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2647. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Et le morceau d’à côté, intitulé : Les bienfaits de la Révolution, avec l’ironie qui était la meilleure flèche du carquois de de Maistre et celle dont il se servait le plus, est encore une preuve faite avec de l’histoire.

2648. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

C’est le Témoignage éternellement vivant, indiscutable, incompatible et péremptoire, qui ne souffre pas qu’on l’invalide de la grosseur d’un atome, de la grosseur d’un rien, si un rien pouvait être quelque chose se gardant contre ses Saints eux-mêmes ; car l’Église a condamné, sur des points d’interprétation particulière, ceux qu’elle aimait le plus et qui l’ont le mieux servie.

2649. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Ce qui empêchera le désastre de ce poison, servi dans cette coupe, c’est sa force !

2650. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Tous les peuples du monde étaient présents à sa charité ; et ce pieux enthousiasme anticipait de quelques siècles, à ses yeux, le travail des peuples civilisés, ce travail de salut spirituel incessamment servi par les guerres, le commerce, les arts, l’ambition de puissance et de gain des nations de l’Europe.

2651. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Léonidas, d’abord reconnu pour prince héréditaire, puis tout d’un coup abandonné, se console par cette réflexion modeste : « Il est vrai, je suis seul ; mais Dieu l’était aussi avant de faire le monde, et il était mieux servi par lui-même que par la nature717. » Parlerai-je du plus grand sonneur de fanfares, Almanzor, peint, dit Dryden lui-même, d’après Artaban, redresseur de torts, pourfendeur de bataillons, destructeur de monarchies718 ? […] Si votre dessein est de mourir, —  et à présent je le souhaite, —  en voilà assez, —  pour faire autour de nous un tas d’ennemis morts, —  un bûcher honorable pour nos funérailles. —  Choisissez votre mort. —  J’ai vu la mort sous tant de formes — que peu m’importe laquelle. —  Ma vie à mon âge est un tel haillon, à peine si elle vaut qu’on la donne. —  J’aurais souhaité pourtant que nous eussions jeté la nôtre de meilleure grâce, —  comme deux lions pris aux rets, avançant la griffe et blessant les chasseurs. » — Antoine le supplie de partir, il refuse ; Antoine veut mourir de sa main. —  « Non, par le ciel, je ne le veux pas ; et ce n’est pas pour vous survivre. » — « Tue-moi d’abord, tu mourras après ; sers ton ami, avant toi-même. » — « Alors, donnez-moi la main. […] For ’tis but just thou serve Thy friend before thyself.

2652. (1911) Nos directions

Le banquet est servi ; Candaule, lyriquement s’explique : Nyssia se tait surtout : Gygès paraît et frappe. […] Et je comprends qu’accoutumé à évoquer sur les rythmes du quatrième morceau par exemple, le naufrage du vaisseau de Sindbad, un musicien se révolte de voir servir les mêmes rythmes à souligner ce que M.  […] Jamais, en aucun temps, quoi que vous prétendiez, une forme devenue formule n’a pu servir l’idée. […] Jules Romains enfin, le plus volontaire de tous, qui a mené à bien un poème aussi long et aussi construit que la Vie unanime 89, de quelle forme croyez-vous qu’il se sert ? […] J’y trouverai incidemment sans doute l’occasion de répondre à Michel Arnauld, sur quelques points litigieux, tout en étudiant l’attitude consciente de la jeune génération vers-libriste en face de la forme dont elle se sert.

2653. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Ils partent au galop, chargent les groupes d’infanterie qu’ils aperçoivent debout, et, parcourant le terrain en tous sens, complètent la destruction du centre de l’armée russe, dont les débris achèvent de s’enfuir vers les bouquets de bois qui lui ont servi d’asile. […] Ce petit bras était devenu lui-même une grande rivière, et des moulins lancés par l’ennemi avaient plusieurs fois mis en péril le pont qui servait à le traverser.

2654. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il rajusta sur sa tête le schako couvert de toile cirée, et il donna ce coup d’épaule que personne ne peut se représenter s’il n’a servi dans l’infanterie, ce coup d’épaule que donne le fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment son poids ; c’est une habitude du soldat qui, lorsqu’il devient officier, devient un tic. […] Je l’ai approché, j’en ai fait le tour, j’ai vu sous lui et au-dessus de lui, j’y ai posé la main, je l’ai trouvé assez fort pour servir d’appui dans la tourmente, et j’ai été rassuré.

