des prévenances très particulières dont il a été l’objet de la part de l’empereur allemand ; mais qu’on ne s’y trompe pas : M. […] Chaque galerie a son rêve de pierre tout particulier, tout spécial, très différent de celui d’à côté. […] On n’est citoyen de cette ville très particulière que si l’on est universel. […] Bourget a très bien vu que le monde particulier qu’il peint n’habite point précisément ou Nice, ou Cannes, ou Hyères, ou Monte-Carlo. […] Celui-ci a gagné à ses études entomologiques un mal particulier qui est très bien compris.
Quand il rentre en lui-même, il s’aperçoit qu’il a, lui aussi, un rôle particulier à remplir, qu’une fonction très précise lui est assignée. […] Chacun de ces efforts individuels, de ces mouvements particuliers, qui sont l’essence des choses, tend vers une fin, qui est son complément, ce qui lui manque pour être total. […] Puis, son exactitude donne à cette musique sa continuité si particulière. […] L’autre qualité de Dukas c’est le scintillement très particulier de son orchestre. […] Il était fait, non par l’addition de beaucoup de choses particulières, mais par leur unique adoration299.
Il est même des infiniment petits, auxquels il sait donner un dramatique tout particulier, par mille détails ingénieux, venant d’une observation en perpétuel éveil : ainsi la lecture du journal par M. […] Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école. […] » Car cet enfant a une terreur de la mort, et demande, de temps en temps, avec un intérêt tout particulier, des nouvelles de M. […] Et je me demandais, si la vie dans ces conditions de solitude et de planement à vol d’oiseau, ne devait pas même chez des brutes, faire des cervelles particulières. […] Cette Hading est vraiment très séduisante avec sa luxuriance de cheveux, semblables aux cheveux mordorés des courtisanes vénitiennes, avec sa blancheur de peau toute particulière, et qui me rappelle la blancheur de la gorge de la maîtresse du Titien, dans son fameux portrait, avec ses regards coulants dans le coin des yeux, avec l’ombre fauve de la cernure de ses yeux et du tour de sa bouche, avec son petit front et son nez droit.
Grandet n’eût un trésor particulier, une cachette pleine de louis, et ne se donnât nuitamment les ineffables jouissances que procure la vue d’une grande masse d’or. […] Les deux piliers et la voûte formant la baie de la porte avaient été, comme la maison, construits en tuffeau, pierre blanche particulière au littoral de la Loire, et si molle que sa durée moyenne est à peine de deux cents ans. […] Ignorant l’art de remanier dix fois une boucle de cheveux et d’en étudier l’effet, Eugénie se croisa tout bonnement les bras, s’assit à sa fenêtre, contempla la cour, le jardin étroit et les hautes terrasses qui le dominaient ; vue mélancolique, bornée, mais qui n’était pas dépourvue des mystérieuses beautés particulières aux endroits solitaires ou à la nature inculte. […] Elle éprouvait déjà les effets de cette profonde pudeur et de cette conscience particulière de notre bonheur qui nous fait croire, non sans raison peut-être, que nos pensées sont gravées sur notre front et sautent aux yeux d’autrui.
Nous sommes donc dans une période de transition et deux mondes sont aujourd’hui en présence : le monde ancien, qui repose sur nos traditions, sur nos habitudes et en vérité sur ce que nous avons appris ; le monde nouveau qui naît spontanément de notre intuition particulière. […] Des ressources pécuniaires étant nécessaires à l’Association, elle a préféré les obtenir du concours d’un grand nombre d’adhérents, donnant chacun, une somme minime, à laquelle ils peuvent joindre, d’ailleurs, des donations particulières. […] La Fondation, exclusivement consacrée au maintien de l’œuvre de Bayreuth, est composée d’un capital dû, en partie, aux revenus de l’Association (60 % des revenus totaux annuels), et, en partie, à des donations particulières. […] Il s’agit d’accéder à une émotion essentielle, éternelle et non liée à une période historique particulière.
Et enfin, il y a tant de bourgeois parmi les artistes, qu’il vaut mieux, en somme, supprimer un mot qui ne caractérise aucun vice particulier de caste, puisqu’il peut s’appliquer également aux uns, qui ne demandent pas mieux que de ne plus le mériter, et aux autres, qui ne se sont jamais doutés qu’ils en étaient dignes. […] Le dessin, on le devine, est aussi d’une grande volonté et d’une grande finesse ; les têtes ont un joli caractère. — Les attitudes sont toutes bien trouvées. — L’élégance et la distinction sont partout le signe particulier de ce tableau. […] Il a, avec un esprit de choix qui lui est particulier, entre tous les sujets bibliques, mis la main sur celui qui allait le mieux à la nature de son talent ; c’est l’histoire étrange, baroque, épique, fantastique, mythologique de Samson, l’homme aux travaux impossibles, qui dérangeait les maisons d’un coup d’épaule — de cet antique cousin d’Hercule et du baron de Munchhausen. — Le premier de ces dessins — l’apparition de l’ange dans un grand paysage — a le tort de rappeler des choses que l’on connaît trop — ce ciel cru, ces quartiers de roches, ces horizons graniteux sont sus dès longtemps par toute la jeune école — et quoiqu’il soit vrai de dire que c’est M. […] Boulanger. — Réfléchir devant ce tableau combien une peinture excessivement savante et brillante de couleur peut rester froide quand elle manque d’un tempérament particulier.
C’est là ce qui donne un caractère particulier aux écrits de Joseph de Maistre, ce qui les naturalise dans notre littérature. […] Encore pourrait-on dire cependant que, si le catholicisme ne doit pas périr dans le monde, il peut se retirer d’un pays particulier, comme ces astres qui disparaissent de notre ciel sans s’éteindre, et s’enfoncent, en suivant l’invisible doigt qui les guide, vers un but inconnu. […] Il y a, en politique comme en musique, un ton général, au diapason duquel sont ramenées les intonations particulières ; et les plus honnêtes gens du monde expriment différemment les mêmes pensées sous des régimes différents. […] Ces deux événements n’obtiennent de sa plume, dans ses lettres à son ami Vignet des Étoiles, que deux courtes mentions, qui constatent en passant son naufrage particulier, perdu à ses yeux dans le naufrage gêneral. […] Thomas Moore demeura peu connu chez nous, et on ne lut presque que ses Amours des anges ; mais, en revanche, lord Byron devait exercer sur notre littérature une longue et puissante influence, résultat à la fois de son caractère, de son talent et de circonstances particulières qu’il importe d’indiquer.
