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2624. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Si dévoué qu’il fût plus tard à l’Électeur-roi son frère, si dévoué également qu’il se montrât à sa seconde patrie la France, on le verra rêver toujours une principauté, une souveraineté, une situation et un lieu où il ne dépendît de personne : il était bien de race royale en cela.

2625. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

L’ironie est tout juste assez pour montrer combien ce converti, ce cœur dévot et tendre, sait le monde, combien il était remuable à ses moindres souffles ; et, s’il y a vengeance ou coquetterie à lui à faire connaître qu’il le sait si bien et que, s’il pardonne les malices, ce n’est pas qu’il les ignore, cette coquetterie, cette vengeance est bien fine et bien vite passée, et fait à la lecture un délicieux contraste avec l’onction qui d’ailleurs déborde.

2626. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Pascal, Montaigne, parlant des philosophes qui écrivent contre la gloire, les montrent en contradiction avec eux-mêmes et la désirant.

2627. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

La pensée lui vint de l’écrire ; son frère l’y encouragea et approuva le premier essai qui lui en fut montré, conseillant seulement de le raccourcir.

2628. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

La vérité des fabliaux est une vérité surtout idéale, comme celle des chansons de geste et des romans bretons : les unes nous montrent le rêve héroïque, les antres le rêve amoureux de nos aïeux, et dans les fabliaux c’est un autre rêve encore, un rêve de vie drolatique et libre, tel que peut le faire un joyeux esprit qui, par convention, élimine pour un moment toute notion de moralité, d’autorité et d’utilité sociale.

2629. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Dans les amples couplets, il s’est montré un grand orateur, ayant le goût des idées et des maximes universelles, et se plaisant à mettre en lumière la généralité plutôt que la particularité des raisons.

2630. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Hervieu, dans son roman L’Armature, a bien analysé le rôle de l’argent et montré comment il amène les possédants à subir les pires compromissions, les plus vilaines situations, à vaincre les pires répugnances, à avaler les pires couleuvres, à refouler des sentiments les plus naturels et les plus impérieux. — Voilà pour ceux qui possèdent.

2631. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

ils montraient la route à leurs successeurs, ils donnaient le ton à la polémique future.

2632. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Je crois inutile d’insister davantage pour montrer à quel point les lois réglementant la publication de la pensée peuvent et doivent en modifier l’expression.

2633. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Puis encore, comme on est là en parade et pour se divertir, éviter ce qui attriste, ce qui ennuie ; se montrer par ses beaux côtés ; soigner ses gestes comme ses paroles ; parer sa pensée comme sa personne ; rechercher ce qui est joli, léger, élégant.

2634. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Savez-vous ce qu’aurait fait votre Frantz, tel que vous nous l’avez montré, abruti et perverti par la fortune ?

2635. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Trahir, en quelques heures, son bienfaiteur et son maître, lorsqu’il vient d’être si solennellement averti, lorsqu’on lui a montré la queue de la sirène, les griffes du vampire, c’est descendre un peu brusquement les degrés du mal.

2636. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

La Correspondance, publiée depuis, a montré Goethe le conseillant, influant salutairement sur lui sans se faire valoir, le menant à bien comme eût fait un père ou un frère.

2637. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Parmi les dames qui se montrèrent le plus scandalisées de cette audace inaccoutumée de Mme de La Vallière, on en remarquait surtout une qui disait : « Dieu me garde d’être maîtresse du roi !

2638. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Une fille d’un si grand mérite et sans grâce, c’est pourtant désobligeant à peindre, et c’est pénible à montrer ; on aimerait tant à y mettre ce qui lui manque !

2639. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Mais ces rapports, que je ne fais qu’indiquer, se dessineront mieux par une étude précise des deux caractères ; aujourd’hui je veux simplement montrer ce qu’étaient au juste Mme de Lambert et son monde.

2640. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Ceux qui le défendent peuvent montrer tant qu’ils voudront qu’il n’y avait pas de quoi le faire enfermer au château Saint-Ange ni de quoi lui faire son procès : je l’admets sans peine.

2641. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

À part le poème posthume auquel je fais allusion73, Marmontel ne s’est nullement montré poète.

