Nous voyons au juste, maintenant, l’influence du milieu : il n’est pas une cause suffisante, il est un élément nécessaire. […] Il est, à l’égal des comédiens, un des éléments dont se constitue la forme d’art théâtrale.
La vie vous conduit à la fermentation ; l’élément dissymétrique fait fermenter ; l’élément symétrique ne fait pas fermenter.
Cet élément du gigantesque qui, chez lui, pouvait quelquefois se confondre avec l’élément de grandeur, était de nature aussi à le compromettre et à l’altérer.
Mallet du Pan, dans son ordre de prévision et de perspicacité, n’appartient en rien à cette école ni à cette nature de Joseph de Maistre, avec lequel il ne s’est rencontré qu’un instant : c’est un appréciateur tout positif et moins sublime, ne faisant intervenir dans les choses humaines aucun autre élément que ceux qui se prêtent à l’observation, nullement prophète ni voyant : ce n’est qu’un esprit ferme et sensé, très clairvoyant et très prévoyant. […] Son inspiration secrète et le ressort de son énergie est là : il porte en lui deux éléments qui se combattent et qu’il maîtrise à force de droiture.
Et comme la fin de chaque être particulier est un élément de la fin absolue, le bien de chaque être particulier est un élément du bien absolu ; il est donc sacré et obligatoire.
Il avait, peut-être à un plus haut degré, les mêmes études de langue latine, de poésie provençale et de philosophie ; il composait une thèse sur la terre et l’eau considérées comme premiers éléments ; il était venu écouter dans Paris, rue du Fouarre, un grand maître de scolastique, et il avait lui-même discuté contre tout venant. […] « Que Notre-Seigneur soit loué par l’eau, l’élément le plus salutaire aux mortels, humble, pur, limpide !
Cuvier est un homme de génie lui-même ; arrivé à ces hauteurs de la science où elle se confond presque avec la poésie, il était digne de comprendre et de célébrer le poète philosophe qui, dans l’incertitude de ses pensées, avait plus d’une fois plongé jusqu’au chaos, et demandé aux éléments leur origine, leur loi, leur harmonie : Aristote pouvait donner la main à Platon.
Si ce n’était pas l’état de la société en 1830 ; si après ce qui s’est passé durant ces trois jours fameux et tout ce qui en est sorti, il y avait encore dans le pays les mêmes éléments de passions et de désordres qu’aux deux époques précédentes, je craindrais fort que la méthode politique de nos trembleurs ne nous sauvât pas plus que la méthode expectante en médecine ne sauve un homme jeune et vigoureux qui a le délire au cerveau.
Une société dans laquelle un élément aussi essentiel et aussi répété que le sot, est changé à ce point, ne peut plus supporter ni le même ridicule, ni le même pathétique.
Albert Mockel Le poète restreignait peu à peu les éléments sensibles de son œuvre.
Le seul moyen légitime de faire l’apologie de la science, c’est de l’envisager comme élément essentiel de la perfection humaine.
De même on avait dissocié les éléments qui composent l’idée du moi afin de la discréditer en la montrant illusoire.
De là vient que si l’on considère un seul de ces éléments, on vient toujours s’achopper à des exceptions inexplicables.
Ce point serait assez intéressant à élucider ; mais je n’ai pas d’éléments d’appréciation assez sûrs pour me prononcer là-dessus.
Le jeune parçon resta jusqu’à sa onzième année dans la maison paternelle ; son père lui enseignait les premiers éléments du latin, et un oncle lui apprenait l’anglais.
Ainsi la découverte du feu, l’application de cet élément aux usages de la vie, l’art de forger les métaux, l’idée de fertiliser la terre en la remuant, la première et la grossière ébauche d’une charrue, voilà sans doute quels furent les premiers titres pour les éloges des nations : tout ce qui est vil aujourd’hui commença par être grand.
Honneur au grand, au bon et habile Henri IV d’avoir su contenir pendant quelques années ces éléments contraires, restés ennemis et insociables, et qui ne demandaient qu’à s’entre-choquer de nouveau ! […] Il est tel esprit, telle forme d’esprit qui, dans les faits les plus précis et les mieux constatés qui tiennent à la physiologie du cerveau, ne verra aucune nécessité de conclure à la non-existence de la pensée pur esprit, de la pensée monade essentielle et indestructible : personne plus que moi n’honore de tels hommes qui procèdent, dans la sincérité de leur conscience, avec toutes les ressources d’une intelligence élevée et déliée, et qui dans un problème aussi complexe s’obstinent à réserver, à maintenir les éléments qui échappent à nos sens, à nos instruments les plus perfectionnés, et qui ne tombent pas sous une prise immédiate : mais si d’autres venaient à conclure plus nettement et plus simplement, je ne verrais pas ce qui peut forcer l’État moderne, et le Gouvernement qui en est l’expression, à les réprouver, à les plaindre ou à les morigéner. […] Il nous est donné d’assister à une contradiction étrange et qui, je le pressens avec douleur (et rien qu’à voir les éléments inflammables qui s’amassent), est de nature à faire craindre quelque choc, une collision dans l’avenir.
Je signale encore, toujours à ce sujet, la « chronique merveilleuse » de Brabant : dans cette compilation de Wasseburg, intitulée « Antiquités de la Gaule Belgique », on trouve des fables mêlées d’éléments parfois historiques et qui avoisinent le mythe de Lohengrin, telle l’aventure de la reine Swan (Schwan) et de Salvius Brabon, héros « de race Troyenne ». […] Son drame (de Wagner) n’est qu’un drame imparfait, auquel on adjoint une musique également imparfaite, et ces deux éléments imparfaits doivent constituer un ensemble parfait, par l’union intime du drame et la musique. […] En Belgique, comme en France, les revues ont tenu un rôle extrêmement important pour la vie littéraire et musicale, autant que pour la constitution du mouvement symboliste dont le wagnérisme est un élément fondateur.
Il est, par excellence, un dieu thaumaturge, la magie est un de ses éléments. « Les démons tremblent au nom de Sémélé » dit l’inscription d’une mystérieuse pierre gravée ; combien plus au sien ! […] Par une exception assez rare, la vengeance du dieu est cette fois indulgente et douce : des mariniers changés en poissons ne sortent presque pas de leur élément. […] Son péplos, brodé par les Grâces, déroule l’univers entier dans ses plis ; son cratère est le creuset créateur où les éléments cosmiques opèrent leur mélange.