Il a donc fallu que M. le secrétaire perpétuel, pour rendre son sujet tout à fait agréable et pour l’accommoder au goût particulier du public dont il recherchait la faveur, dissimulât le côté essentiel qui y aurait jeté une ombre. […] Le vrai, c’est qu’on avait à éviter sans doute une réunion trop apparente ; mais aussi celle des deux petites chambres de Jouffroy où se faisait son cours particulier était déjà bien remplie quand on était quinze ou seize.
Il établit que, dans l’Antiquité classique proprement dite, « les dispositions d’esprit particulières aux Grecs et aux Romains ne permettaient pas que la peinture de paysage fût pour l’art un objet distinct, non plus que la poésie descriptive : toutes deux ne furent traitées que comme des accessoires ». Le sentiment du charme particulier qui s’attache à la reproduction des scènes de la nature par le pinceau est une jouissance toute moderne.
Ce livre, avec tous ses étranges aveux et avec l’espèce de mœurs si particulières qu’il présente, ne plaît tant que par le parfait naturel et cet air d’extrême vérité. […] Quiconque a, dans sa jeunesse, conçu un idéal romanesque et tendre, et l’a vu se flétrir devant soi et se briser sous ses pieds en avançant ; quiconque a plus ou moins connu, en tout genre, les écarts, les engagements téméraires et les difficultés sans issue, et n’a pas cherché à se faire de ses fautes une théorie ni un trône d’orgueil ; quiconque (et le nombre en est grand) a connu les assujettissements pénibles de la vie littéraire et le poids des corvées même honorablement laborieuses, au lieu du joug léger des muses ; ceux-là auront pour l’abbé Prévost un culte particulier comme envers un ancêtre et un patron indulgent.
Les grands hommes n’ont jamais vécu dans les cercles de la bonne compagnie ; ils y paraissent, mais les entraves dont elle accable l’homme supérieur l’en écartent : il vit en famille, avec sa maîtresse (voilà la marque et le petit signe libertin du xviiie siècle, qui se mêle à tout), avec des amis particuliers ; il cherche la confiance, et il n’a pas besoin des petits succès de la société pour s’assurer de sa valeur… Ce qui ne peint pas moins M. de Meilhan que son moment de société, c’est que dans ce regret général qu’il exprime de voir les caractères s’effacer de la sorte, il trouve moyen de songer même à la disparition prochaine des grands fats et des Alcibiades qui vont chaque jour en diminuant ; il le dit d’ailleurs d’une manière piquante : Il est des genres dans la société qui se perdent ; c’est ainsi que certains poissons, après avoir longtemps abondé sur les côtes, disparaissent pour des siècles. […] [NdA] M. de Meilhan présente ces premiers degrés d’élévation et cet acheminement du prince de Montbarrey au ministère sous un jour particulier, dans le portrait qu’il a donné du marquis de Pezay.
Henri Estienne et Amyot, eux, gens du métier, lisaient Homère à livre ouvert quand ils le voulaient, et leur belle et bonne langue en a profité comme de toute la Grèce ; Amyot même a cela de particulier que, sans le savoir, il a donné un air homérique à Plutarque, et il le fait parler un peu comme Nestor. […] D’où vient cette servile et désagréable imitation des anciens que chacun remarque dans ses ouvrages, jusques à vouloir introduire dans tout ce qu’il faisait en notre langue tous ces noms des déités grecques, qui passent au peuple, pour qui est faite la poésie, pour autant de galimatias, de barbarismes et de paroles de grimoire, avec d’autant plus de blâme pour lui, qu’en plusieurs endroits il déclame contre ceux qui font des vers en langue étrangère, comme si les siens, en ce particulier, n’étaient pas étrangers et inintelligibles.
Celui-ci commençait à sentir vivement les inconvénients et les impossibilités de sa position en Espagne ; il avait écrit une lettre à la reine Julie, alors à Paris, dans laquelle il parlait d’abdiquer, de se retirer en simple particulier à Morfontaine : Il est bon que vous alliez près de lui, disait Napoléon à Rœderer (mars 1809) ; il continue à faire des choses qui mécontentent l’armée, il fait juger par des commissions espagnoles les Espagnols qui tuent mes soldats. […] Il veut savoir, il veut s’expliquer le mouvement des choses humaines, mais se l’expliquer d’une manière si particulière, si précise, si appropriée à chaque ordre de faits et à chaque branche d’affaires, que cette seule connaissance, pourvu qu’on y atteigne, lui paraît constituer la condition fondamentale, l’essence même de l’histoire ; il appelle cela l’intelligence.
On aurait sur lui quelque chose de plus, et de très particulier. […] Chaque esprit, au reste, y porte sa nuance particulière ; l’un y met le sel, la gaieté ou l’âcreté de la réplique, l’autre une fleur de raillerie et de délicatesse.
Guillaume Favre eut son rôle particulier au milieu de tous ces hommes d’élite et dans ce beau quart de siècle de Genève : il fut proprement l’érudit, l’homme des recherches curieuses dans le champ de l’Antiquité, sur les points les plus obscurs de l’histoire des âges barbares, ou sur des recoins oubliés de l’époque de la Renaissance ; également et indifféremment propre à disserter sur un vers de Catulle, sur l’ancienne littérature des Goths, ou sur un ouvrage manuscrit de quelque savant du xve siècle. […] Au sortir de l’odieuse crise où il y eut du sang versé, le jeune Favre reprit ses études ; mais cette fois il les dirigea entièrement dans la voie historique et littéraire, il lisait tout, le crayon ou la plume à la maint ; il approfondissait les auteurs anciens et les examinait de près dans leur texte, dans les usages et les mœurs particulières qu’ils supposent, dans les questions de tout genre qu’ils suggèrent.
On a bien fait de ne pas supprimer ces crudités qui sont une marque de l’esprit bourguignon en général, et aussi du ton particulier de Buffon quand il était en pleine familiarité. […] Daubenton seraient bien aises de vous voir en ce pays-ci (à Paris où elle habitait ; elle était allée faire un voyage en Bourgogne) ; mais vous savez, bonne amie, qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre bien ardents sur rien. » C’est dans la même lettre qu’on lit encore : « Dites-moi, jour par jour, bonne amie, votre marche et les lieux que vous habitez ; je donnerais toute ma science pour savoir seulement où vous êtes, et tous mes papiers pour un billet de vous où serait tout ce qui ne s’écrit pas. » Dans cette branche toute particulière et la plus fleurie de la Correspondance, Buffon, qui n’a guère moins de soixante-six ans, paraît un peu amoureux de la jeune dame, si l’on ose bien hasarder (en tout bien, tout honneur) une telle conjecture ; il est galant, il fait l’aimable, il y réussit.
