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969. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Si l’on peut démontrer que, presque sans exception, une région, dont la plupart des habitants sont en relation mutuelle étroite avec des espèces d’une autre région ou appartiennent aux mêmes genres, a probablement reçu des immigrants de cette dernière région à quelque époque antérieure, ma théorie en sera mieux appuyée. […] Une île volcanique, par exemple, soulevée et peu à peu formée à une distance de quelques cents milles d’un continent, en recevra probablement dans le cours des temps un petit nombre de colons ; et leurs descendants, bien que modifiés, seront cependant en étroite relation d’hérédité avec les habitants de ce continent. […] Mais parce qu’une île déjà bien peuplée, telle que la Grande-Bretagne, n’a pas, autant qu’on peut en juger, reçu pendant le cours des derniers siècles, par l’un ou l’autre de ces moyens occasionnels de transport, quelques immigrants d’Europe ou de quelque autre continent, ce qu’il est d’ailleurs assez difficile de prouver, il n’en faudrait nullement conclure, qu’une île pauvrement peuplée, bien que située beaucoup plus loin de la terre ferme, ne pût recevoir de colons par les mêmes moyens. […] Les grandes distances qui séparent les étoiles les unes des autres et leur dissémination, en général, assez régulière dans le ciel ne permettent pas de supposer que la différence de température des espaces qu’elles traversent toutes plus ou moins rapidement soit capable d’influer sensiblement sur la chaleur propre de ces astres et sur celle qu’ils reçoivent les uns des autres. La présence dans le ciel de nombreux astres obscurs ne saurait non plus en changer la température moyenne ; car si l’on en juge par notre système, des astres obscurs, qui ne recevraient la chaleur d’aucun soleil voisin, n’exerceraient aucun rayonnement sensible, même à la petite distance qui sépare la terre des autres planètes du système solaire.

970. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Dès la première récitation, nous reconnaissons à un vague sentiment de malaise telle erreur que nous venons de commettre, comme si nous recevions des obscures profondeurs de la conscience une espèce d’avertissement 9. […] Si la perception extérieure, en effet, provoque de notre part des mouvements qui en dessinent les grandes lignes, notre mémoire dirige sur la perception reçue les anciennes images qui y ressemblent et dont nos mouvements ont déjà tracé l’esquisse. […] Et de même, pour réfléchir sur une perception l’image que nous en avons reçue, il faut que nous puissions la reproduire, c’est-à-dire la reconstruire par un effort de synthèse. […] Tout au plus en est-il ainsi de ces perceptions aussitôt dissipées que reçues, celles que nous éparpillons en actions utiles. […] Par devant ils reçoivent les impressions des organes des sens et par conséquent d’un objet réel ; par derrière ils subissent, d’intermédiaire en intermédiaire, l’influence d’un objet virtuel.

971. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain »

Villemain reçoit les feuilles savantes à mesure qu’elles sont imprimées, et en donne cette traduction où l’on trouve revêtues du plus beau style les plus profondes idées qu’on ait jamais émises sur la constitution de la société civile.

972. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 343-347

Il n’avoit pas vingt ans, qu’il avoit déjà fait plusieurs Mémoires très-savans sur presque tous les points de la Mythologie Grecque, & à vingt-cinq il fut reçu à l’Académie des Inscriptions.

973. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 285-289

Habert, sieur de Montmor, Maître des Requêtes, reçu à l’Académie Françoise en 1635, mort en 1679.

974. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

Que je crains bien, écrivoit-il, à Gourreau, son Confrere, que je crains bien d’avoir reçu toute ma récompense, en recherchant trop les applaudissemens des hommes !

975. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

On n’est pas toujours maître de se modérer quand on rompt avec les idées reçues.

976. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

» « Instruites, comme elles sont en train de l’être, les femmes ne s’appuieront plus seulement sur leur cœur. » « Le premier livre, que je me rappelle avoir reçu en cadeau, était un Paul et Virginie. […] Alors secrétaire, et dépouilleur du courrier de Villemessant, Périvier reçoit, un matin, un article, auquel était jointe une lettre très mal rédigée, et le voilà jetant l’article et la lettre au feu. […] On reçoit les Alphonse Rothschild : Mme Alphonse, hélas ! […] À ce qu’il paraît, c’est le procureur royal, impérial, ou de la République, qui paye en personne le bourreau, et sans que celui-ci donne un reçu. […] Je lui parlais encore des gens, n’ayant pas reçu ce don du ciel, et s’efforçant de chercher dans la peinture, les côtés dramatiques, spirituels, littéraires enfin : tout ce qui n’est pas de la peinture, et qui ne me parle pas, et qui me fait préférer un hareng saur de Rembrandt, au plus émouvant tableau d’histoire, mal peint.

977. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Cela tiendrait-il, comme un critique moins indulgent l’a conjecturé, à ce que, ne s’assujettissant presque jamais, même dans sa prose, à un rigoureux enchaînement, Mme de Staël était peut-être, parmi les contemporains, la personne la moins propre à recevoir avec résignation et à porter avec grâce le joug de la rime ?  […] Toutes les facultés de Mme de Staël reçurent du violent orage qu’elle venait de traverser une impulsion frémissante, et prirent dans tous les sens un rapide essor. […] Je reçus dix billets d’excuses à cinq heures ; je reçus assez bien le premier, le second ; mais à mesure que ces billets se succédaient, je commençai à me troubler. » L’homme qu’elle avait si généreusement servi s’éloigna d’elle alors de ce ton parfaitement convenable avec lequel on s’excuse de ne pouvoir dîner. […] Tous ces hommes-là ne sont pas, comme on le croit follement en Allemagne, occupés à la former ; au contraire, ils reçoivent d’elle l’éducation sociale. […] Il convient, tout blasé qu’il est, qu’elle a fait de Coppet le lieu le plus agréable de la terre par la société qu’elle y reçoit et que ses talents y animent.

978. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

En 1650, Bossuet recevait le bonnet de docteur. […] En le nommant à l’évêché de Condom, en lui confiant l’éducation du dauphin, Louis XIV le plaça sur le seul théâtre où son génie pût recevoir sa perfection. […] Mme Guyon avait consenti d’abord à remettre tous ses papiers entre les mains de Bossuet ; elle avait reçu de lui, avec l’absolution, la permission de communier. […] La défaite de Fénelon fit cesser des écrits où la belle langue du dix-septième siècle recevait de si graves dommages de cette spiritualité outrée, qui la chargeait de vains mots et altérait sa pureté. […] Ce n’est pas à dire que Bossuet ait dédaigné les vérités familières ; j’ai même fait remarquer que là où sa matière les appelle, loin qu’il les dédaigne, il en reçoit sa forme.

979. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

Elle accourt à l’auberge et est reçue par Mme de Constant qu’elle traite fort mal en apprenant le mariage : ce qui l’impatiente le plus dans cette entrevue, c’est la fadeur allemande de cette personne à sentiments, qui ne savait que répéter à satiété : « C’est que Benjamin, voyez-vous, est si bon ! 

980. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nodier, Charles (1780-1844) »

Modeste jusqu’à l’humilité, sa seule faute fut de ne pas employer tous les dons précieux qu’il avait reçus en partage.

981. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Ce ne fut qu’à l’aide de ses principes, que Newton se rendit capable de le redresser, à peu près comme un Athlete devenu vainqueur de son maître, après avoir reçu ses leçons.

982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 424-428

Quoi-qu’il eût reçu de la nature une imagination vive & brillante, un caractere tendre & enjoué, & un génie véritablement poétique, nous doutons qu’il eût également réussi, s’il avoit écrit en François, Langue pauvre & timide en comparaison de celle qu’on parle en Languedoc.

983. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

Un meurtrier tient suspendu par un pied l’enfant d’une mère, et cette femme tend son tablier pour le recevoir précisément comme un chou qu’on lui mettrait dans son giron.

984. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XV. Le fils du sérigne »

Grand trou, creusé en entonnoir et peu profond, destiné à recevoir les eaux de pluie ou à atteindre une nappe d’eau peu éloignée.

985. (1913) Poètes et critiques

Il y reçut, c’est sûr, la visite des goélands ; il y entendit le bruit de la houle éloignée ; il y nota l’écho de l’ouragan ; il y observa le contre-coup de la tempête. […] Quand je reçus de lui, en 1900, les Poèmes idéalistes, je fus plus charmé que surpris : je les avais prévus et espérés. […] Il est reçu par le maître du paradis, comme un hôte dalécarlien, sur « le perron sculpté ». […] — Ces études étaient rassemblées pour l’impression, quand j’ai reçu le volume de M.  […] Enfin, le jour tant souhaité arrive, et, à la messe solennelle de la Fête de l’Assomption, Verlaine reçoit l’hostie où la prière et la bénédiction de l’officiant font descendre le corps du Christ.

986. (1891) Esquisses contemporaines

Par une singulière contradiction, l’humanité, qui a perdu la foi de l’Évangile, conserve l’idéal qu’elle a reçu de lui. […] Il reçut alors de la vie ses premières impressions, celles qui décident souvent du choix de la carrière et de la direction du talent. […] Il en reçoit le peu de consistance qu’il possède. […] La satisfaction de besoins moraux si poignants entraînait l’oubli des autres, et la gratitude joyeuse du pardon reçu faisait admettre en bloc tout ce qui, même de loin, semblait s’y rattacher. […] Dans l’intervalle, le 11 avril 1840, il avait reçu la consécration au saint ministère.

987. (1900) Molière pp. -283

Il s’agit du Malade qu’on reçoit docteur, et à qui les assistants souhaitent une longue série de fléaux pour qu’il puisse gagner sa vie et prospérer. […] Eh bien, la Comédie elle-même, quelques libertés qu’elle eût de ce temps, — elle en avait d’immenses qu’elle a perdues depuis, — la Comédie n’a pas suffi à recevoir tout l’emportement de sa fièvre bouffonne. […] En effet, le bourgeois gentilhomme, qui se fait recevoir mamamouchi ; M. de Pourceaugnac poursuivi par des apothicaires, croyant toutes les bourdes qu’on lui vient conter, et fuyant tout effrayé cette ville de Paris comme un lieu de brigandage où l’on est exposé aux mensonges les plus assassins ; le malade imaginaire qui se fait recevoir docteur, tout cela a été défini « outré » ! […] NAPOLÉON Mes académies ne recevaient point dans leur sein des folliculaires. […] » Les jeunes filles reçoivent de lui des compliments épais.

988. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

De ces trois personnages, lequel a reçu les bienfaits de cette école unique, soi-disant suscitatrice du talent ? […] Elle a formé des esprits capables de recevoir cette leçon des faits et de l’utiliser sur place. […] Et c’est qu’aussi nous avons reçu de l’invasion une terrible leçon de choses. […] Tous se touchent, par la réciprocité des bienfaits donnés et reçus. […] Cette fortune qu’elle a reçue et qu’elle léguera, elle doit la défendre.

989. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

C’est une manière de remercier de l’hospitalité qu’ils ont reçue. […] Ô mon Dieu, recevez mon sang en expiation de mon crime et du sien ! […] de ce que j’ai souffert de n’avoir pas reçu de tes lettres, de toi, cher ami, qui as souffert la plus extrême douleur de l’humanité ! […] … Quel malheur de ne pouvoir pas vous recevoir ! […] … moi… un vieil ami de votre père… Et, dites-moi, (mille pardons si je vous reçois sur le carré !)

990. (1924) Critiques et romanciers

Il observait les leçons qu’il donnait ; mais ces leçons ne sont-elles pas littéralement celles que recevait Orgon du dévot retiré dans sa maison ? […] Qu’elle ajoute aux plaisirs que nous en recevons naïvement, pour ainsi dire, d’autres plaisirs et plus savants ; c’est tout ce que nous lui demandons. […] À l’aube, quand ils reçurent l’ordre de se replier, les débris de la section Pergaud revinrent sans leur chef. […] Il revient ; et Lisée n’ose pas le reprendre, avant reçu les trois cents francs du marché. […] L’année suivante, il publia Bonne Dame ou l’histoire d’une mère qui, de sa fille bien-aimée, ne reçoit pas sa récompense de tendresse.

991. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Par surcroît, il déclare que les restes de Polynice ne recevront pas les honneurs de la sépulture… Antigone fait le double serment de rendre les devoirs religieux à Polynice et d’accompagner Œdipe en exil. […] » Là-dessus, l’actrice qui joue Aricie se sauve précipitamment en mettant le bras droit sur son œil droit comme un petit garçon qui a peur de recevoir une gifle. […] C’est bien ce qui était nécessaire pour montrer qu’Alceste n’est point misanthrope par suite de blessures reçues, mais misanthrope en soi, misanthrope parce que « ses yeux sont blessés » des choses qu’il voit. […] Le Bidois. » A peine avais-je reçu la lettre de M.  […] « Ce n’en est pas moins cette lutte d’Alceste contre la société, les heurts continuels qu’il en reçoit, qui font l’action du Misanthrope.

992. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

La troupe en effet reçut dès lors pension du prince, et, selon l’usage, on s’intitula désormais « comédiens du prince de Conti ». […] Bien plus : il avait reçu les intimes confidences de la dame, et bien avant la cour même il avait eu le secret des amours de Louis XV. […] Vingt autres, en sa place, eussent même gardé l’implacable rancune des leçons qu’il avait déjà reçues. […] Le 30 mai 1778, dans cette grande ville où il avait si peu vécu, mais qu’il avait tant amusée, tant passionnée, et qui venait de le recevoir comme jamais ni nulle part n’avait été reçu souverain victorieux, il expira. […] Un roi de Suède passant à Paris y recevra, comme un insigne honneur, la visite de Rousseau.

993. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Nous recevons sans cesse et à tous moments une raison supérieure à nous, comme nous respirons sans cesse l’air, qui est un corps étranger… » — Chap. […] Elle possède une évidence dont elle ne rend pas compte et qui n’en est pas moins irrésistible à quiconque n’entreprend point de contester à Dieu la véracité des facultés qu’il en a reçues. […] Il y a loin des divinités que la Grèce reçut de l’Égypte à celles dont elle a laissé des exemplaires immortels. […] Mais les systèmes philosophiques suivent leur temps bien plus qu’ils ne le dirigent ; ils reçoivent leur esprit des mains de leur siècle. […] Si je suis né le premier des hommes, le plus riche, le plus beau, le plus puissant, etc., je ferai tout pour conserver les avantages que j’ai reçus.

994. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VI. Utilité possible de la conversation »

Il faut se défier de cette inclination : il faut ne recevoir ou ne rejeter rien pour la personne qui le dit, et regarder la chose en soi ; mais en même temps se demander pourquoi celui qui parle parle ainsi, à quel sentiment il cède, à quel intérêt, si un autre parlerait de même, si lui-même n’a jamais parlé, ne parlera jamais autrement.

995. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Strada, José de (1821-1902) »

Son front, qu’il n’incline point, n’est pas fait pour recevoir le laurier des mains de ceux qui le tressent en couronnes.

996. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

Sarah Bernhardt Mais si les poètes, à l’instigation de Sarah Bernhardt, se sont trop vite adaptés aux mœurs du théâtre il n’en est pas moins vrai qu’ils ont reçu d’elle, une secousse salutaire et qu’elle les a tirés de la torpeur de leur Tour d’ivoire où ils s’enfermaient trop volontiers, en leur rappelant qu’il y avait autour d’eux des oreilles attentives à conquérir.

997. (1890) L’avenir de la science « A. M. Eugène Burnouf. Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. »

Monsieur, Bien des fois je me suis rappelé, depuis une année, ce jour du 25 février 1848, où, après avoir franchi les barricades pour nous rendre au Collège de France, nous trouvâmes notre modeste salle transformée en un corps de garde où nous faillîmes être reçus comme des suspects.

998. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre III. Des Philosophes chrétiens. — Métaphysiciens. »

Que me revient-il de savoir que je reçois ou non mes idées par les sens ?

999. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Il est seul ; son chien couché est à ses pieds ; sa vue s’étend vers un horizon immense par-delà les fumées du soir, jusqu’à la colline qui sera bientôt celle des tombeaux56 ; il n’a pu sortir de tout le jour, de toute la semaine, faute de quelque argent qui lui permît de prendre une voiture, et il n’a pas reçu la plus petite lettre de son protecteur, M.  […] C’est qu’on doit tenir compte aux natures sensibles de l’irritation plus grande qu’elles reçoivent des contacts et des piqûres. […] Avec les gens simples et sans vanité, comme Mustel, comme le Genevois Duval, Taubenheim et Ducis, il était tel que ses ouvrages le montrent, tel que nous le voyons dans ses promenades au mont Valérien avec Rousseau, quand il reçut de lui, comme on l’a dit heureusement, le manteau d’Élie, tel enfin que l’aimait sa vieille bonne Marie Talbot ; mais il ne fallait qu’un certain vent venu du monde pour réveiller ses âcretés et ses humeurs. […] Il fut adressé par M. de Bretceuil à d’Alembert, qui le reçut bien, et qui l’introduisit dans la société de mademoiselle de Lespinasse : il ne pouvait plus mal tomber en fait de pittoresque.

1000. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Nous disons seul, parce que du côté de la Prusse la brèche est ouverte, et que la Prusse, incapable de résister par inégalité de forces, l’est plus encore par politique ; livrez-lui des provinces de plus dans le nord et dans le midi de l’Allemagne, et elle se montra toujours prête à recevoir toutes les dépouilles. […] Devions-nous enfin au Piémont l’entrée de quatre-vingt mille hommes dans Naples même, pour y recevoir des mains d’un autre Jean sans Terre un royaume de neuf millions d’hommes stupéfaits par l’héroïque débarquement d’un intrépide soldat, mais nullement conquis dans une guerre légitime par la maison de Savoie ? […] La liberté que les peuples se font à eux-mêmes est légitime et sacrée ; la liberté que les peuples reçoivent de l’invasion étrangère, à la pointe des baïonnettes du roi de Piémont ou avec les bombes de Gaëte, n’est qu’une ignominieuse servitude. […] XXI Ainsi, que le Piémont, tenu si longtemps dans l’asservissement de l’Autriche ou de l’Église par la maison de Savoie jusqu’en 1848, reçoive ou se donne des institutions représentatives ou républicaines si le pays le veut, et que l’Autriche l’en punisse par une invasion des principes rétrogrades représentés par ses baïonnettes, nous devons voler au secours de l’indépendance du Piémont.

1001. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Le comte de Murray, ce frère de la reine qu’elle avait éloigné si imprudemment pour se livrer à l’ascendant de Rizzio, fut consulté et reçut avec mesure les demi-confidences des conjurés ; trop honnête homme pour tremper, par son consentement, dans un assassinat, il donna son approbation ou du moins son silence à l’entreprise de délivrance de l’Écosse ; il promit de revenir à Holyrood, à l’appel des seigneurs, et de reprendre sous le roi les rênes du gouvernement, dans l’intérêt de l’héritier du trône, que Marie Stuart portait déjà dans son sein. […] XXI Il n’était plus dans la fleur de la jeunesse ; mais, quoique borgne d’une blessure reçue à l’œil dans un de ses combats de mer, il était encore beau, non de cette beauté efféminée de Darnley, ni de cette beauté mélancolique et pensive de l’Italien Rizzio, mais de cette beauté sauvage et mâle, qui donne à la passion l’énergie de l’héroïsme. […] Elle éclata au dehors, pour la première fois, quelques semaines après cette entrevue, à l’occasion d’une blessure reçue par Bothwell en combattant pour la police des frontières, dont il était chargé. […] Tout lui fut prodigué comme à Rizzio ; il reçut tout, non en sujet, mais en maître.