Elle ne nous fait rire que parce qu’elle symbolise un certain jeu particulier d’éléments moraux, symbole lui-même d’un jeu tout matériel. […] Envisagée dans l’espace, elle étale à nos yeux des éléments coexistants si intimement solidaires entre eux, si exclusivement faits les uns pour les autres, qu’aucun d’eux ne pourrait appartenir en même temps à deux organismes différents : chaque être vivant est un système clos de phénomènes, incapable d’interférer avec d’autres systèmes. […] Prenez le mot, épaississez-le d’abord en scène jouée, cherchez ensuite la catégorie comique à laquelle cette scène appartiendrait : vous réduirez ainsi le mot d’esprit à ses plus simples éléments et vous aurez l’explication complète.
Le premier de ces deux éléments est incomparablement le plus considérable, le second n’est pas à négliger. […] Il peut être plus civilisé qu’il n’était il y a trois siècles, il peut être plus civilisé que tous les autres peuples et être réduit en esclavage par un peuple quelconque, si l’élément caractère lui fait défaut, si l’élément qui peut être commun à tous ses membres lui manque et s’il ne lui reste que l’élément qui ne peut appartenir qu’à l’élite. […] Lorsqu’un de ces éléments disparaît, le peuple fléchit, rétrograde, offre une proie facile et périt. […] Je veux bien qu’il y ait mélange de ces deux éléments très divers ; mais de ce mélange je vous défie bien de faire l’analyse ; de ces éléments je vous délie bien de faire le départ. […] Vous n’avez pas même les éléments de la question.
« Une idée est un élément de notre intelligence, et notre intelligence est un élément de la réalité : comment donc une idée, qui n’est qu’une partie d’une partie, embrasserait-elle le Tout ? […] Puis, les éléments de l’art, de la science et de l’ordre politique, il leur fait passer la mer ; il les conduit en Grèce. […] Puis un élément nouveau s’introduit dans l’arrangement des affaires européennes, un élément de générosité. […] Il faut l’interpréter, ce principe ; du moins est-il l’un des éléments du problème. […] Elle ne tire pas du néant les éléments de ses dialectiques, les matériaux de ses constructions ; mais elle construit.
Doser la proportion, c’est analyser les styles ; on n’en trouvera aucun qui soit pur d’éléments hétérogènes. […] La finesse de la fleur dépend des meules et du blutoir, mais non sa teneur en éléments physiologiques. […] Le but du rédacteur semble surtout la suppression du trait d’union (-) et le soudage en un seul mot des deux éléments du mot complexe. […] En beaucoup de ces mots, d’ailleurs, le sens de l’un des éléments et parfois de tous les deux a disparu devant un sens nouveau. […] Ces produits instables d’une vue historique, d’un événement politique, doivent demeurer tels que leurs éléments soient immédiatement perceptibles.
Il y a eu interversion d’influences, d’éléments ethniques ou linguistiques. […] Ce qui fait l’originalité d’un peuple, c’est la façon dont il travaille avec les éléments divers que la race ou la langue lui apportent. […] La Belgique est là pour faire ce mélange, d’où il sortira, grâce à elle, quelque chose de plus que les deux éléments initiaux. […] Cet élément maritime explique bien des choses dans l’histoire de la Belgique. […] À l’enthousiasme des littérateurs s’est ajouté, depuis peu, un élément tout nouveau de succès.
Sous Henri IV, l’élément prédominant ou qui tendait à le devenir était le gentilhomme de campagne, bon économe bon ménager de son bien ; Henri IV l’aimait et le favorisait de cette sorte, se piquant de n’être lui-même que le premier gentilhomme de son royaume ; bien différent en cela de Louis XIV, qui attirait tout à sa Cour et n’aimait les grands et les nobles qu’à l’état de courtisans. […] Si la France s’était assise et établie sous Henri IV et sur les bases de la société d’alors, si elle y avait acquis son ciment qui l’eût fixée sous la forme qu’elle semblait affectionner de 1600 à 1610, l’élément prédominant, je l’ai dit, eût été le gentilhomme rural, disséminé dans le pays, le cultivant, mais aussi le possédant ; prenant volontiers la charrue après l’épée, mais ayant aussi seul le droit de porter l’épée, ayant le droit de justice sur le paysan, etc.
et si le sort ne nous permettait pas de nous réunir bientôt, faudrait-il donc abandonner toute espérance d’être jamais rapprochés, et ne voir que la tombe où nos éléments pussent être confondus ? […] Faugère le désir qu’il en fît usage pour rétablir la vérité et montrer que la part de gloire qui revenait légitimement à Mme Roland était assez grande sans qu’il fût besoin d’y rien ajouter aux dépens de son mari : « J’acceptai cette mission avec empressement, nous dit le nouvel éditeur, et je m’occupai dès lors à compléter les éléments d’un ouvrage qui sera consacré à faire connaître plus intimement Roland de La Platière, en même temps que la femme supérieure qui ne fut pas tout dans sa destinée, mais qui, en s’unissant à lui, a contribué à donner à son nom un éclat que son seul mérite n’aurait point produit. » Oserai-je dire à M.
De là l’idée qui est graduellement venue de ne plus s’en tenir exclusivement à ce qu’on appelait la critique du goût, de creuser plus avant qu’on n’avait fait encore dans le sens de la critique historique, et aussi d’y joindre tout ce que pourrait fournir d’éléments ou d’inductions la critique dite naturelle ou physiologique. […] Dubois, averti, était plus indulgent au jeune maître et sentait que, dans le métal nouveau qu’on forgeait, il fallait combiner et mélanger les éléments.
Il maintenait les grands principes stratégiques, sans se dissimuler toutefois que les chemins de fer avaient apporté un élément tout nouveau et imprévu dans les opérations des armées. […] De même pour les mouvements du maréchal Ney dans la seconde quinzaine de mai 1813, dans les jours qui précédèrent la bataille de Bautzen, le colonel Lecomte, en discutant la Correspondance impériale, y signale des lacunes et s’attache à montrer d’ailleurs que, même avec les éléments qu’on a, il y a tout à fait lieu et moyen d’attribuer à l’influence directe de Jomini le changement de résolution qui détourna le maréchal Ney de faire front vers Berlin pour se rabattre sur Bautzen.
Amours passionnées, sacrifices sublimes, mœurs et décors Aristocratiques, voilà les éléments essentiels du roman romanesque, et vous les retrouverez dans les délicieuses histoires de M. […] Je lis ailleurs que « l’amour de M. de Maurescamp ne contenait aucun élément impérissable : c’était, pour employer une expression de ce temps, « un amour naturaliste ».