La femme cependant ne cessait d’être séduisante, et elle se montre à nous avec bien du charme en plus d’une page de ces Mémoires : le plus volontiers à cheval, en habit d’homme et de la meilleure grâce, changeant d’habit continuellement, la plus vaillante et la plus ravissante des amazones et des écuyères (elle avait même inventé une selle particulière à son usage) ; ou bien au bal, infatigable à la danse et s’y acharnant, changeant jusqu’à trois fois d’habit en une soirée, ne remettant jamais deux fois le même déguisement, « parce que j’avais pour règle, nous dit-elle, que si une fois il avait fait un grand effet, il n’en pouvait faire qu’un moindre à une seconde mise » ; et à d’autres jours, aux bals plus particuliers de la Cour, écrasant les plus superbes costumes par la magnificence des siens, ou d’autres fois affectant une simplicité soudaine qui n’était que la plus délicate des recherches.
Sandeau, après avoir parlé librement et médit d’un chacun, est présenté comme s’arrêtant devant un seul nom, celui de Gustave Planche ; il coupe court, sur ce que celui-ci est, dit-il, son ami particulier ; ce qui était vrai en effet. […] Jamais homme, d’après ses propres aveux, n’a été plus atteint que lui de cette démangeaison particulière à certaines époques et surtout à la nôtre, le prurit littéraire ; il en a été de bonne heure chatouillé et rongé jusqu’aux os, — jusqu’aux moelles, comme dirait Giboyer.
Mais du jour où, dans une province de Judée éloignée de Jérusalem, sur une colline verdoyante, non loin de la mer de Galilée, au milieu d’une population de pauvres, de pêcheurs, de femmes et d’enfants, le Nazaréen, âgé de trente ans environ, simple particulier, sans autorité visible, nullement conducteur de nation, ne puisant qu’en lui-même le sentiment de la mission divine dont il se faisait l’organe inspiré comme un fils l’est par son père, se mit à parler en cette sorte, de cette manière pleine à la fois de douceur et de force, de tendresse et de hardiesse, « d’innocence et de vaillance », un nouvel âge moral commençait. […] Comment ce qui était particulier et en vue surtout d’auditeurs galiléens à l’origine est-il devenu général et universel ?
Mais le bonheur et la vivacité de l’invention y font volontiers négliger, en le lisant, cette intention particulière. […] Il est arrivé en grand à Cervantes pour son Don Quichotte, ce qui est arrivé à La Fontaine avec ses Fables, entreprises d’abord pour un but particulier ; à mesure qu’il avançait, il a insensiblement, non pas perdu de vue, mais agrandi, étendu et serré de moins près son premier objet ; il a fait entrer toute la vie humaine dans son cadre et nous a rendu cette vaste comédie « aux cents actes divers. » Le plan de Don Quichotte n’a rien d’exact, et il a varié sensiblement dans le cours de l’exécution.
je le confesse avec désir de réparer tôt ou tard : je dois pourtant en venir, sans plus de remise, à quelques noms particuliers auxquels j’ai à cœur de m’arrêter, sous peine de n’être qu’un nomenclateur. […] La biographie n’a guère rien à y apprendre de particulier.
Le comte de Gisors, né le 27 mars 1732, fut l’objet tout particulier des soins paternels. […] Cette parfaite culture à laquelle rien n’avait manqué et qui avait si bien réussi, ce respect absolu pour son père, cette soumission, cette juste égalité de sentiments en tout, ou cette réserve qui était une vertu à son âge, ne laissent pas deviner quelle nature de génie particulière pouvait être en lui, et s’il avait du génie ou seulement un parfait mérite ; car, quand on a tant de bon sens à vingt-cinq ans, aura-t-on du génie à cinquante ?
La destinée de Charles Loyson a été assez particulière. […] Ce sont des erreurs d’optique qui tiennent à l’etmosphère particulière où l’on vit.
Sainte-Beuve ne comptait plus au Sénat que cinq amis, qui lui donnèrent jusqu’à la fin des marques de sympathie particulières : M. […] Troplong, qui lui rendait dans le particulier en bienveillance ce que les passions déchaînées l’empêchaient de lui témoigner à la tribune et en séance. — Je ne parle pas (bien entendu) de ses deux amis de tous les temps et confrères de l’Académie, M.
Si peu d’œuvres modernes laissent sur une impression semblable, que c’est un éloge tout particulier qu’on doit d’abord à M. […] Aussi, quelles que soient les convictions particulières qu’on apporte à cette pièce, il est impossible de n’en pas saluer la juste intention.
On ne sait pas au-dehors un nom propre du gouvernement de Venise, du gouvernement sage et paternel de la république de Berne, un même esprit dirige depuis plusieurs siècles, des individus différents, et si un homme lui donnait son impulsion particulière, il naîtrait des chocs dans une organisation, dont l’unité fait tout-à-la-fois le repos et la force. […] L’homme, jadis comblé de gloire, qui veut abdiquer ses souvenirs, et se vouer aux relations particulières, ne saurait y accoutumer ni lui, ni les autres ; on ne jouit point par effort des idées simples, il faut, pour être heureux par elles, un concours de circonstances qui éloigne naturellement tout autre désir.
D’inoffensifs savants, Larcher, Foncemagne, Guénée, purent avoir raison sur des points particuliers, sans avoir d’influence sur le mouvement général des esprits. […] Diderot veilla à tout : il maintint l’unité générale de l’intention philosophique à travers la diversité des sujets particuliers, l’incohérence des opinions individuelles.
Au contraire, d’avoir édifié dans sa prime saison de jolies fantaisies en l’air, cela doit vous conduire, quand enfin l’on s’est tourné vers l’étude du monde réel, à négliger ce qu’il a de banal et d’insignifiant, ce qui ne mérite pas d’être noté, pour s’attacher à ce qu’il contient de particulier et d’inattendu ; car, si l’on s’adresse à lui, c’est que l’on compte qu’il vous fournira des documents plus intéressants encore que vos imaginations d’autrefois. […] Alphonse Daudet ; mais il faut ajouter qu’une autre marque et plus particulière de son talent, c’est sans doute cette aisance avec laquelle il passe et nous fait passer d’une impression à l’autre et ébranle à la fois toutes les cordes de la lyre intérieure.