1002. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Tout ce qui était jeune, vaillant, amoureux, poétique, en reçut le souflle. […] Si j’ai plus souvent relu les Contemplations, c’est que, pendant les heures longues d’une veillée de mars au chevet d’une enfant adorée, les fenêtres ouvrant sur une nuit étoilée, j’ai reçu des Contemplations le soulagement à la plus déchirante parmi les douleurs humaines. […] Français, reçois les vœux de l’immense univers. […] Gustave Flaubert C’est maintenant une opinion généralement reçue dans la critique moderne que cette antithèse du corps et de l’âme qu’expose si savamment dans toutes ses œuvres le grand auteur de Notre-Dame .

1003. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Don Sanche reçoit l’anneau, et s’adressant aux trois seigneurs : Comtes, de cet anneau l’or vaut un diadème ; Il vaut bien un combat : vous avez tous du cœur, Et je le garde… DON LOPE. […] La Bruyère, qui l’a bien senti, ajoute à l’excellent portrait qu’il en a tracé : « Corneille élève, étonne, maîtrise. » Quand Descartes définit l’admiration « une subite surprise de l’âme qui fait qu’elle se porte à considérer avec attention les objets qui lui semblent rares et extraordinaires34 », ne semble-t-il pas définir l’impression que nous recevons, soit de la représentation, soit de la lecture des pièces de Corneille ? […] Le poète reçoit ses sujets de l’histoire et de la nature humaine ; Corneille croyait qu’il doit les inventer. […] Alors il peut recevoir toutes les beautés du langage ; car, au lieu d’être imité du tour d’imagination d’une époque, il est tiré du fond du cœur humain, cette source inépuisable où Boileau nous conseille d’en aller chercher la peinture.

1004. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

La littérature et les conditions économiques Quand on entend poser cette question : Des rapports de la littérature et de l’état économique d’un pays, on est tout d’abord tenté de se dire : Qu’importe, par exemple, à la littérature française que la France ait reçu de l’étranger cent mille balles de coton ou exporté cent mille hectolitres de vin ? […] On le voit un jour condescendre à recevoir et à promener lui-même dans le parc de Versailles un simple roturier, mais un roturier qui est le plus riche banquier d’alors, Samuel Bernard. […] Fontenelle esquisse, à la façon de Platon, un État idéal qu’il intitule Ma République, et non seulement il y introduit l’égalité civile et politique, le suffrage universel, mais il va jusqu’à y proposer des mesures presque socialistes, témoin celle-ci : « Un homme qui offrira de cultiver les terres d’un autre mieux qu’il ne les cultive y sera reçu en payant au propriétaire le revenu quelles lui produisaient. […] On entend Montesquieu répondre à quelqu’un qui lui offre une de ces faveurs jadis si bienvenues : « N’ayant point fait de bassesses, je n’éprouve pas le besoin d’être consolé par des grâces. » Voltaire reçut un jour un brevet de Franciscain pour je ne sais plus quel service rendu à un couvent de l’ordre de Saint-François et il s’amusa quelquefois à signer ses lettres : Capucin indigne.

1005. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Mais si l’auteur de Lohengrin, au point de vue général, a reçu le sujet de son œuvre des poèmes déjà écrits en langue française il en a eu également le résumé dans les chants des autres minnesinger germains, eux-mêmes inspirés de nos trouvères. […] Un cygne amena Loheranghin, qui débarqua à Anvers et fut reçu avec joie. […] Quand la plainte d’Amfortas atteint sa plus grande intensité, il porte la main à son cœur28, comme s’il venait d’y recevoir une nouvelle blessure, puis reste sans mouvement. […] La Valkyrie à Bruxelles Nous recevons de notre correspondant bruxellois M. 

1006. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

J'ai tant de peine à la concilier avec les politesses que je reçus de vous, la derniere fois que j'eus l'honneur de vous voir, que j'en attendrai une seconde avant de vous les faire reporter. […] Recevez du moins aujourd’hui, Monseigneur, ce léger tribut d’une admiration particuliere, & ce témoignage du très-profond respect avec lequel je suis, Monseigneur, de Votre Altesse Royale, Le très-humble, &c. […] Messieurs, J'ose me flatter que vous ne me refuserez pas une place dans votre Journal, pour rendre compte d'une Lettre que je viens de recevoir : Elle est de M. l'Abbé Liger, Auteur d'une Brochure qui a paru contre moi, dans le mois de Février de cette année. […] Les Descartes, les Malebranche, les Pascal, les Corneille, les Racine, les Moliere, les Lafontaine, les Despréaux, les Bossuet, les Fénélon, les Bourdaloue, & tant d’autres, n’ont-ils pas reçu de ma part les hommages dus à la supériorité de leurs talens & au véritable honneur qu’ils font à la Nation ?

1007. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Il a démoli de fond en comble le manoir des Sottenville, il a acheté, avec des chiffons de papier, leurs terres seigneuriales, il a envoyé Clitandre donner à Londres des leçons de persiflage et de danse ; pour tout dire, — car la comédie du Gymnase a l’intention de mettre en scène des classes plus que des personnes, — il a chassé la noblesse le son rang, de la patrie, de l’histoire ; et, dans des jours à jamais maudits, il lui a rendu, avec une hache, les coups de filon qu’il en avait reçus. […] Ainsi, les jeunes filles millionnaires du monde profane, les vierges sur fond d’or de l’aristocratie et de la finance reçoivent, bien souvent, des déclarations d’amour qui devraient si elles étaient sincères, être écrites en chiffres, comme les dépêches secrètes des diplomates. […] le bourgeois se risque ; il pose sa fille sur la table, la fait sonner, comme un sac qui vient de la Banque, et l’offre à brûle-pourpoint au jeune gentilhomme, sans lui demander de reçu. […] Mais, avant de risquer cette entrée scabreuse, Olympe veut recevoir tous les sacrements de la famille ; elle sait que le marquis et la marquise de Puygeron sont aux eaux de Pilnitz, et elle y a entraîné son mari, qui ne se doute pas de ce guet-apens.

1008. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Il a dit avec un charme nuancé les caresses : Nous ne mêlerons pas nos deux enchantements, Et nous ne serons pas ensemble des amants Trop enivrés tous deux pour songer l’un à l’autre ; Mais le plaisir de l’un tour à tour sera nôtre ; Nos corps épuiseront le bonheur de savoir Tour à tour seulement donner ou recevoir. […] … Substance universelle ou Raison souveraine, Vaste inconnue où tient mon sort, qui que tu sois, Force qui m’auras fait naître et mourir, — reçois Dans l’humble vérité de cette heure sereine, Reçois en mon esprit, silencieux autel Où tremble ta lueur auguste qui dévie, Au mystère où bientôt aboutira ma vie Le consentement grave et tendre d’un mortel… … Rien ne pourra remplir cette âme aride et triste ! […] Joachim Gasquet lui aussi reçut l’investiture classique des mains de M. 