2655. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Ossian fils de Fingal I Vers l’année 1762, un phénomène littéraire étrange apparut comme une comète dans le monde ; les imaginations en furent ébranlées, ainsi qu’elles avaient pu l’être à l’apparition des poëmes homériques en Grèce ; l’histoire en fut éclairée, les traditions, jusque-là verbales, se renouèrent, et la poésie servit de témoin aux récits des plus antiques légendes. […] Expression dont le poëte se sert souvent pour désigner le tombeau.

2656. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Son courage ou son manque de courage est visible dans la parole dont il se sert, dans les opinions qu’il s’est formées, non moins que dans les coups qu’il porte… Il est un et il exprime son même soi (the same self) dans toutes ses manifestations. » Eh bien, ce n’est pas l’emploi fier de cette théorie à outrance qui de deux mondes (le monde de la volonté libre et réfléchie et le monde de l’intelligence spontanée) n’en fait qu’un seul pour l’offrir à Shakespeare ; ce n’est pas cela tout à fait qu’on peut reprocher à François Hugo. […] … Franchement, est-ce bien la peine d’être Shakespeare pour servir à cela ?

2657. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

je ne comparerai pas Beaumarchais-Figaro, ce bâtard de Rabelais, avec papa Le Sage, car du moins Beaumarchais avait dans le bec et dans l’esprit une vibrante paire de castagnettes, plus mordante que celles de toutes les mauricaudes de l’Espagne, et dont il se servit pour faire danser son dernier pas à toute une société, dans cette danse macabre, drôle et terrible, qui précéda la Révolution française. […] — ne devait servir qu’au bien des âmes ; car le bien des âmes est la grande affaire de ceux qui n’ont jamais fait le bien des esprits !

2658. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Entre le départ et le retour du rayon la conscience du physicien a vécu une certaine durée : le mouvement des aiguilles de l’horloge est un flux contemporain de ce flux intérieur et qui sert à le mesurer. […] Quand vous laissiez S′ immobile et que vous vous placiez par conséquent à l’intérieur du système, la simultanéité savante, celle qu’on induit de la concordance entre horloges réglées optiquement l’une sur l’autre, coïncidait avec la simultanéité intuitive ou naturelle ; et c’est uniquement parce qu’elle vous servait à reconnaître cette simultanéité naturelle, parce qu’elle en était le signe, parce qu’elle était convertible en simultanéité intuitive, que vous l’appeliez simultanéité.

2659. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Je m’offre avec tous mes gens pour les servir ; et je n’aurai nulle peine à être leur servante, pourvu que mes soins leur apprennent à s’en passer.

2660. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Henri Beyle est, comme Paul-Louis Courier, du très petit nombre de ceux qui, au sortir de l’Empire en 1814, et dès le premier jour, se trouvèrent prêts pour le régime nouveau qui s’essayait, et il a eu cela de plus que Courier et d’autres encore, qu’il n’était pas un mécontent ni un boudeur : il servait l’Empire avec zèle ; il était un fonctionnaire et commençait à être un administrateur lorsqu’il tomba de la chute commune ; et il se retrouva à l’instant un homme d’esprit, plein d’idées et d’aperçus sur les arts, sur les lettres, sur le théâtre, et empressé de les inoculer aux autres.

2661. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Les Mémoires du président nous le présentent sous un jour favorable avec ses meilleures qualités sociales, et quoiqu’ils n’aient pas tout l’intérêt qu’on en aurait pu attendre, ils serviraient aujourd’hui sa réputation, ils la rajeuniraient aux yeux de tous, s’ils avaient été publiés comme ils auraient pu l’être.

2662. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Celle, en effet, dont M. de Courchamps a publié en dix volumes les prétendus mémoires et Souvenirs, d’ailleurs spirituels et amusants, n’est pas du tout la marquise de Créqui, laquelle n’a servi que de prête-nom.

2663. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Fier des dites vertus qui sont rares, il est grand travailleur, habile à se faire servir, et esprit systématique ; il ne lui faudrait proprement ni supérieurs, ni inférieurs ; dès qu’il a affaire avec des hommes, le voilà devenu insociable en affaires ; il ne se prête à aucune des misères du temps.