Ils veulent communiquer à la chose publique leur hallucination particulière. […] Mais la Princesse Maleine, et surtout Mélisande, et surtout L’Intruse sont d’un tout particulier mysticisme.
Arrivé à Vienne, il y fut l’objet de l’attention particulière et des témoignages d’estime de tout ce qu’il y avait de distingué. […] Mais son teint était particulier et rappelait sensiblement le ton pâle du teint de Napoléon dans sa jeunesse.
Cette fausse conception d’elles-mêmes, leur a donc été utile à se former en nations ; mais on voit s’inscrire la réaction de ces jeunes énergies aux différences qu’elles imposent jusqu’à la Réforme, au gré de leurs convenances et de nécessités particulières, à la règle identique à laquelle elles avaient fait appel pour prendre forme sociale. […] Aussi importe-t-il de confesser ici que si l’on a pu montrer, dans la première partie de cette étude les quelques déviations subies, du fait de ce formidable phénomène de suggestion, par quelques activités originales, on ne saurait mettre ce dommage en ligne de compte avec l’extraordinaire enrichissement qui fut réalisé par la Renaissance au bénéfice de l’humanité tout entière Si le pouvoir de se concevoir autre, de s’appliquer les bienfaits de notions et d’une culture que l’on n’a pas soi-même inventées, s’exerce en cette circonstance au détriment de quelques variétés humaines particulières, il faut proclamer qu’il se montre ici, avant tout, le moyen même du phénomène humain, sans lequel ces variétés n’existeraient point.
Ne sortons point de ce qui fait la matière de ce chapitre ; et, après les considérations générales auxquelles nous venons de nous livrer, entrons dans quelques développements et quelques remarques de détail : ne mettons pas trop de soin à faire des applications particulières ; elles se montreront d’elles-mêmes par la suite. […] Les destinées, des enfants de la promesse ne sont point l’image seulement des destinées particulières de tel ou tel peuple ; elles sont l’image et l’histoire même du genre humain.
« N’ayons pas ce dédain qui, chez un particulier comme chez un peuple, marque ordinairement peu de lumière », a dit excellemment Raynal dans son Histoire philosophique. […] Le vers étant une sorte particulière de musique doit être fait plus pour l’oreille que pour l’œil, quoiqu’en puissent prétendre les auteurs des traités de versification exigeant que, « pour la satisfaction de l’œil, les consonnes muettes qui suivent la voyelle rimante soient identiques (ou prétendues équivalentes) dans les deux mots à la rime3. » Or, considérons que les exigences de la rime dite correcte, proviennent d’une époque où les consonnes finales n’étaient pas encore devenues muettes.
D’où il arrive que, lorsqu’il considère l’avènement de cet esprit, il n’y voit point, comme fait le public, la naissance d’un genre particulier, ayant son domaine, mais ayant ses limites, ayant ses mérites, mais ayant ses défauts. […] … Mme de Longueville avait tous les caractères de la vraie beauté, et elle y joignait un charme particulier.
Cousin érudit et philologue I Beaucoup de grands hommes ont à côté des facultés qui les illustrent un goût particulier, moins glorieux, mais utile encore, qui va croissant et qui finit par dépenser à son service la moitié de leur temps et de leurs forces. […] Il y parle en maître, il a Dieu dans sa main, il foudroie son auditoire, il ne descend jamais, comme l’orateur politique, dans les détails secs et minutieux d’une affaire particulière, il ne parle que du devoir en général, de la vie humaine, des dangers du monde, de la providence de Dieu.
Les faits particuliers lui dérobent les faits généraux. […] Il voit ainsi les faits particuliers : les grands courants d’idées qui entraînent les esprits ne lui apparaissent pas avec la même netteté. […] Cet ancien est encore un moderne très moderne par la nuance particulière de sa philosophie. […] Seulement l’art, pratiqué par eux, doit prendre un caractère particulier. […] Il passe du particulier au général, et il travaille, en étudiant un livre, à découvrir ou à prouver quelque loi de l’intelligence ou de la sensibilité.
— Il a paru également un ouvrage sur les Rapports de la littérature française avec la littérature espagnole (2 vol. in-8°), par M. de Puibusque, ouvrage qui a obtenu un des prix que décerne l’Académie française ; c’est une monographie curieuse et une sorte de dissection particulière et savamment poussée.
Il est bien vrai que les Mémoires de Longchamp et Wagnière empruntent un mérite particulier de la position des auteurs, et que les secrétaires d’un homme de lettres illustre qui deviennent ses historiens réclament de la postérité un quart d’heure d’attention, à tout aussi bon droit que la femme de chambre qui jase de la maîtresse favorite, ou le chambellan qui se remémore le potentat.
Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule.
Si, pour ne pas changer d’exemple, tous les sons en o étaient rendus par l’unique lettre o, outre que la langue perdrait un de ses caractères particuliers qui est de ne posséder aucune syllabe finale terminée par un o, il en résulterait une monotonie insupportable.
Les autres défauts de la traduction de cette savante dame tiennent pareillement à une loyauté d’esprit, à une candeur de mœurs, à une sorte de simplicité particulière à ces temps de notre littérature.
L’Architecture moderne, ou l’art de bien bâtir pour toutes sortes de personnes, tant pour les maisons des particuliers que pour les palais, deux volumes in-4°. 1728.
Ou plutôt est-ce aux hommes qui écrivent sous l’effet d’une vocation, d’une nécessité particulière ?
La confession des péchés, les passages bibliques, prennent un relief particulier.
Les noces se célébraient aquâ, igni et farre ; les noces appelées nuptiæ confarreatæ devinrent particulières aux prêtres, mais dans l’origine il n’y avait eu que des familles de prêtres. — Les combats livrés par les pères de famille aux vagabonds qui envahissaient leurs terres, donnèrent lieu à la création du dieu Mars.
Il s’agit en somme, ici, d’une nouvelle satisfaction particulière d’un besoin général, non voulue expressément puisqu’elle était inconnue, mais plus ou moins inconsciemment désirée comme satisfaction encore inéprouvée d’un désir déjà ressenti. […] L’acte type de la routine, le réflexe même est un système d’impressions et de réactions manifestant un désir organisé et déterminé par une circonstance particulière. […] C’est que le raisonnement dit, abstraitement, quelles conditions particulières doit remplir l’idée désirée, plutôt qu’il ne donne précisément cette idée. […] Il est tout naturel que les gens qui ont réellement un air particulier paraissent aussi différents les uns des autres au dehors qu’au dedans. » Une anecdote sur Lamartine, que raconte M. […] Il n’y a d’ailleurs rien de particulier à dire de ces faits, et le procédé reste toujours essentiellement le même.