1009. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

De ces deux lettres, les seules que j’aie reçues dans ce sens, je ne réponds qu’à la vôtre : car, si vous persistez, je vous croirai. […] Dans le journal rouge 56 faites une analyse si vous m’en trouvez digne ; mais, s’il se peut, le lendemain du jour où vous recevrez cette lettre, louez-moi tout bonnement dans le journal qui a une véritable dictature sur l’opinion publique57 ; louez le livre de manière à empêcher de persécuter l’auteur. […] Roederer accepta et servit loyalement l’Empire ; il en reçut des honneurs et des dignités ; il eut, en 1815, ce sentiment vrai qui le rattacha, par intérêt national comme par devoir et reconnaissance, à l’empereur reparu ; mais son moment préféré et hors de comparaison fut toujours l’heure du Consulat.

1010. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Le lendemain matin, au soleil levant, le cardinal de Périgord revient encore à la charge ; mais cette fois il est reçu avec impatience du côté des Français, et renvoyé même avec colère. […] Et au moment où les deux corps d’armée principaux se choquent : Là eut grand hutin fier et cruel, et donnés et reçus maints horions de haches, d’épées et d’autres bâtons de guerre. […] Au moment où on l’emportait du pavillon, on voit entrer le comte de Warwick et messire Regnault de Cobehen, qui viennent faire présent au prince de Galles du roi de France, lequel présent fut bien reçu comme l’on peut croire.

1011. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Au cinquième acte, Hippolyte exilé par son père veut engager Aricie à fuir avec lui, et à venir recevoir sa foi dans un temple fameux, voisin de Trézène : Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux, Des princes de ma race antiques sépultures, Est un temple sacré, formidable aux parjures ; C’est là que les mortels n’osent jurer en vain ; Le perfide y reçoit un châtiment soudain… Pourquoi, observait M. de Lassay, puisque ce temple était connu par son caractère redoutable et sacré, pourquoi Hippolyte, accusé par son père et le trouvant incrédule à sa parole, n’a-t-il pas eu aussi bien la pensée de lui offrir le serment devant l’autel même où la vérité se déclarait et, pour ainsi dire, éclatait à l’instant ? […] Il souhaita recevoir de l’Espagne la Toison d’or et fut contrarié, et peut-être affligé, quand Louis XIV mit obstacle à son désir.

1012. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Mais reçois mon dernier salut, car il ne m’est pas permis de voir les morts ni de souiller mon regard par des exhalaisons mortelles, et déjà je te vois approcher du moment fatal. » Et elle disparaît. […] Sainte-Beuve aimait à opposer, par contraste avec la morgue pédante de certains hommes d’État du jour, ministres ou présidents du Sénat, la lettre suivante qu’il avait reçue de M e chancelier Pasquier. […] sM ellaigue avait reçu une partie de son éducation du Père Guerrier l’oratorien, et celui-ci était intimement lié avec Marguerite Perier : ainsi, entre M ellaigue et Pascal, il n’y avait que deux personnes.

1013. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

. — M. de Heeckeren, qui veut bien se charger de ce billet, recevra aussi votre réponse, c’est-à-dire les noms des deux personnes de votre choix. […] « Monsieur le baron, « J’ai reçu hier soir la lettre que vous me faites l’honneur de m’adresser et qui en renfermait une autre de M.  […] Sainte-Beuve l’a reçue en communication et qu’il en a retenu copie, parce que tout, jusque dans les termes familiers, y marque la différence du point de départ et du point de vue entre les deux parties adverses.

1014. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Le goût se forme sans doute par la lecture de tous les chefs-d’œuvre déjà connus dans notre littérature ; mais nous nous y accoutumons dès l’enfance ; chacun de nous est frappé de leurs beautés à des époques différentes, et reçoit isolément l’impression qu’elles doivent produire. Si nous assistions en foule aux premières représentations d’une tragédie digne de Racine ; si nous lisions Rousseau, si nous écoutions Cicéron se faisant entendre pour la première fois au milieu de nous, l’intérêt de la surprise et de la curiosité fixerait l’attention sur des vérités délaissées ; et le talent commandant en maître à tous les esprits, rendrait à la morale un peu de ce qu’il a reçu d’elle ; il rétablirait le culte auquel il doit son inspiration. […] Les géomètres, les physiciens, les peintres et les poètes recevraient des encouragements sous le règne de rois tout-puissants, tandis que la philosophie politique et religieuse paraîtrait à de tels maîtres la plus redoutable des insurrections.

1015. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Les estampes431 représentent dans une chaumière délabrée deux enfants, l’un de cinq ans, l’autre de trois, auprès de leur grand’mère infirme, l’un lui soulevant la tête, l’autre lui donnant à boire ; le père et la mère qui rentrent voient ce spectacle touchant, et « ces bonnes gens se trouvent alors si heureux d’avoir de tels enfants qu’ils oublient qu’ils sont pauvres »  « Ô mon père432, s’écrie un jeune pâtre des Pyrénées, recevez ce chien fidèle qui m’obéit depuis sept ans ; qu’à l’avenir il vous suive et vous défende ; il ne m’aura jamais plus utilement servi. » — Il serait trop long de suivre dans la littérature de la fin du siècle, depuis Marmontel jusqu’à Bernardin de Saint-Pierre, depuis Florian jusqu’à Berquin et Bitaubé, la répétition interminable de ces douceurs et de ces fadeurs  L’illusion gagne jusqu’aux hommes d’État. « Sire, dit Turgot en présentant au roi un plan d’éducation politique433, j’ose vous répondre que dans dix ans votre nation ne sera plus reconnaissable, et que, par les lumières, les bonnes mœurs, par le zèle éclairé pour votre service et pour celui de la patrie, elle sera au-dessus des autres peuples. […] On les exhortera « à l’étonner par leurs vertus, pour qu’il reçoive plus tôt le prix des siennes436 ». […] De là en lui un excès de sensibilité, des afflux soudains d’émotion, de transports contagieux, des courants de passion irrésistible, des épidémies de crédulité et de soupçon, bref l’enthousiasme et la panique, surtout s’il est Français, c’est-à-dire excitable et communicatif, aisément jeté hors de son assiette et prompt à recevoir les impulsions étrangères, dépourvu du lest naturel que le tempérament flegmatique et la concentration de la pensée solitaire entretiennent chez ses voisins Germains ou Latins ; on verra tout cela à l’œuvre

1016. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

L’halluciné qui voit à trois pas de lui une tête de mort éprouve en ce moment-là une sensation visuelle interne exactement semblable à celle qu’il éprouverait si ses yeux ouverts recevaient au même moment les rayons lumineux qui partiraient d’une tête de mort réelle. […] Après bien des efforts, je me suis levée, et j’ai reçu l’ordre de brûler l’araignée et le drap pour me délivrer du sortilège ; je mis donc le feu au drap. […] N… passe l’été de 1812 dans un château, il y reçoit beaucoup de monde.