Il s’agit, en effet, de combiner, pour un but précis, des éléments multiples et qui soutiennent entre eux des rapports compliqués. […] Ce qui met tout de suite une énorme distance entre le joueur d’échecs et le général d’armée, c’est que ce dernier opère sur des éléments concrets, changeants, fuyants, variables, et sur une matière vivante.
Il lui restait en propre l’art avec lequel il avait su fondre ces éléments divers, en conservant la verve la plus franche, le trait le plus net et le style le plus vif qu’on eût jusqu’alors admirés sur la scène française. […] Nous ne nous attacherons pas à signaler, dans les créations nouvelles qui vont dès lors se succéder, tous les éléments qui sont de provenance italienne ; ce n’est que dans une édition des œuvres du poète qu’il y a lieu de noter cela par le détail.
Au-dessus de cette matière de divinités informes, pesaient, comme pour les empêcher d’éclore, des Puissances aveugles, immémoriales, engourdies, à demi plongées dans le trouble des éléments et l’ombre des causes. […] Il déchire hardiment le voile corporel qui recouvre leur essence première, et les montre, comme à leur naissance, indivisibles des éléments, qu’ils personnifient. — « Le Ciel pur », disait Aphrodite dans ses Danaïdes, « aime à pénétrer la Terre, et l’Amour la prend pour épouse.
Voilà les éléments de la composition. C’est l’ignorance de ces éléments qui a donné lieu à la diversité des jugements qu’on porte sur Raphaël.
À côté des deux premiers groupes de dilettantes vulgaires, un public restreint subsistait néanmoins, correspondant au public entier d’autrefois, d’autant plus raffiné peut-être qu’il tendait chaque jour à s’isoler davantage des éléments sortis de son sein, et qui se constituaient à part. […] Et, comme il est dit dans Mademoiselle de Maupin : « Sous ce dégoût de toutes choses, il y a toujours un élément vivace et rebelle qui produit les plus étranges désordres : l’esprit est convaincu, le corps ne l’est pas et ne veut pas souscrire à ce dédain superbe. […] La vérité est que sa philosophie satanique fut composée de ces deux éléments ; que pour lui le démon n’a jamais été qu’un symbole, mais un symbole réel, la représentation de ce besoin du mal qu’il a raconté en même temps que Tolstoï, dont il n’ignorait pas l’horreur, et dont il resta cependant perpétuellement l’esclave. […] Les différents voyages qu’il accomplit en pays étrangers furent pour son âme la source de joies immenses et immédiates ; en Russie, à Venise, en Espagne il respira comme dans son élément, se déclara heureux et n’abandonna jamais ce bonheur qu’avec tristesse. […] Dans tous ces tristes caractères, il y a bien les éléments de la comédie intime et bourgeoise.
Ces derniers nous montrent l’intention et la physionomie du récit ; ils forment l’élément lyrique de la petite épopée que l’on nous raconte. […] Il s’est assimilé les éléments étrangers de cette culture raffinée grâce à la faculté d’imitation qui est propre aux peuples jeunes. […] Moréas chercha tout de suite l’élément où il vit et respire : l’art. […] Il jouait avec les éléments ; le vent et les îlots semblaient lui obéir. […] Hors de son cercle social, qui le meurtrit, il entre en communication avec les éléments véritables de l’âme humaine.
Et cependant après coup, si l’on y revient, si l’on repasse sur ce fond moral antérieur, pour peu qu’on ait des éléments suffisants, on distingue la veine qui devait prévaloir.
On a beau le couvrir de fange et de fumier, Il change en épis d’or tout élément grossier.
Les philosophes anciens, exerçant pour ainsi dire une magistrature d’instruction parmi les hommes, avaient toujours pour but l’enseignement universel ; ils découvraient les éléments, ils posaient les bases, ils ne laissaient rien en arrière ; ils n’avaient point encore à se préserver de cette foule d’idées communes, qu’il faut indiquer dans sa route, sans néanmoins fatiguer en les retraçant.
En effet, elle se compose de deux éléments : les figures audacieuses, et le vers.
Voilà le ciel, la terre, les éléments.
Considérations sur ce fait, que « l’élément mondain en est complètement absent ».
La force, la ruse, les jeux heureux ou tricheurs du commerce et des affaires, le mensonge de l’or richesse représentative acceptée comme richesse réelle, l’usure : voilà quelques-uns des nombreux éléments de la réponse.
II On peut dès à présent noter que tout remous profond de l’énergie d’une collectivité sociale donne naissance, en même temps qu’à un progrès parfois et à des changements heureux, à des phénomènes de Bovarysme qui marquent une solution de continuité dans le développement du groupe et introduisent dans sa composition, avec des éléments hétérogènes, qui ne sont point assimilables, un principe d’affaiblissement et de désorganisation.
Or, ce qui est le plus homogène à l’esprit, c’est l’élément simple et général.
C’est l’ensemble des idées et des images, en quelque sorte la tournure d’esprit d’un auteur qui finissent par être assimilés : et c’est la combinaison de ces éléments digérés qui développe l’originalité personnelle.
Que les éléments se mettent à bouillir sous les carapaces dont ils les ont revêtus et ces messieurs de la surface s’étonneront (cf. […] Et certes, pour que les affirmations : Tu es ma chose, je te possède et les acquiescements : Je suis ta chose, prends-moi, fussent devenus des cris réflexes de la jouissance, il fallait bien que l’inégalité eût été, une fois pour toutes, admise entre et par les éléments du couple. […] Qui, de l’ensemble originel, détache, pour l’étude, un élément, ne tardera point à juger cet élément (et comme de l’ensemble, l’homme commence par s’extraire lui-même on voit à qui va sa première adoration) doué de vie en soi, et ainsi, lui accordera la priorité, sans doute même, pouvoir absolu sur l’ensemble dont il est extrait. […] On ne peut même plus parler de boue, car, des éléments solides, ne demeure qu’une teinte foncée, une housse de puant goudron sur la mare qui voudrait noyer le poisson, l’aurait noyé, certes, s’il y avait eu encore un poisson. […] Elle est la route entre les éléments d’un monde que des nécessités temporelles d’étude avaient isolés, la route qui mène à ces bouleversantes rencontres dont témoignent les tableaux et collages de Dali, Ernst, Tanguy.