2642. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

On croyait jusqu’alors que le mot de fanatisme ne s’appliquait qu’aux idées et aux croyances religieuses : il était réservé à la fin du xviiie  siècle de montrer qu’il ne s’appliquait pas moins à la philosophie, et il en est résulté aussitôt des effets monstrueux.

2643. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il se montra en même temps humain et moral, fidèle à ses principes de Lyon, en insistant pour qu’on prévînt la conspiration une fois connue, au lieu de la laisser à demi éclater comme quelques ministres l’auraient voulu Vers ces années, pour se consoler des injustices de l’opinion publique à son égard, se sentant peu de goût d’ailleurs pour tout ce qui se pratiquait à la Cour, et croyant aussi qu’il était séant à une époque de paix d’inaugurer le rôle d’une espèce de grand seigneur industriel, il conçut l’idée de fonder dans sa terre de Châtillon un vaste établissement où il assemblerait toutes les industries, et moyennant lequel il doterait son pays des innovations utiles en tous genre.

2644. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Tantôt ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités se couchait majestueusement à mes yeux sur leurs ruines ; tantôt la lune se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées, me montrait les pâles tombeaux.

2645. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Ils sont peut-être la raison fondamentale qui nous fait attribuer notre sentiment de contraction extrême à la région de la tête, et l’appeler une conscience d’énergie, au lieu d’une sensation périphérique. » Ces observations de Münsterberg montrent bien que nous ne pouvons accomplir un grand effort d’un membre sans une irradiation de l’onde nerveuse qui entraîne des mouvements sympathiques et synergiques, et cela, principalement du côté du corps qui est en jeu (y compris la tête).

2646. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Mais la ressemblance est évidente, et l’accueil même que Heine a reçu de nos lettrés, l’admiration qu’il s’est facilement acquise, l’estime où on le lient dans de graves revues et de légers journaux, montrent assez comme on l’a vite reconnu pour un des nôtres.

2647. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Qu’il nous suffise de montrer que la liberté de penser n’est nullement solidaire d’une telle théorie.

2648. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Montrez-leur un feu grégeois qui les surprenne, ou un éclair qui les éblouisse, ils vous quittent du bon et du beau.

2649. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Mais, dira-t-on, telle est la diversité des caractères qu’il faut, à ceux-ci montrer la difficulté plus grande, à ceux-là, moindre qu’elle ne l’est.

2650. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Au fronton d’un temple, il ne s’agissoit pas de montrer comment l’aigle avait enlevé Ganymède, ni comment Hercule avoit déchiré le lion, ou étouffé Antée ; mais de lui rapeller par un bas-relief agiographe et lui conserver le souvenir de ces faits.

2651. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Tous les hommes ont le même fond de pensées communes, que l’homme ordinaire exprime sans agrément, et l’homme d’esprit avec grâce ; une grande idée n’appartient qu’aux grands génies ; les esprits médiocres ne l’ont que par emprunt ; ils montrent même, par les ornements qu’ils lui prêtent, qu’elle n’était point chez eux dans son terroir naturel, et s’y trouvait dénaturée et transplantée.

2652. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Aujourd’hui, dans la nouvelle édition Malassis, on a ajouté aux poésies connues du Joseph Delorme d’autres poésies qui n’avaient pas encore été publiées et qui, inspirations de dates différentes et peut-être très-éloignées les unes des autres, montrent à quel point le Joseph Delorme que le poète s’était cru arracher du sein, était toujours près de revenir et de reparaître, du fond de cette organisation qui, chez les vrais poètes, a la profondeur d’un abîme.

2653. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

Il est possible d’aller plus loin et de montrer comment cet accroissement tend à détruire, de lui-même, tout qui empêche les esprits de se plier aisément aux prescriptions égalitaires.

2654. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Et cependant, à l’heure même où triomphait cette verve militaire et moqueuse, devant ce culte du drapeau et cette dérision du froc, aux accents calculés de cette muse parfois cynique pour se montrer plus patriote, quelle autre voix enchantait surtout les oreilles et les cœurs ?