Ce qu’il y a de particulier, c’est que ce mysticisme n’isole pas celui qui en est possédé. […] Chacun priant pour tous ses frères doit compter qu’il profitera du concours de ces frères dans tous ses besoins particuliers. […] En 1873 il entre à l’École polytechnique et le voilà qui franchit toutes les étapes sans éclat particulier. […] Se trouve-t-il dans quelque bibliothèque particulière et la découverte de M. […] Et d’abord, en quoi consiste-t-il, par quelle qualité particulière se caractérise-t-il ?
À la faculté d’Aix, et sous ce climat particulier, sec et limpide, je n’étais pas embarrassé de le sentir. […] Quel charme étincelant, quel charme particulier qui n’est qu’à elles, et j’ajoute quel charme solide qui résiste aux longues épreuves ! […] Racine, bien plus que Bossuet et Voltaire, doit être donné comme la souveraine expression de ce que le génie français renferme en soi de plus particulier. […] Je veux dire qu’agissant de son côté comme ces écrivains du leur, il a réduit en méthode générale les instincts plus ou moins nets auxquels chacun d’eux obéissait en son particulier. […] Elle caractérise à merveille le tour particulier d’imagination d’où procède le style des Faux Bonshommes.
La lettre de Malherbe, animée d’une égale admiration, porte le cachet particulier à une génération différente : on y trouve rendu, dans une grande énergie et vivacité d’impression, le sentiment de ceux qui, ayant joui du bienfait de l’ordre et de la paix intérieure sous le régime de Henri IV, estimaient tout perdu ou au hasard de l’être pendant les quatorze ans d’interrègne réel, et qui virent enfin reparaître en Richelieu un pilote inespéré et un sauveur. […] Il est permis aux particuliers (et Malherbe le savait aussi bien que personne) de tenir jusqu’à un certain point à l’argent, par intérêt et considération de famille ; — aux gouvernants des peuples, jamais. […] C’était l’année décisive dans laquelle Richelieu, après quelques semblants de dégoût et des offres de démission pour tâter le maître, s’était affermi dans sa confiance, s’était démontré nécessaire, avait pris l’offensive contre ses ennemis, et avait obtenu, comme malgré lui, une garde particulière ; mais encore, en obtenant ce qu’au fond il désirait, il avait voulu en faire les frais lui-même, et cette nouvelle marque de générosité avait séduit Malherbe : « Le roi qui le voit mal voulu de tous ceux qui aiment le désordre (et vous savez qu’ils ne sont pas en petit nombre) a désiré qu’il ait quelques soldats pour le garder. […] Nous avons lu, vous et moi, assez d’exemples de courage que leurs qualités éminentes ont élevés au-dessus du commun ; mais qu’en matière de mépriser l’argent, un particulier ait eu si souvent son roi pour antagoniste, et que toujours il en soit demeuré victorieux, c’est une louange que je ne vois point que jusques ici les plus hardis historiens aient donnée à ceux mêmes qu’ils ont flattés le plus impudemment. […] Une partie de ce jugement sévère sur les ministres prédécesseurs de Richelieu retombe nécessairement sur l’honnête garde des sceaux Du Vair, que Malherbe avait beaucoup connu, de qui même il était l’ami particulier, mais qu’il ne surfaisait pas.
Tenons-nous en aux causes apparentes et aux caractères particuliers de la conversion de Louis Veuillot. […] Il repoussa les avantages offerts, voulut se garder libre, et, puisqu’il était catholique et que son don particulier était celui de l’écrivain, fonda un journal catholique : entreprise hasardeuse et qui eut de difficiles commencements. […] Car les querelles de famille sont les plus âpres, et, quand ce sont des frères égarés que l’on combat, le prix tout particulier qu’on attache à la victoire ne permet plus, en conscience, de prendre aucun repos ni d’observer aucun ménagement. […] Nul homme n’avancera dans la vie sans connaître qu’il doit être indulgent envers les autres hommes… Combien plus aisément s’apaisent les griefs particuliers ! […] Veuillot lui accorde « toutes les latitudes du droit commun », le droit de posséder, d’acquérir, d’hériter ; l’usage de son droit particulier, de ses tribunaux intérieurs, la liberté de la charité, la liberté d’enseignement à tous les degrés ; le droit de fonder des universités canoniques, une au moins par province.
Racine n’a pas de tour de langage particulier : ses personnages sont esclaves de la passion, et la passion, comme on dit, ne raisonne pas. […] Cette diversité de passions et de caractères produit un langage où se mêlent toutes les expressions et toutes les nuances, et où ne domine aucun tour particulier. […] Il était fort à craindre qu’au lieu de chercher les caractères de l’amour dans les profondeurs du cœur humain, il ne s’en tînt à la forme particulière que lui imprimait le tour d’imagination de son temps. […] Le reste est particulier, local, anecdotique, vrai seulement pour quelques-uns et par la diversité des opinions ; tandis qu’une action simple, des caractères produisant des situations, c’est la vérité pour tous, du consentement de tous. […] Cette variété, image de la diversité des caractères et des passions, échappe à plus d’un esprit trop prévenu pour certaines qualités particulières du style, pour la force, par exemple, ou pour l’éclat des figures.
L’éloquence nous donne, par l’improvisation, le plaisir particulier d’assister sympathiquement au travail même de la pensée, à l’élaboration parfois plus ou moins pénible de la phrase, à la naissance de l’idée pétrie dans les mots : c’est ce plaisir royal qu’éprouva Louis XIV à voir sortir du marbre sa propre figure taillée par Coysevox sans ébauche préalable. […] Quant au style poétique et proprement esthétique, qui mérite une étude particulière, il est d’abord une éloquence réduite au cœur et à la moelle, débarrassée de toutes les conventions que réclame le milieu oratoire, ramenée à l’image, au rythme et à l’accent, choses relativement intemporelles et qui varient le moins dans les milieux les plus divers. […] « La vieillesse des bons arbres (du verger), pareils à des grands-pères pleins de gâteries271. » Shelley compare les nuages qui moutonnent à un troupeau que pousse « ce berger indolent, indécis, le vent. » Il y a un moyen d’élargir la perception en l’intellectualisant par le raisonnement, de faire comprendre afin de faire mieux sentir, de généraliser pour donner ensuite plus de force à l’émotion particulière qu’on veut traduire. […] Ce rythme s’est introduit dans notre prose et il lui donne souvent une énergie particulière. […] La fusion de la langue dite poétique et de la langue de la prose, qu’ont poursuivie et accomplie le romantisme comme le naturalisme, n’a pas pour objet d’introduire dans les idées le vague poétique qui plaisait tant au siècle dernier, mais bien de rendre avec fidélité toutes les idées et tous les sentiments dans ce qu’ils ont de plus particulier et de plus nuancé ; on cherche le mot qui peut évoquer le plus immédiatement l’idée et on s’en sert sans scrupule, on pense poétiquement et c’est pour cela que la poésie a pénétré la prose.