2664. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

L’esprit littéraire, dans sa vivacité et sa grâce, consiste à savoir s’intéresser à ce qui plaît dans une délicate lecture, à ce qui est d’ailleurs inutile en soi et qui ne sert à rien dans le sens vulgaire, à ce qui ne passionne pas pour un but prochain et positif, à ce qui n’est que l’ornement, la fleur, la superfluité immortelle et légère de la société et de la vie.

2665. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Il avait ses raisons pour penser et dire, comme il fit dans la suite : « Trop de littérature effémine l’esprit, qui finit par mourir phtisique. » Il n’eut guère jamais que la littérature nécessaire, celle qui lui servait d’arme et d’argument, non pas celle qui est agrément, douceur, oubli, passe-temps et délices.

2666. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Ce qu’il faut reconnaître, c’est qu’il fit de son mieux pour servir le gouvernement et le monarque qui lui avaient remis leurs intérêts, et pour rendre à la France dignité et influence dans les conseils de l’Europe.

2667. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

La pièce commence : il écoute d’abord avec la physionomie la plus épanouie comme pour narguer ses voisins : l’intérêt peu à peu s’engage ; l’émotion gagne ; mais, quand vient la scène où Eulalie épanche son âme brisée dans le sein de la comtesse, on ose à peine respirer ; on n’y tient plus, on entend dans la salle quelques soupirs oppressés, puis des sanglots : la figure du mauvais plaisant s’altère elle-même ; il retire ses mouchoirs, et finit par s’en servir discrètement pour essuyer de vraies larmes.

2668. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Le genre humain en masse est perdu sans retour ; il se rue en délire selon une pente de plus en plus croulante ; il n’y a plus de possible que des protestations isolées, des fuites individuelles au vrai : « Hommes forts, hâtez-vous, le sort vous a servis en vous faisant vivre tandis qu’il en est temps encore dans plusieurs contrées ; hâtez-vous, les jours se préparent rapidement où cette nature robuste n’existera plus, où tout sol sera façonné, où tout homme sera énervé par l’industrie humaine. » L’athéisme, le naturisme de ce Spinosa moins géométrique que l’autre, et poétiquement rêveur, nous rappelle toutefois le raisonneur enthousiaste dans sa sobriété chauve et nue, de même que cela nous rappelle, par l’effet des peintures, par l’inexprimable mélancolie qui les couvre et l’effroi désolé qui y circule, Lucrèce, Boulanger, Pascal et l’Alastor du moderne Shelley. — Shelley !

2669. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

On ne refusait pas les soldats qui s’offraient, mais les soldats, une fois engagés, restaient en général fidèles et servaient à leur rang.

2670. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

A la bonne heure ; mais je puis dire qu’une de ces expressions de Benjamin Constant à Mme de Charrière passe tout et ne se pourrait représenter qu’en latin, comme lorsque Horace, par exemple, parle d’Hélène : Nam fuit ante Helenam… Le principal tort, sans doute, en ces incidents, est à la femme qui souffre de tels oublis de plume ; pourtant cette affectation de cynisme sert à juger aussi les qualités de jeunesse et le degré de conservation de celui qui se donne licence.

2671. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Elle, ses gens, tout ce qu’elle possède, j’en dispose comme elle, et plus qu’elle ; elle se renferme chez moi toute seule et se prive de voir ses amis ; elle me sert sans m’approuver ni me désapprouver, c’est-à-dire elle m’a offert son carrosse pour envoyer chercher le Père Boursault, etc… » Ce qui ne touche pas moins que les sentiments de piété tendre dont Mlle Aïssé présente l’édifiant modèle, c’est l’inconsolable douleur du chevalier à ses derniers moments.

2672. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Ce qui servit notablement La Blancherie dans le début, c’est qu’on le voyait peu et seulement par apparitions.

2673. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Et, mettant en nos mains, par un juste retour Les armes dont se sert sa vengeance sévère     Il ne vous fasse en sa colère     Nos esclaves à votre tour.

2674. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Il fut de ceux qui tinrent à devoir de rester à Paris pendant la Ligue, et avec une inflexible droiture il sut en ces temps difficiles ne manquer à aucune de ses obligations, servir le roi, même protestant, et l’Église, même rebelle, maintenir les droits du Parlement, travailler au salut du royaume et à la conservation de Paris.