2655. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Homère, dans cette sagesse précoce et accomplie qu’il attribue au héros d’Ilion, a eu évidemment pour but de montrer qu’Hector était né aussi propre à gouverner un jour sa patrie qu’à combattre pour elle ; à faire ressortir davantage la sauvage et capricieuse férocité d’Achille par opposition à toutes les vertus du fils de Priam ; enfin à redoubler le pathétique de la mort prochaine d’Hector par l’admiration et par le regret de tant de vertus fauchées dans leur fleur. […] Respectez la jeunesse du monde, ou montrez-nous une langue et un vers supérieurs à une pareille langue et à de pareils vers.

2656. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Les innombrables citations que nous pourrions en faire vous montreraient dans tous les genres de discours ce feu, ce débordement, cet ordre, cette majesté, cette véhémence, cette haute convenance dominant la passion elle-même, cette habileté instinctive qui dit tout ce qu’il faut dire et qui fait penser ce qui ne peut être dit, enfin cette vigueur de l’honnête homme qui prête le nerf de la conscience aux formes les plus académiques de l’art. […] « Mais surtout ces distinctions, ces honneurs, cette considération publique, en un mot tous vos bienfaits, quelque brillants qu’ils m’aient toujours paru, renouvelés aujourd’hui, se montrent à mes yeux avec plus d’éclat que s’ils n’avaient souffert aucune éclipse.

2657. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Bien qu’enthousiasmé un moment avec Hugo par la révolution avortée de 1830, vous n’aviez pas voulu des dépouilles ; vous me paraissiez peu ami du gouvernement amphibie, qui cherchait à faire accepter ses faveurs pour montrer à la France honnête d’illustres partisans ; vous écriviez contre lui, dit-on, dans des journaux dont les rancunes étaient devenues de l’antipathie. […] Vous avez toujours cette fine et douce expression intelligente et ces beaux cheveux blonds de notre jeunesse retombant en arrière comme une cascatelle du génie ; mais une redingote d’un drap sombre râpée, et dont les pans battaient les talons des souliers à la Dupin, un chapeau aux ailes usées et battues, désavouaient toute prétention à l’élégance extérieure, et n’en montraient que dans l’esprit.

2658. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Je ne remarquerai donc pas que la fameuse lettre à Louis XIV, écrite spontanément ou commandée, respire la prévention la plus amère et la plus violente, et que si Fénelon s’y est montré si dur pour Louis XIV, dans un temps où il n’avait rien perdu de sa faveur, il est douteux que, disgracié et relégué à Cambrai, il vît les fautes du vieux roi d’un œil moins prévenu. […] Quel dessein plus élevé, plus religieux, que de montrer dans l’élève de Mentor, quoique si bien doué par les dieux, fils d’une telle mère et d’un tel père, si accoutumé aux grands exemples, combien le secours des dieux lui est nécessaire pour ne point manquer à sa naissance ni à ses devoirs, et quel peu de mérite nous avons dans les actions qui nous honorent le plus aux yeux des hommes ?

2659. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Mais elle ne cesse pas pour cela d’être toute personnelle quant au choix et à l’assemblage des locutions ; bien au contraire : la concision et la personnalité que nous avons signalées dans le langage intérieur se montrent alors plus que jamais. […] Voici quelques exemples de cette collaboration intime de l’imagination et de la passion : Dans l’Andromaque de Racine, Hermione dit à Pyrrhus : Ton cœur impatient de revoir la Troyenne Ne souffre qu’à regret qu’une autre t’entretienne ; Tu lui parles du cœur, tu la cherches des yeux33 ; c’est-à-dire : « tes yeux la cherchent, je le vois ; et ils me montrent l’état de ton âme : tu t’imagines être en présence d’Andromaque et lui parler avec passion. » L’anecdote suivante est historique, bien qu’elle figure dans une nouvelle d’Alfred de Musset ; elle nous apprend comment fut conçu l’un des plus fins chefs-d’œuvre de la poésie française : « X… reprit le chemin de son logis de mauvaise humeur et, comme c’était son habitude, il parlait seul entre ses dents… Il marchait dans la rue de Buci, le visage soucieux, les yeux baissés… Tout à coup il s’écria : Si je vous le disais, pourtant, que je vous aime ?