Délicatesse de la perception, aptitude à saisir les rapports fins, sens des nuances, voilà ce qui lui permet de construire des ensembles de formes, de sons, de couleurs, d’événements, bref, d’éléments et de détails si bien reliés entre eux par des attaches intimes, que leur organisation fasse une chose vivante et surpasse dans le monde imaginaire l’harmonie profonde du monde réel. […] Sa peau, brunie et affermie par le soleil, l’huile, la poussière, le strigile et les bains froids, ne semblait point déshabillée ; elle était accoutumée à l’air ; à la voir, on la sentait dans son élément ; certainement elle ne frissonnait pas, elle ne présentait pas de marbrures et de chair de poule ; elle était un tissu sain, d’un beau ton, qui annonçait la vie libre et maie. […] La comparaison des mythologies a montré récemment que les mythes grecs, parents des mythes sanscrits, n’exprimaient à l’origine que le jeu des forces naturelles, et que, des éléments et des phénomènes physiques, de leur diversité, de leur fécondité, de leur beauté, le langage avait peu à peu fait des dieux. […] Le divin imprégnait les choses ; on leur parlait ; vingt fois dans Eschyle et Sophocle on voit l’homme s’adresser aux éléments comme à des êtres saints avec lesquels il est associé pour conduire le grand chœur de la vie. […] On la savait fille de Zeus, le Ciel foudroyant, née de lui seul ; elle s’était élancée de son front au milieu des éclairs et du tumulte des éléments ; Hélios s’était arrêté ; la Terre et l’Olympe avaient tremblé, la mer s’était soulevée, une pluie d’or, de rayons lumineux, s’était répandue sur la Terre.
Parfois la vie, sans que ses éléments changent de relation, y est plus clémente ; parfois dans les mêmes conditions, pire. […] La sensibilité ne se soucie que du plaisir ; qu’à ce plaisir se joigne un élément intellectuel, et voilà l’esthétique. […] Et qu’importe que cent mille bacheliers sachent quels sont les éléments de l’air ? […] Ceci n’est qu’un exemple, mais qui s’étendrait à presque tous les éléments de la culture générale. […] Le casuisme a été un élément de dissolution morale.
Trouvez-moi donc la place, la durée, les éléments d’une humanité parfaite dans cet abrégé de brièveté, d’imperfections et de souffrances inhérentes à notre condition fatale ! […] « Chose admirable, la poésie d’un peuple est l’élément de son progrès. […] Au point où la civilisation est parvenue, l’exact est un élément nécessaire du splendide, et le sentiment artiste est non-seulement servi, mais complété par l’organe scientifique ; le rêve doit calculer.
La matière, c’est ce vil composé de fange durcie ou liquéfiée, terre, argile, sable, feu, fer, soufre, dont les astres sont pétris, petit nombre d’éléments abjects qui se combinent ou se combattent dans leur juxtaposition pour produire ces phénomènes de la voûte céleste. […] À la vie confuse des éléments est opposée l’existence calme et laborieuse de l’homme, depuis le lever du soleil jusqu’au moment où le soir met fin à ses travaux. […] Le livre de Paul et Virginie, dont on aurait peine à trouver le pendant dans une autre littérature, est simplement le tableau d’une île située dans la mer des tropiques, où, tantôt à couvert sous un ciel clément, tantôt menacées par la lutte des éléments en fureur, deux figures gracieuses se détachent du milieu des plantes qui couvrent le sol de la forêt, comme d’un riche tapis de fleurs.
Toutes, des Égyptiens aux Assyriens, des Hébreux aux Phéniciens, des Hellènes aux Latins, des Aryens de l’Inde aux Iraniens, des Chinois même aux peuplades préhistoriques du nord de l’Europe, ont été façonnées par des conquérants migrateurs, altérées de nombreux éléments ethniques qu’elles se sont assimilés en route, altérées encore par d’obscures tribus autochtones qu’elles ont soumises, asservies, mais dont elles ont fini par subir le mélange. […] Il nomme les Bretons formant deux types ethnologiques différenciés par la chevelure et la forme du crâne ; des colons romains en nombre inconnu ; des peuplades d’Angles, de Jutes, de Saxons, de Kymris, de Danois, de Norses, des Scots et des Pictes, enfin des Normands, qui eux-mêmes, d’après Augustin Thierry, comprenaient des éléments ethniques pris dans tout l’ouest de la France. […] Une nation est une agrégation de races diverses dont aucune ne peut être considérée comme puredd, et n’a guère d’autre caractère commun qu’un habitat défini et qu’une langue usuelle, dans laquelle on peut encore distinguer mille éléments adventices ; et quand une nation produit une littérature, cette littérature, de même, est une littérature d’idiome et non de race, à laquelle coopèrent des talents venus de toutes les régions et issus de toutes les communautés où la même langue est parlée ; quand une nation produit un art, ceux qui contribuent à l’illustrer et à le fonder par leurs œuvres, sont pris, encore, aux quatre coins du peuple parlant la même langue et comprennent en outre des étrangers absolus, attirés et retenus par mille circonstances.
Chateaubriand s’empara de la langue forgée par la révolution et la mania en virtuose de génie : ce n’est que lorsque la langue romantique eut affirmé dans la prose sa suprématie rhétoricienne et eut élaboré les éléments d’une langue poétique que Victor Hugo put, à son tour, faire triompher le romantisme dans la poésie. […] Le cerveau de l’artiste de génie n’est pas, selon l’expression de Hugo, « le trépied de Dieu », mais le creuset magique où s’entassent pêle-mêle les faits, les sensations et les opinions du présent et les souvenirs du passé : là, ces éléments hétérogènes se rencontrent, se confondent, se fusionnent et se combinent pour en sortir œuvre parlée, écrite, peinte, sculptée ou chantée ; et l’œuvre née de cette fermentation cérébrale est plus riche en vertus que les éléments qui concourent à sa formation : c’est ainsi qu’un alliage possède d’autres propriétés que les métaux qui entrent dans sa composition.