2675. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Selon le langage courant qui le doue d’une portée large et vague, à l’égal du mot signe, par exemple, il pourrait en certains cas servir à désigner ce que j’ai appelé symbole.

2676. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Il ne suffit pas, pour étudier les infiniment petits, d’avoir de bons yeux et un bon microscope à sa disposition ; il faut avoir appris à s’en servir.

2677. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

À quoi ces ceintures pourront-elles vous servir ? 

2678. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Mais le couple qu’il a choisi est trop grotesque pour servir d’exemple ; il n’excite qu’un rire méprisant, et le dégoût efface toute autre impression.

2679. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Dès l’année 1743, cette femme d’intrigue a des éclairs de coup d’œil qui percent l’horizon : « À moins que Dieu n’y mette visiblement la main, écrit-elle, il est physiquement impossible que l’État ne culbute. » C’est cette maîtresse habile que Mme Geoffrin consulta et de qui elle reçut de bons conseils, notamment celui de ne refuser jamais aucune relation, aucune avance d’amitié ; car si neuf sur dix ne rapportent rien, une seule peut tout compenser ; et puis, comme cette femme de ressource disait encore, « tout sert en ménage, quand on a en soi de quoi mettre les outils en œuvre ».

2680. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Il était l’aîné ; il avait une sœur d’un caractère original, d’un cœur excellent, brave fille qui ne se maria point pour mieux servir son père, « vive, agissante, gaie, décidée, prompte à s’offenser, lente à revenir, sans souci ni sur le présent ni sur l’avenir, ne s’en laissant imposer ni par les choses ni par les personnes ; libre dans ses actions, plus libre encore dans ses propos : une espèce de Diogène femelle ».

2681. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Cette observation si fine et si juste doit servir à expliquer le procédé de Jasmin dans les divers poèmes qu’il a depuis composés : L’Aveugle (1835), puis Françounette (1840), Marthe la folle (1844), Les Deux Frères jumeaux (1845), La Semaine d’un fils (1849).

2682. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

La géométrie l’avait fort occupé dès le collège, et, au zèle dont il s’y appliquait, elle semblait presque sa vocation ; ou plutôt, dans sa curiosité élevée et étendue, il menait, dès sa jeunesse, toutes les connaissances de front : « Il ne voulait pas qu’un autre pût entendre ce qu’il n’aurait pas entendu lui-même » ; il s’en serait senti humilié comme homme, et ce noble sentiment d’orgueil, soutenu d’une opiniâtre volonté et servi d’une admirable intelligence, le porta au sommet des sciences sublimes.

2683. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Mallet, adressée à son vieil ami M. le comte Portalis, premier président de la Cour de cassation, sert de dédicace : c’est là commencer par de bons auspices.

2684. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Aujourd’hui donc, nous sommes dans un temps propice, ce semble, pour relire ces Mémoires et en tirer quelques leçons, si jamais les leçons de ce genre peuvent servir.

2685. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

J’ai quelquefois pensé qu’à cette époque où Courier se servait de ces instruments et de ces prétextes rustiques pour en faire des malices exquises aux gens d’en haut, il y avait en France un autre vrai laboureur et vieux soldat, que je ne donne pas comme un modèle d’atticisme, et qui aurait peu, je crois, goûté Longus, mais qui voulait sans rire l’amélioration du labour et de la terre, et le bien-être du laboureur en lui-même.

2686. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Elles sont pourtant la seule moralité supérieure qui serve de garantie dans les personnes publiques, qui les sauve du pur machiavélisme ; et on aime à retrouver le signe de cet esprit religieux sous une forme ou sous une autre, ce sentiment sacré d’une divinité singulière invoquée et reconnue de tous les grands chefs et fondateurs d’États et des conducteurs de peuples.

2687. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Selon Grimm, il n’y a que deux manières de s’y prendre : ou bien s’appliquer à faire concevoir le plus clairement possible le petit nombre de vérités qu’on peut savoir (c’est ce qu’a fait Locke) ; ou bien peindre vivement l’impression particulière qu’on reçoit de ces mêmes vérités, ce qui sert du moins à multiplier les points de vue : et c’est ce qu’a fait Montaigne.

2688. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Le seul principe qui dépasse l’expérience, parce qu’il lui sert de fondement, c’est donc la persistance de la force.