2660. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Sa mise en œuvre exclusive des idées de la Révolution dont la banqueroute est prochaine, son manque de sensibilité, son optimisme têtu l’éloignent de plus en plus des jeunes esprits que travaillent les inquiétudes de l’heure présente et qui se montrent davantage hospitaliers aux poèmes d’un Laforgue, d’un Verlaine, d’un Corbière, d’un Rimbaud dont la blague fiévreuse ou l’apaisement triste, par leur outrance délicieuse, ont préparé les voies à une renaissance classique. […] Ce siècle, qui assista à une si admirable montrée d’idées et de sentiments, n’eut pas (quel siècle l’eut positivement d’ailleurs) ce poète essentiellement et totalement interprète de son immense et diverse vitalité.

2661. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Certes, un auteur humain, comme étaient nos classiques, montrera envers le public quelques égards élémentaires et corrects, par le respect de la grammaire, de la syntaxe, de la logique et l’emploi d’un langage non trop distant du langage commun. […] En de si pauvres occasions, comment l’acteur eut-il montré de la vie et du naturel ? […] Aussi bien j’ai montré jadis, dans un chapitre de Nos Directions, comment le drame symboliste selon la formule de Maeterlinck, insuffisamment soutenu par des artifices tout littéraires, répétition de mots, balbutiements, ne se réalise complètement que dans sa forme musicale, lorsque Pelléas se confie au génie de Claude Debussy.

2662. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Et fiacres et charrettes, tour à tour fouettés de coups de soleil et de giboulées de pluie, montrent des mobiliers ruisselants d’eau, les mobiliers misérables de la banlieue de Paris, en haut desquels sont juchées, toutes branlantes, de vieilles femmes tenant sur leurs genoux des cages, où volètent de pauvres oiseaux affolés. […] La conversation retombe sur la défense de Paris, et tous les convives montrent un grand scepticisme à l’endroit de la solidité de la défense, de l’héroïsme de la mobile, du succès des barricades. […] Les poules picorent en pleine rue, les chèvres se promènent sur le trottoir, et l’on se croirait dans le Paris d’hier, si un futur prix de Rome n’esquissait pas dans un faux œil-de-bœuf une grande tête de la République, coiffée du bonnet phrygien, et si, de temps en temps, un tape-cul rapide ne montrait, à côté du garçon boucher qui le mène, un mobile regagnant son poste. […] On y voit encore des fillettes qui, dans l’effort de porter un petit sac sur leurs têtes, montrent tendu en avant, sous le placage de la robe mouillée, le dessin menu de leur petit ventre, de leurs cuisses grêles.

2663. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Martin (du Nord), raconte que le ministre lui montrait sur sa table des lettres de Mme Valmore demandant la grâce d’un, deux, trois ou quatre prisonniers à la fois ; pauvres diables compromis dans quelque grève ou mouvement quelconque.

2664. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

. — « Si cela est, repartit l’évêque, vous ne pouvez mieux faire que de vous adresser à moi ; je connois ces montagnes, j’y ai passé souvent en faisant mes visites : j’y sais des endroits si affreux et si éloignés de tout commerce, que, quelque difficile que vous puissiez être, vous aurez lieu d’en être content. » Rancé, avec sa vivacité naturelle, prenant cette parole à la lettre, pressait déjà M. de Comminges de les lui montrer : « Je m’en garderai bien, lui répondit le prélat en souriant, ces endroits sont si tentants, que, si vous y étiez une fois, il n’y auroit plus moyen de vous en arracher. »  C’était en vain que cet évêque aimable et d’autres amis conseillaient à Rancé, jusque dans son repentir, « cette juste médiocrité qui fut toujours le caractère de la véritable vertu. » Cette médiocrité était précisément ce qu’il y avait de plus contraire à son humeur et de plus insupportable à ses pensées.

2665. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Je la citerai ici pour montrer à M. de Balzac un excellent modèle en certaines parties de lui-même, et pour dédommager le lecteur de ces querelles de langue par une plus gracieuse image.