M. de Salvandy ayant voté contre le mot flétri (car les relations particulières sont très-mêlées au monde légitimiste) a été interpellé, dans l’embrasure d’une croisée, par le roi Louis-Philippe lors de la réception des députés pour présenter l’adresse.
Ils assurent à son ouvrage un intérêt particulier, au milieu de tant d’écrits qui se confondent bien plus qu’ils ne se distinguent par la noblesse des intentions et des sentiments.
Au tour d’imagination et de poésie figurative qui est particulier à son pays, il unit une prestesse et une pointe de raillerie véritablement françaises, qu’il semble avoir acquises dans le commerce assidu de Voltaire.
Dans la position toute particulière où il se trouve depuis quelques mois, personnage politique important, ballotté par les conjectures diverses de l’opinion, jugé avec une sévérité équitable pour avoir déserté un admirable rôle en une circonstance récente, désigné pourtant encore comme ressource prochaine et dernière d’un système qui a usé tous ses hommes, comment M.
Mais, dès l’origine, son optique était aussi particulière : dans une seule année de son Journal, une des premières, il n’oublie de mentionner que l’apparition du Fils de Giboyer et la révélation du Tannhäuser à Paris !
Recherche des effets produits par une œuvre littéraire De même que l’étude attentive d’une œuvre littéraire et de son auteur nous révèle ainsi des causes particulières qui ont agi sur lui et sur elle, de même cette étude peut nous révéler aussi des effets dont cette œuvre et cet auteur ont été le point de départ.
Le Roi ordonna à son Chirurgien de prendre un soin particulier de Mlle Déon, qui ne put se servir de sa jambe qu’après avoir gardé plus de trois mois le lit.
Et ma foi, la main sur la conscience, j’ai la conviction, que si le penseur philosophe n’était pas travaillé par des ambitions terrestres, il ne désavouerait pas devant le public « ses idées générales » de cabinet particulier.
L’auteur attache donc un prix particulier à ce que le public sache bien que les chapitres ajoutés ici n’ont pas été faits exprès pour cette réimpression.
Il y a un autre mérite que peu d’artistes auroient eu et que beaucoup moins de spectateurs auroient senti ; c’est dans une multitude de figures, toutes debous, toutes vêtues de même, toutes rangées autour d’une table quarrée, toutes les yeux attachés vers le même point de la toile, des positions naturelles, des mouvements de bras, de jambes, de tête, de corps si variés, si simples, si imperceptibles, que tout y contraste, mais de ce contraste, inspiré par l’organisation particulière de chaque individu, par sa place, par son ensemble ; de ce contraste non étudié, non académique, de ce contraste de nature.
Ce « Chef d’École » — rôle ou d’ailleurs l’appelait la qualité d’aîné de sa petite bande (il a quelque 30 ans) — n’est ni le plus fécond ni le plus original de ces poètes, néanmoins l’accent tout particulier de tel de ses poèmes, les qualités de sonorité et de coloris qui distinguent son style font de ses œuvres des livres de bibliothèque.
Au lieu de deux ailes qu’elle avait, il en a donc donné quatre à la Pensée… Eh bien, c’est sous cette forme concentrée et particulière appelée articles de Journal, par la Vulgarité qui déshonore tout, quand elle parle de quelque chose, que les divers chapitres de ce livre ont été écrits.
Derrière les théories que nous propageons, il ne faut point qu’on soupçonne de préoccupations particulières.
À cet égard, écrit un intendant, « l’endurcissement est étrange » « Aucun particulier, mande un receveur681, ne paye le collecteur qu’il ne voie la garnison établie chez lui. » Le paysan ressemble à son âne, qui, pour marcher, a besoin d’être battu, et, en cela, s’il paraît stupide, il est politique. […] Dans tout l’Est et le Midi, les particuliers aisés achètent cette commission de quêteur moyennant un louis ou dix écus, et mettent trois livres dans un bassin qu’ils font promener dans une paroisse quelconque716 : dix habitants dans une petite ville de la montagne, cinq habitants dans le seul village de Treignac ont de cette façon obtenu leur décharge. […] Boivin-Champeaux, Doléances de la paroisse de Tilleul-Lambert (Eure). « Une quantité de sortes de privilégiés, MM. des élections, MM. les maîtres de poste, MM. les présidents et autres attachés au grenier au sel, tous particuliers qui possèdent de grands biens, ne payent que le tiers ou la moitié des impôts qu’ils devraient payer. » 715.
Rentré maintenant en possession de notre liberté, et nous souvenant de la fidélité, de la dignité et du zèle avec lesquels il nous prodigua, à notre plus grande satisfaction, ses utiles et empressés services, nous croyons qu’il importe non moins à notre justice qu’aux intérêts de l’État de le rétablir dans cette même charge de notre secrétaire d’État, autant pour lui donner un public témoignage de notre estime particulière et de notre amour, que pour mettre de nouveau à profit ses qualités et ses lumières qui nous sont si connues. […] En annonçant au gouvernement français la perte que le monde venait de faire, le duc de Laval-Montmorency, ambassadeur du Roi Très-Chrétien près le Saint-Siège, écrivit : « Il ne faut aujourd’hui que célébrer cette mémoire honorée par les pleurs de Léon XII, par le silence des ennemis, enfin par la profonde douleur dont la ville est remplie, et par les regrets des étrangers et surtout de ceux qui, comme moi, ont eu le bonheur de connaître ce ministre, si agréable dans ses rapports politiques, et si attachant par le charme de son commerce particulier. » IX C’était le 24 janvier 1824. […] Me souvenant de la promesse que j’ai faite à mon bien-aimé frère André au lit de mort, lorsque, dans les derniers moments de sa vie, il me demanda qu’en signe du très tendre amour qui nous avait unis dans la vie, nos corps fussent unis dans la mort et renfermés dans le même sépulcre, je veux que si, à ma mort, ce sépulcre ne se trouve pas déjà préparé par moi, mon héritier en fasse faire un très modeste, et qui contiendra le cercueil de mon frère et le mien. » Après avoir pourvu aux besoins de son âme, réglé sa sépulture et spécifié avec une attention toute particulière les prières qu’il exige pour son salut, le cardinal Consalvi détermine les legs qu’il accorde à ses serviteurs.