2689. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Zola à tous les usages, celui-ci polémise, expose, raconte, parle et décrit, énonce l’énorme masse de petits faits qui lui servent à poser ses lieux, ses personnages et ses ensembles.

2690. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

— Un corollaire de la plus haute importance peut se déduire des remarques précédentes : c’est que la structure de chaque être organisé est dans une dépendance nécessaire, bien que souvent très difficile à découvrir, de la structure des autres êtres organisés qui lui font concurrence pour la nourriture ou la résidence, qui lui servent de proie ou contre lesquels il doit se défendre.

2691. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Et le malade qui s’élance de l’hôpital, et la mère agenouillée qui supplie, et les trois suivantes qui la servent, et le mari qui tient l’enfant, tous ces objets forment un chaos, une masse compacte de figures.

2692. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Depuis dix ans bientôt l’auteur de ce recueil a successivement servi, au Sénégal, en Guinée et au Soudan, dans l’Administration des Affaires Indigènes.

2693. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan que de tous ceux qui se sont servis de l’instrument logique forgé par Hegel, il est celui qui a le plus entassé de contradictions l’une sur l’autre et élevé le plus haut la philosophie du rien sur des pyramides de peut-êtres.

2694. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Concevez-vous qu’un peintre, dessinant sur sa toile un coin de bataille, et se fiant pour cela à sa fantaisie, puisse être si bien servi par le hasard qu’il se trouve avoir exécuté le portrait de soldats réels, réellement mêlés ce jour-là à une bataille où ils accomplissaient les gestes que le peintre leur prête ?

2695. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

De grands théologiens ont prétendu que le chien est fait pour nous servir, le bœuf pour nous nourrir, les fleuves pour nous abreuver, le soleil pour nous éclairer.

2696. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Cela même portait le jeune poëte de Thèbes à prendre pour unique objet de ses chants ce qui pouvait surtout animer et servir la Grèce entière, le culte de ses Dieux protecteurs et l’émulation fortifiante de ses jeux guerriers.

2697. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Louez, remerciez Notre-Seigneur : soyez-lui reconnaissantes et servez-le, vous toutes, ô créatures, avec l’humilité que vous lui devez ! 

2698. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

De même, dit-il, il convient de continuer à se servir d’une théorie qui a permis de grouper un nombre incalculable de faits et qui chaque jour conduit à en découvrir de nouveaux. […] L’être vivant, considéré comme individu, se sert de ce qui l’entoure pour assurer sa propre subsistance. […] Si l’on plonge une amibe dans une infusion, quand elle y rencontre un corps étranger qui peut servir à sa nutrition, par exemple une particule végétale, on voit les prolongements de l’amibe s’étendre peu à peu autour du grain, et finir, en se soudant, par l’entourer complètement, de telle sorte qu’il se trouve engagé dans la masse même de l’amibe. […] Helmholtz admet la causalité en un sens kantien ; Wundt superpose au mécanisme des fonctions inférieures une activité intellectuelle qui se sert de ce mécanisme pour réaliser des fins qui lui sont propres.

2699. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

La première fois qu’il put mettre la main sur un des grands cors de guerre qui servaient aux borderers, il en sonna toute la route. […] Les personnages qu’ils ont créés, depuis Faust jusqu’à Ruy Blas, ne leur ont servi qu’à manifester quelque grande idée métaphysique et sociale, et vingt fois cette idée trop grande, crevant son enveloppe étroite, a débordé hors de toute vraisemblance humaine ou de toute forme poétique pour s’étaler elle-même sous les yeux des spectateurs. […] Les catholiques sont émancipés, les bourgs-pourris sont abolis, le cens électoral est abaissé, les taxes injustes qui enchérissaient les grains sont révoquées, les dîmes ecclésiastiques sont converties en redevances, les lois terribles qui protégeaient la propriété sont adoucies, l’assiette de l’impôt est reportée de plus en plus sur les classes riches ; les vieilles institutions, arrangées autrefois au profit d’une race, et dans cette race au profit d’une classe, ne se maintiennent plus qu’à la condition de servir au profit de tous ; les priviléges deviennent des fonctions, et dans ce triomphe de la classe moyenne qui fait l’opinion et prend l’ascendant, l’aristocratie, passant des sinécures aux services, ne semble plus légitime qu’à titre de pépinière nationale conservée pour fournir des hommes publics.