2666. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

L’abbé Desfontaines, dans ses Observations sur les Écrits modernes, parmi de justes critiques du plan et des invraisemblances de cet ouvrage, s’est montré de trop sévère humeur contre l’excellent doyen, en le traitant de personnage plat et d’homme aussi insupportable au lecteur qu’à sa famille.

2667. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

. — L’illustre Joseph de Maistre, si acharné aux athées, ne s’est pas montré trop rigoureux à l’endroit de Bayle : « Bayle même, le père de l’incrédulité moderne, ne ressemble point à ses successeurs.

2668. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Et cependant parler, je le sens, est bien difficile ; venir contredire dans sa forme, dans sa tendance et dans ses conclusions, le Rapport que vous avez entendu dans la séance de vendredi et qui est l’ouvrage d’un savant collègue, d’un esprit pratique et positif, que je respecte tout particulièrement et qui m’a toujours montré de la bienveillance, ce n’est pas chose aisée, et il n’est pas agréable, je vous l’assure, de paraître prendre en main, ne fût-ce même qu’incidemment, une cause qui est déclarée détestable, funeste, perverse ; de paraître le moins du monde s’associer à ce qu’on a appelé les efforts des méchants.

2669. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Point de personnage qui n’y soit un orateur accompli ; chez Corneille, Racine et Molière lui-même, un confident, un roi barbare, un jeune cavalier, une coquette de salon, un valet, se montrent passés maîtres dans l’art de la parole.

2670. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Les enfants qui ont actuellement dix ans se trouveront alors des hommes préparés pour l’État, affectionnés à leur pays, soumis, non par crainte, mais par raison, à l’autorité, secourables envers leurs concitoyens, accoutumés à reconnaître et à respecter la justice. » — Au mois de janvier 1789434, Necker, à qui M. de Bouillé montrait le danger imminent et les entreprises immanquables du Tiers, « répondait froidement et en levant les yeux au ciel qu’il fallait bien compter sur les vertus morales des hommes »  Au fond, quand on voulait se représenter la fondation d’une société humaine, on imaginait vaguement une scène demi-bucolique, demi-théâtrale, à peu près semblable à celle qu’on voyait sur le frontispice des livres illustrés de morale et de politique.

2671. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Le proscrit, toujours respectueux envers le persécuteur, se contente de couper pendant son sommeil le bord du manteau de Saül pour lui montrer qu’il aurait pu aussi impunément lui couper la tête.

2672. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

En effet, mon cher Laurent, quoique vous ayez donné des preuves d’un mérite et d’une vertu qui semblent à peine appartenir à la nature humaine ; quoiqu’il n’y ait point d’entreprise, si importante qu’elle soit, dont on ne puisse espérer de voir triompher cette prudence et ce courage que vous avez développés dès vos plus jeunes années ; et quoique les mouvements de l’ambition, et l’abondance de ces dons de la fortune qui ont si souvent corrompu des hommes dont les talents, l’expérience et les vertus donnaient les plus hautes espérances, n’aient jamais pu vous faire sortir des bornes de la justice et de la modération, vous pouvez néanmoins, pour vous-même et pour cet État dont les rênes vont bientôt vous être confiées, ou plutôt dont la prospérité repose déjà en grande partie sur vos soins, tirer de grands avantages de vos méditations solitaires ou des entretiens de vos amis sur l’origine et la nature de l’esprit humain : car il n’y a point d’homme qui soit en état de conduire avec succès les affaires publiques, s’il n’a commencé par se faire des habitudes vertueuses, et par enrichir son esprit des connaissances propres à lui faire distinguer avec certitude pour quel but il a été appelé à la vie, ce qu’il doit aux autres et ce qu’il se doit à lui-même. » Alors commença entre Laurent et Alberti une conversation dans laquelle ce dernier s’attache à montrer que, comme la raison est le caractère distinctif de l’homme, l’unique moyen pour lui d’atteindre à la perfection de sa nature, c’est de cultiver son esprit, en faisant entièrement abstraction des intérêts et des affaires purement mondaines.