« Quelques mois d’un travail assidu m’ayant mis à même de me former une idée telle quelle du système de déclinaison et de conjugaison sanscrites, et de la manière non moins ingénieuse que compliquée avec laquelle les mots y sont orthographiés, je cherchai aussitôt à me faire l’application de ces éléments, en m’exerçant sur quelque manuscrit ; car il n’existait pas même alors de texte imprimé, sauf celui de l’Hitopadèse, qui n’avait pas encore passé sur le continent. […] Le soleil et la lune, le feu et le vent, la terre et le firmament, et la vaste étendue des eaux, le jour et la nuit, les deux crépuscules du matin et du soir, tous les éléments sont les témoins des actions les plus secrètes de l’homme : s’il n’a point agi contre la voix intérieure de sa conscience, le juge incorruptible le fait jouir d’une félicité éternelle ; mais si en étouffant cette voix il s’adonne au crime, il est condamné aux plus terribles châtiments. » Un tel discours, dans un tel moment, est déplacé ; on voit que dans ces poèmes les situations les plus pathétiques servent moins au développement des passions qu’au développement de la haute morale qui domine dans l’âme des poètes les passions elles-mêmes. […] Quand je réfléchis sur la puissance de Brahma et sur les perfections de cette femme incomparable, il me semble que ce n’est qu’après avoir réuni dans sa pensée tous les éléments propres à produire les plus belles formes, et les avoir combinés de mille manières dans ce dessein, qu’il s’est enfin arrêté à l’expression de cette beauté divine, le chef-d’œuvre de la création.
D’autres éléments, sans doute, s’y sont joints, dont l’origine est plus intellectuelle, et, depuis Baudelaire, l’art s’est encore compliqué d’intentions ou de prétentions nouvelles. […] C’est à Champollion le jeune qu’il a demandé les éléments de l’idée qu’il s’est formée de l’Égypte ; et si l’ignorance de la langue ne lui a pas permis de lire le Baghavatapourana ou le Lalita-Vistara dans le texte, il n’a du moins parlé de l’Inde et du bouddhisme que sur le témoignage des Lassen et des Burnouf. […] Ébauchée ou entrevue par Montesquieu, dans son Esprit des lois, la conception est celle d’Auguste Comte dans sa Philosophie positive, et généralement de tous ceux qui n’ont retenu de l’histoire que ce que j’en appellerai l’élément quantitatif. […] Mais, en ce sens et de ce point de vue, la guerre n’est alors « que la manifestation des tendances et des forces qui règnent dans les éléments hétérogènes de l’humanité ». […] Nous pouvons nous proposer de répondre à une question dont nous avons pour ainsi dire les éléments sous la main ; et, de la philosophie de l’histoire ainsi renouvelée, par une définition nouvelle de la race, M.
La poésie, dont elles sont l’élément nourricier, en a eu le, bénéfice, la religion aussi, la religion surtout. […] Surtout, autour de Mme de Staël, le groupe de Coppet, avec ses éléments germaniques genevois et français représente pour la Romantique la place d’armes, ou la maison mère. […] Mais il a créé une certaine cime de poésie pure, qui est le vers gratuit, le vers d’ambroisie, élément et aliment des dieux, en rupture avec les significations de la prose, tel qu’il passera dans Vigny, dans Hugo, dans Mallarmé, dans Valéry. […] Nous admettons aujourd’hui que l’individualité propre de chaque homme, de chaque femme, puisse devenir un élément de Valeur et d’intérêt littéraire. […] Rien de fécond dans cet élément qu’il laboure jour et nuit.
Non seulement le drame ne doit pas contenir d’éléments comiques, ni la comédie d’éléments tragiques, mais il y a des genres « nobles », qui sont les vrais, et des genres « vulgaires », qui ne sont pas de la littérature. […] Vous verrez comme, dans celles-ci, l’élément de contrôle religieux, individuel, sans conseils, sans appui extérieur, continue d’agir avec énergie, combat celui de la justification par la passion seule. […] Mais dans une littérature aussi riche, ancienne, solide, originale que la nôtre, l’action étrangère ne peut tout au plus agir que comme élément catalytique pour cohérer, modifier l’aspect d’éléments qui déjà existaient. […] C’est là un des éléments de la magie qu’il exerce. […] Elle en a emprunté des éléments à Barrès, à Proust, à Gide, mais enfin c’est le sien.
Les premiers spectacles cinématographiques m’avaient plu et même enchanté, mais alors l’élément théâtre y faisait encore presque défaut. […] Ne lui en donne-t-on pas les éléments ? […] Son premier élément est toujours le lait, mais le lait, qui est un produit animal, contient évidemment des traces de sel. […] Les combinaisons mécaniques peuvent devenir d’un réalisme absolu et satisfaire moins le sens esthétique qu’un certain désaccord entre les deux éléments spectaculaire et auditif.
La vie est une lutte avec des alternatives sans nombre, des froissements, des heurts ; la conscience de la vie a comme corollaire nécessaire la conscience de résistances vaincues ; or, comme nous ne pouvons sympathiser et entrer en société qu’avec des êtres vivants, comme nous ne nous sentons profondément émus que par la représentation de la vie individuelle ou sociale, il s’ensuit qu’une certaine mesure de peine et de dissonance entre comme élément essentiel dans l’art, par cette raison même que l’effort est un élément essentiel de la vie. […] Il doit donc y avoir jusque dans le souvenir quelque élément d’art. […] V — Influence de la Bible et de l’Orient sur le sentiment de la nature I. — Une des influences qui ont transformé peu à peu la littérature et qui y ont introduit, parmi beaucoup d’autres qualités, des éléments de réalité forte, grandiose, pittoresque, c’est celle de l’Orient et de la Bible.
Pour éveiller la sympathie chez le lecteur au gré de l’écrivain la phrase doit être vivante ; or, un être vivant n’est pas une suite d’éléments juxtaposés, c’est un ensemble fait de parties dissemblables et unies par une mutuelle dépendance ; la phrase est donc un organisme. […] Pour appliquer les premières sortes de lois, qui aboutissent au style rationnel, exact et correct, le talent suffit ; pour appliquer les autres, qui aboutissent au style vivant, sympathique et poétique, il faut le génie créateur II — L’image Un des éléments essentiels du style poétique, en vers ou en prose, c’est l’image. « Le don de la poésie, a-t-on dit, n’est autre que celui de parler par images, ainsi que la nature. » — S’il est vrai que toute bonne comparaison donne à l’esprit l’avantage de voir deux vérités à la fois, la poésie est une comparaison perpétuelle, une métaphore perpétuelle, qui n’a pas seulement pour but de nous faire voir à la fois deux vérités, mais de nous faire éprouver à la fois deux sensations, ou deux sentiments, ou un sentiment par le moyen de la sensation, ou une sensation par le moyen du sentiment. […] Il ne faut pas le confondre avec le procédé oratoire de l’amplification, qui est trop souvent l’addition à l’idée ou à l’image d’éléments hétérogènes artificiellement soudés. […] Oui, peut-être on verra l’homme devenir loi, Terrasser l’élément sous lui, saisir et tordre Cette anarchie au point d’en faire jaillir l’ordre.
