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893. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

. — Loin de Paris (1864). — La belle Jenny (1864). — Quand on voyage (1865). — La Peau de Tigre, nouvelles (1865). — Voyage en Russie (1866). — Spirite (1866). — Le Palais pompéien de l’avenue Montaigne (1866). — Rapport sur le progrès des lettres, en collaboration avec Sylvestre de Sacy, Paul Féval et Édouard Thierry (1868). — Ménagerie intime (1869) […] Emmanuel Des Essarts Qu’on proclame l’Aède éternisé parmi Les maîtres du grand Art radieux et prospère, J’adorerai Celui dont il fut dit : « le Père » Et dont nous disions, fils respectueux : « l’Ami », Mâle raison, courage ardemment affermi, Qui, de rares vertus immuable exemplaire, Vint embrasser Paris dans la chance contraire, Et ne sut ni vouloir ni souffrir à demi ; Être indulgent et bon, soulevant les poètes, Tel qu’on voit Apollon sur un socle romain Tenir un petit dieu d’ivoire dans sa main, Et qui, plein de pudeur en ses fiertés muettes, Voilait discrètement, hormis pour notre chœur, Le plus beau, le plus pur des diamants, son cœur ! […] Auguste Vacquerie Toi qu’on disait l’artiste ardent mais l’homme tiède, Le rimeur égoïste et sourd à tous nos cris, Le jour où l’Allemagne assiégea ce Paris Haï des nations parce qu’il les précède, Quand sachant que Paris difficilement cède Et que, criblé, haché, broyé sous les débris, Les obus n’obtiendraient de lui que son mépris, L’Allemagne appela la famine à son aide, Quand plusieurs étaient pris du goût de voyager, Toi qui dans ce moment étais à l’étranger, Chez des amis, avec une fille chérie, Dans un libre pays, au bord d’un lac divin, Pouvant vivre tranquille et manger à ta faim, Tu choisis de venir mourir pour la patrie.

894. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Madame de Neuillan l’amena à Paris et la confia aux ursulines de la rue Saint-Jacques, à qui elle croyait plus le talent de convertir qu’à celles de Niort. […] Le duc de Saint-Simon a lui-même remarqué madame Scarron dans la maison de cet ami, la meilleure et la plus grande maison de Paris , dit-il, et où abondait la compagnie de la cour et de la ville, la plus distinguée et la plus choisie . […] C’était lorsqu’il fit son entrée à Paris après son mariage, en 1660.

895. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Il les écrivait à travers toutes les distractions, — à travers les cris perçants de ce fameux ara jaune et bleu que tout Paris a connu, ce tigre à plumes (disait Saint-Victor), qui criait comme s’il avait été l’ara du diable ; et il faisait gaiement sa partie de cris avec ce monstre, qui aurait déchiré le tympan des plus sourds, et il la faisait sans lâcher la phrase qu’il écrivait et dans laquelle il berçait si voluptueusement sa pensée ! […] C’était en ce temps-là un joyeux garçon aux belles dents rieuses, frais comme une rose-pomme épanouie parmi tous ces pâles de Paris, au regard très doux et un peu indécis, un de ces regards qu’on appelle à la Montmorency et dont l’indécision, qui vous lutine, est plus piquante… Il avait de magnifiques cheveux noirs bouclés comme un pâtre de la campagne romaine, et qui, pour boucler, n’avaient pas besoin des papillotes que se plantait le grave Lerminier sur sa forte tête philosophique et législative. […] Il les aimait à travers Horace, qu’il a trop aimé et qui ne les aimait pas, et il se plaisait à en rapporter dans les théâtres de Paris la modeste fleur étonnée !

896. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Maximilien-Paul-Émile Littré, né à Paris le 1er février 1801, fut élevé par des parents d’une moralité forte, sévère et profonde ; il reçut une éducation domestique qui eut sur lui la plus grande influence et qui le marqua à jamais. […] C’était un Normand, d’Avranches, fils d’un orfèvre ; il avait reçu une certaine éducation et était déjà en mesure d’en profiter, lorsque, s’ennuyant de la maison paternelle où il avait une belle-mère avec laquelle il ne s’accordait pas, il alla chercher fortune à Paris. […] Après quelque emploi en province, il fut appelé à Paris, où il devint chef de bureau à l’administration centrale. […] M. Paulin Paris, à M.  […] À Paris, il loge depuis des années rue de l’Ouest.

897. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Pendant que nous écrivions ces pages sur Mozart, et que nous regrettions vivement de ne pas pouvoir nous rafraîchir l’oreille dans l’audition de ces délicieuses mélodies entendues autrefois et restées en tronçons dans notre mémoire comme des échos de jeunesse et d’Italie, voilà que nous lisons par hasard, sur une affiche de théâtre, Les Noces de Figaro, au Théâtre-Lyrique, sur le boulevard de Paris ; et pour comble d’étonnement et de bonne fortune, voilà que nous recevons, sans nous y attendre, du spirituel et savant directeur de ce théâtre, M.  […] Il semble que le hasard m’avait inspiré d’écrire sur Mozart à la même heure où ce même hasard inspirait, aux artistes transcendants groupés dans ce petit sanctuaire du boulevard, de faire chanter Mozart par leurs voix d’élite devant ce peuple si peu musicien des quartiers tumultueux de Paris. […] Bien que les belles proportions de l’opéra de Mozart eussent été forcément tronquées pour entrer dans ce lit de Procuste d’une petite salle des boulevards de Paris ; bien que la langue française, forcément employée aussi sur cette scène semble mettre une sourdine à ces notes éclatantes écrites pour la langue sonore de l’Italie, la perfection avec laquelle cette musique était exécutée par les trois cantatrices, par les chanteurs et par l’orchestre m’enleva pendant quelques heures au sentiment de mes afflictions pour m’enivrer tantôt de cette jeunesse et tantôt de cette amoureuse folie des notes de Mozart. […] IV Après la perte de sa mère à Paris, le pauvre artiste fut recueilli par Grimm, son compatriote et son protecteur, dans la maison de madame d’Épinay, cette amie célèbre de Grimm et de J. […] Son cœur venait d’être déçu par l’objet de son premier amour. « Mademoiselle Aloïse Weber, dit Scudo, était une jeune et jolie cantatrice de grand talent que Wolfgang Mozart avait entendue et connue à Munich avant son départ pour Paris.

898. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

., Le neurone et les hypothèses histologiques, Paris, 1896. […] Thèse de méd., Paris, 1885, p. 25.) […] Voir surtout MOREAU DE TOURS, Du hachisch, Paris, 1845. […] Pierre JANET, Les accidents mentaux, Paris, 1894, p. 292 et suiv. […] Pierre JANET, L’automatisme psychologique, Paris, 1889, p. 95 et suiv.

899. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Roederer prévoyant ou peut-être prévenu de la veille que Benjamin Constant devait parler contre, écrivit le matin dans le Journal de Paris, 15 nivôse an VIII (5 janvier 1800), les lignes suivantes, qu’il signa : Sait-on bien ce que c’est que le Tribunat ? […] À un an de là, à la Malmaison, en janvier 1801, le premier consul disait aux sénateurs Laplace et Monge, et à Roederer, au sujet même des injures qu’on s’était permises au Tribunat contre le Conseil d’État pour la loi sur les tribunaux spéciaux : « Je suis soldat, enfant de la Révolution, sorti du sein du peuple : je ne souffrirai pas qu’on m’insulte comme un roi. » Il disait dans un autre moment : « Il faut que le peuple français me souffre avec mes défauts, s’il trouve en moi quelques avantages : mon défaut est de ne pouvoir supporter les injures. » Vers le même temps à Paris, toujours au sujet de la même affaire, comme Roederer lui disait : Les parlements autrefois parlaient toujours aux rois dans leurs remontrances des conseils perfides qui trompaient Leur Majesté, mais leurs séances n’étaient pas publiques. — Et d’ailleurs, reprenait vivement le premier consul, ces choses-là les ont renversés ; et moi j’ose dire que je suis du nombre de ceux qui fondent les États, et non de ceux qui les laissent périr. […] J’ai commandé à vingt-trois ans le siège de Toulon ; j’ai commandé à Paris en Vendémiaire ; j’ai enlevé les soldats en Italie dès que je m’y suis présenté : j’étais né pour cela… … Moi, je sais toujours ma position. […] [NdA] Revue de Paris (1845), t. 

900. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il vivait tantôt à Paris, tantôt à la campagne ; il avait loué à Segrès, près Arpajon, une maison très agréable : Rien, disait-il, ne ressemble plus aux champs Élysées, séjour des ombres heureuses, que cette maison de Segrès : il y a un jour doux, et non brillant comme celui des vues étendues sur le bord des grandes rivières ; cet affaiblissement du jour vient de quantité de montagnes vertes qui rendent ce séjour sauvage avec peu d’échappées de vues. […] Il recevait quelquefois à sa campagne du monde de Paris, d’Alembert, La Condamine, Condillac, etc. ; Voltaire y alla au printemps de 1750. […] L’idéal du bonheur, avec considération et indépendance, s’offre le plus volontiers à ses yeux sous la forme assez bourgeoise d’un juge-consul ou d’un conseiller au Parlement de Paris ; mais il y ajoute certaines conditions supplémentaires qui en font une existence pas du tout ennuyeuse et des plus variées. […] L’opinion du monde de Paris lui était fort contraire ; on n’en était pas encore avec lui à ce degré d’admiration où l’on ne raisonne plus, quand l’amour-propre de tous se met de la partie et se sent intéressé à louer l’objet de l’idolâtrie universelle.

901. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Mais il y a un écrit de lui, le dernier imprimé de son vivant, et sa dernière production peut-être, que je regrettais de n’avoir pu me procurer, et qui me semblait devoir contenir le dernier mot de son esprit et de son expérience : L’Émigré, roman en quatre volumes, imprimé en 1797 à Brunswick, ne se trouve à Paris dans aucune bibliothèque publique ; je ne connaissais personne qui l’eût jamais lu ni vu, lorsqu’un ami a eu la bonne fortune de le rencontrer à Berlin et l’obligeance de me l’envoyer. […] Sous le couvert de Saint-Alban, c’est M. de Meilhan qui nous livre directement ici ses impressions personnelles ; Il y avait à Paris cinq ou six maisons où circulait tout ce qui composait la haute société, et l’opinion publique n’était que leur écho. […] Tout le monde sait quelle a été la triste marche et l’humiliante entrée de Louis XVI ramené de Versailles à Paris dans la journée du 5 octobre : Son cortège, étonnant par sa composition, affreux par sa contenance féroce et ses cris, mit trois heures à passer dans la rue Royale où j’étais (dit un spectateur qui n’est autre que M. de Meilhan) ; des troupes à pied ou à cheval, des canons conduits par des femmes, des charrettes où, sur des sacs de farine, étaient couchées d’autres femmes ivres de vin et de fureur, criant, chantant et agitant des branches de verdure ; ensuite le roi et sa famille escortés de La Fayette et du comte d’Estaing, l’épée à la main à la portière, et environnés d’une foule d’hommes à cheval, voilà ce qui se présenta successivement à mes yeux pendant l’espace de trois heures. […] Nombre de remarques justes sur l’humeur de la nation, et sur son étrange facilité à se plier pour un temps à cet atroce régime de terreur, révèle le publiciste moraliste, l’homme qui a vécu avec Tacite et qui en a pénétré tout le sens : Parmi les habitants de Paris, faibles, légers, indolents pour la plus grande partie, les gens riches ou aisés désiraient intérieurement, l’année passée (1792), le retour de la monarchie, pour assurer leur fortune ; mais ils craignaient la transition, et, semblables à ces malades qui ne peuvent supporter l’idée d’une opération douloureuse qui doit les sauver, ils se familiarisaient avec leurs maux… Aujourd’hui, stupides de terreur, ils attendent comme de vils animaux qu’on les conduise à la mort.

902. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Ce ne fut qu’après son second mariage, quand elle eut quitté la place de dame du palais de la reine où sa belle-fille lui succéda, qu’on la voit décidée à avoir un salon à Paris. Le marquis d’Argenson a noté le fait dans ses Mémoires, avec la crudité qui lui est propre : « 20 novembre 1750. — La nouvelle duchesse de Luxembourg a résolu de tenir une bonne maison cet hiver à Paris, et pour cela il faut des beaux esprits. […] Dans une lettre écrite de Paris au poète Gray (25 janvier 1766), lettre toute émaillée de portraits et qui fait songer à la galerie de la Fronde de Retz, ou plutôt encore aux portraits de haute société de Reynolds et de Gainsborough, après avoir peint de sa touche la plus vive la duchesse de Choiseul et sa belle-sœur, la duchesse de Grammont, et bien d’autres, il continuait ainsi : « Je ne puis clore ma liste sans y ajouter un caractère beaucoup plus commun, mais plus complet en son genre qu’aucun des précédents, la maréchale de Luxembourg. […] » Et un autre jour, écrivant à Walpole, à qui elle en disait autrefois pis que pendre, 15 juin 1777 : « Mme de Luxembourg, qui est encore à Chanteloup, m’écrit aujourd’hui qu’elle sera à Paris mercredi de très-bonne heure et qu’elle soupera chez moi : c’est d’elle que je reçois le plus de marques d’amitié. » Le mot est prononcé et revient sous sa plume ; Mme du Deffand est forcée de se rendre et d’y croire.

903. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

La première est de Marseille ; il y trace son itinéraire depuis Paris : Châlons, Lyon, Avignon, Arles, un voyage à la papa, huit jours pour faire deux cents lieues. […] Si d’autres choses… » — Il n’a pas achevé— » À peine revenu de Paris, Horace avait eu d’abord à accompagner l’empereur dans le midi de la Russie : un beau voyage, rapide comme le vent, où l’on voyait tout à tire-d’aile. […] Paris, 1856. […] Une brochure de 60 pages, in-8°. — Il y a eu nécessairement bien des suppressions, et aussi de légères modifications de style ; mais, par une inadvertance singulière, on ne s’est pas aperçu, eu donnant la suite des lettres, qu’il y avait une lacune de juillet à septembre 1812, intervalle pendant lequel Horace Vernet avait eu le temps de faire le voyage de Paris et de retourner à Pétersbourg.

904. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Quoiqu’il n’y eût pas mis son nom, il ne défendait pas qu’on le devinât ; et comment ne pas le deviner tout d’abord quand il disait : « A les en croire, il suffirait désormais des caprices du Conseil aulique de Vienne ou du comité militaire de Paris pour qu’un injuste agresseur décidât de l’existence d’une nation de deux millions de braves, qui peut mettre plus de soldats sur pied que Frédéric le Grand n’en avait en montant sur le trône de Prusse. […] Cette lettre est adressée à l’un de ses amis, négociant et nullement militaire, qu’il avait connu à Paris dans le temps où lui-même était dans les affaires, et qui habitait en dernier lieu à Saint-Pétersbourg63 : « 16/28 mars 1822. — Mon cher Pangloss, j’ai reçu votre aimable et philosophique épître du 8/20 février, et après l’avoir lue et savourée, je me suis bien demandé lequel de nous deux était le coupable du silence de 900 jours… Vous broyez donc décidément du noir sur les bords de la Newa, et, à vous entendre, il ne faut s’occuper ni du passé, ni du présent, ni de l’avenir. […] Il lui avait été permis dès 1817 de se fixer à Paris pour se consacrer à ses travaux de cabinet. […] À la conclusion de la paix, le général Jomini se retira à Paris, qu’il ne quitta plus.

905. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Après avoir, de là, redoublé et professé même quelque temps aux Doctrinaires de Toulouse, il vint jeune et libre à Paris, y connut presque d’abord Fontanes dès les années 1779, 1780 ; une pièce de vers qu’il avait lue, un article de journal qu’il avait écrit, amenèrent entre eux la première rencontre qui fut aussitôt l’intimité : il avait alors vingt-cinq ans, à peu près trois ans de plus que son ami. […] Fontanes, alors en Angleterre (fin de 1785), et y voyant le grand monde, cherche à ramener son ami à des admirations plus modérées sur les modèles d’outre-Manche : on s’occupait alors en effet de Richardson et même de Shakspeare à Londres beaucoup moins qu’à Paris : « Encore un coup, lui écrit Fontanes, la patrie de l’imagination est celle où vous êtes né. […] Joubert durant la Révolution consista à être juge de paix à Monugnac où ses compatriotes l’avaient rappelé ; il y resta deux ans, de 90 à 92 ; puis il revint à Paris et se maria. […] Joubert, 1 vol. in-8, Paris, 1838.

906. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

Et n’est-ce pas en grande partie à l’effet moral de ce livre dans le peuple de Paris que nous devons d’avoir trouvé, deux ans après, le peuple de Paris si bien préparé à recevoir les conseils de la modération et de la justice et à le détourner si facilement des voies de sang où la Convention l’avait précipité pour le perdre ? […] Il cherchait à y échapper, pendant les premiers jours de thermidor, par de longues excursions aux environs de Paris. […] On eût dit qu’en s’éloignant de Paris, où roulaient les charretées de victimes, il voulait mettre de l’espace entre le remords et lui.

907. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Venu à Paris à vingt-deux ans pour y faire son cours de philosophie et de droit, il y mena la vie de jeune homme et y eut sans doute quelques-unes de ces aventures de bachelier qu’il a si bien racontées et diversifiées depuis. […] Dans tous les cas, cette vie purement mondaine de Lesage fut courte, puisqu’on le trouve à vingt-six ans épousant la fille d’un bourgeois de Paris, qui n’en avait elle-même que vingt-deux. […] Le Diable boiteux, pour le titre, le cadre et les personnages, est pris de l’espagnol ; mais Lesage ramena le tout au point de vue de Paris ; il savait notre mesure ; il mania son original à son gré, avec aisance, avec à-propos ; il y sema les allusions à notre usage ; il fondit ce qu’il gardait et ce qu’il ajoutait dans un amusant tableau de mœurs, qui parut à la fois neuf et facile, imprévu et reconnaissable. […] Je traduirai ici le passage même de cet auteur anglais, Joseph Spence, qui avait visité Lesage dans un voyage en France : Sa maison est à Paris, dit Spence, dans le faubourg Saint-Jacques, et se trouve ainsi bien exposée à l’air de la campagne.

908. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Défiguré en plein visage à vingt-six ans par une horrible maladie qui sentait son Moyen Âge ou son xvie  siècle, il vivait à Paris de sa plume, nécessiteux, fier, ulcéré, s’échappant du milieu de ses besognes commandées en tirades éloquentes, saisi fréquemment d’accès de violence et de rage, envieux, misanthrope, et pourtant généreux par retours, applaudissant encore du fond de son malheur à ce qui annonçait quelque vigueur mêlée d’amertume. […] ) — Et encore : « Celui qui le 26 juillet, aux premiers coups de fusil tirés dans la rue Saint-Honoré, eût assuré que le peuple de Paris pouvait sentir, vouloir, soutenir jusqu’à la mort toutes ces choses, n’eût pas été cru ; on l’eût pris pour un fou, et peut-être il l’eût été, car personne ne pouvait avoir encore les données d’une pareille conviction. » (1er septembre 1830.) […] Mais, en réalité, il eût suffi, pour le rallier à ce moment, d’une position supérieure, à Paris, et qui ne marquât point de distance injuste entre lui et ses collaborateurs de la veille au National. […] Se promenant dans les rues de Paris pendant ces mouvements de décembre avec un ami, il lui disait : « Je voudrais être préfet de Police vingt-quatre heures pour mettre tout ce monde à la raison. » L’excitation pourtant le gagnait malgré lui.

909. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Né à Paris le 30 janvier 1661, fils d’un maître coutelier, reçu maître lui-même dès son enfance, il allait quelquefois servir la messe aux Blancs-Manteaux, où un religieux le distingua, lui apprit le rudiment et lui obtint une bourse à l’un des collèges de l’Université. […] L’Université, ce corps singulier composé de tant de fondations et de collèges distincts, et où le peuple latin se divisait par nations et par tribus, cette confédération aussi compliquée au sein de Paris que pouvait l’être la Confédération helvétique, avait alors un grand travail à faire sur elle-même pour se mettre en accord avec la société française et avec les lumières qui s’y répandaient de toutes parts. […] Dans une dédicace latine, Rollin l’adressait à l’université de Paris, sa mère, en vue et à la sollicitation de laquelle il l’avait entrepris. […] Après avoir raconté, dans l’« Histoire des Mèdes », l’aventure du Lydien Gygès, qui avait vu toute nue la femme du roi Candaule, il fait une remarque sur ce qu’il est étonnant que la police, à Paris, n’empêche point les indécences et les désordres dans la saison des bains.

910. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Il était fort indécis sur le choix d’une retraite ; on le voit successivement à Strasbourg (août 1783), à Colmar, à l’abbaye de Senones, à Plombières dans les Vosges, puis derechef à Colmar ; il tâtait de loin, sur son compte, l’opinion de Paris, et, en attendant, il cherchait un pays de frontière pour s’y asseoir en liberté. […] En même temps il se remet en correspondance étroite avec ses amis de Paris, et se lie plus particulièrement avec d’Alembert, avec lequel il engage un commerce de lettres qui ne cessera plus. […] Il écrit pourtant, à d’Alembert : « Ne vous rétractez jamais, et ne paraissez pas céder à ces misérables en renonçant à l’Encyclopédie. » D’Alembert, en effet, est dégoûté, et l’entreprise commence à rencontrer à Paris une opposition sérieuse. […] Je ruine l’un, je fais l’aumône à l’autre. » Et encore : « Mes curés reçoivent mes ordres, et les prédicants genevois n’osent me regarder en face. » Une furieuse tempête s’élève à Paris contre les encyclopédistes ; d’Alembert quitte décidément l’entreprise ; Palissot va mettre sur la scène les philosophes ; mais Voltaire qui, dès son entrée en possession, a fait bâtir un petit théâtre à Tourney, et qui y fait jouer la comédie pour narguer Genève et Rousseau, s’écrie dans son exaltation et son triomphe : « Si quelqu’un est en souci de savoir ce que je fais dans mes chaumières, et s’il me dit : Que fais-tu là, maraud ?

911. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Je suis presque avec vous tous, bientôt j’y serai mieux encore. » Et il m’écrivait le 7 mai 1829 : « Adieu, mon ami, si vous n’avez pas embrassé mon Victor sur les deux joues, j’irai vous chercher querelle. » Je n’ai nullement dessein de publier les lettres de M. de Vigny toutes remplies de compliments et d’éloges pour moi : mais, puisqu’il niait en 4 835 le droit et la légitimité de ma méthode critique, je me contenterai de lui opposer ce passage d’une de ses lettres, du 29 décembre  1829 (je venais d’écrire dans la Revue de Paris un premier article sur Racine) : « Je suis distrait, et outre cela il m’arrive presque toujours d’être en présence de mes amis ce qu’est un amant devant sa maîtresse, si aise de la voir qu’il oublie tout ce qu’il avait à lui dire. […] Je me rappelle encore toutes les précautions qu’il nous fallut prendre : il était absent de Paris, on choisit exprès cet instant-là ; on usa de ruse ; on ne s’adressa pas à lui pour le peu d’indications biographiques qui étaient indispensables et qui eussent trop coûté à arracher, sans compter qu’on ne les eût obtenues sans doute qu’arrangées et embellies : ses plus anciens amis et principalement Émile Deschamps, son intime d’alors (et envers qui il a fait preuve, depuis leur brouille, d’une froide rancune irréconciliable), voulurent bien me renseigner tant bien que mal, et il n’y a rien d’étonnant qu’on se soit mépris d’abord sur quelques points et circonstances d’un intérêt tout domestique, notamment sur son mode et son degré de parenté avec l’amiral de Baraudin.

912. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Et pourtant, lorsque après les événements de juin 1832, à la suite de l’insurrection, Paris fut mis en état de siège, quand on put craindre à un moment une réaction sanglante et qu’il fut question d’insérer dans le National une protestation revêtue de signatures, Victor Hugo, que j’avais prévenu de la part de Carrel, me répondit par cette lettre, à laquelle je ne change pas un seul mot : « Je ne suis pas moins indigné que vous, mon cher ami, de ces misérables escamoteurs politiques qui font disparaître l’article 14 et qui se réservent la mise en état de siège dans le double fond de leur gobelet ! […] Il ne faut pas qu’un F… annonce en plein cabaret, pour la fin du mois, quatre belles guillotines permanentes dans les quatre principales places de Paris.

913. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

Né en 1785 dans l’Ardèche, il vint à Paris à l’âge de dix-neuf ans, c’est-à-dire tout au début de l’Empire ; et par ses goûts déclarés, par ses essais sérieux et variés en vers et en prose, par le caractère des doctrines, il mérita bientôt de se voir l’enfant chéri, le fils adoptif de la littérature alors régnante, de celle qui se rattachait plus étroitement aux traditions du xviiie  siècle. […] Il quitta Paris durant des années, et se voua en province, parmi les siens, à ce qu’il considérait comme de pieux devoirs.

914. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Il a débuté, si je ne me trompe, dans le journal dit la Chronique de Paris, et sous l’aile de M. de Balzac ; il a été d’abord son disciple dans la nouvelle, et le voilà près de devenir aujourd’hui son rival dans le roman. […] Il a rencontré dans une course des Alpes, puis retrouvé à Paris, la baronne Clémence de Bergenheim, une noble et chaste beauté ; il l’aime, il peut se croire aimé, et, sous prétexte d’un voyage du Rhin, accompagné de Marillac son fidèle Achate, il se jette dans les Vosges et va tenter aventure autour du château où la baronne, fuyant l’amant qu’elle porte en son cœur, passe l’été avec son mari.

915. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

D’abord, le préambule ordinaire : «… Mon ami secoua dans le foyer les cendres de sa pipe, et tout à coup : — Veux-tu que je te raconte mon premier réveillon à Paris ? […] Mais, en chemin, voyant son compagnon très poli et le sentant presque aussi timide qu’elle, elle s’enhardit, lui explique qu’elle est de la campagne, des environs de la Ferté-sous-Jouarre ; que ses parents, de petits cultivateurs, la croient en service à Paris ; et que, ayant tué leur porc à l’occasion de la Noël, ils lui ont envoyé tout un panier de provisions « pour faire une politesse à ses bourgeois ».

916. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Toutes les sociétés où Larroque, écrivain très-médiocre, étoit reçu dans Paris, sçavent comme la chose s’est passée. […] Il vient à Paris ; il y fait abjuration ; parle de son livre à quelques personnes, qui lui disent que c’est un livre affreux, que l’auteur, ayant voulu ménager les protestans & les catholiques, avoit également déplu aux deux partis.

917. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

… Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon, celui-là qu’on a peint en abbé du xviiie  siècle, parce qu’il avait dans l’esprit comme dans le menton la voluptueuse rondeur des abbés du xviiie  siècle. […] Dans ce recueil des Poésies complètes, les soupers, le bal masqué, le carnaval, tous les plaisirs de ce débauché de Paris, tiennent une large place comme sources d’inspiration, mais l’émotion du poète les attendrit et les idéalise : Monselet est, avant tout, un élégiaque.