2673. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Du bon sens, il en a tant montré, si souvent, si régulièrement et si longtemps, qu’il s’en est fait comme une spécialité, que beaucoup lui en reconnaissent le monopole, qu’il a fini par inspirer une confiance sans bornes à quantité de bonnes gens et un mépris sans limites aux détraqués de la jeune littérature.

2674. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Les Cygnes comme la Chevauchée montrent l’élan direct d’un cœur impatient de bondir et de frapper de son choc d’autres cœurs, le vœu d’une personnalité prompte à se manifester, insistante, impérieuse.

2675. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

La race, épuisée par une longue période de bien-être et les holocaustes répétés, les coupes sombres des guerres et des révolutions antérieures, se montrera moins sensible aux maléfices.

2676. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Sa haine peut enfin se montrer à nu.

2677. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

À l’heure où elle parle, il est à son régiment, et il continue de montrer un portrait qu’il a d’elle et des lettres : Jugez de mon indignation et de ma douleur.

2678. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Barère, un faux frère, qui a échappé au supplice et qui s’est vengé par des révélations, nous a montré Saint-Just au naturel dans l’intimité des séances du Comité de salut public.

2679. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Dimanche 31 mars Déjeuner chez Flaubert avec Sari et Lagier, et conversation toute spéciale sur le théâtre… Ce n’est que depuis ce siècle que les acteurs cherchent en leurs silhouettes l’effet tableau : ainsi Paulin Ménier montrera au public des effets de dos pris aux dessins de Gavarni ; ainsi Rouvière apportera à la scène les poses tordues et les épilepsies de mains, des lithographies du Faust de Delacroix.

2680. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Sur ce globe est vaguement indiquée, au vingt-quatrième degré de latitude, sous le signe de l’Écrevisse, une espèce d’île nommée Antilia, qui fixa un jour l’attention de deux hommes ; l’un, qui avait construit le globe et dessiné Antilia, montra cette île à l’autre, posa le doigt dessus, et lui dit : C’est là.

2681. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Nous ne nous occupons qu’à nous faire voir, qu’à nous faire sentir ; ils s’oublient entiérement pour ne montrer que la chose qu’ils imitent.

2682. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Je ne voudrais cependant pas me montrer trop catégorique à ce propos, n’ayant recueilli de contes que dans des régions dépourvues d’accidents de terrain bien caractérisés et étant insuffisamment renseigné, faute d’un séjour prolongé, sur la littérature merveilleuse des montagnards du cercle de Bandiagara.

2683. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Si l’on allègue qu’à cette époque les Carthaginois et les Romains n’étaient, de leur propre aveu, que des barbares73, nous citerons les Grecs eux-mêmes qui, aux temps de leur plus haute civilisation, pratiquaient, comme le montrent les sujets de leurs comédies, ces mêmes coutumes qui font aujourd’hui donner le nom de barbarie à la côte d’Afrique opposée à l’Europe.

2684. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Il aurait pu dire de Delphes comme le jeune Ion, dans la tragédie d’Euripide, dont s’est inspiré l’auteur d’Athalie : « J’adore le temple qui m’a nourri : Τὸν θρέψαντα ναὸν προσκύνω. » C’est une tradition, en effet, que Pindare, né dans soixantième olympiade, et homme fait, au temps de l’invasion de Xerxès dans la Grèce, recevait il Delphes, dont les oracles furent si patriotiques, pendant cette guerre, une part accordée par les prêtres sur les victimes immolées dans le temple ; et, du temps de Pausanias, aux jours de la conquête romaine, on montrait encore, dans ce temple, près de la statue du dieu, la chaire de fer, où le poëte s’était assis pour chanter ses hymnes9.

2685. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Il oublie un mo ment l’aiguillon de la guêpe, pour montrer partout les barbares blessés, vaincus, fuyant sur terre et sur mer, devant les lances et les trirèmes.