1017. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Il appartenait aux douze tribus qui, en s’y réunissant pour recevoir ses oracles, ne formaient qu’une seule famille, la famille de Jéhova ! […] Samuël, le roi du sacerdoce, s’en aperçoit et rejette Saül de son cœur ; ce prophète reçoit de l’inspiration l’ordre de sacrer secrètement un roi plus docile. […] En les lisant, on entend d’ici le chœur ou le peuple, auquel on jette le refrain, qui le reçoit sur les lèvres et qui le faire retentir en le prolongeant jusqu’au ciel.

1018. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Le bonasse Régent, qui l’avait embastillé, s’était laissé tirer une pension par une dédicace ; et plus tard, au moment où le ministère venait de le contraindre à imprimer clandestinement à Rouen sa Henriade, dont les exemplaires entraient la nuit à Paris dans les fourgons de la marquise de Bernière, Voltaire poussait sa première pointe à la cour, il recevait une pension sur la cassette de Marie Leczinska ; cette petite dévote se laissait ensorceler par l’esprit du poète, à qui la tête tournait en s’entendant appeler familièrement par la reine : « mon pauvre Voltaire ». […] Tous les habitants du château sont requis de jouer : la fille de Mme du Châtelet, âgée de douze ans, a des rôles ; à peine arrivée, Mme de Graffigny en reçoit un. […] Il est reçu le 9 mai 1746 par l’abbé d’Olivet.

1019. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Tout ce que je puis vous dire aujourd’hui, c’est donc l’impression que me laisse, aujourd’hui même, la lecture de Toute la Lyre, non celle que j’ai reçue, voilà quinze ans, de la Légende des siècles. […] Mais ces idées et ces sujets, il semble toujours les recevoir du dehors. […] Mais sans doute — et bien que le peuple ne puisse le comprendre entièrement — c’est au poète que s’adressent ces hommages que nul autre écrivain n’a jamais reçus.

1020. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Ce n’était pas sans surprise, mon cher ami, que j’avais vu se terminer les vacances sans recevoir de réponse de vous. […] Au moment où je marchais à l’autel pour recevoir la tonsure, des doutes terribles me travaillaient déjà ; mais on me poussait et j’entendais dire qu’il est toujours bon d’obéir. […] Je voudrais pouvoir commenter, ligne par ligne, votre lettre que je viens de recevoir, il y a une heure, et vous communiquer les réflexions qu’elle a fait naître en moi en mille sens divers.

1021. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Est-ce donc pour douter, que l’Homme a reçu des lumieres ? […] Ce n’est qu’à l’école d’un Dieu qu’un Homme sage peut apprendre l’usage de sa raison ; c’est de Dieu seul qu’il peut recevoir le frein qui doit régler ses pensées & ses actions. […] « Nous sommes de tous vos Sujets, disoit à l'Empereur Antonin un Apologiste du Christianisme, ceux qui vous aidons le plus à maintenir la tranquillité publique, en enseignant aux Hommes que nul d’entre eux, soit méchant, soit vertueux, ne peut se dérober aux regards de Dieu, & que tous iront recevoir, après leur mort, la récompense ou la punition de leurs œuvres les plus secretes.

1022. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Chacun de ces mécanismes peut être déclenché directement par une cause extérieure : le corps exécute alors tout de suite, comme réponse à l’excitation reçue, un ensemble de mouvements coordonnés entre eux. […] Le cerveau est en relation avec les mécanismes de la moelle en général, et non pas seulement avec tel ou tel d’entre eux ; il reçoit aussi des excitations de toute espèce, et non pas seulement tel ou tel genre d’excitation. […] C’est un commutateur, qui permet de lancer le courant reçu d’un point de l’organisme dans la direction d’un appareil de mouvement désigné à volonté.

1023. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Tandis que la moelle transforme les ébranlements reçus en mouvement plus ou moins nécessairement exécuté, le cerveau les met en rapport avec des mécanismes moteurs plus ou moins librement choisis ; mais ce qui s’explique par le cerveau dans nos perceptions, ce sont nos actions commencées, ou préparées, ou suggérées, ce ne sont pas nos perceptions mêmes. — S’agit-il du souvenir ? […] La complexité croissante du système nerveux met l’ébranlement reçu en rapport avec une variété de plus en plus considérable d’appareils moteurs et fait esquisser simultanément ainsi un nombre de plus en plus grand d’actions possibles. […] Mais comme les ébranlements que notre corps reçoit des corps environnants déterminent sans cesse, dans sa substance, des réactions naissantes, et que ces mouvements intérieurs de la substance cérébrale donnent ainsi à tout moment l’esquisse de notre action possible sur les choses, l’état cérébral correspond exactement à la perception.

1024. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Si l’on se rappelle que Rome, plus que toutes les autres, s’élargit jusqu’à recevoir en elle presque tout l’univers connu, on comprendra qu’elle devait être aussi plus compliquée que toutes les autres. […] La Cour de Cassation reconnaît à toute société autorisée, sinon la capacité de recevoir des libéralités, du moins la capacité d’ester en justice, — d’où suit la capacité de contracter. […] L’homme qui s’élève à une classe supérieure élève avec lui la classe à laquelle il appartenait antérieurement ; les honneurs qu’il reçoit rejaillissent sur elle.

1025. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Pour qui veut conjecturer ce passé ineffable, ne vaudrait-il pas mieux recourir à l’hymne que Milton fait chanter dans le paradis, et qui semble la reconnaissance du premier homme saluant son créateur avec la voix et dans l’idiome qu’il en a reçus ? […] Un autre ordre d’idées, qui appartient moins à l’instinct de la conscience qu’aux spéculations de l’esprit, pourrait faire supposer davantage une tradition reçue, un souvenir immédiat. […] « Je ne recevrai pas les veaux de ton bercail, ou les boucs de tes troupeaux ; « Car toutes les bêtes des forêts sont à moi, et les troupeaux de la montagne et les taureaux.