Mais ce point particulier demandait une délicatesse de critique au-dessus de son temps. […] En effet, la partie des littératures anciennes qui a ce caractère, et qui est ou particulière à certaines époques, ou exclusivement locale, nous est dérobée par tant d’obscurités historiques ou de philologie, que, loin d’y être attirés par l’imagination, c’est ordinairement la pâture de l’érudition la plus froide et la plus patiente. […] Du moins en fit-on dans le particulier, sur tous les points de la France, des gloses qui formaient le sujet le plus général des conversations du temps.
La foi a cela de particulier que, disparue, elle agit encore. […] Notre professeur, l’excellent abbé Duchesne, nous donnait des soins particuliers, à moi et à mon émule et ami de cœur, Guyomar, singulièrement doué pour ces études. […] Ce qu’il y a de plus particulier chez les peuples de race bretonne, c’est l’amour.
En vous rencontrant dans mes livres, le lecteur s’effarera, vous prendra pour des types généraux non pour des mufles particuliers et il m’accusera d’avoir inventé trop grotesques et trop faciles la banalité sordide de ton nom, Gaston Deschamps, la sordidité ridicule de ton nom, pauvre petit Ballot. […] Pierre Brun peut chanter — parlons universitaire — ce noble exegi monumentum : « Au lieu des dix publications que connaissait Gidel, j’en ai signalé dix-huit… Je précise, en outre, la biographie de Mérigon et établis de plus, avec le lieu de sa naissance, certaines dates de sa biographie. » C’est que ce Mérigon est un particulier bien précieux à connaître. […] Au début, des délibérations qui ne paraissent point longues, parce qu’elles s’élancent noblement lyriques : les orateurs sont intéressants de vérité générale, vivants de vérité particulière.
Le vouloir fondamental exprime ce que l’être est en lui-même, son action propre ; chaque sensation particulière exprime l’action du milieu sur lui ; chaque impulsion particulière exprime sa réaction sur le milieu. […] On a supposé là un mode de détermination tout à fait particulier, consistant à être mû par des idées pures sans images et par des rapports tout abstraits.
Ferrari est au-dessus de M. de Lamartine, cet optimiste de l’histoire, qui voit du bien même dans le mal que signalent tous les historiens, par une conformation particulière d’organe et de conscience. […] Ferrari recouvre d’un talent si particulier le néant de celle pitié métaphysique, qu’on l’oublierait, si la Critique n’avertissait. […] Ainsi donc, beaucoup de talent et un talent très spécial, très particulier, très difficile à classer surtout, voilà ce qui distingue l’auteur de l’Histoire de la Raison d’État, mais ce n’est ni le talent d’un philosophe, ni même celui d’un historien, quoiqu’il y ait là une puissance de déduction à faire bien les affaires d’une philosophie, si la tête de l’auteur pouvait en concevoir les principes, et quoiqu’il y ait en même temps une étendue de coup d’œil et de connaissance et une faculté de rapprochement à faire tout aussi bien les affaires d’une histoire.
Ce n’est pas un goût particulier à M. […] et particulière dans cette phrase rude jusqu’à la nausée ; les livarot, teintés de rouge, terribles à la gorge comme une vapeur de soufre ; puis enfin, par-dessus tous les autres, les olivet, enveloppés de feuilles de noyer, ainsi que ces charognes (pas celle de Baudelaire !) […] Voilà ce qui fait de ce livre quelque chose d’une indécence particulière… Avec le xviiie siècle derrière nous, nous avions vu toutes sortes d’indécences.
Une pareille psychologie, la plus populaire de notre temps, n’a pas seulement un charme tout particulier par la nouveauté et le relief de ses révélations ; elle a un intérêt scientifique qui lui est propre, en ce qu’elle sert à confirmer par une véritable expérience les enseignements intimes et plus ou moins personnels de la conscience. […] Quant aux sentiments moraux qui résultent d’une culture particulière de l’esprit, il les cite comme un des nombreux exemples servant à démontrer qu’un sentiment peut être, en vertu de la loi de l’association, attaché à des objets qui ne contiennent pas en eux-mêmes ce qui originairement pouvait l’exciter. […] Il en appelle enfin aux relevés statistiques, portant sur des nombres assez grands pour éliminer les influences particulières et pour laisser le résultat à peu près tel que si les volitions de la masse entière n’avaient été affectées que par celles des causes déterminantes qui furent communes à tous20.
Lorrain un des écrivains les plus particuliers d’aujourd’hui, il faut joindre celui de poète. […] Elle est le signe d’une intelligence particulière, celle de l’abeille quêteuse, en opposition à celle de l’abeille maçonne. […] Comment sa vie se mouvait, particulière, « unique », au milieu des rumeurs, voilà ce que j’aurais voulu savoir. […] Le génie particulier de M. […] Tout cela ne m’empêche pas de reconnaître le talent très particulier de Jehan Rictus.
Ce genre de récit exige une habileté particulière et un tour de main que d’ordinaire on acquiert seulement après de longs exercices. […] Ce livre et un autre, aussi vif, Souvenirs d’un Voyageur, montrent sous un aspect particulier le talent de M. […] Mais cette dénomination n’est point particulière à la Franche-Comté. […] Il ne s’est cantonné dans aucun siècle, ni immobilisé dans aucune région particulière. […] À un vaste plan d’ensemble, au développement d’une idée générale visible à travers diverses intrigues particulières, M.
Comme à chaque planète correspond une pierre précieuse particulière, le talisman a pénétré dans la bijouterie. […] Mais pour le juge, et surtout pour le juge pressé, le juge qui déblaie à la pelle le tas de quatorze mille affaires en retard, là où nous voyons des espèces particulières, il n’y a que des catégories. […] Il n’est pas très riche, il n’a pas de goûts particuliers, il ne sort pas, comme font les femmes, pour voir les magasins, pour éprouver, suivre ou vaincre la tentation. […] Mais il serait un peu socialiste de demander qu’on le fasse pour toutes les forêts qui appartiennent à des particuliers. […] C’est un embêtement particulier auquel j’avais jusqu’ici échappé.