Ils ont emprunté des Grecs beaucoup d’inventions poétiques, que les modernes ont imitées à leur tour, et qui semblent devoir être à jamais les éléments de l’art.
Nous avons vu que le naturalisme classique est le produit d’une combinaison d’éléments dissemblables : le rationalisme et le goût esthétique.
Soyez sûr qu’ici l’investigation infatigable, la minutieuse analyse, la recherche exacte, la distinction attentive des choses qu’on peut confondre, le soin scrupuleux dans l’étude des procédés, la précision à enregistrer les résultats, sont aussi bien placés, aussi fructueux, aussi importants, aussi indispensables, aussi élevés en dignité, si vous voulez, qu’ils le sont (je le dis sans vouloir les déprécier) quand il s’agit de rechercher d’invisibles étoiles, de calculer les millions d’ondulations imperceptibles d’un rayon de soleil, de peser les atomes des éléments chimiques, d’observer les cellules des corps organiques, d’étudier l’anatomie des cousins et des mites, et même de rechercher les caractères spécifiques et les habitudes particulières de mollusques et d’animalcules273. » M.
Avant d’aller plus loin et de rechercher ce qui succéda dans la société des gens du monde à l’hôtel de Rambouillet, ce que devinrent les éléments dispersés de sa composition, jetons encore un regard sur cette maison qui a rempli un demi-siècle de son nom.
Mais empruntant à chacune d’elles ses éléments, surgit la conception — l’unique vraie à mon sens — du Poète : en son âme vibrent les reflets des choses du dehors, et cependant il leur communique sa vie à lui ; lui seul est vraiment, entièrement poète, parce que seul il aura su donner l’idée de l’Être entrevu dans toute sa beauté.
Il sait, en effet, de quels éléments elles sont faites : ignorance, sottise, brutalité, envie, aptitude à toutes les corruptions et à tous les aveuglements, et cela sans exception d’aucune sorte.
Cette couleur et cette résistance sont, pour lui, dans l’objet : ce ne sont pas des états de notre esprit, ce sont les éléments constitutifs d’une existence indépendante de la nôtre.
Par toi, la confusion devient de l’ordre : par toi, les éléments qui se combattent s’unissent.
Gide découvrira probablement par la suite que ce bohémianisme devient à la longue un peu monotone ; que la variété, comme le bonheur, est en nous ; que ce qui dure est moins décevant après tout que ce qui change et que le premier de ces éléments est nécessaire pour goûter toute la saveur du second : on n’a tout le plaisir du voyage que si au départ on quitte un foyer avec la perspective de le retrouver au retour. […] Elle n’obtient non plus la fusion que l’analyse : les éléments en restent à l’état brut. » Les Goncourt accusaient au contraire leur grand ami d’avoir « une trop belle syntaxe ». […] Il voudrait « dépouiller le roman de tous les éléments qui n’appartiennent pas spécifiquement au roman ». […] L’ouvrage qui ne ressemblerait à rien serait un monstre (et encore le monstre n’est-il qu’un assemblage hétéroclite d’éléments connus). […] Souvent je me suis persuadé que j’avais été contraint à l’œuvre d’art, parce que je ne pouvais réaliser que par elle l’accord de ces éléments trop divers… » Les hommes d’action sont, d’après lui, ceux que « pousse en un seul sens l’élan de leur hérédité », autrement dit ceux dont tous les ascendants appartiennent à la même province.
Quand la société sera ordonnée, que dira-t-on d’une société où le hasard, comme la Folie qu’Érasme faisait reine du monde, décide de tout, préside à tout ; où les inégalités naturelles et les différences de génie et d’inclinations, seuls éléments véritables, sont à peine comptées pour quelque chose, et sont tout à fait subalternisées par la naissance, que cependant toutes nos opinions proclament un préjugé ? […] Je ne vois plus qu’une affreuse fatalité, des éléments en désordre ou un mauvais génie qui rit d’un rire infernal sur les maux du genre humain ! […] C’est que tous les éléments de la pensée humaine luttent confusément, comme dans le chaos. […] C’est de pourrir, de se décomposer, pour passer ensuite, par ses éléments, dans de nouveaux corps. […] Autant vaudrait dire que rien ne meurt, puisqu’en effet les éléments ne meurent pas.
Assez intelligent pour comprendre tout ce que ce nouvel élément, non employé encore, apporte de richesses et de couleurs à l’historien, il s’efforce de se mettre au courant. […] Il y avait l’élément romanesque qui m’empêchait de manger à ma faim… Et j’avais des remords d’avoir trompé ma maîtresse… Oui, je ne me nourrissais pas assez… le remords, vous savez, n’est qu’une faiblesse physique. […] « Et puis, il a une chose à son compte, dont je lui sais le plus grand gré et que j’estime beaucoup en lui, c’est que toutes les fois qu’il a parlé du moyen âge, il a rendu justice à l’élément germain qui existe incontestablement dans notre race. En dehors du dogme et de la foi, le catholicisme est sans doute ce qu’il y a de meilleur, mais il faut pour l’équilibre, qu’au-dessus du catholicisme, l’élément germain se mêle, en nous, à l’élément latin.
Ils sont, sinon la substance même de l’esprit de Platon, du moins un des éléments principaux de sa pensée. […] Les Idées sont donc des réalités éternelles vivant dans la pensée du Dieu artiste comme dans l’élément qui leur est propre. […] Il est donc un élément très précieux et très salutaire dans la société et il devrait la diriger. […] Et c’est pour cela que plus loin, quand nous examinerons tout ce qu’il dit de l’éducation, nous trouverons des préceptes très divers, dont la moitié peut-être ne sont que des éléments d’une éducation de la volonté. […] Dès lors, dans ce sénat ainsi composé, ou il y aura équilibre des éléments contraires, et ce sera comme s’il n’y avait pas de gouvernement ; ou l’un des deux éléments aura la majorité, et le gouvernement sera soit un gouvernement trop faible, soit un gouvernement trop violent.