1026. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

L’homme qui a écrit le chapitre de Joseph de Maistre n’a plus besoin qu’on lui donne de conseils : c’est un maître de qui nous pouvons plutôt nous-même en recevoir. […] Le retrouvant au printemps de 1846, il avait oublié quelques critiques de moi un peu vives, et me les avait pardonnées ; il me parut aimable, gai, comme il l’était volontiers dans ses bonnes heures, fécond de vues et jeune d’esprit ; et entre autres choses, il me dit ces propres paroles qui étaient une manière d’apologie en réponse à des objections qu’il devinait au-dedans de moi et que je me gardais bien d’exprimer ; je ne donne d’ailleurs l’apologie que pour ce qu’elle vaut : « J’ai reçu de la Providence, me disait-il, une faculté heureuse dont je la remercie, la faculté de me passionner toujours pour ce que je crois la vérité, pour ce qui me paraît tel actuellement.

1027. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Issu d’une famille de cultivateurs et propriétaires ruraux, et à la fois gentilshommes, du pays de Caux, dont une branche s’est transplantée dans le Canada, il se destina de bonne heure aux travaux utiles, aux sciences, et fut reçu à l’École polytechnique le second de sa promotion, en 1825. […] L’ouvrier littéraire ne s’est pas fait lui-même : il est le produit de l’éducation, et s’il s’est égaré en prenant sa voie qui n’est pas une voie, la faute en est d’abord à cette direction singulière qu’on nous donne et à la culture première que nous recevons.

1028. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

La vie de l’homme en effet lui afflue de tous côtés par les relations qu’il soutient avec les autres hommes et avec la nature ; cette vie qu’il reçoit de l’univers, il la rend, il la rayonne à son tour en vertu d’une force propre et d’un foyer intérieur. […] Il est une molécule vivante, incessamment excitée et modifiée par l’organisme social dont elle fait partie intégrante ; arrêter la molécule, la monade, au point où on la trouve, la détacher du tout, la soumettre au microscope ou au creuset expérimental, la retourner, la décomposer, la dissoudre, et conclure de là à la nature et à la destinée du tout, c’est absurde ; conclure seulement à la nature et à la destinée de la molécule, c’est encore se méprendre étrangement ; c’est supprimer d’abord, dût-on y revenir plus tard et trop tard, c’est supprimer le mode l’influence que l’individu reçoit du tout, à peu près comme Condillac faisait pour les détails organiques de sa statue, qu’il recomposait ensuite pièce à pièce sans jamais parvenir à l’animer ; c’est, comme lui, par cette suppression arbitraire, rompre l’équilibre dans les facultés du moi et se donner à observer une nature humaine qui n’est plus la véritable et complète nature ; c’est décerner d’emblée à la partie rationnelle de nous-mêmes une supériorité sur les facultés sentimentale et active, une souveraineté de contrôle qu’une vue plus générale de l’humanité dans ses phases successives ne justifierait pas ; c’est immobiliser la monade humaine, lui couper la source intarissable de vie et de perfectibilité ; c’est raisonner comme si elle n’avait jamais été modifiée, transformée et perfectionnée par l’action du tout, ou du moins comme si elle ne pouvait plus l’être ; c’est supposer gratuitement, et le lendemain du jour où l’humanité a acquis la conscience réfléchie de sa perfectibilité, que l’individu de 1830, le chrétien indifférent et sans foi, ne croyant qu’à sa raison personnelle, porte en lui, indépendamment de ce qui pourrait lui venir du dehors, indépendamment de toute conception sociale et de toute interprétation nouvelle de la nature, un avenir facile et paisible qui va découler, pour chacun, des opinions et des habitudes mi-partie chrétiennes, mi-partie philosophiques, mélangées à toutes doses.

1029. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

à qui viendrait-il dans l’esprit de s’imposer une contrainte inutile, puisque personne n’en comprendrait le motif et n’en recevrait l’impression ? […] Oubliez ce que vous savez, ce que vous redoutez de tels ou tels hommes ; livrez-vous à vos pensées, à vos émotions ; voguez à pleines voiles, et malgré tous les écueils, tous les obstacles, vous arriverez ; vous entraînerez avec vous toutes les affections libres, tous les esprits qui n’ont reçu ni l’empreinte d’aucun joug, ni le prix de la servitude.

1030. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

L’imagination peut créer, embellir par ses chimères, un objet inconnu ; mais celui que tout le monde a jugé, ne reçoit plus rien d’elle. […] La peine se multiplie par la peine, et le but s’éloigne par l’action même du désir ; et dans ce tableau qui semblerait ne devoir rappeler que l’histoire d’un enfant, se trouvent les douleurs d’un homme, les mouvements qui conduisent au désespoir et font haïr la vie ; tant les intérêts s’accroissent par l’intensité de l’attention qu’on y attache ; tant la sensation qu’on éprouve, naît du caractère qui la reçoit bien plus que de l’objet qui la donne.

1031. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Tout jeune, il avait reçu de son père un message d’où dépendait le gain d’un procès ; il sort, rencontre des amis, va avec eux à la comédie, et ne se souvient que le lendemain du message et du procès. […] Il rêve toute une nuit de la princesse de Conti qu’il vient de voir parée et prête à partir pour le bal : L’herbe l’aurait portée, une fleur n’aurait pas     Reçu l’empreinte de ses pas… Vous portez en tous lieux la joie et les plaisirs15 ; Allez en des climats inconnus aux zéphyrs, Les champs se vêtiront de roses.

1032. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Ainsi, par ces deux principes, chaque candidat au baccalauréat pourrait être reçu : car quel tort cela fait-il ? […] Et ainsi tous seraient reçus.

1033. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

— Qu’on peut avoir reçu une excellente éducation, qui fortifie le penchant naturel à la bienfaisance ? […] Sollicité comme il était par la nature extérieure, il la reçoit, et la rend, comme mécaniquement, avec une merveilleuse sûreté.

1034. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Il ne proteste même pas, du moins dans ce volume, contre l’éducation que recevaient encore la plupart des jeunes Françaises de son temps. […] Si faible est ma volonté, que d’heure en heure elle glisse, elle va m’échapper… » etc… Dans le roman de Mme de La Fayette, M. de Clèves reçoit de sa femme une confidence pareille, suivie des mêmes supplications : « Conduisez-moi ; ayez pitié de moi et aimez-moi encore si vous pouvez ! 

1035. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Il faut encore aimer lire et savoir lire, c’est-à-dire recevoir de ses lectures des impressions vives et des impressions claires. […] J’ai reçu un jour l’accusation inverse.

1036. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Il semble qu’on cherchât par un redoublement de respects extérieurs à vaincre la froideur du public et à marquer fortement la haute dignité de l’hôte qu’on recevait. […] Juda avait-il été blessé dans son amour-propre par la semonce qu’il reçut au dîner de Béthanie ?

1037. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

» — « Envoie la justice combattre avec les tiens, rends les coups que tu as reçus ; vaincu, sois victorieux à ton tour !  […] À la façon dont elle le reçoit, on devine qu’elle le récompense : — « Tu n’en seras pas moins traité en ami dans cette demeure ; à défaut de toi, un antre nous eût apporté cette nouvelle.