2700. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Il accepte et servira l’une, mais non point l’autre.

2701. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Les hommes de parti s’en sont servis en tout temps pour s’en faire une arme.

2702. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Or, si l’idée de l’auteur est juste, que trouvez-vous à redire au signe dont il se sert pour exprimer cette idée ?

2703. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Moreau, de la bibliothèque Mazarine, apportant sur ce sujet une critique exacte et bienveillante, a depuis considéré Saint-Martin dans le fond même et le principe de ses doctrines, et s’est attaché à montrer comment il avait servi la vérité à son heure, et en quoi aussi il y avait manqué, en quoi c’était un chrétien peu orthodoxe, un hérésiarque qui en rappelle quelques-uns du temps d’Origène46.

2704. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

— Mais l’essentiel, je le vois bien, même en littérature, est de devenir un de ces noms commodes à la postérité qui s’en sert à tout moment, qui en fait le résumé de beaucoup d’autres, et qui, à mesure qu’elle s’éloigne, ne pouvant toucher toute l’étendue de la chaîne, ne la compte plus, de distance en distance, que par quelque anneau brillant.

2705. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

J’en ai retenu ce joli vers digne de La Fontaine : A quoi sert de mourir, si l’on ne se repose ?

2706. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Cette géométrie première, qu’il poussera plus tard jusqu’à la science, lui servit de tout temps à mieux saisir les disproportions et les désaccords ; il eut de bonne heure, comme on dit, le compas dans l’œil.

2707. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Laissons parler le maréchal de Saxe, qui va nous paraître délicat en la jugeant et en la décrivant dans toute sa crudité : « Sire, écrivait-il au roi son frère le 12 février 1747, je n’aurai pas de peine à dire des vérités agréables à Votre Majesté sur le compte de Mme la dauphine, et la renommée me servira de garant.

2708. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Il y servait sous le général Reynier : il se trouvait à la malencontreuse bataille de Sainte-Euphémie, livrée avec imprudence aux Anglais à peine débarqués, et qu’on ne mit pas une demi-heure à perdre (4 juillet 1806).

2709. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Brunet, à qui le travail de de Bure servait de point de départ pour son Manuel du Libraire, n’accordait encore à Ronsard, en 1814, dans sa seconde édition, que dix-sept lignes.

2710. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il était né et avait grandi dans des sentiments opposés à la Révolution : il n’avait jamais adopté l’Empire et ne l’avait pas servi.

2711. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

La réclame 133 servit de pont.

2712. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

La vie est jusqu’à un certain point indépendante de la forme de l’organe ; mais, une fois l’organe donné dans sa forme générale, elle s’en sert comme d’un point d’appui, elle l’élabore, l’organise au dedans et se l’approprie pour ainsi dire.

2713. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Au fond, on ne s’étonne pas des méchants tours de Renart : il est naturel qu’il se serve de l’esprit que la nature lui a fait.

2714. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

C’est que Ronsard, en tombant, le découvrit : avant Malherbe, il ne resta que Marot pour représenter le xvie  siècle, et servir de modèle.

2715. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Il demande à l’histoire des actions éclatantes, extraordinaires, mais vraies : il repousse les faits fabuleux, irréels, qui ne peuvent servir que de symboles.

2716. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Leur culture supérieure ne leur sert qu’à mieux sentir leur condition humiliée.

2717. (1890) L’avenir de la science « II »

On n’y voit d’ordinaire que des applications, qui sans doute ont leur prix et servent puissamment par contrecoup le progrès de l’esprit, mais qui n’ont en elles-mêmes que peu ou point de valeur idéale.

2718. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Elle a été l’amusement favori des élites à qui la cour et les salons ont servi de centres.

2719. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Mais si, suivant les temps, les lettres ont desservi ou servi la religion, si tour à tour elles ont raillé dans Tartufe l’hypocrisie dévote et dans M. 

2720. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Cette scène amuse toujours, quoiqu’elle soit bien vieille et bien surannée ; elle fait partie du fonds de boutique de la Comédie, c’est un de ses meubles meublants pour ainsi dire, qui n’ont rien de précieux ni de rare, mais qui servent toujours et qui tiennent leur place partout où on les fourre.