Les nouvelles idées sont de nouveaux assemblages d’éléments éternels. La trouvaille, c’est la synthèse ; les mots désignent les éléments : et vous les réunirez au gré de la trouvaille, sans brusquerie. […] Elle n’a pas vu, dans la réalité, se combiner de ces tableaux où le motif principal est au milieu, environné des éléments du paysage. […] … Et l’on voit enfin comme sont heureusement liés les divers éléments de l’histoire que M. […] Il y a, dans Les Anges gardiens, tous les éléments d’un rude pessimisme, tous les arguments de l’opinion la plus désespérée, touchant l’époque et l’avenir.
Quelques larges éléments de vérité qu’il renferme, et si justifié qu’il paraisse par les tendances de beaucoup d’œuvres poétiques et romanesques très importantes analysées savamment, on ne saurait ne pas voir ce qu’il a de fâcheusement exclusif et les touches fausses qu’y apporte l’esprit de système. […] Jacques Boulenger voit les choses plus simplement Il apprécie comme moi l’admirable intelligence de Renan, l’ampleur, la liberté de cette intelligence, éclairant de ses feux tous les éléments des problèmes religieux, politiques, sociaux avec lesquels la civilisation contemporaine se trouve aux prises. […] Mais cette voix impérative leur interdit-elle pour autant de jeter un coup d’œil sur le terrain, et, s’il s’agit de création littéraire, de regarder au moins aux gros éléments et aux convenances criantes du sujet ? […] Delteil, ce serait d’avoir fait beaucoup trop petite part à l’élément religieux dans lequel baigne toute l’histoire de Jeanne et sans lequel elle ne s’expliquerait pas, quelque idée que chacun se fasse d’ailleurs, à un point de vue philosophique et général, de la nature et des sources de cet élément lui-même. […] On dirait que, s’étant ramassé tout entier dans les éléments les plus forts et les plus vifs de son tempérament et de son génie, il y a trouvé une élasticité et une puissance d’élan qui l’ont lancé sur les hauteurs et l’y ont soutenu pendant une grande heure d’inspiration.
L’élément fantastique lui semblait être une des forces de l’esprit populaire. […] Elle voulut sanctionner l’amour, l’égalité, la communauté de tous, les éléments de bonheur. […] Comment tirer un pacte irrévocable d’éléments aussi changeants, aussi fugaces que l’amour ? […] Ne faut-il pas toujours y faire intervenir un élément plus solide, plus substantiel, ou l’honneur ou un serment social, ou un engagement religieux qui lui donne une règle et un appui ? […] Élément romanesque, et d’autant plus blâmable ici qu’il est inutile.
Tout nous ramène à cette vérité qu’il n’y a d’élément actif dans l’humanité que l’amour, et particulièrement dans une nation que le patriotisme, et que « aimez-vous les uns les autres » est le dernier mot et tout le secret ; et que si l’on a dit avec raison qu’au fond la question sociale est une question morale, cela tient à ce que toutes les questions politiques sont au fond une question morale. […] Un sociologue très circonspect, beaucoup plus sociologue qu’historien, et presque un homme qui, tout en sachant très bien l’histoire, éliminait de sa sociologie l’élément purement historique. […] À la vérité il n’y en a pas d’autres que ceux qui consistent à conserver dans la démocratie les éléments aristocratiques à peu près conciliables avec elle, et dès que Tocqueville cesse d’être décentralisateur, il devient plus ou moins aristocrate. […] Il y a au moins des chances pour qu’il pousse généralement à des actes assez moraux, et si je veux bien convenir qu’il n’est pas impossible qu’il ait ses dangers, je ne puis nullement comprendre qu’on le considère comme l’élément essentiellement corrupteur du cœur humain. […] Dans la Guerre, et la Paix, Proudhon a soutenu que la guerre était un facteur essentiel de la civilisation, et la force une justice, un élément, au moins, de la justice, et un moyen, le plus puissant et le plus décisif, par lequel elle se réalise.
IX En même temps que le premier Consul rétablissait la plus monarchique des institutions humaines, le catholicisme, il préparait à la monarchie ses éléments naturels et traditionnels, une noblesse et une aristocratie militaire. […] Tout le drame est transporté sur les mers ; ce drame est un des plus beaux, des plus divers, des plus passionnés qui se soient jamais joués entre les éléments et les hommes. Les études qu’a dû faire l’historien pour l’écrire, ou que les hommes spéciaux de la marine ont dû faire pour lui en fournir les éléments, sont immenses.
IV Cependant l’Europe leur envoyait tous les ans d’éminents éléments de travail et de désordre dans ces milliers de Français, d’Allemands, d’Écossais, d’Irlandais surtout, aventuriers d’anarchie, qui submergeaient l’Amérique du Nord de leurs hordes cosmopolites. […] Enfin le commerce, qui nous nécessite une marine et des matelots, population flottante, incalculable comme nombre d’hommes nourris sous la voile, plus incalculable encore comme élément de notre puissance nationale. […] Qui ne sait qu’en nous privant ou en se privant eux-mêmes par l’extinction du Sud de l’élément de cette industrie en Europe, le coton, ils affameraient, comme ils affament déjà, huit millions d’ouvriers en France, plus en Angleterre, cinq millions en Autriche, et prendraient l’Europe par famine à tout caprice de leur intérêt arbitraire ?
Cette introduction renferme et révèle l’élément mystique, toujours présent et toujours caché dans la pièce ; secret divin, ressort surnaturel, suprême loi de la destinée des personnages, et de la succession des incidents que nous allons contempler. […] L’opéra reprend les éléments principaux du Crépuscule des dieux. […] La science analyse son objet d’étude en séparant ses différents éléments constitutifs.
Car les musiciens, arrivés à tenir les éléments d’une technique, s’affolèrent en la joie de leurs technicités ; ils cessèrent être artistes et se firent virtuoses : les vains contre-points se développèrent ; le précieux agencement des motifs prévalut sur leur suite émotionnelle : et ce trésor longuement amassé de rythmes, de mélodies, de timbres expressifs périssait dans la négligence universelle, lorsque naquît le vénérable Jean-Sébastien Bach. […] Donc Siegfried achevé ; des pages purement musicales à côté des pages combinées de disparates éléments en vue d’un drame anecdotique. […] Chamberlain, le centre de l’action psychologique a disparu… avec lui disparaît l’élément réfléchissant, la Pensée ; il ne reste que les émotions, la Passion, ce que la musique exprime.