Mais entre ces tendances diverses un autre état d’esprit encore s’établissait, se répandait, très particulier, très complexe, d’une très grande importance en France, dont il nous reste à parler. […] Il faut des grâces particulières », elle disait sans s’en douter le mot le plus profond du monde. […] Sur Commynes, Ronsard, du Bellay et d’Aubigné, je ne vois aucune étude particulière qui exige qu’on en prenne connaissance, et pour Ronsard surtout cette lacune est déplorable. […] Elle est une forme, intéressante, curieuse, utile même, mais seulement une forme particulière, et qui n’est point très bonne, de la Renaissance ; elle n’est pas la Renaissance elle-même. […] Il prêcha dans les environs de Paris, à Paris, dans des conférences particulières.
Le sentiment de ces époques antérieures à l’homme et à l’humanité, plus grandes que notre faible espèce, qui en embrassent et en dépassent les limites, et qui sont mesurées sur un tout autre compas que nos cadrans particuliers, y respire et y règne sans partage avec une sorte de tristesse sereine. […] La Notice est parfaite, simple, grave et sentie ; mais l’éditeur, astreint à des volontés particulières rigides, et les respectant avec scrupule, a fait entrer dans le recueil trop de matière, et sur des sujets dès longtemps éteints ; il n’a pas tout mis, il aurait dû retrancher plus encore, couper, tailler, sacrifier sans merci dans l’intérêt du mort et pour dégager la statue. […] Il a son explication de l’histoire, sa loi trouvée ; il applique ensuite sa formule à des cas particuliers : elle est, en toute rencontre, un peu rigide, cette formule, et arrange quelque peu les choses après coup. […] Littré apporte dans sa manière de traiter chaque question particulière.
Il faut donc que, sous la diversité des formes particulières, toutes ces œuvres aient une essence commune, et, pour dégager ce caractère général qui doit constituer le fond de chacune d’elles, l’analyse et l’abstraction sont suffisantes. […] Car, voici : cette essence commune, ce caractère général qui constitue le fond de toute œuvre comique, ne vaut pas le quart de la peine que se donnent, pour l’extraire, les abstracteurs de quintessence ; ce qu’il y a de plus insignifiant dans chaque comédie, c’est précisément l’unité du genre ; la diversité particulière des espèces et des formes est seule intéressante. […] Il est dépendant, au contraire, et de la manière la plus complète, dépendant non de telle ou de telle notion particulière, mais de l’intelligence même d’Uranie, de son intelligence tout entière, avec sa richesse de connaissances et sa largeur de vues, mais aussi avec ses préjugés, son ignorance, sa faiblesse, son humanité enfin et ses sottises. […] C’est un défaut d’intelligence, il faut bien le reconnaître, qui tient caché aux regards de Schlegel, de Jean-Paul et de Hegel lui-même l’ordre particulier de beauté exprimé dans les comédies de Molière.
J’ai eu, depuis que je raisonne, une aversion particulière pour le grand Frédéric, qu’un siècle frénétique s’est hâté de proclamer grand homme, mais qui n’était au fond qu’un grand Prussien. […] « Je n’ai demandé, ajoute-t-il, qu’une simple conversation avec Napoléon comme simple particulier. (Nous avons montré que le simple particulier n’existait pas dans le ministre, à moins qu’il n’eût donné sa démission.) […] Arrivé en France, je n’ai plus de titre ; le droit publie cesse de me protéger, et je ne suis plus qu’un simple particulier comme un autre sous la main du gouvernement.
Il se désolait encore d’assister à une nouvelle ruine d’un pays auquel il était attaché d’une façon toute particulière, d’un pays qu’il avait habité pendant les belles années de sa jeunesse, et dans lequel il était revenu discuter les affaires publiques sous le pontificat précédent, et où il avait trouvé la plus cordiale réception et la plus éclatante bonne foi. […] Et quand on passa du général au particulier, tous aussi me désignèrent, au lieu de choisir les deux cardinaux Doria et Mattei, ou tout autre auquel on aurait pu songer. […] ” Puis, avec beaucoup d’amabilité et de courtoisie, il nous présenta un à un, nous appelant par notre nom et ajoutant à quelques-uns certaines qualités particulières, comme il fit pour moi en disant : “Celui qui a fait le concordat.” […] « Il faut remarquer qu’en convoquant ainsi les cardinaux, on mit une attention particulière à éloigner les uns des autres les amis le plus étroitement liés.
Toute douleur particulière n’est pas nuisible à la vie, tout plaisir particulier n’est pas utile. […] L’exercice proportionné ou disproportionné d’un nerf particulier étend ensuite son effet, par diffusion et sympathie, de manière à se faire sentir pour la totalité du système nerveux et, par conséquent, de l’organisme. […] Il est agréable de manger ou de boire quand on a faim ou soif, de se plonger dans l’eau fraîche quand la peau est brûlante ; mais buvez ou mangez sans soif et sans faim préalable, si vous éprouvez encore du plaisir, ce sera seulement par l’effet particulier des alimens sur le sens spécialisé du goût.
Ainsi, par exemple, de l’idolâtrie scientiste, où la masse par le plus hypocrite des jeux de mots trouvait illusion de progrès spirituel sans, toutefois, perdre de vue les fins utiles ni oublier les profits particuliers à tirer de nouvelles découvertes. […] L’esprit avant sa naissance déjà avait été déclaré bien particulier. […] Autrement dit, cet acte qui serait d’essence toute particulière, beaucoup n’en font la découverte et l’éloge que grâce à la confusion de leurs esprits et prennent leur ignorance d’eux-mêmes et des autres pour un détachement dont ils sont incapables. […] C’est au milieu de considérations bien particulières au cours de la résolution d’un problème poétique, à l’heure, il est vrai, où la trame morale de ce problème se laisse apercevoir, qu’André Breton, en 1919, en s’appliquant à saisir le mécanisme du rêve, retrouve au seuil du sommeil le seuil et la nature de l’inspiration.
Mais cette image toute particulière, qui persiste au milieu des autres et que j’appelle mon corps, constitue à chaque instant, comme nous le disions, une coupe transversale de l’universel devenir. […] Le premier ne sortirait jamais du particulier, et même de l’individuel. […] Par là nous ferons mieux connaître le rôle et la nature de cette mémoire ; mais par là aussi nous éclaircirons peut-être, en les considérant sous un aspect tout particulier, les deux notions également obscures de ressemblance et de généralité. […] La tendance générale à s’associer demeure aussi obscure, dans cette doctrine, que les formes particulières de l’association.