1038. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

A son retour, il est reçu en triomphe par la famille qui le repoussait. […] André n’a reçu de lui que des leçons de haute vie et des exemples de grandes manières.

1039. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Je reçois et je remercie. […] Reçois sa plainte ; écoute-la sur ses fautes et sur les fautes d’autrui.

1040. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Lafargue14 et Bouvier15, il établit que le crâne lui-même reçoit la forme qu’exigeait le genre de vie de l’animal, et par suite le genre de ses mouvements. […] C’est ce qu’il a fait lui-même dans un savant mémoire17 où il établit, contre l’opinion reçue, que le degré du développement de l’intelligence, loin d’être en raison directe de l’étendue relative de la surface du cerveau, semble bien plutôt en raison inverse18.

1041. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Sans citer tant d’exemples présents à tous les esprits, voici un écrivain qui a débuté dans la carrière des lettres il n’y a pas loin de soixante ans, qui a reçu les encouragements de Mme de Staël, qui déjà joua un rôle politique important sous la première restauration, qui pendant les quinze années du gouvernement des Bourbons fut à la fois un publiciste populaire et un professeur de premier ordre, déployant avec une égale énergie son activité dans les luttes de la politique et dans les recherches ardues de la science, qui plus tard, après 1830, passant de l’opposition au pouvoir, se révélait comme le plus grand orateur politique de son temps, dépensait chaque jour pendant une lutte de dix-huit ans toutes les forces réunies de l’éloquence et du caractère contre le flot toujours montant de la révolution, et qui enfin un jour était emporté par elle ! […] « L’homme a reçu sur l’objet fondamental de la métaphysique des lumières primitives, dot de la nature humaine plutôt que conquête de la science humaine : elle a dans l’homme même son point de départ profond et assuré ; mais son point de mire est en Dieu, c’est-à-dire au-dessus de sa portée. » Telle est la stérilité de la science philosophique en général.

1042. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Mais ce qui durera plus encore, c’est la méthode qu’il a reçue de Condillac, et que, dans son Discours sur le raisonnement, il résume avec une lucidité admirable. […] On a dit que le propre de l’esprit français est d’éclaircir, de développer, de publier les vérités générales ; que les faits découverts en Angleterre et les théories inventées en Allemagne ont besoin de passer par nos livres pour recevoir en Europe le droit de cité ; que nos écrivains seuls savent réduire la science en notions populaires, conduire les esprits pas à pas et sans qu’ils s’en doutent vers un but lointain, aplanir le chemin, supprimer l’ennui et l’effort, et changer le laborieux voyage en une promenade de plaisir.

1043. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

reçois ce dernier hommage d’une éloquence faible, mais à laquelle, pendant que tu vécus, tu daignas mettre quelque prix. » Libanius n’est pas le seul orateur de son siècle qui ait fait l’éloge de Julien ; Celsus, qui avait été son ami, son condisciple et son rival, lorsqu’ils étudiaient ensemble dans Athènes, prononça un panégyrique en son honneur, quand son ami fut sur le trône. […] Je la reçois comme une grâce.

1044. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Depuis longtemps il est reçu que la marquise est ridicule ; c’est un personnage sacrifié.

1045. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Que les hommes qui vivent dans une révolution, et qui en sont ou spectateurs éclairés ou acteurs principaux, lèguent à la postérité le dépôt fidèle de leurs souvenirs, c’est un devoir que nous réclamons d’eux ; que ceux mêmes qui, dans une situation secondaire, n’ont vu qu’un coin du vaste tableau et n’en ont observé que quelques scènes, nous apportent leur petit tribut de révélations, il sera encore reçu avec bienveillance ; et si surtout l’auteur nous peint l’intérieur d’une cour dans un temps où les affaires publiques n’étaient guère que des affaires privées, s’il nous montre au naturel d’augustes personnages dans cette transition cruelle de l’extrême fortune à l’extrême misère, notre curiosité avide pardonnera, agrandira les moindres détails ; impunément l’auteur nous entretiendra de lui, pourvu qu’il nous parle des autres ; à la faveur d’un mot heureux, on passera à madame Campan tous les riens de l’antichambre et du boudoir : mais que s’en vienne à nous d’un pas délibéré, force rubans et papiers à la main, mademoiselle Rose Bertin, modiste de la reine, enseigne du Trait galant, adressant ses Mémoires aux siècles à venir, la gravité du lecteur n’y tiendra pas ; et, pour mon compte, je suis tenté d’abord de demander le montant du mémoire.

1046. (1874) Premiers lundis. Tome II « Le poète Fontaney »

René Biémont, sous-chef à la mairie du sixième arrondissement de Paris, veut bien nous communiquer, sur notre demande, un quinzaine de lettres des plus intéressantes qu’il a reçues de M. 

1047. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

L’offrande fut reçue avec grande joie, et l’appel retentit de tous côtés.

1048. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVI. Consultation pour un apprenti romancier » pp. 196-200

Consultation pour un apprenti romancier À mon journal, j’ai reçu une lettre d’une abonnée de Boussac (Creuse) : elle réclame un avis un peu confidentiel.

1049. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

Une littérature, dont le développement s’étend sur plusieurs siècles, peut être assimilée à un puissant cours d’eau qui roule intarissable, reçoit sur la route de nombreux affluents et traverse beaucoup de pays divers.

1050. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

L’esprit d’anarchie s’est répandu sur tous les genres : en matiere de goût, comme en matiere de raison, tout se réduit à l’arbitraire ; le plus grand nombre des Ouvrages d’agrément annoncent l’oubli des regles, l’amour des systêmes, le renversement des principes reçus ; les Ouvrages de morale ne sont le plus souvent que le fruit d’une imagination indépendante, qui assujettit à ses caprices les sentimens, les devoirs, les bienséances ; dans les Ouvrages de raisonnement, le sophisme triomphe, la Philosophie attaque les vérités les plus certaines, mine avec activité les fondemens de la Religion, des Mœurs, des Loix, rompt les nœuds de la Société, & obscurcit jusqu’aux notions les plus claires de la Nature.

1051. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

Jamais Poëte ne reçut des hommages plus flatteurs que Ronsard.

1052. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Enfin ce fut le tour des écrivains que nous allons étudier et aujourd’hui, l’accueil qu’ont reçu certains romans russes, a fait entreprendre d’un coup un nombre considérable de traductions, dont il faut bien que la vente paraisse assurée.

1053. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Après m’être assuré par de tels suffrages que ce cours pouvait utilement recevoir une plus grande publicité, j’ai cru devoir, à cette intention, l’exposer cet hiver à l’Athénée royal de Paris, où il vient d’être ouvert le 9 décembre.

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