D’abord, la mer est l’élément mobile ; sa mobilité semble lui donner avec le mouvement la vie, la passion, la colère, l’apaisement d’une âme tantôt calme, tantôt agitée. […] Il s’assoit sur le rivage élevé des mers, comme dit Homère, et il demeure seul, immobile et muet, à regarder et à écouter les flots ; et s’il essaye, en présence d’un tel spectacle, de se parler à lui-même, il cherche involontairement une langue qui lui rappelle la grandeur, la profondeur, la mobilité, le sommeil, le réveil, la colère, le mugissement, la cadence de l’élément dont son âme, à force d’émotions montées de l’abîme à ses sens, contracte un moment l’infini. […] X Si nous parcourions ainsi successivement tous les phénomènes du monde visible ou du monde social, nous trouverions partout des éléments sans nombre de poésie cachés aux profanes dans toute la nature, comme le feu dans le caillou.
il en est de même du style : nous sentons s’il nous charme ou s’il nous laisse languissants, s’il nous réchauffe ou s’il nous glace ; mais il est composé de tant d’éléments indéfinissables de l’intelligence, de la pensée et du cœur, qu’il est un mystère pour nous comme la physionomie, et qu’en le ressentant dans ses effets, il nous est impossible de l’analyser dans ses causes. Les rhéteurs n’ont jamais pu l’enseigner ni le surprendre, pas plus que les chimistes n’ont pu saisir le principe de vie qui fuit sous leurs doigts dans les éléments qu’ils élaborent : on sait ce qu’il produit, on ne sait pas ce qu’il est. […] Énumérez seulement quelques-unes des conditions innombrables de ce qu’on nomme style, et jugez s’il est au pouvoir de la rhétorique de créer dans un homme ou dans une femme une telle réunion de qualités diverses : Il faut qu’il soit vrai, et que le mot se modèle sur l’impression, sans quoi il ment à l’esprit, et l’on sent le comédien de parade au lieu de l’homme qui dit ce qu’il éprouve ; Il faut qu’il soit clair, sans quoi la parole passe dans la forme des mots, et laisse l’esprit en suspens dans les ténèbres ; Il faut qu’il jaillisse, sans quoi l’effort de l’écrivain se fait sentir à l’esprit du lecteur, et la fatigue de l’un se communique à l’autre ; Il faut qu’il soit transparent, sans quoi on ne lit pas jusqu’au fond de l’âme ; Il faut qu’il soit simple, sans quoi l’esprit a trop d’étonnement et trop de peine à suivre les raffinements de l’expression, et, pendant qu’il admire la phrase, l’impression s’évapore ; Il faut qu’il soit coloré, sans quoi il reste terne, quoique juste, et l’objet n’a que des lignes et point de reliefs ; Il faut qu’il soit imagé, sans quoi l’objet, seulement décrit, ne se représente dans aucun miroir et ne devient palpable à aucun sens ; Il faut qu’il soit sobre, car l’abondance rassasie ; Il faut qu’il soit abondant, car l’indigence de l’expression atteste la pauvreté de l’intelligence ; Il faut qu’il soit modeste, car l’éclat éblouit ; Il faut qu’il soit riche, car le dénûment attriste ; Il faut qu’il soit naturel, car l’artifice défigure par ses contorsions la pensée ; Il faut qu’il coure, car le mouvement seul entraîne ; Il faut qu’il soit chaud, car une douce chaleur est la température de l’âme ; Il faut qu’il soit facile, car tout ce qui est peiné est pénible ; Il faut qu’il s’élève et qu’il s’abaisse, car tout ce qui est uniforme est fastidieux ; Il faut qu’il raisonne, car l’homme est raison ; Il faut qu’il se passionne, car le cœur est passion ; Il faut qu’il converse, car la lecture est un entretien avec les absents ou avec les morts ; Il faut qu’il soit personnel et qu’il ait l’empreinte de l’esprit, car un homme ne ressemble pas à un autre ; Il faut qu’il soit lyrique, car l’âme a des cris comme la voix ; Il faut qu’il pleure, car la nature humaine a des gémissements et des larmes ; Il faut… Mais des pages ne suffiraient pas à énumérer tous ces éléments dont se compose le style.
Ces remarques se bornent naturellement à la première apparition extérieure de la modification, et non pas à ses causes premières, qui peuvent avoir agi, soit sur les ovules, soit sur les éléments mâles : ainsi, chez le descendant d’une vache à petites cornes et d’un taureau à cornes longues, l’accroissement de cet organe, bien que ne se manifestant que tard dans la vie, est évidemment dû à l’élément paternel. […] Mais comme les variations utiles ou agréables à l’homme n’apparaissent que rarement, les chances de leur apparition s’accroissent en raison du nombre des individus observés, qui devient ainsi un élément de succès de la plus grande importance.
» — « Soyez tranquille, répondit affectueusement le monarque ; vous apercevrez aux premières occasions à quel point je suis content de vous. », La guerre recommençait, et Villars allait retrouver son véritable élément. […] Là, on trouve non seulement la suite méthodique et l’analyse raisonnée des opérations de Villars, mais ses lettres au roi, aux ministres, les ordres ou les réponses qu’il reçoit, enfin tous les éléments pour former un jugement solide sur son caractère et son mérite de général.
Mais les Athéniens n’ont su remplir qu’une moitié de son vœu, et cette œuvre rêvée, — et mieux que rêvée, proposée par Périclès —, œuvre de constance, d’énergie durable et d’empire politique universel, ce sont les Romains qui se sont chargés de l’accomplir dans des proportions tout autrement vastes, et non plus sur mer, mais sur terre ; et en même temps que les Grecs déchus, privés de l’exercice des vertus publiques, devenaient (sauf de rares exceptions) plus légers, plus volubiles, plus sophistiques, plus flatteurs, plus fabuleux qu’ils n’avaient jamais été, les vainqueurs se saisirent du précieux élément divin, d’une part de ce feu de Prométhée, et en animèrent leur vigueur pratique et leur sens solide, dans un tempérament qui unit la vivacité et la consistance. […] l’élément classique.
Est-il donc vrai qu’en enseignant les éléments on se soit ainsi laissé si fort arriérer par rapport à la science ? […] Je me suis plu, dans mon ancienne Étude, à donner dans des exemples déterminés le secret du mode de composition et d’imitation propre à Virgile, mode savant et ingénieux s’il en fut, qui consiste d’ordinaire à combiner plusieurs éléments en un et à leur donner sous cette dernière forme une valeur, une âme toute nouvelle.