2721. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Dans sa noble maison, qui avait au frontispice ce mot : Salve, il exerçait l’hospitalité envers les étrangers, les recevant indistinctement, causant avec eux dans leur langue, faisant servir chacun de sujet à son étude, à sa connaissance, n’ayant d’autre but en toute chose que l’agrandissement de son goût : serein, calme, sans fiel, sans envie.

2722. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Membre de l’Assemblée constituante, il suivit la Révolution assez loin et la servit tant qu’elle resta dans les voies et les limites de la première Constitution.

2723. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Une femme de Paris, Mme Du Bocage, lui avait proposé de remplacer auprès de lui Mme d’Épinay comme correspondante, pour le tenir au courant des choses et des personnes ; il refuse cette distraction et ce soulagement : Il n’y en a plus pour moi, s’écrie-t-il avec un accent qu’on ne saurait méconnaître ; j’ai vécu, j’ai donné de sages conseils, j’ai servi l’État et mon maître, j’ai tenu lieu de père à une famille nombreuse ; j’ai écrit pour le bonheur de mes semblables ; et, dans cet âge où l’amitié devient plus nécessaire, j’ai perdu tous mes amis !

2724. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Dès le début, à quoi sert cet esclave admis aux faveurs de la reine, et qui devait mourir, et qu’on sauve pour en faire un témoin contre elle ?

2725. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

» On voyait la pauvre immolée figurer, non seulement à la Cour, mais à la suite de sa rivale et dans son cortège : Mme de Montespan, abusant de ses avantages, dit Mme de Caylus, affectait de se faire servir par elle, donnait des louanges à son adresse, et assurait qu’elle ne pouvait être contente de son ajustement si elle n’y mettait la dernière main.

2726. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Un petit Mémoire de l’abbé Valart, habile grammairien, m’en a donné l’idée et m’a servi.

2727. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Ainsi, lorsqu’en janvier 1760, sortant de la Bastille, où il avait été détenu onze jours pour avoir récité en société une satire contre le duc d’Aumont, il va trouver le ministre, le duc de Choiseul, et qu’il essaie de l’émouvoir, d’obtenir qu’on lui laisse le privilège du Mercure avec lequel il soutient sa famille, ses tantes, ses sœurs, le discours qu’il se suppose en cette occasion et qu’il refait de mémoire est faux et presque ridicule : Sachez, monsieur le duc, qu’à l’âge de seize ans, ayant perdu mon père, et me voyant environné d’orphelins comme moi et d’une pauvre et nombreuse famille, je leur promis à tous de leur servir de père.

2728. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

À Paris, on n’en était pas dupe : « En vain les trompettes de la Renommée ont proclamé telle prose ou tels vers ; il y a toujours dans cette capitale, disait Rivarol, trente ou quarante têtes incorruptibles qui se taisent ; ce silence des gens de goût sert de conscience aux mauvais écrivains et les tourmente le reste de leur vie. » Mais, en province, on était dupe : « Il serait temps enfin, conseillait-il, que plus d’un journal changeât de maxime : il faudrait mettre dans la louange la sobriété que la nature observe dans la production des grands talents, et cesser de tendre des pièges à l’innocence des provinces. » C’est cette pensée de haute police qui fit que Rivarol, un matin, s’avisa de publier son Petit almanach de nos grands hommes pour l’année 1788, où tous les auteurs éphémères et imperceptibles sont rangés par ordre alphabétique, avec accompagnement d’un éloge ironique.

2729. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Bastian, lui, l’admet sans preuves, et il ajoute, pour nous donner une idée de la constitution radicale de la conscience : « Nous avons dans l’écorce cérébrale un registre étendu ou s’inscrivent deux espèces d’impressions sensorielles : celles qui primitivement excitent un mouvement, et d’autres impressions sensorielles (kinesthésiques) résultant de ces mouvements et constituant un guide et un modèle pour l’exécution ultérieure des mouvements similaires. » Sur le second groupe d’impressions sensorielles, celles qui résultent du mouvement (ou sensations kinesthésiques) et qui servent de guides pour les mouvements ultérieurs, nous sommes d’accord avec M. 

2730. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

La théorie de la sélection se sert, — pour relier le principe des variations dans une espèce déterminée à celui des répétitions du type ainsi né fortuitement, — de l’hérédité qui n’est en somme qu’une constatation de ressemblance par origine.

2731. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

La poésie semble donc résigner son vieux pouvoir oratoire dont elle s’est servie si longtemps.

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