2686. (1864) Le roman contemporain

Les esprits graves insinuaient bien tout bas que l’auteur était un peu romanesque pour un philosophe, et s’étonnaient de l’espèce de curiosité passionnée avec laquelle il poursuivait les plus petits détails de la vie de l’héroïne de son épopée ; mais les gens du monde se montraient reconnaissants envers cette aimable érudition qui leur apportait les fleurs en se réservant les épines, et les véritables lettrés lisaient, avec une admiration mêlée de plaisir, ces pages dans lesquelles l’auteur parle avec une rare facilité la langue du dix-septième siècle, qu’il a apprise dans le commerce de ces femmes charmantes et spirituelles et de ces bons et beaux esprits dont il semble être devenu le contemporain et le commensal. […] Feuillet a montré une jeune fille catholique refusant d’épouser un libre penseur et le convertissant à son lit de mort, Mademoiselle de la Quintinie, ce livre où un libre penseur refuse d’épouser une jeune fille catholique jusqu’à ce que celle-ci ait rompu avec l’Église, et se soit convertie à la philosophie. […] Je pourrais, je le sais, me placer au rang des lecteurs qui n’ont pas compris Fanny ; mais ce serait montrer plus de modestie et en même temps plus de complaisance que je n’en ai. […] L’institutrice, mademoiselle Hédouin, qui écoute aux portes, a entendu la confidence, et, comme Maxime s’est montré envers elle bienveillant mais froid, elle s’imagine ou elle imagine qu’il est un coureur de dots, déguisé en intendant, pour conquérir la main et la fortune de la belle Marguerite.

2687. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Pour représenter aux yeux un tel phénomène, les créateurs de l’écriture hiéroglyphique ont fait appel aux rapports de la pensée avec la parole et de la parole avec la bouche, et, comme la pensée est un acte, un fait passager, ils l’ont représentée par un homme en action, qui fait un geste, le geste de montrer sa bouche, organe de l’expression audible de la pensée. […] En même temps, elle est localisée, c’est-à-dire rattachée à un point de l’espace comme origine ; non qu’elle se présente avec un caractère spatial intrinsèque, mais parce que l’expérience nous a montré les sons en général et les paroles en particulier presque toujours associés à des phénomènes spatiaux, visa et tacta.

2688. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Cette nature des mœurs et cette énergie de la peinture indiquent une même faculté, unique et excessive, que le style a déjà montrée. […] Il les charge d’injures ; il n’a pas assez d’insultes contre ces cordonniers, ces tailleurs, poltrons envieux, à genoux devant un écu. « Leur montrer mes blessures, —  demander leurs voix puantes, —  me faire le mendiant de Dick et de Jack268 !  […] Elles l’ont annoncé ; elles ont toutes montré quelque chose de lui.

2689. (1932) Le clavecin de Diderot

Ainsi, le patriotisme de l’inconscient serait-il un patriotisme large, mettons européen, pour plaire à la S.D.N. avec alliance américaine, mais d’Américains à visages pâles, et non de couleur, puisque si certaine analyse tend à montrer que les conflits sont les mêmes dans la race blanche et la race noire, le cas n’est d’ailleurs pas probant, car il est à peine question de conflits inconscients. […] Alors, pour me prouver qu’elle était bien du temps des valses et des Rose-Croix, de relever ses jupes et me montrer des poils taillés en moustaches et barbiche, à la mode des ténors de la fin du XlXe. […] Qu’il consente un jour à s’ouvrir, montrer où il en est, ce sera pour l’unique et très satisfaite exhibition de pourriture dont il est l’écrin.

2690. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

« J’ai besoin, disait-il, de porter sur ce point mille mouvements d’indignation qu’excitent en moi les passions cruelles que je vois se montrer de tous côtés avec impudence. » Après le 10 août, le ministre de l’Intérieur, Paré, voulut faire de lui le conservateur de la Bibliothèque nationale : il refusa, au nom de ce Corneille même, dont il avait embrassé la carrière, et avec qui il avait surtout de commun, disait-il, « une impropriété absolue pour tout ce qui demande les soins de la plus simple administration. » Il n’était point hostile à la Révolution en elle-même : elle l’avait séduit et enlevé plus qu’on ne l’a dit, par ce qu’elle avait de magnanime.

2691. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Malherbe, qui a si bien montré dans ses vers « le pouvoir d’un mot mis en sa place », n’a pas le même soin dans sa prose, et il n’a jamais connu la netteté du style, soit pour la situation des mots, soit pour la forme et la mesure des périodes.

