les degrés des principaux talents, le mérite des œuvres vraiment saillantes et dignes de mémoire : on est tombé dans le menu, dans la recherche à l’infini, dans la curiosité locale et arbitraire.

2802. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Cette objection écartée, qu’y a-t-il de plus légitime que de profiter des notions qu’on a sous la main pour sortir définitivement d’une certaine admiration trop textuelle à la fois et trop abstraite, et pour ne pas se contenter même d’une certaine description générale d’un siècle et d’une époque, mais pour serrer de plus près, — d’aussi près que possible, — l’analyse des caractères d’auteurs aussi bien que celle des productions ?

2803. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Le traîneau s’arrêta heureusement au bord du précipice, d’où ils ne purent jamais sortir.

2804. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Malgré l’épuration sensible qui s’était faite dans notre poésie depuis Marot et l’aisance aimable qu’il y avait introduite, on n’était point décidément sorti de la fausse voie qui avait ramené notre langue poétique à une sorte d’enfance et qui semblait confiner notre invention dans un cercle de puérilités pédantesques : pour remettre les choses de l’esprit en digne et haute posture, il était besoin d’une entreprise, d’un coup de main vaillant dont Marot et ses amis n’étaient pas capables, de ce que j’appelle un coup de collier vigoureux ; car c’est ainsi que j’envisage cette poétique de Du Bellay et de Ronsard, poétique toute de circonstance, mais qui fut d’une extrême utilité.

2805. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Avec plus d’un illustre, le discours ne sort plus de là : c’est un cri de misère en style de haute banque et avec accompagnement d’espèces sonnantes.

2806. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Eynard me paraît sortir du vrai.

2807. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Ce sont des êtres mystérieux tout pleins d’inconnu, dont on peut tout attendre et dont on ne sait jamais au juste ce qui va sortir.

2808. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Il arrive souvent que notre ame sent du plaisir lorsqu’elle a un sentiment qu’elle ne peut pas démêler elle-même, & qu’elle voit une chose absolument différente de ce qu’elle sait être ; ce qui lui donne un sentiment de surprise dont elle ne peut pas sortir.

2809. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Là surtout le besoin de plaire au public a fait sortir La Bruyère des limites de son art.

2810. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Pour en venir là, comme il a fallu que Voltaire sortît de lui-même !

2811. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

. — Renan, sorti des classes moyennes habituées à être moins exigeantes en matière de différences de rang, de jouissances de luxe, de dépenses d’apparat, de magnificence nobiliaire, Renan croit que la supériorité intellectuelle peut s’allier à l’égalité économique.

2812. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

On reconnaît là la théorie philosophique connue sous le nom de nominalisme ; tout n’est pas faux dans cette théorie ; il faut lui réserver son légitime domaine, mais il ne faudrait pas non plus l’en laisser sortir.

2813. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Mais nous ne l’avons pas, au contraire, appelé charmeur, exprimant ainsi cette impression ineffable de prédilection qu’ont éprouvée, pour tout ce qui est sorti de cette plume experte, ceux qui l’ont pu suivre, sans songer à ce que ses sujets offrent de vitalité intense, au souci qu’ils accusent du cas compliqué et à l’intelligence qu’ils révèlent de la difficulté sentimentale.

2814. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Hugo, de son côté, se rendit un compte si exact que tout cela, en principe, sortait de lui, qu’il n’hésitait pas à s’approprier tout ce qui lui parut à sa convenance chez ces disciples même indirects.

2815. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

… Maintenant tous sont attelés au même char ; mais les uns tirent en avant, les autres en arrière, les autres en sens divers, et de ces efforts balancés à peine sort-il une résultante caractérisée.

2816. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Il a cinq ou six cents francs de rente, qui lui viennent de quelques coins de terre, et cela lui suffit, car il ne va jamais au café, ne fait pas usage de tabac et ne sort de chez lui que pour ses bonnes œuvres.

2817. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Pour saisir le jeu de ces mouvements qui se mêlent et s’entrecroisent, on est souvent obligé de sortir de l’époque qu’on étudie, de regarder ce qui l’a précédée et ce qui l’a suivie.

2818. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

A l’Opéra, en 1838, Benvenuto Cellini eut exactement le sort que devait avoir le Tannhæuser vingt-trois ans plus tard.

2819. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Voix des dieux ou voix du peuple, il sort d’une foule qui n’a qu’une bouche et qu’une âme.

2820. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

parce que dix ou douze coups de dés sont sortis du cornet de manière à vous faire perdre six francs, vous croyez fermement que c’est en conséquence d’une manœuvre adroite, d’une combinaison artificieuse, d’une friponnerie bien tissue ; et, en voyant dans cet univers un nombre si prodigieux de combinaisons mille et mille fois plus difficiles et plus compliquées, et plus soutenues, et plus utiles, etc., vous ne soupçonnez pas que les dés de la nature sont aussi pipés, et qu’il y a là-haut un grand fripon qui se fait un jeu de vous attraper, etc. » Morellet ne fait qu’indiquer le canevas de ce développement, lequel, dans la bouche de Galiani, était, assure-t-il (et on le croira sans peine), la plus piquante chose du monde et valait le spectacle le plus amusant.

2821. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

De talent véritable, au sens littéraire du mot, n’en demandez point à Condorcet dans tous les écrits sortis de sa plume pendant la Révolution.

2822. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Marmontel fut heureux, même dans ses mésaventures ; quand il se vit envoyé à la Bastille pour avoir offensé ce plat duc d’Aumont, ce fut pour lui un succès : il n’y resta que onze jours, traité avec toute sorte de considération, et il en sortit avec un relief nouveau.

2823. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Sorti de France en 1791, Rivarol séjourna d’abord à Bruxelles, puis en Angleterre, et ensuite à Hambourg.

2824. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

En 1805, on sortait de la Révolution, et quinze années d’interruption et de ruines avaient laissé le temps de se produire à des générations nouvelles qui débordaient de toutes parts et qui n’étaient que l’avant-garde de celles d’aujourd’hui.

2825. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Ce curé, qui était toujours celui du village de Moëns, avait eu, il paraît, un tort grave, en faisant bâtonner par des paysans apostés le fils d’un habitant notable, un soir que le jeune homme sortait de chez une femme de mauvaise vie.

2826. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

C’est, nous venons de le voir, qu’au lieu de tomber en nous à notre grande surprise et de pénétrer du dehors au dedans, elles se développent du dedans au dehors : elles sont pressenties dans leurs motifs et mobiles, elles sortent du groupe antérieur de représentations et d’impulsions.

2827. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

C’est en mai 1848, le jour où je suis sorti pour la dernière fois, que j’ai pris congé des charmantes idoles que j’ai adorées pendant mes temps heureux.

2828. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Si j’allais plus loin, j’entrerais dans un bocage ; mais je suis arrêté par une large mare d’eaux qui me font sortir de la toile.

2829. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Mais on le compare malheureusement avec un Vernet qui en alourdit le ciel, qui fait sortir l’embarras et le travail de la fabrique, qui accuse les eaux de fausseté, et qui rend sensible aux moins connaisseurs la différence d’une figure faite avec grâce, facilité, légèreté, esprit, mollesse, et d’une figure qui a du dessin et de la couleur, mais qui n’a que cela ; la différence d’un pinceau vigoureux, mais âpre et dur et d’une harmonie de nature ; d’un original et d’une belle imitation ; de Virgile et de Lucain.

2830. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

D’ailleurs un latin éviteroit facilement cette collision desagréable à l’aide de son inversion, au lieu qu’il est rare que le françois puisse sortir de la difficulté par cet expedient.

/ 2936