918. (1887) Essais sur l’école romantique

C’est ce qui se fait en un certain coin de Paris, où M.  […] Victor Hugo a rebâti tout le Paris de ce temps, hommes et maisons. […] La description du vieux Paris est admirable. […] Le jour où une mode a pénétré en province, vous pouvez dire qu’elle est tombée à Paris. […] La Revue de Paris en promet une du bibliophile Jacob.

919. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Ce temps-là, la campagne d’Éragny, près de Paris, fut le théâtre de leur félicité. […] Après l’apaisement de la Terreur, il était venu accomplir ses études à Paris. […] Arrivé à Paris pendant les années du Directoire, il se mêla à la jeunesse dorée qui frémissait à la vue d’un jacobin, et qui se préparait aux duels, cette gymnastique de la vengeance contre les meurtriers de ses pères. […] L’hiver, il revenait chez son frère, à Paris ; il ne voyait que quelques hommes impartiaux et retirés des affaires depuis la révolution de 1830. […] Quelquefois, se mettant en fureur à la vue de ce grand nombre de misérables dont Paris est rempli: « Que n’envoie-t-on, s’écriait-elle, ces fainéants périr dans nos colonies ? 

920. (1895) Hommes et livres

Et nos Français les y rencontraient ; ou bien d’Avignon ils se laissaient aller à pousser quelque pointe dans le royaume, parfois jusqu’à Paris. […] Les uns prennent l’histoire des provinces, un autre celle de Paris. […] Il devenait incrédule, quand il voyait son Paris faire pendant à Rouen ou à Rome, et la place Royale devenir mitoyenne du Louvre. […] Alberoni a fait rire les fins seigneurs habitués à la pointe aiguë des beaux esprits de Paris. […] Les résidents de Paris, de Madrid crevaient de faim, vivaient d’industrie et de dettes.

921. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Le lendemain de la répudiation du drapeau rouge, le dimanche qui suivit la révolution du 24 février 1848, le peuple bouillonnait encore sur la place de Grève, ce mont Aventin des insensés, où se proclamait la loi agraire de Paris. […] XII Nous nous mîmes en marche à travers une foule innombrable vers la place de la Bastille ; deux millions d’hommes de Paris et des villes et villages nous y attendaient, les uns sous les armes, les autres désarmés. […] « — Conduisez-moi, lui dis-je, de manière à éviter la rencontre des foules ou des colonnes de garde nationale qui sillonnent les grandes rues de Paris en ce moment. […] Les mêmes étudiants, ivrognes précoces ou libertins blasés, devenus émeutiers par désœuvrement, puis républicains par fantaisie, volent la vie et le sang de leurs concitoyens dans une barricade servie par des gamins de Paris et par des filles des rues, et se font tuer eux-mêmes avec autant d’héroïsme que d’indifférence. […] Prendre les ordres de Valjean contre le vol, de Thénardier contre le maraudage, des étudiants contre la débauche, des gamins héroïques de Paris et des jeunes émeutiers de la barricade sur l’organisation savante du travail et de la société parfaite, contre le luxe des riches et contre la misère du chômage du peuple, est une homéopathie par le vice, l’ignorance et le sang, qui nous laisse quelque doute sur la guérison du corps social.

922. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

La première année, tandis que le roi allait en Flandre, ils restèrent à Paris, et s’en tirèrent par un mot d’esprit : « Leurs tailleurs avaient été plus longs à leur faire des habits de campagne que Sa Majesté à prendre les villes qu’elle assiégeait. » Mais l’année suivante, il fallut partir ; et leur ignorance des choses militaires, leur gaucherie à cheval, leur peu d’inclination à se faire tuer, donnèrent lieu à toute sorte d’épigrammes et d’anecdotes, dont s’amusèrent leurs ennemis, leurs envieux et la malignité secrète des indifférents. […] À Bâville ou à Paris, depuis le temps même des Satires, notre poète tenait une grande place dans le cercle des Lamoignon. […] Bourdier s’étant retiré pour n’être pas témoin d’une entreprise aussi téméraire » ; l’éclatant monosyllabe qu’il articula en sortant de l’eau, et que jamais il ne put arriver depuis à faire sortir une seconde fois de son gosier ; enfin son retour à Paris, et toutes les recettes dont il essaye, sans confiance et jamais tout à fait sans espoir, tisane d’érysimum, grains de myrrhe transparente, et même simple eau de poulet, qui avait rendu la voix à un chantre de Notre-Dame : tout cela fait une comédie digne de Molière. […] Il accueillait tous les Lyonnais de distinction qui venaient à Paris, reconnaissant envers leur ville de bons intérêts qu’elle lui servait depuis tant d’années qu’il y avait placé ses fonds. […] En 1702, Brossette revient à Paris : il court à Auteuil, un dimanche, vers dix heures du matin.

923. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Il est entré dans Paris. […] Dans peu de jour, j’irai l’attaquer à Paris. […] À Paris ! à Paris !  […] Gazier, maître de conférences à la faculté des lettres de Paris.

924. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Paris, Cherbuliez. […] Paris, Cherbuliez. […] Paris, Michel Lévy frères, 1860. […] Paris, Cherbuliez. […] Paris, Hachette, 1863.

925. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Paris, 14 mars 1885. […]   Paris. — Imprimerie Morellet et Cie, 24, rue des Martyrs. […] Frédéric Gagneux : André Suarès et le wagnérisme (Paris, Classiques Garnier, 2009, p. 123), Jean-Jacques Nattiez : Wagner androgyne (Paris, Christian Bourgeois, 1990). […] Sur cette question et l’évolution de sa pensée, on pourra se reporter à Edouard Sans : Richard Wagner et la pensée schopenhauerienne, Paris, C. […] Charles Joly imagine qu’on pourrait construire à Paris, le « théâtre idéal ».

926. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

La France des bataillons scolaires, des sociétés de gymnastique, des lycées de filles ne sera bientôt plus la France du second empire, qui était sûrement bien différente à Paris et au fond du Morbihan. […] Mais ces mêmes milieux et ces mêmes époques n’ont-ils pas produit Rembrandt en Hollande, Pascal et Saint-Simon à Paris ? […] Aussi dans ce milieu, qui paraît cependant avoir encore une physionomie marquée de gaieté légère, de bruyante agitation, — le Paris de la fin de ce siècle, — le roman va de Feuilletdj à M. de Goncourt, de Zola à Ohnetdk, le conte, de M.  […] En lisant la description d’un site connu de Paris par un romancier naturaliste, on pourra croire que le lecteur n’admirera ce morceau que s’il est exact, c’est-à-dire s’il reproduit ses souvenirs, les résidus de ses perceptions. […] Par contre, certains de nos peintres, comme Gustave Doré, sont estimés à l’étranger seulement ; nos musiciens sont, pour la plupart, mieux appréciés en Allemagne qu’à Paris.

927. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Paris, 1898, p. 176. […] BERNARD-LEROY, L’illusion de fausse reconnaissance, Paris, 1898. […] Matière et Mémoire, Paris, 1896, en particulier pp. 184-195. […] I, Paris, 1903, p. 287 et suiv. […] Voir matière et Mémoire, Paris, 1896, chap. 

928. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Bienheureux lès auteurs qui vivent à Paris et qui n’ont qu’à pousser le coude à leurs camarades de la presse ! […] À Paris, le char d’Apollon est un fiacre. […] Paris est l’unique centre où se fassent, en France, les réputations littéraires. […]   Paris reste donc bien la grande fabrique centrale des réputations littéraires, et c’est à Paris que doit se rendre tout écrivain français qui veut parvenir. […] À Paris, un salon de peinture ne suffit plus ; il y en a deux, il y en a trois, il y en a dix.

929. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Et ces goujats crient qu’ils vont montrer les lettres à tout Paris. […] Pour moi il me semble bien difficile de refuser à Brichanteau l’accent de Paris. […] C’est un Parisien qui aime Paris et qui l’avoue, et cela lui a fait tort. […] Ce Parisien, qui a le ridicule d’adorer Paris, est de plus « un homme sensible ». […] Et le Parisien reprend le train de Paris en emportant Geneviève.

930. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Le général de Flers, nommé ensuite général en chef, était un homme de trente-six ans, de naissance noble, qui avait servi sous Dumouriez, et que recommandait l’honorable capitulation de Bréda ; ami de la Révolution, mais froid, renfermé en lui-même, et déjà débordé, il n’eut que le temps de rendre à l’armée qui s’essayait un éminent service ; puis, destitué, dénoncé comme traître, il alla périr à Paris sur l’échafaud. […] Arrivé à Paris, il va nous présenter l’exemple, peut-être unique alors, d’un général dénoncé et suspendu, qui se justifie, trouve grâce aux yeux de la Convention, et, au lieu d’être dévoré par le Sphinx ou le Saturne révolutionnaire, est renvoyé à son armée avec accroissement de confiance et d’honneur. […] Dagobert, arrivant à Paris pour se justifier auprès du terrible Comité, fit comme au feu (nous dit le commandant Fervel) : au lieu de s’en tenir à la défensive, il alla en avant et attaqua.

931. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Figurons-nous bien, car c’est le devoir de la critique de se déplacer ainsi à tout moment et de mettre chaque fois sa lorgnette au point, — figurons-nous donc, non pas seulement dans la salle de l’hôpital de la Trinité à Paris (cette salle me semble trop étroite), mais dans une des places publiques d’une de ces villes considérables, Angers ou Valenciennes, devant la cathédrale ou quelque autre église, un échafaud dressé, recouvert et orné de tapisseries et de tentures magnifiques, et tout alentour une foule avide et béante ; des centaines d’acteurs de la connaissance des spectateurs, jouant la plupart au vrai dans des rôles de leur métier ou de leur profession : des prêtres faisant ou Dieu le Père ou les Saints ; des charpentiers faisant saint Joseph ou saint Thomas ; des fils de famille dans les rôles plus distingués, et quelques-uns de ces acteurs sans nul doute décelant des qualités naturelles pour le théâtre ; figurons-nous dans ce sujet émouvant et populaire, cru et vénéré de tous, une suite de scènes comme celles que je ne puis qu’indiquer : — le dîner de saint Matthieu le financier, qui fait les honneurs de son hôtel à Jésus et à ses apôtres, dîner copieux et fin, où l’on ne s’assoit qu’après avoir dit tout haut le bénédicité, où les gais propos n’en circulent pas moins à la ronde, où l’un des apôtres loue la chère, et l’autre le vin ; — pendant ce temps-là, les murmures des Juifs et des Pharisiens dans la rue et à la porte ; — puis les noces de Cana chez Architriclin, espèce de traiteur en vogue, faisant noces et festins, une vraie noce du xve  siècle ; — oh ! […] M. Louis Paris, dans son analyse, a tiré parti de cet endroit le plus remarquable du vieux Mystère et l’a mis dans tout son jour. […] M. Paulin Paris, que cette scène, ainsi que celles de Lazare et de la Madeleine et quelques autres encore, où l’on apercevrait tout au plus des tronçons de drame, appartiennent à « l’art le plus élevé. » C’est le fond moral tenant au christianisme même, qui fait, ici l’élévation.

932. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Il était reçu avocat au Parlement de Paris en 1664, c’est-à-dire à vingt et un ans. […] Non content d’écrire à Louvois pour réclamer des mesures de rigueur, et avant même d’avoir la réponse, Foucault s’adresse au Père de La Chaise pour lui suggérer d’autre part des moyens auxiliaires plus doux ; il propose non plus ici des cavaliers et des dragons, mais d’autoriser une conférence, par exemple, où les points controversés soient agités, disant que les ministres et les principaux religionnaires de ces contrées ne cherchaient qu’une porte honnête pour rentrer dans l’Église : « Ceux, ajoute-t-il, qui sont les plus considérés et les plus accrédités dans le parti m’ont assuré que c’était la seule voie qui pût faire réussir le grand projet des conversions ; que celles de rigueur, de privation des emplois, les pensions et les grâces seraient inutiles. » Dans un voyage qu’il fait à Paris, il en parle également au chancelier Le Tellier, lequel a d’ailleurs peu de goût pour Foucault, et qui ferme l’oreille à sa proposition : « Il la rejeta absolument, disant qu’une pareille assemblée aurait le même succès que le Colloque de Poissy ; que le pape trouverait mauvais que l’on fît une pareille conférence sans sa participation, et me défendit d’en parler au roi. […] « Au mois de décembre 1682, j’ai proposé à M. le chancelier Le Tellier et à M. de Châteauneuf la démolition du temple de Montauban, sur des contraventions aux édits qui défendent aux ministres de recevoir à leur cène des nouveaux convertis, les temples de Bergerac et de Montpellier ayant été démolis suc ce fondement » Il insiste et revient à la charge deux mois après : « Au commencement de février 1683, le Parlement de Toulouse ayant décrété de prise de corps les ministres de Montauban pour contraventions aux édits, j’ai mandé à M. le chancelier, à MM. les ministres, à M. l’archevêque de Paris et au Père de La Chaise (il n’en oublie pas un), que ce décret n’avait causé aucune émotion parmi les religionnaires, et que l’on pouvait sans aucun danger faire démolir leur temple.

933. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Or, Mme la comtesse Agénor de Gasparin, — c’est elle en toutes lettres, — femme d’un homme de cœur et d’un homme de bien, Genevoise de famille et de naissance, de la haute bourgeoisie ou de l’aristocratie de cette république (c’est tout un), passant certaines saisons à Paris, mais établie et vivant plus ordinairement en son château ou manoir au pied du Jura suisse, dans le canton de Vaud, dans le pays de Glaire d’Orbe, a publié, en ces dernières années surtout, une série d’esquisses, d’impressions morales ou pittoresques, de tableaux paysanesques ou alpestres avec intention et inspiration chrétienne très-marquée46, toute une œuvre qu’il est naturel de rapprocher des Lettres et Journaux d’Eugénie de Guérin. […] Ce sentiment ne prit point corps ni figure : Maurice, pauvre et n’ayant rien à offrir, alla à Paris suivre ses études, s’attacha à M. de Lamennais, le quitta, donna des leçons, essaya de la vie littéraire ; distrait et guéri, une jeune fille riche, une de ses élèves créole, se rencontra qui se prit de goût pour lui ; il se maria pour mourir presque aussitôt. […] Écrivant à la baronne de Maistre, son amie de Paris, qui sera sa confidente passionnée comme Louise est sa correspondante virginale et innocente, elle lui dira après toutes ses douleurs épuisées et quand le calice est bu : « Je ne sais rien qui me fasse plaisir ; le cœur est mort, mais de votre côté il y a des cordes vives et je dirais vibrantes, si j’étais Sophie l’aimable, la trop bien disante. » Ainsi elle croit avoir besoin, pour risquer une expression qui nous paraît si simple, de se couvrir de l’autorité d’une amie.

934. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Paris est de nuit éclairé par des milliers de becs de gaz, qui font paraître impossibles et comme fabuleuses ces terreurs de nos pères, ces peurs de brigands ou, qui pis est, de fantômes et de spectres qu’engendrait l’approche de l’heure de minuit. […] Paris, aux bureaux de l’Encyclopédie, rue de l’Université, 25. — Je laisse cette indication qui rappelle un vaste et noble projet, une entreprise généreuse, déjà fort voisine de l’exécution, et qui s’est dissipée en fumée. […] Duveyrier n’a guère survécu à sa prédication dernière ; il est mort à Paris le 9 novembre 1866.

935. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Si l’auteur, sous le coup d’un mandat d’arrêt, va se promener au Jardin des Plantes, et s’il monte au labyrinthe, il jette de là un regard sur Paris, « cette magnifique cité que la tyrannie couvrait de son crêpe. » Il nous décrit du haut de ce belvédère toutes ses pensées, ses réflexions mélancoliques, et il prolonge jusqu’au soir « le rêve du sentiment. […] Voilà, par exemple, Rœderer qui, pour le Grand-duché de Berg, était à Paris le ministre avec lequel M.  […] A peine arrivé à Paris, il allègue auprès de M. de Talleyrand les serments qu’il a prêtés et qui le lient.

936. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Walckenaer était né à Paris le 25 décembre 1771, très Parisien malgré ce nom de physionomie étrangère. […] Après un séjour de dix-huit mois à la frontière des Pyrénées, à la division de Saint-Jean-Pied-de-Port, où il fut employé en qualité d’inspecteur général des transports militaires, il se dégagea, revint à Paris, s’y maria avec la nièce de M.  […] Il se retira peu après et ne rentra en place qu’avec la Restauration : on le voit maire d’un arrondissement de Paris d’abord en 1814, puis secrétaire général de la Seine, et finalement préfet à Nevers et à Laon jusqu’en 1830.

937. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Cette narration nous fait connaître en détail ce qui arriva, en 1871, au général gouverneur de Paris. […] Et voilà pourquoi la ville de Paris fut prise par les Prussiens. […] Le pauvre garçon se préparait à venir à Paris, pour voir l’Exposition. […] Excellentes notes à l’école de Brienne et à l’École militaire de Paris. […] Par la plus heureuse des coïncidences, ils furent célébrés à Paris, au même moment, en deux endroits divers.

938. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Seulement une gravelure à deux compartiments, l’un représentant Paris, l’autre représentant Pékin. » « J.  […] Berlioz de choisir assez mal son temps pour faire une fugue en Allemagne, il faudra que le journal le plus justement accrédité de Paris fausse compagnie au chef-d’œuvre ressuscité ? […] La lithographie s’appellera tour à tour, selon la circonstance et avec un châle en moins ou des moustaches en plus, Fualdès, madame Lafarge, le général Cavaignac, l’archevêque de Paris. […] Bien qu’il ait vécu en solitaire à Paris et en mahométan à Constantinople, Gérard a aimé, — une seule femme, — et l’a aimée jusqu’au tombeau. […] Matharel de Fiennes, le seul feuilletoniste qui puisse donner, loin de Paris, l’idée du théâtre parisien.

939. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

monsieur, je viens de lire ceci : « L’autre soir, le Mage Papus convoquait au 29 de la rue de Trévise les Mages de Paris. […] — Je voyais très souvent Villiers de l’Isle-Adam pendant les sept mois que j’ai passés à Paris. […] Ses sympathies à Paris : — Oh ! […] Le train de Paris passe à huit heures cinq. […] — Horreur de Paris, me dit-il ; — non pas haine : terreur.

940. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Il m’a dit : « Tu vas à Paris, c’est un pays de perdition… lis Tertullien. » Et je lis Tertullien. […] Au bal de l’Opéra, il avait été présenté à Saint-Victor un jeune Anglais, qui lui avait dit simplement, en manière d’entrée de conversation « qu’on ne trouvait guère à s’amuser à Paris, que Londres était infiniment supérieur, qu’à Londres il y avait une maison très bien, la maison de mistress Jenkins, où étaient des jeunes filles d’environ treize ans, auxquelles d’abord on faisait la classe, puis qu’on fouettait, les petites, oh ! […] Nous sortons, nous allons au hasard dans Paris ; enfin, fatigués, nous nous attablons à une table de café. […] Paris, 1er novembre En passant devant la fontaine Saint-Michel, devant ces monstres bourgeois, les monstres de la Chine et du Japon me reviennent dans la pensée. […] Paris a le cerveau, comme l’homme, en haut ; et ce qui court, ce qui se sert de ses jambes : boutiques, entresol, est en bas ; et ce qui digère est au premier : — la maison est un individu.

941. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Cousin ou des motifs des actions des hommes » : Egger se réfère à la lettre CLI de la Correspondance inédite de Stendhal, Paris, Michel Lévy, 1855, t.  […] Quicherat, Procès de Jeanne d’Arc, [la référence précise est : Jules-Etienne Quicherat (1814-1882), Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc, dite la Pucelle, publiés la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque royale, suivis de tous les documents historiques qu’on a pu réunir et accompagnés de notes et d’éclaircissements, Paris, J. […] M. Gaston Paris sur Le conte du Petit Poucet. […] [Alphonse Daudet, Le Nabab : mœurs parisiennes, Paris, Charpentier, 1877, p. 47-48 (début du ch.  […] [La référence exacte est Edmond Scherer (1815-1889), Diderot : étude, Paris, C.

942. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Mais sa sœur avait connu à Paris un jeune abbé, intelligent et ambitieux, M.  […] Sa famille vint à Paris après la Terreur, pour fonder une imprimerie. […] Ils quittèrent Paris et se retirèrent à la campagne. […] La capitulation de Paris provoqua chez lui une première attaque d’apoplexie. […] Paris, Marpon et Flammarion, 1888.

943. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Parce que « tout Paris » vantait son éloquence, il se croyait éloquent. […] Dans le barreau de Paris, M.  […] P*** si impatient de me savoir hors de Paris ? […] Revue de Paris, t.  […] Revue de Paris.

944. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Je lui dis que c’était une des plus puissantes affections de l’homme. « Un cœur paternel, repris-je ; non, il n’y a que ceux qui ont été pères qui sachent ce que c’est ; c’est un secret heureusement ignoré même des enfants. » Puis continuant, j’ajoutai : « Les premières années que je passai à Paris avaient été fort peu réglées ; ma conduite suffisait de reste pour irriter mon père, sans qu’il fût besoin de la lui exagérer. […] La vraie place d’une statue de Diderot est à Paris, au seuil et près du péristyle du palais des Beaux-Arts.

945. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Rousseau voyait le ciel bleu, comme tout le monde : Bernardin de Saint-Pierre y a trouvé du vert, même « sur l’horizon de Paris », par une « belle soirée de l’été ». […] , Paris, 1892, in-8.

946. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Jamais Athènes, jamais Paris ne vit tant de cabaleurs. […] Le ridicule rival de ce grand homme mourut à Paris d’apoplexie, l’an 1698.

947. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Lorsque la comédie de l’Enfant prodigue parut, tout Paris fut partagé pour deviner le nom de l’auteur, qui ne se déclaroit pas. […] « Je suis, lui répondit-il, comme le mari d’une coquette, dont tout le monde jouit excepté lui. » Enfin, l’abbé Desfontaines mourut à Paris, au mois de décembre 1745.

948. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Cette question, on le sait, fut la décapitation de la France par Paris, la question de la centralisation même. […] III Tel était, en effet, le groupe de ces hommes qui voulurent et tentèrent de ranimer ces villes dont la vie, absorbée par Paris, depuis longtemps s’était retirée.

949. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

Adam Mickiewicz, dans son temps, a été plus heureux… Mais si, dans le sien, Duruy, l’homme des initiatives, mais que j’estime, moi, pour ce crâne amour des initiatives, en prenait une généreuse vis-à-vis de Louis Wihl, qui a besoin de Paris pour ses travaux, Duruy honorerait également le talent, le malheur et son ministère… 33. […] Prudhomme (Grenoble) ; Thirifocq (Paris).

950. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

MOUTIER, L’aphasie de Broca, Paris, 1908 (en particulier le chap.  […] Pierre JANET, Les obsessions et la psychasthénie, Paris, F.

951. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

De ces arrêts en vain notre raison murmure ; Nous sommes les ultras de la littérature ; Et, comme en tous pays les ultras sont des fous, Dans Paris, sans façon, l’on se moque de nous. […]      Vous me direz en vain que ce genre est bizarre ; Qu’il infesta Paris d’une école barbare ; Que, le maître excepté, ces nouveaux Lycophrons Devraient tenir séance aux petites-maisons ; Que, ne pouvant du maître imiter le génie, À défaut de sa verve, ils ont pris sa manie ; Que, pour être immortel, il faut du sens commun, Et que les temps futurs n’en connaîtront pas un.

952. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ampère, né à Lyon en août 180075, fils du savant géomètre et physicien illustre, fut élevé et nourri à Paris à partir de 1804. […] Ampère revint à Paris une quinzaine environ avant Mme Récamier. […] Nous serons à Paris, je crois, seulement vendredi. […] Rome ne l’aurait pas si fort captivé, ni transformé jusqu’à la moelle en citoyen romain ; Paris serait resté son centre et sa capitale, il n’aurait plus fait l’école buissonnière en grand. […] Tamisier, bibliothécaire de l’Athénée de Marseille, 1 vol. in-18, Paris et Marseille, 1864.

953. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Quand il revient pour la première fois d’Amérique, La Fayette, reçu, complimenté à la cour, exilé pour la forme, est fêté à Paris. […] Or ce peuple-là de Paris n’était lui-même qu’une des variétés de la grande nation. […] Le tocsin avait sonné dès le matin du 5 octobre, Paris était en insurrection, les faubourgs débouchaient en colonnes pressées, l’on criait : A Versailles ! […] En la faisant bien comprendre dans son ensemble, il reste un point auquel il réussit difficilement à nous accoutumer : c’est lorsqu’aux Cent-Jours, et Bonaparte arrivant sur Paris, La Fayette, qui s’est rendu à une conférence chez M.  […] Envoyé très-souvent de Chartres à Paris pour les affaires du diocèse ou du chapitre, il jouissait de la capitale en amateur spirituel, en dilettante, et il passait à Chartres, dans ses courts retours, pour un grand dévot, parce qu’il était sérieux.

954. (1925) Comment on devient écrivain

Flaubert, il faut le « déboulonner. » Mais c’est dans le grand public, loin de Paris et des villes importantes, que la gloire révèle toute sa misère. […] Célèbre le lendemain de la publication de Rarahu, Loti ne fréquentait ni les journaux ni les salons et n’habitait même pas Paris. […] On fait des romans avec n’importe quoi, sur n’importe quoi. « Le roman, dit Lucien Delpech (Revue de Paris, 15 juillet 1923), n’est plus un genre, c’est un dépotoir. […] Si le roman rustique tente l’observateur de province, le roman mondain exerce encore plus d’attraction sur les débutants qui viennent vivre à Paris.‌ […] Ce fut une joie dans Paris, quand on apprit que le célèbre écrivain, l’intarissable causeur, allait probablement raconter de vive voix les pittoresques souvenirs de sa vie !

955. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Il disait souvent à l’un de ses amis en le consultant à propos des Soirées de Saint-Pétersbourg  : « Mettons cela, ajoutons cela encore, ça les fera enrager là-bas. » Il écrivait à un autre : « Laissons-leur cet os à ronger. »  — Là-bas, c’est-à-dire Paris, Paris et l’esprit qui y régnait ; c’était pour lui à la fois Carthage à détruire, Athènes à narguer, sinon à charmer. […] Au fait, il aimait la France, quoiqu’il ne dût jamais venir à Paris que quelques jours sur la fin. […] Quand il se trouva à Paris un moment, en 1817, sa montre ne marquait plus du tout la même heure que la France : était-ce à l’horloge des Tuileries qu’était toute l’erreur ? […] Tout ce qui se passe me rappelle la fameuse réponse faite à Charles-Quint par un gentilhomme français son prisonnier. — Monsieur un tel, combien y a-t-il d’ici à Paris ?   […] Un des vaisseaux de la flotte, qui partait alors pour la France, fut mis à sa disposition : « Une circonstance aussi inattendue, écrivait-il, m’envoie à Paris, ville très-connue, et que cependant, selon les apparences, je ne devais jamais connaître. » Il y séjourna bien peu de temps : arrivé à Paris le 24 juin, il était rendu à Turin le 22 août.

956. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Matière et Mémoire, Paris, 1896, chap.  […] Cf. du même auteur : La nature humaine, Paris, 1903, p. 312 et suiv. […] Vignon, Recherches de cytologie générale sur les épithéliums, Paris, 1902, p. 655. […] VII, Paris, 1886, p. […] Barbier, Paris, 1887, p. 46.

957. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Pour vous, mon cher Monsieur, vous avez un avantage de plus, vous êtes venu habiter parmi nous ; vous avez été de Paris ; vous êtes aujourd’hui de Berlin : demain, je l’espère bien, vous nous reviendrez et vous serez de Paris. […] Paris, ce 2 novembre 1863. […] La passion du théâtre est telle en France, que le peuple de Paris, quelle que soit sa misère ne saurait jamais s’en passer. […] Ce drame atroce est encore joué à Paris avec le plus poignant effet par l’admirable acteur Frédéric Lemaître. […] Enfin, à l’heure qu’il est, Frédéric Lemaître vieux, cassé et sans voix, est encore de beaucoup le plus grand comédien de Paris.

958. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Vellini n’a pu se résigner à ce Paris où Marigny n’est plus ; et voilà qu’elle s’abat sur les côtes de Normandie, affamée d’amour et voulant son Ryno. […] « À Paris, même antienne. […] À peine de retour à Paris, je cours à la Revue créole protester (comme je suis jeune !) […] Un convive, frais débarqué de son Paris, saisit au passage le mot « jardin des plantes ». […] » — Paris et le peuple rustique

959. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

On doit supposer que sa famille jouissait d’une certaine aisance ; car elle fit cultiver son éducation, et Geoffroy commença ses études d’une manière assez brillante chez les jésuites de Rennes, pour être appelé ensuite à Paris au collège de Louis-le-Grand. […] Dénoncé, poursuivi par les journalistes de cette époque, non seulement il fut obligé de renoncer à sa place, mais encore de quitter Paris et de se cacher dans un village. […] Au troisième livre de l’Iliade, la querelle des Grecs et des Troyens est remise aux mains de Paris et de Ménélas. […] Cependant, après la défaite de Paris, une flèche indiscrètement lancée rallume la guerre ; tant il est difficile à deux nations rivales de s’accorder tant qu’elles ont la force de combattre ! […] Dorante arrive de Poitiers à Paris pour y faire son cours de galanterie ; il ne respire que plaisirs ; son imagination est pleine de bonnes fortunes ; sa bonne mine va subjuguer tous les cœurs.

960. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

On a généralement blâmé l’auteur de Charles IX d’avoir montré le cardinal de Lorraine bénissant des poignards à Paris dans le temps où ce prélat était à Rome. […] C’est à Paris ; c’est donc à l’hôpital des fous ? […] Madame de Caylus, au contraire, pense que la pièce avait été mieux jouée par ces aimables pensionnaires qu’elle ne le fut depuis par les comédiens de Paris. […] Il n’a qu’un rang médiocre parmi les comiques : ce n’est qu’un faiseur de pièces à tiroirs, parce qu’il était sans goût, sans études, et qu’il vint à Paris, n’ayant pour toute littérature que le patois bourguignon. […] Pothier, président à mortier au parlement de Paris ?

961. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Napoléon rentré à Paris, les négociations de 1806, pour convertir en traité de paix les conventions sommaires de Presbourg, s’ouvrent. […] La Révolution, en effet, rebroussant sa route de Paris à Berlin, semblait venir remonter à Berlin à une de ses sources ; mais ce prétendu reflux de la Révolution sur Berlin n’était qu’une illusion ; un esprit aussi net que celui de M.  […] À dater de ce retour lamentable de Napoléon à Paris, où il entre seul avec le fantôme de son armée ensevelie, M.  […] Quel autre que lui pouvait entrer pertinemment dans l’exposition et dans l’analyse intelligente de ces négociations, jusque-là ténébreuses, du Concordat avec la cour de Rome ; du droit ecclésiastique avec le concile de Paris, du droit allemand avec les princes médiatisés de la Confédération du Rhin, des traités de Tilsitt, de Presbourg, des conférences de Dresde, des perfidies diplomatiques de Bayonne, des ultimatum aussitôt retirés qu’avancés du congrès de Dresde ? […] Nul ne sait ce qu’il serait advenu de la France si le Directoire ou si les autres gouvernements nationaux que la France libre allait se donner sous d’autres formes n’avaient pas été sabrés par le général revenu du Caire à Paris ; mais, s’il est douteux que ces gouvernements eussent fait passer en triomphe la France de Rome et de Madrid à Vienne, à Berlin, à Moscou, par toutes les capitales de l’Europe, il est douteux aussi que ces gouvernements eussent anéanti sous les pieds des soldats tous les fruits si chèrement achetés de la révolution de 1789, et qu’ils eussent ramené deux fois sur leurs pas les invasions étrangères au cœur de Paris.

962. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Ainsi de Lyon à Paris. […] Cette maison était une espèce de château antique qui touchait aux murs de Paris, assez grand, et de forme triangulaire. […] Je reçus l’argent qu’il me fallait pour mes statues, et je commençai par celle de Jupiter, qui était déjà assez avancée lorsque le roi revint à Paris. […] Il vint à Paris le visiter dans l’hôtel de Nesle. […] Quoique je le voie souvent, jamais il ne me demande rien ; il ne pense qu’à son travail : c’est pourquoi je veux le fixer à Paris à force de récompenses.

963. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Car, d’abord, Paris, c’est trente-six mille choses à la fois ; et puis on sait que la plupart de ceux qui passent pour représenter l’esprit de Paris sont venus des plus lointaines provinces… Et pourtant, oui, il y a des Parisiens, puisqu’il y a Béranger et puisqu’il y a M.  […] Et je fais cette première remarque que l’auteur de la _Grève des forgerons_ est adroit, en effet, comme un ouvrier de Paris. […] François Coppée, lui du moins, est bien de Paris ? Il est même le seul de nos poètes qui soit de Paris à ce point. […] Il survit on ne sait comment, avec un ventre d’argent, dit la légende  À Sedan, il conduit une des charges héroïques  Il entre dans Paris avec l’armée de Versailles.

964. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Fox, l’orateur d’opposition par excellence, venu à Paris pour admirer de plus près la dictature. […] C’est ce qu’il faisait à Paris, en affectant l’estime pour un génie de parole dont il méprisait au fond les doctrines. […] Ces conjurés débarquent en France, entrent furtivement à Paris, y ourdissent leur trame, cherchent à s’associer un homme dont le nom militaire soit un entraînement certain pour l’armée. […] Le fils du prince de Condé, le duc d’Enghien, jeune prince de grande race militaire et de haute espérance, se trouve à sa portée, quoique sur un territoire étranger et inviolable ; il le fait arrêter, conduire à Paris, juger par une commission, fusiller dans le fossé de Vincennes, les pieds sur sa tombe. […] — Dans un temps, avait répondu Moreau, dans un temps où l’armée de Condé remplissait les salons de Paris et ceux du premier Consul, je pouvais bien m’occuper de rendre à la France le conquérant de la Hollande.”

965. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Il fait venir un de ses confidents de Saumur, le charge d’aller à Paris négocier un accommodement avec les créanciers de son frère mort. […] Le neveu, de son côté, avait écrit à Paris de vendre tous ses objets personnels ; il en avait reçu un peu d’argent ; il montra de plus à son oncle des bijoux. […] Sa richesse à lui s’élevait alors à une inscription de cent mille livres de rente à Paris, deux millions quatre cent mille francs en or ; la terre de Froidfond et tous ses biens autour de Saumur : le tout approchant de dix-sept millions. […] Le chagrin est entré chez moi avec la mort de mon frère, pour lequel je dépense, à Paris, des sommes… les yeux de la tête, enfin ! […] Il s’y attache, et après quelques semaines de séjour à Paris, il écrit une honnête défaite à sa cousine en lui renvoyant les dix mille francs qu’elle lui a prêtés et en lui redemandant sa cassette.

966. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Dans l’Université de Paris, qui servait de modèle aux autres, la théologie avait la première place : c’était un arbre touffu et immense qui couvrait tout de son ombre. […] Au moyen âge, quantité de villes en possédaient une ; Toulouse avait déjà « ses jeux floraux », dont Ronsard et Victor Hugo n’ont point dédaigné de cueillir les fleurs symboliques ; Clermont, Rouen avaient leurs « puys » et le grand Corneille, avant de tenter fortune à Paris, brigua les couronnes de sa cité natale. […] Paris. […] Perrin, Paris, 1899. […] Paris, Perrin et Cie. 1896.

967. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Après de premières études classiques et sévères faites à la Ferté-Milon, sous la direction de son tuteur, le crédit de ses tantes religieuses au monastère de Port-Royal, près Paris, le fit entrer au nombre des disciples de cette savante et sainte maison. […] À seize ans il vint les terminer à Paris, au collège d’Harcourt. Un des associés libres de Port-Royal, M. le Maistre, lui prêtait sa chambre à Paris, et le traitait en fils plus qu’en disciple. […] Il se renferma dans la solitude de ses pensées et de ses poètes grecs, et il ébaucha, à l’insu de son oncle, la tragédie de la Thébaïde ou des Frères ennemis ; il méditait de la donner au théâtre à son retour à Paris. Les obstacles qu’il trouva dans le clergé d’Uzès et le refus d’un petit bénéfice ecclésiastique résigné en sa faveur par son oncle l’aigrirent de plus en plus contre l’Église et précipitèrent son retour à Paris.

968. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

En 1827, il remporta le grand prix de philosophie au concours général de l’élite des étudiants de Paris ; il n’avait que dix-sept ans. […] Je n’habitais Paris qu’en passant ; Hugo et Nodier me le firent seulement remarquer comme une ombre qui aurait un jour un nom d’homme. […] Ces deux hommes étaient alors lord Byron en Angleterre, Henri Heine en Allemagne, et ensuite à Paris. […] Proscrit de son pays pour quelques peccadilles de satiriste, il était venu à Paris ; il s’y était fait le Coriolan de plume de sa patrie. […] Laurent Pichat, poète et politique de la même main, fait aujourd’hui même dans la Revue de Paris, une allusion par réticence à cette infortune de cœur d’Alfred de Musset, hélas !

969. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Il commença ses études à Paris dans l’institution de M. […] M. de Vigny, alors officier dans la garde, tantôt à Courbevoie, tantôt à Vincennes, mais toujours à portée de Paris et le plus souvent à la ville, essayait et caressait dans ce cercle ami ses prédilections poétiques. […] M. de Vigny ne quitta véritablement Paris et ne dut interrompre ses habitudes du faubourg Saint-Honoré, sa seconde patrie depuis son enfance, que lorsqu’il passa dans l’infanterie de ligne ; sa plus forte absence, entrecoupée de retours, fut de 1823 à 1826. […] Le directeur de la Revue et moi, nous profitâmes donc d’un moment où il était absent de Paris pour brusquer en apparence et faire passer l’article, dont il n’aurait ensuite qu’à prendre son parti. […] « 14 juillet 1829. » La lettre suivante a plus d’importance, puisqu’elle roule tout entière sur cette méthode même de critique que j’essayais alors pour la première fois avec quelque étendue dans mes articles de la Revue de Paris : De Vigny qui en parlait de la sorte au début, et avec une complaisance infiniment trop marquée pour être mise sur le compte de la simple politesse, était certes bien loin d’estimer cette façon d’analyse fausse et mauvaise en soi, et, peu s’en faut, impie dans son application aux poëtes : il a attendu pour cela qu’elle le prît lui-même au vif pour sujet et qu’elle n’entrât pas absolument dans le joint de son amour-propre : « 29 décembre 1829.

970. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Claire-Élisabeth Gravier de Vergennes naquit à Paris, en 1780. […] Son père, maître des requêtes, avait été intendant à Auch, et occupait à Paris, au moment de la Révolution, une place importante, quelque chose comme une direction générale ; il fit partie en 89 de l’administration de la commune de Paris, mais fut très-vite dépassé : il périt en 94 sur l’échafaud. […] Le hasard les avait rapprochées une première fois dans un petit village des environs de Paris, où elles allaient passer le terrible été de 93 : le hasard les rapprocha encore durant le temps de l’expédition d’Égypte. […] Cette vie de province, qui n’était pas d’ailleurs sans d’assez fréquents retours, laissait à Mme de Rémusat plus de loisirs ; elle ne continuait pas moins de participer au mouvement le plus intime de Paris par la précocité de son fils, qui entrait alors dans le monde, et qui correspondait de tout avec sa mère.

971. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

A Paris, toutes les reines de la galanterie traînent après elles, dans leurs voitures, dans leurs loges, dans leurs fêtes, dans tous les endroits où il fait clair autour d’elles, une de ces ombres, flétries et obscures, qui repoussent en vigueur le frais éclat de leur beauté. […] Armand est à Paris. […] Paris reconnut ses maîtresses dans cette fille exquise, et il en devint amoureux. […] Paul Aubry, et, pour que Paris ne l’ignore, elle envoie son équipage armorié stationner à la porte de sa maison. […] Tel qu’il est, ce drame a le diable au corps et a ensorcelé tout Paris.

972. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Pierre-Jean de Béranger, comme sa chanson du Tailleur et de la Fée nous l’apprend, est né à Paris, en l’an 1780 (19 août), chez un tailleur, son pauvre et vieux grand-père du côté maternel. […] Il resta à Paris, rue Montorgueil, chez son grand-père le tailleur, jusqu’à l’âge de neuf ans, très-aimé, très-gâté, se promenant, jouant, n’étudiant pas. […] La révolution continuant, il quitta Paris pour Péronne, où il fut confié à une tante paternelle, qui tenait là une espèce d’auberge. […] À dix-sept ans, muni de ce premier fonds de connaissances et des bonnes instructions morales de sa tante, Béranger revint à Paris, auprès de son père, qui s’y trouvait pour le moment dans une position de fortune très-améliorée .

973. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

cet écrivain, pour ses livres mêmes, est agréé du peuple ; il est à Paris ! […] Élu pour ses ouvrages par le peuple à Paris, vous allez déclarer qu’il ne doit point trouver place dans une bibliothèque pour le peuple à Saint-Étienne ? […] Sainte-Beuve est ainsi conçue : « Paris, le 29 juin 1867. […] Sainte-Beuve : « Paris, ce 3 juillet 1867.

974. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

les odeurs de Paris, le « tout à l’égout », la presqu’île de Gennevilliers  mais il n’y a rien de plus palpitant quand c’est lui qui en parle ! […] Sarcey, très aimé à Paris, a peut-être en province ses lecteurs les plus fidèles et les plus épris : il le sait et il en est charmé. […] C’est à Paris qu’on voit éclore les modes littéraires comme les autres modes, et cela est fatal, Paris étant la plus surprenante agglomération d’esprits qui soit au monde (et je sais que les trois quarts de ces esprits lui sont venus de la province).

975. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Ferdinand Fabre 103 Voici un solitaire dans la littérature d’aujourd’hui, un homme qui n’est pas de Paris, qui vient d’un pays perdu, un montagnard robuste et sérieux, un sauvage à l’imagination puissante qui ne raconte pas les histoires de tout le monde, qui écrit avec labeur et conviction des livres drus, imparfaits et beaux, et d’une saveur si forte que peu de personnes les goûtent du premier coup. […] Partout ailleurs, les prêtres qu’on a mis au théâtre ou dans le roman, se ramènent à deux types, l’un et l’autre de vérité très superficielle, sinon de pure convention : le mauvais prêtre aux allures de Tartufe, souvent incroyant, toujours hypocrite, tantôt cupide et tantôt débauché, le prêtre comme se le représentent deux cent mille électeurs à Paris, l’homme noir, et, pour tout dire en un mot, le jésuite ; et, d’autre part, le bon prêtre, charitable, tolérant, indulgent, bon vivant à l’occasion, volontiers libéral et républicain, bref, le curé de Béranger et du Dieu des bonnes gens. […] L’abus qu’il fait de ce temps, qui est, à Paris et dans tout le centre, un temps littéraire, contribue encore à donner aux discours de ses prêtres quelque chose de solennel et de tendu. […] Ferdinand Fabre est un peintre incomparable des prêtres et des paysans : s’il tente d’autres peintures, s’il aborde Paris (comme dans certaines pages du Marquis de Pierrerue), il y paraît gauche et emprunté.

976. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Il fut précoce, et, bien qu’il ait commencé le métier des armes à treize ans, dit-il, ou du moins à quinze (car les dates qu’il donne souffrent quelque difficulté), il avait déjà fait de bonnes études, d’abord chez les Jésuites d’Autun, ensuite au collège de Clermont à Paris. […] Le premier soin de Bussy, une fois retiré dans sa Bourgogne, c’est de persuader à ses amis de Paris qu’il ne souffre pas trop de son malheur ; il tâche de croire qu’il ne s’ennuie pas et de le faire croire à tout le monde : Je suis ici très commodément, écrit-il de son château de Bussy (19 janvier 1667) ; j’y fais bonne chère ; j’embellis tous les jours une belle maison. […] En 1673, le roi lui permit de venir passer quelque temps à Paris pour ses affaires. […] En 1681, il put prolonger ce séjour de Paris à volonté ; et en 1682, le 12 avril, le roi lui fit la grâce de le rappeler à la Cour !

977. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Le français est une langue vivante, répandue par toute l’Europe ; il y a des Français partout ; les étrangers viennent en foule à Paris ; combien de secours pour s’instruire de cette langue ? […] Je sais tout cela sur l’extrémité du doigt, pour dire sur le bout du doigt ; la cité de Paris, pour la ville de Paris ; le Pont nouveau, pour le Pont neuf ; un homme grand, pour un grand homme ; amasser de l’arène, pour ramasser du sable, et ainsi du reste. […] Paris, 1728.

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