2692. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

La forme du bassin, les accidents de la température, les diverses qualités de l’eau, parfois même les secousses du sol y contribuent encore, et divers exemples authentiques montrent tantôt des couches profondes ramenées tout d’un coup et tout entières à la surface, tantôt des couches superficielles plongées tout d’un coup et tout entières à fond.

2693. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

. — Nous n’allons pas si loin ; mais quand la pièce est très bonne et imite de très près la vie contemporaine, aujourd’hui encore, dans une première représentation, les exclamations supprimées, les rires involontaires, cent vivacités montrent l’émotion du public.

2694. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Elle résolut, non de les nier, mais de les tourner, et de montrer une voie générale de salut, qui fît marcher au ciel par toutes les voies ; elle n’écartait pas le christianisme, elle l’ouvrait plus large à plus de fidèles ; elle considérait le Christ comme l’Homme-Dieu qui, participant à toute la nature humaine pour la réhabiliter en lui, fut affranchi de tout ce que l’humanité a de vicieux, rédempteur dont l’humanité aurait pu se passer si elle avait conservé sa pureté originelle et la religion naturelle bien gravée dans sa conscience.

2695. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Là commence son rôle politique ; il se montra homme de tact du premier coup de plume ; il vit juste, il vit loin, il vit en grand toute chose.

2696. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

« Vers le milieu du siècle dernier, un président à mortier au parlement de Paris, ayant une maîtresse et s’en cachant, car à cette époque les grands seigneurs montraient leurs maîtresses et les bourgeois les cachaient, fit construire “une petite maison” faubourg Saint-Germain, dans la rue déserte de Blomet, qu’on nomme aujourd’hui rue Plumet, non loin de l’endroit qu’on appelait alors le Combat des Animaux.

2697. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

J’ai clairement montré que l’ambition n’était pas mon mobile en 1848, que le salut de mon pays était mon unique pensée.

2698. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

On m’a conté que dans une assemblée d’hommes de lettres contraints, lors d’un concours, à copier une devise latine d’ordre courant, la plupart des jurés s’étaient montrés pitoyablement embarrassés !

2699. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

C’est en effet, au mois de mai 1895, que Mendès publia son premier compte rendu dramatique : un compte rendu qui fut un compte réglé à je ne sais plus quelle opérette dont la célébrité égalait la niaiserie, en vingt lignes qui riaient comme des folles, faisaient des blagues comme des rapins et montraient leurs derrières comme des femmes mariées.

2700. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Mais enfin, le passé de l’esprit humain lui échappe en partie et, quand il a essayé d’établir les prolégomènes du naturalisme dans le roman et au théâtre, il a montré beaucoup d’incertitude.

2701. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

L’objet de cette histoire étant l’esprit français, défini, autant qu’il a été en nous, par tout ce qu’il n’est pas et n’a pas pu être, considéré comme l’idéal de la vie pratique comparé à l’esprit ancien, distingué de l’esprit des autres nations modernes, montré dans le génie même et les conditions de la langue française, il reste à savoir qui nous éclairera et nous guidera dans cette étude.

2702. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Ils s’en montrèrent reconnaissants.

2703. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

* * * Il ne veut plus aller nulle part, il ne veut plus se montrer aux gens, « il a honte de lui », m’a-t-il dit.

2704. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Elle veut l’avoir at home, elle veut le servir à ses amies, elle veut le montrer, échoué sur un divan de soie, à ses invités.

2705. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Il importe de montrer cette sorte d’évolution, en ce moment de décadence poétique où l’on ne s’attache guère qu’aux jeux de la forme.

2706. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Il avait engagé sa muse à gratter à la porte du roi, à montrer de loin son chapeau, à monter sur quelque chose pour être aperçue, à crier : Monsieur l’huissier !

2707. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

On trouve plusieurs autres discours au commencement de quelques volumes, qui montrent également le bon goût, l’érudition & le jugement de l’auteur.

2708. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

La troisième montrait Prométhée délivré par Hercule, et réconcilié avec Jupiter.

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